Aujourd’hui, le manager est confronté à tous types de
négociation : sociale, commerciale et interne (hiérarchique et organisationnelle). Il peut même se retrouver dans des situations spécifiques, telles que la négociation internationale, avec les problèmes culturels que cela sous- tend, ou les négociations bancaires, de projets, d’embauche ou de restructuration. Pour toutes ces raisons, la négociation est devenue un outil incontournable de la formation et de la « boîte à outils » du manager, quel que soit son métier ou sa position hiérarchique dans l’entreprise. Les pressions internes et / ou externes ne sont pas négligeables, il est même courant d’entendre au fil des conversations : « Négociez, négociez, il en restera toujours quelque chose... » Cela est faux, ou tout du moins tendancieux, car la négociation n’est pas une panacée. Elle ne résout pas, loin de là, tous les problèmes et son utilisation est conditionnée à un certain nombre de contraintes LA PSEUDO-NÉGOCIATION
Il existe de nombreuses situations
où l’un des partenaires annonce qu’il va « négocier » pour en réalité gagner du temps, car il n’a pas du tout l’intention d’arriver à un accord négocié ! Dans ce cas, il fait de la « pseudo-négociation ». Exemples Les plus hautes autorités ministérielles françaises ont toujours eu la même stratégie vis- à-vis des preneurs d’otages. Magistrats et policiers sont obligés d’appliquer les consignes suivantes: l’issue du conflit (la prise d’otage) ne peut se faire que de deux manières ; soit par la reddition, soit par la force. Et pourtant, les policiers « négocient » avec les truands, par téléphone, mégaphone ou parfois en direct. Ils discutent pour, d’une part, faire un état des lieux : combien sont-ils ?, quel est leur profil psychologique ?, leurs motivations profondes ?, leur état de fatigue ?, leur degré de cohésion au niveau du groupe s’ils sont plusieurs ?, etc. et d’autre part, gagner du temps afin que les forces de police puissent s’organiser, prévoir les contre-offensives ou tout simplement avoir les preneurs d’otages « à l’usure ». En aucun cas, les policiers ou magistrats n’ont le pouvoir d’arriver à un accord négocié du type : « Si vous libérez les otages, on met une voiture à votre disposition pour vous permettre de vous échapper. » • A contrario, Denis Seltemann affirme : « Bien que les techniques se ressemblent, qu’il s’agisse de la signature d’un contrat de plusieurs millions d’euros ou la reddition d’un preneur d’otages, il n’en demeure pas moins que le contexte d’application, l’état émotionnel exacerbé de l’interlocuteur et les enjeux humains remettent profondément en cause l’existence de similitudes certaines. Dans une situation de prise d’otages, c’est à travers la négociation que l’on pourra analyser et comprendre la situation dans son aspect humain et ainsi parvenir soit à une résolution pacifique de la crise, soit à repenser au plus loin l’usage de la force.» Un autre exemple nous est donné par les conférences de Rambouillet et quelques semaines plus tard de Paris, où Milosevic a utilisé le temps des négociations pour installer l’armée serbe au Kosovo et planifier l’épuration ethnique des Kosovars albanais. La pseudo-négociation relève ainsi plus du domaine de la manipulation physique et / ou psychologique que de la négociation réelle. COMMENT DÉFINIR LA NÉGOCIATION ? • La négociation étant plus un art qu’une science exacte, il est difficile de la définir. Elle peut être considérée comme un outil à long terme : « Je pense que nous avons une occasion de créer une vision conjointe de ce que notre futur puisse être et ceci grâce à la négociation. » ; comme une activité quasi sportive : « Négocier, c’est agir, faire bouger, faire circuler, échanger, c’est le contraire de l’inertie. » ou encore sentimentale : • « D’ailleurs, les journaux allemands ont très vite qualifié ce conflit de « schmusestreik », une • « grève câline », en quelque sorte. » Christophe Dupont donne de la négociation une vue beaucoup plus pragmatique : « La négociation est l’activité mettant en présence deux ou plusieurs parties (individus, groupes, délégations) qui, en raison de leur interdépendance, veulent trouver une issue satisfaisante et non violente à une situation exigeant, de la part de chacun, la prise en compte de la réalité de l’autre. » • la négociation est un processus de décision parmi d’autres. Elle est loin d’en représenter la majorité bien qu’elle y occupe parfois une place décisive. Sa finalité est de trouver une (ou des) solution(s) à des situations qui risquent, soit de se maintenir (ou tomber) dans des impasses (conflits), soit de pouvoir aboutir (projets). Elle n’est ni omnipotente ni un subterfuge. Elle a des avantages mais aussi des inconvénients. Elle peut, dans certains cas, être un mode à privilégier, par rapport à d’autres systèmes de décision. Mais elle peut aussi ne pas remplir les conditions voulues d’opportunité ou d’efficacité. • L’approche de Lax et Sébénius est considérée comme l’une des plus novatrices. Les auteurs définissent la négociation comme un « processus d’interaction opportuniste dans lequel deux ou plusieurs acteurs (parties) en situation de conflit apparent, tentent d’obtenir par un accord un résultat meilleur que par d’autres moyens de décision » Ils distinguent dans la négociation quatre éléments essentiels, à savoir : l’interdépendance des acteurs et la notion de conflit perçu Ces deux premiers éléments sont la traduction classique des convergences / divergences. Les auteurs ont néanmoins une