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SEMIOLOGIE FONCTIONNELLE DE

L’APPAREIL DIGESTIF MALADE:


Dysphagie – Pyrosis - Régurgitations
- Vomissements
Dr Atoumane FAYE
26/10/2023
OBJECTIFS
1. Définir les termes suivants: dysphagie , pyrosis, régurgitation, vomissement
2. Enumérer les 5 caractères à rechercher devant une dysphagie
3. Savoir distinguer une dysphagie mécanique d’une dysphagie fonctionnelle
4. Citer 3 causes de dysphagie organique et 3 causes de dysphagie fonctionnelle
5. Enumérer 3 facteurs déclenchants et 3 facteurs favorisants de pyrosis
6. Citer les caractères à rechercher devant des vomissements
7. Enumérer 3 retentissements de vomissements
8. Citer 5 causes de vomissements aigus et 5 causes chroniques
PLAN
DYSPHAGIE
I- Généralités
1- Définition
2- Intérêt
II- Signes
1- cliniques
2- paracliniques
III- Causes
1- Dysphagie organique ou mécanique
2- Dysphagie fonctionnelle
PLAN (2)
PYROSIS – REGURGITATIONS
I - Généralités
II – Description clinique
III- Valeur sémiologique
VOMISSEMENTS
I – Généralités
II - Signes cliniques
II - 1. Interrogatoire
II – 2. Examen physique
III – Causes
III - 1. Vomissements aigus
III – 2. Vomissements chroniques
DYSPHAGIE
GENERALITES

Définition
Dysphagie = sensation de gêne ou d’accrochage lors du passage du
bol alimentaire sur le trajet de l’œsophage.
GENERALITES
Intérêt
 Epidémiologique: symptôme fréquent dans la pathologie
œsophagienne.

 Diagnostique : interrogatoire +++ essentiel dans la démarche


diagnostique imposant la réalisation d’une endoscopie digestive
haute.

 Pronostique: hantise du cancer de l’œsophage chez le sujet âgé+++


SIGNES
II- 1. Signes cliniques
II- 1- 1. Interrogatoire +++
Caractères de la dysphagie
 l’ancienneté
 le mode de début
 brutal : soit après une émotion soit après la déglutition trop rapide
d’un gros morceau, le patient brusquement ne peut plus rien avaler,
même une gorgée d’eau : la dysphagie cède par diverses
manœuvres;
 insidieux, intermittent
SIGNES
 le mode évolutif
 aggravation progressive : d’abord simple gêne ou sensation
d’accrochage pour les grosses bouchées, puis la gêne intéresse les
aliments solides, puis les semi-liquides et enfin les liquides
aboutissant à l’aphagie: c’est une dysphagie d’allure mécanique,
caractéristique d’une cause organique.
 occasionnelle et capricieuse : dysphagie d’allure fonctionnelle,
évocatrice d’une affection fonctionnelle
SIGNES
 le siège de la gêne ou du blocage
Il peut être cervical, thoracique ou abdominal (épigastre) ;
Parfois la dysphagie est projetée, c’est-à-dire que la sensation
d’obstacle localisée par le patient est au-dessus du siège réel de la
lésion.
SIGNES
 le type
 dysphagie aux solides
 dysphagie prédominant pour les liquides (dysphagie paradoxale
d’allure fonctionnelle)
 dysphagie mixte aux solides et aux liquides
 aphagie: stade ultime qui est l’impossibilité absolue d’avaler,
témoignant le plus souvent d’une affection organique évoluée
 odynophagie = douleur ressentie lors de la progression du bol
alimentaire dans l’œsophage; témoigne habituellement de lésions
inflammatoires.
SIGNES
La synthèse des caractères de la dysphagie permet de distinguer deux
types de dysphagie:

 Dysphagie d’allure mécanique ou organique qui résulte d’une


affection organique : dysphagie d’installation et d’aggravation
progressive intéressant d’abord les solides, puis les semi liquides puis
les liquides pouvant aboutir à une aphagie.

