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MONUMENTS
INÉDITS.
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AVIS IMPORTANT. .
D'après «ne des lois providentielles qui régissent le monde, rarement les œuvres au-dessns oe l'ordinaire se font
tins coiUradiction'. pins ou moins fortes et nombreuses. Los Ateliers Callioliques ne pouvaient guère échapper à ce
raihet divin de leur milité. Tantôt on a nié leur eiiislence ou leur Importance tantôt on a dit qu'ils étaient fermés
;
ou qu'ils allaient l'être. ("epen'Jant ils poursuivent leur carrière depuis 21 ans, et les productions qui en sortent
deviennent de plus en plus graves cl soignées : aussi parait-il certain qu'à moins d'événements qu'aucune prudence
humaine ne saurait prévoir ni empêcher, ces Ateliers ne se fermeront que quand la Bibiiollièque du Clergé sera
terminée en ses 2,000 volumes in-i°. Le passé parait un silr garant de l'avenir, pour ce qu'il y aà esp(!'rerou k
craindre, t^ependant, parmi les calomnies auxquelles ils se sont trouvés en butte, il en est deux qui ont été conti-
nuellement répétées, parce qu'étant plus capitales, leur effet entraînait plus de conséquences. De petits et ignares
concurrents se sont donc acharnés, par leur correspondance ou leurs voyageurs, à répéter partout que nos Editions
étaient mal corrigées et mal imprimées. Ne pouvant attaquer le fond des Ouvrages, qui, pour la plupart, ne sont
que les chefs-d'œuvre du Catholicisme reconnus pour tels dans tous les temps et dans tous les pays il fallait bien
,
se rejeter sur la forme dans ce qu'elle a de plus sérieux , la correction et l'impression; en effet, les chefs-d'œuvre
même n'auraient qu'une demi-valeur, si le texte en était inexact ou illisible.
Il est très-vrai que, dans le principe, un succès inouï dans les fastes de la Typographie ayant force l'Editeur de
recourir aux mécaniques, afin de marcher plus rapidement et de donner les ouvrages a moindre prix, quatre volumes
du double Cours d'Ecriture saiiilc et de Théolofiie furent tirés avec la correclion insuffisante donnée dans les impri-
meries presque tout ce qui s'édite; il est vrai aussi qu'un ceriain nombre d'autres volumes, appartenant à diverses
Ji
Publications, lurent imprimés ou trop noir ou trop blanc. Mais ,depuis ces temps éloignés, les mécaniques ont
cédé le travail aux presses à bras, et l'impression qui en sort, sans être du luxe, attendu que le luxe jurerait dans
des ouvrages d'une telle nalure, est parfaitement convenable sous tous les rapports. Quant à la correction, il est
de fait qu'elle n'a jamais été portée si loin dans aucune édition ancienne ou contemporaine. Et comment en serait-il
autrement après toutes les peines et toutes les dépenses que nous subissons pour arriver à purger nos épreuves de
,
toutes fautes"? L'habitude, en typographie, même dans les meilleures maisons, est de ne corriger que deux épreuves
et d'en conférer une troisième avec la seconde, sans avoir préparé en rien le manuscrit de l'auteur.
Dans les Alelien Catholiques la différence est presque incommensurable. Au moyen de correcteurs blanchis sous
le harnais et dont le coup d'œil typographique est sans pitié pour les fautes, on commence par préparer la copie d'un
bout à l'autre sans en excepler un seul mot. On lit ensuite en première épreuve avec la copie ainsi préparée. On lit
en seconde de la même manière, mais en collationnant avec la première. On fait la même chose en tierce, en colla-
lionnant avec la seconde. On agit de même en quarte, en collationnant avec la tierce. On renouvelle la même opé-
ration en quinte, en collalinnnant avec la quarte, (es coHationnements ont pour but de voir si aucune des fautes
signalées au bureau par MM. les correcteurs, sur la marge des épreuves, n'a échappé à MM. les corrigeurs sur la
marbre et le méial. Aprè« ces cinq lectures entières contrôlées l'une par l'autre, et en dehors de la préparation
ci-dessus mentionnée, vient une révision, et souvent il en vient deux ou trois; puis l'on cliché. Le clichage opéré, par
conséquent la purelé du texte se trouvant immobilisée, on fait, avec la copie, une nouvelle lecture d'un bout de l'é-
preuve à l'autre, on se livre à une nouvelle révision, et le tirage n'arrive qu'après ces innombrables précautions.
Aussi y a t-il à Montrouge des correcteurs de toutes les nations et en plus grand nombre que dans vingt-cinq
imprimeries de Paris réunies Aussi encore, la correclion y coilte-t-elle autan", que la composition, tandis qu'ailleurs
!
elle ne coule que le dixième Aus«i enfin, bien que l'assertion puisse paraître téméraire, l'exactitude obtenue par
!
tant de frais et de soins, fait-elle que la plupart des Editions des Ateliers Catholiques laissent bien loin derrière elles
celles même des célèbres Bénédictins Mabillnn et Monll'aucon et des célèbres Jésuites Petau et Sirmond. (Jue l'on
compare, en effet, n'importe quelle» feuilles de leurs éditions avec celles des nôtres qui leur correspondent, en grée
comme en latin, on se convaincra que l'invraisemblable est une réalité.
D'ailleurs, ces savants éminents, plus préoccupés du sens des textes que de la partie typographique et n'étant
fioint correcteurs de profession, lisaient, non ce que portaient les épreuves, mais ce qui devait s'y trouver, leur
laute intelligence suppléant aux fautes de l'édition. De plus les Bénédictins, comme les Jésuites, opéraient presque
toujours sur des manuscrits, cause perpétuelle de la multiplicité des fautes, pendant que les Ateliers Catholiquet,
dont le pi^opre est surtout de ressusciter la Tradition, n'opèrent le plus souvent que sur des imprimés.
Le R. P. De Buch, Jésuite Bollandiste de Bruxelles, nous écrivait, il y a quelque lemps, n'avoir pu trouver en
dix-huit mois d'étude, une setde faute dans notre Patrologie latine. M. Denzinger, professeur de Théologie h l'Uni-
versité de Wiir?.bourg, et M. Iteissmann, Vicaire Général de la même ville, nous mandaient, à la date du t9juiUet,
n'avoir pu égalemeni surprendre une seule faute, soii dans le latin soit dans le grec de noire double Patrologie. Enfin,
le savant P. Pilra, Bénédictin de Solesme, cl M. Bonelly, direcleur des Annales de philosophie chrétienne, mis au
déli de nous convaincre d'une seule erreur typographique, ont été lorcés d'avouer que nous n'avions pas trop
présumé de noire parfaite correction. Dans le Cierge se trouvent de bons latinistes et de bons hellénisles. et, ce qui
est plus rare, des hommes très-positifs et très-pratiques, eh bien nous leur promettons une prime de 25 centimes
!
par chaque faute qu'ils découvriront dans n'importe lequel de nos volumes, surtout dans les grecs.
Malgré ce qui précède, l'Edileur des Cours complets, sentant de plus en plus l'importance et même la nécessité
d'une correct'. m parfaite pour qu'un ouvrage soit véritablement utile et estimable, se livre depuis plus, d'un an, et
est résolu de se livrer jusqu'il la fin à une opération longue, pénible et coûteuse, savoir, la révision entière 91
universelle de ses innombrables clichés. Ainsi chacun de ses volumes, au fur el à mesure qu'il les remet sous presse,
est corrigé mol pour mol d'un bout à l'autre. Quaranle hommes y .sont ou y seront occupés pendant 10 ans, et une
somme qui ne saurait être moindre d'un demi million de francs est consacrée à cel important contrôle. De cette
manière, les l'uhlications des Ateliers Catholiques, qui déjà se distinguaient entre toutes par la supériorité de leur
correclion, n'auront de rivales, sous ce rapport, dans aucun temps ni dans aucun pays; car quel est l'éditeur qui
pourrait et voudrait se livrer AI'BICS (OLP à des travaux si gigantesques et d'un prix si exorbitant? Il faut
certes êire bien pénétré d'une voralion divine à cet effet, pour ne reculer ni devant la peine ni devant la dépense,
surioul lorsque l'Europe savante proclame que jamais volumes n'ont été édités avec tant d'exactitude que ceux de
la BiblwV.èijue universelle du Clergé. Le présent volume est du nombre de ceux révisés, et tous ceux qui le seront
à l'avenir porteront cette note. En conséquence, pour juger les productions des Ateliers Catholiques sous le rapport
de la correction, il ne faudra prendre que ceux qui porleronl en lêle l'avis ici tracé. Nous ne reconnaissons que cette
édition et celles qui suivront sur nos planches de métal ainsi corrigées. Ou croyait autrefois que la stéréotypie
immobilisait les fautes, attendu qu'un rlicbé de métal n'est point élastique; pas du tout, il introduit la perfection,
car on a trouvé le moyen de le corriger jusqu'à extinction de fautes. L'Hébreu a été revu par M. Drach, le Grec
par des Grecs, le Latin et le Français par les premiers correcteurs de la capitale en ces langues.
Nous avons la consolation de iioiivoir finir cel avis par les réflexions suivantes Enfin, notre exeniple a Uni par
:
ébranler les graniles publications en Italie, en Allemagne, en Belgique et en France, par les Canons grecs de Rome,
le Gerrtil de Nafiles. le Snint Thomas de Parme, V Encyclopédie religieuse de Munich, le recueil des déclaratiovs des
rites de Bruxelles, les Bollandisles \(': Stinrez et le Spiciléqe de Paris. Jusqu'ici, on n'avait su réimprimer que des
,
ouvrages de courte haleine. Les in-i°, où s'engloutissent lés in-folio, faisaient peur, et on n'osait y loucher, par
crainte rie se noyer dans ces abîmes sans fond el sans rives; mais on a fini par se risquer à nous imiter. Bien plus,
sous notre impulsion, d'autres Editeurs se préparent au Bnllaire universel, aux Décisions de toutes les Congrégation?,
i une Biographie el à une Histoire générale, etc., etc Malheureusement, la plupart des éditions déjà faites ou qui se
font, sont sans autorité, parce qu'elles sont sans exactitude la correction semble en avoir été faite par des avei'gles,
;
«oit qu'on n'en ait pas senti la gravité, soit qu'on ail reculé devant les trais; mais patience! une reproduclioo
correcte surgira bientôt, ne fût-ce Qu'à la lumière des écoles qui se sont faites ou 'qui se feront, encore.
MONUMENTS INEDITS
SUR L'APOSTOLAT DE
SAINTE MARIE-MADELEINE
EN PROVENCE,
ET SUR LES AUTRES APOTRES DE CETTE CONTRÉE,
NOUVELLES LITURCIES DES ÉGLISES DE FRANCE, F.T AUX DIVERS RECUEILS D'aRCBÉOLOGIE SACRÉE PUBLIÉS JUSQU'A
LE JOUR.
— n n n n n i^tit
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^vO BtBLtOTHEOUES^
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TU ME PRKMIKK.
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VIERGE MARIE
MERE DE DIEU.
Très-sainte Vierge,
(1) Lm. I, Depuis longtemps je vous ai fait un hommage universel de tout ce qui est à moi,
pour honorer ta soumission que Jésus-Christ, votre divin Fils, a pratiqués envers
Sl'm
''"'' "' ^"""^ *"*" '" '^"'^ (-)• 0"0''/M«. par le seul titre de ma dépendance, cet ouvrage vous
appartienne déjà, tm autre motif m'oblige de le déposer à vos pieds avant de l'offrir
à l'édification de mes frères. C'est qu'il n pour objet des personnages qui vous furent
(3) tue »ni, particulièrement chers : la suinte amante deJtsvs, sainte Marie- Madeleine (3), cette
2. 3 (c). Jean. ^ '
35 ;«),
(a) Ecce ex hoc bealam me dicent omiies (</) Maria (Magdalene) stabal aj iiioiiuiiicii-
{c) Et mulieres aliqux, Maia quae vocatur (e) Slabant autcni juxta cruceiii Jesu Mater
Magdalene, et alla; multx quae ministrabant ei ejus, et soror Malris cjus, Maria Cleoplue, et
Joan. TLi,
II) votre alTecI
" ion de leur bienheureuse sœur (î); les saintes Maries Jacobé et Salomé,
B(a) 3(6). 11
(''••
oui pnriaiièrent aussi vos douleurs (2) et furent honorées de votre spéciale amitié:
(i) tuc.xTiv, ^ •'
10 (</). i\iaic.
enfin, saint Alaximin, l'un des soixante-douze disciples.
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yvi, I {e).
en m'offrant à Dieu, lui offrir aussi cet Ouvrage, Il a pour but de procurer la
gloire de votre divin Fils, par celte de ses s linls, et surtout de montrer iaccom-
plisscment littéral d'une de ses paroles, vérifiée avec un éclat qui suffit à lui seul
pour venger à jamais sa divinité contre les attaques de tous ceux qui ont Je mal-
devenir ,
pour ceux qui auraient les yeux encore fermés à la lumière de
plus en plus à sa personne adorable et de croître dans son saint amour, et contribuer
ainsi à votre propre gloire, toujoiirs inséparable de la sienne 1 C'est le rœti de votre
(a) Diligebal autem Jésus Maiiliam et soio- (cl) llna autem sabbali valde diluculo vene-
rein cjus Mariam et Lazarum. runl ad inonumenlum, portantes quae parave-
(c) Dixil eis (Jésus) : Lazarus amicus noster dalciie, et Maria Jacobi, et Salome emeruiit
I
Pjrmi les prophéties contenues dans les livangiles, l'une des plus étonnantes,
Jéti-s-l'unisi
r>ioinL't i'«si\- et peut-être des moins remarquées, est celle où le Sauveur promet une mémoire
me cl les
louantes du éternelle
dans ce mondu à la femme qui venait de répandre sur lui un p.irfum
l^es i
io::s les i i
me qiiî répâ'i'i-
Précieux. Les disciples, sans pénétrer ce que cachait de mjstérieus l'action de
ilii sur lui un
papiuiii [)ié- cetii" femme, sciant mis à murmurer contre elle cl à l'accuser de prodigalité :
ClfUX.
« Pourquoi lui faites- vous di? la peine? » leur dit le Sauveur : « l'cruvre qu'elle a
« exercée à mon égard est digne déloge : en vérité, je vous l'assure, partout où
« cet Evangile sera annoncé dans l'univers entier, cette même action sera publiée
« à sa louang<>. »
dénuée de raison dans son motif, ni plus invraisemblalilc dans son accomplisse-
ment. Il s'agit d'une action qui ne présente rien que d'orJinaire, eu égard aux
mœurs de ce temps-là, d'uns action faite dans l'ombre, dans la maison d'un ho.nme
obs.ur, en présence d'un petit nombre de témoins plus obscurs encore, par une
mesiiques dont le souvenir se conserve tout au plus quelques avnécs parmi les
membres de la faijille, et périt bientôt avec eux? Qui oserait promcllrc à des
tous les âges futurs? Et cependant c'est ce que Jésus-Christ n'hésite point à
faire pour l'action dont il s'agit ici, employant même le serment pour lui assu-
rer une célébrité aussi étendue et aussi durable que celle de l'Eiangilc.
Cet oracle s'cst-il vérifié? L'ouvrage que nous publions le nionlrera jusqu'à
l'évi lence, et sera par conséquent une nouvelle pr>'uve de la divinité du Sauveur.
Déjà, de son temps, saint Jean Chrysoslome admirait comment l'accomplisse-
ment de celle même prophétie démontrait d'une manière invincible ce dogme
londamenlal du christianisme. En voyant le récit de celle action, non-seulement
consigné dans le texte sacré dos Evangiles, mais proclamé solennellement cha-
que année dans toutes les Eglises du monde, en même temps que celui de la
I(
PRF.FACE.
passion donl elle fait partie, cl écoulé debuut, avec un religieux silence par les
empereurs, les consuls, les magistrats, les grands et les riches, aussi bien que
(I) hiitnvici
Crunatcnsis pgf
'
jg peuple,
'^ 06 Saint docteur s'écriait : « Qui a donc pu prédire tant d'années
0;».'i". in-folio, '
''avance ce qui s'est si Odèleinent accompli jusqu'ici? qui l'a pu, je vous le
r,'iVi^"s"/lM-«
K. Qui ne voit la force qu'ont ajoutée au raisonnement du saint docteur tous les
Afcomplis-
5.meiiidecei- autres honim.iffes rendus depuis, dans la suite des siècles, à celte
° femme célèbre?
10 propliélie
''n'-'fSe'sain'LTcar la mémoire religieuse que l'Eglise a toujours conservée de cette action n'est
pas le seul qu elle ait cru devoir lui rendre. Considérant celle ilTusioii de parfum
plutôt comme l'occasion que comme le motif d'une si magnifique promesse, elle
a surtout honoré dans cette femme les privilèges singuliers de grâce cl d'af-
fection dont le Sauveur daigna la favoriser, et qui devaient attirer en effet sur
elle les respects et la \énération de tous les fidèles. Elle s'est plu à exalter dans
(5) 1 ci/.i. I, „j>,jg aux âmes innocentes (V). Elle a vénéré dans cette même femme le
p. iHi et suiv.
oit et iuir.
Cuni illa pia mulier prclvosum unguenlum su- c quœ niliil aliud fecit quam quod parum
per cnpul Salvatoris elTunderet, id ffigre feren- i unguenti effunderet, in lolo lerrarura orbe
libus discipulis, quod ibi dispersum esset « celebratur. Et licet tara mulia sxcula siiU
CuRisTiis quod mulier fecerat approbavil, in- i elapsa, illius tamen meiiioria haclenus de-
quiens : Amen dico vobis quod ubicunque prœ- < leia non est, nec delebilur unquam.
dicatum fuerit Evangelium isttid in iiniverso « El licet aclio parvi momenli sit, (quanli
miindo, et quod (ecit hœc narrnbitur in mémo- < eiiim erai parum unguenti effundere?) et
riam ejus.El iia adimplelum est ul Salvalor i persona particularis sit, et bujus operis
pncilixil. Hanc propbetiam sanctus Clirysosio- < testes non niulli (hoc enim inler discipuios
imis amplificat his verbis : « accidit), neque locus publicus sil, nec a gente
I sunimo silenilo bujus mulieris opus auJiuni. < vus numerus, neque loci obscuritas, bujus
< Ouam multi leges in mundo fuerunt, qui in « mulieris memoriam delere poluit, qua; bis
< prxlia fecerunt cum aliis, sua signa et irium- , ges et reginœ, celebratur.
I re«publicas nobiliiarunt et auxerunt : ipsi , quis prophetizare poluit lot aiinis anie quod
« lamen simul cum suis beneliciis oblivioni , ^ync adimplelum est, et quolannis adimpleri
I tradilisuiil' .
« ceniimus ? Nonne illud compcrtum est, hoc
I Exstiterunt etiam reginœ et illustrissirase « potuisse facere praler Dclm neminem ; ne-
feminoî, qux magna bénéficia in populos i que ante pracdicere, quam factum est, praicr
(
PREFACE. Hl
ri Iriompho de l'amour divin, i'excmplaire de la rie parfaite et cétesle apros la
cet oracle non moins magniGque : Marie a choisi la meilleure pari, qui ne lui sera
iifu
*^"' *'^''"'* ^'''« (2) ; la même enfin qui, éplorée auprès du sépulcre, mérita la piemicro
par eux à toute l'Eglise; c'est-à-dire qu'elle a reconnu dans celte femme la
Pécheresse dont parle saint Luc, la sœur de Marthe et de Lazare, enfin Marie-
tée ni exaltée à l'égal de celle de cette illustre pénitente. Tous les Fères de l'Eglise
pays des Germains, toutes les provinces qu'éclaira jamais le Christianisme ont
retenti du bruit de son nom, ont élevé des monuments à sa gloire; et après la
Irès-s.iintc Vierge Marie, dont la béatitude doit être proclamée par toute la suite
des générations, il n'est point de sainte qui ait été plus célébrée, el en l'Iionneur
de hiquelle on ait dédié plus d'images, élevé plus de statues, consacre plus de
temples, érigé plus d'autels. Enfin l'Eglise a témoigné, dans tous les temps, pour
inhumée, sont devenus des lieux de pèlerinage des plus fameux du monde chré-
tien. Dès les temps les plus reculés et jusqu'à ces derniers siècles, on y a \u ac-
de toute condition; des hommes de guerre, des princes, des rois, des évêqucs, el
])lus d'une fois même des souverains pontifes. Les hommes, de quelque rang
qu'ils fussent, les rois eux-mêmes, quittaient leurs armes avant d'entrer dans la
crypte où reposaient ses restes; et aucune femme, sans en excepter même les
Ainsi s'est vérifiée dans toute son étendue la promesse du Sauveur, de rendre
?"iriieMad'cie^^''"S parler ici des blasphèmes de Celse contre elle et contre la personne ado-
(1) iqen. rablcdu Sauveur (1), ni des impiétés des hérétiques du Languedoc, qui seiublè-
conira Celsvm. . .
(^) Aimnies '*'"• n'être en cela que les échos de cet ancien ennemi du Christianisme (2^, les
eiclesiuslici . .,
KayiiaiJi, iiiMJO sectes qui s'élevèrent au xvi' siècle contre l'Eglise essavèrenl aussi d obscurcir
iai9,:i°2-2. V.
fi-njjj-fs, pag.
|3 gloire de sainte Madeleine, et surtout de détruire son culte, pour ruiner par là
l'abolition, sous le spécieux préleste qu'il n'était propre qu'à entretenir les
pécheurs dans leurs désordres, et voulut qu'on brisât même toutes les images de
parce qu'elles étaient plus perfides. Il se servit, pour attaquer la dévotiou en-
vait aboutir enfin de nos jours à la négation absolue de toute religion révélée.
«ommencèrent par jeter des nuages sur l'identité de sainte .Madeleine avec la
Pécheresse et avec la sœur de Marthe, et finirent par reléguer au rang des fables
pas, était de faire retomber la bon te de ces prétendues erreurs sur l'Eglise calholicfue,
qu'il leur importait de rendre ridicule autant qu'odieuse. Les moines et les autres ca-
fat ds, sous la papauté, d\saH.CaLl\iii, ont monlréune trop lourde ignorance, en imagi-
nant que Marie sœur de Lazare était celte femme de méchante vie de laquelle saint Luc
.
(.„, fait mention (4) ; et se moquant ailleurs de la venue de cette sainte en Provence, il
j ,
iVi'mi SKI- ta ne rougit pas d employer la plus ignoble des comparaisons pour la décrier, disant
C'iiiccrde des
EmiKjiles. Ge-
ii'^vp,lS6/i, in- jg\ videamus an non omnes slatiix ac pie- genio indulseral : sic liodie quoque
i sil apud
' i
loiio, pag. 720^ ^
.
rœque imagines in leuiplo sinl posiiae, ut nos Deum pro scortaloribus advocalura, Imo scor-
opilulaloiuni eorum admonereiil, ad quos in lationem ipsara ignolura : fuerunt enim qui
raalisdiverslscurreremus. Magilalcnani ligneain divis tiibiiereiit, quod solius Dci est. Jani eani
posuinius, ut nos ejus admoneret cui dimnsa Deam fecimus, quod vere nemo negare polest,
sunt peccala multa : poa quod eam vellemus et imagincm ejus Ipsius gratia coluinius, laii-
imitari ad pedes Doinini sedcndo, et verbum quani liuic Di.'x nosirse rein gratain lacturi.
cjus auJiendo ac sequendo, sed quod speni isii El lias imagines atlliuc suaitcnius servari ? An
cœlesli haberenius, quod qiicmadmodum illa „on omnes videmus ad ea loca pro ope ac-
carnis imbccillitate vicia, quondam impfnsiaj curri, iibi inugi.ies pasiiae sur.i .'
l'UFKAf.E.
(I) jcamis uu'aulanl vauJrait-il afiirmerone les nuaia sont des peaux de veau [l].l\ esl inulili- '** '^«
' i j r
Calwi iraca- .pj^""!!':'"
lui iliciiiogici,
Kze'tiia' o-
j'ajouler que les disi iulos de l'Iiéiésiarquc se lireiil un honneur d*alla(iu('r à leur
«). Théodore de Bore (2), les du Moulin (3), les Casaubon (i), les deux Uesnia- (i)Ltt»inn
Kovuin
(i) B (.', é .i'i'i
To'onuiidim rets (5), les Dallier (C) et une foule d'autres sectaires (/"). finetiir lai-r-
siaii fie i>eiihn
«( Tlicod. ISf-
unr SiiiHi' I l'I
xK amwlaiio-
nes I aiii bri-
Henry l>cMiia
eiii'
,
loi'' m Tr\s,
rois." mvut
Jouit. XI 'i (a) Ilem, de capile Magdalen», quod Ha^si- Ilenrinis BuUing. hic cos seqiuitiir. Sed gra- djiu, Iti Oie)
Joaimi
•'"'''.,
{,t)
j. ',,';, li« ostcndiliir,'
Lottai'i)
cuin niassa\* aut cer.e fiuslo, Il
vins crrarurU uni putaveruiit liaiic fuisse soro- „
Va.'tii
[^i]
ati'C'-
eiuwoqu^tu r qui,j oculo aflixum est. Iii ilicsaiiro servatur, rem Lazari : nculra hic est, scJ alia. "" l-'di-o ui
KanqtinUi- ladi'vme.i
fimi, er Ono- ac si Dcus ahquis e cœlo delapsus csscl
I
vc- : Fol. 150, ve so in 08 puilcm. .Maria crnt quœ Dispu aiio.i'.c
liiMi Molin r- ii. va; , lOU '•
uni, liiOS .411- ruin, si examinaretur, facile delegereliir falla- „iixit, etc. Errant sophisl;c qui hoc refcninl aJ ,i;i iv, c|i.
p. .98.09J(«j
parietn , loi. cia. Pag. SiG. Scquilur deiudc Lazarus , cl peccatricem illain, Luc. vn.
" '*"'"(''
Magilaicna ejus soror. is porro tria taiilum,
(rfl Evangile stlon sailli Luc, chap. vu, not
quod sciaiii, habel curpora, umini Massili;Ci
45. Toutes les circonstances montrcni que
atteruni Augu>loJuiii, Avaioiin tertium. .Magna
c'est ici une autre femme et un autre f lit quj
quiJeiu iiiier AugusloJunc;iscs et Avr.loiionsfs
Alatt. XXVI, .Marc. xiv.'Joan. xi cl xii.
conlroversia fnil. Sed niagnis sumplibus ullro
Chap, VIII, 2. .Maric-.MadcIcine de laquelle
cilroqiie perinde utrique quicscuiit,
faclis,
étaient sortis sept diables. — Noie. Cette M.i-
atqui; causa evicta : sallcm in possessioiie li-
rie, autre sans ilouie que la sœur de Lazare et
tuli pci'inansere.
de Marthe.
Quia vero Mag lalena mulier erat, cam Traire
iuferioreni esse oporluii, ideoque duo tanluin (e) Mariie .Magdali'iine, qn;c CuniSTlM vidit in
habult corpora -.quorum unum est Veseli, prope terris veisantem, quaquc vix quicquam hodie
Aliissioiloruni ; altcrum, quod est majoris iio- est apud Latinos celcbrius, reliqnias Chrislia-
minis, apuJ Saminaxiniiiiuiu oppidum Provin- iii» per duodecim feie s;ciula ignotas, annus
ci;c : ubi capul separalum est, cum suo Soli dcmum Doiiiini ducenlesimiis septuagesiniuu
me langere : quod frustum cerîc e^l : ac tameii nonus supra niillesinium seris aposiolorun»
cxistiinatur nota esse Ciiristi, quam ei iratus ncpolibns in Provincia noslra oslentlit.
(c) Errant qui pulant hanc fuisse Mari.im nit. Ilarmoii. cap. 58. Pircklieimer, dissert.,
.Mjj£(lalciiaiii Calikcaiii peccalriccm, quamvis p. ii"», S. M. 3^1. Casiiiib. c\eidt. ivi, p. ÎOC^»
VI l'UEKACE.
(\)ila ei-iii- II en fui de inêinc de plusieurs savants qui, sans sélrc ouvcriement liéclarés
to'i. (le Dvmi-
iiis archirp.
S okt de lie-
pour la secle, en avaient au fond tout l'esprit, tels que Lcfèvre d'Éliiples, Marc-
1 ni) ic:i ec Ic-
siiis'ira , l6il!, Ântoine de Dominis (1), etc.
lili.n, rap. XLVI,
p. !18(a) Ces clameurs, souteaues d'un vain appareil de discussions bibliques el de re-
IV.
Plusieurs li- cherches historiques, curent tout le retentissement que désiraient les novateurs, et
ImvistHs fran-
i;;iis coiilri-
b' :»'nl,niioicnie
firent naître, jusque parmi les catholiques, d'abord des soupçons, puis des craintes
sans dessein
lie li'iir p rt, Il sérieuses qu'on ne se fût laissé effeclivemenl séduire par des croyances sans fon-
nllniblir la vr-
lui di' l'orjcle
1
dement. Telle était en France la situation des esprits au xvu" siècle, lorsqa'oa
(IP JÉSCS-
Clirist.
essaya de réformer les liturgies. Sans examiner à fond la valeur des diflîcultés
soulevées par des hommes qu'on eût dû regarder au moins comme suspects, les
France en faisant disparaître des Bréviaires et des Missels tout ce qui pouvait
avoir Irait aux deux points attaqués par les novateurs : lidenlitc de sainte Ma-
SS. D. Dunnhaio Cliristeid. act. i, p. 5 seq. que la plupart des légendaires commettent, et
Ilammond. in Annot ad Luc. qui n'est pas moins grande, pour être assez or-
Unde niirum videri débet quod Cl. Ligtfoot dinaire. Il est certain que le Christianisme ne
in Hor. hebr. ad hune locum scripserit : non passa point si prompiement dans les Gaules.
sine ralione credi Slariam Magdalenam fuisse Saint Luc n'a point parlé de l'exil de Lazare,
inulierem cujus hic mcntio fiât. et aucun des anciens n'a fait mention du voyage
Bibliolhcca Frairum Polonorum, t. VIII. miraculeux de tous ces gens-là dans les
In Joan. xii, 3. Non est bxc Maria pec- Aladeleine et de son voyage, remarque aussi
catrix illa qiix etiam in domo Simonis idem que saint Maximin, qu'on fait évêque d'Aix,
Histoire de l'Eglise par bas)iage, à Rotter- que c'est Galésinius qui le premier l'y Ot entrer
Marthe, fcs sœurs, etc., étant condamnés au (a) In feslo MariœMagdalense, Breviariuni Ro-
bannissement, on les mil sur im vaisseau sans manorum supponit eamdem esse et Mariam
voile et sans cordage, lequel ne laissa pas d'ar- Magdalene, et Mariam sororem Lazari, el mu-
river à Marseille ; Marie-Madeleine en conver- lierem in civilaie peccalricem, cum lamen (si
tit les habitants. On a raison de rejeter celte eril locus in hoc opère) apertissime sim oslen-
bisloire comme fabuleuse. surus, in sacris divinis Scripluris has esse très
Je ne m'arrête point à ce qn'on dit que le omnino diversas ; et gravem injuriam irrogari
corps de Marie-Madeleine était à Ephèse, où sive Magdalenae, sive Marise Lazari, dura me-
elle était allée trouver la Vierge, et où elle finit reirices illx fuisse perhibenlur, qu.x tamen ho-
ses jours auprès de saint Jean ; car cette his- neslissimx fuerint, el fortasse virginalem pcr.
toire n'est pas beancoup pins certaine que petuo coluerinl castitatem. Si alios errores
ment qu'il est incertain que la Vierge ait de- bus vidit tandem et correxit, videbit, spero,
Mais il est ridicule de faire de Marie-Made- bit. Intérim vcro hiijusmodi errores ex opiima
L-ine un préilicaicur éloqucnl. C'est luir faute Etclcsix iiilcnlioiie possiinl pic tolorari.
rRKFACK. VII
vains scrupules d'une fausse érudition, ne se laissa point surprendre par la nou-
veauté, et maintint sur l'un et l'autre ariicle les traditions anciennes de sa
liturgie. Il était digne, en effet, de cette Eglise, mère et maîtresse de toutes les
autres Eglises, de leur donner l'exemple de la réserve dans une matière qu'on
et nous espérons que la lecture de cet ouvrage nion'rera de plus vu plus combien
cette réserve était judicieuse et solidement fondée.
en doute son identité avec Marie sœur de Marthe et avec la Pécheresse de saint
Luc, aussi bien que son apostolat en Provence. La découverte de monuments tout
à fait inconnus, et l'examen plus attentif de beaucoup d'autres qui n'avaient été
sultats dont nous étions loin de nous flatter, nous avons la conflance que la com-
munication que nous en donnons ici au public ranimera la dévotion des fldèles
pour une sainte dont l'honneur a été si cher à Notrc-Se gncur, et ne sera pns
sans intérêt, même pour ceux qui s'occupent d'herméneutique sacrée, de litur-
Cet ouvrage est divisé en deux parties. Dans la première nous établissons
Pécheresse dont parle saint Luc. Dans la seconde nous prouvons le fait de
depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours. Nous entremêlons dans cette
Marseille, de saint Maximin évêque d'Aix, de sainte Marthe et des saintes Ma-
ries Jacobé et Salomé, dont les monuments sont inséparables de l'apostolat de
Nous rapportons dans un second volume les pièces justificatives de cette se-
conde partie. A la tête de ces pièces se trouvent les pl'js anciens actes que nous
nous nous en servons pour suppiéer aux détails de leur vie qui ne |
ouvaienl
ment consacrée.
DECLARATION DE L'AUTEUR.
AVIS AU LECTEUR.
La Table analytique des matières contenues dans les deux volumes est placée
La Table générale des gravures fait suite à la Table analytique, pag. xlvi.
PREMIERE PARTIE.
UNITÉ DE PEUSONNK DE SAINTE MARIE-MADELEINE, MARIE
DE BÉTHANJE ET LA PÉCUERESSE.
Précis historiqie de la controverse sur /'i<- Les autres Grecs, saint Éplircm, Eusèbe de
tiiti. Au XVI* sié le Lerévrc d'ÉcipIcs (iistingiie Césaréo, dans sa Concorde des Evaiiiiilet, saint
saillie M irie-MadcIciiie d'avec Marie de 13é- Basile (ou un autre), Apollinaire, '1
lioodore de
tliaiiie el d'avec la Pécliprosse. Celle opiniuii, .Mopsuesie, l'auteur du Cummeniuire imparfait,
alors rejelée pariout el condamnée par la Fa- André de Crète, .\nipliilo<|ne et antres, ont
culté de Théologie de Paris, est iiéaiinioins suivi le sentinii ni dos anciens l'éres grecs, qui
iiilroduile dans la nouvelle liturgie de Paris au ne disiin:^ue pas .Maiie de LScihanie d'avec la
d'un accord moralement unanime, 1" que se Sont paitagés d'opinion entre eux, ce n'a pas
Marie de Détlianie est la Péclieresse, el "2" que été sur ce dernier point, comme l'avaient cru
Marie de Béilianie ou la Pécheresse esl Marie- nos crili |ues modernes, mais uniquement sur
Madeleine. C'e.-tce que l'auteur se propose de le nombre des onclions. Les uns n'ont supposé
montrer dans les deux sections suivantes. qu'une seule el niènie onction décrite par les
quatre évangélistes; d'autres ont ^upp"së deux
SECTION PREMIÈRE. onctions, celle des pieds du Sauveur, faite par
ilieresse dont parle sainl Luc, et Marie de Bé- de saillie Madeleine, rapportés d-^ns l>s Évan-
thnnie. giles, sont une confirmation du seminieiit una-
Premier appendice. On a opposé en vain à nime de la tradition touchant l'unité de per-
l'opinion de l'uniié les récits des évangclistes sonne de Mjfie-Madeleine , Marie de Bélhanie
et la liturgie de l'Église. et la Pécheresse.
Deuxième appendice. Les sens allégoriques
DEUXIEME PARTIE.
PREUVES DE L'APOSTOLAT DE SAINTE MARIE-MADELEINE ET DES
AUTRES FONDATEURS DE LA FOI EN PROVENCE.
monument historique antérieur au xi^ siècle, celte abbaye, confirment le l'ait de son aposto-
et délie les Proveiiç:iux d'en alléguer un seul lat et celui de son martyre en Provence.
plus ancien. On satisfait au déli de Launoy Chapitre VIII. La prison antique de saint
dans cette seconde p iriie. Lazare, à Marseille, est un monument de l'a-
uUlisseiiieiit itu iiiDiiasière de Saiiil-Ma\iiiiiii mainte .Madeleine, Louis XI, Charles VIII, Louis
01 de la ville d'Aix après l'exiiulsioii des bar- XII, Fraii<.ois l•^ Henri II, François II, Char-
bares. 'i° Traliqucs de dévoiion envers raiiile les IX, Henri ni, Henri IV, louis XIH , Louis
Madeleine ;
pèlerinages à la Saiiile-liauinc. XIV, Louis XV, L .uis XVI et Louis XVHI.
3* Origine du pèlerinage de Vczelay, en Bour-
lllSTOIIU: UU CUITE UE SÀi>T I.AZAKE UEPtIli
gogne; ses progrès, sa décadence. 4° Cbarles lES RAVAGES DE) Saiirisins. Ilunncurs rendus
de ^alerne retire le corps de s:iinle .Madeleine
aux reliques de saint Lazare à Marseille, et à
de la crypte où il avait été enfoui eu 710.
Autun où son corps avait eic transpurlé ù l'oc-
LIvnE DF.LIXitME. ca.sion des ravages des barbares en Trovcnce.
saintes Maries ;
pèlerinages.
LIVRE TROISli;«E.
APERÇU GENERAL
DU SECOND TOME.
PREMIERE PARTIE.
EXAMEN CRITIQUE DES VIES DES SAINTS APOTRES DE LA PROVENCE
QUE NOUS POSSÉDONS AUJOURD'HUI.
1° Vie de sainte 3ladeleine et de sainte Marthe, 3° Actes perdus de saint Lazare, Ce qu'on sait
par Raban-Haur. Authenticité de celte Vie. Elle aujourd'hni sur l'arrivée de ce saint évêque à
lie renferme rien que de conforme aux usages Marseille, sur son é; i^copai ei son martyre.
et aux opinions reçus au viif et au ix« siècle, i° Vie de sainte ilarllie attribuée faussement
où Raban a vécu, et porte, d'ailleurs, le ca- à sainte Marcelle: inierpolalions faites à celle
ractère particulier et les traits distinctifs que Vie depuis le temps de Raban-Maur.
cet écrivain a imprimés à tous ses autres ou- CoSUIENTAIRi: HISTORIQUE ET CIlIriQtlE DE LA
vrages. Ai((ûri(e historique de cette Vie. \lE DE SAINTE .MaDELEI.NE ET DE SAINTE MaIITBE
2° Ancienne Vie de sainie MadeUine , écrite composée par Raban , et traduction de celte
au v« ou nu vi« siècle. Additions faites avec même Vie.
par le ministère des anges. Additions apocry- louse, saint Martial de Limiges, saini Au^tre-
iiionlre à celle occasion que saint Grégoire de goiie de Tours a puisé ce qu'd dit de la mij-
Tours s'est mépris, en |ilaç3iit sous l'empire siou des sept é\êqucs.
DEUXIEME PARTIE,
jainie .Madeleine et de sainte Marilie, par Ra- et Salnmé, consacrés dans les anciennes litur-
TROISIEME PARTIE.
IMèces relatives à l'ég ise de Nolre-Dame- Charles des rois de Sicile et des rois de
da la Mer, bâtie sur la sépiillure des saintes France qui se sont succédé dans le gouverne-
Maries Jacobé et Salomé. — Charte de Cbailes ment de la Provence, depuis Charles 11 jusqu'à
le Chauve. — Bulle de Benoît IX sur la con- Louis XVIll. Bulles des souverains pontifes ei
sécration de l'église deSaint-Viclor, à Marseille. autres diplômes de personnes de marque, re-
— Chai les relatives au rétablissement du ino- latifs au culte (fcs saints apôtres de la Pro-
iiastère de Sainl-Maximin et à la reconstruction vence, surtout au culte de sainte Madeleine et
de la ville d'Aix. — Translation du corps de à la Sainte-Baume. Ces pièces sont classées par
saint Lazare dans l'église de ce nom, à Aulun. ordre des régnes des comtes de Provence.
— Pèleiinage à Vézelay en Bourgogne. — Recouvrement de plusieurs reliques insignes
Pièces concernant l'élévaiion du corps de sainio des saints apôtres de
la Provence après la ré-
Madeleine à Sainl-Ma.xiinin ,
par Charles de volution française.
Salornc.
TABLH ANALYTIOUE DES 9IATIÈI\ES
DU PKliMlKU TOME.
PREMIERE Pz\RTIE,
UNITÉ DE PERSONNE DE SAINTE MADELEINE, MAIUE DE BETHANIE ET
LA !'ï:CHEIU;SSE dont PAKLE saint LUC.
Senlimenl des Pères latins depuis Origène. IV. Saint Ephrem ne fait qu'une personne
de Ma leleine, de la pécheresse el de la sœur
I. Trois opinions des Latins louchant l'onc- de Marthe. 116
lion. 97 V. A|iollinaire ne fait qu'une personne de
ARTICLE PBEMIER. Madeleine el de la sœnr de Marlhe. 1 iS
Syslème d'Ammonius, où l'on suppose une seule VI. L'auteur d'un discours grec sur la ré-
onclion faite par la pécheresse, qui est Marie de surreclion ne dislingue pas Madeleine de la
Béthanie. sœur de Marlhe. 119
VU. Vains elTorls de nos critiques pour af-
IL Ceux qui n'ont admis qu'une onc'.ion
08 ce témoignage.
faiiilir 150
OUI suivi l'unilé.
VllI. Livers auteurs grecs ne distinguent
ARTICLE DEUXlÈMf. pas Madeleine de Marie, sœur de Marlhe. lo2
Système emprunté d'Origène, oii l'on suppose deux L\. Divers auteurs grecs qui sup|iosent
onctions et deux [emmes, dont l'une, Marie de Hé- que Marie-Madeleine éiail péchere-se. 154
tltaiii'', est la même que la pécheresse. X. Auteurs grecs modernes qui ne distin-
guent pas enire Madeleine et la sueur de La-
lU. Les Pères qui onl admis deux onctions,
zare. Iî)6
relie dos pieds cl celle de la léle, oui admis
l'unité. 100 ARTICLE SECOIVD.
IV. Sainl Anibroise, en supposant deux Témoignages d'autews grecs par lesquels on a pré-
onctions el deux femmes, n'a point aban- tendu prouver que Marie-Madeleine n'est ni la
donné l'unité. 103 pécheresse, ni lu sœur de Marthe.
V. Saint Hi aire a suivi le sentiment de l'u-
XI. Le témoignage de Modeste ne prouve
nilé. 106
pas que Mad leiue n'ait pas été ppchere.sse. 157
VI. Sainl Jérôme, en admettant deux fem-
XII. Les Conslilutions apostoliques ne prou-
mes, n'a point abandonné l'unité. 107
vent pas que Madeleine ne son pas la sœur
VU. Auieur in^ onuu qui admet deux fem-
de Marlhe. 161
mes el suit l'unité 111
XIIL Les Menées el antres livres liturgi-
MU. L'auteur liil Eusèbe évêque dans les ques des Grecs sont très-récents.
Gaules, et Paschase Ratbert, ne se sont pas 166
XIV. De l'aveu de nos critiques, les Me-
déparlis de l'unilé. 112
nées sont remplies di- labiés puériles. 168
IX. Sainl yemard n'a pas douté de Pu-
niié
XV La fêle du 21 mars ne prouve pas que
les Menées dustingueni Madeleine d'avec la
X. Nicolas de Clairvaux n'a point doulé de
pécheresse. 170
Punilé. 117
XV I. Les fêtes du 18 mars, elc, ne prou-
ARTICLE TROISIÈME. vent pas que les Menées distingnenl Made-
Système de saint Augustin, qui sitppose deux onc- leine d'avec la sœur de Marthe. 173
tions et une seu e femme, Marie de Bélhanie, la XVII. L'annonce des Menées au 22 juillet
viême qui est qualifiée pécheresse par saint Luc. n'éiablil pas la dis inciioii. 173
XVIII. Aucun des livres liturgiques des
XI Origine de l'opinion des deux onclions
Grecs ne suppose que Madeleine soit demeu-
faites par Marie. 118
rée vierge. 177
Xll. Saint Augustin suilPunité. liO
XIU. Sainl Augustin u'a pas rétiaclé son CHAPITRE SECOND.
opinion sur l'unilé. 1^3
XIV. Sainl Augustin n'a pas douté de l'u- Tradition de l'E(,li$e latine.
nité de Marie. 124
I. Saint Ambroise ne dislingue pas Made-
XV. Sainl .\ugnslin,dansl'Acrorddesévan-
leine d'avec la srpur de Maillie. 178
géli^tes, expose ses vrais sentiments sur l'u-
U. Saint Anibroise ne di lingue pas Made-
nité. 127
lein.' d'avec la pécheresse de saini Luc. 183
XVI. Dans ses Réiraclalions sainlAugus-
tin na pas improuvé Punilé.
,
128
m. Sainl Jérôme ne dislingue pas Made-
leine d'avec la péciieresse. 187
Docteurs latins postérieurs à saint Augustin. IV. Sainl .Jérôme ne distingue pas Made-
leine d'avec la sœur de Maribe. 191
XVII. Les dactpurs du moyen âge n'ont p,is V. Eusèbe, évêque dans les Gaules, nedis-
suiviaveuglément sainl .\ugu6lin et saiul tiii(,'ue pas Madeleine d'avec la ii/chcresse.
Grégoire pape. 130 VI. Saint PierrcChrysologue ne laitqu'une
TABLE ANALYTIQUE DES MATIEKES DU PUE.MILIl TOMK XV
seule personnelle Madeleine elde la p^clip- chere^se et iin Madeleine innr le .Sauveur. îttt
reaso. Il("> XIV. Dans .Marii' sinir de Manhe on voit
VII Sailli GiYvciire ne fail qu'une P'T- la iiiêiiiu lorce et la iiièuiu geuiTosité d'a-
Mnuu dit Miili'Ioiiiu, do la |>icliere&sc et de mniir. 219
la sipiir iIcMiirihc lOo XV. Dans la pé liereme, dans Madeleine
Viil. Saïul tirùgilire est un l^moiu bien et dans la sneur de Manhe, luAme tendresse,
iiifiiriiiA df la iradilinn de l'LKlise. 11i>> uiême sensibilité de ciiur. VU)
I V. I.os sculplurcs ite> anciens sirt'0|iliages X\ 1. L'ardv ur cl la lendretse extri'mede
«•lirélirns c lulirni^fiit l'uimé. 200 Marie expliquent ses désordres et sa piiii-
XOiTi iluhert, saint Isilure de Se' ille, le lence. 2ji
véaéraMe llède, ont suivi l'unité 'A>1 AUTICI.C SECOND.
XI. Al'Uin ul Sinara^de ont suivi l'nnilé. :!llt
Ml. Ilalian-Maur, Uaimon d'Alherslal t a liturgie latine n'a rien de coniraire à l'unité.
XI. Saini Jean, après l'avoir nommée Mi- du -ae.veur attaquée par les hérésies 300
rie-Madeliine l'appelle simplement Marie.
, 21.' m. La gi-ntilité convertie confesse la diu-
XII. La dillérenee prétendue entre le ca- nilé du Sauveur. jn;
ractère de .Marie el celui de Madeleine est iV. I.e peuple juif s'efl'urce d'enipêdier la
cunlraire a l'évidence des faits. -
24f geniilité de croire uu Mes.sle. ôil6
XIII. Amour ardent et généreux de la pé- V. Le peuple juif, par mépris pour la gen-
MONUMENTS INÉDITS. I.
KVI TABLE ANALYTIQUR DKS MATIERES DU PREMiEft TOME.
refuse iJe rroire au Messie.
Illilr roiiviTÙ'", 503 \ Le loinlicaii du Sauveur ligurail l'K-
VI. Jugemenl cl coudanmalioii du pfuple glise iiouvile, cl Marie la genliliié.
juif. 311 XI. Les deux anges liguraieiil les liuimnes
VII. Juslifioalion el glorification delà gen- aposloliques qui devaieut instruire la geiiti-
lilité roiiïcriie. ôU lité.
VIII. Mar.lip, ligure de la loi niosaîiiuc. XII. Comme Madeleine, la geiilililé recnn-
Marie, ligure de la loi de grâce. 316 nail enfin Jésus-Curist en s'enlendaiil nom-
nier par lui.
DEUXIEME PARTIE.
PREUVES DE L'APOSTOLAT DE SAINTE MADELEINE ET DES AUTRES
FONDATEURS DE LA FOI EN PROVENCE.
Launuj a prclendu sant fjudemenl <i e sainte .)Ia- I. La Vie de sainte Madeleine, par Rabaa-
TADl.E ANAI.YTIOIU': DliS MATIKKKS Iti; l'KKMlLlR ÏO\li: XVIJ
Maiir, prouve que In traliiioii ilu rrovciioe de faute montre 'iue dit /es p'«-
^lade!e'ncy el
fiait rov'ie parl'iiil au vni' sliVIc. 397 uiicrs iièclct de l E'ilite les cltiéùns de l'ro-
II. Kkir.ijt <le lu Vio de sainte Hadelolne reiicc eroi/nient posscdtr le eoipt d<; cfUe $imU
riiniiiosi^e par lt.iliaii-Miiir. 400 pénitente,' et qu'ds /'Aon raieiil comme tel.
(Il ('oiisripieu' L's (|ui rùsullcnl iW h Vie.
(le saliue Madulciiu', licriie par Italian-Mjur. 40 I. Le lombeau de saiire Madeleine est
d'albi'iire calcaire. 4'iK
CIIAPITKK PnEMIEK. II. Par une déio iuii iudiscrèle, le.s pHv-
rins ont borrdilenieiil mutilé ce lombeau. 4'i7
MiCMtUf Vil- (lesiiiilf Mdru'-Madele'mc écrite nu v III. Uescriplinu de la race antérieure du
eu n' »;<*(•/(', par wi tiulciir iinomjins ei insérée
tombeau de sainte Madeleine. 45'J
li'xluclleineiU par Hubun-Muttr dans celle qu'il a
IV. La face d>'S pieds empruntée d'un type
Ci<ii!i)oi>ée.
païen pour désigner les justes aux cliamps
I. Di^couverlp di' ranoienne Vie df «alntr» EIvsées. 4(«(
M.iilcloiut', filée texluellcniuiu par Uabau- V. La frise, qui n'existe p'ns aujiMud'Imi,
Maur. i05 représeulaill histoire évangélique de sainie
II. Ancienne Vie de sainte Madeleine citée Mad.deine. 470
par Kahan-Maur. 40G VI. Le lombe:;u de sainte Mad leine est
III. Cf Ile Vie csl plus .Tuciennn que la cor- plus ancien que la paix donnée à l'Eglise
rui'tion ilesVip- dp sajuie Maileliiuc, s.ij;ua- par Conslauliii. 475
léc.par Italian-Jlaur. 409
IV. Oiie Vie parait avoir été tirée des an- CIIAPITUE QUATRIÈME.
ciens Arles de saint Ma.xiuiin, perdus au-
DE LA CnOTIE APPELÉE VULGAIBEMEM I A
jourd'iiui. 411
V. Celle Vie parait avoir été écrite au V
SAINTE-BAUME.
ou au M" sièrle. 413 Lonfilenifs avant les ruvnges des Sarrasin.t en l'ro-
VI. Le .style de cette Vie irolTre rie» qui heniée comme
veiicr, la Suinte-Baume était le
indi |ue une origine plus réceute que le \' ou
li.u de la pénitence et de la retraite de s. :t( <
le Vf .siècle. 41 u MudeUine.
VI!. Oii trouve dans celte Vie plusieurs
coutumes usitées au v et au vi' siècle. 4IG I. De la inontagiic el de la grolle de la
de Tours.
(.r(';;oire 420 soli iide n'a rien que de ci .f rme à l'idée
IX. (!ons''quences liistoi i(pies qui résul- que riivan;,'ile nous donne de son alirail (Jour
lenUlc celte V;e. 42) la contemplation. 478
III. La retraite île sainte Madeleine et sa
CHAPITRE DEUXIÈME. pénitence ilaus la .'-olinide sont fondées sur
les principes les i>lus certains de la vie spiri-
CRÏPTE nr. SAI.VTE MAI'ELI l.VE.
tuelle. 48(
Ob${nnUons générales sur les tumbeaux qu'elle IV. On est bien fondé U croire qu'à l'ap-
renferme. proche de sainte Madeleine les bées féro-
r. Le lieu oii la ville d
ces ou nuisibles abandonnèrent la Ibrêt et la
Sainl-Majtimin est
grolle de la Sainte-Baume. 483
liMie était déjà habité du temps des Ito-
V. Description de la grolie do la Sainte-
niains. iâ.-i
Crypte de Saiiite-Madeloine. Banine. 485
II. 4Î7
VI. Témoignage de Raban sur la Saintc-
m. Leslonibeaux de la crypte de Sainte-
Madeleine remontent aux premiers temps" liaume. Examen de ce témoignage. 486
du clirislianisnie dans les Gaules. VII. Le témoignage de liaban prouve qu'a-
428
IV. Le tombeau de sainte Ma leleiue a vant le vu' siècle ou regardait la Sainte-
llaiime comme un lieu oii sainie Madeleine
été décrit dans une mnllilude d'ouvrages on
avait fait pénitence. 488
de pièces liistoriiurs, depuis le ou le vr v VUI. Du témoignage de Raban ondoilcoQ-
bièi le jusqu'à nos jiuis. 432
clnre qu'avaul le temps de l'abbé i^assicu d-.
TOMBEAU DE SAI.XT HIXIUIN. Marseille, la Sainlc-Baume était dé,à célè-
bre. 490
Ce Icm'jeau confirme la ré'ilé des ancien; Acles de
I.V. Monuments tonjoiirs subsistants de la
sainie Madileini', nonlre que dés les premiers
cl
résidence de Cassieu auprès de la Sainte-
S'ècles de l'Eiili e, cl uvnnl lu poix diWiée pur
lîaum'. 491
COMtntw, l'esc'iré.ie- s di Provence h no aient .X. L'ins.rtion de l'épisode de sainte Mjrio
en iff I si'nl Slnximin l^ur opiitre, comme ayant
,
d'Egypte dans les Ai tes de sainte Madeleine
été lun des soixante douze dtscwles du Sau-
l'LHr. est une confusion entre Zozime et l'.assien. Ibia.
V. Le tombeau de saint Ma.vimin est anti- \l. Du temps de Cassien, il y avait près «le
que el tout à fait seml)lable a plusieurs sjr- la Saiule-Bauuie plusieurs anachorète.^ qui
copbagcs des calacnmhes de Puiine. 437
iniilaieut le genre de vie de sainte M ide-
leiiie. 4'.>3
\ I. Uescriptio du lombeau de saijit Masi-
i
niin, lifîurps de deux apôlrrs, probablement XII. Cassien établit une colonie de ses
saint Pierre el .saint l'aul. 410 religieux dans la grotte même de la Sa.nle-
VII. Le Siuveur est représenté sur llaume. 40|j
ce
tombeau dans une circouslance de sa vie XIII. Cassien établit près de la Sainte-
mortelle. liainne un monastère dereligieusi S, el fonda
i43
VIII. Sainl Maxiniiu est représenté sur ce l'abbaye de Saint Maxiniin dont parle l'an-
tombeau dins la ciiconslance où le Sauveur cienne vie de sainie Madeleine. 4!I7
Sainl-Sauveur. ûlo
ces lieux.
353
X. Le baplislère actuel de Saint-Sauveur
m. La position topographique de ces sou-
pai ait avoir été construit par les clirélieis
Îil8 terrains conhime l'ancieune tradition des
après la [>a\\ de rEylisB.
Marseillais.
IV. Tradition de Pincarceration de
saint
CH.\PITUE SIXIÈME. Lazare dans ces souterrains attestée par les
ALEXANDRE. monuments publics de Marseille et par d'au-
ACTES DU HARTÏRE DE SjVlNT
tres qui sont étrangers à la Provence.
de
les Aclcs lie sninl Alexawlr,' de Brescit, en Iltlic, V. i.a Iradilion touchant l'incarcération
Claiid , siunl La- sainl Lazare dans ces souterrains était
déjà
alieslcw q:ii\ sous /'eiiipiic rie
xure élail é êqite de Hliirseille, et saint Majimin, an.ienue el immémoriale dès le ix' siècle.
évèiiHC d'Aix ; el ces Actes sont très-siitccri s. VI. Le cliangement de la prison de Sainl-
La/.are en chapelle prouve la hante antiquité
Los Actesde saint Aie- andre de Brescia
et la vérité de la tradition louchant l'incar-
\.
font nv-nlion de répisropat de snintLa7are à 560
cération de ce saint murlvr dans ce lieu.
Marseille, el de celui de saint Maximin a
521 VU. Saint Lazare eut la lôte tranchée si-
Aix. non dans la prison même, au moins tout au-
IL T es Actes de sainl Alexandre n ont
cM près de cet édifice, sur la place de Linche. 502
pûiDl élé fabriiiués par un imposteur ipii
voulu plaire aux Provençaux, ou relever h
gloiro de ce sainl m;iriyr. 521 CHAPELLE DE SAINTE MADELEINE, EN FACE DE LA
MAJOR.
III. Ces Actes sont tout à fait conformes
a
l'iilstoire conleiiiporaino, en supposant que reconsidérée comme
Celle chapelle peut et
les cliréliens d'Italie étaiont inquiélés par de sainte Made-
un monument de l'apnslolat
Claude, et que ceux de Provence étaient en
52) leine a Marseille, antérieur aux ravagesdes
i'Oi'!- ,. , Sarrasins.
569
IV. L'histoire contemporaine explique le
VI. Les Actes de saint Alexandre sont donc très-grande vénéraiion au V cl au vi' siècle, et w
une preuve irrécusable de la vérité de la- est c'crluin aite Clovis l" csl allé i; prier pour ob-
de Provence. ijî'i
de la mort de sainte Madeleine en Pioveme. Ibid.
.XV. La Liurgii: de l'Eglise d'Arles sup- XVIII. L'usage de toutes les Kgl ses d'Oc-
pose la vérité de la iradilion des saints de cident de célébrer la léle de sainte Made-
Provence. C'O biiie le -2-2 juillet est venu do la Provence. (Kii
.XVI. La liuirgie de la Gaule na'boiinaise .XIX. Les Grec» ino ternes, en lixanl la léie
supposait la vérité de b tradition de t'io- de ."ainle Madeleine au -A-l juillet, ont imité
vence. Gjj rosajedcs Latins, dériié de celui de la l'io-
vence. 6t6
CHAPITRE DOLiZlt.ME, XX. Ou a avancé f lussenieiit que les Grecs
rendaient de plus grands honneurs ) sainte
ANC1E.1IS MARTYROLOGES. Madeleine que ne faisaient les L:itiiis. C<î7
XXI. La lèle de sainte .Madeljioc était de
L'avoilolat de suin: Laiare, di iXuile il/trilte tl dt précei te chez les Latins. Ibid.
ÎX TAnUC ANALYTIQUE DES MATIEUES DU PIIEMIER TOME.
X.xn. I.a 'lévolioniliîs peuples pour sainle XVI. Vapon prétend que l'ère de la Nati-
Maiii'Ieinp donna lien à la soltiiriilê lie la vité élailencnre inconnue dans le vin' siècle.
Uéfulation de cet écrivain. 712
Cèle ilu 22 juillet.
ARTICIE TROISIÈME. § .5. Cette inscription réc'lewenl trouvée en
a été
Fête de suint aaximiii. 1280 avec le corps de suinte ^liideli'inc, et on ne
peut supposer qu'elle ait été e> mpotée alors pur
Pourquoi los aniifiis Martyrologes d'Orci-
quelgtie imposteur.
deiii ne inenlioiinenl-ils pas .vaint Maximin,
quoiqu'ils parlent de sainte M ideleiue, de XVII. On ne peut supposer que l'insiri-
saint La/are et de sainte Marthe, honorés pliou de sainte Madeleine ait été l-briquée
en l'rovence? par un imposteur en 1280.' 715
-WIll.Nos critifiues modcmeset nos litnr- .Wlll. L'inscription de sainte Mailele^ne
f,'iblcs ont conclu tort du silence (les Mar-
i) est donc un monument tiès-autbentique. 717
fjrolo^'cs Contre l'aiiostolal de saint Maxi- XI.X. L'inscription de sainte Madeleine
min. doit servir à lixer avec plus de précision
XXIV. Pourquoi le M .rtyrologe d'Kusèbe qu'on n'avait fait, le temps de l'nruption des
ne faii poininienlion de saint Maximin? Sarrasins en Espagne 71£
XXV. Pourquoi leP>'til-l<oniain et les au- Autre inscri^.iion trouvée avec le corps de
tres Martyrologes lostéiiours ne lont point sainte Madeleine.
mention de s;iiiit Maximin? 676 XX. Celte inscription paraît être plus an-
X.XV'I. Pourtiuoi le Mariyrologe romain cienne que la précédente. 719
acluel marque la fête de saint Maximin î 678
AnTICI.E TROIflÈME.
CHAPITRE TREIZIEME. Hecèlemenl du corps de saint Lazare à Marseille,
d'où il estensnile transféré àAutun pur les Bour-
IIECÈLF.MENT I>1 S SAINTES BEI.IQUES LE
(jui'jncns.
rHOVENCE.
I. Du temps des r:.vages des Sarrasins en
Au comwcncemeiH du \m' siècle les Provençan.v Provence, le corps de saint Lazare fut trans-
caclieM les reliques de leurs sainls iipôties, pour féré de Marseille Autun. ii 721
les ioustraire pur ce Hfoj/ n à la fureur des Sar- H. Incertitude du temps où eut lieu celte
rasins. translation. Quel a été le Gérard auquel on
I. Pend.int les ravages des Sarrasins en l'attribue. 724
Kspagne, les Piovençaux cachent dans la m.Ce Gérard ne peut pas être Gérard de
terre les reliques de leurs saints apôtres. 079 la Roque, évêquc d'Aulun. 726
II. Les Sarrasins entrent eu Provence. Ils IV. Ce Gérard (laiait être Gérard de Kous-
s'emparent de la ville d'Arles, dont ils rui- sillon, comte de Provence. 728
nent les monaslères et les églises. 681 V.Gérardde Uoussillmi semble donc avoir
III. .autres villes de Provence ruinées par tr.iusféré Iti corps de saint Lazare Autun, ii
b^s Sarrasins ou incendiées par Charles Mar- au plus lard l'an 87U. 750
tel. 681
IV. Chapelles expiatoires élevées il la mé-
Hviire des chrétiens rajssacrés par les inli-
Appendice aux monutnents antérieur:
déles 686 aux ravages des Sarrasins.
ARTICIE PREMIER.
Recclemenl du corps de suinte Murlheà Tariiscmi.
PARAGRAPHE PRE.MIER.
V. A Tarascon on cache dans la terre le TOMBIÎAU DES SAINTS INNOCENTS.
corps de sainte Marthe. 689
Ce tarcoptiaqe antique confirme la tradition des
ARIICCE DEUXIÈME. Eijlises de frovenee, tovcliunl l'apostolat de suinl
liecèlement du corps de Madeleine dans la
sainte Ma.riniin et de sainte Madeleine, et doit servir à
criiple de cette sainte à l'abOtiijc de Suint-Muxiiniv. décider plusieurs points d'unliquilé chréliemie,
qui avaient partagé les savants jusqu'à ce jour.
VI. rassianites de Saint-Maximin ca-
Les
chent le corps de sainte Madeleine. Inscri- I. massacre des Innocents est repré-
1
ption relative à cet éséncnieut. G9t senté sur In frise de Ce sarcophage. Ce qui
es! Irès-r.-niarquable. 735
§ l". Yiritable leçon de l' inscription.
II. On inhuma avec les corps dos arôtres
VII. L"insiri|ition de sainte Madeleine de la Provence d« Ossements des saints In-
porte la date de 710, G' jour de décembre. 691 nocents, Motifs de cet usage. 738
VIII. L'inscription de sainte Madeleine m.
Vérité des reliques des saints Inno-
donne nu roi des Français qui réziiait
' alors cents, honorées en Provence. 7iO
le nom d'Eudes (Odoî.i). 698 IV. Le sarcophage des sainls Innrcents
n'est pas postérieur au iv siècle. Génies
§ 2. Celte inscrintion est revêtue de tous les ca- ailés. Adoration des Mages. 741
ractères intrinsèques de vérité que demande la V. Groupe principal Jésis-Ciihist ressus-
critique. cité, placé entre saint Pierre el saint Pau!.
IX. L'an 1280, en découvrant l'inscription, Partage des savants pour désigner l'un el
on |irit le nom d'Kudes (Udoîu) pour celui l'autre de Cfs apôtres. 744
de Clovis. C99 VI. Le tombeau des saints Innocents dé-
.X.Launoy soutient qu'en 710 il n'existait montre que la ligure placée ii droite re-
aucun roi de l'ranci' '!u nom d'Eudes. On v - présente .'ainl Pierre, puisque JÉsus-Cimisi
rilie l'aulographe de l'insciiplion qui n'est lui donne Is ciels. 743
plus lisible. 700 Vil, Sailli Pierre désigné par la ligure du
XI. Les ProveUi'aux, pour répondre à Laii- coq, qu'i'ii ne donne qu'il lui seul. 746
Ooy, su|i|iOseiit que la date de l'insciiplion a VUI. ShIuI l'ierre désigné parle palmier,
été mal lue en l'2S0, et <pi'elle se rapporte fi.giire de la Judée, el saiut Paul par le por-
au règne d'i de Paris.
ndes, roi 702 tique. 74«J
.\ll. On découvre
enlin que le roi Eudes I.X. comme vii'aire de Ji si'S-
Saint Pierre,
de Eudes d'Aquitaine.
l'inscripiion était 70i CnmsT, debout, el saint Paul, comme
est
,XI1I. Eudes d'Aquiiaiue était en ell'et re- serviteur, dans une posture inclinée. 749
connu pour souverain d'une partie de la mo- .\. Saint Pauldésiguépar lacroixelle rou-
la royauté d'Eudes d'.iqui aine el l'aulhen- de prééminence de saint Pierre sur saint
la
liciié lie l'inscription. 708 Paul. La droite donnée à saint Pierre sur
XV. Fleurv est réfuté par les auteurs du les anciens inoiniinenis. 7S3
ftoijveau Traité de diplumalijuo. 711 XII. Ce luinbcau édaircit la question de
TAItLIi ANALYTIQUE DES MATIERES DU PREMIER TOME. \XI
.\V1 Par suite de la bulle du Pascal II, ou faire reconnaître le corps de sainle MaJe
yf iTij Ik Vé/elay de loulo (lan.suiloul aux l.:iMc. 888
fcii-s priDCijiales de celle abbaye. 843 XV. La portion de chair attachée au front,
Wll. La dévotion des croisés our sainte |
signe très-couvenalile pour reconnaître le
XaJeUnne augmente lecomours à \ézelay. corps de sainte Madeleine. 890
Ijujrelli-s des'iointes deNevers quireudenl XVI. lîB'els de ces .signes; ils furent regar-
te (clcriujge célèbre.
\i\ui 8i7 ilés par les Proveiiyaux comme une mani-
XVIll. I.e concours à ViÎ7.ehy avait pour lestaiion divine du corps de sainte Made-
nioiif la vérilft de l'aposlolal de sainte Made- leine. 894
leine el de .sa mort en Provence. 8a0 XMI. Effets de ce.s signes ils convain- :
XI.X. D'après les Ui>toriens du temps en quirent les souverains pontifes que le corps
croyait que le corps lionoré a Vizelay éiail de sainle M.ideh ine était à Sainl-Maxiniiu. 8'J6
veuille 11 Provence. Sjl XVIII. La niàelioire de sainte Madeleine
.XX. La linrgie de ce temps montre qu'on hmiorée à liome est celle qui iiianquait au
cioyait ipie le (orps Lonoré a V'ézelay était cliefiTOuvé à .'^aint-MaKiinin. Nouveau lé-
\enii di! la Provence. Soi nioignage en laveur de la vérité de l'inven-
XXI. Les liatjiograplies du temps rappor- lioii. 898-89D
tent qu'on croyjil que le corps honoré a Vé- XIX. Déclaration de Bonifaoe Vill, qui
zei:iy lH lit venu de 11 Provence. 8bG ceriillela vérité du corps de sainle Made-
XXII. A Vé/.elav, il Leuze, à Sens, on lio- leine trouvé Saint-Maximin. il 900
iiHiait ces reliques couini j étant celles de
saillie Madeleine de Provence. 8j8 LiVRE DEUXIÈME.
X.XllL D.us leurs disputes avec les Pro-
veii^aux après l'an 1279, les religieux de DEPt IS l'invention du CORPi DE SAINTE
Vii/.elay ne prétendaient pas que leurs reli-
MADELEINE PAR CHARLIÎS II EN 1279,
ques l'usseut veuues d'ailleurs que de la Pro-
vence. Ibhl. jusqu'à la réunion de la PROVENCE
.XXIV. Le culte de Véz-:lay confirme d )nf. A LA FKAKCE EN l'i^Sl.
la vérité de l'aposlolai de sainte Madeleine
en Provence el le fait de son niiilé. SCO CHARLES il,
vie saillie .Madeleine avait élè caclié ix Saint» de Kome pour obtenir tpie l'église de Saiui-
Ma\iniiii. 867 Mixanin lui donnée aux religieux de Saint-
Dominique. 911
ll.l'.h lies de Sa'erne découvre dans la
VI. lîoniface VIII donne pouvoir à Char-
crypte de Saiit-Maxiuiin un corps tionore
les Il Sainl-Ma\iminelàlaSainle-
d'élabiirii
depuis comme étant celui vie sainte lladc-
Kine. 861) Paumc des religieux de l'ordre de Saini-
Domiiiique la place de ceux de Saml-
il
III. piécédèreul «'l qui
Circo:islaiices qui
872 Yictor. 010
ac'ompa^nèrent découverte de ce corps.
la
VII. Prise de possession de Saiul-Mavi-
IV. Keconuaissance du corps de sainte
niin l de la sâtnie-iiaunie au uum de
Madeleine laiie par les évéques de Pro-
(
II. VuM ni<' muraille de ta reine Jeanne. 93(5 I eeler les riviléges de l'égli.e de la Sainte-
i
Painte-Madpleine.
ré}.'lisp rie 9U7 I. Alaprière du roi BenéeldeClinrle-iVII.
XI. Pèlerinage de (;ri'}.'oire XI i.n t'Mn- r i de l'rancp, le jaic Eugène II donne un.'
beau de «aiiile MaiMeine. l'èleriii.igo de bulle |>oiir procurer laeontinuaiioode ]"église
UdlHrt de Gruève (C.léni.-nl VII). 9t8 de Sainie-Msdeli ine. It/i,i.
XII (".o:!roiMS à Sainl-M.iiimin. Images de II. Don
pèlorinnge du roi Keué. Fonda-
ei
plonib re|iré$enun'. sainte Madeleine. 970 tion en l'bcnRnenr de la Saint -Paume. 98o
XIII. D' n de la reine Jeanne. Conlirmalion lil. Pèlerinage elfon laliondeMaried'An-
des anciens priïdéges. 971 joii, reine de Traiice. fte comeri utecle roi
XIV. La leiiii' Jeanne oblige le"; bnhilanls beué, elle sollieiie d'Eugène IV une bulle
dM Sa^^nl-Maviniin il réparer les dommages en faveur de la Sainle-Haume. 096
laits aux religieu» a l'occusiou de la cons- IV lîn'le d Eugène IV pour procurer le
UucliuM des rcuii.arts. Tii rétablissement des biciineuls de lu Sainte-
XXIV TAni,E ANALYTIQUE DES MATIERES DU PREMIER TOME.
iîaumc et la conliiiuaiion de l'église Je Sainl- FRANÇOIS 1 = ',
""'
Maxiitiin.
ROI DE FRANCE, COMTE DE PROVENCE.
V. Indulgences accordées par les cardinaux
de S;'.int-Martin-au\-Moiil3 el des SeplDor- I. François I" confirme les privilèges de
iiianls. l'i'lerinage de Louis, dauphin. 998
l'église de Sainte- .Hadeli^ine. Pèlerinage de
M. Louis, dau|iliin de l'rance, fait con- ce prince à Saint-Maximiu. 1035
struire en marbre la coupole de la Sainte- II. François l" et la duchesse d'.VngouIème,
liaume. l^-'IjO
sa mère, couiribiient à l'achèvement de l'é-
VIL Kondaiioii de Loui» XI ea faveur de glise de Sainte-Madeleine. 1035
la Sainie-Baiime. 1001
Ill.Duusde René de Savoie el de divers
VlU. Hospice a la Sainte-Baume pour les autres seigneurs. Ibid.
pèlerins Marseillais. Ceux-ci conçoivent le IV. François I" fait relever ou réparer les
dessein d'enlever le cUefde sainte Made- bâtiments de la Sainte-Baume. 1038
leine. 10 5
V. François I" fait reconstruire le porlail
L\. Pour dissiper de faux bruils relalive- de la Sainle-Caume. Sauvegarde royale de la
nient à la po-isesson du corps de sainte Ma- forêt. 1039
deleine, le roi Kené permet d'ouvrir sa châs- VI. Pèlerinage de l'arehevéqtie d'Arles,
se, et de prendre dea copies des actes qu'elle flramirei construits sur le chemin de la
renfermait. 1004 1041
Sainle-Raume.
X. Le légal d'Avignon compare ces copies
VII. Pèlerinage d'Isabelle d'Est, marquise
aveo les originaux , el déclare qu'elles sont de Manions 1Q42
Udèles. 1006
VIII. Pèlerinage do la reine Eléonore.
XI. Le roi Rfnê fait porter à Sainl-Ma\i- Teniative de Charles V pour s'emparer des
min la mâchoire de sainteMadeL ine et la re- reliques de Saiute-Madeleine. 1015
joint au chef. U'id-
XII. Générosité du roi René envers les re-
ligieux de Sain:-MaNiniin. 1007
ET FRANÇOIS II,
IIENIU II
V. llécit fabuleux d'un religieux carme fêle de sainie Marie Jacubé; pompe avec la-
sur la mort prétendue des saintes Maries à quelle on les célèbre encore à Noire-Dame
Véroli, et sur leur translation en Provence. 1273 de la Mer. 1313
VI. Rcfulalion du leligieux carme tirée XX. Pèlerinage de Pierre de Nantes k No-
da témoimia^e de Gervais de lilbury sur tre-Dame delà Mer, après sa guerison mi-
l'antiipiité de la tradition de l'arrivée et de raculeuse. 131G
la mort des saintes Maries en Camargue., 1277 XXI. Fondations diverses faites par Pierre
VII.Aulonlé du témoign:ige de Gervais de Nantes après son pèlerinage. 1318
delilliury. 1278 XXII. Elalilissemenl de la confrérie des
VIII. ('uillaume Durand conlirme le témoi- saintes. Piété de Louis I ", comte de Pro-
iwage de Gervais de lilbury sur I antiquité vence. 1319
de cette tradition. XXIII. Le roi René fait faire des fouilles
IX. L'autel que Gervaisile Tilliury et Du- d.ins l'église de Noire-Djme de la Mer pour
rand altribiienl aux saints apùtres de la Pro- retirer de terre les corps des saintes. 1321
vence éiail un monument d'une très-haute XXIV. Enquêtes préliminaires pour la cd-
autiquité. rénionie de i'élév.tion solennelle des corps
gravée sur la table qui fut
X. L'in.scription des saintes. 1323
ajoutée ensui.e à cet autel est elle-iiittno .VXV. L" roi n<:né et le cardinal de Foii
une preuve de l'aaiquiié de la sé| ulmre se rendent à .Notre-Dame de la Mer avec une
des saintes dans ce lieu et de la tradition de suite nombreuse. Jugement solennel de ce
Provence. légat sur la véri é des reliques. 1327
XI. L'iglise de Notre-Dame de la Mer .X.XVI. Translation solennelle des saintes
est un monument de l'aniinniié de la tradi- Jacobé ei Salomé. 1529
tion de Provence. Occasion de la construc- XXVlI. Présents faits par le roi Uené el
tion e celle églis.'.
1
irsï jiar lecardinalde Koix l'église des sa mes
îi 1331
XII. Antiquité de l'église de Notre-Dauie -VXVllI. Vfïu de la ville d'Arles en l'iion-
de la Mer. Son architecture. 1202 neur des saintes. 13.33
-XlII. Le cintre un peu aigu de la nef ne .XXIX. Préranlions prises pour la sûreté
prouve pas qu'elle soit plus récente qu.: le des reliques des sainles. 1334
V.' siècle. 122o XXX. Miracles divers obtenus par l'inter-
XIV. les deux figures de lions placé sa cession des saintes. 1335
l'ancienne entrée de cette église sont des XXX!. Les reliques des saintes cachées pen-
monuments chrétiens de la plus haute anti- dant la révoluiion Irançaise sont reconnues
quité. 1209 authentiqu' ment el expubées de nouveau ii
PIÈCES JUSTIFICATIVES
CITÉES DANS LES MONUMENTS JNÉDITS DE L'APOSTOLAT DE SAINTE
MADELEINE ET DES AUTRES FONDATEURS DE LA FOI DANS LA PRO-
VINCE ROMAINE DES GAULES.
PREMIERE PARTIE.
EXAMEN CRITIOUE DES VIES DES SAINTS APOTRES DE LA PROVENCE
"que NOUS POSSEDONS AUJOURD'HUI.
I. Dessein de l'aulenr dans l'examen cri- XX. Cette Vie peut même servir à remplir
tique. S des lacunes du cummuntairc sur saint Mat-
thieu, par Ralian. 38
SECTION PREMIÈRE. XXI. Celle Vie est donc l'ouvrage de Ra-
VIE DE SAINTE MADELEINE ET DE SAINTE ban-Maur. Ibid.
XXU. La supposition de celte Vie eût élé
MARTHE PAR RABAN-MAUR. moralement impossible. 39
II. Célébrilé de Raban-Manr. 7 XXIll. La supposition de celte Vie eût élé
III. KabaD a laissé divers ouvrages encore inutile. 40
inédits. Sa Vie de sainte Madeleine. 9
CHAPITRE 11.
ClI.xriTUE PRE.'.ilER.
De l'adtorité historioue de la Vie de sainte Mn-
De L'AOTBENnciTiS DE LA ViE de sahile Madeleine et tteleine et de suinte Marthe, composée par Raban-
(le sainte Marllie, qui porie le nom de llaban- Maur.
Maitr.
ARTICLE rRE.MIEa.
IV. La copie de la Vie de sainteMadal ine
conservée à Oxford peut faire loi de l'ori- Dans la Vie de sainte Madeleine et de sainte
ginal. t3 Marthe, Rabnnest un écrioaiu sincère et tout
ARTICLE PREMIER. à desmtéressé.
fait 43
X.\IV. La sincérité de Rahan parait par le
La Vie qui porte le nom de Raban ne ren- but qu'il se propose, cl par son caractère
ferme rien que de conforme aux maijes et aux
opinions reçus au vii[« et au
rant lesquels cet écrivain a vécu.
w
sidclc, du-
li
bii^n connu.
XXV. Raban a suivi Gdèlemenl les ancien-
UtU.
supplément aux anciens Actes de sainte Ma- III. F.ucliaric, mère de sainte Martlie. 13G
leiue. 83 IV. De Tliéopliile, pT.' de s linle Marllie,
XXIII. Ce supplément de saint Odon ne
qu'on (lit avoir été .sn'rape de .st/rii'. Ibid.
contredit donc pas l'arrivée de sainte MaJe-
V. Lazare est Eléazar. C:> qu'on dit sur le
leine dans les Gaules. 86 138
nom de son père est inceruiin.
XXIV. Autres écrits composés à l'honneur
de sainte Madeleiue. S7 CHAPITRE II.
CHAPITRE II.
Marthe tient lien de mère de famille dans
le soin des biens. Car.ictère de Marie. 159
ADDITIONS APOcnVPUES FAITES SBCCFSSIVEMEM AUX i .S'il y a eu deux bowgs apiielés liélbani ? Ibid.
ANCIENS ACTES DE SAINTE SIADEI E1>E. II. On croit qic Marthe était t'ainée de sa
l" Insertion de tu vie de sainte Marie d'E- famille. 1 13
(lypte, dans les anciens Ac:es de sainie Made- CH.VPITRE 111.
leine. 89
XXV. Sainte Madeleine confondue avec Mnrie abuse des dons de la nature et des
avantages de l'éducalioii. 141
Sle Marie d'Kgyple, et Cassien avec Zoziiiie. Ibid.
X.XVl. Celte confusion parait avoir été Parlafie des cmmniniateurs iur la nature
faite de bonne foi. 90 des déiordres de Madeleine. U5
XXVII. La confusion a été reconnue par CHAPITRE IV.
plusieurs Eglises. 91
2° Comersioix prétendue du roi et de la Pendant ce temps Notre-Sciijneur et Sau-
veur étant sorti de l'adolesrenee opère des ,
reine de Marseille, ajoutée aux anciens Actes
de sainte Madeleine. 97 miracles et guérit des pécheurs. Ui
XXVlIl.Ce (jui peut avoir donné lieu à CHAPITRE V.
1 iovention de ci lie fable. Ibid.
Le bruit des miracles de Jésus-Christ
XXIX. Comment une fable si grossière a- 1*6
change le coeur de Marie.
t-elle pu trouver créance 7 98
I. Simon le Pharision était-il parent de
S" Réfélalion du fière-Elie. 103 liS
sainie Marthe ?
XXX. (.)n peut rejeter sans iaconvéuieot le incertain si cette onction eut lieu
II. Il esl
récil du frère Elie. Ibid.
à Magdalon ou cilteurs. U7
III. Sur Magdalon Origine dtce nom. Si-
SECTION TROISIÈ.ME. tuation et ruinet de ce lieu. IW
DES ACTES PERDUS DE SAINT LAZARE et CHAPITRE VI.
ce qu'on sait aujourd'hui sur ce saint.
Marie prend un vase d'albâtre et se rend
I. U existait du temps de Raban des actes daus la luaisou de Siuou. ISl
XXX TABLE ANALYTIQUE DKS MATIEUtS DU SECOND TOME.
(. Sainf !\la^eleini', de-
la -teiiie qitt ail vouement de Thomas et la foi de Marthe. llid.
mandé à JÉsis-luRisT le pardon de ses va- \.Caraclère df Marllu>. 188
illes.
'^' II Eniielien de .Marthe avec le Sauveur. 189
Opinion k'wérairede Paillet sur la pos-
II CHAPITRE XV.
session de sa'inle Madi Uine. 15^
m. SniM Grégoire le Grand a reconnu h le Sauveur voyant Marie en larmes, ré-
Itit pand lui-même des pii'urs. 191
réalité de celle povess-vn.
IV. Dans quH nwineiil sainte IHadeleifie a-
I. Pourqiuii Marthe parie-t-clte tout bas à
t-elle été délivrée des démons el purijiéc de
SI sœur? Ibid,
l>j'i II. Du lieu cil le Sativeur s'arrêta en atten-
ses soiUlurcs ?
dant l'arrivée de Marie. Ibid.
CHAPITRE VIL III. Caractère de Marie. 195
Marie rend sux |iirds du Sauveur tics tle- IV Paroles de Marie au Sauveur, 194
voir.>i do piété inouïs. Raisons pour lesquel- V. Sur le trouble du Sauveur. 193
les JÉsvs-Cur.iST la défend conlre le Pliari- VI. Motif des larmes de Jésus. 197
si' n. i!'d.
I. Itepas des aiiciers. 1S7 CHAPITRE XVI.
II. Usage de laver les pieds aux coniives JÉsos-CumsT prie son Père ( t ressuscite
et de répandre des parjumaur leur tête. 158 Lazare. 198
Pourquoi sainle Madeleine es'uija-
III I. Siiuation du sépulcre de Lazare. 197
t-elle avfc ses propres cheveux les pieds de II. JÉSUS leur ordonne d'ôter la pierre.
flotre-Seigneur? IS'1 Pourquoi ? 198
IV. Yrai motif des murmures di Simon. ItiO III. Marthe, ne pensait pas que Jésus allait
II. Ibid.
I. Mœson de Simon le lépreux à Délhanie. 205
Certitude de PexUlence de la slutue de
III.
I Sur la livre de mrfum. 208
Panéade. Témoiqnage d'Eus''be.
I
167
Il .Si Marie oignit d'abord les p'icds a tes
IV. Tc'ioiqnaqe ùe saint Astère et de Ru-
cssmia ensuite. 209
fm. 16S
IV. Sur le vase d'albâtre de sainle Made-
V. Témoignages de Sozomène el de Phi-
te'iue. 211
lostnrge. l'jid.
\ I A u'.res témoig'iages postérieurs chez les CHAPITRE XYIH.
Grecs et chez les Latms. 169 Mario oint la têie de J»sns-CHniST; Judas
VII. Les circo:islances différentes rappor- s'indigne , Jésds de Marie.
lait l'éloge Ibid.
tées pur ces écrivatis ne délrn'scnt pas la Le Sauveur prend la défense de Madeleine,
certitude de l'existence de la statue. 170 et coimnenl. 2l!5
CHAPITRE XIX.
CHAPITRE X.
La foule vient an-devant de Jésos-Cbbist.
Jk~us reç it de Marihe l'hospitalité. H
Il pleure; il a faim; et pourquoi il revient
excuse Marie, qui st tout entiè e à ses le-
<
217
tous les jours à BetUaaie.
ttons. 175
I. Marie, <aix pieds deJésvs Christ, écou- CH.VPITRE XX.
tait ses paroles. Ibid.
II. Motif secret ries plaintes vives que sa'nte A près la Cène, JÉsus-CnniST est trahi, gar-
rotlé, et conduit à ses ennemis chargé de
Marthe adresse au Sauveur. 174
lil. JÉsus-CnniST/ie blâme point Marthe de
liens. Les apOires prennent la mite Pierre ;
eiTCoiiiiiuice est limiri' pur la cl.réiieni. 217 II. Hien ne prouve ijtie ce niuiistre n'ait pus
existé Téelleineia. 503
CIlAI'lTIli; XXVll. III. Ejiiblenee.de monsties ex'raordinui-
rct. soi
jBSoo-CuniàT envoie Ma<leleiiie auv ap^-
IV. La Tttrasqiie était peut-être un croco-
Itts, |iour i|u elle t'asie i leur ijjarJ la foiic-
dile ou quelque aiUi e animal féoce iiicunnu
tiuu (J'apôre. IbiJ.
en Provence. S06
I. D'après plusieurs anciens, ta Irès-suinle
pus arrivés dans ce pays avutu l'année -18. quoique absent de cirps. lOid.
i83
1 V Sur tes disciples et sur leur nontbi e. I. Si JÉscs-t^um-T a été présent aux funé-
. 2i4
V. Sur l'année et le lieu de ta mort de la raillesde sainte Marthe. 35g
II. Le récit du transpoit le saint Front,
suinte Vierge. 283
M. La dispersion des cltrHiens de Judée quant à ses circonstances pourrait absÂu- ,
porta la foi dans tout le monde. ment avoir été emprunté de saint Grégoire de
2H7
VU. On peut croie que les apôtres de Pro- Tours. 336
III. Le Iransi'ort de saint Front est assz
vence quiltireiit d'eux-mêmes tu Judce. 28^
VIII. Coaimcnt on pourrait expliquer l'ori- imturisé, qtuiique ses circonstances nous soient
gine le l op. mon contraire. inconnues. 341
289
IV. Ces irantiwrts ne sont pas saifs exem-
CHAPITRE XXXVII. ples dans les vies des saints plus récents. 3i3
Comment ces vingi-quatre anciens eurent CHAPITRE L.
pour leur partage le» Gaules et les Espa- Sur la mort et la sépullure de saint Ujxi-
gnes. 491 niin. 54t
I. Sur tes noms (/e> 72 disciples.
205 APPENDICE
H. QueUpies-uns des li ont précité ta foi
dans les Gaules.
AU CUM.UENTAIRE UlbTOBIQCE SUR LA VIR
294
lE SAINTi: VARTHE ET DE ÏAI.NTE MA-
CHAPITRE XXXVIII. DELEINE, CO.M POSÉE PAR RABAN-UACn.
Comment auprès de la métropole d'AI.'ç 1
sainte Marie vaquait, soit i la prédicalioD.soit SAINT TROPHIME D'ARI.ES.
a la cootemplaiiou. «jq I. comme
Saint Trophiiiic d'.Arlct, licnuré
MOSIME.NTS INKUITS. I, c
XX XII TAHLE ANAI.YTIQL'F, DES :, Ar^HES DU SECOND TOME.
(iiii des solianle-douje disrjplcs. de sainl Front par sainl Pierre. 387
II. S;iiiit Tropliiiiip honoré aussi comme XVIII. r.es dillicullés éiaiint fondées sur
disciple sainl Pierre el de sainl Paul.
de SIS une. l'onrusion saints du même nom.
de ileux 383
III. A la mission de saiot Trophime par XIX. Les anciens Actes de saini Front sont
saint Pierre oa objecte saint Grégoire de en elPet exempts des vices qu'on repioclie
Tours. 3(9 aux antres. 591
N" 1. Sainl Gréqiire de Tours s'eut m/pris XX. La résurreclinn de saint Ge Tges n'est
en plaçanl à rcinpire de Dèce la mission ues pas une circonstance qui nuise aux Acles de
ji'pl évéïiues. 5;;i s;i:nl Front. 59S
IV. Sailli Gréiîoire de Tours a pu se Irom XXI. Le fait de 'a résiirrerlion de sainl
per sur la fnndation de l'église d'Arles. Iliid. Georges peut a\or élé ccnfondu avec d'au-
V. Sainl Grégoire paraît s'èlre trompé en tres résurrections. 39i
mcttanl sous Dèce la mission des sept évê- .\XII. La résurrection de sainl Georges
ques. 3î)3 est la seule que racontent les plus anciens
1° SA NT DEMS. tia.uio.-'raplies. 596
,\\ill. L'ancienne Iradilion de> Ei;lisrsde
VI. Saint Denis a éié enviijé par saint Clij-
France snppnsi! que saint Front était l'un des
nient. 531 soivanlc-iliiuze disciples. ."9S
2" SAINT TROPniSIE. .\XIV. Des reliqii s de sainl Front. +00
X\V.Keliques de saint Georges tiansfé-
VII. Saint Troiihinic a élé cnvojé par
rées au Puy au i\' s ècle. 401
saint Pierre. 5S3 XXVI. Tiansljtion du corps de saint Hilaire
VIII. Mission di; saint Tropliime par sainl
au l'uy. 403
Pierre, atte lée an siècle. v 561 .XXVII. M. Olier ranime la dévotion envers
3" SAINT SATURNIS. saint Georges et sainl Ililaire. 401
IX. Saint Salumio paraît avoir été cnvojé
8B pi emier siècle. 3Co ANCIENS ACTFS DE SAINT URSIN.
gKE.MItn tV Qt'E I E BOL'BGES.
k" S.4ÎNT PAUL DE NARBO.VNE.
X. Saint Paul de Nai bonne, disciple des CHAPiTUE PREMIffiR.
Bpôires. 367
N° 2. Ponrqu >i suint Gréjioire de Tmirs
Sainl G'éçoiri' de Tours » suivi les .Acte
D-l-il placé II miss i des sept évêqnes sous de saint Ursin, dans ce qu'ils rapportent ri
lempire de Dèce ? 370 la mission de cet apôtre du Berri , el Je celle
XI. Pourquoi s lint lîrégiire de Tours a-t-il
des sept évèques. 407
pensé que les sept évêques étaient venus
si.usDèce' Itiid.
XII. Sa ni Grégoire a pris des actes de saint CHAPITRE II.
Ursin le dénonibreineut des sept évéqiies, el
dp ceux de saint Saiuruin l'épo ine de leur Autorité des anciens Actes de saint Ursin. 414
mission. 371
XIII. Témoignage pécieiix en favenrde la AKTICLE PREMIER.
îBlssiim des sepi évéqnes par saint Pierre. 373 I.RS Ailes de sainl L'rsin doivent servir de
XIV. Ce téiuoigmnB conlirine loulcequi correclif la nairaliim de saint Grégoire
1 de
été dil précédemment. 373 leurs toucliaui l'époque de la l'ojidatinn de
l'église de Bourges. Jhid.
2
SAINT EUTUOPK D'OKANT.E.
XV. Saint Kulrope d'Orange envoyé par les Les variations survenues depuis lé \t' siè-
'
SECONDE PARTIE.
* TEXTE DES VIES DES SAINTS APOTRES DE LA PROVENCE.
I. iir.
Ancienne Vie de sainte Madeleine. Additions fail es à la Vie de sainte Made-
11. lei e du temps de Raban-Maur, el oii l'un a
Vie anonyme de sainte Madeleine où Ba- ailriliiié à cette pénilenle une partie de la
ban et sailli Odou de Cluny ssmbleut avoir vie lie sa nte Marie d'Etryple, en v confna-
puisé. diiii de plus Cassi-ju di; Marseille avec l'abbé
I. Identité entre cette Vie et les écrits com-
Zoîime.
posés par Haban, par sainl Odon, et lu faUiHJ IV.
Syrtlique. Auires additions faites à l'an ienne Vie de
II. Rabim sem'<ie noir puisé dans cet écril, sainte Madeleine. iSl
ou dans quelque anire doit celui ci éla'i V.
venu. 437 RaDANL'S, te VlTi B'ÎAT.E M ARI Ji MaGDAIEKJU
III.Ancienneté de cet énil. lb:d. ET son RIS EJCS SASCT;E MaRTH^.
Texte de la Vie de sainic Madel, ine. Ibid. PruloKus. 433
TAULE ANALYTIUUE DKS MATIKIltS UL blXUND TOME. XWIIl
CiV. 1. cl l'X ijua |ira»a|iiu iiiili siiiil
tlil iciiiplatiniii voraverli. .MO
aiiiici Salvaloiis, Maria, Luiarus el M:inlia. \{il X\\l\. L'Iiibi'aa Marllia pra'dicMPrit, el
il. (JuoJ Marilia, iii prudiis, iiiaIrUraiiiiliK de iiilraculii» ulrms.|ue sururii. Slî
gesseiil viiem, cl Uf iiiilolc Mariai. 4'J'J XL. Lbi beala Marllia Viriiiiciisciii ruvin- |
III. 1 1 liuiiis iiatuni', siiiml el i-.iJtislria:, riani a l'arasco lili. ravit. S4l
Sit ibusï Maria. +1)0 XLI.gualiter beala Uarlba apud Taraaco-
IV. 0"od unie lemporis Doiniiius Salvalnr iiain ruiivcrsaia Ml. 54J
juvwiis lactiis iiiir.iciila feccril, el (lecealores XLII. Lllii beala Marllia juveiiein Hliod^mi
Saiiaveril. 41 l «1 bnier.HiiiD resiis iu\it. 517
V. Oiiod Tama nilraculonim Ciinisri mciilcm M.lll L'iii bi ata M.irilia a(|uaiii iu tiiiurn
Mari% niiilavil. 4(j5 cniiMTlil, iu ded.caliniie ilumu!» sua'. Slil
M. l.l)i alabaslrum siimil, cl donuim Si- XI IV. Lbi be.ila Marllia Mariant sili.Ut et
liioiils adil Maria. iCtS |ira'.siile.s exliiliel, el sui trausius dieui iiniiii-
\ II. <juod a sa'CuUs inau lita obseqiiia oirca uere pr.cdicil. S49
podi-s CiiniSTi ft'ccrii Uana , o( (|iiare uaii) XI.V. Lbilieata MarthaCuRiSTeuvidel, ipI-
Cmristus coiilra l'liarisa.'uiii dofeiidil. iliO grai el sefie iiiir. SSl
Mari« Chrisius (joicala reiiiillit,
VIII. Util XLVI. Lbi bc;<la Mariba surn is sua> aii^
fcl pace diniillil.
in iCI ipiin in cœ os lerM vuliiah angi-lî^. Ki
ULi Maria cuni sociis nuilien'bus gra-
l.\. XLVII. Lbi LanihTOS et Ma^dalciia , ejus
taiiler et sedulu iiiiiiislravU. 470 aiiiira. appartieruni beaix Manb;!.'. 553
X. Lhi Marllia OmisviM li^spilio reoepil, XLVIII. Lbi, e; quan.lo, ei ([ujliter, el qui-
l'.imisTi's Mariiim pjiil"<ii|ihaiitriii oxciisat. 47- bus pra?i>eolibus beala Hanlia n.igra il a
,
cl corporis. Îi2l
.incieii oifice de siiiil Maxiniin. 587
XXXI. Di> CiimsTi asceiisioiie, asiânlbus Sur iliistohe de aainle Marthe.
aposiolis piMariis. j24 1" Prose enusigedaus l'aneiciine liturgie
.VX.VII. De liib ijui cum Cimisro as'Ciile-
(Je LyoD, d'Orléans, de Cologne, d .\uch, de
luul et de uxceilinul'a B^ipUsl^e Cubisti Juau-
Mars.ii;e, d'Arles, etc. 59."
nls. 527 2' Prose pour de sainte Manlie.
la lèle 59j
XXXIil. Qualiler arnica Ciibisti aegre lalit
5' Prose pour de saiu'e Marilie.
la IVle lliid.
abseniiaiu I iii^. S29
i' l'pose poi.r la (été de saiule MarlIie. 597
XXXIV. De Pentecoste et Spirilu sniclo,
5' PiO'ie usitée autrefois à Aulun. Ibid.
el de vi'a laniiiiica primiliv;e rcdesia;; el
de conlciniilalioiic .Mariae.
Hynioe de sainte Manhe. en us'ge dans
iiSO
XXW. l'ancieune liturgie de Grasse. Ibid.
Uecapilulalo : quain gr,:la fu(<rit
aernca Chhisti llegioac cœli sauciisque
Aiicienue hyiuue ù l'usage de régli:»» du
apo-
slols. Puv. 399
S.j3
XXXVI. Divisioaposlolôrum et vijjiuli qua- Sur la smnUs .\luries Jacobé el Sa'oiné.
tuor seuiorum tl aiuicorum CimisTi. 6.36 Légende des saintus, extraite d'un aucieu
XX.XVll. OualiliT \igiiiii quatuor seiiiores tréviïire cilé par le P. liuesnay. Ibid.
Gallias et Hispauias soriiii suiii. *i38 Ancienne prose , e\lf»ite d'uu livre d'ol-
X.XX V II Qualiler beala Maria apud Aquen-
i . fice conservé ai.trelois dans l'église de Ko-
seui metropoîiro, luiu prxdicalioai, lum con- ire-Uiine de la .M.t. Ibid,
XX\IY TABLE .\NAl.\TIQLifc: DKS .MATIERES DU SECOND TtWIE.
Hyiime en nsngd autrefois dans plusieurs gliss de Ljori, à laquelle on joignait les orai-
églises de France. sons propres des saintes en nsage dans l'é-
Mbssi's des saillies Maries Jacobé ei Salo- glise de Notre-Dame de la Mer. 60t
iiié, u:>iiée Uaa-. la liiur<^ic aucieunti ào l'é-
TROISIEME PARTIE.
pelllf- i-liarie.
cit M iiiulilo de raliricjuur iioe par
OMl
Lazaiu, alors coiisiivù ii Aulun dans l'ég iM
de ee nom. 7ÎS
2' Chsrle. —
Aprt>s l'expuNinn ilrs Sarra- 1° Giiérison d'Ursus, ar. Iiidiicre de. Ueinis,
sins, on reronsiniil la ville. iVAIx auprès <ie obteni.e i Autuu au lomboau de saint La-
l'oraloire ili- S»liil-S:uivfur, narrespecl pour zare. 7f7
sailli Maximin et siiiiitn JMailelein", ipii l.iTT«ES DE Michel di M'>niiz, arclievéïiue
avai>iu saiiclilié ce inommieni par leur pré- d'.\rles, oiiil iléelare (pie saint Maniniiii.
sence. C9.> éiéipie d'.\ii, a été l'un dei soi xauUs-duuxe
I. Le prévftl Benoll n'a [lasreronslruii l'o- disciples du Sauveur. 7iO
raloire de S:iiiit-*;uue>ir. Ibid. Les arrlievéque pl évéqnes d'Ain, de M.ir-
Il Le Iwiir;; de Sainl-San»- exisuil délit
iir seille, de DiKiie.de Riez, >tie>leul <|ue s:>lni
lorv|uc le clijpiire métropolitain vint s'y L.warcde llétbanie a été le premier é\éi|mî
établir. l)!'5 (le MarseilK:. —
Cliarlu de la cousûcraliiiu du
III. Il parall cpic Benoll n'est poinl l'an- l'ûglise de Montrieu. 7.)'
leur de la iransi ition du ch.ipilri' à Sutnl-Sau-
TPiir. Ibid
5' (liane. — Consécration de l'église de
MO.NUMENTS
Sainl-S.iiiviur.
nELATlF» AU CLITE DK SAIXTB MAlîELEITE
MvOTION DE$ CnOlSÉS EKVKnS SAINTE MlDKLEI.'VE. A l'aiuiaye de vÉziL.w EN uounuo-
«NE.
Exemple rie snhil Adiuleur de Tiron, mort
enWA ou Il.-i2. -on
Origine du pèlerinage rie Vézelay, qui s'hiiroduUil
1 Commeneenienl de sainl Adjuleur ; sa
insensiblemcnl vers le milieu du ii' ."iièdr' <oui
famille , son enfance. Ibid.
GeoUroy, élu abbé de ce monastère en 1037.
II. Sainl Acijnteur, inve«li [>ar les inlidè-
les, ii.Toqno sainte Madeleine. 705
I. Belàcliemenl de l'.tbbnye d.' Véze'av. 735
III Sainl Adjiileiir est iransporlé miracu-
lensemenl en Iratice. Ibid.
II. lieoffroy élu abbé en 1037
, m roduit ,
l.\. Messe du Saint-Esprit. Oiiverture du leur avait ail ué la possession ries reliqiii'S
i
mur, cl 1(1 reine Jeanne s n épouse, /««( des (on- buer a l'église de Sainl-Maxiuiin le leveiui
dulions en faveur de l'égiisc de la Saiide-Baitme du prieuré di ce nom, dout jouissaient n <
lavenr .le l'ég ise de ce lien, 1 151». 1127 duction de div. ises pensions dont le euu-
3» l'èlerliKige de la reine de Frunce a la vent de Saiiit-Maximin était grevé, 1 177.
7° Le roi René obtient du pajie Sixte IV
Sainle-Ujuni.', et loudaiion iiui en iSl l'ef-
fet. 1131 l'union de plusieurs prieurés à l'église de
4° Bené ei la reine Jeanne, son
Le roi S lime-Madeleine, afin d'emphijer le revenu
épi'iise fondent l'eiitreti n perpétuel de
>
d ces bénélices il la continuation de ce n.o-
qnalre lampes. 1137 numeiit, 1477. 119Î
Fondalioo d'un collège à Saint-^'axi-
8" roi René ordonne, le 11 janvier
Le
."i
lé^c de Saini-Maxiniin, 1477. Ujl Sixte IV accorde des indulgeiues ceux ipii il
1° Ce prince défend d'obliger les religieux Le roi René ordonne d'ouvrir la cli5sse
1»
de Saint-Maxiniin de contribuer aux dons de sainte Madeleine pour prendre des copies
gratuits qu'on avait coutume de lui oflrir, des actes autographes qu'elle reiiferiinil
UM 1153 1118. 1205
2° Le roi René exemple de tout subside Ouverture de la cblsse d'a-geni de
2"
les religieux de Saint-Maxiniin, 14.58. 1 137 sainte Madeleine, faite par l'onJre du roi
.ï" ronrirination du même privilège, 1461. 1161 René, pour prendre des copie.s anilieii Lpies
4° Le roi René, en conlirmaliou de» pri- des actes qu'elle renfermait, 14S,S. 1207
Tilé;,'es accordés par ses prédécesseurs 5" Attestation donnée par le cardinal Pierre
exempte les couvents de Sainl-Maxiiuin et de Foix, légat du saint-siége, louchant l'aii-
de a Sainte-Baume, du droit de rêve et de tlienlicité des actes renfermés dins la châsse
tons antres impôts qu'on percevait sur le dn corps de sainte Madelt'ine, I41H. 1209
blé, la vi.'inde et les autres comestibles, 4" Le roi René fait ir.maférer la iiiftchoire
147.5. U.'JD de sainte Mad'-leiue, ilii couvent île Nazareth
de la ville d'Aix à Saint-Mavindn, 1 4.j8. 1215
Bulles de Nicolas V.
P.VR,tGnAPDE CINQCIÈSIE.
Ce souverain pontife confirme parente
bulle tous les privilèges que les papes et Ifs rU'vilinn sn'ennelle des religues des snhites Maries
rois avaient accordes jusqu'alors an couvent Jiccdhé et Salomé. faite e:i 1 -< 18, par l'nno'ilr du
de Sainl-Maximin, 1430. I IC'j pape Si-olas V.àla prière du lOi Heiié, ipii lut
urrseiit àcille ccrcitioiie. procédure foicernaiil
Bulle de Suie I v. t'éléiaiion du cn'ps des sautes Maries Jacobé
et Sitlomi', p ,r te cardinal de Foix, comnus-
'aiii'
Sur la demande dn roi René, Sixte IV or-
saire et légat aposlolig e.
donne, le 10 mai 1177, que la ctiargc des
ftnies, jusqu'alors c mmise par le trieur de I. Le P. Adeniar prononce un discours à la
Sainl-Maximin h des iirêtres séiiiliers amo- I maiigcdes saintes en présence ilii roi René,
vibles à sa vol. nté, siit dorénavant exercée dans.la cathédrale d'.^vignon, Ie23nu\eiii-
'
par des religieux de l'ordre do» Frètes l'rè- bie. Ibiil.
ckeiirii. 1167 II. Ilaranguc du P. Ademar, au neiu du
XL TAlil.K ANALYTIOLE DKS MMIHUliS DU SIXO.ND TOMK.
XX\.I1I. Le clievalier d'Arlaian allestc
lélii-
r„i pour i.iMl.M' le ligal h procùJor a eut «lUaUirze person-
qu'il a lait prê or ser :i
vénérer. "'"''
les fragments de l'aiilrl de terre el l'un des XLIX. Le i décembre, on net dans une
12il
corps saints trouvés en creusanl. autre chasse les q aire têtes ironvées sépa-
XVII. Ou montre an prélat l'antre corps rémeni , el on élève dani la chapelle de
saint PU i raconlau' les diverses circon-
1 Saint-Michel la chasse renlermanl Its corps
stances de son invention. l-'^ des saintes. '273
XVIII. Odeur siia\e qui se lil s( ntir ariii- L. légat remet deux des qiiatre clefs
Le
veniion de ces corps saints. Il''d-
de chasse au roi el les deux :>utres au
la
XIX. Inveiilioii de quatre létes dans la prieur de Monlmajour, avec défense de l'ou-
cliapelle des .saintes Maries.
1^13 vrir s;ius la permission du souverain pentife. 1274
XX. L'évêque de Marseille interroge jun- LI. le légat fait dresser ses lettres paten-
diiiuenient le clievalier d'Arllau el les au- tes de celle élévation, dont il ordonne qu un
tres qui avaient assisté aux fouilles. H re-
12"-')
exemplaire soit remis au roi.
tourne i> Avignon pour faire son rapport au LU. .itlestaliou du notaire Uuniberl de
^-'^^ 127t)
cardinal légat. Ruia.
XXI. L'évêque de Marsei le fait dresser un LUI. Ailestalion de Robert Damiani, ar-
procès-verbal de toute cette enquête. liiG eh- vêque d'Aix et de Nicolas de Urancas,
XXU.Témoiiisdeh ville d'Ailesmterpel- évêque de Marseille. lOid.
lés par l'évêque rie Marsei le. Uéposiiion LIV. Atleslalion des protonolaires aposto-
d'lsna:d d'Aiguières, cbanuine el arclii- liques (inillauine de Areucourt, Jean Hutt el
'-'" 1277
prêtre d'Arles. Marquet de Ricis
XXII I. Déposition de Jean d'Olivaii, clia- LV. Altestation des èvêques d'Orange,
1^''^ 1278
noine précenliur d'Ail s. d'Api et de Trova.
XXIV. déposition d'Antoine Pelaui, mar- LVl. ..Ulesiatiiin des évoques de Cap, de
chand d'Arles. l'''>-
O nserans et i!e Carpeuiras. llid.
XXV. de Ca' assole.
Dé|insition de Jean Ui'l l VIL Atlestatieu de-, évéques de
Digie,
XXVI. Déposition d'ilonorat liajnaud. liJU le Cava de Gr.irse.
lion el (2TJ
XXVII. Déposition du cUevalier de .Mar- LV il I. Atleslalion des évêques de G!an-
goie. ''"'''•
déves e. de Vaisun, tl de l'abbé de Saiul-
XXVIII. Déposition de Bernard Tanijon, Vieior de Marsiille. 1283
notaire elsvndic d'Arles. )2ril LIX. Altesiatieus d<>s abbés de Psalmodie,
XXIX. Déposition de Pierre Isnard. l-2yi de Saiiil-lidles et dcSaible-Marie de .N zelle. lioil
XXX. Déi'tisilion de Jacques Ca>loiU'l. Ibid. L.X. Allesiatiou du prévôt d'Arles, o'u
X.KXI.'réiiiiiinsouisdansIa vile de Notre- doveu de S2iut-l'ierred'Avi,::noii, de l'anhi-
Dame de la Mer. DépoMtinn du chevalier (liàcre de Caipeiilras, de Guillaume de San-
U'Ailalan louclianl k culte des saintes. 12w iae. "'"'•
XXXIl. Le cbevalier d'Arlaian racouîe les Appendice au p eccs verbal djt cardinid de Foix.
opéralious de l'arclievOque d'Aix touebanl
lïdi 1° OÛice pour la fête de la Révélation dc«
les fouilles.
TAULE ANAI.YTIUUK Dt-S MATURES DU SKCOND TOSIE. XLI
«»lnie< Marie» Jscot'A el Salom^, ^ dôcini- livres oiirnoi*. 1317
bre. lui ^Olll npimiii'i's I>;h |iriiicii)iilu cir- S" Autres Irtires pilenlisde Louis XI, re-
M 19
i
saii.le Unthe,
tyr esl loujuiir^i reslûe à Marseille, liS2. Ibkl.
5° IiidulKeiicc p rix'tue le ailachée à la iny. 13M
2" l'ondalioii du chapiiro royal de Suinle-
visite de l'église de Saiiil-I.azarc d'Anliin,
Marllie de T.irascon, ar le roi Liuis .\l,
où repose le corps de ce sainl iiiarljr, 1 18i'. H>hl. i
baiiine et à S.iiiil-Maxiiniu. Dons en laveur loger les gens de guerre, 1576. U.lô
de ces lieux de l'iévolion, 1515. 1599 i'Bnllede Créfjoire X 1 1 qui porte des ,
2" Don de la duchesse d'Angoulémc. mèi e
peines contre les ravisseurs des b. eus nieiihles
de Fiaiiçnis I", poui la continuation de l'é- cl iimiienbles d.i couvent de Saun-.Maxiiuin,
i:h.sc de Sain'-Mavimi ', 2t léirier l'ilo USl 1575 1439
3* Din de R. né de Savoie, our l'achève- | 5" neiioiivellemeui de l.i sauvegaide roval.;
uuut de l'i'gl se de Sainl-.Mixiinin. 15jl. U 3 en laveur du buis de la Sainie-Bjum; et J,s
TABLE ANALVTIOLE DF.S MATIEflES DL SECOND TOME. Xl.lll
autres liions ilf |>ondaiil <lu prieure Uo Saiul- l'r!k^aile d'ouvrir les •nmiirRs oli les Siiuics
tUxiiuiu, 1370. l >"»"J reli(|iies auiil r.nrenuèi :>, ll>5'>.
Charles de lionz.igues, et de Clèves, 1609. Ibid. pour les imiter ii faire, en 1 honneur de
0° Fondation faite en faveur de l.i Sainte- sainie Slndeleim', un va u perpétuel l'oc- ii
Ilaunie par le marquis d'Ediat, sui intendant casonde la peste, 1721. 1345
des tinances, 1629. Io09 2° Projet d un vœu en l'honneur de sainie
4° Fondation en l'honneur de la Sainte- Madeleine, déliliéré par le conseil général
Baume par M. Le Blanc, 1629 et 1«48. 1511 de la ville de Saint-Maximin, composé de
.5" Foiidatiiinen faveurde la
Sainte-Baume, tous les chels de maison. 1345
par M. de Mazaugues, 1632. Ial3 PARAGRAPHE CINOUIÈUE.
0° Fondation d'une lampe la Sainte- îi
10" Fondation d'une lampe en faveur de mausolée de marbre oh il était auparavant. 1333
la Sainie Baume, par M. Diéchistin, 16.'S3. Ibid. PARAGRAPHE SIXIÈME.
1 1" Fondations faites par le duc el la du-
eliessedeLongueville.en faveurde laSainle- Pièces relatives a:t culte de', saviies Maries Jacobé
11. nme, 16-57-1666.
el Salonié.
1319
12° FoD'Ia'ion en faveur d.^ la Sainte- 1" Tr.adnctiond'un bref de Benoit XIV, en
r..iiinie, par l'évèv|ue de Senez, 1663. r;21 favpiii des coiiî'iéresde Notre Dame delà
13" Foiidalion d'une lampe pour la Sainlc- M.r, 1743. 1353
Baunip, par Antoine Haianol, 1667. Ibid. 2"eltre de mnnseignC'T l'archevôqne
I
deleine, dont on vient de parler. 1597 Marseille, après avoir été soustrait a la pro-
3" Lettre écrite de la main de son aliesse fanation pir la piété de quelques fidèles, est
royale le duc de Parme, aw maire it consuls reconnu juridiquement et exposé de nouveau
de Saint-Maximin, par laquelle il leur lémoi- à la vériéraiion publique. ICîl
gue sa satisfaction pour la relique insigne de II. RccouvremeiJl et reconnaissance d'une
sainte Madeleine qu'il a reçue. Ibid. partie des reliquesde saint Laiare, honorées
a Aulun. ltJ22
pakagrapue troisième. 1" lufornintion faite ar M. Charles Camille
|
Tombeau des catacombes de Rome comparé bitée autrefois par les religieux. I, 479
avec Celui de saint Maximin. I, 439 Coupole de la Sainte Baume construite par
l'ordre de Louis Dauphin (Louis XI). I, 10)1
Tombeau de saint Sidoine.
Statue de sainte Madeleine placée aurefois
Face principale du tombeau de saint Si-
dans la Sain'e-Pénitence. | 1097
do lie. I, 7t5 Maison vicariale de la Sainte-Baume cons-
Faces des retours : une (igure debout, type truite sous Louis XVIII. I, 1143
de la rsiirrection. I, 7ti5 Ruines du Saint-Pilon. J, 1137
La rosurrecton dcTabitbe par saint Pierre. Saint-Pilon de la Voie Amélienne. Il, 81
I, 7U7 Plan de la plaine de Saint-Maxitiiin. I, 791
Autres tombeaux de celte crtjple.
iMONUMENTS DÎVEIIS
Tombeau des saints Innocents. I, 7ôj RELATIFS AU CULTE DE SAÎSTE MADE-
Tombeau superposé à celui de saini Sidoine. I.EI.NE.
Uoberl de Genève (Clcinenl VII). Il, 1001, Figure de saint Lazare sur le grand iiionu-
1003 nieiit de la Major, à Marseille. 1, 570
Louis I, roi de Sicile. Il, KIOJ Sce:iu de Sainl-La7.:irc-li'Z-Paris. I, 567
Marie de IJlois. Il, 10!3, 1015 Sceau de Saii:i-Lazarc de Corbeil. I, 508
Pieire de Lnne (IJenolt XIII). Il, 1019, 1021 Fac-similé de b bulle de Ccnoit IX. II, 051
Louis II, roi de Sicile. Il, 1023, 1025. Alltel de saint L?i:\ve, à Marseille. I. 1103
ïolande. Il, 1007, 1073 Châsse de baint I aiare. I, il 07
Tlioiiias de Pupio, archevêque d'Aix, II, 10i9 Grand monument de saint Lazare, à Mar-
Martin V. Il, liOl seille. 1,1169
Louis m, roi de Sicile, II, 1005. 1007, 10 9 Église d'Avallon. I, 1173
Charles, comte du Maine. Il, 1117, 1119 Église de Saint Lazare, à Anton. I, 1 175
n.né, roi de Si. ile. II, 1123,1123,11:3. Mereacx île la caihédralc d'Aiitun. I, 1196
Nicolas V. Il, 1105, 1107 f û.-.imi7ed'un ancien missel d'Autu . I, 721
Eugène IV. Il, llOil, 1173
MONUMENTS
Aiinoii Nicolaï, arclicvO(|ue il'Aix. II, 1173
UELAIIFS A S.ilNTE MAllTIiE.
Pie II. Il, 1183
Sixte IV. I', 118J Plan terrier de l'église inférieure de Sainle-
Ëiislaclie de Lévis, arclicvèiiue d'Arles. Marllie, à Tarascou. Toiu. I, pag. 1251
Kigiirc de sainte Maillie dans l'église de Sa'nl- Figures des saintes Maries dan^ leur barque.
esi reprcsejiiée comme apôtre de cette ville. rcîii|nriides saintes, par le caidinal de Foix,
lias-relief de l'invention des reliques de Tabloatix peints par le roi Uené. I, 1355
MARIE-MADELEINE,
MARIE DE BÉTHANIE
ET
PRÉCIS HISTORIQUE
DE LA CONTROVERSE QDI A POUR OBJET DE SAVOIR SI SAINTE MARIE-
MADELEINE EST LA MÊME PERSONNE QUE SAINTE MARIE, SOEUR DE
MARTHE, ET LA PÉCHERESSE DONT PARLE SAINT LUC.
PREMIERE EPOQUE.
1. Jacques Li-fèvrc, surnommé d'Ela- A Jean Chrysoslome; il prétendait de
^J^acque^ Lefé-
pjçj^ j^ U^^ jg ^^ naissance, dans la plus que saint Ambroise cl saint Jé-
écrii en laveur Picardie, l'un des premiers qui inspi- rôme avaient embrassé la même opi-
de la dislinc-
lion. Il esiré-
, „ ,,
rèrent en France 1 amour des langues
.
mon, et ajoutait. que samt Grégoire le
, , . • . .,....
^'*" Grand,
savantes, est asspz connu, dans i'his- le vénérable Bcde et saint Ber-
.oire du xvi' siècle par les mou- ,
naid, qui ne supposent qu'une seule
tcmcnls qu'excitèrent contre lui ses femme, s'étaiinl écarlés en cela de l'E-
liaisons avic les novateurs de ce vangile (3), pour n'avoir pas saisi (3) pabn
Il publia en 1516, sous le Vénergie de ce livre divin. Croyant donc Siupuleiisis ae
Hùioire l««nps- là (1).
(1)
"
delRglise gui- litre de Mario Magdalena (2;, un écrit "
se fonder lui-même sur le texte sacré, Haidalcna
licaiie, par le , . ., ., . . . nnr.^ni vin' yf-
P. Lonsnexai, OU il que Marie, sœur
voulait prouver il regardait comme invraisemlilable c,,„rf,f I^Jigff.
suiv. cheresse dont parle saint Luc, étaient resse ; parce que, disail-il, ayant élé
p/!ieVnfi'mc(-''"°'*P^""""^^*'''''^''*""'^^' 'l"'^ P^r le démon, comme saint
(fijfMicAaiirf, confondait mal à propos dans sa litur- Luc nous l'apprend, elle devait avoir
sruLe
''"^"gie. Pour justifier son opinion, il allé- élé furieuse et horrible à voir, par l'ef-
guait l'autorité d'Origène, celle de saint fet même de la possession, et par con-
(a) Non solum imperiluin viilgus, sed etiam Bedn, Bernardiis.qui pnedicium quidein seculi
litterali aliquol, cl insignes viri : Giegorius, sunl Gregoriiim, non autein Evangclium.
Monuments inédits. I. t
3 PRECIS mSTORIQVE 4
pas été la pcclicrcssi- n'y ayant pas de la disceptation sur sainte Made-
,
tioi's de Miiij-
péché eût pu être admise à suivre et à qui fut réimprimé cette année, une pré- dulena defm-
(I) Ihid., leines, d;-il, au lieu d'une seule (1). Kn traire à la croyance universelle (G), et
,;J,'!j'^"'J/,''"'
fol. 59 (<()
choquant ainsi la croyance commune, que le peuple en serait scandalisé n).da:eim defen-
Lefèvre qui d'ailleurs exposait son iille était même si nouvelle alors p'Ur
, (isn.u
opinion avec trop de chaU'ur, devait Clichtoue, que (rois ans auparavant il M mididimatr.-
duo Chiisti...
s'attendre à de vives oppositions, dans avait SUIVI I opinion de 1 unile dans son discepiaiio.
ce temps surtout où le luthéranisme, grand Commentaire sur les saints Of- ^.'-''"5«''"««''^
ilifilnire
° '
d''^""''']':.^r'' <iue Madeleine (3), et l'autre dans son Enfin, peur rendre plus sensible ^OiaTcua^ddÂ'-
(!ii l'iii , XVI' traité ii Une seule Madeleine, qui paru- nouveaulé de l'opinion de l'unité, com- sio, tbi.7i ver-
, , ,, . ,- . ., .. so,8G verso.
renl en 1519 [k). parce a c Ile de I
la
I-
distinction, il mit
P^'yst.^'"'"'
II. Lefèvre avait enseigné la pliiloso- sous les yi'ux de ses lecteurs plusieurs
^^^*^ distinclion au collège du car- lableaux où étaient cités les docteurs
''"'^''^d'S P'"''
Ih'U
L tè^re, ei dinal Lciuoine, à Paris un de ses an- ; D «yj
'
avaient soutenu l'une ou l'autre. Le
I'r.VM;nis I" le
lifoir^e
(n) llaque cmciiso itinerc ad œdos divi (d) At popiiliis scandalizabilur si 1res audie-
M.ixiiniiii perveni, qnaiiivis lune très esse ne- ril,cuni seniper ci unica pnedicata l'ueril.
scirein.
(h) Qiio certius periculosis liis tcnipnriliiis (é^)Fo/. Gl. De sanc ta Maria Magdalcna :
pliirimorum sive iheologoruni, sive oialonim Lauila mater Ecclesia, etc.
cl gr.uniaulicoruni, iiigeiiiis ad iiovilalein pro- Landalur in eo liyietio sacratissima Maria
peiisis, aiiliiiuain liilcin et disciiiliiiani vindica- Magdalcna ob salulareni pœnilenliam qiiara
reni l'arisienses iheotogi, etiam liiterariis posi iiiundi illeoehras ad Christi egit vesligia,
quaïslioiiibiis, quae populo clirisliano cssenl ut Lucas evangclisla scribit. Deinde ad laiilam
offensioiii, lineni fatere satageliaiit. evect-ï est dignilaleni, ut Doniinicoc resurrec-
tionis nunlia aO aposlukis inissa fiicril, el pri-
(c) Rcperi tani novum ne pcnc paradoxum
ma onmiuin (piorinn ineiniiierniil evangelistse ,
aille Gregorii Icmpora fuisse, si unica (millier
ipsum Domiiiuni redivivuni viilere est proine-
inquam) .isserereiur, quam nunc cum très
rila, cl noUis audire el redilere voces.
( niulieres scilieei et non Magdaleiic ) asserun-
lur.
S m: I..\ CONTROVERSK SUR L l'MTh!. '^
5» Saint Irciiée. 17) iù) premier, entre autres que ces trois fem-
V Oiigéne. 2G0 3M mes eussent porte le nom de Madeleine.
T)" Sainl Aiubroise. 380 225 Il(il encore un autre écrit S' us
le litre
Cliclhoue prévint cependant les coq avait qu'une seule; cl enfin, à force d.' '',"''
«'T "'"'^
tirer de ses raisonnements. Quoique qncsîion, qu'on ne sait trop quel a été j'j* '_>|''''*^,j,
"
l'opinion qui ne
'
*""" ""'
' " ""'
fait qu'une seule per- son vérilaLle sentiment (4-). iuli, p. 513.
raitque son intention n'était pas de Erasme , et qui avait été chargé par
provoquer des changements
I I ^ dans l'of-
r raiiçois 1"'
François i- u ami ci le
d'attirer ic plus
puis iju n pwu-
qu'il pou-
ûce divin, et protestait au contraire^ ^.^jj j^. savants en France, principale-
vouloir le retenir tel quil élait, tant ^^^..j ^ p^.j^ ^gj ^f^igé piu^ que ?er- Hklo're
jp Hj^ gai-
dertiitUe
(jue l'Eglise jugerai! à con
propos d'ien
qnc coile contro-/icaHi',i. xhi,
sonne de la division
nid. server l'usage (2). Malgré ce tempé- P-^*^^' '•
(2) verse occasionnait parmi les docteurs
roL 'J«i (a)
rament, les esprits continuèrent à s'é-
et parmi les Gdèlcs de son diocèse, ce
chauffer en Sorbonne ; et le syndic de
prélat désirait que le chancelier de l'u-
la faculté, non content d'avoir attaqué niversité de Cambridge donnât là-
le livre de Lefôvre, voulait encore
dessus son avis par écrit c'était le ;
ment. Celait porter les choses à des ex- sciences , et surtout la théologie et les
trémités blâmables aussi Lefèvrcî florissaient alors dans les
;
langues ,
regardant que la critique, il devait élrc draient n:é; risable aux yeux de ses
(a) Ecclesiam non prnhibere ii dubiis dis- vie que pour ses connaissances et ses belles
cepiando inquiiere verllalcin.iieqi.e usuin Ec- qualités c'est le lénioignage que lui rend
:
clesiic ab iis otreiidi, qui sic distcptanles eum tiasmc, éloge que cet évèqiie a jiiitilié par
lollcre noluiit, sed observare cl volunl el pio- sr:s écrits de controverse, placés avec i.ilson
teslaiitur quaiidiu Ecclesia in eo usa fucrit. parmi les meilleurs qui paniient alors, et auisi
(b) Fischer avait en elTiH un gnoul sens, un par la mort qu'il soullrit pour la foi calioli-
jugement très-solide, el d'ailleurs n'était pas que, à l'Age de «jiialie-vingis ans, par l'ordre
moins recomniandable pour la sainteté de sa d'Ilenii vin, dont il avait clé précepteur.
7 rUECIS HlSTORiyiE
rî) jvamiilt ennemis (\). Ces instances cuienl enfin A se tenir heureux d'avoir un si excellent
Ff. r'/tT (tê
wiu'ii .tf(((/i(i(- l^ur cfTcl , et Fischer publia, en Tili), adversaire, et qu'il lui enviait ce bon-
i
','"; ' ''"' '^"'
un écrit inlilulé : De l'unique Madeleine. heur (V). Enfin , outre un autre écrit (4) Ei-o mt
. ,
.. .
, ,,, oi^er. lom. 111,
Après y avoir montré ifue Lefèvre prêle contre Lefèvre ,
qui parut en Aile- uasii a, i5io,
à plusieurs passages des saints docteurs magne, Ballhazar Soriu, dominicain i'2W,:2n (d).
*"'
un sens qu'ils n'ont pas, il répond avec espagnol, réfuta de son côté l'opinion ,
,4
'Lf fnu
beaucoup de sagesse aux raisons de de la disiinction par un ouvrage publié l'riviih-atvrum
convenance que cet aiitcur avait cru en 1521, sous ce litre : De Iriplici Mag- \-ji(_ iu,„| n^
dulena P- '^^•
trouver dans l'Evangile; il fait voir que (5).
ces raisons ne sont que des supposi- Tons ces écrits, et surtout celui de , '^; ,,
La facullé
tions hasardées, cl conclut que Le- Fischer, parurent aux docteurs de Paris de Paris lon-
j , i< .. 1 i
damne l'opi-
1
fèvre n'a pas prouvé son opinion d'une un remède capable d arrêter la nou- „joi, j^ hnij--
deux ans nn'iion. lede-
manière invincilde, comme il aurait dû veauté dans sa naissance, cl
crel e-l re^u
le faire. 11 est du devoir d'un homme se passèrent sans qu'on remuât de nou- [laiiuiu.
<]ui trouble la paix de l'Eglise catho- ^ veau ces questions; mais l'année 1521,
lique , dit-il , soit qu'il renouvelle une queli]ucs prédicateurs s'étant donné la
ancienne opinion , soil qu'il en pro- liberté, dans leurs sermons au peuple,
duise une nouvelle, de présenter celte de mettre de nouveau en doute, comme
opinion avec tant d'évidence, et de la on avait déjà fait au cnmmencement de
fortifier de preuves si solides, que per- cette querelle, si, selon l'Evangile, il
(2) Joamns rer immuable (2). Fischer allègue de vement scandalisé. Après beaucoup de
P'"S en faveur de l'unité l'aulorilé conférences qu'ils avaient eues entre
«i'iica''";nfl./n-
(e/ia, lib.i'.fol. d'Ainmonius d'Eusèbe de Césarée et p
, eux surcetobjet, ledoycn et lesdocteurs
SG vt:SO (!)). ,,..__ _ ,,_..,.... ,„.:_„ ^ J.„,....-,-.,„. „.,fi„ .!„„„
dans „„„
une assem-
d'un grand nombre de docteurs latins, déclarèrent enfin,
surtout du moyen âge, comme aussi blée convoquée à cet effet en Sorbonne,
l'usage de toutes les Eglises, qui équi- que le sentiment de saint Grégoire ,
vaut, dit -il, à un jugement tacite, scion lequel il n'y a qu'une seule Marie-
contre lequel personne n'a jamais ré- Madeleine ,
qui fut sœur de Marthe , et
(3) Ibid.. loi. clamé ^3). L'ouvrage de Fischer fut reçu la pécheresse dont saint Luc rapporte
^l verso (c).
gjg^ applaudissement, nnn-sculcment la conversion, d vail être embrassée et
à Paris, oîi la dispute avait pris nais- suivie, comme conforme à l'Evangile,
sance, mais aussi dans toute l'Eglise aux saints docteurs el à la liturgie de
catholique. Erasme, qui était en com- l'Eglise catholique, et qu'on ne devait
merce de lettres avec l'évéque de Ro- point tulérer les ouvrages écrits contre
chister lui lémuigne dans une do ses
, ce sentiment. Celte délibération fut prise
.épîircs la haute apiirobation que don- le 9 novembre lo-21 et ratifiée enco.e ,
naicut à son livre tous ceux qui l'a- D avec serment dans une aulre assem-
viiient lu, ajoutant que Lefèvre devait biée, tenue aux Malhurips, le 1"^ du
nus in ea re qiiidsenserim aperirem, adjecit- senda est prier (quara communis Ecelesia se-
que rei chrislian;c referre plurimum, si lan- cuia est) sententia, prisliuum robiir et solidam
dein huic conlroveisia; finis imponeretur. habere firmitudinem.
(b) Niliil aniplius a nobis jure postulari aiil (c) Jam quis negare poteslid tacite Ecclesiae
cxspeclari debuil, quani ut nionslraremus Jaco- judicio fuisse institutuni, cui ceite nemo lot
bum Falirura non inconcusse siiam opiinonem jaui annosis sxculis retlaniavit, praîter unuin
slabiliisse, neque salis etficaciier compro- Fabrum?
liasse es iis quae prodnxerit. Nam ad illum (d) Libelluni qun adversus Fabrum unicam
perlinel, qui sive novam, sive veierem sus- défendis Magdaleiiani, deguslavi dunlaxat. Ve-
citai opinioneni, atqiie lia coniniunem Ecole rum eoruni qui legcruut nemo non fatclur le
si» calliuliciB quielem interlurbat, eani adeo tota causa superiorem... Fabro taleui adver-
4lilucidam facere, atque validis coinniunire sai-iura invideo a quo ut maxime prostenia-
:
^obaiionibus, ul nemo possit cas revincere, lur, liabet tamen quo se consolelur.
liK I.A (.ONTlMtVI nsi: su» Lr.MTE. M
(I) ..l'i'. I. iiiuisdo «led'iiiljie de la iM<?iiie aiiiiec (1). A en sa fateur (|ue de* raisons as-ez lé-
...
(
KsimséiTivi't
soupie pendant plus d'un siè le, fut ré- ^"^^ **'"''''* "
<< n'a point été la peclieresse ; » et elle ' ' '
(JlbllIICllUII.
la proscrivit , comme contraire à l'u- veillé<' un inslant à Paris, en 1030, par
de celte opinion, que, de l'aveu des ad- écrit, sut présenter avec beaucoup x\ii"'i"i8'J(<î)''
icrsaires, l'Eglise professait dans sa d'art loul ce qui était plus propre à
liturgie depuis plus de mille ans, et il faire goiiter son système, et l'on ne
conclut que l'opinion contraire n'ayant I> peut pas douter qu'il n'y ail réussi,
(rt) Super proposinouibiis fra(ris Ametlei Mes- mentis res agilur aliter sentire, quarn qiiod ,
grel, tloctoris llieolugi, p. 15, proposit. xiv. As-
probasse videiur Ecelesia, lenierariuui esse cen-
sereiis nos cs.se M;igdaleiias,elqiioil Maria so-
seuius.
ror Marlhae nun fuil pcccalrix.a rilu Ecclesi;e
univeisalis, uiiieaui in suo ollieio Magdalenam (c) Editoiis mohit. De inulieie iniinniinai.'«
aslrueiilis, perverse discrcpai , nec non et a (peccatrice) non pauei sunt qui aliain a .Mag-
deierininalione e.\pressa facullaiis iheologix daleiia puleril ; sed eamdcinalliruiatGirgoriuV,
Parisiensis, cui obcdireper juianienlum leue- et Giegurii sensuin sequilur Ecelesia. Iliiie et
batur. ejusdcin seiisum suis omnibus amplecleiiduiu
(b) Si ciiiin tatila est Ecclesi.-e aiicloritas, ul Facultas ipsa Parisicnsis publicu ac solemiii
iinod liuigioris leniporis spatio dixisse vel lé- deeielo saiixil et contia nugas nesciu quo-
;
eisse vldelur, idipsuni ut divinitus iiisliluluiu rum blalcroruiii (el'uHU sauelo Tlioma; id afliii-
lialieri debeal, salis(|ue gere doeentiuiii) amio ItiôG, cum essem ipse
sit ad convintendos
pi-Leseiis, idem detietuin renovavit.
<imncs liivrelicos, quanto niagis h;ec iinnniiii-
las a talholitis probaiida est el iiiviulabililer (i/) Solus iuler Belgas calhnlicos , quos ego
iiistoilieiiria y Cietci uin cniii de.M (ileninrisli alio qiiiilem imverini ipii ab anliqiia seuleiitia, sal-
uiaiiiffslioïinia) cl kvibus «luibubdaw aii^u- Icui pulaui et apcrlc dcstivciil. [HvUctius.
]
U riilCIS mSTORIQIJE !:î
pui.s(iuc Ions cviiK (]'i\ l'ont renouvelé A dorlours de Paris pour la dislinclion ;
C) Eonn. plusieurs écrivains depuis lefèvre f.e par exempte, inliluleson «'cri: en faveiir île b ilis-
soûl exprimés de lu même laçon dum Calniii, : UucUuu : ViiS'-.iiution sur les iro.s ilaries. M.
'3 OE I.A CONTROVERSE SDR LU.MiE. ii
<;i>ies m ci'l;i, ou moins délic.ils sur k" A Nous .liions voir cominenl soiicr.i
poinl d'iidiuieiir , avoueiil iicltcinenl celte rùvolulion parmi les savaiils fl
que la f icullé abaii loiina I opinion les ilocicurs ci» France, lorsqu'on coin-
l'tiur la(|uelle elle s'élail si ouvurtcmeul
nicnru à s'appliquer à l'élude do la cri-
iwononcée au xvr sii-tle. De ce nombre lique el à la rccherthe des uiouumeuls
»sl lillics du Pin, auteur non suspetl de
de l'anliquilé.
(\)}lisl. det vouloir favoriser l'unilé (f).
««îeurs eedé-
iiaitiques, xvi'
«iciia, ibUI.
DEUXIÈME ÉPOQUE.
vif. Les déclamaliiin8 des proleslanls depuis quelque temps surccUc maiière.
«les hrévuires *^""''"c plusieurs Vies de saints rrn- Mais i-ciivanl l'Iiisloire de la contro-
rievaii rveil-
dirent les docteurs
catholiques
^ du ^ verse sur l'unité , nous ne ponvons
l.r 11 (l:spule
j i
• •
i
tur l'unilé. XVII' siec'e plus circonspects sur ar- I nous dispenser de rappeler ici les non-
liclc des légcnJes. Bollandus el ses veaux offices de sainte Madeleine, né-
collaboiateurs , dom Mubillon , dom cessairemenl liés à celle controverse ,
ne pût être désavoué par une s.iine celle ville (2), se trouvant épuisé , reeiJu missel
,, „, .^ 1. loin le il'iyii J
eriti(iuc , et l'exécution de ce dessein ,
M. de Percfixe , 1 un de
I
ses
ir,.:,ji ^le am- succès-
réveilla la contro^erse sur la distinc- scurs, nomma, en 1670, une comn.is- fumieàl'unué.
tion entre Slarie soerr de Marilie, Ma- sion, à laquelle le chapitre «nctropoîi- ^..j^^>^^^r^y^;';
rie-Madeleine, et la pécheresse dont tain joignit ses députés, pour travailler se M- Jocn.
été examinée par les docteurs. Mais l'exposé ils assurent avoir eu entre eux de fréquentes
historique que nous avons fait de celte contro- conférences sur la matière encoiitesiaiiou.
verse montre assez le conlraire, piiisiine Noël il est donc plus simple et plus naturel de
Coda , Marc Granttval , et surtout Fischer, penser avec du Pin et avec le continuateur de
avalent déjà publié leurs écrits contre la dis- Fleury que la faculté de Paris changea de sen-
linclion, deux ans avant que la faculté portât Ijineiil sur l'arlitle de rur.ilé. « L'on a depuis
son décret. D'ailleurs les docteurs déclarent • éclairci davantage cette question de fait, dit
que tous ces ouvrages leur avaient paru un re- « le premier ; et la faculté n'est plus présente-
mède suflisant pour arrêter la iiouveaulé; enfiii < ment dans la même opinion. >
Eiueiy, au sujet d'un opuscule Je Kieury, dit (pie d'une seule ? V.\ cepiMidaiit ils ilaiont loin d'affir-
cecruiiuey examine ceUe questiiu Faut-il ud- : mer <|ue ces trois foiunies cusseiii porlé le nom U«
m:tlre dans l'Eva gile irois M(uti'tch:es, iiu tii'u Madeleine ou celui de Marie.
15 PRECIS HISTORIQUE 16
(\) llénonses viaiic parut en l'année 1680 (1). L'of- A l'histoire de la pécheresse (2), on avait (2) Misiale
aux ri'fnarqiic< Pariiienae
iur le nouveau Gce de sainte Marie-Madeleine y était supprimé encore la collecte parce que , Joan. Franc.
brérùiire de fie Gond',
trop différent de celui qu'on lisait dans Madeleine n'y était pas distinguée de la in-
P(ins,1680, in- foi., le.ji, p.
g", (j. 4 el suiv. tous les anciens bréviaires de Paris , pécheresse ; et à la prose d'S morts ,
3b l (a).
pour ne pas donner lieu à de vives con- qui supposaitque cetle dernière était la
testations. On en avait retranché tout sœur de Marthe (3), on avait substitué (ô| Missale
pécheresse dont
Prhieiis.,
ce qui se r;i importait à la les paroles : Pecca^rîcem absolvisti {'*), lU.Tl,
p. xcix.
parle Luc, el à Marie sœur de
saint à celles qu'on lisait auparavant : Qui H) Hisnale
Ptirisiente D-
Marthe, on n'y avait laissé que les
et Mariam a'osolvisli. Enfin on avait sup-
Fraiicisci de
endroits de l'Evangile où sainte Marie- primé entièrement l'ancienne prose Hailaij, in-fol.
1683, 63t.
Madeleine est nommée sous re nom , de sainte Madeleine , en usage depuis
p.
Celte prose, monument remarquable de la croyance des Eglises des Gaules touchant l'u-
(b)
nité,ne se trouve plus aujourd'hui que dans d'anciens livres liturgiques manusciits et dans les
premières éditions imprimées de ces livres, qui sont devenues fort rares. Nous la reproduisons
ici d'après les missels imprimés de Chartres en 1482, de Laon en 1490 et 1491, de Clermont et
de Saint-Flour en 1492 d'Evreux en 1497, de Paris en 1511, de Beauvais en 1514, de Tours
,
eu 1517 , d'Arras ,
publié aussi la même année de Bourges eu 1522 d'Orléans en 1523 de
; ; ,
Bennes, publié la même année; de Rouen en 1S28 ; des chanoines de Saint-Augustin selon le
rit de Saint-Victor de Paris, en 1529 du Mans en 1531, de Cambrai en 1542, de Seez en 1548,
;
de Besançon en 1531 d'Auch en 1555; enfin d'après divers autres missels, comme ceux de
, ,
(c) Omni cura et qua oportuit prudentia omninô expungere , noonulla prideni omissa
effeclum est ut qux in actis sanetorum falsa adjiceie.
aui incerta ad legem et regulam coniponeren- Les nouveaux avaient conçu [a
liturgislcs
lur, alque adeo nccesse visum est , qua;dara mciiie idée de ves cliangeinents. i Ils ont cru
n r)E l.A CONTUOVEnSE Sl'R L'UNITE. 13
Dc^s que le l)réviairc parut , il fut at- A que les rédacteurs du nouveau bré-
I ^ \)T^\ lîiiro
dei':Éris(>stat- '«"1"C ''•'"'S un écrit inlilulé : Itemar- viairc, en disliii^uant cette sainte de la
|;t(iué ciiasu- „,„,j j,„.
ig nouveait bréviaire de Paris. ]iécluTesse et de la sœur de Marthe,
diiii le di-fcii- Entre autres sujets d'accusation , on voulaient dune introduire d.ins l'ofnce
allégua les changements faits à l'oftîic divin une opinion que la Surbunne
de sainte Madeleine, et l'un conclut avait autrefois censurée. A l'écrit dont
Colonie»,
(')
Mensam vocas alicnigenam,
ei Coiisiamien., Quam intcr convivia legis et gratioR spernit pharisaîi fastus,
huiic.
Lepra vexai hscrelica.
(*) Colmien.
queui. Qualis sit, tu scis, tangil le quia peccatrix, quia veniœ operatrix.
Quidnam habcret œgra si non accepisset, si non medicus adessei.
Rex regum dives in omnes, nos salva, peccatorum teigens
Cuncla crimina, sancloruni spes et gloria. Amen.
Dans quelques autres églises comme à Autun, on se servait de la prose qui commence var les mots
m j,,,-^,g^^
Summe Deus, exaudi preces (').
.Eiliiciise, 1556,
fui. cxci. I devoir éviter tout ce qui elail manifestement « coup de choses d'une autre manière que
I apocryphe, tout ce qui est douteux. Notre « l'on ne pouvait le l'aire, lorsqu'on a travaillé
I siècle, fécond en savantes découvertes, ayant < aux éditions prccédeiiles du liréviaire de
(
I éclairci plusieurs faits qui olaienl auparavant Paris). I R(fponse aux remarques sur le nouveau
« ou cachés ou obscurs , on a dû beau-
traiter bicviuire, etc., p. 7.