vue plus fine du conflit. La situation peut être simplement perçue comme conflictuelle sans qu’il y ait vraiment un conflit ; il peut s’agir, par exemple, de préférences différentes ou de perceptions d’intérêts partagés. Dans ce domaine et par rapport à beaucoup d’autres auteurs, Lax et Sébénius mettent en évidence que les intérêts, les croyances et les règles ne sont pas nécessairement fixes et peuvent évoluer et / ou changer au cours d’une négociation. une caractéristique d’opportunité et la possibilité d’un • accord: Le mot opportunité est pris dans le sens de stratégie, à savoir que chaque acteur tente de tirer avantage de la situation. Il essaye de maximiser ses gains en tenant compte des actions et des plans des autres. La négociation est donc un exercice de maximisation sous contrainte, à savoir atteindre ses objectifs tout en assurant une satisfaction acceptable par l’autre partie. Henry Kissinger exprime la même idée à travers une formulation différente : « La négociation est un mode de décision fondé sur la recherche d’une action unilatérale. »Lax et Sébénius ont également « rénové » le langage de la négociation. Le tableau suivant en donne quelques exemples. • Différences de définitions (d’après Lax et Sébénius)
Définitions LAX et SÉBÉNIUS
courantes Intérêt commun Interdépendance
Divergences Elément conflictuel perçu
Finalité d’accord Possibilité d’un accord
Mutuellement Opportunisme stratégique
acceptable QUELS PRINCIPAUX PARAMÈTRES INFLUENCENT LA NÉGOCIATION ? À la question : « Quels sont, d’après vous, les éléments, les variables, les paramètres qui influencent le déroulement et le résultat d’une négociation ? », les dirigeants, cadres et étudiants auprès desquels nous avons enquêté pendant plusieurs années nous ont répondu • ❑ la gestion du temps ; ❑ la présence d’un leader, initiateur du débat ; ❑ la qualité de l’animateur ; • ❑ le charisme ; ❑ la différence d’objectifs ; ❑ le rythme ; ❑ la personnalité des acteurs ; ❑ les rapports entre acteurs ; ❑ le pouvoir de persuasion ; • ❑ les pouvoirs ; ❑ la volonté de rupture ; ❑ la volonté de conciliation ; • ❑ les vues à plus ou moins long terme ; ❑ la disposition autour d’une table ; ❑ la sécurité ; • ❑ les enjeux ; ❑ la rapidité de réaction ; ❑ les alliances ; • ❑ les possibilités d’échange ; ❑ la collusion ; ❑ l’attention portée au débat ; • ❑ l’historique ; ❑ le bluff ; ❑ l’environnement ; • ❑ l’effet de surprise ; ❑ la créativité ; ❑ la préparation. Une autre enquête, faite auprès de cent deux négociateurs professionnels, a identifié les points suivants comme positifs et avantageux dans les négociations
❑ proposer des alternatives ; ❑ souligner les
convergences plus que les divergences ; ❑ faire des suggestions ; ❑ se référer au long terme ; ❑ structurer positivement les attitudes ; ❑ ne pas entrer dans la spirale attaque / défense ; ❑ tester pour comprendre ; ❑ poser des questions. • LA GESTION DES CONFLITS • Dans la littérature spécialisée, qu’elle soit de type psychologique, • sociologique, politique, économique ou autre, les conflits sont • décrits de manière assez différente, chaque école définissant le • conflit en fonction de ses orientations disciplinaires. Nous nous • attacherons ici à la conception que provoque cette notion chez les • dirigeants d’entreprise qui sont confrontés à presque tous les types • de négociation – commerciales, sociales, internationales ou • internes à l’entreprise. • Nous avons eu la possibilité, grâce à l’APM1 • de réunir des chefs • d’entreprise à qui nous avons posé la question suivante : « Dans les • conflits que vous devez gérer directement ou indirectement, • quels problèmes rencontrez-vous ? » Les participants ont identifié • les problèmes suivants : • comment poser les problèmes correctement pour éviter tout • malentendu ? • ❑ comment obtenir les informations remontantes ? • ❑ comment faire bouger les interlocuteurs qui considèrent la • situation de droit ou de fait (exemple : l’Administration) ? • ❑ comment clarifier ma situation par rapport au conflit ? • ❑ comment faire passer le message aux salariés (exemple : il • faut abaisser les charges) ? • ❑ ne pas aimer les conflits. • ❑ avoir des problèmes de communication concernant la clarté • des messages. • ❑ comment éviter les conflits ? • ❑ comment rendre les discussions constructives ? • ❑ comment dégager (séparer) les intérêts personnels des inté- • rêts collectifs et séparer les facteurs permanents des facteurs • circonstanciels ? • décrypter les enjeux cachés des entités en conflit. • ❑ comment ne pas oublier la cohérence par rapport à la • culture d’entreprise ? • ❑ avoir une vision stratégique suffisante de la société pour faire • la bonne chose au bon moment. • ❑ comment se mettre à la place de l’autre (des autres) pour • faire la bonne chose au bon moment ? • ❑ comment conserver ses marges en période de crise ? • ❑ comment régler de façon équitable un conflit ? • ❑ comment trouver le temps pour régler le conflit ? • ❑ comment faire le bon choix ? • ❑ on persuade, alors que l’on se rend compte après que l’on • s’est trompé. • ❑ choisir la décision à prendre. • ❑ comment perdre dans l’immédiat sans se « planter » dans le futur ? • ❑ faire dialoguer des hommes quand ils n’ont pas le même • référentiel de pensée et / ou système de valeur ? • mesurer l’impact des personnes par rapport au projet. • ❑ gérer les acceptation des priorités dans l’entreprise. • ❑ comment faire admettre la part entre les intérêts personnels et collectifs ? • ❑ quand et comment me préparer ? • ❑ anticiper le conflit. • ❑ comment intervenir dans les conflits des autres quand la gestion des conflits ne vous est pas confiée ? (délégation). • ❑ respecter la règle du jeu, le contrat, l’engagement. • ❑ choisir le moment crucial pour intervenir. • ❑ casser les jeux de rôle préétablis et les scenarii d’échec. • ❑ veiller à faire connaître les décisions par rapport au conflit • (et les limites). • comment motiver avec rigueur dans l’analyse et l’exécution • tout en alliant créativité et liberté d’initiative dans la phase • de conception et d’adaptation ? • ❑ quelle communication développer pour éviter les • conflits ? • ❑ créer le conflit. • ❑ suivre au jour le jour les positions (motiver sur les tâches qui • paraissent « bêtes » et répétitives mais qui sont indispensa- • bles à l’entreprise). • ❑ comment conserver la motivation et l’engagement en • période de conflit ? • ❑ avoir et entretenir un niveau de conflit acceptable. • ❑ conflit résultant d’un niveau d’information insuffisant face à • des besoins client en situation concurrentielle. • ❑ langues et cultures différentes. • ❑ susceptibilité, respect de la personne et de la fonction. • ❑ rentabilité, investissements lourds, marché. • ❑ interférence des acteurs non dévoilée dans les conflits (sous- • marins). • ❑ comment privilégier le conflit sur le cloisonnement ? • ❑ comment conclure un conflit ? • Nous entendons par « conflit » le fait que les partenaires aient des divergences entre eux. « Je suis en conflit avec mes fournisseurs et / ou avec mes clients car si nous avons des points qui nous rapprochent (convergences) nous avons aussi des points qui nous séparent (divergences). Il en va de même avec mes partenaires • sociaux, les autres services de mon organisation ou avec certains membres de la hiérarchie. » • Si nous raisonnons à l’extrême, deux cas peuvent se présenter, valables quel que soit le type de négociation, commerciale, sociale, interne : • 1. Je n’ai pas de divergence avec mes partenaires, autrement dit nous n’avons que des convergences. Dans ce cas, il s’agira de résoudre un problème (problem solving) et de trouver une solution optimisée. L’argumentation et la conviction d’une part, les outils informatiques (logiciels d’optimisation) d’autre part, seront en principe les outils à privilégier. • 2. Nous n’avons que des divergences avec mon partenaire. Si l’un des deux, ou éventuellement les deux, décident de négocier, ils ne pourront trouver un accord. Dans le • meilleur des cas, ils tomberont d’accord sur un constat • d’échec. Au pire, le plus fort imposera sa loi et l’autre se verra « laminé »... • La notion de conflit ayant été définie, nous pouvons maintenant explorer l’ensemble des outils à la disposition des managers pour gérer ces situations. Autrement dit : quels sont les différents types • de décision qu’un manager peut prendre devant une situation donnée ? • Michel Ghazal voit, pour gérer les conflits, trois grands systèmes : le pouvoir, le droit et les intérêts qu’il représente par le tableau suivant. • Système de gestion de conflits (source : M. Ghazal et Y. Halipha)
Pouvoir Guerres Grèves • Conflit avant sanction
• Droit • Tribunal • Trancher en faveur de
• Arbitrage l’un ou de l’autre • jugement • Intérêts • Médiations • Solution équitable, • Négociations librement acceptée et • mutuellement avantageuse • D’une manière beaucoup plus élaborée, • C. Dupont distingue, dans l’ensemble des systèmes de décision, cinq situations bien typées : • 1) Les processus politiques ; ce sont les décisions hiérarchiques, judiciaires ou quasi- judiciaires et la décision par vote. • 2) Le processus de domination ; c’est l’affrontement par coercition ou force pure et la pseudo-négociation par manipulation. • 3) Les processus d’échanges dans une mise en commun qui vont de l’adjudication à la résolution de problèmes en passant par la négociation. • 4) Les processus d’expertise ; c’est la décision prise par ou grâce aux experts. • 5) Les processus liés au temps ; c’est la décision différée, remise à plus tard – refus par l’esquive, l’évitement ou le pourrissement. • On peut représenter ces situations de la manière suivante : • La négociation dans l’ensemble des systèmes de décision (source : C. Dupont) • Grâce aux interviews des chefs d’entreprise listés plus haut, nous avons pu identifier neuf outils de prise de décision, avec, pour chacun, les conditions nécessaires d’application, leurs avantages et leurs inconvénients. • comment motiver avec rigueur dans l’analyse et l’exécution • tout en alliant créativité et liberté d’initiative dans la phase • de conception et d’adaptation ? • ❑ quelle communication développer pour éviter les • conflits ? • ❑ créer le conflit. • ❑ suivre au jour le jour les positions (motiver sur les tâches qui • paraissent « bêtes » et répétitives mais qui sont indispensa- • bles à l’entreprise). • ❑ comment conserver la motivation et l’engagement en • période de conflit ? • ❑ avoir et entretenir un niveau de conflit acceptable. • ❑ conflit résultant d’un niveau d’information insuffisant face à • des besoins client en situation concurrentielle. • ❑ langues et cultures différentes. • ❑ susceptibilité, respect de la personne et de la fonction. • ❑ rentabilité, investissements lourds, marché. • ❑ interférence des acteurs non dévoilée dans les conflits (sous- • marins). • ❑ comment privilégier le conflit sur le cloisonnement ? • ❑ comment conclure un conflit ? • comment motiver avec rigueur dans l’analyse et l’exécution • tout en alliant créativité et