 Dysphagie d’allure fonctionnelle qui résulte d’une affection


fonctionnelle : dysphagie occasionnelle, capricieuse, paradoxale
prédominant pour les liquides
SIGNES
Signes associés
o Régurgitations alimentaires
o Signes de RGO (pyrosis, régurgitations)
o Hypersialorrhée
o Amaigrissement
o Fausses routes
o Signes ORL et/ou respiratoires
o Syndrome médiastinal (Cf cours L2)
SIGNES
II- 1- 2. Examen physique
Il est pauvre et recherchera un retentissement de la dysphagie :
dénutrition, amaigrissement, déshydratation.
 ORL: palpation cervicale à la recherche d’un goitre
 appareil digestif: palpation abdominale à la recherche d’une
extension tumorale / masse abdominale, hépatomégalie, ascite,
…….
 système spléno-ganglionnaire: palpation aires ganglionnaires à la
recherche d’ADP cervicales ou sus-claviculaire gauche (ganglion de
Troisier)
SIGNES
II- 2. Signes paracliniques
II- 2- 1. Endoscopie digestive haute ++++
L’endoscopie œso-gastro-duodénale (FOGD) est l’examen clef
permettant le plus souvent de retrouver la cause de la dysphagie.
SIGNES
II- 2- 2. Autres examens complémentaires
Ils seront réalisés qu’en seconde intention pour compléter les données
de l’endoscopie digestive haute ou lorsque cette dernière s’est révélée
impossible à réaliser.
 Transit œso-gastro-duodénal
Il sera réalisé en cas de:
 contre-indication à l’endoscopie
 sténose non franchissable endoscopiquement pour préciser son
extension
 suspicion de fistule œso-trachéale ou de perforation œsophagienne
SIGNES
 Manométrie œsophagienne
Elle est indiquée en cas de fibroscopie normale à la recherche d’un
trouble moteur de l’œsophage.
 Echo-endoscopie
 Radiographie ou TDM thoracique
sont indiqués en cas de compression extrinsèque de l’œsophage ou
dans le cadre du bilan d’extension d’un cancer œsophagien.
CAUSES
III-1. Dysphagie secondaire à un obstacle organique
 Le cancer de l’œsophage
La dysphagie est d’allure organique (ou mécanique). Son siège est
variable. Elle est d’apparition récente, initialement intermittente,
s’aggrave progressivement et s’accompagne souvent d’une
odynophagie
Signes associés: amaigrissement, hypersialorrhée, régurgitations
alimentaires, fausses routes à l’origine de pneumopathies à répétition
L’endoscopie haute précise les caractères de la tumeur et permet de
réaliser des biopsies.
CAUSES
 Autres causes
o Œsophagites: peptique, infectieuse, médicamenteuse, radique,
post ingestion de caustiques
o Diverticules (diverticule de Zenker)
o Tumeurs bénignes de l’œsophage: rares
o Compression extrinsèque de l’œsophage par des pathologies de
voisinage (tumeurs bénignes ou malignes du médiastin)
o Anneau de Schatzki
o Syndrome de Plummer-Vinson ou syndrome de Kelly-Paterson
CAUSES
III-2. Dysphagies fonctionnelles
Elles sont en rapport avec un trouble moteur de l’œsophage.
 L’achalasie ou méga-œsophage idiopathique
La dysphagie est d’intensité variable, souvent aggravée par les
émotions, d’évolution capricieuse, souvent paradoxale. Elle peut
céder brutalement après ingestion d’eau glacée, la manœuvre de
Vasalva (effort d’expiration à glotte fermée) ou l’élévation des bras
au-dessus de la tête.
CAUSES
 L’achalasie ou méga-œsophage idiopathique (2)
Signes associés: régurgitations alimentaires, habituellement post-
prandiales précoces et douleurs thoraciques d’allure pseudo-
angineuse
FOGD: normale ou objective une dilatation de l’œsophage
TOGD: normal ou montre un effilement progressif et régulier du bas
œsophage en « queue de radis » ou en « bec d’oiseau ».
CAUSES
 L’achalasie ou méga-œsophage idiopathique (3)
Manométrie œsophagienne: montre une perte complète du
péristaltisme au niveau du corps de l’œsophage et une relaxation
incomplète ou nulle lors de la déglutition au niveau du sphincter
inférieur de l’œsophage.
CAUSES
 Autres causes
 La maladie des spasmes diffus
 La sclérodermie systémique
 Les neuropathies végétatives: diabète, amylose
 Le Reflux Gastro-Œsophagien (RGO)
PYROSIS ET REGURGITATIONS
GENERALITES

Définitions
 Pyrosis = sensation de brûlure rétrosternale ascendante qui
débute dans la région rétro-xyphoïdienne, puis remonte plus ou
moins haut vers le thorax et le cou.

 Régurgitations = remontée passive dans la cavité buccale du


contenu de l’œsophage ou de l’estomac.
SIGNES
Description clinique du pyrosis
Le pyrosis survient généralement en période post-prandiale, elle peut
irradier vers les mâchoires ou les bras et s’accompagne parfois d’une
remontée de liquide acide et chaud dans la bouche.
Il peut être déclenché par l’antéflexion (signe du lacet), le décubitus
dorsal, l’effort physique, le stress ou les émotions.
Les repas hypercaloriques riches en graisses, la consommation de
café, de boissons alcoolisées et de chocolat favorisent la survenue
d’un pyrosis.
SIGNES
Description clinique des régurgitations
Elles peuvent être acides, bilieux , alimentaires
Les régurgitations acides ont une grande spécificité et une
sensibilité pour le diagnostic de RGO. Cette sensibilité et cette
spécificité augmentent lorsqu’elles sont associées à un pyrosis.
Lorsqu’elles sont alimentaires, les régurgitations traduisent
l’existence d’une sténose œsophagienne ou gastroduodénale.
VALEUR SEMIOLOGIQUE

Le pyrosis et les régurgitations acides constituent les symptômes


typiques du RGO.