19 PRECIS IIIS;ORIQUE 20
'uié, pour cela : Réponses aux remar- « el cela suivant le sentiment de saint
ques. Ce derniiT ,
publié sans nom « Giégoire. Eu quoi , sans déroger au
il'auleur, était de Claude Chastelaiu ,
a respect qui est dû à ce grand docUu.-,
p/iic iiitiicrsc'l-
Chasiclain répondit que l'esprit de à un nouvel office que Gliastelain se pj"[f j^uraui-
le il Miclmml,
art. Ch.isUUi n. prière étant tout à f.ift opposé à cc'.ui propos lit d'iîstroduire dans la liturgie r^ 'es savants
. „ ° à l'opinion île
de conlenlion, on avail cru devoir ôter de Pans. Il elail résolu d y dislingucriadisùnciion.
agi très-sagement en ne décidant rien aulres liturgistes qui entraient dans ses
sur une question dans laquelle les plus vues se donnèrent bien des mouve-
savants Pères de l'Eglise, saint Am- ments pour amener les savants de celle
br ise, saint Jérôme , saint Augusiin, époque à 1 ur opinion, et les engager
s'étaient contentés de douter c'est du : à favoriser la distinction dans leurs ou-
moms que prétend Cbastelain. Il
ce vrages. Gliastelain, que ses voyages en
conclut qu'on ne p-.uvail donc blâmer France, en Italie, en Allemagne, et sa
les rédacteurs d'avoir gardé celte sage va -te érudition dans les matières lilur-
(fî) Bisserlii- rcur contraire à l'Evangile (5), ajou- amis méines instances auprès Aienissfmeni.
firent les
lion podv hi dé-
tant que M, de Harlay, par le nouvel dcs savants de France, surtout de ceux ciomm noUmi-
fense dea deux
saillies iliiiiL'x, office de Paris, faisait assez connaître à de Paris avec qui ils étaient en rapport
j'Jj'""'^™''"^p'
p. ô.
son peuple que sainte Marie-Madeleine habituel; et c'est, peut être, ce qui 3 332.
élait différente de la femme péche- D porté ces derniers à insérer dans plu-
(C)/('!rf.,p.7 resse (6) , et rendait ainsi commune sieurs de leurs ouvrages des réflexions
une vérité dont la connaissance avait ou des notes favorables à la distinction.
été jusque-là le partage exclusif de Ainsi, dom Mabillon, dans son édition
quelques savants. « Je demeure d'ac- de saint Bernard, assure que la plupart
« cord, dit-il, que dans l'office de ce des anciens, avant saint Grégoire le
» jour on faisait mention à Paris, aussi Grand, dislinguaicnt Marie, sœur de
« bien qu'à Rome, de la femme péche- Lazare, d'avec la pécheresse et d'avec
(a) bans le catalogue imprimé de la Liblio- ges censurés à Rome et en France pour les
ihuque du roi, on attribue cependant les Re- erreurs nouvelles qu'il y a insérées , traduisit
}ionsei mix remarques à Le Tourneux. Nicolas en français le bréviaire romain, et c'est peui-
!,<- Tdurneiix, piJLiii- de Villiers-la-Farc , au èlrc ce qui a fait penser qu'il pouvait cire l'au-
diocèse doSoissoiis, auteur do plusieurs ouvra- teur (les liéiwnses aux remarques.
21 DE I.A CONTlîOVIRSE SI'H I. IIMTR. 2i
'""/;;/,':
•'^'«"'«-•'^'''i'^"''''"*' ('), «l il iijuulc
A liMitt's(5).(;eqiJii)i(mlrequpl'aulrcopi-
<!"«-'
i"^) OPunct
.aucii
mif fiK'. Il, «'''"' HiT'iiril a doulc s'il f.ill.iil dis- "i"" nViaii .ilors qu'un r.iffiiicineiil de
\Hi''''"i'^''je
ii'ii.iiiimnx' ''"b"'''' '''S diiix |ireniit'ies OU non. l.cs crilique |i;ir!i(iilici à quelques s.ivanls. '-'^•^' ('')
'"'•'""'''' ("I- derniers odiliiirs de sainl Ainbroiscfoiil Aussi te que (Jiaslolaiii avait sur- M.
la même reniai(|UL' au su>l d.- ce saint loul à coeur pour f.iire Irioiiiphcr l'o- le^^i^'TaV'js"
(2) S. i4m-doc(eur (2). Ceux de saint ("iréRoiro le piuion de la disliiiction el la rendre en ("""'"">«•<•'
Irns., 1(1111.1 ,
, , ,.. I .. , .
la disliiMi. ,!,
nil. \:isT, noi. drand afiirineni de leur côle que s.iinl quelque sorte popul.iire, celail, ainsi éuhlissriiin.ie
'''^-
(Jrégoirc a confondu trois femmes en que '«"l's venons de le dire J'élahlisse- j'^l^e j'^'^'[J,\g
(SIS Cr,'iior. une seule ('}), cl renvoient le Iccleur ment d'une fêle p.irlicuiièie de *'''f'« "J« "*-
s.iinle
t, col. itjiio ,
À la disferlalion de 'J' tlenionl qui coin- Marie de Bélhanii-, distinguée decelledc
i5ï. (c).
bal ce sentinienl. Ce critique avait, en sainte Madil.inc; cl comme l'un dis
effet, préleiulu montrer que la plupart continuateurs doUoll.indus, le P. Solliir,
de trouver quclc|u'un qui eût eonfonJu rendit enfin ; il confirma l'un et l'aulre,
'*' *'*'"'?"'''? Madeleine avecl'une desdeux autres (4). mais en avertissant néanniuins le lec-
t'imr servir a ^ '
(n) Verum pleriqne vclenim anle Giegoiiiini Il'-' JJeriiioi! pour le même jour, pag. 122. Et
nia^ntini , iino recenlinres nun pauci, gravi- D ecre mulier quw erul in liiitule peccalrix
lius saiic ai-ginnei>lis altcrani al) nltcia dlsliii- Allons, mes tVéïes, cl courons avec Madeleine
guinil alque eiiam a Maria Magdalcna. au divin Sauvuni' qui nous allcnd depuis tanl
d'années.
(fc) Ces éditeurs insinuent que saint Ambroisc
a douté df r»i{il^. Auibrosii iioblii in lo niiniiiic
m» Sermon pour le même jour, pag. t45.
Sluns rétro secus pedes ejus, lacrijmis cœpil ri-
|ierspicua iilliil deruiicnlis cxeiiipliuii nobiscie-
ijarepedes ejus. Mailcleiiie se jelanl aux pieds
iliiiius iniitaniluin.
de Jèsis connnença aies laver de ses lar-
(c) In Iota liac homilia (xxv^i Gregoiiiis rx
mes.
Iribus ruininls, scilieel Maria, ^ol•ore Laznri,
(f) Clandius Castcllanus, is ut crat unitatis
Maria Magilalcna, cl niuliere jieccatrice, unicani
inipiignalor acrninuis, sic nobis suadcrc non
conllavil.
deslilil, ut galllcani islam npiiiio eni ainplee-
(d) \" Sermon pour le jeudi de lu semaine ./c icreinur... ne (piis niireliirsi in meis adUsuar-
la passion, préihé à ta cour, pag. 102. Madelei- duin observalloiiibiis senteiitix i>ti | ropius
ne, le parlait inoi'.èle de toutes les àiiies iceoii- aeccdere visus suni. Sic laînen ut pnemaluie
rilices, se préseiUe à nous dans celle semaine ;
niliil itelinieiidum censueiiin, lutins eontrover-
el on ne peut la eonieniplcr anx pieds de Jésis six deeisinnem ad liunc loeuni reinilicns (de
sans penser en iiiènic temps à la pénilciice. Aclibus b. Marix Maj^daleiix).
23 PRECIS inSTOniQUE 24
chaiit (les hymnes, des proses, des ré- liques l'obligation d'en réciter l'offici',
(l) Bhfirn' piins, des antiennes (1). Mais ici, plus el eut soin de le faire précéder de ce
phte imiversfl-
le de
Mu-liautl, hardi sur le sujet de la distinction, qu'il court averlisseinent : ad libitum.
article Cliusl:--
ne l'avait été dans la rédaction du bré- Comme cependant plusieurs auteurs Xii.
vailler à la révision du bréviaire de son « les Pères , dit-il, étant trop parta-
diocèse, Chastelain, encore chargé celle « gés sur ce sujet pour former une tra-
fois de la rédaction, marqua pour sainte « dition légitime (C. « Cependant il as- ,.^<;')^„";\'^^;'^;
(3)Brevia- Marie de Béthanie (3) une fêle parti- sure qu'il n'y a point de Père grec, ni Maàeteine.
rimn ,, . . A eitisseiueiil
sicnse V.
Fari-
de culière, qui fut célébrée pour la
pre- même d
,
auteur un peu ancien, qui ne
Noa.llcs, 170U,
mière fois à Paris l'an 1698 (4). Ce cri- tienne pour la distinction, si Ton en ex-
jan. 19 (b).
tique la fixa au 19 de janvier, parce cepte Clément d'Alexandrie. Il ajoute
(i) Vies des
Suinls, par qu'il était persuadé qu'anciennement que les ères I latins sont partagés entre
bailtel, in-ful.,
l.ill,p.413. on la célébrait à pareil jour; el il se eux; ((u'enfin saint Grégoire le Grand
fondait sur l'annonce du Martyrologe est le premier des auteurs, dont on con-
de Raban, Mariœ et Murthœ, marquée serve les écrits, qui ail confondu la
au 19 de ce mois, qu'il prit pour une sœur de Marthe avec la pécheresse el
fête commune à sainte Marie el à sainte
^ avec Marie-Madeleiue (7). « Ce qui doit (j)n,id.mz-
« être d'un grand poids, dit Anquetin, 3p, 3^5, 327,
Marthe sa sœur. C'est ce qui a fait dire à
Baillel que M. de Noailles rétablit cette « c'est que plusieurs pieux et savants
(S)lMd. fête dans son diocèse Toutefois le « prélats, qui ont fait travailler, depuis
(5).
(a) Universo clero. Commodura lenipus nos (6) Marire Betlianitidis sororis Lazari et Mar-
naclos esse puiavinius... ut qiiae a pr*deces ll];ie, semi duplex, piirl. Iiiemul. p. 408, in l'esto
soribus noslris cmeniUila non fuerant emenila- sunetœ Mariœ soroiis Lazari semiduplex ad— —
renius.... nobis inipiiinis laboranduni essecen- libitum. —
Claudii Caslcliaiii polissiniura diiclu
suimus, ut (libri) ab iis quibus acitea aspersi el impulsa sancta; Mari;e Belbanidis oPTicium
erant n;evis piirgali, et ad ecrlcsiasIicK tradi- in diœcesi Pari&iensi recita tur xix jaiiuarii. Acta
tionis noruiani climaii laiidcni cdercntin-. sanclonim xxix julii, col. 5.
ÎB DE I.A rOMROVKRRR Rim I.'UMTF.. ÎC
« claror pour la dislndion. (/est te A mais, a»aiil l.i fin de C( lie nnnùi', on y
« qu'on trouvera diins les oflices des o|i|iosa trois leiirei qui seinhleni élrc
• Eglises de l'aiis, d'Orléans, de Vienne, l'ouvr gi' d'Anqticlin.L'aiileui s'y mon-
« de l'ordre de Cluny. On a même élé tre Iris-oflcnsé de te que le I'. Lami
« plus loin dans lufllce d'Orléans : car reproch.iit aux réda<'teurs des nou-
« après avoir hiissé la lélc de sainte Ma- veaux offices d'avo r f.iil ces cliangc-
deleine au 22 juillet, on met au 29 du ini-nts avant qu'on eût assez étudie le
i< même mois une fêle iiarliculiére de scntim.'nt des anciens sur l'unité. Les
• Marthe et de Marie, sa sœur. 1, 'ordre Iiartisaiis des nouveaux offices étaient
« de Cluny en a usé de même. On s.iit en elTct persuadés que l.i tradition leur
« avec quel soin et quelle modération ou était tout à fait favoralile ,
jus()ue-là
» a travaillé à la rélorniation de tous que Daillet, dans ses lies des tuinls,
» ces offiies. D'où l'on prut conclure ne craignii pas de donner ^éparén^ent
« que le cliangcnienl qui s'est fait sur une prétendue Vie de la [lécliere^se, une
l'office de sainte .Madeleine n'a pu de sainte Marie-Madeleine, et une troi-
« être produit que par des actes, des sième de sainte Marie de Déthanie,
K autorités et des raisons qui ont formé comme ayant élé trois personnes diffé-
« une démonstration dans l'esprit des rt nies. Il assure que la fêle de cette
« savants hommes qui ont élé employés dernière était célébrée autrefois le 19
(t)lf>i(l. p3g
517 « à Cfs révisions (1). » du mois de janvier, avec celle de sainte
Xltl.
Lp pèro Lan
A peine l'ouvrage d'Anquetin fut-il Marihe, sa sœur; et il loue les Eglises
aitaijue liiisii- rendu public, qu'on y opposa d'abord de Sens, d'Orléans, l'ordre de Cluny,
tutiun (le ta . ,, njn
. ,
Répextons
. .
et l'avaient résolue sans une assez Baille! , Tillemont et les autres ne XIV.
, , , . , . Trevet alla-
grande connaissance de l'antiquité ec- persuaderent pas cependant ceux de que la disii»-
clésiastique; que si le sentiment de la l'opinion opposée. En 1713 il parut *^''!!" !."^""""
tradition était douteux, comme l'assu- deux écrits en faveur de l'unité l'un, :
rait Anqcelin, dans ce àoute on aurait composé par le Masson, pfêlie, est di-
dû s'en len r à l'ancienne liturgie, puis- " rigé principalement contre Anquelin et
qu'on n'avait pu la rejeter ni par l'au- Baillet, el aussi contre la Disseï talion
lorilé de la tradition, trop obscure, attribuée à Mauconduit (4) ; l'autre ,
(i) Juttufîm.
comme on prétendait, ni par celle de publié par Trevet, curé de Gf^mme- '^^ %'h IZ'e
l'Evangile , sur laquelle les auteurs court, est le plus considérable qui ait "*' '''^'''
'"i''^:
.. son i:iiiié crée
étaient partagés entre eus ;
qu'enfin, si paru sur celte matière, el a pour titre : fiarie-Mnde-
saint Ambroise et saint Jérôme étaient Dissirtution pour maintenir l'toiilé de'^g"^p"li''IUJ'
incertains sur l'unité, ainsi qu'on vou- Marie-Madeleine, Marie, sœur de Mar- ra"" Ma.ison, 'i'
tion nvrc plus de (léveloppemciU qu'on A ce qui est plus ('lonrianT, uom Calmel,
ne l'availfailjusqu'alors.n louche aussi qui l'indique dans sa Dissertation sur
la qucsiion des nouveaix ofiices de les Maries semble ne l'avoir
trois ,
sainte Madeleine : « Je prclesie, dit-il connu que de nom. Ce dernier sup- >
« dans sa préface, que mon inlen;i'.!n pose, sur la foi d'Anquelin, qu'avant
« n'est point d'altaqner les nouveaux saint Grégoire le tirand on suivait la
« bréviaires de quelques-uns de nos- disiinitioii en Occident, et qu'elle avait
'( seigneurs les évéques,qui ont adopté élé supprimée par ce pape. « On doit XV.
j , , ,
Doiii r.almel
« la dislinciion. Je n'aurais jamais parlé « sans doute beaucoup de respect pour ,
« les avait proposes comtne une loi dé- « dit-il, cl on ne doit s'en départir qtie s'aiciiHiiient
« cisive pour la France. J'ose dire — « lorsqu'on a de tonnes raisons de ig "^f ""^"1' "*•
« qu'il outre les choses lorsqu'il assure « f.iirc. On trouve dans ses ofûces la foi
n der la qucsiion, au moins parmi les « on doit faire nne grande dislinciion
« Français, comme si toutes Is aulres « entre ce qui esi d'une telle antiquité,
« Eglises du royaume devaient consi- « qu'on n'en connaît ni le commence-
« dorer le senlimeil des trois dont il « ment ni les auteurs, et ce qui a été
« parle comme une décision infaillible « inlroduil d.uis des temps po lérieurs.
(I) Dhsrrta- « à laquelle f;!ut acquiescer » Les choses du premier genre sont
il (1). '(
'iiin...[iar'rre-
V';t, piig. 2i9, Pour jusîifier la fêle de sainte Marie de « sacrées et inviolables, et il n'est pas
lîélhanie, qu'on donnait comme le ré- n permis d'y donner la moindre at-
lablissemont d'un ancien usage , b s « teinte c'est là une partie du dépôt
:
apologistes des ofOccs nouveaux pré- « de la foi de l'Eglise; mais pour ce qui
tendaient que saint Grégoire l'avait « a élé introduit dans les temps posté-
supprimée, et qu'elle était par consé- ? rieurs, dès que l'Eglise s'aperçoit du
quent usitée avant lui. Trevet leur fait q « faux ou du douteux, elle le retranche
le défi de montrer un seul Martyrologe « et le supprime. Les Eglises de Paris,
antérieur à ce pape, où la fête du 19 « d'Orléans, de Vienne, l'ordre de Clu-
janvier se trouve indiquée. Il assure « ny, ont déjà réformé l'ancien office,
qu'.ivant cilui de Raban, au ix" siècle, « qui supposait que les trois Maries
il n'en est mention dans aucun
fait : « n'étaient qu'une seule femme, et ont
d'où 11 conclut que l'usage de ne point (( établi la distinction qui avait été ôtée
célébrer cette fête était plus ancien que « depuis si longtemps (3), » (3) Dhsem-
' s I
\ 1
^
.
L'ouvrage de Trevet ,
quoique le faire de nouveaux efforts depuis vingt ^' P- ^5''-
qui devait contribuer à aRcrmir encore n'avait point encore examiné la question
l'opinion de la dislinclion dans son dio- •'c l'unité, comme il avait fait de-
cèse. Ce fut la Mar- ^ P"'s («); il déclara de plus que la fête
publicat on d'un
tyrologe pour l'Eglise de Taris. On se- prétendu de sainte .Maiic de Bélhanie,
'ail servi jusqu'alors dans cette Eglise «"''gardée par les nouveaux liturgistes
de Saint-Germain des Prés. Sous M. de '«"'fée sur le texte même des Marty-
Noaillcs, on en retrancha tout ce qu'on rologes , avait été inconnue à toute
jugea élic faux, .ipocryphe, ou tout à ''•'«•'qu'lé ;
et s'étonna que l'ins'ilution
fait in(erlaiii;ctl'on y inséra, au lOjan- d'officesnouveaux, ou le déplareinenl
vier. la fête de sainte Marie de Béllia- ••" anciens dépendîi ainsi de l'opinion
ruini Pansiensc favet, ul e. plures enul.i. non marquer cependanl que dans ce dernier
quidemtres Mag.lalenassedfeiMinas 1res dislin- J),. rage le père Sollie? ôn'-
déclarai lexpresseruenl
guenles, nniliereni pccealriceni, Mariain soro- qu il ne prétendait pas décider encore la
rem Lazari, cl Mariam Slagdalene. nues-'
lion, et qu'il la discuterait à fond
à l'article de
(fc) Cxterum leges istas observatas esse vo-
sainte Madeleine, comme il a lait.
luinius in eoncinnando nostro liocce Marlyrolo- (rf) Sic pro vario hodiernoruni crilicoruin
gio iiovo primumut... eradereiilur falsa, apo-
:
arbiirio nmtatioiii subjaccnl o/ticia ccclesia-
eryplia, plane incert. Clcro l'arisiensi. siica.
aussi celle de sainte Marthe, que pour naturellement donner lieu à des con-
(") Universo elero Cimerac. diœcesi-i. In hac . divino oITicio verluntur, a recto tritoque Ecclesiae
senleinianim varielate, ils pniissuiiuin adhsesinius, noslrsB tramite non recederemus, inlaclumque po-
qui aiilii\Hum Cameraceiisis Eccl. si.e breviariiim sleiis sacrum illud deposilum, et quadani veluli
reiincn luiu esse censuerunt; peigratuni bonis canilie veiierandum traiismilieremus, quoi illiba-
omnibus fiiturum rati, si po praeserlim tt-mpnre, tum jhaiilecessoribus nostris accepiinus (Brei'ta-
quoom.iia ubiiue, innovindi studio, susdeque in riuHi Cameracense , llil).
53 l»i: LA COMBfIVr.KSt Si II I. IMIF.. 51
lauban, lU bien de> elToMs pour s'oppo- 1rs évilijucî crun lU se rapprocher par
ser au propres des nouveaux offii es. Il 1 1 (Icranliiiuilé, cl ramener le liréuuiro
public pour honorer usie ou plusieuri « écrivain (luifonl !a lislinclion, disait yj^,,^^ 00^^'
pro- « dans ic dirnicr sicc'c le P. U.-rlircr, ''"Ufet'Uoque
personnes dont l'exislei ce était
d'une ojiinion njeléc par bcaucnup do « dcnl sur l'.iu'orilc piesi{uc uiianiiitc
« honore trois Maries sur les conjcclu principalcincnl Tillviiioiil, Eslius, An-
« rcs liasardics de quoliiucs u odcrnis,
B (luetiii (3). On pculajoulcr que dans tes .^j ji^jj^y,
«disait-il; s"il n'y en a réi Uemcnl d^rui rs leinps la Disscnalion de dQmit-iEglis'w.l-
(l)Pii Blé '
n:ire rviii i' « qu'une (ce qui n'est pas impossiLle), Calmct a formé l'opinion générale en ,,. 4iy
în-i°, |i. Il
« on honore donc deux Otrcs de raison? l'ranco, cl n'a pas moins contrii)ué que
livripe
bu à Heriraiiii ^ ^^ conime il y a au moins une Marie, le bréviaire de M. de Noaillcs à l'iutio-
dôvcn diiiiia-« on ne risque point un vain culte en duclion de la fèlc jiouvcllc de sainte
re (le Mt'ii
I
i
suivant l'unité (I). » Marie de Kélh;:nie, quoique celle Dis-
laub n.
XVIII. Malgré ces réclamations cl d'autres sertation ne soil cependant pas exem-
Lo|>iiiiondo
semblables, les nouveaux offices se ré- ple d'incxnclitudcs, cl n.èmc d'asser-
et rpçue gé- pandirent de plus en | lus , cl con- tions téméraires, ou plutôt démoiities
Frauce. Iribucrent a accreoiler la distinctioo par les monuments de l'an^iquilc. On
parmi ceux qui, n'a} an: pas lo loisir ou n'en sera pas surpris, si l'on consid.'re
la facilité d'examiner la question par que doin Calmct , au lieu d'étudier la
CDx-niénii s, devaient former leur opi- _ question , s'csl cotileulé d",.bréger
nion sur celle d'aulrui. L'on demeura Anquctin , qui lui-même a négligé de
persuadé en Franc»', comme on l'est recourir aux sources, cl est tombé dans
encore généralen ent aujourd'hui, que une multitude d'erreurs, comme la suite
ce sentiment était fondé sur l'aneientie le montrera. Cependant de nos jours , ,
dom Calmct, pour connaître les vrais On a ^u dans cet ex( ose I histoire de /ienne, t. \\ il
seiUiaienls de la tradition sur celle con- la controverse sur l'unité depuis Le- !'• *"^-
troverse , déclarant même qu'il ser.iit fèvre d'Elaples jnsiju'à nos jours.
ll'm,
'oSTouI récemmciii encore, M. Tabnraud, faire penser que la question est en-
cVaiicttuis co- dès - capable d'examiner la question core indécise.
(iicibus. Main, ,
par Im-mcme,
. , ...
a ditneaiimoms,
. ,,
d après
,
M. Eniery, supérieur du séminaire
i^i'j, lom. I,
09 (n).
p. l'opinion vulgaire : « Les Pîres grecs de Sainl-Sulpice, faisait relte réflexion
« avaient distingué (rois femmes , les en publiant les deux petites disserta-
« Pères latins les ai aient confonihies : tions de Bossnct et de Fleury sur la
Au jugement,1de
. ,1 . ot'usciiles lie
cet homme
, , . ,
de Paris ; et Snn Emincncc le cardinal et si sage, et qui a donné en tant d'oc- ce, p. lx\ ij.
(le Donald , arc'ievéquc de Lyon , est casions des marques non équivoques
peut-élre le premier et le seul des pré- de son respect pour l'épiscojjat et de
lats français qui ait supprimé la fêle son dévouement à l'Eglise de France,
nouvelle de sainte Marie de Bélhanie , la question n'esl pas encore décidée,
introduite à Lyon par M. de Koclic- quoiqu'el'e semblât l'avoir été déjà par
(7,) i)Jissn/e b'^nne, i'un de ses prédécesseurs (3). notre nouvelle liturgie. Nous pourrions
i.v(jdunemeai> de son suffrag.;
^\g^\^ré
° tant d'ouvrages
° et tant d'of- donc nous autoriser ici
ill. de Itoclie- .
OBSERVATIONS PRELIMINAIRES
Sur les moyens compétents pour décider si sainte Marie-Madeleine est la même per-
sonne que Marie, sœur de Marthe, et la pécheresse dont parle saint Luc.
qu'il y ait eu trois personn(S ainsi alléguant ces motifs, ils n'ont pu, ni les
nommées , cette question appartient à uns ni lis autres, en déduire une con-
l'histoire évangélique ; et, comme toutes clusion qui réunît tous les suffrages ,
elle ne peut être résolue que par l'E- l'opinion et du goût particulier de
vangile même ou par la tradition. chacun. Il serait donc inutile de nous
Les partisans des deux opinions con- arrêter ici aux raisons tirées de l'E-
I.
L'Kvangi'e viennent, ou doivent convenir, que les vangile, pour essayer de terminer par
lie fournu .m-
(léiinm- motifs tirés de l'Evangile pour étaycr là celte controverse. C'est ce dont
(une
siralion en fa-
veur de la dis-
Uaclion. (a) Quaestio hxc de Mariarum cvangelicsrum super bac re dissertatione; cui jam qiiicquam
numéro quanta fuerii apud veieres Paires no- aildere, haud scio an abiileniis otio luturum
vos(jue cnticos, salis (focel Calnielus copiosa sit.
37 POUR DECIDKU LA QUESTION DE LUNITF. 58
conviennent les plus habiles parmi les A qu'en cffel on ne j eut prouver rigou-
défenscurs ilc la ilislinclioii. lu» effet, rcuseinenl par ri'vatigile mémo tjue la
s'ils allt^guciil les textes dis saints péclicrcssc soit diffiTciile de.Maileleini',
Kvangilcs, ils ne les donncnl pas pour ni (|ue Marie sonir de M.irlliu ne soit
une dcmonsiralion do leur sy^ti^mc. Ils point l.i péihcresse dont il c»l parlé
font obscrycr eux-mêmes qu'on peut dans l'Kvangilc de saint l.uc, ni cntiii
les apporter aussi pour l'opinion op- que Marie sccur de Marllie soit d stin-
posée, et que l'Evangile se prête à l'une gu6c de Marie-Madeleine.
et à l'autre. Dom Calmct, le dernier Mais si l'Ecriture, considérée en clle-
qui aitsouienu la dislinclion, s'exprime même, est insufOsanlo pour éclairclr Aucun A»
ainsi: « Le texte des saints Evangiles cette controverse; nous devons ajout r"?*
recherché
« pour nous fixer,
n'est pas assez clair que la Iradilion est un moyen sûr pour dans s«-s sour-
« Les défenseurs des deux opinions li- la terminer, cl c'est pour ce motif que p^eni de l;iira-
« tcnt pour eux rcsnrclivcnient les tnus les partisans de la distinction ont 1','^''."'/''°'^''^"'
B I uoile.
« unénics passages de l'Ecriture, et ils prétendu avoir pour leur opinion le
« en tirent des conséquences tout op- témoignage des saints Pères. On se
(t) PiMfrM- « i)osécs (1). » Bossuct avait fait déjà convaincra cependant, par la lecture
lioinurlesiiois]^ même aveu : a II ne s'ai;it
= pas de de cet ouvrage,
o que la preuve
r tirée
i
Maries , »»<>. .
>
pag. Giî), 62a. « prouver, dit-il (2), qu 11 est impossi- de la tradition n'a point élé suffisam-
(2) Nouveaux a ble que les trois soient la même (dans ment examinée jusqu'ici. La raison en
?Hftw"f"'eiiri/! • le* ^*'''"8''<^*)- «C'est-à-dire, pour est que tous les critiques, n'ayant lou-
p>g. 188. laisser parler ici l'abbé Fleury ,
qui ché la question de sainte Madeleine
développe la pensée de Bossuet : « S'il qu'en passant, se sont contentés de pui-
a est impossible que ce qui est dit dans scr les motifs de leur opinion dans les
« l'Evangile de la pécheresse, de Marie ouvrages de ceux qui avaient embrassé
« sœur de Marthe, et de la Madeleine, la distinction , sans prendre la peine de
« puisse convenir à une même per- recourir eux-mêmes aux sources.
« sonne. Nous ne nions pas que (cela) q Un auteur qui écrit beaucoup sur les
« ncsoitpossible,niquesaint Grégoire, matières de critique, et donne un grand
« et les autres qui les ont confondues, nombre de volumes au public, ne peut
« n'aient eu quelque raison de le en effet tout examiner par lui-même :
(5)r6id.,pag. *
faire (3). » la viehumaine ne sufOraii pas à ce
"
193. ' Les autres partisans de la distinction travail. Comment, par exemple, Bail-
ne peuvent pas faire difficulté de sous- let aurait -il trouvé assez de temps
crire à ce jugement, puisque des in- pour vérifier et approfondir tout ce
treprètes de l'Ecriture, qui comptent qu'il a écrit dans les trente-trois volu-
pourrienla tradition des saints doc-
mesin-lS.etlesonzevolumes in-4° qu'il
leurs et la liturgie de l'Eglise catholique,
a publiés, sans compter plus de trente
lels que Grotius, Vossius, prétendent volumes in-folio, et beaucoup d'autres
même que l'Evangile, auquel seul ils qu'il a laissés en manuscrit? El aussi
veulent qu'on s'en rapporte, enseigne dom Calmet, qui a composé hait vol. in-
expressément que Marie sœur de D folio, quarunle-scpt volumes in-4» et
Marthe est la pécheresse dont parle d'autres; et Tillemont encore, de qui
saint Luc; et ils s'étonnent que les dé- nous avons, outre d'autres ouvrages,
fenseurs de la distinction, en voulant vingt-deux énormes volumes in-i»?
distinguer ici deux femmes, se don- Un auteur si fécond doit s'en rapporter
ncnl la liberté de multiplier sans fon- souvent à d'autres qu'à lui, et il court
"^^'^^ évangéliques
Mais (4). risque de s'égarer, lorsque l'opinion
Wiflrm,'"''/''^'"^"''**
2(/!".Ti"'i'.'2i3
^^" ^^ "« "en laisser à désirer au lec- quji embrasse, quoique devenue par
{a). leur, nous montrons dans un appendice,
la suite commune parmi les savants, a
placé à la fin de cette première partie, pris naissance dans la chaleur des dé-
jà) Non Untum unam eamdemque fuisse mti- historite. Gemrdi Jonnnis Yessii Uannonia-
lieiem, sed ei facUim idem cur negeiur non
evmtqeticce, 1CS6, in-4",.n2-2.
video neque enira lemere multiplicandae sunt
:
3) i.\ -sn.'vDITlON SF.rL MOYKN COMi'ETENT 4 1
liais lilioiairi'?. CVsl co qui fsl arrivé A Irihuenl à un l'ère (îc TE^lisc une opi-
autres en l"-.
à l'ég.snl (le la (lisliiicliun. lion sur celle matière, les lui _ .
{/ iilradii lion
Celle opinion, comme on l'a vu, est prêtent une con- de nos crii
dilTérenlc, ou même
née en France lorsqu'on a commencé Iradicloire. Ainsi, pour citer quelques {'^""^[IJ^i';),'^;;}
(le l'anliquié. Alors la découverlc iK- Ihouc {!)), Launey ((•>, assurent que
plusieurs monumenls, aupnrr.vant in- s;iint Bernard admet l'unité ; d'autres,
connus , opéra dans Us esprits une tels qu'KsIius {<J), Ciiastclain [e], An-
sorte de réaci'on contre beaucoup d'o- qnetin ('/"), soulienu' ni au contraire que
bua l'origine à l'ignorance drs sièih's disiinclinn ; d'autres, enfin, comme Ma-
jiaîsés. El l'expérience a montré que billon (17), TiUemont (/(), Arnatild d'An-
dans celte première chaleur des es- B dilly (î), prétendent qu'il est resté dans
prils il y a eu quelque chose d'excès- le doute. Ces trois assertions ne peu-
sif qui a fait confondre le vrai avec le vent être vraies à la fois, et il sensble
faux; comme d.nns le? réactions polili- qu'il doit y en avoir deux de fausses,
ques, les passions et les animosités moins que saint Bernard n'ait ad'iiiis
personnelles ne permettent pas tou- ces divers sentinîcnis, ce qu'on ne doit
jours de discerner le juste d'avec Tin- pas sup oser sans de bonn.'S raisons;
juste, et jettent les bommes dans des ce que d'ailleurs aucun de ces critiques
escès dont ils sont eux-mêmes les pre- n'a entrepris de montrer. Tillomonl {j),
miers à rougir. 11 faut bien que la plu- Anquetin [k), dom Calniet (/) et d'au-
part de ces critiques, en affirmant que tres (m) ,
prétendent que saint Am-
la distinction avait été suivie par les broisc n'a rien défini, et en conséquence
sans le savoir, dansles oublis dont nous cette controverse; et d'un autre côté
parlons; puisque, tandis que les uns al- C Lefèvre,Cliclhnue(n),Bossuct (0), mct-
(d)
prime d'une manière si douteuse, qu'on a de la
Deiparie, dicit iii evangelio illius dici lud-
ri;i'
peine a démêler ce qu'il en pense.
lamficri liientioneniLazari, eo quod per illum
po'iiitenlia signiticelur qiio iiidicat Maiiam
: (/) Dissertation sur les trois Maries, p. C2G.
sororem ejiis non fuisse illam peecalriceni. Ceux qui ne voient pas assez clair dans celte
CuillelmiÉsiiiOration. tlieolog.,\QU, p. 440, T\ dispute suspendent leur jugement, et ne déci-
deiît nipour la pluralilé, ni pour l'unité on :
441.
peut inellre de ce nombre saint Ambroise.
Réponse aux remarques sur le nouveau
le)
bréviaire, p. 110. Saint Bernard distingue for- (m) S. Ambrosii Operum I. I observutio cri- ,
mellement Marie sœur de Lazare d'avec la pc- tica, col.1587. Ambrosii noslri, in re minime
clieresse. perspicua, nibil delinientis, excmplum nobis
sur sainte Madeleine, par creJiniuâ imiiaiidnm.
(/) Dissertation
Eitii Oration. theol.,xing.iO~. Liquel igitur
Anquetin, V- 558. Saint Bernard semble incli-
Patres ipsos de ea qua!stione dubitasse Ain-
ner à croire que ce sont deux femmes difléren-
:
brosiuni dico.
ics au moins nie-l-il que la sœur de Marthe
;
Mabiil. S. Bmiardi ahbutis t. I, in Ccn- qui pulavlt pkires esse Magdalcnas, et Marihse
{y)
sermon, xii , 11° C, eol. 1001, not. (/:).
soroiem non fuisse publicam peccairicem, ab
tic.
re dubius iucrct. Ecclcsia damnalus sil?
Sanclus Beniardus bac itc
part tics uiii'iL'iis l'i-rcs uni distingué cl ()ui toujours auront le même degré
filin- la pi'cliercsc, la sii-ur do Marthe, de ceilitudc et de >érilé historique.
et Madelt'ini*;i|iraiiibi ils uiit admis» (>°i«i.s Avant d'entrer eu iiialièro, il est bon IV.
«le
feiiimes dilïiMfiiliS ; ot Flriiry l'.ssure, d'établir, comme point de «'i'P'i' '.'l^cl- ^1,^1 ^^
d'autri^ \>avt, que le plus grand uoiiibrc ques règles de critique dont les défen-
dos l'èrcs ou a suppose deux. Ces as- seurs des deux o^'inious conviennent
sertions ne saura'cnl é'rc vraies en également. Cliclhloue, dans sa dcfcnse
même temps; car si les Pires ont ad- de la distinction, pour Lcfèvre d'Eta-
mis ile.ijr feii.mcs en tout, il suit (juc ples, en a posé quelques-unes que nous
Madeleine est la sœur de Marthe ou la rapporterons ici , et qui , étant fondées
pécheresse, ou hien que la sœur de sur la raison el le bon sens, ne pt-a-
Mariltc est l'une des deux autres. venl être suspectes à personne.
Ou voit, d'après cet exposé, que la
PREMIÈRE RÈtlLE.
question de la Iradilion n'a point en-
(Jue la pécheresse dont parle saint
core été dlseulée par les d«?fer.seurs de
Luc, que .Marie , sœur de Marthe , cl
la distinction, ni uiéuie par ceux de l'u-
Marie-.Maleleine, soient la même per-
iiilé. iresl lu remari'iUe que fait Ticvct
eu parlant de ceux-ci. Anqiictia
sonne ou que, sous ces trois noms
; ,
fait la
nKnt(lj.«Onverra,par la discussion
{l)DUs,-r,:,-^ ^^j^,,^^ j^^ ^,1^,^ rapprochés des temps
tion sur s(iii.!e que nous allons établir, que Ce crili-
où les événcmcnls ont eu lieu.
A.cr'l'issemenl. *!"'' " •* P''^ ^'"^ pius circonspect que
n'avoir pas pris la peine d'éludier la dont il est ici question discute tout
question dans ses sources. Ces auteurs exprès la matière dans quelque en-
auraient dû compulser les iiionumeuls droit de ses étrils, cet endroit a plus de
de l'anlitiuité ecclésiaslique, discuter à force et d'autorité (|uc n'en ont les
fond les passages des l'ères, ne donner autres passages du même auteur où
pour vrai que ce qui est vrai, et pour la mal ère ne serait iiueffleurée.
faux que ce qui est réellcii.enl faux :
yiillilKME KÈGLE.
exposer en un mot les sentiments des
docteurs sur celle controverse, cl faire D ^^ ouvr.-ges apocryphes ,
ou d'au
plutôt la (onction d'un historien qui
tours inconiiuj , n'ont aucune force
contre les étri.s des anciens, non plus
raconte, que celle d'un disserlaleurqui
dispute, et qui jressc son adversaire
que les coutumes introduites à l'ucca-
^ion de ces ou \ rages apocryphes.
pour 1',^ mener ù sa propre opin on.
C'est le dessein que nous nous pro- ciNUL'iÈUË k£:ule.
posons dans cet ouvrjge,el nous osons Dans les choses douteuses, l'Eglise
nous llattcr qu'il n'aura pas le sort des ne défend pas de rechercher la vérité
autres écrits publiés jusqu'ici
pour par la dispute; cl l'usage de l'Eglise
ou contre la distinction. Car, eu ex- (qui lient l'unilé dans la liturgii) ne
posant le scntinienl de ceux des Pères aucun dommage, lorsque ceux
reçoit
qui ont parlé sur cet objet . nous rap- qui disputent ainsi ne veulent pas l'a-
portons des faits »ou-;i"nés dans lis bilir, mas proîestcul el désirent vou-
45 LA TUADITION SEUL MOYEN COMPETENT TOUR LA QUESTION DE LUMTE. 4i
met, dans sa Disserlalion en faveur des l^eslion. On ne peut donc juger des
senlinients de la tradilion que parce
Irois Maries
qu'en ont dit ceux qui ont parlé de
celte matière.
On ne doit faire dire aux Pères que Pour mettre plus de clarté dans cette
ce quiis ont dit, el ou ne doit pas tirer comme
discussion, et ne pas confondre,
K-gèremonl des inducli.-ns de leur si- fonl plusieurs critiques, des points loul
à admettre les explications et les solu- EnQn, pour ne rien laisser à désirer
lions qu'on donne pour résoudre les louihant l'opinion des sainls docteurs
difGcullés qui se rencontrent dans l'Iiis- sur ces deux poinls, nous exposerons
toire de l'Evangile. On pardonne même sous forme ù'appendice les allégories
des hypothèses plausibles ;
parce que qu'ils ont cru remarquer dans les cir-
SECTION PREMIEIIE.
UNITE DE PERSONNE
DE MARIE DE BÉTHANIE
ET DE LA PÉCHERESSE
DONT PARLK SAINT LUC.
Comme les sainls docleurs, en expo- A lions, nous raeltrons d'abord ces divers
s;inl leur opinion sur la question pré- passages sous les yeux du lecteur afin ,
sente , font souvent allusion aux pa- de lui faciliter l'intelligencedes conclu-
rôles de 1 Evangile relatives aux onc- sions que les Pères en ont tirées.
3C. Un l'iiarisirii priait Jésus de manger cbez 1. Il y u\ait un lioiunc malade, nommé Lazare,
lui. Jésus cnira (laQS la maison du pliarisieu et so qui é:ait du bourj,' de Bèiliauie, où dtmeuraieia
mit il table. Marie cl Marllic sa sœur.
37. AuS'iilôt une femme de la ville, qui était de 2. Celle Marie élail celle qui répandit sur le Sei-
niauvaise vie, ayant appris qu'il était a lable chez gucvu' un parfum, et qui essuya ses picijs avec ses
le pbarisien, y apporta un vase d'alb&tre plein de cheveux ; cl Lazare, qui éluit malade, était son
parfum. frère.
.ï8. El se tenant derrière lui à ses pieds, elle •>
Chapilie xu.
il siiurait sans doute qui est celle qui le touche, que 3^ y^^^ ji^rie, elle prit une livre de parfum de
c'est une femme de mauvaise vie. ,,3, j ^^^f j^ gr;,|,j ,,rix ; elle le répandit sur les
40. Alors Jésus prenant la parole lui dit Simon, ^
:
^j^.j^ j^, j^^^j^ |^,^ ^.^^^^^^ ^^^^ ^^^ cheveux : et
J'ai quchpie chose à vous demander. 11 répondit :
j., mgisou fm toute rempli.- de l'odeur de ce parfum.
Maître, diles. ^ ^i^r^ \•^,„ dg g^g disciples. Judas Iscariote,
-tl. Un créancier avait deux débiteurs : l'un lui
..p,,,; ^,,5 ^^^.^^^ j^ ^^..^^^^^^ couiincnça ii dire :
C. CoiiniiaJcs.^sùiiiii k [léiliaiiio, dm, la maisuii 3. reiidaul que l'é^us élail k Uélbanie, clicz Si-
de Siîi.oii le Lépreux, mon le Lépreux, cl qu'il était à lablc, il vint une
7. Une fcninm vint à lui avec tiii vjse d'albilre, femme avec un vase d';dbàt''e, plein d'un parfum
stir la lêle do Jésus, ro:n|U le vase, el'c réprndil lo paifum s;r la '.été
lorsiiu'il éiail à table.
de Jésus.
8. Se.s disciples, voyant cela, eu furent clioipiés,
i. Il y en eul ((uel(jurs-uns qui en conçurent de
tt dTeui : l'ounpioi celte perle?
rindigiialion,et qui disaient en euv-mèmes: Aquoi
9. Caro» au ait pu vendre ce lafum l.ion cher, bon perdre ainsi ce parfum ?
et en donner Ta g^nl aux pauvres. S On pouvait le vendre (jIus Ce iroLs cents ite-
10. Mais Jésus sachant (oe quMs disaient! leur uie s,el le donner aux pauvres. Et ils murmuraient
ilii : Pouiquui fait' s-vous de la [leine à celle fem- contre elle.
me? Ce qu'elle vient de faire pour uiui est une G. M-is Jésus leur dit : Laiisez-la faire. Pour-
bonne œuvre. quoi lui failes-vous de la peine? Ce qu'elle vient de
'. 1 . Car vous avez toujours des pauvres avec vous
faire à mon égard est une boinie o u.re.
;
Les dol'i nsc;iis de la d!stinclioii, aus- quents ; el c'est ici, selon 'a leniarcj' e
si bien que ceux de i'uiiilé , se sont d'Anquetin, le lieu d'appliquer cette
Ilaliés d'avoir chacun pour eux les plus maxime de TcrtuUieu : Ce senlimenl
anciens Pères, persuadés que leur opi- est trai qui est Is p'us ancien dans l'K-
nion serait inatlaquable en aUanl pren- t;lisc.
dre sa source dans les premiers temps. (^ La distinclion que ces auteurs œet-
Du li.oin.s, d'iiprès celte persuasion el leul -Jonc entre les docteurs des pre-
i-.onro:niéininl à la seconde règle de miers siècles ceux des temps posté- el
trilique i\iie nous avons ciiipiusitée (le rieurs , itOwS détermine à diviser le
Cliciiloue, on dui , dans celle nialièio tomp.s des Pères en deux périodes. La
hisloiiiiue, donner plus d'aulorité .'inx première corn; reiulra te .Xijiii oiit pré-
Pères les plus rapiirochés des Icinps de.s cédé Origène; !a seconde ceux (]t:i sont
apôlres, qu'à ceux des ilges subsé- Venus depuis.
PREMIERE PERIODE.
SENTIMEIST DES DOCTEURS QUI OAT FiŒCÉOÉ OlilGENE.
ritiué fausse- d'Anlioche pour montrer que l opi- « trois : l'une nomu'.ée par saint Jean,
î.ont par nos ^^^y^^
,jg ij, distinction remonte aux « l'autre dont parle saint Luc, «l la
critiques a
'Théophile temps apostoliques. Ce saint docteur, « trois. ème dont les deux autres évan-
'
Anliocl.e. '
^.^^ ^.^,,^.^ ^.^ j,^,^,^,..,^ ^i^ç,^^ ^:,_j,^ g.^^. <( i»é!i3'cs font niMition (1). » {\)l)hifrin
prime ainsi dans sun Commentaire allé- Le même (émoignaî;c est rnrore '^^'^^\f,lil",^,n^'''\
gorique sur les Evangiles • « Ouoitiue dans la dissertation publiée à Paris inôlT, 518.
« les quatre évanTiclislcs parlent d'une 1685, pour justifier le nouvel ofGce de
» femme qui répand un parfum sur l le sainlc Madeleine ; et l'on y fait rcmar-
4;i ALI.LGIES A TOUT iOlU lJlSTl.\CtLU MAlilL IL LA ILc;ill.rki:i:SE. îiO
(!) Z)iVcp/n- quer, daiir's (lliclilouit (J) cl LiT.'vre A do saint Tlitmas sur saint Marc, cl
!j21w<-lv«-»I"«Jl'l'^'"Ll'ilL"(2),!.ixiôineévi<queil'Aii- sotis le nom de Tlii-opli lacle, son ?:-
»/? '3''-'/f"'i:oi-lie d.piiis saint Pierre, fui disciiilu rilablc auteur (6;. ...'."^^;
^'"'
/4 verso (u). ' '
* ' "w A(iiiiiii.i.
colaï, (-dilcur do
. ,
la Somme
r-
fmii.
...
. .
eiunieii .»"'-
(tin. il "naKC
,
••...
. 1 i i
l, f» Sîiiru-
.. '. nu'el scia ont (lueiqucfois allril;uees
nwiiei langage qu on lu' prèle dans .le pas^a- ' ^ ' .
,
Madcte'me il .,, ,. ' , . à d'aulrcs qu'a leurs auteurs venlauUs. ti
jtJnn* de /)<;- K" cile , on ne peul disro'ivenir que son ^ „ . . .
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ihaiiit „.:,• -,
autorité ne soil dI un Ires-grand poids
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^ ainsi on y cilail saint Lernard et
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....
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», ., ... , . bablc
""" ^ que
i" l'aitribulion du passage de Lugiiuin.iiwi,
-^- Nous possédons encore le 6ummen<ai;e 1. 1. irxbu
Théopbiiacte a Théophile d Anlioche ,, ,.•
r aîlé,jorig„e sur les quatre Evangiles
est venue de rabrévialioa Theopinlact.,
qu'ils atlriburnl(rf)àThéophile d'Antio-
II
1 -,• J r>-i 1- • I 1 auc nutlquc
u"'- n">^ 1 copiste peu alleiiUf aura
chc.Ilaeteimpniiicdansles diuxBiblio- i' i
.1 ,.
,>. 11 M • . prise pour colle de 37icon/ii/. .4»^., d ou
theques II
des l\res, celle de l'ans et celle
I
• ^1 ' '
J. r\ •
il aura
""•« lire Theoijhili Aiitiucheiii.
r
de Lyon. On ne trouve
,
néanmoins ni '»- /
dans l'une ni dans l'autre de ces 6di- Mais, ce qui n'est pas moins élon-
lions un seul mot du passage allégué, nant, l'aulcur de la Disserlalion en fa-
jl H est manifest' que ces auteurs l'ont veur du Bréviaire de Paris, après avoir
Ce passage çi(^ ]gs ^jj^ ^jjP \^ f^j jgj .mlrcs, et cité le texte du prétendu Théophile
esl ue rii'_o- ' '
plis l.icip.cuion qu'en dernier lieu en sont rappor- q comme sa setonde ;:ulorilé en faveur
ils s
c ""P
''^' lés, sans le savoir, à Lt fèvre d'Eta- de la distinction, allègue ensuite, pour
pies et à Clichloue, les premiers qui sa qualriéni", le même passage, qua-
l'oiit donné sous le nom de Théophile, ire pages plus loin , en l'altriliuant
Mais la vérité est que ce texte, au lieu celte fois à Tliéophilaclc; etcommo ces
d'èlrc de Théophile d'Anlioche, auteur deux Iradudions no [résentent pas une
du second siècle, est de Théopiii'acle , coiilcxture toujours idenlique, il n'a
qui vivait au onzième, et qu'il est ti:é pas remar<jué qu'il cilail deux fois le
texU:el!cmenl du l'*" chapitre du (>om- même auteur. Anquelin, ayant puisé
menlaire lie cet Jiuteur sur saint Marc, lui-même dans celle Disserlalion, n'a
Lefèvre ,
qui a cmprunlé de saint pas aperçu non plus la méprise, et a
Thomas ses autorités en faveur de la attribué à son tour ce témoignage à
distinction, aura lu apparemment dans Théophilacte, après l'avoir déjà cité
lions étaient en effet fort inexactes, lo laquelle ces écrivains allèguent le V'^^'
[iZ\u'k'>>ie'''''p.
nom de Ihéuphik pour celui de Théo- sage dont nous parlons ne permet "^is.
philacte; car le passage allégué estcité pas de douîcr qu'ils n'aient agi en ctla
le même, mot pour mot, dans \aChatne de bonne foi; cl les paroles qu'ajoute
(tt) Scd el anlc illos Tl'eopliil'JS .4niiocIienus nosl Pclrum, in conimenlariis suis in Evange-
duas seiiliens C6SP, iiiu) tics.qiiasinincunicam iiuin Marci. '' •'./:,
poiiiiiit... Iliec Tlieoidiilii.':, qui paulo posl (r/) Saint Jéioinc a doulé de raiillieiiliiiié |^?''*"'|,!|;/"^g"
aposloloruiii tempoia lloriiii... scxitis a Pelio de ce conimeiiiairc Lcg'i sub nomiiie «vs :
u,;,,' iv^ lari!
Aiitioihi'ii.^is epistopus. (Tlicoplidi Aiilincliuiiii in livaufiflium commtn- j,^ p. nî.
(6) Tics suiil iimlieics, ut roctevoliiil Théo- lurios, qui mihi cum sti]>erio>uvi tnlumiuim ....
/j,;,/,,,.
pliitus Aiiliocliia;epiicopus scxliis a Pclio, di- eleganiia el pinaxi non vidcntur congrucre (') ; iI^i^qJ^ rt^s hn-
scipuloruio lemporibus contcni:iir.is. cl les savants douleiit il'aillciirs si le coniiiieii- /^.„rj rrr /^j;(i.i-
{c) In l'i'aiii/Wicani /lisfoiifim, lGlï2, loni. 111, laire inipria:é daiiï la Itibliullièque des l'cres lii iicj île dfVii
pari. 2, iratl. vi, pag. 289. Idem iribuitur csi le inC'iiie que celui dont suii.i Jérè'.ne f;ul (Vi/'i r, t. 1,
Thcopliilo Antiochcia: ccclesix scxlo cpiàiopu irciiiioii ("). l'-
"^'J-
ei DOCÏEURS AMEUIEUKS A OKIGENE Si
An(|ui'liii en so.l une preuve s.ins ré- A » plusieurs points lrès-iu)porlanls (Je
«je vais désabuser ceux qui ont pris « nous avons appris plusieurs actions
« pour une dotlrine universelle ce qui « du Seigneur... comment il enseigna à
« n'est que l'usage et l'office de quel- ses disciples à ne pas prendre les
< qucs églises particulières... Dès que « premières places... de quelle ma-
c( le goût des bonnes lettres est revenu, « nière la femme pécheresse baisait
<! la vérilé est rentrée dans ses droits ;
« les pieds du Sauveur, et les oignait
« et dès qu'on a clé assez habile et as- « d'un parfcira, lorsqu'il était à table
« sez curieux pour consultrr an- les « chez le pharisien; et aussi tout ce
« cicns et les auteurs originaux, on a « que le Si igneur dit a Simon, a 1 oc- /icim'i lib. m
« dciouvcrt l'imposture et la nou- « casion de cette femme louchant les '^'""''" '"T''.'-
ses, cap. 1 ;, n*
« veaulé de mille traditions histori- « deux débiteurs (1), etc. » 3, p. 202 (n).
« ques qu'on croyait cire d'aussi an- De ce passage, Lcfèvre, ClUhloue, (^)Detribus
11 cicnne date que l'action dont elles et après ceux-ci les défenseurs de la tiduiena duce-
avait parle de la
1 I
femme pécheresse, cl (lefemio fol.
'''.''•~^"^''"'"-
fondement l'autorité de Théophile d'An- que, par conséquent, saint Irénée dis-
sur sumle
lioii
tiociie pour établir la distinction, et linguait entre celle femme et Marie de Madeleine, \:3r
ment nullt\ Passons à la seconde. Il paraît que ces auteurs n'ont pas iv.
la disimciioD. scnliinent , lire du m" livre contre « docteurs, sur In qui-stion présente, il
les hérésies , chapitre 14'. Ce saint «v ne faut leur faire d re que ce qu'ils
docteur y combat les marcionitcs, qui « ont dit, et ne pas tirer légèrement
refusaient de reconnaître saint Luc « des inductions de leur silence.» Mais
pour évangéliste, prétendant qu'il n'a- si des paroirs de saint Irénée on lire
vaitpu connaître les actions du Sau- cette induction : Donc il a pensé que
veur, n'ayant point été à sa suite, com- suint Luc parle seul des faits énumérés
me les apôties. 11 répond à ces héré- dans ce passage, on lui fait dire mani-
tiques, en montrant que saint Luc a festement ce qu'il n'a pas dit, et ce
donné des détails de l'histoire évangé- qu'assurément il n'aurait jamais pu
lique, que nous ne- connaissons que dire; car plusieurs des faits que saint
par lui seul, comme sont, entre au- Irénée énumèro ici sont expressément
tres, plusieurs circonstances du repas rapportés par les autres évangélistts,
chez Simon le Pharisien; et à cette D quoiqu'avecmoinsdedélails.Ainsisaiut
occasion il parle eu ces termes : « Si Matthieu, saint Luc et saint Jean par-
.< nifestcment l'Evangile, dont ce|)en- et saintMarc rapportent les paroles de * * ' c''''J!!''''"'~
0. sjtti c. OUI».
« dant il fait profession d'êtreledisciple. Noire-Seigneur au sujet des premières '. "• 10 s. —
''
« Car, par saint Luc, nous connaissons places yh). Quelle est donc l'induction y. 52.'
'*''
qu'on doit tiii-r des paroles de saint A \oulu distinj-ucr Marie d'avec la pé-
Iréiifc, pour ne lui faire dire que ce cheresse ,
puisque plusieurs anciens
qu'il a dit? que saint Luc a rapporté Pères (!istiin;uent le f.iil île saint Luc
des laits dont les autres évangc-lislcs ne de celui des autres évan^élistes, en les
circonstances de ces faits que nous fait décrit par saint Luc a eu lieu lors-
j;;norcrions sans SDn Fvangile. Or, le que Marie était ncore pécheresse et
( ;
fait de la pcclicrcsse qu'il rapiellc est celui que rapportent saint Jean, saint
de ce dernier genre. « Nous eonna's- Mattliieu et saint Marc, après iiu'elle
« sons par saint Luc, dit saint Irénée, eut été convertie. C'est ce qu'on verra
«Con)menl la femme [léeliercsse bai- exposé au long par saint Augustin, et
« sait les pieds du Sauveur, et 1rs oi- surtout par l'aban-Maur, dans sa lie
« gnait d'un parfum, lorsqu'il était à de sainîe M.ideleine que nous publions.
B
« table chez le Pharisien; et aussi tout Ainsi saint Irénée aurait pu distinguer
« ce que le Sauveur dit à Simon à l'oc- le fait de s.iint Luc de celui que rap-
« casion de celle femme iouchaiit Ie3 portent les autres évangélistes, sans
« deux débiteur^. » Ces circonstances, avoir, par là même, di.slingué Marie,
rière le Sauveur et à ses pieds. Sans On a peine à comijrcndre, apr^'s cela, Saiweionis To-
r. . . 1. 1 •. lelaitiiommijnt.
saint Luc ,
personne ne nous aurait comment dom Calmet, dans
1 . 1
1 endroit (a;.
appris qu'elle lava les pieds de Jésus même où il nous avertit de ne faire
avec ses larmes; sans aux Pères que ce qu'ils ont dit, peut
lui, nous igno- dire
rerions qu'elle les couvrit de ses bai- comme une chose indubila- affirmer,
sers; ciiGn nous n'aurions pas eu C bic, que dans ce passage saint Irénée
,
connaissance non plus de la parabole est formel contre l'iinilé [2): c'est que (i) Pjsserin-
des di ux débiteurs. C'est pourquoi dom Calmet n a pas pris la peine de ;/,„i,,,, [ag.
Ammonius dans son Harmonie des
,
lire ce passage dans sa source, non '''•>''-'^*
quatre Evangilis, dont nous rappor- plus qu'aucun des autres témoignages
tons un extrait au chapitre suivant, des Pères qu'il indique dans sa disser-
attribue-t-il toutes ces circonstances tation. Il a puisé et ses autorités et
au récit de saint Luc seul, quoiqu'il ses raisons dans Anquotin qui lui- ,
tienne néanmoins que saint Matthieu, même les a puisées, en grande partie,
saint Marc et saint Jean ont fait men- dans Clichtoue et dans Lelèvrc, deux
tion de la même pécheresse dans ce théologiens d'une assez mince critique.
qu'ils racontent de l'onelion du Sau- On doit donc conclure que le passage
veur. Par conséquent la conclusion cité de saint Irénée ne peut appuyer
qu'on a prétendu tirer des paroles de l'opinion de la d.stincliou.
saint Irénée n'a aucune force, et ne •D On apporte encore en faveur de ce
peut être apportée en preuve pour sentiment un passage des Constitutions
établir une distinction entre la péche- Apostoliques; mais comme il ne peut
resse et Marie de Béthanie. servir de rien à la question présente,
V. Mais quand ou supposerait que, sc- puisqu'il se rapporte à la dis inclion
On ne ppul
pas conclure ion ce docteur, saint Luc rapporte un entre Marie sœur de Marthe et Marie-
que saint Iré-
fait dont les trois autres évangélislcs Madeleine, nous l'examinerons dans
née nit admis
ladislintlioii. n'auraient pas fait mention, pourrait- la seconde section.
on conclure de là que saint Irénée eût
reisecl Marie. sc'iilc Cit Tiliis Flavius Clénii'ii', sur- « panle du Verbe (car elle était alors
îioiniiu- d'Alox.inilric ; auteur qui pour- « |;éc!iCie£Si ). F.lle fil hommage au Scir
rail à biin droit être consiil6ié codnr.e « gncur de ce qu'elle cflimail elle-tné-
un témoin fidè'.e di; la tradition apos- « me être trcs-jiré(ieux , de soii par-
lj!i(iuo II liOiis apprend lai-iiicme que, o l'um ; aussi se servit-elle de ses -chc-
lorsqu'il eut ouvert les jeux à la Iii- « \cui mêiiics, qui faisaii nt rorneinent
niière de l'iivangile, il songea à s'ins- « de son corps, pour essujcr le parfum
tniireà fond dans les saintes Ecritures , « qu'elle avait répandu : offrant en sa-
et (jue, pour ce dcs;cin, il parcourut la « crificc au Seiçrneur les larmes de son
Grèce, l'Italie, l'Assyrie cl la Palestine, « repentir. Voilà pouiciuoi ses péchés
afin (le converser avec les plus savants « lui furent remis (i). » (t) Clément.
( I ) Clpmenl. AUxaiid. Fe-
A le.iaiid. lib. i d'entre les chrétiens (!). Il ajoute que Il est manifeslc que Glémeiit d'A- ilw^oii. lib. Il,
Slrvmat. pug, cap. 8, tom,
274.
parmi ces grands bounues e.ui lui ap- lexandrie ne fait ici qu'une seule et 1,
p. 205 ((-).
prirent la vraie Ir.idi ion de la sainte niènie personne de Marie sœur deMar- II.
l'.léincnl
doctrine, il y en avait quatre qui l'a- tlie et de l.i pécher, sse dont parle saint
AlexaiiilriEiad-
vaienl eux- mêmes reçue imniéoiaie- Luc. Voulant en elTel justifier la con- iiieltail duNC
l'uuili^.
ment de saint Pierre, de saint Jacques ,
duite du Sauveur lorsqu'il permit à une
de saint Je, m cl de saini Paul, et quilui femme de répandre sur lui un parfum, il
trùnsmireiil à leur tour ccqu'ilsavaienl C répond que J'Ésus-Cnr.isT necrul pasdc-
appris de la bouche de ces saints apô- voir la rebuter, parce qu'alors tlie éluil
(2) îbiil., p très (2). Le lémoignage de Clément pécheresse. Mais si Clément d'Alexan-
Ï74, 275((!j.
d'Alexandrie sur le scas de l'Eiriturc drie eût supposé que Marie sa'ur de
doit donc être d'une grande autorité Marthe n'éla t pas cette même pcche-
dans la matière présente. C'est, au reste, ressc, < l qu'au ( onlr.ire elle était uiie
la conbéquence immédiate de la seconde femme d'honneur , il suivrait, d'après
règle de critiiiue posée par Ciicthouo. son raisonnement, que JÈsis aurait dû
Ciémcni d'Alexandrie parle de la la lebuler lorsqu'elle fit sur lui l'one-
péchi resse au 8'^ chapitre du se- (ion des pieds que rapporte saint Jean.
Ciiud .ivre de sonPédagogue, ouvrage Cependant, au lieu de la rebuter, il la
qu il composa vers
la fin du iv siècle, loua haulcmenlde celle action, et prit
et, comme on croit, dans le temps qu'il même sa défense, lorsque, d;;ns cette
faisait à Alexandrie des instructions rencontre, les disciples l'accu;.èrcnl de
îiux catédmmènes, apparemment vers D prodigalité. D.juc, d'après Clément d"A-
(3) Visloîrc l'an 19i (3). Voici ses paroles telles lexandric, Marie sœur de Marthe est la
des flii/.'Hi 5 Ci-
cléhirisliijucs, qu'on les lit dans l'édition de ses œuvres même que la pécheresse dont parle
par doiii Ce'û-
donnée à Oxford, et dans ccUede P,'ris. saint Luc.
lier, lom. II,
pag. 21s, « Nous ne regardons pas comme ut. le La raison qui a porté Clément d'A-
(«^ ili vcr;im qui lem bcilo'. iloclrinœ sniv.a- ctaiii cœnaiii iinilier ailidissei.imxil pcdesDo-
liaiil tradiliiineiii sUiliiii a PeLm cl Jacobn, cl niiiii, el cuiii deleelavil
Joanne et Panlo, santlis aposlolis, ila ul lilUis nuilicr qnidom
Sed ([u:e Vci'bi iiomliiin fuc-
aecipcrel a palir, aJ iids (piocjiie leivoiicniiit parllcoiis (eralcniiii aiUiiic pi'cealri.x),
,,^1
illa araajoribus dala el apublolica liciHisiluri q,,Qjapud se es:e pulchcrriiiiuiii exisliniabat,
semiiia. nempe unguciilo boaior.tvil Doiuiiuim ilaqiie :
(6^ Coroe.aruni cl iir,?;iicntoruin usus non en cliaei Oi-namcnlo eoipoiis, iicinpo capillis huis,
ni.liis iicccsf.arius : .-.tl iib'u'.iiies cuiin cl vulii- abslersil uiigucnlum ([uoJ reduiulabal, tiljaiis
hdx inor.e Ci.l. D;.iiuiio laeryiiias pœiutciitw!; prupterea ejiia
ptaics iiiipciluui, nia\iiiie tiiiii
bcij I' ^0.1 C!i:ii u.;;ue!il! ahil)aii.riu:! a.l san- i-ci-'-"'-' ''.'""'ss'i -""'
l.A ri:C.IIEIU;S^.r..
K
,^ yVI TIKNNKNT MAIUK. l'OLU
sœur d. \ amuonils.
loxaiitliii- ;i ro.Mi-.l.r M.irio,
« mont, ne reronnaî're
qu'une seule de celle de you cl dans la coUetlion
'.
,
assure même qu'il est le seul,parmi les c'est la plus ancienne que
nous ayons,
Pérès urecs et les auteurs un pi u an- Ammonius ny suppose qu'une onc-
ciens, qui iiit ainsi c?.ufondu la femme tion, qu'un seul repas qu'un
seul Si- ,
avait ressuscité, S.Jean su, 1 )(et comme i,, domoSimonis LcprosI, Mutili. xxvi. G,) (co-
preux, S. MaH/i. XîVi,. 12,5. JI/a>T. XIV, A vencruiit non proilcr Jeslm lantum, scd ul
3 ) ( on lui donna dans ce lieu un sou- Lazarum viderenl, qticm suscitavit a morliiis,
;
3,- S. Luc VII, 37;) (qui renfermait abibant ex Judscis, ci crediderunt in Jesum,
5. Jean 3;) (de nard et Martlia ministrabat, Lazarus vero cral unus
S. Luc 37
ex discunibenlibus cum eo, Joan. 2.
pur, S. Marc 3, S. Jean 3;) (et do
(Maria ergo, Joan. 5,) (liabens alabaslrum,
grand pris, S. Matth. 7, S. Marc 3 ,
Mare 3 pendant qu'il étail à table, Marc. 5,) (cffudit super caput ejus, il/a«/i. 7
;) ( ;
qu'cUeessuya avec ses cheveuv pedes ejus, et extersit capiilis suis, et domus
pieds,
implela ex odore unguenti. Dixit crgo unus ex
et toute la maison se trouva embau-
discipulis ejus Judas Scariolis, qui erat Iradi-
mée de l'odeur de ce parfum. L"un des
turus eum : Quare unguenlum hoc non veniit
disciples de Jésus Judas Iscariote qui , ,
treeeniis dciiariis, et datuni est egenis? Dixit
devait le livrer, d:t alors Pourquoi :
autem hoc, non quia de cgcnis pei tinebat ad
n'a-lon pas vendu ce parfum trois cenîs eum, scd quia fur cral, et loculos habens, ea
deniers, et n'en a-t-on donné le prix quœ mitlebanlur portabat, Joan. 5, 4, 5, 6.)
aux pauvres ? 11 dit cela , non qu'il se ( Eranl autem quidam indigne fereiites inira
des pauvres mais parce que semelipsos et dicenles : Utquid perditio hxc
souciât ,
égard est une bonne teuvre , S. Matth. dens aulem pharisœus qui vocaveral eum, ait
10, S. Marc 6 ; ) car vous aurez tou- intra se, dicens : Hic si esset propheta, sciret
jours des pauvres avec vous, S. Matth. uiique qu.TC et qualis essel mulier, qu:»; tangit
ture, S. Matth. 12.) (En vérité, je vot-s dixit ei : Recte judicasti. Et conversus ad mu-
partout où cet Evangile sera lierem , dixit Simon vides banc mulierem?
: ,
le dis :
(Orlepbarisicn qui avait invité Jésus, vit osculari pedes meos. Oleo caput meuni non
voyant ces choses, se mit à dire en lui- unxisli : kec autem ungucnto unxit pedes
Cl Ql l TIKNNKNT M.Mlll': l'Olll LA Pr.r.MERF.SSf:. Cî
nu'inc si (cliii-i:i ^tnil prupliùli- , il A »>'•>« l'ioplcr <|iru(l tli<'(t lilii, romillcnlur ci
iiimUiiiii. C.iii aillent
saurait fort I ii'ii i c qu'osl C(';(i' femme pecc:il;i niiilia, (|iii:i ililt'xil
il. Un créancier avait deux débUeurs : vadc iii pacc, Luc. vu, 59 cl sf</.). ( El liis di-
l'un lui devait cinq cents deniers , l'au- clis abiil asceiulfiisJeroholymaiii, Luc. xix.'iS.)
(Eraiil aiiu-iii gi-rililos (|uii\aiii px qui
tre cinquante; comme ils n'avaient pas
lii-.
celui à qui il remit la plus forte somme. \'ous avez bien jugé, repril-i'. El se
tournant vers la femme, il dit : Simon, viijcz-vous cette femme? Je suis enlié
dans votre maison, sans «lue vous m'ayez (iflVit de l'eau pour laver mes pieds;
et celle-ci les a aiT( ses avec ses larmes , et les a essuyés avec ses cheveux. Vous
ne m'avez point donné le baiser des amis : et celle-ci, depuis qu'tlle est en-
trée, n'a cesïé de baiser mes pieds. Vouk n'avez point répandu d'huile sur m:i
léte et celle-ci a répandu un parfum sur mes pieds. C'est pourquoi je vous le
:
dis beaucoup de péchés lui seront remi--, parce qu'elle a beaucoup aimé. Celui
:
à qui on fait une moindre rémission, aime moins. Il dit ensuite à cflle femme :
vos péchés vous sont remis Alors ceux qui mangeaient avec lui commencèrent
à dire en eux-mêmes : Qui est donc celui-ci, qui s'arroge le pouvoir de remet-
tre les péchés? Jésus dit à la femme :
'N'otre vous a sauvée, allez en paix,
foi
Tenus pour adorer Dieu le jour de la fête de Pâques; ceux-ci donc sapprochè-
renldePiiilippe.elc, S. /can xii, 20.)
Cet extrait de l'Harmonie d'Ammo- B comme l'un de ces trailéi faits exprès,
nius n'a pas besoin d'explication: On y oii les Pères sont si corrects et si
niéme onction , faite par Marie, sœur de fier ce que dit Eusèbe de Césarée ,
que
Lazare, la même que la pécheresse cetle Harmonie avait coûté à Amrao-
dont parle saint Luc. C'esl un point nius beaucoup de peine et de travail,
qu'on ne peut contester. 2° Il est bonde remarquer encore
IV. II sufGra de remàiquer ici: 1° que que l'antiquité a faite des écrits
l'estime
iiqliiré' pour dom Caliiiet ne pourrait confondre cel d'Ammonius. Eusèbe lémoigne que de
l'Hurinonie
ouvrage avec les sermons des Pères, son temps ils étaient entre les main*
d'Aminooins.
où, comme il le prétend, ces saints doc- *-' de tous ceux qui aimaient les beaux
leurs s'expriment sur la matière pré- ouvrages; et saint Jirôine, très-capable
sente d'une manière peu correcte et peu de ju^rer du mériie des auteurs, et fort
(I) DissMi-
tiiihiuricôiruis exacte (I).Car l'Harmonie d'Ammonius entendu lui-même dans la scii nce des
"""'
ayant pour objet d'accorder ensemble Ecritures, une grande
eu fait aussi
les diverses narrations des évangélistes, esiime (2). On n'aurait aucun motif (2) eufe'jii
Cœsur. Hisl.
et par conséquent celles où ils parlent pour refuser à l'Harmonie d'Ammonius lib. VI, cap. 19
des onctions, on doit la considérer, au les éloges que les anciens donnent à ses
jugement de dom Calmct lui-même érrits en général; au contraire on doit
(a) Testanlur id etiamnum liicubrationes S. Hieronym. in Catal., cap. Lv. Mulla in-
viri illtus ob ea qux reliquit ingcnii monu- gcnii sui el prxclara monuiiicnia . . . com-
menla celeberrimi. posuit.
03 nOCTEUilS ANTEniEL'US A CUiGENF.. fil
cvan,cli(iues qu'il a composas t-l q'ie dont Clicllioue, Anqueun et quelques gUs,..
(I) S. Hii;-sai„( jérôiiu- airadiiils en lalin M). Il autres, ont osé taxer le S3slcme de
roinim. lom. I
,,,, .
pjg. Uie (") faut d^nc conclure que 1 Hnrmoni.' l'unité d'ciulion, Cit pleine de léinérité,
d'Ammonius a clé reçue en OriL'iit, et pour ne rien dire davanlage. Celle qua-
qu'elle a été regardée co'.nine une règle, liCcalion si outrée pourrait, à Lien plus
même par les plus haliiles. Le zèle des juslc titre, é.re elle-même le sujet d'une
premiers chrétiens à lire i'iirrilure censure tiiéologique, puisqu'elle accuse
Sitinle, surtout les Evangiles, tie per- d'erreur une opinion reçue dès les pre-
met pas de dealer que celle Concorde miers siècles, suivie par le plus grand
n'ait été fort répandue, nois-scu'emer.t norabre et par les principaux des l'ères
parmi les inierprèlrs, mais encore pnr-
grecs, el par plusieurs latins, tjuj'iurs
mi les Los prcniicis " autorisée parmi les catholiques, et que
simples ndîlcs.
chrétiens, qui lisaient assidûment les d'ailleurs l'Eglise elle-même semble
saints livres, aimaient à voir tous les avoir consacrée dans sa liturgie. Car,
faits de l'histoire c\ar,gf}iq;ic disposés sans parler d'une ancienne hymne de
de la une narration suivie,
sorte dans sainte Madeleine, ni de plusieurs Fies
ïhéocioret rapporte eniîTet que la Con- dj cette sainîe qu'on lisait dans Tofûce
corde de Taticn avait beaucoup de cours divin , riiymne des matines, djns le
non-seulement parmi les secîaleiirs de bréviaire romain acluel, joint au récit
cet hérétique mais nicme parmi les (ie saint Luc celui de saint Jean, le seul
catholiques, qui n'en apercevaienl pas parmi les évangélistes qui parla du
le venin, c'csl-à dire la suppression des nard répandu par Marie sur les piids du
passages où il est parlé de la généalo- Sauveur.
gie deJésls-Ckrist selon la chair. Il Maria, cislis osculis
ajoute qu'elle était devenue sicomnu.ne, Lambit Dei vesïigia ;
qui n'était point tion, tels que les critiques sacrés (6), criUcorum sn-
de r.'gle à lîusèbe, el
Tatien ne subsiste plus depuis long- pense même qu'il est plus probable Harmonie
(5) Ibid.
13'J.
'''icmps (3), lanilis que l'autre, toujours D ^'i'^"'!"" autre; et les raisons qu'ill.b.^^'cap
'''
Xt.X.p. 7
(a) Canones quoque quos Euscbius Ciesa- quam palcrelur, semel dunlaxal fuisse iiiun-
riensis episcnpiis, Alexainlrinum seciuus Am- cuim alqne id facium esse a muliere, ui aiiint
:
monem eumdeni, idemque factum. lieu, et les joignent à d'autres faits auxquels
les premiers servent d'éclaircissement , ou
(c) Noslra hxc est opinio , Jescm, anle-
PEcnr.m.ssF.. '6
B5 QUI TIENNENT MARIE pov'R i.A
Beau oiind'in
; nio il'Ammoniiis inonlro assez que le sœur de Lazare (2 . Origène répète une (i) Mtmmrrt
ler()ri''trs siii- iiitliiiiiei,
VSKMll l'uiiiU sonlinicnl qui fiil uiio soûle porsonne icconde fois la même diose en em- j,,,,, II.
clicï les Grecs Itrau-
de Mario sa ur de Martiie et de la pé- p'oyant les mèincs expressions : «
fherrssc, devait <;lre commun p.irnii « coup (d'in(crprè;es) pensent que les
lis (irecs. Cfsl en effet ce qu'Origi^^uc « évangélistes ne parlent que d'une
Origrii.
nous apprend djins son cominrniaire « femme (3> »
seule .Jjl
sur saint Mallliieu. Il dit au sujet des Cet aveu est certainement d'un gr.nd (/,).'
onclions, que beaucoup (d'interprètes) poids dans la controverse présente, cl
crojMi'nl que la même femme avait ré- une preuve irrécusable de l'opinion de»
avec lesquels ils ont quelque liaison. Appli- I! Quoi molit peut (lune imns obliger, ajoute
quant ensuite ce principe ;ui fait do ronction , (iiotius, à supposer Uiveises onctions? Scrail-
il suppose que saint Maltliieu et saint
Mare le ,;( que saint iMattliieu et saint Marc loiil incii-
placent deux jours avant l'àque, parce qu'il lion de la tèle.et que saint Luc et saint Jean
avait donné litu au crime de Judas, qu'ils ra- ne parlent que ries picils? Mais rien n'empêche
content alii's; il suppose cneme que saint Luc, le croire que d'abord Ma; ie oijînit les pieds,
en le plaçant au chapitre vu, et après avoir et ensuite la léie. Serail-ce parce que saint Luc
rapporté que ceux qui reoimaisseiil leurs l'appelle une l'eiume pécliere-se, et qu'ailleurs
péchés sont plus propres à recevoir les bien- il loue piété de Marie sœur de Lazare '/Mais
la
faits de Dieu, veut ontirnier cette vcrilé par
i il faut dislingner les temps: Elle avait d'abord
l'exemple célèbre de Marie la pécheresse; il vécu d'une manière dissolue, et c'est ce qui
suppose enlin que saint Jean met le fait de pécheresse. Eusuile, elle re-
la fait qualilier
cette onction à sa place i\aturelle, c'est-à-dire para par une piété sincère les désordres de sa
six jours avant la pâque des Juifs. C'est aussi première vie. Aussi ne devons-nous pas être
ce que fait Ammonius dans sa Concorde, com- urpris que Jésus soit entré dans la maison de
me on a pu le remarquer. Marie, dont la parfaite conversion était alors
Grotius allègue cet autre principe qu'on connue de tout le monde. Seulement saint Luc
:
ne doit pas multiplier léinérairemenl les faits n'a pas garde l'ordredes temps il a placé l'onc- :
évangéliques, lorsqu'il n'y a aucune raison tion avant le repas chez Maitlie, quoi(iu'elle
solide de faire cette multiplication en les dis- , ait eu lieu après ce repas,
tinguant. On ne voit pas, dit-il, pourquoi on ^ Zacharie de Chrysople, dans son commen-
distiiiguerait ici plusieurs onctions d'abord taire sur l'Harn.onie d'Animonius, fait remar-
:
pourquoi on distinguerai! le récit de saint quer en ellét que Marie était déjà convertie,
^latlhieu de celui de saint Marc tout le monde ; quand elle fil l'oiiction; et que si néanmoins
en demeure d'accord. Mais ces deux évangé- Notre-Seigneur parla de la rémission de ses
listes s'accordent trop bien avec saint Luc et péchés devnnl Simon, c'élait pour répondre
saint Jean pour qu'on doive les distinguer de à la pen-ée secièteile ce pharisien, ipii regar-
ceux-ci : avec saint Lue, en ce que le repas a dail Marie comme étant toujours péehere-se,
lieu chez les trois dans la maison de Simon,
Pibio- '
el que cette femme se rend au fesiin, portant que les larmes de Marie dans celle onction iMni.XIX.ili'l.
un vase d'albâtre rempli de parfums; avec eurent probablement pour motif la mort pro-
sainl Jean, puisque chez les trois le repas a chaîne de Jésus-Chuist, qu'elle lui avait en
lieu à Bétbanie, le parfum est d'un grand prix, tendu prédire, el que pour cela le Sauveur re-
Marie est reprise de celte action par les disci • cul ces larmes comme un témoignage, non de
pies, ils allèguent pour prétexle que le prix de pénitence, mais d'amour, en disant qu'elle :
les rapporter à divers temps occasion il ne s'.gissait ipie de faire son éloge,
Saint Luc el saint Jean ajoule-l-il, s'accor-
,
au lieu que dans l'autre où il devait rappeler
dent encore entre eux chez l'un et l'autre,
: sa première vie, sa vie pécheresse, il a cru
celle femme oint les pieds du Sauveur, et les devoir le supprimer, pour le même iiioiif tpie
essuyé avec ses cheveux circonstances qui, sailli Marc el saint Luc taisent le nom de saint
sont trop parallèles entre elles pour croire, M.itiliieii loisqu'iU parlent de sa vocation de
sans raison évidente, qu'elles sont arrivées l'état de publicain à celui d'à; ôtre (*). (') Crolitii
plusieurs fois. Enfin saint Jean dé.^igne Marie, nd MMlianm,
sœur de Lazare, par ce trait pailicnlier (a) Muiti exislimant de nna ealcnique mii- C1|l. \xn,l. Il,
:
« C'est celle qui a oint les pieds du Seigneur lieie quatuor evangelislas expo^iiisse quia |i. it3 eiuq. ,
autre femme qui aurait oint les pieds du Sau- runt. Joaniies aulem pro ahibastro posuit li-
veur et les aurait essuyés avec ses cheveux bram ungucnti. ,
saint Jean qui a écrit le dernier nous cûl-il De his qux apud quatuor exponuntur
(6)
donné pour marque dislinctive de Marie une evangelistas causa niulierum (vel unius uiulie-
action qui l'eût coofimdue avec l'autre doirt
ris, sicut exislimant iiiulti...)
aurait déjà parlé saint Luc'/
M0Mi:jIE\TS INÉntTS. 1.
67 nOCTKlJilS ANTKKIKIJKS A OUlCKNf: CR
prcniicrs (cm.is. Il ('quivaiit nu léinoi- A des écrits (|ul alciil parlé (les onclions,
gnngc (l'une niiiltitudc de comnietila- coiniiic, CliniiMit d'Alexandrie et Am-
lours aiil6rieiiis à Origènc lui-iii(5n]p, nionina sont les premiers parmi les doc-
ou contemporains de ce docteur; an teurs de ri''glise grecque.
moins est-il l'expression fidèle de heau-
TIIITI'I.I.IEN.
r(ni|i d'inlerprèici (ini parlent par la
l'unité ; car après ce que tant d'écrivains ', qu'à permeilre le contact de son
modernes assurent, que celle o[iinion fut « corps ci une femme pécheresse qui
presque inconnue des Grecs, et que les « lui lavait les piels de ses larmes, les
Latins ne l'adopîèrent que depuis saint « essuyait avec ses cheveux, et présa-
Grégoire pape, nous regardions la ques- « geait sa sépulture par le parfum
tion de l'unité comme jugée sansnp[)el. « qu'elle y répandai!, coir.mc aussi
Aussi avions-nous pres(iue terminé no- « lorsqu'il adiessa la parole à la Sama-
tre ouvrage sur l'aposîolat de sainle ritaine qui montrera q 'il n'est
Madeleine, sans avoir eu même la per.- « aisé à personne d'e\pliquer celte
sée de faire sur l'unilé de nouvelles re- « conduite du Sauveur? (1) » (i) Termli.
cherches : ce que nous aurions jugé On voit par ce passage
que Terlul-l?f f'!''''^'-
'"''
fivc tout à fait superflu. Mais étant lien ne laisait ([u une même personne
tombés, comme par hasard, sur ces pa- de Marie tueur de Marthe et de la pé-
roles dOrigcne, nous en avons été sin- c ch^ressc doiit parle saint Luc. Ceux
guiièrcment frappés. Voyant qu'il par- qui tiennent pour la dislinciion n'en
lait ici des inlerprèles grecs, les mêmes disconviennent pas, et rangent Terlu!-
que nos criliqui s supposent au con- lien parmi ceux qui leur sont contrai-
traire avoir élc si unanimes à distin- res. Tillemont avoue que dans ces pa-
avoir pris le cliange sur le fait des Cahnet est plus exprès « TertuUien, ^'-_ :
Grecs et aux Laiins une opinion difïé- « est parlé dans saint Luc, avec Marie *''','^'^''''"''' l*-
rentc de leur opinion véritable. C'est ce « sœur de Lazare, qui prévient par son
qui nous a engagés à examiner par <( onction rembaumemenl du corps
nous-mêmes la qîieslion, et non s n'avons « de Jésus-Christ (4). » Ces auteurs se (4) Dhan-ia-
pas lardé de nous convaincre que l'opi- fondentavee raison sur ceque Terlullien '^^
p ,)"«/i"s, pag!
nion de l'unité était en effet commune atlribue ici à la femme pécheresse elle-''*!
chez les Grecs , comme le rapporte Ori- niêiiie l'onction dont parlent saint
gène, cl qu'elle l'a été aussi chez les La- Marc, saint Matthieu et saint Jean. Car
lins avant saint Grégoire le Grand, aussi ces trois évangélisles , comme on a pi;
bien que depuis ce saint docteur. le voir, fout dire au Sauveur qae cette
Aux interprètes indiqués par Origène, femme, en répaïuianl sur lui des par-
nous joindrons Terlullien, le premier fums, a prévenu sa sépuliure; et sainl
des Pères latins dont nous possédions Jean dii de plus que cette Icmme est
L'auU'ur des lettres au père Lami sur (|uc l'dpiniuii du l'uuilé ataitélc ad'
le sujet femme pécheresse ne nie
lie It mise dès les premiers tiinps. (*n ne peut
pas qu'il ne soil pour uiiilé; il prétend 1 supposer en elTel que Clément d'Alexan-
seuleenent <ine son tém ijjiiagc n'a au- drie it Aiiimonius, si rappruclics des
cune forte, parce qu'il est certain, dt- temps apostoliques , (|uc ceux ''cnl
il, que laclion rnpporlcc par saint Luc paile ()ri^éne,queTertu'lien, si iK-i laré
est différenle de celle que rajipnitenl pour la (rai!i!ioii des anciens, surîuul
(l)f.rt/r*j les trois autres cvancélislcs (1). M.iis dans une matière élran;;ôrc aux réju- i
Lmm, Roiien, Cela cst Certain dans les préjugea de ges Ai sa secte, eussent embrassé de
IG'J'J, pag. GO, nia- concert une
j.g( auteur, qui, n'ayant éludic la o; inion qu'ils auraient sue
tière que daiis les ima-
modernes, s'est élre nouvelle et i)p])i)sce à l'ancii-nne
giné qu'il n'y avait d'autre concorde tradition. Mais si déjà au second siècle
que celle ((ui est généraleuicut reçue l'opinion de l'unité était réputée an-
aujourd'hui. Au reste, si cet anonyme cienne, on doit conclure <|u'clle r.ii:on-
est Anquelin, cojna.e du l'in le coujec- tail jus(i'j'aiix premiers temps; car il
Icrtullien de celte
, ,,
même de plusieurs dogmes de la foi (|ui ont
réponse qu'il avait déjà donnée contre reçu des dévcioiipemeuts dans la suite,
ainsi tous ceux qui sont contraires à que, qui par (onséquent a été connu
son opinion, il eût pu condamner en- clairement dès le temps de la pré iita-
Gorc bien d'au rcs d'ctcurs grecs et la- p lion de l'I'lv.ingilc. Les apôtres cl les
tins qui, ne conn lissant que la Co: disciples savaient fort bien si la sa'ur
corde d'Ammunius, ou les canons c\ an- de Lazare élail la mérne que la p ché-
géliques d'Kusèbe , n'admirent eux- risse les premier s chrétien ^ de Palestine
;
point une difficul é non ji'us qu'Ammo- ils onl inleri)rélé l'Evangile par la Ira-
,,, , ("^ ^" "® *°'' P^* pourquoi Casaubon alta- de Béilianic et de
„,,-rn la pécliercsse avec Mar'e
''"''^»''0"'"S, el le traiio d'une loanière otTen- Maiieleinc.Maisce n'est pas la conclusion qu'on
tmiimieiercû
^^"^c, parce que ce savant homme a allégué en tire; on dit simplement que Terlullien a fait
iiiiionis. Exir-
ci'. XIV ad >4M- '"^s paroles de Terlullien en «cposanl les ino- une seule personne de la péelieresse el du la
Buionii, 'ifs de l'unité ('). Il s'est peul-éire imaginé
>.r.i. que sœur de Lazare; et Casaulion ne peut muiitrer
ml", i>
210. Baronius voulait en conclur', l'unité de Marie le contraire dans les parok'S Je Terlullier.
Tl OrvU.ENE DISTING UF, SANS .MOTIF 72
gilequi n'osl vt nu (iu'ensui!e;el comme avec saint Angiis'in ailmirenl deux onc-
tous los plus aiirii ns écriv.iins rcclo- tions et deux rcp ;s,si d'autres enfin ima-
sias(i(|ucs grecs et latins s'accordent à ginèrent un autre sjslèmeque nous ex-
adnicllre l'itnilé de Mai ic avec la pc- poserons dans la suite, tous ces inler-
si d'un côté les plus anciens docteurs des premiers temps, el qu'ils le regar-
concilient les récits des évangélistes, en daient comme indubitable. Si la tra-
supposant un seul repas et une seule dition leur eût appris au contraire que
onction, comme fait Ammoiûusdans sa Marie sœur de Marthe était i!ifféren(c
qu'ils ont dû être fondes sur la Iradi- vers systèmes ils ne se sont pas départis
tion aposlolique, c'est-à-dire, que lors- de l'unité de la pécheresse avec Marie,
qu'on essaya de concilier les récits des cl n'ont blessé en rien l'opinion reçue.
évangclisics par des harmonies et des Au moins demeurc-l-il certain que
concordes, on n'y supposa rien qui fût tous les docleurs grecs et latins an-
contraire à la tradition touchant les térieurs à Origènc, qui ont parlé de
faits évangéliques clairement connus; f;
l'onction faite par la pécheresse, ont
1 1 c'est ce qui est arrivé par rapport à cru que celte femme était la même que
l'unité de Marie avec la péchcressedans Marie de Béthanie ; el c'était en effet le
ti'sexplicationsque les anciens onlima- seul point que nous avions à établir
ginées louchant les récits des onc.ions. pour ccile [première période.
SECONDE PERIODE.
Opinion des Pères de l'Eglise depuis Origène.
(a) Priiiius .lucior qui pktics scilieeihcs vit Disseriation par Trcvet, p. 181. Origène est
iiiuiUior inlcr se distinclas Icniin.Ts (pire ,!t;siim s.ms conlreilil le premier qui a soutenu la dis-
liiixeriiil, poiial, fnil alicpianilo Orifcir.s. liiu'tion, p. 193.
73 ENilU': MAIIIL I.T L.V l'KC.IItiULSSE. 7t
taicut |) s cun(ruii'(.'scii(i'ecux, riiii des A Ciirist d'un parfum; et selon saint ALit-
cvanyélisles ayanl quelqudos iiisén- ttiieu et saiiit Marc, au lieu de oindre le
duiis sa iiarralioii des ciicuiislaiices Sauveur, elle répandit parfum sur lui.
le
qu'un autre avait passées sous tilcr.cj (^ellc liiiueur isl appelée simplement
dans la sienne, comnic on le remarque par Luc un parfum; les autres
s.iint
eut pareillement à jusiilier les évan- saint Luc elle oij,'iiil les pieds du Sau-
,
gélisles du reproilic de contradielioii veur, au lieu qie selon !< s deux autres
que mais au leu de
(A'Ise leur laisail ; le parfum fut répandu sur sa léte. Les
eontilier leur-s récKs, comuic fnni les apôtres ne murmurect pas dans le fait
autres Pères, il prit le parti de multi- rapporté par saint Luc; dans celui que
plier les l'ails évangcliques, en ynut rapi urtenl les trois autres ils murmu-
apparemment que par le moyen il ré- rent. Le fait de !>ainl Luc se passe dans
pondrait viclorieusemcnl aux détrac- R la maison de Simon le Pharisien; saint
teurs des livres saints. Ainsi, par rap .'•'althicu el saint Marc rapportent que
jiort à la question présente, s'éloignant ce fut chez Simon le Lépreux.
de l'enseignement de ses mailres, Am- Origènc lUslingue pareillement le fait
nio:iins cl Clément d'Alexandrie, qui de saint Jean de celui qui esl rapporté
dans les récits des quatre é\angélistcs par saint Matthieu et par saint Marc.
n'avaient reionnu qu'une seule et même Ceux-ci r.icontent qu'il eut lieu à IJé-
oniliou faite par la même femme, il Ihanic dans la maison de Simon le Lé-
supposa trois difi'ércnts récits et mémo jjreux et saint Jean dil que c'était à
,
QuiB auteni secuiuluui Lucani peccatrix re- P. 893. Ralionabiliter ergo Lucas cuni de
fcriur, non fuil ausa ad capul C'.uiu>ti venire, peccalrice muliere loqnereiur, introdnxii cam
sed lacryniis |ifiles cjus lavii, quasi vix eiiain flenlem abundantius, ul eliam Jesu pcdcs la-
ipsispedilnm ejus digna, pr:e Iristilia pœniten- varet , et non inl'uiulenlem qnideni ungueu-
tiaui in salute slabileni <);.eranle. El quie se- tum, sed lanluin ungeniem non caput sed pe-
I uiiduni Lucam esl ploral el niultuin lacryn\al des. nia auleni qnx non accusabaïur peccatri.x,
ni pides Jf.su lacrymis lavcl : qux auteni se-
(j
non unxit, seil elliulil, el non super pedes, sed
( uiiJnin Joanncui est Maria, neque pcrcalri.\, super capul. De Maria La/,ari soroie (seriptiini
Moque lacrvnians introilucilur. Ego conscnlio esl)quoniain oiniiisduumi replcta est ex odore
alt;'rani Inisse de (pia scrlpsil Lucas, aliain unguenli ipiod non esl scriptum de ea qiu-
:
aul(!in de qiia seripsil Joanncs ipioitiani dil- : dicebalur esse pccealrix. Fatlus esl ergo Jésus
ferl »b aiils inulicnbus, n(in sulum in iis in donio Simoiiis quideni el alicujus obedieii-
qu:c scripla sinil de nn^uenlo («/«ftasfnim ), lis, lauien leprosi, el adlinc ojius liabenli>
se.l (pioniain diligebal Jésus Maiiani el Mar- mundalionis ab Jesu. tson auteni meuioratum
ihani. Torlia dillereiilia isl quoniani .Malll^eus esl apud Lucam de Simone, quoniam et lepro-
quidcni el Marcus in donio Sinionis lepro.-.i hoc siis erat. Et considéra quant comle apud Uns
r.uluni l'uissc c\po:iunl Joannes auleni... in
: (|ui peccatrici'in non retuleriinl unguentuni eju-,
Bclli.uiia ulti eial Lazarus, sed Maria Marllia... quasi pretiosum laudalur; aiiud Lucani anleiii
<\ilbnc auleni secuiiduMi Joainiuni anie sex dies qui exposuit pecctitrkein, ungueiUuin siniplici-
Pascli-.e venit in Belbaniam, (piaudo et feceruil ler nominalur nec preliosnm, née iiardi pisli-
eicœnaui Maria elMaillia. llie auleni quaiulo (;e, ut ex odore ejus implcrelur donins.
recuuilienle oo in douu) Siuionis leprosi, ae- l'ag. 89L Vide el quod ail Doiiiim o/na :
cessil ail eniu mulier, posl biduuui Pasclia eial o; eialu esl in me, quia non di.\it de peccalrice
ruluiuiii (Si lie tidms lunlierilius scripseruni ) ungenle pedes ipsius (|uia bininni opus l'ecil
:
(iuuuiiJilo in jeibi lia iiniui iiiulieris semel a in mo. Adhuc auUui boc considéra, quoniam.
75 ORIGENE DISTINGUE SANS MOTIF ENTKE M.VI'.IK LT LA l'ECi.EllliSSE. 75
Après cet exposé, Origène raisonne A sur le Cantique des cantiques, il n'en
de la sorlc Il n'est pas possible que les
: riconnaît plus que deux. « Je sais, dil-
évangélisites se soient coi'.trcilils m « i
, que
Luc parle d'une péchc-
saint
pailaiit de la niêrne fenin:e, [)iiis(iiu', « resse, que saint Matthieu, saint
cl
destinés à porter le salut aux nations, « MarcetsaintJean parlentd'une femme
ils étaient consommés dans un même « qui n'était point pécheresse. Elle
espr dans une parfaite 'cnlilé de
l et i « vint donc, non pas c(lle qui était pé-
pensées. Mais il est certain par toutes « cbereîse , mais celle qui était saint--,
ces contrariétés que présentent leurs « laquelle sniiit Jea:i a aussi nommée
récils, et par d'autres encore que vous « dans sa narration Ue plus, ou- (2) Or'qe'i. (2). »
pourrez remarquer, on les compar;int blianl ce qu'il a dit ici, il en suppose '""'"''''- '*^-
entre eux, ou qua les évangélistes se deux, d'une autre manière, en ioi- !'' Origen.
' '
nonnl. in ••
l
sont contredits, et par conséquent que gnant la narration de saint Luc avec Cam. camic.
quelqu'un d'eux a menti : ou (si une celle de faint Jean, el celle de saint c. r/rf/wfra
pareille supposition est impie) qu'ils ''.Matthieu avec le récit de saint ^!arc "
: [:
t'ar
^"Vla ""iffni
n'or.t pas tous parlé de la mdnic fcmîi.e, «Considérez avec attention, » dit cet me qui oi^iuii,
mais bien de trois femmes différentes, interprète dans sa première homélie ',";',|Pp^rl'ev(le
ou nîérae de quatre (1). Tels sont les siir le Cantique des cantiques, « consi- '^'^''e de Bé-
in )laah. coin- ,. ,, ,, j Uianie, comriiC ,
" dercz quelle est celle des deux qui ver- on doi le oon-
.
rencesqii il re-
plusieurs onctions. « car la pécheresse le répandit sur les niargue entre
Il faut convenir que ces moiifs ne « p'eds.etcciledonton ne dit pasqu'elle tes d'ans'son"
(rouviTont grâce au jiigemcnt d'aucun pécheresse commenijire
" ait été ' le versa sur la
sur saial Mai-
interprète, et que si de pareils raison- « téti'(3).i)Enûn,dar.s son commentaire l'iieir. On en,
'"
nements n'étaient consignés dans les sur saint Matthieu, semble qu'Origène yl'riuf^: il
persuaderait difficilement qu'il eût pu Son savant éditeur, Huet, évéque d'A-i?,^''"'';'-.'^?i^-
en être l'auteur. _ vr.'inches, qui a remarqué ces change- Dans sou com
U . . . nient:iire sur
III. Au reste, il ne p; raît pas en avoir ments, ajoute avec raison que senti- sainiJeau.Ori- le
Varialionsd'O- ^ène ensei-
rigf'ne t'u
fait lui-mémo grand cas; et il faut m> ni de cet interprète sur la question
^ '
giie encore
chant ladisliii- conclure de ses autres ouvrages, ou présente paraît être incertain et avoir l'unité, i. IV,
cliau. ^''^'
qu'il abandonnes, ou qu'il
les a varié; et les Béncdiciins, dans leur édi-
s'est con Dans l'endroit cité de
redit. lion, font, d'après Hu l, la même remar-
son commentaire sur saint Matthieu, il que aussi cite-ton Origène pour et con-
;
admet trois femmes dans ses homélies : tre la distinction (5). Ce que nous avons (o)ibid.,iici(j
pag.51G(«).
de muliere seciinduiii I ucani non e.'^t diclum : caput Jesu preliosuni ungucnlum, sicut Mat-
Amen dico vobis : ubiciimque p œdicalum fue- ihaius el Marcus exposuerunt, ipsa et niyrrha
ritEvangcliimi hoc in toto iniindo, dicetnr el unxii pedes ipsius sicul Lucas el Joanneséxpo-
quod feàt liccc in mcmor'ium ejiis, de niuliere suerunlï non est auteni possibile.
aulcm secHiuluni Mallliaiuiii el Marcuin hoc (d) Merelri.x non amplius scorlans, sed ad
scripluin est. pedes Jesu accidens, et eos lacrymis pœnileu-
(a) Non est aulom possibile, ul de eadtm lia; rigaus, et sanct;c vit;e unguenio; uni fra-
j)
muliere exponenles evangelisl i-, cum essenl i;ranlia inungens, propler quain Siiiioni le-
ronsuinniali in eodeni intellcctn, el iii eodem pruso cum cxprobralioue ca dixil qu;e scripla
Spirilu, el in eadem senlenlia, qui fucrunl sunt.
minislraturi salulem Ecclesiariini, coiiliaria (e) Se.l redeamus ad Grigencni
illius pro- :
contraria dicunt evaiigelista; ut quidam eoruui quem tiactanius loco (supra verso) niulierem
nieiitiaiilur aut si hoc iinpiuni est credere,
:
eam not.il, de qua agilur Luc. vu, ut ex eo iii-
neeesse cl dicere non de eadein muliere oni- lt•Itigerec^t, quod scortalriceui appellal, quod-
ncs coiifcripsisse cvangelislas, sed aut de iri- qu« Jiisu pedes lacrymis et unguenli~ ligan-
Jau? aiil de quatuor. tcm i: ducil : cum aulcm Siinouem ciijus in
(fc) In Canticum duos ipse agnoscil, iiliam domo luee tonligerunl, q!|!(p.ie a Luca phari-
scinctnm, aliam scorlalricem : stio quippo Lii- sœui dicitin', teprosum iMincuj'el , ita ut a
atn de peccatrico; .Malilixeni vrro rt Joan- MallliTo tt Mario diiius cm, uiiuni il tuuidera
neni tt Marcimi non de peccatricc di.iisse. Siii.onein es-e, cl i;l ii;ulli= argunicnlis vinci
Veiiil ergo non pcccairix illa, sud sancta, ci;- potcsl, uiiani co:iscqui'n;>-r e:!::idcnique iLi-
jiis nonien (pioque Joaiuies inseruii.
riaia videiur credidisse.
(f) Puias quo'd hacc mulicr qu;e elTuilit suppr
77 LMElU'nETES CULtS QUI ONT SDIVI LOI'IMON D-HKIGENE. 78
Uil jus-iu ici txplique, ce nous semble, A * thiz lous les évangélistes, mais cela
la c.iu-;c de ces varialioi;s : l'uiiilc i n'est pas ainsi. A mon avis, elle esl
d'ontli»n élail alors, «omine on l'a vu, « la même chez (rois d'i iilrccux. Clie/
l'opinion commune dis (Irecs et des « sainl Je.in elle esl dilTércnlo : c'esl
dû suivie d'abord lui-même celle oiii- en elTcl bien peu suivie clicz les <iriMs,',„i '"*
nioii que nous Irouvocs en eiïol dans c'est que les cunlcmporains de sainl
ses écrils; mais s'en iHanl écarlé dans Jean Clirysoslome, lois qu'Apuilinaire,
la suile pour répondre à (]else, il a l'Iiéodore de .Mopsiiesle, et niôme ses
supposé linlôl deux oiulions, el lanlol devanciers, sainl liplirem cl autres, le-
trois, s;ins avoir rien de (i\c ni de cer- naiciil pour l'unit'!', comme on le verra
penduil sa vie et après sa mori, d'une dilTcre c. pendant de la plupart des cri-
t;raiide réiébi ité, malgré ses écarts. 11 tiques modernes qui soutiennent la
est naturel que parmi les Grecs, où ses dislinciion ; car il suppose que la
génc, et a toujours eu des défenseurs <( souillures do son âme; car elle était
chez les Grecs. Nous exposi roiis les a accablée par le poids de sa coii-
lémoigna;;es des uns el des autres. « science (2;. » (2) ib ,1. (fc|
IV, Le plus ancien, après Origène, qui sœur de Lazare; l'autre pécheresse,
^'' *"'*' *^*^^'*^ opinion chez les Grecs dont parlent saint Luc, sainl Matlhien
M»«^ôim'ie''ou-
«elle l'opinion est saint Jean Clirysoslome ; du moins, et sainl Marc, il suppose ensuite que
° si l'on en ju;^;e par les écrils qui ces trois derniers évaiigélistes ont parlé
nous restent aujourd'hui , on ne de plusieurs^ pécheresses (3). Les mo- 0)S. Ciiif-
,<05<om.
voit pas que jusque vers le cinciuième tifs sur lesquels il fonde la dislinc- \"|'[j"'|,ui„ji.rji,
siècle, el avant ce saint docteur, pcr- lion de Marie avec les autres, sonl !'• 3i>«(c)-
:
« dit-il, semble cire la même personne sostome, s'élaiit fail gloire desui\re
(a) ILcc millier uria eadciii(|ue videlur ossc {c) Primo diseas oporlol non liane (Maiiairi
:i|iuil uinnes evaiigelislus; seJ vere non esl : Lazari) esse increlricem de (pia Malllij'Uj el
vcruiii apud Iros evaiigelislas uiia , nieo judi- Liieas; sed aliaiii honeslani luuliciciii. III»!
cio, eademqiie est; a|iuit Joaiiiii'iii non ilciii ; naiiique mulieres craiil pcccatis oiiusue, li:ec
sed alia quxdain nûrabilis uiulier soiur La- \fio lioiicsta CtsUldidsa.
zari.
{d) Nam Cliristuiii cxripero euisvil. Narrai
(6) Quoniain vidit curalniu SiiiioacMi a Je>u aulem cvaiigclisla sorores qu(M|ue ipsiiiii aiiia-
velienieiiter speravil aniinx qu(n|ue suai sol- visse... admoduai
Cuhisro hobaiil, ipsiqiie
des Catile posse ab co delcrgi... constieiitiie faiiiiliares erant... quod igitur ha.'c illa iiuu
(luadcie iiicuiebatur. Ibid. esset, palum esu
73 I.MERP[\Eïi;s GRECS 80
les sriirnicr.ls de ce s;ili;-î (ioclrur, son A saint Je.m Chrysoslome, semble, dans
opiiiimi sur la diiîtHi lion a élé suivie une homélie sur la résurrection (2) em- (2) Mhl.det
ytir plusieurs de Icirs interpiclcs, sur- brasser
....
opinion
,
de son pi
...
edecesseur, dom
""' ecc/. de
I
Ce.Uter,
(oul (iiiiis les Kglises d'Aiitioclio e de en donnant à la sœur de Marthe, dans ^'^L^'"'
'' *''^'
Victor d'An- , ,. , , , . .
jioclip (H S. que quelquc::-uiis disenl cire ^ iclor André de Crète, (|ue Marie ail pu être
l'roci» suiveni
j|>,^„(JQ(,|,ç raiiporle le seiilinieiit de appelée de la sorte, après avoir élé
Cbiy^osioiiie. saint Jean Chrysoslomo par les pro|irc8 déjà renouvelée el convertie par la
p iroles de ce ^ailll d)cleur, puis celui grâce du Rédempteur, ce qu'ont pré-
(I )C(()'io /il?- d'Ori gène (1); ce qui semblerait mon-» tendu aussi plusieurs autres anciens
C(f Paint»: , > '
, , -
Lugd.lom. iv
"•'''
'U' '' ""
P^s trouve de plus an-
i
interprètes.
(">• ciens interprètes en faveur de la dis- On cite pour la distinclion l'auteur
fnclioii. Il pense (jue le fait rapporlé des cinquante- homélies allribiiées mal
par saint Miitlhici:, saint Marc et saint à propos ù saint Macaire d'Egypte (i), (4) Hi.s/. de
Jean, esl même, mai-; que celui que
le et qui sont l'ouvrage d'un semi-péla- f^"l v*îf''pag!
décrit sair)l Luc esl diffcrenl et il ; gien, qui écrivait au V sièi le [d). Mais lia. '716.
conclut qu'il isl plus naturel d'admet- ilnous semble qu'on allègue à tort cet
tre deux femmes, l'une dont parlent les auteur, el que de ses paroles on pour-
troii premiers, qui est la sœur de La- rait conclure avec plus de raison que
zare, l'autre dont parle saint Luc, et Marie sœur de Marthe était réellement
qui esl la pécheresse {b). une pécheresse, quoiqu'il iadistinguât
Saint Procle, an hevéquc de Constan- de celle dont parle saint Luc [e).
in doiiio Pliaiisiei iiigre sa, ledes illius iatry- < auteur, si ceux qui ap, rochaieul de la per-
niis al)liiit, et unguenio perfiidil. « sonne du Seigneur, et lui demeuraient unis
(t) D'après cet auteur, le fait dont parlenl I corporellemenl, recevaient quebiue vertu :
sailli Mallliieu, saint Marc , est le inéme, pan e < piiis(|u'à 1.1 simple parole des a| ôlres le
qu'il s'est passé ilans \<i buury de Bélliaiiie, et « Saint-Esprit descendit sur les premiers fidè-
celui que décrit saint Luc esl différent, parce I les'? Combien
plus lorsque le .Sauveur adies-
qn'il a eu lieu dans une v Ile el non dans nn 1 parole à Marie, à Zacbée, à la é -he-
sait la i
llibiolh ''<""'!;(')
(jrolius tait cependanl reiiianpicr 1 qui lui essuyait les pieds avec fes
ii'sse
(M
P iruiv viiior. que ces dciix expressions snnl synonymes ('); « ihivcnx, à la Samaritaine, au larron, s"é-
Anlioclie>i,'l:d. et il fallait bien que les anciens en jugiassenl |] ;
1 cliappait-il de lui une vertu , cl le Saint-
liuj;. iWi (). ainsi, puisqu'ils ont supposé, comme ou l'a vu « Esprit remplissait-il leurs àiiies C)! (')S. .tfarn»
(') Gro:ws l'Iiannonie d Aminnnius, que le fait s'éiait
P^''
Il est évident qu'ici cet auteur dilinguc la lii opcra, Pa-
<^-((/7((?(iî», cap. pissé à Bétlianie, Victor donne pour autre (léclicresse d'avec Marie sœiirde Laz.arc; mais ri^iis, Hi2î,
VI', t. 11, p. niolililo la (lislinclion, la qualificalloii de pé- il n'est pas suppose (pie 1}'J"\'^; '-
également clair qu'il !'•
î^ii (")• clnrcssa nllrihnée lar saint Luc ii la feniuie Marie n'a point élé pécheresse. A eu juger par "5C").
qui fait l'onclion, et que saint iciii ne iloiine les exemples qu'il <i!e, on serait en droit de
point à Marie sa^iir de Marthe. conclure le coiiti'.iiie, puisqu'il apporte des
(c) Sinuti Procli in Ciiristi res::r)ccl:u)icm esemplos de personnes iioloircinenl dilfa-
on:!. \. Juda, cuui easia illa ac leligiosa niécs : Z.ichcc, la pécheresse, la Sainaiilaine,
C) 111.' de qua Lucas aeil all.i uni n no prat, soii- el odliœrpn'.es c<irp"r:dilpr a cipicbani viiluleai,
i
i
liii oniiii : El ecce tmilier (jûic err.l in avildlr p f*7i- OMiii, apobtniiî \eibuiii lo'pioiililui'i.rei idcril su: er
tr.j, lia-c il:iinie el piMCMlrix cral, cl civ:la:o m cieduiilcs Spiritus saiiclua? i.uaiiio niaj,'is cuiii
\ivfli.il; iiliera aiilein iieime pcc'atiix ap'.cllalur, Doiiiiiius lo (Ueretur \crlMim cnni Maria, Zaccliao,
iifiiiie in civilate versaladcscribiiur, sed m brll.a- sid pcccatrjce, qnaî soUilis oapillis abslergel at pc-
luic vico. dcs IJoiiiini, aiil cuni Sainaritaiia aul lalrone, einil-
(*) [acivltalf peccal'iy, id e^l in d/jo, nam so- irljauir vinii«, Gi cuai coriim anima pecinixlus csii
Liil isla pruniiscna poni. lietlianiu iiidiiainr. Spin us saii.cuis!
(") S d iji'id nuriiiiJ,si acrodChlc.-ïadftn'iMuuai,
SI yCi ONT tUlVl LOl'IMON DOlllCtNE. 82
iiiéme qui léliiula ses erreurs au con- A « cléimiRe, <i(ii) que vous sachiez qu'il
cile (le Cliakiiloino, a laissé des scr- « n'est aiicuu mal qui surpasse sa
!nons que nous possédons au nouilire " lionlé (2). » |2) Bihiio-
5U7. c'titil celle t/ui oignit le Seigneur d'un embrasse celui de saint Jean Gliry-
ptiiftim. "Quelques-uns, dit-il, ont peine sostoiuc. Il suit même si aveuglément
« à comprendre lommcnl JÉSUS CiiiiiST ce dernier, qu'en supposant d'abord
Il permit qu'une femme lui rendît un doux f.iniius pé/ln-resses, il ne parle
« pareil service. » Il répond | ar ces plus que d'une seule dans le cours de
emprunte de saint Jean
p.iroles qu'il ce passage.
Chrysostome, quoique sans le nommer. Nous placerons ici le témoignage
« D'abord il f.iut savoir quij ce le-ci d'Hésycliius, dont Colelier a publié les
« qu'elle recevait Jé>us-Curist avec sur l'Evangile [lourrail èlre Hésychius.^'y'ii^'!, j^î''
« honneur. donc évident qu'elle
11 est pr^'IredeJérusaleraqui vivailau v'siècle.
« élail Or \'E\ an-
dilTércnle de l'autre. Quoi qu'il en soil, il s'y proi)ose la conci-
personas Uiversis
V'ersonas diversis tcmponl.us
lemponlius unguenlo DonDomi-
. participé al,onJammenl.Marie,(pn, .assise aux
.
'I
pieds «lu Seigneur, réi.andail des larmes: car ^ """* 'Hnnisse. illa emni apm\ Lueam rcli«|
- ° anliquior, îiarralurnon inBeiliaiiia, sed in G.1-
I il dil Marie: a choisi la me Heure pari qui
lihea hoc fecisse, ajiud Siinoncm ipiea;(lam plia-
I ne lui sera jias 6;ée. bienheureuses lar-
risspum, non autem leprosum. Ai MattlKeii cl
(') Sanclt t mes {';! »
itiicarii, \\i\d.
Marco probatur anle biJuiim Pasehaî i.l per
L'auteur veut-il dire ici que dans cette niuliereni gestum esse. Pari modo el afiud
Iicuiil. 25 p.
dernière cii-. onslance Marie répandit des lar- Jnannem alla esl ab aliis. Eral enim Lar.ari
mes de pénitence? ou fait-il allusion au fait soror quo faclinn c?I, ul modo curc.i discipuli
:
de saint Li.c? quelle qu'ail été sa pensée sur increparenl, modo nnus Juda-;, cum non uiia
ce point, son senlimenl pa.liculier esl assez fcniina, sed diversx redarguerentur.
() Cumlitor nostcr noliis vehil in signo ad lalis,cum arilorp viscei iim, rihiis est anini.T, fjiii p i-
exeiiip uni pœm eiilia> [jo<iiil, ipios per pœulteii- rati.rux pane cnloli. Ciiiiis ex lesiiiiiuiiio Saiv. -
li.imvivcre pnsl i.ipstm) locil. t'er|ieiido enim Pe- loris nijxiiKe pa liiei.s liiii .Maria, ipue si'iiJL luxia
Iruni, conîiclerii laironpiii, aspicin Z:iC(ii,i uni, in-
pe.l.s Doniiui |.lor, iis, impii iiiini ; .l/iii:Vi (,;iji-
luCDi- Maiiain, ei niliit hi liis a iud video, nisi ;iu e
»i m patlci:i dcgi ijUiv non (ufi-re-.v.r ab ci i r.-
oculos mis ros posila spei tl pirni eiili;c c\eii pl.i. linsas ill.is iiiar-jriias in 'ellnxi' n heal iruiii la-
('", Lae.yiia quoD veie ex siiii.m > eiiiiliiiU.iie crviiiur'iin.
eV'iiiniusua lordis clluudilur, per asnitioiuiii vuri-
Ê3 I.NTEIU'RETKS GUtCS QUI O.M SUIVI L'Ol'LMO.N DOlUGEiNE. 84
Me quu sa coiulusioii n'est pas rignu- A [icnserque Notre-Seigneur ait été oint
icuscineiil vraie, puisiiu'cn supposant par une seule femme ou par deux
trois onclions on pourrait ne supposer femmes. 11 répond ([uc son sentiment
que lieux femmes et même une seule particulier est ((u'il y en a eu trois; mais
qui aurait fait toutes ces onctions. que saint Chrysostiune n'en a admis
Le commentaire interpole sur saint que deux, et qu'on doit préférer ce sen-
Luc, attribué fau'semciil à TilcdoBos- timent (4). (i)lbid.(f)
Ircs en Arabie, et qui est d'un écrivain Nous terminerons celte énumération
du vil' ou liu viu' siècle, au jugement de par les témoignages de Théopliylacle
dom Ceillier.qui l'appel'.e un/'aifa; etmi- et d'iîuihyme, qui ont suivi à leuronli-
„y'^V!''
VI, p. bi.
^' séi'able auteur (1),
^ '
distingue
° la sœur de naire saint Jean Chrysostorne, comme
Slarlhe et la pécheresse ;
piirlant de la lo remarque Tillcmont. Théophylacle,
pécheresse de saint Luc', il dit : « Ce'te archevé(iue schism.itiquc d'Acride cii
« femme n'est point rcV.c dont il est fait Bulgarie, vers la fin du xi' siècle, n'a pas
« mention dans saint Matth'eu, ni celle
" cependant suivi de très-près saint Jean
« dont il est parlé dans saint Marc, ni Chrysostomc, si on suppose que celui-
« enfin celle dont parle saint Jean. Car ci admis que deux femmes. Car
n'a
« celles-ci firent un peu avant la pas- Théophyla te en ailmet trois, comme
« sion les onctions qu'on leur attribue, on l'a déjà vu ('ans Si-s paroi 's citées
« mais la pécheresse la fit au milieu du plus haut et que nos critiques avaient
« ministère évangéiique de Nolre-Sci- faussement aliribuées à Théophile
« gneur, et Uiéme avant, comme cha- évèque d'Aiilioch •.
pécheresse n'est point Marie sœur de écrits de saint Jean Chrysostomc, d'O-
Marthe, c'est la différence des temps rigène et d'autres Pères grecs (5). 11 y (5, uin. ,H
qu'il a cru remarquer entre l'oiiclion de embrasse le seniiuîent (lue
'
Théo-
suit f'"'"
/!f|""'''
lom. XXI, pag
saint Luc et celle des autres évangélis- phylacte et suppose trois femmes et 541.
Grecs n'auraient peut-être point ima- Tels sont les interprètes grecs sur
giné la d'siinrlion, s'ils eussent songé à les(iuels nus nouveaux critiques s'ap-
l'explication si commune parmi les La- puient pour soutenir l'opinion de la
par Marie, l'une dans le lenips qu'elle d'Origène cl celle de saint Jean Chrysos-
était pécheresse ou pénitente, l'autre tomc, le sentiment des anciens touchant
lorsiiu'elle était convertie. l'unité de Marie et de la pécheresse n'a
(-)) Caiena fio Servius, auteur inconnu (3), cité une pas laissé d être suiii chez les Grecs,
fois dans \\ Chaîne des Pères 1> et de trouver au moins autant de par-
!nwT/'Â"Lir""''^
cum(b). grecs, sur saint Luc, demande s'il laut tisans que celui de la distinction.
(a) Tili Bostrcnsis nd cnjtut vu Evaiuj. dicis n" Liv. Servius quis fnerit, aut qiiid
Lucœ. MuUcr qiiœ erut in c'mlale pecculrix. scripseiil, nec apud Possevlnuni, nec alibi
Hmc millier, nequc ca est cujus raonlio fil legilur : cl cum apud alios ignorelur, sallein
.Tpud Maltliaeiiin, ncc ea rursus cujiis apud vel ex hue (iaginento cognoseitur.
Marcum; nec ea tandem ciijiis apud Joaii- (f) Ego quiJem ev.ingolica scripla pervol-
iiem :
voiis, ddigciiler 1res colligo fuis-e mulieres, ex
Siqiiidem illac paulo aiue dominicain pas- pcrsonaruin qualilale, ex ipso modo ageiidi,
sioncin fecerunt qua; fecisse scribunlur, luec ex ditleicnlia Icniportim... aurcx vero ille lin-
.lulem circa cvangelicx pr;edicalionis!neiliiiiii, giKT Pater binas asscril bas muliercs luibse :
atjlcilius qiioque, ul facile qiiis, si eani in rem cnjns a Joaniie, allcram vcro
uiiam qniilem
ciiriose iiKiuirorc vcUel, dcpicliendcrc pos- a tribus; cui et niagls crcdeii-
ci;.jiis mcntio lit
fCt.
duiti.
(b) A Mthaimc Ccidcrio Anlucyp. 1028, In-
DOCT. GRECS l'OSTEU. A ORIG. QUI TIENNENT ilAlUE i'OUK LA PECUEftESSE. 66
Docteurs grecs postérieurs àOrigène, qui d'Ainnioiiius. Kusèle y préscnle dix ca-
ont embrnfsé l'opinion de l'un:té de nons ou tables qui montrent l'arcord
,
Premier canon, dans lequel tes quatre (Evangiles) s'accordent. p. UiO (ftj.
sœur de Lazare, ainsi nommée par saint l.iienl Irom-iés en ne faisant qu'un seul
Jean. On eut remarquer encore que,
[ récit des narrations des quatre évangé-
quoique saint Luc rapporte beaucoup lis es(2).Ce préjugé s'est fortifié encore ( 2) Dsc-rla-
liu>ii\ de H I-
de particularités dont les trois autres depuis la composition de nos nouveaux
Il i<:lcn I cicinh
évangélisles nepailent pas en racon- biéviaires, où l'on a eu soin de ne rien SI u Cti',1' iha-
Eusèbe d;ins ,
scrur de Marthe de tout ce qui se rap-
son dixième canon, «jui
ind que ce qui est propre et particulier portait à la pécheresse dont parle saint
I
oinlnepeulêreiontcslé par personne, qu'.ls mélcnl le récit de saint Luc à ce-
ai>rès que saint Jérôme qui a traduit ,
lui d-s autres évangélistes, el ne su|ipo-
le.; can<ins, assurequ'Eusèbe y a suivi senlainsi qu'uneonclion et qu'un repas.
(a) II ei.t niêisie à rcinari|ucr que quoiqu'En- ce repas que ces évallgéli^tes rapportent et
scbe dans son x* caïKiii n ail imliqiié aucune dunl saint Luc ne parle point. Elles ciiiiinieii-
des fircoiistances dn repas cliez Simnn, qui ccnt à ces paroles de Nulre-SeiiJiieur à se; dis-
ciples « Celle-ci en icpandaiit ce parfii:;i sur
sont parliculii res à sainl Luc, eoininc il aurait :
csl eoniimin à sainl Maltliicu, à saint Marc et (()) In caiioiic primo eoiivordant n:.iluiil
à saint Jean, il a iiiliipic les tiieoiislaiicos de MaHliJCUs, Martus, Lucas, Joaimos.
DOCTEURS GRF.CS rOSTERIEUKS A 0U1GE:\E Si
{\)S.f.phrpm Ce docteur (1) parlait et érrivait en osa , au rapport de saint Jérôme , des ,*'. 'l"''"''' f
t
sy, Jaque- c'est un témoin des Eglises de C
Ai/riaci! tli,
livres sans nombre sur l'Ecriture sain- Mipsiie:.iesui
p. oïM, *ii3 '"^
seq. (a).
t,
.
,
Syrie sur la question présente; cl son
.. - , . .
le (5).
/M /-> , 1,1
Outre ses Dialogues, j
dans les-
1 vent l'unilé.
,^ .
lémoignai;e doit cire d'un grand poids, quels il avait renfermé l'Evangile et Icsronym.incuiu
puisqj'au rapport de saint Jérôme, on préceptes des apôtres (6), il publia quel- "'/n?''^
lisaitpubliquemcîit plusieurs de ses ques ouvrages sur l'Evangile de saint /Jisi. iib, m
'"•
écrits, dans quelques églises, après l'E- Mallhieu (7), et interpréta saint Luc ll*^^'''
(2) S. a;<;. critiire sainte (2). Liisait dos leçons publiques sur I Ecri-, -on. protog i
nié tl.iiis laïU'l pii'iéïk-iit , ol lyù !• s A j .iv.iil iiuMécs, il-; oui eu le scirliloccux
;iv.iil sOtis !(!•;
j ux , nous .iiipiiiil on d'A|K-lliii,iiro, cl lu- sinl pas venus jus-
rlTi't (Hicil'aiirt's Apollinairo, 1rs (|ii .Ire qu';» nous. Nous n'avons <le lui (jue
me, avait coiniusc un grand ou* ran? dul concilier entre eux les ovan;:elistes,
où il rcfui il les sopliismcs de l'orpli) rc puisqu'il réfuta les écrits de Julien l'A-
(2) s. Hii- contre la religion chrétienne (2); d posial, qui les accusait de s'élre eontie-
Dimi.iim. I. coninie ce jihilosoplip avait piélendii dits (G). Il composa un livre intitule : (6) Ifcii/. (*)
I, a ((). qu Apollinaire, plus sage en cela et plus le méiiic Kvangile, sur celui de !-ainl
Théodore de Mopsuesle (c) autre té- , imparfait sur stiinl Mallltuu, lams^emeni coiinueniairo
moin de la tradition des Grecs, en fa- aitribué à saint Jian Clirysostome , si
V',îjjj'^'i^^'|ff,î",|
(I) Bibliotfi. veur de ce senlimenl (V). ThooJore élu- des criti(|ues habli<'s ne soupçonnaient suivciiil'uii.i^.
'alrum, l. IV, ,. . , , ,,,
. luH. Ciiit'ii
"''' iivec sailli Jean (.lirjsosloine, s;)os que cet ouvrage, écrit par un arien el
'nt. Grue i» Diodorc do Tarse, et fut lui-niêrne le un anoméen, a été composé originaire-
liMh. , ibid. .„, , , . . ,
(). maître (le riieodorcl. Knii n égale es ment en latin. Quoique ce dernier point
éloges que les lîrecs lui ont (loiiiHs pour ne soit pas démontré, nous ne rappor-
l'étendue de sa science, qui l'a fait sur- tcrons point ici le tém lignage de cet
f!$) Sm'p/o nommer le Grand (5). Mais ses livres ^ auteur, qui dit formellement que Marie
ocii coll. An- ayanic e proscrits pour les erri urs qu il s rurde Marine avait ele pécheresse (i).
«(. Uaio, i I,
'rolecjoin.
>H9)- (m) a
Possino, lOiG, pag. 30G. Bihliolli. — Christ, Apollinaire enlcndail la propre sœur
t. I V, Yict. Anliocli. ad cap. xiv Mairi,
i'ittriim, de Marthe.
p. tandem eamdeia apiiJ
401). Apolliiiaris
(e) Le Masson dans son écrit pour l'unité a
oniiiescvaiigolislas descrihi ait.
cru l'aussement «pie Victor d'Anlioehe joignait
{b) Porphyrius... oui soleriissiiiic rcspon- Théodorci à Apollinaire.
dit... Apollinaris uno grandi libro. Apollinaiis aiiieni el Tlicodoriis un!>m
(/)
(c) H;ec replico non ut evaiigelistas arguam eamdemquc ab evangelislis omnibus meniora-
ralsilalis : hoc quippe inipioruiii est Cclsi, Por- lam pulaiit.
pliyrii el Juliani.
(g) Tlieoilorus Diodori el Carterii in Ibeolo-
Un
fragmoiil d'Apollinaire, rapporté dans
(rf) gia (lisripidus ob mulliplicem seienliam Poly-
des Pères grecs sur saint Jean, nioii-
la Cliuiiie liistor dicliis, Jiiannis Ohrysoslomi eoiidisci-
Vrc encore le seuliiuent de eel iiiterpré.e par- : pulus, Tbeudoroli iraglsler, univer.>;c Ecclesia;
lant de ranivée de Jésus à Béihanie pour res- duclor inienlimi appillatus, et Magni deuique
susciter Lazare, il fait remarquer qu'il n'est eogniimeiito ilon.ilns.
pas dit de Mardie qu'elle alla trouver JiibUs (//)
,
Tlieoilorus luereseon Juliani apostaix
,
et cela, dit il, pour qu'on voie par plus de lé- Nicolas L i', lOnviagc imparfait snr saint Mal-
moiguages (pte, Marie avait plus aimé Jésus- lliieu élait reg.ir.lé comme écrit originaire-
{i)Calia. pa- Ciircst ^'). Or, ces paroles font manifestement ment en grec, puisque ce pape en rapporte un
riiin Grn'co- aIbbioM à celles du Sauveur à Simon, sur le passage, sous le nom de saint Jean Chrysos-
nm i:i Joi.ii- sujet de la peclieresse Celui-lii aime plus à : tome dais ses liéponscs aux Uilgures ('-). Il (') fcf.foT-
wn a Dallli. ,j,;i on remet plus de péchés; el montrenl que est vrai (p:e l'auleur de ce commentaire cile ciburim
edii.
Viirdeno. (') i^,
,,;,r péclicresse qui nr«i( plus aimé Jé.-.us- souvent l'Ecriluic selon les Bibies latines, cl "".^'..'.','.".,'" »
C) [n Joan. c;ip. xi, p. 287, AiHilliimrii. De f")Oiii consensus si soins innnpliis forlederiieni,
Marllia non dixit nuod ad pedi's ejus atcidei il, sed cairra oiiiiiia cii.im cinn ipso cuilii ci'lebrala Irii-
occurrer'l duiilaxal noipie dicil lmui celeriltT jc
: slrjii ur.Joanno ('.lirjSMsLiiii.il iiiagnudoclorp lestan-
diligi'nld accuv i.sse hoc uauKiue evaii(,'elisla iri-
: te, <|ni ail imatriinouiinn non lacit eniius, si'd vo-
Liiiit(Mari:e) ; de H.iriba soluiii divun.-,, eani siuipli- luiiia-!. Op. imper fa t. in Maltli. Iioinil. x\.\ii, aptut
ciler occurris^e. Occnrrere autcin quid minus ost S. Clirywsioin. l. VI, p cxvxv. Malriinouiuiu cimii
ipiam veiiire, ul vel Inde paieat Mariani plurimis nou Licilcollus, scd vuluniaa.
liluliS Doniiuuiii innjjis dilcxisse.
pj DOCTEURS GRECS POSTERIEURS A ORIGENE li
original. C'est cel André qui adressa qu'on regarde aujourd'hui comme l'ou- ruiiilé.
un poëme en vers iambcs à l'archidia- vrage d'un auiro auteur. On pense
cre Agulhon en reconnaissance de ce qu'ils pourraient être d'Amphi'.oque
<ju'il lui avait envoyé les du
actes métropolitain de Cjzique au ix' siè-
(I) Uist. de sixième concile (1). cle{3).Quoi qu'il en soil, l'auteur, qui (3) Hisf. c
Cet archevêque,
dom CeiUier
^Pr^s avoir raconté la résurrection de g était ccrlainemcnt un Grec , suppose , t. VU, p. 51(
'^'
x"m X\\U
S4.
'
Lazare, dit à ses auditeurs: «Qui donc dans le discours sur la pé< lieresse,que
« a célébré dignement cette solennité ? celle-ci était Marie sœur de Marthe,
« Qui s'est coiiipiirlé cumnvj Marllie et puisqu'il miîle dans le récit de l'action
H a imité Marie sœur de Lazare? Quelle de la pécheresse ce que saint Je.m rap-
« est l'âme ainsi animée d'amour pour porte dans le sien ou plutôt il joint en-
;
« Dieu ,
qui s'est procuré les plus pré- semble les narrations des quatre évan-
ce cieux des parfums pour oindre le Sci- gélistes, comme font tous les Grecs qui
Vairum. l. X
p.G4i (il)
On voit encore ici que cet auteur ne « vous donc avec Judas pour tenter le
ceux pour qui il trajnisait cet écrit. La libéré t sieurs Juifs (c'esl-à-dire de ceux de Jéru a-
qu'il s'est donnée de marquer la diiTérence du < lem) vinrent pour consoler Marthe el Marie
grec el du latin ne soraii-elle pas plus difli- . < (le la mort cie leur frère... i « Ce fui pour :
"
cile encore à explliiuer, si l'ouvrage eût éié « l'une (le ces deux raisons ou pour jouir de :
écrit originairement par un Latin ? Nous taions « la conversation de ces deux femmes, car
ici ces reflexions pour montrer qu il n'est pas < leur vie était honnête et vertueuse, ou pour
prouvé que cel ouvrage ait été composé en la- < consoler de ce si triste et si déplorable
les
lin, sans affirmer pourtant qu'il 1 ait été en « événement. » Si cet auteur suppose ici que
grec. la vie de Marie était honnêle et vertueuse,
(il) S. Andrew Crelenais oral, in Lazarmn c'esl que lo^^qu'cHe lit l'onction, elle élail
quttlriditanmn.Qnis ergo banc solemnitaleui déjà convertie depuis longiemps et respectée
congrue colebravit? quis se velut Marlha gcs- pour la sainteté de sa conduite. On a vu, en
sit? quis Mariani est icmulatus, sorores illas effet, qu'Ammonius place longtemps avant
Liz.an? quis sicut ill» bonas margaritas lacry- l'onctio;!, et avant la résurrection de Lazare,
niis émit, ac obtulit Christo... qax anima sic la circonstance où le Sauveur dil en parlant
Dei amans coenantem ungat Doniinum? quis de Marie Elle a choisi Ici meilleure part qui
;
ita stans secus illius pedes inlacto adeftu .il ne lui sera point ôlée; el que ceux qui n'admel-
capili ac lum pedes ungucnlo et lacrymis
: tent qu'une seule onction, comme Groliiis el
ligavit? Quis clemcntem illara et blandam vo- autres modernes, font la même supposition,
ccni, licinUt.^iUur Ubi peccala, suis ipse auri- quoique Clément Alexandrin el quelques au-
lius audivii? at dicet fone ad li;ec quispiam : tres ne l'aient point faite.
D3 OUI TiKNNKNT MAUII. l'ULK L.\ iT.ciir.ui-.ssi:. 9i
« aa rang des homnics, ù cause ilcs |ié- A Irait semble ne supposer qu'une onc-
« cli6s (le ci-l(c reamic ; ( t Judiis , sois tion cl i|u'uuc scuL' femme puisqu'il ,
« un fauv masque do zèle (lour les pau- est ainsi eoni;u : l)t lu femme ([ui ni-
« vres,siinii;;iie cl dit : Pourquoi donc (jnit le Seijiuiir utec un jiarfum ; on
« prodij>ui'r ainsi ce parfuui ((u'on ai- peut loncluie <\\i\\ a suivi, ci>mme ont
(1) s. j\m « rail pu vriulre à grand pri\ (I) ? » f.iit tant d'aulres diecs , l'Ilarmonic
f/liilocliii /fs-
iiiniiis opcrn On voit i.i coinme dans Anuiior.ius , d'Ammonius.el n'a point distingué en-
Cil, i> li'>,7s iianj saint lùihcm '
cl li's autres, les Ire .Marie el la pécheresse ('i).
lu)
(|ualrc nnrralio:>s des évan^clisles join-
Vmrum, i. M
Conchision. \a^. 1 ICI). De
tes dans un même téi-it , notaniuieul C.IKISIoUoilIf-
rucenlonci (*).
relie de saint Jean, le seul qui ait pari.' Telles sont les autorités pour l'unité
Ml
de Judas dans celle circonstance. ou pour la dislinclion que présentent Chef les Crers
a cluno
les monuments de l'Eglise grecque. Ou l'uiiUt':
cil sa
L'Auri:iin nu centun d'homèhi!. faviMir
1
ourrait en apporter quel()ues aulr s uie ir.iiiitiiiii
plus .•iiicii-mii'.
On cileen faveur de l'unité le poëme I^ en faveur de runilé;niais elles ne nous pins cé.ébro,
grec appelé le Cmlon d' llomî-re , ainsi semblent pas cire assez précises pour l>lusrépjii(ia<:.
nomme parce e,u'il est composé d s les citer i< avec tonfiince. Avant de
i
vers do ce poëie : Il porte le nom d'Eu- p isser à l'examen des Pères latins sur
docic , IVnuue de Tliéodose le jrune ,
ci'tie matière, nous résumerons en peu
fille de I.éoiice, pn^fe-seur d'é'.nq'ienc*? de mots re q;:i a élé dit jusqu'ici à l'é-
(l)lhnl. au v siècle (3). Ce pcc^r.c imprimé C nous apprend que l'unité était suivie ,
la Iraductit.n latine en est as^ez ein- qu'Origène paraît être le premier qui
banassée, et l'on ne s'y est point as- ail sont, nu la dislinctinn, et qu'il a été
»ie de Noire-Seigneur ,
parle du repas prétendue de concilier les évangéliates
chez Simon , et suppose (juo celle qui entre eux, qui autiemenl scraicnl, se-
fil l'onction à BéUianie était la péche- lon lui, tombés en coniradiction mani-
resse dont parle saint Luc. \\ est vrai f sie. On a vu enfin que, depuis le \'
que liiul ce qu'il dit pourrait ne se rap- siècle, le même motf avait porté |
lu-
porter qu'aux récits de saint Luc , de sieurs Grecs à embrasser celte opinion.
saint Mallhieu el de saint Marc. Mais Si ces auteurs c:aient en plus grand
comme il ne | arle pas ailleurs de l'ac- D nombre que les premiers, il semble que
lion de Marie décrite par saint Jean , el ceux-ci, qui tiennent pour l'unité, étant
que de plus le titre qu'il donne à ce plus ancici'.s que les autres , ne do-
(fl) .\mplexa est inlcmcralos pcites Ciiuisti : Conira grn.is liabciis nilida reliciila,
corpus cuiii Jeanne p.trlila csl. lilc qiiiilcin Kl aille ipsum cailii {seUil) el cepil gonua :
Geiiilius llexis svcJcns, ma lebaui voro lacrymis
recubuit supra pcclus; cl isla peJcs unxil.
[siiius
pliarissee, quid Doniiiiuni exaspéras in alioi.is
El ei genua oscubia est el cepil maiiibus pedes,
pctas? qiiid
criniiiiihus, qui in propriis voiiiajn llogabal luyens, el dixil oniiiia.
if si
lu Jiidasque coMveiiisiis, ut lentarelis Donii- Ëlltidii aiitein auru ex ^utlu hiiiiiidutn oleum
iiurn? lu quideni velut n.undns a sorde, detra- Ipsins Mipra capiil el .bsiersil m.ribus.
lieiis hoinini pro peccatis ille aulcm seu paii- :
Miiiisiri cro oiiwies superbi; admirait sunt.
•
pcrun) anians imlignalur dicens : Utquid per- Al ipsc co^'iinvil suis in ineiilibus dixlli|ue :
ditio isla ungiienti ? polcrat cnini venuudari O iiiidier nullus U' muiialium In iniiiieusa lerra
!
Allcrcabil,elc.
niulto.
vraicnt pas élro rcjr tés à cause de leur A 3" Enfin une Ira-
l'unilé a pour elle
pelit nombre. La saine criiiqu.î vou- dilion plus ui,iv( rsellemcnt répandue
diiiU qu'on pesai les inolifs des deux Depuis Origènc ju (ju'à la fin du iv
opinions ei qu'on prononçai en faveur siècle on ne peut citer aucun auteur
,
de celle qui paraîtrait être plus foiK'é.': qvîi ail tenu pour la distinction et si ;
,
car ce serait alors le cas d'appliquer ce à pnriir de celte époque, elle a eu quel-
principe reconnu de tout le monde et ques p.irlisans , il etl manireste qu'ciie
allégué par dom Calme! lui-même dans les a dus a l'autorité de saint Jean
lenombre des suffrages que l'on doit presque uniquement à l'opinion parti-
cons'dérer icique lu fore des raisons. ,
culière de ce saint docteur. On peut
Or il ne paruîl pas qu'au jugement remarquer en effet qu'> lie a pris fa-
d'aucun interprè e les raisons qui ont veur principalement dans les églises de
fait imaginer la distinction
Conslan'inopleLt d' A ntioche, dont saint
eussent
Jean Chryso, tome a toujours élé re
beaucoup do poids selon ces ^ ,
puisque ,
que 1,1 suite fera ronnaSIri-; reçus partout chez les Grecs, pour (jue
'J7 II.NAMMUE l)l£S PI'. LATINS A IIEC.ONNAITHE MARIE POUR LA PECHERESSE. US
saint Jorômc prit In peine de les Ira- A et qu'enrii) l'unctioii de la lé!c, décrite
duire, de les ajouter à son texte Lilin par saint Matthieu et par saint Marc,
des quatre Evangiles, et de marquer, (tait dilTérente de l'autre, et avait été
comme il a f.iit, à ta marge de eliaquc faite par une femme vertueuse et in-
Evangile, la série des ihifTres qui i6- connue. Ceux-ci ont doncadmi^ deux
pondent à ces divers canons. onctions l deux femmes, sans se dé-
(
Sentiment des Pères latins depuis la première, lorsque Marie était encore
p
Origène. pécheresse ; la seconde , après sa con-
version. Ceux-ci ont donc soutenu aussi
- '-.
TroisopiDions
. Nos critiques,
^ '
comme on l'a fait ob- l'opinion de l'unité.
des L.nius tuu- server déjà, ont cru remarquer une Nous allons exposer ces trois senti-
m onciioD.
g,.a„jg variété d'opinion chez les doc- ments en rapportant les témoignages
teurs de l'Eglise latine, surtout dans des Pères qui les ont suivis. Si nos cii-
les temps antérieurs à saint Grégoire tiqucs eussent fait ces distinctions
le Grand. Nous convenons qu'il y a eu
bien loin de croire apercevoir tant de
partage parmi ces Pères, mais ce par- contradictions entre les Pères latins sur
tage n'a pas eu pour objet le point par- l'unité de Marie avec la pécheresse, ils
ticulier de l'uniié de Marie avec la pé- auraient au contraire été frappés de
cheresse , comme nos critiques l'ont
leur parfaite identité de sentiment.
avancé. Nous montrerons , au con-
traire, que tous les docteurs latins ARTICLE PREMIER.
,
sité a donné lien à trois systèmes de resse. Le plus ancien parmi eux qui
concordance sur ces deux points :
ait suivi ce système de concorde, est
1° Quelques-uns n'ont reconnu qu'une saint Paulin de Noie. Dans sa quatr cme
seule onction, décrite par les quatre épîlre à Sévère, il joint ensemble les
évangélistes,conformément à l'Harmo- ^ récits des quatre évangélistes et siip- ,
nie d'Ammonius et aux canons d'Eu- pose par conséquent que la sœur de
sèbe de Césarée, et n'ont point distin- Lazare est la même que la pécheresse
gué par conséquent entre Marie de dont parle saint Luc. Il rapporte qu'en-
Bélhanie et la pécheresse dont parle trant dans la maison du pharisien, la
saint Luc. 2° D'autres ont supposé pécheresse se jeta aux pieds du Sau-
d'après un des systèmes d'Origène, veur, les arrosa de ses larmes, et Ot, de
que l'onction des pieds , décrite par comme un autel sur
ces pieds sacrés,
saint Luc
par saint Jean, était la
et immola son cœur par la pé-
lequel elle
même, quoique racontée diversement nitence; qu'en récompense elle nçut
par l'un et par l'autre, et que par con- non-seulement la rémission de ses pé-
séquent Marie de Bélhanie était la pé- chés, mais encore la gloire d'une mé-
cheresse même dont parle saint Luc; moire éternelle partout où l'Fvangile
Monuments inédits. I.