liberté d’initiative dans la phase • de conception et d’adaptation ? • ❑ quelle communication développer pour éviter les • conflits ? • ❑ créer le conflit. • ❑ suivre au jour le jour les positions (motiver sur les tâches qui • paraissent « bêtes » et répétitives mais qui sont indispensa- • bles à l’entreprise). • ❑ comment conserver la motivation et l’engagement en • période de conflit ? • ❑ avoir et entretenir un niveau de conflit acceptable. • ❑ conflit résultant d’un niveau d’information insuffisant face à • des besoins client en situation concurrentielle. • ❑ langues et cultures différentes. • ❑ susceptibilité, respect de la personne et de la fonction. • ❑ rentabilité, investissements lourds, marché. • ❑ interférence des acteurs non dévoilée dans les conflits (sous- • marins). • ❑ comment privilégier le conflit sur le cloisonnement ? • ❑ comment conclure un conflit ? 1. PREPARATION DES NEGOCIATIONS 1.1. Fixez des objectifs clairs En négociation, comme pour la mise en oeuvre d'un projet, il est vital de comprendre que si vous ne savez pas où vous allez, il est probable que vous n'arriverez nulle part. Ainsi, ce que vous devez faire, c'est penser avec soin à ce que vous essayer de réaliser. Vous devez identifier un ensemble d'objectifs, plutôt qu'une seule cible.,,„ Cet ensemble inclut : *-* Un objectif maximum - le meilleur résultat possible. »-* Un objectif minimum - l'objectif le plus bas acceptable. »-* Un objectif cible - avec réalisme, ce que vous comptez obtenir. Quand vous fixez les objectifs, essayez d'être aussi précis que possible. Essayez de rendre les objectifs faciles à comprendre, mesurables, et opportuns. Il convient de définir ces objectifs dans le cadre de votre organisation / groupe de gestion de projet. Ceci vous donnera, à la fois d'avantage d'idées et un mandat pour la négociation 1.2. Anticipez les réclamations et les réactions de l'autre partie Afin de vous préparer et de renforcer vos arguments, vous devez toujours anticiper les réclamations que l'autre partie soulèvera, de même que sa réaction à vos propres réclamations. Testez vos arguments face à ces hypothèses, et si nécessaire améliorez vos arguments. Il ne vous sera pas possible d'anticiper toutes les réclamations et réactions, mais vous aurez testé vos arguments et vous vous serez préparé aux demandes et réactions qui ' pourraient venir. 1. 3. Développez une stratégie La stratégie vous aidera à décider comment vous pouvez ; Transmettre l'information sur votre position et vos buts, à Façonner le climat de la négociation. Pendant la négociation, vous devez vous préparer à : » Vous présenter (ainsi que les membres de votre équipe). » Définir les règles de la rencontre (pourquoi cette rencontre, pour quelle durée, qui parlera en premier, etc.). Présenter votre opinion sur les questions à aborder. Obtenir une séance d'information sur l'opinion de l'autre partie. Si vous négociez en tant qu'équipe, vous devez aussi décider : Qui dirigera la discussion ? Qui vérifiera que tout est bien compris (vérifier les faits) ? * Qui posera des questions ? Qui répondra aux questions de l'autre partie ? Qui s'attachera à réduire les tensions et à montrer de l'intérêt pour les autres articipants? •Qui prendra des notes ? Un problème très important sur lequel vous devrez trancher est de savoir si vous optez pour une approche Gagnant - Gagnant ou Gagnant - Perdant. Si vous optez pour l'approche Gagnant - Gagnant, tes points suivants peuvent vous aider : Séparez personnalité de l'interlocuteur et problème à régler. Elargissez vos horizons. Ne pensez pas qu'il n'existe qu'une solution. Recherchez une solution, pas un affrontement. » Organisez une rencontre constructive. 2. DISCUSSION DU PROBLEME Un aspect important dans une négociation est de discuter le problème. Il est important que vous compreniez les problèmes et les objectifs de l'autre partie. Sans cette compréhension, vous ne pourrez pas proposer de solutions. Ce que vous devriez rechercher pendant la discussion c'est prendre connaissance et comprendre le problème afin de créer les conditions d'une situation de Gagnant - Gagnant. L'aptitude la plus importante dont vous ayez besoin est la capacité à écouter. Plus vous écoutez et vous vous concentrez sur ce que l'autre partie dit, plus vous vous familiarisez avec ses inquiétudes,_ses positions et ses buts. Il est très courant au milieu de négociations de passer la plupart de son temps à se concentrer sur ce qu'on va dire quand l'autre aura fini, plutôt qu'à écouter ce qui est en train d'être dit. Vous pourriez craindre que ceci conduise à des interruptions dans les discussions pendant la réunion. Ne vous inquiétez pas, ceci ne gâchera pas la négociation. Permettre une interruption, et se sentir à l'aise à cet égard, peut augmenter l'impression que vous dominez la situation. Une autre qualité importante est de savoir poser les bonnes questions. Poser des questions est important car cela donne l'occasion d'obtenir plus d'information et en plus, de s'assurer que l'on comprend bien l'information qui nous est donnée. Poser des questions permet aussi d'étudier les arguments de l'autre partie. Parfois, vous découvrirez même que l'autre partie se contredit. De manière générale, il y a deux types de questions : ouvertes et fermées. Les questions ouvertes commencent avec : qui, quoi, pourquoi, où et quand. Les questions ouvertes aident les gens à parler. Elles ouvrent un sujet. Elles sont aussi utiles pour explorer plus en détail une réponse jugée insuffisante la première fois.
