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Anesthésie

en
odontostomatologie
TD 2 ème année
Les objectifs
- réussir son anesthésie
− Connaître l’anatomie du nerf trijumeau
− Connaître la pharmacologie des produits
anesthésiques
− Utiliser le matériel adéquat
− Maitriser les techniques
Introduction :
L'anesthésie constitue le premier temps de toute intervention
douloureuse en odontostomatologie.
− C’est la suppression transitoire et réversible de la sensibilité
provoquée par un acte opératoire.
− Elle permet de bloquer temporairement la propagation des
signaux électriques le long des nerfs.
Il existe 3 procédés :

− Local: supprime momentanément la fonction des corpuscules


sensitifs.
− Régional: supprime momentanément la fonction des troncs
sensitifs.
− Générale: perte totale de la conscience
Rappels anatomique
• Il représente la cinquième paire des nerfs crâniens.
• C’est le plus large des nerfs crâniens, c’est un nerf mixte,
formé par une large racine sensitive et une petite racine
motrice.
• La racine sensitive possède un large ganglion semi-lunaire,
appelé ganglion de Gasser ou ganglion trigéminal qui donne
trois larges divisions :
1- Nerf ophtalmique (V1) .Exclusivement sensitif.
2- Nerf maxillaire (V2) Exclusivement sensitif,
3- Nerf mandibulaire (V3)Le nerf maxillaire inférieur ou
mandibulaire est la plus grosse branche du trijumeau. C’est
un nerf mixte, sensitivomoteur.
Nerf trijumeau
Nerf maxillaire

• Nerfs alvéolaires
postéro-supérieurs
• Nerf infra-orbitaire
• Nerf grand palatin
• Nerf palatin antérieur
Nerf maxillaire

• Nerf infra orbitaire


Nerf maxillaire

a nd pa l atin
• Nerf gr
Nerf maxillaire

• Nerf palatin antérieur


Nerf mandibulaire

• Nerf alvéolaire inférieur


• Nerf buccal
• Nerf auriculo-temporal
Nerf mandibulaire

• Nerf alvéolaire inférieur


• Nerf buccal
Nerf mandibulaire

• Nerf lingual
• Nerf buccal
Nerf mandibulaire

• Nerf mental
La transmission nerveuse
La caractéristique fondamentale de la cellule nerveuse est son
excitabilité.

− A l’état de repos: il existe une différence de potentiel de membrane,


entre l’intérieur de la cellule, riche en ion K+ et chargé (-) et
l’extérieur de la cellule riche en NA+ et chargée (+).
− Après excitation: un changement dans la perméabilité de la
membrane aboutit à une inversion du gradient ionique donc de la
polarité: c’est la dépolarisation.
Le passage des ions sodium au travers de la membrane nerveuse se
fait par l’intermédiaire de canaux ou pores transmembranaires.
Quant au mode et au site d’action des anesthésiques locaux, ceux-ci
agissent en diminuant la vitesse de dépolarisation initiale et ne
modifient pas le potentiel de repos.
Les AL arrêtent l’influx nerveux par blocage des canaux sodiques
rapides empêchant la dépolarisation
• La conduction de l’influx nerveux est liée aux
modifications du gradient électrique
transmembranaire en raison des mouvements
ioniques en particulier sodiques (Na+) et potassiques
(K+).
• La dépolarisation est liée à l’entrée du sodium dans la
fibre nerveuse à partir du liquide extracellulaire grâce
à des canaux sodiques spécifiques de la membrane.
• La repolarisation est due à la sortie du potassium de la
cellule, l’équilibre ionique est ensuite conservé par la
mise en jeu de la pompe sodium potassium
membranaire.
• Les anesthésiques locaux bloquent de façon réversible
la conduction de l’influx nerveux le long des fibres
nerveuses, ils préviennent la dépolarisation de la
membrane en inhibant le flux sodique entrant.
Mode d’action
Canaux sodiques Na+

K+
Pompe sodium potassium
Canaux sodiques

Canaux potassiques
Produits Anesthésiques
Structure chimique
Chaine aromatique
Lipophile
Chaine intermédiaire :
L’allongement de la
chaine intermédiaire
augmente l’activité́ du
dérivé́, plus la chaine est
longue, plus
l’anesthésique est
lipophile et puissant.
Chaine hydrophile
conditionne la répartition
du produit dans le sang
et sa diffusion
Molécules

