Christophe SEYDI, Professeur de philosophie 77 547 69 20 / 78 281 35 26 / 76 488 44 57 / 70 657 67 79

Année Scolaire 2018-2019

LEÇON 3: LA METAPHYSIQUE

Epigraphe :
« L’homme a naturellement la passion de connaître […] », voir Aristote, la Métaphysique

INTRODUCTION :
La métaphysique est cette partie de la philosophie qui s’intéresse à des objets situés au-delà de l’expérience
sensible. C’est un type de recherche qui consiste à saisir les fondements de l’Etre et de la connaissance. La
métaphysique est une interrogation sur le sens de l’existence. Il arrive à chacun de nous de se poser des questions
relatives à la vie, à la mort, à l’immortalité de l’âme, à l’existence de Dieu, etc. Nous nous demandons même
pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien. Nous éprouvons une sorte d’insatisfaction par rapport au monde
dans lequel nous vivons. De là certains pensent l’existence d’un autre monde dans lequel tout est parfait ; c’est le
vrai monde à l’égard duquel le nôtre n’a pas de valeur.

I- HISTORIQUE ET OBJET DE LA METAPHYSIQUE :

L’expression Méta ta phusika a été utilisé pour la première fois par Andronicos de Rhodes pour désigner
les livres d’Aristote qui venait après les livres de physique. Le contenu de ses écrits était des objets situés au-delà
du monde concret. A la place du terme métaphysique Aristote utilisait l’expression philosophie première. En
effet, elle avait comme objet les principes premiers de tout ce qui existe. L’objet de la métaphysique donc, c’est
l’Etre en tant que l’Etre. C’est-à-dire l’Etre de manière générale que l’on retrouve dans tous les autres Etres et
fait qu’ils sont et sont ce qu’ils sont. Il importe de rappeler que la question de l’être préoccupe les philosophes
depuis les origines. En effet, les présocratiques essayaient déjà de trouver l’Etre suprême qui se trouve à la base
de tout et duquel provient tout ce qui existe.
On peut dire que Platon est le premier véritable métaphysicien avec sa théorie des deux mondes. Selon lui, il
y a un monde intelligible et un monde sensible qui est la copie du premier monde. Pour Platon ce dualisme des
deux mondes se fonde sur la distinction entre l’Etre et le paraître. Le premier monde est celui des Idées
immuables des essences éternelles, en un mot c’est des choses en soi. Le second monde est celui des
apparences sensibles éternellement changeantes.
A la suite de Platon son disciple Aristote cherchera aussi à comprendre l’essence des choses. C’est-à-dire ce
par quoi quelque chose est ce qu’elle est. Cette réalité suprême est ce qui demeure ce qui subsiste de façon
permanente sous les qualités changeantes d’une chose.
Avec Descartes nous assistons à un renouveau de la métaphysique. En effet, le philosophe Français la
présente comme les racines de l’arbre du savoir. Autrement dit, la métaphysique est ce sur quoi repose les
autres sciences ; elle est le socle, le roc grâce auquel l’édifice du savoir tient. Ainsi l’un des objectifs
fondamentaux de Descartes sera d’établir cette base inébranlable du savoir. Dans ses méditations métaphysiques
Descartes écrit : « Il me fallait entreprendre sérieusement une fois dans ma vie de me défaire de toutes mes
opinions que j’avais reçues jusqu’alors en ma créance et commence tout de nouveau dès le fondement, si je

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voulais établir quelque chose de ferme et de constante dans les sciences ». Toutefois on peut se demander
pourquoi douter et de quoi faut-il douter ? Pour répondre à cette question Descartes avance au moins deux
arguments :
 Le caractère trompeur de nos sens :
Descartes dit, il faut douter des sens parce qu’ils nous trompent très souvent.
 L’hypothèse du malin génie :
A ce niveau le doute concerne les évidences scientifiques et les vérités mathématiques. Certes personne ne
peut contester en toute sincérité que 2+2= 4, mais Descartes dit qu’il se peut bien qu’un malin génie s’amuse à
me tromper où que Dieu lui-même nous abuse dans nos opérations. Toutefois dans la volonté de douter de tout
Descartes constate qu’il y a au moins une chose dont on ne peut douter c’est l’acte même de douter. Autrement
dit, le doute est indubitable. Douter étant pensé, Descartes peut dire qu’il y a là une preuve de son existence car
pour penser il faut être. C’est dans ce sens qu’il dit « Cogito ergo Sum (je pense donc je suis) ».

II- La métaphysique en question :

On peut rappeler que la métaphysique est « soit comme la science de réalité qui ne tombe pas sous les
sens, des êtres immatériels et invisibles soit comme la connaissance de ce que les choses sont en elles-mêmes
par oppositions aux apparences qu’elles présentent » Cf. Ferdinand Alquier. La métaphysique renvoi alors
au domaine d’abstraction (contraire du concret). C’est sur ce point que porteront les principales critiques
adressées à la pensée métaphysique. En effet, la métaphysique moderne dans son ensemble jette un regard
critique sur la métaphysique de manière générale. La plupart des penseurs contemporains s’interrogent sur la
portée et les limites de notre raison. L’une des critiques que l’on peut enregistrer en premier lieu c’est justement
celle du courant empiriste. L’empirisme est cette doctrine selon laquelle toute connaissance vient de
l’expérience.

III- La critique de la métaphysique par les Positivistes :

Le courant positiviste critique sur toute la ligne la pensée métaphysique. Le positivisme est une doctrine
selon laquelle seule la connaissance scientifique est valable. Son chef de file à savoir Auguste COMTE nous
invite à abandonner définitivement la métaphysique.

Conclusion :
De Platon à Kant (et même après ce dernier), en passant par Aristote et Descartes, la métaphysique a
toujours supposer des questions essentielles. Tantôt la métaphysique est acceptée et valorisée. Tantôt, elle est
critiquée, voire rejetée. Quoi qu’il en soit, la métaphysique demeure et demeurera toujours le point model de la
philosophie.

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