Les questions fermées peuvent débuter par : Est-ce
que, Il y a-t-il, et des conditionnels. Les questions fermées permettent d'obtenir une information exacte sur un sujet et d'éviter un malentendu. Elles peuvent aussi être employées lorsque vous voulez clôturer un sujet de discussion. 3. PROPOSITION DE SOLUTIONS Afin de pouvoir proposer des solutions, vous devez pouvoir résumer ce qui a été dit, en analyser les conséquences, et être capable de proposer des suggestions ou solutions innovantes basées sur l'analyse. Vous devez faire tout cela au cours de la réunion. 4. NEGOCIATION D'UN COMPROMIS Quand vous débutez la négociation, vous devez toujours garder à l'esprit vos objectifs. A chaque fois que vous faites une nouvelle proposition (concession), vous devez être sûr qu'elle s'inscrit dans vos limites. Parfois cela demande de réfléchir vite. 5. FINALISATION / ACCORD Normalement, la phase de finalisation d'une négociation se déroule en trois étapes : 5.1. Formulation d'un accord Avant de formuler un accord, vérifiez que tous les aspects ont été acceptés, en particulier les dates pour la mise en œuvre, l'examen, la finalisation, et !a définition des termes. Gardez à l'esprit qu'une finalisation de négociation ne se fait jamais à la hâte. Assurez-vous par des récapitulations que tout accord a été bien compris et proposez une infirmation écrite. Un compte-rendu du résultat des négociations, aussi informel soit-il, est souhaitable. Si l'accord est oral, envoyez à l'autre partie une note écrite qui fait la liste des points acceptés, des désaccords, les interprétations et les clarifications telles que vous les percevez. Faites-le aussi vite que possible après la réunion. 5.2. Préparation de la mise en œuvre Un accord n'est réussi qu'une fois mis en pratique. II est donc souvent utile d'inclure un programme de mise en œuvre intégré à l'accord de négociation. Un tel programme définira ce qui doit être fait, quand, et par qui. Pour certains accords, une équipe mixte serait sans doute plus à même de mener la mise en œuvre. Ceux qui y sont sous l'influence de l'accord, ou qui doivent l'appliquer, ont besoin d'informations et d'explications adéquates, bien qu'ils n'aient pas été impliqués dans les négociations mêmes. Les modalités de cette communication d'information devraient se définir en fonction de qui a besoin de quoi, de comment et par qui cette information devra être donnée, par quelles méthodes et selon quel calendrier. 5.3 Examen de votre expérience de la négociation Après la clôture de la négociation, vous devez en tirer les enseignements. Qu'est-ce qui s'est mal passé ? Qu'est-ce qui s'est bien passé ? Qu'avez-vous appris au cours de cette expérience ? Ceci vous aidera à vous améliorer en vue de votre prochaine négociation. LES DIFFERENTES APPROCHES DE LA NEGOCIATION L'approche très courante de négociation est celle qui dit "Je veux obtenir ce pour quoi je suis venu, je veux gagner la négociation, et si je gagne l'autre partie aura perdu . cependant , cette approche Gagnant - Perdant n'est pas judicieuse à long terme- Gardez toujours à l'esprit que : o Vous devrez sans doute continuer à travailler ou à négocier avec l'autre partie A/ après la première phase de négociation. Votre comportement actuel déterminera les attentes vis-à-vis de votre comportement futur. Aussi vaut-il mieux opter pour une situation gagnant - Gagnant. C'est la situation dans laquelle les deux parties obtiennent au moins partiellement ce qu'elles veulent. En réalité, cela signifie probablement que les deux parties sont satisfaites du résultat es négociations. Elles n'ont sans doute pas tout ce qu'elles avaient demandé initialement, mais ou es deux reçoivent quelque chose. Personne ne se sent volé ou dupé. Gagnant - Perdant C est la situation classique - s il y a un gagnant, il doit y avoir un perdant. C'est souvent l'approche que choisissent les gens en négociation. Perdant – Perdant Si les deux parties sont déterminées a ne pas laisser l’autre gagner, les deux vont finir par ne pas atteindre leur objectif. Ceci peut souvent arriver quand les deux parties adoptent une approche de Perdant -Gagnant et sont peu motivées par les résultats, les deux partie sont déterminés à ne pas céder. Perdant - Perdant peut aussi être une attitude choisie par les deux parties impliquées dans une affaire contestée. Gagnant-gagnant Gagnant-gagnant Définition : Un accord gagnant-gagnant (win-win en anglais) est un accord par lequel chaque partenaire se préoccupe aussi de l'intérêt de l'autre, d'une façon également favorable à son propre intérêt. Il ne s'agit pas de rechercher le meilleur compromis de partage des gains, mais de trouver un accord qui augmente les gains de chacun. Un jeu gagnant-gagnant est conçu dans ses règles de telle façon que ce mode de pensée soit favorable. Cette approche ne repose pas tant, alors, sur la philanthropie des partenaires, que sur un type de stratégie adapté aux règles et étudié notamment par la théorie des jeux. Dans un processus de négociation ou de décision collective, une stratégie gagnant- gagnant cherche une solution favorable à tous les participants. Pour être un négociateur talentueux et couronné de