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Le contrat d’assurance

A- Définition du contrat d’assurance

Le contrat d’assurance est «une convention par laquelle l’assureur garantit, en contrepartie du
paiement d’une rémunération (prime ou cotisation uniques ou périodiques –le versement des
prestations préalablement déterminées - capital, rente -indépendamment de tout dommage soit à
l’assuré soit au bénéficiaire convenu ou encore le paiement d’une indemnité pour dédommager
l’assuré ou sa victime en cas de pertes subies ou de responsabilité civile de l’assuré ».

S’agissant de l’assurance Takaful, la définition qui a été donnée est la suivante : « Opération
d’assurance/réassurance réalisée en conformité avec les avis du Conseil Supérieur des Oulémas(……),
Elle a pour objet la couverture des risques prévus au contrat par une entreprise d’assurance et de
réassurance agréée pour pratiquer les opérations d’assurances takaful, les opérations
d’assurances/réassurance Takaful et l’activité de gestion du compte d’assurance/réassurance Takaful
par une entreprise d’assurances et de réassurance ne peuvent, en aucun cas, donner lieu ni à la
perception ni au versement d’intérêt ».

B- Les caractères du contrat d’assurance

1- c’est un contrat nommé : c’est-à-dire qu’il est prévu et réglementé par les textes de loi.
Notamment le code des assurances et le DOC.

2- c’est un contrat écrit : selon l’article 11 du code des assurances « le contrat d’assurance doit être
rédigé par écrit en caractères apparents. Toute addition ou modification du contrat d’assurance
primitif doit être constaté par un avenant écrit et signé par les parties ».

3- c’est un contrat synallagmatique : le contrat d’assurance fait naître des obligations à la charge des
parties

4- c’est un contrat aléatoire : il constitue l’essence même du contrat d’assurance les avantages et les
pertes soit pour toutes les parties soit par l’une des parties soit par les deux parties dépendent soit
d’un évènement incertain (dégât des eaux par exp.) ou certain (décès) mais dans ce cas l’aléa
concerne la date de survenance du risque ( date du décès).

5- c’est un contrat à titre onéreux : Dans un contrat d’assurance le souscripteur doit toujours payer le
prix de la sécurité vendue par l’assureur

6- c’est un contrat d’adhésion : le contrat d’assurance est élaboré et rédigé par l’assureur. L’assuré
ne fait qu’adhérer en remplissant les blancs de l’imprimé préétabli ou en répondant aux
questionnaires de l’assureur

7- c’est un contrat successif : il s’échelonne toujours dans le temps (dans un futur inconnu). La durée
peut être brève, longue ou très longue

8- c’est un contrat qui peut être principal ou accessoire : il est principal lorsqu’il s’agit de la
couverture d’un risque. La convention d’assurance peut être aussi l’accessoire d’un contrat de crédit.

9- c’est un contrat qui est commercial, civil ou mixte : le contrat d’assurance est commercial à l’égard
de l’assureur à primes fixes, et de l’assuré commerçant. En revanche, il est civil au regard de
l’assureur – mutuelle – et de l’assuré non commerçant. Enfin, il est mixte lorsqu’il est conclu par un
commerçant auprès d’une mutuelle ou par un non commerçant auprès d’une entreprise
d’assurances à primes fixes
10- c’est un contrat qui peut être individuel ou collectif selon qu’il est souscrit individuellement ou
collectivement

C- Les éléments du contrat d’assurance

Elles sont au nombre de quatre :

1- La prime

2- Le risque

3- Le sinistre

4- La garantie

1- La prime

La prime est déterminée par l’assureur. C’est la somme due par le souscripteur d’un contrat
d’assurance en contre partie des garanties accordées par l’assureur. Elle est en numéraire et
concerne les assurances de dommages.

La cotisation est une somme correspondant à la prime, due par l’assuré en contrepartie d’un contrat
d’assurance souscrit auprès des sociétés d’assurances mutuelles. Elle concerne les assurances de
personne.

La prime ou la cotisation sont le prix de l’assurance. C’est la contrepartie de la sécurité vendue par
l’assureur puisque c’est un contrat à titre onéreux.

- L’évaluation de la prime

L’évaluation de la prime ou de la cotisation est faite pour savoir combien de prime ou de cotisation le
souscripteur doit payer.

Pour calculer la prime on s’appuie sur quelques éléments :


D’abord la fréquence
Ce sont les critères statistiques de probabilité. Elle est déterminée selon le calcul des probabilités par
référence au recensement statistique d’événement passés groupés en risques homogènes de même
nature. Ce sont les chances de réalisation de ce risque qui sont déterminée selon les éléments
évalués par l’assureur.
Exemple : un risque incendie, on peut penser par exemple qu’un incendie va affecter 15 maisons sur
10 000 sur une année. La fréquence de ce type de sinistre sera alors exprimée selon le rapport
15/10000

Ensuite Le coût du sinistre


Ce sont les critères statistiques d’intensité moyenne des sinistres. Autrement dit combien l’assureur
a payé pour réparer les sinistres l’année dernière et combien il pourra payer l’année prochaine
Par exemple : sur 15 maisons incendiées, 4 peuvent être détruites en totalités, 5 à moitié et 6 pour
une faible part, en moyenne le coût du sinistre peut être évalué par exemple à 60% des capitaux
assurés. Pour une valeur assurée de 1000dh, le coût moyen du sinistre sera 1000dh x 60% = 600dh.

