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LES SUKUK
PROFESSEUR : Omar El KETTANI
Dossier 8
Plan
• I)Définition des Sukuk
• II) Les conditions de légitimité
• III)Le mécanisme général d’émission
• IV)Le travail par étape de l’organe d’émission (SPV)
• V)Les différents types de sukuk
• 1) Les sukuk basés sur les contrats de participation
• 2) Les sukuk basés sur les contrats de vente
• VI) Les phases marquantes de leur évolution
• VII) Les réalisations en matière de Sukuk sur le marché international
• VIII) La notation internationale des Sukuk
• IX ) Les risques liés à la gestion des Sukuk
• Le marché des capitaux islamiques fait appel aux sukuk; aux fonds
d’investissement aux fonds des assurances takaful et aux indices
boursiers
Le marché des capitaux islamiques répond aux besoins classiques d’un marché des
capitaux :
- Pour financer les grands projets trop couteux pour les banques (marché primaire) ;
- Pour répondre aux besoins de financement des entreprises (marché secondaire en
particulier);
- Pour optimiser l’allocation du facteur capital en accentuant sa mobilité;
- Pour rendre productif les liquidités excédentaires des agents économiques;
- Pour motiver le développement de l’épargne.
Comment répondre à ces objectifs en supprimant un instrument de motivation
capital : le taux d’intérêt ?
Réponse : Sukuk et fonds d’investissement islamiques
I)Définition des Sukuk
• On distingue les émissions de type souverain par un État (La majorité)et celles de type
corporate par une société ou une banque.
II) Les conditions de légitimité
• Les Sukuk sans mécanisme de rehaussement de crédit, considérés comme des opérations
de titrisation. Leur seule couverture : les actifs sous jacents qui permettent de payer les
coupons et de rembourser le principal.
• Les Sukuk avec un mécanisme de rehaussement partiel de crédits. Le sponsor intervient .
La notation dans ce cas se fait en deux temps : d’abord sur la qualité de fonctionnement
de la structure, et ensuite le fonctionnement des mécanismes de rehaussement.
• Seul le deuxième type de Sukuk semble répondre aux critères de la Charia puisqu’il
préserve d’une manière directe le principe du partage du risque.
La légitimité effective
• Les Sukuk les plus conformes à la Charia sont celles qui ont pour
actifs sous jacent un contrat Ijara .
• Le contrat d’Ijara ressemble à celui de crédit bail avec la particularité qu’un retard
de paiement n’est pas sanctionné par une pénalité (Riba) mais une exigibilité
anticipée mettant fin au contrat.
• Dans l’Ijara le cédant transfert le droit de propriété de l’actif sous jacent et
conclu avec ce dernier un contrat de location
• En dehors de la Ijara les autres formes ont introduit contrairement au principe
islamique du partage des pertes et profits plusieurs garanties sécuritaires ce qui
les rapproche du modèle asset backed, et les éloigne du modèle islamique.
• Certains jurisconsultes n’acceptent la rémunération des Sukuk que par des
coupons qui reflètent la performance des sous-jacents.
V)Les différents types de sukuk
• En tant que moyen de financement les sukuk accompagnent à la fois les contrats de participation
et les contrat de vente
• En cas de contrat de Salam parallèle ,le vendeur s'engage à livrer un article décrit dans
l’accord, conformément à ses spécifications, en échange du produit qu'il a acheté dans
le premier contrat de Salam afin de remplir son engagement, sans aucun engagement
financier.
Sukuk al Mourabaha
• Une société veut acquérir un actif.
• Elle crée un SPV-mudaraba dont elle est agent.
• Le SPV-mudaraba émet des obligations (sukuk) qui lui permettent d’acquérir le
bien en question.
• En tant qu’agent, la société prend livraison du bien directement livré par le
vendeur.
• Le mandat d’agent prend fin et un contrat de vente à paiement différé (VPD-
murabaha) est mis sur pied dans lequel la société acquiert le bien vendu par le
SPV-mudaraba avec un profit fixé dès le départ.
• Le prix de vente incluant le profit est versé par la société au SPV-mudaraba
selon un échéancier arrêté dans le contrat.
• Les sommes ainsi recueillies peuvent être utilisées par le SPV pour payer les
coupons aux investisseurs(porteurs de Sukuk) selon un échéancier prévisible.