succès, vous devez être : Plein de ressources : Les bons négociateurs doivent être capables de gérer beaucoup d'informations, constamment en évolution, et d'incertitude. Que les choses soient(4écidées et résolues de suite n'est pas normalement la façon de tirer le meilleur d'une situation. C'est pourquoi, il est utile de savoir survivre dans des situations pour lesquelles vous ne savez pas trop ce qui va arriver. C'est là qu'une aptitude à penser et répondre rapidement devient importante. Patient : Les négociateurs doivent être patients, principalement parce qu'une approche mécanique tranchante n'a qu'un effet limité et de courte durée. Pousser ou forcer l'autre négociateur vers une solution peut le conduire à s'entêter ou à ne pas bouger. L'attirer vers une solution risque de prendre du temps, demande plus de tolérance et de persistance, mais offre plus de chances d'atteindre un résultat satisfaisant et durable. Ferme : Les négociateurs doivent être fermes car il peut être nécessaire de devoir tenir sa position face à des négociateurs agressifs ou mécaniques. Il est important d'être sûr des résultats souhaités et des concessions que l'on est prêt à faire afin d'atteindre l'objectif. Vous devez aussi connaître le point au-delà duquel vous êtes prêt à rompre ; le point au- delà duquel vous cessez les négociations parce que vous n'êtes pas prêt à accepter les termes exigés. NIVEAU DEFINITIONS EXEMPLES OBSERVATIONS STRATEGIES Grandes Manœuvres -Offensive-Défensive -Directe- Indirecte -Coopérative-Conflictuelle - Globalité-Petit pas
TECHNIQUES Manœuvres -Point par point (fragmenter « diviser Techniques Majeurs
Classiques » l'objet de la négociation) " - Donnant/Donnant (package day- paquet) i/ -Elargissement f -Faux pivot e -Le faux pour le vrai
-Globalisation -Bilan - Techniques Mineurs
-Les quatre marches -
-Scénario -Encerclement -Petit pas Techniques
Spécifiques
TACTIQUES -Escarmouche -Action -Fait accomplie
(directe) -Exécution de -Promesse ♦ la technique préconisée -Bluff - -Ballon d'essai -Mise entre parenthèse -Menace - -Encrage - -Alternative -Chaise vide La stratégie est axée sur les cibles à atteindre et les cheminements cruciaux pour y parvenir (...), les techniques correspondent aux manœuvres et les tactiques aux démarches opportunistes et ponctuelles . La stratégie répond à la question : que faire ?, les techniques à celle : comment faire à partir des objets de la négociation ?, les tactiques à celles : comment faire à ce moment précis compte tenu des circonstances immédiates ? «.Christophe DUPONT « La négociation » La stratégie définit les grandes orientations, les actions majeures, la cible à atteindre ; Les techniques définissent la manière dont le négociateur va traiter du sujet, dont iî va manier les objets de la négociation ; Les tactiques sont des initiatives ponctuelles pour lesquelles le négociateur saisit les opportunités de circonstance et contourne les obstacles . Les techniques majeurs : ♦ La technique du « Point par Point » : 1) Explication : Cette technique, appelée plus communément « Salami » par analogie à des « tranches » que l'on coupe, consiste soit à découper la négociation par objets, c'est-à-dire que l'on discute chaque objet les uns après les autres , soit à couper correctement un objet en une suite de petits objets que l'on va négocier également point par point ; dans ce dernier cas, on parlera de fragmentation de l'objet. Autrement dit le « Point par Point » consiste à traiter chaque point de la négociation(chaque objet) séparément et successivement sans établir de lien entre eux ; ce qui peut être illustré par le deuxième principe du philosophe Descartes : «diviser chacune des difficultés que j'examinerai en autant de parcelles qu'il serait requis pour les mieux résoudre» Cette technique est très utilisée dans la culture latine parce qu'elle correspond bien à la culture très cartésienne OPPORTUNITES AVANTAGES INCONVENIENTS PARADES - Tous les objets sont - Simple à utiliser - Rigidifie la négociation - Contrer en utilisant la d'égale ou de grande - Evite la dilution , les - Conduit au blocage, voire même tactique . importance. dérapages. à la rupture. - Mettre en évidence - Rapport de force très - Segmente les prob. par - Résultats souvent l'intérêt commun, négocier favorable. ordre d'importance et/ou médiocres . donnant-donnant. - Si l'on veut verrouiller de difficultés. - Pas d'ouverture ni de - Argumenter globalement un point important. - Imposition de l'ordre de créativité . .négocier en globalisation . - Rapport de force très discussion . - Induit un climat conflictuel - User l'autre sur les défavorable. - Ordonnance la - Consomme beaucoup de premiers points . - Gain ou rupture . séquence des actions. temps et d'énergie. - Brouiller la discussion en - Utilisation possible du - Favorise le négociateur - Somme des points les liant à un autre point. « Faux Pivot » en position de force . d'accord insatisfaisante. - Mettre en évidence les - Maximisation des gains - Choc des cultures . risques de blocage et de . rupture. - Utilisable en attaque ou - Verrouiller sur un ou deux en défense . points . - Peut ouvrir des brèches. - Permet la concession sur une