• Les anesthésiques locaux les plus employés en


odontologie sont des produits de synthèse à
l’exception de la cocaïne abandonnée en
raison de ses propriétés toxicomanogènes.
• Groupe amino-amide sont les plus utilisés
• Presque tous les produits anesthésiques
favorisent la vasodilatation locale.
• On leur adjoint très souvent des vaso
constricteurs
Métabolisme
• Les esters sont hydrolysés par les
cholinestérases plasmatiques qui libèrent l’acide
para-amino-benzoïque, un agent allergisant.
• Les amides sont hydrolysés par le foie en divers
composés hydrosolubles rarement associés à
des réactions allergiques.
• Les métabolites hydrosolubles, des esters
comme des amides sont excrétés par les reins
(élimination urinaire).
Composants
Les vasoconstricteurs
• Les produits utilisés sont l’adrénaline et la noradrénaline
appartenant à la famille des catécholamines.
• Ces deux molécules sont des catécholamines endogènes qui
agissent sur le système nerveux autonome qui régit
particulièrement le coeur et les vaisseaux.
• Elles ont une action ambivalente, vasodilatatrice centrale et
vasoconstrictrice périphérique, à des niveaux différents.
• L’adrénaline est médicalement le chef de file des vaso
constricteurs utilisés en association Avec un anesthésique local
en odontostomatologie
• La noradrénaline est environ 4 fois moins vasoconstrictrice
localement que l’adrénaline.
• La première conséquence en est une action plus courte par
absorption plasmatique plus rapide.
•l’adrénaline :
est le produit le plus utilisé ; l’adrénaline
compense l’action dépressive des anesthésiques
locaux sur le cœur et la circulation en agissant
sur les récepteurs adrénergiques alpha, bêta1 et
bêta 2 de tout le système nerveux sympathique,
utilisé à des concentrations de 1/100.000
(1mg/100ml) ou de 1/200.000 (1mg/200ml).
•la noradrénaline : l’effet prédominant est sur les
récepteurs alpha, elle a peu d’effet sur le rythme
cardiaque.
Propriétés du vasoconstricteur
• Vasoconstricteur
• Hyperglycémiant
• Tachycardisant
• Bronchodilatateur
• Hypertensif
• Provoque la contraction des fibres de l’utérus
• Provoque la mydriase
• Diminue le péristaltisme intestinal
• Augmente le péristaltisme buccal
• Avantages des vaso constricteurs
− Vaso- constriction
− Réduction de la toxicité de la solution anesthésique
− La concentration est maintenu localement (contact
avec la fibre)
− Contre balance l’effet vasodilatateur des
anesthésiques
− Augmente la durée de l’anesthésie
− Augmente la profondeur de l’anesthésie
• Contre indications absolues
− Irradié de la région maxillaire;
− Arythmies;
− Angines de poitrine instables;
− infarctus les 6 derniers mois;
− Phéochromocytome.
Caractéristiques des AL :
• Ces produits doivent avoir certaines caractéristiques pour
pouvoir être utilisés en pratique dentaire. Ils doivent avoir :

▪ Une activité spécifique transitoire et réversible


▪ Un délai d’action rapide, une intensité suffisante, et une durée
d’action adaptée aux conditions cliniques
▪ Une toxicité aussi faible que possible
▪ Une action non irritante pour le tissu pour lequel il est appliqué

Ces produits doivent être aussi :


▪ Solubles dans l’eau et les graisses
▪ Stables en solution qui doivent être facilement stérilisables
Matériel :Seringues
Matériel :Aiguilles

− Anesthésie para-apicale : diamètre 40/100,


longueur 16mm à 21mm;
− Anesthésie tronculaire : diamètre 50/100,
longueur 35mm;
− Anesthésie intra-septale : diamètre 40 à 50/100,
longueur 8mm;
− Anesthésie intra ligamentaire : diamètre 30/100,
longueur 8mm.
Carpule (cartouche) :Contient la molécule de
l’anesthésique local
Types d’anesthésie
Comment calculer la dose de la molécule anesthésique?

• Nous avons besoin :


− Du poids du patient
− Du volume de la cartouche;
− De la concentration en molécule anesthésique;
− De la dose maximale injectable par kilo de poids
corporel et la dose maximale absolue injectable
(c’est-à-dire la quantité de molécule anesthésique
qu’il ne faut absolument pas dépasser en une
séance de soins, quel que soit le poids du patient).
Calcul des doses
Calculez La dose maximale de Lidocaine à 2%
que vous pouvez vous injecter à un patient :
− Agé de 40 ans
− Poids = 65 kg.
− Contenance d’une cartouche 1,8 ml
• Chez l’enfant, c’est la lidocaïne qui est
préconisée. La dose maximale admissible est
de :
Comment calculer la dose de
vasoconstricteur ?
Techniques :