00 LN\N1MITE DES PERKS L.VTINS »03
du Sauvtur; qu'enfin Judas murmura « a fait à mon éijard une bonne au-
(1) 75i/'/i«.;/i. contre elle (1). L'on voit que s tint « rre (2). «Saint Jérôme joint ici, (2)/?. //,>.
larmes qu'elle répandit, celui de saint saint Luc, qui qualifie celte femme une
Mallhicu cl de saint Marc, les seuls qui pr'chcrcssr, el celle de saint Marc et de
fassent mcnlion de l'oRCtion de la tôle, saint Mdlihieu, qui rapportent seuls ces
el enfin le récit de saint Jean, le seul paroles : Elle a fait à mon égard iint
des évangélistes qui parle de Judds. tonne œiare. Il pensait donc que la pé-
Donc saint Paulin n'a Imct qu'une onc- cheresse était la même (jue Marie de
lion, et par conséquent qu'un- seule Béthanie.
femme (6), qui est tout à la fois la pé- ^ Cassien semble avoir suivi aussi le
invilata, iUa vi, pelulans pcnetravit, qiia rapi- d'ûiqe mullerem dilectam am!co,sive diligentem
cpf e'ieliièin'
lur regiiuni cœlorimi... ail pedes Christi eu- ma\a et adulteram. p,,, ai,,,!^ i,'^;
curril... alqiie ipsos sibi pedes sacrariini (iit Uxc est millier merelrix et adiillera, quaî in ni é Oe Marie,
itadixerim) et altare eonsliluit, in qiiibus li- Evaiigello pedes Doiniiii lacrymi» lavit, crine
baviifletu,litavit unguento.sacrificavilaffeclu: deter^-it, et confessionis siiae bonoravii uiigiien-
Sacriticium cnim Deo ipiritus contributatus, lo; indigii.inlibus discipulis, et maxime prodi-
quem ^spiiiiuiiA iUa iinniulans Deo, non solum tore, quod non fnisset venditum, el preiium
remissionem deliclorum, seii et gloriam prac- illius in alimenta pauperum dislriliiitum , Do-
dicandi cum Evang^lio nominismeruit. ScdJu- minus respondit : Qiiid molesli estis mulieri ?
dicus liée caput Christi, ncc pedes unxeral, opus bonum operala est in me : pnupere» enim
quod lilrumqiie prcliosis uiignentis mulier semper hnbcbitis vobiscum, me autem non sem-
evangclica irrigaverat... Ideo denique et voeem per luibebUis. Et ne piilaremus esse levé quod
Judœ a'-pcriialiis e^l... qui niulieris unguen- fecerai, et nardum pislicuni, id est, unguen-
lam CuKiSTi pedibus iiividcbat... quam ipse lum fulelissimum, ad aliud quid , et non ad
Doiiiinus bonum in se opus testatur opera- Ecclesiam esse référendum , dal nobis ocea-
tain. j) sioneni intelligenti»; et magna; G.lei , magna
<b) Le P. Noël Alexandre, nui a traité la
pn^-mia repromittit dicens Amen, nmen dico :
avec la plupart de nos critirjues, que les Pè- memoriani ejns. H;cc est merelrix de qua loqui-
res latins coniballenl quelquefois l unité et il :
tur Dominus ad Jud.cos : < A.iien dico vobis,
I iiierctrices et publicani praecedenl vos in re-
met de ce nombre saint Paulin, en indiquant
« gno Dci. I
(') 4(fx.»irf. cette même épiire à Sévère ('). M.iis iiouf
ArK. His(. ecii. avouons qu'il ne nous a pas été possible d en- ((/) Cum Marlha sanelo utique minislerio
si rnl. 1, 'lis- trevoir dans cet écril ce que le P. A!ex;iiulre deserviret, ut pote qua; ipsi Domino ejusque
spri.svi!,p3g. piéiend y avoir vu, et qu'il n'explique pas. U distipulis ministrabat; et Maria spiritali tan-
VM)
''"'
r,
'
'
csl à présumer qu'en faisaiil celle remarque, il lummodo intenta doctrince, Jesii pedibus infiœ-
aura parlé d'après quelipie écrivain inexact, reret, quos osculans, bonœ confessionis liniebat
sans recourir lui-même à la source. ungnenio; pra;feitJur lamea a Domino, quod el
(c) In hoc ipso prophela legimus quod jun- mèliurem elegerit parteiu.
() Consulte dixi Paires latines senlenliam de probaliilem inlerdr.m cliam prnposuerunt. Sic dc-
miiL-a miilinre evangelici, Christi uncirice p/eriuH- niquo S. Pauliiius cpisi. i ad Sevcrum.
tjuc iroiui-'nasse ,
quia conlrariam upiuioiiein \elul
/N
^^."^
»0I A lŒCO.NNAlTtir. MARIE POL'R IJV PECUEHESSF. loi
mes, l'une pécheresse qui n fail l'onc- A coup pour entendre le \rai sens des
lion lies pieds, l'aulre sainte qui aurait témoignages de plusieurs docteurs la-
puisé dans Origénc- An moins nous ne Les Pérès qui ont pu lé de celle opi-
trouvons pas d'auteur plus ancien qui nion n'en ont pas tous porté le niémc
« avec attention, dit eet inlerp^èie, pour certaine, el l'ont suivie dans leur»
« quelle est telle des diu\ ijui versa le écrits ; d'autres, la rcfjard.in! c mme in-
'< parfum sur la tétc du Sauveur ; car certaine, n'ont pas osé se prononcer ( n
« la pécheresse le répandit sur les sa f.iveur; d'aulres enfin, sans la suivie
<i pirds, et celle dont un ne dit pas eux-mén:es, ont pen-^é qu'il devait être
« qu'elle ait été pécheresse le versa sur libre à chacun de l'adopter. Cette diver-
(I) Oriiieii. « la tète (1). » On trouve la inén.c opi- sité d'opinion a jeté nos critiques mo-
hom. I tu Caiit, ,
"'"" dans un auteur grec, connu sous dernes
i
c.imic. (il).
,
le dans d'étranges méprises par
(i) Catenn l'a- nom de Jean Géomélra (ii). Il suit donc rapport nu senlimenl de ces mémrs Pè-
"^h"'ùcim"à^\^^ ^'"'* '^'^"'' in'orpréialion Marie r s lourhatit l'unilé. D'abord ils ont cru
forrfn-w,p 213 sœur de Marhc est la même que la faussement, les uns sur la foi des autres,
(*)
pécheresse de saint Luc, puisque saint que 11 supposition de deux femmes et de
Jean dit de Marie au chapitre xi , cl ré- deux onctions, dont nous parlons ici,
pèle encore au chapitre xii : quMle oi- avait pour objet de distinguer entre l.i
gnit les pieds, qu'elle essuya les pieds femme pécheresse el Marie sœur de
de Jésus. C'est la remarque d'Anquelin : Marthe; et, voyant ensuite le partage
« Quelques Tèrcs grecs cl latins, dit il, des Pères louchant ces femmes d ces
fl ont trouvé un grand myslère en ce onctions, ils ont conclu que les uns
« que, dans saint Luc et dans saint avaient regardé la distinction entre la
« Jean, c'est sur les pieds du Sauveur pécheresse el Marie comme certaine,
« que la femme répand ses parfums. d'autres comme probable, d'aulres com-
'«
el que dans saint Matthieu et saint c nie inc rtaine. Ce qui a faildire à Tille-
i .Marc c'est sur la tôle; cl ils en ont mont « L'unité a été fort combattue :
« conclu que celle qui n'avait, répandu « par les principaux Pères, excepté saint
dos parfums que sur les pieds de Jé- « Augustin et saint Grégoire (4). » Nous [X) uéimres
« scs-CiiniST était une péiheresse qui allons montrer que, en distinguant la
e^ciéshs^m'e'
n'avait pis osé approcher de sa tête, femme qui fait l'onciion des pieds de celle lum- H, i'. 709.
« n'en étant pas digne , el que cet qui fait l'onclion de la tôle, les Pères
« honneur était seulement réservé à supposent au contraire que Marie sœur
« la femme qui était sainte et ver- de Marthe est la mémi' que la pécheresse
« tueuse. Ainsi, dans leurs principes ,
dont pri rie saint Luc, el que déplus, mal-
« celle quia fuit l'onction dont parle gré leur partage sur le système de celte
« saint Jean serait une pécheresse double onction, tous ces docteurs, tant
« aussi bien que celle de saint Luc ; et ceux qui l'ont regardé comme rertain
« femme dont parlent saint Matthieu
la que ceux qui l'ont tenu senlemenl pour
« saint Marc
et serait une femme ^ pi'obaMe, ou même pour incertain, ont
(3) Disser/fl- « d'honneur et de vertu (-3). » Cette ob- reconnu d'un consentement unanime que
iMeU^iiie""p servation est exacte, el peut servir beau- Marie sœur de Marthe était une seule
'
3it), 527.
(a) Obsen'a diligenler quae de diiabus super Midier vero animaquc imbecillior ad pedes
caput elTudeiit Salvatoris; siqiiidetn pecca- cl humiliuri loco volulalur, cui
nos viciiii su-
trix super pedes, et ea quaî dicitur non fuisse nius : nonduni enim pœnilenliam eginms pro
peccairix super caput ejus fudisse monstra- pecraiis nosiris. Ubi npslrx lacryma;? ubi
tur. Octns? ut ad CnnisTi pedes acceJere possi-
nius? nam ad capul cjus nouduin pcrtingere
[b) Geûmetia. Anima igitur perfeclior, quœ valeinus.
verbum Dei, confidentiani habel ad
rite coliiii
Porrp dcsiderabile eliam est post peccaia
capul ipsum acc&lendi (caput auiein Ciiristi
suavem pœiiiteniix odorem alTerre, ut quis
Deus est) utelTundal unguenliim suum, et hu- possii stcuncla esse qu?e pedes ungai, vcruin
dando Dedm suavem exeilet odorein : glorili- non caput, hoc est, qii;e non altiegal il!a qu»
catur enini Deus per suavcin oilorcm vilaî ju-
pnrfectiora sunt cl sulilimiora, scd cxtreno
sioruui.
et ultima.
105 UNANIMITE DES PEUES LATINS *04
posaiii iifiix Oiigène, ainsi qu'il fait dans plusieurs guer Marie, sœur de Marthe, ou la pé-
Hiipi.inuiiaii-
Origène,
o la dislinciion enire les deux tioa de la tête, et que saint Matthieu et
iluiim- 1 iMiile > 1 • 1, •
t^
de Miirie. femmes que suppose cclui-ci, 1 une pc- saint Marc n'ont point nommée. 2° En
(1) S. WiV- (.jjcrpgje^ qui aurait fait l'onction des effet, la dislinciion de saint Ambroise
i\.'2,ii.—Sri pieds; l'autre sainte, qui aurait oint la est la même que celle d'Origène, qu'il
^^^^ > *^'"' Ambroise a proposé cette suit ici. Or Origène, en faisant la même
rlîm'\oiïecii'o
a/) yi».y. niême distinction comme un moyen de
A/flio, dislinciion, oppose la femme sainte dont
''*'"
"concilier le récit de l'onction des pieds, "auraient parlé saint Matthieu et saint
décrite parsaint Luc, aveccelui de l'onc- Marc, à la femme pécheresse dont par-
lion de la tête, rapporté par saint Mat- lent saint Luc el saint Jean , et qui Gt
Ihieu. « 11 faut donc expliquer l'un et l'onction des pieds (3); par conséquent (3) Orifim.
"*
« l'autre dil-il. Saint Matthieu repré-
, il oppose celte femme vertueuse à Ma-'^^,^{^|\J'^
« sente colle femme comme répandant rie sœur de Marthe, que saint Jean dé-
« le parfum sur la lêle de Jésus-Christ, signe expressément par son nom en ,
« les.on peut donc dire que cette femme Q « n'a donc pas dédaigné d'être louché
Amb. « a'est pas la même chez les deux (2). »
(2) S. « par une femme, lui dont Marie a oint
col.'
'"
'"S"; Dans ces paroles, saint Ambroise ne « les pieds d un parfum (i)?» Au livre de {i}S. -imb-in
, _. .. ., ... .,, . ,, ituain, t. i.lib.
1387 (*). 'distngue pas, comme l'avaient pensé la Pénitence, il dit pareillement : « Ma- j^ n» igv (e).
nos criliques, la pécheresse d'avec la a rie elle-même verse un parfum sur les
sœur de Marthe (c). 1° Sa dislinciion « pieds de Jésos : sur les pieds, peul-
tombe sur les deux femmes, dont l'une, « être parce qu'un des derniers membres
qui serait sainle ,
aurait fait l'onction de « de Jésus-Cerist (c'est-à-dire Lazare)
qui est la avait été arraché à la mort (5). » Bien ^ [S]
s. Amb.
la lêle seulement, et l'autre, «
, , 2, , . de PœuH liti.
pécheresse, aurait fait celle des pieds. plus, dans ce même livre de laPenilence, u, caii. 7,ii''6i
Mais Marie, sœur de Marthe, a fait Irès- il dit nettement que Marie quia oint"''
(a) Ambrosiiis in Comnienlario ad Lucam récit ; et si c'était assez de citer l'un des deux,
non soliun laiissime Eusebium, sed eliam Ori- il naturel qu'il cilât saint Luc, puisque,
était
genem sequilur, etc. dans cet ouvrage, c'est celui-là n'.ême dont il
(b) Liruinque igilur explicandum est. Hanc D commente l'Evangile : or, en nommant saint
Luc, il a nommé éqnivalemment saint Jean,
ergo mulierein iiuiucil sanclus Maltlixus sujira
qui rapporte de son côté l'onction des pieds;
capul Christi etTuiiden'.ein uiiguenium, el ideo
Ibile noluil dicere pecealricem; nam peccalrix
comme en nommant saint Matthieu seulement
pour l'onction de la tète il a voulu nommer
secunJum Lucani supra Curisti pedes elTurtit
,
(c) Plusieurs défenseurs de la dislinciion ont Putas quod hxc mulier quse effudit super
{d I
cru que saint Ambroise supposait ici que Marie caput Jiisu pretiosum unguentum, sicut Mat-
sœur de .Marthe n'était pas la [léclieresse dont ilanus exposuerunt, ipsa et myrrha
tliœiis el
parle saint Luc, parce qu'il paraissait n'accor- unxit pedes i}isius,sicul Lucas et JoniiHcs expo-
der ensemble que saint Matthieu et saint Luc, suerunt?
sans faire mention de saint Jean , qui seul a (e) Non igitur tangi Dominus faitidivil a fe-
nommé Marie. Mais il suffisait à saint Am- mina cujus et Maria pedes unxit unguento?
broise, pour concilier le récit de l'onction des
Ipsa Maria miltil unguentum in pedes
pietls avec celui de l'onction de la télé, rappor- {()
de citer Jesu ideo lorte in pedes, quia uims de inûmis
iés chacun iiar deux évangélistcs
:
,
les pieds est la péclieiesse. Car, apri^s A u saut divers Icmps cl des fiais diffé-
avoir rapporlé que Marie versa un par- « ronts de nirrile (ilans la frmine qui
fum sur les pii-ds de Jksus il ajoulc , : « fait ces onctions), en soile t|u'en fai-
« Que Marie verse sur moi son parfum << s.'inl celle de saint Luc, elle ail é!é
« de jjrand prix ; qu'elle n>'oi{;ne et cf- « encore p^'-clicresse, et i n faisant l'au-
ll)/fti(i.(a). a, face mim péihé (1). « V.l un peu plus « Ire, elle ail été élevée à la perfection.
« femme abolit le péché et la laideur de « cliangc pas de nature, elle change ce-
« son égarement. Ainsi elle eiïara sa « pendant d'état (3). » (.11 s Anib.
in l.iitmi, col.
« faute en lavant de ses larmes les pieds I3a7 (f).
SAINT BILAIIIE DE POITIERS.
« de Jksus. Mais, nous tous, nous pou-
« vons ressembler à celle femme, ([ui a A saint Ambroise nous joignons un
Saiotlliliire
« été préférée avec raisim à Simon , aulre docteur du i V siècle, sainl Ililairc, 3 suivi iv M'ii^
table. Car, en baisanl les pieds de ^ familiarisé avec les Grecs, avait pro ba-
« JÉsi'S-CnKisT, en les lavant de ses lar- blement puisé dans les écrits dOrigéiie
« mes, en les essuyant avec ses che- la même que fuit sainl Am-
distinction
la pécheresse dont parle saint Luc, et l'onction de la tète et l'autre celle des
qu'en proposant comme moyen de con- pieds que par conséquent il ne
('»), et (4) S Hi.'ar.i
Pict. in psam.
cilier les évangclisles, dans leurs récits distinguait pas non plus Marie d'avec
sur l'onction , la supposition de deux la pécheresse. Car la distinction de la
femmes, dont l'une aurait fait l'onction l>écheresse d'avec Marie sérail incon-
des pieds, l'autre celle de la léte, il n'a ciliable avec le sentiment que suit ici
point douté pour cela de l'unilé de Ma- saint Hilaire, puisqu'au lieu de deux
rie soeur de Marthe avec la pécheresse femmes il faudrait nécessairement en
de saint Luc, qu'il n'a jamais distin- supposer trois, la pécheresse de saiut
guées dans ses écrits. Luc, qui aurait oint les pieds, celle qui
En effet, après avoirproposécemoyen aurait fait l'onction de la léte ; cnGn
de concilier les évangélisles, il en ajoute Marie sœur de Marthe, qui aurait aussi
un second, qui ne touche pas non plus fait l'onction des pieds, comme il esl rap-
à l'unité de Marie avec la pécheresse, porté par saint Jean. Ce qui n'est plusda
ou plutôt qui suppose toujours que la tout le système d'Origène, mais tombe
pécheresse et Marie ne sont qu'une dans l'opinion qu'on a vu embrasser
seule et même personne. « On peut ré- par Hésychius Servius Théophi- , ,
X soudre la difficulté, dit-il, en suppo- lacte, Eulhyme Zigabènc, qui ont admis
(il Sic peccatum millier illa in Evangelio, < parfum? I les ëdileui's indi(|uenl à la marge
leioremque sui erroris abstersil; sic cnlpain le chapitre vu de saint Luc, lorsqu'ils auraient
«liliiil, cura Jesu pedes lacrymis lavât. N° 68 :
pu citer saint Jean : ce qui monlre la persua-
SeJ non omnes niulierem islara a;quare possu- sion où ils élaienl eux-niènies qi:c sainl Am-
nms, qua; eliani Simoni qui prandiuin Loiuino broise, dans tes divers passages , ne fait point
ilabat merilo pi-clala est quse omnibus qui :
de dislinelion entre la péchcres-e et Marie.
volunt veniam promereri, magisierium pr;csli-
(c) Potest etiam qn.-cstio merili cl tempuris
lit osculando pedes CiinisTi, lacrymis lavanJo,
diveisitate dissoivi, ut adhiic illa peceatrlx sil,
lergendo crinibus, uiigeiido ungu'eiilo. jam isla perteetior. Elsi cnira personam non
Les derniers éditeurs de sainl Ambroise, mulet Eeclesia, vel aRima, tamcii nmtat pro-
quoique peu favorables à l'opinion de l'unilé, (eclum.
n'ont pu disconvenir que ces paroles ne se
rapj. orient à Marie sœur de Marthe puis- , ((/jlnliisitutemmidierihusquaMingenlesnomi'-
qu'eux-mênies le reconnaissent ainsi dans leur num typiMu Ecclesia: in Evangelio prx-uileruiil,
table, en les indiquant sous le propre nom de iladueeniur quoil una caput, atia pedes un-
,
Marie. El sur ces paroles déjà citées du Coni- xeril per qnod (|ure(|ue carum siguilicatur iu
:
trois onctions cl trois finîmes, au lieu A sentiment qu'il ailoptc ici ne soit Se
de lieux onctions et deux femmes que même qu'avait déjà suivi Origcnc, et
saint Hilaire suppose ici. 11 faut donc après lui saint Hilaire; car, outre qu'on
(Icux onctions et deux femme*, suppo e timenl de ces anciens docteurs cl l'ex-
que Marie de Bélhanie est la même posé que fait saint Jérôme, il nous
que la pécheresse dont parle saint Luc. apprend, dans la préface mémo de son
Commentaire sur saint Matthieu qu'a-
SAINT JÉRÔME.
vant d'écrire cet ouvrage il avait lu ce-
VI. Saint Jérôme, qui est pour l'unité d'on- lui d'Origènc et celui de saint Hilaire (-3), {:',)S.Uiero-
e^n*'"aJnieimnt ction dans sa préface sur Osée, ou précisément ce même sentiment est comme „,io commî'nt.
deux finîmes, gn a VU, a adopté la distinction de ces exposé. On voil donc qu'il a pui^é dans '" ^""''- (')
u a uoiiil ;ibnn- , , ,. , .
iSoniié l'uniié deux femmes, dans son second livre ces deux sources le système dont nous
ie Marie. contre Jovinien, et dans son Com- g parlons. Or, Origène, comme on l'a fait
menlaire sur saint Matthieu. A l'occa- remarquer, dit expressément que la
sion de CCS paroles : Une femme ayant pécheresse qui oignit les pieds est celle
un va^e d'albâtre de parfum précieux, dont parlent saint Luc et saint Jean,
s'approcha et le répandit sur la télé de par conséquent Marie sœur de Marthe.
Jésus pendant qu'il était à table, il fait Saint Jérôme a donc cru aussi que celte
cette réflexion : « Que personne ne dernière était la pécheresse dont saint
« pense que celle qui répandit le par- Luc a parlé. 2° D'après saint Jérôme,
« fum sur la tête soit la même qui l'a celle qui est pécheresse répand le par-
ti répandu sur les pieds. En effet, celle- fum sur les pieds, elle lave les pieds de
« ci lave les pieds de ses larmes, les es- ses larmes, elle les essuie avec ses chi—
« suie avec ses cheveux, el est appelée veux, et est appelée manifestement pé-
« manifestement pécheresse. De que decellequiaoinl la
l'autre, cheresse ; tandis
1 nous ne lisons rien de semblable; car tête, nous ne lisons, dit-il, rien de sem-
« C'est, répond-il , ce que nous appren- donc la pécheresse dont parle ici sainl
« nent les deux femmes de l'Evangile, Jérôme. 3° EnGn, ou Marie esl ici la
« l'une pénitente, l'autre sainte : la pre- rKême que la pécheresse, ou saint Jé-
o mière touche les pieds, l'autre la tête rôme suppose qu'elle est celle qui a fait
« du Sauveur. Quoique quelques-uns l'onction de la télc dont parlent sainl
« pensent que c'est la même femme, qui Matthieu el saint Marc. Or, on ne peut
« d'abord a commencé par les pieds, et prêter cette supposilion à saint Jérôme,
« qui par degrés est parvenue jusqu'à car il faudr.iil dire alors que Marie au-
j,;^.
« la tête (2). » I> rail oinl elle seule les pieds et la tête :
(2) S
ïonijin. cotura Dans ces deux passages, par la femme les pieds, comme on est obligé d'en
Joi'ini'iii. lit'- . r .. 1, j
,• . • j
H i. IV. pari, qui a fait 1 onction des pieds, et qui convenir, d'après l'Evangile de saint
a, col 221 (ft).
Jérôme a voulu
^jajt pénilente, sa ni Jean ; la tête, comme on le supposerait
désigner Marie, la propre sœur de dans cette hypoihèse. Et c'est ce que les
(rt) Nemo pulet eamdem esse qiiae super quarum allera pedes caput tenet. Ta-
, altéra
capul effudil unguenliini , et quœ super pedes. nietsi iionnulli exislimaiit unani esse, el quK
111a enim el lacrymis lavai, el cririe lergit : et primum cœpit a pedibus eain gradalim ad ver-
inanifesle nierelrix appellaliir, de hac auu m ticem pervenisse.
niliil scriptum esi. Nec eiiini poieral statim
taie
me
fateor aille annos plurimos in
(c) Legissc
capile Doniliii merelris digna lieri. vigiiili quinque volumiiia
Malihximi Origenis
Ib) Jain hic quœritur... qui pedibus Christi
quibus etianisi parva caperem,
et... Hilarii... e
quod el dua^ inulieres
di^niis sit, qui capite..,
digiium aliquid meinoria scriberelur.
in Evangelio, pœnitens cl sancta sigiiificanl :
ifi9 A r.r.c.osNAiTHî: maiUK f'O! Il I.A ri'CIIEKESSE. 110
pas de supposer ; car s'élanl lait à liii- A nunnl ne participe pas à l'étal des pé-
uiéciic celte question : h Qui est-ce dans nilent«, avait tout à la fuis le partage
« l'Eglise (|ui est (li'^iic des pieds du des justes et celui dis aines pénitentes.
« Sauveur, qui c-t-ee qui est digne de sa Il est donc manifeste qu'in nous nii-
« léle ?» il ri'pond « C'est ce que nous : voyant à l'exiniple de ces deux femmes,
« apprennent ces deux feninies l'une : saint Jérôme n'aurait point éi lairci la
« pénitente, l'autre sainte, dont la prc- qucstio'A que lui-niénie avait proposée;
« niière louche les pieds, l'autre la tétc I
ar consé(|uent il a cru que .Marie est
« du Sauveur. » M.iis si l'une de ers la mémo que la pécheresse.
femmes eût touclic tout à la fois les [ieds C'est au reste ce qu'avoue ingénu-
cl!a l<^te, coinnicnl l'une et l'autre nous ment dom Calmel, parlant du même
appiendraicnt-ellcs qui est dign,-. d.'S passage de sainl Jérôme sur saint Mat-
pieds et qui est digne du de la lète lliieu. « Saint Jérôme, dit-il, est diffé-
Sauveur? Il esl évident que la dilTércnce « rcnl de saint Clirjsoslouie el des
d'étal que met sain; Jérôme entre tes C « autres, puisqu'il soutient que sainl
deux femmes, dont l'une est pénitente et « Matthieu et saint Marc racontint une
l'autre sainle, suppose aussi, dans le « même histoire, Icu'.e différente de
partage de chacune, une opposition, « celle qui est racontée dans saint Jean
une différence qui répond à leur état .< el dans saint Luc (I . » Saint Jérôme Cvminerh
lu cal,
différent de pénitence et de sainteté; ne dislingue donc point ici entre Marie duiiiOit-
celte différence ne paraîtrait plus, si el la pécheresse. t.:o, in-
4". S I u.-, lU.
la femme qui est sainte, ctparc3n.ee- (Voyez l'addition page 33."i.) vu.
(I) Nous ajouterons ici quelques éclaircisse- toute réponse Il ne s'agit pas dans les deux
:
nieuts pour prévenir les dinicullés que pour- du même l'ail. Des païens auraient pu lui ré-
rait faire naiire le contexte de saint Jéiùaie pondre C'ett là votre opinion particulière ;
:
saint Jean, pourquoi, dans les paroles qui sui- r vous admettiez aussi que les évangélistes se
vent , concilie-t-il le récit de saint Jean avec sont contredits. Sainl Jérôme répond donc
celui de saint Matthieu ? Ne devait-il pas s'abs- d'ime manière plus solide il fait remarquer :
tenir (le les accorder ensemble , puisque ces que ceux qui olije lent celle diflicullé sontd«s
deux évangélistes parlent, selon lui, de deux ignorants, ne sachant p:iS (juc c'est par sijnec-
actions dilTérentes ? doclie que saint Matthieu et sainl Jean se sont
Nous répondons 1* que quoique saint Jé-
: exprimés ainsi, celte ligure consisionlà employer
rôme embrasse ici le sentiment qui dislingue la partie pour le tout et le loul pour la partie ( ').
l'onction de saint Matthieu de celle de saint Saint Jérôme, pourr.iil-on objecter en-
Jean, il ne regarde cependant pas comme fausse core, fait observer qu'au lieu de dé>igner la
l'opinion de ceux qui juignent ensemble les liqueur répantlue sur le Sauveur pnr l'expres-
narrations des quatre évangélisies. Dans le sion de par[unt prciieux, cunni:e sainl Matthieu
passage lire de son livre contre Jovinien, oi'i a fait, un autre cvanyélisle se serl des mois de
il indique celle dernière opinion il ne l'im- , nard pur {"). Or, celaulreévangélUlL'uc\iCul être
prouve pas, quoiqu'il montre assez clairement que sainl Jean, qui emploie en etfei ces ex-
que ce n'est p-is la sienne. Il ne pouvait en pressions sainl Jérôme a donc eu que saint
:
ell'el fimprouver, puisqu'elle n'a jamais été Matthieu el saint Jean avaient raconté ta même
censurée par l'Eglise , (ju'elle a été commune histoire el p.nrié de la même onction.
c'ie?. les Grecs, que plusieurs Latins l'ont sui-
Il serait aisé de répondre que cet autre évan-
vie , et que lui-même l'a embrassée dans sa D géliste, dont saint Jérôme a supprimé le nom,
fi:éfacc sur Osée et dans les Canons évangé- pourrait aussi bien être sainl Mare que saint
iques d'Eusébe.
Jean car le texte grec et toutes les versions
;
Saini Jérôme s'objeclant donc à lui-même
orientales de saint Marc portent a.rrf pur{"').
la prétendue contra, liclion que des païens Or, sainl Jérôme se servait pour son propre
avaient cru voir entre sainl Matthieu el saint
usage, non des versions latines, mais du texte
Jean , le premier rapportant que les rfisci/i/es
grec, sur lequel il corrigea les verrions. Il
murmurèrent à l'occasion de l'onction, el saint
déclare lui-même que , dans la divei'sité des
Jean n'attribuant ce murmure qu à Judas, on
leçons, c'eslle texte grec qu'il faut préférer (").
conçoit qu'un homme sage et grave, connue
D'ailleurs, dans plusieurs manuscrits de la ver-
était ce saini docteur, ne pouvait dire pour
« qui allez recevoir le baptême, tou- Malgré l'autorité de saint Jérôme, le VIII.
L'auteur, dit
Eiisèbe , évê-
sion italique , on lisait dans saint Marc, nard pour expliquer saint Matthieu sur le sujet que, etc.,
et
pur{'). même de cette onction, des paroles tirées de la Paschase Rat-
Il est vrai cependant que la version latine de narration de saint Jean qui se rapportent à l)erl ne se ,
saint Marc, revue par saint Jérôme, porle, au l'onction de Marie ("'). Il y aurait de l'injustice sont pas dépar-
lieu de nard pur, les mois nard d'épi : nurdi à tirer de pareilles conséquences des méprises tis de l'unité
tpicaû. Mais on conçoit qu'il a pu laisser sub- qui échappent quelquefois aux plus habiles et de Mario.
sister cette leçon , puisque d'un côié , il dé-
, même aux dialecticiens les plus exercés. On en
clare lui-même qu'il n'a pas voulu changer tout rencontrerait peu dont les écrits pussent sou-
le texte de la version latine , mais seulement tenir l'examen d'une critique si sévère et ,
corriger les erreurs qui s'y éiaienl glissées ("); Aristote non plus que Platon n'y trouveraient
et que , de l'aulre , la traduction de nard pur pas toujours leur comptée*"). Nous avouons
par nard d'épi, bien loin d'être une erreur, est que les Pères ne suivent pas toujours les règles
au contraire une traduction très-fidèle; car le ^^ d'une exacte dialectique que quelquefois entre
;
parfum composé d'épis de nard était regardé plusieurs raisons ils ne choisissent pas toujours
comme le plus pur qu'on pût tirer de celle les meilleures. Mais que conclure de là? sinon
plante aromatique. qu'étant hommes ils ont failli sur des points
Il" S'il était démontré que les deux solutions où les plus habiles ne sont pas toujours sans
qu'on vient de donner fussent fausses, que sui- reproche ("'').
vrait-il de là ? que saint Jérôme n'aurait pas Au reste, saint Jérôme nous autorise à faire
remarqué qu'en conciliant saint Matthieu avec pour lui cette concession, puisque, dans la pré-
saint Jean il n'agissait pas d'une manière con- lace niêuie de son Commentaire sur saint .Mat-
séquenle avec le système des deux récits dif- thieu, il déclare que, n'ayant eu que quinze
férents et des deux' onctions qu'il venait d'em- jours pour le composer, et au sortir d'une ma-
brasser. Mais vouloir inférer que par là il ladie de trois mois, il a été tellement pressé par
aurait réellement distingué Marie d'avec la la brièveté du temps, que dans cette composition
pécheresse, c'est assurément ce qu'on ne peut précipitée il semblait plutôt dicter l'ouvrage
conclure légitimement, sans avoir détruit aupa- d'autrui que composer le sien propre, et que
ravant toutes les preuves que nous avons don- si par la suite il a le temps de revoir ce même
nées du contraire. On pourrait avec autant de Conimenlaire, on pourra juger de la différence
raison tirer la même conclusion contre le sen- d'un ouvrage revu et achevé d'avec celui qu'il
timent de Theophilacte en faveur de la distinc- n'a composé qu'en courant (""").
tion indiqué dans le chapitre précédent
, et , f) (a) Wastetii Bruxellœ, 1C45, t. I, homit. xxxiv
dire que cet auteur s'est contredit et a aban- in Marc., p. 474. Fregit alabastrum et effudit
donné le système qu'il venait d établir; car, super capui ejus. Mulier ista... non est ipsa de
après avoir distingué la femme dont parle saint qua in alio Evangelio dicitur quod pedes Do-
Matthieu, et qu'il suppose être une pécheresse, mini laverit. Illa enim meretrix et peccatrix
d'avec Marie sœur de Lazare, qu'il suppose adhuc pedes lenet ista, quasi sancta, caput
;
avoir été une femme d'honneur, il fait ce qu'on lenel. Illa quasi meretrix lacryniis suis pedes
reprocherait ici à saint Jérôme il apporte, : rigat Salvatoris et crinibus tergit... sic et vos
plaria pêne quoi coJlces. Sin auUm verilas est lum qui spnsuni videlianiur mutare correctis, reli-
qua-renda de plurilus : cur ad graecam originem qua uijnere paleremur ul t'ueranl.
reverleutes ea quje vel a viii isis inlprpretilius niale (••) Theophilacl. in Mattli. x^vi, 1631, p. 159.
édita, vel a praesnmploribus injperiiis emendata Intellige mulierera peccaliirem esse Ecclesiam ex
prorsus, elc, corri^jimus? geulilius. Judas auleui qui iiicrepivii mulierem
(*) Vêtus Italien ap. Sahalier., t. III. p. 238. (sicut Joannes dicit) Hj;urain t'.nel judaeoruni.
Kvangeliiim quadruplex veteris Uaiicœa Blanchiiis, (') De la lecture des Pères de l'Eglise, parD.
l. Il, p. CDCV. Dargonn", chartreux, iii-i2, 1702, part, i, prop.
(*') S. Hieronym. prwfat.
quatuor Evang. in Viir, pag. 59.
Qniè ne multum a lectionis ialiuae consueludlnc t ) Jbid., pag. 60.
discrepareal, ila calanio lemperaviinus, ut bis lan- (
) S, Uicroiiijin., in proamio Commcnl. in
113 A RKCONNMTKE MARIE POUR LA PECHERESSE. lit
système de double onclion donl nous A dans celle homélie, il joint tous ce»
la
parlons n'eut jamais qu'un petit nom- récils ensemble « Ignores-tu phari- : ,
bre de partisans, et fut toujours re- « sien av^uule , ignores-tu que celui
gardé comme unepure opinion, qu'il R que maint-cn.'int tu ne crois point être
était chacun de suivre ou de
libre à « pro|)htte, t'a guéri de la lèpre depuis
rejeter. C'est ce que suppose l'auteur «pi'u....?M Par la parabole des deui
des homélies connues sous le nom débiteurs, « le pharisien |)onvait com-
d'Eusèbe, évéque dans les Gaules («). « prendre pour Jésus moins
qu'il avait (i) lbid.,s<T-
Parlant de la femme qui, selon saint « d'amour que Marie (2j. » Cet auteur maii. fer. r ,
poil Domtn. iii
Matthieu , répandit le parfum sur la joint doue au récit de saint Luc celui i'a5iione,i).7t3
téie du Sauveur : « Que celte femme , de saint Matthieu el celui de saint Marc,
« dit-il, soit celle qui arrosa de ses lar-
qui donnent à Simon le surnom de Lé-
« mes les ou que c'en
pieds de Jicsus,preux el enfin celui de saint Jean, ;
« soit une autre, c'est une question qui appelle cette femme Marie. Aussi ,
« que je ne discute pas. Quant à moi " j^^j l'homélie pour lo mardi de la ,
« péchés vous sont letnis, elle se soit repas, où Marie aurait fait successive-
« approchée de lui pour oindre sa ment les deux onctions, sans condam-
(1) Biblioth , 16 le (1).»
PalTum, ner pourtant ceux qui n'attribueraient
l VI. „ ^ '
Eustb. epiK. Cet auteur, par respect pour samt à Marie que l'onction des pieds rap-
GalL. (*).
Jérôme, ne veut donc pas décider si la portée par saint Luc et par saint Jean.
femme qui a fait l'onction de la tête
Cet auteur ne distinguait donc point
est la même que celle qui a fait l'onc- entre Marie et la pécheresse.
tion des pieds. Mais en laissant celle
PASCHASE RATBERT.
question indécise, il ne doutait pas
que Marie ne fût la pécheresse, puis- _ Paschase Ralbert, chargé de l'école
que dans son homélie pour le jeudi de Corbie au ix' siècle, el ensuite abbé
(ô) H'sl. de
après le dimanche de la Passion, il as- de ce monastère (3), parle aussi du dom CeiU\er,\.
sure expressément que la pécheresse système de la double onction comme Xl\, p. H7.
dont parle saint Luc est Marie sœur d'une opinion libre, quoique lui-même
de Marthe. La raison en est assez ma- ne l'ait point suivie, el dit expressé-
nifeste cet auteur ne supposait qu'une
:
ment que si l'on veut distinguer deux
seule onction dans les récits des quatre femmes, l'une qui aura oint les pieds
évangélisles , comme faisaient tous el qui est Mario, et l'autre qui aura
ceux qui suivaient Ammonius. Ainsi, fait l'onction de la tête, comme l'ont
qui accepluri eslis baptisma, quoniam omnes Sermon. Dominic. in lîamis Palmamm,
(b)
sub peccaiis sumus... priiuum lenete pedes : p. 746. Hiec autem niulier ulruni eadem sii
el cuin hoc feceritis, poslea venleiis ad caput. qua; lacrymis pedes ejus rigavit, an alia, non
conlenJo. Mihi tamen non videtur inconve-
(n) Les uns croient que ces homélies sont
Q niens, si ad Curisti caput ungendnni aicepit,
l'ouvrage de saint Césaire d'Arles, ou même
cui jam Dominus peccata dimiserat Mulier, di- :
« dans une autre, la même femme, ou " ^'^'^ avait-il donc oublié que. lors-
« quelque autre, portant un vase d'al- * "^"^ '^ Sauveur loucha sa lèpre, ou
« bâire rempli de parfums, le répand " '^'^^'^ ^'"" «"""«, '' l'avait dissipée
cette dernière onction, ou si elle n'a De plus, il a cru que Marie étiiil la
fait que celle des pieds, que saint Jean C pécheresse de saint Luc. Dans son
lui attribue. Aussi, lorsqu'il parle de m' sermon pour le vr dimanche après
M.iie sœur de Marthe, au x' sermon la Pentecôte, il s'exprime de la sorte :
« rie, qui, dans loulc rencontre, a Jé- aussi liien ijue celle dos pieds, en sup-
« sL'8-CiiRisr pour a\o(at. Carie pli.i- posant toulcrois qoe ces deux onc-
« risicn s'iiuligne, sa sœur se plaint, tions n'ont pas clé faites d.int la m^'nie
« 1. s disciples iiiétnes murmurent par- : circonstance, mais à des temps diiïé-
a Marie se t.iil et Jésis-Ciirist
tout , rents; que celle des | ieds a pré édé
(I) rn Ai- « parle pour elle (!)•>> Saint Dernard, relie de In télé; que lorsqu'elle fit la
mmptioite ter-
III , oui. en n'osant pas décider si Marie avait p:emiôre Marie éiail pécheresse; qu'à
ICOl (a). fait l'unclion de la lète, n'a donc pas la seconde elle était sainte el loulc
douié (|u'i'lle ne fût la péclii'rcssc dont autre qu'elle n'avait été auparavant,
parle suint Luc. la grâic l'ayant cliangéi-, suivant ces
SAINT PIERRE D4MIR<4 , Oit NICOLAS CE paroles de l'iùriture : Changez les im-
CLAIP.VAUX. pies, et ils ne seront plus. Il conclut
Saint Pierre Damiin, dans son sir- •^"^'" 'l"c Marie est heuieuse d'avoir
X. p
Nicolas de « "' '^^ Pie^^s de JÉsis; p'us heureuse
flaiivaux n'a nwn^ur sainte Madeleine, qui se trouve
poliii douté (le
parmi les écrits de Nicolas de
aussi <l'a*o>'' "'"« 'a 'été de son Créateur,
r.n.iid de Ma-
rio. Clairvaux, moine de Mousti.r Ramei, très-heureuse d'avoir préparé des par-
'"""is à tout le corps de Ji;sus-Ciirist (i). H\ Ibid col.
et ensuite secrétaire de saint Bernard, ,
10i'J,lu50(d).
garde la même réserve, lorsqu'il parle " '"a"' donc conclure que cet auteur,
de l'onclion de la tête, quoique cette en ne décidant pas si Marie avait fuit
onction fût at'.ribuée communément l'onction de la tète , ne doutait pas
alors à Marie, aussi bien que celle des qu'elle ne fût la pécheresse même dont
pieds. Dans un sermon sur sainte parle saint Luc.
« fut la même, répandit sur la tète de Lg sentiment que nous avons exposé TI.
« JÉSUS, pendant qu'il était a table;
^^,,^ l'article précédent, et qui dislin-
Origine de
roi'iim.u des
« bien plus excellent enfin est le
gue deux femmes, l'une qui aurait
, ,
fait du'uv luicl'on»
« parfum que la même Marie pré- i'o„,iion de la tête , l'autre celle des
laites l>ar Ma.~
rie.
« para pour tout le corps de Jésus- pieds, a eu peu de partisans, comme
(2) Beaii Pe- « Christ (2).)' C'est que, d'après lui, la on a pu le remarquer. L'opinion com-
(ri Daimani
$erm. xxii, t.
première onction fut accompagnée de mune des La:ins n'admet qu'une seule
Il, p. 66 W. sentiments de pénitence, la seconde de femme, Marie sœur de Marthe, mais
sentiments de reconnaissance, la troi- en supposant deux onctions, qui au-
(ô) Apiid S. sième de sentiments d'amour (3). Mal- raient eu lieu en dilTérents temps: la
hem. t. II , gré la réserve qu'on voit ici, l'auteur
104S, lOW (c). première, celle que rapporte saint Luc,
de ce sermon, qui suivait le système de lorsque Marie était encore pénitente ;
saint Augustin dont nous allons parler, seconde, lorsque déjà elle était con
^ ,a
dulla grali.-) faniiliaritatis... si pbarisxus mur- lis cfTudit : est el optimum, quod el ipsa pne-
mural, si Martha conquerilur, si scandalizanliir
paravit toli corpori Ciihisxi.
aposloli, Maria tacet Ciiristus excusai eani,
:
(6) A]md &. Bernard, l. II, col. 1048. Mco- iila.l Verte impios,et Jion eriinl {Prov. xii, 7),
:
laiClarœVallensis in (esta li. Mar'tœ Mngda L'nxit ergo Maria suncluiii Doniini vcrlicem,
len(r.Est ciiiin unguentuiii bonum quod Maria prol'etto jam dilecla^ jain familiariselTecla, Inn-
pedibus Salvatoris iiifudil est el melius quod : geque a peccaliicis illius olwoliila vesligiis
adem, si lamcn eadcm, super capul rccuaibcu- (1/., evolula contagiis), (juam iiifelix ille Seple-
119 UNANIMITE DLS PERES LATINS 1»0
vertie, cl même élevée dans les voies A imparfait sur saint Maltliieu , lorsqu'il
de la sainteté. dil que Marie, après avoir purifié sa
Il serait difficile d'indiquer l'auteur conscience par les larmes de son re-
de ce sentiment. Quelques Grecs ont cru pentir, Gt ensuite l'effusion sur la tête
remarquer que l'onction rapportée par du Sauveur , et remplit toute la m.'ii-
saint Luc avait eu lieu avant celle que son de l'odeur de ce parfum (7). C?) Apnds.
. _, Clinisosloin. t.
racontent les trois autres évangélistes ; A en juger par les ouvrages des Pères op iHiper- vi.
(Il Ca/rnn Servius(l), Tauteur du Commentaire qui nous restent , saint Augustin est [^^^,"' f^""**
PulrwnGrœc. _. XV, p.
, , , ,. ,r.,
m turom (n). sous le nom de Tile de Boslres (2), !e plus ancien qui distingue nette- 81 (ft
(2) «iWio'/i. Théophilacte (3), Euthyme (4.).sonl de ment deux onctions faites par Marie :
p. li^ib). ce sentiment. L'auteur d'un Précis des la première lorsqu'elle était pécheresse,
(3) Theoi>lt!i- EynnsWcs attribué faussement à Ta-
, la seconde après sa conversion ; et il
lacl.m Lucam, , , ,. j. •
cap. vil (c). tien, e( qu on croît être ouvrage d un 1 paraît que les Latins ont emprunté de
(i) BiWio(/i. Latin (5), place l'onclion rapportée lui celte opinion qui est devenue coni-
(rf). par saint Luc a la prenuore année du mune parmi eux.
>) Mémoires ministère de Notre-Seigneur et il met SAINT AUGUSTIN.
,,,..,
( ,
ecilésiaslinues ,, . .
de riU mwn( , a la troisième celle que racontent C'est dans son livre de VAccord des xil.
ii,p.709(e).g3j„j
i.
Matthieu, saint Marc et saint évangélistes , où il a pour but de cou- ^,j^^y^^^^,"^^°^
(6) BiW/o(/i. Jean (6); plusieurs critiques ont cru ciller leurs diverses narrations, que ce lé.
' '
'que saint Ambroise, dans les paroles saint docteur expose le sentiment dont
que nous avons rapportées plus haut, nous parlons ici. Il y distingue d'abord
indiquait cette opinion comme moyen le fait de saint Luc de celui que rap-
de conciliation entre les éxangélistes; portent les trois autres évangélistes, et
on a cru aussi que saint Jérôme fait regarde comme plus probable que Si-
allusion à ce sentiment, lorsque, après mon /ei*Anmien, qui invita Jésus-Christ
avoir parlé des deux femmes, dont l'une à diner, n'est pas le même que Simon
oint la têteel l'autre les pieds, il ajoute: te Lépreux, dont parlent saint Matthieu
Cependant quelques-uns pensent que ^ et saint Marc, et qui reçut Jésus-Christ
« c'est la même qui d'abord a commencé à Béthanie. Il ne distingue pas cepen-
« par les pieds , et par degrés est par- dant la pécheresse d'avec Marie sœur
c venue jusqu'à la tête. » Mais ces deux de Marthe; mais il entend que la même
docteurs peuvent ne parler ici que de Marie a oint deux fois le Sauveur la :
successivement les deux onctions dans mérita le pardon de ses péchés, comme
le même repas, et qu'après que Jésus- le rapporte saint Luc; et la seconde
Christ eut dit à Marie: Femme, vos fois à Béthanie , lorsqu'elle oignit les
péchés vous sont remis , elle se serait pieds, comme le dit saint Jean, et aussi
approchée de lui pour oindre sa tète , la tête, ainsi qu'il est rapporté par
ainsi que le marque l'auteur déjà cité, saint Matthieu et saint Marc. Il fait re-
sous le nom d'Eusèbe, évêque dans les marquer qu'il n'y a aucune contradic-
Gaules. C'est peut-être aussi ce qu'il j) Hon entre ces trois évangélistes, quoi-
vonlu insinuer l'auteur de l'Ouvrage qu'on lise dans l'un des circonstances
narius confumlebat... Félix Maria imxit pedes medio prœdicationis tempore hoc fecil.
(b) Hsec mulier [apud Lucam) circa evaiige- ad illud aulem quod perlinet ad facienda bona
liC3e piMilicalionis incilium aut cilius quoque opéra Vnge caput luum, et es amabilis sicut
:
fccil quiB fecisse scrihilur. Maria, quaj poslquam conscientiani suam lacry-
(c) Ihrc de qn.i nuuc Lucas quae in meilia ,
iiiispœnitentia; lavit, poslea effudit oleum su-
Evangelii prœdicalione Doniiimm unxiu per caput CiiRiSTi et iniplela est domus odore :
qui ne sont pas dccriirs par les aiitrrs, A élraiif^cinrnt partagés sur lo vrai sc-n-
cl il ciilre là-dessus dans diverses ex- liiiienlde co IV^rc, à l'occasion de ce
plirations , qu'il est inutile de Iraiis- passage du son Comminlaire sur saint
I) S. A119. crirc ici (1). Jeun Ib): « Voilà (lue la sœur niéene de
viqeiub», Malu;rcic soin que saint Augustin a << Lazare (si ccpcmlanl c'est clic qui,
|''*'y-!,y pris pourcxpliquer son sentiment et les « après avoir lavé de ses larmes les
détails dans lesquels il est entré, les « pieds du Seigneur, les oignit de par-
défenseurs de la distinction se sont « funi cl les essuya avec ses cheveux),
(a) Niinc jain de nuiliere aiqiic ungueiiti) Proinile et lilc non solum, sed el pet^'S Do-
pretioso quod iii Rclhania gesluni esl cunsidc- iniiiiaccipiainus pcrfiidissc nHillcrcin. Msi
leiiius. forte quoniain Marciis fiado alaliastro perfu-
Lucas ciiiiii suin caput coinnicniorat, tain quisqiiaiu absur-
(|iianivi$ siinile facluin coniine-
moi'ct, noiiieiii|iie convenial ejus, apiid quem dus el caluuiniosus est , ut ali(|uid in vase
convivaba ur Domiiuis, iiani et ipsuni Slnio- IVacto negel reinanere potiilsse , unde eliain
nera dicit : laineii quia non csl contra iialu- pedcs perl'undercl. Sed tum isle contciiderit
rani vol contra inoreni lioiuiiunu, ut si poicst B sic esse fractuin, ul iiiliil ibi resiJui lierei, iii-
unus hoino liabcre nomina duo, inulto niagis Icns adversus vcritalein Evangelii ; quanto
possiiit el uiiuin iioinen lia.bere hoinines duo; inelius et religiosius contendil alius non esse
potius credibile csl aliuni fuisse illuin Sinionein ita fractum , ut totum elfunderel , niiens pro
non Leprosuu), in cujus donio hoc in Beihania verilalc Evangelii ? Ille auieni calumniator si
gcrebalur. Nani nec Lucas in Beihania rcni lain perlinaciler cccus est, ut evangelislaruiii
geslain dicit, qnani narrai et quanivis non
: coiicordiain de alabaslro fracto frangere conc-
coinnienioret civilalem aul caslcllum uhi fa- lur, prius accipial perfnsos pedes anlei|uam
ctumsit, tainen non videlur in eoilein loco illuil fractum esset , ul in integro remanerel,
quidam , inquil , laniiuens Lazarus a Beihania serinl; sed Judas propterea dixeiil , quia fur
de castello Maria: et itarlliœ sororis ejus. Maria eral , ca;teri vero propter pauperum curani,
uulem eral qiia: un.xit Dominum'' itnguento , et Joannem autem de solo illo id conmiemorare
exiersit pedes ejus capillin suis, cujus (râler La- voluisse, cujus ex bac occasione furandi con-
zarus infirmabalur. Hoc dicens Joannes altesla- Buelulinem credidit inlimandan).
tur LuKC, qui hoc in domo Pliarisxi cnjusdam JV" 155... JEsiis erqo utile ses dies Pasclia
Simonis factum esse narravil. Jam ituque hoc vciiit in Bctlianiam, etc. Hoc illud est quod
Maria feeerat. Quod aulem in Beihania lursus coiimieniorant Matllia^us et Marcus, cum jam
fecil, aliud csl, quod ad Lucx nairalioneni non dixissenl post biduum fnturum Puscliu. Beca-
pertinct , sed pariter narralur a tribus, Joanne pilulaiido ergo ad illum diem redeunt in Bciha-
scilicet, Maltbjeo el Marco. niam , qui eral anle sex dies Paschse, el nar-
iV" 155. Interistosigitur 1res, .Mallhxuni, Mar- rant quod Joannes de cœna el unguento. [Uœc
cum et Joanncin, quemadmodum hoc conveniat (usius apud eumdem S. Auguslinum tolo hoc in
atlendamus , de quibus non est dubium quod Q numéro
eamdeni rem narrent geslam in Beihania, ubi
(6) Chacun
a voulu tirer à soi sainl Augustin
etiam discipuli , quod onmes Ires commémo- pour fortilier son opinion par raulorité de ce
rant murinuraverunl adversus inulierem tan- grand docteur. Parmi les défenseurs de la dis-
quam de perditione pretiosissimi ungueiiti. tinction, quelques-uns, ne considérant que ce
Quod ergo Matllixus et Marcus caput Domfni seul passage ont avancé que saint Augustin
,
unguenlo illo perfusum dicunl, Joannes autem distinguait Marie de la pécheresse ; de le nom-
pedes, régula illa ostenditur non esse contra- bre sont Bossuet, Fleury, dom Calmel. Ce
rium, qiiam demonstravimus, cum de quinque dernier, toutefois, dans sa Dissertalion sur les
panibus pascerel lurbas. Ibi enim quia non de- trois Maries , oubliant apparemment ce qu'il
fuil qui et quinquagenos el ccntenos discu-
avait dit dans son Commentaire sur sainl Lue,
buisse commemoraret, cum alios quinquagenos îssiire celte fois que sainl Augustin a suspendu
dixeril, non poluil viileri conirarium poluis- :
son jugement, sans doute parce qu'Anquetin
set autem si alius cenlenos lantuin posuisseï,
(que dom Calmel abrège dans celle Disserta-
sicut alius quinquagenos, el lamen debuit in-
lion) a été de cet avis. Estius après Lefèvre
,
veniri uirumque factum esse. Que exemple
dLstaples, Tilleninnt et d'antres, afiirment
informai non oportuit , sicul illic admonul,
i
néanmoins que saint Angiisliii était fort incer-
etiam ubi siiiguli evangclisUc singula commé-
morant, uirumque facUun intelligeic.
tain sur la même question. D'aulrcs enfin
avouent qu'il iciiait pour l'unité.
123 UNANIMITE DES PEHES LATLNS 12*
malgré
tracté s >n o|pi- j'fjpioJQn
Il mil
lé.
sur 1 uni- '
tout ce qu
jg jg distinction,
il a écrit contre la distinction
.... et puisqu'il est certainqu'aucun d'eux
témoignages des Pères,
n'a discuté les
même rangor parmi ceux qui ont
, le et que la plupart, en les citant, s'en
réellement distingué entre Marie sœur sont rapportés à leurs devanciers, ainsi
de L:izare et la pécheresse? Il nous qu'il a été dit plus haut.
semble que permet pas.
l'équité ne le
2° Mais si des paroles de saint Au- XIV.
Si Bossiiet et Fleury ont tiré néanmoins ,. T 1' Sailli Augu- . , .
•
'
le de Uarii'.
saient pas îilors au livre de Y Accord
distinction, ne doil-on pas inférer qu'au
des évangélistes où la matière est dé- ,
moins il a douté de l'identité de Marie
battue à fond par le saint docteur en
avec la pécheresseî
faveur de l'unité, ou que peut-être ils
G Avant de répondre à cette question ,
ont indiqué saint Augustin pour leur
il faut supposer d'abord que saint Au-
opinion sur la foi de quelque écrivain
gustin n'igDorait pas qu'Origène et
inexact, à qui ils ont donné trop de
quelques autres Grecs les avaient dis-
rrénn"cc.'N'ouVnousen"rapportons quel-
semblent ''"gué.s lune de l'autre, et n'avaient
à uos
quofois a
quolois critiques qui
dos cruiqiies qi
été flétris pour cela d'aucune censure.
mériter une confiance entière et il ,
été le sentiment de ce saint docteur, " fait dans son livre de VAccord des
même cités à l'appui évangélisles. Cela posé, doit-on conclure
et qu'ils verraient
de ce fait prétendu Denis le Chartreux de cette phrase incidente (si cependant
(a) Ecce ipsa soror Laz.ari (si lamen ipsa dans saint Marcet dans saint Jean, est la même,
est qurc pedes Domini iinxit iinguenlo, et ler- de celle qui est nommée
et qu'elle est différente
sil capillis suis quns laverai lacrymis) inelius dans saint Luc. [Diomjs. Cartims. Jaitsen. —
siiscilala est quam fraler ejus : de magna iiia- Gand. in Concordia.Joun. Gerhard, in Concord,
Iic coiisueiudinis mole est liborala. Erai enim el alii].
quer ceux de SCS auditeurs qui auraicnl « été rendue à une vie meilleure que ,
lu ou auraicnl pu lire les écrits pour « celle que son Irùre n couvra par sa
là qu'il doule de l'uiiilé? et si cet au- « et c'est d'elle qu'il a é é dit Beaucoup :
teur avait étalili et soutenu celle même « de pèches lui sutit remis, parce qu'elle
opinion de l'unité dans un de ses ou- « a beaucoup aimé. <> Car si sainl Au-
vrages , pourrait-on regarder la sagi; B gustin eût usé de la réserve qu'on voit
précaulion dont nous parlons comme ici, non pour ne pas condamner une
u ;;e rciractalion de ses écrits? Personne opinion libre, mais pour déclarer qu'il
assurément ne serait en droit de tirer doutait lui-même de l'idcnliti' de Marie
cette conséquence. a\ec la pécheresse, il n'aurait pas
Que conclure donc des paroles de ajouté, après sa parenthèse, les paroles
saint Augustin et de la réserve qu'il y qu'on vient de lire, et où il confond
garde, sinon qui! regardait l'unité exprcssémenl ces deux femmes (1). (\)Joan Fhf-
comme une question non résolue par Ajoutons que, dans un autre de «es
'^J'fjlrofhul^i^-
le jugement de l'Kglise, et sur laquelle sermons, commentant les paroles de <" "".'/<'''in«>
"
on pouvait dispuler alors , comme on saint Luc touchant la réception du Sau- "
le peut encore aujourd'hui ? Mais que veur par Marthe et Marie sainl Au-
,
par là il ail déclaré que lui-même dou- gustin, après avoir fait remarquer que
tait si Marie était ou n'était pas la pé- ces deux sœurs sont !a ligure, l'une de
p
rhcres«e, et qu'il ait rétracté tout ce la vie active, l'autre de la vie contem-
qu'il avait dit ailleurs pour l'unité , plative , ajoute ces paroles : « Je ne
c'est ce qui ne paraît pas dans les pa- « parle pas d'une vie mauvaise, injuste,
roles qu'on objecte, et ce qu'on ne peut « luxurieuse, une pareille vie était loin
supposer sans faire violence aux ex- a de celte maison ; elle n'était point
pressions de saint Augustin, puisqu'il « avec Marthe ni avec Marie , et si elle
(a) Magnapi'ofccto hic Augustinus usus de la pécheresse, dit-il, a pris la fuite non pas
csl inodestia novit se hominein esse el f':illi
: à l'entrée du Seigneur chez la pécheresse, mais
potuisse ac proplerea iii prologo Relraclalio-
; plutôt lorsque la pécheresse elle-niénie entra
num suarum ait Si quis in verbo non o/fen-
: f/ifi/eSfi(/H.'ur, c'est-à-dire dans la maison de
(lit, hic perfectus est vir ; el subdil Ego niihi : D Simon, où elle vint le trouver. Donc, conclut »
banc perfeclionem nec iiunc arrogo , cuni Eslius, saint Augustin distingue entre la péche-
jain siin senex. Quid, inquam , si senicl Au- resse et la sœur de Marthe, celle-ci ayant été
gustinus pro sua niodeslia dixerit Si tmnen : guérie de sa mauvaise vie lorsque le Sauveur
ipsaest Lazari soror, num proplerea seiisisse entra dans sa maison (}.
^.j p^,j ^^^
existiniabjiiius quod non lueril ejus soror?
Il faut convenir qu'il y a plus de subtilité tiun. theoloq.,
an non ea qnae seqnuiUur manifeste contra- que de raison dans celte réponse. 1" Eslius '" -,S° , '6 't.
rium liujus iiidicant? . . Dicit enini eaiu ine- .
convient donc que, d'après sainl Augustin, «ddilioexsclte-
liiis fuisse susciiaiam quain fratrem ejus dis auctoris,
. . .
Marie sœur de Marthe avait été pécheresse, el
adjeril et de eadein cim esset faino>a pec- '''
qu'elle avait mené une vie mauiaise et luxu-
calrix diclum fuisse Dimitliiniur et pcccala
:
rieuse ? Si cela est, on ne voit pas pourquoi
tnutia, quoninm dilejcit multum. Ecce quomoilo elle n'aurait pas été la même que la pécheresse *
non nuitavil suam o|iinionem , sed eanideni dont parle sainl Luc. 2° Estius allègue ces pa-
ubique conliimat.
roles Domino inlrunle; mais on a peine à
:
(fc) l'-iiiii';, pour donner à entendre que saint coiopren.Ire commeiil il pctu supposer que
Augustin nstingue ici entre Marie el la péche- saint Augustin dislingue par \h entre Marie et
resse dont parle saint Luc, incidente sur ces la pécheresse, après que ce saint docteur prouve
uiols : à l'entrée du Seif/neur. La vie niauv;!iie fort au long, doits son Accord des hh'ongiles,
127 UNANIMITE DES PERES LATINS 128
(1) s. Aug. « le Seigneur et dans CCS deux femmes, A Et comme dit Anquetin : « 11 y a
Ineii. V p:ig.
5H.
,
ç.'rni. 1U3 « deux vies, toutes deux innocentes , « bien de la différence entre un pas-
di' verbii Evan- .< toutes deux louables (1). » « sage isolé et une dissertation. » Or ,
qeiii iuue xi,
Enlin, si l'on pensait que saint Au- dans son .Iccord rfes eï'an^p/istes, saint
XV. eustin dans ces deux endroits n'a pas Augustin traite (3) la matière fort au , C^) Disserta-
Sain Aiigu-
srn.daiis V Ac- assez explique son opinion, ne devrait- long, et de dessein prémédité; c est une Madeleine, p.
cord de éraii- ^""
gi'Iisfes, expo-
on pas regarder son Accord des cvan- vraie disserlaiion qu'il fait sur cette
se ses vrais gélistes comme une déclaration de ses opinion, dont il montre les fondements;
seiiiimeiils sur
l'uiillé. sentimentsplus ample et plus expresse? au lieu que dans son Commentaire sur
Dom Calmct prétend que, dans leurs ^omf Jeon il n'en parle que par occa-
,
sermons au peuple, les Pères n'appor- sien, comme on l'a vu. Auquel de ces
laicnt pas la même exactitude que dans deux ouvrages faut-il donc recourir ,
(2) Dissertn- leurs écrits faits exprès (2). S'il veut pour connaître les vrais sentiments de
tiou sur les trois
Maries pig. dire que dans les sermons ils n'en- ce Père ?
,
traient pas dans dis discussions qui On répond que le Commentaire sur
passaient la portée du vulgaire, il est saint Jean a été écrit le dernier, et que
bien fondé, et nous n'aurons garde de saint Augustin y a rétracté ce qu'il
le contredire. Mais il doit convenir que avait avancé dans son livre de VAccord
ces deux passages sont lires des ser- d(s évangélistes. Mais quand il serait
mons de saint Augustin , et que YAc- certain que l'ouvrage sur saint Jean
cord des évangélistes est un ouvrage fût postérieur à l'autre, ce que plu-
fait exprès pour concilier les diverses sieurs auteurs regardent comme dou-
narralions des évangélistes. N'est-ce teux [k], sur quoi fonderait-on le fait (l) Actasan-
pas le cas d'appliquer ici la règle don- de cette rétractation? Sur ce Commen- jxîf.'pa'ii.'ViJT
née par Clicthoue ,
que lorsqu'un Père taire même î on a vu qu'au contraire W-
discute tout exprès la question de l'unité saint Augustin y affirme l'unité. Si sa
dan^ quelque endroit de parenthèse indiquait qu'il eût changé
ses écrits , cet
endroit a plus de force et d'autorité que Q de senVimenl, on ne peut nier qu'il xvr.
n'en ont les autres passage» du même n'eût expliqué plus nettement sa pen- ,j,^"^^j^^j
"|"
Père , où la question n'est qu'effleurée ? sée dans les livres de ses Rétractations, AugusUn n'a
point improu •
vé l'uDilé.
qu'on ne doit pas admettre ici de distinction, vitas esse figuralas, praesenlem et futuram ...
et que d'ailleurs, dans le passage cité du Corn- vjia ergo iiiiqua al)erat abilla domo, née cuin
mentaire sur taint Jean, il déclare que, selon Martha, nec cuin Maria : et si aliquando fuit,
sou sentiment, c'est à Marie soeur de Lazare Domino intrante fugit. Remanserunt ergo in
que le Sauveur a adressé ces paroles Beau- :
jUa domoquœ susceperatDoniinum; induabus
coup dépêchés lui sont remis, parce qu'elle a feminis,(luxvil3e, amba; innocentes, ambœlau-
beaucoHpaimé, ou plutôt quelle est elle-même dabiles.
celte fameuse pécheress^ dont saint Luc ra- ,j> jvjq,,
^^^^^ ^^^^^ constat utnira jam
conte la conversion. 3 Que conclure donc des jicto'runi operum primum scripserit Augusti-
paroles Domino vitrante, smon que saint Au-
:
^^^^ ,q^ Consensu Evang. et Traclat. in Joan-
gustin n'y attachait pas le sens qu il plaît a ^^\
Estius de leur donner, ce saint docteur ne pré- ^^(^^^ Augustin, dans le 121" traité sur saint
voyant pas qu'on put de la le mettre en cou- j^^, ^^ jg |^ révélation du corps de saint
liadiclion avec lui-même? à moins cependant gijgnn^ arrivée sur la fin de l'an 415 ce fut :
que par ces expressions, o(«H(r<?e du i«Ê(ne!(c conséquent après cet événement qu'il
il ait voulu parler de 1 entrée de Jésus, non
pas " ^„n,men(,a ses traités.
dans la maison, mais dans l'ànie de Miiie, Dans YAccord des éiangélisles, chapitre 27,
c'est-à-dire de la juslilicalion de celle-ci,
il nous apprend qu'on brisait encore les statues
comme nous voyons en parlant de
qu'il fait
des idoles par l'autorité des lois impériales,
l'entrée Centurion, et en
du Sauveur chez le
publiées et exécutées dés l'année 599; mais on
rapportant les circonstances de son entretien ne peut conclure de la que saint Augustin
avec la Samaritaine ('). Ainsi dùt-on tirer composa son Accord des évangélistes cette
quelque conséquence des expressions Domino :
année ou l'année suivante, comme quelques
iniraiite, Eslius ne pourrait en conclure que
critiques l'ont pensé , puisque ces lois conti-
saint Augustin eût voulu distinguer par là en- nuèrent d'être en vigueur anrès l'année 399, et
tre Marie sœur de Marthe et la pécheresse dont qu on pouvait toujours les mettre à exécution,
parle saint Luc. même contre la volonté de ceux à qui appar -
(a) Videtis in bis duabus mulieribus duas tenaient les idoles.
droits de l'^lff or(i (.'«.< éfatKii'lislrs, bien connaissait niicui les écrits de saint
moins impi)rtaiits que la question de Augustin qu'aucun des hoaiuios de
l'unité. Mais sur cette question parti- son sièi le, pour ne rien dire de plus,
culière, on ne trouve aucune Iracc de assure «lue re saint docteur ne dis-
(l)S iiiii.
rétractation M). Il faut donc conclure lingue pas entre Marie et la péchcri sse,
Reiiacl U\>. Il,
, ., , ,, ,
.
,
/j,i dente du tommcntaire sur sniiil Jean c'est même l'aveu de plusieurs '"'«^f"
,;! }',^.,/J!'f'/'
ne détruit pas ce que saint .Augustin a prêtes hétérodoxes, entre autres île in Eiimq, t., in.
dit ailleurs sur l'uniié , et il nous sem- vossius, dont le jugement ne saurait 149 (/,j.
ble qu'on doit dire du lui, ce que Til- être suspect de partialité envers les
dis iiiguaient.
Aussi, depuis saint Augustin, la Ira- 11 n'es! pas nécessaire de rapporter XVII.
. . , -' j I . I ,- Le.s docteurs
-dition ecclésiasli:|ue n'a pas seulement ICI les témoignages des docteurs lalins j^ ,„„..y„ _,„,.
professé une vénération et une estime qui, depuis saint Augustin, ont admis"*"" l'^^suMi
,...,.,.
unité de Marie avec
, ,
pécheresse, en
,
aveugléiiieiii
singulière pour le livre de VActord des I la s. Augusiin et
^3*"'^'^°""^''
éiangélistes, où lous les interprètes la- supposant, d'après lui, d-us onctions
(5) Cassio- (jns mais encore
sont venus puiser qu'elle aurait Faites successivement
(3) ;
dur divin. Le- n -, •
Marie avec la pécheresse, comme étant dant ailleurs que les Latins ont suivi le
(t) BiMior/i. celui de saint Augustin (^). Albert le sentiment de ce docteur en admettant
B.^Ges'd).
' ' Grand ne le distingue pas de celui de 1 unité (lOj. Ce sentiment est en elTel (\0) Disser-
(S) yt/frcrrt saint Grégoire pape (5), que iiersonne pîofessé par tous les inlerprèles du Jf "j^^',';;,,*^;^"
tlag. Ciimmenl.
p. ÔJS.
in Jdannini, t.
XI. p. iUt (e). hoc libro de .onscnsu evangelista-
(n) In mis et necessana disputatione complexus est.
niin, quod dixi Ex Abialiam cœpisse genlem
:
(rf) Eximii Patres Ambrosius et Augusiinus
Hebrœorum, esl quidem et lioc credibile, ut senliuiit uiiam eamdeinque mulierein fuisse,
Hebrœi velul Abraliœi dicli esse v'ideanlur :
qux peccatrix in civilate esse iiarralur.
sed e.v illo verius intelligiiutiir appcltati, qui
(e) Augusiinus, Gregorius, Beda, dicunt quod
vocabalur//('/icr, tanquani Heberei. In secundo,
evangelista (Joannes) des-cnbat eain per hoc
cuinagerein de duobus palribus Joseph, a6 al
•""'' Pœ"''ens. Luc. vn.
tero dfxi genitmn, ab allero adoplaluin. Sed j) 1""^^
dicendum fuii , alteri adoplatuni; defunclo Augusiinus prohat quod sit eadeni.
'
) —
enim, quoJ inagis credenduiii est, secundurn In Joan. cap. xii. Augusiinus et Gregorius
legein fueral adopiatus quoniam qui eum dii'unt quod una el eadcm mulier fuit qiiani
;
genuit, ejus matrem, fralris defuncli conju- quatuor evangelista; narrant Dominum iinxis-
gem duxerat. Item ubi dixi Lucas vero ad se. Voyez aussi Super Evang. Maitli. Ca-
: —
ipsum David per Natliam descendit, per qiiem tenu, in—i" p. 57G Venise, 1775.
prophelam Deus peccalum ilUiis eipiavit ; per Tom Yl, pari. 11 Exposil. cap. xi S. m
(g)
cujus noniinis prophetaiii dicere debui, ne pu- Joan. Augusiinus (de Concordia evangel.) ait
tareiur idem fuisse honio eum aller fuerit, Mariam
eanidein bis hoc fecisse.
quamvis et ipse hoc vocarelur.
{Il) Qu» fuerit mulier peccatrix . sancta . .
{b) Si mulasset opinionem siiain, aul si de
Eeclesia tenet quod fueril Maria .Ait et- . . .
pusitioiie dilucidavit, qui cliam de Concordia quatuor evaiigelistis signaii, eliam slatuit beatus
evaiigelistanim quatuor libros subtilissiina ni- Augusiinus lib. 11 de Consensu evangelistarum,
MONU.MENTS INl';i)ITS. I. 5
«31 UNANIMITE DES PERES LATINS iôî
moyen âge; il est même consacre par A Origèiie ont admis la di^li^ction sans
la Glose ordinaire do la Bible, ouvrage connaissance de cause et sans esanicn ;
(t) Histoire de Walafrid Strabon (1). Nous aurons car-aucun d'eus n'a connu l'opiniun
de ''<""',«''- occasion de citer dans la seconde par-
l.'Cr, l. XVlll, r des Latins, et ne l'a discutée, pas même
h. S7J. lie les témoignages d'une multitude Theophilacte et Euthytne, qui ont vécu
de docteurs, qui ont été les Iiumnns au xi° et au xii' siècle; au lieu que les
les plus célèbres de leurs siècles, et les Latins du moyen âge n'ont p.is seule-
maîtres des lettres aussi bien que des ment connu les raisons des Grecs : plu-
sciences sacrées, et qui tous ont suivi sieurs en ont proposé de nouvelles, que
ce sentiment. Les défenseurs de la dis- ces Grecs n'avaient point imaginées, et
tinction ne peuvent disconvenir de ce ils les oiitrésolues en établissant l'unité.
fait, dont la preuve est en effet irrécu- Sans parler icidu vénérable Bèdc,
sable. Ils forment même de cet accord d'Alcuin, ni de Raban Maur, qu'on ne
unanime une difOculté contre la force soupçonnera pas d'avoir ignoré le sys-
des témoignages de ces docteurs en fa- tème etlesécriis des Grecs, surtoutceux
vcur de l'unité. d'Origène ; et d'ailleurs, pour ne pas
Dom Calmet suppose qu'en adoptant citer ici des écrivains dont nous produi-
('i) D/ssÉr- l'unité ils ont agi par prévention (2), rons les témoignages dans la seconde
(rairMi^riM.p! P'^''*'^ *!"*'' ''''P''^* Anquetin, ces doc-
section, bornons-nous à quelques-uns
Cô7 (n). leurs ont vécu depuis le vir siècle, en d'entre euxj qui trouveront ici leur
un temps où l'ignorance commençait à place, comme témoins de la tradition de
se répandre dans l'Europe, et où la l'Eglise latine.
connaissance de la langue grecque et Paschase Ralbert, saint Thomas, saint
le commerce avec les auteurs grecs de- Bonavenlure.
(3) P/'sser- venaient plus rares (3). « L'autoriié que '„ *')'"„.
Paschase Ralbert, écrivain célèbredu Paschase
Hal- ^
h- Madeleine « donnèrent a cette opinion la sainteté ls" siècle, dont nous avons déjà parlé, lien a finniiin-i
,. . , ,- < r j j 1 , liisculé loiiles
« de saint Grégoire le Grand, ajou le- t-il, discute la question a lond dans le xii' i^^ iimicuiiés
« son érudition rare pour ce lempslà, p livre de son Commentaire sur saint '''*-''''K''"s
« voir par toute l'Eglise presque sans sentiment d'Origène, en citant fidèle-
« examen ; et comme saintAugustin et ment de cet interprèle un fragment
•< saint Grégoire ont été, depuis leur plus long et plus étendu que tout c«
« temps, les docteurs presque uniques qu'en ont rapporté jusqu'ici dans leurs
«de l'Eglise d'Occident, il ne faut pas écrits les défenseurs de la dis inction.
« s'étonner si presque tous les auteurs Origène, comme on l'a vu, pensait
« ecclésiasiiques, qui ont écrit depuis qu'il fallait admettre au moins trois
«sur cette matière, ontadoptélcur sep- femmes, ou avouer que les évangélistes
« timent (4). » s'étaient contredits les uns les .lutres
S37, 508.
Mais ceux (;ui prendront la peine de dans leurs narrations. Plus judicieux
lire les ouvrages do ces docteurs se con- que cet ancien interprète l'atberl ,
toutes les difficultés d'Origène, qu'ils *^ nemenl, et répond que, soit qu'on ad-
les ont discutées et résolues. Et c'est mette une seule femme, qui aurait fait
(a) Dissertalion sur tes trois tïarics, par dom souvent troublée, si l'on eût élu- /],"*•'',",*'^, ""/j'
iicur aurait été
Calmet, page 6î!8. Le seiilimeiil (pii soutient dié la matière plus à foud et avec moins de t>„„jy ),[,. x,,^
!'iiiiité des Maries csl presque le seul qui ait préventions. [i. Gti'j ((/).
ie Grand. La possession dunt ou se lait lioii- ducla, seu du» vel lies, non evangelislarum
I5Ô A liKtUNNAiTIlE MAHIK I'01:r LA PIXIIi: KESSK. \Zi
fcl que, pour concilier hi iiarratiuii de A mettre (]ue Marie seule dans ces trois
saint Luc, qui fait nienliou de Simon narrations, comme a fait saint Augus-
le 7*Aa)i»ie)i , avec celle de saint Marc tin, il n'y a point de contradiction cn-
et de saint ^latthieu, qui parlent de tic les évangélisles, quoiqu'il y ait di-
Simon le Lépreux, on peut supposer «ersilc dans leuts roc;ts. (^ar c'est une
deux hommes du nom de Simon, sans règle reçue (hcz les historiens sacrés, dit-
supposer pour cela deux l'emmes, qui il, d'employer quelquefoisia parliepour
auraient fait les onctions dont parlent le tout, d'où il arrive que l'un raconte
les évangélistes. « Il peut donc se faire. tous les détails des choses qui sont ar-
« conclul-il, que ce soit une seule et rivées, ou des paroles qui ont élé dites,
« même femme, dont saint Luc raconte tandis que l'autre les suijprime in par-
ée q^i'elle était pérheresse, et à laquelle lie, en faisant cependant les menus ré-
« JÉsts-CuRiST remit beaucoup de pé- cits. il n'est pas r.on plus sans exemjjlc,
(1) Jbid., p. « ché^.parce qu'elle aima beaucoup (1).» ajoule-l-il, t[ue l'un raconte une partie
664, «GS (a).
En tirant ainsi sa conclusion, il peut ^ d'un fuit et l'autre une autre , tt
donc se faire, etc., Uatberl montre bien qu'ainsi tous les deux racontent le même
plus de sagesse et de raison que n'en fait et ne disent rien de faux, quoique
avait fait paraître Origène en tirant la leurs narrations soient dill'érentes (3). {'^)lbid.,p.
sienne, comme on a vu. Il fait rcmar- Marie, conclut Uaibirt, a donc pu oin- ""
'
quer (en réfutant tacitement saint Jean die les pieds àBélhanie, comme le rap-
t^hrjsostome, comme il réfute aussi ta- por e saint Jean ; eilc a pu oindre au>si
citemciit Origène) que si la pécheresse la tcie, selon la narration de saint Mat-
dont parle s.iint Luc aimait beaucoup thieu cl de saint Marc.
Dieu, au témoignage de Notre-Sci- Nous n'exposerons point ici les ré- XIX.
gneur, à son tour Notre-Seigneur l'ai- flexions que Ion trouve sur le n^ème ^,Z\lt'"^t
Diail beaucoup lui-même; et qu'ainsi il sujet dans les ouvrasics des docteurs du '"'''' uiamr.s.
*"
. uni roiiiiu et
n'y a pas d'inconvénient à dire qu'elle moyen âge : l'abbé Rupert, l'un des réfuié les «b-
''^"'
ait Clé la sœur d- Lazare et de Marthe, hommes du xii' siècle les plus versés 'g^l'e'"
dont saint Jean dit qu'elle était aimée dans l'intelligence des livressaints, fait
de Jésus. C.irce n'est point la pèche- observer, après le vénérable Bède. que
resse, dit-il, qui apiévenu le Sauveur, l'identité de Marie avec la pécheresse
mais au contraire Jéscs-Chbist l'a ai- réunit avec raison en sa faveur les suf-
mée le premier et l'a prévenue par sa frages des interprètrs les plus éclai-
(î) (W., p. grâce (2). rés (4). Zacharie de Chrysnpie, en le- (i) Ru-terO
Gt>5{4i).
Venant ensuite aux narrations de nant pour l'unilé d'onction, d' près
'*'""''•
"f,*,^'"
saint Jean, de saint Matthieu et de saint Animonius, expose cependant les au-
Marc, il fait encore remarquer qu'on Ires opinions, et reconnaît qu'on peut
peut disii'ni/uer Marie, sœur de Marthe, suivre, si l'on veut, cellede saint Au-
de la femme dont parlent saint Marc et gusiin (5). Gislebert, abbé de \ estmius- (3) BiHimii.
vacillât lidcs, iiec inlirmaïur aurtoritas, nec non sunt contrarii cvangelislx, in una J'')l^'scei)ia-
sibi
dissentit in iiilelleclu scntentiaruiii vel perso • eadeiiKjue niulicre diversa narrantes. Quod ex "?'",* ''„ ''"'
naruni proprietas. ilia régula oslendilur non esse conUariuin,
i^g a'ciklX-
quia sa'pe fit quo.l luius parleni pro loio po-
(a) Quaprnpter polest fieri tinani eamdein- i^eo loi l(\iitï
nai ; aller vero explical el lolum dicit quod
que uiiiliereni fuisse qusc peccaliix iii civitate
gi'sinm esi vel quod dictuni. Inlerduui eiiiiu
essenarralur.cui (quia juxîa paradigma, Deum
uuus corum unaiu conunenioral f.icti partcin,
dilexii multuin) diniissa sunt peccala niulla.
allervero aliam, sicque fit ul siniul anibu
Sed eamdcm Mariam constat bis hoc fe-
{b) nnum el veruni dicant.
cisse.quia diligcbat plurimuin ... et non mi-
rura si ipsa quain Dominus pluriinuni diligebai
[d) Op. Tom. Il, pag.
96, 97. In Joan. —
cap. X. IIicc eadem Maria peccalrix cadem,
merelrix fuisse dicalur, el soior Lazaii el Mar- sicul a diligeniioribus iraclaloribus veraciler
ihae quia non ipsa prius Domliium, sed Do-
:
asserluin est.
niiaus eaiii prius elegit ac dilexit iia ut dein- ;
(c) lleni aliud quod Giselbcrius affert deCa-
ceps ipsa niulium diligerel Doiniiiuni.
noiiibus Eusebii, qui ipsi pcrinde ui Cuncor-
(cj (Jiiorurn narratio licel divorça vidcatur daulix Biblicx.
55". UNANIMITE DES PEnKS LATINS 130
expose fort au long dans ses Commen- prêcheurs, e^^amiiie pareillement les
taires sur saint Matihieu , sur saint difficullés proposées par saint Jean
Marc et sur saint Jean (1). Nous nous Chrysostome et par Origène, et y ré.
bornerons à saint Thom.isd'Aquin, son pond en soutenant l'unité (7). Guil-
disciple, qui a traiié diverses fois celte laume de Noltingham distingue avec
question avec une érudition plus é!en- précision les systèmes de ces deux in-
due encore que n'en avait peut-être lerprèies grecs, et embrasse le senti-
prête latin. Dans ses Chaînes sur saint celui de l'Eglise (8).
Matthieu, sur saint Marc et sur saint Il serait inutile de pousser plus loin
passages des Pères latins, les endroits du moyen âge de l'inculpation qu'on
leur a faite, dans ces derniers temps,
des Pères grecs qui ont suivi la distinc-
d'avoir admis l'unité sans connaître les
tion, Origène, sainl Jean Chrysostome,
raisons des auteurs grecs en faveur de
le faux Tite deBoslres, Servius, Théo-
la distinction. Ils les ont connues, ces
philactc , sans parler encore de saint
raisons ; ils se sont efforcés d'y répon-
Grégoire de Nysse et de saint Cyrille,
dre, et n'ont point emlirassé, comme
dont il apporte les témoignages, quoi-
on voit, l'unité sans examen. Il est mê-
que pour des points étranf;ers au fond C
me à remarquer que ni saint Augustin,
de la discussion, mais liés avec elle.
ni saint Grégoire le Grand, dans les
Il expose par ordre toutes les difficul-
écrits desquels on suppose que les doc-
tés proposées par Origène, qu'il résout
teurs du moyen Sge ont puisé sans
en alléguant réponses de saint Au-
les
ex.imen ce qu'ils ont dit sur l'unité,
giislin, et satisfait même à des ob-
n'ont dit un seul mot qui pût faire
jections que ce docteur avait négligé de
soupçonner que les Grecs étaient d'un
résoudre (2).
avis contraire au leur. Ce n'est donc
Saint Bonavenlure n'ignorait rien
pas dans les écrits de sainl Augustin,
non plus de celle controverse, n. des
^j ^^^^ ^^^^ ^^ ^^.^^ Grégoire, que les
sentiments des Grecs, spécialement inicrprètes du moyen âge ont puisé ce
de ceux de saint Jean Chrysostome, qu'ils exposent dans les leurs des di-
dont il cile l'opinion (3). C'est ce qu'on ^^rses opinions des Grecs ; mais c'est
voit aussi dans Denis le Chartreux, qui (jgps i^s ouvrages mêmes de ces der-
discute la matière, et cite Origène par- niers, qui du reste ne leur étaient pas
mi les défenseurs de la distinction, que aussi inconnus que nos critiques mo-
lui-même combat (4). Nicol;!s de Lyre dernes se l'imaginent. Du moins tout ce
(1) Alhcrli Magni in Maltli. c. xxvi, in Lu- «n 8», 1541, fo/. 203.
cam cap. vil, Tom. X. —
In Joa)mem cap.
(5) Glosa ordin. in-cap. xi Joan.
xi et XII, Tom. XI.
(6) MagistriJoan. de Rupella super MallhcBum
(2) S. Tliomœ in Joan. cap. xi et cap. xii. Poslillarum liber. Cod. nianuscript. bil). regisc,
— in Maltliœum cap. xxvi. In Marcum. Ve-
n" C23.
nise, in-i", 1775.
(7) Gtosœ fratris Raijnuldi de Piperno ordin.
S. Bonaveut. Oper., Yenet. 1754, !n-4°, T.
(5) prœdicat. Cod. manuscript. bib. régla;, n"
Vi, pari. II, in cap. xi S. loan. p. 185. Et
504.
islud coinniuiiiler lenelur a (tocloribiis I.ilinls,
qiianivis aliuJ videalur Chrysoslomo et graîcis (8) Guillelmi Notlinghami eranqel. explicat.
qu'on V iciil moniro jusqu'à l'i'- Aauraii'iil faites. Les plus anciens n'ont
il'cxpospr
«idence qu'ils n'uni pas cnilira so l'unitc supposé (|u'uno onction et qu'une seule
sans connaissance «lu cause, et qu'ils leniiue; plus lard on a admis deu«
n'ont rien ignoré des motifs de l'une (t femmes et deux onctions, sans dislin-
de l'autre opinion. Cette controverse guer pourtant Maiiedc la pécheresse,
était même si vulgaire, que dans l'an- Knliii, saint Augustin et les .'lutres,
parle saintLuc étant encore pécheresse, 1res enfin prétendent que saint Luc
tradiiion
luora- qu ICI ,
que
*^
la
,..,,.,,•.
Iradilioo debglise est I vrai; et nous pouvons appliquer ici ce
iHcsiir ïlîn'i'i'é
'uoraleiiient unanime sur un jjoint, et que dit Albert le Grand sur le partage
UiMaiic. qu'elle a varié sur un autre des Pères au sujet de l'unité : qu'ils
Elle est unanime sur l'unité de sont ainsi partagés, parce que, dans
Marie avec la pédieresse; quoique les celte matière qui n'a pour objet ni la
Pères se soient partagés sur le nombre q foi ni les mœurs, ils parlent par leur
des onctions et des femmes qui les au- propre esprit (1). Mais quel est de ces Alt>l>rl.i
ht t'i-uft-
raient faites, ils se sont réunis -presque trois systèmes de concorde celui qui gel. D M.i'lh.
xwi
Ions sur la question de l'unité. On a est conforme ou le plus conforme à la
,
_
(a) Kgo puto esse diceiiduin, quod de hoc C*) ^^ ^*""* des Evangiles se prêtant i cha-
Saiicii dissenliiiiii, quia spirilu suu luipmiitur, ciin de ces systèmes, ou ne peut en blâmer au-
eluone.ldolideeimonbus.
c^„_ ,^„t ,j„.„„ ..^ ^,^,„ p,^ ccrlamemeai.
^Sôca^iaiCT" -=
SECTION SECONDE.
unitp: de personne
D E
MARIE DE BÉTHANIE.
LA PÉCHERESSE DONT PARLE SAINT LUC
MARIE-MADELEINE.
I.
Saint Luc parle ainsi de Marie-Ma- A « étalent avec lui, quelquescomme aussi
Madeleine psl-
elle la UK>me deleine, chap. viii : « Jésus parcourait « femmes qu'il avait
guériesdemaladies
personiii: que
la |ii-iliercsse « les vi'lcs et les bourgs, annonçant le « et délivrées des malins esprits ; Marie,
el Miirifi Je « rojaumc de Dieu. Ses douze apôtres « qui est surnommée Madeleine, de la-
DélUauJe?
l'Evangile n'est pas assez clair sur le nombre premiers L Ceux qui admettent deux onc-
:
autre jugement des systèmes imaginés pour gélistes , fiite également par Marie , mais
appuyer la distinction entre Marie et la péche- lorsqu'elle était déjà parfaitement convertie;
resse. Les huit auteurs grecs que nous avons ceux-ci prétendent que saint Jean, par ces pa-
roles Or, Marie était celle qui oignit le Sei-
cités pour cette opinion ont inventé jusqu'à : <
pécheresse dont parle saint Luc; et c'est ce depuis ce Père. II. Les détenseurs de l'unité,
qui n'admettent qu'une seule onction, décrite
qui nous paraît dillicilc à concilier avec l'Evan-
gile de saint Jean. par les quatre évangélistes , supposent que
saint Jean désigne ici l'onction qu'il décrira
Au chapitre xi, ayant à raconter la résurrec-
tion de Lazare, saint Jean fait auparavant lui-même au chapitre suivant. Car ils tiennent
celte remarque : i Lazare était malade à Bé- que le fait rapporté par saint Luc a eu lieu
« thanie, bourg de Marie et de Marthe, sa après la résurrection de Lazare, puisqu'ils ne
€ suDur. (Or, Marie, dont le frère Lazare était le distinguent pas de celui que rapportent
< malade, était celle qui oignit le Seigneur saint Matthieu^ saint Marc et saint Jean. C'est
< d'un parfum, et hii essuya les pieds avec ses l'opinion de tous ceux qui ont suivi l'Harmonie
I cheveux. ) » Enfin, après avoir raconté dans d'Ainmonius. III. Enfin, ceux qui, sans distin-
un fort grand détail la résurrection de t-azare, guer non plus entre Marie et la péclieresse,
qui occupe tout ce chapitre, saint Jean raconte, C distinguent néanmoins deux fenunes et deux
au chapitre suivant, l'onction que Marie lit à onctions, une femme pécheresse qui est Marie,
Béthanie, sur les pieds de Jésus, six jours avant l'autre sainte qui est hieonnue, doivent supposer
Pâques. aussi que saint Jean indique par anticipation
Les défenseurs de lunilé expliquent d'une le fait qu'il décrira lui-même : puisque dans ce
manière assez satisfaisante les paroles renfer- système le fait rapporté par saint Luc aurait
mées dans cette parenthèse de saint Jean. eu lieu après la résurrection de Lazare, et se-
Mais ceux de la distinction y rencontrent une rait le même que saint Jean raconte innnédia-
difficulté qui nous parait insurmonlalile, et à teinent après le récit de cette résurrection.
laquelle aucun d'eux n'a satisfait jusqu'ici. Ces diverses manières d'expliquer les paroles
lu MADLLKINE EST LA SOEUR DE M.VIlTltf. ET LA l'ECllERESSE. I lî
«quelle sept déiiiuns étaient sorl s , A « toiiibe.iu (porlanl des parfums qu'elle
« Joli.'iiin.i, reinriie de Chusé, intendant » avait préparés, Luc. \\i\) , et ayant
« d'Hérudo, ot Susaiiiie, ainsi que beau- « Iruiivé que la pierre était renversée j
de saint Jean sont probables, et ne nous sem- de Mopsuesle ('*), dans Théo, liane, arcb£- (**) rmcnn-
blent préseiuer aucun inconvénient. vè.|iie de Taormine (•••), dans Zacliaric '^^
l'^",n'Mjl^l^.
2" Mais l'explicalioii que iloinieni de» mêmes Ciirysople (""). Mais VuiUiiipalioii (|ue sup- //eoi (»).
paroles les ilércnsenrs de la distinction oirro, posent ces anciens [lariisaiis de l'nniié n'oll're {"')Tliroplm-
selon nous, une dillicul'.é sérieuse et à la- aucun inconvenienl, comme on I a au heu arclwo Tuu-
ilil,
quelle on n'a pas fait pent-èlrc assez d'atten- g que celle des défenseurs de la disii:iclion en roinemlaiii,\\'<-
système que Marie n'est pas la péclieresse • Ceux de l'unité, en supposant que Marie r"')Bil)ii(iilt.
dont parle saint Luc. Ils sont donc obligés de seule a fait l'onction des pieds dans un seul et pairm'M.MA»
''"
rapporter les paroles de saint Jean, cliap. xi : unique repas, après la résurrection de Lazare, ' ''
Marie étitil celle qui oignit le Seigneur, et lui disent avec beaucoup de raison que saint Jean,
essuya les pieds avec ses cheveux, à l'onction que par cette parenthèse : (Marie, dont le frère
saint Jfan doit raconter lui-même au cbap. xn, Lazare était malade, était celle qui oignit le
en sorlc qu'il aurait parlé ici par anticipation. Los Seigneur d'un parfum et lui essuya les pieds
défenseurs de l'uiiiti se sont réciiés contre avec ses cheveux), la lait connaître et la dé-
cette supposition, prélen.laiiique l'aii/ic/pdiiod signe par une action qui était notoire et pu-
à laquelle ont eu recours les partisans de la blique parmi les (iJèles (d), et qu'on ne pouvait
distinction était une nouveauté inconnue aux rapporter à aucune autre fennne qu'à Marie.
(*) Disse (1- anciens
'. Ceux-ci de leur côlé ont cru reni- Mais si l'on suppose, avec les défenseurs de la
/iin|)()iiiHi.im- porlcr un triomphe coni; let sur leurs adver- distinction que deux femmes ont (ait l'onction
,
le ir l'uniiti ,
tar Trivel, p. ;aires, en découvrant ce mot li'anticipation (2 sur les pieds du Sauveur et tes ont essuyés avec
1U2. a I e MtiiS dans les Questions sur CAncien et le Nouveau leurs cheveux, l'une, comme le rapporte saint
d'aiilicii atloii
est une iiiven- Tcs/omeH/, qu'on rapporte au iv^ siècle. Maisil Luc, et qui est la pécheresse; l'autre, comme
liOD des ai- faut convenir que les uns et les autres ont pris le (lit saint Jean an chapitre xii, et qui serait
Uiin iiioJcr-
ues.» feu trop légèrement, n'ayant pas issez étudié Marie, comment saint Jean, qui a écrit après
la matière, et que, semblables ii des ennemis saintLuc, aurait-il pu donner pour marque dis-
qui combaHejit dans les téacbrcs, ils se sont iinctivedeMarie,uncaciion qui l'ei'ii confondue
porté les uns aux autres des coups incertains. avec une autre femme? A;irès que cet évai!-
L'HH(ifi)«jtio;i n'est point une nouveauté, et geliste avait dit : Marie était sœur de Lazare, il
TillemoiU aurait pu, s'il eût voulu en prendre l'avait suffisamment désignée, et si la circons-
la peine, trouver bien d'autres auteurs de l'an- tance qu'il ajoute : (Or Marie était celle qui oi •
liiiuité qui y ont eu recours pour expliquer les gnil le Seigneur d'un parfum et lui essuya les
paroles de sainl Jean déjà citées, puisque tous pieds avec ses cheveux), eût été commune à
ceux qui ont suivi la Concorde d'Ammonius, deux femmes, celte maniue, au lieu d'être un
et qui ne font qu'un seul et même récit de la accroissement de lumière pour conuaitre Marie
narration des quatre évangélistes, doivent ad- D •"' '=» distinguer de la pécheresse, ne pouvait
mettre nécessairement cette anticipation qu'obscurcir ce (|ue saint Jean venait de dire,
comme nous le voyons en effet dans Théodore et la faire confondre avec elle (
), comme ( ) Ammi.
BarOHiJ.an.3i,
, 1- , • I' '** '^^
A. Dullliasarc Corderio, 1630, tfiJnan.xi,
(a) icrat, quando evangelista scripsit, non incon-
ti. Maria erat qux unxit Uoniinum unguen-
i. grue coniineinorat pusterius, antequam réfé-
10 . . Ciini autein et hujiis consequenter lan-
. rât quod fuit piius.
quam facti meniii)neiii habiturus esset, anti- Id) C'est la remarque de Bossuet lul-mène
cipnndo quod postea narrainrus erat, déclarât sur ces paroles de saint Jean, il y a apparence,
ipiainam sit niulier de qua hic loqiiitur.
dit-il, que saint Jean la désigne ainsi parce que
(6) Maria erat qu:c unxit Dominum . . . cette action était fort connue. Nouveaux Opus-
quoniam post paulo de unguento et de unctio- cules de Fleury, pag. 185.
ne dicturus erat, per anticipationem hoc loco,
(e) Si non de illa qu:c unxit in Galilxa.
quod futuruni erat aUingit. intellexisset, non tantum eo signo qu:eiiani
le) Maria autem erat qux unxit Dominum esset non signilicasset, sed potins ohscurasset
unguento. Unxit .Maria Doininuui pust resusci- ac confudisset, nimiruin quia illa prima, qiue.
tatiouciii Lazaii ; ïcd quia utrumque pruter- uiixeral in Galiluia, vidcrctur esse desciipt;!.
Ii3 MADEI.EI.M: est la SOiX'U DE MAKTIiE ET LA l'ECllERESSE. Hi
« corps de Jésus ava t élé déposé. Ils A fevre d'Elaples el Cliclhnue ont les
« lui dirent : Femme, pourquoi pleurez- premiers avancé colle assertion. « J'ai
a vous? C'est, leur répond-ellt-, qu'ils « trouvé, dit Cliclhoue, qu'avant saint
« ont enlevé mon seigneur, et je ne snis « Grégoire, affirmer l'unité de ces
« où ils Après avoir dit ces
l'ont 7nis. « femmes eût élé une assertion aussi
« paroles, elle regarda derrière soi el , « inouïe et un aussi étrange paradoxe
« vil Jésus debout, sans savoir que ce « qu'il l'est mainlenanl d'affirmer leur
« lui lui. Jésus lui dit : Femme, poitr- « distiiKtion (1). « E:4ius, qui a exposé .
fi)Di.scei)(a-
« quoi pleurez-vous? qui cherchez-vous? avec beaucoup d'art le système et ^^s gdalenn^difen-
« L'autre, pensant que c'était un jar- raisons de Lefèvre et deClirlhouc, a pris *'*. f"''''^ (*)
« dinier, lui dit : Seigneur, si c'est voxts apparemment de ces auteurs ce qu'il
« qui l'avez enlevé , dites-moi où vous avance: «Je ne puis affirmer si l'opi-
« t'avez mis, et je l'emporterai moi- « nion de l'unité se trouve dans quel-
« même. Jésus lui dit : Marie. Celle-ci « que auteur ecclésiastique plus ancien
les concilier entre eux ; la question est que saint Grégoire premier des est le
de savoir si Marie, sœur de Marthe, auteurs qui nous sont restés, qui non-
que nous avons déjà vue être la pèche- seulement ait confondu Marie, sœur de
rcsse dont parle saint Luc, est la même Marthe avec la pécheresse, mais aussi
personne que Marie-Madeleine, delà- Marie-Madeleine avec l'une el l'autre,
quelle Noire-Seigneur avait ciiassé sept Cet auteur ajoute : « Ce qui me paraît
dénions , comme le rapportent saint Luc q « plus surprenant , cesl que saint Gré-
ct saintMarc, et qui vint au tombeau « goire ne s'en fait pas même une ques-
pour embaumer le Sauveur, comme le « lion , el qu'il le suppose plutôt comme
raconte saint Jean dans les paroles « un fait constant, qu'il ne s'arrête à le
citées. « prouver ('+). » (+) Pisssrw-
'
^ ' twn sur smiie
II. Les défenseurs de la distinction sup- L'opinion de saint Grégoire aurait en Madeleine, p.
Ou ai'cuse
f;iiissenienl S. posent que Madeleine est une personne effet de quoi étonner, s'il était vrai,'
Grégoire d'a- différente
vuir confondu
de Marie, sœur de Marthe, et comme l'assure ce critique, «que les
Mailelelne prétendent que l'anliquilé ecclésias- « Pères grecs et la plupart des Pères
:ivi!C les deux
lique les a réellement distinguées. Le- « latins, dans les premiers siècles du
autres.
on suppose en efl'et que l;\ tr:idi(ion el l'Eglise son a plus de force pour l'unité que n'en ont
l'ont confonuue; au moins aurait -il dû ajouter tous les arguments qu'on a apportés jusqu'à ee
quelque coirectif, pour que personne ne con- jour en faveur de l'opinion coniraire ("). Et {••)Si/nopsis
Au crilicor. sa-
fondit Marie avec l'autre. coniraire, il la D voilà , à notre avis , le seul point qui pa-
désigne, comme on voit, par des circonstances raît être certain louchant les onctions et les cap. xxvi, lom'
qu'on retrouve les mêmes dans l'onction faite femmes à qui on les attribue : c'est-à-dire '^i P- 61i 00
par la pécheresse et rapportées par saint Luc. que saint Jean, en parlant de Marie, désigne la
(•) Grotius C'est la remarque de Giotius ('), et après même personne qui a fait l'onction décrite par
nd MtUili. oap,
lui des auteurs de YAbrérjé des critiques sucrés, saint Luc, et déclare par conséquent que Ma-
xwi, t. II, p.
243 (rt). qui ajoutent, d'après Maldonat, que celle rai- rie n'est pas distinguée de la pécheresse.
en si( quœ Christi pedes perfudit et delersit. (<•) Hœc quemquam scripto-
opinio an apud
iNon poteiai auieni enta salis nota sumi ex rem ecclesiasticiun Gregorio antiquiorein re-
eo quod sa^p'us acciderat. perialur, affirmare non pogsum.
Reperi tam novum ac pêne paradoxum (d) Quod argumeniuni plus habct ponderis
(61
aille Gregorii tempnra fuisse, si unica (mulier quaui omnia in conlrariuai producta. ilaldo-
iiiquaiii) assereretur, quani nuiic cuin 1res natus.
145 MADEL. Ei>T MAKIE DE BETUAN. liT LA PECHER.— TRADIT. DE L'EGLISE CR. \hi
« cliristiaiiismi>, eussent cru que Marie- A é(ai( dislinguëe des deux autres. Mais
« Maileleini, Mare, sœur lie Mirlhe, et cet auteur parle ici d'après Lefèvro et
la feuime péclienssc, él.iienl trois (]licllioue, qui eux nii^ines n'avaient point
(l)fMrf.Aver- « personnes dill'éi entes (t), » et nous examiné sur ce point Its monuments
""^"'
avouons avec lui qu'il serait bim des pri niiirs sièles, comme en convien-
plus surprenant encore que saint tiré- dront tous ceux qui prendront la peine
goire, étant le premier à enseif;iier cetle de lire leurs écrits.
nou\eauié prétendue, ne s'en fût pas 2" On doit considérer encore que tons
même fait une question, et l'eût admise les Pères n'ayant p is touché cetle que-
comme un fait constant. Mais ce qui slion, nous ne pouvons juger de-; senti-
nous étonne davantage encore, c'est nicnts de l'Eglise ancienne sur la Made-
qu'Anquelin ne se fait pas non plus à leine que par ce qu'en disent ceux
lui-même une question du fait (ju'il qui en ont parlé.
avan<e, el que lui aussi suppose pluiôl 3° (luenfin , les Pères n'ayant pas
ce qu'il avance comme un fait constant, ,.u occasion de niont'er que Maric-
qu'il ne s'attache à le prouver; car Madeleine élail tout à la fois la pé-
nous n'en voyons pas les preuves dans cheresse et Marie, sœur de Marthe,
ses écrits, ni dans ceux des autres dé- celle question n'étant point agitée de
feiiseuis de la distinction, qui font à leur temps, il n'est pas nécessaire que
saint Grégoire le même reproche, L'au- chacun de ceux qu'on citera pour l'u-
torilé de cegrand do teur, son érudi- nilé ait confondu Marie -Madeleine
lion rare pour le temps où il a vécu, avec les deux autres : il suffit qu'il la
comme le reconnaît Anquetin lui- confonde avec l'une d 'S deux ; car nous
même , la dignité de son siège, étaient, avons montré que la tradition n'a fait
ce semble, autant de motifs impérieux qu'une S'ule personne de Marie, sœur
d'examiner hs fondements vrais ou de Marthe et de la pécheresse. Si donc
faux du fait que saint Grégoire sup- la tradition confond Marie-Madeleine
pose, quand rimporlance de la ques- q avec l'une ou avec l'autre, on sera en
lion et l'amour de la vérité n'eussent droit de conclure qu'elle les a confon-
pas déjà fait, à un auteur qui discute dues toutes trois.
av8C soin sa matière, un devoir rigou- Nous examinerons d'abord le senli-
reux de fouiller dans les monuments ment des Grecs, el ensuite celui des
(le la tradition, pour mettre la chose Latins,
dans tout son jour.
Nous avons déjà justifié saint Gré- CHAPITRE PREMIER.
Il]
Bèfde^ à siii- goire sur le premier chef de l'accusa-
TItADITIO.N DE L'ÉGLISE GKECQUE.
ï«'*«i'ioir"*' lion qu'on lui intente, savoir la con- ;
siècles nous fournissent très peu de docu- Marie, sœur de Marthe, Marie-Made- la pécliereise
et de b saur
nicnts sur ce dernier point, les Pères leine, et la pécheresse dont parle saiiif de MarUie
n'ayant pas eu occasion de traiter cetle Lur. Il dit que la pécheresse, accoutu-
question dans leurs écrits. Anquelin raée dès son enfance à suivre les in-
donne à entendre le contraire, lorsqu'il clinalions de son cœur, fut pour les
dit que les Grecs et la plupart des Latins jeunes gens une funeste occasion de
dans les premiers siècles du christia- chute, et devint ainsi le déshonneur de
iiismc, ont cru que Marie-Madeleine sa famille et même de son pays ; que
Ml MADELEINE EST MARIE DE 1) ETHANIE ET LA PECHERESSE. 148
celle irf'nie pécheresse était Marie ; .\ ment dans quelques églises d'Orient,
car c'est ainsi qu'il la nomme, comme après la sainte Ecriture.
on l'a vu di'jà. Or saint Ëplirem ajoute
APOLLINAIKE.
que la même Marie sœurdeMarllie et de
Lazare, et la pécheresse tout ensemble, Au témoignage de saint Ephrem, V.
Apollinaire
avait été possédée par sept dénions, nous joindrons celui d'Apollinaire, évê- ne fait qu'imo
comme saint Marc et saint Luc le disent que deLaodicée,qui vivait au iv siècle. persiiniiK lie
Madeleine el
de Marie-Madeleine; et qu'enfin cette On trouve, dans la Chaîne des Pères de la saur de
Martlie.
même péclu resse mérita d'être associée grecs sur saint Jean,
un passage de cet
aux apôtres et aux évangélisles , c'est- auteur où Marie, sœur de Marthe, n'est
à-dire qu'elle reçut le commandement pas distinguée de Marie-Madeleine.
d'annoncer aux apôtres la résurrei lion Expliquant U chapiîre xii , où saint
(le Jésus-Christ, et de leur proplictiser Jean parle de l'onction que Marie
son ascension : au re circonstance pro- sœur de Lazare fil sur les pieds de Jésus,
pre à sainte Marie-Madekine. " Apollinaire dit « Marie est la figure :
« Est-ce donc là, dit saint Ephrem, « de l'Eglise venue des gentils (en tant
« celte pécheresse qui passa dans le « qu'elle a été délivrée (les sept esprits
« désordre une grande partie de sa « malins, comme la genlilité l'a été des
« vie? Comment est-il arrivé que, par a démons); celle-ci porte dans le monde
« sa sainteté et par son zèle à pratiquer « sa foi en la mort de Jésus-Christ,
« la vertu, elle ait partagé, à la Gn, la « comme un parfum d'odeur très-suave,
« gloire des apôtres et des évangélistes? « répandant l'amour du Sauveur, dont
« Celle qui était une pierre d'achoppe- (( sa tête est comme imbibée elle a ;
(l)S Ephrem. « brille d'une gloire écl.iiante (I). » « odeur de Jésus-Christ (2). » Par ces (2) Ciiiena
deux siècles auparavant, saint Ephrem oignit d'abord les pieds, el qu'ensuite
la faisait déjà, lui cependant dont les essuyant le parfum avec ses cheveux,
écrits étaient si estimés, comme on l'a sa grande et belle chevelure en de-
dit, qu'on en lisait plusieurs publique- meura toute brillante de parfum (3). 1") Biblioth.
Palrwn, t. IV.
-Yeimi iti Joan
(a) Hrec est illa meretrix qiioe ningnam vi-
D a dœnionibiis liberalae, sicul ex hac seplem
ïi, 459 (c).
te partcin in proslibulo Irivil ? Qui facliim danaoïiia egressa suiil), qux inst;ir odoris sua-
dicaniiis ul vila; sanclitale et virtiitis studio vissirai lldem Christi iiiorti dcfort, ejiisdeiii-
apostolorum et evangolisiarum gloriam in li- qiie virtule caput suuin studio et amore ejus
ne a(la;qiiaverit ? qiuc erat scopulus et lapis sahiiari inibiiens, niunduiii bunc uiilvei'sum
offensioiiis niullorum naufragio et ruina infa- odoris suavilaie replevil, queaiadiiiodum ei
niis, modo aposlolorura scdificio inserta aurea Paulus, CiiRisTi, iiiquit, bonus odor sumus
iuce riitilat. Deo.
P. 3t)5. Assuela a teneris annis turpiter vi-
(c) Maria vero dicebatur illa piilrhricoma,
vere, vilia sua in alios infudit, cunique se
corrupisset, alios corrupil; liinc ad illam ma-
CiiRiSTi Dei siisceplrix,quœ aiiibos ejus pedes
uiixit rore el liquore uiiguontj, et capillls ab-
giius uiidique libidinosorum et intemperanlium
siersit et a divinis peilibus per siimnia nilens
juvenum concursus et frequeiitia. P. 390. Sic ;
ria referl lypum Ecclesijc ex gentibus (ut pote ebriavil et implevit lotaiii donmni.
U9 TRADlTIOiN DE L'EGLISE GRECQUE. l.iO
Apollinaire veul donc dire qucia gcnli- A eux lis quaire évangélislcs surle lemiis
lilé, fijjurce par Marie-Madeleine, a de la ré<urrection de Notre-Seigneur,
répandit dans la salie telle suave discuté les divers voyages des saintes
odeur. Nous expliquerons plus en dé- femmes au tombeau, il ct^ainine com-
tail ce rapprochcuienl, lorsque nous bien, dans les Kvaiigiles, on trouve de
ciposirons les ;illéf;oriesque lessainls différentes femmes appelées Marie, cl
docteurs ont cru voir dans l'hisloiic dans cette énutncralion il ne dislingue
de sainte Marie-Madeleine. point .Madeleine de l'autre. \'oici ses
Tillemoiit, après avoir dit avec Es- paroli's : « Puisque dans les évangiles
lius que jusqu'à saint Grégoire il est « il est fait mcniion de plusieurs .Maries,
difficile de trouver quelqu'un qui ait « nous devons établir qu'il n'y en a en
confondu Madeleine avec l'une des deux « tout que trois, lesquelles saint Jean a
autres, ajoute de son fonds: « Pcul-êlre « toutes nommées à la fois lorsqu'il a
« aucun Grec ne l'a jamais fait, hors « dit Auprès de la croix de Jésus étaient
:
« Apollinaire, qui est assez obscur (et « sa mère et la sœur de sa mère, Marie
(1 ) .W<?Hii)irc« M Cédrèiie) (I).» L'ubscurité dont il veut « de Cléophas, et Marie-Madele.nc. Car
jj!''!','*"!'""' parler ici tombe sans doute sur les pa- « nous croyons que Marie, mère de Jac-
roles où Apollinaire indique les rap- « ques et de Josès, nommée chez les
prochements entre la gcnlilité et Marie- « autres évangélisles, n'est pas dislin-
Madeleine. Car Tilleinont n'aurait pu « guée de la mère de Dieu (3). » (.-) s. Greq
dire qu'il y eût quelque obscurité dans Cet auteur pensait, avec quelques an- '" "'
^J''*'"'
celles-ci, qui ont pour objet Marie, sœur
que saiiU Joseph avait eu d'un Clir:>,ti ncmr-
ciens,
'^''''
de Lazare « Marie est lu figure de l'E-
: premier mariage Jacques et Josès, pi"'^'''**
« glise des gentils en tant qu'elle a élé qu'à cause de cela la très - sainte
« délivrée des &ept malins esprits, com- vierge Marie élait quelquefois surnom-
« me la genlililé l'a été des démons. »
^ mée mère de Jacques et de Josès. Quoi
Et ce sont ces dernières paroles qu que ce sentiment soit contraire à la
nous apportons ici comme un témoi- pieuse croyance des fidèles, selon la-
gnage clair et net de la tradition des quelle saint Joseph a toujours gardé la
Grecs en faveur de l'unité de Marie, virginité, on voit néanmoins ici que
sœur de Marthe, avec Marie-Madeleine. l'auteur ne distingue pas Marie, sœur
Car si Marie, sœur de .Marthe et de La- de Marthe, de Marie-.Madeleine; et cela
zare, esl la môme qui a été possédée des montre qu'au temps ou il écrivait on
sept démons, il esl nécessaire que Ma- désignait en efTet Marie, sœur de .Mar-
rie sœur de ^larthe ne soit pas distin- the, sous le nom de Marie-.Madeleine,
guée de Marie-Madeleine. comme on fait encore aujourd'hui.
Nous verrons que saint Jérôme, dans yj,
l'auteur du second discours sur la
rénumération des Maries dont il est (ait ^'a'"'* 'lous
RÉsuuiŒCTiON, attribué à saint Gré-
goire de Nysse. n.enlion dans l'Evangile, n'a pas dis- ;ju«'"'po.,raf-
D tingué non plus sœur de Marthe d'à-
la '^'^'''' "^'^ ^
VI. Nous possédons un discours sur la v<c Madeleine, qu il la désigne aussi
et
.iisraur"siir"l3
résurrection attribué à saint Grégoire sous ce dernier nom. Tillemont; sans
^'^Nysse, mais qui est plutôt d'Hésy- vouloir nier le fait, s'efforce de l'affai-
iVoXi'i'''uè
|.:is Maiieieiiie cliius, prêtre de Jérusalem, mort vers blir eu disant que dans cette énuméra-
'^''^" ^"^^2), d'après ce qu'on
iuiih.'.""'^ lit dans tion saint Jérôme a peut-être oublié
(1) iiii.de fin manuscrit de la bibliothèque du Marie, sœur de Marthe; mais ce criti-
f.TiiL',;'!^si'
'"°' (3)- ^el auteur, en conciliant entre que n'avait pas remarqué sans doute
l.XVil,|i.3ô7;
fS) mbtio- , n •
Marie-Madeleine ou
que Tailleur grec du second discours A qu'en nommant
sur la lésurrecHon, donl on parle ici, nommait équivjilemmcnl Marie de Bé-
On ne détruit pas des faits de ce
ne distingue pas non plus entre Marie, thanie ?
deux auteurs versés dans la connais- sent point cette fin de non-recevoir, et
sance des Ecritures, et qui traitent tout la regardent avec raison comme vaine
prètes l'omission tombe-t-elle précisé- Lazare avait été inhume avant sa ré-
ment sur Marie, sœur de Marthe, quoique surrection , il dit que de sou temps
celle-ci soit nommée douze fois dans l'E- on y voyait encore son sarcophage de
vangile , et qu'elle ail une très-grande marbre , et qu'en face était un autre
part dans trois récits importants, tandis monument, celui de 7l/ar(Ae et de Ma-
que ni l'un ni l'autre n'ont omis Marie deleine, sœurs de Lazare (2) nouvelle :
j(/âi,j si/m-
mère de Jacques et de Josès, que l'E- ^ preuve qu'en nommant Madeleine on ™!;-'vl'?'°"'*'
h) TiUemont aurait pu, pour fortifier sa < fait mention de plusieurs Maries, nous de-
coiijeclure, dire que saint Jérôme et l'auteur « vous établir qu'il n'y en a en loulque trois.»
du ' iscolirs sur la résuneclion ne parlent ici Le témoignage de saint Jérôme n'est pas
que des Maries qui ont été présentes à :ia pas- moins exprès, et dom Ceillier, non suspect
sion, comme faitEusèbe de Césarée,
dans.une dans ^„,., matière,
„„,.^ cette .„ jugé
.,.„.. ^,^, l'a digne de
y.^^^.^.,^ remarque
„„ .,„..a.4>.v
de ses réponses àMarin('), et que par con- l* dans sa Bibliothèque des auteurs ecclésias-
i-j-nr
parler de Marie
ne devaient point tiques, i;t l'a traduit en ces tenues :« Ce qu'il
ni leièrnn séqucnt ils supposant quils eussent
,om « /mi" sœur de Marthe, en I y a de certain, c'est que l'Evangile fait inen-
distingué celle-ci de Madeleine, puisque, dans c lion de quatre femmes appelées Marie ; la
ab Aiiqclo
Haio, 1. 1 (•). Ibisloire de la passion, Marie sœur de Marthe I première est la mère de Noire-Seigneur ; la
n'est point nommée. Mais ce serait faire vio- I seconde, Marie, femme deCléophas et tante
lence aux parolesde l'un et de l'autre que deles I de Jésus-Christ du côté de sa mère la troi- ;
restreindre aux Maries dont il est parlé dans < sième esl Marie mèie de Jacques et de Josès;
l'histoire de la passion. « Puisque, dans
les I la qualrièine Marie Madeleine (-).
HisJ.
dit l'auteur du discours, il est {-) t.
. € Evangiles,
fin Notr('-Sei;;nciir, quVlle avait pris vu, que Marie, sd'ur de Marthe, est celte
d'ahord pour un jardinier, font reniar- pécheresse dont saint Luc raconte que,
quer (ju'elle se jota à ses pieds pour Us se tenant placée derrière Jésus et à ses
embnissir , disent-ils , selun su cuulit- pieds, elle les arrosait de ses larmes ,
(Il Biblioth.
mf(l). Or, si d'après ces as leurs Marie- les essuyait avec ses cheveux, les cou-
'ilium, luiii.
I\ m Jean. Mddeleine avilit coutume d'embr sser les vrait de ses baisers, les oignait de par-
;i|i. xvm (u).
pi>rf«duSauvcur,on doit conclure qu'ils fum. Toutes circonstances qui ont fait
•lu'aoparavant elle h s ait embrassés Jésus selon sa coutume (3) et ils trou- , '3) Sermnnet
Mnqigtri Peiri
une seule fois. Mais si l'on suppose vent le motif de cette assertion dans Mnnducitloris.
l'unité de Marie-Madeleine avec Marie (lui. miiHu-
qu'i l'exemplo de saint Kphrem d'A- ,
scripl. BiOt.
pollinaire d'Hésychius ou de l'auteur
,
sœur de Marthe et la pécheresse. Il faut n-giœ (,).
« ch;ique passion a le même nom que était celte même péchoresse dont parle
« le démon qui l'inspire. Celui qui saint Luc comme avaient fait les an-
n est esclave de ces vires est possédé ciens Grecs, tels que saint Ephrem (3). [Z] s Ephrem,
Sifriace, 1. 111,
« par ces démons. donc pas in- II n'est Il est vrai qu'immédiatement après pi 597
«vraisemblable que Marie-Madeleine ces paroles, Photius , ou plutôt saint
«ait été possédée par sept passions, Modeste, dont il venait de citer les
« desquelles ayant ensuite éié délivrée, paroles dans sa réponse à Amphilo-
« elle est devenue disciple de Jésus- loque, rapporte que, d'après une cer-
« Christ. Car celle qui auparavant était taine histoire dont nous parlerons dans
« possédée parles vices comme par des la suite, celle s inte Madeleine aurait
« démons, a obtenu ensuite une si gran- gardé la virginité et aurait même souf-
« de abondance de grâce, qu'elle a ferl le martjre ; mais celle anecdote est
« été établie l'apôtre des apôtres mé- indépendante de la répon-e de Photius,
Theophn-
(I)
« mes (1). » ou plutôt elle eslinconciliableavecceltc
Cenimei réponse, où cet écrivain nous con-
1IIS
mliiepiscopi
Théophane a cru comme il paraît, ,
fait
Tumomcnilaiii que la possession de sainte Madeleine naîire l'opinion qu'il s'était formée de
( ) sainte Madeleine, opinion tout à fait
fut intérieure et spirituelle, quoique
réelle et véritable; et celte opinion a eu conforme comme on l'a vu , à celle de
,
mons ? répond également que , dans G ^e Lazare, qu'il suppose être la même ileleine
sœur de L3za-
et IJ
démons, afin que dans elle (comme dans lieu de laisser ainsi ses lecteurs dans
nature humaine) chas- l'incertitude. S'il eût pris la peine de
la figure de la il
a dû chasser d'elle, non les vertus, mais L'anonyme qui a continué les anna-
qui d'ailleurs pouvaient seuls les de Théophane, par l'ordre de Cons-
les vices,
tantin, fils de Léon VI dit aussi, en
êtie fit;urés par les sept démons. Or, ,
et intelicctus, Spiritus consilii, Spiritus (ortitu- (6) Plwtii palriarcliœ Amphilocliiaua xxxvn,
dinis el sciculiœ et pictatis et timoris Domini ; interrogatio 188, p. 7*1. Cur Mariam Ma-
iia operaiiones dainionum contraria ratione gdalenam a qua ejeceral seplem d*monia
dsEinoucs vocanliir:acedia, avarilia, superbia, Christus elegit? Sepienarium numerum et de
iiividia, mendacium , iiitemperaniia et uiia- virlutibus et de viliis inveiiimus a Scriplura
qiKcque passionum cum earum genitore syiio- usurpatum. Merilo saiie Mariam elegit Ma-
nyina est. Qui igitur Inijusmodi perlurbatio- gdalenam Salvatur, a qua ejeceral seplem
iiilius delinelur, a dfcinonibus occupalur. Non daimouia, ut auciorem naquitiae per illaui ab
esi igiiur improbabilc Mariam etiani Isaiic Ma- bumana exigaret ?ialura.
157 MADEL. EST LA SOEUK l)K MARTHE ECKIVAI.N'S GRECS CITES CONTRE. I5S
parlaot ilc l'cfî'isc Je Sainî-Lazar;-, bû- A " virginité et de son entière pureté, elle
(1) Uhloriw re(l).Li s paroles de ces deux historiens, D'après ce ténioigiingo et un autre de |Jû"'''j!,'j"(î!r
BljUlIlt NU'
Cédrôiieel l'aiioiijine.soiil Irop expres- saint .\mbr(>ise que nous expliquerons
Scr'iplores F.
Combe fia. I(i8j
ses piur qu'on ()iiissc les délourner à dans la suite, les délenscnrs du la <\i'—
uu aulrc sens. Aussi seiiiblenl-ellrs linction ont conclu que Marie-iMade-
a\ oir embarrassé les déi'enseiirs de la k'ini- n'est donc point la pécheresse do
distini'liun. ISailbl a cru trancher la l'Evangile, et c'est le mutirqui, dans la
et de celle de Fleury, paraît dire au ( on- dant osé lui at ribuer le titre d(> vierge
Iraire que c'était bien avec délibération, dans le bréviaire, quoique plus tard, en
puisqu'il assure que les Grecs confon- " 1771, on le lui ait donné dans la nou-
daient alors Marie-Madeleine avec la velle légende de celui d'Orléans où l'on
(3) Table de
Ceilliir, sœur de Lazare (3). Tillemont se con- cite Modeste et saint Anibroise (6). W') Krcvta-
rfoHi
. _ .^ L • .
''"'" ^iirelia-
|i. 64i , an.
lenle de dire que celle confusion n'était 1° On a vu que saint Lphrem au iv „«„.,« i.udai:
Uurie. •'"-
pas ordinaire parmi les nouveaux siècle suppose que Marie-Madeleine est ^'.'^^-^'^
^^
Grecs {'*). Mais ces critiques n'auraient la même que la pécheresse de saint Luc, iirmihe, )tms
(l) Mémoires
eciiésiusûqius, pas hasardé de pareilles conjectures et il est certain que jusqu'à Modeste, "^"g'-y^ ,^-.j'
peine les Grecs modernes avec les an- chez les Latins saint Ambroise , saint Pj",',,"';,'^ /''j"^.'^
'""-p """"-
Marthe, et Madeleine, et qu'il y a entre vir siècle que
^ Marie-Madeleine était la menus,
i\\\.c
cas une parfaite unité de langage et même que la pécheresse. Or, d'iiirès les iu"c exubaui,
p
d'opinion. règles de critique que donne Clicthoue, i„iij|iii,sp|,||„i,
ACTICLE SECOND.
on doit préférer
^ témoignage des au-le DO *;"^"''
Muilrslus .)e-
il"i"it
On ne trouve chez 1rs Grecs, pour ciens (8). On devrait donc, d'après ces (8j /frirf. (rf).
XI. distinguer Marie -Madeleine de la péclie- principes, rejeter la légende rapportée
PI! lie Moii'-sie
rcsse , que le témoignage dune cer- par Modeste, s'il était certain qu'elle fût
"•' 1;™",*',' 1'^* taine légende
° de sainte Madeleine, dont opposée aux anciens docteurs.
que Mailfleme.
n'aii pas l'né Modeste, auteur du VU' siècle, a cité un 2" Mais ces critiques n'ont pas exa-
|i c leresse.
passage, au rapport de Photius, qui vi- miné avec assez de soin le passage di*.
vait lui-même deux siècles plus tard, tv Modeste oîi cette légende est citée. La
« Les histoires racontent (ditModes- Marie-Madeleine dont on y parle n'est
« te) que cette Madeleine, de laquelle pas celle de l'Evangile, c'est une vierge
« le Seigneur chassa sept démons, était martyre qu'on a confondue avec l'iiu-
« vierge, et l'on raconte son martyre en tre, et qui a souffert au iw ou au iv siè-
« ajoutant qu à cause de sa parfaite cle. Vo^ez ce que nous disons là-dessus
{a) incerti auct. p. 224. Léo (Basilii filius) (c) Magis eorum scriplis slandum esse qui
sancii Lazari ecclesiam ad Topos xdificavil... reruin gestarum teniporibus viciniores fuc-
ejusqiie sororis Magdalenx. Acia Sanct. julii ruiit.
XXII, p. 207.
(rf) Si in scriptis suis, eisdeni de relius, iii-
(f>) Historisc hanc MagJuIeiiaiii per tolam loidum varia et sibi ipsis quudanmiod^ coii-
vilam egisse virginem Iniino niarly-
Iradiint. liarla seiitiant , dictiiin eorum qiiod magis
ritmi ejiis clrcumlerlur, in qiio dicilur pcr cxi- raiioiii et aMii>|uioribus concordai, validiiis
iniain siii virginitaleni et purilalem, eaiii «juasi esse, altcrum aiilcin iiivalidius.
vltruiii inuiiduin tortoribus visaui esse.
i;;0 MADELEINE EST LA SOEUR DE MAKTHE ET LA PECHERESSE.
100
''''"* '''*"'^''"''^l''''''^'(*)-A"^*'
noscri- Aciieonst^uce éirangèœ à l'hisloiie (le
i/oV/Z,?'^^:
tiques, eiialieguanllelémoignagedeMo- la Madeleine de l'Evangile, aucune
ilesie en faveur de la virginité de Marie. Eglise ni d'Orient ni dOccident n'ayant
Madeleine, suppriment-ils tout ce qui y jamais compté cclic-ci au nombre des
est rapportéde son martyre, comme une niariyrs (n).
(a) Mais quand il seraiUertain que la Ma- raiion, rapporte des circonstances dont les
deleine dEphèse fùl celle (le l'Evangile, et que autres ne parlent pas, ou ne parlent pas de
la
par conséquent celle-ci ei1t été vierge, on ne même manière, Eusèbe prit le parti d'admettre
pourrait conclure de là que Maileleine n'est
non-seulement quatre faits différents, un pour
pas la pécheresse dont parle saint Luc. Car
chaque narration mais encore quatre groupes
,
longieiiips avant Modeste les Grecs recon-
de personnes différentes les unes des autres,
naissaient dans les Evangiles plusieurs femmes
qui seraient venues successivement au tombeau.
appelées Marie et surnommées Madeleine; de
Et comme dans la narration de saint Matthieu
sorte que l'une aurait |iu être la pécheresse
il est parlé de Marie-Madeleine, et qu'il en est
de l'Evangile , et l'autre celle dont Modeste Ij
aussi fait mention dans celle de saint Jean , il
fait menlion. Oiigéne, pour concilier plus aisé-
ment supposa deux femmes appelées Marie-Made-
les évangélisles, multiplia, comme on a
leine. 11 ajoute que celle de saint Jean
vu, les onctions et supposa plusieurs femmes. avait
été délivrée des sept démons, et que celte der-
Enhardi sans doute par l'exemple de cet an-
nière, encore incrédule au miracle de la résur-
cien interprète, Eusébe de Césarée usa a son
rection, fut repoussée par le Sauveur qui
tour de la même liberté , en expliquant les lui
dit I Ne me louchez pas ;t
voyages lies saintes femmes au tombeau. Voyant : au lieu que l'autre
que, d'après saint Matthieu, Marie-Madeleine Madeleine eut le bonheur d'embrasser ses pieds,
dès qu'il se montra à elle (').
y vint avec une autre Marie le soir du sabbat, .,. .
et que d'après saint Jean elle y vint seule le Hésychius, dans les Questions déjà citées, va rum veierwii
dimanche avant le jour que selon le premier même plus loin , et au lieu de deux femmes ''"/'T/'-"''
''"•
;
sidérant que chaque évaiigéliste, dans sa nar- Q distinguée des deux autres, dont aurait parlé
saint Marc (").
gaudere enmiiue adoravisse, pjusque pedes leuere deux autres (b). » Ou a peine à compreudi e corn-
<i
(M Mémotra
digiias laisse. Illam vero apud Joannem Marjamdi- ment un auteur grave et laborieux, tel que l'était fcclésia'niqucs,
versatn a superioribus, seiius, mane videlicetsu-
Tillemont, ose, avant d'avoir examiné le '' "' ^' ^'*'
pervenisse. Eaindem hanc esse apud Marcuni de fait, don-
qua seplem daemoiiia eiecln fuerant qu;eque vehe- : ner le démenti à un critique de mérite, sans autre
inenter animo perlerrila fiierit, et paule iiicredu-
motif que des conjectures, et le désir de faire
lior qua'que idcirco iiianserat ibi liens, et suspi-
;
cans ne forte Servatons corpus de sépulcro luisset triompher son opinion. S'il avait voulu consulter les
sublaluni, atque in alias lerr. s abaclum. monuments de la tradition, il aurait appris que le
Eusèbe convient cepsndant qu'on peut cnnciler sentiment indiqué par Floreutinius a eu cours en
l* elTet chez les anciens,
les évangélisles sans supposer, comme il fait, deux et que d'ailleurs cet écri-
Maries-Madeleines ; mais il pense les concilier pl,is vain ne s'est point mépris et u'a pu se méprendre
aisément par ce moyen et regarde comme en l'attribuant Eusèbe, qui explique assez amp'e-
a
, il plus
croyable et plus vrai qu'il y en a eu deux. Les dé- nient son opinion lii-dessus pour ôter tout lieu de
fenseiirsde ladislimHiun ont fait encore ici de bien la mettre en controverse. On ne comprend pas non
L'auieur des Réitonses pour la défense du nou- avance qu'Kusèbe n'approuve pas la distinction de
veau Bréviaire de Paris a cru faussement qu'Iîu- plusieurs Madpleines (H. Eusebius Cœsaiieiisis in {<:) Eslii Ora-
sèbe, en admettant l'existence de ces deux femmes, epistola nU Marinum navrai, nec tamen npprobal tio'ie/ llieolug.
distinguait Marie-Madeleine d'avec la sorur de fuisse suo tempore qui opinarciiiur duas fuisse Ma- "('''""' <'e"stJ-
Magdatenas. "*, p. 416.
Marthe et pécheresse, et riiis
la il cite l'autorité de ce
(') B('po/ise docteur pour jusiifier cette distinction. Ce qui est (') Ecclesiœ Grœcœ monumenta a Cotelerin. iri-
surpronaiil (^); Tillemoul, en énumérant les 4",168B, t. III, p. iO. Ilcsiicliii QuœHione.s. di/fiaUt.
"ur le'nnuveau I'''"* SO.Coiitigilquoqiie in Magdaleuis non unam fuisse,
Bréctaiie, p. •'uloritès favorables a
son système, indique aussi
aut duas lanluni, sed très; quarum una adaemiiiiihns
111- l'opinion d'Eusébe de Césarée, d'après Floreoti- septem purgata est . prsescriptura est a Mallba;o
4ri FARIVAI.NS GRECS CITES A TORT CONTRE CETTE OPINION. i -.
XII. On a prtic. liu appuyer ans l.i dis- A « mèro du Seigneur oJ ses sœurs, de phn
i
I.esConsMiii.
nous a|0>li>li
linclion sur c pnss.igc de l'onvra-^M- « Maric->[,i<lelciiic el M.iric mèn* <!"
ques lu' I
rcii-
loniui sous le nom de Conslitulinns << Jaciiucs, M.irlln- cl Marie sœurs i!e
veiil .is (|iu
Miitlrleiiie
I
iinî, expose d;iiis ses Questions le sPiUiiiieiil la virginité. On conçoit d'autant plui aisémeiit
d'Eiisébe, qui |iaiMil avoir en des partisans la pnssibiliié de celte hypolliése, que saint
chez les(Jre<'s. Du moins il assure ijiie quelques .^nlbruise eu distinguant deux Madeleines,
iiUerpréles atlineUaioiil deux Maries, originai- suppose en eiïel que l'une a élé vierge, el l'au-
res de Magilalon cl snrnonuiiées Madeleines, tre pécheresse : par conaéquent le passage cité
comme Euscbe avait par Modeste ne prouve pas que Maiie-Madc-
Sciiptv- vit les distingnanl
fait (').
(«)
riim iie.'fiMiH La Cliaiiic des Pères grecs sur saiiil Marc rap- Icinc, sœur de Marthe, n'ait point été la pé-
fiora Collecl. «
pelle aussi le seiilinieiU d'Eusèlie de Césa- cheresse dont parle saint Luc. Car rien n'cm-
Miiio, ibid. |>.
95 (•) rée (') ; el nous voyons mcme qu'il a eu quel- U pèche d'allribuer à Modeste ou a Paulcur (ju'il
( Cfl'rt.fl
) ques partisans chez les Latins, quoiipi'en petit cite l'opinion que saint .\nib:()i<e a ailoplée.
Martwit
iii
effet de ce Rien pins, que prescrit
iludw l'Oiitiiii, nombre. Saint Jéiô:ne, qui parle en
les règles la critique
sentiiuont, n'y a point eu recours pour con- dans l'inlerprétation des ancii'us auteurs, veu-
(') S. Il'e- cilier les évangélisles('). .Mais saini And)rnise, lent (pi'im les accorde eiilre eii.v, quand il n'y
roiiiim. t. IV, accoutumé à lire les auteurs grecs , el à faire a aucune raison de penser qu'ils se soient con-
luri. I. Ilcdi-
l/i<i\ toi. 17") passer leurs pensées dans ses propreséirils( ), tredits. Ajoulez encore que saint FJplirein ,
adopte le sentiment d'Ensèbc, dont il enumère plus ancien que .Modeste a pen^é, aussi bien
(*) Scri.tlo- ce nous semble, Jérôme, saintGrégoiic
tous les ni(iiif'(^). Il est, le seul (|ne s:iint le Grand, que
Tum l'c.c' III"
nofaCulieci.(d> entre les Latins, dont il nous reste des ôeiiis, .Marii:-.M;idL'lei.iC était la péchi;re.-i»c de saint
Aiifi.ituiuyl. I,
qui ait suivi cotte opinion (""). Parnù les do- Luc. Oonc pouraccorderlc p.issagede Modeste
p.MII.
cteurs du moyen âge Rabau l'a rejetée ; eî avec eux, on devrait supposer que l'auteur de
(') Vnijez cil.
2, arlicle I. parmi les modernes, dom Polycarpe de la Ri- ce passage a admis, connue saint .iudiioise ,
vière, chartreux lrè>-versé dans les monu- deux Maries-Madeleines, l'mie vierge dont il
ments ecclésiastiques C), et pcut-cire aussi le parle, l'autre pécheresse dont il ne dit rien.
(') Angélique
lit rf. m J'od;- savant Peircsc , paraissent l'avoii- adopiéc ('). ^ La seule difliculté qu'offre <e moyen de
enr\te de lu Ui-
Quoi qu'il en soil, elle est assez l'ondée dans conciliation, c'est que, d'après le passage de
eière, liv. m,
(iHcours 13 ,
l'antiquité pour qu'on puisse la suivre encore Modeste, la Madeleine vierge est celle de qui
iii-4°, Lyo'i,
aujourd'liui, sans encourir aucun blànic, puis- Notre-Scigneur chassa les sept démons, tandis
16i6.
(') tfaïusci i/s
qu'il serait difficile d'en montrer évidennuent que saint Amhroise, saint Ephrem, saint Jé-
de P. re la fausseté.
irest-, rôme, saint Grégoire et tous les autres que
giu.la.lliblio-
Mais, pour en revenir à la légende ciléc par nous citerons dans la suite supposent que
thèiiue de Cur- ,
pentras. Modeste, la preuve déduite de là contre l'unité celle-ci était la pécheresse de l'Evangile. D'où
moinsque concluante. SilesGrecsont
n'est rien il laul conclureque ces doctein-s se sont trom-
admis deux et même trois Marics-.Madcleines, pés sur cette circonstance particulière, ou que
on conçoit très-bien que l'une d'elles a pu être l'auteur cité par Modeste lui même s'est trom-
vierge et l'autre pécheresse; que celle-ci a pu pé. Mais il y aurait moins d'inconvénient à
unam Mag.i:ilpDaruni Mariaro simiil cum alla M.iria Mariam ah d'à '\i>x jnvnn.m vidil. Vel etiani ambse
vespeie !,;ibl):ai lu monumeniuin ciicuiTisse... yuia Magdala unun l;c eraïu.
auleni Juaiines solius iMariai Maglalens iiipiiiliiil,
aliam cdiiveiiil eaiii esse-cuiijieeie .. l'orro Mardis
D () Quidam duas Marias Magdalenas ab podem
aliam MarLiui Magd:denarn tiadit una cum Salonic viio Ma„d:do fuisse eomeiidiiui et allerani esse :
Il M,iria Jacobi. ÔH peut anclure de ces vmoles qu;e lu Mailba>o eum vidit rpsurj;piitem alteiam :
qu'llésiirliius, ('(tuteur de ces ycKSTiONS, n'est fias <]»v iu JuaiÉiio eum quicrebat abseiilem... Nobis
celui de mèine nom il qui un alliibue le secund Di^cncns aiiiem simplex vidciur el :ipepia respno^io, sanctas
DE LA BÉsuc.EECTiON dç Notie-Sciijni UT dont 01 a teiiiiHas , CnusTi abseiiliain non fereiues , per
parlé , puisque ce dernier n'adout qu''u:e seule loluin iioclem, nu» îciiipI, iicc bis, si'd crtbro ad
femme du nom de Murie-iladeleine, el que l'autre scpukTiMii Domnii cui urrisse.
en distingue trois.
(") Oile dislinciion, quoi qu'en disesaiol Ani-
{' Ex Jn(W(asioSiH(ii((i,q\ia'Sl. Ib3. Quidam vero broisc, n'a aucun l'undement dans les Ecritures, au
inlerprelis aiuiil diias esse M:ij;djl.!nas, unam (luje jiigeinent du censeur d'ICsiius : Quœ opiniones in
sero sahljaloruiii apuil iMaiiliœuni, alluram (|u:c apud
Ev:ingelio no luibenl fundumentum. t)nU, Utcol. p.
i
Joaiiiiom uiane ad iiionnuieiiiurn \eii.i. Eamdem
4lG,ei, comme dit roiplier, d'une Madeleine on eu
de qiia Marcu.s l.qnilur, el de quj daemo-
liaiic c•s.^e
uia se|<leui éjecta fueraul... Ai(|iie liac vidolur
aura làil deuxco.nmed'uue seule l'uinniu <iuiaoinl
Nolre-SeigMPur on t.n a faii deux ei nièiuc davau-
qnœ aiidiil iVc me Inngas, non qui- apud M:illh:eum.
lage. Qtiœ lé ei'angeVslis referunlur possunt de im'i
^a^l m
virissiiiium sit, illani quo(|ue Magdala fuis-
muliere explicwi ; ex gm
diur faciœ (uer-nt : sicul
se oriuiidaui, haud lamen paria proba de ea narrât
Scriplura.
ex unit Mnqdidena,duasfecerunl; et ex una muliere
quiv tmmmnm tmxit, ntidttis —l'olrlcrii Putresapc-
(*) Apparuil prinio Varise Magdjl.'nac. Haiic sloUci, I7i4, tour 1, lib. in, caji. l., ajj. 2t>j not- i
Eusebius 111 oiicio ad Marinum discrsam esse t.l
MONUME.MS 1.>LD1TS. I.
1G3 MADELEINE EST I,A SOtUH DE MARTHE ET LA l'ECIIERESSE. I;.4
M) Ccwlerii « très (1). » On aa!légu6 encon; un pas- A De plus, c'est contre toute raison
/•n/it's apoatn-
tici,\ih M.cop. sage d'un discours de Jean, évéque de que Anijuelin el quelques autres pla-
'J'iicssalonique, qui souscrivit au G* cent au ii'' siècle la louiposition de cet
concile général : « 11 me reste à espli- ouvrage apncr)i he. CA'a\ qui l'ont étu-
« qucr, dit cet auteur, le nombre des dié plus à fond coinicniienl que les
M femmes ((ue les évangôlistis appellent ConstiCulions prétendues aposloliiiiief,
M Marie ; car divers auteurs ont eu là- ne sont pas celles que saint Epiplumc
" dessus diverses opinions. Pour moi a citées, et que l'ouvrage que nous
n je pense qu'il en a eu six de ce
y avons aujourd'hui sous ce nom a été
« nom, ou au moins cinq, qui sont : com;!osé au \" siècle. C'est le jugement
" iWarie - Madeleine , de laquelle le de Cotelier, qui a donné la meilleure
« Soigneur chassa sept démons; Ma- édition de cette compilation et l'a cnri-
« rie mère de Jacques qui est la , chie de beaucoup de notes savantes.