Lorsque ces signes sont au premier plan de la symptomatologie, le


diagnostic de RGO peut être porté d’emblée et aucune investigation à
visée diagnostique n’est nécessaire si le sujet est jeune.
VALEUR SEMIOLOGIQUE
Lorsqu’ils sont associés à des signes d’alarme tels qu’un
amaigrissement, une dysphagie, une hémorragie digestive ou une
anémie, une endoscopie digestive haute est obligatoire afin de
rechercher une complication du RGO ou une affection néoplasique.
Les patients âgés de plus de 45 ans souffrant d’un RGO doivent
aussi bénéficier d’une endoscopie digestive haute.
VOMISSEMENTS
GENERALITES

1- Définition
Vomissements = rejet brusque par la bouche d’une partie ou de la
totalité du contenu gastrique au cours d’effort de la paroi thoraco-
abdominale; ils sont souvent précédés de nausées.
GENERALITES

2- Intérêt
 Symptôme fréquent, observé dans un nombre considérable
d’affections digestives et extra-digestives.
 Il pose deux ordres de problème :
o son retentissement, en particulier des troubles hydro-
électrolytiques
o la recherche de ses étiologies
SIGNES

II- 1. Signes cliniques


 Interrogatoire ++++
 Contexte clinique
- Age
- Antécédents personnels médicaux et chirurgicaux
- Prise de médicaments ou de produits caustiques
SIGNES
 Interrogatoire ++++
 Caractères des vomissements
o Ancienneté
- chroniques (> 1 mois)
- aigus (< 15 jours)
- subaigus (compris entre 15 jours et 1 mois)
SIGNES
o Horaire
- matinal chez un sujet à jeun : grossesse, éthylisme
- post-prandial précoce : trouble fonctionnel ou début d’une
cause organique
- post-prandial tardif : souvent en rapport avec une cause
organique
SIGNES
o Début
- brutal en fusée
- progressif précédé ou non de nausées

o Mode évolutif
- brutaux et passagers
- prolongés et récidivants
SIGNES
o Aspect
- alimentaire
- bilieux (de couleur jaune et de goût amer)
- fécaloïde (témoignant d’une occlusion)
- sanglant,
- corps étrangers : parasites, vers
SIGNES
 Signes associés
- douleurs abdominales
- constipation voire arrêt des matières et gaz
- signes extra-digestifs : céphalées, signes neurologiques,
syndrome vestibulaire, …
SIGNES
 Examen physique
Il recherchera:
- des éléments d’orientation clinique
- examen de l’appareil digestif avec toucher rectal et palpation
des orifices herniaires
- examen neurologique
SIGNES

 Retentissement des vomissements


 déshydratation extracellulaire voire globale
 troubles hydro-électrolytiques ++++ avec crampes et faiblesse
musculaire témoignant d’une hypokaliémie
 perte de poids
CAUSES
III- 1. Vomissements aigus
En présence d’un contexte évident:
 Causes médicamenteuses : chimiothérapie, anti-inflammatoires
non stéroïdiens, antituberculeux, etc.
 Grossesse au premier trimestre
 Radiothérapie en cas d’irradiation abdominale supérieure
 Mal des transports
 Intoxication alcoolique aigue
 Intoxication alimentaire
CAUSES
En l’absence d’un contexte évident:
 En présence de signes digestifs d’accompagnement
- urgences chirurgicales à éliminer en priorité : occlusion intestinale
aigue, péritonite, appendicite aigue, …
- causes médicales : gastroentérite aiguë infectieuse, colique
hépatique, colique néphrétique, infarctus du myocarde, ….
CAUSES
En l’absence d’un contexte évident:
 en présence de signes neurologiques d’accompagnement:
glaucome aigu, méningite, hémorragie méningée, hématome sous
ou extra-dural, tumeur cérébrale, etc.
 en l’absence de signes d’accompagnement le diagnostic repose sur
les examens biologiques.
- causes métaboliques: acidocétose diabétique, hypercalcémie,
hyponatrémie, insuffisance rénale aiguë,
- grossesse méconnue
CAUSES
III- 2. Vomissements chroniques
 Affections digestives : sténose pyloro-duodénale, sténose chronique
de l’intestin grêle, troubles de la motilité gastro-intestinale
(gastroparésie du diabétique ++ , pseudo-obstruction intestinale
chronique)
 Affections neurologiques : hypertension intracrânienne, migraine,
intoxication chronique au monoxyde de carbone

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