1. Anesthésie locale :
L’anesthésie de contact
L’anesthésie de surface
• Ces anesthésiques sont utilisées en
odontostomatologie à titre d’adjuvants
applicables sur les muqueuses préalablement
à l’injection.
• Ce sont des pommades, des gels, des sprays
( aérosols) …
Les anesthésiques de surface
L’anesthésie par infiltration
• L’anesthésie par
infiltration consiste à
anesthésier des fibres
nerveuses très fines et
des récepteurs à la
douleur situés sur une
même couche intra ou
extra-buccale
L’anesthésie de conduction
• L’anesthésie de conduction ou bloc nerveux
permet de bloquer transitoirement la
conduction dans un nerf périphérique grâce
au dépôt à son contact d’un volume d’agent
anesthésique.
Les techniques d’anesthésie

• L’anesthésie locale
Anesthésie locale par Infiltration : Intra ligamentaire
− Anesthésie du ligament circulaire l’aiguille est dirigée
horizontalement perpendiculaire
à l’axe de la dent et enfoncée dans le bourrelet gingival, distal
et mésial.
− Anesthésie du ligament alvéolo-dentaire l’aiguille est presque
verticale, pousser
progressivement aussi loin que possible dans l’articulation
Alvéolo dentaire
Anesthésie locale par Infiltration : Intraseptal
− Il s’agit d’une anesthésie intra- osseuse dans
le septum
− Le point d'impact est situé au centre de la
papille gingivale
− la direction de l'aiguille est de 90° par
rapport au plan muqueux.
− L'aiguille doit être très courte et rigide..
Anesthésie locale par Infiltration :
Intradiploique
− Anesthésie transcorticale : Consiste à placer
l’anesthésique dans le diploé après avoir
traversé la corticale vestibulaire ou palatine
− Anesthésie ostéocentrale: Consiste à placer
l’anesthésique au centre de l’os spongieux
en passant par le sommet du septum
2. anesthésie
tronculaire
Techniques d’anesthésie du
nerf maxillaire
Nerf maxillaire V2

• Techniques d’anesthésie du nerf maxillaire par


voie endobuccale
Nerf maxillaire V2
• Nerfs alvéolaires postéro-supérieurs.
• Nerfs alvéolaires supérieurs moyens et
antérieurs.
• Nerf grand palatin.
• Nerf palatin antérieur (naso-palatin).
• Nerf infra-orbitaire (sous-orbitaire).
• Nerf et ganglion ptérygo-palatins.
Bloc des rameaux alvéolaires
postéro supérieurs
• Indication:
- Insensibilité des 16-18 et 26-28
- Soins ou extractions.

• Repères anatomiques:
- Derrière la crête zygomato-
alvéolaire distalement à la
2eme molaire supérieure.
Bloc des rameaux alvéolaires
postéro supérieurs
• Technique:
L’aiguille est enfoncée à 2cm dans un plan
oblique de 45° par rapport à la face
occlusal de la 2éme molaire en arrière
et en haut, l’injection se fait après
aspiration.
• Volume de solution
anesthésique: 1 à 2 ml .
• Complications:
risque hémorragique en cas d’injection très
haute ( plexus ptérygoïdien)
Bloc des rameaux alvéolaires
supérieurs moyens et antérieurs

• Indication:
- Insensibilité des 15-25
- Soins ou extractions.
- Chirurgie buccale
• Repères anatomiques:
- Repli de la muqueuse vestibulaire
( jonction gencive libre –gencive
attachée).
Bloc des rameaux alvéolaires
supérieurs moyens et antérieurs

• Technique:
L’aiguille est dirigée dans un plan oblique
de 45° en regard de l’apex de la dent
concernée, l’injection se fait après
aspiration.

• Volume de solution
anesthésique: 1 à 2 ml .
Bloc du rameau palatin antérieur
(nasopalatin)
• Indications :
Chirurgie portant sur le tiers antérieur du
palais.
Insensibilité de la muqueuse palatine des
dents 13-23 (bloc incisivo-canin supérieur).
• Complication :
Risque d’hématome en cas de difficulté de
cathétérisme de la papille rétro incisive.
• Repère anatomique :
Papille rétro incisive à 1 cm en arrière des 2
incisives centrales supérieures.
Bloc du rameau palatin antérieur
• Point de ponction :
Canal incisif.
• Trajectoire de l’aiguille :
Perpendiculaire au palais, au
contact du canal palatin antérieur.
• Volume de solution
anesthésique :
1 à 2 ml

Technique efficace.
Bloc du rameau palatin antérieur

Territoire sensitif du nerf


naso-palatin.
Bloc du nerf grand palatin

• Indications :
Chirurgie portant sur les 2/3 postérieurs du
palais.
Insensibilité de la muqueuse palatine des dents
15-18 et 25-28.
• Complications :
Risque de nécrose en cas de pressions élevées
d’injection.
Risque de lésion de l’artère grande palatine.
• Repères anatomiques :
Dépression située à 1 cm en dedans et en
arrière du collet de la 2éme molaire.
Bloc du nerf grand palatin
(nerf palatin antérieur)

• Point de ponction :
Orifice inférieur du foramen grand
palatin.
• Trajectoire de l’aiguille :
Oblique en arrière et en dehors, en
direction de l’entrée du canal
grand palatin.
• Volume de solution
anesthésique :
1 à 2 ml par injection.