« mère de Dieu; la troisième est Marie C'est aussi l'opinion de plusieurs autres
« mère de Jacques le mineur; ensuite p critiques de mérite, ou plutôt c'est au-
« Marie de Cléoplié, sopur de la jourd'hui le seuliment commun (i). En
iloni Ceitlicr ,
« Mère de Dieu; et enfin une autre, qui accordant donc à cet ouvrage l'autorité tmii. m. pniî.
« est Marie soeur de Marthe et de La- qu'on donnerait à un écrit du v" siècle, (ir.5, GôO, lir,7.
(i) BilHiolli. « zare(2).»Tiliemont indiqueencoreNi- qui serait même exempt lies taches
Pulnnn, t. .Ml
lomi. iircli.
céphore, écrivain du xiv* siècle, qui dis- qu'on rencontre dans- celui-ci, quelle
Tliess:ilon. de tingue Marie-Madeleine, de .Varie sceur conclusion devrait-on en tirer par rap-
Chriiii resiir-
reclinne, p.8i2, de Marthe (3). port à la question présente? Que dans
825 (*). Quelques critiques modernes, fondes ce siècle plusieurs distinguaient < nlre
(5) Mémoires
eichsianlniuca, sur le passage des Constilulions dites Marie sœur de Marthe, et Marie sur-
t. II, p 514.
apostoliques, ont écrit que la distinction nommée Madeleine, et que d'autres,
entre Marie-Miideleine et Marie sœur comme nous l'avons montré, ne distin-
de Marthe cil une tradition qui remonte guaient pas. C'est aussi ce qu'on doit
jusqu'aux apôtres. Mjis de ce qu'une conclure des paroles de Jean de Thes-
opinion est consignée dans cette com- salonique, qui d'ailleurs fait lui-même
pilation, on ne doit pas conclure qu'elle observer, qu'il y avait diversité d'opi-
ait été suivie du temps des apôtres, nion sur le nombre des Maries.
puisqu'on devrait eoiiclure aussi des mô- Dans ce partage, quelles règles de-
mes Conftitutions que du temps des vrait-on suivre en bonne criiique?
apôtres l'opinion coaimune tenait que Clicthoue nous les a tracées ces règles,
le baptême conféré par les hérétiques comme on l'a déjà faii observer.
était nul; car on y fait faussement sta- Les ouvrages apocryi bes ou d'auteurs
luer par les apôtres de rebaptiser tous inconnus, dit-il, « n'ont aucune force
ceux qui auraient été baptisés par les contre les écrits des anciens. » Or, de
hérétiques : ce qui est une hérésie plu- l'aveu de tout le monde, les Constitu-
sieurs fiis con Inmnée. lions apostoliques sont un ouvrage
D
admettre celle conlrarieié entre eux, sur une voudrait maiiilenlr le ie.\le de Modeste, il ne
le fond niènie
circonstance indifférente, que sur s'ensuivrait rien contre l'unité.
par Modeste s'est mépris , en attribuant la Jacobi, Marlha et Maria sorores Lazari, Salo-
nie et allai quaedam.
qualilé de martyre à sainte Madeleine, on peui
penser qu'il s'est iroiiipé aussi en supposai (/)) Superestute.vplieem numerum feminanmi
quas evangelislce Marias nuiieupalas habent.
que celle qu'il dit avoir été vierge a été pos-
Multi enini diversa de illis senserunl. Exisiinio
sciiécparsoptdéuions, étant d'ailleurs contraire ilnque esse sex numéro, sin minus, omnino
en cela aux docteurs plus anciens que lui, et sallem qiiinque; nam est Maria .Magdalena de
qe.a Dominiis dccmonia seplem cjecerat ... ad
dont, d'après la règle de Clicthoue, on devrait
li;ec Maria Jacobi quieDeipara est terlia Maria ;
a|iôlrcs, cl (!c liur prélir (i-.cqtii'fois dela fin du vie bièclc,( lui do Nicéplioro i
(«) De [dus rien ne déinoiilrc que l'auieur gen ;iix (), car par i/arie il cnlciiJ ici iludeUine. (') Bibtio-
des Coiislilulions apostoliques, Jean de Tlics- Cesl ce que prouve encore l'ancien ordre "'^''"' C'rnfo-
saloiiiqiie , et ceux qui oui pu embrasser la roMiaiu où l'on lit ce même irait : en njouL ni aunùnumT}.
nu'inc opinion ,
pensaient que Marie sœur de que les anges dirent à Marthe cl à Marie : Que ""'"'i"'iC).
Martlie n'était poinl l'une de cei deux Maries- „ ckercliei-voiis parmi les mons celui qui csl ti
«II-
Madeleines
^ 1
(M Anr.r.U
alors. Ne peut-il pas se l'aire que fa dislinclion Marie-Mudcteiiie (•). D où il faut conclure que ,1"îtr ';.^.?
'*'
pour concilier les voyages des saintes femmes sœiirde Marthe, ont pu parler d'une des Marie*-
au tombeau? Car si Nieéphore disiingueMarie- Madcleincs admises par les Grecs, quoiqu'ilsne
Madeleine de Marie sœur de Marthe, c'est pré- la désignent (pio par le nom de Marie, ou de
cisément en parlant dis saintes femmes qui Marie sœur deMarthe et de Lazare. Ainsi l'ob-
( ) ilémâres allèrent pour embaumer le corps du Sauveur ('). jeelion qu'on a voulu tirer de ces auteurs ne
de TilUinuiil l.
Pareillement Jean de Thessalonique fait la démontre nullement que , dans leur opinion,
11, p. 5j. même distinction, dans un discours, où il tâche Marie sœur de Marthe ne pas Marie-MaJe- fût
d'expliquer les voyages de ces saintes femmes. Icine, ou Tune des MaJelciiies imaginées par
Il est vrai que ihinsiturcinnMt-i'jlnjn ils n'ajou- quoi pics Grecs.
tent poinl au nom de Marie sœur de M jrllic le sur- -Mais si cette supposition n'est jas
dénuée de
nom de Madekine. Mais ce surnom n'élail pas fondement, ne doit-on pas présumer
, qu'en
nécessaire, aprcsqu'ilsravaient nommée .Marie D s'cxprimanlde la sorte, ces auteurs n'aient rien
sœur «/<;3/arJ/iet/ de L«;«re; puisque ces der- ,lit Je contraire à ce qu'enseignent saint
nières expressions étaient synonymes du nom Ephrcni, Apollinaire, Hésythius, Cédrèns
et
de Marie-Madeleine , ainsi qu'il parait par les les autres Grecs ainsi que tous les
Latins sans
auteurs grecs déjà cités. En cfTel saint Jean exception, comme on le verra dans la
suite?
l'évangelisle parlant des voyages de sainte
, Tons les bons critiques s'accordent à dire,
Madeleine au lombeau, l'a désignée sous le seul que, si plusieurs écrivains s'expriment diverse-
nom de Marie ; Sévérien de Cabale la nomme ment les uns les autres, on doit les
concilier
de la même sorte lorsqu'il dit que Marthe et entre eux, lorsque d'un côté on peut
les con-
Marie, ayant vu le Seigneur, tonibèrenl à ses cilier aisément, cl que de l'aulre
rien ne nion-
li'ois offices diiïéicnts : run de sain(e A comniciicemcnl du suivant (2). Lèse- (2) Tli.g u-
riis iiiuii
Marie-Madeleine, l';;ulre de sainte cond mciiologe appelé do Sir/ff, pul)liù e"*^''''"""''''''
leiirici
Marie de Uéliianie, le lioisièmc de la par Canisius, est iio.lérieur à celui Cimisii, i7:2?i,
pécheresse dont parle s.iint Luc. Eu de Basile, il Basnage eslime qu'il a élé --/iîsi.'iic-f/om
^'''
preuve de ce fait, ils citent les menées composé au xr siècle. Enfin celui de p*'i'!f
' ''
urne de l'image de tous les saints dont vies àc saints abrégées, à peu p. es
il y esl fait mention. B..ronius avait comme dans nos bréviaires (4-). Or, H)Don'.reil-
cru que ce Basile était Basile le Macé- Tautorilé de ces livres si récents est ''^' >''''''•
donien : hypoihèse qui repotli r.iit au d'ailleurs si fjible, ([ue lorsqu'elle est
IX' siècle composition de ce livre.
la seule elle est regardée comme nulle par
Mais on convient aujourd'hui que Ba- les savan! .
ronius s'est trompé, sur une ressem- Au rapport de Basnago, ces écrits .\iv.
blance de nom;
que ce niénologa
cl sont remplis de fables; leurs au De l'a\ en ilo
nos criligiics
esl l'ouvrage de l'empereur Bas le le leurs y racontent des choses merveil- les mènf-e^
jeune, surnommé Purphyrogénèle (1), leuscs inventées à plaisir : par inadver- "rXlUpuérHes'
Acia Sunclo-
riim, juin XMi, qui régna depuis 9"o jusqu'en lOS.'i. C lance, ou à dessein, ils s'éloignent de
203.
l>.
L'original de ce ménologe fait partie la vérité de l'histoire; ils inlerverlissenl
des manuscrits de la bibliulbèque du l'ordre des choses,
en racontent et
Vatican, et B:isnage fait observer qu'on avec assurance d'.nouïes qui ne niéri-
y trouve des saints postérieurs de beau- lent aucune fui; ils placent enfin dans
coup à Basile le Macédonien ce qui ;
leurs ménologes des saints inconnus à
démontre que l'auteur esl Basile Por- '«"l 'e monde, dont on n'a jamais
et
phyrogénèle. Par conséquent, le plus paré ailleurs (o). Ce jugement de Bas- {ts) Basnaqii
ancien de ces ménolûKcs a été composé nage n'est pas, dans ce critique pro- ''''*'';'.«'• i-'ii.
tre qu'ils se soient réellement contreJils. C'est justifier ce qu'il dit ici de cette pluralité , il
la règle que suivent tous les interprètes en r.npporte le pass.ige des Constitutions aposlo-
Nous ne pensons pas que ces explioaiions enirn ea seniper fuit indoles Gr.'ccorum, ut ve-
ritalisparuni sluiliosi fabulas sumina anlmi
aieul rien de Is.rcé ni d'iiivraisembluble. Elles
conlCMlionc \)erquirerent. Auditsemper Graria
nous semblent d'autant plus n.ilurcllcs, qu'a- mendax , quantumvis Christiana et res sacras
vant la naissance de ces disputes, on conciliait traciare nunc solita. In Vilis Sanctorum elu-
eidaiidis porlenta lingunt illi, ab bistorica ve-
ainsi ces auteurs entre eux. Du moins en IGiG
rila'.evel ineauti vel libenier déviant, rerum
doni Polycarpe delà Rivière, que nous avons gestarum seriem immutant , quin imo res in-
nonniié déjà, parlant de sainte Madeleine, cilele auditasquaBfideninullam nierenlur, confidenter
liic narrant. 2" Sanctos omnibus incognitos,
passage de Modeste, pour montrer que les an-
quippe nul'um in Eiclesia noiiion bahucrunl,
ciens admeiiaicnt deux Madeleines cl poi:r ; plariuiûs ia Menolngio gi;cco iavcnias.
1(19 Ll II IIGIL (iULtIQl K ALLKi.LKK A lOKT CONTIIK CKl I K Ol'IMON. 170
«même que les ménoioges dit dom menées el les mcnologes, ou ne pour-,
« (leiilier, sont remplies d'histoires fa- rait opposer l'autorité de ces litres aux
" buleuscs, qui mar(|uent peu le choix, témoif^nagcs plus anciens des Pères
u If d sccrnemenl d ins ceux qui ont été gre{S; que Clément d'Alexandrie,
tels
« d'avoir le même respect pour les mé- " comme l'a fort bien remarqué Cliclhouc
nées des Grecs... venues en des temps dans l'une de ses régies de critique.
« oîi la \érité de l'histoire était altérée Mais ce qui augmente encore la fai-
« par diverses Iradiliuns populaires, el blesse de la preuve tirée deces livres,
« souvent par des fictions inventées à c'estqu'on ne voit même pas qu'on y
« dessein. Ou n"a point cru, dis je, qu'il ait nettement la distinction,
favorisé
« fallût avoir égard aux histoires de ce en honorant séparément, comme on l'a
« genre. Ce n'est pas qu'il ne puisse y prétendu, la femme pécheresse la ,
en Iranctiis, cours. Les menées ménoioges pas, les Grecs entendent honorer
I.
« et les une
I. 1703. A\i;i-
lisscmcut. « n'ont été composés que sur de fort suinte femme d.fTérenle de .Marie-.Ma-
« mauvais modèles, en ce qui regarde deleine. Voici ce qu'on lit dans leurs
« la \ie des saints. Les fables les plus livres liturgiques : .\xi murs. Lu femme
« insipides sont employées sans choix pe'cheresie [dans lu ville) rjiii oitjnil tes
« et sans ménagement : ce qui fait pieds du Sauveur dans la maison de Si-
« qu'on ne peut s'y fier, lorsqu'on ne mon le Lépreux (7). La raison qui porte {l)Acl «nii-
eloium, julU
« trouve point ailleurs ce qu'ils sou nos critiques à supposer qu'il s'agil ici .\xii, |).2i.ii(u).
« liennent. On
y remarque aussi di- d'une autre personne, c'est, comme on
« «erses choses contre les bonnes l'a déjà dit, la persuasion où ils sont
« mu'urs, contre la pureté et la sainteté qu« les Grecs ont toujours distingué
« de même les équivoques
la religion : Marie- .Madeleine delà pécheresse. Mais
el lesmensonges, qu'on y met dans comme celle persuasion est fausse, el
« la bouche des sainls, ne font que Irop contraire aux monuments de l'Eglise
(I) YksdiS '< voir que le génie grec y règne plus grecque, la conclusion que liront ces
Saiuls, loin. I.
In.'.cuiirs .sur
a que l'amour de 1,1 vérilé ('«). » critiques est donc dénuée de fonde-
ihiituire de la Il faut donc conclure que quand la ment.
ve ce., suints,
Ml.27,coI.i».
(«) lu mcnxis ad diein xxi martii : Muliet in ciiilale peccairix quœ itnxii vedes Domini in
dumt) Simonii Leitroii.
171 MADELLIiNE EST LA SlKLllV DS MAKTHK ET LA PECIIEKESSE. 172
Toul ce qu"il faut conclure de celk; A <iue Maiic-Madeluine ; Pholius, Tliéo-
fêle, c't'Sl que le 21 mars les Grecs lio- phane Cératnéus, '1 héopiiilade sup-
iiorent la coavcrs on de la pétheress>', posent que Maddei'ie, aulrcfuis pos -
ou l'cITusion de parfum qu'elle fil sur sédée de .'•cpl i!émous, avait élé une
JÉsus-CiiRisT rhcz Siiiiou le Léjireux. grande péclieiesse. N'csI-il [as naturel
Or, l'eu no voit pas pourquoi nos tri- de penser que los livres liturgiques des
Éiques on prélendu que la pécheresse Grecs, en parlant de la pccliercsse, dé-
dunl il esl ici qucsiion neigerait ni Ma- signent Marie Madeleine? 2° On ne doit
rie de Eéllianie, ni Marie-Madi leine. pas supposer sans raison que les au-
Car, l"d'après leur sjslf me de concorde, teurs de celle liturgie aient établi une
Mario de Bélhanie, dont parle saint fêle qui >erait de leur put un acte iu-
d'oan, elle-même l'onction que dé-
fil signe de téniérilé on suppose
: or, si
«rivent saint Matthieu et saint M rc : qu'ils aient prétendu l'établir pour lio-
inais d'.tpr.'s le pass i^e des menées, la ncrer la pécheresse de saint Luc,
1 écîieresse esl celte femnie même dont B en la distinguant de Marie-Madeleine
pari ni ces deux derniers évangélistes, et de la sœur de Marthe, celle fêle se-
puisqu'elie fil l'uncliou dans la maison rait de leur part un acie d'une témé-
de Simon le IJpreux, circonstance em- rité étrange; puisque les auteurs de
pruntée de leurs récits ; nos criiiijues cette liturgie, n'étant pas plus anciens
n'ont donc aucun motif pour conclure que le x* siècle, n'auraient pu avoir
nie avec la péi licresse; aii moins n'at- la Vie de la pécheresse, se contente en
Iribuent-ils icià la pécheresseque l'on, - effet de rapporter, pour toute légende,
lion des pieds ([u'elle fit à Bélhanie. A ce ^\^^ est dit d'elle au cha.'.ilro vu de
nous en tenir donc au texte de ces li- saint Luc. Aussi vo^ ons-nous que les
vres, la pécheresse esl la même que iédacteurs diii bréviaire de Paris u'oiit
honorée le 21 mars ne serait pas Marie élé pratiqué dans plusieurs Eglises
de Bélhanie. 2° On ne, voit pas non plus d'Occident, de l'aveu des adversaires.
pourquoi celte pécheresse ne serait pas Or, nous trouv<ms, et ces critiqu' s eu.\-
(a) Fasiorum gr:ecoruni anmintialioncs et riim alia non confiindaliir, iiihil salis eerli aut
elogia rcciiasse, conlulnsse erii ; cmii tic imiLJu- iii evangeliea, aut in eCi Icsiasliea hisioria !n:-
ris istius pectairiris saitciiiaie aiit ouiiii, si dilimi sii.
175 I ITURGIE GftECQLE ALLIiGUEI. A TOUT CO.NTmi CET fE Ol'IMON. 1 74
7i>\.-
i. Il, p.
irouvc une (lualrième plaecc au 1"
' '
.lu a vu (]ue Marie sœur de I. a/are
Ail.SdlICIUIIIIII,
jiiiii \xii, p. mois d'avril (2). Ainsi la fêle du 21 est la même que Marie - Madeleine ;
"'!}'. .mars, chez les drecs a pu avoir sin:- p^r conséquent, les Grecs en hono- ,
.Wiii(i/io( (/. plement pour ohjel la conversion de rant Mario sœur de Lazare ont ,
puyé sans rondement sur le passage celle dont parle saint Jean, il suit scu-
di's menées pour distinguer la péche- " lement que les rédacteurs de ces li-
resse d'avec Maric-Maiicleine et Marie vres liturgiques ont distingué ces deux
de Bétlianie. onctions, ce que plusicursGrecs avaient
déjà fait avant eux, et qu'ils ont cru
2" ['"été de sainte Marie de liéthnnie.
devoir établir une fétc pour chacune.
,1;^>
« qu ils croient qu elle répandit ce i >
Hiptiste , saint Jean l'iîvangéîisle en
(.") lies lies « jour-là sur JÉ-t'S-Ciiiwsr ('i). » Voici onl aussi deux , sainl Pierre en a Irois
"""* lisons dans les menées au
''^ ''"''' et uièmc (jualre la très-sainie Vierge ,
;'«'"/aîoii^ II',
p H-- 18 de mars Le même jour commc'mo- r Marie un plus grand nombre encore.
:
le k juin ils honoraient encore ces tii|ues {d] , rien ne prouverait encore
(6) Fies dfs deux s-eurs conjointeiiient (6;. que les livres liturgiques des tîrecs ont
" ' Nous pouvons faire encore ici le par là distingué entre Marie sceur de
'vT'î^i'.
(a) Eudein mensc Mnrlio, diei, in Bieviario marquer que la féie du mois de juin ayant ,
UilJesiciisi sigii.iiiir mnciœ Maria: Hagdalenm pour objet les saintes niarlyres Marie cl MaVllie
Conversio, i\\ix ipsa ejusdcm mensis die décima et les trois vierges Euséliic, Zéiiaïdc et une
ollicio duplici peragilur iiiEcclesia .\ugu.staiia. autre, hortorées coiijoiiilemeiit àCoiistaiiliau-
Alqui! ha'c jain dlclo Florario iiisci ipUi esl ad plc, n'a aucun rapport aux saillies Marthe cl
.llem Conversio saiiclœ
«liein viiApiilisliisverbis M;uie sœurs de Lazare ('). On lrouv<> encore (i)
Aet sti-
iiariœ Muifdaknœ aiino salmis 52, viliV siue 22. daiis les nielléesau 8 lévrier une lèle des sœurs cloriim, \\n
(b) Hageiioijcn Marie et Marthe et de Lycurioii niarlijr, où Icii ;'''', !'• î> (")•
codex, i mml. lleiii Coni'ei'.siu
lii que ces doux sofurs ayant refusé de sacii-
it'ii/ie Mmiue iingUaleiiœ.
li.r aux idoles, leçuieiit la cuuruuiicdu niai-
{c) Studio Asseiiiniii t. VI, 1755, xxu jii/ii.
lyre avec Lycarinii. Il n'est pas douteux (|in'
Gi*ci in Mena;is ad ilieui 18 mailii eadoiii :
ces deux saintes inarlyn» ne sont pas non plus
uieCuinmeiuoralio Maiiu; soroi is saiicii Lazari, les sœurs de Lazare, 1» parce que les Gicis
liiiiC quiiln pedês Doiiiiiij iiardo iiiixissel ca- ,
n'uiit jai.«ais iiui;oié celles-i'i coiiiiiic ulall^-
pillia suis eo abstei'&ii.
res ; i" la rclalinî. tlo leur iiiarlyre qu'on lit
{dj Les coulinualeurs de Bollandus fonl re- dans leiuénuloge de Basile et dans les menées.
(') Synonyma qiisp, in Menologio Sirleii, iv juiiii, sornre Maria .^ignaUir, liuc prorsui non pertiupi, ui
et iu Meuoïis, viii feLirunrii, MaiiUd, ul marier (.uui alibi etiain ostéufuiii usi.
MAUELKl.NE EST LA SŒUR DE MARTHE ET LA TECIIERESSE. HS
MZ
A ^" ^i'«"^« "^"."! des autres
8- Féle de sainte Marie-MadeUne. '^^^ ]'
livres, et en détcriniiur le vrai sensj
XVIL
L'aiiiioncedcs
menues au XXI
[.,
Nous ne voyons non plus dans
f^tg j^ sainte Maric-Made!eii;e au
rien
,
ji^
,,^^5 aulorisenl donc à conclure
qu'on ne distingue point ici entre la
...
juillet n'éia- 22 j' illcl, qui indifiuc que celle samle jœur de Lazare cl Marie -Madeleine.
blit ;ias la dis-
^ ^^^ ()jsii„gu^y Je la pécher, sse ou de D'ailleurs la circonstance du monas-
Marie sœur do Mar.lie. On lit dans 1 s
tère de Sainl- Lazare, où l'empereur
niellées : « xxii juillet. Sainte Marie- fait transpoiler 1. s reliques de Made-
« Madeleine, M3ropliore (ou poile-par- leine, et qu'on lit 1 xpressé:ncnt dans les
« fum) et ég aux aptitics. Mario-.VÎa-
:1c menées, peut di)iiner encore à penser
« (leleiiie de Magdale dans les moii- ,
qu'on regardait celte sainte comme la
<i lagncs de Syrie, clanl d'abord Ira- propre sœur de Lazare.
« vailiée de sept démons, fut guérie par 2" Dans les menées dans le méno- ,
(1) j»t'(!o(o-<i piinee avait fait bâtir (1). » Ces deux dernières (dans l'o-
clieresse.
ymm Crœco- pj^.^ j-g donne ici à entendre que pinion de la distinction) eurent égale-
rwn ftOMV, . . ,
I7i'7, pari, m, Marie-Madeleine suit distinguée de la ment l'avantage de porter des parfums
[1. 1/(3 (a).
sQ>ur de Lazare ou de la pécheresse. pour le Sauveur; elles eurent de plus
1° D'abord on ne déclare point qu'elle
•^ privilège de oindre son corps, avan-
le 1' ~^o '
D"e,-t pas la même que les deux autres; (^ge que n'aurait point eu Madeleine,
de plus, l'on ne voit rien qui soit in- ^\ die était distinguée des doux
antres,
cHni;>alible avec l'opinion de leur unité: puisqu'elle fut prévenue par la résur-
on doit donc avuuir qu'elles peuvent C lecijun du Saueur. Cette qualification
n'avoir point éié distinguées entre elles, donnée par antonomase, ne con-
ici,
Mais comme plusieurs écrivains grecs, vie drait donc pas davantage dans (
ne marque point qu'elles fussent sœurs de (a) XX] I juin Menwu: Sanct* ungueulifei«
Lazare; 5° eiiliii ce dernier niénologe, le plus et leipialis apostolis Marise Magdalcnfn ;
mm
ancien des livres liturgiques des Grecs, donne Ojficio el Synaxario in qno, uti et inMenotofiio
inanileslenienl à enlemlie qu'elles n'ont vécu Busilii, legilur : Maria Magdalena luit ex .Ma-
que beaiicou,! iilus lard, jinisqu'on y lit que gd dis Syriie inoiuibus quiiin aulein a septeiii
:
Lyearion niailvrisé avec elles élait un jeune îlaMiioniis vexarclur, a Christo ciirala est. Ob
^
"
C) Kulen- moine {'). Aus'si Fioreiitiiiius lait-il observer boc beiielicium ilbiui secuta est el discipula ,
iluiia Eccleiiœ que la lète <lu 8 lévrier, chez les Grecs, est ipsius facla est eidein niinistrabat usque ad
,
inart\r,!i!'i Ivm in Miviœis, tnni in Menologio Bmi- « l'uliores niiscros el iiifclices. Iraliis igiiur pra^- Aj(,ies(.y|,s
/i,ji;,' ; ;
; '
L.in.oiriviii : » S;iiirin ("hnsli mar fecui«., pra'ceiiil mililibus,
(.
m
eos iiiicriicerenl. „|y^j||,||,|g
,i
a lu •,,1'.. ![., ,,ie sunir Maria, Mr4l1.es or.Éiil Oui sanrlas qiiidem in iTiu-.'ni arias (jladfis cou- gy^, ^j^„|n,t,|ls
Quuiii anicn provinci^t „ fe.'erp [désunit liwc in Mmns];
t pise U..-i.iniiii>' liiiieiiles. nionaihum auieni vir,„ie ceila-
« pr.xfeclus, secus domum.ubi manelianl, perlraiis- « 1 ycarioiiem decollarnnl. Aiqiie hune in moduni j^^j^
« h-el, e feneslra pro«picienlPS, Chrislianas .sese 1 vila funcli animas suas Doniiao reddiderunt.
»
« professa; sunt. Al pra.'feclus virenlem earum aeia- (••) îseque eliamdicendiim est de diiabus soro-
K lem iiituilus .Salvas, inquil, omnino vos esscî vel-
: rihiis .irginihus ac martyribus hic 3;;i, oiijns céru-
« lem ; sed nisi diis sacrilicaverilis, maie prribliis. men sijiuat (i idiis l'ebr. Basilii Menologium, quia
« Ciii saiiclse Mors non est, inqiiiuiU, sed \ila pro
: di\ crsLssinia? a UierosoljniUaiiis suut.
« Clirisio mori. Eadtjin dixil et r;jcaPioii; puer, qui
m TUADITION DKS l)OCTi:rKS LATINS. 178
(|u\'IIo aiir.iii p)i(ù Jes |iairuins au A essuya avec ses cheveux ; et iiuci édia-
loiiiheau , touics les nuires f<mmes qui Icmcnt après cette histoire, énunicraul
\'y accompa^iièrenl d,ms le iiiêiiif des- les fi'niiiics qui le suivirent pour l'as- ,
sein, Marie, nuVe de Jatiiues, Saloiné, sister de leurs biens jusqu'au temps de
Joaiiiin , ri qui (Otlùreiit aussi des la pa^^ion , il nul à leur léie Marie-
parrums , le iiiéri:eraieiil tout autant Maieli'ine, de tnipieltr , d^l-il, sept
que Maiic-iMadcluinc. dé:!ions étaient sortis. Les paroles du
XVItl. 3° aucun des livres litur-
De plus ,
bréviaire grec, citées ont trop de ici,
Aucun dos r.ipporl avec celles de saint Luc, pour
aiilres livri-s
giques des Grci'S ne donne à saiiitc
lilurKJquesdi'S Marie-Madeleine le litre de vierge, ni qu'on puisse les rapporter à quelque
C'pc< ne sup-
pose qiip Ml- les mené"? , ni li- «3 na\aire , ni le nié- autre trait de l'histoire évangéli(iue [a).
di-leine muI Il faut donc conclure que la preuve
di'ineurée
noiO|;c de Basile, ni les autres, ni
ïleriie. niômc le bréviaire des Gri es, approuvé tirée des livres liturgiques des (îrecs ,
ment ontraire< à l'usage constant de ces ticulier, décerné par les Grecs à .Marie-
livres d'avoir omis ce titre, si on l'y
Madelcine, à Marie, sœur de Marthe
eût considérée comme vierge ; et puis- et à la pécheresse.
Grecs : C'est Marie-Madeleine qui, lors- Les Pères latins supposent tous, sans
qu'elle se fut approchée de Jésus-Christ, exception ,
que Marie-Madeleine est la
gnes de remarque, qui méritaient une attribuée à saint Ambroise par le , V?i""'' '^^i^*'"'
pitre vu, raconte en efîet avec quel ^ est la môme que la sœur de
(jeieine
respect et quelle humilité la péclicre;se Marthe et qu'elle est la mcuic que la
s'approchi du Sauveur , lorsqu'elle lui péchen sse.
lava les [lieds avec ses larmes , et les 1* Saint Ambroise a regardé Made-
(0) 11 est vrai que saint Matthieu dit aussi le Sauveur pour ^assi^te^ ; el comme on lit I
iliî la femme qui fit l'onction de la tèie, quelle dans le ménologe de lia^ile , d'où cette leçon
s'approcha du Sauveur el que par cunséi|ucnt du bréviaire a été tirée) que .Maric-SIadcleine
le bréviaire pourrait conl'oiulre .Marie-Made- suivait le Sauveur, é;anl devenue sou disciple
leine, non ave« la pécheresse, mais avec la el le servit jusqu'au temps de la passion illiim .
femme dont parle saint .Mallhioii, el qu'il ne seaita et clisciputa ipsius (acia est , eiJem inini-
nomme pas. Le bréviaire cependant ne peniiel slriibat nuque ad ptissionem ejus.
|i:is de donner cette explication puisque l'a- ,
(b) Esiius cependant semble ne pas douter
clinn rapportée par saint Matiliieu arriva quel- que celte préface ne soit de saint And)roise.
ques jours av.inl la mort de Jésus-Christ el , Oral, theol. Addilio ex schedis ipsius uucturii,
que le bréviaire dit qucMario-Madclcinç suivék p. 4ÔS.
i:j MADELEINE EST LA SOEUR DE MAKTllK ET LA l'ECIlEUESSE. 10
loinc c mine la sa-iir d<' .Maillic, dans A seuis do la disiiiiclion aussi bifii que
son livre de5a'o»io?i (.;). ceux de l'unité conviennent assez con-.-
Voici ses i>aroles : « Jésus-t.hiis: gué- niunéincnl que saint Ambroise parle
<( rilMailho d'une grande p r'.e de san;^, ici de Marthe , de Marie sa sœur et de
« il délivra Marie des démons, cl rc- Lazare; cl qu'il indique les bienfaits
« donna au corps de Lazare la rcspira- dont celle heureuse famille fut préve-
(1)S. Amb., « tien, la ciialeurctlav»e(l).>iLcsiiéf(n- nue par la bonté du Sauveur (c). Aussi
rail, fc't'jp'il.,
csl vrai que les derniers éilitcurs de bruise dans Rossuet (). Tdlemout, quoique |„j vowivnia
Àwcnd. l. It, (n) Il
lol. remarquer dans cet si cauteleux et d'ailleurs intéressé à le reje- oimscides île
i.-Ji (;•).
sainl Ainhroisc onl cru ,
*''«';/•
de style avec les autres ler, avoue que la dinérence de style n'est pas
écrit des diiréreiices
fort sensible {'). Aussi ne fait-il aucune dilCi-
ouvrages de ce saint docteur, et se sont don- ,,/om'«-
né la liberté de le rejeter à Vappendix, connue cuUé de le citer sous le nom el connue l'ouvrage res ecclédasli-
lefons observer
ce saint docteur ("). Une foule d'auires criti- n, p. 521.
savants ont failli en celte matière ? Ber- Il semble donc que l'opinion particulière de
(le
nard de Montfancon, en retranchant du Sacer- ces deux religieux bénédictins, dom Jacques de
doce de saint Jean Chrysostorae le sermon
friche et dom Nicolas le Nourri, n'est pas l'ex-
p. lUi.
'
(jue ce même sen.von est l'ouvrage d'un do- (c) Cliclhoue , pour éluder cette autorité , a
cteur plus anrien que salut Cln-ysostome, d'un C prétendu qu'il ne s'agit ici, ai de Marthe, ni de
docteur que Théodorct qualilie d'admirable, Marie sœur de Lazare ; mais que Marie est
qu'il appelle la lyre du Sainl- Esprit; que saint sainte Madeleine, qu'il distingue de l'autre, et
Jérôme appelle un génie sublime; dont les dis- (jue Marthe est l'Ilémorroïsse dont |!arle sainl
cours ont paru dirifis à sainl Grégoire deNyssc; Luc. La raison qu'il donne de ce jugement,
el que toute l'antiquité a célébré à l'envi , et c'est que rHéaiorroïsse était très pauvre , el
a regardé comme l'un des plus éloquents doc- qu'au contraire Marthe de Ejlhanle était une
teurs de l'Eglise orientale. Car ce docleur Cbt femme opulenla ('). (') Discepta-
saint Ephrcm, el ce sermon csl son beau dis- Que sainl AiVibroise ait parlé d'une autre ""'"« de Maq-
,, , , , , , .
dalena aefen-
cours sur le sacerdoce. El ce qui csl plus sur- ilaïuhe que de la sœur de Lazare, cesl une j/o foi. 97.
lircnanl encore, c'est que dom Ceillier qui en allégation gratuite el invraisemblable il a pu ;
porte un jugement si déf.ivorable dans l'article de savoir par quelque trad'lion que celle-ci avait
saint Jean Cl'.rysostomc, avait déjà donné sur le clé guérie d'uae perte de sang ; et d'ailleurs
même sermon un jugement tout coniraire dans en supposant, comme l'ont fait quelques-uns,
l'article de saint Ephrcm, disant : qu'il est plein ei. entre autres Kaban, que l'Hémorroïsse s'ap-
(Sjllii.l.UiIll . de feu, de grandeur et d'élévation {'). On voit (lelail -Marthe, sainl Ambroise a pu , à cause
Vlll, p. li. par là que ces sortes de jugemerls peuvent quel- de la conformité de nom.confondre Marthe de
quefois être sujets à révision, étant fondés sur Béîhanie avec l'autre, sans prévoir la consé-
l'opinion et le goftt, règles souvent ircs-arbi- quence que Cliclhoue devait tirer des paroirs
traires, cl qui varient selon la trempe di\erse de l'Evangile, où il est dit que • cette femme
des esprits et les impressions du momenl. « avait épuisé loules ses ressources en frais de
2"" Ues auteurs graves , et dont le tact eu f médecin depuis douze ans. > Car les écrivains
nialière de littérature pouvait apprécier ces les plus aticnlils ne laissent pas de tomber quel-
diflérenccs de style, n'ont pas jugé que le dis- quefois dans ces sortes d'oubli. De plus, il n'e>i
cours de Salomnn fût indigne de la plume i\c pas nécessaire de supposer que l'Hémorroi-se
saint Ambroise. Erasme en a reconnu l'éli- li'it réduite à l'état d'une pauvreté extrême.
gance, et Ilerniann a cru qu'il n'était pas évi- L'Evangile peut ne pailer ici que des revenus
donl qu'il fùl étranger à ce sainl docteur ('). de celle femme qu'elle aurait entièrement cou-
Co sermon est cilé sous le nom de saint Am- - sûmes en frais dciucJccius,pTiisqu'Eusèbc nous
ICI TRADITIOM HKS IiOi.TElIlS LATLNS. 1^2
cile-l-on ce |)ass.,(;c roumiu une aulo- A amilic. Car s'il a vi^ulu |!.;ilor iIcs ini-
rilc pour l'unilé du Mirit sœur île M.ir- ruclei opéré» en faveur de toutei foitts
(ne avec Mari>-Maileliini', de l.iquille de personnes, rommc ilil J'illcnionl, il
Ji'sus-Clirisl clias^a les sipl iléiii "IIS. Tiut convc nir qu'il a griiidenu-nl cx-
'J'ileinoiit assure cependant que ce posé ses lecleurs à ne pas saisir sa
passage ne prouve rien en f.iviur de pensée; en eiïel il < lioisil de pri féreiire
l'unité, parcequcilil il, a sainlAiiibroisC Irois m rail(s, doiil deu\ ont eu heau-
y parle en pénéral des miracles
de Je- coup moins d'éclat que plu leurs autres
sus-Clirisl, faiU ( n fuvcurde toute sorte rapportés dans les l'ivargiles, cDiiiim",
(1) i/Aiioj « de personnes (Ij. » La réponse que par exemple, la guéiison de l'avengle-
''^'lj|^*|"'g,''j"'*' donne ici ce critique est l'ondée sur le né, la inulliplicatiiiii des pains, li gué-
préjugé, accrédilc en France de son rison du paralytique cl d'autres sem-
(euips, que l'unité de Marie sœur de blaMes. De plus, il suppose que ces trois
Marthe avec Maric-Matleh inc cA une miracles ont été opérés en faveur de
erreur introJuiie par saint Grégoire le trois personnes qu'il dési'^ne par le»
que son opinion p rticulière sur le sens que pour rplanir les difficultés du svs-
des paroles de saint Ambroise; or le lènie de la di.stinclion. Car ce dernier
sens naturel qu'elles présentent, h'i\ sens n'étail venu à l'esprit de personne;
faut en juger par l'opii ion commune on ne peut an.un auteur ancien
citer
des anciens et des modernes, désigne q'i l'ail Au contraire, Uiie
entrevu.
Lazare et ses deux sœ:ir£. ancienne Vie manuscrite de sainte Ma-
« Jésus-Clirist, dit saint Anibroise, deleine (3), deux Vies de sainte Mar-
(.-) IlibCff-
Cl guérit Marthe d'une grande perle de the (l), une troisième peinte au xiir llù<iuc de CiiT.>
peitiras nit.
sang, il délivra Marie des démons et siècle, donnent le premier sens, ri rap-
5al, iu-l° (u).
« rendit à Lazare la respiration, la cha- portent d'apcès saint Ambroise Ini-
,
{{)mblio-
« leur et la vie. » 11 semble naturel de 1) même , que Marthe sœur de Lazare Ihéqneder.ir-
seiud à Piirii,
penser que, par c s paroles, saint Am- avait été guérie d'une perle de sang )ILS. 4ti It lutiitt
(b).
broise cnumère les bienfaits de Jéius par JÉsis-CuRisTi5\C'est aussi ce «ne
(:;)fiii/i«-
envers la famille qu'il honorait de son nous lisons dans plusieurs aute;:rs du llièqM: rv;i :1e
à Puris , Il s-
9.">7, Soiioiiiie
,
apprend qu'après sa giiérison elle était encore n'empêcherait p.is qu'il n'ait voulu parler Vît. iimc.a-
ici de
opulente. Du moins, }lurilne,teiio^
il parle de sa maison la sœiir de Lazare, comme on Ta toujours cru.
qu'on voyait àPanéas,el des statues de bronze
(a) LXXXXI
desttveta Maria Magiiulertn riln.
qu'elle y avait fait élever en mé.noire de sa f^HRiSTUS .Marlhaiu a IImxu sangiilnis liberavi'.
guérisoii; quon aurait peine à concilier
ce Nam sccundum .\Mibro.-.ium illa fuit Marllia.
avec celle exlrêine pauvreté que suppose Clic- Fol. 57, verso. Nota quod
(/>) .\inbrosius mi
thoue. Ainsi saint Ambroise aurali pu penser sermone de Saloraone dixit Martliam lllarn nm-
liercm fuisse quaiii Doniinus sanavit .i pm-
que .Marthe sœurde Lazare était mémorroîsse,
llnvio s:ii.giiinis lUbtiollièque de Cmyenlrui,
en quoi il fcc sciait trompé. -Mais telle erreur ibid. \iia tuncKc iluillia:. C.
iS5 MADES.KlNi; EST LA S(*:i]U Dt MAUTlIt; ET LA PKCIIEUESSE. t8i
mojeii ;'i|;o, entre aulnes dans Alberl ie A Ciinnii du livre de la ^'irgini;é, où saint
\\)Atberi. Granil (1), dans saint lîoiiavenUiie (2), Anibroise explique d'une nian ère rays-
i;W. /). M<iici, dans saint V inci-nt ieriicr (J), et ce ((ue liiiueles apparitions do Jcus-Cbrist
fjj) V, bo
p. suppose l'jinciciine liturgie de Spiit- en aux saintes fenimes. On ne peut nier
(3) S. i?o/K;- Al :ema -ne (i). que ce passsge ne soit fort obscur, et
'/"J .?''>'
^'' Il fiiiit donc conch:re que '
si le sens qu'on n'ait des motirs [ilau iiiles pour
1Ld6(i).
'.7i9, in-i'olio, piir'e ICI ne Marie, soRur de Laz.irc et de ces femmes, dont, en effet, plusieurs
^. 1%. Stimo iq confond a>cc Madeleine. Comme étaient mariées, et avaient même des
(te sanctaMar-
Oui. d'ailleurs la tradition ne les a pas dis- enfants. De p'us on ne peut nier que
(4) Brei'ia- ijnguéi's l'une de l'autre, et (lue sur- si on entend ce passage de la virgiailé
niim Spiieiise,
an. \bO~{c). tnul, cliez les Latins, on ne peut citer de corp>:, saint Ambroise n'ait ruurni
personne qui ait fait celte distinction , dans son Commentaire sur saiiil Luc
il faut penser que saint Anibroise a dû une manière très-naiurelle de l'expli-
parler coniuie [larlcnt les Pères, et que quer et que ne sauraient rejeter les dé-
par conséquent ce sens, qui a paru être fenseurs de la distinction {(I). Mais en
11' sens naturel, est bien fondé. supposant que le passage du livre de la
"• 2° Saint Anibroise a-t-il pensé que Yirijinité soit trop obscur pour en dé-
S. Ambroisc ,,.,,,,.
Slariij
(.-."«
Madeleine était la momc que la
i
dui;c quelque conclusion certaine, la
m- ilisUiigue
l'js M.idiloine critique veut qu'on jugs de l'opinion de
il avec la pe-
p^'cberesse de saint
'
Luc? Les défenseurs
rhort'ise de; de la distinction tiennent pour la néga- saint Ambroisc par les passages clairs
sjiiiL Luc. ,. -1 où il s'est expliquésur
que A'
, '
I I -
tivc et prétendent et incontestables,
I
d après ce saint
diicleur Rladeleinc est demeurée \ierge. le même sujet. Or nous trouvons deux
Ils se fondent sur un passage fort autres l'a-sages de ce docteur dans les-
(c) In fcslo sanctce Murim Magdalcnœ, fol. (celle qui acui; été délime des sept démons)
494. ILec est illa Maria, ob cujus dileclioiiem n'auraitpoint été vierge, puisqu'elle n'eut pour
CiiuiSTUs Marlliaiu sororem suam a fluxii sau- sa part que les reproches et les rebuis du Sau-
guiiiii (quem sepleiiiiio perpessa fueral) libe- veur, tandis que l'autre mérita toutes ses fa-
ravit. veurs dans celte rencontre.
{(/) Voici ce pa sage de saint Ambroise :
L'une des Maries-Madeteines, dit saint Anv
«
c Considérez qiia des vierges méritent avant < est admise à embrasser les pieds du
hroise,
I les apôtres de voir If Seigneur ressuscite, I Seigneur; .i l'autre Madeleine défense est
c C'est sans doute te quo nous a aiipris la < faite de le toucher.
1 lecture qu'on a laitc aujourd'hui, car lors- I Une Marie Madeleine est honorée de la
« qu'on mit le corps du Sauveur dans un sé- «vue d'un ange; 1 autre, lorsqu'elle vient
i d'abord, n'en voit aucun.
« piileic neuf... des vierges le considéraient...
I jlarie vit donc le Seigneur ressuscité elle ,
« L'une apprend aux disciples que le Sauveur
I le vil la première et elle crut. Marie-Made- n ( est re- suscité; faulre leur annonce qu'on a
(M S. Audi. I f le Seigneur qui le touche par la foi ('). » Si « L'une adorail Jéscs de cœur et d'âme ;
II, De viigiiii- l'on entend de la virginité de corps ce texte de « l'aiiire était plongée dans le trouble, le doute
mla(e, cap. 3, saint Ambroise, et qu'on eu conclue que d'a- f et raflliclion.
Lt'r a parlé. Le |>ieii)icr, qui rsl li.é «le Sainl-dei main des Prés se jiropo- ,
l'oraison fiuièbro de rciii|)Ci'i'ur Thén- sait d'en donner une plus p.'irfaile.
<l()se, a été iiiulilé dans la plupart dus l'eut ftrc que, dans rel!e-ei, le passade
éiliiiuiis (te saint Aniliruisi*, le Vi iri dans dont nntis parlons .lurail été rétabli
son entier -.
« J'ai ainic ce grand lioui- dans son entier. Oiioi qu'il en suit, ce
« me, qui préférait relui qui le repre- passajîc porte comme l'empreinte du
K nait à celui qui l'eut llatlé. Il dé- slyle élégnt de saint .\nibroise, el se
« pouilia toutes les marques ordinaires lie parfaitement avec ce qui ] réeédc et
« de la dii;nilé impériale , connue Mii- ce qui suit . L(ju dilexi viri'.m qui iiu<gi»
« de'eine pi'uitenle mil aux p ed^ de argucntem (/mm odiilnnlem prohnret.
« Ji;sis-r.nniST ses parfums, sa rhcve- Slraiit omne ijuo ulebatur insigne re-
n lure et tous les ornements de sa r(t- li giiim : Ficlt MAonALEMA capillos, L'S-
« nité. Il pleura son péelié dans l'é- Gl EXTIMI, OMNE POSIP.K MIL'KIIRIS , AD
« gllsc. » Les paroles qu'on voit ici en CllBlSTI PEDES, POEMTEMS STRAVIT OR-
italique manquent dans \a plupart des NAMENTi M deflevil in licelesia p'cca-
;
éditions. Ell'S $e Irouvaieut dans plu- tum suum. Ajoutons que ce passage se
sieurs, et sont ' itées-, telles qu'on vient lie Irès-bien avec la doctrine de sr.int
de les lire, par l'auteur de i'Omnilo- Amb oise sur la question de l'unité.
qrtium do Tcriullien au tome III,
, Nons avons vu, dans la première sec-
page 59. Il paraît que depuis longtemps tion, qu'il fait une seule personne de
elles avaient Clé omises par les co- Marie soeur de Marthe et de la péche-
pistes, et ne se Irouvaieiil plus dans resse. Nous venons de voir que, par la
un grand nombre do manuscrits des scpur de Mar he il entend Madeleine, de
«euvres de saint Ambroise, puisque qui Notre Seigneur avait chassé les sept
celui de la Bibliothèque royale, n 17'^8, r dénions ; il est donc tout naturelqu'ii i il
« L'une accourt pour voir Jé>iis; Taulre se omis dans plusieurs manuscrits el dans diver-
t retourne en arrière. ses éditions do/niées sur des mamistrils in-
€ Jésus salue l'une, il rcnriniande l'autre ; complets. Mais on ne saurait expli(|uer son
f eHfin celle-ci tlemenre deJioul sans adorer insertion dans d'autres s'il n'eût point été au-
€ le Sauveur, et n'embrasse point ses pieds, tiu-ntique; car à quel dessein un faussaire
(')S Ambi. 1 couiiue fail l'autre Marie ('). » l'y aurait-il inséré? Aurait-ce été pour faire
in Lucaniy croire au public que saint Ambroise avait re-
(«) Les omissions de ce genre ne sont pis
I. I
liU « ( ).
rares. Nous en proiluisons deux exemples w- garde Marie-Madeleine comme une même per-
ntarquables dans l'édition nouvelle que nniis sonne avec la pé.ntente de l'Evangile? Mais
donnons du Sermon ou de la Vie de s.iinle personne, au moins chez les Latins, où ces
Madeleine par saint OJon de Chniy. Qiioi(pie manuscrits or.t été transcrits, ne mettait en
la Vie dont nous parlons ait été imprimée sur
doute cette question. On conçoit que depuis
des manuscrits presque conlemprir.iins de saint celte controverse? on aurait pu avoir quelque
Oilon, il est certain que toutes les éditions im-
motif de surprendre aii si la bonne foi des
primées oflVent deux omissions pins consiJé- lecteurs, quoiqu'une pareille entreprise eût été
rablrs que celle que nous voyons dans l'Orai- dénuée de raison et de toute apparence de
son funèbre de Tliéoilose. On explique très- succès; mais avant l'origine de cette contro-
naiurellcment comment ce passage a pu êire verse, liusertiou aurait été sans motif.
(•) N« \%\. Déni |ue alteram essr> cogiioscc lila agni.Si'eri' cum videre'.
actniittiliir pedes Donilui tenere. 'i'angere Doini- Illa ndcli ador.ibal in spirilu, Iutc dubio masti-
iiuin ista prnIlibeLiir. firaliatur atCeclii.
Illa angeluiii videre meruil, lise primo quaado 161. llaiiie ((Hid inlers.t inler illam et hancMa-
venit, nominem vidil. riani Scrii lura dislifiduil. Illa occurrit, ut Je^tu
Illa disri|iulis Dominuin surrexisse iiunliavil, illu
vidcal; lupc reirorsuiii o nverlilur : illa saîulaiiir,
ra;itum esse siguilicat. ha'"' redar^uiliir .. Dicil ei Jésus ilulier. 0"*
Illa gauJet, bacci'Ioral. non crelil mulicr est.
t(>ô. DcDiqiie s:al, non adorai Dominuui, net
I!li in gliiria siiii j»tn CmiSTus oocii'.TJt, ha>o
adbuc morluuMi quiRrit. I
edci (cuet, sicul illa Maria.
lUa Domlnuni vidit et credidii, bsec non potuii
SœVlR DE MARTHE ET LA PiXilERESSE. 1?R
\:il MADELEINE E>T I-A
clieressc.
« le Sauveur avait chassé sept dé- En elïet, saint Jérôme, en appliquant
« mons, afin que là où le péché avait ^ Madeleine les paroles de saint Paul :
rie-Madeloine est cette même pécheresse. « saint Marc, en racontant que Marie
« dit il, insinue loul au plus d'une ma- « qu'elle avait été guérie des sept dé-
« nière Irès-obscure que Madeleine e^t « mons, pour signifier qu'elle avait été
« la même que la pécheresse, ou plutôt «i pleine de tous les vices, mais que,
« il ne du tout. Car en disant
le dit point « par la grâce de Djeu, elle avait été
« que la grâce a abondé en elle comme (I purifiée de tous entièrement ; afin de
« le péché y avait abondé auparavant, « faire voir que péché avait
là où le
ché des sept démons, à moins qu'il „ Seigneur ressuscité des morts; afin
n'appelle ainsi la possession ellc-niéme « que personne, no désespère du par-
Mais saint Jérôme applique ici à Made- « don de ses fautes s'il est sincèrement
leine les paroles de saint Paul aux P.o- « pénitent, voyant celle qui aulrefo s
niains, chapiire V, verset 20, oii l'a^on- « était assujetiie à tant et à de si grands
dance de péché dont parle cet apôUe « vices, élevée tout à coup, en récom-
s'entend du péché proprement dit et ,
« fciisc de safoi el de son amour, à un
on ne voit pasque sainl Jérôme l'ait « sihaut point d'honnrur, qu'elle-même
prise dans un autre sens. La raison qui q ^^ annonça la première le miracle de la
fait douter Tiliemonl, c'e^t, comme on „ résurrection aux évangélistes et aux
l'a déjà dii, la persuasion où il est que « apôtres de Jésus-Christ (3). » (3) Bedœ I
scd ab his omnibus divine munere mundala niotani, ul ipsis cvangelislis atquc apostolis
esse si,'netHr, et ubi abundavit peccatiun, Chiusti prima illa miracidura patrat;e resnr-
supcrabuudasse gratia monslrctur Seplenarios rectionis evangelizarct.
I.TJ TIlAhlTIOiN DES n()( Tl:l US LATINS; 190
prend pas dans un aulrr srns ces pa- A • ni ùi siir,-ilioiidé dans celle fcuiiiie ,
ruies d(> saiiil l'aiil, qu'il applii]ue à n la grA<c n'aurait pas suralionJé (.'!). « (',) s. Amh.
Madeleine : « L'évaii(;élistc saint Marc ,
De tous cis motifs, nous concluons ,',', L"/' •
'^^'^'
(-2) S. Amh. « grâce abondât davantatje (2). i, Saint Pœnileiitiam (i). Mjiis si saint Jérôme ro/ii/mi... a<I
i.ll.deSpihiu
iiiiicUi, lili. ir, Anibroise, en rappelant ici le poché eût considéré Madeleine comme ayantvjriS""',-
(i80,ca|.. Il,
|).
d'Eve parle ccrlaiutment du [:cc!ic
,
été vierge et innocente, ce docteur siP'-'"^''"'''?'"'
u« 7i (b).
proprement dit. Or, il parle aussi des grave et si judicieux lui aurait ilqurn'i'^'Vw-
péchfs de Marie Madcieine car si le ,
donné pour caractère disliiictif c>-ne
""-l"'^^^-^!!'
Seigneur a opéré ceci en figure, afin ardeur pour les pratiques de pénitence, l-ip'. '• '". P-
selon lui elle excitait en elle-*^^ ^
'''''
que là où le péché avait aliondé, la q que
grâce surabondât, \l fdut, pour la vérité même par la considération des souf-
de celle figure, que Madeleine ail été frances et du sang du S.iuveur ? Ces pa-
criminelle, comme Eve l'avait été. Si roles montrent donc qu'il la mettait au
on la supposa t innocenlc, la figure nombre des pénitentes et indiquent assez
disparaîtrait, et on au ait peine à en qu'il la regardait comme pécheresse :
de sainle Madeleine est même si con- il ne onipîe pas autrement dans celte
forme à l'opinion commune de lous les énuméralion. Il n'est pas nécessaire de
peuples, qu'on serait lenlé de croire répéter ici ce que nous avons dit plus
qu'il i'a tracé d'après qucliju'une des Iiaul; nous nous conten'erons de faire
amor mens crucifiœus est, graver celles cheresse dont parle saint Luc; d'autre
mêmes Séràme Magdalcna
de saint : part il lenaitpourunegrandepéchoresse
prospicit sanguinen S(ilva(ons ad sacci Marie-Madeleine qui voulut embrasser
pœnitentiam proiocantem, el qui don- It'S pieds du Sauveur ressuscité il dé- ;
lieraient de ces images une explication vait donc croire que Slarie sœur de
aussi touchante pcul-élre , mais plus Marthe était la même qm-Marie-Made-
doctiinale ou plus développée. leine, et par conséquent ne la désigner
11 reste donc à conclure que saint <J".e sous l'un de ces deux noms, comme
Ji rôme n'a pas douté que sainte Made- ' fai' ici.
saint Jérôme, qui distingue ces deux « C'est celte femme qui parle en ces ler-
diTnières en admettait avec raison
, mesau Cantique des cantiques .-lorAi^ue
(i) Quatuor aulem fuisse Marias in Evatige- rien, selon sa coutume, el se contente de pui-
lic I -ginuis : uiiam Mairem dans
Domini S;ilva(oiis •
si'r les écrits d'autrui, n'avait pas lu ap-
al'eiain maleileram ejus, qu:E appellala paremment cette lettre. Il y aurait vu que
est
Mana Cleoplix terliam Mariam matrem Ja-
: faim Jérôme n'a pas oublié Marie-Mticteleiiia
cobi el Juse: quarlam Mariam Magd.ilenaiii. qu'il nommeexpressément, cl que, s'il avait
[b) Tillemont, comme on l'a dit déjà,
fait un ne tomberait que sur
oubli, cet oubli
per-
suadé que de ces deux femmes était une
l'unilé Miirie sœur de Marthe; ou plutôt, si Anqnelin
eneiir inlroiluiie longteuips eût consulté celte lettre, il n'aurait pas supposé,
après par saint
Grégoire
^ le Grand, a ^""j^'-ntn^
conjecturé tjuc
que adiiit conmie il fait, que saint Jérôme l'avait écrite
Méimire.s
(') Mcntoii'es
\
' Jp-
saiul rfr"
I
avec peu de circonspection, puisque ce sainl
ecelésiuslitiues ™""^ P" ?="" inadverlance omellrc m
""'"'*
i. If, p.3i3. 'sœur (le Marthe dans cette énuméralion ('); docteur y discute tout exprès la question des
('•) I)is!.erl(i- '''.''*' ""*^' "^^ 1'"^ prétend Anqiietiii. li peut,
voyages des Maries au tombeau, el ijue, si
t.on sur d't-'l. '"-"oir oublié Mane-MudeUine dans une jamais il a dû user de circonspection en par-
sniiile
où l'on n'écrit pas avec tant de cirenn- vint du nombre de ces fenunes, celait dans
Hadeleiiie, p. lettre
•31. speclion ("); mais cet auteur, ([ui ne vérilie celle leitre ou nulle part ailleurs.
19.Î TKAIUTliiN DES DOf.ïtLIlS LATINS. 134
« leroi ctail sur sa couche, mon nartl a A sup\tosc qun MaJoUiiic a oint la loin
(1) Biblwih. « répundu >ori oileur (1), » il dil dans nus:i bien que les pieds.
'
son »• rmoii sur la résurreclioii dcJr- Ouelques auteurs néanmoins l'ont
l'"'!y!"{'iij.
t c'est celle-ci, qui dil ailleurs : Lors- nie. Mais ils ont lu trop rapi lemenl
« que le roi était sur sa cuuclit, nto» saint Chrysologue, dont la pensée est
(î) Ibid., p. « nard a rcpandu son odeur (2). » Cet bien différente de celle qu'ils lui pré-
auteur suppose donc que Marie sœur lenl ici. Il dil que chez le Pharisien
de Marthe csl la même que Marie-Ma- Madeleine lave les pieds du Seigneur
""'"""•
deleine avec ses larmes, qu'elle
^ les essuie avec
U ,
« furent remis parce qu'elle aima beau- « n'aura point de pardon, puiscjue la
« coup, signifiait l'Eglise des gentils; n nature Sl- suffit seule à elle-même,
« cl Marie mère de Jacques, qui fui la « pour témoigner son amour à son au-
« tante de Jésl's-Chuist, figura l le peu- « teur(i). » Il n'est pas nécessaire d'a- (!).<?. l'firi
Chryiûl'giOiic-
(3) Ibid. [c). « donc cru que Marie-
pie juif^3). » Ha voir une grande sagacité pour com
rai VeMt'l is,
Madeleine sœur de Marthe était la pé- prendre quel est ici le dessein de saint 171'^, scnn-
Madeleuie ei AJarie-Madeleine qui est le sciii', dans guer au souverain juge, s'ils demeu-
^*'^'"^'
'^ «lernière édition
de ses œuvres, don- rent dans leur endurcissement, puis-
resse.
née à Venise en 17i2. Il n'y a pas de que, comme Madeleine, ils ont des lar-
raison de douter que le titre de ce ser- mes à lui offrir.
mon, ainsi conçu De la coni^ersion de :
Bien plus, ce sai..l docteur suppose
Madeleine, ne soil de saint Pierre Chry- manifestement qu'elle n'était pas pau-
sologue, puisqu'il se trouve dans les vre, puisque, comme nous l'avons dit,
anciens manuscrits, aussi bien que le lui attribue
il aussi l'onction de la
texte. Or ce docteur applique à sainte
tête (5); et que, d'après sainl Matthieu {i)lbid.{e).
Madeleine tout ce que saint Luc rap- Marc,
et saint parfum versé sur la
le
porte au sujet de la pécheresse, et léte é ait de grand prix; que ce fut
aussi ce que sainl Matthieu et saint même perte prétendue de ce
la parfum
Marc disent de la femme qui a ^ qui donna lieu aux
fail murmures de Judas
l'onction puisque saint Chrysologue
, ou des apôtres. Ainsi sainl Pierre Chrv-
sologue n'a pas disliiigué M.irie-Made- A « ses crimes par ses larmes, en aimant
leine (5'avcc la pécheresse, cl comme il a la vérité; el cet oracle tle la vérité
attribue à la même l'onction de la tête et « s'est accompli tn elle : Beaucoup de
celledcs pieds, il ne la dislingue pas non « péchés lui aont remis ,
parce qu'elle a
plus de la sœur de Marthe.
SAINT GP.EGOIRE L!î GRAND.
a
t7
beaucoup aimé (2). »
X.
Dans SCS homélies sur
- , • , -,
.,..,, •
le prophète isu,
•
, "'"!/
nel
(2) S.
l-
Gng.
juKi'on-
\b
•' !'•
lio-
Ezechiel, il enseigne ,
la même doctrine:, .
^"i. 25
ii
'j°
t
Vit. ^ Nous vciti arrivés à saint Grégoire « Marie-Madeleine, après les souillures («)•
'« Grand, que les défenseurs de la dis- « de beaucoup de péchés, vint se jeter
gofre"'ne 'faii
(iu-unepersim- ijnclion aiment à représenler comme «avec larmes aux pieds du Uédemp-
leiriè.delipé- l'inventeur de l'unité, ou plutôt, si on a leur... » El encore dans une autre
raierune assertion aussi offensante pour " a une pécheresse fameuse, effaça cn-
la mémoire de ce grand pape, et de- « suite ses fautes par ses larmes (3). » (5) r('i</., t.
puis Lefèvre une multitude d'auteurs , Dans une autre homélie sur les Evan- £;e,7,i'j,Yib.'"
quoique très-capables de découvrir la giles, il donne à ses auditeurs Marie- h"nnl. 8, n°â
de l'Eglise, saint Grégoire est un té- « fewnie qui le touche, et que c'est une
raoin fidèle et bien informé de .cette « pécheresseMarie lava les souillures :
tradition ancienne, et que de plus nos c « de son âme et de son corps par ses
criliques ùnt fait preuve d'une grande « larmes... Elle était assise aux pieds
ignorance lorsqu'ils se sont si fort « de Jésus, et écoutait les paroles qui
étonnés de ce que saint Grégoire ne a sortaient de sa bouche. Elle lui avait
faisait pas même une question de i'u- « été unie pendant qu'il vivait elle le ;
nité, et qu'il la supposait plutôt comme « cherchait après sa mort; elle trouva
un fait constant, qu'il ne s'attachait à « vivant celui qu'elle cherchait comme
prouver la certitude (1). Dans une «mort et sans vie; el elle trouva au
(11 PJsscrfrt-*'"
liim sur sdi'ite mullitude d'endroits de ses écrits , il « sépulcre une si grande abondance de
A«i'ii'euir,''T). parle en effet de l'unité comme d'une « grâce, qu'elle annonça la nouvelle
55'?.
opinion commune qu'il n'était pas né- « de aux apôtres, c'cst-
la résurrection
cessaire ou de justifier; et
d'établir « aux ambassadeurs mêmes de
à-dire
c'est une nouvelle preuve qu'elle était « Jésus-Christ. Que devons-nous donc,
alors universelle. Ainsi, dans une de ses «mes fières, que devons-nous consi-
homélies qu'il prêcha devant le peuple ^ « dérer en cela, si ce n'est l'immense
romain, à la basilique de Saint-Jean , «miséricorde de notre Créateur, qui
appelée Constanline, il ne fait qu'une « nous a mis devant les jeux, comme
(a) Maria Magdalene, qii;ic fucrai in civilaie culpsc, ad pedes Redeniptoris nostri ciimlacry-
peccalrix, amando Vcrilalem, lavit lacryinis inis. —
11, /lomi/. 9, n. 21, p.
Lid. 1402. In hoc
inactdas criininis : et vox Verilatis impîelur foule misericordia.- loia est Maria Magdalene,
quœ ûimissa s'.iul
diciltir : ei jicccala muUa, qn» priiis lamosa pcecalrix, po>lmodiini lavit
quoniam dileiit mutlum. niatulas lacryniis.
(h) VcniiMariaMrigdalcMeposîniiiliasniacnlas
,.)7 TRADITION DF.S DOCTEL'HS I.ATIMS.
<M
les ycuK sur A verse, puisque, dans sa xuiii- liomt-
a R.irilc Zachôc, je jolie
« ne vois autre chose que des modilcs croyons que cette femme, appelée pé-
clieiense par ^ainl Luc, nommée Marie
« d'espéranre et d.' pénitence, exposés
saint Jean, est Marie que saint
« devant nos yeux. l'eul-élre, quelqu'un p.ir
vin. Saint Grégoire, comme on voit, ne cela, elle eût été inutile et déplacée.
Sailli Gré- On ne trop comment excuser,
gnirc csl un
se fait pas à lui-même une question de sait
dans la connaissance des auteurs ecclé- ment il n'aurait pas admis l'uuilé. En
siastiques et dans la science des Ecri- vérité, on a lieu d'être surpris de la
tures, pour qu'on puisse faire celte hardiesse de cet écrivain ,
qui donne
supposition. S'il est vrai qu'âne mulli- sans pudeur, pour des faits constants,
tude d'auteurs latins postérieurs à saint des allégations gratuites, ou plulôt des
Grégoire, tels que le vénérable Uède, q assertions démenties par les monu-
Kaban, Pascliase Ratbert, l'abbé Ilu- ments. A l'en croire, saint Grégoire n'a
pert, Zacharie de Besançon, Gislebert, jamais élé à même de connaître les
Albert Grand, saiiU Thomas, saint
le Grecs, ni d'être en rapport avec eux.
Bonavcnture , Denis le Chartreux et Mais si Anquetin eût pris la peine d'ou-
autres, n'ont pas ignoré l'existence du vrir la Vie et les ce: ils de ce grand pape,
sentiment contraire à l'uniic , com- il aurait su quapri^s avoir élé d'abord
ment oserait-on soutinirqu'un si grand préleur de Rome , il fui envoyé à
docteur, la gloire de son siècle et du Conslanlinoijle en qualité do lég.it par
saint-siége apostoiiijue , n'en aurait Pelage 11; que dans son séjour à Con-
p.TS eu connaissance ? S. lint Grégoire, slaniinoplc il fit changer du scnliraeiit
d'ailleurs, nous donne clairement à en- au patriarche Euljchius, sur la nature
tendre qu'il n'ignorait pas cette cunlro- des corps ressuscites, et que même il
(a) Maria île qua Phaiisxiis, diiin pictatis D anlc ocnlos noslros posila spei et pœnilciilix
fonlcin vellot obslruerc, ilicebal : Hic si cssct cxempla. Forlasse eniin aliqnis libidinis
proplicta, scireC ulique quœ et qiinlis est millier ignc siicccnsus carnis niundiliam penlidit;
quœ langil eum, quia peccattix csl. Se;! lavit aspiciai .Mariant, qux in se amorem carnis,
lacrjniis maculas cordis... soitebat ad ptdes igiie Oivini amoris excoxit.
Jesu, vcrbumquede ore illius amliehal. Vivenli S. Greqiirii in /. neg cap. rx. Annnn lune
adliieserat, niurluum qmcrebal. Vivoiilcin re- ancillani Uex reginn tuliuiuando ilc illa magna
peril, qiieiu morluuni qunsivil. Taiiliiinque pcccalrice dixil: Reuùllunttir ci peccata multa,
apnd eum locuin graliaî iiivcnit, iit liunc ipsis quoniam dilexil nmllumf cl hanc in opère siin
quoqiie aposlolis, ejus viileiioei nuntiis, ipsa posnit, quando in caslelluni inlravit, et eum illa
nuiitiaret. in donio sna reccpit. llinc etiain iii opère suo
Quid quid iii liac rc dcbcmus
ilaqiic, fratres, poMiil qnia rcsuigens a inurluis ci pi-xdica
;
aspicerc, iiisi iinincnsam misci icordiam Condi- lioiiem su* Resiirrcclionis injuiixit.
loris nosiri? qui nobis veltii in sigtio ad exem-
pluiii pueiiileulix posuit, quos per pœiiilenlian! Hanc vcro qnam Lucas peccairiccni mii-
(i)
viverc posl lapsuin fecit. Pcrpemlo ciiim Pe- llcrein, Juannes Mariam nimiinal, ilùini esse
Iruiii, con?idero lalronem, aspicio Zacclixuni, Mariani crcJimus de tjua Marcus sopieiu dic-
iiilucor Mariain, el niliil in bis aliuil video nisi
inonia éjecta fuisse icstaiur.
1 '1
MADLIXINE EST I.A SŒUU DE MARTHE ET LA rECHERESSE. 200
roMipasaduns ceile ville SCS jT/ora?c5Si(r A doute , ils ont conclu (eut nalurclle-
le Dans les lellres tic sr.int
livre de Job. ment qu'il avait ima(çiné l'unité, et cor-
drépjoire, devenu pape, il aurait vu si s rompu la tradilion de l'Eglise romaine :
rapporis liabilucls avec les Grecs ses ; calomnie aussi injurieuse à la mémoire
dcmélcsavccJeanleJeûneur, patriarche de ce saintdoclour, si célèbredans toute
d(> Conslantinople, sur letilre d'OEcu- la chrélienlé, (ju'olîcnsantepour l'Eglise
mcniqnc ; ses lettres à Cyriaque, pa- elle-même, qui lui a décerné pour ses
l!-iarche de Constantinople , à Anastaso lumières, ses travaux et ses vertus émi-
(l'.\nlioche, à Euioge d'Alexandrie, à nentes, le surnom de Grand.
Jean de Jérusalem à Amos , à Isicius , , Il reste donc à conc'ure, de tout ce 'X-
., ., ,, , , ... . r> Les seul ptii-
. i
(]iii se succédèrent dans ce siège; a qu on vient de dire, que saint Grégoire res des cati-
Fusèbe de Thessalonique, à Jean de le Grand, bien loin d'avoir ignoré la vé-|;""y'|"îf^^'?"|'""
saint Grégoire ne fut point en com- car sur ces monuments Marie est re-
merce avec les Grecs, et que par igno- présentée prosternée à terre et baisant
rance il corrompit la tradition de l'E- les pieds du Sauveur au moment où
pour un système qu'ils ont adopté sans Jésus par Marie de Bétlianie, dont saint
examen, et se persuadant que la tra- Jean no parle pas néanmoins dans tout
dition étaitpour eux, ils ont employé ce récit, est évidemment emprunté de
toute leur critique à délourner le sens l'histoire delà pécheresse, rapportée par
des parole des Pères, et ont ainsi rangé saint Luc, le seul en effet qui raconte
ces docteurs, les uns parmi les défen- que celle-ci ail baisé les pieds au San-
seurs de la distinction, les autres parmi D yeur, et montre, à n'en pouvoir douter,
les spectateurs indifférents de celte dis- que, dans l'opinion des premiers chré-
pnlo. Mais voyant que saint Grégoire tiens, Marie sœur de Lazare était la
s'exprimait sur l'unité en des termes si même que la pécheresse. Nous relrou-
clairs et si formels, qu'il n'é ait pas vous le même sujet sur le tombeau
possible d'en faire un défenseur de leur antique de sainte Marthe, gravé dans la
opinion, ni de le placer parmi ceux deuxième partie de cet ouvrage, comme
qu'ils supposent être demeurés dans le aussi sur un autre sarcophage con-
(n) Crerjoriœ cubicularlœ Auguslœ. Dimissa leiicbal. ScpuUum quoque Dominum studiose
sunt ei peccata milita quoniam ftile.i:it vudliim... qiifpsivit, ad monumcnlum inclinata corpus
diniissa pedes Domini sedebat, et
quia ad illius non invenit, iila mulier qiioc fueral in ei-
verbum ex- ère illius audiebat. Jani aclivani vilam vilale peccalrix.
transcenderai., quam adhuc Marlha illius soror
201 TIl.VDllION DLS UOCTKLIIS LATINS. «)î
celle oiiinioii i)armi les preuucrs chré- (I anges et le Seigneur après la résur-
tiens. « rcction ; c'est clle-méiiie qui est la
UKPLIS SAINT URKGOlnE LK GRAND. a cité quatre jours après sa mort par
« Jiisus-CnHisT (1). >> H)s.Uuiiii
X. Les dércnscurs de con- la distiiicliun 0;»fra , eilil.
Clir..dol)ort, . ,- . . . •
. Qufsni'ItiaiKiii
viiiiilsidore.ie vienncnl que, depuis saint Gregoiro, SAINT ISlUOKt KL SEVILI.L. eatceiit, |>. -itCJ
lé
pas le VII livre de ses Etymologies, que Ma-
nécessaire de produire leurs té-
moignages ; mais comme ces critiques,
deleine était la même que la sreur de
Nous trouvons au vir siècle plusieurs parce (]ue dans cel cn<lroit des Etymo-
(émoins de la tradition de l'unilé : d'à- logies, c'était ce dernier nom qu'il vou-
bord Chrodobert, archevêque de Tours, expliquer (3) T. Il, t>.
lait (3).
dans le jugement de la C
discours sur le
a de ses larmes les pieds du Seigneur, clion, s'exprime en ces termes : « Mais
« les essuya avec ses cheveux, y colla « ceux qui examinent la chose avec
« ses lèvres avec ardeur par un ,
a plus de soin , trouvent que l.i même
'I elïel de son grand amour, les oignit « femme, à savoir : Marie-Madeleine,
n d'un parfum, et le Seigneur dit d'elle : « sœur de Lazare, a oint deux fois Jé-
« Beaucoup de péchés lui so7it remis ,
« sus-Christ, l.i première fois, comme
« parceqti'elleabeaucoupaimé.CesleUe-^ii le rapporte saint Luc, la seconde à
« même qui a toujours suivi Jésus- » I^élhaiiie, lorsqu'elli- n'était plus pé-
« Chrisi jusqu'à la croix et an sépui- « cheresse , mais qu'elle éiail chaste,
« cre ,
qui la première a mérité avant « sainte et dévouée à Jésus Chrisi , à
« aucun des apôtres, avant même la < qui elle oignii non-seulement les
(il) Judicium Clirodoberti episropi Turonciisis niim prosecuia iisqiic ad eriRifixicineui et se-
de ifuliere adultéra. Meiiior>'lur evangelic;e pulturam, et ipsa prima |iosl resurreclioneui,
niiilieiis illius pecc.ilricis M,iria; Magd.ilena', anteqiiain niilliis aposlolnrniii, arilequain .Mater
qu;e sepiciii viliis replela fueral, de qua Doini- Doniiiii gloriosissiina Maria scmper virgo, et
niis seplcin dieninnia ejecil, qii^ Doinini pedes Tiigelos et Doininum meniit vidcre. Ip^a est
laciyniis lavil, crinibus icisil, iahiis forlilcr sornr .Marllix et Laz.iri <|iieiii Dulllillu^ qualri-
iin|iressis cxaidesceiili amore osciilata est, et diianuip murluuni suscitavil.
iiiignenlo pretioso iinxil ; de qiia Doiniiius (fr) M.igilaicna, ttirris; .Marllia irritant, ant
dixil : Piemuliintnr ci peccnla nitilUi , qiioiiium pioi'ornHs ; bcniionc ameni Syro interpretalur
dilcxil mullum. Et ipsa est qiKe sciiiper Doiiii- domiittins.
205 MADELEINE EST LA SŒUR DE MARTHE ET LA TECllERESSE. 20'^
(1) Bcda in « picds, mais encore la tête (1). » Sur A VllI- SIÈCLE.
hiicdin, Mb m, , . ., . • , r -i r .
I. V, p. 5 1, et '^
chapilre viii de saint Luc, il fail re-
liomil. in Niii.
LE BIEKHEIBEUX ALCUI.V.
marquer
^ que,
^ si en raconlant l'histoire
H Mariœ Ma-
fidtilciw, tniii. de Marie-Madeleine auparavant péche- Alcuin, l'homme le plus célèbre do XI.
AlcNui et
-'' '' son siècle,
resse, mais alors pénitente, cet évangé- et qui a formé tant de disci- Smara^'ile on
liste ne l'a pas nommée par son nom ples, enseigne la même doctrine sur suivi l'unilé.
au chapilre vu, et l'a désignée simple- ! Dans son Commentaire sur saint
unité.
ment par celui d'une femme en général, Jean, il lient que Marie sœur de Mar-
c'est pour ne pas obscurcir, parla note the est la même que la pécheresse dont
infamante de ses égarements, la gloire parle saint Luc ;
qu'elle fit deux onc-
attachée au nom de Marie-Madeleine ,
tions , la première lorsqu'elle était en-
qui la rend vénérable dans toutes les core pénitente, la seconde après sa
(3) Jfcid.,iib. églises (2). On voit dans les écrits de conversion (4-) ; enfin que cette même (l) Almiti
in Joan. id).
Mi, 503 {il}}'
*^^' interprèle d'aulres passages sembla- Marie est Madeleine qui se disposait à
bles, qu'il serait inutile de rapporter ici. embaumer le corps du Sauieur après
Nous pouvons placer à ce siècle le sa mort, et fut prévenue par sa résur-
Commentaire sur saint Marc, attribué rection (5). (?i) JnJuun-
nein (,e).
faussement à saint Jérôme. « Jésus-
SMARAGDE, ABBÉ DE SAINT-UIHIEI,.
« Christ étant ressuscité le matin du
« premier jour de la semaine, dit l'au- Smaragde, abbé de Saint-Mihiel, en
« leur de cet écrit, apparut première- Lorraine, le même qui fut député à
« ment à Marie-Madeleine, de laquelle Rome pour faire décider la question de
« il avait chassé sept démons la procession du Saint-Esprit (6), dit (6) llisl. des
parce :
auteurs ecclé-
que les femmes prostituées et les pu- dans ses Sermons sur les évangiles de siastiques, pjr
dom Oillipr,
« blicains devanceront la Synagogue l'année, que celle qui fit l'onction sur t.XVllI,p.427.
« dans le royaume de Dieu. » la têle du Sauveur est Marie-.Madeleine,
el manifeste peccalrixappellelur; de illa auUm septem dœmoma exierant. Ubi vero ( idem
liihil talescriplu"isit,necpolueritslatimcapile evangelista) peccalricem, sed pœnitentem
Dominimeretrixdignafieri. Verum, qui diligen- describil, mulierem generaliter dicit ne vide- :
lius invesligani, iiiveniunl eamdem mulierem, licet tanla; nonien famx, quo per omnes hodie
Mariani videlicel Magdalenam sororem Lazari, ^ veuei alur Ecclesias, prisci erroris nota fuscaret
sicul Joannes narrât, bis eodem functam fuisse
"
(c) Ista mnlier Maria Magdalena fuit de qua
obsequio. Semel quidem hoc loco, cum pri- éjecta sunt septem dtemonia... Maria figurât
mum accedeiis cuni humilitate et lacrymis, Ecclesiam de qua ejecit septem dœmonia.
remissionem meruil peccaiorum. Naiii et Joan-
Maria autem eralquae unxit Dominum...
nes hoc, quamvis non ut Lucas, quomodo (d)
dam, inquiens, lungnens Lazarus a lielhanin, tmxil Dominum ungueuto. Hcec est illa mulicr
qua- luondam peccalrix in domo Simonis venil
de caslclto ilariœ et Marihœ sororis ejus. Maria
nutein erul, quw unxit Dominum uitgueiilo, et ad lioniinum tum alabaslro uiiguenti.
exlersil pedcs cjus cipillii suis. Secundo in (e) Dixit crgo Jésus Sine iilam, ut in dicm
:
Belliania (nain prius in Galikca lacluni est) non sepullurœ nicee servel itlud. Ideo Maiiie tui ad
jam peccalrix, sed easla, sancta, devolaque unclionem morlui corporis ejus, quamvis mui-
Cmristo niulier, non soluui peiies, sed el caput lum desideranti, pcrvenire non liccret, dona-
ejus unxisse reperilur. luni est, ul viveuti adlmc impenderet ob^c-
'(6) Pdlchre et reverenler evangelista, ubi quium, quoil post nionem céleri rtsurrectioiie
T
„, „ -,
. j •
,,r^ „ u ,
•
,n^ 15 la direction. 11 e.t
Cf-e home-
,
M/'ne-M^f «'«'"« (2)-
^^ ^^^ Commentaire sur
Orl l/rw- f' ''r
.^.
,^^
'""
É^Zi'7t;
un ; ''''Tv''
XX cap. [0). evêque f aux Elé- T- «aim Matthieu sa Vie de satnte Made-
:
« plein (!e parfum, répandit sur Notre- mélies publiées sous son nom, qu'on
« Seigneur Jésus-Christ , comme un suppose être plutôt d'Aimon, prieur de
« parfum, les sentiments les plus in- l'abbaye d'Hirsingc, <ers la fin du
« times de son amour: d'où il arriva XI' siècle (4); mais ce douté ne petit (\)Hist.dc
« que ce parfum, ainsi répandu, de- tomber sur celles que nous citons ici, "J^,^IZlJ"l,i
« vint partout célèbre , le Seigneur et qui sont tirées d'un manuscrit peint 'lo^'ii'iiHi'^r.i
« ayant prononcé cet oracle : En vérité, au X' siècle (5). 11 y enseigne que Ma- („| ^^^^j,.
Uaiiiwiiis e.
woiiaclio Uni
(a) In passionem Domini nostri Jesc Chbisti sicut prius ail pedcs ejus lacrymas fudcrat , Ile- bcrsuidensis
secuitdum Miilthœitm, ilarcumelLucam. Arci'ssit veral prius, et laciyniis suis peilesejus rigave- cimcopi (ui
iid emn millier liubens atubastnim tinguenti pre- rat pro morte anima; susc, vcniebal ad monu- aiuni) (d).
tiosi, et ejfud'it super Cùput ipsius recumbeittis. laeiitum lacrymiÂiigare pro morte magistii sui.
Mulier Maria erat Magdalene, soior La^ari
ista Ergo mulier isla, qu.c valde inane vigilatad
queiii suscilav'it Doiuinusamoituis, ut Joaiines te, cur non invenit le? quare non consolaris
apcrle commémorât. Quia hoc eiiam ractuiii lacrymas quas fiidit iiro te Domino sue, sicut
aille se.x dies pascluc lestatur; pridie quam D consolatus es lacrymas quas fudii pro fratre
asiiio seJens cum
palmis et lauile turbarum suo? Si enim solilo more eam diligis, cur desi-
Jerosolymam veiiii-et. Ipsa est aulera Maria derium ejus tam diu dislrahis? verax Ma-
quie quondam, ut Lucas scribit, peccaliix ad- giiler et fidciis recordare icstimonii quod
!
liuc, veniefis pedes bomini lacrymis pœniten- olim reddidisli Mailhie sorori ejus; dixisii
tiae rigavit, et unguento pi» coiifessionis iini- enim : Maria optimam partcm elegil, quœ non
vii, et quia mullum mullorum veniam
dilexit, uuj'erelur ab ea.
peccaiorum a pio juilice promeruil. Nunc vero
juslilicala et faniiliatis eO'ecta Domino, non (c) Ecce cffusuni ungiienlum in idipsuni,
lantum pedes ejus, ut idem Joannes narrât, cum et Maria Magdaiena, siincia Ecclesia, et
veium eiiam caput, ut MaUhccus Marcusque anima petcatrix coatrilo alabaslro unguenli
perliibem, oleo sanclo pcr/udii. Domiimm oostrum Ji:si'« Christim ex inlimi
coniisanioie pcrunxil. Unde et illud unguen-
(b) Maria autem stabat ad inouumeiitum foris luni sic elTusum nonien habuil, ut Doiuinus
jilurnns. Yeiierat ad ir.onumeiitum del'erens dixei'it: Amen dico vobis, itbicuiiijiie prœdicatum
secum aromata cttingueiita qua; paraverat; ut fuerit Itoc Evan(ielium, in loto mundo prœdica-
sicut nnlea pedes vivcnlis unguento pretioso hitiir et quod (ciil hœc in mi'inoriiim ejus.
uiixerat, sic cl nunc totum corpus defuncti et (d) Dccimosœrulo exarui,, cod. vts. Siiiicti Cer-
luigueulo ungerel et arumalilms condiiol; cl maiii l'nil Xii, loi. 183 verso. Maria .Magda-
207 MAUELEKnE est LA SŒUU DE MAUTHE ET LA PECHERESSE. 208
rie-Madeleine, ainsi appelée da bourg A une seule et même personne de Marie
de Magdalun, est la même que la sœur Madeleine, Marie sœur de Marlhe, el de
de Lazare; que dans un leiiips elle la femme pécheresse {'*). Il a composé (i) ni gloire
liltéraiie de la
avait été pécheresse, comme le rap- aussi un discours, ou une Vie de sainte France, u VI,
porte saint Luc, et qu'ayant beaucoup p. 237.
Madeleine, que nous donnerons dans
(limé, beaucoup de péc'iés lui furent re- cet ouvrage; et là, comme dans son
mis; enfin, qu'elle est une preuve écla- hymne, il professe l'unité (5]. (5) Ibid., p.
de 212. B» liolhè-
tante la bonté de Dieu envers les LE BIKNHEUBEl X JEAN DK CLLNY.
qiie des ailleurs
pécheurs. Le bienheureux Jean de Cluny paraît ecclcsiasliqiies,
par dom Ceil-
avoir élé ceRomain que saint Odon lier, t. Xl\-, p.
HIKCMAR, ARCHEVÊQUE DE REIMS.
amena en France avec lui, et qui a •5H0. — Vove; ce
Nous avons rapporté déjà sermondèsoinl
le lénioi- écrit la Vie de ce dernier (6) ; il a laissé OdondeClunti,
(*) Voy. psi gnagcdecedocîpurC). ne
•
fait qu'une
deux homélies sur sainte Madeleine, Plècesjiistific.
Il
188 D.
même personne de la pécheresse dont où il commente saint Luc, et ne fait t. If, cul. 5:j7.
(6) Biblio-
parle saint Luc et de Marie-Madeleine- B
qu'une même personne de la péche- lliéque,H}id.,p.
377.
CHRÉTIEN' DBl THMAR. resse et de sainte Madeleine (7). (7) Florta-
ceiisis velus Di-
Dans le même siècle. Chrétien Dru- FLODOARD. bliollieca, a
Bosco, iBO^i, p.
thmar, moine de Corbie, appelé à Sta- Frodoard ou Flodoard, chanoine de 171 Honiiliade
vélo pour expliquer l'Ecrilure sainte Reims, appelle Marie sœur de Lazare beali Magda-
lena. Mulier
(1) Ilhl. des aux religieux de abbaye (1), en-
celte du nom de Madeleine ; c'est une preuve quae erat in ci-
onlenrs cccU- vilate pecca-
«jns/içîjes, (>ar
seigne pareillement que Marie-Made- qu'il professait l'unité (8). trix, p. 177.
(InmCeillier.t.
leine, qui alla an tombeau du Sauveur, Homilia secun-
XVlil, p. fiS6, XI< SIÈCLE. da.
687. est la même que la sœur de Marthe (2);
(i) Bildioth.
SA1>"T PIERRE DAMIE\. (8) Flodoardi,
P-!irum, XV, qu'elle est un grand motif d'espérance Mb ide Triiim-
t.
Au \v siècle, les témoins de la tra- plio sancloruin
Clirinliani pour lous les pénitents qui veulent sin- Palœslinœ{c).
Drulhmari dition s'offrent en grand nombre. Saint
gr(immatici{a). cùrement obtenir le pardon de leurs XIV.
Pierre Damien, évêque d'Oslie, dans le Saiiit Pierre
(.^) Ibid., p. péchés (3).
IGi {b). sermon qu'il a composé sur sainte Ma- Damien, saint
X' SIÈCLE. C Anselme de
deleine, suppose qu'elle est la même Canlorhéry
xin. SAINT 0D0\ DE CLUNY. Anselme de
Saint OJon,
quela pénitente dont parle saint Luc(9). I.aon, Marlio-
Jean deCliiny, Saint Odon, abbé de Cluny, formé à Dans une de ses homélies, il enseigne de.Geoffioyde
Flodoard, ont Vendôme,
sjivi l'unité. Paris par Rémi d'Auxerre, a composé que Marie-Madeleine, qui vint au tom- Alnlle.
sur sainte Madeleine une hymne au- beau, était la sœur de Lazare et avait (9) S. Pelri
Damian. serm.
irefois en usage dans l'Eglise latine. éléune grande pécheresse; et que par de sancla Ma-
Elle est en vers rimes, dont les rimes un effet de son grand amour pour le gdalena (rfj.
sont quelquefois entremêlées, comme Scigiîeur elle lui lava les pieds avec
celles des vers masculins et féminins ses larmes, el les essuya avec ses che-
de notre poésie française. 11 y fait veux (10).
(10) Biblio-
leiie a M.igdalo castello dicla est. Ipsa quoque viendo Salvatori, boc promernil ut digna lieret
llièque du roi à
soror fuit Lazavi, qiire quondam, Lticas m manus super capul Salvaloris iniltere, cunctis Paris ms.. nn-
narrât, peccalrix in civitale fuit. Sed qnia di- pœnilenlibus spem venioe prœlendens, si ex cirn fonds, Q°
lejit muttum, dimissa sunl ci pecccita mnlta. corde poluerinl, remissionem perfeciam conse- 2i63 (e).
Fol. 212. Una sabbati M
tirin Maijdalene ve- D culuros.
7iit, ciim adimc tenebrœ esseut, ad moimmenlitm,
Marbode, a composé, en l'honneur de ^ ^^^^ d'AfRighcm, qui fil fleurir la pié:c saint Heriianl,
Vutvie \e vé-
«' '" '«^^'" '^^"s son abbaye, suppose
sainte Marie-Madeleine, des hymnes iiérabte.
où elle est représentée tout à la fois «!"« '^ pécheresse de sainl Luc él.it la
(6) Mulier ista Maria erat Magdalene snror pœnileniis inieniio, cui licel plus Dominus
Lazari qucm suscitavil Jésus a morluis, ut quidquid deliquerat, diniisissel, quasi odisset,
Joannes aperle eoMimemoral; ipsa est auleni, propriam deiiiceps persécuta est earneni, con-
non alla, quaj quondam, ul Lucas scribil, pec- linuis castigans eam jejuniis, et longa oralio-
calrix ad Jescm veiiieiis pedes Domini lacrymis uuni et vigiliaruni assiduitale raligatani legi
pœnitenlia; rigavii, el unguenlo piic coi'les- nicnlis ac ralionis dillgciilcr subjieicns Non !
Saint Norlberl, dans son sermon sur Hugues de Saint-Victor, ainsi sur-
ces paroles : Bitnhcureux ceux qui écou- nommé de l'abbaye de ce nom à Paris,
tent la parole de Dieu, ne met aucune oii il enseigna avec succès li philoso-
distinction entre Marie- Madeleine et phie et la théologie, dit que Marie-Made-
Marie sœur de Marthe, qui choisit la leine, qui était une femme pécheresse,
(I) S. Non- meilleure part fut la figure de la genlili'.é adonnée au
(1).
bcrii serm. in
liœcverb.:liea- culte des idoles (4); il pense de plus que (i) ilurinr,
ti (|i>i audjtint l'abbé bupert. c'est Mari ', la propre sœur de Lazare. ^^^^^ ^'y^l
verbuHi Dei
« 11 y a, dil-il, une vraie Marie et une u [c). 1
Rupert ou Robert, abbé de Tuy, ou
« fausse Marie il y a une vraie Marthe
;
Duils, docteur très-célèbre dans ce siè-
» et une fausse Marthe. La vraie Marie
cle, enseigne, dans son Commentaire sur
« garde le silence , elle écoute, elle
saint MrCthieu, que la pécheresse de
B « verse des larmes ; la vraie Marie
saint Luc est la même que Marie sœur
u achète des parfums et se rend fré-
de Marthe, laquelle était encore péche-
a quemment au tombeau pour oindre
resse et pénitente lorsqu'elle Gt la pre-
« le corjts du Soigneur (5). (u) im^Hi
mière onction, et déjà justifiée lors- tio». moiiasi
(2) Ruperti qu'elle fil la seconde (2). Et dans son SAINT Bi;RNAnD ET ARNAUD DE BONNEVAL. de ctllltilrom
iHic, lap. X,
in ilatlh. xii,
Commentaire sur saint Jean, il suppose Saint Bernard, abbé de Claiivaus, "^^^ ' " ^''^
JUS!, l. II (/).
que Marie-Maiieleinn, figure de la gen- n'enseigne pas seulement, comme on a
lilité, est la même que Marie de Bétha-
déjà vu ,
que Marie sreur de Marthe
(î) Voyez n;e, sœur de Marthe et de Lazare (3).
2' appendice, est la même que la pécheresse de saint
art. 2.
(a) Sic beata Maria MagJalena intenta aure sensu, et eadem intentione, qna cum primura
perfect-.B devotiunis et atdeiitl desiilerio divin» venii ad eum, dum rigaret pedes ejus lacrymis,
coiileni|)lallonis verbiini Dei liileliter audiendo, et capillis capitis sui tergeret, el osculaietur,
opliniaLH parlem tjicilur elegisse. unguenlo etiam unxit pedes ej'.is ?
(b) Cum ntitem essct Jésus in Betliania in C Ulud auleni agendo utique prinium pœniten-
Leprosi, c'ic. Qiioto die antc diem lise fruclum, congruumque facil emendationis
domo Simonis
hicla slul et qualiler acla sint, iiiiiium.
A/.VMionun lia'c
Feci'rnnt aiitein et cœnam ibi, et Martlia mini- hoc jam Deo laudabiliter oftercbat... opus bo-
stnibiil... Maria ergo accepit libram uncjuenti nuin bene incœpliim, melius coiisunimavil. Nam
unxit capul Jrsu, et in initie tanluiniiiodo pedes Domiiii unguenlo
nardi pislici pretiosi, et
exiersit pedes ejus ciipillis suis, etdomus impteta
unxit liic autem... et pedes unxit , et super
:
sée de NoIre-SiigiH'ur, qu'elle oui le pri- aussi que Marie-Madeleine avait été
vilège de le voir el de le touilicr la pécheresse, el il la^ propo>e comme un
première aprùs sa résurrection. Enfin motif d'espérance pour les pécheurs (G) '
((<) F.pifioltr
S.rii:iimvCwi-
il l'apielle du nom même de Mdrie-XIa-
PIERRE COMEhTOH. '""7'.!!?': n"
H) s
irit. in
n, siTiii. \xii,
B.T- deleiiic
Cmili-
(1. Un autre doileurdete temps,
qui eut des liaisons avec saint Bernard,
.,
Un I
scolastique
••
renommé 1,1 dans le
4".
^n
luoJ, l.
non plus qu'une même personne de la lier de l'Eglise de Paris, cl chargé de l'é-
qu'elle a lavé les pieds du Sauveur avec « JÉ^us, que c'est là celle feamie que
SCS larmes, et ne la distingue pas de la « vous aimiez; celle à la vue des lar-
(3) Biblio-
hec, l limiii-
pécheresse (3). u mes de laquelle vous répandîtes vous-
etis. I6U, |>. a mé.iie des pL'Urs celle à la prudente
1550 (<).
GILLEBERT, ABBÉ DE BOILLA\DE. ;
gtlio sonuil , quid in ca aliud quani ilileclio me lanifère quia nondum asccndi ud Palrem
,
ledolebal? fiimi'sSdSHH/ fi, iii(|uil,;;t(:ai(«mi</;u, mcnm. Se.l iiioverc pole^l i,os luee proliibilio.
quoniam dUej.it mulium. Uuare umlier lam dilctLi, lam djliijeus.pioln-
'21Ô MADELEINE EST \A SOEUR DE MAKTIIE ET LA l'ECiiEUESSE. 2J6
Nous avons rapporté déjà le lémoi- c'est d'elle qu'il a été dit : « Beaucoup de ^°"'- ^^'" P-
liila sil a coiitaclu diligemis et dilecli?.... me- Ib) Maria Magdalena pedes Domini ungere
iiicnio, Domine Je>u, qiiod liscc est niulier qiiam voluil hoc uiigueiilo, sicul salis innoluii leciio-
(liligebas, luec esl illaqiiam ciiin lu vidissesflcn- nis evangelicsc documenlo « Sumpsil, inquil, :
teni, el lu flevisli. Il;cc est illa cui tcslimoniiim librani unguenli nardi pislici protioiji, el UMxil
alteniionis dibcrclie dcdcras dicens : Maria op- pedes Jesu.
timam parlem eU'yh quœ. non nujeretur ah ea. (c) In-4» 11)39, cap. xxx, p. 86. Si nondnin
Vénérant da'moncs in liœredilatem luam... rigasti lacrymis pœnilenliœ el fovisti pedes
Posuerunt iMagdalcfiam In poinoruin cnslodiain. CimisTi cuni Maglalena si noiuium te humi-
;
iScc nos piideal ignoniiniain ej'is dicere, iicc liasli ad osculamium pedes Domini.
vos pigeai andire quia hœc ignoniinia esl ei
, Ibid., cap. VI, p. 14. Proliibituin est a Do-
ad gloriam, cl noliis ad doctrinain. Ipsam enim mino ne tangerel pedes cjus, quia noniluin
nigrcdiiiein llagiiioruni operuil pulchrilnline D ascenderal ad Palrein in corde cjus.
viiluliim, ul angelis respoiidere queat JSUjra : (d) De saitcta Magdalena , serm. xxx.
sum, sed (ormosa. Credo hanc exslilisse primipilariani et nia-
gislrain omnium
pœnilenliiim in ncgolio
(«) Scnn. I iu feslivilale S. Mariœ Macjdatcuœ; cœleslis graliaî acquiienda;. P. 1418 de sancta
senti. Il, SCI/?!. IU, p. 70'J; serm. iv, p. 71!
;
Magdal. serm. xxiii. Cuin Dominus snrrexis-
serm. v, p. 712; ibid., tom. XXllI Pétri Cellen- selaniorluis, apparuilMagdalenac... Mémento,
sis de Panibus liber, cap. 24, p. 784. Unxit el Domine Jesu, qiiod h.iec mulierquamdiligebas,
isluiii qua: eral in civitule peccatrix; unxil nam- li;i'c esl illa quam cum vidisses flenlem, et tu
que pcdos , unxil capul. Grala cerle Deo est fleviili ; hxc esl illa, cui leslimonium allenlionis
uncliii, a peccalis coiiversio, 1i:bc peiies; mullo discicUe dederas dicens M
aria opiimtim parlem
:
auleni acceptabdior ad virlnles progressio, ^legit,qnœ non aitferetur ab ea. P. 14I'J. Ilaec
isla, capnt. esl millier illa quoe erat in eivitale peccairix.
Serm. i de festivilate S. Mariw Magdalenœ. P. 120 ', tracl. quales siint, cap.\S. Magdalena
Timens igiUii- iM.iria Magdalcne legem sinegra huinililer obsequiinr, et Deus respondel Di- :
lia, accessit ad foniein gralue, et ne obiuere- missasuiit ei peccula multa, quoniamdilexil mut-
liir lapidilins, pcdibns.
adli;csil liim. i*. 140U, in die Cincrum serm. x. Unxil
P. GSO. Mari*Ma2daleiia;dicil; nemilluniiir enm Maria Magdalena , de qua logiUir quod
lilii pcccaUi nia. unxil el pedes et caïuii.
TRADITION ULS UOCIKIJRS LATINS. 218
217
du
péchés lui sont remis, parce qu'elle o A maison, elle courut à la rcncoiilrc
(IjMilio-
« beaucoup aimé; « cl encore « Mr.rie Seiijneur en versant des larmes, l*
:
l'f. l'iilruin,
Wll. HoUuI- Juifs disant à cette occasion Elle vu
« achoisi lu meilleure part, (jni ne lui :
t'iavimt:!-
au tombeau pour pleurer; entln pour le
li
im libro i
Seijîneur, comme il est dit dans l'Kvan-
p. i , p. 57 ZACIURIE DE BliSAXÇON. était debout, en dehors du
};ile ; « Marie
Steiihnni
XVIII. Un interprète du môme siècle, que tombeau, et elle pleurait (3). » (7,)
epifcoi'i 'l"f-
Z:ulMrie .le
nous avons nommé plusieurs fois, Za- micensis E"i-
AI.AIN DE LILLE, ÉVÊQLE DE THOYES. stulœ (c)-
charie de Clirvsople ou de Besançon,
îlieiiiio (il!
it'f.
(i) Bihlw- «
Palriim,
., ,ov ,
Il a
'
en XIX.
elle-même, pour son pour No-frère et 11 n'est pas nécessaire de citer ici
Les iulerprè-
tre- Seigneur jiour elle-même, lors-
: détail tous les auteurs ecclésiastiques lesHllc'S llié>-
lu^iens des
qu'elle lava les pieds de Jésus avec ses des siècles xiir, xiv et xv", qui ont siècles xiii,
cheveux; pour son frère, lorsqu'après ^ saint Bonaventure (f), Guillaume d'Au
la mort de Lazare, étant assise dans sa vergue (/") Nicolas de Gorrant [g). ,
(a) Lacrymx... ips;e sunl, por quas Mariic {e) S. Bonavenl. Opéra, \encliis,in-A'' 1751,
Mugdalenx criuiina siib unius liorœ momeiito t. Yl, part. 1, in Luc. cap. vn. p. 2GI. Magda-
delela sunt... de illa qiii|>pe dlctuin est Di- : lenater legitnr venisseadDomliium ungemlurn,
m'issa sunt ei peccala mulla, qnoniiim dilexil etc. T. Xll part. 1 , p. 424. De conversione
,
Ju.lieis,quia vadit ud monunicnlum ut pluret. 147, Luc. cap. vu, fol. 66 verso, iiogabat autem
illum quidam. Hic narratur quomo'do occasionc
Pro Domino, sicul Jitilur in liva;igelio Mario :
—
Ms. de Saint- XXVI. Simon iste leprosus fuerat... Mulier ista
Viclor 174, Gorramin Marcmn xiv. Et nolan- Maria erat Magdalene soror Lazari, quem su-
dum quod triplex unguentum delulit Maria scilavit JESusa morluis, ut Joannes aperte com-
( Magdalcna ) ad pedes Lnc. vn , ad caput ut n memorat; ipsa aulem, non alla, quoe quondam,
hic, ad corpus, ut infra ultimo. ut Lucas scribil, peccatrixadlmc vcniens pedes
Uomini lacrymis pœnitentix rigavit.
(1 ) Peints de Scala seu Scidiqer, de quo vide
Ecliard ib'u!., t. I, p. 417. —
Ms. de la Biblio- (0) Cuillelmi Notlinghami Evangcl. explicat.
tlicqne rotiale, 123, Sorbonne. P. de Scalu pos- Ms. de la Bibliothèque royale, S. Germ. latin.
Jésus an le sex dies Pasclisc, scilicet in sabbato ptatio fuii, sed nunc sancta Ecclesiaeum Jbealo
P. Imarum. papa Gregorio tenet quod fuit beata Maria
Ugonis de S. Charo S. liom. Eccl. card. Magdalena, etquod verum sit evidenler ostendi
(2)
t. Vl, loOO, fol. 175. Tria ponit Lucas in qui-
super Mattiixum.
bus Magdalena obsequiura exbibnit Christo (H^ Posixllœ super Lucam secundum fratrem
(et similia). Hugonem de Sanclo Jacobo. Ms. de la Biblio-
(3) Simeon de Cassia, de quo vide Hist. Nat.
thèque royale, n' 034. —
Et ecce mulier in ci-
Alexand. sa'cul. xiv, art. i, t. VII, p. 157, vitale peccatrix. Ecce notât admiralionem, ad
npnd Joan. Fis^clier, de unica Magdalena, fol. notanilum quani mirabilis erat ista mulier in
-40 verso. Millier quid ploras ? Tu, Domine, su- peccando, sed miraliilior fuit in pœniiendo.
seepisti lacrynias ejus, nec abhorruisti oscula Q Mulier qua; ? Maria Magdalena, de qua 25...
l.'Aiorum ejus tu illani dimisisti, ut a le per
:
terra illa inculta, videlicel Magdalena, facta
omnia iret in pace. Tu lacrymas ipsa vidente est ut bortus voluptalis.
fuilisii ad gernianicum funus, (12) Mayistri Joaniiis de Rupella super Mat-
Serm. sancli Antonii de Padua, feria y
(i)
thœum Poslillarum liber. Ms. de la Bibliothèque
mes des touvcraiiis, k's chartes dos A rctlamalions l'aveu de ces docteurs,
l'voqucs, les bulles des papes, qui sup- lorsqu'ils conviennent que la qucsiion
pusciiteu enseigm nt l'unité de Marie- de l'unité, n'appartenant ni à la foi ni
laisibic. ble (1), et, comme s'exprime Anqu tin, ble liede, ni de Gislebeil Crispiii, aiibé
(I) Disserja- de j^q, Calmet a emprunté cille " de Weslminster, qu'Anquetiii met, con-
«on.M/r esirois
Uiiriei, p.637.
q,|j
.'
conjecture,
.
Latins de grands hommes qai ont récla- qui auraient réclamé (ît). Il paraît '\m i\
ijon lur iaime
{<*) DUsertu- mé contre cette opinion (2). Mais en a lu avec trop de précipilalion le livre .""'''^'^'"*' f-
remontant un peu plus haut, nous de Cliclhoue, qui au coniraire les place
l^'^^'j'Jj,,'^'""'*
l,i. trouvons qu'Anquotin a puisé lui-méino parmi ses adversaires (5). H allègue (rnoisccpia-
Disceiiia- ccHe obscrvalion dans Cliclhoue (3) el encore Albert le Grand el saint Tho- Homsde mik)-
{7,)
qu en dernier ,
lieu
1' I
celui-ci a
' '
pris
,
pour
... daleiia dct<n-
mas. Mais on ne sera pas téméraire en s(o,ioi.9u ter
...
itaiena (jeidi-
"*'
s'o- des réclamations contre l'unité les dis- assurant qu'il n'avait consulté non
cussions mômes que les docteurs du plus ni l'un ni l'aiUre de ces d .'Cteurs.
moyen âge ont faites des diflîcultés Albert le Grand a touché la question
proposées par Origène, à Commentaires sur peu près présente dans ses
comme ces auteurs mal avisés , qui ont saint Matlliieu, sur saint Jean et sur
pris quelquefois les objections propo- C sa.nt Luc, et dans aucun de ses ouvra-
sées el résolues par saint Thomis, pour ges il ne dit rien de ce que suipose
les sentiments de saint Thomas lui- Anquelin , ou plutôt il dit tout le con-
inéme. Cliclhoue a pris encore pjur des traire (c). 11 est visible que si 1 ou met
((() Le Père Hardouin, par un de ces travers veau que saint Chrysostome el Origène dir-lin-
«l'esprit justement soupçonner
qui l'ont fait guent cette Marie de la pécheresse, et que
d'aliénation, suppose que la faclionimaginairc, saint Augustin , saint Grégoire , le vénéralile
à laquelle il attribue la fabrication des monu- BèJe, supposent que c'est la même femme, il
ments tic l'anliquilé, au moyen âge, conspira conclut que saint Luc cl saint Jean se conci-
de concert conlrc la distinction , pour établir lient parfaitement entre eux au moyen de
l'unité que, passionnée pour les trois sens,
; celle dernièie opinion, ajoutant C'est ce que :
l'allégorique, l'anagogique elle sens moral, el j'aimontré sur saint Luc C). Enlin, dans ce
ne pouvant les aucomuioder aisément à ces trois dernier Commentaire, après avoir expo>é en-
femmes, elle imagina l'unité, qui de la sorte core lesenlinientdesL,atinsel l'opinion de saint
(') Harduiiii se rcpanilil parlent ('). C!l^yso^tonle et d'Origène < Toute l'Eghse :
C) Maria attlem erat quœ uiixit Domiiium et quia hoc non legilur nisi Lu(^a vu. Et \vir iliidem
exiersil capillis, eic. Joau. ii. Hoc maxime wnc/ir- exposila sunt. T. .\I, p. iOi.
dsl cuni ois (jui dicaiii cam pcccalrici fuisse : m
2-25 MADELONE ICST LA SOEUR DE MARTHE KT LA PECHERESSE. 221
saint Thomas parmi ceux, qui auraient A nialion prétendue. Au contraire saint
récliinié contre l'unité, c'est parce que, Thomas se déclare pour l'unité dans
selon sa coutume, il se propose à lui- celte dispute même (1). On cite encore
même les difficultés qu'on peut faire Nicolas de Lyre, parce qu'il indique le
contre ce senliiiient, et qu'il les résout partage des sentimenis sur la péche-
ensuite ; car on ne trouve rien dans tout on allègue saintAntonin, ar-
res.se(2),el
ce qu'il a écrit, qui indique cette récla- chevèquc de Florence, parce qu'en main-
Muq'nicum- Ces paroles ne peuvent laisser aucun doute c cette opinion ("). i Serait-ce de ces dernières
nicni in Ut- sur le sentiiueiil d'Albert le Grand. 11 suppose paroles de Nicolas de Lyre qu'on prétendrait
cam, t. X ((!) et déclare que la sœur de Lazare est la pé- iiiféi er qu'il a réclamé contre l'unité Mais il 'l
cheresse, connue on vient de le voir. De plus, fauilrait se faire illusion à soi-même pour en
il tient que celle n.êuie pécheresse, sœur de tirer cette conclusion et même contredire
;
Lazare, est Marie-Madeleine; car, exposant le Nicolas de Lyre lui-même, qui assure expressé-
sentiment de saint Jean Chrysostome (suivant
"^ ment, dans ion Commentuire sur saint Luc, que
leqiielMariedeBélhanienest pas la pécheresse), la pécheresse est la même que Marie-Made-
Albert leGrand appelle Marie de liélhauie du leine ("); et qui enlin, (lans son Comin«i(fliresKr
nom même de Madeleine. Saint Chnjsoslome, saint Matthieu, ne distingue pas la pécheresse
dit-il, assure que Marie Madeleine, c'est-à-dire de la sœur de Marthe. iMarie, sœurde Lazare,
/,, Marie de Béthanie, ne (ni jamais pécheresse (). « dit-il, remplit deux fois ce devoir de piété
i/(,e,(
l'unité, quoiqu'il le Sauveur : la première en Galilée,
IHagniinEvuk- Ainsi il a suivi l'opinion de envers
«
gel. Malllt. ci\f. Tait regardée comme une opinion libre. 11 pa- I lorsqu'elle s'approcha de lui avec humilité et
xwi , p. iODrail même qu'il tenait 1 unité pour cerlaine, 1 avec larmes; la seconde à Bélhanie, n'étant
(fr). puisqu'il dit, comme on vient de voir: « H faut € plus alors appelée pécheresse , comme elle
I tenir pour certain que Dieu a fait deux € l'étaitauparavant, mais étant chaste et ver-
« grands luminaires, » elc. « tueuse (*). »
< prévenue par sa résurrection ; car, au rap nitentem, sub pedilius bealse Virginis... El hanc
f port de saint Marc, Marie-Madeleine, avec l'ecit ut pneesset, exemplum pœnitenliac pra;-
I les autres femmes, acheta des parfums pour bendo, nocti, hoc est peccatôribus... Virgo
€ aller oindre Jésus-Curist; comme si le Sau- quippe sanctificata a Spiritu sancto, humilis
« veur eût dit Ne l'empêchez pas de faire à
: anciUa profudil Sal, atoreui. Peccalrix autem
I moiiégard, pcndantquejesuisencorevivaiit, extrada de Leviathan maxilla , Jab xl, unxil
(») S Tho- ' ce qu'ellenepourra l'aire après ma mort (').> uuctione Salvaiorem in pœniteniia; salutem.
nucAquiiwt in Saint Thomas lient la même doctrine dans (b) Unde Chrysoslomus super Joannenidicit
Joaniicm. ca\<. son Sermon peur la fête de suinte Madeleine, Mariam Magdalenam nunquam fuisse pecca-
xu, p. 456 (c). ou plutôt, après qu'il a dit, comme on vient de iricem.
voir, que Marie-.Madeleine est la sœur de
{c) Nolileprohibereillam, etsubJit, w; indiem
Marthe , ici il ajoute qu'elle est la même
sepullurœ mece servel illud. Ubi primo piu'nun-
la pécheresse de saint Luc. « Sainte Marie
que
tiat suam morteui iuiminere et obsequium
Madeleine, comme le rapporte saint Luc,
I
,
compassion dès pécheurs. Jésus-Christ ne la ^ nngerent Jesu7n... quasi dicat, non prohibealis
.
() Lgran. tn cap. xi Joan. Consueiudo etiain Magdalene. Sic noniinala a M^igiialo Castro, et isia
Ecclesiae lenel (luod eadeni mulier luit de qiia nar- eslde qua est sermo lac us capllulo praicedi^uli.
rai l.urus, laci'o ojus nomine, et qu;e Lie iliciliir (*") In MutlU. cap. xxvi. Maria soror Lazari Lis
soror La7ai i, nec minim, ijuia olIiLlum ecclesiasti- eoileiti olficio fuucia est, seniel iu Galilsea, cuiii
cum a sanciO Grego; iu oii'.iiialuui esl, qui fuit hu- priuioaccedit cum liuaiililate el lacrymls; seciaido
jus opinionis. in lieiiiaiiia, oon jam peccalrix nomlDaia, sl-J casla
("} In Luc. cnp. vin, p. SOCi. Maria qux' vocïlur el lievola.
ii3 TilADIllON DES nOcTKlIlS I.AILNS. 2*6
(Ud'Arg'/ntré, « les enfants de la foi orthodoxe, cette lubriler horlatur : qua; pacis sunt sec-
Paris, I7i«, i.
„ jg^g
" exhortation : Gardons la tjaix
'
lemur el qua; a-diûcalionis sunt invicem
11, !. vil. Le
parfait Ecclé- « entre nous, et édifions-nous mutuelle- custodiamus. Quod uliquc salutare mo-
sinslique, ou
de Mantoue combattait l'unité. Ce qu'on distinction, depuis peu d'années , et dit avoir
doit conclure de ces vers c'est que déjà ,
entendu rapporter qu'on en avait l'ait plu&ieurs
quelnues esprits plii^ libres commençaient fois autant à Paris et ailleurs. S'il veul par-
!( se irayer de nouvelles routes et à attribuer ler ici de prédications antérieui-es à la publi-
à saint Grégoire l'inlroduction de l'opinion de cation de son premier écrit public en ISIti, il
l'umié, comme Tu peu aprèi Lefévre d'Etaples :
faut dire qu'elles n'avaient pas eu un grand
découverte que ces mauvais critiques avaient retentisseinenl puisque, connue on l'a-dii,
,
peiit-èire faite dans im écrit que Gislebert Lelèvre lui-même iguoniil encore qu'il y eut
Crispin entreprit de réfiiler, et qui cunlredi- trois iladeteiites lorsipi'il lit par dévotion le
,
() Maria super convivanies vcnil :id quatre ii- cpra cl l'erveiiti dileclioiie Cubisti, per quam isia
dumJESeM, remi.luulur et veccatamulla... Moraji- iiieiuil.
ter in isia parte eoiiiinendaïur Magdalena de siu-
MONUMENTS INÉDITS, l.
2-27 MADKI.iaiNi: KST I.A SOEUR Ut MAKlIli'. tl LA l'ia:ni:ULSSE. 2J8
« vienl. Toeis, assurémenl, doivent A uituin cum oinnes pro viiihus amplccli
faire
« leurs cfTorls pour observer col avcr- debenl, lumsacraium litlerarum pni-
(1 (isscineiit salulairc, cl spécialenienl fessioni addicli, quorum propriuiii mn-
'I ceux qui sont appliiiués , par élat , à nus ac parles h.ihcnlur, ea quai sunl
'< l'étude des saintes iellres , et dont la a;dificationis quantum ;id di clrinam et
Il fonction propre et le partage sont de mores populo Clirisliano promovere,
in
t procurer, en matière de doctrine et de quai vcrum offendiculum aliis prœstant
« mœurs, tout ce qui peut édifier le sludiose rcvellcre. Cum itaquc proximis
a peuple chrétien, et de retianciier avec superioribus annis , ociasione quoruni-
« zèle ce qui pourrait être un vrai sujet dam opusculorum in lucem cditnrum ,
« être détournes de leur dévotion sin- rilu, unicam Magdalenam in suc officio "''*' '"'
'/î'; ;(|['^['
« dérée avec fruit jusqu'à présent, liler etiam trahi in dubium et ambigui -
« comme le modèle de la pénitence après tatem quanulam de rcliquis inslilntis
« le péché, et aussi se séparer de l'usage quff ecclesiastica sanetione observan-
« de l'Église universelle, qui assure, tur longa jam antiquitale receplis, ila
« dans son office, qu'il n'y a qu'une Ma- ne se habeani, sicul tradit Lcclesia, an
il delcine; et que, bien plus, on pourrait fi secus
« de la même sorte mettre en doute et Quod animnruni saluti vel maxime
« en controverse les autres pratiques inconmiodaret ; ccrtum
ncnipe nihil ,
« toute l'Église, s'il était permis à ch:î- at cum proximis diebus certis accope-
« Clin, selon son caprice, de rejeter ou rimus documentis, nonnullos rursum in
« d'.itlaquer ces sortes de traditions des dubium, etiam publiée populum Dei do-
(I)D-.U
«saints Pères qu'elle reçoit (I); ccndo revocare, an unica l'uerit sccun-
iréeii i"il
celle liiiti' «Il s; mblail qu'on avait suffisam- dumevangclicam liisturiamMagdalcna,
r:]il aMiir
ici (lUt « ment prévenu ces inconvénienls par vel plures hinc est qund nos pro nos-
:
ornissiiui.
« le moyen de quelques ouvrages; mais troofficiosludinteshisceoffendicuHsani-
« comme depuis peu dejours nousavons niorum subcrlis o'oviare, opportunum
M appiis, par des relations certaines, ilidem remedium, ne amplius poslhae
n que quelques-uns mettent de nouveau enascanlur, adliibere, post fréquentes
« en doute,môme en enseignant publi- inter nos habitas super bac re confercn-
« quement le peuple de Diku, s'il y a lias, delinimus, decerniiuus alque de-
« eu, selon l'histoire évaiigélique, plu- t;rininamus,sententiam sancli Gregorii
« sieurs Madeleines ou une seule ;
(qui tolius quondam Ecclesiœ praiscs
« Pour cela donc, nous, désirant, fuit ac moderalor sapiontissimus, Offi-
n pour l'acquit de noire ir.inislcre, nous ciique ecclesiastici, auclor ac ordinator)
« opposer à ces discours qui peuvent quoJ (licet in saeris Evangcliurum lex.-
2>9 TiiAKiru) > i>i:s nor.Ti.ins latins. 2S0
« embarrasser lus esprils, il voulant A tihtis cjusdcra biala; percalricis pro di-
« apporlcr un nmôilo i-apalilo dcinp<\- vrrsilaïc slaluiim cjus varia lo(;ai)lui
« cher ([u'ils ii(! si; rrproduisiiit d.ins la ollu ia) uni a laincn sil Maiii M.igda-
« suilp; a|>rès avoir tenu ciiTl' nous de li'n.i,<|iia' Mai llia-soriir fxslilil, et pcc-
" Inqueiitcs confôrcnics sur ce sujet, calrix illa.cujus convirsioncin scripsil
« nous dôlinissons, nous décrétons «H Lucas in capite sui Kvangelii soplimo,
« nnus concluons qu'on doit suivre cl aniplcclendain esse ac lencndam, ut
>< embrasser le sentiment de saint tiré- Evangelio CnmsTicl sanctis docloribus
« KO're (aulrtfois chef «l condurleur coiiforinom et Ecclcsia? calholica' rilui
« lrès-sau:e de toulc l'Église , el auteur conscntaneam scripla vcro adversus :
est une seule et mèin^; iMarie-Made- ai't ''l'as, asserere plurcs esse Magda-
« leine, qui fut si ur de Marthe, el cette lenas, aut in dubium revocare quod sil
« pie, dans des disputes publiqur-s, dans ^* abundanli conGrmata fuere et rallfi-
« des ouvrages ou autrement, qu'il y a '^'''^^ ^'"^ I'"''^^^ '"^"^'s decembris ejus-
voquéespecialement pourcesujel,dans
,, ,,-,£..
. ,
,
. .
. ,
cullatis
,.,,.,... theologitc P.irisiensis per
^ me
« la
,
grande salledu ,
collegedeSorbonne, . ^ . .
,, o , 1 • . • scribameiusdeml'acullalis.PH.BocvOT.
«I lan du Seigneur mil cinq cent vingl-
« un. En foi de quoi nous avons ordonné que les présentes fussent signées de
« la main de notre grand Bedeau ou notaire, dans notre assemblée convoquée aux
« Malhurins, après la messe, célébrée comme il est d'usage, el oij les présentes
e ont été conGrmées avec serment el ratifiées le premier du mois de décembre
1 de la même année mil cinq cent vingl-u;). »
(a) On voit ici que les docteurs de Paris dit .tu Sauveur , ou autrement les onctions
suivent le système de saint Augustin sur les qu'elle lit, pour des offices de liturgie que
onctions, en supposant avec ce l'ère, et avec 1Eglise aurait établis en rho:incur de celle
la plupart desLatiiis, queMaric a fait rojiction sainte. «La faculté déclare... que ce sentiment
de saiiilLuc, étant encore pénitente; et l'autre, < est conforme aux oflices de l'Eglise ; que si (') lliitoire
lorsqu'elle élaitconverlie. 11 estassez étonnant i ces offices sont diflërenls, c'est que l'Eglise eccl.de Fleary,
que le continuateur de FIcury, rendant compte la eu égard aux différents états où celte '• -^^^L'"**,
du décret, ait eniicrcineni dèliguré ce passage, c sainte s'est trouvée ('). » P' **"•*•
sur lesCaiiliiiurs.
se dont parle saint Luc. Celte opinion a '
1»I\EMIER AITEJNDICE
Nous avons prouvé déjà, par l'aveu tions do la vie, si ce n'est durant ses
de» plus doc'cs dcrciiseurs de ladisliiic- accès qui étaient assez rares (1). Eh ef- ") 'ij*»'^''»
lioii, Rossuel, IMcury. doinCalmel, qu'on fel le texte sacré nous représente Saùl Miirifs, p. PS»
ne peullirer de ILcrilure aucune dé- vivant parmi les siens, sans ((u'on eut
uionslralion contre l'unilé. Nous jusli- p horreur de sa personne; gouvernant
lierons ici l'asscriion ûe cis critiques en son royauim;, commandant ses armées,
montrant qu'en eiïel on ne saurait éta- suivant ses passions, reconnaissant ses
blir par rÉvan;;ile, que Marie-Made- fautes, recevant même 1 influence du
leine ne soit point la pécheresse dont Saint-Esprit, en la compagnie de Sa-
parle saint Luc; ni que Marie de Bé- muel; en un m )l, faisant des acies de
tlianic ne soit pas li pécheresse; ni en- prince, de pécheur, de pénitent, de pro-
fin que Mario-Madeleine ne soil pas la pliète.
Hjêoie personne que Marie de Bélhanie. Dom Calmet ajoute que Madeleine
Nous prouverons ensuite qu'on ne peut possédée apparemment par ces dé-
élait
non |ilns opposer à l'unité la liturgie mons d'impureté dont il est quelquefois
de l'Énlisc d'Occideul, comme quelques parlé dans ies livres saints; c'est-à-dire
critiques l'avaient prétendu. que sa possession, quoique réelle et
véritable, pouvait être seulement inté-
àflTICLE l'KEMIER.
C rieure, et n'avoir rien qui parût au de-
Passages de l'Évangile allégués à tort hors. Cassien, dans la conférence de
contre l'unité. l'altbé Sércne, indique cette sorte de
§ 1". On ne fient prouver par t'Evnngite que Slaric- possession, dont rcfiel est de rendre es-
Sladelcine ne ioU pas lu même personne que ta
clave des passions les plus honteuses,
pécheresse.
l'erlullicn en parle aus>i dans son traité
^ '• Leièvre d'Élanles, et après lui les dc- contre les tJentils. « Cette sorte de
to \ai» 011 j j- . .
3\aiu-ni prou- tenseurs de la distinction , avaient pre- « vexation ni;iligiic, dit le de cardinal
se^uIlTde'sbl '«"'!" tl"e sainte Marie-Madeleine ne " IJérulle, parlii ulièn-mcnl instruit sur'
deleinu éi3ii
iiiconipaiil)le
pouvait pas être la parce
pécherc'sse, " « us matières, (st dans les sens inlc-
axe son éui que ayant été posseiiee du démon, elle « rieurs, elle tend au dérèglement de
i!c peclicrc^so.
;,y3Jt ^(^ ^irç furieuse et horrihle à « l'àme et non à ci^lui du corps; et bien
voir, et que dans cet étal elle ne [lou- " iiu'cllene paraisse pas aux yeux du
vail plaire à personne; mais les qu;ili- ' migaire, elle a plus de malignité, et
lés de possédée et de pécheresse ne sont D « n'a pas moins de présence de l'i-sprit
pas absolument incompatibles dans une « malin que la possession (corporelle).
même personne ; la possession de Ma- « Celte sorte de vexation est celle, à
deleine pouvait n'élre pas coniinuelle, « mon avis, qui a été en Madeleine
et lui laisser de longs intervalles qui C'est pouniuoi ni le mal, ni la déli-
lui permeitaient de se titrer durant ce « vrince de .Madeleine, ne sont point
temps à ses honteux commerces. C'est « dépeints dans l'Evangile en la l'aion
la remarque de dom Calnel lui-même, < des autre-, possédés, u
loutdcclaré qu'il est pour la distinction. .\u reste les anciens l'èresdo l'fCglise
11 cite à l'appui de ci tic assertion qui vivaient au milieu des possédés, et
l'exemple de la possession deSaiil, qui pouvaient iiii« ux que nous apprésicr
n'empêchait pas ce prince d'aller à la les elTels de la possession, n'ont pas ju-
guerre, ui de vaquer aux autres fonc- gé cet état incompatible en .Madiileiiiâ
233 PRE.MiEIl APPEiNTilCE. L-6
avec la qualité de pécheresse, puisque, A n'est pas plus fondé en plaçant à Naïiti
comme on l'a vu, ils ne l'ont pas dis- le fait de la pécheresse rapporté par
tinguée de celle-ci. On doit doue coiivr- saint Lue, et cncure moins en faisant
nirque l'argument proposé par Lcfc- iiallre la prchensse dans cette ville.
vre n'est qu'une conjecture aUégiiéo Les anciens inlerprètes ont été parla-
graluiîeiiient. gés non moins que les modernes sur le
II. On avait objecté (|Ufi M,i rie-Made- lieu où la péclicrrsso avait fait l'onction;
On av:iit cim-
cl» leine sembla t ;ivi>ir été de Magdalum, et on a vu (ju'uu grand nombre de
s.iiis mol f
•\'Je MM,l,.|ei»„ cl la péclieicsse étr.' née à Naïm où ,
Grecs et plusieurs Latins l'ont placé à
*lail née en
(.alliée. elle était connue peur péthore se, et IJéth.inie de Judée, et n'ont point dis-
(jue par conséquent c'élairnt deux per- tingué l'onclion rapportée par saint Luc
sonnes diffi'rentos. de celle que décrivent les trois autres
sou solide pour supposer que Maric- « Madeleine ; mais aussi ils n'appellent
.^ladeleine était née à Magdalum plutôt « jamais péch ressc par son propre
la
qu'ailleurs; car le nom de Madeleine ^^ « nom. Ainsi on ne peut pas conclure
qu'elle portait n'i n est pas une; clli; a (ju'elle n'ait pas eu celui de Madeleine.
pouvait èire ainsi surnommée parce «Saint Luc, ou par ménagement, ou
qu'elle avait f lit quoique séjour à Mag- « pour quelque aulre raison, n'a pas
dalum, ou qu'elle y pi s-édait des biens, « voulu l'appeler p ir sou nom, loPi-
ou (ju'clle s'y tlait mariée, ou pour « (ju'il s'agil de racnnier ccqui éiaitar-
être api'elée ;l/a(/eJeîne à cause de sou « mais aussitôt après il l'appelle par
séjour à Magdalum? On suppose enco.e « son propre nom, Marie-Madeleine, dès
qu'elle était née en Galilée, parce qu'il « delà meitreau rang des
qu'il s'agit
M:ide!cine n'était puiiit .illéc diî la .!u- deleine n'a poiiit été la pécheresse.
dcc dans la province de (îaliico; sans Voyons si l'on a été plus foulé en pré-
quoi on devrait conclure aussi que tous tendant prouve.- [lar l'Évangile que M i-
ceux qui arrivent de quelque pyas ont rie de liéthanie n'était point la |iéclie-
pris naissance dans ce pays mérac. On resse dont parle saint Luc.
«OMUVIKI. \ LI.V\M.ll.i:. î.»
0j7 LL'MTK NA HU-N l»-
frein a ses
•„
n'esl pas vraisemblable, availoii passions '"' faiiliU-r au lonlr.iire les
IV. 11
'•" *''" '1"
nue Marie sœur Je Marthe ail élc
(lit. moyens de s'y livrer avec plus de li-
i.niiivcr <iiM „„c femme de mauvaise vie, puisque ceiiee Ne sail-on pas que Julie, nie
pliTrc'bl»'- M'irie élait Juive, el que la loi iléfenilail unique de l'empereur Au^u^le, el qui
clicresse. qu'il y eût des IViiimes de prostitution vivait encore du temps de sainte Made-
Les défenseurs de l'unilé, aussi bien plus effrénée, ([uoiquc mariée à Mar-
que ceux de la distinction, oui ré|)on- cellus? que devenue veuve, cl ayant
du à cette conjecture. Parmi ces dir- alors éiiousc Agrippa, elle se livra a
niers, l'auleur li s Lettres «u pvrt l.nmi tous les jeunes ^eiis de Ilinne ; (in'ajirès
montre(|ue, quoique la loi défendît qu'il l.i morl de celui-ci, cl lorsqu'elle cul
Mes femmes chez épousé Tibère, elle continua ses dé-
y eût iirtistiluécs !( s
eccLi.W u.VJi PO'"l ''" second tome de ses Mémoires sa naissance el sou rang.
t")
_ (3), quoiqu'il maintienne la distinction. Nos critiques avaient regardé connue yi.
itw/Hfuu Celte diffi, ullé e.l doue dénuée de fou- invraisemblable qu'aussitôt après sa
^^*J,;^[^'^^.^'J;'„f;
VcreLmni. demeiil. coiivcrsionMariecûtsuivi Ji si s-Cnnisr, |mu>aii sai.
que
jiii,oiiv<'nioiii
^^j^rp,.,sjrrvl
uoiiiirr maison, telle quétail Marie, sœur de ncur de chez e le. « Kicn n'eiu-
i>ii
tlaiisde j;rauils .,
ticsoiarcs. Marthe,
, r...
se futabandonnée a la de- « pèche,
Iticer
.
repond
..dom ,-.i.
Lalmel . que
bauehe. « Marie, après sa conversion, ail suivi
Pour justifier l'uiiilè, on n'est pas ï* « Jisus-t^iiiîisT. lille ava^l pu être dé-
obligé de dire que Marie ail vécu dans « livrée des démons et tirée de ses
une maison de prostitution; il suffit u grandsdèsordri's.(|uclquetein|>savaiit
d'adinellre (ju'elle ail éé engagée dans « de paraître chez Simon le Pharisien,
di-s commerces c> imincis, qui étaient «Cet tionnnc supposait tpi'e le élail
connus de tout le monde. (;eite supuo- « encore dans l'habitude «lu crime ;
sili<>n, à l'égard d'une jeune personne « mais ou n'en peut pas inféicr qu'elle
riche cl nKiilrcsse de ses actions n'cfl're a y fut encore alors. S i conversion n'é-
(«) Lex Mosaica i|ii;e nierelrltcs ex lilialtus s.icerdolilius : Scortuin el rile prosiibnliim iwr,
Israël esse pi ohibi'bat, iiullis cas pœiiis eivili- ducciil uxores , quia coitsccrali siiiil lit.» siio.
bus jiibeUal eoerceri ; iniolexeas fuUiras pnr- Qii;e veiba inciolriccs Israclilicas fuisse sup-
vi'lit , iuiiuiU|uu loleraiidas, euiu ait : Sun |iii:iiiiil.
data propremenl que lursqu'cllu vint A la trouvons auloriséo par les anciens.
« se jeter aiix pieds de Jksus-Ciuust, et Nous lisons en eiïet dans Pliotius :
<• qu'elle y versa des lorrentsde larmes " Comme la Iroupe des di ciples suivait
<i pour l'expiulioii de ses anciens péchés. " le Seigneur, ainsi les femmes qui
« que l'on craint du
L'iiiconvciiient " étaient dévouées à JiisLs suivaient sa
« la part de la médisance de^ Pli.irisieii-; n sainle mère, car, dans une circon-
« et des auires ennemis de Jks s- « slance, les di ciples s'étunnèrenl qu'il
« GiirusT serait plu- g' and, si l'on \h'. « parlai uv une femme : d'où il est
c
« savait que le Sauveur ne s'est [xjinl « manifi sleque le Seigneur n'avait
« fait Un point d'honneur de n'avoir en « pas coutume d'en user ainsi; mais la
« compagnie que des (jens de bi.ii.
sa « mère du Seigneur accomp;ignant son
«Il avait choisi un pulilicain pour le << divin Fils dai'.s ses courses évangé-
" mettre au rang de ses apôlres. Jl a « liques, ces femmes élaitnt à la suite
« repris ceux (lui se formalisaienl qu'il « de Marie, sa mère, et procuraient de
« mangeai avec les publieains elles pé- « leurs hieiis à leur conmiun Suigneur
« cheurs. Il a dit aux l'harisiens que les « ce qui était nécessaire à sa subsis-
« publieains el les femmes de mauvaise « lance et à celle des disciples (2^ » . (-',
.f"?'"
f^ V ,
Aiiiplnlochii^iia
« vie les précéderaient dans le royaume Que Jtsus-GiiitisT soit allé loger dans x\x\n,iiiteno-
« de Dieu. La coutume (jui autorisait les la maison de Marthe, Marie el Lazare, G«/'(«Hrf.,p.7il
« prédicaleurs à mener avec eux des lorsque Marie était convertie et recon- (")•
« femmes [)ieuses qui les servaient , sa nue pour telle, c'est ce qui ne paraît
« réserve, sa modestie et sa sagesse, le pas être invraisemblable; car, s'il avait
« mettaient fort à couvert des re|)ro- évité cette maison, de peurd'étre ac(U-
« ches des Juifs. D'ailleurs la couver- se par les Juifs, on ne voit pas pour-
« sien si i)uhli(iuc de Madeleine, un (luoi il aurait souffert que la pécheresse
« changement total dans sa vie, la met- lui baisât les pieds, qu'elle les arrosât
fc laient au-dessus de tout soupçon, et de ses larmes, et les essuyât avec ses
u prévenaient le scandale qui aurait pu r, cheveux ;
pourquoi il se serait entre-
« arriver, en voyant à la suite du Sau- tenu avec la Samaritaine, qui était une
« veur une femme connue autrefois femme décriée pour sa mauvaise vie ;
( 1 Dnserla- a
)
pour péelieressa <taiis son pays (1). » pourquoi il aurait pris la défense de la
tionswleslrois
JlJflrifs, 11.6)9, Au resle, il u'e^t pas nécessaire de femme adultère, el lui aurait adressé la
040.
supposer, comme fait Leièvre, que ces parole peu tl'instants après son crime.
femmes, en assistant le Sauveur, mar- Sans doute que dans ces occasions, lui
chaient auprès de sa personne et étaient qui est le maître des esprits et des coeurs
mêlées avec les disciples. Elles pou- des hommes, leur imprimait un senti-
vaient aller à pari, dans la compagnie suent si vif et si profond de sa sainteté,
de la très-sainte Vierge, sa mère, pour que chacun était pénétré d'un respect
pourvoir au logement de Ji'iSLS-Cniiisr involontaire pour sa vertu , comme
et de ses disciples, et leur préparer à cila parut, lorsqu'il dit à ses ennemis
manger. Grolius fait reinarquer, en vu\-mèinvs : Qui de vo^is me convaincra
elfel, qu", d'apiès l'Évangile, ces fem- D de péché? Il n'y avait donc pas de motif
mes ne marchaient p()inl dans la corn- qui obligeât le Sauveur à éviler la
pagnie du Sauveur, puisque d'un cô;é maison de Marthe, Marie et Lazare, où
nous voyons qu'elles le suivaient pour il était ardemment désiré, surtout après
le servir, el (jue de l'i'.ulre les apôtres que Marie avait é'é changée par la
furent étonnés de le voir s'enirclenir grâce, ajirès qu'elle avait réparé publi-
avcc la Samaritaine. Celle observation qnement le scandale de sa niauvaise vie,
est d'autant plus rtcivjible, que ncus ;i donné des preuves éclatantes de sa
(a) Qiicinadmoituiî) Dnminum discipiiloriim gelioiim cursuiu Maire D.iniini una eurn l'ilio
chorus seqiieljalur, ila Doininam el Doniini et crealore peragenle , isire quoque eani se-
Malrem discipulariun iimlierniii chnnis. Mi- (pientes, eoniniiitii Doiiiiiio ex suis substanliis
rtili tiiul, enim, ail aliqnaiulo, distipiili, qtiod niinislralianl ea qiiï necessaria eraiit, ilomque
ann miilicre luqnereliiy : uiide pali l quod lioc (Jiscii)ulis.
Je consiieuiiiiiic Doniini non fucril, sej evan-
2*' L l'MTE N'A RIKN DK tO.NTR.MUE A LEV.VNCII.E. 2i2
(I) Crolliis
parfuile convcrsioii (!). On <l.>ii ajouter A
iiC Hmilurum, visilaiil Marthe, i's ne daignassent pas
cap. xwi.i.ll enfin quoM.irlIie cl Lazire élaicnl d'une adresser à sa 5a>ur une parole de con-
|i. HZ (il). vie irréproili.iMe et fini honorés par solalion? Les Juifs de Jérusal.in ont
les personnes le. (dus considérables de donc pu dans relie < irconslancc se ren-
Jcriis i:.-in. j
jre jj,,,^ |., ,n,.,ijo„ ,
^Lirihe cl de Ma -
§ô. On lie i>i'itt px'iiirr par l'Éraniiile qn' Marie A toujours ce nom c.st précède de celui de
de Hctlumie ne ioil jjoa Mmie-jhidileme. Marie. Si l'on sujjposo donc que Rlaric
Voici les motir$ tl'apri's lesquels les sœur de Marthe, était la même que
ptirlisans ilc la dislinction avaient pré- Maric-JI.ideîcine , il faudra su|)poser
tendu prouver que Marie sirur de Mor- aussi (lue, dans sa maison, elle était
ille n'était point Maric-Madcli ine. appelée simplement Marie par ses pro-
IX. Les cvangélisles, lorsqu'ils parlent ches, et qu'au dehors le public ajoutait
I.n sa'iir ilo
Vni'lliL' pouvait de Marie, sœur de Marllie, avail-oii à ce nom le surnom de Madeleine, pour
fire appolce objecté, ''appellent la distinguerdes autres femmes appelées
sinipleiueisl Marie:
Uinlùt ii;niii>el
t.'.nlol Mtide- et toutes les fois qu'ils parlent de l'au- Marie. C'est ce que nous voyons prati-
leiiie.
tre, ils affectent de la noninier Maric- quer dans certains pays, oùces surnoms
Maddeine. C'est une preuve , con- sont en usage, pour ne pas confondre
cluaient nos criliqucs,que ce sont deux, entre elles les personnes qui portent le
personnes différentes. uiême nom. Les parents de celles-ci ne
Mais quand on ne pourrait alléguer les désignent jamais par leurs surnoms
d'autre motif do celle différence que ni même les étrangers quand ils vien-
l'usage où étaient les Juifs de nommer nent les voir, ou qu'ils leurs adressent
Marie de ces deux manières, on aurait la parole,parce qu'il n'y a alors aucun
suffisamment résolu l'objection. Car si danger de les confondre avec d'autres.
la sœur de Lazare nommée Marie était Or, il est à remarquer ([ue Marie x.
listes ont pu l'appeler, tantôt Marie, se passe dans Imlerieur de sa famille et Madeleine
lanlôt Marie-Madeleine, comme nous cl au milieu de ses proches; et qu'elle "'" *'^''""'
voyons qu'ils ont appelé saint Pierre, est nommée Marie-Madeleine lorsque
tantôt Simon, tantôt Si'mon-jPetrrp, d'au- l'action a lieu hors de là 1° elle est :
tres fois Simon, fils de Jean, ou simple- appelée simplement Marie dans trois
ment Pierre. Comme donc il y aurait G circonstances : d'abord, lorsque saint
de l'excès à distinguer plusieurs sainis Li!c raconteque Jésus entra dans la
Pierre, si l'on ne pouvait assigner la maison de Marthe; parlant de sa sœur
raison qui aurait fait appeler le même à cette occasion, il l'appelle simplement
apôtre de tel nom dans cette cire: ns- Marie ; et met aussi dans la bouche de
tancc, et de tel autre nom dans une Nt.trc-Seigneur ces paroles Marie a
:
fois par le num seul de M uldctnc mars tiQUi ûant ces liu'mes tirconitantcs.
215 LL.MTI': .VA lUKN DE CONTIIAIIIL A L'tVANGILi;. 24C
D'ailleurs, Marie, dans ces réiils, élanl A coulraire lîans saint Jean. Apic^s avoir
roiifonilro avec ipieliiue autre de iiiénie debout en dehors du tombeau cl pie 'fait ;
mille, desa maison et de son paj s. Saint l'avoir appelée d'abord M'irie-MaJe-
Matlliieu et saint Marc la roprisenlent /cùip, l'appelle ensuiti- du nom seul de
à Jérusalem avec les autres femmes Marie; ci que le Sauicur, dans la fa-
qui étaient venues de Galilée à la suite miliarité duiiuel elle avait été autrefois
du Sauveur. Saint Luc la montre aussi admise, no lui donnep'us que le nom do
dans la compagnie de ce> saintes f< mmes Marie, comme il avait fait dans la mai-
à Jérusalem ou en Galilée; enfin saint son de Marthe Marie a choisi
, disant :
Ainsi, en supposant que les évangc- « méine(i). » Si c'est la même, on doit (\)Sonvemx
listes eussent toujours affecté de la coiivenT que Madeleine a ele a['pclee, (.„^,,^ Fieunj,
nommer ilioriedans les trois occasions p tantôt Mnrie-Madtleine, et tantôt Ma- P- 'Si, I8j.
indiquées plus haut, et toujours Marie- rie. lîl si elle a été appelée quelquefois
Madeleine dans les autres, on pourrait simplement Marie, aussi bien que la
alléguer, pour expliquer cette diffé- sœur de Marliie, il ne fallait donc pas
rence, une raison aulre que la disliuc- alléguer, pour établir une dislinrlion
tion prétendue. entre Marie-Madeleine et Marie de
XT. Mais il est faux que les évangélisles, Bélhanie, la différence de noms que les
sm'i's ràl'i'i'r
'
^" désignant Madeleine, l'aient nommée évangélisles auraient donnés constam-
Mil- constamment Marie-Madeleine, et ja- ment à l'une et à l'autre [b).
iLiiiiiiL-e
ie-Sladelcine,
.ippciie sim-
... ^t i-
mais Simplement Marte. Nous lisons
. »* •
i
le On avait objecté encore, comme Ml.
ileuiuiilMdiic.
r n il nvrcnca
[iréli'ndiie wii-
Ireloraraclôre
(h) 11 est vrai qu'ils ne l'appellent point sœur de Marie sœur de Marthe. df M:irin ci n--
de Latare, et se contentent de rappeler Maric- Ceux qui ont piopofé celle difficulté n'a- luiiif Maildi'i-
il adelcine. )ilahsJi\nl .Matlliieu et saiiil Marc ne vaienl pas In assez altenlivemenl l'Kvangile : ne est lon-
ils y anraient vn que Jésus était déjà revenu
uaire ù l'o
nomment pas nue seule fois ni Marthe ni La
zare, et saint Luc lia pas nommé ce dernier.