multitude de petits points . - Permet d'obtenir un compromis limité . Explication : La technique du « Donnant / Donnant », appelée aussi technique du « Paquet », consiste à aboutir à la définition d'une solution d'ensemble, obtenue par un échange de concessions et/ou d'avantage et/ou de répartition des coûts ou des risques en tenant compte des priorités différentes des parties. Pour arriver à cette solution d'ensemble, les négociateurs devront établir des liens entre les problèmes et les objets en discussion, par exemple, le prix est aussi bien lié à la qualité du service qu'aux conditions de paiement, etc : Autrement dit le « Donnant / Donnant », par rapport au « point par point » qui négocie point par point, va lier deux ou plusieurs objets entre eux, d'où le nom de technique du « paquet ». ■2Ì-LA TECHNIQUE DU « FAUX PIVOT Appelée également « Pivot Factice », « Retournement ou Objectif-Leurre », cette technique « Consiste à faire apparaître des prétentions ou des objectifs secondaires, voire factices, formules d'une manière exigeante, qui, face à la réticence ou au refus de la partie adverse d'ofîfxir les concessions importantes de plus en plus coûteuse, sont ensuite abandonnées au bénéfice des véritables objectifs ». Exprimé d'une autre manière, le Faux Pivot est la technique par laquelle le négociateur, après s'être assuré de l'importance d'un objectif déterminé pour la partie adverse alors que cet objectif est relativement secondaire pour lui, crée l'apparence de se battre pour l'obtention de cet objectif afin de l'abandonner en échange de l'obtention d'un deuxième objectif qui, en réalité, est son objectif principal. La technique de l'Elargissement : L'élargissement peut s'entendre de deux grandes manières. D'une part les négociateurs peuvent ajouter aux objets de la négociation existants des clause complémentaires et/ou supplémentaires non prévues dans la négociation initiale : ils peuvent également rechercher des contreparties ou des compensations qui ne sont pas nécessairement liées aux objets. D'autre part, les partenaires pourront dépasser les difficultés par une redéfinition du problème, des procédures ou des normes : autrement dit le négociateur va changer les règles du jeu, imposer une « nouvelle donne » L'élargissement peut aller beaucoup plus loin à tel point que l'objet même de la négociation subit une véritable mutation : dans de nombreux cas, des entreprises qui discutaient d'un contrat commercial ont transformé l'issue de la négociation en une alliance ou une joint-venture. D'une manière simplifiée, la technique de l'élargissement fait entrer dans la négociation des éléments qui n'étaient pas inscrits ni inclus dans le domaine initial de la négociation. Mettre en application cette technique demande un certain nombre de conditions, mais l'outil de base reste l'innovation. Le négociateur devra faire preuve de créativité, être capable de proposer des solutions nouvelles et originales. « Depuis 1970, Airbus INdustrie essaie sans grand succès de pénétrer le marché américain du transport aérien qui est « La chasse gardée » de Boeing. E . Borman, président d'Easterm Airlines, doit pour des raisons de restriction, opter pour un nouvel avion gros porteur. Susceptible de maintenir les capacités de trafic de la compagnie au départ de Miami mais moins gourmand en carburant que ses trimoteurs Tristar. Sa rencontre avec R . Beteille , président d'Airbus à l'époque, à Miami est décisive E. Borman est impressionné par la démonstration rigoureuse de l'ingénieur français et décide sur le champ d'ouvrir les négociations avec le constructeur européen ; mais il formule une exigence inacceptable par Airbus : qu'on lui reprenne ses Tristar et il achètera le même nombre de A 300. On imagine la réaction des partenaires d'Airbus Industries : pour placer des appareils, Airbus devrait se transformer en marchand d'avions d'occasion, ce qui n'était pas dans la stratégie de la société. il faut trouver un autre moyen d'appâter E . Borman sans se compromettre. D'où l'idée de R . Beteille de proposer la Location de quatre avions pendant six mois pour permettre à Eastern Airlines de tester l'appareil sur ses lignes en grandeur réelle. L'idée est audacieuse ; E . Borman se laisse convaincre par l'offre et abandonne son exigence de reprise des Tristar, En prenant le risque de louer des avions, Airbus a mis « un pied dans la porte » ; peu importe que l'avion soit loué au vendeur, une compagnie américaine l'a choisi ; la location est un remarquable aiguillon.» Négociation à la soviétique le style de négociation n’est pas employé uniquement par les soviétiques, loin de là : c’est plutôt le propre de gens qui font tout pour ne pas négocier, justement. Herb Cohen, dans son livre “You Can Negotiate Anything” (Vous pouvez tout négocier), les décrit de la façon suivante : 1. Leurs positions initiales sont très radicales Ils veulent le double du prix, ou il faut que vous baissiez le prix à un niveau ridiculement bas, etc. 2. Leur autorité est limitée Leur marge de manœuvre est très réduite et ils doivent s’adresser à leur supérieur pour toute concession significative. Ceci résulte de la parcellisation des tâches propre à la bureaucratie (pas seulement soviétique). Chaque personne a un coin de territoire bien délimité, qui est franchi dès que l’on fait 2 pas. 3. Ils sont très émotifs Peut-être le trait le plus déroutant. Quand on leur demande de faire une concession à leur tour, ils poussent des cris horrifiés ou ilsquittent la pièce en furie. 