Technique efficace, relativement facile et de morbidité faible.


Bloc du nerf grand palatin

Territoire sensitif du nerf


grand palatin.
Bloc du nerf infra orbitaire
( sous-orbitaire)
• Indications:
Analgésie des téguments de la région
palpébrale inférieure, nasale et labiale.
Insensibilité de la muqueuse buccale
Chirurgie parodontale par lambeaux
gingivaux
• Complications:
Risque de lésion nerveuse en cas de
pénétration de l’aiguille dans le canal
infra orbitaire ou d’injection sous
pression.
• Repères anatomiques:
Foramen infra orbitaire.
Bloc du nerf infra orbitaire
• Voie transcutanée:
• Point de ponction: 1cm en dehors de l’aile
du nez
• Trajectoire de l’aiguille : oblique en haut
et en dehors, en direction du foramen
infra orbitaire sans chercher à y pénétrer.
• Voie endobuccale:
• Point de ponction: au niveau de la fosse
canine.
• Trajectoire de l’aiguille: elle prend la
direction du foramen infra orbitaire sans
le pénétrer.
• Volume de solution
anesthésique:1 à 2 ml

Technique efficace et facile à réaliser, morbidité faible.


Techniques d’anesthésie du
nerf mandibulaire
Nerf mandibulaire V3

• Techniques d’anesthésie du nerf mandibulaire


par voie endo buccale
Nerf mandibulaire V3

• Nerf alvéolaire inférieur (dentaire inférieur).


• Nerf mental (mentonnier).
• Nerf lingual.
• Nerf buccal.
• Nerf masseterique (masseterin).
Bloc des nerfs lingual
et alvéolaire inférieur
• Indication:
anesthésie de l’hémi mandibule et de l’hémi
langue homolatérale.
Insensibilité des dents 35-38 et 45-48
• Complications:
Risque de lésions vasculaires et de
pénétration accidentelle dans la loge
parotidienne (paralysie faciale
transitoire) , troubles de la déglutition.
• Repères anatomiques:
Bord inférieur du ramus et immédiatement
en dedans de la gouttière temporale
(épine de Spix).
Bloc des nerfs lingual
et alvéolaire inférieur
• Point de ponction:
• 1 cm au dessus de la face occlusale
des molaires , au contact osseux de
la branche montante du maxillaire.
• Trajectoire de l’aiguille:
• L’aiguille longe la face interne de la
branche montante et vient au
contact de l’épine de Spix située à 1
cm.
• Volume de solution
anesthésique:
• 1 à 3 ml par injection.
Bloc du nerf alvéolaire inférieur

Territoire sensitif du nerf


alvéolaire inférieur.
Bloc du nerf mental
(mentonnier)
• Indications:
• Anesthésie du bloc incisivo-canin
inférieur et parfois 1 ou 2
prémolaires inférieures , de la
lèvre inférieure et du menton.
• Complications :
• Risque d’hématome lorsque le
foramen mentonnier est difficile
à repérer.
• Repères anatomiques:
• Foramen mentonnier situé à
hauteur de la jonction des 2
prémolaires.
Bloc du nerf mental
(mentonnier)
• Point de ponction :
• 0,5 cm au dessus du foramen
mentonnier.
• Trajectoire de l’aiguille :
• Oblique à 45° en direction du
foramen jusqu’à l’obtention
d’une paresthésie . Injecter
lentement et sans hyperpression.
• Volume de solution
anesthésique :
• 1à 2 ml.
Bloc du nerf mental
(mentonnier)

Territoire sensitif du nerf


mental.
Bloc du nerf buccal

• Indication:
- Insensibilité de la muqueuse
buccale de la région premolo-molaire
(soin ou extraction)
• Repère anatomique:
- Bord antérieur de la branche
montante de la mandibule.
• Technique :
- l’anesthésique est déposé au
voisinage immédiat ou à distance de
la molaire ou prémolaire à extraire.
• Volume anesthésique:
0,5-0,8ml
Conclusion
La pratique de l'anesthésie locale nécessite de
bonnes connaissances dans des domaines
variés ;anatomie, physiologie, pharmacologie,
mais la maîtrise technique et le facteur temps
demeurent des facteurs décisifs du succès.

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