D de Calilée en Judée, avant d'alUr à Béthanic, il> nceileslaiis.
Il ne parait donc pas qu'il eût été plus à jiropos pour ressusciter Lazare. Saint Jean rapporte
de la désigner par des noms de personnes dont en effet que Jésis étant revenu en Judée, les
il n'est fait aucune menli.m dans leurs Lvan- Juifs voulurent se saisir de lui, et que, pour se
giles. D'ailleurs si lo imhlic désignait Maiic soustraire à la mort, il passa d.; nonvcati an
par le surnon de Madeleine, et que ce surnom delà du Jourdain. Ce fut là ip.ie les envoyés rie
lui (lit allecté personnellement, il était plus Marllic cl de Marie vinreiit lui apprendre la
naturel ilc la désigner paf ce nom même sous maladie de Lazare. Aussi, tians cette circon-
lequel elle était connue. stance nième, Jésus-Cukist dit a sesdistiples:
Allons de )wuveau en Jiid^'e; et les disciples lui
{b) La dernière année de la vie du Sauveur, lapp tant les |iérils ((u'il y avait courus, et !c
.ivail-on olijcclé, Marie-Madeleine retnunia motif de sa retraite, lui répondent Il y n peu :
avec lui do Galiléi^ en Judée, lor-quil vint de jours que les Juifs, c'est-à-dire ceux de Jirn-
à Jérusalt m pour célébrer la dernière pàqne. salem, cherchaient à vous lapider, et vous allez
Cependant avant le retour de Jésus, Marie sœur de nouveau duns ce lieu? ainsi Marie sœur de
de Marthe était déj à Bélhanie de Judée, puis-
i Marihe a pu revenir de Galilée à la suite du
qu'elle se trouva présente à la mort de La/.arc. Sauveur, et se trouver à Bélhanie au temps
l'ar conséquent Slaric-Madeleiue est dilléreule de la moi t du Lazare.
247 rUIiMlKU . •U'i^E-NDICt;. 248
paraître une douleur si inquiète, si '5 amour fort et généreux, amour tendre
agitée, si inconsolable, c'est que Jésus- el sensible.
Christ, qu'elle aimait si ardemment, La pécheresse témoigne pour Jésus Mil.
avait été mis à mort, et qu'elle pen- un amour si ardent et si généreux, que, ijtu"iH"'^^éné
sait, de plus, que sou corps avait selon la remarque des saints docteurs, '«"^ <ie lape
,, . „ , ,
^lle^e^Sl! et i!
disparu. Sa douleur est une preuve de lies qu elle apprend que le Sauveur est Madeki.iepou
'®*^"*'^'"'*
son amour. Mais ce grand amour pour chez Simon, elle ose bien se présenter
JÉsi's ne parait-il pas sensiblement dans d'elle même à la maison de ce pharisien
laconduite de Marie sœur de Marthe? sans y être invilée; et que, comptant
Quel autre motif que cet amour put pour rien la censure des convives aux-
donc quels SCS cgarcmcnis passés sont con-
la aux pieds du Sau-
tenir arrêtée
veur, sans nus, ni la crainte d'être repoussée avec
permettre de se partager
lui
M^ l><ms Miiiio sd-ur lie Matllie nous A nian|iic que foiil les anciens, cl ils coii-
ii'r "di- Ma'r- •oliouvons ciicoi e cel amour foii et iluer.l de là que Marie avait pour Jfcsi»
"" »*""^ un amour bien plus ardent encore que
';•
uCiiif force
iiiii'inoKéïK-
vl°
Kénéreux.
amour,
Il élail forl,
lorsqu'il l'airèlait
sans doute, cet
aux pieds de
....
n elail celui que lui [orlal sainte .Mar-
o«itéil:iiimur.
j^..j ^^ i^ jouir de sa présence et se ll»e ('i) car saiul Jean ne nous donne
: il) AtHtliiua-
,. , .
• . 1.1 • .. , .
I a, in Caleiiii
nourrir do ses paroles, ^i, dans cette «'as a entendre que cel e-ci soit tombée, ;.„,ru,,, (,>„•.
pour préparer le repas, te n'est point qu'elle n'était point alors sous les jeux
indifl'ereiicc à l'éfianl de Jksi s. L'amour des Juifs.
pour sa personne sacrée lui fait trou- Enfin on voit piraître ce même amour
ver plus de bonheur à jouir de ses en- quand elle répand sur les pieds du Sau-
Ireliens qu'à mettre dans l'appareil de veur un parfum de grand prix, quoique
la table plus de dignité et de ma^nifi- cette action extraordinaire put passer,
cence : sentiment qui, dans une femme su jugement des apôtres, p^ur une pro-
honorée de la visite d'un si grand pcr- fusion condamnable, et provoquer con-
sonnage, est la marque assurée d'un Ire elle leurs murmures et leur indigna-
amour vraiment cxlraordinairc, si l'on lion, conimc la chose arriva,
considère combien les femmes sont or- |
Nous voyons encore dans l'amour de XV.
lées à se surpasser elles-mêmes dans la pécheresse, de Madeleine et de Marie, fin.ifp!,*,,'^^,,,
ces occasions. Les i laintcs vives et aiii- pour le Sauveur, le même caractère de M-''ieleiiie n
.... (laiisbscpiirili!
mées de Marthe, qui ose bien faire au sensilHlite et de tendresse. Maniie, im^ne
Sauveur une sorte de reprochi% en sont D'abord cette sensibiliti' extrême pa-
[,';"'^seHsîbiTiié
une reuve frappante.
I
raît assez dans la pécheresse, puisque, de caur.
Cel amour forl et généreux paraît comme le remarque saint Cyrille, elle
encore dans Alarie, lorsque, après la répand des larmes en si grande abon-
mort de Lazare, Jksls vient à Béibanie. dance, qu'elles suffisent pour arroser el
Les Juifs accourus de Jérusalem pour q laver les pieds du Sauveur ce qui :
consoler Marthe el Marie étaient çnne- dans celte femme, à laquelle il n'était
mis de Jésls et avaici.t déjà conjuré sa arrivé aucun accident naturel qui eûl
perle. Aussi Marthe, venant avenir sa pu exciter cette abondance exlraordi-
sœur qu'il était là cl qu'il la dem^indait, naire de pleurs, suppose une tendresse
crul devoir lui apprendre tout bas colle el une sensibilité de cœur qui peuvent
nouvelle, de peur que tons ces Juifs ne passer pour une sorte de prodige.
se retirassent dès qu'ils apprendiaieiil Elle paraît encore en Madeleine, qui
que
Sauveur était auprès de la mai-
le se fond en pleurs auprès du tombeau,
(I) S. iiariœ Son (I). Mais Marie se lève à l'instant, el dont rien ne peut arrêter I. s larmes,
iônaaSinge'-^^'^^
""' égard pour la compagnie, pas même les assurances que les anges
lia. 1022, |). s'empresse de sortir, el sans être inti- lui donnent de la résurrection du Sau-
midée par la présence des Juifs qui la veur.
suivent, ni retenue par l'oiinion qu'ils Nous la relrouvoiis cn.Qu dans .Marie
avaieul conçue de Jésus, aussitôt qu'elle sœur de Marthe. On doit remarquer en
l'aperçoit, elle lombe à ses genoux et effet qi-e lorsque, après la mort de La-
lui dit : Seigneur, vous eussiez été
si zare, Marie apprit l'arrivée de Jicsus,
ici, mon frère ne scrail pus mort. A la elle se leva sur-le-champ et sorlil, et
présence do Jésus, elle oublie toutes que les Juifs, la voyant purtir si brus-
les ccnsidérations humaines, et n'esl quemeiil, la suivirent en disant
Elle :
plus occupée qu'à lui témoigner son tu au tombeau pour p'eurer. Tous ces
respect et sa ^éué!•ation. C'est la re- Juifs avaitnt donc plus d'empressement
et quoique Marthe sortît alors avec eût fallu d slînguer ici femmes, ce
trois
elle, ce ne fut pas Marthe qu'ils suivi- n'aurait pas clé assurément pour la di-
rent , mais bien Marie , comme le versité de caractère qu'on remarque-
remarque saint Jean. Cette conduite rait entre elles, puis '|Ue, au contraire,
des Juifs prouve que Marie était bien la parfaite conformité de leurs senti-
plus sensible que sa sœur, plus tendre- ments est une nouvelle preuve en fa-
ment attachée à Lazare, el plus
qu'elle veur de leur identité.
(t) nuperi. vivement affectée de sa mort (1). Aus.i En eiïel, le caractère tendre et sensi- XVI.
L';irdeur el
x'i ub.'T(n^)f 'l'ins toute celle histoire, que saint Jean ble de Marie sœur de Marthe n'offre la leiiilresse
ç>;"'.'nip (le
jie
rapporte
ri avec beaucoup
f de détails,> il rien qui
1 ne s'allie très-bien avec l'his-
Marie expli-
ne dit rien qui montre dans Marthe la toire de la p.'cheresie. Il est hors de qui-m ses dos-
même sensibilité, la même tendresse de doute qu'un cœur aussi tendre el aussi péuiieiae.
Domino occuiTcrel, non seculi suiit Jud:ei : iiero niagis afleclu fratrem diligebal, et plus
qiianJo vero Maria eiiivit, vocanle Marllia, diligeiis ainplius dolebat.
I A I.ITl Ui;iK l.Ml.NK YA lUIV I>i: CONTliAIHL A I.L'.MTE. «5'.
h'.iil covsc lie les ciuviir ilo ses liai- A li.\rc <lo sainte Marii- de Hélhanie, cl
^crs (1); cl qu'cnliii, à cause de une aulro ilc sainle Maric-Madciciiic :
du Sauveur, de les baiser, de les essuyer suintes Marie cl Marthe sauirs de Lazare,
avec ses cheveux, Marie sourde La- de Haban-Maur qui, outre celle
cl celui
zare fait paraître pour ces pieds sacrés annonce, iiidiqucde plus la fêle de sainle
une vénéralion singulière et un amour Marie-Madeleine du 22 juillet; 2" ils
unique, soit dans la maison de Marthe, a\ançaicnt que de nos jours encore
soit dans la circonstance de la résur- '
ri'îïlisc romaine dans son office de
rcclion de Lazare , soit au festin de sainle Sladelcine, le 22 juillet, entend
Bélhanie, ainsi qu'on l'a dit ailleurs. honorer trois |ersoiine< dilïéreiiles :
ces une parfaite identité de senliments, rômc ne prouve pas que 1 Église avant \ol'e dTS
''^'"'"'""'"^''""'
d'altrait de temps de sainl Ciréjoire célébrât
dévotion? Après avoir reçu le
pas a- (l'ii-ail tl
l'assurance certaine de son pardon "ne fêle particulière de sainle Marie de l'ord l'uinoiK
aux r.innonce
*"'
piods du S.iuveur, Marie ne peut plu Béth inie le 19 janvier, et une de sainte
tfar^he""
se séparer de ces pieds sacrés; et en c ^ï<i''eli''np le 22 juillet. Dans ce Marty-
loules rencontres l'amour, la piélé, la rologe on ne trouve en effet qu'une
reconnaissance, la portent à leur ren- seule des deux fêtes, celle du 19 jan-
dre toutes sortes de respect et d'hon- vier à Jérusalem le natalice de Marie :
neurs, à les parfumer, à les baiser, à et Marthe sœurs de Lazare. Celte an-
les adorer. Ai:i>i celte prétendue diffé- nonce prouverait donc, tout au plus,
rence de caractère que nos critiques qu'au temps où le Martyrologe fut écrit,
avaient cru remarquer, est une alléga- on célébrait ce jour-là à Jérusalem la
tion vainc et sans fondctnent. 11 faut fêtede Marthe et de Marie sœurs de
donc conclure qu'ils n'ont trouvé dans Lazare, mais non que Marie sœur de
l'Évangile aucune preuve certaine con- Lazare fût distinguée de Madeleine.
tre l'unité. Il est même certain que dans le prin-
cipe le .Martyrologe de sainl Jérôme ne
ARTICLE SECOND. contenait point l'annonce du 19 janvier.
La liturgie latine n'a rien de contr lire D Tous les critiques conviennent qu'au
à l'unité comiiencenicnt on n'.nscrivil dans les
Les apologistes de la distinction Marlyrologes que les noms des martyrs,
avaient allégué, pour justifier leur sys- les seuls d'entre les sainis que l'Église
tème, la liturgie de rÉ;,'lisc latine 1° : honora dès les premiers siècles. C'est
d'abord ils supposaient qu'avant le ce qu'indique assez la nom de Marty-
temps do saint Grégoire le Grand, on rolage donné à ces livres. Le .Marly-
cclébrait en Occident une fêle p.irtiiu- roioge dont nous parlons, le plus an-
Martino Ger-
« au litre mot de Mar-
pour tous par le copiste ignorant , ayant jugé que le bertu, in-i%
(1) iJiinc<ire « lyrologe Marthe et
(1). » Or sainte mol Marins joint à celui de Marthe de- '^'"
'torS' /.'•a-'' sainte Marie sœurs de Lazare n'ayant vait assurément être une faute , se
(luiieiifrimcais jamais été honoréi'scomuie martyres par
•" sera donné la liberté de faire celte pré-
(|,ar OKisle- ,- j
-t a -i f
Liiii), 1711.1, A- aucune Lglise du monde, il faut con-
.
plissa. d'hui au 19 janvier ne sont qu'une al- Marthe, Audifax, Abacuc (5). Il est ma- (g\ ^^^ gan-
tération de ceux des saints martyrs per- nifesle que le mol Marie est ici unec"""'"' '"'''
san», Marius el Marthe, sa femme, qui corruption de Marins, et que ces qua-
étant venus à Rome sous l'empire de tre martyrs, Marie, Marthe, Audifax,
Claude, y furent martyrisés avec leurs Abacuc, ne sont uutri'S que les saints
enfants Audifax el Abacuc, el dont on martyrs persans, Marius Marthe, sa et
célèbre en effet la fête ce jour-là. Le femme et leurs enfants Audifax el Aba-
docte Florentinius ,
qui a donné une cuc, que l'on trouve en tfTet dans les
édition fort estimée du Martyrologe de Ro-
anciens Martyrologes, dans le Petit
sainl Jérôme, faitremarquer qu'un ma- G main (G), dans celui du vénérable Bède,
(6) Pamtm
nuscril de la Bibliothèque des chanoi- ou de Flore (7), dans sa ni Adon (8), «<"»• «"i^'u/.
nés de Lacques porlait à ce jour ces dans Usuard (9), qui sont les sources ^'(7)
j,lur/yro-
propres paroles Des saints Marins et de tous nos Martyrologes, el où il n'est
: '"9- Bedœ cmn
Mnrlha et de leur fils; et un autre Des nullement question de Marieel de Mar- :
AcTsmct'l'(]'.
*"'"'« -^^«''"«' "^''"'/'e e< dans plu iours ;:nciennes {S) S. Ado-
(5) FfdisiiHs
.-î«((/!/'aa; (3). //(g ;^); enfin
OcciileiiMlis nis Miirnjr.
F.ales a: Mar- xi» Kal. Fcbr.
^' ^'^ Sanclorum marlyrum, quibus solls, priii- gitur ad xni kal. feh. hoc plnne modo In na- (9) Vsmrili
't'nwim 'fT :
conslitit comniemoraliones iieri. A-t ud. snnciomm marliirmn Sebastinni, 3/nnœ, ,Î'"''T1"; .''"'
TdiiinllA'^^i'"^
inde pi'ocul aberant Maria aut MarUia quas pro Marii) Martine, Audifax el Abacuc.
(
martyres, Larniorumsalt('ni,nenio,quodsciam,
(e) Roinœ : Marii, Marihie, Audifax, Abacuc.
«mquain somniavit, neduiii asseruil, nt vet
inde manifeslissiiiie cniligl possil adscilitiani (f)
Ipso die natale sanctorum Marii et Mar-
esse corruptaraque eain aiiiiuiUialionem, qtia; tlœ cum filiis suis Audiface et Abacuc nobi-
modo in codicibus Ilieronyiiiiaiiis exstat, nec lium de Persida, qui ad orationem venerunt
vere nec loco siio ut tela piorsus inibellla inJe
;
Romam leinpore Claudii principis ; c quibus
cudant, qui pro muHeriim distinctione ex ^"''"'"^"^ '^"^''^'''^''""''*"'"' '="^^' ""8"es.
n ï'"*''
igiiotis sibi fonlibus leiiicie argutaiitur. mauuuni priecisioneiu, Marlha in pulouni pro-
jecta iiecaia est, cœteri suiil decullati.
(/)) In-[olio, Lucœ 1G68, xiv februar. Neque
hic silere diixi parvuni S. Hieronynii ms. ca- (g) L'apologiste du nouvel oflice de Paris,
lendariniu cum alio codice bibliolliec;c canoni- dans sa dissertation pnbliée, comme on l'a dil,
coruni Luceiisiuin, liac die Marium et Mar- en 1085, citait, (rapré-i Lauiioy, Marlyrolo- H
Ibaiu ita ailnolarc :
ges où on lisait l'annome de la fête de Maria
Allpr xuii kal. fel). sanctorum Marii et Mar- au 19 janvier. Ces criiiqnes se bornaient alnrs
IIlt;, (ilioniui. à ci)m,>lerlci exem|)laires des livres intitnlés
Alioi' xiin kal. saiiclorum Marii cl Marlha; JI/«r/i/r()/ogps sans considi'ri'r la source d'où
,
où l'on ne lit, à ce jour, que ces deux H faut donc conclure de ces diverses
nombre des exemplaires, mais de la diversité 503, 3 "4. Notœ Hugonis Menardi,
jorii, fol.
des sources d'où ils dérivent. Cent exempiaires XIV kalend. februarii. In codice Ratoldi : iSa-
d'Usuard n'auront jamais que l'aulorité du lule sanetorum Maria; et Martb;£.
martyrologe dX'suard; et deux exemplaires
corrects, l'un d'Usuard, l'autre de saint Adon, (d) Quibus hacc aptatur oratio Concède, :
par exemple, auront une autorité double de quœsumus, omnipoteus Dtes, ut sanetorum mar-
celle de cent exemplaires d'un seul. Or les tijrum tuorum quorum cclebramus
,
viclorias,
parlicipemus et prœmiis ('). Ubi sanetorum non (') f-odices
sources de tous nos martyrologes, si on en
excepte celui deRaban qui n'a guère été connu subslantive accipitnr, ut volebal Menardus , */|^™"Ç'/°™™"' ''
qu'à Fuld et en Allemagne, nous doniient la C sed vere cuni prjecipuo génère coha-ret ''^jj j.,,„"," ,
le(;oa Muriiis et Martlia, sans l'aire -aucune qufm.idmodum consliui debere norunl piieii igvij j„_4<._ 'p
mention des sœurs de Lazare. grammatici. Il est à remarquer qu'un effet celle lu.'
oraison n'a rapport ici qu'à saint Marius et à
(a) tiorarnm canonicarnm secundum
Liber sainte Marthe. —
Ibid. p. 203 Exaudi, Domine, :
cuc sangujnem suum l'udere pro Curisio Do- riân festivilale sanetorum; et ad poslconimu-
mino. —
Missaleadusum Laudutiensis Ecctesiœ, iiionem rursus Sanetorum tuorum, Domine,
:
1491, fol. cxxxvM, xunkal. feb. Missale Atre- intercessione placatus... Ihcc v.ilt Menardus
balense an. 1517, xiin kal. febr. Breviarmm — reierri ad sanctas duas sorores Mariam et
sacrœ Leodiensis Ecclesiœ an. 1520, xiiii kal. Mariham, nullu usquam adducto exemplo, ul
l'ebr. —
Missale tameracense, 1342, ibid. Brc- — tidem faciat sanetorum conjungi posse, aul sal-
viarium Cameracense, pars liiemat. 1727, p. 718, lem aliciibi conjunclum fuisse, cum duabus
19januarii, Sanclorum Marii et Martlia;. Les innlieribus, seu duabiis substantivis feminini
trois premières leçons sont propres elconliennent geiieris. Apage eO'ugia.
les circonstances du martyre des ^ints époux
et de leurs enfants. A Denedictus on dit Can- {e) Dom Ménard, qui voyait aussi bien que
tienne suivante, que l'on retrouve aussi dans le
nos critiques français, dans le sacranieniaiie,
bréviaire de Strasbourg de 1478 :
l'intenessinii
suif! /es, la fête de vos saintes,
Azevedo. liomœ, 1754, p. 174, iiot.
de vos saintes; et l'on ne peut apporter uu
(e) Notœ et observât, in Sacrament. S. Gre- seul exemple du contraire.
MONUMENTS INÉDITS. I 9
«P9 PREMIER APPENDICE. 2C0
première place à Marie, n'est qu'une marlyrologe est celui qu'on appelle au-
corruption des noms des martyrs per- jourd'hui le Petit Romain (3). Les au- (3) Bimes-
premier, et femme ensuite, cet exemple; elles abrégèrent telle- "f"""' '"/'""
mari le la
cïs'suiMiiei'a? celui de Mariœ, on accrut successive- Jérôme et de ceux qu'on nomme con-
meiit celle jidililion , jusqu'à mettre, <racta ou abrégés (4). Chaque Kgiise se (l) Mmfi/io-
coiiime on a vu, à Jérusalem le nalalice B donna la liberté non-seuieynent de faire mmwi contru-
^.'''
de Marie et Marthe, saiurs de Lazare, ces suppressions, mais encore d'aiouier^'"' ''-'*^-
connus '"''"
changements survenus dans les usages (5) ,
quoiqu'ils n'eussent point
de l'Eglise relativement aux marlyro- souffert le martyre; et il arriva de là {S)AciaSan-
logcs et au culte des saints. Saint Gré- qu'au 19 janvier, au lieu de ce grand ^l"l""\iju"
goire nous appreiid que, de son temps, nombre de martyrs qu'on lit encure
on lisait chaque jour les noms de près- dans le marlyroluge de saint Jérôme,
que tous martyrs qui avaient souf-
les on ne laissa que les noms de Marius el
(d) Nos penc omnium mnrtyrnm, dislinclis ce que la personne qui dictait n'articulait pas
per dies singiilos passionibus.'collecla in uno assez netteinent les mots, ou de ce que le co-
codice noniina liabemus, alque quolidianis die- piste ne prétait pas assez attentivement l'o-
biis in eoiuiii veneraiioiie niissarum solemnia reille. On en verra plus loin divers exemples
agimus. pris (iu nianuscrit delà Vie de sainte adeleine, M
Quibiis verbis (S.Gregorii) vetustissimimi
(6) conservé a Oxford, tels que les mois, condcmiiet
Hieronymiaiiuin marlyrologium indicari alibi pour contemnet; offcrlur, pour auj'ertur ; nilore
censuinius. U pour nidore ; desiderat pour rfpsieraî ; et l'on
peut attribuer à l'une ou à l'autre de ces deux
Erant igilur ante ea tempera sancii ad
(c)
causes la leçon fautive dont nous p.vlons.
certa quodammodo loca reslricti, qui ex sa-
Quelque copiste inaltentif aura ciu entendre
cranientariis ad univeisaliora martyrulogia
luouimcer le mot Maria;, tandis (pi'on aura
sensim transisse censendi sunt Id vero pes-
(In lui dicter les deux mots Morii et; el de
sime ab aliquibus bbrariis, seu propria, sen
C'iit!sorte il aura écrit sur sa copie Mariœ
aliorurn auctoritale lactinn, ut vel sacramen-
Miirlhœ.
laria ipsa, vel saltoiii martyrologia fœde cor-
lupejiiil, non soluin sam los alios proprios
Nous trouvons dans l'ancien missel d'Arras,
adjiiiigeiido, qiiod usque aileo vitiiperandinn
imprimé sur parclieinin en 1507, une erreur
non est, sed sanclos alios sibi iioliores aliis de typographie qui semble justifier cette con-
jecture. Car, au jourdela fêle de saint Marius,
substituendo, audaclerdicainiis, depravalaessc
sacratnenlaria quaillbet roiiiana, in qiiibiis
de sainte Marthe, sa femme, et de leurs deux
(ils, précisément le 19 janvier, on lit au titre
saiicti alii positi sunt, pn^er eos solos qui
fiomaî eo pacio festivitates suas habueri!it,quo
coiu'ant : Mariœ Marlliœ, quoi(|ue l'office n'ait
anf un rapp(nt Marie et à sainte Marthe
a sainte
ipsas Fronto de-cripsit.
sa soeur, et qu'il porte au contraire les noms
(d) Plusieurs des altérations qu'on remarque des saints mailyrs persans xnii kalend. (eb. :
<iafis les copies manuscrites soiit venues de Marii, Murtliœ, Audifax et Abacutli.
SCI LA LITUUGIE LATINE NA RIK.N I)K CONTU MUE A l.'LMTE. 2tii
bie,où r.iii in! lit que les seuls mois : A ajouta à leurs nouis la (lual.ficalion de
Marie il Martlie, sans aucune qualifi- tœnrs de Lazare (3 , et I est à remar- (51 md . p.
caliou de \ieiges, do inailyros nu au- qucr que ces dernières paroles ont été '"' ^"^
(lH/mw»i, lies (1). l'uis, les copisics se donnant la raturées dans un niaiius rit de l'abbaye
liberté de cliarjjer ces niartyrolo[:es de de Corbie (V) , ce qui nionîre qu'elles y ,,j ^ ^^
'l'v " kul'-îîiL'
et W"9"i.
(ibr.
beaucoup d'addilions, on ajouta, comme avalent été aioutéeu iLuiérairemcnl, 11.
t
((!)•
on le voit d.in> plusieurs an: iens exem- ne su trouvaient po.nt dans les exem- (,/).
plaires :-4 Jérusalem le natalire des s lintes plalres plus . nclens («).
(î) Àpiut Marie ri Marthe (2) , sans doute parce Kaban a mis toutes ces additions dans iv
,
. ... i
'e nijityro-
'"' "^ célébrait point celte doublclèle son martyrologe, et nos cnliques ont|nggj^
b\i'("/ *l" '^" KjIijh
en France, et qu'on savait que ces deux pri tendu s'auleriserencore de cet excm- '"' I""""),",''**
saintes étaient nées en Judée. Enûii on p'c pour étajer la disiiuction U ). Il es! laiine aji céln-
hré 1.1 r.Me (lu
la janvier.
(a) Maria cl Marlha. — A'o«. Henardi apud difaxet Abacuc, BèJe les ayant en effet placés
S. Greg. I. III, ibid.— t'od^x Rodradi : Naiale B •'ce jour. Ilesi bon de faire observer ici que
Mariu; cl Martba;. —
Cofiex /i/icmfnsi.s' . Natale
— .. est marquée
la fèie de Marins et Marthe -
•-
laniôl
•- .
saiiclx Mari;e el Marlli:e. Codex lialoldi : Na- le i!), coiiinie dans les satrameiilairfs d'Alle-
tale sanclorutii Mariic et Marlha;. Martijrol. — inague, dans les deux exemplaires du iiiarly-
llieronmn. contracta : Acta Sancleriim juiiii, rologe de saint Jérôme cités par Florentinius,
loin. Vil, pag. Il) Cod. Labbean.: llierusaieiu dans le martyrologe el l'oflice romains, et
Marlhae el .Mari*. laniotle 20, coiiime dans le VetH Romain, dans
Héile, saint Adon, Usuard. Si l'on en croit Mo-
(b) Codex Sforbacensis, p. 156 i, xiv k.ileiul.
feb. Hierosolvuiis Marlliu: el Marix.
: Codex — lan, ou place leur féle au 19, parce que le 20
est destiné à la solennité des saints martyrs
aiiiiquum Corbiense : Jcrusulyniis Marllix et
Mari:is Fabien el Sébastien. Raban ayant donc inséré
ces deux annonces dans son mai lyrologe, elles
(c) Codex S. Germait. Antissiodoreiis., xiv
oui passé de là dans tous les niarlvruUiges
kal. feb.: Ilierosolyiiiis Marllue et Mariic soro-
venus du sien, comme c?l celui de Fuld, cl
ruin Lazari. ilartijrologia llieronymiuna con-
dans ceux qui onl éié composés après. El en-
tracta, ibid. pag. 6, xiv kal. lab.: Ilicrosolyma
fin, parce que les copistes ont charjjé les mar-
Marlha; el Mari» sororuni Lazari. Cod. Hhi- — tyrologes d'une multilude d apostilles, ils ont
Kovien. "i, p. 38 —
Cod. reginw Sueciœ, olim
:
inséré ces deux annonces dans presque tous
Senoncn.sanctœColumbiv, xivkal. l'eb. llieio-
les martyrologes de saint Jérôme el dans les
:
sulynia Maillue el Mariie. Cœ'.era, id est, soro- addition que les derniers éliieurs de ces mar-
runi Lazari sculjtla suut... sed qiiodnmmodo tyrologes onl eu soin de distinguer du texte,
apparel scriplum (uisse, soiorum Lazaii. f'I d'imprimer à part i"). Nous voyons même,
{e) Aussi le P. Enimanucl de Azeiedo, sans dans un exemplaire d'Usuard augmenté, ces
avoir cependant npprojondi cette question, a-t- deux annonces placies au même jour, qui est
it soupionné l altération du nom de Marins en le l'J janvier.
celui de Marie, au .sujet de l'annonce du i9 jan- Cette altération, qui a passé dans tant de
vier: Des saints martyrs, Marius, Marlhe, An-
1
maiMiscrits, n'est pas la seule de ce genre que
diface et Abacuc, 1 qu'on lit dans l'ancien mis-
l'on puisse signaler. Benoit XIV fait remarquer
selde Luiran, qu'il a dédié à Benoit XI V, en
que, dans ces derniers temps, Marléue, tout
l'ai Marinm nonnulla kalcndaria et inarty-
:
en a fait uue assez considé-
liahile qu'il était,
rolngia Mariam. siriplorum liirtassis eirore, rable dans le calendrier romain publié par
vocaul. Vêtus Missale Romanunt monasticum,
Fronto, lorsque, prenant pour une erreur ceiu;
173.
annonce du 1'^' janvier: le nalalice de sainte
(() Raban nous apprend lui-même qu'il avail Marie, il y a substitué celle-ci Le nalalice de :
lâché de réunir ce qui était épars dans les sainte Martine; ce qui est une énorme corrup-
martyrologes de ses devanciers ('). Voilà pour- lioii.Car on célébrait anciennement deux fêles
(') Tliesuiir. ,|„Qi il a pris de celui de S. Jérôjnc l'annonce J/n
le premier jour de janvier, l'une de Nolre-Sei-
Uariyr. «h* ,- les martyrs Marias el Marthe, et leurs fils Au- sainte mère ('). Or si personne n'eût relevé .(') B^le-
Mprotog. ['). di,l. Xlt' lie
Fe^lis U. Ml-
(') Ad Radleicum
abbatein... quia rogasti me, point aux martyrologes, et de les imprimer pour riœ firginit
frater amaniissiine,ut marlyrulu^iiim p<-r loliim cela d'un caractère différent de celui du te.\te. lib. 1, cap. I,
annum consenberein, aique saiictorum testa,
libi
(••) In RomaDO oalendarlo Froulnnis, ad euoidem "° '^ (*"'•
qii^cunqire potuissein invenire , ihidem insero-
dieniquo scriptum est Oiliivam Domiui celebrari,
rem : teii quantum el siiigulis d:ebiis noini-
potui ;
ea eliani adnotaniur
nv sanitorum, Satate s(aiUœ Mar'iœ, qiia)
:
sive noiaia ab anteces-
qiia; scripta
Marlene, mendosa esse puians, iia corrigil : kalatc
soribus iii libellis reperi, ibidem inserui.
smclœ ilartiiue. Sed
nitiil muianduin, cl prior le-
(••) C'est toit que les apologistes d-l'ollice nou-
il
ctio ut vera reiinenda est Natale sanclœ SInriœ
:
;
veau de Paris onl prétendu jusiilipr la l'èle du mois qnuil signilical fesluin soleninemquediem in bono-
de janvier par le marlyrulo^'e de saint Adou, ayant xem K. Virginis. Unde velus
et l'ia consnetudo
pris les additions pour le texte m'5me de ce marty- oria est.qa» postea obsolevii.diias celebr.indiinis-
rologe. Tons les orillques n'ont aucnn égard ces ii
sas, priinam de beata Virgini», aiiain Puer nalui
aildiiions; les éditeurs iiiodeniVs ont d'ailleurs en est nobis.
soin d'avertir le lecteur qu'elles u'appartienneut
5(Î3 rUEMlER APPENDICE. 26*
vrai qu'il y annonce les deux fêtes : A cela elles-mômcs l'eussent célébrée
celle du 19 janvier A Jérusalem le nota-
: Bien plus, quand elles l'auraient ce- V.
lice de Marie et Marthe, sœur s de Lazare, Icbree, il ne suivrait rien en faveur de avaii célébré
motif de tirer cette induction pour les marqué, outre la fête du 22 juillet, relie
temps antérieurs à Uaban, puisque les du mois de décembre célébrée autrefois
martyrologes plus aneiens que cet agio- à Bélhanie , et que nous en avons
graphe ne portent point la fête du 19 compté en Occident quatre différentes
janvier, ainsi qu'on de sa Conversion. Quand donc quelques
l'a vu. 11 faut donc
conclure quelle était inconnue à Rome, E ises auraient célébré la fêle du
B
n'étant point indiquée dans le Petit Ro- 19 janvier, soit avant le temps de Raban,
^nain; qu'elle était pareillement incon- soit après, il ne suivrait pas de là que
fait mention, quoique ces deux derniers gne au contraire l'unilé, et s'exprime
aient ésrit après Raban ; et si celle sur ce point avec plus de détails que
fête n'était point alors dans la liturgie n'avait fait jusque-là aucun docteur
par cette fête prétendue, que l'Eglise pu célébrer ces deux fêles sans se dé-
ialine admetlait la distinction. Q partir pour cela de l'unité , les Eglises
Objecterait-on qu'avant le temps de qui les auraient célébrées aussi, à l'oc-
la fête du 19 janvier, puisqu'il est cer- nous savons, à n'en pouvoir douter,
tain qu'on ne célébrait la fête d'un que l'unité était en effet le sentimi^nt
saint que là oii il y avait une église bâ- commun et universel de toutes les Egli-
tieen son honneur, ou quelqu'une de ses, comme le démontrent cette multi-
(l).4ci. Snj!- ses reliques (1); en sorte qu'à Rome tude de docteurs dont nous avons cité
même on ne faisait point la fête de tous les témoignages, et qui , ayant vécu,
xtn'p'Vu").
, nous font écrit et enseigné en France
(2) Calen- les apôtres (2). Ces Eglises d'Occident
l'rmim. ma, celle annonce dans leur martyrologe , l'opinion de leur temps. Plusieurs de
.p.6l(*). qui vivaient lorsque la
annoncer une fêle de Marthe et de Ma- ces docteurs ,
rie célébrée à Jérusalem, sans que pour plupart de ces additions ont été faites
celle erreur de Mariène, on aurait pu croire (a) Eruditissimus Fronlo respondet... Olim
que cet ancien calendrier romain marquait ce quœque provinciae suos habuere sanctos, quo'»
jour-là la fêle de sainte Martine; et si cet au- colerent, ita ut nec S. Petrus quidem publica
teur eût vécu six ou huit siècles plus lot, et que festivitate coleretur ubique, nisi propriam ha-
son travail eut été répandu par le mo3'en des beret basilicam.
copies, c'en était assez pour donner à jienser
qu'autrefois on faisait réellement ce jour-là (6) Cur ergo potins hi quam alii sancli, pras
celte fête; comme nos critiques ont conclu de teritis etiani apostolis noimullis, in hoc calen-
la corruption de Marius et Marthe, qu'on fai- dario inscribantur, non alia ratio est quam quia
sait autrefois celle des saintes Marthe «t Ma- illi non alii ecclesias habebant Romx in quibus
aux iiiartjrolofies , déclarent exprès- a t'O" Ji'r deuï fèlc», si elle a».iil tu lieu.
seiiient que non-seulement les K^lises ri-!(;lisc ocridi'ntale , dans sa liturgie,
do France , mais toute l'Eglise latine , a toujours professé l'unité {a}.
(d) Il est manifeste que ces deux annonces, vierge par toutes les Eglises , on i:edevait pas
colle du 22 juillet ainsi conçue : Le naluitce de faire pour elle l'oflice îles saintes (emntes non
sainte M
arie-MudeU'ine, et celle du 19 janvier: vierges ; el connue dans ce livre il n'y avait
A Jérusalem, te natalice de Marie et Marllic, point de messe particulière pour les deux
sœurs de Lazare, n'e.xpriment point de distinc- sœurs, puis(|u'on indique pour elles celle du
tion entre Madeleine et la sreur de Marthe. Commun des vierges, on croyait apparem-
Car si dans celle du 22 juillet, après avoir ment pouvoir joindre dans la messe Marie à
nouunc Marie-Madeleine, on najoule point sa sœur, sans prétendre déclarer par là (pic
smur Je Lazare, connue on fait dans l'autre, Marie n'avait point été pécheresse. En effet, si
c'est <iue l'addition eût été inutile, le surnom pour accommoder la messe à sainte Marie-
de Madeleine désignant a^sez celle dont on C Madeleine, on eût dit pour les deux la messe
voulait parler, pui-que la tradition tient que des saintes femmes non vienjes, deviait-oii
Madeleine est la sœur de Lazare. .Au lieu que conclure de là ipi'on n'aurait pas regardé
dans 1<> second cas, après ces paroles : A Jéru- comme vierge sainte Marthe? cette supposi-
salem le natalice de Marie el Marthe, l'addi- tion serait contraire à l'usage de toutes les
tion, sœurs de Lazare, était assez naturelle; Eglises, comme nous le monirerons ailleurs.
puisque ces niariyrologcs augmentés, et même Si donc, en disant la messe des saintes (einmes
celui de Kattan, distinguent plusieurs saintes non vierges pour les deux, on n'eût pas dé-
du nom de Marie, et plusieurs .Marllies, et que claré par là (|ue sainte Marlhe n'avait pas été
le lendemain, ou le jour même, on annonce la vierge, en disant celle des vierges pour les
fête de Marthe la l'enane. 11 était donc cuu- deux, on ne déclarait pas non plus que sainte
vi'uable qu'au 19 janvier, apiès avoir nommé Marie n'eût point été pécheresse. 2" bans l'an-
Marie et Marthe, on ajoulàl sœurs de Lazare, , cieii bréviaire manuscrit de l'église d'Aix, on
pour les distinguer des autres de même nom. marque pourTonice de matines de sainte Ma-
Les partisans de ce système ont cru
(b) deleine les psaumes des vierges, qnoi(|ue dans
ncamnoins remarquer dans les usages de qiiel- ce même oflice un 1 honore coinine étant la
ipies églises diverses particularités qui, selon pécheresse, ainsi qu'on le voit par les antien-
eux, prouvent ou donnent à conjecturer que nes et les leçons ('). On a donc pu se servir (') Previor
tians ces églises on distinguait Marie Madeleine à Tours delà messe des vierges pour cette r'"'" Aiiinnsa
de la pécheresse ou de la sœur de Lazare. même sainte, surtout en la joigaut à sa sœur, 'J'*- ^'"' <"<'"-
I" IJom Martènc cite à ce sujet un maim-
" à qui la messe des viei-ges convenait propre- ''" '''>>'"'' '''^*"
scril de Tours, concernant loflice divin où l'on ment. 5" Le bréviaire romain, dans son oflice
i''"ch,i-ibi-
trouve marquée pour le 19 janvier la messe : da 22 juillet, où il n'est point question de /(/,„„^ j,(ii/i/- '
(M Tractutus \uUum luum, qui est affectée aux vierges ('), saiiile Marthe, suppose que Marie-Madeleine Snureur, u*
. auii uH Ec- d'où ce critique semble insiimer que ce jour-là, est la même (pie la pécheresse cependant, 115. :
'l'sœdi^ivti- ceux ^ l'usage desquels ce livre manuscrit était aux preniières et aux secondes vêpres, il as-
^"'""' destiné honoraient connue vierges Marie signe pour cette sainte les psaumes et les an-
",'
I. et
l'If lirwiais 01- \M . . 1-
,,
îf/i*. Overa "'artlie sa sœur, et que par conset|uent ils dis-
1
lieimesduC'ommtot des vierges. Ce n'est pas que
larlcn. iii-A" tinguaient Marie d avec la pécheresse. le bréviaire suppose que Marie ait gardé la
70b, j!. S58. Mais ce serait se méprendre que de voir ici virginité, puisqu'il marque expressément pour
un icmoiguagc eu faveur de la distinction. 1° matines, laudes et les petites heures, ce qui est
Ceux qui se sei-vaienl de ce livre honoraient particulier aux saintes femmes non vierges (') ;
ce jour-là Marie et Marlhe coiijoinlemenL Or, mais en attribuant à sainte Madeleine une par-
sainte Marthe étant regardée alors comme tie de ce qu'elle applique aux vierges, l'Eglise
(*) Dans l'édilion (Je 1182, où il n'y avait pas de qes ('), parce que dans oet'es des vierges OD tait {') Lminoii
leçons propres pour celle s;iiiile, la rubri(|Uf imli- l'éloge de la virginité proprouieul dite. OptY. toiu. I!,
Hual 1<!3 lei.ous des samics femmes non lier- paît. i, p. ;^'>
267 PREMIER APPENDICE. aS8
§ 2 L'Eqlhe romaine, dans sa /jdov/ie, /' in de favo- A « vangile, cl vénère, sous ce seul nom,
riser la diitinction, projesse au contraire iunilé.
« la femme dont parle chaque hist<iire,
VI. Les partisans de la distinclion ont « soit qu'elle ait été la même ou , qu'il
l'rélenlions
s tlUMlIlèl'PS prétendu que Ce nos jours l'Eglise ro- « il yen ait eu plusieurs (1). » Celte (t)B(iio'-(i-
lou- lion.llie. toq. p.
d 'Ksi , , .
i lis
l'oliie
maine, dans son office de sainte Made- supposition ingénieuse a plu a nos en- 45^
i-h .lit
lie sainte Ma- leine, du 22 juilief , entendait honorer tiques; ils s'en sont servis pour justifier
dulfiue
trois personnes différentes , la péche- la distinction , en faisant remarquer
resse, Marie, sœur de Marthe, et Marie- qu'Eslius en avait déjà fait usage. Dom
Madtleine. « L'Eglise, dit Eslius , n'af- Calmet cependant paraît être moins af-
« firme pas dans son office qu'il n'y firmalif que les autres. « On peul dire,
« a eu qu'une seule femme; mais elle « écrit-il que l'Eglise a dessein dans
,
« comprend sous le nom d'une seule « son office, non de confondre en une
K les trois histoires qu'on lit dans l'E- ces trois personnes, mais de i'aire mé-
veut léinoigner, selon la remarque de Gersnn, " 1 à la distinction de deux personnes, Madeleine
la grande estime qu'elle fait de cette sainte « et Marie C"). • (') Histoire,
pénitente, en qui la grâce a tellement abondé, Mais cet auteur se trompe en croyant tom^ t. |i:ir(. ,
qu'elle l'a élevée à une sainteté plus pure que apercevoir ici quelque indice de l'opinion de P- 13j-
ne l'est celle des vierges. Au reste ce n'est pas la distinction. 1'' Il suppose que le nom de Ma-
sans raison que l'Eglise reconnaît en elle celle deleine, mis avant celui de Mari?, marque une
pureté parfaite, puisque Notre-Seigneur a dé distinction de deux personnes supposition :
claré lui-même que btauconp de péchés tut contraire à plusieurs anciens monuments cl
étaient reniis,parcequ elle avait aimé beaucoup; à ceux de l'église même de Paris. Car un ma-
et enroie que Jl/(irie avait choisi la meilleure nuscrit de labibliotlièipiede Notre-Dame, peint
(') .lixinnis
parte). Aussi saint Jean Chrysoslome conclul- au x'^ siècle, nous oO'ie cette même construc-
Orrsiinis 0)ier il des paroles de
Jésus-Christ à la pécheresse tion dans le nom de sainte Madeleine Notre :
;., 010.
que dans un ancien antiphonaire romain, pu- il pu montrer tant de zèle contre la dislinclion, jutilicaiives.^
d'Avranches de bénir une chapelle bâtie de cependant de l'interprétation qu'il donne des
nouveau, en l'honneur de saint Lazare, de mots Madileine Marie. C'est une preuve ijue ,
saintes Madeleine, Marie et Marthe; t ce qui cette interpiétation est fausse, et que personne
« esllrès-remaniuable, ajoute-l-il, par rapport n'y avail songé avant Lebœuf.
(•) Ma.ia Magdjlena virgo non erat, plus tamen giibernaliir, Magdalens in lilaniis super oiiines
Clirislo caeicris onuiltius placuil, (rnut ipse Donii- virgines |iriinaiiiiii iriljuit, quia adeo in i|.sa divina
uus Jésus revetare diguiius esi S. lîiigiliîe, lib. n, gratis abuiidavit, ui ad puriialcm plusquani virgi-
cap. 1u8, (licens : Très suit qui niiliî ptai cselerib iieaiiipeil'geril. Id qui.d iiisiiiuare videiur ipse Uc>-
placueruiil iliiriii muter mea, Jounnes Baptista et
: niiuiis, quan jo de liai- sancia pœiiileiile palani asse-
Maria tiagdalena. rebal : Maria optimam partent eteyit... Consecula
Ecclesia eliain, qux a S|>iriiu saucto dirigilur et est virtuteai uubilioieai.
2fi9 LA LITUUGIE LATINE N'A UlEN DE CONTRAIRE A LL'NIIE. 270
manireslc.
lioiisui tetiTuis On aufiiil peine à comprendre qu'Es- 1* Dans les lilanios de rKglise de Pa-
ilus, ai coutume a ri^ciler 1 oflice et la ris , après avoir nommé sainte Anne
messe de sainte Madeleine dans le bré- avant les vierges , on met parmi elles
viairc el le missel romain, eût i)u regar- sainte Perpétue et sainie Félicité, en-
der comme vraie une assertion manifes- suite les saintes femmes, enTin sainte
tement démentie par l'un et l'autre de Marie Eijijplienne, et on cnnclul, com-
(2)4c/nSnn- ces livres liluriîiques (2), si l'on n'avait me dans les litanies de Uomc : Toutes
"''"''^ supposerque,dans celleréponsc, les saintes rirges et ttuvcs, priez pour
'.'"['Ji'lâ*)**"'
il a eu drssein de s'exercer à la dispule, nous. Il faudrait donc aussi conclure ,
par Clément Vlll d'une hymne où il , que son mari fiit mort avant elle, quoi-
était dit que Marie sœur de Lazare que sa vie ne parle ni de son mariage,
avait conmiis beaucoup de péchés, ni de ? Le raisonnement d'Es-
son mari
Examinons si cet auteur est Lien fondé tius esldonc vicieux,
dans les raisonnements qu'il fait ici. 2" Ce raisonnement tend à conclure
les liianies •" « ^^ montre do deux manières, que, dans sa liturgie, l'Eglise regarde
ne supiosciii „ dj[_i| que l'Eglise n'a pas intention sainte Marie-Madeleine comme vit-rge,
pas qiip sainte
a
M.ideieiiie alla de rapporter a une seule
t
et même et que, par conséquent, elle la distin-
eicvierije.
^ femme tout ce qii'elle dit dans cet (j gue de la pécheresse. Mais nous avons
a ofGce Dans les litanies on met , vu que dans cette même liturgie elle
« sainie Marie-Madeleine entre les vicr- déclare tout le contraire, puisqu'elle
« ges et au premier rang et on con- , ordonoe à matines, à laudes et aux
« dut à la On : Toutes les saintes vierges petites heures, de réciter ce qui est
« et veuves ,
priez pour nous ; or pér- marqué au commun des saintes femmes
it sonne ne dira que Marie-Madeleine non vierges. Le raisonnement d'Eslius
« a été veuve donc elle a été vierge
; est donc faux.
« et par conséquent elle esl différente 3° Ce docteur raisonne ainsi : D'a- Vlit.
D'atiréi Ks-
(5) Oral. « de la pécheresse (3). » près les litanies, Marie-Madeleine a été lius, il laiiiirail
i/ieo/uj.p. 45t. (-g raisonnement a pu persuader vierge on veuve ; or personne ne dira plulôl conclure
qur Mndeleina
Clictlioue, de qui Estias semble l'avoir qu'elle a été veuve: donc elle a été avait été ma-
riée.
(l) Difcepia- emprunté ('*) ; mais il ne parait pas que vierge.
lionis de Mua- ... i. u • • -
ctaiemi tiefeii- ^^^ cniiques en aient été beaucoup Mais s'il était nécessaire de ronclure
ilo, fui.yi [b).
frappés ; du moins nous ne voyons pas ^ jps litanies que Madeleine a été l'une
qu'ils l'aient allégué dans leurs apolo- ou l'autre, il semble qu'on devrait ti-
gies pour la distinction, sinon Lau- rer pne conclusion tout opposée à
.„. . noy (5) ,
qui n'est pas difGcile , comme celle d'Eslius, el dire Elle a dû être :
Lawioii Op. i. on sait, sur la bonté des moyens, lors- vierge ou veuve ; or , l'Eglise tient
aà.Ti» (r).'' 1" '' attaque ou qu'il ^e défend. Le vice dans sa liturgie qu'elle n'a point été
vierge ; donc il resle qu'elle ait été A sainte, publié en 1G39, el où il a rc-
vcuve. Celle conclusion , si on était cueilli toutes les traditions relatives à
obligé de la tirer, ne cuntrcdirait point la Palestine, embrasse cette opinion,
la liturgie de l'Eglise, qui nous ren- et suppose que Madeleine était veuve
voie au commun des saintes femmes lorsqu'elle fil l'onction rapportée par
non vierges, ni la tradition, qui ensei- saint Lac (5). Jansénius de Gand dit (5) Ten-œ
. , . snnclœ etuci-
gne, comme on l'a vu, que Marie a été aussi qu on pense qu elle avait été ma- daiio, 1639, t
pécheresse. Elle aurait nvéme quelque riée (6).Baronius ne s'éloigne pas de ^''
p^;.;;,;.)",';;
fondement dans l'antiquité. Estius avait celte opinion (7), non plus que le P. m, p. 97, ti° 3.
lorsqu'il composa cette dissertation, s'il auxquels on pnul joindre Slengelius, in concorfi.
^^'^
P-
pensait alors que personne n'eût ja- de l'ordre de Saint-Benoît (10), auteur
J^{^'
ainis dit que sainte Marie-Madeleine d'une Vie de sainle Madeleine qui (7) Annales
eût été veuve. Saint Jérôme, sur Osée, n'est pas sans mérite (11); Corneille de ^«;°';;,^^;52,
parlant de la pécheresse, qu'il ne dis-
" la Pierre (12), qui cite encore Adri- Frandsct
{g)
(î) s. Hic-
qualifia wne adultère (1); saint Au-
• Théophile Raynaud la place aass'i m s cnjHuym,
ronymimprœ- gygtJQ semble supposer aussi que la • . MO\ A„.. 1663, 612. |>.
plus exprès encore, puisqu'il dit net- il ne paraît pas qii'Eslius f- ^ (i^)- ail été bien '^^-'
tement que persuade de la virginité prétendue de sancmrum ju-
Marie -Madeleine était
{"S) Apud S. Viuve (3); el quoique cette opinion
Marie-Madeleine,' malgré " son raison- ''M J,"S't/a-
TKB ilaga.
^'' V^'^^ singulière à quelques criti- ^ nemenl; car, dans des additions qu'on (i2)Corne/.a
v'^'Ts'K ^''
'
que sainle Marie-Madeleine avait été « Ce qui n'est cerlaineraent pas impos-J';;' ^'p' 5;"
{i) Le voyage mariée (4). Le P. Caresme, dans, son « sibU',ajoute-t-on; car les autres fem-r'°3-
Nullum est enim peecalum qudd fecit homo, ria , cum esset cunclis Judaîorum puellis pul-
quod non possit facere aller homo si desli , chriiudine prslata, ex Marihse sororis Lazari-
rector a quo faclus est homo.* que germani sentenlia, in Magdaluui caslellura
marito Iradila fuit.
(c) Commenl. in Marcum, cap. xvi. Mulifbris
Marc. Anion. Coccii Sabellici Ennead. 61
sexus non repellitur a myslerio cruels scienli.'e iib.II. A Magdalo oppido, ubi mairiraonio lo-
et resurreciionis per viduam Mariam Magda- cala fuit, illi cognomen indilum.
Icnam.
{}\ Cependant, lorsque Benoil XIV examine
Putatur Magdalena, primum Iradila viro
(rf) si l'Eglise peui canoniser des veuves, il n'ap-
cum co aliquaiidiu vixisse,
in castello Magdalo, porte point, pour justifier cet usage, l'exemple
poslea Yero voiuplatibus seJuciam , viro aut lie Marie-Madeleine que les partisans de la dis-
dereliclo aut niorUio, captam et aliène aroore tinction auraient pu rejeter.
se pi'oslituenlem.
rS l.A LITURGIE LATI.NE .N A RIEN DK CONTRAIflE A I/UNITE. «7J
« Johanna, Salomé. »
qiie<, « leine l'hyiiine qui commence ainsi :
y'j'j^ si/i,l',ni"ii
4* Enfin, quand on prouverait que ' l.iiuda, mater Ecclesin, dans laquelle ''li)""i'e '-"'"'a
IX
Des lit.inies sainte Marie-Madeleine n'eût jamais « on ht ces paroles : Mari'-, tœnrite La- fjvunsiiT la
on tloit rou- '''*'""^*""''
cliireqiif sain- été veuve, il ne suivrait pas que les « zare, laquelle a cummi» tmit de crime»,
te Matl.'leiiic 9 et d'aulre;^ seiiihiabics. parut Ixin
litinies supposent qu'elle ail été vierge. « 11
«lé |>éuileiiie.
Entre les \iergo< et les veuves on peut « au souverain pontife Cléuient VIII
quoi n'en dirait-on pas autant de sainte Ni>s critiques, en assiranl, d'après
Madeleine? Et ce qui montre que telle Estius, que Clément ^'1I1 fil ôter celle
est l'intention de l'Eglise, c'est que, hymne, parce qu'on y confondait la
dans d'anciennes litanies, extrailes par sœur de Lazare avec la pécheresse,
Peiresc d'un manuscrit autrefois à l'u- citent pour garant du motif de ce pape
sage de l'Eglise de Fréjus, après avoir les Jiubriiiues de Gavantus (2). Mais on {iDhserta-
nominé sainte Marie-Madeleine, sainte l'eut assurer qu'aucun d'eux n'a pris la '](""ri«,'îî'ti58!
Anne, sainle Marthe, sainte ApoUo- peine d'ouvrir les ouvrages de ce lilur-
nie, sainle Luce, sainle Cécile et d'au- gisle. Gavantus, parlant des diverses
très on conclut ainsi
, Toutes les sain- : corrections faites succcssiremeiit à l'of-
tes vierges, priez pour nous; toutes les fice de sainle Madeleine par saint Pie V,
saintes veuves et Clément VIII et Urbain VIII
co.^tinentes priez r conte, ,
(I) Bbllo- pour nous (1). Si il est vrai, queClément\'llI ôta l'hymne
donc sainte Marie-
thèii e de Car-
peiura-, ms.de Madeleine est placée dans les lilani< s p Landa, muter Ecclesia, et la remplaça
Feiruc, regist.
à la tète des vierges, et si dans son of- par celle du jour des Rameaux de i'Or-
74, D»liO.
fice on récite quelques parties de l'of- dre romain Nardo Maria pistico : :
fice des saintes vierges, l'Eglise ne sup- mais il pas un mot qui puisse
ne dit
pose pas qu'elle a élé vierge; mais elle faire soupçonner que le motif de ce (') Thesau-
-.11 ,• \.
prétend honorer par la la perfection de
, .
'.<•-.1 !.• j
letranchement lut la qualité de
,
>"* sacr^ruinI •
pc-nivum a t'i-
sa grâce et la pureté de son amour en- clieresse donnée à Marie dans cette j|'.[!j"',
"lY*"'
vers Dieu, qui l'ont élevée au-dessus hymne (3). Merali, qui a commenté 139 ('«)
même des vierges, ainsi qu'on l'a déjà Gavantus, ne parle pas non plus de ce
*!,!,-^°J!'^''^(
fait remarquer. motif (i). Il faul donc conclure que iiitdiiiuni's nU
Le premier motif allégué par Eslius J'allégalion de nos critiques est une (^("Xrîa, un-
est donc dépourvu de fondement; simple conjecture hasardée sans fon- "^'"f '^"'''j^'^"
(a) Comment, in rubricis breviarii, sect. 7, j) hymnum ad vesperas (quem Clemens VIII cor-
cap. II, 22 JM«i. S. Marine Magdalense habeniur alium ad laudes mulavitque leclio-
rexit)' et ;
dont parle suint Luc; car l'hymne mise second, encore de l'histoire de la
tiré
auteurs sont si peu attentifs à ce qu'ils écri- delcine , fut composée , dil-oo ,
par Alain de
vent, qu'en prétendant citer Gavantus sur le B Lille (') ,
poète chrétien fort estimé de son ,,. jj,.,„„;
témoignage d'Esiius, ils dénaturent le texte de temps, ou plulôt par saint Odon, abbé de iUigisiri Alunt
ce dernier. Estius , connue on vient de voir, Cluny (). Mais après la renaissance des lettres, ^"|jj-5,"jî'^ l^{^
suppose que Cléuienl VIll ôta cette hymne on jugea avec raison que plusieurs hymnes de il2.
parce qu'on y disait trop alfimiativement que même genre , distribuées dans le bréviaire,
Marie, sœur de Lazare et hôtesse de Jésus- n'étant plus en harmonie avec le goût pour la
Christ , avait commis tant de crimes; et ces bonne latinité qui régnait alors, elles devaient
critiques font dire à Estius que ce fut parce êlre remplacées par d'autres ; et on ne peut
que Marie-Madeleine y était représentée comme douter que celle que Clément Vlll retrancha
ayant été la sœur de Lazare et souillée de , ne fût de ce nombre , car entre autres choses
beaucoup de crimes. Quelqu'un d'eux, qui aura on y lit de sainte Madeleine :
rubriques de Gavantus est pour justilier ce mentateur des hymnes du brévaire romain en
motif, elle est fausse ei mensongère. 1582, relevaient encore ces images par cette
On peut alléguer un motif plus fondé du paraphrase de même goût : c Le chaudron
changement fait par ce pape. L'hymne Lauda, I (auquel on compare ici Marie pécheresse)
mater Ecctesia, qu'on chantait déjà du temps I est un vaisseau de cuivre dans lequel on fait
d'Albert le Grand dans l'ofûce de sainte Ma- < bouillir les viandes, et on les fait cuire avec
Enfin l'hymne tics v<?|)ies et cille dis A (juVllc les a arrosés tic si-s larmes, cl
laudes que le mi^nie Urliain Mil fit qu'elle est le module et l'espérance des
leine a baisé les pieds du Sauveur, contre loulo raison que les partisans de ,J,u„'"e'nieiidati
la;.
« de l'eau, cl c'est ce qu'on appelle aussi qucl- par conséquent destinée à remplacer l'hymne
« quefois.iiiarmilc, chaudière. Mais la bouteille Lauda, mater Ecclesia. Clément VIII , cepen*
< est un vase où l'on niel du vin ou de l'eau; dant, en exécutant le dessein de Clément VII,
I elle est donc bien plus précieuse et plus pio- hymnes dont nous pai Ion'? ; il jugea plus à
« pre que le chaudron , et par conséquent propos de nielire à la place de l'inmne Lauda.
(') In hiim- Jeslinée à de plus dignes usages ('). > mater, une ancienne hymne de l'Ordo romain
,
fomp/mt'Hs' dans ce retrancliement par celle que manifesta Sepulcro inlix'rel anxia :
*'!"""'"'''.;''"
Clément Vil en approuvant solennellement de Truces non horret milius
cl», etc.l ).
nouvelles
....
hyumes destmees a remplacer
, ,
plu- Pellil liniorem cliaritas.
:
l'Eglise romaine admet incontestable- Vous qui avez absous Marie et exaucé
inenl l'unité dans sa liturgie; mais le larron.
comme la prévention peut dominer cer- 11° La liturgie romaine honore de xtr.
la litiirïii;
tains esprits jusqu'à leur dérober la plus Marie-Madeleine comme étant la r(. maille rie
vue dis vérités les plus manifestes, il propre sœur de Lazare. C'est ce que dé-
eifireMadeief
ne sera pas inutile de montrer qu'en c'^re en termes formels l'oraison qu'on "e et Marie
effet la liturgie romaine professe ou- récite à toutes les heures et à la
messe ^re"^
verlemonl l'unité, et qu'il faut s'aveu- «^u jour conçue en ces termes:
;
elle est
gler soi-même pour supposer, comme «Faites, Seigneur, que nous soyons
nos critiques, qu'elle honore „
l'ont fait " '''^'^s P^"" 'es suffrages de la bien-
trois personnes différentes dans une « heureuse Marie-Madtleine, aux priè-
même fêle. « res de laquelle vous ressuscitâtes du
XI I" Dans sa liturgie l'Eglise romaine " tombeau, et rendîtes à la vie Lazare,
la liturgie
riiTiKiiiie ne honore sainte Marie-Madeleine, comme " ^°" frère, mort depuis quatre jours.»
ilislln^'iie |ins
étant une même personne avec la pèche- Enfin, le jour de l'octave de sainte Ma-
eiilre Mmle-
leiiK^ p.l la piî- resse dont parle saint Luc. En effet : •'eleine, on lit expressément dans les
cliL'resse.
1"dans l'hymne des vêpres, on déclare 'eçons de sainte Marthe que ces deux
que Marie-Madeleine, qui est allée au ^^intes et leur frère saint Lazare abor
répèle dans tout cet office les paroles '^'^ du motif que nos crili-
'^ fausseté
G
de saint Luc au sujet de la pécheresse *ï"^* ""* supposé dans Clément VIII,
;
la sœur de Marthe. Pcul-on, après cela, Ils Finissent par dire que l'ofGce de I E-
dire, comme l'ont fait quelques criti- glise n'est que l'expression de la
qucs ,
que le saint-sicge ne déclare créance commune des peuples, et non
point sou sentiment sur cette conlro- une déclaration de l'opinion de l'Ilglise
verse, et soutenir que dans sa liturgie elle-même ; qu'enfin «c'est faire injure
il favorise la distinction ? Au reste ce « à l'Eglise de prétendre la rendre res-
point est si manifeste, que les héréti- « ponsable des opinions qui s'élablis-
ques, en s'emparant des sophismes de « sent parmi le vulgaire, et qu'on laisse
Lefèvrc d'EtapIes, ont reproché à l'E- « ainsi insérer dans les bréviaires et
glise romaine cette même unité qu'ils « les martyrologes , au gré de ceux
s'imaginaient être contraire à l'Ecri- « que 1 on emploie à dresser ou à rc-
ture et à la tradition des anciens doc- « voir ces sortes de livres (2). r Ces (2) ri<s dru
Snims, ii juil-
leurs, et les défenseurs de la distinc- critiques conviennent donc eux-mêmes !,•'. Saillie Ma-
lion que nous combattons ici n'ont que la liturgie romaine est contraire à dtliine, p 3ilt
pu s'empêcher d'en convenir eux- leur opinion; et par conséquent, de
mêmes. « Albert le Grand et saint Tho- leur propre aveu, la difficulté qu'ils
« mas, dit dom Calmel, reconnaissent avaient prétendu tirer de cette liturgie
« que l'Occident suit saint Grégoire; el contre l'unité est suffisammen' ré-
« en effet l'office de la messe et du bré- solue.
DEUXIÈME APPENDICE.
Expontion allégorique des diverses circonstances de l'histoire de sainte Marie-
Madeleine, rapportées dans les Evangiles.
Torilre des Frères mineurs, qui avait peut- bréviaire, a supprimé toutes les autres éditions ( J.
être été ébranlé par les raisonnements de Le- auxquelles on avait donné ce nom et qui étaient
févre, lit imprimer à Lyon le bréviaire romain, différentes de la sienne ('). ,,, „ „
et y inséra une leçon , la même qu'on trouve
(') Previa- dans le bréviaire d'Arles, et où il est parlé de Ut aulem eiiam in typo congrueret Ec- /,-,"„s'"'udr«i'"
(b)
riuHi ronian.
Punité comme d'une opinion contestée parmi clesia Capiii suo,bene forniam peccatricis ac- Ouesnay d.67
'** savants. On y dit cependant que la tradition ceperat, quiaCumsTUS quoque lormam pecca- ujj.
smiurnScfiiitu-
ra. Aniiier[ii;e" '^naH. pour l'unité ('). Mais il ne faut pas re- toris accepit.
liifie
, fui. ik)
garder cette leçon comme l'expression de l'opi- S. Amb. in Luc. cap. vu. Beatior quae uiiiil
versu. ' uiou de l'Eglise romaine sur cette controverse, angueuto. Et ferlasse isiud ungueutuiu uoii
283 DEUXIEME APPENDiCE. 281
Selon eux, celle fem;ne possédée par A pli de temples sacrilèges (1) et de tous (1) Emehii
episropi Giill.
sept malins esprits, et livrée aux pas- les genres de crimes que le cu'te des serin, in [eiiiii
sions de la cliair, élail le type de la faux dieux avait produits. Enfin les
pnsl Vain, m
Fassûnie. Bitil.
gentilité, asservie au culte des dénions divers récils des onctions fai's par les Pal ibid. (iig.
U6 (a)
et souillée par les idolâtries les plus évangclisles saint Mjllhleu, saint Marc
inonstrueusos : Madeleine, pécheresse et saint Jean, aussi bien que les cour-
dans la cité, ayant figuré les désordres ses de Madeleine au tombeau, sont,
idolàtriques de la gentililé dans la selon eux, autant de traits de celle
grande cité de ce monde tout rem- même allégorie (6).
alins possit nisi Ecclesia sola déferre... qua; les circonstances du fait allégorique; au con-
iiieiito speciem accipil peccatiic'is, quia Chri-
traire, s'appuyant sur la lettre et sur les cir-
STUS (|uoqiie forniani pectaloris accepil.
constances du fait , ils font remarquer ce
(a) Millier quse erat iii civilate peccatiix, hoc
est genlilitas qux
bujus uiuiidi amplissinia
in qu'elles renfermaient de mystérieux et de pro-
civitate conversabatur. g phétique. dépouillent simplement l'épi de
Ils l'iS. Ana-
S. Petr. Clinjsolog. ibid. In civilate pecca- ,. , .. L •. r . ""«' SiniiIllV 1
(6) Mais ce mot d^tUégorie pourra bien, dans L'Ancien Testament est plein d'allégories, p "• .
le siècle où nous vivons, choquer quelques-uns Noire-Seigneur, dans l'Evangile, en a rappelé laliégoried:ins
''.-^icien et le
de nos lecteurs, et il est convenable de donner plusieurs, entre autres celle de Jonas. i Cette
, . , , j -, 11
^<Juveau le&-
ici quelques éclaircissements sur la nature, « génération demande un signe , nit-il , etie uiueut.
l'existence et rutiliié des allégories. 1 n'en aura pas d'autre que celui du prophète
L'allégorie n'est point une figure arbitraire « Jonas; et comme ce prophète demeura trois
Notion de ni un jeu d'esprit , et il ne l'aul pas la confon- • jours et trois nuits dans le ventre du poisson,
allégorie.
dre avec les sens spiriiuels et moraux que les « ainsi le Fils de l'homme demeurera trois
prédicateurs ou les auteurs pieux tirent des I jours et trois nuits dans le sein de la terre. »
paroles de l'Ecriture. L'allégorie proprement Qu'est-il nécessaire de citer saint Paul? Dans
dite est un événement qui en représente un C sa première Epitre aux Corinthiens, ne déclare-
autre dont il est la figure, et qui, par les rap- t-il pas que toute l'histoire de l'Exode était une
ports de ressemblance qu'il a avec lui, en mon- allégorie (') du peuple chrétien destiné à rem- p^ ^ ^„_
tre déjà les circonstances diverses d'une ma- placer l'ancien peuple; ce qu'il fait, non pas gu-i. de Uiili-
nière symbolique ('). C'est la prophétie d'un pour rejeter la lettre de celte histoire , mais p„g^ Vill p'
(M S. Au- i.
guf.t. (le Tiini événement futur, peinte dans un événement pour comparer la ligure avec la réalité ('). 49, 50 C").
inle, lib. ^v, n' Theodo-
Inm. VIII
passé. Ainsi, le sacrifice d'Isaac était une allé- Dans son Epitre aux Galates, il cite une autre (*)
i.ï,
'^'
p.rnn. gorie ou une prophétie de celui de Jésus-Christ. allégorie , celle des deux enfants d'Abraham, ^....j'
L'allégorie, lorsqu'elle eslcertaine.estdoncl'ou- Ismaél et Isaac {') , figures des deux allian- (») s. Au-
vrage de Dieu même,
rer ainsi et à décrire d'avance
qui a pris plaisir à figu-
un événement
ppc
..
c-^
• 1 „ •
i-
9''»'. it'iJ. de
Vlililate cred.
Mais les allégories ne sont pas particulières (•—).
. .•
par un autre. Il suit de là que les saints doc- à I Ancien Testament; le Nouveau et surtout (sj
pg j-,.,-.
teurs, en exposant une allégorie, ne renver- les Evangiles en renferment une multitude, ni/'fe, lib. iv,
ibid. ( ).
sent point pour cela la lettre de l'Ecriture ni Les actions du Sauveur aussi bien que ses
(*) Qnid est allegoria , nisi tropiis ubi ex alio D goria iititur ex Yeiere Testamento. Generatio,
aliud intelligitur... ubi allegoriam nominavit inqnil, hcec sigmim quœrit, et non dabïlur nisi
Aposlolus , non in verbis eam reperit, sed in signum Jouœ prophctœ... Qnid ego de Apostolo
facto. dicam? Qui eiiam ipsani Exodi historiam futu-
(•) jEquura est admonere audilores, quod re christianaî plebis allegonam fuisse signili-
non dissolventes Dei operuni qu;e est ex littera cat ad Corinthios Epistola prima.
historiam , spirilualiier corporales creaturas (•"•)Docuitnossapien:isshiius PaulusTesla-
exponinius per allegoriam neque evertentes : nientum Velus Novi fuisse figuram. Quae qui-
Patruin exposiliones, sed audientesorbis terrse deni lia stripsit , non quod rejicial bistoriam,
luininare et clarissimam Ecclesiïe lucernain sed ut cum veritaie figuram comparei.
Pauluni dicenlem quod vêtus Scriplura et lex
:
(••) Iiem apud Apostolum allegoria quï-
est umbra verilatis rerum Christi elEcclesioe...
dam sane ad causani maxime pertinens. Ad
Et ideo excuiientes spicani Scripluiœ, ab ex-
Galalas : Scriplum est eniin i,uod Abraham duos
trinsecus imposito operculo litter.Te Mosaicie,
lilios habuit.
priniam rationem, granuni, inquain, quod est
absconsum intia, frunientum, nenipe Christou i ) Cum e duobus Dliis Abrahï , iino de
inquirimus. ancilla, altero de libéra , duo Testamenta in-
gorie dont nous parlons est donc une penlililé livrée aux plu» monslruouses
confirmation de leur opinion unanime supirsiilions, s'ils avaient cru qu'elle
sur la culpabilité de sainte Mai ie-Madc- eût élé vierge et innorenle, ou môme
dont nous avons exposé les lé-
leine, s'ils l'avaient cotisidirée comme une
moignages formels, dans la première femme d'Iionncur. Car il est bon de re-
partie de cet ouvrage ,
puisqu'on ne marquer qu'il n'y a parmi les saints
conçoit pas que tous les Pères eussent docteurs aucun partage sur les alléjço-
paroles , sonl souvent remplies de mystères, des allégories de l'Ecriture pour attirer les
et ceux qui oui quelque connaissance des com- païens dans son sein. Comme le langage figuré
mentaires que la tradition en a donnés, savent a des charmes (|ue n'a pas le discours simple et
fort bien que, comme le Sauveur parlait sou- ordinaire, la prophétie, lorsqu'elle est revêtue
vent en paraboles, il agissait aussi en paraboles, de formes et d'images symboliques , fait bien
et figurait par ses actions des événements plus j> plus d'impression sur les esjjrils que celle qui est
('( s. Peiri inqtortants (M. Il convenait à un Dieu d'agir siinplemeiil énoncée par des paroles; du moins
Cl'Tfisoloqi s 1-
de la sorte ; et les saints docteurs auraient cru c'était reflet qu'elle produisait sur les peuples
mon. d5. lii-
litiulli. l'alrum, ne remplir qu'imparl;iilcment leur ministère d'Orient, accoutumés à ce langage qui nous
I. Vil, |\ «20
s'étaient contentés d'expliquer au peuple
s'ils est devenu étranger. Pour eux les livres des
ri-
la lettre des Evangiles sans leur découvrir les deux Teslainenls étaient comme deux immen-
vérités ou les événements que Jésus-Christ y ses monuments couverts de symboles hiéro-
(') S. Peir. avait cachés ('). C'est le motif de tant d'expli- glyphiques, et où, sous le langage mystérieux
Chryio'ogiser-
cations allégoriques que nous trouvons dans des signes et des types, ils voyaient décrits et
moii. ,ibjJ.('*).
les écrits des saints Pères. annoncés d'avance les événements qui s'accom-
III. Ils se servaient de ces figures pour exciter plissaient sous leurs yeux. « L'Eglise cbré-
Uiililé de
railé;;(irje.
plus vivement Oans les fidèles la reconnais- I tienne, dit un saint docteur, considérant el
sance, le respect et l'amour envers Dieu, et < reconnaissant qu'elle a été ainsi figurée et
(') S. Gre- souvent pour ranimer leur foi ('). Quoiqu'il ne « annoncée dès l'origine du monde, tressaille
ç.orii Haq. in
soit pas aisé de nous rendre raison à nous- € d'allégresse, elle triomphe de joie, 'clic en
Emiig. lib. ii,
lioîuil. WC") mêmes de l'impression que fait sur nos esprits _ « devient plus puissante contre les infidèles ;
le langage ingénieux des figures, il est certain f ou plutôt elle se voit revêtue d'une armure
que ce que Dieu insinue sous les images figu- « invincible, elle les confond, elle les subjugue
ratives nous touche plus vivement , nous < en les convaincant que tout dans l'univers a
charme plus agréablement, et nous est bien I élé fait et coordonné à son image et à celle
plus vénérable que ce qui nous est clairement < de son céleste Epoux; en leur montrant enfin
(») S. Au- énoncé par le discours ('*). L'allégorie a un « accompli en elle-même ce grand mystère que '*) S Ana-
<^.sr I. II, p.
autre avantage, c'est qu'en nous montrant le I
„. •.
Dieu avait résolu avant tous
1 . . , -11.'
d exe-
les siècles
^'"S" Siiiaita;
.^ y.j
130 (••••). n,i,j
dessein principal de Dieu elle nous fait con- < cuter dans la plénitude des temps ('). i
(""").
naître le vrai motif de plusieurs actions que La force de ce genre de preuves résulledel'ac- I^-
f . M- Allégories
quelquefois l'on ne pourrait expliquer d'une cord1 parfait .1
des circonstances allégoriques avec piuiéi nnli-
manière assez satisfaisante par le seul secours révénemenl figuré. Lorsque la fui était pluséclai- qui'esiiu'expo-
(') s. Au- de la lettre ('). rée el plus nourrie, et la connaissance des niystè- pèrès.'' Four-
gust. t. Il, p.
Aussi l'Eglise s'est-ellc servie avec avantage res de la religion plusrépandue parmi les fidèles, quui ?
vS5, ad Hesy-
cliiiiiii, de iiue
sivciili, episl. () Omnia qua: a Christo corporaliier gesta lis,prius de allegoria aliquid breviter audire
193 (•• ••).
referunlur, sic subnixa siint hislorica veritate, debeaiis.
D
ut plena semper sacramcniiscœlestibiis appro-
bentur. —
Eusebii episc. Gallicani sermon.
("")Qu;T!nobis liguraleinsinuanturplus nio-
venl et accendunt aniorem, quant si nuda sine
ibid. t. , p.
79G. Omnia opéra Salvatoris no-
aliis sacraincniorum similiiudinihus poneren-
slri plena sunt sacraraentis : quidquid ubique
lur. Cujus rei causain difficile est dicere. Sed
agit, signilicalio est.
tamen ita se habet, ut aliquid per allegoricani
(*) Et quia quod eral in facie leclionis jam
significalionem inlimatum plus moveat , plus
perstrinsiimus sermone repeiito orale ut in- :
delectet, plus honorelur, qiiam si propriis ver-
lerna ejus,Spiritu sancto révélante, pandamus.
bis diceretur apertissime.
Iiilionora est diclio quoe Dei facta , humana
tanium expositione, depromii. ( Ecclesia est enim sol et luna... ab bac
)
•
2«7 DEUXIEME APPENDICE, 38S
der qui sont ceux qui ont reconnu l'exis- carnalion, promit son Fils unique à la
tence de cette figure, on devrait deman- nature humaine sous l'image d'un
der plutôt quels sont, parmi les saints époux, qu'il lui destinait. C'était pour
docteurs, ceux dans les écrits desquels l'exciter à désirer et à aimer plus ar-
on n'en trouve pas quelque trait. C'est g demment cet époux futur, en attendant
ce que montrera l'exposition que nous le jour des noces. Mais la nature hu-
allons faire de leurs pensées sur cet maine oublia bientôt ce qu'elle lui de-
objet intéressant (a). vait, et s'abandonna au culte des "doles ;
• . . •• jx.„„u^ „„; ne
r.o .>o..i < catum vere lugens errata sua ', vera (ide aimomiioiies
,
ju^ejni une nar
lu^eant m'c v' ce
'-'^ trait "<->-•>-. qui
"""• détache, 4 peut
r
'
^ ^ . , . . . .
recevoir de force et de lumière que par la reu- , lentiam et credenti Iribuii Christus testirao- lanctlwuis Ba-
nion des autres traits de cette môme figure qui < niura, quod sit vera Ecclesia (1). > sileœ, 1S53.
Allegoria,i:<-i.
582.
a prima voceejus structuram describebat Deus, STi prius constructa fuit et prœfigurata. Hoc est
et utsemel dicani, per oninem creaturam cœli enim mysterium quod ante sa;cula et genera-
et terrœ, Christum praedicat et magnifiée com- lionibus prius deUniit Deus, et prœdestinavit.
niendal. Haîc discens Ecclesia exsultat et lœ- {) Angusto serinone res latissimas, non ut
tatur, gestit et illuminatur, et adversus infidè- voluimus, aperire potuimus sed scientiae ve- :
les valens ac robusta redditur, vel potius ar- slr;B , intellectui vestro lata sunt ,
qux in ser-
maïur; eos convincens , dedecore alficiens, nione nostro videntur angusta, simplex et oc-
viiicens, exsiliens et tripudiaiis : siquideni uui- culta collalio, qua; nos re-* mysticas et excelsas
versa quœ cernitur, et intelligeiilia percipitiir non narrare, non declarare, sed aperire coiu-
crcatura, ad ejus imagineiu et sponsi sui Cuki- pulii et explanarc.
•i 9 EXPOSITION ALLIXORIQL'K DES ONCTIONS. «30
néanmoins promesse de Dieu élail A n'avaicnl pas offui Is ces femuies c61è-
la
sincère, et que le Verbe voulait garder brcs donl nous parlons,
à »a fulure épouse la foi qu'il lui avait Mari.-, en effcl, n'a pas exprimé seu-
cieiine loi, à figurer son union fulure par l'onclionqu'elle filau Sauveur dans
avec sous rimat;e de Tlia-
la genlililé la maison de Simon, les devoirs que la
mar la chanaiiéenne, de Kaliab la pro- genlilité,une fois convertie, rendrailà
ïlituée, de Uuth la moabito, de Beth- son époux jusqu'à la fin des temps; ou
sabée l'adullùre, de l'adultère et de la plutôt nous trouvons réunie dans les
prostituée d'Osée (<i), qui devinrent les diverses circonstances qu accompa-
épouses de personnages illustres, tous gnèrentcette onction l'histoire desdeux
ligure du Messie; et dans lo Nouveau peuples, l'infidélité et la réprobation
Testament, il a figuré la même union des Juifs et l'adoption des gentils; et
par Marie de Bélhanie, surnommée Ma- " cette figurcexpliquée ainsi par les saints
deleinc et la pécheresse, mais avec de docteurs montre de nouveau qu'ils ne
nouveaux traits de ressemblance que distinguaient pas entre la pécheresse
I. (a) Dieu fil paraître son grand amour pour Fils, acceptant le choix du Père , voua dès ce
Après le pii-
ViTbe
riioiimie eu le plaçant dans le paradis terrestre moment à celte épouse , malgré la profonde
clié, le
devint l'époui et en le couronnant de gloire et d'honneur; misère où elle était réduite, toutes les affections
lie la nature
mais il mit le comble à son amour pour lui de son cœur, et en lit comme l'objet unique de
humaine.
lorsqu'après sa chute il lui promit son propre sa tendresse ('). Celle scène louchante se (') S. Am-
Fils pour sauveur. Qui pourra comprendre en passa dans le paradis terrestre ; ce fui là que pjî*'/ "^,"11!:%
effet l'amour qu'il porte à notre nature ? Au Dieu le Père fiança son Fils à cette future y. lii, cap. 8
heu de lui l'aire espérer ce Fils unique comme épouse ('), quoique dans ce lieu même elle se '^ ''
montrée (')
un seigneur qu'elle devait respecter, craindre fût si indigne d'une telle prédilection. .
?• ^'"T
et servir , il le lui promit comme un époux, Mais les noces furent relardées. Dieu voulut xvm, lom. l,i)
amour ^'*
pour qu'à son tour elle l'ainiâl d'un plus C qu'il s'écoulât un intervalle de temps entre la ( '•
(•'•)SanclaEcclesia in primordiis mundide- saiionis labore desudal cubât sub dm, gelu ,
MOMUMENTS INÉDITS. I. 10
281 DETJXiEME APPENDICE. 299
et BMhaniG car si quelques- A élail différente de la rcnimc dont parlciU
Marie i!e ;
uns, en très-pclil nombre, ont cru ou saintNîarc et.>-aiiit Malthieu (qu'ils su|)-
n'ont pas osé affirmer que la pèche- posent avoir été sainte, et qui fit l'on-
resse, qui avait fait l'onction des pieds ction de la tête), ces docleurs, en ex-
décrile par saint Luc et par saint Jean, pliquant rallégorie dont nous parlons.
II. En cllrl celte fiiliirc épouse conçut d'abord malgré ses infidélités. Il lui envoyait ses ser-
ï^^"' *''" ^P"'"' ^'^^ sentiiuenls de lendiesse, viteurs et ses prophètes pour lui renouveler
liuiiiv'irer'irs-
Il ranl à l'ido- el soupira après le moment des noces qui de- scsengagements_('); etpar l'un d'eux il lui tai- (") Cn.'siiKlor.
vaierit être accomplies par rincamalion. Les sait porter ces paroles si tendres : Malgré tes
'iillère'''"'
Enoch, Noé,
justes sous la loi de nature, Abel, écarts c je t'épouserai pour toujours; je l'é-
elle-même après les corrupteurs de sa jeunesse, l'image du soleil, à un éponx qui sort de sa
et se livrant à mi'le dissolutions. Car Dieu qui chambre nuptiale, qui court avec allégresse C) S. Ah-
t]usl. in psul.
avait pris le titre d'époux, et qui lui donnait pour aller télébrer ses noces, et qui s'élance à liviii,eiimrut.
h elle-même celui d'épouse, affecte, pour suivre pas de géant ('). 1>'-1V( J.
cette similitude , d'appeler du nom de forni- Mais ce qui est plus étonnant encore, c'est lit.
Union du
cations les idolâtries auxquelles elle se livra que plusieurs hommes illustres, sous la loi de
Verlie avec I3
C) r/ifodo- bientôt ('). L'idolâtrie ne tarda pas en effet à nature et sous la loi écrite, qui tous ont été gi^ntililé lign-
rée dans l'an-
(•) ' ''^*^ répandre par toute la terre, et le démon des figures du Messie, épousent des femmes
r.T.'i cieune loi.
prenant la place de l'époux, se fit adorer par prostituées, ou des adultères, en signe de l'u-
toutes les nations. C nion future du Verbe avec la gentilité. Ainsi le
Pour adoucir sa juste douleur, l'époux s'u- patriarche JuJa, de qui doit naître le Messie,
nit alors avec l'une de ses servantes et se et à qui le sceptre est promis, s'unit à Thamar
choisit la nation juive, au défaut de la gentilité la Chananéenne, comme à une prostituée (») S. Hte~ (');
(') Eiisebii Néanmoins, toujours à ses promcs- fidèle rvniim.inOseœ
('). Salmon de la lignée dmiuel le Messie naîtra,
Oit Stenliaimm .....
"^
'' pas u aimer encore son épouse.
laissait
,, .
épouse Rahab,
,
la
piopli,
prostituée de Jéricho, autre miuiiiC"
proœ-
)
çKffsf. Vil, iiiiJ. ^^^t
quos a Mosaica Icge fuisse aliènes in confesso sempiternum ; et sponsabo te mihi in judicio , et
est.
J)
justilia, et miseralioiiibiis ; et sponsabo te niilii
(") Et illa quidem prier vita a Zara proten- in (ide, et scies quia ego Dominus. Mira faniilia-
debatur queni orientem interpretamur. Atque rilas, mira gratia Mulier ista cui Uxc loquitur!
hi, non secus atque Zara, primi maimm pro- fornicatrix fuerat post amalores suos ibal. ,
leiiderunl,solertis vita; indicio facto, ciijus ('* ) Exsullavit sioit gigas ad currendam
lamcii non s'unt potiti, moribus eoruin se re- t'i(jin;exsultavit sicutf()rtissiinus,etcieterosho-
iralientibus. minesincomparabiliviitule prœcedens, non ad
{'") Fi/iaM\TBis Tti^ es tu, quœ repulit filios habitandnm sed ad currendam viam. S.Isidoii
et VIRDU SUL'.M et soror sororum tuartim quœ
:
llispnl. de resurreciione Domini, cap. 50. Si-,
expulerunt virum suum et filios suos. liis osien- blioth. Patntmt.Xllp. 559, ipse tanquam spon-
siis, etc.; veniens eniin de eœlo, usque ad iii-
dit non Judxorum lantum esse se Deum, sed
etiain gentium. Eienim illorum anti<juitti5 feros descendit regressusqne repetil mansio-
.
Deus appellalus est, antequam ipsi eo detri- nem suam, ascendensad sedeml'airis, de quo
niento allicerentur, ut idola colercnt, quapro- antea solus exivit.
(*'
l>ier illos quoque et virum et filios repulisse )Intelligimusquissit Judas patriareha
(lixil, ncgato Dec dacuionibusqiie filiis iniino- eleclus in rcgcm, nec miramur cur ad Tha-
laliâ. mar, quasi ad ineretricein vir sanc.tus in-
{"") Atqiic intérim maceria veluti divisa, troiiirit.
993 EXPOSITION ALLECOrilQL'E DES ONCTIONS. 234
«iglireilc la ijetililiié idolâtre; et ISooz, aïeul paraître étonnant, dit saint Jérôme, que nnug
lie David, cl issu de ce mariage, épouse, eu citions tous ces faits comme figures du Sauveur
signe du môme événemcnl, Kuili la Moabiie, cl de la gcnlililé convei lie, puisque le Sauveur
quoique la loi eût défendu de s'unir à des fem- dit lui-même dans le prophète Osée : Je par-
mes de celle ualion. Quel aiilre uiolif a pu lerai aux prophètes : c'esl nmi qui ai inulli|dié
porter la divine providence à dési^jner pour pour eux les visions ; et je me suis assimilé à
successeur el pour liérilier de David, autre leurs personnes, afin (pie tout ce que les pro-
ligure de Jésis-Cuiust, le lils de lîelhsaliée, phètes reçoivent ordre d'exr'ciilir boil rcgarlé
sente adullcre p.irTui loulcs les autres femmes comme une figure de ce que je ferai "'oi- r,L,„*',„ //j
(')lbi'l () de ce prince ('). El qu'on ne s'imagine pas même (*). i;ruwm.{ ").
que toutes ces unions, en apparence si étranges, Aussi Jésus-Ciibist venant sur la terre pour IV.
., ., ,. . , Jôsus-I'liri<t
aient ru lieu sans on dessein cache de Dieu. célébrer enfin ses noces , ne rougit pas de ^^j l'i-ioux
S il ne les a pas toutes onloimées, il s'e>t sejvi 1^ prendre la qualité d'époux. Il veut même que tininiis a la
'"''
néanmiiiiiS des fautes de quelques-uns de ses Jean-Baptiste envoyé de Dieu le Père pour lui
^'^'' ' '
serviteurs pour figurer l'union qu'il médilail reudre témoignage, lui donne celte qualilication
de la gentiliié ido'àire avec son Verbe. N'est- si chère à son cœur, cl qu'il la lui donne
ce pas pour nous montrer que tel était en même pour relever sa grandeur el son excel-
effet son dessein, que Diei', dont l'e>pril a lence. Comme les disciples de Joan paraissaient
conduit la main des évangélistes, a voulu que élonncs de ce que Jésus attirail tout le monde
saint Mattliicu, en décrivant la généalogie de après lui , Jean leur dit pour tonte réponse :
1
dans
1
leurs
• •
généalo- 1
€ ('). »
'""'
(»).)»/. fjr.
3»("). des C rend à lui-même ce témoignage. Pourquoi, lui
ilaleni.,
»..
gies?
j. .,..., '
point l'ordre de Dieu, el il épouse ces femmes, relourné aux cieux pour leur préparer des
sans encourir aucune infamie. Il ne doit pas places ("). ,
(') "e.-'d- w
p. ï'.n j.
i
() Cur Salninn virumjuslum Cnoz de Raliab in hoc eodem dicat propheta : loquar ad prn-
merelrice generavil qui Rutli Moabilcm : idietas Ego visiones mulliplicari et in manibus
:
pinna pallii sui operieiis el jacenieni ad pedes, prophetarum assimilatus sum, ul quidqiiitl pro-
ad capul Evangelii Iranslulit qiiid causa sil, : phétie jubcntiir operari , ad nieam rel'cratur
ut cum David tôt babuerit uxorcs , niilluni .. siiiiilituilinem.
aliuni regiii sui feccril siiccessoreni
, uisi euni ("") Quis sitvere sponsus sacrarumliilera-
qui de Bdbsaba procreatus est ul non soluiii : rmn oraculis coniprobabu, ut prubetur spon-
merelriees , scd eliam adultéra; Deo placer •• sum esse Christuh, sponsam Ecclesiam... In-
videanliir. vesligandum est qnid eliam nobis de bac ipsa
(")Cur Rulbic meminil cvangelista? quidiii re Iradatevaiigelicadisciiilina. Inveniimiscniui
in Evangelio Joaiinis ila c.-sc signalum:... Qui
divus aposlolus (pii alienigenarum genliuni
,
vncalioneni spirilu pmcvidebai, ob Evangeliuin eiiim hubetsponsam, sponsus est. Amiais «n-
suum, futurani; quidni, iiiip ani allenigena: lem sponsi est qui stat et audit eum, et gau lio
,
Marc, cl Jars l.iquerie ils ont vu une fi- A Je n'ai élé envoyé que pour les brebis
tribuer à Marie les deux onctions, lors- temps et que sous les
ne jouir de lui
qu'ils expliquent cette allégorie, montre voiles de la foi dans la sainte Eucha-
,
que celte attribution était hors de toute ristie, où il s'est laissé pour elle, et
nature humaine qu'au peuple juif. C'est fusa de le reconnaître pour l'envoyé de
C'est encore ce tij,re d'époux que le disciple qui était prédite par les prophètes, et figurée
bien-aimé, ou plutôt l'ange qui instruit celui- par les femmes païennes, adultères, ou prosti-
cidans lApocalypse, se plaît à donner au Sau- tuées qui entrèrent dans la lignée de Juda. Or,
veur, après la célébration de ses noces. celle même Eglise figurée par Thamar, par
€ Viens, lui dit l'envoyé céleste, je le mon- Rahab, Ruih, Belhsabée, par la prostituée el
< irerai la nouvelle mariée, l'épouse de l'A- l'adultère d'Osée, a élé exprimée encore avec
me montra Jérusalem nou- de ressemblance dans
gneau; P de nouveaux
« et il la traits
« Les gentils marcheront à sa clarté, et les témoignage de sa foi en répandant sur ses
« rois de la terre y apporlerout leur honneur pieds et sur sa tête sacrés un parfum pré-
c et leur gloire ('). > cieux ('). C'est ce que nous allons montrer (') S. Hfe-
Jid. Fir~
)
j[ ^,^ manifeste que l'épouse dont parle en exposant fidèlement ce qu'enseigne ^^'^ ''^"Jjooleœ'n
" même
sainl Jean est la gentilité convertie, la celle matière la tradition de toutes les Eglises.
'
C).
nile l'huiiura tomiue son uni(|ue Sei- cheresse est la même personne que
gneur el Maître, el depuis elle n'a cessé Marie de Béthanie.
(le lui donner des témoignages écla-
Isnlrons dans le détail.
laiils du son dévouement et de son
L'n 7)/i«ri'«iVH, dit saint l.uc . ;»nii7 /e I.
aui ur. Kl!e l'adore caché sous les voi-
Seigneur de tenir cliez lui. t,c phari- p,.jpj^. .,,,,.
j^
les de la loi, en attendant le je r de
sien, iiui invitait Jtsus à venir dans sa l"'"l''*i"'^**'
son second avènement, où il doit enfin ' ri'ConiHirl:i(Jo-
ntaison , et qui néanmoins ne crut pas r.'- pari (jcc-
se montrer sensililement à elle, ce jour
du "
''*''
à sa mission divine, éiait la figure
après lequel el'c ne cesse de soupirer.
paraîtra dans l'apjiarcil de sa
peuple juif. Après avoir attendu long-
Alors i!
de son ignorance, el pour condamner dication et à ses miracles (I). (il s. r.re
les Juifs en punition de leur ingrati- JicSL'S élanl entré dans la m.iison du' ija-, Euicbi
Tel est le sens allégorique que pré- chez la nation juive, qui était la mai-
sente le récit du repas chez Simon le son delà loi el des prophètes (2) : Il se (î) s. Ptr.
Chrysotoq séN-
'" "
',"'!"'
(n) Nous avons dit que dans l'allégririe l'évc- eliait donc quelque figure que Jésus-Clirisl " '• '
parfum que Marie versa sur le Sauveur; diver- < tdujours vous aurez des pauvres avec vous
ses circonstances de celle acliou n'ayant été < et vous ne m'aurez pas toujours, i Mais a-l il
netlcnieiit expliquées que par les allégories voulu dire de dillérer de faire du bien aux
lu'elles cacbaienl. On ne venait pas eu effet, p pauvres, parce qu'ils sont toujours avec nou-;;
disent-ils, quel srand bonrieur celte léimneau taudis que le prophète nous doime un ensei-
rail renilu au l' ils de Dieu en versant sur sa gnement tout contraire « Ne dites point au :
•récil que quant à la lettre (*); ni même pour- faut donc pas entendre selon la lettre seule-
ijuui le Sauveur l'aurait louée d'une actiuji nrenl le parfum versé sur la léte du Sau-
tiuiil (ui ne cuiiiprcudiait p;is la convcuaiice, veur (").
ni l'ulililé. Car c'est le propre d'uu homme (/») i. (."rcj. Mag. in F.vangel. lib n, Iwmil.
de ce que celte léiuine avait versé ce parfum (um désignai: pliaris;eus rugavil Dumiimui,
sur la tète de Icin- maître, au lieu de le vendre ul luandiKarel cum ido, ([iiia populus idem
et d'en doiuier le prix aux pauvres, JésUs- (pn'ui venieiileni cre 1ère uolint, venlinuiu spe-
t;hrist les reprend aussitôt. Si l'on ne suiiposc ravil, ut venirel oplaviidicens Kxcila polen- :
ici aucune ligure, un ne voit pas ce qui a pu tiiim luam et vcni, ui sntros jncins nos.
déplaire au Sauveur dans ce dis-ours. Car il Q ((•) A'J ingresius dumum phuriswi. Quam
venait d'exhorter ses disciples à l'amour des donuun? nempe synagogam.
pauvres, cl leur avait dit iumic.liatemeni avant Itcdœ in Luc, ibid. Duunit, pharisxi, ipsa
I elle a(ii(ui : i Tout ce que vous ferez de legis pi'oplielarumque eustodia est, in qiia po-
< bien à l'égard du moindre des miens, c'est à pulus Judx-oruiu mansianuui cuiuiuux couver'
I moi que vous l'aurez lait. > Celte action ca- satioiiis liabere gioriabatur.
(•) Fascliis. Ralbcrti. in Maltli. lib. vu. Bib. Pa- olcre uiij;uemuin. Certe et ipsi qui oteni, uiigcre
(; 1(1)1, l. XIV, n>:ut'muin quod deruirebat
p. clio. I se, non pcrluQdere,siilent.Qiiid ergodisplicidlquia
a c;ipile ( llltl.^Tl usipie ad
rcliq'iuni corpus, quid dicliiui est, puluillwe venuiidavi piilio et daripau-
docorisvel l.onesUi s lioliebal, ul elTiiuderelur su- pciihus '! Cerlc et ipsi- supra dixer;il : Quidifuid uni
per capiil lauil ma^islri, uisi res gesla u^aguuin mininiorum hjrum fecislis, niilii jeciitis. Sed ipse
( sleuderel sacranieuluui niorlc») su:im pro aupeiibus offerid):il. Non est
.'
viit à table, 013 plutôt, si'lori l'expression A f;iul de ceux qui avaient refusé il'y vc-
de l'évangéliste, t7 se coucha pour man- nir; c'est-à-dire qu'au défaut des Juifs
léral, indique l'iiclion de ceux qui se voulait y appeler les gentils, adonnés
mettaient à table, et qui, au lii u de alors au culte des idoles et que, pour ,
s'asseoir comme nous faisons aujour- leur aveuglement, leur état de misère
d'hui, se coiuhaient sur des lils desti- spirituelle leur impuissance à aller à
,
nés pour les repas. D.ms le sens Jil'é- Dieu, il comparait, dans l'Ev.ingilc , à
gorique, elle signifie les abaissements des pauvres, à des aveugles, à des boi-
tiUX (5) Euiebii
d:i Fils de Dieu, lorsque, venant dans (3).
^ '
Cœfariois., m
la maison d'Israël, il se fit chair et- ha- Et aussitôt une femme qui était pé- Lnc(iti:,A»qeio
(1) Tiedœ, bita parmi nous (1). cheresse dans la ville... Comme la mai- \n^ ùs ((/].
iljid. (a).
Elle signiûe aussi que, comme une son du pharisien désignait la Judée, la
victime destinée au sacrifice, il \inl ^ville dans laquelle était située celte
dans la maison de la loi, pour se met maison, figurait allégoriquement le
tre sur l'autel à la place des antiennes monde; et la femme pécheresse dans la
qu'il institua à Jérusalem la veille de s'était mis à table dans la t^di^on du ^^^^.^f^^'^^^^\f_
sa mort, et par lequel il voulut se don- pharisien. C'est-à-dire, dès que, par pe lliuminiié
du S.nuvpur al-
ncr àla genlililé, qui ne devait pas jouir la prédication des apôtres, la genlililé t-i('|n!''ëp!îrFès
^'^^'''^^'*^-
(2) S. Pclr. de sa présence corporelle (2). C'était là eut appris que Dieu avait envoyé son
Ch:>isit. ser-
,
le grand festin annoncé en par.ibole(f), né d'une femme, et soumis à la loi
Fils,
mon. ?K, ibid
auquel devaient être appelés pau- de Moïse, pour qu'il raehstât ceux qui
les
vres, les aveugles, les boiteux, au dé- G étaient sous la loi (k); et que ce Fils (M Bed. in
° Lufam iliiil.
,
503, 30He).
j).
Eusebii epiêc. GaU.,ibid. Venil Jésus in do- ce célesle breuvage dans le royaume de son
nuiiii pljarisxi, venil .id (lopiilimi Jiidaeorum, Père, qui est l'Eglise; parceque, uni à chaque
umle ipse ait : Non siim ni'ssus nisi ad oves âme fidèle, l'âme habitant en lui, et lui habi-
tjuœ periemnl domus Israël. tant en elle, il se reçoit lui-même dans chacun
aulem quia qui in sublimitale dos convives, el il est tout à la fois et le con-
(a) Disciibiiil
non poteial, foniiie vive el raliment de ce céleste banquet (').
suae niaieslalis iiilelligi
scrvilis buuuliluiciii, quî vidcri possel, as-siuu:' (d) Homo quiJam fecit oœnam mafnam :
jier foiniam servi visibilis est factns. tos illos... el alios ea fruituros ait, rébus hu-
Apud llieronijm. comment in Marc. cap. xiv, jusmodi minime obnoxios, nenijie teiiuiores
recumbente ipao, id esl huniiliaiile, ul euui laii- quosdaii) et claudos. Eiant aulem hi dedili
geret lides peccati icis (|uic de peJibus ascendit olini idolis etiiiiici, quorum animas scelosli
ad capul [de Immanitute ad diviniliilem\. diemones mate nmlctavcranl, quos convivii
(6) In ilomura, nempe synagogam lune accu- „ auctor pro sua denuntialione exceptes, omni
huit, quando occubuit Christus : sed corpus " auimi morbo ac languoie expedibit, tura inen-
suum Ecciesia; Iransmisit ad niensam, ul esset sk adhibebit. Tum panem ilbs, atque a imo-
tœlcilis caro inaiiducaturis gcntilms ad salu- nia"" spiritalem prx>bebil, et intelkctuali ro-
lem. Nisi manducaveritis carnem Filii liominis cicabil vi.io. Atque hœe omnia Deos snppedi-
et biberilii ejus sanguinem, non liabebitis vilam lai, dum cœlosimra bonorum arrhas, m hujus
in l'ûbis. ^'^'^ muucribus, elargitur.
(c) Toutefois en se donnant lui-même en (e) Cognovit mulier quœ erat in civilale
nouiriluie dansée mystique banquet, le Verbe pcccaUix quod accubuit in dorao ihansaii,
fait chair ne laisse pas de se trouver lui-même
'
quia gcnlililas immundis prius actibus ,
in
an nomlire des convives. 11 mange avec nous s;eculi conversatione devincla, fama sermonis
ce divin aliment, il boil en noire compagnie aposlolici didicit , quod Misit Decs Filium
() S. Bieroiiijm. eplsl. ad Hcdibiam, épis'. 130. lidie in sacrificiis ejus de genimiue vilis vrrjB rn-
Non liibiiu aniodii de boc ^eniminii vilis us<|iie in benlia vina calcanius, et novnni ex his viiiinu bibi-
dit'iii illuin qiio bibam illud iinvuin lu regno l'alris nms de regiio Palris, in r-egno Ecctesi*, (|uod
mei. Doniinns Jesds ipse convivnct conv vinMi,i|Jse regiiuni Patris est. Ouolquol euim in Oibisto baj ti-
loiiipdeiis. et qui cumclilur. lUiiis biliiiius san- zaniur, Cbii.slum iiiduiiuus.
guinem, el bine ipS'i polare non pos^umns, el qao-
3o\ KXI'OSITION Ai.LECOUIQUK MIS ONCTIONS. 5 2
mortalilé bi.nhcureuse dans le sacre- ses pùrfï, c'est-à-dire que dan» celte
ment de son corps et de son sang tout : posture humiliée , elle ne voyait
faveurs que la synagogue méprisait, la séderait que par la foi, sans jour de
gcntilité accourt sans que la vivacité sa présence corporelle (2); et que, h«n- (i) S. l'i-ti
regarde comme ses indignes devanciers, ne marchciait plus que sur les traces
cllo'accourt avec zèle et comme hors de son Sauveur dont elle s'était Irop
,
veur dans ce mets divin, dans ce doux Là elle commença à arroser de ses lar- serm., ib. uO-
breuvage, fruit et gage de son amour mes les pieds du Sauteur... Les p eds du
(l) S. P,iri pour elle (1) , la gentilité s'empresse de Fils de DiïU désignent aliégorique-
Chrtiinl., ter-
j^j offrir l'hommage d'une foi sisicère raenl sa nature humaine (V), puisque (i) s. CijriiL
m. 35 ,
ilJMi
et parfaite, figurée par le parfum de c'est par elle que la nature divine s'est'*'""™'''''"
suum factum ex miilierejiictumsub lege, ut ecs WgQ esse nuilierem Ecclesiam ex genlilius,
qui tub lege eriint redimeret. '-•
quae iingueiitum, hoc esl fiJem in CimisTi
( ca-
CuRrsTiM ad piit, lioc esl in beilaieni efl'uil
(«) Scd ul)i aulivil veiiis^e
S. Alexand. Joan. lib. ix, t. lY,
doniuni l'harisiei, id esl ad synagogam Ci/ri!/i iii
ibi, :
pliarisœi, id esl in syiiagoga onini dolo, loia (c) El cpiia CnRiSTi (aciem videre non ine-
irauilcaddiclum, passuiii, crucilixuuiet sepul- ruit corporalein, stat rciro, non loco, sed tein-
laiiieii a fervorc lidei tanta iSta non
liiiii ,
pore, inbierel cjus vesligiis ui sequalur.
f.
rclardalur injuria, sed portai unguenlum, por-
In eo slat, devo-
cnim quod mulier relro
tai Ciiristiani chrisiiialis oleuni. ((/)
agnoscilur, in co enim quod
lio el lumiilitas
S. Hicronijm. in Oseœ proœmh. Ha;c esl
(^) lacrymis pedes rig;il, veia pœniienlia et com-
niulier nicretrix el adultéra quac pedes Uonii-
ni... confessioiiis Mia; lionoravil unguenlo. — puiiclio deaioiistralur.
S. l'eiri Chrysotog. serm. 93, p. 019. Deni-
Lib.iv iti-Mullh. cap. xxvi.Aliusevangelislapro qiie duni pbarisxus vesle clarus, priinus in
alabaslro urgiienll preliosl, nardum pislicam
sigmaie el ipsis oculis Christi imneiis... venit
posiiil, Ikic e»l veraiii, el absque dolo ul ti-
inulicr, et veiiil relro : quia reiis aiiiinus posl
:
dcni Ecclesix et gcniiuni deinonstraret. lerguiii siai ad veniam quia per culpain no- :
S. l'autin. epist.ad Sever., ibid. Qux poluil vil tc vnllus liduciam perdidisse venil salis- :
dans toute la suite des siècles carde- pieds on entend allégoriquement l'hu-
: P'«' ;
^edœ;
Zucliariœ;
Tlieo\ilnjiaai
(a) Poiest (|iioque per pedes ipsiiinmysle- cla est chrismale sui muneris; pœnitenlia! la- ^^'
riiiin Incarnalionis ejiis iiilelligi, per (juod di- crynias habiiit in lavacrum; viscera charitalis
yinilas terrain teligit, qui» carneiii assuinpsil : in sacriiicium el ipsum vivuni vivilicanteiii-
:
Veibum euro j'aclum est et Imbilavit in nobis. que panem mariil)us el ore praisumpsil- san-
lia etiam Ueda in Lucum. guinem quoqiie calicis, aiiieqiiam fieret calix
(b) Bibliolli. Palrum,
t. XIX, p. 891. Pedes sugenlibus prxiibavit. Beata
sangiiiiiis, osctilis
Doniiiii capillis leigit,qui ralionabiii verbo- qu;B CiiRisTiM in carne gustavil, el in ipso
rnin coniposilioiie, ab iiicarnalione Yerhi oni- corpore CiinisTi corpus accepil.
nes liaircses procul pellit. Sicul eniin nalura («) S. Greg. Mag., ibid. OsCulamurergoRe-
corporis ad ornaluni sui congruo moderamine ilemploris pedes cuin inysteriiim incarnalionis
capillos proferi, sic el ralio compeleiilem ver- ejus ex loio corde diliglinus, unguento pedes
lioiuin ordiiialioiiein diclal iii suuni déco- j) ejus iingimus, cum ipsam humanitatis ejus po-
rem. leiiliam sacri elnqnii bcna opinione praîdica-
(c) Vocata aulein genliliias Redemploiis sui nius. Ita apud Bedam in Lucam.
vesligia osculaii non cessai : quia in ejus
Zachariœ episc. Chrysopolitani. In unnm ex
quatuor, ibi/t. Qui ergo assumpiam hunianitalem
aniore coiuimio suspirat.
sacii eloquii pia praîdicaiione veneratur, in
(rf) Et ipsa nniversalis Ecclesia CimiSTi, in pedes Doniiiii fundii unguenlum.
prxsenii quidein incarnalionis ejus, qiKu pedum
S. Hilurii l'iclav. in Matl. cap. xxix,
(Il)
nnniine designaïur, niysieria celebrando de-
p. 739, Mulier li;cc in pra^figuralione gen-
vola liedeinplori suo reddil obsequia.
lium... gloriam Deo reddidil eapul enini :
{e) Alii Mariam inlerprclanlur conflalam ex Christi perunxil capui autein Chuisti Deus
:
genlibus Ecclesiaui, qu;ï spirilualia sacrilicia, est. Nam unguenlum boni operis est fruclus;
el suave olenieu) tidein Christo offert, expri- et propler corporis curam mulierum sexui
iiiilquc e sancla ejus carne benediclioneni, per maxime graluin esl. Igilur omnein curain cor-
niyslicaui pariicipaiioueni. poris sui, el loium pretiosae mentis affecluin
{(} Uia mulier, quia vocandae ex genlibus in honorem Dei laudemque Iraiiifudil.
Ecclesiae iiiiaginem pnefcrebal, oinnia in se- V. Bed. in Malt: cap. xxvi, t. Y, Myslice
inelipsa uiysierii saluturis in^iguia gcssil. Un- bx'c devolio Marix lidcin sauctx désignai Ec-
Î05 KXl'OSmON ALLIXOllIULK bES ONCTIONS. 5;r.
que par la télc on désigne sa nature Dès que les marlyrs conimeiicèrcnl à
(1) s. Grfti. divine (1). I. ors donc que la genlililé répiin Ire leur sang en léniuigdagc de la
GatI ; Utdor; convortie confessa d"uiie foi ferme la divinité de Jksi s-Ciihist, la coniiais-
Theopliijlacli
divinitcdu Itédeinpteur mort pour nous, sancc de Dikc -c répandil aussitôt d;ins
qu'elle l'adora comme son Dii;ij , cl le toute la terre (i), et le sang des niar- (4) s.Cyrat.
til adorer dans lunivers , que fit-elle lyrs sembla être une mystérieuse se- Z^""'"'- '"
autre chose que répandre sur celle na- menée qui niuliijjlia partout le^ cliré- ibid. [ii\.
(It éclaterdans le monde pourconfisser « bonne odeur de sa connaissance dans ^r,) Red. in
pour soutenir du Hédemp- monde car nous ""rf- mv.
et la divinité « tous les lieux du :
'ai..
loni. \ , p. 19J
{i) Pasclias ; tcur (2). C ir ce vase d';ilbâtre , où était «sommes la bonne odeur de JÉis-(t)
ilalbert. iit
àliiiUi. Iil>. iii; renfermé le parfum indiquait les mar- « CiiiusT (5). » Dès que l'odeur du iv.
BililiuMc.Pu. tyrs
.\IV,
que la gentilité a donnés à Diel et , parfum commença à se faire sentir ,
|,|;î's'el!bîcp
Iitim, l.
vers JÉSLS-ConiST , et soutenir sa divi- cents deniers et n'en a-t-on pas donné le =''^-
clesi^e, quie caput Salvatoris unguento sancto (c) Conversa auieni gentiliias pro eo non
perfunilit, cum poteiitiaiii divinie virtulis ejus soluni reruni subsiantiani dédit, sed etiuin
(livina reverenlia contiieiur ei prcedicat. sanguineni ludil.
Zachariafp.Clirysopolilan., ibid. Cum ergo Fasclias. Ralberl., ibid. Sed quia mulli san-
Ecclesia potentiam diviiiitatis Curisti prsedi- cloruni corpora sua in niorlem pro Domino
cal, caput ejus recumbeniis unguento perfun- iradiderunt, jure unus evangelisiarum de fra-
dit pretioso. cto alabastro mentioncui lacil, quod alii tacue-
Theopliijlacl. in Matl. cap. xxvi, ibid. Omnis runl. Quia et si onmcs unclioiiem graiiœ , et
enim credens Deuin esse Cubistl'm unguen- etbisiiineni ungueiiti, et aclionein boni operis
tum ell'udii in caput Curisti. ad CiiRisTiM lelidere maxime tamen marty- :
(a) S. Greg. Mag., ibid. Si pedes Domini res quorum torpora pro Chki^to IVacta sunt
myslerium incarnaiionis ejus accipinius, con- et allrila in niorleni quiltus peremplis Iota
;
grue per capul'illlus ipsa divinilasdesigiiatur : replela est Ecclesia ex odore iiomiiiis Christi,
unde et per Paulum dicitur Cuput Curisti : quod unyuenlum effusum, iu eaiiticis, jure vo-
Dels. ealnr.
Euseb. episc.Vall., ifri(/.,p. 745. CuRisTipe- Ziichaiiœ ep. Clinjsopolitnn., ibid. Alaba-
des ejus huinaniiatem sicut ejus caput ipsius slrum unguenli corpus est lidelis anim;c.
divinitatein signilicat. IIuc eniinÂpnslolus ait
(d) Domtis impleta est ex odore ungnenti.
:
Umms vin" caput Cuaisrus : Christi caput ^ L„\.y f,.;,graniia; et odoris Curisti cogniiio
"i^^i-
implelura erat orhem lenaruni. Keplela enim
Bed. in Lucam. lia.
domo suavilale unguenti, veluti symbolo osleii-
Theophylact. in Matt. cap. xxvi, ibid. Intel- dcbalur domus illa qii;e prope diem spiriluali-
ligeimilierem esse Ccclesiam ex genlibus qiix ter erat perlicicnda. Slaliin enim posl passio-
unguentuiii lioc est fidem, in Curisti caput,
,
neni Christi universa terra suavi odore,
hoc esl deitaieni, elTudit.
lanquani magna donms, unguento repela
(b) illa de qna Marcus tam diligen-
Fractura esl.
ler narrât lolum super[udit in tantum ut tota Zucliar. etnlii pussim : Duinus implela est
doinus illa repleretur ex odore unguenti. Nec ex odore, id esl niundus, bona lama.
igitur sine causa evaiigelista lioc facium com- (e) El quolidie m oumibus suis niembris
inemoral, veruni quia per banc mulierem, spirilualiter implere non desinii, qu;c loto dif-
omnis Ecclesia Curisti designatur, qux multa' fusa orbe gloriatur, et dicunt Deo aulem gia- :
ex dono gratiic secuiu fcrt ungueula boni lias qui seniper tiiumpliat nos in Curisto Jisu.
odoris, qu;e percepit a Domino, in quibus ((odorem noiitiœ suce manifestât per nos in
plurinmm deleclatur, et fréquenter ut unguen- omni loco. Quia Christi bonus odur siimuj
lum quod descendit a capiie superelîusuni in Deo.
niembra , l'orle usque aj pedes, rursus a pedi- Ua cliam in Liir. , apiirf eumdem.
bus, ordinale satis, rul'uudalur ad caput.
âO" DEUXIEME APPENDICE. rOS
Jksus-Cubist qui nous a inéiilé la foi. \ dans le sein des pauvres cet argent. Sans
J.idas qui esl ici le (ype aes Juifs déi-
,
le savoir, ils expriment d'avance les
cides, exprime par ses murmures con- sentiments des premiers Juifs convertis
Ire la pécheresse les sentiments de ja- à la foi chrétienne, qui croyaient qu'on
lousie et de haine de la nation juive ne devait pas l'annoncer aussi aux
(I) Theopliii- contre la gentililé convertie (1). Il gentils, et ne les voyaient entrer qu'à
i:cl., S. lliUir.
i'uc. («).
prophétise dans cette circonstance, regret dans l'Eglise.
comme Ot l'impie Caïplie : il s'indigne Pourquoi faites-vous de la peine à celte
de ce que le prix de ce parfum n'ait femme, dit le Sauveur et improuvez- ,
pas clé consacré au soulagement des vous Vœuvre sainte qu'elle fuit à mon
("2).'?. Ililiir pauvres, c'est-à-dire des Juifs (2), qui égard; c'est-à-dire pourquoi voulez-
Put., S. Ainb.
par leur réprobation allaient être ré- vous empêcher la gentililé de confesser
duits à un élat affreux de pauvreté et ainsi mon humanité et ma divinité dans
lie misère s; irituelle, sans temple, sans le monde? Car vous aurez toujours avec
culte , sans prophète. Mais l'évangé- " vous des pauvres, des Juifs incrédules,
liste ajoute que s'il parlait de la sorte et vous pourrez leur offrir le bienfait de
ce n'était pas qu'il s'inquiétât (les pau- la foi, quand vous voudrez. En vérité
vres ; c'est qu'étant chargé de la bourse, je vous le dis, partout où cet Evangile ,
motif, non la douleur d'être privés du m'adore comme Dieu et homme tout
bienfait de la foi au Messie, puisqu'ils ensemble ,
puisque la gloire de l'Evan-
ne l'auraient pas reçu quand même la ,
gile sera annoncée par les gentils eux- j3)s, minr.
gentililé n'aurait pas cru en lui ; mais mêmes, qui
^ auront été substitués aux {'"^""'. P"i-
'
chas. RiUb.,S.
!e noir dépit de se voir chassés de la Juifs (3J. Hieroiiym.ic).
Palestine et de n'êtve jamais plus Mais le pharisien qui avait invité Je- V.
voyant
.11-
devoirs
Le peuple
juit, par m^
apôires qui répèlent à leur tour les pa- de piélé
•^ qu'il voulait bien recevoir de fns piiur la
'
griiUl lé cou-
roles de Judas, parlent pour un autre la pécheresse, dit en lui-même : Si ce- veme, rcfu^ii
motif différent de celui qu'avait ce per- lui-ci était iirophele, tt saurait certui- f,^^^^^^.^
fiiie, et dans le désir sincère de verser nement quelle est celte fanme qui le
(a) Theoplitjlact. in Mail. cap. xxvi. Judas est. El ideirco vbi prœdicabitur hoc cvangelium
aiilem qui iuerepavil niulierein, figuram Iciiet narrabilnr opns ejus : quia cessante Israël
Jiulseoruni, qui usque iii hune diem contra Evangelii gloria fide gentium pnedicalur.
Ecclesiaiu murmuiaiit. Paschas Ralbert. in Malt. tib. mi, ibid.,
S. Hilur. Pictav. in Malt. cap. xxix. Qua p. (JGG. Amen, amen dico vobis.ubicunquc prœdi-
xiiiulaiione in Judoc persona Israël profaiius catiim... Neque enini Evangelium sir.e nicinoria
accensus oiiini odio ad extingucndum nomen hujus inulieiis, quse ul Ecclesia privilicabiiur,
Doniiiii incilalur. neque nicinoria ipsius sine Evangelio priudi-
(b) S. Hilar., ibid. Discipuli favore salvandi canda pronuniiatur. Quia inemoria hujus niu-
Israclis, ul sa;pe numéro comnioventur , vendi lieris prœsenlis esl Ecciesix denionstralio
hoc in usum pauperum (dicunl) debuisse. Sed quod susceperil Domina.. i, quod sepelieril in
ncque nuilier hoc vénale unguenlum eircum- fide sua Salvaloreni, quod unxerit c;ipul ejus
fereliat. pauperes lidci indigos inslinctu
Et
'^ unguenlo pretiosissimo ac pedes; cum euni
pro[d)elico nuneupaverunt. Atque banc gen- Deum et honiinem veraciler crédit coroc.
liuni lidcm enii potius ad saluteiii egeni hujus i'. Uieromjm. in Oseœ propitetœ proKmio.
populi [Judaici .';ri/!fe(| debuisse, Indignaiilibus discipulis, et maxime prodilorc,
S. Amb. in Luc. cap. vn. Poluit ventindari qnod non l'uisset venditum, el prelium illius in
pretio et dari panperibus. Qiiid ntique dir.pli- alinfenla pau|iernm dislrlbnlum, Dominus re-
cuerit CuRisTo in eoruni sernioiiibus non po- spondil: Quid nwlesli eslis mulieri! bonum opiis
lest depreliendi, nisi myslerium intelligas... operata esl in me, pauperes eiiim semper lut-
non ergo juxia lilteram lantunmiodo accipias bebilis vobiscum, me autem non semper liube-
parle inlelligiint, elsi non tolum inlelligunt. El ne putaremus levé esse quod feceral, et
Unde quidam putant dixisse discipulos, un- nardum pi^ticum, id est unguenlum fldelissi-
louche, et que c'est une penonne (/< A ni<*iiie. Le peuple juif élail rcdcvalilc
vviuvaise vie. Tels furent les sruliineiits envers la juslice divine mais peuple
I des Juifs à réj,'ard de la gcnlililé con- de lagenlililé lui élail
; le
il. Un créancier avait deux débiteurs pieds. Vous n'avez point fuit sur ma
dont l'un lui devait cinq cents deniers, C tête une onction d'huile; et celle-ci a
et l'autre cinquante : et ils n'avaient ni oint mes pieds avec ?<n parfum. Celle
l'un ni l'autre de quoi le payer. Ces énuméralion est un,: figure des repro-
deux débiteurs sont la figure des deux ches que dans son second avémmcnl
peuples, el le créancier c'est Dieu Jésus-Chiust adressera aux Juifs qui
(a) S. Petr.Clirysolog. de ditubus filiis., ibid., d;coruni scilicct cl genliuin désignant, qui ui/o
p. 8l9. Sed senior lilius venions ex agro , po- Ceneralori, id esl suo Crealori, non uialcria-
piilus Icg'jlis, audil in donio piitiis syiuplio- lem pecuniani sed proprix salulis nununum
uiani, auJil clioros, el iiilroire non vuil. Hoc debebanl. Cicdilor enim noslcr, quos ad inia-
qiiotiilii; oculis noslris iiilueniur. Nani venil gineni el siniiiitudinem snain creavil qu.isi
Judiciis ad domum Palris, id est ad Ecclesiain, coMunodalo ad servandum subliniavit denario.
slal foris per invidiam. Dum geiililein fratrem, Nain denarius solel régis imagine ac ooniinc
prisliiiis Judicat et burrel ex nioribus, iste iia- f'orniari.
es non habcPË.
benlibus illis unde reddereiit, denarit ulrisque.
S. Creg. Magn., ibid. Sed lioc pliaiisxiis vi-
El uti(itv plus Migit cui plus donutur. Cui au
del el iitvidel : quia cum Judaicus populus
lem minus dimittitur minus diligil. Quia sive
gcntilitaiem Deum prxdicare conspicii, sua
boiia perficiendie quain acccpinius scienlia'
,
apud su lualitia labescil.
seuvitanda; qu:un imiirrinin.; insipientia.', velis
Simitia npud Bedam in Luc.
iiilflligcre, mullo ulique plus Ecck'sia; quani
(b) Vidcns aulein pliarisscus qui vocaveral synagogiB donalur, quai el fœdioii quondani
ruui ail intra se dicens:liic si essel propliela, ul pôle quant nullus doclor piubibuil, idulola-
scirel ulique quai el qnaiis est niulicr qu;c Iria; sorJe eorrupla est. Sed ubi abundaiit
langil cum quia peccalrix est... ad boc ipse peccalum superabundavit gratta , el majuri
veiiil, ad boc ipse de cœlis descendit non : nunc esl perfectiunis evangebcx subliuiata
cnini vchil vocare juslos sed pcccalores ad pr;cconio.
pœiiiteniiain. Hoc el ipse icslalur. Non borrel S. Antb.in Luc. cap. vu. Duo debitores
igilw peccaiores , qui pro peccaloribus faclus erani cuidum feneralori. Qui suiil isli debiloros
I est lioiiio.
Duo quoquc dcbilores, de quibus Simonis
duo, nisi populi duo; inius ex Judxis, aller ex
gcniibus, l'encraioi'i illi lli«sauri cœlcslis
paradignia opponilur, ulruni<pic popiduiu Ju- obaoxii?
DEUXIEME APPENDICE. ^'^
5H
(1. S fircf/. seioiil restés incrédules (1). A àmanger àccuxquiavaiènt faiin,àboire
Alors il se
""''•'^"^^"' à ceux qui avaient soif, rendant l'hos-
nioulrer.i visiblement à la genlilité :
en atlcnilaiil elle est privée de sa pré- pitalité aux étrangers, couvranl ceux
plera enfin sa face adorable; et c'est pieds, qui sont mes membres, elle a ^'i')-
ce que figura l'action du Sauveur se fait pour les serviteurs ce que vous
yj
Dans ce grand jour montrant donc sa même, et a rendu aux moindres des
Jugimentei face à l'Eglise et s'adressanl aux Juifs hommes les devoirs que vous avez re-
CO S. P'(ti
lù"iR^!i"I'ie ju". incrédules, il opposera aux traitements fusés vous mêmes à voire Créateur (6).
. Clirii^Ol. SCI III.
qu'il a reçus de ceux-ci les devoirs que Vous ne m avez point donné le baiser (f).
la gentilité n'aura cessé de lui rendre, des amis; avant ma venue dans votre
Je suis entré dans votre maison , leur maison, vous ne m avez jamais servi
dirn-t-il, dans la maiso.i d'Israël, où par amour : toujours vous m'avez obéi
vous-mêmes m'invitiez à venir , et au p !r crainte (7) ; el lorsque j'ai para (7) Bed./m
^"'
îieu de donner de l'eau pour mes jiieds parmi vous, au lieu de me témoigner j|,"Jj'
(gj''"
(2) s p tri (-l), de rendre honneur à mon huma- votre amour , vous m'avez haï sans
^l!lp'u2T(i'î:' "i'é, vous l'avez déshonorée autant qu'il sujet , et votre haine n'a cessé de me
était en vous, en me mettant au nom- poursuivre jusqu'à ce qu'elle m'ait at-
bre des pécheurs, et en la considérant taché à l'arbre de la croix. La genliliié
(ô) Eusebli
comme souilléeet criminelle (3) ;
et la au contraire depuis qu'elle est entrée
^c.Gall., ib.
g, nlililé pour la gloire de celle même dans la maison de Dieu, ne s'est point
(0
humanité à sacrifié tous se, biens, lassée de me témoigner toutes les alTec-
P^.iri
m'honoranidans mes membres (k) avec tions de sa tendresse et de son amour
'J/irysoi, ibki.
autant de générosité que si elle m'eût p (8), non-seulement danj la personne f^) f^"^^,';"
^
'^
,(/).
j j . ,
• 1 <'f'S''- (^"'^f
servi dans mon propre corps, donnant
,
(fl) Sed Redemptor noster facla ejusdem ungiienlum super pedes ejus, el hoc faciendo.,
mulieris, quasi bona genlililatis enumerat, ut elfuiidunt ciiain super caput ejus, duin pro eo
in quo malo Judaicus populus jaceat agiio- quod sic niinislraiu de rébus leniporalibus, ni-
scal. hil omiiiuo vana; gloria; sive lai:dis liumana;
lia apiid Bcdam in Luc. rcsciro voleiiles,spein suara lolaiu reponuiit
iu cœlcstibus.
(b) QuiJ est conversus? hoc est reversus,
dical pliarisa>is, dical nes^'aiili-
(lical Sinioni, esl dicerc, aquam pedibus nwis non
Hoc
(f)
bus, dical populo Juilicoruui. Iiilravi doinum dedislis
: lia;c auicu), dum niuorum. peilcs la-
vesiram. aquani pedibus nieis iioii deilislis. Et val, edes ungil, pedes osculaïur, fecil servis
I
hœc quando dicel? quiindo lenerit in mnjeslule quod vos Domiuo non fecislls i'ecit poilii)us :
Pittris sui, el segregabil juslus ab injuslis, quod capili vos iiegasiis inipeudil uiiuiuiis, ;
quasi pnslor qui segrcgiit oies ab liœdis : el di- quod vos veslro dciiegaslis auclori.
cet : Esurin , et non dedislis milii manducarc; Ilœc aulem ex
(g) Osculum milii non dedisli.
siiivi, el non dedislis milii po'.um. quo inlravit non cess ivit oscutari pedes nicos.
Chbi:.ti igilur podibus Judx'i aquam non
(i-) Usculuiu ([uippe ilik'cliouis esl siguuiu el iu- :
dant, neque eos lavaul, iuio vero (|uantuiu pos- lidelis illc populus, Deo osculiiui uou dcdil,
I'
sunt sordidant el delurpant, quia Salvalorein quia ex cbaiiiate Deum auiare iioluil, cui ex
noslrui'i CLim iniquis depulaiiles, vilioruni pul- liniore serv'.vii. Yocaia auicm geiililitas, Ho
vere el lerrena coiiugione jutlicaui esse pol- deniptoris sui vesligia osculari iu)n cessai,
luium. quia iu ejus amore conlinuo suspirai.
(d) Lacrymas ergo ad pedes Doniini proiluo iji) Osculum iiii/i! 11071 dedisti : liœc aulem e.r
amore perlundil, duir. pcdfs evaiigelizaiilium quo inliavil non cessavil osculari pedes meos.
regnuiu ejus bouoruin operum nianibus lenel, Osculum euiiii pacis el dilcctiouis signurn esl :
lavai lacryinis cliarilalis, confessionis labiis osculum igilur judaii CiinisTO Domino non de-
osculaïur : cl loiuin luisericordi* profundil causa odio liabeu-
deruiil, queni gratis el sine
unguenUun, douce conveisus ad eain, elc, les, usque ad mortein proseculi sunl. lliide el
S. Greg. Mag., ibid., Iwmil. ôïi.—Bed., ibid. ip-e ail Quia odio liabuerunt me gratis.
:
(e) Cuui cnini charilatis obseipiiuui quibusli- Genliles veio ejus pedes osculari non ces-
l»cl ex rniniuiis ejus, pro eo quod suiil
ejus sant, quia ab ejus amore non separauiur, el
fidèles, impenduHt divites, daiulo inanducare in ipsius iiouiiiiis confessione niori non lijueul.
csurierilil)us, dando bibeie silieiud)us, liospi- Quodammedo enim Christi uiariyres oscula-
ics coingeiu'.o, nuJos operiendo, infiruios vi- baiiiur eum, duui eum confiienles cl beue de
siiando, el veiiiendo ad eos qui iu carcere co loquenles, luoriebaiilur pro eo.
suul, uiniiruu) suave et odorifeniui ofruiiduui
SI3 Exi'osrrio.N allecoiuqui'. uls onctions.
sacremciil Je mon corps, qu'elle a tou- A C'est pourquoi jt vous déclare qui
jours fonsidoré coniine son trésor el beaucoup de péchés lui sont remis «i (rir^^naii..!,
''
sa noui'riliirc véritable. parce qu'elle a beaucoup (limé. Tel est „^u,e*Jîl'''
Birn plus, i'oi(5 rCavez point fait sur le témoignage consolant que dans ce
mu tête une onction d'huile; vous qui grand jour le souverain juge rendra à
faisiez de croire en Dieu,
lirofession la gentllité en récompense de l'assi-
vous a\cr refusé de rendre gloire à ma duité, de la vivacité et de la générosité
divinité; vous avez méconnu en moi la de I amour qu'elle lui témoigne (o). !'*) '"*''!"},
,
episcopi Guit.
, .
puissance du Dieu que vous vous glo- hlleX aura beaucoup atmc, parce qu elle tt'i'rii.,iLii(t.(e).
dans mes œuvres des marques éclatan- tions , les oraisons , les adorations de
S.Oreg.ies (1). El celle-ci , la ginlililé, a ré- tous les [leuples, figurés par cette es-
(I)
Hng.inEeuiig. parfum de sa sence de parfum composé d'une mulli"
,,„„(/„ j,„. f^cs pieds le foi
ibid. la). I
^on
,,,.,-
amour (2) c esl-a-uire elle
.1
tude de fleurs el d'aromates divers ((5). (") S- ''"'''
«eda- in ^^ *'*^
m
.
;
(il Il Luc. cap. VII
itu. cap. vil,
a rendu à mon humanité plus d'hon- Aussi personne ne peut autant aimer le (/').
ll)id. (11).
neur que vous n'en rendîlrs jamais vous- Sauveur que l'aime la gentililé , puis-
même à la nature divine. Elle a adoré qu'elle l'aime pur tous ses membres :
celte humanité comme remplie de tous saint Pierre ni saint Paul ne l'auront
les trésors célestes, comme l'arche véri- pas aimé au même degré , ces sainis
saints transports de son admiration et Enfin dans ce jour, où les péchés se-
de sa reconnaissance, elle lui a adressé ront vraimeni abolis puisque lu ma-
,
ce cantique du Psalmisie : « Vous avez tière même du péché sera ôiée sans
« aimé la justice et avez haï l'iniquité ;
retour, Jésus-Ciirist adressera à l'E-
« et pour cela, ô Dieu, votre Dieu vous glise ces paroles qu'il dit à la péche-
« a oint d'une onciiou ineffable dont resse : V^os péchés vous sont remis; el
CuRisTi Deus. in Deo quippc, et non se, quasi genlililas pro eo non soinm reruui subslan-
in liomiue credcie Jiidaicus populus fatebalur liam, sed etiani sanguinein fudit.
Sed pbarisaio dicilur oteo caput meum non D Audiau.us igilur quid be'alissiin* n.u-
^^j
unxisti, quia ipsam quoque divinitalis poleu
lieri,audianius quid in ejus liguia geiiliuiL
liain, iu qua se Judaicus populus credere spo-
Ecelcsi;e pro bujus taiiUe servitulis ub-equio
ponilit digna laude prjedicare neglexit. Hœc
Doniiiius dicat Dixit auiem : ad itlum : ilulier,
autem unguento unxit pedes meos : quia ilum remillunltir tibi peccala.
incarnatioEiismysterium genlililas creJidil,
suuima laude etiarn ejus ima pracdicavlt. (f) Beaiior quic unxil unguento. Mulloruin
eniin tloruin in iinuni collecta gralia spargil
Oteo caput meum non unxisti : hœc auiem
(c)
odorum varias suavitaies. Et rorla>sc istud un-
unguento unxil pedes meos. Majoreni igilur re-
gyenluin non abus possil iiisi Eccicsia sola
verentiam Christi humanitati fecerunl genli-
déferre, qu;e divers! spiraniinis iiinunierabiles
les, quam ejus diviniiali Judxi aliquaudo flores habel : quai inerilo specieiu aecipit pec-
exhibuissent. ipsi eum neque esse Decm, neque
cairicis.
sancli Spiritus gralia uuctuin credunt; nos
autent eliam secundum huinanilatein oniiii (g) Et ideo nenio polesl lanlum diligere
virlule el gralia plénum esse confileinur, di- quajilum illa qu;c in pluribus diligll... nec
centes ciim psaluiista ditexisti justiiium et
:
Petrus ipse, quia Ecclesia dilexil in Petro;
odisii iniijuilalem, proplerea uuxit te Deus, nec Paulus ipse, quia Paulus quo(pie ejus est
Deus tuus oteo lœtitiœ prœ coiisorlibus luis. In poilio.
515 DEUXIEME Ai"!>E>iI)lCE. ôK.
soii c\il, elle ira s'asseoir sur la Irône A queilu patriarche Noc: que Japhct vien-
(1) s. Pétri de Dieu même (1). drait habiter dans les tabernacles de Sem;
Chriiio'.ierm ,
ibi.i. {(i).
Telle est la significadon de celte tou- cVst-;i-diro que la genlililé, figurée par
chaule allcgor ic, où, sous les images de Japhel , serait jusliliée dans la nniisou
la pi'chrresse et de Simon , la sagesse de la loi et des prophètes (3). Aveugle (ôi S. Pau-
On voit dans cetle figure une parfaile propre maison, elle entre dans tes tra-
idenlilé d'objet entre les récits des qua- vaux. Garde pour toi ta présomption ,
l'onction des pieds et celle de la léte dé- et Jésus-Christ crucifié nous suffit pour
signant les honneurs que la genlililé obtenir le salut et la gloire. C'est nous
devait rendre à la double nature du Sau- qui, placés à la gauche dans la per-
veur, à son humanité et à sa divinité, en sonne d'Ephraïm, recevons néanmoins
confess nt qu'il est Dieu et homme tout la bénédiction de la droite du vrai Ja-
enseiiible.Donc,commpileslcertainque cob; et les Juifs qui parla confiance ,
que par conséquent elle était cette même leur part. Et ainsi les bras croisés de
pécheresse à qui beaucoup de péchés Jacob ont exprimé en figure cetle subs-
lurent remis en figure des idolâtries tilulion que produirait le mystère de la
Ci!) S.Anib. lui-même (2). Ainsi devait s'accomplir que Marin de Béthanie ayant G^;uré la dTiàlm" ml)^
in Luc. cap. vu
le mystère de notre adoption , confor- genlililé conve.lie à la foi, était un ^.'^';iJ'g'';,^'j'J^\^^^
(«)Tune dicet ad Ecclesi.im : Dimittunlur lioc est, in domo legis et prophetarum, Ei cle-
tibi peccata inulta, quia riitexisti multum. Quia siam polius justificari, minorem lemporum
liiiic erit remissio peccaloruni, quanJo Inlletur cevo, sed gratia; lege majorem.
maleiia iota peccaiidi, quando corrupiin in- (d) Quo le, miser Judxe, jaciabis ? in domo
duet incnrruplionein, quando niorlalilas im- tua te peccatrix nostra pra;venit, ingressa in
mortalitatem consetpietur : quando peccati labores tuos. Tu enim epulabaris ut super-
caro, caro lotius e(ficietnr sanctilalis : quando bires illa jejunabal ut serviret. Et quam de
;
teirena serviius cœlesli dominatione mulabi- m'ceis luis elTundendam negaveras aquam, illa
tin-, quanilo niilitia liumana diviouni proniove- de suis oculis minislrabat. Tu pedes Christi
bilur ad regnuui. nec linteo, illa crine delersil. Quos lu, indigne,
Vide œconomiam in domo pharisxvpec- D nec manibus conlingere voluisli, illa osculis
(6) :
uui^rc coinposco que i!c gcnlils, el que, A ajiféabig ;, Duju que loulcs les vicli-
par une coiihcquence nalurellc, elle i,;is de l';iiicieiinc loi (1) ; .nssisc aux s. CijriUi
(J)
liiçurail aussi la lui nouvelle, comme pieds de Jém.s, elle écoule sa doclrinc, nu. i».'i.mT\'
l'onl en ((Tel remarqué les saiuts doc- p,,rce qu'elle le vénère comme son uni- ' ^"^ '"•'
leurs. Ils onl même cru voir, dans les qy,, maîlrc el docteur.
circonstances du repas de Jésus chez Mais Marthe désirait que sa sœur
Marthe, rapportées par saint Luc, une prît part avec elle à sis occupations :
fices avaient pour fin de préparer le a-t elle choisi la meilleure part ,
qui ne jj,,'
'"'
monde à la venue du Messie. Cette loi lui sera point ôtce ; la vôtre vous sera
honorait Dieu par des sacrifices char- ôtce, ne vous ayant élé donjiée que
nels : elle était convenablement dési- pour un temps : celle de Marie sera
gnée par Marlhe, qui voulait plaire au éternelle.
Sauveur en lui servant des nourritures Celte allégorie confirme , comme on
grossières; el Marie, assise à ses pieds voit , l'opinion des saints docteurs sur
et écoutant avec respect sa parole, figu- la culpabilité de Marie; car si cette
rait dignement la nouvelle loi. Celle-ci, femme, comme type de la gentililé coii-
cn effet, occupée à honorer surtout l'in- yertie, a figuré par leffusion de son
carnation du Sauveur , figurée par les parfum les hommages que l'Iîgise rend
pieds, offre à Dieu le sacrifice que sa D au Sauveur depuis qu'elle a abandonné
foi lui découvre dans la chair sacrée le culte des idoles, il faut conclure
du Sauveur, où elle s'efforce de puiser qu'auparavant Marie avait exprimé
la grâce et la vie : sacrifice bien plus aussi l'état qui précéda la conversion
(a) Alii Marlham in liguram sumunt vcteiis des Domini until, qua; est ejus in terra œco-
scriplurx ministraniem Christo. Tianslormata noniia.