Pour résumer : Le montant de la prime varie en fonction de la durée du contrat, l’intensité du risque
et les chances de sa réalisation, l’âge de l’assuré, l’état du bien assuré et autres.

La fixation de la prime est librement effectuée par les parties (la liberté de négociation de la marge
bénéficiaire).
2- Le sinistre

+ Notion de sinistre
Le sinistre est le fait dommageable pour l’assuré ou pour autrui de nature à entraîner la garantie de
l’assureur.
Le sinistre reste un risque jusqu’à sa réalisation.
Le sinistre dépend du type d’assurance
- En assurance indemnité : vol, incendie, accident…
- En assurance de personnes : maladie, invalidité, décès…
+ Survenance du sinistre
- Obligation de l’assuré : Déclaration
Selon l’art. 20 al. 5 du code des assurances « l’assuré est obligé de donner avis à l’assureur, dès qu’il
en a eu connaissance, et au plus tard dans les cinq (5) jours de sa survenance, de tout sinistre de
nature à entraîner la garantie de l’assureur ».
 Conditions de la déclaration
La déclaration suppose deux conditions :
- la réalisation du sinistre
- que l’assuré en a eu connaissance
 Forme de la déclaration
Elle est souvent faite par écrit en LRAR ou lettre missive ou par déclaration verbale contre récépissé.
 Délai pour la déclaration
Une distinction doit être faite entre le délai de droit commun et les délais réduits
- Délai de droit commun
Le délai est de 5 jours à compter du moment où l’assuré a eu connaissance du sinistre sauf s’il justifie
qu’en raison de cas fortuit ou de force majeur il était dans l’impossibilité de faire la déclaration
- Délais courts
Il existe des cas de sinistre où la constatation par l’assureur – ou ses médecins-conseil, ou experts –
de la réalité des dommages et des circonstances du sinistre ne peut avoir lieu que dans un délai très
court. C’est le cas :
- Assurances mortalité du bétail : l’art. 52 al. 7 prévoit un délai de 48 h non compris les jours fériés.
- Les assurances contre le vol : Bien qu’il n’existe aucun délai légal, la pratique exige un délai de 24h
de la connaissance du vol.
 Sanction du défaut de déclaration
Sauf cas fortuit ou de force majeur, le défaut de déclaration est sanctionné par la déchéance.
Cette sanction ne peut être opposée à l’assuré qu’en vertu de clauses conventionnelles. Ce qui
suppose l’existence d’un contrat d’assurance et sa validité et un préjudice subi par l’assureur (art. 35
al. 2 code des assurances).

+ Le règlement du sinistre
L’obligation principale de l’assureur est de régler le sinistre au créancier de la prestation soit de
manière amiable ou judiciaire.
- Le créancier de la prestation :
C’est soit l’assuré pour le compte duquel le contrat a été souscrit, soit le bénéficiaire désigné à cet
effet dans l’assurance de personnes y compris les ayants droit. Il peut être aussi la victime de
dommages dont l’assuré est responsable dans l’assurance de responsabilité.
- Le montant de la prestation
Il dépend de la convention des parties mais également de la nature du contrat. En matière
d’assurance des personnes la prestation prend la forme forfaitaire. En matière d’assurance
dommage elle prend la forme indemnitaire
- Paiement de la prestation
La prestation consiste le plus souvent en une somme d’argent payée par l’assureur mais rien
n’empêche à ce que le règlement puisse être fait en nature comme par exemple :
- Assistance et conseil
- Protection juridique
- Remplacement de véhicule
- Réparation des dégâts des eaux
L’évaluation de la dette de l’assureur se fait par négociation directe entre l’assureur et l’assuré.
Un expert est désigné et payé par l’assureur. Son rapport n’est que facultatif. L’assureur peut
l’adopter ou le négliger. Si l’assuré n’est pas d’accord avec le rapport de l’expertise, il peut demander
une contrexpertise à un autre expert et demander à une troisième personne de trancher.
En cas d’échec de l’expertise amiable les parties peuvent recourir à la voie judiciaire.
Le montant de la dette de l’assureur dépend du type d’assurance :
- Dans les assurances dommages la police indique la valeur des biens assurés.
- Dans les assurances responsabilité la police fixe le plafond d’engagement
- Dans les assurances de personnes la police fixe une somme forfaitaire ou une prestation
indemnitaire selon le cas.
 Délai de paiement
Le délai d’usage est d’un mois à compter de l’arrangement amiable ou de la décision définitive du
juge du fond.
L’assureur peut s’exécuter avant la fin de ce délai. Toutefois en cas d’inexécution dans les délais, il
peut être condamné à des dommages moratoires. Il s’agit des intérêts produits par le retard dans le
paiement des sommes dues par l’assureur

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