4. Vos concessions sont une preuve de faiblesse Quand vous essayez de les amadouer avec une concession, ils en concluent que leur tactique rapporte, qu’ils sont sur la bonne voie, ils ne rendront pas la pareille. 5. Ils font leurs concessions au compte-gouttes Des concessions, il en faut, mais ils vous laissent arracher une parcelle après des heures de travail et en poussant des hauts cris, tout en demandant la lune en échange. Lorsque vous leur faites remarquer qu’il s’agit de 2 choses bien différentes, ils vous confrontent avec le regard abasourdi de martiens qui se demandent de quoi vous pouvez bien parler. 6. Ils ignorent les délais Ils ont tout le temps du monde devant eux, et la patience n’est pas la moindre de leurs qualités. Les négociateurs de style soviétique sont particulièrement exaspérants pour un négociateur qui est habitué à conclure de bonnes affaires à un rythme normal. Mais il y a parfois pire – ou du moins de plus franchement désagréable que ce type de négociateur. Les menaces, les bluffs Si vous ne faites pas ce que nous vous demandons, c’est la rupture des négociations, nous interrompons les livraisons, nous cessons de vous payer, nous allons chez votre concurrent, etc. etc.” Bref, la menace, même pas voilée, c’est un peu brandir les armes, sortir le fusil, sans pudeur, pas la moindre feuille de vigne, rien. C’est la volonté claire de manifester sa puissance –ou de faire croire à l’autre qu’on est très fort. Si c’est vous qui faites des menaces J’espère que les circonstances le justifient et que vous avez exploré toutes les alternatives ! – Eh bien il faudra vous assurer que vous êtes prêt à les mener à terme. Si vous faites des menaces “en l’air” comme on dit, et que votre interlocuteur s’aperçoit qu’il ne s’agit que d’un bluff, vous vous retrouvez en pire situation car votre pouvoir est très diminué. Donc, la règle à suivre, si vous proférez des menaces, c’est qu’il ne doit y avoir aucun doute dans votre esprit et dans celui de votre interlocuteur que vous êtes tout disposé à les mener à terme si cela s’avère nécessaire. La technique des 4 marches En général, on essaie avant la négociation de fixer 2points inférieurs et supérieurs. En haut, se trouve ce que vous aimeriez idéalement avoir, en bas se trouve le minimum vital. En dessous de ce point, vous rompez les négociations, la technique des 4 marches, rapportée par Christophe Dupont dans La Négociation, procède comme suit : Marche 4: J’établis le pire scénario, celui en fait où je ne négocierais, même pas, tant il est caricatural. Marche 3 Une solution qui est avantageuse pour vous, mais est à peine passable pour moi. C’est à peine mieux pour moi que la meilleure alternative au négociateur. J’accepterais à la rigueur ce règlement quoiqu’il ne m’avantage guère. Marche 2 La solution qui serait sans doute le plus acceptable par les 2 parties en présence. Celle qui serait avantageuse pour chacun. Marche 1 Le meilleur règlement pour moi, mais entièrement à votre détriment. D’entrée en matière, je présente la marche 4, simplement, pour situer les choses, de telle façon qu’elle paraisse complètement absurde tant elle ne me permet pas de retirer quoique ce soit de la négociation. Ensuite, je présente la marche 3 de façon très technique, en argumentant de façon très négative, et qui semble alors à peine préférable à la marche 4. Puis, je passe à la marche 1, tellement négative pour vous que vous voilà tout prêt à accepter la marche 2. Cette tactique ressemble un peu à celle des leurres (expliquée au début de ce chapitre), sauf que dans ce cas-ci les leurres en question sont en principe des issues possibles. Le tout c’est de les organiser de telle sorte que les 3 premières solutions proposées (les marches 1, 3 et 4) soient un cheminement vers la deuxième marche. Le cri d’horreur n des mes clients, qui pratique cette tactique avec un naturel désarmant, affirme que plus d’une fois il a vu des prix ou des propositions se rajuster sans qu’il ait besoin d’en faire beaucoup plus. Son nom le dit, le cri d’horreur consiste à s’exclamer : “Comment ? 300 euros l’unité ? Vraiment ? Mais il doit y avoir une erreur !” Une recette qui désarçonnera votre interlocuteur Implicitement, cela suppose que vous avez fait votre petite enquête, que vous avez une idée de la fourchette de prix possibles et que vous vous attendiez à payer beaucoup, beaucoup moins ! La manœuvre peut désarçonner considérablement votre interlocuteur qui essaiera dans certains cas de formuler une proposition plus “raisonnable”. En quel cas évidemment vous vous radoucissez avec un : “Cela reste exorbitant, mais enfin c’est beaucoup plus raisonnable que votre première proposition.”
La gestion des conflits en 4 étapes: Méthodes, stratégies, techniques essentielles et approches opérationnelles pour gérer et résoudre les situations conflictuelles