.siqiiideiii liistoria in conlein;ilalioiiem spiri- ralionem ex ordine
(6) Ncc ciira legis Mo-
liialcm, S«rvaioris niensani inslriiit cl ador- Marlhie iîarllia, Martlia,
ail
sai(';e Uicluiii :
(a) On aura peut-être de la peine à concilier « J'écris ceci à cause qu'il m'a été enseigné
celle allégorie du repas chez Marlhe avec l'n- I intérieurement, ne l'ayant point appris ail-
sage de lire à lamessederAssoniplion le même « leurs. 11 me lut mis dans l'esprit pourquoi
récit, puisque l'Eglise semble l'appliquer dans < l'Eglise se sert de l'Evangile qui parle de la
celle (êleàlamorl de la très-sainie Vierge et à c descente du Fils de Dieu chez Marthe et Ma-
son entrée dans les cieux. Cependant cet usage c rie, et dans lequel Marthe se plaint en son
ne contredit ni rallégorie que nous venons n « travail de ce que sa sa;ur est toujours appli-
d'exposer ni la précédente. c quée à Jésus. C'est à cause que Marthe re-
il faut remarquer d'abord qu'en appliquant I présente Eglise, et Marie-Madeleine
I
la sainte
ce récit à la fête de l'Assomption l'Eglise n'a « Vierge. J'appris donc de notre bon maître,
pas dessein de le prendre dans le sens littéral, « que Marlhe représentait l'Eglise, comme as-
puisque, entenduainsi, il n'auraitaucun rapporl « semblée des fidèles qui sont encore dans
avec la fête. Ce n'est pas non plus à cause i l'action et dans la vie voyagère, qui agit
seulement du nom de Marie qui se trouve dans i et travaille beaucoup, au lieu que sainte Ma-
ce récit, puisque Marie dont « deleine, qui est présente à Jésus-Christ,
11 est ici question
est Marie-Madeleine, et que d'ailleurs l'Evan-
I figure la sainte Vierge montée aux cieux.
gile eût pu fournir bien d'autres passages où cEt pour mieux entendre cette vérité, il laut
la très-sainte Vierge elle-même est nommée < savoir que la sainte Vierge après l'absence
expressément. Il faut donc qu'en se détermi- < du Fils de Dieu conduisait toute l'Eglise,
nant à faire choix de cet Evangile l'Eglise ait
« comme dépositaire des secrets de son Fils.
a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point « il voulait faire prêcher la parole de Dieu son
ô/(?i;, lesquelles ne peuvent en effet se rapporter « Père. Elle savait quels élaient les cantons
finlerpréter de notre propre fonds. Nous espé- « du monde et quittât les apôtres: il fallut
rons cependant ne pas encourir ce reproche t\ • qu'elle abandonnât l'Eglise pour allerau ciel :
en rapportant, ici les pensées d'un homme assez « alors ce furent des plaintes et des afllictions
universellement respecté pour ses hautes con- « nonpareilles en l'Eglise ; et ces plaintes et
naissances dans les mystères de la piété et < ces douleurs sont exprimées par les Larmes
dans la science de la religion nous voulons c de Marthe, desquelles elle est corrigée et re-
,
rie dans les Mémoires spirituels qu'il écrivit < nouvelle de son ascension : Si vous m'aimies
porté dans sa Vie. Voiii ce qu'il lui en écrivait I à mon Père, vous oublieriez votre perte en
où il eut à parler pour la première fois aux fi- f aimé plus purement, il veut qu'on aime aussi
venait d'être établi pasteur, et à leur expliquer I pas de son absence et de la gloire qu'elle va
l'évangile de cette même fêle. « posséder dans le ciel pour l'élernilé. Car
52» AIXEGORIES Di:S UECIIEUCHIiS DE S.MNTE MADELEINE AU TOMKEaU. 322
I Marie a choisi la meilleure part qui uc lui sera gorie, dans plusieurs circonstances , et entre
« point o(tV. C"csl-à-cliie que la ircs-saiiiie autres dans la résurrection de Lazare à Béilia-
I Vierge étanl exemple du péclié, qui nous nie. Ce miracle, le plus célèbre que Jésus-CunisT
< a&sujellilà la mort, eut à choisir l'une de ces p ait opéré , était, au rapport de la tradition, la
I (rois choses : ou d'iiire rendue imniorielle figure d'un événeineiit plus iniportaiit encore,
« dans le monde, ou d'èlrc élevée comme Elie la résurrection spirituelle des hommes qui s'o-
t et Enoch, en atlendanl le jour de sa gloire, père tous les jours. Lazare, enfermé depuis
< ou enlin de mourir conune sou (ils, pour eii- quatre jours dans le sépulcre, figurait le genre
« lier aussitôt dans la jouissance achevée de humain enseveli depuis quatre mille ans dans
< 6on Dieu. Son grand amour lui a fait choisir le tombeau du péché et dans les ombres de la
I la mort comme le plus grand bien et le dcr- mort ; Marthe désignait l'Eglise militante, qui
« nier degré du bien qu'elle put espérer : Ma- supplie Jésis-Christ de reudre la vie aux pé-
« via Ojilimam paricm elegit. > cheurs, et Madeleine figurait la très-sainte
Celte explicalion ne contredit en rien les Vierge. Or il est à remarquer que dans cette
allégories que nous avons exposées plus haut. circonstance Marthe, comme figure de l'Eglise
II faul savoir en effet que si sainie Madeleine militante, ayant demandé à Jéïus la résurrcc-
a ligure l'Eglise venue de la geiilililé, elle a élé lion de son frère par ces paroles Seigneur :
aussi une figure delà irés-sainte Vierge, comme si vous aviez élé ici , tnoii frère ne serait point
sainie Marlhe sa sœur, type de la loi mos;<ique, C mort , mais je sais que même maintenant Dieu
a figuré encore celle porlion de l'Eglise chré- vous accordera tout ce que vous lui demanderez :
tienne qui est dans les fatigues et le travail de Jésus ordonne à Marthe d'appeler Marie-.Made-
'a vie active ('). Nous ne pouvons développer leine poirr que celle-ci sollicite la méiiie grâce;
ici ces divers points, qui fourniraient la matière et Madeleine étant accourue et se [irosternant
d'un long discours. Nous ferons remarquer aussitôt, dés qu'il la voit à ses pieds fondant
seulement que sainte Madeleine, tout appliquée en larmes, il est ému, louché, attendri ; il ré-
à la vie contemplative el embrasée d'amour pand lui-même des pleurs, et accorde, à la
pour leSauveur depuis sa parfaite conversion, considération de Marie, la grâce que Marthe lui
était une figure vivante de la très - sainie availdemandée.Cequi a fait djrcà .saint Pierre
Vierge ('").
Chrysologue que le Sauveur opéra celle ré-
C'est ce qui a paru, sous le voile de l'allé- surrection par l'invocation de Marie ou plu-
;
(•) Il nVsl pas rare dans lesEcrituresde trouver signilicalions diverses des figures vivantes ou insen-
qu'une personne soit igiire de plusieurs évéue- sibles dont D;eu a voulu ^e servir pour nous l'a're
ments, ni qu'un môme événement soit désigné par connaître ses desseins.
plusieurs ligures. Une allégorie esi une sorte de
D () Au reste, si sainie Madeleine a été une figure
parole dont Uieu se sert pour manilester «luelque de la oès-sainle Vier^'e, c'est par une conséquence
chose de ses desseins cachés; et celle parole étant immédiate de l'allégorie que nous avons exposée
une r>arole divine ev prime souvent divers conseils précédemmenl. On a vu par le lémoi{,'ii:ige de tonte
de Dieu Irès-dislincls les uns des aulres, quoique la tradition que sainte Madeleine a figuré l'Eglise
liés entre eux. Les honinips qui soni obligés de se venue de la geulilité; el c'est aussi ce qu'a Ijguré
servir de la parole pour découvrir leurs pensées, la très-sainte Vierge sous nn autre rapport, mais
n'expriment qu'une cliose à la luis. Mais si je pou- d'une manière bien plus excellente.
vais m'exprimer autremenl, dil suint Aii^'ustin, Pour cuuipreiidro le loiidcm ni et apprécier
je
(lirais i la fois d'un seul niui loiit ce que l'excellence de ces allégories, il faut distinguer
je pense.
C'est ce que Dieu fait toujours en pro luisant aii deux sortes de ligures les unes mortes, c'est-à-
:
dedans dp lui-même son 'Verbe, sa parole suhslan- d.rc qui étaient vides de l'esprit des inyslèrps
tielle. Car ce que Dieu dit en lui-même, qu'elles cachaient, et d'autres vivantes ou rempl.es
ce que
prononce cette poitrine immense (comme s'exprime de cet espril ; ainsi le prophète David, Mgiire vi-
M. Olier) est toujours inlini, Dieu disant lout ce vante de Jésus-Christ pénitent, était animé de
qu'il eslel lout ce qu'il sjit; el c'est aussi, par pro- l'esprii de pénllence du Sauveur. Dans ce sens, la
portion, ce qu'il lait eu produisant an dehors lré.s-saiiite Vierge et Marie-Madeleine ont été des
quel-
ques petites syllabes de ce môme Verbe, lorsipi'il ligures vivante sde l'Eglise chrétienne, quoique avec
inslruit les hommes par la piirole articulé ou allé- une immense dispropoi lion entre elles, s'il esl per-
gorique. De là la multiplicilé des sens que présen- Uii-. de parler ainsi.
tent les mêmes paroles des saintes Kcrilures.el les En devenaot mère du Verbe incarné, la ircs-
MONnSfENTS IVÉDITS. [.
11
DEUXIEME APPEND'CE. 524
525
tôt, comme le fait remarquer M. Olier , s'il que, les traits de l'Evangile où Madeleine l'a figurait i'E;,'li-
pour montrer allégori(iuement la puissance de l'assomplion l'évangile du repas chez Marthe, liié.
ce iiomsurson esprit, et donner à entendre que il faut conclure que les circonstances de ce
Vierge Marie, sa mère, que Madeleine figurait. etàson entrée dans le ciel ; et que par consé-
Aussi, saint Bernard dans cette exhortation quent l'explication rapportée plus haut doit
aux pécheurs, si connue, el oii il enumère tou- être considérée comme une exposition se- ^•
tes les infirmités spirituelles dont ils peuvent lide, jusqu'à ce qu'on en ait donné quel-
p
cire atteints, adiesse-t-il à chacun d'eux ces qu'autre qui ait un fondement plus légitime.
paroles ,
par allusion à celles du Sauveur Il est à présumer que si cette explication eût
renvoyant Marthe à Madeleine : Appelez Marie été connue plus tôt, elle eût peut-être empêché
{locfl Slariam); el enfin, l'Eglise militante n'ac- plusieurs de nos litutgistesmodernes de retran-
complit-elle pas tous les jours cette ligure en cher, comme ils ont fait, cet évangile de l'oflice
deinandantàJÉsus, par l'intercession deMarie, de l'Assomption et de l'y remplacer par un
la conversion de tous les pécheurs ?
autre de leur choix qui ne parait avoir aucun
L'Eglise est donc bien fondée en appliquant rapport avec l'objet de celte fête.
sainle Vierge reçut loulc la plénitude de l'es- parle commeà l'Eglise vivant en sa personne,
prit qui devait lormer l'Eglise, c'est-à-dire ainsi qu'il à Cana et sur le Calvaire. De là
lit
toutes les grâces, tous les dons destines aux encore altribue-i-on à la très-sainte Vierge les
membres du Verbe chair ; car il n'est au-
fait mêmes litres qu'à l'Eglise ainsi, par exemple,
:
laissé oisive cette plénitudede grâces, elle a celle même Eglise dans son passage de l'étal
rendu au Sauveur, durant sa vie niorlclie, tous de péché à l'état de justice, a donc eu avec la
les devoirs intérieurs que l'Eglise ellc-itiènie trés-sainïe Vierge des rapports parlicnliers de
aurait dû lui rendre, si elle eût existé alors. ressemblance et d'analogie; et, (luniqu'elle ail
De sorte qu'elle a élé pour JÉsus-€nni-T vivant été bien au-dessous d'elle, elle lui a ressemblé
sur la terre un suppléiueiil de celte Eglise fù- néanmoins sous plusieurs rapports. Aussi la
tuie. « De même, lîilM. Olier, que l'Eglise est tradition nous apprend-elle que, comme l'E-
f destinée à honorer ihumanité de Jésus- glise se conqwse d'âmes innoceniesel d'âmes
« CnitisT , ainsi la très-sainte Vierge, qui cou- pécberesses. Dieu a fait pour elle deux lumi-
tcjiait en émiiience les grâces, les vertus et
«
naires : l'un plus grand, qui esl la Irés-sainte
« la religion de l'Eglise, lut destinée sur la Vierge, /'aulre moindre, qui e-l Madeleine. Le
t terre à glorifier jiarfailemeiil l'Iiuiuanilé de premier pour servir de guide aux âmes inno-
€ soji Fils. Elle était pour lui comme une centes, l'autre pour être le modèle des âmes
< Eglise portalive, trouvant dans elle toutes couverlies; et c est pour remolifiiue dans l'an-
« les adorations, toutes les louanges, tons les _^ cienne liiurgie de nos églises, on donne à
« amours qu'il aurait dû recevoir de lEglise "
sainle Madeleine, ainsi qu'il a élé rapporté
< comme Fils de Dieu. Aussi voyons-nous plus haut, le litre glorieux {VF.lo'ite de ta mer,
•1 qu'elle l'a accompagné dans sa vie nioilclle, comme on le donne aussi à la Ircs-sainle
( iiu'ellel'a suivi dans tous les mystères desou Vierge, quoi(]uc avec la dillërence que nous ve-
! iiicariiatiui;, p'Uir le gbu'ilier, et qu'enfin elle nons de dire.
< n'a quitté pour aller au ciel, que
l'Eglise
Maria
< vue foulée sur la terre et af-
Itirsqu'ellc l'a
Magdalena,
I fermie dans la foi en Jésus-Cuiust. >
Sldla maris
Dans ia personae de la Irés-sainte Vierge,
Appellaris,
lésus-CunisT voyait donc déjà celle même
Eglise qui lui avuii été pron'iise comme épouse
Operum per mérita,
Malri Ciinisii
dès la chute du genre humain , et, eu ainiaut
Coicquala,
sa sainle mèie,
son Eglise qu'il aimait.
c'était
Duni fiiisli
De là. comme celle Eglise, représentée sous
Sic vocala,
limage d'une l'emniedans les Ecritures, est ap-
pi'lée parexeellence MiUkr, le Sauveur domie-
Sed honore subilila.
t-il celle même qualification à sa sainle mère Vovez encore sur cette matière ce que nous
daui des circonstances mvstérieuses où il lui disons au tome 11, pag. 02, Gj, iii.
325 ALLEGOIIIES DES RECIIEftCllES DE S .^INTE M.\DELEINE .Vf TOV.liEAl . 32t
Marie- Madclfiiu', aulrtTois possédée de A (lu Si iijncur arail été mis était la figure
sept déiiidiis , élail seule ;iupros du sé- de maison de I)ii;u de rKi;lise nou-
la ,
Liicœ ,
'II!
suis pas encore moulé vers mon l'ère. premier jour après le sabbat, lorsque les
Mais allez à mes fn'res et dites-leur : Je ténèbres régnaient encore, et elle vit que
monte vers mon Père et votre Père, vers lu pierre qui en fermait l'entrée aupara-
(I) R'jpnl. mon DiKii et votre Dieu (1
. . IJ vant (iva.'t été ôtée de sa place. Celle
In Jmm. \ \
eoiivifiil. Iib
Saint Jean ne semble raconicr ici que pierre , mise à l'entrée du sépulcre . fl-
XHI, l. Il, p ce qui s'est passé dans celte circons- gurail la loi mosaïque ,
gravée sur la
tance ; irais il a en vue, selon sa cou- pierre, et qui cachait, sous le voile de
tume des événements plus excellents
, la lellre, les mystères à venir; el celle
que ceux qu'il décrit et quoiqu'il pa- , même pierre, ôtée de sa place, indiquait
raisse inarclier sur l;i terre, il s'élève que par sa mort et sa résurrec lion, JÉ-
(iji,':.(/.(fe). et prend son vol vers les cieux (2) ; car SLS-CiiiiisT venait de mellre à décou-
toutes les circonstances de celte histo re vert tous ses mystères (Vj ; ce qu'avait (t) Beitœ,
HiiU.p tiHd).
cachent des mystères profonds : c'est figuré aussi la rupture du voile qui
l'histoire allégorique de la conversion fermait l'entrée du Saint des saints. Or,
de la gentiiité à la foi chrétienne. l'empressemenl de Marie , qui se rend
Nous avons raconié que Sauveur le au sépulcre dès le premier jour après
venant dans ce monde s'élait montré le sabbat, indique l'empressement que
corporelicmiiit au peuple d'israi el 1 , la genliliîé a fait paraître pour entrer
que, ne devant se faire voir à la genti- dans l'Eglise chrétienne; elle y est
iité que sous les voiles de la foi, il avait venue dès le premier jour r.près l'expi-
institué dans la dernière cène le sacre- ration du salbjl , c'est-à-dire aussitôt
ment adorable de son corps pour de- après l'Ascension du Sauv<ur, lorsque
meurer toujours présent parmi nou;. la loi n;osaïque fit place à la loi nou-
L'Evangile nous apprend qu'après son velle. Mais quand elle vint, lis ténèbres
immolation sanglante sur la croix ce , régnaient encore; car elle ne compre-
même corps fut déposé dans un sépul- nait rien alors auv mystères sublimes
cre neuf taire dans le loc en forme de de la foi (5). (oj Saiicli
CriijOinilagtii
gro'.le. Or ce sépulcre neuf où le corps Marie élail en dehors du Ion, beau et
Uoiiiil. m
Evung. il li"
\(e).
(a) .\\>eunlibiis discii)ulis ad semetipsos Ma- [j
dans un voile de tin pur et btimc. De là vient que
riaiu refert sohira slelisse ad nioiiumeiiluin l'Eglise n'a jamais souffert qu'on le consacrât
ploraniem et inter (leius indinatam vi- sur des lissus d'une autre couleur, on d'une au-
foris ,
dissc duos aiigelos, uiiuin ad caput et iiniim tre miUirre , quelque précieuse qu'elle (il. —
ad petlcs; et deiiide conversain relroisum vi- •Dedœ, ibi:l. Liule ecclesiasiica tenet cadem
dissc Doniinum, et ha'c ab illo aml.sse ^oli :
niysleria non in serico, non in panno tindo,
me langere, nondiim etiim nsceiitli ad Patrem sud ins ar siiidonis, qiia cuin Joseph iiivolvii,
metim. Viiile autem ad (ratres mens et die eis : in liiiico piiro debcre conscerari.
Ascendo ad l'alrem meum et l'atrem renrum, ((/) Rcvobitlo lapidis inysiice rcscratioiieni
Dkcm meum el Decm vcslrum. sacraiiiCiitoruni, quac velâininc lilteiic lege-
|k) More suo sanclus cvangelisla in hoc nantur, insinuât. Lex eniin in lapido scripla
ctiaiii loco mysteriis coelesldjus intciîdit, et eral. Ciijus ablato tcginiiic corpus Doniiui
duiii per terrain pedibus ainbulare, id est, pii- inorluuin non invenitur, sed vivuin evangeli-
rani videtur lilsluriaiii lexere, sursuiii volai. zaïiir.
(c) Sepulcrum illuo venerabile ligurani {e} Maria Magdalcne, oum adhiio leiiebw
doininici liabebat allaris, iu que cariiis ejus ae csscnl, vvnitad moniinieiitiini. Juxla liistnriam
sanguinis soient iiiyslcria celebiari. Joseph — notatur liora juxla iiilcllcctum vcro ni>'sli-
:
de l'esclavagt^ de Satan, comme Marie pleurant ses péchés aux pieds des apô-
(1) n/-;i,Y(. l'avait été des sept malins esprits (1), tres el des prédicateurs de l'Evangile ,
devait entier d'abord dans l'Eglise , et en effet, étaient assis :ils figuraient par
qui, comme Marie, était déjà aiîranthie cette position , comme aussi par leur
de la servitude des dénions ; car celle nom el par les ministères qu'ils exercent,
portion de la genlililé avait renoncé les docteurs de la foi chrétienne , dont
aux idoles el aux faux dieux. Toutefois les lèvres doivent être les dépositaires
elle était encore dehors , n'ayant point de la science, et de la bouche desquels
alors la pleine intelligence de la loi et on doit apprendre la loi du Seigneur.
des prophètes. Elle cherchait le Sauvrur L'un était assis à la tête et l'autre aux
dans les livres saints, comme le centu- pivds duoù avait été mis
lieu le corps
rion Corneille , ou encore comme cet du Sauveur, signifiant par là les deux
eunuque d'Elhiopie qui, après avoir objets de la prédication de l'Evangile :
chez lui, lisant lelivre d'Isaïe sans pou- pieds , et sa divinité , signifiée par la
voir pénétrer encore les mystères du tête, qui seront publiées el annoncées
Messie que raconta ce saint prophète. dansl'Eglisejusqu'à la fin des temps (3). {'<) Ruperi
Ainsi beaucoup d'autres gentils qui
_ ,..,,,.
„ inJonnnem,
Ces anges disent à Marie : l-emme, ibid. (c).
q
cherchaientDiEu étaient dehors, n'ayant pourquoi pleurez-vous?— C'est, répond-
WediDiiiis o/yj- alors personne qui les introduisît à la elle, qu'ils ont emporté mon Seigneur, et
f;
op. n'(6).^"'' ^connaissance de la vérité (2). je ne sais où ils l'ont mi«. Elle ne dit
M. Comme donc Marie pleurait, elle se pas le Seigneur, ou Notie-Se gncur,
pes'^ii"ura'ie"i^"'**'ï ^' regarda dans le sépulcre; et mais mon Seigneur , et avec beaucoup
Jes lioiii
deux anges vêtus de blanc, assis
elle vit de raison; car Marie-Madeleine, péni-
a|ii;sloli(;iies
qui (lev^.ieiii Vun à la tête, et l'autre aux pieds du tente, et en sa personne la genlililé
' ''*" "" """î' «'«' '"'* '^ corps de Jésus. encore pécheresse, l'appelle le Seigneur
"'^liuvaé
Elle se baissa, parce que l'entrée du sé- des pécheurs, Jésus-Christ étant pro-
pulcre était peu élevée. Celte inclina- prement le Seigneur des pécheurs pé-
lion de Marie pour entrer dans le nitents, lui qui dit : Je ne suis pas venu
sépulcre fut la figure des sentiments appeler les justes, mais les pécheurs [k). (i) jiupe't.
ifcio.il. itiu (ri),
(a) Slabat igilur Maria. Et in eo qiiod foiis (f) Cnm ergo fleret, incVinavil se et prospexitin
slabat, jiUirabal : loliiis EcclesiLe de genlihus mcnumenlum, et vidit duos angelos in albis seden-
lypum pritferebal. Tota omnino geiitilitas fo- , tes, umim adcaput, el uiium ud pedcs,ubi positum
ris stabal, el si nondiiai plorans, sed plnrare
'
et lanieu Doiiiinum qiiïrcbat, sicul ille bea- quorum labia cuslodiuni scienliiim, et quorum
lissiiiius centurio Cornélius vel sicut ille
ex ore legem requirunt, per duos angelos ila
,
XII. Aprh que Marie eut dit ces parulfs , A tant retournée, lui dit : [tnblioni, qui >i-
'""* *'' 'oiir»n en arrière et vit iiisvs (jnifir M('ttre. M:iTic ri coiiiiafl soudain
(Mum" 'li"
gnciiiliir iv- ilebout , sans savoir encore que ce fût le Sauveur dès qu'elle s'entend no'ii-
Jésiis-Chnsi '»i- Il est assez étonnant (|iic celle iiier par lui, el dans ce moment elle ne
''""'"'''"''"'
noiiiiiier |).ir
femino, au iiiomeiil
'
où clic éiait lio- peut retenir les iran~ports de son allé-
lui. norco de l'apparilion des envoyés cé- gresse. Klle ligure en cela la gontililé
lestes, ait eu le nioiivcnienl de se tour- prosélyte qui , ne connaissant point
ner en arrière. Le niyslèie qu'elle encore le llélenipteur, quoiqu'elle le
fi.;urait explique celte action, et l'ait clierchâl dans les saintes l-'critures, l-"
voir pourquoi , après s'é're to:!rnce de reconnut enfin dès qu'elle s'entendit
la sorte, au lieu d'aller au lien d'où nommer par lui dans ces livres sacrés,
elle était venue, elle vit Ji;si s debout, et le confessa pour son unii|ue Uocieur
et le connut peu à peu: car, p;ir ce et Maître. Car, lisant les saintes Ecri-
loouve/iicnl en arrière, elle sij^nitiaque tures, elle fut saisie d'allégresse, en
1 1 pour recoiinaîlrc le Sau-
genlilitc, reconnaissant qu'elle y avait élc noui-
veur, cumuiencerait par conT ssor ses inée d'avance par l'Kspiil du Uédemp-
iniquités passées , et en les pleurant, teur, comme, par exemple, dans la
ses n-j^ards vers celui à qui elle avait bouche duquel le Sauveur avait dit:
,""'"''• coninie
^ '" tourné le dos jusqu'alors (1). « Le sceptre ne sera point olé de Juda,
(Cependant Marie ne savait pas encore «ni le chef de sa race, jusqu'à ce que
que c'était Jésus. C'est l'état d'ignorance « vienne le Messie, et lui-même slb\
coiinaî're : l'amour li: lui montrait tendant ainsi que désormais elle serait
mais il lui était encore caché par l'iui- instruite par lui, et qu'à elle étaient
!2i Rîiii.ii. perfection de sa foi (2). réserves les secrets des ditines Ecri-
'
'
Jk^ls lui dit : Marie; et ccUc-ii s'c- tures (3).
(.>) RuparK
ioiii. (i'|.
tnntuinmodn Doiiiiiiiiin, vcl Doniiiium no- (b) Veriiin qnia non salis est, .sonles iilolo-
sliuin, sed Dominum meum. Uoc
rcele pecca- lali ix I elinipiei'c quieieiililius ciillinii vel noli-
Irlx illa leele iiiliiloiiiinus peccaliix
dixit: D liani uiiius veii Dci, nisi suinniinii lidei leneanl,
Fcclesia de gcniifjus dicll peccaiornm quippe :
id esl, eerliludiiiciii rcsiirreclionis, el nccdum
boniinus, peccaloriini, impiain, [la'iiileiitium Jr.bCM bonu novll, quisqiiis du lesurreclione
proprius Doiiiiiiiis est Christcs. Non enim iiioi'tiioruiii Maria, qux
diihilaveiil, reclc
vent, \ny\\i\l, voatrc jtiitos, sed pcccatores. Uoiniiiuni resiiircxisse non credebat , recle,
(n) Eiee cum d'ixissel, contersa est rctior- iiiqiiani, el viilehal et non agnuscubal eiini,
sntti, el vidil Jescm slnnlein, el iton sciebat quia qnein el aniur sibi osteiidebul, el dubietas
JkscS est. Dkit ci : MuUer, quid ploras? qitem abscondehat.
Minini quod niulieri visione aiigelbca
(/«a'ris? (<•) Dicilei Jésus Marin. Coitversa illa dicil:
:
pncoccupaUc vacarit conveni relioi-suni , iiisi Habboiti , (luod dicitttr Maijister. .\ppellalio
ijuia el in hoc luysleriuin
duin iimi coii- est, iianii|ue ipia ilieil : Hlariu, cl |-e'>|)niisio dicen-
viîisa esl retrorsiiii), ila ni uiule el qua véné- tis lîabboiii qiiod (sicul evaiigelisla exponil)
rai rcdiiet, sed ila ul Jeslm slaiilein vidcrel, Magisier iiilcipreialiir, illud pulcherrinic prje-
cl paulaliui agnosceiel. Sic dciiique geiilililas sigiiavil, qiiod vocalioncni suaiii genlililas de
Salvalore cogiiilo relrorsiiin conversa, id esl, Se ripUiris adilura, cl magislruin suai fidei Do-
pixleriias iiiiipiilaies confessa est, cl sic eas niiiitiin CunisTUU essel invocaliira... Ingross»
j.(Ciiiicndo respicieiis in eum, cui cloi'sum ver- esl, qua? mile peccalrix l'ucral, pioselyia teck-
U'ial, siiani cuiiverlil faciaii.
531 DEUXIEME APPENDICE. 3?2
gKiiiilItù espé- qui, le jour de rAscension, lui deiiian- Voilà pourquoi Madeleine, voulanl ^",|''ç3p' 5t\
rait de pi'S-
séder Jt'sus- djiient encore s'il allait enfin rélablir embrasser les pieds sacrés de Jésus, 1, p^g. '.47(a)
riirisl iii-has
il'iiiic manière la
gloire du royaume d'Israël, la gen- qu'elle reconnaît enfin, et lui îcmoi-
sensible lililc formée, du Me-sie
s'ct;iit des , gner d'une manière sensible sa len-
idccs toutes terresîres. Lisant dan* les dresse et son amour, Jésus l'arrêîe
livres saints qu'il serait un puissant aussitôt, et lui dit : Ne me touchez pos,
monarque et le plus beau des enfants car je ve suis point encore remonié vers
des hommes, elle espérait que ces pro- mon Père. C'est à-dire : cessez de me
phélies s'accompliraient en lui d'une donner de telles marques d'affection ;
manière grossière; que, comme un roi j'attends, pour me livrer à vous, d'élre
de la terre, il régnerait à Jérusalem et remonté vers mon Père. Ce délai est
serait assis sur le trône de David ;
que, pour vous préparer de plus grandes
de là, il dominerait d'une mer jusqu'à fiveurs que celles que vous désirez
l'autre et jusqu'aux extrémités de l'u- maintenant, des délices plus raus-
nivers; que les Ethiopiens et les rois santés. Lorsque je serai remonté vers
des îles lointaines viendraient se pros- mon Père, alors vous me loucherez
terner devant lui: que les rois d'Arabie plus vérit.iblement et plus parfaitement,
et de Saba offriraient à Jérusalem des A la vérité, vous ne pourrez jouir de
présents d'or et de pierres précieuses; moi corporellenient, ni même me voir
en un mol, que tous les gentils, deve- d'une manière sensible; mais vous
nus les vassaux de ce roi et de cette saisirez par la f 'i ce qui ne peut être
ville, seraient soumis au peuple juif, touché par la voie des sens, et vous
Telles étaient les idées que la gentilitci verrez dans celle même lumière ce qui
prosélyte avait conçues du Kùdemp- ne saurait être vu des yeux du corps,
leur. Elle ignorait encore qu'elle ne En attendant ces précieuses faveurs,
devait pas jouir ici-bas de sa présence q Allez à mes frères, et dites-leur que je
corporelle ;
que son règne serait un monte vers mon Père et votre Père, vers ^^ym^ y^^--,'^
t. V. p. 53(b).
règne spirituel; qu'elle le posséderait Hion Dieu ef voire Dieu (2).
par des voies plus saintes et plus pures, Allez à mes frères, c'est-à-dire aux Les apiur s
feurnissenlala
geiilililé les
siageniium, et nondum agnosceiis Dominum, gcnimaum Hienisalem iniinora offereniibus et moyens d.'pos-
audivit ex ore ejus nonien siium, staliiiique dona adducenlibus, omnibus oninirio legeni séder .lésus-
agnovit et confessa ejt niagistnini, qnia le- illiim et civitatem adoranlibus,' gcntibusqiie Clirisi icibaj.
gens Scripluras invenil ibi scriptnm nomen ctniclis avariti* Jnilaicae sub lanlo rege ser-
siium, verbi gratia, cuiii dicit spiriins Cur.isri vienlihus.
de ipso per os palriarclix Jacob A'o» au[ere- :
(b) Quomndo nolebat se langi {palpavit cica-
tnr sceptrutn de Juda, et dux de (cmore ejus, non credebal), nisi quia
trices discipulus qui
donec veniat qui millendiis est , et ijise erit boc figurais dicium est. llla inulier Ecclesia
cxspeclntio geiilium. lleniqnc in David Domi- :
eral. Serm. 245, n" 2, p. 1015. Viilelur
nus dixil ad me : Fitius meus es lu, ego hodie ergo ista Maria Ecclesia! geslare personani, qux-
genui le. l'oslula a me, et dubo tibi génies liœre- lune in CiiRisTLM credidit, cuni ascendissel
dilalem tuam. El his siniilia. Et liixit Habboni, ad Patreiii. 111e lactus flilein significat. Nani et
quia prolecto discipulara se inleliigit, et sibi j. jUa niulier qiiK lluxum sanguiliis paticb.itur,
Scripturaruiii arcana deberi. djxit apud semetipsam Si leligero fimbiiam :
eoram illo procident yElliiopes, et inimici ejus etdixerunt discipnii Turbo- ic comprimunl, cl
:
terram liugcni. lièges Tltarsis et insula; muneru dicis, quisme letigit? El \\\e.:Tetigit me uliquis.
afférent, regcs .Aruhum et Suba dona udducent... Quasi diceus; Tuibapiemit, fides tangil. Scr-
Synagoga carnalis, cum legeret venlurum Mes- mon. 246, n" -4, p. 1021. Ecclesia eigo,
siam, id est Curistum regem magnum, et spc- cujus figurara Maria gerebat, audiat quid au-
ciosiim forma pra; liliis hoininum, sperabat divil Maria.
liilum carnaliter fiiturum, seillcet quod secun- Bedœ in Joan. cap. xx, t. V, p. 612. Nolinie
diim hominein sessurus essel super solium tangere. Restât ergo ul aliquod in liis yerbis
David, in illa Hienisalem... ut iiide doniiiiare- laleal sacrauieiituin...Aiit ergo sic dictuui
lur a mari usque ad mare, et a flamme usque ad est... ut in illa femiiia liguraretur Ecclesia ite
/ermijios orbis /(?nfln<i)i, .^lliiiipibus et insula- gcnlibiis, quic in ChristiiM non credidil nisi
riim regibus coram illo procidentilius, regibus cuni ascendissel ad Palieni.
Aiabum et regibus Saba in illam auieam et
353 AI.I,F.G()I5IF.S DES nr.CIŒUC.Ill'.S OK SAINTK MAOKMCINT. A«l TOMlit Ai:. r3i
qu'après avoir souffert cl à\re inorl nouvelle, leur disant : J'ai vu le Sei-
jiour le saluldu genre humain, je suis ijnrur lessuscilé ; i7 m'a dit qn'il était
rcssustité, et que je suis remonté aux Diiai et honiine tout ensemble et qu'il ,
non par nature, mais par adoption, qui ignorent les mjstèies du salut. Kllc
Comme mes frères, ils possèlent avec liur annonce la première rèsurrcclion,
moi pour héritage la grâce des mys- celle du péché à la grâce, qui a lieu
rien de ce qui est nécessaire pour que nicrtalilé, qui aura lieu à la Pin de»
vous puissiez me toucher cl me possé- siècles; el cependant la plupart najou-
iJcr(r. " lent point foi à sa prédication, et mémo
IH Jll'lllllfMl,
Ce futqui s'accomplit, peu de
ce ils en font un objet de dérision, comme
jours après, dans la perse nnc des gen- il arriva au sujet des paroles de .Ma.le-
lils prosélytes accourus à Jérusalem leine, que les disciples regardèrent d'a-
pour la fête de la Pentecôte, lorsque boid comme des rêveries (2). . (^ Hup$»^
, . ,„ ,, i/ia. p. itiiti»
le bauvcur était en elïet remonte aux
cienx. Ils confessèrent, en présence des
apolrcs, celte même foi que l'Eg'ise fait
toujours professer à ceux qui deman- De celle exposition allégorique sur
dent le baplcmc, c'est-à-dire que Jésus- les courses de Madeleine au lombcau,
CiiitisT, selon sa divinité, est égal à il résulte que h s saints docteurs n'ont
Diicu son Père, cl qu'il est semblable à fait aucune distinction entre Marie
nous selon son humanité. El les npô- .Madeleine et la pécheresse; el de leurs
tpes, investis de la vertu d'en haut, leur -, explications sur les allégories des onc-
cnil'érèrcnl le baptême et les nourrirent lions, il suit ((u'ils n'ont point distingué
S. Léon. t. I, serin. 7'», pag. 2l2. Ail recle dicimr Noli me tangere. Nondum enim
:
liilpert. ibid. Sed Iikc vocalio gcnlinm non pcrsiquani ascendero ad Paliciu iiieuni corpi)-
aille deimii lieri, qiiam resurgeiei ipse a inoi- raiiter langere nec viderc , o geiilililas, ikiii
liiis {scu jiolius aacenderet ad Piilrem) : unile poleris; sed vade ad j'ralres mcos, sciiicet
siibdilur : îfioli me laïujere. Nondum enim aposlolos, et hanc illis auJienlibus enniiteie
ascendi ad l'atrem tneum. Tria quippe répu- lidem, quod ego pro salute geiieris buinani
gnant, ne liuc puleinus dictuia propler suam passus et mortuns re-urrexerim , et in cœlnni
ij)sius persnnam. asccnderiin, el ipsi libi cnnCereiit de me quiil-
Luc. Miiis si à ces exposilions allégo- seconde partie sur l'histoire et le culte
riqucs nous joignions encore les téraoi- de sainte Madeleine, puisqu'on y verra
gnages formels des saints docteurs sur que, depuis les premiers siècles du
l'unité, que nous avons discutés dans christianisme jusqu'à nos jours, sainte
cette /jreHuVcepr/rii'e, il faudrait vouloir Madeleine a toujours été honorée
s'aveugler soi-même, pour ne pas re- comme propre sœur de Lazare
la et ta
connaître que l'unité a été réellement pécheresse dont parle saint Luc.
dans tous les temps le synliment corn- jj
mun de la tradition.
Mous avons dit que, dans les paroles suivan- stance en rappelant l'onclion faite par Marie
tes, saint Jérôme mettait en opposition Marie de Béthanie.
la pécheresse, dont parlent saint Lnc et saint Or, saint Jéiôme , voulant prouver de son
Jean, avec la femme sainte, dont auraient fait côié qu'il y a eu deux femmes , l'une péche-
mention , selon lui , saint Matthieu et saint resse et l'autre vertueuse, montre aussi les
Marc : Nenio putet eamdem essequœ mper captU diverses circonstances des récits des évangé-
effudil ungiientnm et quœ super pedes. Illn enim listes propres à appuyer cette opinion. Mais
et lucrynds tai'ul , et ciine lergit : et manifeste ces circonstances mêmes unissent Marie de
mereti-ix appelliitur ; de liac uiitem nilnl taie Béthanie avec la pécheresse, puisque, au lieu de
(')S Hipro- saiptum est (') se borner à la circonstance des larmes, comme
iiMii. iii M^iltli.
fait Origène pour les distinguer, il donne en-
ci;i. xxvp, i' m. On pourrait cependant objecter que saint
" ""* core pour marque de sa distinction entre la
'
Jérôme fait ici allusion aux paroles d Origène
pécheresse et la femme vertueuse, la circon-
où celui-ci met en opposition la femme péche-
stance de Vonction des pieds et celle des c/ie-
resse avec Marie de Bétlianie, et que par con-
reux employés à essuyer les pieds du Sauveur,
séquent son dessein n'était pas de les distin-
deux circonstances que saint Jean attribue
guer : Quœ secuudum Lucam est, dit Origène,
expressément à Marie de Béthanie. Par consé-
ptorat, et multum lacrymal ut pedes Jesu lacry-
quent, saint Jérôme, dans ce passage, unit
mis tavet : quœ secuudum aulem Joannem est.
saint Luc et saint Jean, quoique dans son pas-
Maria, neque peccalrix, ucque tacrymans intro-
sage Origène les distingue l'une de l'autre. En
(-) Oiigen. ducilur (').
III liillh. loni. ,, . , . ,, .
effet , comme nous l'avons fait observer plus
III, |ia'. 893. Nous repondons que samt Jérôme, ayant lu aucune de
haut, saint Jérôme dit qu'on ne lit
col. 2 U. rapidement le commentaire d'Origéne avant de
ces circonstances de la femme sainte : De hac
composer le sien , a pu faire ici allusion à ces
Mais dans son
autem iiiliil taie scriptum est. si
paroles, dont il avait peut-être quelque rémi-
sentiment Marie n'était pas la pécheresse de
niscence mais que, dans ce passage même, il
serait faux qu'on ne lût d'elle rien
;
saint Luc, il
SECONDE PARTIE.
PREUVES DE L'APOSTOLAT
DE
SAINTE MADELEINE
ET DES AUTRES FONDATEURS DE LA FOI
EN PROVENCE.
INTRODUCTION
A CETTE SECONDE PARTIE.
y avoir prêché la foi chrétienne, y ils Paris Limoges (8), Beauvais (9),
(7),
avaient fini leurs jours. Celle croyance, Nantes (10), Le Mans (II), Aulun (12),
(1) Brei'iarium insignis eccl.'siœ Bituricensis, (9) Breviarium Bellovnceiisc X 1 1 1 1 sœculo exa-
1587. Fet. 597, in festo sanctœ Marllia;. Lect. ratum. Cod. ms. bib. regiœ, n' 1050. In feslo
IY,VelVI. S. Mariœ Mag. lect. f'il. —
Eo tempore facia
535. est perseculio magna in Ectlesia qua; eral Je-
Missate ad iisum ecclesiœAuscelanœ,
(2)
1
rosolymis, et oninesdis|>ersi sunt per rcgiones
Fol. CCllll, in feslo sanclai Martine.
Judœa; et Samarine prceter aposioios. Erat au-
(5) Missalc Lugdunense (lijpis goihicis im- tein cum apostolis beatus Maximinus , unus
pressum). Fol. CLXXXIX, ibid. B ex sepluaginta duobtis discipulis', vir uiiiversa
(4) Breiiarium Rliemense,an. 1572.25 maii, morum bunestate conspicuus... Quapropter,
(ol. 2G8. in pnefata dispersione, IJeaia Maria Magdaiena
ilii soeiata, iter usque ad niarcdirexernnt, as-
(5) Missale Turonense, 1517, infesta sanctœ
Martliœ. —
Breviarium Turonense, 1612, pars cendentesque naveni prospère cursu pervene-
runt .Massiliam.
asiival., p. 7i3, XXIXjulii, lect. IV, Y et VI.
(10) l'roprium sanctorum Nannetensium, ex
(6) Breviarium insignis ecciesiœ Senoncnsis,
an. 16-5, die XIV novemb. decre/o Caroli de Bourqneuf, Nannet. evisc. In-
8», 1622, p. 3.
(7) Breviariummagnum adusum Parisiensem, In festo sancti Lazari episcopi et marlgris ;
in-folio, 1492, in feslo sanctœ Martine, jutii
duplex in ecclesia cuthedrali tanlum. Lect. IV
X.ÏIX. et V.
Post Ascensionem Doinini in cœlum, cuin
Lazarus clali^simis orlus nalalibus, cnm in
facla esset dispersio discipuloniin, ipsa cuiii
castello Belhanix inoriuus esset, precibus .Ma-
fralre suo Lazaro et sorore sua Maria Magda- ri;c et Marlbx soniruni ejus Doniinus exoratus,
leiie, nec non ciim beato Maxiniino, qui eos
eum a monumento qualriduanutn mnrluuni
baplizaveral, el cui a Spirilu sancto fuerant
suscilavit. Quem Jud;i;i sa;plus interlicere co-
coiiiniendalx, niultique alii, ablalis remis et
gitarunt, coqnod inuiti propter illuin credereni
gubernaeulis,oninibusque abmenlis, ralibns ab
in Jesum. Unde contigit
induduntur. Qui Uoniino duce Mas- C
ut poit ejus Ascen- ,
inlidelibus
sum in coelnni, exorta persecuiione in discipu-
siliani pervenerunt.
los CuRisTi, ipse ciini diiabus sororibus, et
Breiiaria sancti Marliulis Lemovicensis.
(8) Marcella pedisequa, ac Maximino uno ex sep-
Bibliollicque royale à Paris. In fcstis sanctœ luaginta duobus disiipulis Curisti Doniini, qui
MariiC Magd(dcnœ et sanclic Martiiœ virginis. tolani iilain duinuni bapiizavcrat . nmUisque
3-,9 SECONDE PARTIE. PREUVES DE L'APOSTOLAT DE STE. MADELEINE. 340
Meaux (13), Arras (14), Orléans (15), A des carmes (I9),ilc l'ordrede Ciuny (20),
nliis Chrislinnis compreliensus a Judocis, in passione Doniini quarto deeimo, cum Stc-
navem sine vélo ac remigio ponerelur , vastis- phantis lapidalus esset, aposlolis per uiiiver-
siuioque mari ad certum naufragium coinmil- sum niundum dispersis, bealus Pelnis cnmnii-
lerelur. Sed navis, Deo gubenianle, salvis om- sil bealani M:Tiam Magiialcnam sancln Maxi-
(M) Breviarium ad usnm insignis ecctesiœ Ce- (20) Breviarium secundiim ritiim moiiasterii
nomuiiensis, aucloritale D. cardinut. a Rtimbu- Cluniacensis, lotiasque ordinis ejusdem, 1540,
lieto lu8-2, pars œstivalis. —In
[esta S. Muriœ n. 24.
Lecliones I, n, m, IV, V, VI.
J>/(i(;da/«i(r. {'il) Breviarium seaindum usum ordiids sancti
Appropinquanle vero tempore quo beata p joànHisHieroso/i/ïniluji!. Lugdu/ii, 1551, fol.583.
Maria Magdalene Garnis ergaslulo solverelur, in (eslo sanctœ Muriltœ.
vidit Christum cnjus serviAO in monte Balmae Post Ascensioneni Domini cum facta esset
(ère annis triginla duobus tolaliler fueraloccu- dispersio discipulurum Christi, ipsacuin Iralre
pata, ad cœlestis regni gloiiam se inisericor- suo Lazaro et sorore sua Maria, nec non et
diter evocantem. beato Maximino, quieos baptizaverat, el cui a
Cujussanctissimunicorpus beatus Maximinus Spiritu santto fuerant comnieiidati, mnltisque
antisles assumeiis, diversis condilum aromali- aliis Christianis, ablatis remis, velis et guber-
bus, in mausolée magna cum revercnlia sepe- naculis, ab inQdelibus ratibus includuntur, qui.
livit. Domino duce, Massiliam pcrvenermil. Tandem
(12) Breviarium ad ritum diœcesîs Eduensis, territorium Aqueuse adeunt, et ibidem popu-
fol. LXXMX, laJO; in (exto sanclœ Uarlhœ. lum mullumad lideni convertiint.
Martba virgo bospita Christi, Syro pâtre, (22) Breviarium sancti Dominici, 1519; in
Eucbaria maire, regali ex progenie descendit. (cslo sanctœ Mariœ Magdaleiiœ, fol. lxxii.
Ilacc anno deeimo quarto a passione Christi , Francisa.
(23) Breviarium ord. sancl.
cum fralre Lazaro, sorore Magdalena et aliis,
ab inlldelibus pelago sine gubernalore expositi (24) Breviarium heremit. sancti Pauli.
sunt, ut submergerentur, sed divino nutu Mas- (25) Breviarium Fontisebraudi; in [esta sanc-
siliam advenerunt. tœ Martliœ, xxix jw/ii.
(15) Breviarium secundum usum insiç/nii ec- (26) Breviarium Vallis-Umbrosœ; in festo
clesiœ Metdensis , 154G; in [cslo scmclœ Muriœ sanctœ Mariœ Magdulenœ, fol. 566 verso.
Mngdulenœ. (27) Breviarium Moguntinum. Yeneliis, li9^.
(14) Breviarium nd usnm ecclesiœ Airebatensis, Fol. cccii, in (eslo sanctœ Mariœ Maydalenœ.
4.595, p. 434; iii leilo sanctœ Mariœ Magda- (28) Missale diœcesis Coloniensis, 1525. Fol.
lena. Lect. IV, V et VI. — In (eslo S. Martliœ, Lxxvu verso, in (esta sanclœ Murlliœ.
XXIX juta, lect. I, II, III, IV, V et vi.
(29) Liber missaiii secundum rilnm ecclesiœ
(15) ilissale ad usum ecclesiœ Aurelianensls Conslanliensis, an. iiccccciv; in (eslo sanctœ
15-25, fol. XXXVI ; in [eslo sanctœ Marlliœ. Martliœ, clxxiii.
(IG) Missale seu Sacramenlarium ad usum (30) Breviarium Spirense, 1507; tn{estosanc-
Anicicnsis ecclesiœ. Fol. xxxv. tie Muriœ Macjdaknœ. Lecl.v.Posl Domini vero
in cœlum Ascensionem, divisis in oinnem ter-
(17) Officia propria insignis ecclesiœ cathe-
drnlis Cabilonensis, lC20;i)i (eslo sancti Lazari
rain aposlolis, Magdalena cum Lazaro fralre,
episcopi et martyris. cum Martba sorore, cum Maximino , umo ex
distipulis septuaginta duobus, cum Marcella et
Lazaïus a Ckristo resusrilatus in nnmerum beato Ceilonio (qui caecus a nalivitate visuiu
discipulurum ascitus, post Christi ascensio- a Christo receperat) et plerisque aliis, navigio
nein in cœlum, simu! cum aliis Ecclesiœ priii- gravissiniis maris lempeslaiibus acii, ad Mas-
cipibus Spirituin sancturo accepit. Verum mota siliam insignem Narbonensium civitatem ve-
in Ecelesia persecutione, l.apidatoque Ste- D |,gpu„j po, so4 verso 505. La tradition de
phano, ipse coinprebeiisus a Judœis, una cum Provence est encore rapportée en d'autres termes
sororibus , nec non Maximino et Marcella, in dans les Leçons de sainte Marthe.
navem sine vélo ac remigio imponilur, vaslis-
(51) Breviaritim secundum ritum monialium
simique mari ad cerlum naufragium commil- sancti Laurentii Veneliarum, 1571. Fol. 501 el
liiiir. Sednave, salvis omnibus, divina virtuie
517.
Massiliam appulsa, ejusquereginnis gente pra;-
ilicationibus et niiraculis ad lidein conversa, (52) Breviarium Ambrosianum, pars aîstiv.
1782, p. 464; in (esta sanclœ Marihœ. Martha
Lazarus Massiliensiuni episcopus crealur, in
génère nobilis, sed longe nobilior liospiiio
quo quidem munere cum prxdarese gessissel,
Christi Domini, post ejus in cœlos Ascciisuni.
ad laboruni et œrumnarum prxmium migra
ctim Lazaro fralre, sorore Maria, mullisqtie aliis
vitin cœlum, deeimo sexto calendas jaruiarii.
Cbristianis, capla a Judaîis, ravi sine remigio
(18) Breviarium ordinis sancti Benedicli. et vélo imponilur. Itaque cerlissiino naufragio
(19) Vreviarium anliquœ pro[cssionis de monte cum coeieris exposiia, tandem, Dec juvanie,
Carmclo ex usu Ilicrosolymitnnœ ecclesiœet do- Massiliam appulit ubi in remolissinia solilu-
:
minici Sepulcri. r^îic/iis, 1579. Fol. 345 verso; diiie, cum aliquot plis religiosis(iHe feminis,
tit (eslo sanclœ MariœMagd. per octav. Lect. i. quotidiano jejunio , assiduis oratioiiibus et
— Pûsl Ascensioneni Domini , aiino scilicct a vigiliis tola addicla, in liûc viia;sam.tilaie cœ-
ôit
5JI UEVOL. EN FllANCE PAU LVINOY TOUCII. L APOST. DE STE. MADILI INE.
tisc.iiiis (-l'A), dis ermilcs do Saint- A si l'aiTivée de sainte Madcluitie et de
Paul (2V), de l'ordre de Fontcvrault (2")), ses cofnpagnuns en Provence doit élrc
de Valioiiilirrusc (20) cl autres dans la ;
placée, comme on l'a fait, au rang des
liturgie di- diverses églises étrangères, histoires apoi rj phcs, ou si de graves
r.onstanre (20), Spire (30), Saint-Lau- examendet pièces et la révision cnt ère
., . Pi0Vi:lue.
« respiré avec l'air natal et sucé avec le as commenlitio Lazari et Maximini,
« lait.lorsqueJean de Launoy prétendit Magdaknœ et Martliœ in Provinciain
« troubler cette croyance, la foi de nos uppulsu.Ccli^cTd ne fut pas plutôt connu
« pères cl la tranquillité de nos égli- qu'il Gt naître dans les Provençaux des
[\) Disserta-
<^ ses (1). » sentiments bien différents, snlun les di-
""•" ''""':. '" Launoy réussit en effet dans le des- verses dispositions des esprits. Quel-
</Uij. l'ïrl'ii- sein qu'il se proposait; du moins on ques-uns, enclins à la nouveauté en
loii, i'?g. *"• reçurent avec dos
p^,^,l que ses écrits ont obtenu,
djre matière de religion, le
pouvait en attendre , puisque la plu- d'autres, sans entrer dans celte opinion,
part des hommes de leltrcs, surtout en sentirent néanmoins leur créance s'é-
France, suivent aiijourJ ïiui son opi- C branler et leur dévotion s'affaiblir ;
nion. Il est de noire sujet d'exposer ici mais le plus grand nombre, toujours
l'histoire de celte révolution littéraire, fermement attaché à la tradition des
de montrer comment anciens, ne purent s'empccher de gé-
cl
Launoy a pris
le
"""
qu'on a écrit pour Nousexa- le réfuter. pris, et adressèrent de nombreuses re- ^'"''"'f "^
^ clore Hiinortili
minerons ensuite les fondements du quêtes au parirmcnl d'Aix pour deman- Bouche. Aquss
'
nouveau système, et cet examen pourra der la suppri ssion dece livre (2). hi^°'(«).
*
JiniV'ljn el
lesiibiis viriulibus elucescens migravit ad Do- iiiim consiieliiiiinc disjuncta ,
qiintidicque jier Honiln' «iilre-
niimini. i(lIcmpus ad andiendas cœlcsliuni laudes, in 'TJ^II"^"^ , ,'^^f
"' Lau-
(55) Breviar. lioman. In festo siiiclœ Mar- allum ah angclis clain.
"
thœ, XXIX jidii. Marllia auiem, niirabili vilnc saiiriiiale Pl
Martha iiol)ilil>iis et copiosis pareniibus na- cliarilnte oiniiiiiin Massilicnsiuni aniiiiis iii siii
ta, sedCHRisTi Doniini hospiiio clarior, po>t I) ailinîralionein adduclis in locuin a vms reiiio-
ejus Asceiisuni in cœluin , ciini frntre, sorore lissimuiu ruin aliquot hnnestissiniis fominis se
cl Marcella pediscqua, ac Maxiniino, nno ex recepit, ubi summa cum laude pielatis cl pri:-
sepUiuginla diiobus discipulis Ciiristi Doiniiii denlix- diu vixil, ac deinum niurle sua nuillo
qui tolam illum doiiiuni baplizaverat, inuilis- auie pnciiiola, niiraculis clara migravit ad Do-
comprchensa n Judxis iii
qiie aliis Clirisliauis iiiiuum quarto calendas augusti. Corpus ejus
iiavem sine vélo ac reinigio inipoiiilur, vaslis- apud ïarascoiicm magnain babel vcnera-
simoquc mari ad ccriissiiiiuni naui'ragiuii) lioneu).
oommiiiilur ; sed navis, Deo giibenuintc, sal- (a) Cum c soliludine mea ad patoruaiu do-
vis omnibus, .Massiliam appulsa est. Eo niira- iiMim .\(|uis iMiper veneriin, sigiiifiealum est
culo, et boruin prxdicaiione primuin Massi- quia conlciitioncs (eranl iulcr comproviu-
iiiilii
lieiises, mox Aciuonses, ac liiiiiinuc génies iii ciales ineos). Quidam eniui, quibus iiovilas
CiiBiSTLM oreiliilerunl. La/.arusquc Massilien- plaoei, quibus piolas cordi non est, ingenii
sium el Maximinus Aqucnslum episcopus crea- quodam oblcclaïueiito, iiovam quaiiidaiii aii-
lur. Magdalcna vero assnela oralinui, cl pc- diere cl cxcepere opinionern, qux' aniiquns lu-
dlbus Doniiiii, ul opliina pane coiiteniplandu; leiaros nosiros cœlilcs e Proviiicia oliiuiuat...
cœleslis bealilndinis quam elcgeral fruerelur, Cui opiniiini ol asscnliunlur lihonlissimc, cl ex
in va^iain aliissiini iiiuntis speliiiicaiii se coii- ca piclaleiu iioslraiu, ol iMaj(uuiii uusiruruiii
luiil, ubi li'ii;ii)la annus vixil ab oiuni houii- Cdem sumiiiu excipiuiil ludibrio.
543 REVOLUTION OPEREE EN FRANCE PAR LAUNOÏ 3U
vciiçaux enlreprirenl de le réfuter. A contre le premier écrit de Launoy, le
Jean iiaptisle Guesnay, né à Aix, et seul qu'il connût alors,un oDvrage latin
alors religieux de la compagnie de Jk- inlilulé: Ratio vindicatrix calumnùp {b).
siis, publia à Ljon, en 1G43, un volu- Le parlement de Provence, voyant
me en latin sous le titre de : Disquisitio alors que cette nouvelle opinion divi-
de Magdalena Massiliensi advena. Cet sait lis esprits, et portait un grand
ouvrage, quoique assez étendu, ne pou- préjudice à la piété, condamna l'ou-
vait guère convaincre Launoy ni ses vrage de Launoy (1), après avoir en- (l) Vovpc
adhérents. C'est un volume in-i" rempli tendu sur ce sujet les conclusions de la cnihes, irsos,
(le digressions fastidieuses, de hors- faculté de théologie (2); cl, d'un antre P^S- nsi.
d'œuvre superflus, et où l'on ne voit côté, Honoré Bouche, pour justifier les jq^^''„'i^-3|
ni critique , ni discernement dans le motifs de l'arrél, composa rapidement
choix des preuves. L'auteur affecta un écrit latin intitulé : Vindiciœ fidei
H y emploie les neuf premiers chapi- donna prise contre lui à son adversaire
tres à attaquer Guesnay, et dans les en alléguant des pièces sans autorité,
deux derniers il répète les difficultés Cette même année, 16i4, le P. Gues-
dcjà proposées dans son premier ou- nay, à l'occasion de la censure de l'U-
vragc, et auxquelles ce religieux n'a- „ niversité et de l'arrêt du parlement,
vait pas répondu (a). Enfin, l'année sui- publia de son côté son Aucluarium lii-
pietas, el erga loca qu;é ipsi iiicoluere religio. Massilieusi advena, Parisiis an. 1G13, in quo
Alii deiiique, qnibus inconcussa est fides et auclor priniis novera capilihus patrem Gues-
pielas, de novo islo, pieiaiem in his parlibus iiLCum parum modeste sœpius alque iterum iin-
desti'iicnte, sensu tristaniur, dolent et conque- petit; et ex illiiis parergis sïcpe cumdem
runtrir. hidicre cavillanili ansam sumit. Denique
Hinc dissidia, verborum pugna; et conteri- duobus posiremis capilibus easdern raliones
ulrosque, Expostulationes rindique
tioiies inter quas priori iibello pro sua senteiitia allulerat,
aJ senatirm deferuntur, quod Aquensibus eri- nunc ulpolenorr solutas, iterurn repetil Ait :
lait flirt au long la censure et l'arrél. A KiGO, ses Divers opuscules sur Vitrri.ée
L'i)U\rage parul sous le nom cniprun'.é mensunyrre île sainl Lazare, inihl Mnxi-
0) PToviiicùv de l'ieri e-Uetinj (1). Launoy y lépon- min, suin(e Madeleine et sainte Mnrihe,
,„„,i(^,,J,;„',j. dit par un pelil écrit français en forme m Provence. C'est uni- réimpression de
ii'iy. Linjd. j,, leiire-, intitulé : les sentiments l'e ses deu\ premiers écrits, à la suite de
M. Jean de Launoy sur le livre que te l.iquelle il atta(|ue lloui lu- et le V. Gues-
lî. P. (iuesnay, jcsuite, a fuit imprimer nay, pour qui il témoigne assez peu
ri Lyon {a . Kniin, on IC'j7, ce religieux d'égards. Enfin, à cet ou» rage de I,au-
o|ipos I encore, aux Sentiments de Lau- noy, Houche opposa de nouveau sa Dé-
noy. Le triomphe de la Madeleine en la fense de la foi de Provence, avec diver-
cri'ance et vénération de ss reliques en ses additions, et il la traduisit en fran-
Provrnce, sous le nom do Dcnys de la çais{c), pour la mettre parpor- là à la
(î) l'ioviina- Sainte-Udume (-2), par allusion aux dé- lée d'nn plus grand nombre de lecteurs.
'"
umTus'^" "'l'Iés que Launoy avait eus sur saint Tels furent les écrits composés au
Denj/s l'Âréopagitc et sur sainte Mf- B xvii* siècle pour ou contre celte tra-
deleine. dition.
ira<:ier;il lUa- avcc assez de ménagement, celui-ci ce- écrits pour porter la conviction dans les adversaires de
Launoy ; (ire.
P'"*^^"' "^ reprit plus les armes jus- esprits déjà ébranlés par Launoy. Les iijier iiioiil
îe*'u b l'ai!!- i|ui
lion (le l'i'o- qu'à l'année IGUO. Il sembla môme avoir PP. Guesnay et
acorédrie
Jourdan (4) manquaient svsièiiie. sou
abandonné ses sentiments sur la tradi- l'un et l'autre de plusieurs qualités né- (») Scriplo-
tion de Provence, après divers entre- cessiiires pour traiter cette matière à res orilins
Prœd.cnlorum
tiens sur cette matière avec le sav.int fond; et Bouche, ap|)liqué tout entier loin. Il, rag.
7U0 {d).
évêque de V;iison,M. de Suarez, à qui à la composition de son Ustoire de Pro-
ilpromit en effet d^ les rétracter, et sa vence, ne pouvait en si peu de temps
promesse parut être sincère Mais le recueillir tous les documents que des
P. Théophile Riynaud ne l'ayant pas recherches plus profondes et plus long-
assez ménagé dans un pamphlet, et lui temps continuées auraient pu lui four-
ajanl reproché ses écrits sur sainte nir. Ces ouvrages produisirent néan-
Madeleine , Launoy ,
très-sensible à moins dans le pays l'eiïet que leurs au-
r.iffronl qu'il crut recevoir, se désista teurs en attendaient. L'opinion de Lau-
de sa promesse. Il écrivit à l'évêquede noy n'y fit presque aucune impression
A'aison, que, puisque le P. Théophile sur le peuple, et :ous les hommes ins-
Uaynaud l'avait traité de la sorte, il truils la méprisèrent et tinrent à l'an-
voulail soutenir son opinion plus for- cieni c comme auparavant.
tradition
(:^) Meriure lement qu'auparavant (3)-, et, en con- témoignage que leur rendent
C'est le (S) Galtia
rfe /r.iiice, dé- séquence, il fil imprimer à Paris, en Denis de Sainte-Marthe (5) et labbé de cliriftiana, 1.
1,
ceiiiliie Ivi) ' ' col. 051 (.;}.
{a) Le 21 m;ii 1G4(J, le P. Pierre deLaurcns, {c) Lu défense de la foi et de la piéléde Pro-
religieux de Clnny, soutint en Sorbonne, pour lence pour ses sainla tilutnires Lazare et Maxi-
acle de vespéries , diverses propositions dont „ii,i
, Marthe et Madeleine, contre le tirre :
la troisième était en faveur de la tradition des ^ Joannis, etc.. Varia de conmienlilioLaïari et
C) n.Yedse l*'Ovençaux et conçue en ces termes (') : Maxiniini,Magdalena> et Martlu-ejn Provinciani
(le lu f'i de SS. Lnzants et Maximinus, B. M. Magdalena, appulsu opuscula. ilii. Rois -, 1665, iii-8".
f. iiwnce, (lar ac soror Marllm, et Mariœ Jacobi et Salor)ies,
Louctie, p. 2.t. mari se commiseruul , durtu dirinœ providentiœ, (d) Michael Jourilain, vir sublilis et sagax,
qua circa annum Oi, ad oslia Rliodani, in l'ru- ac in arguendo acutissinins scripsit libelluii) ,
vincia appulerunt, et iii eu poslmodum dispersi, hoc tilnlo Hatio lindicalrix calumnim cunira
:
sanctus Lazurus Massitiennis et sanclus Ma- negiinlem udvenium Lnzuri Magdalenœ et Mar-
ximinus Aquensis, episcopi (acli suni , B. Mag- llm in Provincia. Aqnis Sexliis, Joan. Boizc
Àalena in spctuncam Uulmensem secessit, Mttr- 1G44, in-S". p. 115. Qunc opella palri;e devo-
tlia urbem Turasconensem, Mariœ Jacobi et Sa- tionis zclnni redolet, sed adversaiunm dehuis-
lomes Arelalensem petientnl et incolueruiit.
sel auctor pclitis ex antiquilaie documeniis
polius quam scbolasticis soluni provocare ar-
(b) Les derniers auteurs de la Bibliothèque gutiis.
historique de la France n'avaient pas lu appa-
remment la lettre du P. Pagi qui rapporte ces (e) Communis est non solum apud vulgiis,
détails. Us se sont exprimés avec inexactitude, verum eliam inler erudilos in Prnvini la vinis,
ne sachant pasque Launoy avait expressément primum qui lidem chrislian;ini Massilir. cl lu
promis de se rétracter. iocis finitiuûs disseminavii fuisse sanctum La-
REVOLUTION OPEREE EN FRANCE PAR LAUNOY îiS
Longiieruc («). M. de Suarez, évc-que A dilion, ils l'ont supposée telle dans leurs
lie Vaison, entreprit rriéme un écrit la- écrits, sans entreprendre de la prouver
i,in ayant pour lilre; Y indiciœ sanctœ ni de la venger des calomnies de ses
Maiiv Ma/jdalenœ pro ejus appulsa in adversaii es. C'est ce qu'ont fait succes-
(1) uisioire provinciam Narbonensem
Mais ce (1). sivemeni le savanl Antoine de Uulfi,
K«/«î^f par^sa^^"'^
homme, engagé alors dans la dans son Uisioire de Marseille ; Louis
I'. Loiiis-Au- composition d'un crand nombre d'au- Antoine de Iturfl.son fils; Jean-François
"^
si'lme bo\er . , . ^ i i .
de Saiiitp-.\lar- tres ouvrages, surtout do la Uaiile chre- de Gaufridi, dans son Jlisloire de Pro-
^'^""*> ^ laquelle il joignait encore VEs- vence: car on ne peut pas considérer
roù 1u-4°"^''p"
2ôl.' pagne et VJldlie ,2) ;
puis, retenu à l'ome comme une exposition raisonnée des
{î>)M(miiscrits «yp ]g nanc Clément IX, qui le nomma fondements de celle tradition ce qu'en
Uiètjuc ruyde. préfet de la bibliothèque du \ alicaa (3), a dit Pitton a la suite de ses Annales de
(3) Wisîci're
ne pui donner suite à son ouvrage sur V Enlise d'Aix, ni ce qu'on trouve là-
Kaiso)i.—«!f- sainte Madeleine, qui na jamais ele dessus dans les ouvrages de Hailze et
'l'ru'iy'iice'^pJii
publié et paraît même au- " dans d'autres semblable sécrits (10). Per-
être perdu
[10) Dissei-tu-
jourd'hui. Un autre Provençal, ami du ÉOnne n ayant donc réj.ondu à Launoy tiousur lu té-
précédonl, et justement célèbre dans le d'une manière nette et péremptoire, il 'lio/'ae ''^r'!''-
monde liUéraire, le P. Antoine Pagi, résulta de là que, hors de la Provence, 't'icc, p^'' ""
semblait être plus capable que per- et surtout à Pans, ou on ne devait 1 cèse dx\\.
sonne de traiter à fond ce sujet. Il était juger de
^ la tradition que n ir les écrits ^^^'"1'"' ,.1^^
* * Oirard, iio*^ ,
persuadé, comme on l'était alors en composés de part et d'autre, Launoy fui iu-l8.
,4lC,,;,;j„,„
avecLau-
lion (4), et ileut sur ce sujet, dispute, et l'on conviendra sans peine
Aimaies Huio- ^,^y une conférence dont il nous a que public avait plus d'un motif pour
iM, (111.716.
" ,^, .., .
le
•
.
(/ (rallie. d- le pressaient décrire sur la maiiere, Jasqu alors persorrne n avait satisfait ...
Ire
ibid.
.-3, j.„ipg autres M. Rigurd, de l'académie à une proposition de Launoy, ou plutôt Déii prn(>oié
de Marseille (6), homme versé dans la q à une sorte de défi qui paraissait juste j',"[I'J,|g"'i","';'.^„^.
(6l IWd. pai
15.^8. th.éologie et l'antiquité (7). Mais le et raisonnable.» Je demandeau P. G ues- '"='"' ,'''^P""''.i
seconil inolil
(7) Oifiioii- P. Pagi composait alors sa Critique des « nay, disait-il, qu au témoignage de qui a cr&iue
'*'"' *5=''^""^-
i7ice,i'ag.'.o7. Annales de Baronius, qui absorbait tout « Modeste, auteur grec, qui fait mourir
son cl il mourut, pour ainsi
temps, « sainte Marie-Madeieine à Ephèse, il
dire, laplume à la main, laissant même « oi pose quelque autre auteur grec
à son neveu le soin de faire imprimer « plus ancien, ou contemporain, ou pos-
les quatre derniers volumes de ce vaste « térieur, qui ait mieux connu la chose
fS) Mer- et savant ouvrage (8). Les hommes « controversée entre nous : y a-t-il au
f.uie de Fran-
instruits parmi les Provençaux regret- « monde proposition plus juste ,
plus
ic, ibid. \ag
tèrent avec raison qu'un «avant si pro- « conforme à la méthode de chercher la
zarum, a Christo Scrxatore nostro e niortuis gens parmi les Provençaux ont défendu la \^-
eiiilaliim. Tité des reliques de sainte Madeleine, de sainte
" de Marseille, où l'on marque la fèleile A » les libei lins? Quel est le *l)icn qu'on
a saillie Madeleine dans l'une ou l'aulro « possède paisiblement? N'y aura-l-il
M de Les deux villes, el un iiiarlyrulugo » pas de II milice, de lenvie, tant qu'il
<i qui ail six ceiils ans d'ancieniielé. « y aura des hommes ? et par consé-
« Il est que le
certain I'. (îuesnay « queni pourra-l-on jamais faire taire
« n'ayant donné aucune salisfaclion à « la criiique et rendre iiicuatestabie la
" ces propusilions, en la manière que « vérité (3)? ,
<;' «woi>.-
'
^ de l'roveiice.
« je demande et qui est Irùs-juslc, tout Un autre motif bien propre à décré- \[|
« homme d'esprit cl de jugement, el qui diler celle Iradilioii fui (uie ses apolo- Vicsapocry-
u , • I • • • .. • , .
phesde mine
n rend noinmajje a la venle, cunvien- {^l^tes se divisèrent entre eux sur plu- AlaJelenu- (m-
« dra de la bonté de ma cause et de sieurs points, leis (lue l'année de l'ar-
!''"'''* •''" '"*
(I) l.esSi'ii- l'injustice de ma partie adverse (1).» rivée d.' leurs saints apôlrcs, le lieu de iroisiùmemoiil
'*'"' '^'"*' '^""""y s'élant réduit à n'exi- la morl de sainlo Madeleine, qui lui la 1'"' "^''" '"^
(/"'"iiimioi/ .
sv!>U'iiie de
l'id. |.ag. 31)7. gyr plus qu'un seul lémoigiiage de (luel- ville d'Aix selon les uns yb), el celle de '-^""oy-
que écrivain qui eût plus de six cents Sain'.-Maxiinin selon d'autres (i). De (41 Claude
(3) Joaniiis Collez, Vincenl
Latinoii ofieni, ans d'ancienneté (2), el personne n'en plus, des auteurs, sans aucune teinture aeboùî ouml-
",
57'j.!!!i7/,Tl ^y^"' produit aucun de ce genre, ce de la critique, et même sans discerne- ""?"« Omou.
;«re rfe Frim- silence dtvait passer, dans l'esprit des meiil,composèrenldes Tïe.- de ces saints
V, déi eiiilire , . . . ,, , . ,. . , . .
1725. loin. I, étrangers, pourune impossibilité réelle, plus propres a faire mépriser la tradi
)^ 8 'Cl 1070 j;ins te temps surtout où il y avait en lion qu'à lui concilier l'estime et
, le res
Provence plusieurs savants très-versés pecl des hommes sensés. L'amour pour
dans l'antiquité. On peut ajouter que le merveilleux fit insérer dans ces Vies
l'impéritie de ceux qui entreprirent de tout ce qu'on trouva de plus exlraor-
défeudre !a tradition, leur inexpérience dinaii e dans diverses additions fabu-
dans la critique, l'importance qu'ils al- leuses, faites successivement aux an-
taehaient quelquefois aux arguments ciennes Fie« de saiwteiliorfe/eine. Ainsi,
les plus faibK'S, contribuèrent encoreà entre autres circonslances apocryphes,
décrédiler cette cause, non moins que la q on y attribue à cette sainte une part e
manière vague dont quelques-uns ré- de la vie de sainte Marie d'iigyple, que
pondaient aux objectioi:s de Launoy.a.ic le nom de lUarie et la qualité de p^c/te-
sais, disait par exempleM.de Gaufridi, resse avaitnl fait confondre avec l'au-
« que cette possession a été disputée à la tre, et ces diverses interpolations sont
« Provence par quelques-uns; mais qui mêlées à des circonstances si ridicules
« s'éionncra de voir contester la tradi- qu'elles semlilcnl avoir été inventées
« tion, puisque l'Ecriture sainte est elle- pour décrier la tradition et la piété des
« même couleslée ? Ne voit-on pas la re- Provençaux du moins elles produisi-
;
« ligion toujours combattue parles hé- rent cet effet dans l'opinion des écri-
-< résies? la piété toujours harcelée par vains étrangers à la Provence (c). Lan-
(n) Lettre de if. de Launotj h if. François nom de Saint-Maxiniin, et oii eurent lieu les
Murcheiti (liomme de lelUes, <|iii a illustré la funérailles.
Provence), i J'ai bien écrit que je serais per- D (c) Les écrivains provençaux qui entrepri-
I suadé (de l'épiscopat de saint Lazare à Mar-
« seille), s'il s'en trouvait un seul lémoignagc
rent de donner au public la Vie de sainte Ma-
deleine furent surtout les PP. Cortez, Keboul,
« dans un hislorien provençal ou autre qui ait
Picliol, Gavoti. Voici le jugeineiU que porte
« vécu au-dessus de six cents ans. Je nieis eetlc
I époque pour disi erner les fausses tradilions des deux premiers l'auteur des Ecrivains de
I d'avec les véritaUes. » —
« Je serai toujours
l'ordre de Suint-Dominique:
Tom.
Il, p. 5()2. Claudius Cortez San-Maxi-
< tort disposé à le. croire, quand j'en verrai un
« seul lénioignage au-de-sus de six cents ans, niini nains scripsit edidilque, Histoire de la vie
je veux dire d'un hoinine qui ait vécu et
et mortde
Ste. il arie- Madeleine. Aquis sexliis,
«
noy ne prit, pas seulement la peine de A encore qu'un religieux carme, Pierre
les rapporter textuellement dans son de Sainl-Louis, résidant au couvent des
dernier ouvrage, il en donna de plus Aigalades, près de Marseille, décrédita
un commentaire de sa façon, cl l'on plus encore que n'avaient fait les ou-
conçoit qu'il lui était aisé d'égayer ses vrages précédents l'histoire de l'arrivée
lecteurs en commentant de p;ircilles et du séjour de sainte Madeleine en
pièces. Ainsi, l'arrivée de sainte Made- Provence, par le poëme burlesque qu'il
leine, son apostolat et sa mort en Pro- composa sous le litre de La Madeleine
vence, comme tout le reste de sa lé- au désert de la Sainte-Baume. Cette pro-
gende, tombèrent dans le mépris et fu- duction, qui coûta cinq ans de veilles
renl regardés comme un amas de fables à son auteur, demeura dix ans incon->
par presque tous les écrivains ecclé- nue dans la boutique du libraire. Après
siastiques. Les Vies des autres sainis lamort du P. Pierre de Saint-Louis, elle
lutélaires du pays ne pouvaient inspi- fut tirée de la poussière par le P. Ber-
rer plus de confiance. Déjà avant les thel, jésuite, ou, selon d'autres, par Ni-
querelles de Launoy, l'évéque d'Aulun cole, et fut aussitôt enlevée parle public.
de
(1) Histoire en 1619 (1), et celui de Marseilleen 1633, Il fallut la réimprimer, et comme elle
iliqUse d'Au-
twi, p. ôiS.
avaient supprimé l'ancienne lésende était encore fort rare, Lamonnaie l'in-
de saint Lazare en usage dans ces Egli- séra dans son Recueil de pièces choisies.
(2) L'amiqui- ses (2). Une nouvelle Vie de ce saint Ainsi, contre l'intention de l'auteur et
té de V Eglise
de Marseille, marlyr parut en 1G36 sous le titre de celle des autres religieux qui avaient
loin. III, pag.
3t;i).
Fie du noble et bienheureux Lazare (3', approuvé poëme, La Madeleine au
le
(ô). .L'Ami de et une autre encore en lG8i (n);mais désert de la Sainte-Baume ne fut con-
JésHS-Clirist, ni l'une ni l'autre ne pouvaient trou- sidérée que comme une parodie des plus
par b^nimaniiel
Pacliier, ihéo- ver grâce au jugement des critiques piquantes, qui, par les jeux de mots les
logal lie Mar-
seille, Aix,
éclairés. La Vie de sninle Marthe, com- plus recherchés et les pointes les plus
lUSfi, in-8». posée par M. de Bertel, qui fut doyen fines, mêlées aux extravagances les
du chapitre de Tarascon, n'éiait pas de ,-. plus inouïes, n'était propre qu'à cou-
meilleur aloi (6). C'est une amplifica- vrir de mépris la tradition des Proven-
tion de la légende apocryphe, connue çaux (c).
sous le nom de Synlique, la même que Cette tradition devait recevoir encore
VIII.
Launoy a entrepris de commenter. de nouvelles atteintes, à l'occasion de La dUliuetion
iDiroduiledans
Enfin, l'écrit du P. Sébastien Micliaë- la faveur que prit, dans les églises de la lilurgie nou-
lis sur les trois époux de sainte Anne, France , l'opinion de la distinction, velle : qua-
(4) Démon- trième molif
il) uliuns évaii- et ses filles Marie Jacobé
Marie Sa- et comme on l'a raconté. Les Provençaux qui aecrédile
çiéliiiues sur la le sysième de
'(jmcaloqie de
lomé, ne devait pas contribuer davan- honoraient en qualité d'apôtre sainie Launoy.
Mvile Anne, tage à établir la vériié de la tradition Marie-Madeleine sœur de Marthe, la
Lyon, 1392,
iD-i". des Provençaux [ï). On doit ajouter même que la pécheresse de saint Luc;
Û'Histoire de la vie de sainie Marthe, Iwtessc de Elle voit son futur dans ccpréseni passé.
3S5 TOICIIAM L'APOSTOLAT DE SAINTE MADELELNE. 35',
U-s nouveaux lilurgislcs devaient donc A français, comme Tillcmonl (t), Fliu- (il^j'OM*»-
icgarder cclto Iraililion comme fausse, ry (o), Baillil (0), el qui par là conlri- '.'^
l'usioirt
puisque de leur côlé ils lionoraicnl trois huèrent à l'acciédilcr cncuio dans \e cceUniaiiiquc
*"
personnes dilTorcntes, >ouleiiant luême public.« La créanre la plus commune /iÎ'^m'"'^'"'
que, d'après les évangélistes, loule la «aujourd'hui, dit Tillcmont , et qui (6) Ki.j «/«
tradition, à l'exception de saint Gré- « clail coinimncée dis l'an 125V, est .^/,"'/*'
J)^',',',^
goire le Grand, les avait constamment « que le corps de sainte Madeleine est narie - Undi--
voyaient avec peine, dans le bréwaire « point que celle créance soit fondée,
romain, la leçon de sainte Marthe, où « que sur des révélations ou des his-
la tradition de Provence est expressé- « toircs fortsus|iecli'S. » Ceux qui sa-
ment rapportée. Launoy demandait la vent l'inlluence que ces écrivains ont
suppression de cette leçon, et la cor- exercée sur une multitude d'auteurs
rection de tous les autres bréviaires où français, ne seront pas surpris qu'en
(I) Veeom-o\\ la lisait alors (1); et enfin dans la "France leur opinion sur ce sujet soit
^Obte'ruii.
"^10 rédaction de celui de Paris, publié par devenue conur.une et générale. Denis
II. âiô (fl).
>|. de Harlay, Châtelain la supprima de Sainte -Marthe remarque qu'en
(?) Brt't'irt- hardiment (2), comme fondée, selon lui, effet, de son temps, les érudits avaient
,.
st »
ïii\' |M»i».
**••* iu/ii dès le
.
xiir siècle, sur un narré f.ibu-
•
abandonné celte tradition (7),
\ /'
et lui- ^C.) Ç"»^"
Curisdfi'ia t
{5)MartyTo- leux (3). Le jugement de cet écrivain môme ne fait pas difficulté de la rejeter i, col 2H9(</).
o;/e uwi_r.rj«;
,
j,ggg^j^ gj^j.^ ^^jj^jjjp ^ 'l'^'iinic le plus comme Incertaine (8) c'est ce que rap-;
(8) /did. (nj.
6j8, el uiibi. versé dans la science des rites, forma porte aussi le P. Honoré de Sainte-
bientôt l'opinion de tous ceux qui, à Marie (9) et ce qu'on voit dans le P. j^,*'
,
lf%f^l
son imitation , composèrent de nou- Papebroc, jésuite, qui même félicite les '^"''«"9' '''' '«
veaux livres de liturgie, et il résulta rédacteurs du bréviaire de Pans del en ni.-,, i. i_ |,.
de là qu'en France, il ne fut plus ques- avoir éliminée (10). Enfin on trouve le***"^*-
tion de la tradition des Provençaux même jugement dans une multitude e,/,,"]^ ^^"n i-
qoe dans le seul bréviaire romain.
r d'auteurs du xviii' siècle, non-seule- '""''"""''""-
'-'
.
cilla, 17:ii. |i
IX. Enfin le sysième de Launoy, gagnant ment parmi ceux qui ont un merile 275 (</).
de'uiuiov^iîô-
''^ j*'"'" en jour, fut adopté non pas reconnu, mais dans un grand nombre
vKjni lopinin seulement par les liturgistes, mais de d'autres plus médiocres, et qui ne pou-
fC^Dt^rstc des
Mvams frau- plus par les historiens ecclésiastiques, vaut juger par eux-mêmes, dans ces
!*'*•
et leshagiographes qui écrivirent en matières d'érudition, devaient uécessai-
(û) Corrigenda esse breviaria el cmn primis , habcntur inler eruditos 1ère omnes, qux vulgo
Romaiium, ubi iiocturiiuiiisetunduni l'esli bea- aiunt... Lazarum, Mariain Magdalenani, etc...,
lacMailbiKCX iisdcproniilur, qiiaîMarccllallIius divina providentia ad orani Ptoviiicix appu-
podisseqiiaelSynlliexscribuntapudVincentiun), lisse.
raiione eflicacissinia suaderi posse milii videtur. (e) Coramunis est senlentia primum Aquen-
{b) Le lémoignage de
Joiiiville est le pre- sium episcnpuni appellatum Maximiiiuni scd ;
(d) Pro dubiis enim, ne dicam falsis, nunc plus scmel fuctum est.
MUNUU£MS l.NtOlïS. 1. li
355 REVOLUTION EN FRANCE TOUCHANT L'APOSTOLAT DE SAINTE MADELEINE. 556
X. Uien ne montre mieux l'empire que les autres, et proposa contre la tradi- p"i'
TVIs
^'"f,"'"'y^l.'p„Icet(e nouvelle opinion acquit partout tion de nouvelles difficultés Ci-). Bouche, (d).
vpMceaddpU'iii en France, que les changements sur- avocat au parlement d'Aix, en parle '^ ^
(*'*'^"""
'
de Pivveiic
sysu'-iiie de venus dans 1 Lglise d Autun ou le , avec aussi peu de ménagement dansi. l, |.ag. 574.
Jjuiioj.
culte de l'aposlolat et du martyre de son Esxai sur l'histoire de Provence (5). (5)ln-4°,i783,
„ , ,» .
loin, I, u. 353.
saint Lazare avait été jusqu'alors si Ces beaucoup d autres
auteurs et
célèbre {a). Les chanoines de celle n'ayant pas examiné par eux-mêmes
Eglise entrèrent même si avant dans la question, crurent pouvoir adopter
l'opinion (!e Launoy ,
qu'après avoir l'opinion qui paraissait être alors plus
changé et défiguré tout à fait l'office de commune parmi les gens de lettres.
dTrS/imts*^*^* P'"^
'"^'"^^ morceaux de sculpture nait pas de lui, il dut y être puis-
etdiicidi^iiims du xii' siècle. Enfin, quoique les samment confirmé par les rapports
par le cil.' lo- églises de Provence aient toujours qu'ils eurent ensemble. Car c'est sur-
maintenu l'ancienne tradition . plu- tout M. de Saint-Vincent que Millin
<si-'''in*8°''r>
17i. sieurs écrivains de ce pays adoptèrent signale, lorsqu'il assure que la tradi-
eux-méraes l'opinion nouvelle. L'un tion ancienne était rejetée alors par les
des premiers fut l'éditeur des œuvres hommes qui joignaient les lumières de
Opmmicomplèles de Launoy Léon Mé- la critique à la plus austère piété (6). (6) Voiiage
(2) (2).
j-»- daiislesdéinir-
HT j /-• c j 1
nnri!Lns''^>a'"'l 'a partagea aussi, ajoutant que Q M. de Cicé, devenu archevêque a Aix, tememsduMi-
'>-(<:)• les plus habiles criliques convenaient par suite du concordat de 1801, ne pa- ^^' J-°'"^
^l'
alors du peu de fondement de la tradi- raîi pas avoir eu une opinion différente
< guine, vetusli^sinia est (lioUandistœ dicunt faire passer cette liction comme nue vérité,
< perpétua), Massilitanorum totius regionis elle ne se trouve néanmoins établie que sur
•« tiadilio quani dociissimi hagiographi vene-
;
une tradition récente.
.357 KXAMEN DE LOPIMON DE I.VUNOY. 33S
sur sainte Maduleini- cl Siiint Maximin, A ru|iiiijun (l<> Launoy, riiali;rc le nicr>(c
vérité de ce siou un esprit s.ige et qui désire sine,"- ""« critiqui s qui a contribué le plus à
syblème.
rement de connaître la vérité. L'auto- accréditer ce nouveau système, n'en
rite de ces écrivains est , en effet, l'ar- dit rien que Launoy n'eût dit aupara-
gument qui a fait le plus d'impression ^a"'- Il le cite une multitude de fois
dans ces derniers temps; il esl donc sur cette matière, et dans son texte
ju^te de satisfaire ici à une demande si même il renvoie le lecteur aux traiiés
ne parait pas qu'on dût se décider pour avance contre la tradition de Pro-
•
(a) Ce qui doit plulôl surprendre , c'est « du Ciel auraient été Lazare, Marthe et Made-
que de nos jours deux paléographes dis- « leine ses sœurs, Marcelle leur servante,
tingués de Marseille, qui doiuieui au public un I) < Maxiuiiu, Célidoine... Le lieu où la barque
ouvrage important, n'aient pas ciaiut de par- « miraculeuse abonta serait encore rappelé
ler avec estime et respect de cette tradition et « par le village des Saintes-Mariés, non loin
de donner même à entendre qu'elle n'élaii pas « de l'cmbouclmre du Rhône. Saint Lazare au-
dénuée de preuves. < S'il faut ajouter foiàiinc « rait prêché l'Evangile à Marseille , sainte
• tradition respectable , disent-ils , Marseille « Marthe à Tarascon, saint Maximiii h Aix,
( aurait reçu la première, parmi les ciiés gau- « tandis que sainte Madeleine, après avoir vi-
« loiscs, le christianisme. Une sainte légende, « site des grottes voisines de Marseille, serait
« qu'on a pu contester, mais dont ou ne sau- « allée accomplir sa rude pénitence à la
« rait nier le charme touchant , à laquelle « Saintc-Daume, lieu devenu fameux par la
I d'ailleurs des preuves, que nous n'avons ni « piété des pèlerins. > Histoire des délibéra-
« à discuter ni à aimbattre, ne nianquentpas, tions de la municipalité de Marseille, par
) <
i
t
nous représente une famille do Juilsconver-
tis
la
à la foi du Chbist, exposée aux périls de
mer par les ennemis de leur croyance,
Louis Mérij et F. Uuindon, in-S", 18il, p 79,
80.
(6) I La
vie de sainte Madeleine est une pure
t dans une barque sans voiles et sans rames, « fable tcès-malcomposée. Ceux qui en don-
I qu'un souille divin poussa sur les bords de « encore n'ont qu'a voir les traités que
teroiit
t la Provence. Ces voyageurs ainsi protégés feu M. de Launoy a faits sur celle matière. •
<
359 EXAMEN DE L'OPINION DE LAUNOY. ÎCO
(1) ihsinire vence (I . Baillet (2) et Papeliroc (3)' ci- A deLaunoy lui niêmi". En cITtt, on n en
fcclésmtliqur ... . ... • . . , .,
i.Lxwni, c is. Icnl parcillemenl Launoy pourgarant; peut citer aucun qui ait examine ail-
(-2) fies des cl cnCiti Cliâtelain, quia formé l'opi- leurs que dans Launoy la question de
Silnls, XXII
juilt.i, \\i\ mon
de
...tous nos .....
liturgistes
j
modernes,
M .
(apostolat des
j . .
saints de Provence. Ni
j .^
tu.llet,etuiibi.
g lul-uiême puisé la sienne propre dans Tillemont, ni Fleury, ni Baillct, ni Pa-
c,uu,„/(o// H- les auteurs dont nous parlons (4). pebroc, ni aucun des autres n'ont pris
'"""" El ce qui comme toucher au la peine de rechercher les preuves de
i'if^'f' f.til
(4, g„,f5(,(. doigt que le lémoignage de tous ces l'opinion opposée. Nous ne connaissons
jnenisseiueni
écrivains est au fond celui même de que le P. So'licr et le P. Lequien (5) (S) Onens
Ciiriitianus
Launoy, et repose uniquement sur l'au- qui aient étudié par eux-mêmes celle
stnitio Miiiiae-
torilé de ce critique, c'est la couflance question ; et il est même arrivé que ces tis U'tiiiieii
Murino ISulo-
avec laquelle ils répètent, les uns deux critiques, après un examen sé- 'iii'iijis ordii.ii
après les autres, qu'avant Joinville rieux, n'ont pas seulement rétracté fiutrum fvii-
diciilorum t. ,
personn'î n'avait encore parlé de l'ar- tout ce qu'ils avaient déjà écrit de con- III, co li-.l,
.
rivée de sainte Madeleine dans les Gau- " Iraire à la tradition de Provence; mais lôid.
les.Une erreur si étrange, entièrement qu'ils ont défendu encore cette même
démentie par une multitude de faits, Iradilion avec autant de franchise que
comme on le verra bientôt , n'a pu de- de désiiiléressement. Le P. SuUier pro-
venir commune à tous ces écrivains, teste, de plus, qu'étant étranger à la
que parce qu'ils l'ont puisée de pre- France et sans intérêt dans celte ma
mière ou de seconde main dans la tière, il n'e : brasse l'opinion des Pro-
même source. Us y ont tous souscrit vençaux que parce qu'il la juge plus
avec une pleine confiance, sur la foi les fondée que l'aulre (6) et cependant (6) ActaSan- ;
i07i<)
trouve dans tous leurs livres, depuis pour la tradition n'avaient aucune ,
ble sainte Madeleine, et dont nous par- tiques qui ont épousé jusqu'ici l'opi-
lerons dans la suite, est une nouvelle nion de Launoy ; el que par conséquent
preuve de la confiance aveugle qu'ils leur mérite et leur nombre ne sont pas
ont eue pour Launoy; car ce critique, pnr eux-mêmes des motifs suffisants
en rapportant l'inscription, qu'il a pour déterminer un esprit jtrdicieux el
voulu accommoder à son syst me, y a sage. Voyons maintenant sur quelles
supprimé pour cela trois mots qu'on autorités repose ce sysièmo. Launoy
litcependant dans tous les monuments lui a donné deux fondements 1° la mort :
leur tour les mêmes mots, quoique D mée ou la trop grande nouveauté des
sans dessein preuve manifeste, ou
: pièces qu'on allègue pour les faire
qu'ils ont pris l'inscription dans Lau- mourir en Provence. L'exposé de ces
noy, ou qu'ils se sont copiés les uns difficultés mettra le lecteur à même de
les autres en la citant. Il faut donc con- juger de la solidité de l'opinion de
clure que le suffrage de tous ces au- Launoy.
teurs n'est autre dans le fond que celui
.iKcun anire zaro ressuscite par le Sauveur, avec « ^uslilanl Lazare, le Sauveur n'a rien
*"''""'"''"""•
un autre saint de même nom inhumé « voulu reproduire de mauvais, ni faire
à C>tic. 1° D'abird tous les livres litur- a en faveur de Lazare rien d'insensé
giques des Grecs modernes (à l'excep- « et de ridicule. Car il aimait La-
lion des grandes menées) et parmi leurs « ^are, dit l'Evangile. Pourquoi donc si
écrivains, Zonare, Glycas, Georges, Co- «la chair est mauvaise, a-t-il voulu
din, Jean Cinname, ne disent point que « que celui qu'il aimait soit retourné
le Lazare de Cylie fût celui de Bétha- * i^ans la chair? pourquoi, après que,
nie, ni qu'il fût frère de sainle Made- " pa"" 'a mort, il avait été une fois dé-
leine, ou qu'il eût été ressuscité par « li^ré de son corps, ne l'a-t-il pas
JtSLS-CiiRiST. Ils l'appellent seulement " laissé comme il était ? car personne
Lazare juste. Or le titre de juste seu- * "^ ^^^^ se persuader que Lazare soit
lement,do!inéàLazare deCh}'pre,mon- « mort d'abord après sa résurrection.
Ire que ce saint n'est point celui de « L'Evangiledéclare manifestement que
Béthanie, puisque partout où ce der- « JÉSUS s'étanl mis à table, Lazare s'y
nier était honoré il était regardécomme n mit aussi avec lui. Bien plus, nous
martyr (a). « avons troivé parmi les traditions,
Avant la translation dont nous
2' « que Lazare avait trente ans lorsqu'il
venons de parler et qui arriva vers le « fut ressuscité; et qu'il \écul encore
\' siècle, les Grecs De faisaient aucune n trente autres années ;
qu'ensuite il
('i"('"jv4r!/,i
'"^'* *' ^^'"' Lazare de Béthanie fût a prétendu conclure le séjour de saint
'te siiiicio piii-' mort en Chypre, les Grecs n'auraient Lazare el sa mort dans l'île de Chypre.
F-'S- 365
iO).
pas manqué de célébrer sa fête et sur- Mais s'il fallait en croire Baillet, non
tout son marlyre, puisque, dans l'hypo- suspect de vouloir favoriser les Pro-
thèse de sa mort en Chypre, ils eussent veiiçaux, on devrait tirer de ce pas-
cu bien plus de motifs que n'en sage une conclusion tout opposée. « Il
avaient les Latins de célébrer la fête « mourut, dil-on, et fut enterré à Cytie
d'un si illustre martyr. « ville fort connue de cette île ; mais
Launoy, pour montrer que saint
3° « cette opinion, reprend-il, ne pamîl
Lazare est mort dans l'île de Chypre, « née que depuis le siècle de saint Epi-
apporte un passage de saint Epiphane « phane qui était métropolitain de
,
à son avis, le plus fort de tous les ar- « cette île, et qui n'aurait peul-élre pas
guments qu'il puisse opposer à la Ira- « oublié d'en parler, comme il a fait de
(i) Meraire ditiondes Provençaux (2) ; il est tiré du D « celle de son âge, s'il l'avait sue (5). » (:;) Virs ,1.
Sainte, 17
cpinhre'^nis"-^""'"'*"'" 1"^ ^aint Epiphane écrivit Le P. Lequien, dans son Oriens Chri- Ce.dibre.S. Itt
ibid. environ l'année 374(3).Ce saint docteur, zare: in-l'olic
stianus, conclut en effet que les pa-
pag. 2iD.
Annales ceci. ,>,,..,„.
(a) écrit de Kabaii
„ i
Haronii.an. 1^ rapporté dans cet ou- (fc) Lazari feslumnullum habeiit Grocei : sed
ÔT3, w 10. VI âge, prouve que de saint Laiare, le
la fêle siiuplieiier raemoriam occasioiie Evangelii pri-
17 décembre, relatée dans les plus anciens die Doniinica; Paliuarum legcndi.
MarijToliiges d'Occident, ceux d'Usuard, de
Saint-Adoii, dans le petit romain, a pour objet (c) Nec est quod sibi quisquam pcrsuadeat
le martyre de ce saint, d'où il taut inférer Lazarum subinde esse morluum. Hue enim
qu'aux vme et ix" siècles, saint Lazare était Evangelium aperte déclarât atcubuisse postea
honoré comme inarlyr dans toute l'Eglise Jesum, et cuin eo Lazarum accubuisse. Quin
latine, etque par conséquent le Lazare qualilié et illud inter iraditiones reperimus, triginta
seulement du titre de juste par les menées n'est tMin aunos natum fuisse Lazarum, cum a mor-
point celui de Béthanie, puisque les menées ne luis cxcitatus est, atque idem il!e triginta aliis
manquent jamais de donner le titre de martyrs amiib vixit, aique ita morluus est.
aux saillis qui uni versé leur sang pour la fui.
5 5 EXAMKN DK L'O!' IMO.N DE LAD.NOY -,
,G
lî'.l,
immédiatement après sa résurrection, Chypre même, consultés sur le lieu de 1235, liôli^iit
le corps que Notre-Siigncur lui avait la mort de saint Lazare, après la publi-
V^irHistoii-eeccl
Jean. Les partisans du sysième de Lau- faire de Néron un saint évêque et un'""' ^'J'emmi
^ tom. I, notes
noy ne sauraient regarder comme in- évêque de Corone, ils ont pu d'un saint pag. 603 —
vraisemblable que les auteurs des me- Lazare juste, inhumé dans l'île de Chy- iiess'aiîiis dù^
nées aient pu confondre ici deux La- pre, faire saint Lazare de Béthanie Ib). cours, lo'u. \.
^ ' ^ ' an. il, cul
28 (n).
falentnr ex veterihus monumentis Grœcarum bableinent le saint moine Lazare qui lleuris-
Ecclesiaruni consiriie, Mariam Magdalenam,
sait à Cytie en 832, et qui, après avoir com-
iiiia cum Marlha soroie, et Lazaro fralre, in
Provinciati) appulisse, ut constat ex epistola battu et souffert pour les saintes images sous
P. Josephi lîesson, Societalis Jesu professoris, l'empereur Théophile Iconoclaste, mourut en
data Alepi in Oriente, die 17 aprilis 1660 ad
i^j^ns l'ile de Chypre. Le Martyrologe ro-
Patrem de Gourdan, m
domo Aquensi ejusdeni D /^ a- •
'•""
(b) Il faut donc conclure que le saint Lazare Il est désigné
° simplement sous
'^ le titre de 1^" ^'""^i"
ziro contessore,
transféré de Cytie à Conslantinople par Léon confesseur ('). mouaclio, (iri's-
?'<="
VI est différent de celui deBéthanie, aveclcquel Le P. Lequien ajoute à cette solution une ''W'"-'''" ^"^
il aura été confondu à cause de Tideniité de réfiexion digne de remarque; il fait observer
nom. Quelques-uns ont pensé que c'était pro- que ce saint Lazare est probablement un
5«) EXAMEN DE L*OPI>nON DE LALNOY. J^O
Par une confusion semblable, ils ont A de celle piùce ajoute que celle viorge-
supposé .lussi que sainte Madeleine, sa martyre mûinc que Marie-
était la
si que nous allons le montrer dans l'ar- avait rhassé sept démons. Voici les pa-
liclc suivant. roks de Modeste « Des bistoires ra- :
^H;ir'iv^îsî'^à' "*^'>
"'''''"''''' '^'''"''^"'^'''''^^'"^' ^""''^'^'' «
porlé des parfums, acheva par le
Eiiiicse.
lemarlyreà Ephèsc(H).L'aulcurinconnu «martyre sa course apostolique, ne
moine de Constantinople dont les reliques bable quel est ce saint Lazare de Chypre, on
furent reportées, par l'ordre de Léon \I, de ne pourrait, de sa translation à Constantinople,
Cviie à Constantinople. En effet, en annonçaiii tirer un argument contre les Provençaux. Les
cette translation, le niénologe se sert du mot Grecs ont rempli leurs menées de trop de fables
retatio, qui veut dire report; et cette expres- pour que nous soyons obligés d'accorder ces
sion, dit-il, suppose évidemment que c'étaient livres avec les monuments de l'aiiliquilé, ou de
les reliques de quelque Lazare qui avait de- les concilier entre eux. « Les fables des menées
meuré à Constantinople; car le même Marty- I et des ménologcs, dit Baillet, paraissent sur-
rologe, annonçant au 27 janvier la translation p < tout par la manière dont l'on y a corrompu
du corps de saint Jean Clirysostonie à Con- < les actes originaux qui nous sont rc.-lés. L'on
stantinople, se sert de cette même expression : « y voit avec quelle licence la vérité s'y trouve
C; Orims report desreliques de saint Jean Clinjsostome ('). I défigurée, et l'on peut juger de ce qu'ils font
Chrisliawis. l.
m, cul. 1237,
On peut supposer que saint Lazare de Cytie I à l'égard des saints dont on n'a point les
liô8 ('j. a été quelque évèque de celte ville que dans c actes. Les contradiciions y sont fort ordi-
la suite on aura pris pour celui des Marseillais « naires, de sorte que les uns démentent soii-
à cause de l'identité de nom. On conservait, I vent les autres, et que l'on s'y dément quel-
dit-on, en Alsace, le corps d un saint Lazare < quefois soi-même. > Tohi. I, Discours.
qu'on supposait y avoir été apporté de Cyiie (a) Saint Grégoire de Tours, dans son livre
(') Acia Smi- au x« siècle ('). On pourrait dire aussi que De la Gloire des martyrs , fait mention le pre-
clorum Bol-
Untd..iiei:teinb.
saint Lazare de Bétlianie aura été d'abord mier de cette martyre, et parait en parler sur
t. > . De S. ni- évêque de Cytie avant d'aller dans les Gaules, le témoignage d'un certain voyageur syrien.
cliurde l mpe-
et que, dans la suite, le souvenir de son épi- Cet étranger put lui apprendre la circonstance
rutvice irgine
i
Anilitricv in scopat en Chypre l'aura fait confondre avec singulière qu'il rapporte : qu'on voyait encore
àImi' a ex B:e-
quelque autre saint personnage de ce pays à découvert le corps de cette sainte à Ephèse.
V ario Àrgenli-
nciisi. appelé aussi Lazare, supposition qui n'est pas D In ea urbe (Ephesi) Maria Magdatene quiescit,
sans fondement , comme on le voit dans le nutlum suiier se lequmen liabens (•). S'il faut ... _ „
I ) S. Grrq.
(»)P,:g. 110. deuxième volume de cet ouvrage ('). Au reste, en croire le ménologe de Basile, cette iia- Turon decio-
si l'on ne pouvait indiquer d'une manière pro- deleine d'Ephèse
"^ aurait été inhumée à l'en !.'."
'"'"'.'/'""i,
lit). I.c:i|i.xxii,
c. I. 7o3.
(') Reliqiiias sancti Lazari prope urbem Cyliiiin Monilum. Disser-
Ibid. lom. III, roi. I53i), 1310.
sub (incm s fculi ix reperlas
et Constauliacpoliin tatlooi supra poMix, 1^31, 1332, addendum
cul.
irans'aïas allerius fuisse sancti a Lazare quem sus- reor, reliquias Lazari (>tio Conslantinupo'ini irans^
cilavll Doniinus. laïas. eo nrobabilius fnisîe S. Lazari monaciti Con-
Cerle in Menologio Graecorum supra mpmoralo slànlinopulitani quod iii Menulo;;io Gra'corum de ea
dicimr duDlaxai Lazarus ille sanctus el jusdu.sed tianslaiiune leg.itur : Retatio preliosHTum, elc. \ ox
non a CiiBisTO susrilalus Rdalio preliosiirum reli-
: enini ista refntio evidenier sni'puuil reliqnias illjs
quiarum snncti cl Jlsti Lazari, qtias reliquias, eic. fuisse cujusdam l.az^jri, qui Cunsianlinopuli cuui-
ExiMiifi lortassis fuerunt S. Luiari tnonaclii et moralus tuerai. Cerle eodem mndo in pru'faio Me-
egtegji picioris a TlifOphilo iniperalore ssevissi.me nulugio, lom. Il vet. lect. Canisii pag. 73ri ad dieni
cruciali ob cullum saerarum lma(;inuni, cujus scdi- 27 jan. de iranslaliune corporis S. Joannis Chry-
cel corfius, quuni.ille'Komam adiensin iliuere de- sosiùmiexslal:i{t;<a<ioreti<{uiarum5. JoannisC/irjf-
cessissi t , non improbabililer in Cyprum insulaui
adpoi'iaium fuerit, ibique sepuUum.
371 tXAMliN l)i: I.OI'I.MON [»K I.AL.NOY. "72
« voulanl po'nl jusqu'à sa mort olrc A ils atlesUnl (luellc ]iarul nux yeux des
« séparée de Jean , cvaiigijlis'c cl vicr- bourreaux comme un pur cristal...
<\) Uorfcsi. « ge (1). » qu'etle termint su ne par le martyre.
ni^rytoumn '' " ^'^^ P^^ (liffuile de montrer Ils ont donc nour ohjel une autre Ma-
coil. •iVo{n). qu'on a confondu ici deux personnes, deleine que celle de l'Evangile; et
tement qu'il ne s'agit point de la Made- 2' Si l'on examine le reste de ce frag-
leine de l'Evangile, puisque cette der-
ment, on n'aura pas de peine à se con-
nière, au contraire, a été regardée par g vaincre qu'on doit en effet en porter
{"2) Première toute la tradition comme pécheresse (2), ce jugement puisque l'auteur ano- ;
"' ^^ '1"^ d'ailleurs aucune Eglise ni aucun nyme des actes y fait un conte pué-
ouminf'^
autre auteur, chez les Grecs ou chez les ril, lorsqu'il assure que le Sauveur
Latins, ne l'a jamais mise au rang des ayant donne à Simun le surnom de
(^) l.'é-iise martyres (3). Sainte Thérèse considé- Pierre, pour marquer la fermeté de sa
|],!*yi';"77'7i'!!"
rant le grand amour de celte sainte pc- foi, donna à MncWeme, pour signifier
Mime (I:mis sa nj[eii(e pouT la porsounedu Sauvcur, a la pureté de son amour rpour lui, le
r r r t
liIiir'-!0 ji'i (l'a- ^
prisTtsartt'O, pu dire, dans un sens métaphorique, surnom de JWar/e, le même que portait la
que sur le Calvaire elie souffrit le mar- très-sainte Vierge(5). Allégation fausse, (n)lbid. Pho-
ucf. i'M!!"'a u'rl
niitir sa vie par lyre Ih) ; mais les actes de la Madeleine puisqu'elle suppose que le nom de A/a- ''.'if'",'''''''*"
le niarly
chianu (r)
j'c^ién- d'Ephèse parlent d'un martyre de sang; rie élail un suruom ajoulé à Madeleine,
daiil liiidoiiner
le lilrede in;ir-
tvre (laiN lol-
^^ '^ grotte où avaient été enterrés les C Marie-Madeleine de qui il avait chassé les sept
n du -'^ r
'•'*•'
les aient
. ..11,1...
confondues lune cause I autre, a
i
île
garda la virginité jusqu i» sa mort , et que
même elle mourut martyre. l'holii palriarchœ
ridenlilé de nom. Amphiloclnana wwUjinterrogatio 188 {'). Cur (') Bibliothe-
Mariam Magdalenam de qua ejecerat septem '^" t'eternm Pa-
(«) lIistori;c tradunt, Magdalenam de qua
Doniiiius septem da;moiiia ejecit, banc viigi-
dain'onia Christus elegil ? —
Septenarium !'''.'" «'«''1"
''"'"""' ^~
iicm fuisse el marlyrium ejus memoralur, ubi
numerum ^-
;•">;"» de virlutibus
et "•? et m,.
...»u..ul.:, v,. ,.m.= >>^m-
de viliis inveni-
„g„jj j^-.j
saire autant d'ignorance que de léujc- que laul.e, qui avait vi-.u Irè-sagc-
^y, nient dans le mariafje, était morte a
jjj^
Ephèse (1). Kl, toutelois, l'oljcratc ne
VII. a-La lettre de Poljcratc , évalue ^ j^^/^^^
s lime Ma- un mot sainte Madeleine. „„«h,^.,. i,b.
d'Ephèse, écrite vers la fin du second dit p.is .!c
éeltfiiie nVsi ^^;,;i;,:
Mais s'il était vrai, comme l'a miagine -,„,;
iiimlo ni à siècleau lapc saintViclor.clquiesIrap-
Eplièse ni en l'auteur de ces ncU^, au vr ou au mi' te5U W.
portée par Eusèbe de Césarée, prouve
siècle, que sainte Marie-Madeleine . i
cncoreIatéméritédcrauteurdeces«c/r,.
qui Sauveur apparut après sa re-
Ce dernier avance, comme on a vu.
le
rail-ilpupassercelie saintesoussilcnee,
lellrcde Polyrrate ne permet pas de
sujet de lui qui nomme des personnages bien
supposer. Voici quel fui le
. moins imporlants? 11 n'aurait pu igno-
,jç ,^.j,pg
pape » rerun fait decelle nature, étant
alor^ âgé
"polvcrate voulant apaiser le
mémelousKsévéqnes.jusque la avaient
la pàque le quatorzième jour de la
dign lé de ces Egli- été tirés de sa famille : E cognalione mea.
iune, et relever la
U rappelle les enlreliens qu'il avait eus
ses réunit à Ephèse tous les évéques
avec les évéques de tant de pays, la
intéressés, pour envoyer, de concert, à
Iradilion de lEglise même d Ephèse.
saint Victor une lettre apologétique.
Enfin, Polycrale étant né vingt-c.nq
Dans celle lettre, il fait le dénombre-
ans seulement après la mort de saïul
ment de tous les personnages qui, ayant
Jean, son aïeul aurait pu voir sainte
vécu avec Jésus-Christ ou avec les
Madeleine à Ephèse, si elle fut morte
apôlres, étaient morts dans l'Asie et
dans cette ville. Il est donc manifeste
spécialement à Ephèse, sa ville épisto-
nomme saint Jean l'évangé- que le silence de la lettre de Polycrale,
pale H y
"^
louchant la mort de la très-sainle
liste et saint Philippe, parce qu'ils
saint Polycarpe, saint Vierge et de sainte Madeleine à Ephèse,
étaient apôtres
prouve invinciblement que m l une m
;
donne tant d'autorilé i ces actes, ne peut duodecini apostnlis, qui monuiis est Hiera-
parti
lilioe quai viigincs coiisenue-
s'empêcher de les regarder lui-même comme poli, et duDC cjus
D runt alia quoqiie ejnsdem filia qua; Si-irilu
une pièce d'assez mauvais aloi. «On y lisait une :
« ajoute-l-il , mieux
juger de la qualité de ce Thraséas Eumeni;e episcopus et martyr. .|ni
lait si nous avions encore ces
actes (') » Smyrnai rcquicscit. Quid Sagarim episcopum
/n «
eninJemque njartyrcm altinet dicerc. i|ui Lao-
ifj,..,,,./.»
le màme argunieiil, en se plaignant A la citalion de ces actes que fait cet évé-
que Basnage lui ait enlevé celle décou- que, sans les réfuter expressément,
Erlair-
(1) verte pour se l'allribuer à lui-même (1). quoicju'ils supposassent que sainte Ma-
cisaemciU sur
la dihhinc et
Le P. Pagi, de son coté, prouve par rie-Madeleine de Palestine était morte
sur l'histoire celle lettre que ni la Irès-sainle Vierge, à Ephèse, prouve invinciblement que
erclési.siique
(les deux pre- ni sainte Marie-Madeleine, n'onl point sainteMarie- Madeleine n'était morte
miers siècles.
fini leurs jours dans celte ville (2j. Le "' à Bélhanie ni à Magdalon ni
, ,
Mustriclil,
169.;, iii-S-, p.
P.Alexandre en tire la même indue- dans aucune autre ville de Judée,
1 13 et &uiv.
lion pour la mort de sainte Made- puisque Modeste ,
patriarche de Jé-
(2j Critica in
Annales, t. I, leine (3), et on ne voit pas que Launoy rusalem, n'aurait pu ignorer une cir-
(lag. 5S, n° 3
eli, loni. eûl pu décliner la rigueur de celte constance d'un si haut intérêt pour sa
(3) Nalulis conséquence, s'il eût connu la lettre Propre Eglise. D'autre part, le silence
Alerandri
Ilisl. errl. sœ-
dont nous parlons, lui qui a exalté de Polycrate prouve qu'elle n'était
culi 1, disscrl. plus que personne ne l'avait fait jus- po">t morle non plus à Ephèse. Donc le
17, i.i-foho,
pag. ISl. qu'alors la force de l'argument néga- B passage cité par Modeste, loin de don-
( Jounuis lif(i).
() ner quelque atteinte à la possession
Laiiiwii de uu-
ctoritatc ne- L'argument qu'on a prétendu lirer des Provençaux, est au contraire, pour
qaiiiis argii-
iiieuti diss'ertit-
du fragment des actes cilés par Mo- cette même possession, un préjugé très-
tio, p. 2 («). desle n'a donc aucune furce, ou plutôt favorable {b). Donc, en dernier lieu, on
sang lorsque cet évéque écrivit sa lettre à saint confondue avec celle de l'Evangile. Et ce qui
Victor , puisque probablement il eût parlé met à découvert l'inutiliié de ce second argu-
d'elle, coninie nous voyons (|u'il y fait nienlion ment c'est que les auteurs des livres des me-
,
livres des menées , où se trouve en partie le Enfin , et ce dernier trait montre quel fond
récit que font ces actes apocryphes. On y lit on doit faire sur les Vies des saints composées
de plus que l'empereur Léon VI lit transporter par les Grecs modernes : ceux-ci, voulant ac-
d'Ephèse à Constaiiliiiople le corps de cette corder plus parfaitement encore l'histoire de
même Madeleine , et le lit placer dans l'église la Madeleine d'Ephèse avec celle de la Made-
de Saint-Laiare qu'il avait fait bâiir. leine de l'Evangile, et sachant ce qu'on racon-
Mais on comprend aisément que cet argu- tait de l'apostolat de celle-ci dans les Gaules,
ment n'a pas plus de force que le premier, ont ajouté que leur Madeleine d'Ephèse, après
puisque le récit des menées est fondé unique- la mort du Sauveur, alla à Rome (-), et prêcha (') Coi:sian-
ment sur ces actes, où, comme on l'a vu, Marie- la foi dans le pays des Gaules où elle convertit ''"'
^ ,,'IJ™'"';»'.
Madeleine, la martyre d'Ephèse, est visiblement beaucoup de peuples à Jésds-Christ. 11 est clair tori:wn. e.rtti
pngrni
''^"^ ( '•
C) J- il. Hoc Tibcrif Runiauis imperaote, dulceiu Jesum meum, vilae largilorem, Uebiaoi et Pila- 3"'>
EXAMEN ni: I.OPIMON DE LAL'NOT. 378
Madeleine do liétliaiiie ne soit pas « Les anciens Latins et les Ijircs m^- vill.
Voyons niainleDant .«.i l'on a eu des « croire que Marthe et Marie sont de- -^""te Mjniie
ne «I I |iu>
nirw le a I ;ir»s-
que tout ceci esl emprunté de la tradition de ancU'Hi , Madeleine était morte à Ephése (') ;
cun ni s..iiii
,
'*'"''"**'"•
Provence qu'on a voulu concilier par la jusqu'à et dans son Marlurutvqe romain, "^
^
passant '
iilus
'
•'
l'i Martiiro-
un certain point avec l'Iiisloire de la Madeleine avant encore, il assure qu'elle était honorée à Infe univr-el,
d'Ephèse ; car Nicépliore Calliste , parlant de Ephése, conformément à toute ianliquilé (').
'''''• l'-<J5-
l'apostolat de celle-ci dans les Gaules , a « Mais connneut se peut-il faire, répond le ('* P'éface.
soin d'ajouter que t'est ce qu'on lit dans les
« père Honore de Samte-Mune
auteur non Sumi- Luureiii ,
livres des liatieus , c'est-à-dire des Latins ou < suspect ilans cette matière, comment se peut- ''"' Horyns.
des Provençaux. Comme néanmoins il fallait la < il faire que celte opinion ait éié assez uni-
faire mourir à Eplicse , cet écrivain suppose « versellement reçue autrefois en Orient et en
qu'après avoir prêché la foi chrétienne dans les " i Occident, puis(iu aucun auteur n en a jamais
Gaules, sainte Madeleine alla de là en Egypte, et < parlé avant le conmicmenient du septième
qu'enlin, après divers autres voyages en Orient, • siècle (')? ) Néanmoins, ce ton affirniaiif de {') R<'flexioiii
(') Fascku- elle se rendit à Ephése où elle mourut ('). nos nouveaux critiques a formé l'opinion com- *'",. '^fl'«»
'
luaqe de a CM
Concluons donc que ni le passage cité par niune parmi nous surpris autant critique, t. i,
, et l'on est
tàTum"\'i'i'te- ,
siuMcarmn. Modeste, ni l'autorité de l'hotius , ni enfin les qu'affligé de voir M. de Jarente, évéque d Or- I'*'»- *""• ^^^•
diiii.rioreuiicv, àaiis cette ville; ou plutôt, ils ont avancé té- qiielle peut être opinion qui miiionem san-
la soliilile de I
'""**"'
il'jl",
''"
mérairemenl que toute l'antiquité professait fait mourir sainte .Marie-Madeleine à Ephése. ''ti»;>"i':c L)ei-
cette opinion. « C'a été une opinion assez L'existence dans cette ville d une vierge niar- npin', K(.he-
I universellement reçue en Orient et en Oeci- lyre nommée Madeleine, qui ne peut être la '""" '"f*"- I
(') riei des < aller à Ephése {'). > Châtelain renchérit l'existence d'autres saintes de nièine nom l.o- desms ei cor- ;
encore sur Tillemont elBaillet. Dans son Mar- norées en divers lieux, telle que la sainte Ma-sc^re'ii'hri'"dè
iulueT' Saint-
Marie- ilade- lyrologe universel, il affirme que d'après les deleine vénérée à Rome ('), que ni le bré- ';'<"'« iiurtii-
Uine. rum (h-icrlis
,. . \erbis halel
tus cruci aiirixerunl. Post devictam vero niortem non muhebrem ammuni gesians, nec peram nec (;rj„„rj . j, _
illam exsecialiilein, quiini hic rerum opifex e se- sacculum, nec aliud qnidijuam secuin porun-., sed i-,,."
roi]e„sJs
puioro surrexisset, deque locis inferis corpoi e sue aposinlitum aggrc diens vila; genus, prolecia est. ,,y^
éiu * (.osi-"
snblauis in cœluui esset Maria Magdalenj Horr.am : Ni ruiit onmes M'iomodo iieque cra^dicalioiiis slu- y
'
|j,Qim,j|
usque curril, el sceleralis illis ai cusalis, laïuoque diiim omiscril, imu veio hiiic inipriiuis imeiila. el
siiiicei'<iPciilo
'I iberium ad irain romiuovil ul omues gra\i acer- : verl)o et opt- n (ideinque -ernionibus suis
iiislarel, g?"
^p^, jj,.,,,,
baque morle niulclarel. coiiciliarel.quod ipsa pnor diviniiiu nnsleriuiii ocu- ,.iu,„ .... ..
micluulis Gliicœ Siculi annales ex lypographia lis conspicere digiiala, aux ipsa ca'leiis m hujiis
|Qp Ciinl-nii "
regin, KHiO, pari, m, paji. 234.— TAeodon lUelo- pru'dicaiione pricivissel. Quis vero iJicere valeai
„p qHii^'j^
cliilo! historiœ Ronumœ liber singularis. Luqdwii quoi quanlaqup miraliilia in ipsius iiiuere palrala !,„"
smin ^j ;,,
Ba'.avoriim, IHST, in-4°, pag. 73. Nonimlli perhi sial; quant copiosamquoque ttmlliludmemin Eian-
s»a
silita ''"'",
bcnt , posl adsiiiiiplioiiem Chhisti Mariain lUani ç,,;,,' retibus coinpnlienderit. Hoc noruiil quutquot i
â'"'r
Magdalenam Roiiiam peryeiiisse, gravii erque accu- U ;„ j,(,r,sHalurum ver sari ummit:]n quibus et pra- ^^^
sasse omiies, quolquol lu Cbristcm deliqueraiil. clara dona haie bcatœ concessa a Deo liucusquc ser-
l'sipie adeo illam Jenique Tiberii aiihiium acceii- valu legwittir yuuin vero in conspeetuni t^a*saris . ).'.
.
lluswi
disse, ul cisacerdules el scribas, el ipsiiiu quoque \enit, susceplnni opus féliciter peiegil; rebusquo " """.u. ''»
Il,
Pilatiim capilisdamnarel. Sunl lamen alii.qui Pila- prospère magisquam speraiidum eral successu con- '""*'r i,Iiih9.
'^
lum sibiniei ipsi luauus intulisse coinmeuioraDt. fectis, jusla aceleraiis pana inUi la. Amis scilici-l ^ ?.""_" •''"f;""
''*''''"'' ^r-
(•) Exhinc in domo qus est in moule Sion se el Caipluc el Pontio Pilaio, ul referont aucmres '"
tune «"«'^
recepil (Maria Magdaleiia), unaque ciim. inviolaia vei ilalis arti.nillssinii,
V''i'/"'
''~
illius loci lideles ui lidei "^
Virgine maiisit, apud riili cliini scilicel discipuluni, slricte adhérentes perinaiicanl aucloritaie sua con- "*"*' "•' ^
proul sacre referlur Evaiigelio. Poslquam aulera liimai, Hunuimque retinquit, toiuque Iluliu peiaqra- •'^"'l'iU'".'. •
loturo orbem sorte sibi diviseiunl apustoli, aliique tu, ipsanmqut Galliarum (erHimis, exiude ^'enies
!'• '^'
^ *
alio missi sunl, el oinni loco qui sub c œlo est lidei invisiiqiias Mliisierrestribus.ul iia ><icani,inibribus
dogma nuntiaiiini esl, ipsa conira iiuerfeclores Do- alit; Plio nicen(|ue Syri.iinqiiu; dciu Paiiipbjliam
niini graviter iiidignans zcloque plena, e domo ubi ipsim perlusiral.sparsoque apud nnineslidei >erbo,
paulisper sese cura Virgine continuerai, fueialque per loiii-'um iler in Paljesiiiiam reverlilnr. Inde,
cuin ea convers:iia, proiinus exil, liane solam dile- brevi lenipore cura Dripara Virgine cousuuiplo,
clumque discipulum consilii suiconscios et aiiclores Asiani persil; audierat euiiii dilectuin virgiiienique
liabens; Roniainque abire cogitai, ul viudiciam a discipulum ibi coinmorari, Evaugeliuin, proul sur-
Ca-saie requiiat de vi Domino suo ab infandis lioini- lilus eral, amiunliaaleni.
Ribiis illata. Kl iila quidem, prse /.elum lunaiiimaium
(•*) Suiit aulem in hac pra-'dicia Latcraneusi
et exslasini' tain lungo ilinere audacler suscepio,
:,79 EXAMEN DE L'OPINION DE LADNOY Kl
« meurées à Jérusalem el y sont mor- A Aussi ces criliqucs insistent-ils davan-
tes; car divers Martyrologes très-an- tage sur la fêle du 19 janvier, qui est
« ciens y niarquint leur fctc le 19 de leur principal argument. Sur ce fonde-
(1 On clait, ce semble, persuadé parmi nouveau Martyrologe parisien (4). Mais (i) Mariur.
Pu 1-
« les anciens, et c'a élé aussi le senli- nous avons montré que la prétendue j"-/,',"?'^.
« ment des Grecs postérieurs, que sainte fête de sainte Mai ic et de sainte Marthe '"'" <lommi iie
... N oaitles mrni- . ,
« Marthe et sa sœur étaient demeurées sa sœur, marquée au 19 janvier dans «p., 172;, xxi\
<> à Jérusalem ou à Béthanie, qui est la les Martyrologes de saint Jérôme, n'é-^"'"-
« même clu'se da:!s ces manières de lait autre que celle des martyrs per-
« parler, et qu'elles étaient mortes sans Marins et i)/ar<Ae sa femme, qui
>i dans cetle ville («). Aussi voyons- souffrirent à Rome, et dont les noms
« nous divers Martyrologes latins, sur- B ont ainsi été défigurés par les copis-
« tout queliiuis-uns de ceux qui por- tes (5). Par conséquent celte annonce, {S) prt'mère
tenl le nom de sailli Jérôme, et qui pas- ainsi corrompue, ne prouve en aucune'""'''''' *"
"'''
«
« sent pour les plus anciens, qui mar- sorte que sainte Marthe n'est point 223.
Vies Jes «
(2) quent leurs fêtes à Jérusalem (2). » morte à Tarascon
faillis , XXIX
j»i//.v,iii folio,
Ces critiques établissent le fait prétendu On serait bien plus embarrassé en-
(i ilO. Siiiiile de la mort de sainte Marthe à Jérusa- core pour faire mourir saint Maximin
Murthrel .sniH-
le MdricUe lié- lem sur deux autorités qui certaine- ailleurs qu'à Aix. Launoy déclare en
lliiuiie.
ment n'ont aucun rapport avec cette effet à ses lecteurs que sur le sujet de
question. Ils citent d'abord Flodoard, ce saint ne saurait y avoir de dispute
il
écrivain du x° siècle; mais ils n'ont pas avec personne, puisque, dil-il, aucun
remarqué que Launoy, de qui ils em- ménologe chez les Grecs , ni aucun
prunteni cette citation, les a induits en Martyrologe chez les Latins , aucun
erreur; el ils n'auraient pas allégué ici
^ écrivain d'Orient ou d'Occident n'a ja-
une pareille autorité s'ils eussent pris mais parlé de saint Maximin (6) : seule- (G) De com-
|"^""'"'' '''"'
la peine de recourir à la source, puis- ment il objecte qu'avant le xii' siècle
que tout ce qu'on lit dans Flodoard personne encore n'en avait fait men- (7) yigg ^n
c'est qu'au x' siècle on voyait encore la tion. C'est aussi ce que disent après lui
g^j^ifjîl'^lJ-^l^;,
(3) Ftodoard. maison de sainte Marthe à Béthanie (3). Baillet (7), Châtelajn (8), Papebroc el qimiiiié par
UU.uleTri:un- '
quelques me-
V is siiiictûrwii
viaire romain ni les souverains pontifes n'ont {c) Cap. ly. Observation p. ^iZ.
Falœstiiia:,<i)[>. mieTévïiûe
xxviii jamais confondue avec la Madeleine de Pro- Nulliim Groecorum Menologium, nullum La- d'Aix (d).
((;).
tinoruni Martyrologium, nullus slve ex Oriente, .g, ^/g,.,'
(M Arta vence ou de Béthanie (').
sive ex Occidenle seriplor, qui ad prsBstitutiim i^g^,' ^^^^ -[^^
snnclO'Uiii But-
(a) Ou que ces critiques n'étaient pas
voit lenipus pei'tineat, de ullo memiail Maximino, '
litii i.jiiliixxn,
assurés de ce qu'ils avancent ici ; et néanmoins qui ex Christi discipulo faclus fuerit prinius
ils donnent ailleurs pour un fait constant la Âquensium anlistes.
mon prétendue de sainte Marthe à Jérusalem, Qua etiani de re nuUa nobis potest esse cum
ce qu'ils ont fait aussi à l'égard de plusieurs aliquo disceptatio.
antres points, comme le leur reproche le Père Qui eniin Maximinum Magdalense duceni,
Honoré de Sainte-Marie. 1 C'est ainsi, dit-il, seu comitem Aquensium episcopuin fuisse vo-
t que ces savants critiques établissent des faits
:,„. ...
D lunt, non ex aliis id conliciunt auctoribus, nisi
I sia- de simples conjectures, ou en se servant
.
,
: .
qui quiiigentis abhiuc circiler annis vixerint, et
« de ces termes , apparemment , comme on te oiiosorum hominum somnia in suos conimen-
« croit il est probable ,
,
contre le témoignage tarios redegerint.
nt'fli'xiom i positif des auteurs (^). >
(rf) Entre les missionnaires évangéliques que
(')
vtr /es rkiies
(6) Hic prope Belhaniam tibi Lazare sancte l'Eglise de Fiance révère comme ses apôtres,
ei l'uMige de la
criliiive, ibiiL,
[sepulcrura ily eu a peu dont la mémoire semble être au-
Unde quaterno poslquam te sole retentat, jourd'hui plus célèbre que celle de saint Maxi-
Hxc doinus Ecclesia est, tua sororumque min, qu'on a fait passer pour le premier évê-
[tuarum que de la ville d'Aix, et peut-être plus maltraité
hasilica quornmd im san.'lorum altaria (|uoruni isla apud Massitiam evangelica nosira deposita sit, qua
canonicoruni esl allare saiielaî
suiit noraina. liiilioiu de le toi suiiimos poiililices diserluin leslimoniuiii
Marise MagJaleiiae, in quo recondiluin e'^l corpus tulissecerlissimuiii est, quorum longam seriem liâ-
cjussinecapiie per manusdominiHouoriillI paps, tes apud Gursneum. ubi nimirum liuo et viginli
qui ipsuni allare consecravil. indubilali enuinerantur usque ad Uibaniim VIU,
(*) Romanœ reliquiaî... non possuni non ad neiniiie intérim per loisaxula Kcinis redamanle,
aliquanisynoiiymanisauctain refcrri.cimi si uspiam, oliloquenie, aul S. Maria; Magdalenss corpus sibi
viuiliuante.
celle in urbe ltu:iiaua dubiuin esse nequeat, quia
z»\ EXAMEN DE L'OPINION DE LAUNOY.
(I)>4r((is<ii»- le< aulrcs (1), qui le suivent jins à pas A couséqucnl ils n'onl rien de d^-mon>liu-
ctm mit Ihil-
*iii dans celte dispute. Mais celle difliculté tira opposer directement à la tradition
liiiid.. III-
î)ô lu).
revient au troisième «nicli-, qui nous de l'ro»ent»^ (6).
soient morts en Orient et que par par diverses additions que des «gno- 'i>'r,'n'euc.î'^ué''
;
seruieiil |i.is
par la malignité des temps qui nous ont ôlé lemcnt atteinte à la tradition des Proven-- saui piur le-
presque touie la connaissance que nous en ,. jeier le fait
Ç*"X ). même de leur
devions avoir. Nous ignorons ce qu'il a lait (
de jÉsts-CHiiiST dans ce pays ; nous ne sidérable qu'on pût opposer à cette tradition j^ fjjy,,^'*'^^
savons même doii il est venu ni de qui il
c'était le passage cité de saint Epi|iliane, nouvelle (s)
naronii
avait reçu sa mission, ni on qiu'l temps il
preuve de rinsullisance de ces dillicuhés, puis- ""''^ iniluriii.
arriva. Ce qui regarde l'origine ou le premier
établissement de son culte n'est giiir^ moins que
,
le passage en question, au lieu de lavoriser
..,,. ruiog., »xii iH-
/,,_ ^y,, decem-
obscur que riiisloire de sa vie. On ne trouve son les prétentions de Launoy, y est plutôt contraire, *'"'*•
Vinioii-
(') dans les antiquités chrélicnnes ('), s'était pro- ,.,,. , . ... ,. , , cembie ITi»
toutes ces didicultes n étaient au loiid que de |,;,ir 13^9 ^.^
umirdes liom- ^ •
lui-mènie, avant les disputes de Launoy,
vaines chicanes ,
puisqu'aprés l'aventure dont *"'*•
t.von, iii-i°, avilit lailaussiles mèmesobscrvalions('). Enlin une pareille promesse de 1.» part de Launoy
1(ii6.
liaronius, que Launoy prétendit attaquer, s'é-
était ceilainemenl un eiïel de la conviction
.1
'' ^'l!!'"' tait objecté, dans ses noies sur le ilartyrotogc
j qu'il avait, sinon de la vérité de la tradition de
lliique de Car- ' ' j
imiiras tms. romain , toutes les difficultés concernant ta Provei'ce, au moins de la futilité des objections
de Peiresc, re-
Myiieleine d'Eplièse
^ el le Lazare de Cytie, ei
yisl. Va. qu'il y opposait.
, • I
Actes de sainte Madeleine, que nous proposées jusqu'alors par lui n'étaient
avons retrouvés et que nous publions que desobjections frivoiesel spécieuses,
dans nos Pièces justificatives. et ne donnaient aucune atteinte au fond
d'autres monuments littéraires que ces était par conséquent le défaut de monu- a.imirï.MX'é
légendes amniiûées, la corruption de ments anciens; ni l'histoire de la Ma-^ehi tra.iiiion
ces écrits ne serait pas un motif suffi- delone d Ephese, ni la translation du (miui eùiaiié-
sant pour rejeter le fait de l'apostolat, Lazare de Cytie, ni la leçon fautive du morume-i^àn.
alteslé d'ailleurs parla tradition orale Martyrologe d'Eusèbe sur saint Marins fie" nu lacon-
et par le culte de l'Eglise depuis tant et sainte Marthe, n'auraient plus fait
de siècles. Si les altérations de ce genre " d'impression sur lui si on lui eût allé-
devaient donner atteinte à la substance gué un témoignage qui eût eu plus de
même des faits, que de faits ne fau- six cents ans ; et c'est aussi le juge-
drail-il pas retrancher de l'histoire ment que Grotius semble avoir porté
profane.et même de l'histoire ecclésias- de cette controverse. Ce savant inter-
tique; par exemple, le martyrede sainte prête, en distinguant, comme il fait
fond, mais dilTérente quant aux circon- à-dire : doit-on rejeter la tradition de
stances. Au reste, Laanoy convenait Provence, si elle n'a pour tout témoi-
lui-même que l'apostolat et le martyre gnages écrits que des monuments du
de saint Lazare à Marseille, quoique XI" sièele ? Cette tradition n'a-t-elle
lêlés de circonstances apocryphes ,
^ réellement en sa faveur que des monu-
n'avaient rien quant au fond qui fût
, ,
ments de ce temps-là ?
»ciice poiinail donner de celleabsence A « slèros ri les tgli.scs où ils étaient dé-
une .lulre cause que la nouvcaulé de o pcisis (I). » l'ii clTcl , an milieu du (I) «iti i-«
de fio'.eate ,
la Iradilioii. On sail qu'iiu v.ir, an ix sii rie dernier, tnules les ancienms ar- l. II. Iiv. .1, |.
Hl,
Provence, (elles des évrcliés, 77,78,
Kti
el au X' siècle, les Sarrasins eld'aulrcs rliives ilu
barbares rava^èreiil celte province, ci-lles di's mon islrres, les arcliives inii-
el notoire , el les adversaires nténies de « .Mal. ré nos rccliercbes, i\ue not.s pou-
la Iradilion ne le nieni pas. I.'un d'eux, « vons dire a»oir p mssées asez loin,
le P. Papon, dont on a parlé, décrit « n:ius avons trouvé peu de cinries an- (3)/t;</ iv.»-
raci* (Jiitoni.ll,
ainsi, d.ins son Ilisloiie de Provence « lérii lires au xi>' sièilc (2). » p-'g. VI.
« ces b.irbaies, ou par la fuite des ci- ^ aison, C;ivaillan, n'cITraienl rien de
K loyens; les murai les renvirsées , et plus am ien que l'an 10 0. On conser\ait
« Ie>ég:isesdépouillcc>;Ciniiés enseveli «luelques pièces du xr ou du x* siècle,
« sous ses ruines monastère de Lé- C quelquefois une seule dans quelq: es
; le
sang de cinq cents religieux: lel est Oiangc, Gap, Si^leron, Avignon [b).
« le tableau des hoireurs que les Sar- Fréjus possédait un litre de la fin du
« rasiiis commirent en Provenee au s' siècle c'était un privilège de Guil- :
MOMMEXTS I.>ÉUITS. \. 13
387 EXAMEN I>E L'OPINION DE EAUNOY. 5SS
Saint Honoré, son evOque, ayant léc'a- K les piôces, rôpamlues hors de la Proven-
nié, vers ce temps, quelques terres
qui ce. n'ont pas péri entièrement,
serment, parce que les ravages des deux abhésde Saint-Victor de Marseille, qu'ail XI' siè-
cil',
Sarrasins et les courses des autres bar- et depuis Cassien jusqu'à l'année 1031,
liares , faites en divers temps, avaient nous n'avons les noms que de deux ab-
privé l'Eglise de Marseille de tous ses besses du monastère des cassianites de
(t) Annales documents écrits (1). cette ville, dont l'une, qui n'a pas même
de lu sainte i ,
perle des monumenls ecclésiasti- ce titre , ne doit peut-élre pas avoir
pag. 90. ques est cause que nous ne eonnaisfons place parmi les ab!, esses de celle com-
pas même les noms de la pluparl diS inunaulé. On ne sait pas non plus dans
évéqucs qui occupèrent les siégrs des quel siècle sainte Eiisébic souffrit le
Eglises de Provence durant les dix prc- martyre avec ses filles , tant la perte
miers siècle Après les travaux réunis
. des monumenls a enveloppé d'épaisses
de plusieurs savants sur cette matière, ténèbres l'iiisloire de ce pays. Bien plus.
surtout après les rcclicrchcs de Den s <( les sièiles vu, viii, ix, x et xi, dit
ze, et dans Is seconde, cinquanle-buil; « n'est-ce point parce que les Sarrasins,
Toulon, neuf dans la première, et in- ( « qui étaient les enncnii-i déclarés de
quante trois dans l'autre. La proportion « notre culte , ayant rava;;é beaucoup
est à peu près la même pour les autres « d'églises, brûlé et détruit plusieurs
sièges de Provence(n).Nous ne saurions (I monastères, que ceux de Lérins,
tels
d'évéques, si les uns n'avaient soiiserit " « manuscrits dans ces ravages et ôlè ,
quelques conciles dont les actes, trans- « renl ainsi aux talents les seules res-
portés ailleurs , ont échappé par ci; <c sourc 'squi eussent pu les former? Ces
moyen aux barbare» , et si les autres « pertes étaient irréparables dans un
n'avaient été parties ou arbitics dans « temps où l'on avait peu de manuscrits.
quelques affaires contentieuses, dont 11 peut se faire aussi que, parmi ces
(a) Api, viagl-cinq dans la piemièie, et qua- Oiani^o, seize, plus quatre désignés seulcineiit
ire-vingl-lrois dans l'aulrc. Frcjiis, douze, et par leurs noms, et tinquaiite-dcux depuis li;
».eiil doiil on no coniiail que lo> noms; cl de- M'' siècle. AvlgiiOii, trente-un contre soixante-
(niis le XI' siècle, ciiKHianic-detix. Gap, qim- six. Vaison, iiualorze, el trois iionnnés scidc-
iorze d une pari , el iiiiaraïuc cinq de l'antre. nier.t, coiiticqiiaraiile-quatre.Cavailloii, treize,
dont troii ne sont pas connus et cinquante-
Sisicron, vingt contre ciiuiuanie-six. Ailes, ,
« ouTra^osqiii rurciit la proie Je» flam- A « 1res piis^és (il ahaiidonriL-r lis lieux
<i mes, il y en i ûl qui avaient ^Ic coni- " (|iii en nvaicnl élé lo lliAAlre. Nous
« posés p.ir des ecclésiastiques on p.ir I (levons r;i()porIer aux (((iirscs des S;ir-
« des religieux de Provence , dont le • rnsins rcnliùrr dcstruclioii des ouvr.-i-
« nom .1 péri avec les monuments de « L'cs |)utilics que les Itonuiiiis .iv;iici)t
(I) llhinire a leurs travnui (1). Le monastère de » l'aK h/ilir en l'ioveure, el dont il no
Lénns, le plus ancien des daules «}, « reste ([Up quelques débris (4 Quol- (I) llufatie
578. «
.
i. Il, t'jiy.
de Priii'iH, e
« ne nous a rien fourni d'iritéressnnli « (jue ( (Torl que nous r.issions pour dnn- Imii. Il
,
(>jg,
,
« I
rcsiiue tous ses lilres onl é!é enle- II ncrdc l'intérèl à ces siècles, nousscn- 80, 8t.
Montmajour n'ofTrenl rien non plus qui « de toute part. Nous avons beau dier-
remonle au delà do l'an 1000. « < fifr des faits, nous trouvons à peine
XIV. 3° lînfin les archives civiles des villes " le nom des conilesqui régnaient alors
les viiks dJ*!* Provence n'ont pas une plus grande « dans le pays. Il ne nous reste pas un
Provruce ne ancienneté ou pour mieux dire, elles '< seul auteur qui ait rerucilli les faits
"^ .
'
rpiiiuiilent
gutTi! qu'au sont beaucoup plus récentes encore que < qui se sont passés en Provence. Il faut
*' *' ''*''
celles des abbayes et des évéehés. Les 'I les chercher dans les liislorii ns d'Ila-
(i) uhtuiie^^'^ (2)' '""• •''B'sl'"''s l'e la cour des i< l'empire; m. lis ou n'y trouve que les
aiirt/i/t (/«.•;
<'((omp!es de Provence, connus sous le « grands événements qui par leur na-
cnruuouHiKii.e
des wt,-s iiu non» il'Arrliircs du roi, ne commencent II turc devaient faire du bruit dans le
leiti
i*é;
pig'/' qu'à l'année 1212. Les archives d'Aix
Il monde; les autres faits qui ont eu
ne reuionlenl guère qu'à l'an 1336, où « moins d'éclat sont restés dans l'ou-
(:i)ffrid.,p3g,
une partie eonsidérabl de ce dépôt fut « bli (o). » iss.
incendiée par les troupes de Charb's V; Mais s'il ne nous reste aucun écri- .vv.
I)<1 ik-faiit
les titres qui échapièrei'.l en petii nom- vain qui ait recueilli les faits arrivés seul di' uiiiiiii.
nieiilsancieMN,
brc à ce désastre ne sont pas antérieurs c eu Provcnc durant les dis premiers
on ne poiirrail
{?,) Staiisii- -^^ *'"' siècle (;3). Aussi 1 histoire delà siècles; si toutes les archives de nos donc rejeter l>
trudiUiiii ùt:
P'""^^"' '^* '^'* P'*'" '•'^'"* *'^ évéchcs, de nos anciens monastères, Provence.
îe'/jOTi'i/eSi' '*'"^'""'*''
rli.s-tlu-Wiôre des , offre de toute pari une si grande celles mén.e des municipalités, onl é'.é
'' '
disette, qu'on n'y rencontre que quel- livrées aux flammes par les barba es,
([ucs fails isolés qu'on est encore oblgc on ne peut plus alléguer, contre la vé-
d'aller puiser ailleurs. « Notre histnire, rilé de l'apostolat de nos saints dans ce
« dit encore Papou, ressemlile à la cain- pays, l'absence de monuments ante-
« pagne de la Provenie, qui n'oiïrail rieursàrexpulsiondesSarrasins. Quand
Il aux yeux du spcclateur que l'horreur donc il serait certain, comme on le
Il d'un vaste désert. 11 faut altribu: r à prétend , que nous n'aurions aucun
« ces brigandages liiuertilude, ou, pour monument antérieur à cette époque,
« mieux dire, l'ignorance où nous snm- l'absence de ces monuments ne pourrait
« mes ?ur la position des anciii:s eux 1 pas être par elle-même une preuve
« qui répondaient à la description que contre la vérité de la tradition. Car m
« les auteurs romains avaient faite de la serait alors, non l'absence, m lis In
«Provence, et en particulier à ce que perte d. s monuments, qu'on objecte-
« nous lisons dans i'Ilinéraire d'.\nlo- rait; et la perle des ni'inumenls peut-
« nin. La plupart des bourgs furent dé- elle donner atleintc à la vérilé des f.iils?
« Iruits, elles habitants périrent ou par Comment conclure, par exemple, qu'il
« le fer, ou par des maladies, ou par la ne s'est passé d'aulrcs événements eu
« faim. La dépopulation fut si grande, Provence , pendant les dix premiers
« nu'on ne pensa plus à les rétablir, et sied s, que ceux dont notre histoire
« dans la suite le souvenir des désas- fait mention? Omment supposer (|tie
(a) Cet auteur oublie que le monastère de existait déjà lorsque s;iiiii Honorai fonda cehii
Marniouliers, fundépar saint Marlia de Tours, de Lérins vers l'an 392.