Les sukuk de l’Istisna’a
• L’istisna est un contrat de construction aux termes duquel un Client
demande à un tiers chargé de la construction, appelé « le Fabricant »,
de lui construire un ouvrage mobilier ou immobilier moyennant un prix
payable d’avance, de manière fractionnée, à terme ou encore à
tempérament.
• Le contrat prévoit que la propriété du bien construit est transférée au
Client à l’achèvement.
• Le SPV-mudaraba qui émet les sukuk al-istisna se charge de faire construire le
sous-jacent, tâche qu’il confie à un sous-traitant.
• La réalisation progressive du bien permet d’établir différentes échéances
correspondant à des maturités successives du sukuk al-istisna telles que
prévues au départ
3)Les autres formes de Sukuk
• Les sukuk de la Wakala d’investissement
(Acquisition et gestion d’actifs)
Ce sont des titres qui représentent des projet ou des activités gérés par wakala en désignant le
wakil des porteurs de Sukuk pour leur gestion
• L’émetteur est le wakil ou mandataire du projet
• Les souscripteurs sont les mandants qui sont les clients
• Le montant collecté fait l’objet du mandat d’Investissements
• Les sukukholders ont droit aux résultats
• Très souvent la rémunération du wakil est indexée sur le résultat.
• Le wakil sera rémunéré par un excès du ratio de revenu prévu en tant que
rémunération de superformance.
Les sukuk de propriété d’actifs loués
Sukuk de droit d’usufruit de location
• Titres émis par le propriétaire (ou un intermédiaire financier le représentant)
d’actifs loués ou destinés à la location.
• Leur émission vise de vendre les actifs et de recouvrer le prix de vente à travers
les souscriptions.
• L’émetteur est le vendeur d’actifs loués ou destinés à la location
• Les souscripteurs sont les acheteurs des actifs
• Le montant souscrit est le prix d’achat
• Les porteurs des sukuk disposent de la propriété indivise des actifs, en
partageant profits et risques.
Les sukuk de jouissance d’actifs existants : 2 types
• Les titres émis par le propriétaire (ou son représentant) d’un actif
existant dans le but de céder la jouissance de son bien et de recouvrer en
contrepartie une rémunération en collectant le montant de leur souscription
• Les titres émis par l’usufruit ou le locataire d’un actif existant,
directement ou par un intermédiaire financier le représentant .
• Le but est de donner en location ou en sous location l’actif concerné et de
recouvrer un loyer en collectant le montant des souscriptions.
• L’émetteur est le vendeur du droit portant sur l’actif existant
• Les souscripteurs sont les acquéreurs du droit cédé
• Les Sukuk de droit d’usufruit ou de location d’actifs à produire
• Titres émis dans le but de louer des actifs à fabriquer/à produire et de recouvrer
leurs loyers en collectant le montant des souscriptions
• le volume des Sukuk émis est passé de zéro en l’an 1997 à 97,3 milliards de dollars US
en 2007
• Le nombre des fonds Sukuk est passé de 47 en 1998 à plus de 600 en 2008
• Les pays leader en matière d’émission des Sukuk sont la Malaisie, le Bahreïn, le Qatar,
les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et le Pakistan.
• Le secteur financier a bénéficié de 31 % du volume des émissions suivit du secteur
immobilier (25%) et de l’énergie (12%).
• Les Sukuk souverains s’orientent plutôt vers les projets d’infrastructures, tandis que les
Sukuk émis par des entreprises financent des projets immobiliers ou industriels
VIII) La notation internationale des Sukuk
• Les risques selon un rapport de Ficht sont liés aux conséquences d’une faillite du
cédant ou d’une faillite de l’émetteur postérieurement à une opération de titrisation.
• des risques de non reconnaissance des jugements rendus par les tribunaux étrangers,
• et des risques d’inadaptabilité des législations des pays arabes (Arabie Saoudite par
exemple).
Conclusion
Selon Mathieu Vasseux du cabinet conseil Oliver Wyman « la plupart des
banques islamiques souffrent de déséquilibres au niveau de leur structure de
bilan, déséquilibre difficile à combler par manque de passifs de long terme
Ces produits financiers islamiques, de création récente, font face à leur première
crise de croissance en 2008 suite à la grande crise financière de la société
Nakheel à Dubaï
Mais comme la demande est forte, elle devrait selon certains experts occasionner
un fort taux de croissance surtout au niveau des sukuks souverains.