Vil F.XAMEN m l.OriMON DE LALI.\0Y. 3i>â
les sirces ('piscopaux n'oiil p linl eu A où' plus de six < rnts ans il'aucieit-
d'iiutipscvéqurs que ceuK doiU le nom nelé (e). Voulant on lixer l'origine avec
rsl parvenu jusquà nous; qu'il n'y plus de précision, il ajoute que lors(|u'il
rnt pendant crs dix siècles que quii.zii écrivait, il y ai ait environ cinq cents
archevêques d'Aix, quinze évoques de ans qu'elle avait pris n.iissancc (rf) , si
Kicz, quatorze évéqu^s de Gap, neuf qu'en elTet lîaronius ne pro luisait lien
évêques de 'l'oulon, et ainsi des autres (lui fût plus ancien (f) ; iiu'enfin l'au-
lomé, comme leurs patrons et leurs d'une convicloa acquise p^irde longues
apôtres. et consciencieuses reelicrches, que l.t
Mais voyons s'il est v:ai, comme suite d'un système déjà adopte par lui,
Launoy le prétend, que nous n'ayons, et qu'il voulait défendre à tout prix.
pour prouver ce fait, que des monu- Car la dispute n'étant alors agitée que
ments posléiieurs à rexpui>ion des depuis peu, ni lui, ni ses adhérents,
Sarrasins. n'avaient encore lu le temps de foui. 1er
dans les bibliothèques, et de s'assurer
§ 2. Latmoti assure swis [cnde.neul que
l'apostolat
dis saints de l'ruveiice n'est prouvé par aucun qu'on ne pouvait eu effet découvrir au-
imimnienl plus ancien que le xr ou le \u' siècle.
cun manuscril, i'.U(un monument qui
de Marseille, ou soit venu en Provence. abiluxil, el eani in uibe Aquensi, cui prxsi-
(d) Cap. o,p. 528. Magdalenain in Prn- déliai, defuiu laai sepelivil. i
(
vinciain appulisse... hiec senleulia quiiige..iii Eece libi laniiy !ii:liuiii luaivis coloiibus
abhiiic aiinis initiuin liabuil, idqne ex lil'i:5 aduiiibialuni.
quos Marcella , ul volunl, coinposiiil iii oii- <
'
qui en eùl parlé. Huis ta pensée de Launoy est p rj\.
deiiide in Gallia Njilmiieiisi episcopus el iiiar-
lyr baliitns est. bien différente : au lieu de parler des six pre-
miers siècles, veut indiquer les si.v derniers à
/'. 205. Commenla illa, qnibiis Callicame
il
Ecclesix prinioidi," defininala sunl, ùnnis alj- vartir du xvir', convm on l: voit clairemenl
binc plus minus qiiiiigciiUs. par tous ces passa(je:> cl par les autres que nous
iJaronie.s C'juriimei a\-ùns déjà rupporlcs.
(«) Neque vero ut isla
l9^ EXAML.N DL LOllMON L)L LM .\0Y. 5!)i
scruiijoiii Itsciiliiui iililesîVovenratix, A ,> été Jasstfs p.jur iiicllie les artlie-
('( Laiiiioy .-ijjiit u>|uinilu (|u'il ii'lmi « \Oi|tiis d'Arles el de Vienne dans
fcrail jamais neii : «.Mais si tuus liuu- " iiueli| :e .iccoid toueliant la |>riniatie,
i> vioz, lui dil ci- l'ùro, des Irailés (des « il n'était nulleiia-nt cruyalile <|ue les
,'l) Wc'IVHlf
« manuscrits) qui vous y obligcassoiil ? " uioincseussent queli|ue [lar t enla sup-
rfi*Fi iiuce, ili-- .< // me iqiuiulit, ajoule-(-il,7»'i7 ne s'en >< position duui'cliarte qui ne traitailquc
Cfiiili I7ij, p.
1537. «poutdit pas trutiver (1). » < les droilsdedeux archevêques, cuuinic
XVK. Une assertion si clran;;*> luontru avi'u " il se voyait par sa teneur (3).» . !.^'."'.'i'.'J'*'î-
Les siMiiU lîji, 1555.
de Proïfiire coriihien lic l'ondenu ni ou a dit de Lau- rius saye et plus circonspect que
du wil» sri^i-le
r'oiis lient
noy (ju'il était exposé plus (lu'uu au re l.iunoy, le P. l'agi croyait (jucn pour-
i|"'"'i pour.iiil aui illusions du son imagination forie '<'' découvrir un jour des documents
I roii\ i-r
di's
iimiiiiiieii!s:m- et vive, et auv saillies de son caracl.'rc p'us anciens que tous ceux qu'on con-
:ien3|njiircou.
Jriiier l:i Iradi-
ardeul; et ce (,uc le P. Pagi ajoule naissait alors. C'était aussi lejugeinent
'.ioii, ce (|iic en est une nouvelle preuve. «M. de «J''M- Uigord, de l'académie de Mar-
«iaii Lauiiov.
« Lannoy, dit-il, n'av, il que deux ar- seille. < Peut être écrivai'.-il pour-
, ,
Aussi regardail-il comme ;ipocryphes " f'""' discutée du temps de «-"clui-ci, ,"^1^
l'|,l Iq^^'
toutes les pièces qui contrariaient son " soil eniorc bien écîaircic ('»). Nous » yy|||
sysiènie.
'
mc preuvede
Ayant objecté au P. Paci, com-
',,
la nouveaulede ccUelradi-
... "ous eslinuiions heureux
,•
vions realisir ers espe.-ances, en pu-
•
si nous pou- L'-mienr se
(iropoM-
ijsfjire
(le sj-
au déii
Lanaoy,
lion, qu'on
' ^
ne vovaiten Provence aucune
-j
bliant aujourd'hui des
'
monuments iné- i''
de niuiurer nid-
i-i
11...
église dédiée à sainteMaileleine qui eût
plus de trois cents ans d ancienneté, ce
1. • .
Jils,
•
raient.
i
tels
r
que ces écrivains les dési- me (lupla ira-
Launoy, .1
pour admeltro
d'iiuu de l'ro-
I
la ve- ,em,,,.^n,oing
I •
« que celte charte ne pou» ait point étrj sainte ^^idelei!le écrite au V ou au vi-
« supposée un moine (ce que je
p.ir siècle, et qui confirme de point eu
« compris pour donner quelque
qu'il lit (loint la tiadition.
a salisfaclion à M. de Launoy, qui pa- 2 Nous produisons, comme moiiu-
raissail lout déconcerté). Je lui dis en meiits plus anciens encore, divers lom-
a riant que ces klires patentes ayant beaux de la crjple de sainte Madc-
SOS EXAMEN DE LOPIMON DE LâUNOT. 596
Icine : Muximin.
(l'iibord celui (le saint ,* O'Quc le tninbeau de sainte iMarllie,
Nous montrons que ce (ombeau con a Tarascon, étail en très-grande vùnc-
firme la vérité 'de l'ancienne Vie, el r.ition au v* el au vr siècle ;
que Clo-
proiivpque dès les premiers siècles, el vis V', élaiit atteint d'une maladie, s'y
lirobablemeiil avant la paix donnée à rendit lui-même el y obtint su gué-
l'Eglisc par Constantin, les chrétiens rison ;
de Provence honoraient saint Maximin, 10" Qu'avant les ravages des Sarra-
leur npôlre, comnio l'un des soixant - sins, sainte M.srthe étail honorée comme
douze disciples du Sauveur. l'apôtre de la ville d'Avignon ;
de sainte Madeleine, qui confirme aussi 1 rimatie d'Ai les n'iint rien de contra re
Il vérilé de l'ancienne Vie, et prouve à la croyiince de l'apostolat de nos
que dès les premiers siècles de rEf;lise saints, et que les archevêques d'Arles,
les chrétiens de Provence crovaienl au lieu de réclamer contre celle même
posséder et honoraient en effet le rroyance, l'ont espresscment reçue et
corps de sainle Madeleine, la même confirmée ;
de ce saint;
4^
PIVEMIÈKE SECTION.
MOiNUMKiNTS
AJNTÉRIEUUS AU IX° SIÈCLE.
I Avaiil d'exposer on drliiil les inoiiu- A dans la célèbre école de Tours, il di-
La Vit' Je
nulle Maile- iiiciiU liislui'ii|Ui>$ (le ictlc prcmiùre rigea ltii-mcn)e en Allemagne celle de
leilie par Ib- clfisse, esl bon luire quelques ob- Fuld, dont
biii - ,M:inr
il di; il fil la répulalion; il voya-
proiite que lu scn.itions sur 1 1 Vie île siitile Muiie- gea dans l'Hibernie, pour s'instruire
iriidillon 'lu
Proveiirc él;iit Miid'lcine cl de sainte Ma^ l'ue, sa sœur, auprès de Gildas, et même en Orii ni,
re';"ie paitoul composée au ix* siècle p.irK.ihaii-Maur, où il visita les saints lieux de la l'aies
au Mil' :>ièclo.
urelicvèquc de Miiyciice. Celle Y ie, que linc. Il était donc en état, par ses rela-
(1) VovPZ uous publions pour lu première fuis (I), tions, ses connaissances et ses voyages,
pièces jusliftca-
ti»fs,
se trouve à Oxford, en Angleterre, de savoir ce qu'on pensait parloot de
l. Il.p.tf.
toô et suiv. [arini les ntnnuscrilsilc la bililioliièque son temps sur l'apostolat de nos saints,
du collège de Saiiile-SIarie-Made'eine sur le lieu de leur uiurtet celui de leur
(3 /tii(/.,pjg de celle ville (2 cl c'esl une produc-
; (tille, lin outre, il était plus capable
10 el buiv.
tion lrès-aullienli(iuc de Kaban-Maur, y >|ue personne de joger de ranli(|uiic d(>
comme on s'en onvaim ra < par l'exa- ceile trad lion. Nous montrerons, d'a-
men critique que nous en faisotis iiu près Us téiooignages d'une multitude
second volume de cet ouvrage (3J. d'auicurs, qu'il fut l'un des hommes
13 el SUIV.
Quoique l'auleur y ail inséré, d'après (l'olors Us plus érudils , les plus ve^^és
les anciennes )'i£i> qu'il avait sous les dans les langue^, l'Iicrilurc sainte, les
yeux, plusieurs circonslances apocry- écrits des saints Pères et l'hisloire des
phes et d'autres donl on eut raison- |
saints ; l'un des pius exacts et des meil-
iiablemeiil douter, il suit néanmoins de leurs critiques , comme le prouvent
cet opuscule qu'auv viii" el i\' siècles d'ailleurs les nombreux ouvrages qui
l'apostolat de saint Masiuiin, de sainte nous rcs'enl de lui; enOn l'un des plu»
Madeleine el de sainte Marllie en Pro- sincères, ainsi que le montrent, d'une
vence, leur mort et leur culte dans ce ^ part son esadilude et sa fidélité dans
pays, étaient des faits admis partout, ses citations, cl de l'autre la sainteté de
en Octideiili sans aucun parkige d'o- sa vie elle concours des peuples à son
pinion, el regardés alors comme fondés tombe !U.
sur une tradition immémoriale et in- On verra de plus que, dans l'exposition
dubil.iblo. qu'il fa il de l'arrivée de nos sa inls en Pro-
Telle est la que nous
conclusion vence, il est l'écrivain le plus désinté-
croyons devoir lirer de la l'ie compo- ressé. D'abord
il esl étranger à la Pro-
sée par Itaban-Maur et il nous semb'e ; vence en second lieu.il Iraile cette ques-
;
que personne ne fera dirCculié de sous- tion par occasion, el uniquement parce
crire à celte conséquence, après la lec- qu'elle se trouve liée à l'hisloire év.in-
ture de noi observations sur celle Yie. D gélique de sainte Madeleine el de sainte
On y voil que Raban a pu mieux que Marthe, qu'il manière de com-
écrit par
personne de son siècle counailre l'o- mentaire, en paraphrasant les paroles
pinion commune sur ce sujet : c'était des évangélisles. Troisièmement, il u»e,
l'homme le plas avide de connaissan- à l'égard de la Fte de sainte Madeleine,
ces, le plus versé dans les monuments d'une critique qui, au liwu de lui méri-
de ranti(|uilé chrétienne, el le plus ter l'estime des Provençaux ( si on sup-
consulté par les savants de tous les posait qu'il eût été capable d'écrire
l),jys. Formé eu France par AJcuin, pour ce uiotif}, aurait dû alltrer plii>
583 VIE I)i: SAlNlli MADEKEINt; PAU UABAN. 400
loi sur Ini Km- uniniiidvrrsiuii vl Uiur A de l'iiposiolal île ces saints en Provence,
censure; car dans cet ouvrage il révo- qui lail loul le dénoûmcnt de cet écrit,
rés par les Provençaux. Il rsl tnêiue à stjlo pur cl clé;;ani qu'il y emploie. "
remarquer que dans cet éeril llabin Oa verra, par toute cette Vie, qu'en
expose ou indique, en passai)', lmit( s effet l'opinion de 1' poslolat , de la
les opinions sur sainte Made'eini- qui mort el du culte de sainte Marie-Made-
avaient partagé les savants, (om;iie, leine et de ses compagnons en Pio-
par exemple , l'unité de sainte Maile- vcnce , était reçue alors partout, et
U'ine avec la pécheresse dont parle regardée comme étant fondée sur la
saint Luc; le nomliredes oneiiona; les " tradition des anciens. On peut en juger
diverses courses au tombeau du Sau- par le fragment que nous rapportons
venr; la distinction de plusieurs fcni- ici de cri opuscule, et qui préparera le
mes appela es Mndele.ne dans l'Evan- Iccleur à ce que nous avons à dire dans
L'ile. Mais il ne dit nu'le part (iu'il y les chapitres suivants.
eûl de son temps ou qu'il y eût janiiis Dans sa préface, après avoir fait ad- .. ''
tu deux 0|)inions sur le lieu de la mort mirer le privilège de sainte Marthe , rie de sainia
Orient avant d'avoir été promu à la « Pour faire mieux saisir toute l'ex-
eharged'ablié de F'uld ,
par conséquent « cellence de ce témoignage, j'ai cru
avant l'année 822, c'est-à-dire long- « utile de réunir d'abord dans une nar-
temps avant la composition des li\res,, « ration suivie les divers récits des
tilurgiques des Grecs, où l'on a con- évangélisles sur ces personnages, et
fondu (comme il a été dit) la Madeleine, " d'exposer ensuite avec fidélité les
non-seulement en Occident il n'y avait " ce que nos pères nous en ont appris
qu'une opinion sur la mort de sainle « par b tradition, cl nous en ont laissé
Madeleine en Provence, mais que les « dans leurs écrits. El pour répandre
(irecs eux-mêmes, avec lesquels Ua- :< plus de jour snr la matière, nous re-
lian apu avoir des rapports dans ses « prendrons les choses d'un jieii plus
voyages, n'avaient pas là-dessus une (I haut nous elTorcanl d'exposer
, en
autre opinion, ou du moins n'avaient « sommairement ce que les anciennes
point encore adopté celle dont parle Cl histoires nous rapporlent de leur ori-
Jifodesie, et que les Menées ont accré- « gine, de leur extrarlion... La quator-
litée plus tard. On peut assurer en ef- I) « zième année après l'Ascension eut
tel que si cette controverse eût existé « lieu la division des apôtres. Or, saint
alors, Itaban n'aurait pas manqué d'en « Pierre, qui devait quitter l'Orient it
taire mention, el l'aurait éclaircie dans « aller à Rome, désigna des prédicateurs
celle Vie. Il était plus versé qu'un au- (( de l'Evangile pour les pays d'Occident,
tre dans l'histoire des saints, jiuisqu'il « oii il ncpouvait serendreen personne,
nous a un martyrologe avant
laissé (( et choisit, parmi l s plus illustres fi-
a cru devoir dorner à cette Vie, les « Sauveur, ceux qu'il destinait pour les
.< S;iiii!e Madeleine, unie par le lirn « province Viennoise des (iaules, au-
« de la charilé à la nligioii el à la « près de la ville d- Marseille, à l'en-
« sainteté de ce disciple, lésoliil de m; « droit où lo lUiône se jette dans la nier.
« ses ravages, que les (idèies dispersés « vaquant nuil el jour à la prédication,
« se rendirent dans les divers lieux de « à la prière el au jeûne, pour amener
«l'univers, alin de piéclierla paro'e « à la (Diinaissance et au servicede Dieu
« de salut aux gentils qui ignoraient , « le peuple incrédule de celle contrée.
« Jiisus - CniiisT. Des femmes el des « Avec lui l'illustre el spéciale amie
,
« veuves illustre s, qui avaient siTvi les « du Sauveur vaquait à l.i conlcmpla-
« disciples à Jérusalem, voulurent ac- « lion , dans la même église d Aix ; car
« compagner sainte Madeleine ,
par « depuis que cette ardente autante du
« alTeclion pour elle. Parmi celles-ci, « Hédempleur eut choisi avec lanl de
« fut sainte Marthe, cette vénéra'jle « sagesse la meilleure | art , el qu'elle
«hôtesse du Fili de Dieu, ain?i que « in eul obtenu la posse sion aux pieds
« sainte Marcelle, suivante de Marthe. « de Jésis-Cuuist, jamais celle p;;rl ne
«Saint Parinénas , diacre p'ein de fui « lui fut ôtée, au témoignage de Dieu
• et de la grâce de Dieu, était aus>i du (^
« même. Retenue rrcore sur celle terre,
« nombre de ces disciples : ce fut à ses « elle allait en esprit au milieu des an-
• soins cl à sa garde que sainte Marihe « ges, el parcouiait les chœurs célestes,
«se recommanJa en Jésus - Gubist, « Mais, pleine de sollicitude ]0ur lesa-
a comme .Marie au saint pontife Maxi- « lui des ânes ,
qui l'avait attirée aux
« min. ils prirent donc ensemble leur « cxlrémiiés occidentales de l'univers,
« roule vers les pays d'Occident, par un « elle s'arracliailde temps en tempsaux
« admirable conseil de la divine l'rovi- « douceurs delà contemplation, pour
« dence, qui voulait non-.^eulemcnl que « éclairer les incrédules par ses paro-
« la gloire el la célébrité de ^îarie el « les, ou pour confirmer les fidèles
u de sa sceur se répandissent dans loul « dans la foi.
< l'univers ,
par le im^jen de l'Evan- « Sa vie était frugale, son habit dé-
« giic, mais encore que, comme 10- « cent el modiste. Marie, à la vérité,
« rienl avait été favorisé jusqu'alors de « se lucllait peu en peine de l'un el de
« l'exemple de leur sainte vie, l'Occi- D « l'aulre , depuis qu'elle avait perdu
« dent fùl illustré lui-même par le se- « la présence corporelle du Seigneur.
« jour qu'elles y feraient el par le dépôt «Mais les femmes qui demeuraienl
« de leurs précieuses reliques. «avec elle, et lui portaient une mer-
u mer de Tyr, laissant à droite l'Kalie, «dis-je, est venu peut-être ce rccil
403 VIE 1>E STl. ;.lAi>KL. l'Ai; liAiJAN. CONSKQ. II1STI>K. Ï)V. CETTE WK. iU
« npncr}p!ie , (juc li-'iis 1rs jours elle A « niaitireblaiic. et on y voil, rcpréseiilé
« ctail élevée dans h s airs par los anges, a ensculpture,coniinenl,danslamais()n
« et qu'elle avait pour noiiriiliirt- des « de Simon, elle mérita le pardon de ses
« aliments céiesics que ces esprits lui i< pécliés, cl aus^i l'office de piété qu'elle
« servaient. Enleiiiiu dans un sens mys- « rendit au Sauveur pour sa sépulture.
ic tique, ce récit n'est pas du tout in- « Sciiut Masiniin,\(i)ant approcher
c. rroyable. liais q'i'après l'ascension « le temps où il devait élre enlevé
n du Sauveur, elle se soll aus-iîéî ( ii- « do te monde, ordonna qu'on prépa-
« fuie dans les déserts de l'Arabie, « râi le lieu de sa séiullure dans la ba-
Il qu'elle soit decneurée inconiiue et il silique qu'il avait l'ail construire sur
« et que depuis elle n'..il vu aucun « dileine , et qu'on plaçât son pru-
« lionmic ;
qu'étant visitée, je ne sais n pre sarcopnagc iiuprès du mau-
« par quel prêtre, elle ait demandé à « solée de la bienheureuse amante de
**
« celui-ci ses vêtements, ces particula- « Dieu. Après sa sainte mort, il y fut
«rites cl d'autres seml)'a')!es sont au- u en effet inhumé avec honneur par les
« tant de récits très-faux et empruntés « fidèles; et l'un et l'autre ont depuis »
« par des conteurs de fables à riiisloirc « illustré ce lieu par des miracles écla-
« delà pénitented'Egjpte. Dien plus, ils „ lants... Ce monastère s'appelle l'ab-
IIse convainquent eux-mêmes de men- « hnye de Saint-Maximiu il est bâti :
,.,,.,.
conclure, l'apiislolal, la j^,°"^^']"|^i[|lf,{
« pas un seul mot de sainte Jîarii'-Made- lure et le culle de s.iiiit Maximin et de de la Vie tia
, . sainle Made-
« leine. Ces observations sur le sujet sainte Madeleine en rr)\enie, étaient leine , écrite
''^""
«présent doivent suffire. Reprenons autant de faits admis partout, au i\° et jj^P*|!'
« basilique d'une belle architecture, tants dont nous allons essayer d'exami-
« Ou montre son sépulcre, qui est de ner les preuves.
40D ANCIENNE Vlli DE STE. MADELEINK. MONL'M. DU V« OL Vl'^ SIECLE. 4M
CHAPITRE PREMIER.
ANCIKNNK VIE DE SAINTE MAUIK-MAUELEINE
(?) Breria-
Ècrite ait Y' ou au Yl' se. par un auteur anonyme, et iniérée textuellement
le p.,r ^/"cTcîlfc AT"
Rnbnn-Maur dans celle qu'il a composée. Iiaeiisu, 15'.:.
in fcito S Un-
riic ilaqduli-
^,
'•
m» l'a vu, uvcrlil le A il'Auluii (i), de Cambrai (5), de B.'au-
U.ibai), coiimic <•' v'i.
dp 1 anciiiiiio lecteur que, « couimc les empoison- vais (fi) cl d'autres éelises f7). où il «cr-
n it -'-'
*,'^''^'''^'^"'"'
que
, ... .,,..,
joint a la lie ue
nœ, lecl. vin cl
r.ussaire avait amplifiées de celte s.iinle, dont il forme u
s:<tinte Maltleine deus tr. i:s apoc.-y- le fond prinrinal (0) ; car il faut re- '^> nreri.i-
" phes, au moine en partie •. d aboid 1 on- marque, que les le.- de sainte .Made- ) cr;w,Dirs/,if-
lèvement de la ssinle dans les aiis par leine, en si grand nombre encore !ia-
""fra^ fcùm
les jingcs, rn>-uiic sa conservation au jourd'hui dans la plu; art des biljliolliè- ^' '•'""'C «a-
moyen d'alimenls célestes que ces es- qiies, se divisent m deux cla.'iscs : les ?, ""iî^'
'"''''
priis lui servaient. En outre, il atteste une* plus loiirles et qui ne conlii nneiit (ti) lireiin-
qu'on y avait mêlé des circonstance s que le ti xte ancien dont nous parlons; fîi,"I,_ ml'''i'i'y
é'.ideiiinient fausses, telles que la ren- les autn s [dus longues et cù l'on a *""''"
*^"''""
conlre un certain
d le de-
...
prêtre dans
, j- l) • .
ajoute suciessivemert a
.
,
ce premier
twii. Biblioiiic-
'/«e du roi à
S(Tt, qui anr.iil donné son manteau à fo;id des épisodes fabuleux, d'abord')"™'";"^.'""
sainte Madeleine. «Ces dernières par- celui que Raban a signalé, puis un au- IiIjO. 'e*:'. vu,
« licularitcs et d'autres semblables, dit- tre du temps des Croisades, enfin "n *',-) lirevia-
« il, sont autant de récils très-faux, ein- troisième plus récent, roiiime nous le "'""s''';""<""ft
. . r
delabusa
1 \ 1 I !• j ...I
ttiiiin
..iiiskiiis
« I
runles par des conteurs dirons dans la suite. Mais toutes ces ce /este iiel-
« riiistoire de la pénitente d'Egypte. « Tiei interpolées ont cela de <"0"T""n (','i"v"iià i'i*[,'''
Il suit de ces réflexions de Uaban, entre elles et avec l'aîicienne Yie que ilioiiiè.iue
que d jà au vu* siècle on avait cor- nous donnons ici, qu'elles reproduis ni „„„ mniiiiiMe
rompu
' r la T'ie de sainte Marie-Made- toutes le texte de celle dernière, quoi-''*^
~i
liCiionmii-
'
res qui uhroiit
leine, en y ajoutant les circonstances que le sens en soit plus ou moins coupé l'ami. une Fr«
(1) Mamisfri»
dont il parle, et qu'il
conséquent deux sortes de Yies de Ci tte
.
les
... .
sainte, les unes plus anciennes et plus q ment.
a
Voici le texte de ce pré^ ieux monu-
n.
«*"''•' s am(diCées et corrompues, que du Seigneur, le triomphe de son as- ^'^ "''"'""' .^'*
i/i%iie r4/u'/ei
in-foi.o .Nwre- cension
nyi,;,,, sianale ici. et la mission de l'Esprit Para- Jileine. c.i.a
U:inie, 101. ° '
DarHalan
luid. Suint- Or nous avons retrouve le texte de qui remplit les cœiTS des disciples, mjih.
ciel,
amiups'^''n'' l'ancienne Vie de sainte Madeleine, encore tremblants par la crainte des (8) Brein-
«i.7.-/(l()(io-pxempt de ces additions, elle même qui maux temporels, et leur donna la ""'"."''v!!,/.?
/«"Geiietiàc — est rapporte par Ra ban. Nous !e non- science de toutes les langues, ceux qui "'"•'*<''^'''«'<^.
"""* "^' *"'' '•"'"* manuscrits peints au croyaient étaient tous avec les saintes 59,40.
'ustiftcatiics
I. Il, 11" I, X' s ècle (1) mais qui ne sont que de femmes et avec Marie, mère de JÉsis, (9)^0X6/
laK. 453.
"
., L-j,.
,
et Virt/'fi/'ft/!!
*''>"* ""c multitude de manuscrits plis bre des fidèles croissait tous les jours,
«f/fsiœ.4f*(.vj-
lis, i'Yl, lut,
récents, sous le litre de Ye de sainte en sorte que,
T par
r >
la prédication
r des
,. r\
ctcLvxvii ei A/arf''/«i'»!e, ainsi que diins l'ancienne 11- U apôtres, plusieurs milliers de person-
X'inciœ" MaXr '"""S'e de l'église d'Aix , où il f rme les ncs oLéissaient à îa p.irolc de la foi et
Scigneur leur avait assignés à chacun, p sociée ans \'i rtus des cieux , el de ce
annonçant la parole du silul aux gen- qu'elle avait clé trouvée digne de jouir
(a) C'est ici (pie, (Kins les Vies aiiiplilices de l'addilion liiée des actes de sainte Marie dfi-
taiiite Marie.Madeleine , on plate toujours ëWle-
<0» MOXllMKNT 1>IJ V OU M' SIWXK.
grâri>, s.'iiii l'iKiir .'iu|>.'ir.ivanl quille A d'ails ijuc K.ili.ni donne cnmino eu:
so» armes, s.ins s'cire tli-poiiille ili- Ions prnnié' de l'hisluirc de sainlc Marie
Ips tenliinriiU de (érocil»' bruliili", ol K^y|)lienne. Uien plus, nue circouslaiice
sans y faire paraître loulc soie di- rcniarq "aille i-xi lut inanifesleinent tout
iiiaïq'Jfs dune humble dévolion. Ja- alli.ige «cMU i!e ccUe dernière suurcc.
Diaisaucune fcninic, de (juelque condi- D'après l'ancienne Vie, sainte Marie-
lion, rang, ou dignilé quelle fùl na , .Madeleine mourut le 2i juilel, j'iur
(lourvu de biens cl d'honneurs. Ce lui puisque, d'après celle addition , elle au-
le sixième jour avanl les ides de juin rait dû mourir propre jour de l'àques.
le
que sainl Maxiuiin mourut cl fut lieu- \i coniine il esl rapporté de sainte Marie
rcusemcnl couronné dans le ciel, o d'K;:ypli'. Aussi, dans les Vies ampiiliécs
II'. Telle esl la plus ancienne Vie (pie de sainic Madeleine, ne man(iue-l-on
nous 3)0"s ''•5 *^'"''' Madeleine; pas de la faire mourir ce jour-là, cl de
,.,'-V'i',,',iom,~c
mic la (orriip- 1 1 voici Ics ilivcrses observations que suppilmcr les paroles de l'ancienne Vie
Itlill fli'S Vii'i , e •
I-* I
aux Vies interpolées dès le vu* sièc!e, jour de la morl de sainic Madeleine du
donl parle Uaban. On n'y voit, ni en- 1
22 juillet au jour de l'âques, que pré-
lèvement aux deux <!e sainic Made- seiilcnl les Vies ampliiues, cl (juc n'of-
leine par les anues, ni le- aliments cé- fre pas la Vie plus courte, confirme donc
lestes que Cl s esprits lui aurjiii'iit .'cr- l'anlcriorité de celle dernière Vie par
vis, ni l'épisode du pré re, qui la visite rapport aux ;;ulres Vies donl nous par-
dans son déser: , ni eiifm les autres Ions (6j.
(a) ilitityiotoyinm pamim Roman., xxii julii. pour concilier ensemble la date donnée par
M arUjrolog.V en. Bedœ. — — llsnurdi,
S..\(lon\s, rancieiiiie Vie el celle qu'on trouve marquée
— Riibimi, — Noikeri,eadcm die.^-l'etrus Ule- dans les Vies ampliliées. Vincent de IJeau-
sen. Bibl. l'ntr. t. XXIV. Seini. de S. Mcgdulcnu,
et b.rnard de Giiionie ont JP/,';''^';j;
vais (') la (')
pag. ll'iO. Rog.inius ergo bealain illaiii ponii- ,,(;)
lenlem, cujus hodie ilies soleiniiis esl. et suavis conjecturé que par le jour de Pà'pies ou de la ij,c3(>.
102C).
iccordalio... quia ad gautliiim Iraiisiit an:;elo- Uésurrccliun on avail voulu saiu doute signilier (»i S/fi-ii/MW
runi, ul iiili-rpellel pro nobis ad Doniimim. i^oHclon^fe, li*.
(;ue sainte M;uieleine était morte un jour de
Banardi Guidonis Stmcloritle, ms. Bibl. lieq.
n" 540t). Feslivilas Iraiisilus s.incUe. M;oiic diinaiiclie ,
qui put tomber celte ani.éL' le 22
Magilal.iiie xi kal. augusli uiiiversalller in l'.c- jailliit. Mais ils ne faisaient pas attention au
clesia celebialur.
contexte de celle (niimiic, dans laquelle on
(6) Celle divcrsilé sur le jour de la inoil de
dit expressément que ce jour pr. tendu de la
saillie .Madeleine, lixé par les Vies plus courics suivit immédiatement
mort de sainte Maileleine
au 2i juillet, el par les auiies an jour de Pà- carêmes,
le caième. D'.iulres onl supposé trois
cpics a éir.iugeiiienl embarrassé les agidgra- proprement
,
|) t eslà-dire l'avenl , le carême
plies du moyen âge. Ne soiipçomianl pas (jue
qui se serait lerminé
dit , el un troisième
la Vie de saillie Madeleine eûl élé alléiée ilaiis
explication pas
le 22 juillet ('). Cette n'est (j) y,ia j>_
te point , ils onl imaginé divers expédicnis Mmiw Mnijdn-
, ,
lenw, cud. «».
pasclialis solemiulas; secunda quaiidoque 1er- lliblioih reqi,r
(•) Alibi vero legitur transiisse xi kaiendas
minai, et in illo tempore terminavit Iransilus n" Si'Je (•").
augusli, quod iJeo forte dicilur, (piia tune ejus-
dciii Iransilus iiicinnria celebralnr; vcl forle
beal;c M:oi;c Magdaleiia; feslivitas. Terliam
liies Uesuneclionis.sive Pasdiie, putest bic ge-
vero Domiiii nostri Jcsu Chri>ti scquitur N.ili-
vilas. Qnas omnes quadragesiiiias prxdicluâ
neraiiicr accipi pro Doiiiinica die.
sacerdos felici coiisuetuJinc observabal, el in
(••) Dies Uesuireciionis doniinice polesl ac- medialam.cclebris, ul pi\escriplum est, o>lensa
tipi gei craliler pro Doiniiiica die, qu.-c in iiie- esl ei Visio. —
Similia in alis codicibus regiis
inoriamDoniiiiicicKesurrectioniscslspecialiter et bibl.S. Genoi'cfce l'arisiens.
dcilicaln ; vel ferlasse lestivilas Iransilus sancUc Bibliothèque Royiile. Mis. français, 721, (ot.
Maria' Magdaleii;» luit ex aliqua causa iiislilula
xxxii verso. Com li creslieiis qui la esloienl
agi XI kaiendas augusli. avoiciit aiostume a faire quarantaines, une m
(.") Nolandnm esl 1res a bdelibus cclcbrari i|ui esl devant la Pasque, lautre qui est aprcS
la Peniecosle, el laulic qui est devant
N.«cl.:
(juadiagesinias ,
quaruni primaiu subïCquitur
i\\ ANCIENNE VIE DE SAINTE MADELEINE. U2
IV. H. Celle Vie la plus ancienne que ,
A << l'ordre de la divine bonlé, passi la
Celle Vie pa-
raît avoir Hé nous ayons, est, selon
loules les appn- « mer avec saint Maximin , et arriva
lirije dis an- dans contrée d'Aix, au royaume de
rences.Ia première qui fui publiée sous « la
liens Acies lie
sainl Maxiniiii, le nom de Fie (/e sainte Madeleine. On « Provence, comme il est raconté dans la
perdus aujour-
a'Iiui.
pourrait même douter si elle ne serait « Vie de ce saint évéque mê.ne, cepen-
pas un simple extrait de l'ancienne Fit « dant nous avons eu soin de publier
de saint Maximin , perdue depuis long- « ce petit abrégé, afin ([ue ceux à la
temps, plutôt qu'une Vie de sainte Ma- « connaissance desquels cette Vie plus
deleine elle-même. Car il est à remar- «étendue ne serait point parvenue sa-
quer qu'on n'y dit rien du pays de cette n chent au moins par cet écrit la vé-
, ,
sainte, de sa famille , de saint Lazare , « ri!é de ce qu'elle contient (1).» On peut aj vojpz
sa sœur. que P'eçfi jusiip.-
son fièrc , de sainte Marthe , inférer de là , lorsqu'on publia cet
calivet. II" l,
, . . t j
On n'y rappe'le point ses rappoits avec cent sur sainte Madelt
1
me , il n existait pao'. i36.
Notre-Seigiieur, les onctions qu'elle fit, B point oncori; (Ic Vie de celle sainte , puis-
ses courses .'lu tombeau. On ne parle qu'on y dit que, pour connaître com-
pas même de sa pénitence à la Sainte- ment elle arriva en Provence, on doit
Baume. Il n'y est question (lue de son avoir recours à la Vie de saint Maxi'
arri\ée à Aix avec saint Maximin, de min lui-mê.i e. S'il eût existé alors une
sa mort et de sa sépulture ; ou plutôt Vie de sainte Madeleine nssurément ,
on voit qu'il n'est p.srlé de ces faits son arrivée dans lesGaules y aurait
qu'à cause de la part qti'y a eue saint été racontée.
Maximin, et que si l'on fait mention de La Vie de saint Maxiran dont il est ioi
sorte que par accident, d'une manière plus tnrd, et il ne nous eu reste que ce
secondaire, et parce que ces faits sa tr.igmcnl sous le titre de Vie de sainte
trouvent liés à l'histoire de ce saint Madeleine. Bernard de la Guionie, qui
pontife. La mort de sainte Madeleine y C reciieiiiit un grand nombre de Vies de
est à peine indiquée , et l'on s'élend sainls, dont il composa son Spéculum
Lien davantage sur co que fit saint sanctorale, dédié à Jean XXll, fait re-
Maximin pour homrer ses précieux marquer pu découvrir
qu'il n'a rien
restes ; enfin , on y raconte la mort et des Actes de saint Maximin, que ce
la sépulture de saint Maximin lui-nic- qu'on (11 lisait dans les Vies de saint
ine, quoique étrangères à la Fie de Lazare, de sainte Marthe et dans celle
sainte Madeleine ,
qui est cependant le de sainte Matleleine. « Je ne sais ajou- ,
Quadragéiime du Seigneur ; que d'ailleurs la causa fuerit ipiod ejus gcila invcniaiilur (o) .l/ai 7yi f>-
iioii
iemuiiie suinte arrivait ,i la fin de ce même singillatim coiiseripla, neseio, nisi quiid forsi- log.Homan.uù-
carême , et qu'enlin le dimanche qui lermiiia lan perdita fueriut casu quoniodolibet coi;iin- '"''' "'' '"" '
genic. (')
celte semaine fut le jour de lu Résurrection dit
(b) Ipso (lie (seciindum alios vi idus junii)
Seigneur.
Maximidi episcopi Aqueusis , de quo iil gestis
{n) De gpslis aulem sancli Maximini Aquen- lieala; Mari;e Magdalena; legilur.
siiuu:! pcUîi aînjiliuj reprire, nisi qiunlu.n iu (fj Maxiiuie.uiii isnuin ex scplu.igiiita duobiis
4(S MONUMENT l>l V' OlI VI' SIECLE. m
prcmipr foml tlos Acu » de saiiilf M.ulo- A f^ollis, «strogoths, et surtout colle des
Ipine cet oxlrail ou abrt-gé ilc la Vie de rois bouriiniu'noni (I), dont plusieurs'
.(M '•','•'',''*
'^ " ^ '
rénficr Us liw
saint Maximin: ri comme ccl oxirai» siégèrent quelquefois à Arles, comme (r<, pa;;. 3S7.
éiail fori court d ne parlait po iild« la l'attelle la le* de saint Ccsaire, évèque
pénitence de sainte Madileine A la de cette ville; car la Provence était
traits de lEvangile relatifs à sainte Ma- Théodoric, roi des Gotlis en Italie, esl cUrinimm,^.\,
''
deleine; enfin on y intercala d'autres qualifié roi des (îani es par Cassiodorc, 1^/ ''
III. De tout ce qui a été dit jusqu'ici de la partie de la Provence située au 'i^-l'^'^^J'^""'
Celle /il- p,.
rati avoir '•'é on doit conclure nue cette Vie de sainie delà de la Durance, les seules terres des
ècrile au v 'ou
Madeleine, que nous croyons cire un Gaules soumises à Théodoric (*). Kniin, (j) .w,'r.ur«
au M* siècl i'.
fragmrnt tics Aclcs de saint Maximin, a le portrait que l'aulcir de ces Actes fait ff,f,|'ré'77']ir,'
VI' siècle. Le préambule qu'on a cité pa- lion, ne peut convenir qu'à ces princes
li'après Hahan, nous voyons que Abi lis devotione inlroeat {^>). Car la men-
le septième il en existait il('jii,qui même tion de celte férocité bnilale, et ^'ulUi- pièces jusiitùn-
avaient liès lors été amp'.ifiL'es par des bution qu'on en fait ici aux rois '!"' ''â" i- ''." '
circonstances fabuleuses. Ce'te ré régnaient alors en Provence, indiquent
fl;'xion montre que par le royaume de dans l'auteur de ces Actes, dont le sly l'-
l'tovencc, dont parle ce prologue, il faut est d'ailleurs simple et sans prétention,
de [h], mais ccIIl; des rois gollis, \iti- farouches de ces nouveaux maîtres. On
discipiilis fuisse iradunt, ciijus res gcsiac in- crit de Senez, cl en portail le même juge-
lexia- liabentur cuni atlis saiiclai Maria; Mag- ment ('). (') A'""(-
, , , , r. . ÀlexaiiUr.
dalenx. Arelas aulem, posiquani lluinains ercpla
(c) uiti.eccl-.ilis-
(n) Nous pouvons remarquer encore ici (|ue esl al) antiipiis icmporilms regno decoiata rc- >erl. x»i, f/.ii.
celle Vie lie saint .Maximin dans son entier ne gia cl pahilina sedcs lini'gnndionnin fuit, ni c//is l.t- m. Il,
contenait pas 1 épisode de sainte Marie d'E- canit Guntlierus Ligurinus, de Geslis Frederici î"-S', l'-'K
''>•
que cette Vie esl tirée de celle de saint Namen apml leliresrifim iilulunniue gercbal
Maximin; et ensuite, lors(|uils en vienncnl à Cuius Al elaluni sedes.
i
I
Marie d Egypte, cl lit coiinaiLre à l'Eglise l'iiis- conçue Universis l'roiincialibus Galiiarum
:
loire merveilleuse de cette "^^élcbie péniicnie. Tlieodoricus rcj, cl que ce savant critique croil
Et c'est une nouvcUi; preuve que l'ancieinie Vie pouvoir Iradniie : .-1 tous les l'ioveiiç.iux,
de saint Maximin dans son entier ne cunlenait 'fliéndor.c, roi des Vaules. Mais il seinlde
pas cet épi.-o.le. que telle raison n'esl pas déinonslraiive,
[b] Celait la conjecture d Honoré Bouche. et que ces n.éines paroles pnurraienl élre
Ayant eu occasion de voir ces anciens Actes ainsi rendues A t ns tes Provençaux des
:
dans nn inainiscrit de l'Eglise de Senez , il en Gaules, le roi Tliéodori:. Du moins celle in-
a conclu que celte pièce (qu'il croyait être ori- scription a trop d'analogie avec celles des
(M ''^/fis* giiialc et unique dans son espèce) avait fl:; 40'' cl 12 lettres du môme livre, pour nue
Vr.lve„JeWi
composée au ix' ou au x- siècle ('). Le nous devions lui donner un autre tens Uni- :
I i.a '. lli,'- Alexandre, sans approfondir dava.itage vcrsis Provinci liibus in G'i;/.'i.-( ecnsli!ulis Tlteû-
113
"" "' celle maliéie, alléguait à son tour le maiivs- doiicus r-.s.
«iS A.Nf.IENNK VIE DE SAINTE MADELKINE. t:C
sait en cffil que la A remarque point ces défauts dans la Vit
férocité nalurellc
de CCS princes ne fut pas adoucie d'a- de sainte 5Iadclcine, e: nous pouvons
bord par le clirisliaiiisme, comme ne ajouter qu'elle réunit les ciracltTes
ie prouve que trop la coniiuiie bar- pour discerner les actes sincères, assi-
bare et cruelle de plusieurs ro;s fran- gnés par Tillcrnonl. « La fidéliié des
çais de la race des Méiovingiens. Enfin « actes des saints parait d'aiilanl plus
c'est ce que donne assez à entendre « certaine, dit-il, 'ju'ils sont fort couris
Théodoric,roi d'ilalie, lorsque, écrivant (I cl esirénicniunt simples : deux carac-
aux rrovençaux, ses nouveaux sujets, n lères qi.i distint;iicnl les acies aullieii-
il les invile à repren Ire l'iiabil aussi II ti(]ues d'avec ceux qui sont faux ou
bien que la douceur 1 1 la poliicsse « paraphrasés. Dans les acicsorl^inaiix
des anciens llouiaiiis, en si' dépouillant n il )' a peu de miracles, peu de cita-
des sentiments de cruaulé cl de la bar- n lions de l'Kcriture (Jj. » {^) Mémoires
barie introduits pa: les rois qui avaient d 11° On ne voil rien dans telle ancienne ^cedéJiâl'iioue"
possédé auparavant ce pays : Exulte Vie de sainte Madeleine qui ne s'ac- i"'»- '1. l'^K-
barhariem, abjicile menlium cntdelitn corde avec les usages et les mœurs du (/,(it,„s pag
^
(I) Aureli (€in (l). Aussi celte Vie Je sainte Ma- v ou du VI'' siècle. D'abord il est à rc- '*^'
mu^'vnîùvw'n J'ieine offre-t-elle en clTet tous les ca- marquer qu'on n'y donne point à saint
lii.. ui, Pj'i;!- ractèrcs d'un monumciil du \' ou du Maximin le titre li'archrvé /ne, comme
17, iii-tol. lb/9 .
(nj. vr siècle, auxquels nous la rappor- ou fait dans les épisoles ajoutés à ce
tons, et c'est ce qu'il nous reste à mon- premier fond, fait Raban et comme
trer avant de tenniiiPr ce cliapitre. lui-même. Dans cet e ancienne Vie
V'., I' Lo style et la manièiede cet écrit saint Maximin est qualifié ponlifex, :
rciip n'n'ôi-sonl assez diff.'renis des Vies de saiats Eeclesiœ prœsidens, anlisti's, confesser
'"'"'1'"
','".''
''.'" composées au vu' sièile. « Au vir siè-
'
cl ponlifex ; toutes appellations usité s
d'ipie nue i>ri-
« prodiges et à ne t;oûler que le mer- Comté d'Aix: or, le nom de comié, pour P'u'^jei'rs cnu-
B veilleux et l'extraordinaire, et pres- iudiqucr le leriiloire dépendant d'une au vou au ï.«
'"^'^'
« que toutes les Vifs des saints que l'on ville, é.ait alors u»ilé dans les tjaules.
« composa alors son! plutôt des élnges Nous voyons par saint Sidoine Apoi:i-
>< et des panégy iques que des relations i naire qu'au v siècle les bonnes villes
« simples cl naïves de leurs aclions et etiient gouvernées par des comtes (i), (i) sidon.
« de leurs vertus. On y employa (i-en- c qui persévéra aussi sous la première ^''"^'
/'l'i;/'"'
« dant ces deux siècles) une fausse il >- r.ice de nos rois. Au vi' siècle chaque
« quence qui ne consistait qu'en des ville ;ivait son comte parliculier, comme
« pensées peu justes et naturelles, des le montrent une mullilude d'excaipL's
« tours guindés, des expressions alîcc- rapportés par saint Grégoire de Tours
« lées, des pointes reeherc bées, un amas etdom Uuinarl, son éditeur, fait re- (^) s. de-
(o),
a d'épisbèles sans ordre, sans discerne- marquer qu'en effet chaque ville avait 9^"'" ^"'•"'•
, , n alors le ' ....
1
' 1
'"*'• Fiiiiic.
"'S'- ^ 'Clic. / .
'
« meiit ; des cadences reiierees, mais sien (a). Le comte exerçait la ix, ca|,. 7 lii>.
*^'
« plus propri's à ennuyer qu'à révei'.ler justice dans la ville 6 , et le territoire
. . ... .. - •; ,. , (6) S. Gréa.
« l'a'tenlion du lecteur ; en un mol, une de sa juridiction eiait appelé comte. Twonde ftin
« manière de s'énoncer (jui ne tendait 1V° Le lieu où saint Maximin ol^""""'W-
{i) Il Gloire « qu'àserendreininlelligible(2).»0n ne sainte 5Iadeleinc furent inhumés est
linérav e de in
t'rimce, l. III, , , , .,
el celle circoiisl.ince, qui élail reliée qu'ils } entraient avec leurs javduts et
coinine inconnue Jusqu'à ce jour, cou- liurs boucliers 2). L'auteur des anciens ( i ) Aria Siiii-
et, ru.ii IM-
firuie l'opiiiiiin commune, qui allrlhuo actes de sainte Madeleine, qui .i pu écrire lillllt., l\ll fK-
aux c.issianilrs.età Cassien lui-ménio, d;;ns ce siècle même, truu>ait donc lii. Viliemiicli
<>e iiii.iii lin. I,
la fondalion du monaslère de Sainl- dans la coutume universelle des Gau- cj[>. I, «"S, et
(1) Yot/reflu paroisses étaient appelées ecclesiœ II). marquer que cette coutume était as- ûf CEglhe^i.l-
Traite de Ci-c- j iic(mi\ loin. Il,
i- , j a
fimmiiique , i. ^' """^ 1 auteur de ces actes désigne .
sez ordinaire au vr siècle (4); et l'on
IV, iwg. sii'J.
pgr en voit la preuve dans la préface de (1) Histoire
ig i^Qijj (jg basilique, l'église dont
ecclésiiistnine ,
va attribuait alors la fondation à saint Mabillon sur le p;emier siècle de son tuiii. VU, |iJg.
520.
Masimin, c'est qu'il l'appelle du nom q ordre(o). Mais, comme le fait observer
(5) Prœf(U.
même que le public lui donnait de son ce savant religieux cet usage était
,
iii su'culiuii I,
temps, à cause dts moines cassianiles fondé plutôt sur coutumes particu-
les oiiscrvut. y ,
pag. i5, in-4'.
qui la desservaient (a). lières de quelques monastères que ,
Vl° Ces anciens actes représenienl sur la pratique générale des moines
connue uue singularité remarquable, à gaulois, ou sur la règle de saint Be-
laquelle la sainteté de ce temple avait n il, qui suppose au contraire que
donné lieu, l'usage, pour les hommes les parents des religieux pourront en-
armés de n'y entrer jamais qu'ils
,
trer dans l'église (G). (6) Ibid.
n'eussent auparavant déposé leurs ar- L'usage de la basilique de saint Ma-
mes. Or nous trouvons dans la Vie de ximin avait eu une autre origine que
saint Ce: main d'Auserre, écrite par le celuides monastères dont nous par-
prêtre Constance, qu'au commence- lons. Dans ceux-ci, le motif qui inter-
ment du v siècle, les Gaulois avaient disait l'entrée de l'église aux femmes,
en elTet la coutume de porter leurs ar- D était toujours pris du bien spirituel
(a) Il est manifeste qu'on ne doit pas con- cuius est (Amalor) dicens Exonerate, lilii
:
fondre la basilique dont parlent ces actes avec carissiini, jaculis nianus, et arma ex humeris
ces petits é lilices que les anciens Francs éle- veslris rejicite, el sic doinum Dki ingiediinini :
vaient sur la sépulture des personnes opulentes quoniam ha;c domus est oraiionis , non Martis
et qu'ils appelaient aussi du nom de basiliques. slatio pctulaïuis. lUi vern hxc audienies, diclo
Ces éililiees irétaient point des églises il (ta- ;
citius quidquid clialybis gestabant lorinsecus
rait inèine qu'ils étaient de bois, puisque la loi posuerunt. Tune beatus Amator videns Ger-
salique porte des peines contre ceux qui y nianum illustrissimum nihil oneris truculent!
(') C/«ssflni mettront le feu ('). Quoi qu'il en soit, il est poriantcin, prrccepil osiiariis fores ecclesiœ
t. Il, u.< verb. certain que la basilique atliil)uée par ces actes ut clausiris arctarent. Ipse vero, glomerata
Basilica. à saint Maximin était une église proprement secum turba clericorum aique nobiliuni , inji-
dite, puisqu'après l'avoir appelée basilique, ils ciens nianus, Germanum apprcbendii, et cx-
la désignent par les noms de temple et li'église. sarieiu ejus capili delraliens, etc.
(b) Subcunte auiem Amalore ecclcsiam Histoire de l'Eglise gallicane, tom. I,
cuiu et poiiulus iiiyreJi voluissel, pag. 400. .
ila euin allu-
.MoNf MTNTS INlaiiTS. 1. n
•1» ANCIENNE VIE DE SAINTE MADELEINE. iîO
des religieux. Ainsi, saint Calais dé- A lies, pour faire remarquer à ses audi-
clare qu'il avait établi celle ilcfense, leurs, la gloire dont Dieu couronnait
pour mieux tenir ses religieux dans le les saints : « Les sépulcres des saints
(1) ffisfoire recueillement (Ij et dans les autres; « surpassent les palais des rois, non
fiMn'^'''iWtr'"
™°"3slères où la même pratique était « par la grandeur el la beauté des édi-
en vigueur, on alléguait un motif à « fices ; mais, ce qui est plus considé-
peu près semblable. Mais à Saint-Maxi- « rable, par le zèle de ceux qui vont
min, cet usage, aussi bien que celui qui « les visiter. Car celui qui csl revêiu de
inlerdisait le port des armes , élait « la pourpre se transporte lui-même à
fonde sur la sainteté extraordinaire du <i leurs sépulcres pour les baiser; ei, se
lieu où reposaient les corps de saint « dépouillant du fasle de la grandeur,
Maximin et de sainte Madeleine, ainsi « il parait là comme supp'iant, cl prie
qu'on le lit expressément dans celle « les saints de l'aider de leur suffrage
Vie; comme nous voyons, au rapport « auprès de Dieu. On ne voit personne
d'Évagre, que les femmes n'entraient « qui cnireprenue jamais des voyages
point non plus dans l'église dédiée à « pourvoir les palais des empereurs:
saint Siméon Stylite, où élait la co- « tandis que beaucoup d'empereurs
lonne sanctifiée par la pénitence de ce « sont partis souvent pour des voyages ,.,
^ a^j.^,^
r2) Evrigrii thaumaturge (2). ".lointains, aGn de jouir du bienfait /'o""'- "^0 i» il
Scltoluiùci ec-
anciens acles de sainte ont nous parlons (3). »
ciesidsi. nhi. D'après ces /j,i
existence de ce
,
expiiciucr lo
Mais si cet usage eût été fondé sur une quent peut-être pourquoi saint Gré-
coutume monastique, et par conséquent C go''"^ ^^ Tours n'a point parlé des
s'il fûl venu des religieux cassianites, saints apôlres de la Provence, ni même
établis à Saint Maximin au milieu du de sainte Madeleine el de saint Maximin
v siècle, on aurait eu une multi'.ude dans son livre de la Gloire des confes-
d'exemples plus anciens à y opposer, seurs. Ceux qui ont pris le silence de
puisque celle église n'avait point été cet historien pour une preuve assurée
bâiie par ces religieux, et que même que ces saints n'étaient point encore
elle élait si ancienne, qu'elle était re- connus alors, ont fait une étrange mé-
gardée alors comme ayant été con- prise. Ils auraient pu sans doute tirer
struile par saint Maximin lui-même. cette induction, si saint Grégoire de
VHP Enfin ces actes supj osent qu'on Tours avait entrepris de nous donner
voyait venir au tombeau de sainte Ma- le dénombrement de tous les saints
deleine non-seulement de simples par- honorés dans les Gaules; mais ce n'est
ticuliers, mais des grands, des princes, pas l'objet de ses livres. Il ne s'y
desprincesses etmêmedesrois el desrei- ^ borne point aux saints gaulois, il parle
nés; et c'est en effel ce qui, au V siècle, des saints de tous pays indistinctement,
avait lieu fréquemment ailleurs, comme de latinset de grecs; mais ceux dont il
(a) Viri quidam qui eo loci veneiint, libère seil, quod niullo majus est, coeunlium sludio.
iiigrcdiunlur, uiia cum jumenlis suis columnam Nain el ilie qui purpiirara gestal, ad sepulcra
siepius eiicunieuiilcs. Cavetur aulem diligeii- illa se coiiferl, ul ea exosculelur; abjeeloqiie
tissime, qua de causa ecjuideiii nescio, ne inu- faslu supplex stal , saiiclosque obsecrat, ul
lier uUa iii teiiiplum iiigreJialur. ipsi apiid Deum sibi prœsidio sinl. Ideo iieino
est qui peregriiiaiioiiein iinquaiii iiiire susii-
(b) Sepulcra saneloruni qui Crucifixo ser- neat, ut imperaloiuin aulas vidcat conira :
vieiunt, legias aulas splenddie viiiiunt, non inulii plorunuiiie iiiipeialorespcregre proleeli
uugailudine aul pulchriludiue xJilidorum sunt ut hoc speclaculo fruerenlur.
4ÏI MONUMENT DU \- OU Vh <>U;CLF.. lii
et 11! rcdil plusieurs fois lui-inéme, c'est A (orien, fait remarquer que pursuniu; iiu
qu'il se prtiposail seuleiiicnl île riï\>- doi( élrc surpris qu'il omelle quclque-
porlcr les miracles dos saints qui n'a- fois lu'< act ons lis plus mémorabli^s des
vaieiit point encore été écrits; et en suints, pour en rapporter d'auln-s plus
racontant les actions de plusieurs, il obscures; el il ajoute que ceux là sont
("ail observer que c'es! p.irce qu'il a dans l'ernur qui révoquent en doute
jugé qu'on n'avait encore rien écrit sur les pour
actions de quelques saints,
ces saints (»). \'oilà pourquoi, dans son cela seulement que saint (jré;;oire n'en
livre de la Gloire des marlijrs , il a a point fait mention (I). p) Sunn.
nommé sainte Madeleine, la martyre II faut donc conclure que la V ie an- veux. prœfoUa
"'
d'Éphése, encore inconnue alors dans cienne de sainte Madeleine est un mo- j', "V"'" ''
(a) Si saint Grégoire de Tours elle les actes chargés de pourvoir au luminaire. Ainsi, la
de s.iinl Milre martyr, l'un des saints de conclusion qu'on a prétendu tirer de ce fait est
l'EglUc d'Aix, c'est que ces actes étaient tout vicieuse lorsqu'on a voulu en inférer qu'au
réceuiment écrits, (luisqu'on y rapportait le temps de Francon sainte Madeleine et saint
fait de l'évéque Krancon que "saint Grcaoire Maximin n'étaient point honorés comme pa-
lire de ces actes mêmes. Par consé(|nent, ce lions par la ville il'Aix; car cette conclusion
saint martyr était encore inconnu presque irait à prouver que la ville d'Aix n"avail alors
partout lorsque saint Grégoire de Tours écri- d'autrepatron que saint Milre, puisque Francon
vait; et cette considération l'a porté sans G ne s'adressa qu'à ce saint martyr. .Mais si saint
doute à en parler dans ses écrits, son dessein Milre ne soulfrit le maityre qu'au siècle v
étant précisément d'y faire connaître, ceux des comme on le tient commnnémcnl, il faut re-
saints qui étaient le plus ignores à cette coimailre que la ville d'Ai.v avait d'antres pa-
époque. trons, el que cependant l'évèqnc Francon ne
Il rapporte que Sigebert ayant enlevé à les invoqua point d.ins celle ciiconstaiice.
Francon, évèque d'Aix, une terre de l'Eglise,
(6) Unum denique circa Gregorii libres de
et lui avant encore fait payer nue amende de Miraculis sanclorum observari velini quod ,
trois cents écus d'or, Francon, qui ne pouvait scilicel ea solum sanctoium miracula retuleril,
obtenir justice des bommes, alla au tombeau qua; ab aliis auctoribus siripla non eranl.
de saint Milre, et menaça ce saint martyr de lliide inirunt non est, si quandojue omissis
n'avoir plus à l'avenir des lampes allumées celebrioribus sanclorum gestis, obscura quoe-
dans ce lieu, à moins qu'il ne le vengeât lui- dani fada commémorai.
même du ravisseur. Nos critiques ont objecté Hinc etiam palet quam incaule fecerint
de là que, si saint Maximin et sainte Made- nonnulli, qui res aliquol sanclorum gestas in
leine eussent été alors honorés à Aix comme dubinm revocarunt ob id solum quod a Gre-
patrons, l'évêque Francon se serait présenté gorio non memorarentur cum, ut ipse tosla-
:
de piélërcnce au tombeau de ces saints pour tur, extra ejus instilutum fuissel de ejusmodi
réclamer leur assistance. Mais on oublie que ivbus disseiere.
Francon avait un motif particulier pour sa- p. Quod vero talc fuerit ejus, ipso muncnlit
dresser à saint Mitre plutôt qu'à tout autre; disciiiius ex proœniio ejus generali ad istos
c'est que la terre enlevée par Sigebert avait
libres. Aliqiitt, in(|uit, de snnrtotum miraculis,
clé donnée à ce saint martyr, connue on le lit
quœ hactenustatuernnt, paiulere ttesiderans,eu-.
dans riiistiiire de l'Eglise d'Aix. D'ailleurs la Scd et in prologo libri de Gloria confes>orum •
menace que Francon fait à saint Mitre de In pritno tibello iitseruimus utiquii de miiaciili.;
n'avoir plus de lampes allumées à son tom-
Domini, ac siinctoruin aposlohritm retiquo- ,
beau montre assez que le revenu de la terre
ritmque murlijrum quœ hucienus tatucraiit :
était destiné à lentrctien de ces lampes, et
magis diserte in libro île Gloria confessoruii;,
que par conséquent celte terre appartenait en
qucm onifiium nllinunn recognovil cap. 4.") : :
ellet à saint Milre. De plus ipiand la terre en-
Licel jiim uijceiimus in proloijo libri liiijus ut eu
levée n'eùl point appartenu à saint .Mitie, on
tan uni sciiberemus quœ Dr.us post obitum saii-
ne devrait pas trouver étrange que Francon iHonim suorutii eis oblineiitibus est operaii di-
He l'ûl pas allé faire les mômes menaces à saint
(inutm : tiiinen non pulo absurUum diici, si Je
Maximin el à sainte Madeleine sur leurs tom-
iilornni vitn menioreinus nliijua, de qnibus nulla
beaux , cai' ces tombeaux n étaicnl point à lOinoeiinus esse consciiptu.
Aix, mais dans l'église de l'abbaye de Sainl-
Non ilaque scripsit de sanclorum gesiis (|uk
Maxiniin, éloignée d'Aix de six lieues, où d'ail-
aliuude nota eraiit, aut quorum vila: babe-
leurs les religieux de celle abbave clr.ienl
b intur.
tï3 ANCIENNE VIE DE Ste. MADEL. MONUMENT DU V" OU VI» SIECLE n
aux manières de leur temps, sans qu'on A fait qu'on ne saurait révoquer en
puisse, à cause de cela, tenir pour sus- doute. Nous voyons en effet que s;iint
pect les événements qu'ils racontent. Grégoire tliauinalurge fit bâtir une
Il seniUIe que celle de sainte Made- église à Néocésarée; et, si l'on en croit
leine,ou dt' saint Maximii) que nous saint Gréi;oire de Nysse, pendant le
avons rapportée, ail aussi élé écrite sur même temps, ou avait élevé de tous
la tradition des Églises de Provence. côtés à JÉsus-CunisT des temples et des
Mais elle porte avec elle la garantie et lieux de prière. Aurélien, dans une
Il preuve du petit no.iibre de faits lettre qu'il écrit au sénat, i ppose l'é-
qu'elle contient, ces faits étant alors glise des chiétiens au temple des dieux.
publics, toujours subsistants, et fondés Eusèbe nous apprend, qu'avant même
sur la notoriété du culte de sainte Ma- que Dioclétitn eût fait abattre les égli-
deleine dans toules les contrées voisi- ses, les chrétiens avaient élé obligés
nes. Voici les principaux de ces faits. d'en ruiner plusieurs anciennes des ,
Tx. l°Ilsuit dece monument, qu'au \' siè- ** pour en rebâtir de plus grandes (2), et (?.) Hémotres
i!i's""rtmr "qut
c'^ saini Maxiiuin, premier évêqucd'Aix, au témoignage de saint Grégoire de ?.?'?'',
*''',''" "^
résiiiiciu lie était regardé comme l'un des soixante- Tours, après la persécution de l'an 179, TillemonL, l
ceile rie. , j- • i j ht . o ''^^' "'"'
douze disciples de Notre - Seigneur; les chréliensde Lyon bâtirent une église '
qu'on tenait pour certain que son corps d'une grandeur remarquable, où ils
étaitinhumé dans l'abbaye de Saint- inhumèrent les restes des saints mar-
Maximin; qu'enOn sainte Madeleine, tyrs (3). Si donc saint Maximin n'avait (,ï) Ub. de
sœur de Marthe et de Lazare, avait vécu pas fait consliuire lui-même l'église ^y™':"''*»'^^P-
-à Aix auprès de saint Maximin, et que dont parlent ces anciens actes, il sui-
son corps reposait aussi dans la même vrait au moins qu'elle était déjà très-
abbaye. ancienne, antérieure de beaucoup au
2° 11 suit tombeaux renfer-
que les règne de Constantin; et que, par con-
mant les corps de saint Maximin et de séquent, au \' siècle, elle était un mo-
sainte Madeleine, étaient alors un objet p nument public et notoire de la croyance
de dévotion publique et singulière; que des fidèles des premiers temps en Pro-
non-seulement les simples particuliers, vence, touchant l'apostolat de sainte
mais encore les princes et les rois eux- Madeleine et de saint Maximin parmi
mêmes n'entraient dans l'église de
, eux.
5aiiil-Maximin qu'après avoir déposé 4" Il suit en quatrième lieu, qu'au
icurs armes; qu'enfin les femmes nen- V siècle, on tenait pour certain en Pro-
Iraient point dans ce lieu, par respect vence, et à Aix même, oii probable-
pour sa sainteté. ment ces actes ont été composés, que
3° 11 suit encore que l'église bâtie sainte Madeleine avait élé inhumée par
sur le tombeau de ces saints était alors saint Maximin, non a Aix, mais dans
si ancienne, qu'on croyait que saint le comté de ce nom, et au lieu appelé
Maximin lui-même l'avait fait bâtir; ce ensuite VAhbc.ye de Saint - Maximin;
qui montre qu'au moins elle était de que saint Maximin, d'a- comme aussi
beaucoup antérieure à la paix de l'É- D près son désir, avait élé inhumé dans ce
glise par Constantin sans quoi on même lieu, pour la grande vénération
:
n'aurait pu ignorer que celte église qu'il porlait aux restes uiorlels de
étaii encore de fraîche date. Or qu'il y sainte Madeleine; exemple qui dut en-
ait eu avant Constantin, non pas seu- gager saint Sidoine à choisir aussi sa
lement des crypies qui servaient à la sépulture dans celte crypte. Nous fai-
(1) 4;,(!V/ij- célébration des saints mystères (I), sons ici cette remarque, pour montrer
''""""',"""',''" avec combien peu de fondement
mais des édifices élevés de terre, et quel-
riteium c/u;- coflsacrés au culte chrétien , c'e.-t un ques modernes ont prét'.'ndu que sainte
liOi
6(î.;!ioni/»
M.lIll'IOC l.l',.
i\ V.L ^l|'Si»%
'' „' g,I'_ (ff) CoHigenlesque sacros ci:ieres, aedificave- sancto aliari, iibi se seinper virtiilibus luaiii-
Jiii.
' °' rnnl basilicam inine inagniludinis in eoruin l'esiis cuin Dco habilare declaraveruiJt.
iionorcm. El sepelicrunt beala pigiiora siib
4i5 OIJSKIIV. GENER. SUR LES TOMB. DE LA ClïYI'TE DE Stb. MADELELNE. *iO
Madeleine élail iniirlp, et avait é(é in- A écrit le plus vénérable el le plus cer-
(t) llimoire humée J.ids la ville d'Aix (1) : asser- tain que nous possédions aujourd'hui,
de l'rori-iici' ,
[,:ir llcin.-l.r, l. tion contraire à l'ancienne lilurgie de louchant les saints apAtres de la l'ro-
CHAPITRE DEUXIEME.
CRYPTE DE SAINTE MADELEINE.
Observations générales sur Us Combecux qu'elle renferme.
luf. 777A.
, , ,
avaient cru qu'il avait élé nommé d'a- auprès des saints illustres {h). CeUc
(\) Vovei bord Villo-Lata (1), mais ce nom in- pieuse coutume fut même l'origine des
pièces /i's!i^-
c„,)nu ("21 n'est peut-être qu'une al- cimelières souterrains de Rome où , les
snhite F.qlhe nin (n) , puisqu'il est certain que la saints martyrs.
îoM,'|iàg.\'xxv' voie Aurélienne passait à côté de Saint- Nous mettrons ici sous les yeux du
Maximin, et que le Tegulata, situé sur lecteur le plan de la crypie de Saiot-
(5) Vnyezle YQje pouvait être que dans
pg((g [,g Maximin.
tie lie Sailli- le voisinage de Saint-Maximin, ou dans Tous les connaisseurs conviennent, Lg^iô,„'i)eanx
s!cUon"'cli. 'i, le lieu même qu'occupe aujourd hui sans aucun partage d'opinion que les ,
de b ctyii.edrt
'
. s^iiiile Ma.lfi-
»r''- ' ,, , . ,
'celle ville (3). tombeaux renfermes a.ins cette crypie, iei„e remon-
H. Quoi qu'il en soit de l'ancien nom de
^ gt appelés communément de sainte Ma-
[^'gr/i'èm ls,lii
Crypie
iiiinle
liiie,
(le
MaJe-
^-e
sainte
,.., au V ,
pays, on a VU par l'ancienne Fie de
Madeleme qu siècle on
deleine . de saint Mnximin, de saint
Sidoine et de sainte Morcelle, remon-
clinsiiimiMne
iiins
"g^'
lus (i^u-
tombeaux , on en voit trois autres « en parlent autrement (5). » Cet écri- (o) Apologé-
, '^
.
mément à la pratique reçue alors gé- s'exposer à mal juger de l'âge des mo- J„^;ll,'i%^ yi^
p.ng. 57.
lilur, hoc lanluni niilii videlurproilcsse defun- « cle,ces arts étaient déchus. Les chrétiens
clo, ut comnieuJans euiii ciiain uiariyruni pa- « renoncèrent à la sculpture et à la peinlure ;
«19 Iti: LA CUVriK 1>E SAINTE MADLLKINE. 130
(. iMnivin^
A ri..rc de joiiR tlt> l<-r
rjiitcl ;iii iil
qi i ri-riiiail b
Mi|>|iriiiio «Il
B 1 b. uu
de mainte Ma-
deluiue.
I Demi cou-
pnt* ou éuit
p!icé"' auiri--
iuis UDK ai^'Ui:
ilt< Miiiiie tia-
(leUiue.
I Ksraller
di'iible l'Oiir
d>-c II Ire i la
ii»l.i..
on fsi icnler-
III V b ili;is~i!
de saillie Ma-
(Julelue.
« décadence, par la main d'artistes du beaux doSainl-Maxiinin les font-ils re- 'j'"'; "•'|''*'
« dernier ordre, n'ont que bien peu de monter à une époqu- plus ancienne
« mérite sous le rapport de l'art. Les que le quatri''nic siècle maigre l'im- ,
, , , . Cl Xn-vftiH
t parce que les écoles ou on les apprenait, • nations, qui n avaient aucune arcliileclure 7^.1/.! de Ov-
t ëlaieiit pleines d'idoles. L'arcliitccture go- 1 ni Imnne ni mauvaise, comme il est prouvé p'fci»/f);/((. 1.
• Ihi'liic ne peut uoiiit être allribuou à ces 1 par l'autorité des anciens ('j. » lH t-'li.
431 OESERVATIONS GENERALES SUR LES TOMBEAUX «î
perfeclioii du du rcsle, A décrit el grave dans les ouvrages inili-
Irivail , qui ,
n'est pas plus grande ici que dans qués plus haut.
plusieurs monutiients païeU'î dediverses Avant de faire celle comparaison iv. ,
m. >c-jjj,gpj
^^, cimelières
des catacombes de nous apprend que depuis longtemps,
Kome, qu'on a rendus visibles aux
et grand nombre de personnes de toute
curieux de tous les pays, en les repro condition allaient à saint Maximin,
duisant par la gravure, et en les expli- pour les visiter (i). Il est encore parlé (4) ru rie
quant dans de savants ouvrages, com- de ceux de saint Maximin et de sainte /g,,,^ viè-cs
posés par CCS auteurs. Nous montrerons Madeleine dans les leçons de l'ancien ;"s'i/î™(.r«s,
pag. 538.
en eiïet l'idenlilé parfaite de style et office de saint Maximin ,
qui repro-
d'esprit qui ont présidé à l'exécution de duisent textuellement l'ancienne Vie de
ces sarcophages, en faisant graver à sainte Madeleine (5) , et aussi dans la (^) Archives
côté de chacun tombeaux de la des poesie rimeedu même olhce qui peut ,„^„( rf^, p„„.
Un c!;fs-dii-RM-
crypte de Saint-Maximin, un sarco- remonter au ix' siècle ou au x"" (6 .
iif.baiiU-i,aii-
phage romain à peu près semblable, anonymequiécrivaitlorsquele royaume veur.
(6) V0VP7
jtièces jusnli-
''
Les auteurs ne coniplent d'ordinaire que
(o) pour le couvercle du tombeau de saint Sidoine '^'^ ' ''
nous apprend qu'on monlrail à Saint- dans sa Chronique des papes dédiée k
Maximin le lieu où ce saint évéque et Jcau XXII en 1320, que dans la crypte
(\) 'bid.. p3g. sainte Madeleine étaient inhumés (1). Je sainte Madeleine qu'il avait visitée
lu C.
Westminster tombeau
(lislehcrt Crispin, alibé de lui-même, on voyait encore le
preuve de cette opinion les sculptures l'époque, parle aussi de cette même '•
cioTum juta
»\ii, pag. -M
tang, archevêque d'Aix, dans une in- dédia ses Actes des p ntifes romnins
{") vitation qu'il adressa , vers le même fait encore mention de la crypte, qui
temps, aux fidèles de son diocèse, pour est, dil-il dans le lieu appelé com-
,
lion de son église métropolitaine, parle vient visiter de loutes les parties de
des tombeaux de saint Maximin et de l'univers (8). Philippe de Cabassole, {H) i bid., pag.
(3) Vovfi sainte Madeleine (3). Au XII' siècle nous chancelier du royaume de Sicile, visita
pièces jiisiifi-
caiwes ,
pag trouvons dans une relation fort connue lamême crypte, el il parle di' ces tom-
U'Ji A. des moines de Vézelai, plusieurs des- beaux dans un ouvrage qu'il composa
criptions plus ou moins étendues, mais en 1355. Il dit même que celui d'albà-
fort circonstanciées, du tombeau de Ire qu'il appelle de sainte Madeleine,
sainte Madeleine qu'on voyait à Sain!- élail au fond de la crypte ,
c'est-à-dire
(4)/6id.,pag Maximin(4). Nous aurons occasion dans dans la place la plus honorable, el qu'il
T4s C.
la suile de revenir sur ces divers mo-^ occupe encore aujourd'hui (9). _(0) Ibid., r-
jJiA.
numenls que nous ne faisons u'indi-
Nous ne citerons pas ici les antres
quer ici.
historiographes du xiv siècleni ceux
A parlirdu xiir siècle, une multitude ,
tombeau de sainte Madeleine qui était 4ue sainie Marie-Madeleine est la pé-
dans la crypte de la petite ville de Saint- cheresse dont parle saint Luc comme :
(5) f('irf.,|iag. Maximin (5). D'autres historiens eccié- «""l Jean Fischer, évéque de Rochester
'ÛSC.
siasliques nous ont donné aussi des dé- en Angleterre, Jansénius de Gand (6)
(a) Dniim superaddc, niisquam haclcnus, ciim hubuerit; poslea super lunmlum islius iinn
quod sciam, prodilnm, reperlum in noslro ex parle in lapide exsculpi feceril, quomodo ad
peianliquo ms. codice sigiiato ijf ms. 98, qno pedes Domini accessit, tacrymis laiil... Ex alia
G, scu fiislchcrlus, abbus Wesl-Monaslerii, vcio quomodo post resurreclionem, procumbeiili
sancio Aiiselino synclironiis, ul habcs loino 11 ad pedes suos, ei Dominas dixenf.tioti me lan-
Aprilis, p. 942, miilieruiii Evangelicaruni, ideii- •jere.
tilaleni salis iiervose probat.... inlei qiwelil- (b) C.ornelii Jansenii episcopi Gaudni'. in
lud iirget, qiiod sanotus Maximiinis iniiticrem Concord. Evang. p. 567. KofTensis pnibal...
beatiiniy videliccl Mariam Magdatenam secitm liisloriis, et faina eoruni apiirt
receplissiniis
Massiliam duxeril, cl usque iid fiiicm illam sc- quos Maria soror Marllisc vixissc crcdilur ab
iM OBSERV. GENER. SUR LES TOMB. DE LA CRYPTE DE Ste. MADEL. i7,Q
gna^cs quoique emjiruntés sans doute ment elle s'approcha du Sauveur dang la
les uns des autres [g] confirmenl néan- ,
maison de Simon, et lui rendit l'office
moins la notoriété universelle de l'exis- de piété que rapporte l'Évangile (»'). » Il
tombeau de sainte Madeleine serait encore plus inutile de citer ici les
tence du
dans la crypte de saint Masimin que
,
témoignages des écrivains modernes et
Lefévre et Clicthoue n'ont pas eux- des voyageurs du xvii' siècle, qui ont
Nous ne visité ces tombeaux,fait men-
et en ont
mêmes révoquée en doute (/<).
ferons pas non plus le dénombrement tion dans leurs écrits,que Claude tels
calricem, quic postea sedit plorans ad sepul Breviaruim ad tisiim insignis ecclesiœ Ce-
(i)
cruin Doiiiini. Et hoc creditur fuisse scripuim n nomanensis, auctoritale D.Card. a Rambiilieto,
'"^^ pari, œsliial.
—..;,.-.( ;,. f,..„ c if....-_ if._j
ii» feslo S. Mariœ
jussu Maxiiniiii unius ex sepluaginta discipulis 1582, ilagd.,
qui fuit couies Lazari et sororuiii ejus. lect. 6.
« fui, dil-oii , f.iiie e^pii's pour y cnsc- VI' siècle jusqu'à nos jours sans inler-
o velir les corps de sainte Madeloim-, de ruplion. l^e|ic;.danl ,
quo que si véné-
« saint Maiioiin, de sainte Mareillc < t rés et si connus, c<'S monuments n'ont
« de saint Sidoine, dans les tombeaux point été expliqués ,
jusqu'ici ,
dans
« de marbre qui y sont encore; mais leurs dét lils les plus curieux et le-, plus
« on in a Até les corps saints pmir les iiiiportanis.Le peu d'usage, ou plutôt
« mettre dans des lieux plus honora- l'ignorance de l'archéologie sacrée dans
Il) Voilage « bles (1). » On peut voir, dans VAiiti- nos écrivains nioilernes l'obscurité c!e ,
lu- ii llexions que les auteurs de cet ouwage sieurs des tombe lUx , sont cause sans
Ii) Aniiquilé font sur les mêmes tombeaux (2). EnQn, doute que personne ne s'est appliquée
dès les premiers siccles de l'Église, el avant ta paix donnée par Constantin 1rs ,
Maximin, pour dérober par là ce der- « plus grande dimension, dont les qua-
Briizen de la Mariinicre, t. V. Quoique ce ca- Maximin... Ils sont d'un marbre ijui parait uoir
veau soil fort étroit, Il renlermc quatre tom- à la faible lumière de quelques lampes.
beaux, savoir de sainte MadcleiiR", de saint
43) TOMBEAU DE SAINT MAXIMIN. iiO
<i qui paraît, en elfel , emprunlée de A
(I) Ti'M,'au „ celle (le cet instrument (1). Les sar-
des catacombes , ... _,
de itom^, [)3g. « coph.ipes a sti lïjilcs oureni, au milieu
"
« delà face aiitérioure, un sujet com-
« posé ordinairement de plusieurs G-
« gures, et aux deux extrémités une
d) lbiii.,p. « figure (2). L'imitation de l'anlique se
*
« montre d'une manière sensible dans
« la disposition générale, dans le nom-
« bre et dans la composition des figures;
» et il est bien évident que le sculpt 'ur
a chrétien n'avait changé que de
« croyance, en continuant de pratiquer
{Z)ibid.,p." sonart (3). "Pour que le lecteur puisse td
112-
luger de l'identité des formes du tom- ^
beau de saint Masimin avec celles de
ces anciens sarcophages , nous met-
tons ici sous ses yeux la figure d'un
(ombeau chrétien extrait des catacom-
bes de Rome, et dans lequel fut in-
Iiuraé d.ins la suite le corps du pape
Marcel IL
V'i. Nous décrirons d'abord les deux fi-
du^iomhe'au'd'- S'"'''*
placées au\ extrémités du sarco-
S. M:iximiQ , phage de saint Maximin.
tiguresdeJeiix ,^ r ^ r. ...
Les Ijgures C D sont vêtues du man-
apûires.prohii-
i.ieii.ent saint
(e^y p,jj.
'^ dessus la tunifiue , ce qui for-
Pierre et saint I f
^
l'aui. niait l'habit ordinaire des Juifs, comme r c/D
l'Évungile nous le donne à penser (a) ;
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4(5 TOMBEAU DE SAINT MAXIMIN. iii
à ce pro-
cicux,
caractères qui le distinguent toujours Jean qui, dans son Apocalypse, par-
des apôtres, quoiqu'il soit confondu lant de JÉsLs-CnRisT régnant sur l'É-
sont versés dans les antiquités chré- sente avec cheveux blancs
la tête et les
tiennes savent que les premiers Odèles c immedelaneiged), quoiqu'il fût mort
avaient coutume de représenter le Sau- à l'âged'environ trente-lrois aiis etdemi.
cienne tradition portait qu'il les avait B Ion son humanité, et qu'il a acquise
(1) Boi:m-i, eus (le la sorte (1). De plus, ils le repré- depuis son ascension à la droite de son
l^"J3"'/.,f',;J^/; sentaient sans barbe, lorsqu'ils vou- Père (3). (ô) Méni. de
(iisseriai .iimh- Jaient le figurer dans quelque circon « Il sans doute personne tant
n'est p'"g°'2i!g,''267
ferions œvhiii- , , ,, ,
stance de sa vie mortelle (a), quoiqu ils
.
. , , •
« soit peu versé dans l'intelligence des (e)-
mis/H ii°x\Mii.
— Tableau (les
n'ignorassent pas
r que, dans hi plupart
r r
« monuments ou figurés dit
écrits , ,
ciiUtcoinhes de ° -i >
Rome. par M. de ses mystères, le Sauveur, ayant eu « M. Raoul Rochelle, qui ne sache
le pa". Mi. P"* "^ trente ans, portail certainement « quel fréquent et heureux usage le
la barbe, selon l'usage commun de sa « clirislianisme fit du langage symbo-
nation. Cette manière était assurément « lique, surtout dans les temps les plus
symbolique, et signiGait, d'après Arin- « voisins de son berceau. Née dans
ghi, que, par l'incarnation, l'Éternel « l'Orient au sein du judaïsme qui
,
(2) nonmsirà- s'était fait temporel (2). Aussi est-il à « possédait lui-même la connaissance
terratiea,jbia., .
pag. biii, ;j5o remarquer que dans les sujets ou on I « pratique de tant de figures hiéro;;ly-
l^" a voulu le représenter depuis son as- ^ « phiques , la foi des chrétiens s'ex-
cension on lui a donné, sur les an-
,
« prima d'abord dans cette langue con-
ciens sarcophages, la barbe elles che- « ventionnelle, qui fut de toute anti-
veux d'un vieillard, pour signifier que, '< quité la langue universelle de l'O-
par son ascension dans les cieux, il est « rieni (4).» (H TMean
,, .. , ,. .„ , des calacenibes
entré en partici| ation de l'élernité de Il
,
(n) Dans cette multitude sans nombre de sedit , et capilli capitis ejus quasi laea
figures du Sauveur sculptées sur les anciens i munda.
sarcophages, nous ne connaissons d'exemple (rf) Apocalypsis, i, 14. Capul aulem ejus cl
contraire à cet usage que l'un des sujets du capilli eraiit candidi tanquam laiia alba et laii-
tombeau de fJassus à Rome; et c'est peut être quaiu iiix.
la raison qui a porté Aringbi à juger que ce
sujet représenlait, non pas le Sauveur, mais (e) Jésus-Christ monté aux cieux entre par
saint Pierre conduit en prison. (Bollari, toni. I, ce divin mystère en communion de la paternité
pag. 35). Et ce qui pourrait appuyer ce senli- de son Père. Le Père Eternel est dépeint dans
nienl, c'est qu'il est bien reconnu que dans les Daniel avec ses cheveux blancs comme de la
autres groupes du même sarcophage Jésus- laine.
Christ pajaîi toujours imbeibe. Or Jésus-Cbrist, par sa résurrection et son
ascension, entre en participation de l'éternilé do
{b) Bollari, tom. lll, p. 84, ajoule que c'é-
tait pour signiliiT que la iialure divine n'avait son Père. En effet, la barbe et les cheveux
subi aucun diaugeiiienl par l'incanialioa Era :
blancs que saint Jean donne à Jescs-Chbist ,
uso comune degli anliclii Christiuni di rappre- qui était mort h l'âge tle 53 ans, luarquciit une
£ei!(a)/o(Salvaloi'e) Giovane, per udditare in sua qualité nouvelle qu'il n'avait pas en terre selon
dhinn nalura non soggetia a mulazioiie nkitna. son humanité, ni même selon la divinité, celle de
Père du siècle fulur.
(c) Duniel. vu, 9. Et Antiquus dicruin
LA VERITE pE LA TRADITION DE PROVENCE, IKi
ia VM.VSE. Di:
l'un el l'autie avec la barbe et avec les A ils sont placés l'un el l'autre auprès de
clioveu» courts dt-rriùre la tfte. Il suit; l'aulcl , dan» le lieu le plus lionor.ible
2* que l'aclion , ou la scène dans la- de la crypte ;
celui de sainte Madeleine
quelle Ji sts-CniiiST est iii représente, à droite du côté de l'êvaupile, celui
et
VIII. D'abord la (igure «, placée à gauche (2j. Si donc ce tombeau est celui Je ^^f^j^S^J^^^?-
SaiDl Haxi- saint Maximin, il faut conclure que la ria manijtum.
min l'Sl I epré- de celle de
Noire-Seigneur, représente
seiiié sur ce saint Maximin. à qui ce tombeau fut figure dont nous parlons représente ce*''' "* '
loiiibeaii dans
U > iniiiistunce destiné. On comprend assez qu'elle saint évoque comme sur le tombeau :
faut donc conclure que c'est quelqu'un mortelle du Sauveur pourrait être ici
des disciples qu'on aura représenté figuré ? N'est-il pas manifeste que c'est
sans barbe selon l'usage des Ko- celui-là même que saint Luc exprime
(I) Criticain mains (1) et revêtu du coslume en
, q en ces termes , dans lesquels le sculp-
Amiiil. Biiionti
an. 56, u" 11
usage chez les évêques du u* ou du leur de ce bas-relief semble avoir puiié
111' siècle, qui esl l'époque, où nous son iiispi.alion : « Après que le Sei-
supposons que ce sarcojjhage aurait pu « gneur eut choisi les douze apôlres, j7
siècle, ainsi que par Raban et par les paroles que, dans sa lilurgic, l'Église
autres écrivains postérieurs que saint ,
d'Aix a conslammeni appliquées à saint
Maximin ordonna de placer son sar- Maximin , el qui servent de début à
cophage auprès de celui de sainte Ma- l'évangile de sa fête (3). La pose de {')Kihli<>if!.
pendant de celui de sainte Madeleine; ^insi que le pratiquent encore les évé-
(u) Darba lani a Nerone et Caligula, quam (b) Hic in crypta Beali Joaiinis suli aliari
etiam al> allis, de more anno xxn inchoaio e^l sppultiis. El ab iino quidoin lalere Epiiio-
rasa. — Disiessil ab lioc niorc prinius roiria- diiis, ab alio vero Alexander niartvr est lunm-
iiurnni imucralonnn lladrintius adnolnrilc
, latns.
l3aruuio.
447 TOMBEAU DE SAINT MAXIMIN. 418
lion; et le geste qui indique un acte peinture qu'il fait remonter à l'an 567,
de supériorité , exercé sur un évêque représentant saint Apollinaire ,
pre-
revêlu de ses baliili. pontificaux, dé- triierévéqoe de Ravenne ce saint y :
comme il a été dit. Il faut donc con- couronne de cheveux, et de plus l'ora-
clure que ce groupe représente le Sau- rium ou l'élole (4) deux attributs , (i) ciamphi.
'*•
vear, désignant saint Maximin pour qu'on ne donne point à sainl Maximin. ^ "• P^S
IX.
Il reste à savoir à quelle époque ce plus rare de ce genre qui existe. Du
Sailli M.i\i- monument a été exécuté. C'est le sen- moins, malgré nos recherches , nous
mlii e~l ri'|ire- .
scnié sur ce liment commun des plus habiles ar- n'avons rien pu découvrir qui portât
«^''^û'ogues catholiques et hétérodoxes des caractères d'une plus grande anti-
KTium/des
sarij; cateurs que, dans les premiers temps de l'É- quité, et qui fût plus propre à asseoir
paîeiis.
gUse, les vêtements des ministres sa- (•,
l'opinion des savants sur le costume
Clés ne différaient point, ou presque des évèques dans les premiers temps
point, de l'habit ordinaire des simples de l'Église.
laïques; qu'à mesure qu'on s'éloigna Voici en effet ce que nous y remar-
des premiers temps, on ajouta quelques quons saint Maximin est représenté
:
(1)
,-*';^"'„'^!
ornements à ce costume primitif (1), les cheveux courts, comme les portaient
n
îip,'(«ii-i,l'na- et que peu à peu ce costume tombant les Romains. 11 est vêtu d'une tunique
j3i;"i^*''pg:en désuétude chez les laïques, il de- à manches étroites et d'un autre habit
1u9 ((().' meura propre aux minisîres de l'E- par-dessus, qui paraît être le phœnole
(:)Ferrarii, glise (2), et fui comme un signe dis- ou phœlone des Grecs, appelé par les
il)iii. [i>).
tinclif de leurs fonctions. Ainsi la pé- Latins penu'a (I). Ce vêtement, qui dé-
(\)L-aniiqwté
nule ou la chasuble est devenue comme passait un peu le genou et qu'on relevait pir
''^l'iiqué',
le vêtement propre des prêtres, quoi- sur les avant-bras, était surtout usité """^T'i'â!;
qu'au commencement il fût commun à pour les voyages, comme nous l'appre- ""
tous les citoyens sans distinction. ^ nous de Cicéron el des autres auteurs
costume donné ici à sainl
Or, dans le païens (2). Voilà pourquoi on le donne (2) cic. ad
Maximin, nous ne voyons aucun de '""'^""'
^ à iMercure (31, qui présidait
/> T aux vova-
J " '
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XMl,elC. r/iKs
ces ornements ajoutés aux habits vul- ges, et qui était regardé comme V en- Lcimpridius, ia
^
gaires,el dont ne sont pas exemples les voyé des dieux ; l'on ne voit pas en alfipussim.
plus
'^ aneiennes figures d'évêques
^ et de effetqu'on ait jamais donné la pénule .'^', 1 n-ra-
" .
,
rius. de Rc ve-
miDislres inférieurs qui nous restent a aucune autre divinité du paganisme, sf.ari./, p. 82.
(a) Fateor labenie .cvo quoedara in 01 natu (b) Cui- aiiiein in sacrlspenula adhibita
culluque sacrorum iiiiniuiata esse, (iii:edam docii qusrsieruni , quibusasseiiiiinur ideo
eliaiii ad Judœoruni rilui esacla ; primist:iinen l'aclum quoil oliEn in proniiseua vesie sacra
Ecclesisc leniporibus in comniuni veste liiiir- peragerenlur. Ea aulera terme penula fuit
giain peraciaiii ausiin affinnare : lune enim eiim paulaiim el togaj et laceruae geslari Ue-
saoerdoies el clerici comirmiii liabilu ineedei e
in siisseiit
minus in\idiosuiii putaveiinil.
41!» rjii.rvi'. m: i,a vEuiit: de la iiunriioN di; iiiovf.nci:. i 9
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15
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catretiti
écrit
nrœpitrulione
: State
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celait la coutume dans i- usage ordi- ,
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lin,
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reguLirilc des plis
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que forme i--.,„it„
étoile
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comme„„sirail
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m, C païens se servaient de
sacrifjcaleurs
,.„„,,„,„
(2) luii/i/irjii- i)le
te expliquée,
,
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,
,
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.. ,• a
vctements de celle malieie dans les .... i
On
donnait ce vêlement a Mercure (3),
ibid., p. 46.
«w
(5) ibid
mit 11,
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Lien que
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le précèdent
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'es minis-
,
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son Icmps on
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On voit par
..
labbe Uuperl que
se servait encore, dans
... , ,
de ,
1
plusieurs églises, d'un orneimiit alla- De toutes ces observations nois pou- .V.
ché cl relevé sur lépaule droite el ra- vo:is inférerque le sarcophage tl-" de s.aint'jll'i-
ballu sur l'avanl-bras gauche. II csl sainl Maximin na point été exécuté ">'" ^'i «"U-
,, . , , ., J. . . . .
'"'"' à l'p'"-
cerlain d autre pari que la penule pro- après le m' sictlc, c est-a-dire de-piie «le Con-
premenl dite, relevée sih- les deux D puis la paix donnée à ri'gîise par^'"'""
avant-bras, a été d'un usage commun Constanlii). 11 est certain qu'au iv
dans la célébration des saints mystères, siècle les évêques por'aient déjà, au
que de là csl venue la chasuble donl
cl moins dans les églises, quclqi^e signe
'^'''''* ''' **^* évcqucs Cl les prêtres, cn voit par Eusèb? de Césarée, saint Gré-
anii'u ^'"lux
W adoptant la péntib' de préférence à tout goire de Nazianze, Ainmicn Maicellin,
autre vêlement, n avaient pas voulu Liuiodius, qui parlent de la t;are ou AninUs eic c-
«'<»'•. ^""'or.i.
figurer, par cet habit destiné aux de la mitre d( s ministres s icrcs (9).
(a) Pemilnm (Vu'i vosiem sacraiii .npud Gi;e- siirvimus. Sunl crini de his complura lesti-
cos Clirisiianos s3!|>iiis tesialuiii habeuir, sic ninni.i.
ilictani, quod tino iiilorjecin tnlum anibirel s;i- (d) Ex institntioiie, inm el nsu apo^t^lonim
eerdotein; qnaiii et lallne Pnneiam i!i(CiT (dti- miuikis^c c.i'rtiiin est m opiseopi Clirlïliaiia:
tume qui le dislingue des simples laï- étuienl deux Cgures co'ossales, dont il
ques, quoiqu'on ail voulu le revèlir reste encore celle de droite. Cet usage,
on ne voil ni d'origine païenne (l, et suivi quelque- ( ' '
"'"''"^j
d'habils sacerdotaux :
" • '•'f
e.tpliiiKéc, l'ur
palHum, ni bâton paslnral, fois par les chréliens (2), vient peut- ijeinavd de
oraiium, ni
d€ la coutume où étaient les
«i couronne de cheveux autour de la être JJ°"i|,p';;^^"'^'^);
tête, ni tiare, ni bonnet sacerdotal. H païens de placer aux angles de la frise vol. i.
O^^^/j^
les masques du soleil et de la lune, pour
^^^i^
J'autdonc conclure que ce tombeau est
plus ancien que le iv siècle. Ggurer ainsi le cours de la vie hu-
[Ji'.'^'fj^jjf.
marlyri
sailli
sent représenté
niin tel qu'on le voit ici, pour se con- tombeau. Ces monstres qu'on donne (5) Tableau
former par à à l'usage reçu pour les B quelquefois à Neptune réunissent la ^fCi^Tpag'
vêlements au premier siècle. Car nous forme des tritons mâles à celles des 2u5.
avons vu dans l'ancienne Vie de sainte hippocampes. Sur le célèbre sépulcre
Madeleine, qu'au v% ou au plus lard des Nasons, où l'histoire d'Hercule et
au vr siècle, où celte Vie a été compo- d'Antée est représentée, on voil des
•sée, on regardait ce même
sarcophage monstres tout à ffiit semblables à
comme un ouvrage fait du temps de ceux-ci : ils ont la partie supérieure
exécuté au iv ou au V siècle, on n'au- son ik). Quciqtie le sépulcre des Na- H]C Antiquité
L. ., ,1 expliquée, l. i,
sons offre plus d une ressemblance avec ^i^,, |,e evxx,
.
teurs, remontât aux temps apostoliques. ce dernier genre où l'on ait reproduit, ^i' «"»'«. P-*
sarcophage C ». ^^' •"'°-
11 faut donc conclure que ce comme sur celui de saint Maxim •
D, les
1
XI. La frise même de ce monument en ensuite étaient, non moins que les tri-
La Irise du gsj une nouvelle preuve. Si celle frise a tons, des attributs de Neptune (6) ;
et (e<)v AutiquUi
rê^ii'i Ma'xiniîn élé faite pour le sarcophage de saint ces animaux symboliques, dont l''i»age^fj'^J^"«^>«"Ç-
^CHrdè'\"è Maximin,
comme il y a lieu de le pen- est fréquemment répétée sur les monu- planche xivl
«B'juument. jer, et comme l'indique sa longueur to- raents funéraires del'antiquilé profane,
tale, qui dépasserait un peu les extro- faisaient allusion au séjour des bien-
milés du tombeau, ainsi qu'on le prali- heureux (7). Il est vrai que les chré- diVcIiUclT
jjuait quelqutfuis, il est évident que les liens représentaienl souvent des figures *«». p- 120.
sujets qu'elle représente, étant notoire- de dauphins sur leurs sépulcres (8). ^^^
.
mnl païens, annoncent une époque Ils av;iieiil adop:é ce symbole, parce tom.l, pns. 70.
par Conslantin. langage des prophètes (a), avait com- p^^'- 6it, 635,
Ecclcsice, quod regali fungereiUur sacerdotio, sebiiis, lib. X, cap. i, dum panegyrica ora-
laiiquam reges et sacerdoies nitra in sairis lione liie exorsus ail : Amici Dei el socerdotes
uierenUir iireliosa. Eam fuisse niaximi prelii qui sacrosanclo podere iuilnmenlo, qluriœ co-
salis Ammianus Marcelliiuis deiiionstral rona, divina unctioiie, et sancta Spirilus sancli
lih. XXIX, dum agil de Masci/.es lyraiino in stota circumvcslili. El Gregoiius NaLiaiizemis
Africa, qui a Tlieodosio profligams , ui aiiquo de seipso dum esl ordiiialus... cuni ex fuga
modo sibi Theodosium eoiiciliaict, miiilaria rediissel, lia;c habel in Apologelico : « Idcirco
s'upid et coronnm sacerdolalcm aim ca'teris, I me podeie
poiililicem uiigis ac ciiigis, capili-
quœ btterceperal, niliil cunclatux leslituit, ut « que cidarim imponis, alque spirilualis ho-
prœceptum est. « iocausti allaii admoves. >
De niilra S. Ambrosii Ennndiiis in epigram-
male de ipso scripte agil his veibis :
(a) Jerein. xvi. Ecce ego miitam piscatores
mutins , dicil Dominus, et piseabuiilur fllios
Séria redimitus gcsiabat lucida (roule, el oslendam eis niaiium meam ' et
Israël :
parc lesfiilolrs aux bons poissons (a) : A .Maxiinin, (oujouis rcs(crail-il à savoir
les chrcliens prcnanl leur naissance si le s.iicopliauc aurait é(é faii pour ce
spirituelle dans les eaux du bapK^mc ,
saint c\é<|tie, cl si l'iiiscriplion n'y au-
conime les poissons trouvent leur vie rait pas été ajouh e aiirès coup : qucs-
(I) Terlul- dans IiS eaux (1). Néanmoins il est tion qu'il serait bien difficile, pour ne
fidii Ile Hnpli-
iiiio, (;.|.. I ^b). plus vraiscniblabli- qu'ici C( s dauphins pas dire iiiipsîsih'e, d'éclaircir. .\u lieu
Noin'eiiii
ne sont point une allusion aux c!;ré- 'iue 1(! bas-relief que l'on voit encore
TraîU lie Di-
rlviiwlii}ue, I. liens, puisque ceux du premier plan sur ce lombean prouve invinciblement
r, p. Îw2(r).
dévorent chacun un pclitpoisson, et que que dès les premiers siècles saint Maxi-
les deux autres écrasent de leurs denîs min élait honoré en Provi nce comme
une espèce de teslacé, ce qui, dans lis 'un <1 » soixanle-douze di^ciiles et ,
idées sjmboliques des païens, expri- qu'on croyait y posséd< r son corps :
(î) Ariiiqhl, humaine (2). Au moins doil-on con\c- ']"'' porle avec soi le sceau de l'anli-
t. Il, p:i8. iitii
nir que les tritons hippocampes ne quilé et comme le cachet des premiers
p 'Uvent rien désigner qui se rappore temps du christianisme,
au christianisme. Ils n'ont pu être re- t)n ne saurait supposer en effet qjc
niMne que de ceux des premiers chré- d'appuver par là l'apostolat de saint
tiens. Maximin; car, oulre que ce tombeau
XII. La tissère ou labletie était destinée à existait dans celle crypte dès les pre-
Les l)as-re-
liets (le s:ijiu porter une inscription : elle est re>tée miers temps du christianisme, comne
M;i\imiii s<inl
iinp preuve ir-
néanmoins vide, cl c'est ce que l'on re- prouvent tant de témoignages de-
'e
récusrililp delà
Nïirilédi'latra-
marque aussi sur la plupart des tom- v siècle jusqu'au xix*,et ce
puis le
diiion des Pio- beaux antiques (e). Si la labletie était p jugement de .Millin que ces sarcopha- :
reo^aux.
rcvétue d'une inscription qui mention- ges sont des monumeiUs des premiers
nât le dépôt des restes de salut Maxi- temps du chriftianisme dans les Gaules;
min, premier évêque d'Aix, celle in- oulre ces témoignages, il est certain
scription ne constaterait pas au même qu'aucun des apologisles de l'apostolat
degré la vérité de l'apostolat de ce saint des saints de Provence n'a allégué le
en Pro»ence, que le certifie le groupe sujet si important de ce bas-relief,
même que nous avons décrit et où , Etrangers comme ils l'étaient au lan-
Jésus-Christ lui donne la mis-ion. Car s;agesymbolique de l'antiquité chré-
si au lieu de ce groupe nous n'avions lionne,ils n'ont point compris le sens
(b) Sed nos pisciculi in aqua nascimur, nec sed siciit pisres capiunlur kamo, sic capiuntur
aliler quani in a<|ua inaneiido saivi sumus. homiiics in tempore maio, cum eis extemplo
supervenerii. Eccle. ix, 12.
(c) Le mol grec ixers, poisson, est un sym-
bole que les premiers cliréliens faisaienl graver (e) On dit communément qoe les srulpteurs
sur leurs cachets leurs anneaux
, sur les ,
faisant d'ordinaire
ces sortes de sépulcres
lampes, les tombeaux et les urnes sépulcrales, pour vendre, lorsque quelque acheteur se
les
avec la ligure d'un poisson. Ce pieux usage présentait, ils avaient coutume de laisser les
faisait allusion aux eaux sacrées du baptême tes<éres sans inscription et que c'était aux ;
où les lideles sont régénères et acquièrent la acquéreurs à les faire graver selon leurs dé-
vie spirituelle de la grâce, comme le poisson sirs ('). N'anmoins, le grand nombre de sar- (i)
Boltari '
est engendré dans leau et ne peut vivre hors cophages restés sans aucune inscription, el 1. 1, psg. gti.
de cet élément. d'ailleurs l'absence de toule inscription sur
plusieurs tombeaux cvéculés à dessein pour
(d) Piscisimago tum breviiatem, tum etiam certaines personnes qui y sont représentées,
humanx vitx incertiludinem palam suggerit : pourraient faire soupçonner que quelque autre
piscis quippe, vel tunemaxime cum securior motif aura donné lieu à cel usage.
uudas excurril, liamo aul rctibus piscalorum
*55 TOMliF.AU DE SAINTE MADEl.li l.MÏ. i53
sont conionlés do dire (]uc ces tom- A que nous fîmes à Sainte-Baume en
la
l'anliquilé de celle croyance; ils n'ont tien dans un élonnement iju'il nous se-
pas même soupçonné que leurs sculp- rait dirflcile d'exprimer. Nous ne pou-
quoique très-capable de lire dans la l'on prenait la peine de faire dos re-
langue des signes, n'a pas pris la peine cherches hors de la Provence, on pour-
d'espliquer le groupe dont nous par- rail en trouver encore d'inconlestables.
Ions. « Sur le lombeau de saint Maxi- " Et ce fut à celle occasion, et en pré-
« min, dit-il, il y a des rudentures en se; ce même de ce sarcophage, que
exlrémilés. L'ouvrage que nous pu- 11 est donc certain et indubitable que
Liions aujourd'hui estdonc V; pre- dès les premiers temps du christiap.isme
mirr qui, en cette année 18i8, donne dans les Gaules, les Provençaux hono-
rnlin au public l'explication de ce sar- raient saint Maximin comme l'un des
les suji'ts qu'il représente et ceux du croyaient posséder son corps dans leur
tombiau de sainte Madeleine sont en- pays. Ainsi nous pouvons dire de la
core aussi inconnus aux habitants de crypte de saint Maximin, par rapport à
la Provence qu'à ceux de la Chine et l'histoire ecclésiastique de Provence, ce
(lu Pérou c'est une preuve sans repli-
: que M. Raoul Rochelle dit des monu-
que de la vérité et de l'antiquité de ces inenls de Rome à l'égard de loule la
monuments. chrélienlé : « C'est dans les catacombes
Nous devons même ajouter que le « de Rome que se trouvent les monu-
sarcophage de saint Alaximin dont ,
« meiils les plus anciens et les plus au-
oous ne connûmes l'existence que « thentiques que le christianisme nous
comme par hasard, dans un |)èlerinage « ail laissés de son premier âge (1 (1) Tnbleau
(le- catacombes
df Rome, hUro-
diiclwn, \)3g.l.
CHAPITRE TROISIÈME.
TOMBEAU DE SAINTE MARIE-MADELEINE.
Ce sarcophage confirme la vérité des anciens Actes de sainte Madeleine, el montre
que. dès les premiers siècles de l'Eglise, les cliréliens de Provence croyaient posséder
le corps de cette sainte pénitente, et qu'ils l'honoraient comme tel.
i]u'<)ii dans l'inscnpliun du raniiùe A viert, dans un catalogue qu'il dressa dei
'il
710, don! nous parlerons dans li sui- reliques de ^a cathédrale, faisait meiiliuii
(1) ;'i ccj ^^^ (n comme aussi dans liernard de la de diverses parcelles du tuiiilieau de
'
Imliliriituei, ^
i.il,ii<-o7,|>.77') Guioiiic, qui l'examina avant I année sainte Madeleine, que son église pos-
?i^ru!-N''7Ï; 1^^0,2),eldansPhili|>|irdeCabassole^3]. sédait peul-étro depuis longtemps (I). (I) C4Àum».
PK- '''•"*"•— La dilïérence entre l'albà're {typseux el Il C)t résulté de là (jue ce sarcophage a Ve rébus i/f 5/1»
taiicopu uni
A. ' ° 'celui du lombi'au de sainte Madeleine, été successivi ment mulilé, et qu'à la Vhaiieiiûnjii .
l«:,l. De jM.f-
(i) Pidces qui esl Talbatre calcaire, a pu donner fin il s'est tiouvé dépouillé de presque
iiixiifienlites, ...
'"^u acesdivcrsju^eincnts. Les
,. . ,
lereleala- ilu-
ii'UT, pjg. 777 premiers toutes les (i;;ures en relief dont était riiv iliiii<ii:li-
"•
mv; de teiii-t-
fidèles de l'roveiice qui (Ireiil cxécu- revêtue sa face antérieure. Heureuse- CIO e.ut.iem.
n) Pièces , , r.
jiniifi, ainvs 'Pr te sarcophage clioisircnl de prefe-
, . ,
ment les deux faces latérales ne sont
T '•*' 1' K- ^"* rence celte matière transparente, sans pas d'un accès facile, à cause de la pe-
doute pour honorer la générosité (lue titesse de la crypte, sans iiuoi il y a
fil parailresainlc Madeleine, iorsiiirellc tout lieu de penser qu'elles n'eussent
un vase d'albâtre pour prélu- "pas élé plus épargnées quelaulr. Il
roinpil
der à la sépulture du Sauveur, jugeant parait que lorsque les pèler'ns ne pou-
qu'à cause de cette action, si haute- vaient parvenir à détacher quelque
ment louée dans l'Evangile, elle était fragment de ce sarcophage, ils empor-
digne d'avoir un tombeau de même ma- taientau moins de la raclure d'albà re t
tière pour sa propre sépulture. car l'on remarque que la plupart de»
II. Ce tombeau était couronné par une endroits fracturés ont été rasés à lleur
^,,,ii','„"",^„')i^I
frise, comme tous les autres sarcoplia- de la pierre, et presque polis. Pour
crèic li's |)(le- ges de la même crypte. Les frises de
nus mil hoiTi-
° " .
mettre un terme à cet abus, cl préser-
Wemiiiiiiiiiiilé ces derniers ont été rompues en plu- ver les autre-i sarcophages d'une sem-
ct lomiicau.
jj^urj morceaux dont quelques-uns blable dégradation, le lieutenant du
même ont été enlevés. Mais, soit roi en Provence , Meichior Mille de
que celle du tombiau de sainte Ma- Saint-Chau- Chevrièrcs, marquis de
deleine fût cause de Q mont, fit couvrir en 1G34 tous les tom-
plus fragile à
sa matière, joit que les pèlerins en beaux de celle crypte de fortes dé-
aient détaché successivement des mor- fenses de bois peintes et dorées, dispo-
ceaux pour les conserver comme des séesen formede représentation (2 mais ; (i) Dére-.if
reliques de la (ni rfj
, il n'en reste plus aucune celle précaution trop tardive n'était
Provence, par
trace aujourd'hui. Le corps même de point nécessaire à l'égard des autres Bonclie , pjg.
loi.
ce tombeau a subi d'horribles mutila- sarcophages, qui sont (our les pèle-
tions, ainsi ((u'on peut en juger par la rins plutôt des objets de curiosité que
gravure que nous donnons ici et qui le de dévotion.
re|)roduil tel qu'il était encore en 18V5. Malgré tant de mutilations réité-
Coaame c'est le seul de cette crypte au- rées, on dislingue encore tous les su-
quel la dévotion des pèlerins se soit at- jets que représentaient les bas-reliefs
tachée dans !ous les temps, c'est aussi de ce sarcophage (o). Pour mettre le
le seul dont ils aient été jaloux d'em- lecteur plus à même d'en juger, nous
P'rter des parcelles, et il y a longtemps '^joignons à la gravure de ce tombeau
qu'une piété indiscrète a commencé à le un sarcophage chrétien des calacomlies
met Ire dans l'étal où nous le voyons à pré- de Rome, qui ofl'rc presque les mêmes
.scnl. Déjà l'an I110Leger,évôquede Vi- types.
(a) On aurait lieu d'èlrc surpi is de ce qu'un < dans la l'ossc .lux lions. • Il parait que Millia
.luleur a écrit derniérenient, qu'on ne pouvait a fait celle description de niéiuoirc. 11 confond
plus reconnailre aucun de ces sujets , si cet ici le sarcophage d'altiâtre avec deux sujets
écrivain n'avouait ingéiiuinenl (|u"il est tout à tout à fait étrangers ik ce luonunienl, incrustés
lait étranger à l'arcliéoloiïie. Mais ce qui doit dans les murs de la crypte l'un du côlé du
,
surprendre, c'est que Millin, qui assuiéiiieiit tonibean de sainte Madeleine, el qui représente
ne pouvait aveu s'est ctrange-
faire le nicine , en etlet le sacrifice d'ALialiain. l'autre auprès
ineut inccoinpié en croyant nous doinier ta dn sarcophage de saint Maximin uù l'on voit
,
iloscription de ce tombeau. 1 Celui Je sainte Daniel dans la fosse aux lions, comme twui la
t Madeleine, dil-il, nous oflie la représerilalioii dirons dans I» suite.
( du sacrilice d Aljialiani , cl celle de Haiilcl
4o9 TOVIiiEAU [>i: SAINIE M.M)1:LR1.NE. •109
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*03 TOMBEAU DE SAl.NTE MADELEINE, tC4
15 Le se. ond sujcl représenle vrai- A sujet roproduil sur le loinbeau lornain
« dernier groupe, dit cet auteur, re- beau de saint Sidoine, que nous expli-
« présente Pilule au moment de con- querons en son lieu. On y voyait aussi
« damner le Sauveur. 11 est assis sur deux soldats, dont l'un, appuyé sur sa
« son tribunal. Il a une tunique et une lance et le genou en torre, était en ado-
i< espèce de paludament, attaché sur ration devant la croix, ainsi que sem-
« l'épaule avec une agrafe. L'esclave ble l'attester encore la place brute
(I qui est devant lui est revêtu d'une qu'occupait celte figure.
« simple tunique retroussée; il présente Les deux faces de la tête et des pieds
(I) rotjnges « à laver à Pilale (1). » Dans le même du tombeau sont ornées chacune d'un
dans les dépar-
letnenlsdu Ui-
ili, l. IJ.
puisque, comme on le verra liieniôt. on a quel- que sur le tombeau de Bassus ce n'est point le
quefois employé les mêiiies types pour dési- Sauveur qui est conduit en prison, c'est que la
gner des personnages tout diffiirents, dajis des figure en question parait avec la barbe , au
aeiionsqui avaient eu né.'îMinoins queliiue ana- lieu que dans les autres groupes du même tom-
logie entre elles. Et ce ipii pourrait faire croire teau, oii l'on a cerlaineuieut représenté Jésus-
iOS l'HELVt: m LA VEHITt; m l.\ TIIAUITION de PIIOVENCK. ii;«
nemis par un baiser. Co sujet csl ex- li-s premiers iliiéiicns dans les décora-
tréinoineiil rare, et nous ne connaissons tions de leurs sarcopb.iges, ni même
aucun autre tombeau où il ait éié (iguré. aucun rap[iort avre les sujets bibli-
IV.
Dans ce sujet, vraiment digne de fixer B sur le point de renoncera de nouvercs
La fai-e ileii
pleJs Piii|rruii- l'attention des amateurs de l'anliquité recherches, lorsque, venant à ouvrir le
lée d'un lype
|iaiPD fiour (lé- chrétienne, on voit le Sauveur assis Barlholi (I) et ensuit V.inliquité ex-
(I) Gli anti-
slo'ner les jus-
sous une espèce d'arceau qui le pro- pliquée par Bernard de Montfuucon (2), t hi sefolrri p.
les aux
(le siiiiii Bar-
dlallips Elv- tège ; il a le visage imberbe et les che- nous avons été frappé d'y voirie même lholi. It<irii:e ,
tétii.
veux bouclés, ainsi qu'il est toujours lype employé dans les décorations d'un 1727, planche
5G.
représenté dans les autres groupes de tjmbeau païen, que ces deux arrhéo- {i) L'Antiqvi-
ce sarcophage, et au lieu de sandales, logut's ont fait graver, et où la suite et (é expliqut'c
vol IX, l. V,
en usage chez les a une l'ordre des sujets ne nous a laissé au-
pauvres, ici il pla che cxw.
chaussure couverte. H s'entretient avec cun lieu de douter de la signification
deux soldats, à l'un desquels il semble de celui que jusqu'alors nous avions
présenter la main; l'autre a la main regardé comme inexplicable. Les bas-
gauche appuyée sur son bouclier, et reliefs de ce sarcophage [)aïen repré-
lient une pique de la droite. sentent, dans la personne d'une femme
Nous avouerons ingénument ici qu'a- C à qui il fut destiné, les circonstances
près a\oir cherché longtemps en v.iin diverses qui précèdint, qui accompa-
la sij^niGcaiion de ce sujet, nous étions gnent et ([ui suivent la fin de la vie hu-
Christ, il csl toujours imberbe, comme d'ail- cophages chréliens, ainsi qu'il a ^té dit plus
leurs on Je voit fisuré sur tous les autres s;ir- haut.
167 TOSIBEAU DE SAINTE MADELEINE. •*««
la maladio, la morl.la barque de Caion, sur l'autre face le séjour des justes aus
If passage du Styx; sur l'une des faces champs Élyst'es.
H Supplices
(les iiiéchaijls
dans l'euler ;
Tdiitale porle
en v:iiii avec
sesdi'ux mains
de l'eau à sa
bouciie pour
apaiser sa
soii.
1 Imoq est
horriblement
lourinenlé sur
m\:/f sa roue.
K Sisyphe
s'eObrce en
vain de irai.s-
pui 1er le ro-
cher ipiM est
con^'aiimé à
porler sur le
sumiiiel d'une
uioiilajjue.
L Le mati
el sa feinnie se
recunuais-^eiil
aux ci.aii p:>E-
l\sées el llgu-
leiil le boii-
lieurdesjuiles.
G Caron qui
l'oucjiiit lianssa
b.i q^e les â-
mes aux en-
fors
iCO niia'VK DE LA VElUTi: m la TUAIiITIO.V de r-ROVENCE. 470
Dans (.c groupe, loul ;\ lail cotiloniie A Les arehcologues clirélioiis nous
à relui du lonibeau de sainte Madeleine sauront bon gré de leur avoir fait con-
donl nous parlons , on reniarciue la dé- naître un sujet si intéressant pour l'his-
funte assise sou<^ un pavillon de drape- toire des l)eau\-arts. Il est en effet une
romnie Jésls-Chbist est aussi fi-
ries, preuve nouvelle de l'usage oîi étaient
guré dans la nii^me attitude sous un les premiers chrétiens d'eniplojtr des
pDrlique. Elle présente la main à un types purement païens dans leurs ino-
honime de guerre qui, selon linlerpré- numents religieux ; el l'on peut l'assi-
talion du lîartholi (1), la reconnaît dans milcr avec raison à la pcr^onnilication
pUiiictie S6. Si
rni'prescnla ces lieux souterrains. Cet homme, qui du ciel dérivée de la langue figurée ilo
l'.gm/lone
(li.iianima ne
représente pcul-ètre le mari de la dé- paganisnie , comme aussi à la célèbre
picii souerra- funle, tient à la main un javelol ; il est peinture qu'on voit dans les cutacom-
uci.
accompagné d'un soldat armé du cas- bes de Uome, et où, sous le type du
que, de la mirasse el du bouclier : c'est rapt de Proserpinc, on semble avoir
exactement l'idée cx[)riuice sur le tom- voulu indiquer une mori prématurée.
beau de sainte Madeleine. On y voit Tels sont les sujets représeniés en
deux soldats devant le Sauveur l'un : relief sur le lomb. au de sainte Made-
semble lui présenter la main, l'autre leine.
est armé du casque, du bouclier el de Nous ne pouvons reproduire ici ceux v.
, .. r , 1 r • j La frise qoi
la lance. Ils sont vêtus l'un el l'autre qu on voyait autrefois sur la frise du „'exivi« pius
de la tunique relevée par une ceinture, même sarcophage,
'^
"
et dont il ne reste ^""".'"'^'''"'/*'
présentait
et du manteau par-dessus, ou de la plus aucun vestige aujourd'hui. Us ont l'iiisioireévan-
chlaniyde: c'estle costume des soldats néanmoins été décrits par plusieurs an- j3^„(Q'"^jde.
romains, tel qu'on le voit figuré sur la ciens auteurs, qui les désignent sous le leine.
condamné au dernier supplice par Pi- portés par les évangélistes (3). Dans (5) Bernard»
(a) On ne peut pas supposer que Jésus- ptum.continens imagines juxta histnriam evan-
Christ soil ici dans
de la prédication,
l'altitude gelicam. Qualiter ipsa ad Domiuum in domuin
I»
et quele voulu faire allusion à
sculpteur ait quondam Simonis venerit, et oflitium huinani-
ces paroles de saint Pierre Il a prêche à ceux: latis unguenli quod et inter convivantes llere
(') Pi'Ir. I, <?«' étaient dans la prison ('), c'est-à-dire il a non erubescens obtulit, et qualilcr circa sepul-
c»p. m, vers, annoncé leur délivrance aux justes détenus cruin seJula fuerit, eique Domiuus primo ap-
•9 dans les limbes. Car on ne comprendrait pas paruerit, ad aposlolos aiiostolam direxerit, eis-
comment ces captifs et ces prisonniers auraient que quod sibi .t Dnmino injunctum fuerat an-
pu être ligures par des solilals romains armés nuntiaverit, eminexs skpclcri sculptcua de-
du casque, de la lance, du bouclier et de idut M0xsTR\T. Biblioth. RegicE codex ms. 5296 B.
le reste du costume militaire. Mais, en suppo- Excerplumde libris beati .Maximini de quodam
sant qu'on eût représenté dans ce groupe la niiraculo bealre Mariic Magdalen;c, ad calcem.
délivrance des justes de l'Aneien Testament Codex ms. biblioth. sanctœ Cenovefœ. Cujus
détenus dans les limbes, toujours devrait-on sepultura (j'orte sculptuia) marmorea demoii-
convenir que le type sous lequel on l'aurait ex- strabat quud corpus beat»! .Maiioe .Magdaleiix
primée est emprunté de la langue fiijurce du rcposilum iutus erat in ipso eiiim sepulcro
:
nèrent une description détaillée desdi- lure, dont nous avons parlé plus haut,
vers bas-reliefs qu'on y voyait encore ; supposent aussi l'existence decessculp-
ct deux, écrivains anciens qui réfuté- tures, puisqu'ils les allèguent pour
(5) Bernard rent ces religieux (3), n'élevèrent ce- pro'iver que sainte Madeleine est la
de In i:nioiiie,
P ècesjitsdliid- pendant aucun doute sur la vérité de même que la pécheresse dont parle
làics , n" 67 ,
pa-. 780 A. — cette description, quoiqu'ils eussent vi- saint Luc.
FliitipaeileCa- site l'un et l'autie la crypte de sainic 11 est difficile d'assigm^r l'époiueoù
Madeliine. Voici ces sujets tels qu'ils ces bas-reliefs ont été détruits. Tout ce
sont indiqués parles religieux de Vé- qu'on peut assunr, c'est que s'il en res-
ziliii : 1° Sainte Madeleine arrose de ses lait encore quelques fragments au mi-
larmes les pieds du Sauveur, cl les es- p lieu du xvii' siècle, comme quelques
suie avec ses cheveux, dans la maison écrivains de ce temps semblent le sup-
de Simon ;
2° elle oint de ses mains la poser (10), ils étaient tellement mutilés '.<") (^"l'imbi,
', ^ ' Pifion, iiéia ci-
lête deJÉsus; 3° elle adresse la parole alors, qu on ny ,
au Seigneur, qu'elle prend pour un jar- de ce qui avait rapport à sainte Made-
dinier 4° Madeleine adore Jésus-Christ,
; Bouche, qui examina ce sarco-
leine.
dont embrasse les pieds ;S"au côlé
elle phage à plusieurs reprises, en parle en
droitdu sarcophage, elle se rend au ces le; mes : « Par le zèle indiscret des
tombeau du Sauveur ch.'ir!;ée de par- « peuples de vouloir emporter des cho-
fums; 6° enfin elle annonce la résur- « ses appartenant à cette- sainte, il ne
(l) Legrnda
rection aux apôtres. « reste plus de ces figures en relief,
mireii Jucobi sur sépulcre d'albâtre, que
Gciiiioisi.s Vim
Nous pouvons joindre à ces écrivains « taillées le
S. Maria; Mu- les hagi ographes Jacques de Voragine(4), « de petites figures de quelques anges,
qdneiKV, xxn
— Se|,ul- A'in(enl de Beauvais (o), Pierre de « les autres grandes ,
qui représen-
juin.
crnm cuins
Noël (G), Claude delà P.olc (7), qui par- D« talent la vie de sainte Madeleine,
srnl|ilura mar-
niorca denioi:- lent aussi de ces bas-relie!s. Quoique « ayant été arrachées, brisées ou cou-
8>ralial (|llod
le témoignage de ces écrivains soit de « pées, à coup de pierre ou de ciseau,
C'irpns hp.nae
Mariau M..g(la- peu de valeur lorsqu'il est isolé, il ne « et les débris emportés comme des re-
lensc, elc.
peut être suspect en cette matière, puis- « liques de cette sainte (a). »
(5) Spendiim
hhlorinle. Vita qu',1 est d'accord avec les anciens mo- suit de tous ces témoignages que
Il
S. Haria: iîa-
çiduienœ.
numents, et que lie plus il confirme un le tombeau honore depuis tant de siè-
(6) CaKdogus fait public et quiétait exposé aux yeux cles comme le lombeau de sainte Made-
iuncloruiii.
des pèlerins cl de tous les curieux. Il leine représentait plusieurs traits é\ an-
été {'.lit primilivcmeul pour niifiriiur loi ils était ni usités parmi les chré-
son corps. tiens.
VI. Quant au temps où ce san opli.ige a I.'i figure d'un soldat à genoux au
rtp y'"élé scul|)lc, nous pensons qu'il a pré- pied de la croix ne pourrait non plus
',j[i",',
iii!riiipis|. lus
cédé la paix donnée à l'EKlii-c
n parCons
r
donner à conclure que ce sarcophage
aiieiitii quR la
\mx HimiikV h tant! n, fondé en cela surlel|pi- tout est postérieur à la paix de l'Ilglisi'. Il
Coîiîiamni'^"^ à fait païen de Jusis -Ciinisr aux est vrai que Constantin (il fra[iper la
champs Elysces, el qui semble indi(]urr médaille, Gloria cjercitus,i}ù l'on voit
que lorsqu'on exécuta ce nionuinenl, le le labarum avec deux sold.ils debout
ia(,-. tiOl-
ment du milieu et où l'on croit voir
,
soldat a un genou en terre el l.i l;:nce Mudlidi Jttiu-
lii a,'pa:emi<:
encore assez (listinclemcnl la place levée; au lieu que sur la médaille lis
ni. (jiiui. oiiil'iU-
qu'occupa:! la Ggure d'un soldat ro- deux soldats sont debout, appuyés sur t.iio crucii II 5-
lOi Ùt. J(oiIl£ ,
main le genou en terre devant la croix leurs lances, la pointe inclinée à terre. i: 3. in i', p.
Ainsi xini.
ornée de pierreries, laquelle pouvait !'alli!u(le suppliante du soldat
é\rc surmontée du monogramme du sculpté sur le tombeau de sainte Made-
S.iuveur ±. Mais ni le nionogramii}c, leine peul faire ailusioa à quelque au-
ni la figure du sold;il à genoux ne peu- tre événement que celui qui esl figuré
vent être des motifs légitimes pour con- sur la médaille, tel que serait, par
clure que ce sarcophage est postérieur exemple, le miracle de la légion fjlmi-
D'abord ce monogramme était déjà plutôt, comme tous les sujets du sar-
employé par les chrétiens, lorsque le p copliage de sainte Madeleine ont rap-
paganisme doir.inail encore, puisque port à la pas ion, à la mort el à la ré-
nous voyons l'empereur Alexandre Sé- surrection du Sauveur, on ne voit pas
vère, fils de Mammée, qui honorait pourquoi l'homme armé qui a un ge-
Jéscs-Chbist avec ses faux dieux, faire nou en terre ne figurerait pas le cei;-
usage du monogramme el le placer lurion qui confessa la divinité de Jksi s-
même entre V Alpha et VOméija attribués Cniii>T auprès de la crcis. Car, autant
(I) Houveun par saint Jean au Sauveur (1); et comme qu'on peul en juger par l'état de niu-
Trailé ûe Di-
plomaliqiie , I.
,f'g- CI-
^^j y,)g pierre précieuse du cabinet de Jac- MaJi'Ieiiic !e sujet mulilé doffl nous parlons.
ques Oewilde repiésenle le iiiêiiie nioiiogr.iiimic
rapporte que les soldats chrétiens,
{() Eiisèlie
entre lAlplia el l'Oméga, avec celle iiiscripliori:
xi/. (ton. alex. fit. ma. luce, c'esl-à-ilire sains :
en grand nouibre dans l'armée romaine, ré-
doiiata atexandro fiiio mummeœ luce A. ^ il,
duite à la dernière extrémité, mirent en effet
les genoux en terre, el obtinrent la victoire sur
id esl CnniSTi {(•cmniœanliq. siiectœ. Amslelo-
leurs ennemis On voit encore à Rome unercpré-
diimi, iHi5, in-i"). On voit par là qu'Alexandre
el.Mammée favorisérenl la religion chréiienne.
senlalion de ce miracle danslobas-reliefsdela
colonne Antonienne, qui fui f.iite en ce temps.
Le labarum, dont l'origine esl due à Con-
(b) Si donc les païens n'ont pas craint de repré-
une simple pique perlant le mo-
ftanlin, élait senter cet événement, au sein même de Rome,
du Sauveur. Or II est certain que le
iiDiiraninie el sur un monument public, on peut suppo>er
tuburum n'a jamais élé représenté sur le tom- avec beaucoup de raison que les cliréliens aiP-
beau de sainte Madeleine. Ou y voyait, non ronl osé le ligurer aussi dans leur? «alacombes,
une pique, mais une large croix plaie, comme surtout s'il esl vr^i, comme on l'assure, que
encore les ligaments d'^lbàtre qui
riiuli(iueiil Marc-Aurèle, à l'occasion île ce miracle écii- ,
latenaient allaclice au corps du sarcophage. vit des lettres où il témoignait que son armée
Au re'jte il est aisé de se former une idée de prête à périr avait élé sauvée par les pri'res (') IHnoire
l'objet qui existait à celte place, par celui qui des cliréliens ('). El c'est peut-être à la publi- ecclésins ique
existe encore en partie sur en tombeau plus cité domiée par l'empereur à cet événement ''^ '^'™i!/- '
'
rcci'iil de la même cryple appi^lé de Saint-Si- qu'il faut attribuer lorigiue du type de deux •^*''-
^'^^^^f'
doine, et que nous décrirons plus lard. Sur ce soldats armés à genoux au pied' de la croix, (') ' ".'/"flus .
touibeau, on voit une partie de la croix plate, adopté ([uelquefois par les cbréliens sur leurs leilleiu'
du'fl'i
ornée de pierreries, avec deux solil.-»ts romains sarcophages, et que l'on voit encore à Rome,,/,- ..^r Millm'
danslecomparlimenl du milieu, le même préci- à .Vrles ('i cl peui-être ailleurs. tm'n III uj."
sément qu'occupait sur le surcupbage de sainte 347. •
"•
475 TOMDtAU DE SAINTE MADELEINE. 478
CHAPITRE OUATRIÈME.
DK LA GROTTE APPELÉE VULGAIREMENT
LA SAINTE-BAUiME.
Longtemps avant les ravages des Sarrasins en Provence, la Sainte-Baume éfail
honorée comme le lieu de lu pénitence et de la retraite de sainte Madeleine.
1
II psI peu de lieux de pèlerinage plus A de pierres qui se sont détachées de la
De lu Tion-
,(.|,\i,r,.s que 1.1 ffrotle où sainte Marie- montagne. Dans la rplaine, on décou<re
tijiue el iti- la i e ... >
„
,,,
t-roue (11- h Madeleine a tiiil pénitence. Celte grotte de la une niagnillquo forél, dont hs ar- ,<'' ^oy/i*
Saune Uiiinif , .
lilléiwri: de
est connue sous le nom de Baume, et bres antiques présentent l'aspect d'une i'romice, par
par excellence de Sainte-Baume. Car ce riante prairie (4), et l'on ne peut se (igu-
l:^H'o'"j,ag.''57'
(I) G/o ïoiii nu'usignirie3io(<(',cavernederoclier(l), rer que cet immense tapis de verdure, (;;) Diction-
lom. I. uuima, qui paraît être uni, soit formé par les
qu lieu d'un accès difficile; et la celé- si ''"'!t ,!''I',f''!"
lie (.(isia, ca- l)rilé de la grotte de .sainte Madeleine a cimes de chênes , d'ifs, de pins, d'éra- pi>iq»e <(< (n
Ixasii 'f'jiai'u-
'^^'^ donner aussi le nom de Baume à la blés, d'une prodigieuse hauteur '*). Du daicm, j'h-m,
'"• montagne même où elle est située (2). haut du rocher, et aussi de la grotte de J?p.
^''"'•'.^'•
«wg. iO. on, a plus de Iruis mille pieds au-dessus tandis qu on jouit soi-même d un ciel Mudeieme, lar
'''^'
du niveau de la mer; elle semble être pur et serein (6). 279'" '
taillée à pic, et avoir été comme ciselée C'est dans ce lieu sauvage et silen- n.
par la main des hommes. C'est dans le cieux que, selon la tradition, sainte jp^*3i„'^*"ji",!
cœur de cet immense rocher, et à plus Marie-Madeleine se p'ur vaquer
retira 'tei<'.i"i"'i^' *'•»
de deux mille huit cents pieds de hau- à la contemplation el aux pratiques de rien que iie
^ grotte de sainte
leur,' qu'est située la o la pénitence. Sa retraite dans la solitude 'i°"'^"""'^
^..'j"
'
dt-e que Ih.-
Madeleine; de sorte que, lorsqu'on el les austérités d.ins lesquelles elle con- vjii-it,- nui»»
tion qui fait frémir, les personnes peu constant de sainte Madeleine pour la
accoutumées à un tel spectacle. De !a contemplation a dû par conséquent lui
Sainte-Haume, on monte, par un che- faire rechercher la solitude, puisque,
min pierri'ux fort incommode el bordé d ns tous les temps, les âmes coiitem-
d'arbres à une petite chapelle appelée
, platives ont fui loin desvilles et du com-
le Saini-Pilon, bâtie au haul du rocher merce des hommes. C'est ce que nous
et sur le bord même. Ce rocher élant voyons surtout après les persécutions ,
W.^,7I
irT'^a-^
(I) S. riii-
dû avoir moins d'éloignement pour le A Sauveur : Marie a choisi la mei'l nie ccnlii Ferrerii
sera odeswicia
monde (a); et c'est avec. be;iucoup de part, qui ne lui srra poinl ôtre (1). Maria MagUu-
convenance que saint Vincent Frrrier D'ail curs, legrand amour dont cl'e leita, ihid.
assure qu'elle alla chercher, dès celle brûlait pour Dieu, d'après lelémuiguage
m.
I.a relraila
vie, dans la solituiiede la Sainlc-Baumc, iiiênie de Jésus-Chbist Beaucoup de
:
de sainte Ma-
et sa deleine
J'accompiissemenl de la promesse du péck/s lui sont teaiis, parce qu'elle a liénilrtncedans
solitude sont la
fondées sur les
principes les
(a) Ralian-Maiir rapporte, au chapitre xxxviii pu résider successivement dans plusieurs grot- plus certains
delà Vie de saillie Madeleine loin. Il, pag.
, tes solitaires que le souvenirdesa présencedans de la vie spiri-
2!)7, que de temps en leiiips celle sainle péni- tuelle.
ces lieux a fait vénérer jusqu'il i par les l'ro-
leiile s'arrachait aux douceurs de la conlein- vençaux telles sont la grotte deSainl-Victor
:
jilalion pour éclairei' les peuples par ses paro- de Marscilhi, celle îles A galades près de la
les. Ce mélange de la vie active à la vie cori- mêuie ville, la Ijaunie de Bctun, dans les envi-
leniplative expliipierail couimeièt, avant sa rons de Gemenos.
rttraiîc à la Sainlc-Baumc, sainte Madeleine a B
4Si l'UKlYL l)L LA VEKITE DL LA TItAUlilON I>K l'nOVENCE. 484
ralions et les plus rudes périKeuccs Car. «et quelle perse vciaiice elle les cunli II ua.
au ju|;einenl de la lliOologir, lel est IVf- Tous ses péchés lui avaient été remis-
i*
fel nécessain- de l'amour de Dieu quand « et elle en avait une révélation expresse
lis,nirme lorsque Diku les éli-vc à « Hemillunlur Ibi jeccata luu. Cepcn-
uneconlemplaliun sublime. « Tant que « danl, bieu loin de diminuer ses ausléri-
ces personnes vivcnl en ce moni!e,dil « tés, elle les redoubla. Si le Sauveur lui
« esprit avec celui de DiF.u.esl une même « pa ix devait consister à se une guer- f.i ire
OPiiires " délicieuse (1). » Au jugement de sainte «sait à Dieu, qu'elle s'acquittait auprès
(I)
de Sainte- Thé- Thérèse , dont les lumières en matière «de la justice de Dieu, qu'elle réparait la
de iàitie. vif de spiritualité sont regardées avec rai- «gloire de Dieu, qu'elle se tenait en garde
Jemeure, cli.
^^^ comme autant d'oracles, nous joiii « contre tout ce qui pouvait lui faire per-
drons le témoignage dedeux théologiens (^
« dre l'amcurde DiEU.qu ellepurifiaitson
du premier mérite, le P. Louis de Gre- « cœur et le disposait à recevoir les plus
nade (dont s paroles sont citées ici à la
I « intimes communications de Dieu (3).» ,
(3) OEmrcf.
,„ , ,
•
4 deliuuidiiluue.
note) et le P. Bourdaloue. Ils mon-
, I
foutes ces paroles ne sont point des sfriHo» pou;- (/i
*""''^
trent, avec cette exactitude qui les ca- ampliOcalions de rhéteur: elles expri- (fj''^,'','^.
ractérise partout, que la retraite et la eut avec exactitude les conséquences x°. \m>. lom.
11
pénitence de sainte Madeleine à la Sain te- qui découlent naturellement des princi- '
(2)Luddvici Baume furent les conséquences natu- pes de la théologie touchant la parf.iite
Grmwieiisis relies de son admirable conversion (2). conversion d'une âme. Nous pourrions
operu. lom. II,
(ai,'. 380, 3S7, «Si
j, ...
t.
Evangile, dit le- P. Bourda-
1 rapporter encore ici les révélations de
conclu i. in fe-
ria VI
« loue, ne nous parle plus de Madeleine plusieurs grandes contemplatives que
, tmst
qnn liitn di vii- a après l'ascension du Fils de Dieu, la [Église a mises au nombre des saints, tel-
nic.il Qiiailra-
gesimu (a).
tradition nous apprend où elle se retira, les que sainte Françoise Romaine (i), la {i)iciu!.ar.er.
« quelle vie dans sa retraite elle mena. bienheureuse Marguerite de Cortone (o)
fZ'iifpl'lVH
D KsiO xxvvri!
"^^
(a)Magdalena in adolescenlia vilam suain qnisqucDecM co niagis percatum, quod
diligit, jusii/iiaiives
'
iiiquiiiavil. Sed trigiiita aniionim spalio duris- illi iiifestum et inimicum est, odii. Quo vero paj,'. 71, 8Ô,
sinie corpus suum pœiiilenlix Iab>>i'ibusafQi\il. majiiri odio peccaliiiii prosequitur co acrius ,
(.ï) k.jiI j,„
Pust ascensum (]uippe Doinini in cœluin, cuni inceiilnreni peccali corpus ( quod ad peccata februurii,' viu
nun modo veniani, sed eliam Spiriius sancli pneterila exsliimilavit) casligare sotel. Ex qua B. MnriiarUie
pIcDiludiiiem aposloiis percepissel , in
cuiii qnidem supputatione fil, ut qui peccatuni ho- de Conona, p.
praialiani Marsilia: rupeui conscenden!<, asper- siili odio prosequitur severus et acer sui cor- ^iS {b).
riiiKini in soliludine vitani duxii. Qiiid agis, o poris sit castigaior, ut pote quod peccaiorum
Maria ? Quid corpus macéras ? Quid te iiiedia origo et seiiiiiiariui» sit.
Quid lot pœiias et crucialus sponle
coiiticis ? Ilinc bcalam Calhariiiam Scnensem morti
subis, quo: plenissimam peccatorum vcniam proxiinam dixisse legiiiius quod nt quisque ,
ad pedes Duinini recepisti; qux uiida lacryma- maxiine Deuh diligeret. ita maxime in corpus
rum luarum, velulaqua baplismalis regunerata, suum tanquam peccaiorum funlein rigidiis
,
prions viix vetusiaie deleta, in novain ci ealu- cxacior esse deberet, ul iiiedia ali|uc labori-
ram translata fuisti? bus debililalum el Iraclum, minus in peccaia
Mimirum quia verx pœnilcntix fundamen- lascivirel.
tum, dileclio in Deim est. Quo vcio niagis (b) lu vigilia beatissimœ Magilnlenœ. Quae
Monuments inédits. I. IG
'485 GROTTE DE LA SAINT E-DAU.ME. i34
etd'aulrcs, qui, parlant delà pénitcncede Âmide, et que l'eau y dégoutte de toute
saillie Madeleine, supposent que la gloire pari, on n'y voit ni crapauds, ni scor-
dont celle sainte jouit dans le ciel est en pions, ni aucune sorte d'inserte veni-
partie la récompense des rigueurs qu'elle meux, ce qui est fort remarquable dans
a exercées surelle-môme d.ms sa grotte. un pays où ces sortes d'animaux se
Sans examiner ici quel degré de cer- trouvent fréquemment en des lieux sem-
titude peuvent avoir ces vivions, on bl.ibics. Celte expérience constante au
doit les regarder au moins comme des milieu de ces lieux sauvages peut pas-
témoignages de personnes tics-élevées ser pour une preuve de la vérité du ré-
dans les voies de la conicmplaiion et ,
cit dont nous parlons, attendu que le
par conséquent d'un très-grand poids même prodige s'est renouvelé indubita-
dans cette matière; car nous ne citons blement tout proche de la Sainte-Baume,
ici toutes ces autorités que pour mon- dans la petite îledeLérins, lorsque saint
trer combien est fondée, même sur les Honorai s'y relira vers l'an 392 pour y
nne et spiri- " mener la vie solitaire. Les habitants di s
principes de la vie clirélic
tuclle,la tradition commune, lorsqu'elle lieux voisins de cette île voulurent l'on
pour toujours, cette lerez aux pieds les serpents et les scor-
île ^MMirMa- abandonnèrent, et
ilo pine les M- solitude. El certainement digne de
il est pions (1). A la présence du saint, cette (i) Hhioire
tpt fiTnces on >. j„ i»
iiuiMbl.'saban-
r
remarque que, quoique la loret de la
.
i
affreuse solitude changea en effet d'as- ^^jj",,"
^ pj/
pect et cette multitude de reptiles lui Columbi.tesb,
Sainle-Bauiiic soit située au milieu d'un •^
,
' H\.—An- pa«.
'r!'rêi ei'bero'- ' ,
ii'ii- la Saillie- affreux désert, jamais on ne voit d'ani- cédèrent la place, comme le rapporte na/wde/asnm-
i'aunic. f
,, 1
saint Hilaire d'Arles disciple de saint Jf/S'iff^jfjj
maux féroces ou venimeux y fixer leur ,
entendu dire quaucun animal venimeux été que la grande multitude de ser-
ont jamais vu y fixer leur demeure. On île inculte et dans ce climat brûlant
joui depuis le même temps d'un privi- saint Honorai et de ses disciples, mais
lège semblable. Il est assuré que, quoi- ne causer même à aucun d'eux le moin-
qu'elle soit toujours excessivement hu- dre sentiment de frayeur (2). (2) Sermo
snnrli Hitarii
f*
priiis snrgere propler infirniilaleni non poterat, conanlibus. Nam
circunijecti accoloc terril)ilem
jf.jf "if"* '.'
in fcrvorein aiiiniarum ascendens et laudiiiii,
^ jHam vastitalem ferebanl, et suis illum occu- „,„' .
r„//„,,''
snbilo roborala est ila pleiiissinic, qiiod omnes paie linibus certabant. Verum ille humanœ^,,,,,^ w, ja-
aiislanles mirali sunl : fecilque iii ilia jocunili- conversalionis impatiens et circumcidi a inundo nH^r,';, n» )g^
tale sero iHo divinas canlare laudes. Post liaîc vcl objcctn freti coneupisccns, illud corde el p. 19 (n).
anima ejns in excessu levala mentis videl bea- ore geslabai, nune sibi, mine suis profeiens :
•luod h;ec est filia mea dilecta; et quia miraris (iij;il lioiTor solitndinis, cedit Imba serpen-
<!e ipsius lam fnigi lo vestimeiUo, scias qiiod lium... liiaudilnm vere illud et plane inler mi-
ipsnni Incrala est in anlro deserli, in que eliam racula ac mérita illins niiran.lum reor, lam
coronam, qnam vides delapidibus pie'iosis, in freqncns, ut vidimus in illis ariditalibus, ser-
vicloriis snartini lenialionuni, quas in illa pœ- peniinni oeeursus marinis pr^escrlini aîst.atibu5
niteiilia passa est, mernit oblinere. excilatus, nulli unqnani non solum pcrieulo,
(j) t^lnriniis a novo ansu relrahcre illnni scd nec pavoii fiiil.
MŒL'Yfc; DE LA VERITE DE LA TUAλ1TI().N DL l'UUVL.NKE. «SU
A. Auicl Pt
dni'flli* de
i>»int>'Mailclei-
ne , plai'és ile-
vaui l:i S'aiiife-
Péiiiteiice.
11. Hriiiherilil
1.1Suiiili-l'éui-
tenre.
(". Kslrxlo
ri'dii les (ii^lc-
Il HaMe-Véni-
U me.
I. Escali.r
qui cniiiliiit
dans la pan e
lie U grdile
nu'bal'liaieiil
les (iremiers
rrligieux éia-
l>lis à la sainte
Baume.
Parlic sn-
J.
péricuie de l.i
grulle.
K. Tarliein-
léileuic habi-
tée parles pre-
miers reli-
gieux.
Descripiion ^^ grolte de la Sainte Baunieoù sainte A pluies (i). Immédiatement contre cette
J^\^ ^«,,,/ef
rie la Krnite <ie Madeleine se re ira a été décrite en vers roche est située la chapelle de sainte '*""«. par Ue-
U
me.
Saiule-Dau-
et en
,..,,,
prose par une multitude d aiiteurs Madeleine, reconstruite plusieurs
, . f
lois
.
a
\ bout, p pr. 5".
anciens et modernes Aucun de ces au- la même place. 11 y av.iit en outre dans
teurs n'a ou' lié la petite roche élevée la grotte quatre autels pour salisfiiire ,..^
(1) /.«sacrés sainte péiiitcnle à demi couchée, ap- B de la retraite de sainte M.ide'eine à la (6) iihinire
purfu.i.s de , , . , .
timte fl/wnV- puyée Sur le bras droit, et tenant un Sainte-Baume, et encore cet auteur. qui ;|^',™/"'*
^;,';
ang.
Ui"yuml vJr
""cifix de la main gauche (1). Ce lieu, n'avait jamais visité les saints lieux de i-'voii ,
•'
iiipiilee par M.
le.\)èUirin delà appelé la Sainte-Pénitence, était aulre- Provence, et écrivait en Allemigne , M.mhi.r, re<--
Siiinle-Hawne, . . , ,, ,
semble au premier coup dopil ""être
, , ,
,',';;(';,^'^"j,P|y^'
Angoviii An- «o's orne d un grand nombre de lampes
Ç.7'''.î'*|'-'"" d'argent qui l'échiiraie.t nuit et jour. guère porté à admeltre le fait de sa pé- 1833, pag. yj
vn ninrcimml l.iril jamais durant les plus grandes sé- apocryphes , il ajoute : « Mais qu'après
Aimd surium chcrcs.'ies , et elle est di-posie de ma- C « r.scrnsi'in du Sauveur, elle se soit
XXII ;»/i/, p:i?.
iijère que jamais son réservoir ne dé- « enfuie dans les déserts de l'Arabie ;
301 , et alibi ^ *
<i qu'étant visitée je ne sais par quel vien Josèphe à qui il était persuadé ,
« jirêtre, elle ait demandé à celui-ci son qu'on l'attribuait, n'en dit pas un mot
« vêtement, et autres particularités de dans tous ses écrits, et en second lieu
<i cette espèce , ce sont autant de récils parce qu'il avait reconnu que tout cet
« très-faux et empruntés p.ir des con- épisode élail visiblement emprunté de
« leurs de fables à l'histoire de la péni- l'hisloire de sainte Marie Egyptienne.
n tente d'Egypte. Bien plus, ils se con- Tels sont les deux motifs qu'il donne
« vainquent eux-mêmes de n ensonge, lui-nêmc de son jugement. En ci'la il ,
« dès le commcnceM:enl de leur récit a fait preuve d'une sagacité rare pour
« en l'attribuant, comme ils fout, au son temps en matière de critique et le ,
" Irès-docle historien Josèphe, puisque jugement qu'il porte ici ne peut qjc lui
« Josèphe, dans ses écrits, ne dit pas un faire beaucoup d honneur dans l'opi-
Madeleine dans la grotte de la Sainte- oainle-Laume, montre au contraire que siècle mi le- ,
., sjiiile M;iiie-
on croyait en T.
.
choses à considérer dans ses paroles : Provence que samle lejne avait faii
t'^"''^'"^'*-
d'abord ce qu'on racontait alors de la Marie-Madeleine avait vécu en péni-
pénilence de sainte M dcliine et en- , tence dans une grotte. Le fait, alors
suite le jugement que Raban porlail indubitable , de sa retraite dans cetie
lui-même de ce récit. 1° On racontait la solitude, joint à sa vie pécheresse, à
Made-
retraite et la pénitence de sainte sa pénilence, à son nom de Marie, la Dt
leine dans une caverne; mais en mêlant confondre avec sainte Marie d'Egypte;
à celte histoire une parlie de celle de q car on n'a jamais dit de celle-ci qu'elle
sarnle Marie d'Egypte, comme nous le ait vécu dans une caverne et cepen- ,
(1) Pièces Vies de sainte Madeleine (1). Ces cir- dans les Vies interpolées dont parle
lâg'^sy'''''^*
' constances étrangères tendaient à dé- Raban ,
qu'elle avait passé la dernière
truire le fart de l'arrivée de sainte parlie de sa vie dans une caverne ,
dans ce pays. En effet, comme Raban ces anciennes Fies, in spelunca, in cryp-
'Maur nous l'apprend , les corrupteurs ta (2). La circonstance de cette caverne (-2) rim s^rn-
malavisés de cette Vie, en joignant à et la description de la montagne affreuse gdaieiue. Cod.
l'apostolat de sainte Madeleine en Pro- où sainte Madeleine s'était retirée,'".*-
'
^i^/
S3Us ""l"
et
si'C ,
vence riiistoire de sainte Marie d'E- ajoutées à la Vie de sainte Marie d'E- àiii pussim co-
gypte , supposaient qu'aussitôt après gypte, venaient donc de la tradition am pièces jus-
de son vivant dans ce pays. 2° Raban jamais osé publier une fable si extra-
a rejeté avec raison un tel récit, comme vagante , et il eût été impossible d'en
les ptoiiiics (ciiips , le culte do suinlc A Mais dos paroles du Haban itous dc-
Madi-le ne éluil en si gruiid liuniieur, »oiis conclure que longtemps avant
Du léiii
I*-'
.
^,_. ,.
coiiinie 011 l'a iiioiUro duns les diapilres vil' siècle, et même avant l'ablié (>a$^ l>:lll<>uJl•llo•ll-
di'jà pour cire celui où sainte Madeleine était déjà pour les lidelos un ob et de ''••''i''" ' i-seii
lie M.irseilli- la
avail fiiil réellement pén tence , on a grande vénération. Il faut supposer s. ime-liiii e
"•="
pu , à la faveur de celle opinion rcruc d'abord, comme le dit cet auteur, par- f^!^"^
'*''>'
(le temps iinnicMnoi ial , ullrilucr aussi laiit dos additions apocryphes faites à
à sainte Madeleine des circonstances la Vie de sainte .Madeleine, que les
de riiisloirc de sainte Marie d'Eg\ pte, faussaires, pour les accréditer pins sû^
analogues à la sienne et enfin, le sé- ; rc:nent, les ont mêlées à des circons-
jour de sainte Madeleine à la Sainle- tances véritables, comme font, d l-il,
Itauiiic étant tenu pour certain et indu- les empoisonneurs (]ui, pour faire ava-
hitahlc , les ( irconsianccs tirées de la ler plus sûrement le poison, ont soin
rencontre de Zozinie en ont été regar- d'y mêler le miel en abondance. « On
dées comme une suite dont on n'avait « y raconte, dit-il, que sainte Made-
pas lieu de douter. Toutefois elles ont « leine, dans sa caverne, avait été visi-
été reconnues pour fausses par Haban, « téeparjene sais quel prélrc; qu'elle
cl peut-être aussi par d'autres bons « avail demandé à celui ci son véte-
esprits tels que lui, comme on pourrait <i ment; cl autres [)arlicularités scnj-
do leur prétendue incrédulité, avoir le première addition faite an\ anciens ac-
cœur aveuglé par le démon, et
('r) car la se-
être tes de sainte Madeleine ; (l) i'iÀci
{\) Pièces assis sur la chaire de pestilence (1). Et imaginée que longtemps conde ne fut u"y,,"'„"Ji,'j
que sainte Madeleine avait vécu reti- a /ait puisé, comme on sait, l'esprit et
rée dans le creux d'un rocher; et que, les pratiques monasliciues, passait cha-
par conséquent, avant le vu" siècle où que année le carême dans la solitude
furent éciiies ces Virs interpolées, (a et se renfermait alors dans une cel-
caverne appelée la Sainte-Baume était lule qu'il avail fait construire près de
regardée comme le liou de sa péni- la S int.-Baume. Celte cellule fut dans
tence- la suite convertie en chapelle cl déJiéo
m CROTTE DE LA SAINTE-BAUME. i'Jl
àsainl Cassicn lui-rîiêmc. On en voit en- A toutes les apparences, aura détirminé
core aujourd'hui quelques restes, api)C- -',e saint abbé à se fixer dans ce l.eu. De
los dans le pays l'Ermitage de Saint- plus à quelques pas de la fontaine on
Cussien. Pascal II en 1114, et Innocentll voit les ruines d'un ancien édifice qu'on
en 11.3G, Honorius III en 1218, parlent appelle les ruines de Saint-Cassicn, et
sans doute de cet édifice, iorsqu'en énu- que leshabilants deccs quartiers disent
mérant les églises et chapelles que avoir été autrefois un monastère de re-
(t) Cnssianus ligieux
possédaient encore alors les relig'cux cassianiles de Marseille ; la
illiistriitus, iii-
4", \û;>i, p:.g^ cissianiles de Marseille, ils joignent ferme bâiie aupiès de ces ruines n'a pas
2»^(i,2S7.— 6"i//-
liti clirisliuim, ensemble celle de sainte Marie de la à'utilTe nom que la ferme de Saint-Cas-
Instiu- montagne de
\. I
Baume et cel'e de saint Cassien (1). siVn; enfin la partie de la
meiit. (n).
IX.
Le lieu même où celle chapelle était la Sainte-Baume qui domine l'ermitage
Monuinents construite esl si solitaire, si affreux, si porte aussi le nom de ce saint abbé,
tnujoiirs S't)-
Kislants U éloigné de toute habitation, d'un acccs
de Ces noms sont les seuls sous lesquels
réiiiJence de
Gissien ani^rès
si difficile, qu'on ne concevrait pas " les divers lieux dont nous parlons
(Je la Saiiite- comment on aurait jima's eu la pen- soient désignés, non-seulement dans les
liaunie.
sée d'y bâ ir un oratoire, à moins de actes publics et dans les cadastres
supposer un contemplatif tel que Cas- mais encore dans l'usage ordinaire par
sien, qui, fuy.int à dessein le commerce les bergers, les paysans et tous les ha-
des hommes, avait résolu de vivre en bitants de cette contrée; et c'est la
reclus daui ces lieux que sainte Made- preuve la plus incontestable de la vé-
leine avait sanctifiés par ses larmes. A rité de la tradition qui rapporte que
côté des ruines de l'ermitage se trouve l'abbé Cassicn a sanctifié ces lieux par
une fontaine connue sous le nom de la sa présence.
fontaine de Sainl-Cassien, et qui, selon
GTolhila Baume
X Or il esl manifeste que dans l'addition C trouve avec plus ou moins de détails
j/inseriinn
f^ite à la Vie de sainte Madeleine dont on lil, 1° que le contemplatif qui vivait
sainte Marie parle Raban on , avait mêlé l'histoire près de Sainte-Baume était prêtre;
la
galion (d) ;
4" qu'il venait passer cha- A vciirc avec le litre de saint ; et il l'a été
que année le carême pris de la Sainte- à Aix, à Ailes, à Api, à Avignon, à
(1) Supra , Baume (I); 5" qu'il demeurait alors Frtjiis, à Hirz, à Glandéves, cl surtout
col. iui, un'.. i>.
dans une relliile qu'il s'élait fait cons- à Marseille (c). Il suit donc de t(^utes
uiême des monastères qui formaient loire de Cassien et de son ordi-e, et qui
entre eux des congrégations ; mais loulc rapporte que cet abbé se relirait à des
mal ourdie qu'est celle histoire, elle temps fixes, près de la Sainlc-Daume,
montre que le fait de la résidence de dans l'oratoire qui porta depuis son
Cassien dans ces lieux était alors ad- nom, ait adopté au 2° livre de ses .4/1-
niis comme indubitable. Car on ne peut nales ecclési :stiques de Marseille, la fa-
douler que c
prêtre, cet abbé, ce chef ble du prêtre ermite qui du temps de
d'une congrégation, ce Cassien, ce Cas- sainte Madeleine se serait retiré aussi
sien prêtre et ermile, ce saint Cassien, dans ce lieu (3) , sans faire altention (3) Amxcd'i
Mossi'ienses
qui passait seul le carême près de la que les anciennes Vies de cette sainte lia„- 1U9 (d).
Sainle-Baume, renfermé dans une cel- rapporient que ce prêlre ermite était
Iule bâlic auprès d'une fontaine, nesoit q abbé, qu'il était abbé d'une congréga-
autre que l'abbé Cassian de Marseille, lion, qu'il s'appelait Cassien, et qu'on lui
le même qui illustra par sa présence donne même le tilrede saint ou de bien-
l'ermitage qui porte encore son nom, heureux. Nous ne connaissons d'autre
près de Sainte-Baume. L'abbé de
la écrivain que Pitlon qui ail soupçonné
Marseille est le seul du nom de Cassien que le séjour de Cassien el ses établisse-
qui ait élé honoré autrefois en Pio- ments à la Sainte-Baume ont donné lieu
bliotlièqite royale. —
Ms. français 7-24, folio 52 Item in Martyrologio Arelalensi.
verso. Uns qui esloit d'une abeie près de
al)l)es Ilcni in Brevi'ario abbatiu; S. ^gidii.
la rocliC ou
Wailcleine dcnioroit à .vu lieues
la llcininLitaniisetCalendarioForojiilicnsibus.
alait par le bois dcntor labaie el faisait sa péni- hem in libro OCliciorum propriorum Eccle-
tence en oreisons, en geunes. Entre ces choses sia; Uegiensis.
il se départi de labaie en la quarantaine après l(ern Breviarium secundum usum Eccksiae
Pentccosles. Aplensis inipress. 1532.
Item in nionasIerioLiriiiensi plurarcpcriun-
(a) Ms. de la bibliothèque royale , latin
.52Ô(j 15. Sacerdos quiilani phiriinum religiosus
D tur ms. Martyrulogia , iii quibus Cassianus
tiluio sancti illsi^;nilur.
tinicns Deum, qui |iai'v;epra;erat congregalioni
Ex Calcnd. abbatiie S. Aiidrcx Avenio-
loco prKdicio.
nensis.
(b) Histoire de sainte Madeleine, par Cortar.,
((/) contem-
Cittesnay conjecture im'nie q'te ce
pag. 84. L,e lundi de la semaine sainte. Dieu
platif aura succédé à saint Lazare, et il lui
lit venir un saint ermite prêtre, nommé Cas-
sian, qui faisait pénitence dans le même désert
donne lenom de Restitut, qui [ut selon lui le
second éeéque de M arseille. 9>u\p.m itaque inivil
en un lieu éloigné d'une lieue de l.i grotte.
Restilutusanno Cimisri 77. Cumquc ae tiv:e vil;c
Histi'ire de sainte Madeleine, par Colunibi,
sanclis laboiihus delatigalus cuperet absque
pag. 94. Saint Antonin (de Florence) parle
impedimenlû Domino iiduvrerc, ad solitudi-
d'un prêtre qni vivait solitaire dans un heu
qui se nonune Saint-Cassie:i.
nem coiilemiilalionis ainiuam loto aniino anhe-
lare co-pil, ideoque vicinam sibi cellul.im ad
Cassianus illuslratus, pag. 291, 29G.
le) dno^lccim stailia prorata; speluncaj MagJalen.'e
Ureviarium Massiliense nis. vctiisiissiina JMXta Ibntcm conslru.vit, ubi singulis amiis qua-
maïui, fol. 5U8, habet ollicium deS. Cassianii. ilragesimaiii In solitudinc perliciobat. Ex .icti}
Item in vulgari iiunc Massiliensi x talend. Haçjdalenœ.
auuu^t.
49-; GUOTiE HE LA SAINTE-BAUME. 496
(I) n.^crla- à la fuble de rcrmite Cassieii qui aura l A saint Martin un cscmp'e plus anciiii
lioii pour la
tmitle l'çilue vécu au I" siècle (1). encore , celui d'une vierge qui vivait
d'Aix, pag. Au reste la retraite de ce saint abbé alors recluse et ne se laissai! voir à au-
XXXIV, XXXVI.
xr.
auprès de la Sainte-Baume, pour y vi- cun homme, comme il est dit de sainte
Du loinisife vre de temps en temps à la manière des Madeleine dans l'addiiion même dont
CiiSïien il y
av;iii près (le 11 anachorètes, n'est point, comme quel- parle Raban. Sulpicc Sévère rapporte
S Miili'-llauiiie
ques-uns ])0urraient se l'imaginer, un que saint Martin passant un jour près
plusieurs aiia-
clio-f-les qui fait isolé et alors sans exemjile II est do la cellule de cette vierge, renomn~ée
imil.iient le
(leiire lie \ie certain, auconlrairo, que dans ce même pour sa sainlelé, et ayant voulu lui
<]e saillie Ma- temps, des anachorètes vivaient ainsi à rendre visite, quoiqu'il n'en rendît
(Jeleiue.
l'écart dans les creux des rochers et point aux femmes , la sainte recluse le
dans le voisinage même de la Sainte- fil prier par une autre f mme de lui
qui pratiquent la vie monastique, réu- Cassien n'a pas seulement fréquenté -XII.
nis en communauté dans les îlis de lui-mérae la Sainte Baume on ; lui atlri- blitunetoiome
'''''"
Lérins, miis encore à ceux qui non bue encore la fondation d'une celle de ')'^ ^^\
"leux dans la
loin de là s'efforcent de mener la vie des religieux de son ordre dans la grotte gro. te même
anachoritcs, cX que ceux-ci prendront même de sainte Madeleine; car on ''pj^gf""^'^'
de ces écrits tout ce qui pourra leur tient par tradition que les premiers re-
convenir, eu égard aux lieux où ils de- ligieux qui s'y établirent avaient été
meurent, et au g^nre de vie particulier envoyés par Cassien lui-même pour
(2) Cassiwt. qu'ils ont embrassé (2). Nous voyons l'assistance des fidèles qui allaient vé-
'
jini fui. in
uHiiims coltul
même qu'avant l'arrivée de Cassien q nérer Avant bs désastres (o) Cnssimms
ce désert (5).
(a). dans les Gaules, saint Honorât se relira de 1793, on voyait encore dans celle ,',"'"(!^''p'"ilr'''„,
(5) Sermo d'abord dans le lieu (3) appelé le d. sert grolle un autel antique qu'on jugeait 8 (d).
swicti Uilarii,
iiid. , n* 13 de Caporosse, et demeura quelque y être du V ou du vr siècle, et qu'on as-
Ail Sancl.
pin. \\i
,
temps dans le creux d'un rocher que surait avoir été à l'usage des premiers
, p g
l'J b). les Provençaux nomment aujourd'hui religieux cassianites qui s'étaient fixés
Xdibnume Saint- Honorât. Enfin nous li- dansée désert (6). llsdemeuraienlà l'en- [^) Antiqwté
T^. , j I I . . . . -, . j , ., lie l'Eqlhe de
sons dans les Dialogues sur la vie (te irée de la partie inférieure delà grolle, ,|a,sg,'/e^ 1. 1^
pag. 101.
(o) Colla liones isl;B summorum Patnim ler agellum illius prjclenret, in quo se jam
conlexUe sunl, el ila in omnibus lempcraiie, ante complures annos pudica cohibebat, audiia
m non solum ii qui adhuc in congregalione fide illins alque virlule, divertit, ut lam illus-
landabili subjeclionc perdurant , sed eliam illi iris mcriti puellam rebgioso ofticio episcopus
qui, hauJ longe a veslris cœnobiis secedenles , bonoraret. Nos conséquentes gavisuram illam
anachoretariiniseclarigesliuiitdisciplinam,pro virginem puiabamus. Siquidem hoc in lestimo-
conililione locorura ac slalus sui niensuia ple- iiio viriulis sus esse babituram, ad quam
iiius inslruaniur. lanli nominis sacerdos, depositn proposili ri-
Ilonoiatiim quem e patria eremi deside-
{b) gore, venisset. Verum illa fortissimi vineula
ria provocaverant hune in eremum huie urbi proposili Martini quidem conteniplalione laxa-
—
,
propinquara Christls invitât. Vincenl Bar- vit. lia virbeaius, accepta per aliam feminain
omnium virorum oculis removissel, ul ne ipsuni primariis coloniam ex eo corpore {id est fami-
quidem ad se Mariinum, eum eam ille olïicii lia Cassiani) illuc deducere.
Mais comme ce lieu trop humide était B Cassien en établit un autre pour les
r.»ssien éta-
très-mal sain, les religieux cassiani- femmes à une demi-lieue de la grotte,
blit près de la
Sainle-Haunie tes le quittèrent, pour se construire des dans un lieu écarté, et comme inacces-
lin fiionaïstèrc Çi'»'"-
de relij;ipuscs, ccllules hors de la grotte et surle bord sible aux pèlerins (1), situé entre
'
la ('.),
nus l'tUHr'Aus,
et fond:! l'ab- môme du rocher. Outre ce moudslère, Sainte-Baume et les ruines qui portent iib. u, ca|..
iitye de Saiiil- 17. n- 7,p»g.
Maxiniln dnni 412 (")
|.:.rle l'aiicien-
nem fiigere ut inimicam olio ac quicii, con-
ncFicile snin- (a) Pix aliquol virgines sibiduntaxal siio-
cilio cuni aliquol ex monacliis pcrfeclioribus
W Madeleine. qnc profectui acciiralius sludere voleiiles coiiimuiiicalo, in soliluJiiicin haud procul a
cunsulloque civilalis frcquentiam cl mullitudi-
499 GROTTE DE LA SAINTK-BAUME. 500
sion qui se prenait autrefois on bonne bés n'a d'ailleurs porté le nom de Macaire.
part el était synonyme de rcligieii- Tout ce que nous avons dit jusqu'ici
{\) Jeanne de ses (1). La partie de la monlagnc de la
dans ce chapitre prouve donc, 1° que,
longtemps avant les ravages des Sar-
(enmearpM- Sainle-Baume qui domine cette ferme
li\)])e. (le Valois, porte le nom de Pic des Béguines : rasins, on regardait la Sainle-Baume
roi (le France, , , , ...
point le
, ,,
plus élevé
i j ,,
de cette comme un lieu sanctifié par la pénitence
légua pur son c est le
— rideniossa- vi' siècle, comme on 1 a vu par les an- premiers ravages de ces barbares , et
'ciens Actes de sain'e Madeleine, était lorsque nous commençons à voir reparaî-
figuia'."'"'
une abboye de religieux cassianiles, tre des monuments écrits quoiqu'en pe-
éiablis dans ce lieu par Cassien lui- tit nombre, cette grotte célèbre était en
(2^ Galtia même (2 On rapporte même que le
. effet un lieu de pèlerinage non-seule-
Clirisliaiia
l. I (c). premier abbé de Saint-Maximin fut un ment pour les simples particuliers ,
saint Macaire, le même apparemment mais encore pour les princes et les rois,
qui était honoré à Aix le 12 mai avec la et qu'elle fut même visitée par plu-
(3) Annales qualité d'abbé dans le diocèse d'Aix (3), sieurs souverains pontifes.
de ta sainte
Eiï/ise d'Aix ... ,
qui supposerait que la translation des reli-
pa" M-^gdalence celebri et sacra spelnnca se contu-
" 98.
lerunl. remoloaviroruinfreqiicntalione
Hic in gieuses à SaintZaclitrie ne précéda point
secessu et pra;celsi mentis radicibus doniici- C cette époque. Quoi qu'il en soit, sous le maîire-
liuni lixere humili quidem et obscuro ad id auteldeleur église, à Saint-Zacharie,on voyait
tempus loco, sed qui brevi nionialium sanc- encore dans ces derniers temps une petite cha-
tissimarum virtute nobililatus sit. pelle fort peu élevée, dédiée à saint Cassien,
marqué ces
Cassini, qui a leur fondateur, avec une statue de ce saint
(a) Le géographe
qui tombait en poussière, et sur la base de
lieux dans sa carte, s'est niécomplé sur leur
laquelle on lisait cette inscription qui y était
posiiion véritable en les plaçant au Plan-
gravée .S. Cassian. (). ,,)
d'Aups, car la ferme de Saint-Cassien et les
:
Cassiatius
Béguines se trouvent à deux lieues ou à une Guesnaeus in suo Cassiano itliislrato me-
(c) itluslrutus, lit),
Zacliarie-sous la-Baume. Ces religieuses ont Cassien, des béguines qu'ils n'ont cessé de por-
subsisté dans ce lieu ju5((u'en t"92, étant tou- ter, les ruines qu'on voit encore de plusieurs
jours sous la dépendance de labbaye de Cas- anciens monastères, la possession de la Sainte-
sien de Marseille. Elles tenaient par tradition Baume par les cassianiles avant qu'elle eût été
que leurs devancières , lorsqu'elles étaient en- donnée aux dominicains C) la translation ,
,3) p;i(f,
core à Sainte-Baume , avaient fait recons-
\?. des béguines cassianiles des environs de la nililticatires
truire l'églisedu Plan-d'Aups telle qu'on la , Sainte-Baume à Saint-Zacharie, les droits que pag. C63 et
voit encore aujourd'hui. On a écrit que cette ces religieuses conservèrent sur la Sainte- smv.
f) ^n^if/i'i(e parait être du vui ou ix« siècle ('), ce
église '^ Baume après l'établissement des Dominicains
de t Eglise de.
àlarsehl,-, t 1,
pag, 1(11, nute. (*)ln pago S. ZacbariiE dioecesis Massiliensis quas.qnx sub arani principem depressum sacelium
exslal virginum monasierium ordinis sancli Cas- conlinebant s:mcto Cassiano diralum,pjusriue ligiioa
siani sub atibalis et primarii cœnobii Massilien<is imago peue veiuslaie consumpta et exliaiista iii cii-
saiicii Vicioris jurisdiclione, cujus lemplum receiis jiis extrema basi «gilur iusculpla epigrautie
t :
iiistaiiralum et in nova sede collocalum niajnribus S. Cassianus, el ad cujus arain solemni rilu liebat,
pietalis insigiiibus et oriiainerilis gloriie jam luret. eliamnum sub signo bibelur servalurtiue diligcn-
Vidi ego veteris ac diruli jedos ailnioJuni anti- lisiiiiic.
SOI l'RKLVi: DE LA VERITE UK LA TKADITION DE PROVLNCE. &JÎ
CHAPITRE CINOUIÈSIK.
DE L'ORATOIRE DE SAINT-SAUVEUR A AIX.
Avant les ravages des Surrasins, on honorait cet oratoire comme un monument
sanctifié par la présence de saint Maximin et de sainte Madeieirfe; et c'est m
effet à ces saints apôtres qu'on doit en attribuer l'origine.
L 11 a csislé dans l'église métropoli- relie en Italie. C'él 'il pourles habitants
Sairii-sauniir. taille d'Aix, jusqu'au commencement d'Aix le sanctuaire !e plus TÔnéré, et
^^ '^'^ siècle, une chapelle appelée l'ora- quoiqu'il obslruâl la vue de la nef, après
i""'"' s J'Ai
|K)ur cei édi- /oiV(> de 5ain<-5«uieMr, Vulgairement les diverses constructions faics suc-
^"' en singulière véné- cessivement, on l'avait toujours laissé
la sainte chapelle,
ralion dans ce pays; et, toutefois, si subsister dans ce lieu. «On la garde
petite, qu'à peine pouvait-elle contenir « sans démolir au mi'an de la dite
Cette chapelle, située dans la nef dite « pect, «écrivait un pieux auteur (2). {i) Rer^ieil
et inveniaire
du coi-pus fJomini, était isolée de toute Ce resp! et extraordinaire était fondé di s corpf saillis
part, excepté du côlé du midi, où elle sur la 1 er^uasion constante et univcr- qniionlaufays
tle Prvvenré
touchai! au mur de celle nef. La grande sele que ce petit édifice avait d'abord |iar ie sieur
,
"'^'^"'c (1). à peu près comme, pour un ^ 3" Sauveur, et y avait offert les saints
dé^litme!!!^
/.•s'!s'niiri-saM- semblable motif, sainte Hélène fit mystères qu'enfin sainte Madeleine et ;
'"^"f*"'™*"' '^ sépulcre du Sauveur dans «ai"' Maximin s'y reliraient pour y va-
Yimniaire des
lacs, livres, ii-\a magnifique église construite par q'^er à la contemplation (3). Aussi, (3) Pièces
iiistijicat ves
<J"(^g/il^'*^e ses ordres , à Jérusalem, et comme, avait-on pour ci tle chapelle la même n- 16, ccil.
,
693
dans la suile, on enferma la sainte mai- vénération qu'on portait à la crypte B.
f'^'"''^'.",",'^'"''
ftnten li 1 1 pflr ' ^ '
Capus, p. 173. son de Nazareth dans l'église de Lo- de sainle Madeleine, dont nous avons
(>)/6irf., pag. dans ce lieu ('), tous ces faits, et d'autres sein- « siècle , une de ces filles nommée Made-
877, II» 315 ei munirent que le séjour des cassianites
i,iai)les, I leine échappa au massacre que ceux-ci tirent
"'*
à la Sainle-Baume est certain et loul à fait in- f de ses compagnes, et alla se cacher dans une
dubitable. Aussi nous ne voyons pas que per- « des grottes de la montagne voisine où elle se
sonne l'ail jamais contesté, pas même ceux qui, < nourrissait de fruits sauvages ('). » (Celle (•) roifoget,
dans le dernier siècle ou dans celui-ci, avaient grotte était peut-cire celle qui est située en face [""i. Ill.'clia|).
attaqué l'apostolat de sainte Mailcleine en Pro- des béguines, et qui est nonnnée dans le pays lu "8. (' I i'J, t-U.
vence. Papon.qui, p irtageant les préjugés de Baume de ta Sœur ('). Quoi qu'il en soit, M.llin
son temps, pensait que personne n'avait jamais C ajoute qu'il ne regarde pas cependant celle '') Voyez le
parlé de celle tradition avant le xu'= siè- opinion connue absolumenl dëmonlrée. Cette '''*?" ''•'« <•"-
cle , suppose pour expliquer cependant son
, précaution était sage car, outre que dans le '''''"" fie la
;
origine, que quelque sainle religieuse du mo- temps où il écrivait, l'opinion dont il parle était ^.""^'1''^'"'"'''
nastère des cassianites qui demeuraient loul
, une sup|)0silinn gratuite et imaginaire il est 4yj ^"' ^^^' ,
'
près de la Baimic, y aura donné lieu. « 11 y a certain qu'aujourd'hui la fausseté en est dé-
« louie apparence, dit-il, (iue(enl279) on prit montrée évidemment. On verra en ellèt dans la
< pour sainle Madeleijie quelque célèbre péni- snile qu'avant meure que les Sarrasins entras-
f tente qui portail le même nom. Les rcligieu- sent en Provence, et l'an 710, on avait déjà ca-
I ses cassianites avaient anciennement aii- ché le corps de sainte Madeleine pour le sous-
I dessus de la Saintc-liaume un monaslère. traire parla à lafureurde ces barbares; et dail-
« Une d'entre elles nommée Madeleine fil pent- leurs, tous les monuments que nous avons cilés
« être pénitence dans la grotte devenue deiiuis jusqu'ici et ceux que nous produiro;is dans la
< si célèbre y mourut et l'ideniité de noms
, , suite de cet ouvrage, prouvent que cette opi-
I fit donner naissance à une fal)le que la piété nion est une chimère vaine. .Mais toute ciiimé-
{«) Histoire , des fidèles accrédita ('). » Millin a adopté rique qu'elle est, elle sert au moins à montrer
de Provence, (.çne fiction, et l'a appuyée sur un fait attesté que ces critiques ne doutaient pas de l'exis-
par un auteur du xv» siècle, d'après le- tence d'un monastère de religieuses cassianites
quel < il paraîtrait que lorsque les Sarrasins à la Sainte-Baume , et c'est tout ce que nous
< détruisirent le monastère des religieuses D prétendons prouver ici en alléguant le témoi-
( cassianites, près de Saiiit-Zacharie, au vni gnage de ces auteurs.
805: ORATOIUE DE SAINT-SAUVEUR A AIX. 804
parié; caries hommes armés, non plus A perdre toute créance dans l'esprit de
que les femmes, n'entraient point aussi quelques lecleurs trop peu en garde
dans l'oratoire de Saint-Smiveur à Aix. contre la prévention, et portés à juger
Ce fut sans doute la dévotion seule des ici sans assez de connaissance de
lidèles qui introduisit et conserva tou- cause. Mais ceux qui, par un plus digne
jours invariable un usage si édifi ml. usage de leur critique, procéderont à
Du moins nous ne trouvons pas qu'il y l'examen de ce qui concerne l'ora-
ait jamais eu à cet égard aucune dé- toire de Saint-Sauveur avec le calme
fense expresse. « Elle est en si grande de la raison et le secours de l'histoire,
« vénération, >> écrivait que
l'annaliste de y reconnaîtront sans peine l'origine
l'Eglise d'Aix, que
nous lui attribuons.
>i les femmes, par
" respect, n'osent y entrer (1). » Les Tout ce que nous avons dit jusqu'à
(I) Pi/(on,p.
SeilU actes des délibérations du ciiapilre présent tend à montrer que saint
d A;x de l'année 1581 nous donnent la B Maximin et sainte Madeleine sont venus
même idée du motif de cet usage. Les à Aix et ont jeté les premiers fonde-
femmes, y lil-on n'entrent jamais duns ments du christianisme dans cette ville.
,
commencées u aborda Aix.n estqu une conséquence les chrétiens, avaient des synagogues
1"'"'Iq '^p^^^ naturelle de l'apostolat de ces saints dans l'Egypte, la Syrie, la Grèce, l'Ita-
(") personnages dans cette ville; nous lie. Dans ces lieux des assemblées chré-
ajoutons de plus que la petitesse de cet tiennes, on devait offrir les saints mys-
édifice, le lieu solitaire et écarté de la tères ,
puisque nous lisons dans les
ville où il était construit, le respect Actes que les apôtres les consacraient
singulier qu'on lui a toujours porté, lous les jours (.3), et l'on ne peut pas (^) Actuuma,
lui donnent tous les caractères d'un des douter qu'ils n'aient eu pour cela des".''" ^6. Uuo-
"^
liclit^perdumn-
édifices chrétiens du i" siècle, dont aulels particuliers. Saint Paul enseigne les unanimiier
l'origine soit la mieux avérée et la expressément que telle était la coutume frangenîe°'(ir-
plus indubitable. de ce temps-là. A'oiisai'ons un autel, dit- "^^ domos ja-
.. Il est vrai que lorsqu'on parle au- il, a l hostie duquel les jhifs ne peuvent
Saini M.ixi-jourd'hui d'édifices chrétiens construits participer(b). Il nous apprend de plus
min a fail cou- . , , , , ,
struirei etira- «"^ 1" Siècle, OU est en danger de que ces autels étaient dans des lieux
Idire à im In-
I
(") 1" pa'vam cnpell.im Sancli Salvaloris in quo offerimus sacrificium corporis et san-
ircseidH-iirc-
mieis préilica- niiiiquam mulieres ingrediuntur propler loci guinis Christi, quo edunl Ctiristiani dum su-
leurs (pii sanclilalem et reverentiam. munt S. Eueliarisliam. lia SS. Patres. Quoi
avaient des —
jji^g autre coutume assez remarquable,
enini Apostolus non loquatur de altari crucis.
^œ'-etip'. patel ex y evho edere ; ex
c'était que le jour de la Iransliguraliori le ce- ",' '''^'""-
!ipr'.'n,',!rn';',':
liens piMir riHi-
a, „..„:.. „.,.,„a i„ „„;..• „„„„:
D altari eniii) crucis non edimus , sed ex altari
nir les lidèles léliraiil, après avoir commencé le saint sacri-
., , ,
(*) Sabbati die qiiinla augu^ti 1SS1, nultns inler- Vesperas in majori choro, licet consuetum essel ce-
l'iiil capitule, prseler nie Pelruin Maial administra- lobrari in paivo choro sancli M:iximini et major :
resté depuis. Parlant des abus qui s'é- lances qui portent comme le cachet 'ii<iie'i imijée
Coriuthe dans la parti-
laieiit (-lissés à des preniKTs temps. On sait qu avant ijuribue a
-îi"iiM-"itiei-
cipât on aux saints mystères IS'uvrz- : les ravages des Sarrasins la \ille d'Aix
voug pas des maisons pour y vwtKjer n'élail point construite à la place qu'elle M;i luiui.
Climidc. II. Augustin, on croyait que la chapelle écarte de la ville, et en elait même se-
bMtamJ'harT- ^^
Saint-lîlicnne à Ancône avait été paré par de vastes champs. Or rien de
lie. Kpisiola. bâtie dés le temps des apôtres. Le plus fondé sur les usages des premiers
re. Hibl. T'a- glise de Saint-Pierre aux liens de Rome B "e la Judée, que la construction de ces
(M. " avait été construite el consacrée pir polils édifices dans des lieux écartés el
l'apôlre siiint Pierre lui-môme, étrille- solitaires.
Jî^y^jg^),"/^/"
à l'oraloire de Saint-Sauveur, consacré el des prophètes. Aussi ne portaien!-
par Tiiieiiimii, par saint Maximin. Rien n'est donc ils dans ces cellules que les .•^ainles
275 (c). ' plus conforme à l'usage des pren iers Ecritures, el s'abslenaient-ils d'y faire
temps que la construction de cet édiGce aucune action profine, même d'y pren-
à Âix, par saint Maximin , el rien ne dre leurs repas. Philon ajoute que non-
découle plus naturellement du fait seulement les hommes embrassaient
même de son apostolat dans cette ville, ce genre de vie, mais encore les fem-
(n)Les actes de sainle Clotilde nous iippren- liimmodo cœnara liccre maiiducarc Aposlolus
nenl que suint Denis de Paris avait dédié un dioit.
autel dans un faubourg de Rouen. Et Ftolliuniugi Pag. 1051. Quid enini? Nunquid per vigiriti
ipsuni aliqiiaiido fuisse, et allare iliic in subur- quinque aiuios, quibiis Romx Petrus aposlo-
bio dedieasse testantur acia saiicue Clotildis, lus se lit , absque leiiiplo vel ecclesia iil esl ,
ex titiilo quodam iusculplo petr^, qux in alla- oralioiiis donio vel parvo salleiii oratorio fuit?
ris illiiis J'undameniis, dum icgina illic mona- Nonne, ut gestorum veraciura séries narrai, si
sterium novum conderet, reperla est. Breviar. •^ lamen praîter divinum canunem geslis aliqui-
Parisiens, in [esta S. Dionijsii, 9 otlob. bus assunsuni dalis, prinius ipse princeps apo-
sloloruin Petrus, in urbe orbis capiie leiiiplum
(b) Pag. lOoO. Recoliie ellam Epislolas apn-
CiiRisTO inter iiuiumera Genlilimn templa con-
sloloniiii el ipsius Pauli diversis Ecclesiis mis-
siruxil?... Nonne el nos ipsi Roma: posili lie-
sas. Si veio appellatioiie Ecelesiarum spirila-
quenli-r vidiinus in {crijplis) antiquissimis oia-
lem niagis lideliuiii congregaiionom quam cor-
toria el altaria , qualia eo lempore fieri pole-
poraleiiistructuramsigiiilicare ilixeritis, videle
ranl : qux ab eodem
aposlolo conslrucla et
quid Paulus Corinlliius corripiens dicat Con- :
scd structura ecclcsiae his verbis aperie mon- dicaiiu prima; ecclesia; a R. Peiro aposlolo
stratur. Locus plane ad convenienduin cerlus conslrucue el cousccrata;.
et sacralus niouslratur, in quo doiuinicam so-
;i(7 ORATOIRE DE SAINT-SAUVEUR A AIX. 808
mes, et qu'on en voyait chez les Bar- A les origines de la ville d'Aix, c'est que
liares aussi bien que cliez les Grecs (1). celte ville doit au même oratoire de
(1) Philo d(.
1 il" <^o"'«"'"
Or sainte Madeleine devait, plus que Saint-Sauveur son existence actuelle,
personne, rechercher ainsi la soliludc ,
c'est-à-dire sa réédificaiion après les
puisque nous savons, par la parole ravages des Sarrasins. Avant ces dés-
expresse du Sauveur, qu'elle était ap- astres elle était balie non dans le lieu
qui parle de
i , n oraioire
1
,
•
M:.\imin ei à se retiraienl a Aix pour y vaquer de ville. Mais celte ville ayant été ruinée
«amie Madc-
Iciue l'oraloire
concert à la prière. Voici ce qu'on lit au VIII' siècle par les Sarrasins qui en
<ie SaiiiL-Sau- sur ce sujet au chapitre 38 de sa Vie de p massacrèrent ou en dispersèrent les ha-
sainte Madeleine. « Saint Maximin bilants, elle fut longtemps déserte et
« étant donc à Aix commença à répan- inhabitée; jusqu'à ce qu'enfin plusieurs
« dre dans les cœurs des gentils les se- de ses anciens habitants, ou des des-
« menées de la doctrine céleste, s'appli- cendants de ceux-ci, au lieu de se lo-
« quant nuit et jour à la prédication, à ger dans les ruines de l'ancienne ville,
« la prière an jeûne, pour amener à
et où l'archevêque et son chapitre s'é-
« la connaissance et au service de Dieu taient établis de nouveau, se Axèrent au-
« le peuple incrédule de cette contrée... près de Voratoire de Siànt-Saureur par
« avec lui amante
l'illustre et spéciale respect pour ce sanctuaire si vénéré; de
« DU Sauveur vaquait a la contempla- sorte que sans ce monument la ville
''•^^ ^^^^ ^^ MiuE ÉGLISE (2). » En d'Aix n'eût peut-être jamais été rebâ-
m Pièces
"
plusieurs
justificttiiiei , rappelant ici que sainte Madeleine et tie, ainsi qu'il est arrivé à
un monument sanctiGé parla présence divers seigneurs du pays (3) « Nous : (5> Pièces
jusltfiialtves
fjx] u
de saint Maximin et de sainte Made-
1 4 ,
« voulons que tous les fidèles sachent
^
n» n, [j. 693.
leine. Son témoignage prouve donc « que le siège d'Aix (la cathédrale), con-
qu'avant les ravages des Sarrasins, te sacré à l'honneur de sainte Marie,
comme après, on uttribuait l'origine de « est demeuré en solitude, ainsi que
cet édifice à saint Maximin. «l'oraloire de Saint -Sauveur, notre
V. Mais un fail public, incontestable « Dieu, et le baptistère de saint Jean,
vagcrdes Sar- et avoué par tous ceux qui connaissent « avec la ville d'Aix, pendant une lon-
ra-îns la ville
" Habet
*'inlùè"amTès (") Q"' ^^ culluni aecedunt, nec patriae tiles sibi et nocivas esse inlelligant.
eonsueludine, nec ciijiisqu.im suasu , aut ex-
(ie'l'crnl;ii'cde
unusquisque sacram xdiculam ïsfivsiov et nio-
St-Sauieur horlalionc impul^i, sed plane cœlico aniore
,
nasterium appellatam, in qua honestœ sanclse-
[lar rcsiicci sursuni rapli , divino quodam fervore el im- que viLTc niysteria peraguni non cibum non : ,
jioiirce nionu- petu agunlur, donec conspicianl quod optant, polum, aul alium quidquani usui corporis ne-
meiii des fon- i^)ei„tje pr» ingenli vitoc immorlalis ac bealoe cessarium, eo inferentes, sed leges taniuin et
daieuis de '" (jesiderio, peiiiide ut si repulenl se mortali bracula prophetaruni, et hyninos et alla hujus-
loi.
vila jam defunctos, laculiaies suas liberis vel niodi, per qux doctiina simul et pieiate auge-
aliis génère conjunctis, anie successionis tein- scunl el perficiuntur.
pus, vei si illi desinl, sociis elauiicisultro de- In niullis univcrsai lerra; parlibus sparsiim
relinquunt. est boc religiosorum genus, cum deceret tani
Quamobrem suas illi liabilaliones procul a Gneciam quani barbaïas eiiain nationes per-
mœnibns deligunt, in bonis vel locis agresli- l'ecti boni consortes esse. Domus eo conve-
bus, solitudinem sectantes non quod ferinam : nienliuni structura quam levi ac vili constat
quamdain viiani , ut liouiiiiuDi osores , agere pro geniina tecli necessiiate, ut niaiii sestus
pi'oponant, sed quia dissiniilium niorum, inu- el frigoris injurium propulïent.
.Hλ l'RKl VE DE LA VLRITE DK LA THADITION DK TROVENCE. 510
« Ruesuilc iriiniiérs, parrifTc'l dcsra»a- A Les nou\ elles maisons construilcs VI.
mi dans
• r
voisinage rormcrenl bientOI un
1 .!•.«. Le cil •(•lire
« ges des infidèles. Mais que par la le méiroiioiiuiii
« séricordc divine, el à cause dk l'a- bourg, qui fui appelé ftoiiry rfe .Saint-
|Jj^'^^,
*^,.||»^
« MOlIll ET DU IIESI'ECT POl U CE VHSKHA- Sduveur, du nom de l'oraloire. Comme loin? de s»ut-
» ni.E ORATOIRE D!'. NOTRE SaUVE'JR, I.E la population se portait de ce cote, cl5„uri,..„juii«
« MÊME l-IEf COMMhNÇA A ÈTIIE HAIinÉ que même ceux des habilantt qui s'é- ."V"*"',"'"
";"
« par quelques religieux («). » laienl fixés d'abord dans ranciennc Iji|iii-iil-iiii>'ii-
ajoute qu'il existait un temple dans le lieu où prévôt Benoit se servit des murailles d'un tem-
est aujourd'hui l'église métropolitaine d'Aix. ple romain comme d'une forteresse sous la pro-
On désirerait avoir la preuve de celte as- tection de laquelle les Itabitunts vinrent se pla-
sertion, dont on n'a trouvé jusqu'ici aucinie cer en grande partie. Il serait assez étonnant
trace dans les monuments connus, sinon dans que les Sarrasins, après avoir renversé l'église
l'auteur de {'Histoire civile d Aix, qui inérae de Saini-Sauveur el l'oratoire, comme l'assure
l'a désavouée expressément dans ses Annales l'auteur, eussent cependant laissé debout les
ecclésiastiques de la même ville , comme une murailles de ce préiendu temple romain { le
(>) AnuaU'sde allégation vaine et sans fondement (' |. 3" L'au- même probablement qui, d'après cet écrivain.
la saine Eq he
d'Ali-, p. m leur avance de plus que lorsqu'on transforma
en fglise ce temple présumé c'est-:i-dire vers
r avait éié changé déjà en
murs pusseni servir de ftnleresse aux habit.mls
é;-'li;e) ,
quoique ces
()• ,
le y siècle , on bâtit alors tout à côté de co du pays. Pierre Gaufredi, archevêque d'Aix,
temple l'oratoire dont on vient de parler, et contemporain de la rééditicalion de celle ville,
que, conmie ce dernier édifice ne pouvait con- de concert avec les évoques de Marseille el de
tenir qne l'évêque , les prêtres et les diacres, Cavaillon et de plusieurs des principaux sei-
on construisit ensuite une église plus vaste gneurs de la Provence , déclare , dans un mo-
sous le litre de la Transfiguration du Sauveur, nument public destiné expressément par tous
et qui devint la demeure de moines de l'ordre ces prélats et ces seigneurs à servir de témoi-
de Saint-Benoît. On est surpris de voir avancer gnage à la postérilé , qu'après les ravages des
ici comme autant de faits des conjectures gra- Sarrasins , ce lieu fut habité à cause de l'affe-
tuitcinent alléguées et dont même la principale, ction et du respect que les fidèles portaient à
celle qni concerne l'oratoire , est déiiuée de l'oratoire de Saint-Sauveur. Mais ni la charte
toute vraisemblance ; car , si l'on eût trans- de Gaufredi ni celle du prévôt Benoît, les seuls
formé en église un temple païen, on ne voit inonumenis qui nous apprennent ce qui eut
pas pourquoi on aurait bàii tout à côté un n lieu alors, ne font aucune mention du motif de
oratoire si petit et si incommode, destiné ce- sécurité publique allégué ici. Un autje
() « J'ai avancé dans mon Iristnire civile que clioeur décolle église un frafcnv ni portail rps qua-
i l'église de Saiiil-Sauveiir avait été bàlie sur les tre lelfei A SOL. l'.eile explic;ilioii plut beam oup
a d'un leniple dédié auSuli'il, de quoi il n'y
riiini'S alors, el sans s'a'isurer si ces leilres avaient rap-
• a nulle appirome; car les (iremiers clirélicns port au soleil, ni même
si l'inscripiion élail d'ori-
« d'Aix n'auraun! pjs ou la hardiesse de liàlir une gine païi nne (car les letlros trouvées sur un AVG
• peliu reliailc loiil joignant un temple de paî.'ns. auire riaKiuonl n'en sonl pas une preuve, puisqu'il
« Il est plus iroliabl- de dire que nos pères, ayant est certain iiue Coiislaïuiu et s.'s suec sseurs ont
t quille le cidle des faux dieux, onl saciilié à l'eui- fait b.1lir des église^.); enliii, sans examiner si ces
• bellisscin 'ni de celle chapelle loul ce qui avait fragments n'auraient p,is pu avoir été irai.spon.'s
• servi d'urnemeut à leur temple ai isi ils y char- : d'ailleurs, on conclut qu'il avaii existé daiisce liou
I rièreul elle grande quaiililé de colonnes el au-
I
un temple bail :iu Soleil ; el Bouche a nii'me pris la
t Ires orneiiieuls que nous y découvrons lous les peine d'en faire la description comme s'il l'avait vu
t jours. »
de SIS veux (*). Il appert évidemment, dit-il, ipie la) Hifoire
Le niolif qui ava t d'abord porté ccl écrivain à cette inscription devait être mise devuut le fronii.\p ce
dg prorenct
supposer dans l'endruil oii est aujuunl "uui la cathé- de ce \emple, qui devait être bùii à la forme du \^y „ ,.||.,,, V
"
drale un lemple dédié au Soli'il, c'est que paniii Panihéon de Rome, avec un couvert soutenu par des u^g j'no
des rislos d'in.>eripiious trouvées en ItiSi dans le culimnes, à l'culrie de lu vorie.
5!l ORATOIRE DE SAINT-SAUVEUR A AiX. 312
ville abandonnèrent eux-mêmes ce A avoir rappelé que saint Maxiniin, l'un
quartier ruiné et vinrent demeurer au des soixante-douze disciples du Sau-
bourg Saint-Sauveur, le chapitre métro- veur, et sainte Madeleine, avaient prê-
politain quitta aussi l'ancienne cathé- ché la foi à Aix, et saint Lazare à Mar-
drale, et se fixa auprès de l'oratoire, seille, ils ajoutent que saint Maximin
d'où il pr I le nom du chapitre de Saint- avait Construit à Aix une église en l'hon-
Sauveur, qu'il a conservé depuis. La neur du saint Sauveur et de sa résurrec-
translation du chapitre eut lieu vers tion, dans laquelle il servait Dieu avec
(l) Archives
ft.'itiirtemeiiia- l'an 1020 et au plus lard en 1031 (1). sainte Madeleine. « Comme cet:e église
'cLs-!/m-«/iX
'^"^ donna lieu à la construction d'une « est si petite, ajoutent- ils, qu'à peine
M.-, saiii/SiiH- nouvelle cathédrale qui pût suffire à « peut-elle conlenirdix personnes pour
liiicniaire fiiii 'a population toujours croissante, et « y [iricr, nous avons récemment cn-
liâler l'achèvenient de ce dessein, « Irepi is la construction d'une nouvelle
'"!'
''
V'"'V"^' P**"""
"'
Uostang, arch»ivèque d'Aix, et Benoit, « église, dans laquelle vons, et les au-
prévôt du chapitre, qui était à la tête 1' « très, qui y viendrez, puissiez vous
de l'entreprise, adressèrent une lettre « a sembler et célébrer dignement ?(is
à tous les fidèles en général, pour les « vigiles en l'honneur du saint Sauveur
exhorter à y contribuer de leurs lar- « (a). » La nouvelle ciitliéJrale fut en
gesses. Dans celle lettre (2), après effet disposée et orientée de telle sorte
Un autre écrivain plus récent, tout en suppo- que situé à côté du baptistère n'est point un
sant que le clnislianisnie fui reçu en Provence reste de temple païen : on n'y voit rien, en
longtemps avant le v siècle, n'est pas plus effet, qui indique ou qui fasse soupçonner
exact sur l'origine de l'église de Saint-Sauveur, une telle origine. M. de Saint-Vincent, dont on
Regardant comme un fait certain, et qui n'a invoque rautoriié , avouait lui-même qu'on
pas besoin de preuve, l'existence prétendue n'avait aucune preuve de l'existence d'un tem-
d'un temple païen dans ce lieu, il conclut de pie d'idoles dans ce lieu ('). Enlin la position (') Soin
là que les premiers chrétiens d'Aix n'ont pas de ce mur qui est voisin du bapiisiire, nous ji^'^^j
^^d'^Aix
bâli l'oratoire qu'on leur attribue; puisque paraîiiait indiquer qu'il était dans l'origine une par H. de St.-
1 ^....: i 1 : !.„,.
leurs persécutions ou à leurs insultes, commodité des catéchumènes et pour la dé-
Nous pensons avec cet écrivain que le voi- cence due au sacrenienl.
L'auteur dont nous parlons avance plusieurs
sinage d'un temple d'idoles eût été pour les
autres assenions qu'il est inutile de relever
chrétiens un motif impérieux de se choisir un
comme nous avons ici, et qui sont démenties par les monuments
autre lieu de réunion. Mais
prouvé jusqu'ici, et que nous établirons encore
les plus certains de l'Eglise d'Aix, comme on
le verra dans la suite de cet ouvrage. Ainsi il
de plus en plus dans la suite la vérité de l'a-
prétend que le prévôt Benoît rebâtit l'oratoire
poslolat de saint Maximin et de sainte Made-
que de Saint- de Saint-Sauveur, et que celte reconstruction
leine à Aix ;
d'ailleurs l'oratoire
pnmiers chrétiens
tistère que l'an 1080 il alla accompagné de
saints apôtres; qu'cnlin les ;
nous devons conclure encore que le mur anti- Pierre Gaufredi son successeur, qui lit plu-
(•) Y avait-il un temple ou quelque rnonumcnt 1577.— Celle de la fontaine qui est en face de l'hO-
public la où est l'église de Saiiil-Saiiveur? Ces co- tel de ville d'Aix, une autre, aujourd'hui à Mar-
lonnes en faisaient-elles partie, ou ont-ellos élé seille, place Bonaparte, une troisième placée dans
portées de quelqu'autre lieu? C'est, répond M. de le parc de Fonscolonibe, donnée à M. Doyer de
Sainl-VincenI, c; qu'on iqnoie absolument. Tout ce Fonscolomlje en 1772, une antre qu'on voiidans le
qu'on sait, ajoule-l-il, c'et.t eiu'it i/ avait dans la tour préau du cloilre de Sainl-Sauveur à Aix : louies
du baptistère bien d'autres colonnes de qranit plus ces colonnes faisaienl partie du bapiis'.ère.
petites que celtes qui y sont et qui en ont été blées en
515 l'Iliavii DE LA VKlUTi: DK I.A TIIADIIION M. l'UOVK.NCE. 5U
que le |>clil oiatoirc so trouvât pincé A quatre colnnncs du marbre qui Jcco~
au fond de l'église du côté de l'epitre, raient celle-ci :
tène, qui le yisiia au commencement Sauveur n'a pas moins excité les justes q ,e I s ti.Ui
du dernier siècle, en porte ce jugement regrets des amis des aris que ceux des 7èu.^„ui 'les
(I ).''<'!/"!/« dans son Voyage littéraire H : l'Danslc pieux fidèles, et l'on peut as urer que ruines de ce
ii.iùre pallie, « collatéral de I église de Saiul-sau- le ïocu général de celte ville, amie de
pas- *7!J-
veur on voit une petite chape/ie monuments
n (a), ses et deses traditions, est
« assez basse, dont la voûte est faite en de le voir rétablir de nouveau sur ses
«forme de berceau. On prétend que anciens fondements. 11 n'y a pas lieu de
a saint Maximin y a communié sainte douter que, sous le nouveau pavé de
« Madeleine. Elle est sans doute fort cet endroit de l'église, on ne trouvât
« ancienne, et je n'aurais pas de peine les fondations de l'oratoire; et on aime
« à croire que c'est la première- église à penser que les archéologues éclairés
« d'Aix, qu'on a renfermée dans celle de la ville d'Aix, qui ont déjà si bien
« qu'on voit aujourd'hui. » mérité de leurs concitoyens en exhu-
Mais ce qu'on ne pourra comprendre niant les ruines de leur ancienp.c ville,
dans notre siètle, el ce que même on rétabliront l'oratoire do Sainl-Siiuveur,
n'ose pas écrire, ce monument si vé- et conserveront ainsi à la [0:-térité un
nérable, aui|uel la ville d'Aix doit sa monument auquel viennent se ratta-
réédificaiion après les ravages des Sar- cher les souvenirs les plus précieux de
rasins et la construction de son église leur cilé et de leur église. Il semble
métropolitaine : cet oratoire, que la même qu'on aurait réparé avec avaii-
révolution française avait respecté, a tage la p rie de ce monument, si, en le
été démoli depuis peu, parce (lu'il obs- reconstruisant tel qu'il ét;iil autrefois,
vue d'un dis bas-côtés D "" J plaçait pour auiel un fac-similé du
truait, dit-on, la
de l'église. C'est tombeau de saint Maximin, que nous
du moins ce
qite nous
apprend l'inscription qu'on lit dans une avons décrit, et, aux deux côtés inlé-
cliapelle voisine destinée à remplacer rieurs, les fac-similé des Ticcs princi-
l'ancienne, el où l'on voit encore les pales du sarcophage de sainte Madi-
sieurs concessions coiisiiiéiables à Voraiohe de Ceux-ci avant d'exercer leurs fonciioiis, «le-
,
leiiie cl de celui de saint Sidoine : trois A en vigueur dans quelques villes épisco-
personnages qui cnl illustré suiloiil la pales, où il n'existe en effet qu'un seul
villed'Aix qui appartiennent à cette
, baptistère, comme à Florence ; et toutes
ville, et dont les tombeaux, excculcs ces observations montrent assez com-
sans doute par des artistes et par les bien e^l fondée la tradition des anciens
libéralités des h;ibitanls d'Aix, n'inté- qui attribue expressément à saint Maxi-
ressent pas moins l'histoire de eetle ville min, le premier qui ait conféré le bap-
que celle même de saint Maximiii. Ce tême aux habitants d'Aix, l'établisse-
serait d'ailleurs le moyen de tirer de ment primitif de cet ancien baptistère.
l'oubli ces monuments d'antiquilé chré- On a pu remarquer que l'archevêque
tienne, les plus précieux, sans contre- l'ierre Gaufridi nommait trois édifices
dit, de tous ceux que la Frajice possède réduits en soMtudc avec la ville d'Aix,
en ce genre, et servir autant la religion après la dispersion ou le massacre des
que l'archéologie et les beaux-arts. habitants de cette ville par les barba-
VIII. Un terminant ce chapitre, nous di- " res : l'église de Noire-Dame de la Seds,
S.inl Maxi-
Clin ot sainle rons un mot du baptistère de Saint- l'oratoire de Saint-Sauveur et le bap-
Madoleiiie <iiil
Suuveur, dont on doit aussi l'origine à tislêre de Saint-Jean; or dans l'acte de
tlé les \>re-
iiiipis foiula- saint Maximin lui-même. L'usage reçu consécration de la nouvelle cathédrale
(eu'Sdii bapli-
«;ère ilc St - dès les premiers siècles de baptiser de l'an 1103, les évêques consécratenrs
Çjuveur. les adultes par immersion donna lieu, attestent que saint Maximin et sainte
comme on sait, à la coutume d'admi- Madeleine avaient été en effet les pre-
nistrer le baptême hors des églises et miors fondateurs non-seulement de Vo-
dans des édifices particuliers, afin de rntoire Je Saint-Sauveur, mais encore
conférer ce sacrement avec la décence de I'église de Saint-Jean-Baptiste, si-
convenable. Ces édifices ,
quoique sé- '"?'« ou nxidi de celte même cathédra-
(1; Pi".v«
parés des églises cathédrales, en étaient /« (1), ce qui indique le baptistère dont jui'ificalii'e!:
n^W.iiag. 701.
cependant assez rapprochés pour la nous parlons. Car ce baptistère servant
commodité des évêques et pour celle des r a'ors d'église aux chanoines depuis leur
catécliumèues. C'est précisément la po- translation auprès de V oratoire de Saint-
sition du baptistère de Saint-Sauveur Sauveur, trop petit pour contenir le
par rapport à l'oratoire de Saint-Ma\i- chapitre, devait être appelé l'église de
rain. Enfin ce baptistère était autrefois Saint Jean, comme nous lisons dans cet
le seul qu'il y eût à Aix, conformément acle (a). D'ailleurs les anciens baptislè-
à l'anc e:inc pratique de l'Eglise encore res, dédiés la plupart à saint Jean-3ap-
(u) L'acte de la consécration fait remarquer midi , ils devaii'ni désigner le baptistère qui
que la nnnvclle église envisageait au midi celle existait déjà, et qui même servait d'appui à
de Saini-Jean-Bapiiste, à l'orient l'oratoire du une partie des murs de l'église nouvelle de ce
Sauveur, el au nord l'église de la Mère deDieii; côté. D'ailleurs, an lieu de nommer l'église des
on croit que cette dernière a été démolie de- Chevaliers qui est à une si grande distance, ils
puis. Or, par l'église de Suint-Jean-Bnplisle, devaient plutôt indiquer le cloître de Saint-
l'acte n'a pu désigner que le baptistère, qui en Sauveur nommé déjà dans la eliarle de 1069,
effet touche l'église du côté du midi, comme ^ ou la Canotika qui servait de logement aux
roralo'.ie du Sauveur était contigu à la nou- chanoines ('). 2° De plus ceux qui ont conjec- (n Callin
velle église du côté de l'orient. Quelques- luré que celte église de Saint-Jean était celle '^'"'''•''^"'''. ' '•
''
uns, il est vrai, ont conjocluré que, par l'église des Chevaliers n ont pas fait attention que ^
de Snhit-Jean-Baptisie , cet acte dé.-ignait l'é- celle dernière n'existait point encore en llo3,
glise des Chevaliers de Sainl-Jeau de Jérusa- puisqu'elle fut commencée du vivant de Ray-
lem, aujourd'hui l'une des églises paroissiales mond Déranger (-), dont le premier de ce nom (j) Ai:nnt!;s
d'Aix, Mais 1° on ne peut supposer raisonna- n'a été comte de Provence qu'en 1115 {'). (ie l'Eglise
blement que les évéqi;es, disant que la nouvelle 5° Si l'on considère avec allenlion les termes ',,, '.
1 1 . . , ( '
'^''' '^'
église de Saint-Sauveur était située vers le pe- r .
indiqué du côté du midi l'église des cheva- bn:iil la fondation à saint Maximin et à sainte
liers, qui csl à une distance immense de Saint- Madeleine, à q:ii ils voulaient à cause de cela
Sauveur. S'ils voulaient indiquer les coufins du dédier la nouvelle; car ils ne nicniionncut
Ml V\\Kl\E I>E LA VEIUTE DI, l.\ ÏKAHmON DE PROVENCE. MS
lislc l'I fiiniiaul tm iilificc à p.iil , Ici A «jui en éiait ni regardés comnu' les fon-
quc celui d'Aix, éiaienl apjeles du nom daleurs.
de bufilique, ou iiièiiic de celui d'i'yli- O.i m- doit pas croire cc(iendant que IX.
fl) C/u.fîc- sî(l); el comme dans celui de Saint- saiiil Maximin ail fail construire le h.ip- „.,ug|''',1I'"s,"!
ri un ait l'i-
qu'on *•'"'''" i"-'''
ii'tn Haitim»;-
i
Sau»eur il
'V a des autels cl des cliapel- lisière tel le voit aujourd'hui.
'
,, «voir fil- Cl II-
11 t M. les OÙ il est certain qu'on céléhiail au- C esl une vaste rotonde soutenue parîtrui p.r ! s
(-') .Vo.'.-s
Irefois (2), ou ne peut donler quen huit grandes et bellis cohinnes, dont f,
p!,'^"^^',''"^^
vmir si'i- il- à déclarant que saint Maxiniin el sainte six sont en marlirc vorl aiiliquc cl deux k'"»'-
l'Iiisl. rf'.li.r
[." M. «IcSi.-
.
Madeleine avaient été les premiers fon- en granit. Les évéques ne lui attribucnl
Viiicenl, point l'cdilice acluel
I. II,
dateurs de Veglisc de Saiht-Jenn-Bap- , puisqu'ils disent
l'»^'. S3i. «i-
hlioilifiiui liste, les évèques consccrateurs n'aient que saint Maximin en a été premier
d-Aix.
voulu parler du baptistère même, et ne fondaletir; ce qui sujiposeque déjà il
leur aient attribué l'origine de cet éd - avail été rccouslruit une ou plus.curs
ficc, aussi bien que celle de l'oratoire fois. On le construisit sans doute, avec
de Saint-Sauveur. la ma^inificence que nous voyons, lors-
Aprùs les ravages des Sarrasins, on que le christianisme deve.ianl la reli-
crojait donc à Aix, et les évéques de Rion dominante dans ces contrées , il
Notre-Dame de la Seds, était dans l'an- quelque monument païen. Mais on n'y
cienne ville , el que néanmoins le bap- C """ aucun signe de paganisme, el rien
lisière d'Aix était alors celui de Saint- "e prouve qu'elles ne soient pas l'ou-
Sauveur, situé à côté de l'oralcrire. Or vr<ige même des chrétiens. Ce qu'on a
le grand éloignement qui séparait le prétendu encore, qu'au v ou au vr siè-
bapiislère d'avec celte ancienne calhé- ^^'e ''S chrétiens n'étaient guère en étal
drale prouveque le baptistère avait pré- «le faire élever ce baptis'.ère à neuf,
cédé l'église cathéiirale, puisque si la n'est pas appuyé sur un fondement plus
cathédrale eût élé établie auparavant, solide. Car avant le v siècle, les chré-
on n'aurait jamais eu pensée d'aller
la ''«""s avaient déjà
exécuter avec f.iit
point tous les édifices qui exislaienl alors du (fl) Au rapport de saint Grégoire de Tours,
côté du midi, le cloîire et la Canonka, cl ils l'église bàlic par saint Néniace , dans la ville
n'en désignent même aucun du côté du cou- d'.\uvcrgiic, avail soixante-dix colonnes, cl les
chaiil. i° Eiilin, s'ils avaient indique par l'c- murailles du chœur étaient revêtues de marbres
glise de Saint-Jean-Bapiisle celle des Cheva- (le diverses couleurs, disposes à la mosaïque.
liers, ils auraient donc cru que saint Maximin Celle que saint Perpétue de Tours lit élever
el sainte .Madeleine avaient élé les premiers avail six vingts colonnes. Celle qui fut con-
fbiuialeurs de celle dernière église. Conclusion struite à Lyon par saint Patient était plus
étrange, et qui monire par conséquent qu'ils magiiilique encore, au rapport de saint Sidoine :
n'ont pu parler que du haptislère de Saint l'i lamb.is était orné de lames d'or; la voûte,
S.iuvcur. le pavé, les fenêtres, étaient revciucs de mar-
«1î OIWTUIRE DE SAINT-SAUVEUR A AIX. 520
lisons de plus, dans la Y ie de saint A vil, A ces exemples donnenldoncà penser que
mort en 5-î6,i]u il fil reconstruire de fond le baptistère d'Aix, qui du reste nous
duc qui portait sans doute Icau dans de la pari des Sarrasins, elles n'ont pas
(I) ri,nsn»f(iia cuve même du haplistère (1). Tous été considérables (6).
ei>isc.
Viemicii. Vil.
ii {u).
bres de couleurs variées. Elle avait trois por- monument, sans songer auparavant à construire
devant roraloire du Sauveur une église qui
tiques où l'on voyait un grand nombre de
co-
devenait nécessaire à nouvelle populalion du
lonnes de marbre d'Aquitaine, c'est-à-dire des
la
colonnes que nous voyons aujour- fi J'^urd'hui. puisqu'il offrait un second ordre de
tistère les
colonnes antiques superposées à celles qu'on
d'hui.
baptisterii voit aujourd'hui et qui, au wi» siècle, fut
(a) Ilujus labore et indusiria ,
,
ecclesia,musivo et mannore miiabililer oniaia, supprimé par le chapitre et remplacé par une
et pavimento venusti operis constructa,
ipsum-
coupole. De plus, le long espace de temps que
que baplisteiium cum aquxduclu et ornatu suo, mit le prévôt Benoît pour bàlir la nef du Cor-
ad honorem patriarcbaium et prophetaruni,
sanclique Joannis Baptistœ quanta celentate ,
pus Domini, laquelle même il ne put pas ache-
a fuudamentis rea;dilicata sit.
ver malgré la grande simplicité de cet édifice,
(6) Il est àremarquer que le sol du bapti- et les efforts des habitants d'Aix pour y con-
stère est beaucoup plus bas que celui des tribuer, montrent assez que le baptistère
lieux environnants, comme l'était aussi le sol actuel était antérieur à cette époque de dé-
stance semble indiquer que le bapiistère et Quoi qu'il en soit, on ne doit pas croire que
l'oratoire avaient été respectés par les Sarra- le baptistère et l'oratoire , autrefois isolés de
sins, et (pie lorsqu'on entreprit la construction la ville d'Aix, demeurassent abandonnés et dé-
du cloître de Saint-Sauveur et celle de la nef du C scrts, surtout pendant les siècles iv^, v*, vi>=
étaient encore debout. C'est au reste ce que sainte Madeleine peuvent faire croire avec
disent asscï clairement Gaufridi , archevêque raison qu'il y avait à côté de ces édifices,
d'Aix, elles autres prélats, puisqu'ils assurent comme en efiét plusieurs écrivains l'ont con-
clue le baptistère et l'oratoire étaient restés jecluré , quelque communauté de religieuses,
longtemps eu solitude après les ravages des JNous avons vu que les religieux et les reli-
antiques, et qu'on les avait fait entrer dans la être chargées d'assister les fenmies dans l'ad-
si les barbares avaient pu épargner ces co- services que les veuves et les diaconesses
lonnes dans l'ancienne ville ruinée par eux, on avaient coutume de leur rendre ailleurs en
ne voil pas pourquoi ils ne les auraient pas D semblable occasion. Raban suppose que sainte
laissé subsister à Saint-Sauveur, ni aussi pour- Madeleine vivait à Aix dans la compagnie de
quoi ils n'auraient pas pu épargner le bapii- pieuses femmes ('), et celle opinion a eu peut- C) ^"'
slére lui-même ,
puisqu'il est certain qu'ils être pour fondement existence de quelque n» g
1 ^^.,
<;onservércnt les colonnes et les tours antiques monastère de filles qui auraient honoré sainte B-
du palais. Nous montrons d'ailleurs que le Madeleine comme leur patronne et la fonda-
prévôt Benoit n'a pas même reconslruil lora- trice de l'oratoire de Saint-Sauveur. Peut-être
toire, quoiqu'on croie communément le con- même la dévolion de ces filles pour l'oratoire
traire aujourd'hui d'après une leçon allé.ée de dont nous parlons a-l-elle été l'origine de l'u-
t-il pas rélabli le bapiislére de Saint-Jean. On femmes, de n'entrer jamais dans ce lieu, ainsi
qu'il a été dit.
aurait peine à comprendre conmicnl les nou-
veaux habitants d'A^x , réduits alors à une En écrivant à .\gerrucliie, dame de la ville
grande miser*, auraient d'abord élevé ce riche d'Aix, saint Jéiônie nous apprend que la mère
m rilLUVI': l»K LA VEIUTK DL l.A TIl.VblTION I)i; l'ROVKNCE.
CHAPITRE SIXIUMK.
ACTES DU MARTYRE DE SAINT ALEXANDRE.
L<'!>Arles de saint Alexandre de Brescia en Italie attestent que, sous l'emp-re de
Claude, saint Lazare était évéque de Marseille, et saint Maxim n étéiiue d'Aix:
et ces Actes sont très-sincères.
I. On csl surpris qu'uno cilé aussi an- A de Provence qui a été le plus iiial-
Les Ai'ies île
s.ihil Alex:iir- cienne et aussi importante que l'est la traitée par Sarrasins et les autres
les
ilre de llicscia
ville de Marseille ne conserve plus au- barbares aux viir, ix', et surtout au
fuiit meiiliuii
lie ri'|)i<rc|:il cun de ses monuments d'archiicclurc. \' siècle. Tous ses titres écrits ont
(le sailli I azare
i .Marseille, et Nîmes, Arles. Orange, Fri'jus, Saint- élé incendiés ou détruits ; et nous
celui
lie (le
Rcmi, Riez, offrent encore do beaux sommes obligés d'aller cbcrdier chez
uiiil M;i\liuin
i Ail. restes de constructions romaines et : les étrangers des preuves écrites tou-
Marseille, l'une des villes les plus célè- chant l'apostolat de saint Lazare, son
bres des Gaules, non moins par la apôtre dans la foi.
beauté de ses édifices que par l'opu- L'Kalic nous en fournit une très-
vraisemblance qu'avant les ravages des Sarra- transporter là, de l'ancienne ville, ces maté-
sins il y avait auprès de l'oratoire et du ba- riaux dont il ne devait tirer aucun avantage
ptistère quelque communauté religieuse qui pour la construction de la nouvelle caihédrale :
aura été détruite, et dont les bâtiments, ruinés au lieu qu'en supposant dans cet endroit l'exis-
par les barbares , demeurèrent longtemps en tence d'une communauté fondée au iv'" on au-
solitude avec la ville d'Aix. Et ce qui peut q v» siècle, on conçoit qu'elle aura dû avoir une
persuader que quelque communauté avait ha église et des lieux réguliers bâtis dans le style
bile ces lieux avant les ravages des Sarrasins, et avec la magnificence employés à cette
c'est qu'après l'expulsion de ces barbares , ce époque , et de la deslruction desquels auront
furent des religieux qui vinrent habiter auprès pu provenir tous ces débris et toutes ces
(le l'oratoire pour l'amour et le respect dus à ce colonnes dont nous parlons.
monument, et qu'ensuite les chanoines d'Aix,
(h) Saint Alexandreest honoré à Brescia leiC
aussi religieux, et qui professaient peut-être la du mois d'aoùi, jour auquel sa fàie est en elfei
même règle que les autres, et pouvaient être marquée dansle Martyrologe de cette ville etdans
les deux Catalogues de Ferrari, religieux serviie.
membres de leur corps, vinrent se joindre à
Autrefois il était même honoré comme patron
eux, et y vécurent comme on faisait dans les de Brescia, lieu de sa naissance; mais depuis
communautés religieuses. On a vu de plus que que son corps eut élé transporté en France, au
vui* iiu au tx" siècle, les habitants de Bresci:
l'arclievèque d'.\ix avait donné à l'oratoire
. . ,
, .... adoplèrent pour leurs patrons saiul Faustin et
toutes les terres qui étaient autour; on peut
^ sainte Jovile. C'est ce qu'on lit dans l'histoire
présumer de là qu'avant l'irruption des Sarra- de cette ville imprimée en 1584. On voyait
siiis ces mêmes terres appartenaient vraisem- encore au xvn' siècle, sur les murs de l'une ,,2,^^"'^!?'
inièrc fois à Milan, en lGi3, dans le Ca- A « cou d'un taureau indompîé, et que le
talogue des saints d'Italie, jar Philippe « ma lyr fût ainsi traîné par la ville:
Forrari (o), à qui l'on est redevable de « qu'enfin, après lui avoir coupé les bras
plusieurs bons ouvrages hogiogr.iplii- « el la langue, il eiil la Icle tranchée.
qni's. Les Boilaiidisles les ont insérés « Comme
dans ce Mou il parut mira-
dans leur collection, el c'est d'après eux « culeusement quatre flambeaux auprès
(!) Pi ces que nousen reproduisons ici le lesti (I). « du corps du ma lyr, et que plusieurs
instiftcutiiies,
n- 9, t. II, i.
« se convertirent à JÉsi s-Christ à cause
i.lSl A. ACTKS DE SAINT ALEXANDRE DE BRESCIA.
«de et' miracle, l'évêque Analhalon len-
» Alexandre, né à Brescia, d'une fa- « sevelil ; et d ns la suie les Bressans
« mille illustre, et instruit des vérités de « bâtirent un temple à son nom.»
« la religion chrélienne,alla àMar.-eille, Ces Actes, comme on
portent n. voit,
encore adolescent, auprès du bienheu- ces deux caractères dislinclifs des Actes les An.-sdc
. saint AIpxmd-
«I eux Lazare, évéque de cotte ville, sinc.res des n;artyrs , assignés par Jrp n'.ni poini
« lorsque l'empereur Claude persécu'a B Tillemonl, la brièveté el la simplicité;
t 'p^^
J^l^^
« les rendu de là à Aix
chrétiens. S'élanl elde plus on n'y remarque rien qui ne '""'' '!"' «iH
« il est saisi par les prêtres el conduit au en mémoire de son martyre toutes ces :
« aux dieux ou expirer dans de cruels puisse, sans autre motif, en suspecter
« supplices, lui expose l'ordre de l'cm- la vérité. Aussi le continuateur de Bol-
« pereur, et l'exhorte à sacrifier à Mars. landus, qui a donné les Actes de saint
« Alexandre se met à genoux, comme Alexandre, persuadé, comme on l'é-
« pour adorer l'idole de Jlars, adresse à tait de son temps, que la tradition de
« Jésus-Chiust sa prière, el aussitôt l'i- Provence n'était appuyée sur aucun
« dole, toii'bant par terre, est réduite en monument ancien, n'a trouvé d'autre
«poudre. C'est pourquoi Félicien, irrité, défaut à ces Actes que la mention qu'on
« ordonne qu'il soit bat u avec des cour- y fait de l'épiscopat de saint Maximin à
« roi's, elqu'on ve sedanssi bouche de D Aix, et de celui de saint Lazare à Mar-
« l'huile bouillante, mêlée de poix et de seille. C'est pourquoi, pourne pas heur-
laborieux, apprit les langues, cultiva la lliéo- In .\chaia S. Satyvi inartyris, qui aille
(fc) (i) Bioqra.
logie et les lettres el s'appliqi;a surtout aux
,
quoilJaiii idoliJin iransiens, cum exsufllassel in i)hie générale
niatliénialiques, qu'il enseigna avec beaucoup illud, signaus sibi l'ionieni, statim idoluiu cor- de Mu-lumd-
de rëpuiation dans l'univerMié de Pavie. Sou ruit, ob quaiu causain decoUatus est. Feiruri
mérite lui allira latteniion et les bontés des Fliilippe.
papes Clénieul Vill Paul V, Uibain VlU; el
. Sequcntia ada quandoquitlem approbare
(f )
l'estime qu'il avait inspirée à ses confrères \t vel improbare ea aliunde non possunius Jele-
lit ajipeler aux premières charges de sa coii- clu dociuiieiiloruui , damus in Ferrarii liJe,
525 l'UhllJV;': DE l.A VKIUTK UV. l.\ TKADÎTION Dli l'ROVIiNCK.
blioiis sur I Jiposloliil de ces saints A peiil avoir trouvé sa source que daus i""c comom.
. 1 1-. - . r •. . . .
loraiiii-, fil
aiunns inonumen.s
,
que la critique la plus judicieuse ne ()u suppose dans ii s .Ir.'f* que Itirsque 'j'?
,'*'','*'''''''
peut récuser , le nnotif qui a retonu ce > cuipereur Claude persécutait les due- in iiiti. » p.r
critique eu suspens n est plus ^ccc^a- tiens, saii.l Alexandre Mars ille,
alla a j^.y, J„ |.r,„
ble; cl puisque
^ ce motif est spu\ il auprès de saint Lazare, évoque
^ de celle *•'"'•*. «i-'e"»!
' cil cuu.
doil être coniplé pour lien dans celle ville; que de AiK au-
là il so rendit à
discus-ion. Lu cfTet , il serait contre priS de l'évéquc saint Maxiinin qui ,
toute raison de supposer que les an- l'afferinit dans la foi; ((u'ensuitc saint
cn insérant ce trait dans les Actes de bua le prix aux pauvres. Or, toutes ces
sailli Alexandre. Il n'y a jamais eu ,!U- circonstances s'expliquent tr>'p exac-
cune liaison pariculiève, aucun rap- lemenl par l'hisloire contemporaine,
port entre les églises do Brescia et cel- malgré leur singularité apparente ,
raicnl pu avoir à insérer dans les ilc/cs ficalion de toutes ces circonstances.
de leur patron une circonstance qui Saint Luc nous apprend, et Suélone
eût dû faire juger ces Actes apocry- rapporte de son côté, que Claude chassa
(•hes : circonstance loul à fait inutile, tous les Juifs de Uonie; or, on ne pcul
qui n'ajoute au mérite de leur
rien pas dou!er que beaucoup de chrétiens
saint, el qui même semble faire pa- n'aient été enveloppés dans celte per-
raître en lui moins de fermeté et de séculion. Suélone dit que Claude chassa
couingc, puisqu'il fuit la persécution les Juifs de Borne , parce que ceux-ci,
el viejil dans les Gaules pour se mel- à l'instigation du Christ, excitaient fié-
trc en sûreté. quemnient des tumultes (IJ.Ces tumultes (USh^lti. i/i
même
'
III. 2" Mais ce trait porte des mar- excités par le Christ ou à i'occision du xxv (*;.
i!îa'^f.'u*^n-*'"^* *'
singulières, nous pourrions CunisT, ne peuvent désigner que les
ioimes à liiis- dire si inimitables, de vérité, qu'il ne violences auxquelles se portaient les
D
eii.iinsi nnnnulla sinl illis iinmixta, quoc magiiis (b) Ctimdiiis Judieo-i impulsore Chresto assidue
dillicullalibus non carent. tumiillitantcs Roma expiilil. —
Ou lit aujour-
d'hui dans les manuscrits de Suélone Curesto
(«) Bouche cite les deux Cniulogves de pour CiinijTO, alléralion qui a fait croire à
Ferrari pour ntonlrer que cet autour, à riniila- L'ssérius que Sucione ne parlail pas ici de
lion de Baronius et de Maurolicus , a marqué jÉsus-CnmsT. Mais on s'étonne que ce critique
les noms des de Provence où nos saints
villes ait trouvé là une dilïicullé que personne avant
(') 7W«ise apôtres avaient fini leurs jours ('). Mais il ne hii n'avait vue. Orose dit bien que les paroles
f».- la fui de dit pas un mot des Actes de saiiil Alexandre, de Suélone sont trop obscures pour assurer
} rwcnee
y ei c est une preuve manifesle qu'il ne les a pas qu'avec les Juifs Claude expulsa aussi de Rome
'''
connus. les chrétiens (') ; et en eUél on ne pourrait («1 Orosm*-
i'Ji
lili. \ii, cap. G<
(*) Anno(l",laudii) nono expulses per Cliindiiim Sed ulrnm contra Christdm lumul uanles Ju-
lit.
n
Ui'be Juda-.os Joseplms relerl se<l me rlla^'is Siie-
: Isos cocrceri el comprinii jusserii, .iu Plîjm Chii-
loniiisniovei. quiai.ilioi; woiio Cliiiuliuii Jmlavs : sliaiio» siniul, velul cogiiat.c religioiiis uoroiucs»
impulsurc Cuhisto asùdac uiinuHuimlcs llanii exim- volueril expelli, ueiiuanuaui disceriiiiur.
52? ACTiiS 1)11 MAUTYI4E DK SAINT ALEXANDRE. 528
Juifs contre les nouveaux chrétiens , A tiens ont été réellcmrnt enveloppés
élevés la plupart et nourris dans le ju- dans la proscriplinn des Juifs, romnic il
daïsme, et que les Juifs obstinés regar- est arrivé plusieurs fois depuis, et no-
diiient comme des déserteurs de la loi tammcnt sous Dumiticn (2), c'est qu'au (2) HistoiTe
et des apostats. Nous voyons en effet rapport de saint Luc, Aquila, qui élaii pZ rX!,^"
par plusieurs traits des Actes des apô- juif de naissance, mais déjà devenu i"""- It, png.
tres, que les Juifs excitèrent des sédi- chiélien, avait quitté l'Italie à l'occa-
tions contre les chrétiens et contre les sion de ledit de Ciautle, et se trouvait
apôtres eux-mêmes dans les villes où à Corinlhe avec Priscil'e, sa îemme,
ceux-ci avjiient formé des disciples par lorsque saint Paul arriva dans cette
leur prédication à Antioche de Pisi- ville (i); saint Paul logeait et travail-
die (aj, à Icone (6), à Lystres (c) , à lait chez eus, Aquila étant de la même
Thessaîonique (d), à Corinthe (e), à profession que lui (J). EnDn , il paraît
Ephèse (/). Comme donc la foi en Je- que, comme la prédication des apô res
sus-Ghrist était l'occasion de ces trou- donna lieu à ces tumultes entre les
blés, Suétone, qui n'en connaissait pas Juifs demeuraient incrédules et
qui
le vrai motif, et qui en jiarlait en écri- ceux qui se convertissaient, Claude ne
vain païen, dit que ces troubles arri- chassa pas seulement les uns et les au-
vaient à l'insfigafion dw CnnisT, se per- très, mais qu'il fit défense aux chré-
suadant peut-être que les chrétiens se liens, et à saint Pierre lui-même, de
portaient à ces mouvements tumul- prêcher Jésus- Christ, à l'occasion du-
lueux à 1 instigation de leur CaniST, quel, comme dit Suétone, ces émotions
que Pilate avait mis à mort, et qu'eux- avaient lieu. Du mo ns on ne voit pas
mémis cependant assuraient être en- qu'on puisse entendre autrement ces
core plein de vie. C'est au moins l'in- paroles de saint Léon , au sujet de
terprétalion la plus naturelle qu'on saint Pierre, qu'il ne céda ni à Claude
puisse donner aux paroles de Sué- ni à iWron, c'esl-à-dire, comme il nous
(t) liaronii tone (1), puisque les tumultes dont il
(j
paraît, qu'il ne cessa de prêcher Jé-
Annales eccle-
thil, an. .'il, parle n'avaient point la politique pour sus-Ciirist, malgré la défense de ces
ii-l (a;.
objet (/«)• deux empereurs (3). « 11 n'y a pas lieu (-^ ji„roim
Et ce qui montre que plusieurs chré- «de douter, dit Baronius, que saint 4"""'" ^'"''•'^T
' ' ^ an. h\
stasl. ,
ie conclure si Ton n'avait pour cela que Sué- (g) Quoniam vern prœdicinles apostoli fidem
tone ; mais Orose ne doul.ail pas que par Clirest CuRisri nullo in populo veliemenlius qiiam a
,
il ne fallût entendre le Christ puisqu'il n'é- , Judaca gente sunl inipugnati, haud dubiuni est
lève aucune difliculié sur le sens de ce mot, et eosdem .jdversiis Pelrum Rom;e Evangeliiim
qu'en citant Suétone il écrit même impnlsore prœdicantcm, illudf|ueindiesmagis intergenii-
CuRiSTO, ce qui nioulre que de son temps on leseliampropaganteni lurbassœpiusconcitasse,
lisait ainsi dans les manuscrits de cet hiito- rnrsumquc aliosChristianœ religioni siudentes,
rien , et que si nous y lisons aujourd'hui eisdem fortiter reslilisse. Sicque invicem alter-
tmpM/sora './ireslo, c'est sans doute par l'inad- cantibus , assiduisque concertationibus dissi-
vertance des copistes. dentibus quod Christi occasions concitalse
,
,^ „ r. I • J 1- f • • seclatores prccdicarent.
^
(b) Cap. XIV, V. 2. Iconii, qui increduli fue-
Ce (ut celle même accusation que les Juifs
runt Judaei , susciiaverunt et ad iraeundiam
concitaverunl animas gentiuin adversus fra-
(/i)
persuasis turbis, lapidanlcsque Paulum, traxe- (i) Actuum cap. xvni v. 2. Qui nuper ,
« Piirrc n'ail élé obligé do quilicr A qu<; suint Alixamlrc , «(uoiqu'il n'eût
<i llonio avec les autres Juifs qui y de- pas ù cr.iiiulre aul.inl (|ue les Juifs,
« nicur;iii nt , à moins qu'il n'eu fût avait pris de lui-niéino la fuite, par un
(I) ffrid (n). Cl déjà parti avant leur expulsion (I)." sontimeiit do crainicetile (lusillaniniilé.
Or, si les Juifs et plusieurs chrétiens El ce qui suit : Saint Maximin t'enflam-
Gaules gu'à Brescia, sa patrie, d'où qu'en le portant à sacrifier d";ibord les
peut-être aussi les Juifs et les chré- richesses, à l'acquisition ou à la con-
tiens avaient reçu ordre de sortir. Ou servation desquelles quelquefois on sa-
bien encore, il put quitter Brescia par criDe tout.
la crainte d'y être inquiété, comme On ne marque point dans ces Actes
chrétien, à l'occasion de la proscription le temps oîi saint Alexandre retourna
des Juifs, et dans l'espérance de se à Brescia mais on pcul croire que ce
;
pour passer dans quelque autre pro- q jn que ce saint, ayant eu le courage
vince, comme nous voyons qu'Aquila d'entrer dans un temple et d'insulter
se mil à couvert en allant à Corinthe. aux idoles, Néron, qui en fut informé,
Ainsi la fuite de saint Alexandre à ordonna qu'il sacriOât aux dieux ou ,
sainiL.izVré et j"'^ ^1°^ saint Maximin avait vécu lie, l'histoire nous fournil encore une
sailli Màxiiniii,
avec Notre-Seigneur en Judée, et que raison très-naturelle de son retour à
el a relourner _
ensuite en lia- de plus 1 Eglise naissante ne comptait
Brescia; car l'édil porté par Claude
''*
guère que des on con-
juifs convertis
n'eut plus d'effet après la mort de ce
,
çoit très-bien que saint Alexandre, en D prince, el il fut alors permis aux juifs
se rendant dans les Gaules, se soit ou- el aux chrétiens, chassés de Rome, de
vert à ces saints évêques, de préférence revenir dans cille ville. Néron se mon-
à tous les autres,
y en avait alors s'il tramême d'abord favorable aux Juifs,
dans ce pays. Ces Actes rapportent de comme le prouvent plusieurs actes
plus que saint Alexandre alla à .\ix, dont parle Josèphe, et, entre autres, le ( I ) Karoj'il
vers te saint évêque Maximin, qui le for- don qu'il Gl de quatre villes au roi Anwitti eccle-
tiitsl aiiuobb
,
qu'on nous a appris de l'époque de l'ar- ayant été évêques, l'un de Marseille,
rivée de nos saints en Provence. D'après l'autre d'Aix, mais que les Eglises d'I-
Orose, le vénérable Bède, saint Adon, talie étaient dans la même croyance.
Mariaiius Scotus et tous les anciens, Conclusion, du reste, qui n'est pas seu-
porté la neu-
l'édit coiitre les Juifs fut lement appuyée sur le témoignage isolé,
(ij [bid., an. vièmc année de l'empire de Claude (1), quoique certain, de ces Actes, mais que
,'.!',,"! , ce qui
^ répond à l'an 50 de Jésus- '
nous verrons conûrmée par l'ancien Mar-
(i) L Art de
vérifier les da- Christ (2) et d après Ussérius et Pear-
; lyrolage de l'Eglise de Rome appelé le
ci'aih'p'siiorT.ia ^°"' '' aurait été donné plus lard en- Petit Tloritain; cdr on y a marqué non-seu-
te 25 janvier à core, l'année 52 (3). Or Raban-Maur, lem 'lit la fête desainte Marie-Madeleine,
l,alii;i:l.i, son . . , , . .r-
neveu. qui avait sous les yeux plusieurs Y tes mais celle du marlyre de saint Lazare,
(i) Mrmoircs que nous n'avons plus aujourd'hui, son frère, celle de la mort desainleMar-
pour servir à «i.
• . . • .
li'is'ore ecel. rapporte que saint Maximin clsescom- the et de la dédieace de son oratoire à
yjT iiii''""iii,
la Judée et arrivè- Tarascon trois fêles d'abord particu-
pagnons
"
quittèrent
'
:
i. 1, I
ag oou. '
rent dans les Gaules, la quatorzième lières aux Eglises de Provence, et que
côté, puisqu'il ne put y arriver plis tôt gers. Les Italiens rapportent même que
que l'année même où l'édit fut porté saint Félix, évêque de Côme, près de
(i) Foiii fi- par Cl;.ude. Enfin ces Actes s'accordent Milan, et ami de saint Ambroise, dédia
eum liiuiiiiiit-
ausjj avec le temps de l'épiscopat de à saint Lazare, frère de Marthe et de
'^
rwnsern; (ipc- .
reJmmivsiiie- saint Anathalon, qu'on présume avoir r Marie, un ancien temple d'idoles (5) ce {5)Actasnn- :
roHurni Grado- ,. .
^ ., ,
clurum Bol- .
,
qui montrerait que non-seulement on /««rf. die m»
,
tiici c R.
eu lieu de
Bnxjse, 1755, ChBIST ('i-). tenait saint Lazare lour évêque dQocob.MeS.Fe.
' T /ire episeopo
yj' Il faut donc conclure que les Actes de Marseille, comme nous l'apprenons des Coivi, pag.ïSS
Les Aci s .Je saint Alexandre sont inattaquables, et Actes de saint Alexandre, mais que de
die soiii .Jo;ic qu onne pourrait les rejeter sans rejeter du Petit Ro-
plus, avant la rédaction
récusaMedeia ""^^' ^^
plupart d ^s Actes des martyrs m~,in, on honorait ce
saint La- même
vérii,jjel':i|Mi- publiés par doai Ruinarl; car ceux-ci zare comme martyr, puisque du temps
siolal de siinl , „
Lazare à Mar- " offrent pas lous un plus grand nom-
. , , ,
de saint Félix on ne dédiait guère d'é-
spiileei de re- jj^g nous en qu'aux seuls martyrs, que
Im de
jg caractères de vérité, que
^
glises el
sailli
Maxliiiin'aAix. remarquons dans ceux de saint Alexan- d'ailleurs on voit par les saints en
dre. Plusieurs même, qui leur sont in- l'honneur desquels il dédia plusieurs
férieurs en ce point, passent cependant églises, qu'il ne les consacrait qu'à la
pour des Acls sincères, au jugement de mémoire des martyrs, ces saints étant
la critique. Ceux de saint Alexandre Ds'int Carpophore et ses compagnons,
doivent donc être mis au morne rang, et saint Pierre, saint Paul, saint Georges,
être considérés comme un monument tous honorés de la palme du martyre.
illud adversiis Judœns, ne in Uibe agerent, chius sedisse Analhaloiiein ab anno vu Claudii
pronuilgatum qiianiobrem et : Christianis ad vin Neronis; id est ab anno sera; vulgaris
eiiam qui ex Jiidaiis eiedideraiil in Uibem re- 47 ad annuni usqiie GO.
deundi, qua pulsi fuerant, facullas dala eut. (d) Alias ecclesias Comi S. Félix dicitur ex-
Visiis csl Nero ipso impcrii exordio erga Ju- citasse. SS. aposlolis Pelro el Paulo conse-
dxos propensior nam el ipsuni regein Agrip- :
cravit ecclesiam. Item sanclo Georgio el La-
pam inox donavitqualunrcivilalibiis, etc., elc. zare (Fralre Martine el Miiriœ, vide Indicem)
Josepli. Ani.iq. tib. xx, cap. 5, et de iJello jtid. duo altéra templa qua;, eliiniiiala d;eniomim
lib. 11, Clip. ii. tanquam iiijustis possesso-
spurcitia, idololatris
CHAPIïRt: SKPTII-lMt:.
glise de Saint-Victor ;
2° et l'Eglise de Marseille est bien fondée, en attribuant,
comme elle fait, l'origine des cryptes de cette abbaye au même saint Lazare, son
premier évéque.
baye fut relevée do ses ruines après était à Autun, où il avait é(é transporté
l'expulsion des barbares. L'acte dont par Bourguignons, du temps des
les
nous parlons est émané du pape Be- ravages des Sarrasins, comme nous le
noît IX, présent lui-même à cette ce- raconterons dans la suite. Par la pas-
rémonie, et de presque tous les évêques sion ou les riliqucs de sainl Lazare,
,
(1) l'iiVes
au nombre de vingt-trois (1). Ce furent " mais le corps même de ce saint car ils ;
iiiitiliculiva ,
ia:,4 A.
venir an moins pût s'en perpétuer dans rapporte que, passant à Marseille avec
la suite. Parmi ces litres on en signale les croisés, il vil en eOel dans l'abbaye
« gnce de vinpl milles de l'embou- A tliéologiens cl les cauuuistes pourront (\) puces
« ciiure du Rhône. C'est une ville le citer avec assurance, en traitant à '„'' î.'/""'"'"** • '
« Lazare, frère de sainte Marie-Made- rasins le corps de saint Lazare, pre- Le (-«rpsiie
, sai l Lazan-
« icine et de sainte Marthe, ont été mier évêque de Marseille, était a lab-av.iii daijord
(I dans cette ville, où il siégea comme baye de Sainl-Viclor, avec les corps de j^,J'' |j"'^""j^ie
(I évêque l'espace de sept ans, après plusieurs autres maityrs, on peut con- due ensHit><ie
•'
,,.. ^ , '. SaiDl-Viclor.
« que Jésis-Chbist l'eut ressuscité des dure
,
déjà avec beaucoup de raison que
.( morts... De l'autre côté du port de de tout temps il avait été conservé dans
« Marseille et en face de cette ville, est les cryptes de cette abbaye ; car s'il
Marseille le corps du martyr saint ailleurs. C'est ce que nous voyons être
Lazare, ressuscité par Notre-Seigneur, arrivé à l'égard de beaucoup d'autres
et premier évêque de celle ville. Ce saints apôlres dont les corps n'ont ja-
fait important, attesté par l'acte de la mais reposé dans les cathédrales des
consécration de l'église de cette abbaye, diocèses où ils finirent leurs jours:
n'a été remarqué par aucun des apo- tels que saint Denis de Paris saint ,
celte intention. C'est de tous les monu- lieu, par respect pour saint Lazare et
ments qui nous restent aujourd'hui le sainte Madeleine; comme il choisit
nière, et nous aimons à penser que les en effet à Marseille que saint Lazare fil
creusrr dans le lieu sur icfiiiel fui en- A s.iiiil Vicor ces cryptes exislaioni dc-
Builc bàlie liibliayc de Sainl-Viclor, jà, et étaient désignées sous un nom
une crypte qu'on montre encore, qu'il particulier, qu'elles quillèrenl au iV
s'y retirait avec sainte Madeleine et les siécl- pour prendre celui de ce saint
preiniers disciples de la foi dans ce martyr.
(I) Annales
pays, et où il fut lui-même inliumé Ces paroles, le mvnnstfre avait été IV.
Uanilienses ,
III. D'abord il est très-assuré que p!u- sicnificr qu'on établit a'ors dans ce lieu '",",""'. 'H";'-
Cclli- cryiUi
etisiait loKL' I sieurs de ces cryptes sont plus ancien- une communauté religieuse, puisque le K>''<')>ciuieiiH>s
tyre altestenl en effet qu'elles cxislaicnl vie monastique dans ce pays. Elles ne
déjà, et si nous voyons qu'on y trans- peuvent signifier non plus que sous
féra son corps lorsqu'on eut reconnu Anionin on eût élevé les liâliments ré-
que la mer l'avait rejeté sur le rivage, guliers que les cassianiles habitèrent
il que ce fut par suile de
faut conilure dans la suite, puisque l'acte en attribue
l'usage reçu alors d'inhumer dans cette la construction à l'abbé Cassien. En
calacombc les chrétiens de m.iri]ue, disant donc que le monastère de Saint-
surtout ceux qui avaient répandu leur Victor fut fondé du temps d'Antonin,
sang pour la fui. Le nom de Saiiit-l'ic- lepape et les évêqucs veulent signifier
tor, que ces cryptes prirent au iv siè- seulement que sous l'em] ire de ce
,
saints nouveaux
mesure que le culte
à Etats d'Asie un rcscrit mémorable, qui rimuiireeccl.
'""" lilleinoni.
de ces saints y est devenu célèbre. Le fut affiché à Ephèse,
^ et où il parlait
•^ '
i"in. Il, |]aj{.
nom de Saint-Victor donné aux cryp- en ces termes
nés : « Plusieurs d'entre les ili.
tes de Marseille fut donc un nom nou- « gouverneurs ont autrefois écrit à mon
veau. En effet, dans l'acte de consé- ^ « père au sujet des chrétiens, et il knr
cration de l'église de cette abbaye, le « a répondu qu'il fallait les laisser en
pape Benoît IX et les évéques rappor- « repos, à moins qu'ils ne fissent quel-
tent que ce monastère avait été fondé X que entreprise contre l'autorité du
auprès de la ville de Marseille du temps « gouvernement. Beaucoup de person-
d'Antonin, et établi dans la suite par le « nés m'ont aussi consulté moi-même
saint abbé Cassien. Il faut donc conclure « sur cette affaire, et je leur ai fait la
dans la prise de Sainl-Vicior, et où Aymar, fait en 1614 par M» Pral, notaire à Marseille.
rieur de la Garde, qui avait compilé, vers l'an (a) Lazari preliosas exuvias fidèles quo po-
Î 440, anciennes cliarles de cette abbaye,
les tuerunt honore follegeruiil ac in crypla condi-
semble avoir parlé de ce point intéressant. C'est deruiit eum vesliluis sacris, qnibus indulus di-
ce que donne à conclure un extrait de ce livre viiia niyslcria celebrabat.
SSi» TOMBEAU DE SAINT LAZARE, CRYPTES DE SAINT-VICTOR. 5W
^'
« linueil'iicruser un chrélien à cause de A Au reste, si l'on entendait que suus
M sa religion,que l'accusé soit renvoyé Anlonin on eût construit les caveaux taiiiiie dans l<
{nrbifl.,i.ii, « livemenlclreclirclien, et queraccusa- de saint Lazare, qui a précédé tout le ces cousiru-
"^^'""^
jo;;. I'i9, noie
« tjur soil puni selon les formes (1). » resle. Ces cryptes se composent en effet
xi.MirsainlJus-
11 est vrai (jue les critiques sont parta- de deux parties entièrement distinctes :
Aurèle, comme l'indique le lUre du ns- chemin souterrain qui aboutit à cette
crit même, d'autres pensent qu'il fut crypie; l'autre comprend tout le reste.
donné par Anlonin. Mais colle dilflcul- il est manifeste que la première a été
jours qu'Antonin avait fait la même ré- en maçonnerie ; les autres caveaux sont
ponse en faveur des chrétiens, puis- entièrement construits en pierres de
qu'alorsMarc-Aurèle, en disant que son taille.La première partie est fort petite :
père avait déjà répondu dans ce sens, elle n'offre rien que de bas, de pauvre et
ne peut designer qu'Antonin seul, par d'irrégulier; l'autre, qui est vingt fois
qui il avait été adopté, et à qui il suc- plus spacieuse, se compose de grandes
céda à l'empire. et belles pièces voûtées, deux ou trois
Or, si plusieurs gouverneurs de pro- fois plus élevées que la crypte de sainte
vince avaient reçu ordre d'Antonin de Madeleine, et était même ornée de ma'-
laisser les chrétiens en repos, et même gnifiques colonnes antiques, que la ville
de punir ceux qui osaient les accuser de Marseille a fait enlever depuis peu.
pour le seul motif de la religion, cl si De temps les religieux de Sainl-
tout
cet ordre avait élé envoyé à tous les p Victor ont mis une grande différence
Grecs en général, on est bien fondé à entre l'une et l'autre de ces parties. La
croire qu'il fut connu à Marseille, alors première a toujours été l'objet d'une
presque toute peuplée de Grecs, et qu'il singulière vénération, et nous lisons
put inspirer assez de conflance aux dans la Vie du bienheureux Ysarn, abbé
chrétiens de cette ville, pour les déter- de Saint-Victor, queCassiendcposa dans
miner à construire quelque bâtiment cette crypte taillée dans le roc les reli-
qui servît à leurs réunions. Ainsi ces qnes des saints Innocents qu'il avait
paroles du pape Benoît IX et des évê- apportées avec lui de Palestine. Aussi,
ques, le monastère de Sdnt-Victor fut lorsque, après l'expulsion desSarrasins,
fondé du temps d'Antonin, désignent la saint Ysarn visita la ville de Marseille
que cet abbé y établit (o). taillé dans le roc naturel, selon les ex-
pressions de l'hibloricn de ce saiiil rcii- raiiis rendra celle difforcncc plu» stn-
(I ) icm snn- gieux(l, Mais le plan de ces soûler- ïïIjIc.
^^ ^9 lo «^ :o
(n) Ysarniis mlnlescens ab episcopo Ag.v dcsiderio rapiiiir, atqiie a pancis fralribiis. qui,
Ihensi iiioiiaslicn liabilii induilur el Massiliain resliUito recens monaslerio, ihi salis rogulari-
veiiil; dcvnliis adolescciis sopulluras iiileiim ter vivcriî cœperaiU, singiila perfiimtalur.
inariyruni sollicitiis circuit, cogiioscendi oninia Nani illnd famosissiiiiuin toio orbe cœiiobium.
545 TOMBEAU DE SAINT LAZARE, CRYPTES M SiVlNT-YICTOR. 5il
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,;!, «^ .11 't- « O'-î' -=S
Ô'S a; s = . g
tn £ zr'û i
V X.
quod bealissimiis olini consinixerat Cassianus, Al in illo interiori sacrario, quod in ipso natu-
tiestruclum a Vandalis, usque ad eorum tem- RALiSAxo EX'istM vides, priuiilivorum Christi
por.1 ruinas tanliini anliqui opeiis praitende- lesliuni, sanclorum l.iiiocentiuni scilicet, quos
bat. Hi leligiosuni adolescenlis mira caritale liuc seouni beatissiinus Cassianus Beihleeiiiili-
sludium prosequenles, desideriis ejus salisfa- cus priinuni cœnobita devexit, mulia; ac ine-
ciuiit, per omnia sanctiiaria honiiiiem ducunt. luendx reliqui» contincntur... Quid plura? a
Hune, aiunt, locum veneiandus niailyrum, cui Iratribus illi cobabitatio suadeiur....
nunquain frusira supplicaïur, lenel exercilus...
PREUVE DE L.V VERITE DE I,\ TaviMTION OK PKOVENC.K. •.t«
ouverte aux curieux, on voit une suite de plus, les gouverneurs avaient ordre
de lomlxaux taillésmasse de la
dans la de punir les païens qui les accusaient
pierre. C'est une preuve manifeste que pour ce molif. Par conséquent les édi-
ces rrjpti-s ont servi, coinme les cala- fices que les chrétiens de M;irseille fon-
la sépulture des chrétiens, ei que par mais les aveaux adjacents, construils
c
conséquent les grandes sallts voûtées, en maçonni rie, ou d'autres (jui ont pré-
construites en maçonnerie, ont été bâ- cédé ceux (lu'on voit aujourd'hui, ou
ties pour servir de supplément à ces peut-être encore qucl<iuc édifice élevé
deux anciens souterrains. Il a dû en de terre, comme nous avons vu que déjà
être des caveaux de Sjint-Victor comme les chrétiens en avaient construit en
des catacombes de Rome, qu'on a aug- plusieurs endroits.
mentées successivement, à mesure que li' La tradition de TK^Iise de iMarseillc ym
nombre de Lazare
le chrétiens qui se réunis- lient encore que ces deux cryptes ont S^iim
saient dans ces lieux était plus consï- servi non-seulement de lieu de réunion crjpe i^ar sj
P"^*""^*'
déralile,ou que la multitude des martyrs aux premiers chrétiens pour la célébra-
qu'on y inhumait demandait un plus ^ liondess.iintsmystères, mais qucdeplus
»aste local. La disposition très-irrégu- saint Lazare s'y cachaii avec ses néopliy-
lière de ces caveaux montre d'ailleurs te> pendant la persécution deux points :
qu'ils n'ont point été con*struits d'après <iui sont des conséquences naturelles
un plan conçu et arrêté à l'avance, et
de l'apostolat de saint Lazare à Mar-
l'on voit assez qu'on les a agrandis seille. 1" L'aposlo at de ce saint évê-
successivement, selon les circonslanccs qne une fois prouvé, on doit supposer
et le besoin. La crypte et le chemin qu'il réunissait ses néophytes dans
souterrain qui y conduit sont d ne aux
quelque lieu particulier destiné
d'une origine plus ancienne (|ue le
exercices de la religion. M.iis à M;;r-
reste.
seille on ne montre point d'autre lieu
VII. Nous ajoutons que ces deux piècis
L.icryp:e(le
qui ait servi aux premiers chrétiens
„•„„( p.,5 ^^^, creusées sous Antonin,
._m e M.11J - ^ que celle crypte, appelée, dii-on, pour
leine c*i plus mais qu'elles remontent à saint La-
aiicieiiii (cla la Confession (l). Bien plus, dans (t) Ar.iiqiiiii
fi-mpira d'Au- '^^^ lui-même, comme l'altesie la tra- ,, , j ... rfi; l'^iilise lie
dite même ,
crj pte, gauche de
on voit a
1
.Marseille. 1. 1.
toula. dition. I* D'abord on ne pourrait sup- ""
p l'autel un siège de pierre taillé dans la '^' '^''^'
éloignée de la ville montre assez qu'ils cet objet une opinion bien dilTérente :
ont été creusés par les chrétiens à d s- elles savent que la circonstance de ce
sein de s'y cacher et pour se dôrobei siège de pierre n'est pas particulière à
par là aux recherches des persécuteurs. ce souterrain, et elles ne doutent pas
MOXUVIENTS INÉDITS. I. 18
ta ToMiiKAi; i»i; saim i.azaui:, cuyptks dk sai.m-vu;tou. ;4S
tjuc ce ne soil un nionuint'nl pircieux A ijro, cl la nosse |ioiir (igiiri r son cpis-
do la ilisciiilino des |i'citiicrs Iciiips du <;i>|'al. La forme de ci'Ite crosse |)oiir-
rlirisliani<iue (»). rait faire juger que l'ouvrage csl du
IX. La croyance comimine des Marseillais vr siècle environ (<).
rpieiTe^qui'
a '"''''''''"'
''"•''o'"'' Je cc siège Cl sa des- On voil de [ilus dans la voûle l'I/y/iu
servi il saini ijnatioii priinilite esl Irès-aneienne. et VOnvuia, qu'on retrouve aussi dans
t j '
l-azarft el iiiii
t-'si i3)ilé dans Les chrcliens de Marseille n'oul pas les calacouibcs de Home (2j. Mais (|naiid /j»
jtonari
''<?"'emenl conservé par cd on supposcrail nue celle ii"ure de '""•'. '*•»•
'i.L'l.'"*'''''''™
'"ô'^-
.tuliquc sipgi'
-.., .,
de leur pron.ier evcqne,
reli;>ion
,
Lazare auraii été e\eculce poslcncurc-
s.iiiil
Aniighi,
i'-
l. 11.
.1 l'unitalion de ceux de lîo i:e, de Pa- lucnl, elle prouverail loujours en fa-
!ras, d'Alexandrie el de diverses églises vcur de la Iradition des Marseillais
de la Grèce, iiù les chaires des foiida- toi:clianl l'crigine de celle crypie cl de
leurs de la foi ont é!é lorgtemps en vé- ce siège, allribués à sainl Lazare hii-
(I) î"tY(/./- iicralion (1) ; ils onl en oulrc sculpté même, el donl cet'c figure est un luo-
sniut. , 50 '''"P"'* ''"''' ''*^s Siècles, dans la partie '* numeiil pour en perpétuer le souvenir.
<'') de la voùle qui esl au-dessus de ce 2' De plus, le f.iil de l'aposlolal de ^ '^ .
siège, la lïgure de sainl Lazare, afin sainl Lazare à Marseille explique la lotulé à cruin;
venir de son origine. Celle figure très- combe, où l'on rapporte que saint La- dansceiu;
., . .,,, ' . . ... , . 1 - . crypte iioiir ?r
grossièrement tiavaillee pourrait êlre zare se cach.iit avec plusieurs clircuons déV.iber à U
l'ouvrage de quelque cliréiien , enliè- durant la persécution. On a vu par les ^'f^ ^^'^"_""''
renient étranger à la sculpture elle Acte!: de sainl Alexandre que saintl La- saint i.azari!
^j r .. -..
rc des lormcs aussi imparfaites
:
que
•-.j
zare était déjà evequc de
1 ,,
celle
11 dans ce lien a
vttle, éi^lVriginoiin
de sainl Maximin, dont nous parlerons dans ces cryptes avec les premiers
bientôt. On y donne à sainl Lazare deux chicticns pendant la persécution de
allribuls qui qu'à p Néron. Car cet empereur ne se contenta
ne conviennent ici
lui seul, la palme, symbole de son mar- pas de sè>ir contre les chrétiens de
(il) On
voil en effcl d,ins les cnlacornbes de nisircs de leur religion ('). (') Baroin,
Rome
des sièges antiques, qui élaieiit coiiaiiie- AiiiiuICi tciii-
que des archéologues de mérite pensent aveii- ips.e adhuc calhcilr.e apostoloruni suis locis \<-'ë i''~-
pu servir aux ministres de la religion dans In pra-sidenl, id esl, ni ail Rigaltus in nolis, suc-
réconciliai ion des péuitents. 11 csl certain qui^ cessoribus aposlolormn in[ra sedeiilibiis, callie-
drœ, iii qidbus iipostoli sederaitt, vaciiœ siiperiiis
TerluUien, sainl Cyprien et d'aulies parlent
de la confession secièie des péchés faite par colloculœ, religiose colebanlitr.
(') Durorii les chrétiens aux prêlres ou aux évèqnes |'| (r) Il que l'usage du bâton pasto-
csl certain
AlDKlIcS fll/i- cl on trouve des liaces de celle praticpie iiiè.i.e ral cl lit alors connu, puisqu'il csl fail nienlinu
fînsl.. lom. I, dans les Aclcs des iijwtn's ('). Or, on ne peut du hàloM de saint Augustin, de celui de saint
p.ig. 477.
guère douler que les niiiiislres de ce sacre- Vaast d'An as de celui de sainl Isidore qu'on
,
ineul ne t'ussenl assis en portant la senlence voyait à Bologne. Mais nous avons un exem-
476. d'absolution, à l'exemple des anciens juges ple inconleslable de celle coutume dans la Vie
d'Israël, et confonnémeni au langage ties de saint Césairo d'Ailes, qui dans ses voyages
saintes Ecritures f) et niêine à celui de Noire- rv laisail porter devant lui siui b.îton pastoral par
Seigneur dans l'Evangile ("). Et c'est sans lun de ses clercs ('). La ligure de saint Lazare ('! niasait-
doute la posture humiliée «es ti.ièles, prosier- donl il esl ici question poinrait donc avoir été ctiC<rsaii,\ib.
iiés alors aux genoux des prèiies, qui aura sculptée environ au vi' siècle, quoique l'es- 1. cap. li.
(' jVohk-
donné lieu à celle grossière calouniie des pèce de bonnet rond qu'on lui donne ail élé '
païens, dont parle Minulius F'élix, que les encore eu usage au ix , au moins dans V^^- '^l':^!^ '^^l^
ciiréiiens adoraient dans celle ailiiude ks ini- sieurs Eglises (').
ç„jsi,^ ,o,n i_
I'.
ùUiJ, Hamb»;
28.
() Ps. xcvi, 2. Juslitia cl judicium corrcclio fe- Dati. vu, 9. Throni posili smit et -4nli(piusdip-
dis ejus. ruin sedil. —
10. Judicinin sedil et apprit sunl liliri.
Ps.cxxi,b. 0"i' illicsederuntsedesinjudicio, se- Joël, ni, 2. Ascendant yentes in valleiii Josaplial
1
des super donium David. quia ibi sedebo ut juJieein oninei génies in cir-
Exod. xviii, 13. Sedit Moyses ut judicare' populuni, cuitu.
li.Ouide-lhocqnodfacis in plel)e?cursoliisscdts?
Judic. IV, i, "i. Oebura iuJicabal po, uluni ni (*') Matth. XXVI, 61. 'Videbilis Filium liominisso-
illo tcmpore. El se^li liai snb palnia... asceiide- denlem a dexlris liei.
banlqiie ad eam ûlii Israël in oinne judiciiini. xxvii, 19. Si'denle lUo pro lribuu;ili.
i'roti. XK, 8. Kcx r]ni sedel in solio judieii dissi- XIX, 28. Sediliiii'i cl vos super sedcs dw docim
pât OQiue uialuui iuluiiu suu. juJicantes duodif-'im Inbus Israi I.
inuiiTioN imiovcnci: IV)
B«9 pr,i:rvr. nr. i.a vr:mTr. w. i.\ i>r.
parait d ailleurs être fondée sur la pra. papes Callisto, Urba n ronlien, An-
,
tique des chrétiens de cet âge. « Il et tiièro, Fabii n, Corni illi-, Etienne. Si\te
« probable, dit Aringhi, que la cruaulc II, se dérobaient aux recherches des
« de Néron contre les chrélicus porta perséiuteurs (V) en se cachant sous (i);t/rf,(.
(a) A». 64 peneiiilio Seioniaua taiiversalii clirisliani , ijeiius hom'iiiiiin siiju'iiliiionis iiovic
fuit. N" IV. biJicIuîii iNeroiiis iinii laiiliiiii a<l ac malcjica:.
chrislianos Rdhix agciilos vi'xandiis , seil a I
donc conclure que non-seulenicnl on A l'rnges des sainls sur les nioris. VA c'osl
«loilattribuer à saint Lazare rorii;ino ce qui a porté les Marsiillais à choisir
liecite crypte, mais encore que le ci- leur sépulture dans ces souterrains il-
inetière chrétien formé dans ce lieu dès lustrés par les r; sies de leur a| ôtre et
les premiers temps a eu aussi pour ceux (!e leurs premiers martyrs,
origine la sépulture de ce saint martyr. De là la multitude de sarcophages
Car saint Lazare ayant élé inhumé dans qu'un en a relirés , prcsciue les seuls
celle crypte, étant d'ailleurs le plus monuments qui aient échappé à ra\i-
ancien martyr connu de .Marseille, en- dite des Sarrasins, et que sans doute
ayant élé l'apôlre de cette ville, il
fin l'obscurité de ces crj pies, et l'assurance
est naturel de conclure que sa sépui- de n'y trouver que des ossements, leur
ture même a rendu ce lieu cher à la fit négliger dans le pillage de l'abbaye,
piété des Marseillais, et a donné nais- On y voyait des tombeaux d'une j)hy-
sance au cimetière qui s'y esl formé sionoraie tout a fait païenne, et d'auti es
depuis (n). Car telle a élé aussi dans les qui port.iienl des types évidemment
autres pays l'origine des cimetières chrétiens. Parmi ceux du premier gen-
chréliens. Les diverses catacombes de rc, on en distinguait un très-curieux,
Rome ne se sont formées cl n'ont élé placé dans la crypte même de sainte
augmentées successi\ement, qu'à cause Madeleine (2), et qui est aujourd'hui (2) Recueil
des marlvrs illustres qui y avaient élé au musée de Marseille, avec tous ces'''* "'"";""*
inhumés au commencement. « 11 esl autres lomlieaux (3). Il offre sur sa face iwirsni.ms
«certain, dit Aringhi que toute la ,
principale dos figures d'amours o cupés j'^^j
j,','.'""".,!
« gloire du Vatican est due au corps de à forger des armes, des génies ailés cl "»t-
« sainl Pierre qui y fui cnlerré. Les les figures d.! Kémus el de ^'^''^^^^ ^
aimsl'ldl'w"
« papes choisirent ce cimetière |)Oiir le allaités par la louve. Parmi les autres '•'""•'"'s ''» "'-
r. , . . 1 , > . . ^ , .
tii, |Kii Millm,
n lieu de leur sépulture.! cause de saint lombeauii, plusieurs sont postérieurs
a Pierre, ce qui fui iniiio par une mulli- aum;iityre de s.'iint Victor, et mon-
(l) Annglii, « tudedechrétiens(i).>>Cetusagedevint (- trent qu'après la paix de 1 Eglise les
toni I, |i. 218
général dès les premiers temps. « Nos chrétiens cuntinuaicnt, comme aupar.i-
« anciens, disait saint îL'ixime deïurin, vaut, à se f .ire inhumer dans ces lieux,
« ont voulu que leurs ossements repo- pour mériter la pro'.ection et les suf-
fi sassenl auprès des restes des saints, frages di s sainls martyrs. C'est le motif
« afin d'être ainsi protégés par eux. » qui a fait api eler autrefois l'abbaye de
La coutume de se f.iire enterrer auprès Saint-Victor du nom de Parculis ,
qui
des martyrs, dit saint Augustin, a eu est resté à une rue voisine [b].
(b) Quoique la sainielé de Cns^ien et de ses nos comperinius, quia niullorum corponini
premiers disciples ait pu l'oiilribiier faire ii scilicei sanclorum mariyruni, confcssorum, vir-
donner le nom de Paradis à l'abbaye deSainl- ginum eodeni loco quicsceniiiun decoratur
,
Viclor, il esl eerlain, comme nous l'appre- anxiliis et sulfragaïur ineritis. Imo ciiam vero
nons par un monument de l'an lOiO, qu'on le vocalur Paradisus, el Porta Paradisi , quia
lui avail donné aussi pane qu'elle élail protégée diebus Cassiani sanctissimi Palris et docloris
par les mériles, et enrichie des suffrages de beau- eximii, lanta celebrilate viguit cœnobiam et
(Mf'"".'"'".' •
coup de mrtiii/r«, de confesseurs et de vierges sancliiale floruii aposlolica) el regularis disci-
Swicli i ictoris;
^^j^j ^^^ ^^^.^^ ^ reposaient ('). Celle raison peut plin;e, ut merilo et aclu el nonnnc voceiur
CHAPITRE HUITIÈME.
PRISON DE SAIKT-LAZARE A MARSEILLE,
Monument l'apostolat de ce suint martyr. — Autre monumail remarquable.
de,
« place de Linclic, dans une position veau avant son mirlyn' ei colle Iradi- ;
(h) Ualielitr lioilie religioni isHnl ipsuin s;in- i n'e^l :i|niiiv<e d'aucune preuve. » Anliaiilés
cluiii, el cjuj s.itns cwieiuoiiiisquc relineiidis de Hlarseillf', jcig. H-Hi.
inajoiuni iiislilula luenlur saneliun)iii.iles. Annules M ussilienset,
pag. 107. Lazarus iilo-
(b) I La IradiLion vulgaire, ilil Grosson, veul D loruni culluui conslanler delestaiis el Jemjsi
« que ce lieu ail été la prison où s.-rint La/are, CiiiusrtM sine iiileriiiissioiie prœdieau';, llagellis
« premier évèipie do Marseille, fut enferuié lors graviter ca;sus abeoque crueiaiu per civiialeiu
< de son martyr*. » Cet auteur ajoute, comme laptatus letio curcere coiicludilur.
011 faisait de son leuiUb i Celle picuic truj aiice
:
fîîSS riJlSON lue SAINT-LAZAKE A MAliSWLLE. 5ri6
11. Si l'uii ju-^c lie Ij dcslinalion pritni A On ne piut, d'aillcuis, douter que
1,\ lli'-pOM
lu II iiiiMieme ''^'' '''' '^'-'s 'Oul (frai IIS p;ir la dis|<()sit on ces s.illcs n'aient élé occupées autrefois
li.' Cl'.', simtd-j,, 5i-j(.|ire (tu'ils nrésenlcnl, on se con- par des homiiiis de guerre, puisque
niiii.s coiiriiiiie ,
I aiic fciine lia- viiiiicra nisérnont rombicn es! fondéu (larmi les monuments antiques qu'elles
séi'li'i's sur la
'""''''"'"' tradition in;irseill,iis(; tou- renfermaient, el qui ont élé mention-
rùiliisioii iies. chant l'ini-ariéralioti Je saint Lazare nés par Spouile, lluffi (6) et autres, on (O) uhtoirt
I,n/..ireil,iiis(ci , r
dans Ou suit que cliez les Ho- voyait encore dans le dernier siècle ''/'''"'•'''''"«. >
liuux. Cl' Iil'U. •'
II. p .TlH —
mains lescrinnncisd'Ktatétaicnl renftr- l'insiription grecque relative à T\i\i% R cueil des an-
niésdans des prisons sou\ent couliguës Porrius, dans laquelle sont énumércs fC,";^'^'^^^,"^-'
à lies logements milil. ires, et qu' Is les divers grades qu'il avait eus dans 2i*7.
élaienl ..i^si ganiis par les suidais. l'armée (7j. (7) jiea,eH
Sainl Paul, efiargé de eiiaînes à Jérusa- Les auteurs de la Slatisliijue ajoutent etc. 227.''
p
lin), l'ut conduit dans la citadelle Anlo- ({ue la citadelle où les Romains entre-
nia, où était raseméc la garnison ro- tenaient une forte garnison (8), et dans (s) Sinthtique
maine ; el , à Césarée, on le renferma l'enceinte de laquelle se trouvaient, au djs Bouches-
^ „ .
dti-nhone, l.W,
[>) Aciunii dnus pré oire d Ilérode où de-
,, , .
le (I), rapport de Straboii, le temple d Apollon p. 276.
55. vaienl se trouver toujours des soldats et celui de Diane (9), occupait vraisem- (9) it,id , t.
«liargés de veiller à la sûic é du palais hl,.blement le quartier de la place de ".•.''• -'^> «<
nous voyons encore ijuc sain! Pierre, Linche, « cnmme on le croit géucrale-
incarcéré à Jérusalem, fut gardé pur « ment, » disent-ils, « et comme tout
des soldats romains dans les prisons " concourt à le prouver. Grosson va »
[i) Acia Smi- gardé dans sa prison (lar des sold ils(2J. ces observations à confirmer la tradi-f*^ """,''07!*'
^'" '' *^*' ^ ren)ari|uer que nos ar-- li n ancienne des Marseillais, d'après
^^m^'"x^ juih,
I
, i Kl (il) chéoliigu s 11 oileriics, qui n'ont jugé de laquelle ces mêmes souterrains de la
(.i) lucueil eojtiine dit (irnsson (:]), sur les conjee- lùifin, d'aj rès \<-s auli uis de la Sla~
(/;-. iu(i./)ij(i;-,
(|,,.rs ,((, (jnelqups-uns dont parle P.uf(i. ti!-liijne, ces «ailes auraient élé absolu-
(Il iii,j,,ii-.,
di»s cafeincles mi'ilaires (4). « Ln re,«- nicnl sans comuiunicalion entre elles
"' •"'•'''"'' I
« scniblaiiee de cet édifice avec les ca- el avec les galeries. Ils assurent qu'ils
|.:ir .'.Ill'MUl! il,-
l.uii, i' é.iii , « seriies que l'on voit en divers lieux n'y ont aperçu ni portes ni fenêtre.';,
'
<'sl frappante, ij disent les premiers. les portes qui exilent ayant été laites
iii-f'u(i t u' "
p- 5!f*. « Si nous les comparons avec le quar- i ; .ipiès coup (11) ; et que le corridor du {H)Stnnsii jut
« lier des sold. ils di; la V'dln Adrianu, l'ind était complétemc:it obscur, « î^'dii-iiltéue ['.\{
•^''^
" « nous y trouvons ah olumenl la même (( moins, ajoutent is, qu'il ne reçût !'•
« disposition. La forme ilcs salles, leur n du jour par de vastes soupiraux que
« juxia - position leur iiidéiiendanci! « l'on voitau cerveau de la voû;e(12i.» (i-liM.'.r-
,
(«) Et dmti in carcere exsulians psnilerot ad pedcs ejus procidiuil ac pœiiitciitcs bapli-
Viilor, 1res milites Alexandcr, Loiiginus cl ziui se pcluul.
F(;li.iaiius cum cusloilieiUe, iluiii hue vldcr'îDl,
cAlt DE l.'t*T.
K Ouvorlure
il il fiie assfi
iiVciili! ; cllo
«•si huiicliéi' i-ii
li:iiisse. (m
fii'il y reioii-
iiaitrttiiiii'iiinr-
clie de jiifiri'.
X Aiilre ou-
\rr ure bou-
<'ln''0 >uj»iir-
d'hiii avei- U.s
t(icrr«sile Uni
e mises à >i<c
G l'orle lie
t;i pri.M») Je
Saiiil-Laiare.
0, l', K, T
Pi- rres en sail-
lie (|ui sem-
blcut iiiilii|iitT
des arraclie-
Dieuts.
U Kainiir«
oq cavité i|ui
e traverse pis
IV|iaisseur ilu
mur, et i|ui a
pu eue |»rali-
nuée pour ai^
raclieiuems.
âL \ î \ B
I Maison fai-
sant angle i la
nie di! Ha leaii
el. il la place de
Linche.
Dans le mnr
de CPllî mai-
son sp ironv»
incrusi(51p|]as-
rcliff aniiqua
dit de Saint-
Lazare; el c'est
en face de ciî
bas-relief que,
d.ins les occa-
sions solennel-
les , où l'on
porte le chel
de saint Laza-
re, la proces-
sion fait une
slaiiOR, d'après
l'usase ancien
de l'Eglise de
Marseille, rap-
porté page 56"2
D.
voûte on y voit encore une ouverture lion, fut jeté dans la prison obscure et
{'j'i"'/ p'/ij'^
par où l'on dcscendail avec des cordes souterraine qu'on v^it encore à Mar-
557 rUKlVi; DE I.A VLUIli: Iti; I \ lianiiiON i>i'; i'Kovi:.N(;.i:.
'•.''«
srillc. Onui do plus propre donc que h) .V (onlirmonl donc la tradition dos Mar-
disposition iiilt'riciirc dos souterrains s.ill.is sur lu proiiiièrc destination do
de 1,1 plarc de l.iiulie à cunnriiirr la ces lieux; ot nous espérons que les
m. Mais oolle tradition est encore forti- les , nous sauront bon grédcrorboi-
icipoKi-rplthm"
'''*'''
P"""" ''•
position ni^nie de ces cons- ( lier ici les diverses prouves d'uno tra
iieci's Miller- ir„,.|im, s ^ rolativoinenl à rani'ienno diiion si inlércssanio pour l'égli e (I
r;mis iiililTinr , „ ,
inomos I
i'« ,.uiiicii's
i»-
tradition dit avoir été Ic.f prisons an- i)/«/.se,7/c,' dédiées,' eu lUoG, aux cou- ''' *'"
lî
1> ' '''",f
siiMc ol par
oioniies de Marseille, est tout à fait
suis, on lit (|ue, d'apros la IradiUon, la iiunirs >iiii
conforme à l'us ige où étaient les Ho- jirisnn df saint Lazare, située à la place
|'[J, prm"ilt.'^
BKîins d'élever les ]iiisons publiques à de l.inclio, faisait partie des prisons
oô!c ou tout auprès des places princi- romaines, oîi l'on enfermait autrefois
pales, ("était pour qui' la vue de ces les criminels, et que dans ce même lieu
l'âiiinonls, en inspirant des senliinonls étaient aussi dos logouioiits destinés
df terreur, rv'[iriinàl la licence et con- aux soldats chargés de la g.irde de a s
tribuât ainsi à la sécurité puliliniio. Pioiiiui.v
prisons (.'>). L'histoire de l'abbaye de l^J)
Toi fut, d'après Tito-I.ive, le motif qui hamt-Viclor atteste paroillomont que, ,e/j,,,„c p/,„.
porta .Vucus Martius, à qui on i;(triliue d'après la tradition ininiémoriale des ^*"'"^^'""'','''*-
A (iUCsiiav. Lii-
la consiniclion de la proinièr(! prison .Marscill.iis,les prisons romaines étaient >ii mi,l(i;i7, p.
de Home, celle même dont nous venons dans ces caveaux et que saint ï.azare y
"^
'
''
de p irler, à la faire élever au milieu fut incarcéré avant son mailyre (0). {<<) Samim
même de la ville, ol en face do l'ancien nefragment prcdoux dos anciens actes,,
V.ix
. • •
1 .
Ciissiiiim!.! lus-
a/„s_ lit,. „
forum romain : Carccr a ! Icriot'cm au- do ce saint évêqiio, que nous rappor- ''^"'•
d'iciœ, ineitia in xirbe, imminens foro rdi- tons aux Pièces justificatives, m intrc
(i) Titi l.iiii ficatur (2). Voilà nournuoi Valèrc l'antiquité de cette tradition. Car il
lib. II. cap. ô.l. ,, .
, ,.
MaMino, parlant d un prisunnier e\c- nous a été conservé dans l'olficc de
culé d.ins la pri-on même et montré saint Lazare, en usage autrefois à .\u-
ensuit.' au peuple, dit, |iar a'iusion à tun, où le corps de ce saint martyr
ce voisin.ige, que sun cnd/n-ie fit lior- avait été transféré otnirou au milieu
(.'.) Vulfr. reitr à tout le forum romain ( ^) ; et pour- du ix" sièrie. qu'ajirès un pre- On y lit
Maxim. VI, 9. . ^ , •
-o i. • •
(juiii Ciceron , pour signifier lelari;is- mier inlerrogiloirc, saint l.nzaie ayant
semcnt de tous les déieiius, se sert de refusé de sacrifier au i idoles, fut battu
(l) Tii/Zi/Ci- <"os expressions : Carcerem tvlitm in do verges jusqu'au s^ang, traîné par
[,^;,f'^l7^;,;"^;/"ori«mf/7-,,/.rf<rf (4). La position lopo- loiilc la vi'lo, et reiilernié enfin d.iiib
1741, iii-i, f;ra|iliii|ue dos souterrains de l.i place un.' frison :rès- obscure soûler-
oiiil. yni Scx- ... ... ....
et n.pdcca
, , , ,.
iiu, |.. 10.
"'' '""'•£» < I l'Ur disposition in'erieurc rainr (7). L'aïuienne liturgie de N.iiites
./"iVp.'tat!'
(«1 Grussoii . d.iiis le siècle dernier, lurinail son I. V. I). assessori iiieiilissimo.
le vOKii de voir
des fouilles sur celte place.
faire
Sedalis bosliliuiu iiicursionuiii lluclibus et
Les icclierelics qui ont éié faites
< ont piocuié
coiiiiinilata teiiipestule, iiide ubbatis el iiiuiia-
« la découverlo de quelques inoiiiiinenls el
I nous l'ourniraiciil peut être encore d'aulros
,
cborum Saneli Vicloris ac civiiiiii Massilieii-
sinui sliidia ineitala, non modo ad reliciendain
t morceaux précieux si on fimillail avec soin
doinuin, scd ad deligcndani, iiovu luira nuiros
I sur toute la partie de la |ilaeo de Liiiclie la
civitatis virginum monasterio , felicinreiii et
« plus procliaiiie de l'abbaye, qui esl lonle sur
ips iruni puilori ac vilae tuiiorem sedeiii do-
I d'anciens décombres joli-s pour adoucir la ;
Mariuro-
(2) circonstance Or telle prisun obscure
(-2). qu'avant les ravages des Sarrasins la
"^
iuiiwiiGa.luu- , ,
wni, in-foli'i, «' souterraine, ou ajotre de Marseil.e l piiion de Saint-Lazare était en Irès-
ivM URccmlj'''*
'^"^ enfermé, ne peut élre que la prison grande vénération à Marseille, comme
même de coustruct on romaine dont ayant été sanctifiée par la présence de
nous parlons, la seule (jui ait )ama s été ce saint martjr. Les rdigieuses de
vénérée par les.Marscillaiscommnayant Saint-Sauveur avaient été fondées à
été sanctifiée par la présence de saint Marseille par Cassien ; circonstance qui
Lazare, it dont Grusson, auteur non explique pourquoi le peuple et l'évéque
suspect, fit graver, dans le dernier siè- de celle ville désirèrenl que ce lieu leur
de, le plan terrier dans son 7?ecMe(7 (/es fût donné les religieux de Cassien :
, ^•,.,. Mais l'histoire même de cet édifice transformée en oratoire (7); et celte [""J^^fj,','^:
La trï<)ilioii
i.nni l'in- nous fournil une preuve de l'antiquilé Iransformaliiin prouve tout à la fois pelle |iiO"velï
'^saiiaï^àre'^
de la tradition. D'abord, ce fut p,:r un l'antiquilé et la ccrlilude de la tradition ili'ia'^vérUéda
lians ces sou- effet de leur respect religieux pour ce (lui alleslait l'incareéralion desaint La- '^''^''.v'""'"'.'"
aéâ aiRieiiHe souterrain que les habilanis de .Mar- zare dans ce lieu. Car celle transfor-raiimi Ju saitit
['J''"'"^^'!""'j'';
scille désirèrent donné aux qu'il (ût mation ayant été faite par l'évéque de jjgu/^
nèclc. religieuses cassianites, connues depuis Marseille avec le concours du clergé et (7) Cassia-
fOus le nom
de religieuses de l'abbaye „ du peuple, il suit que lorsqu'elle eutJ'^^J capi'ui'.
(lé Saint Sauviur. Dès leur élaldisse- lieu, il était nnloire à chacun que saint »"', l'»o- *"1
(a).
uienl dans celle ville, ces filles s'étaient Lazare avait été ei. fermé dans ce sou
fixées, à ce qu'on croit, au pi( d de la terrain; comme le changeinetit de la
(4) //fsdiîii; montagne de
Garde (1). Après la des- la prison Mamerline à Home en (hapelle
?!
|)ai'
»"^;^'"V
Aiilciiie uo
Iruction de leur monastère par les bar- '
suppose qu'à l'époque où il fut fait, il
HuiB, i. II, [1. bares, elles songèrent à se renfermer é'iait notoire aux Romains et au pape
dans l'inlérie cr de la vi le pour se mel- que saint Pierre avait été réellement
lie à couvtrl de nouvelles insultes ; et, incarcéré dans ce cachot. En effet, les
seille et celle des religieux cassianiles laine que ces lieux eussent été santli-
de Saint-Victor. On ne connaît pis le fiés par ces mêmes martyrs durant
temps précis de la translation des re- leur vie Omnino nulla memoria mar-
:
(n) ( .\iite funilalionem .ibbatiu; Saiicli Sal- quod in ejiis Vila iiiajorum verbis consigiiaia
valoris eo loco), jam sacellum cmii magna
iti iraililione vulgalur, olim ad reoruin pnenani,
inira stmimi cullis snbterraneos
vftiieraiione in iis quas dixi si>ecubiis, carceris publici er-
spenis a majoiibus Iraililuni, peianliqtium, gasliila et liypog.ta cniistrucla fuisse, quorum
cclebrabatur. Nain quod aiili^ linc nionaslerluui cusloJia mciusus Lazarus... locuni oniiiiliiis
eiiaiii ibi sanclus Lazaïus apiid Massilienscs diris atijue onmi dedecoïc iiifuinem prcliûso
SLiuiina religionc coleretnr, salis iJ déclarât, sanguine cousccravii.
6S1 l'REUVK DE LA VtUlTL DE LA TKAblTlO.N DE J'HOVE.NCE. tiùi
Cartilage, nisi ubi corpus, uuC o/iV/mc A chrcMiciis , a pu seule leur inspirer un
eerlœ reliqtiiœ suni, aut origo alicujus respcct ruli);icux pour ce souterrain,
habilulionis, aut possrssionii tel pnsaio iiu lieu (le l liorrcur qu'il aur.iit dû na-
(I) rmicil. nis KIDKLISSIMA UU'GlNli TUAUlTUIl (1). turillerneiit exciter. Un grand notn-
Carilinn. v, an-
no iOl , can. Mais saint L;iz;ire dont les ossements lire d'autres marljrs avaient été ron-
XIV, liardiiin, de Saint-
étaient conservés h l'ylilinve f riiiés dans les |irisuiis de Marseille ,
l. I, col. 988.
Victor {a), n'avait pu sanclilier les sou- ron.nie mius le. lisons dans les Actes de
terrains dont nous parions, que parce saint Victor (2) cpondant parmi tous (2) /ic/n .s'ici-
;
qu'ily avait été incarcéré, puisi/ue de , hs souterrains de la place île Linchc ""/j''",,!*"';^^
son temps, ces lieux étaient les prisons on ne consacra à Dieu que celui où ''"''•
pub iquosde Marseille. Le chanf;emcnl l'on croyait que saint Lazare avait été
établie dans un réduit étroit, obscur, vocable c/e ««('n/ lozar? qu'on lui donna
ignoMe, qui avait même servi do pri- sont donc une preuve indubitable de la
i -t
avec nous voyons que sous
/-....,
Constanlin le
dans la
nn^me, au
prisMii
splendeur
•^ dans ses minislres, dans ses „ Grand la prison iMameitine fut consa- "'"'"V""' i'I'"
L lires. Ip cet édi-
contiles et dans son culte, quel autre crée à Di;.u par le pape saint Syl-firesiiriapbro
motif que la certitude ii ême de ce f.H veslre Dans certains cas les crimi- ^ ","^.";'
(3). .
sinage île l'évêque et de la cathédrale, darres des criminels pour inspirer des
un autel chrétien dans un réduit in- senlimeiils de terreur au peuple qui
fànip, dans un ciichol et y célébrer bs , s'arrêtait sur le Forum [k). D'après la _
(i) /^/^
saints mystères, si l'on n'eût trouvé tradition, saint Lazare eut la lête ^*"<"''" '""'-
parei le transformation ? Mais quel au- D de la prison, comme l'atteste un usage ic'''"'» ïu'llia-
"""
Ire fondement la vénération publique religieux invari.ibicment observé jus-
pouvait-elle avoir que la réalité de l'in- qu'à ces derniers temps (5. L;i raison (.S) c«.«sm>i/i
carnation de saint Lazare, dont la pré- c'estque, dans ces processions solen '"!"',™'"*' '''
cieuse mémoire, conservée parmi les nulles où l'on portail les reliques
(a) C'est ce que prouve le transport de tout eji:s fitncsli cnriiilicis manu laccralum in ictlit
«on corps à Autun a l'exceplioii du chef, qui Geinon'ns jacens intifino cuin hoirore totius (oii
resta depuis à la c.itliédiale de Marseille , et Rumani coiispeclum est.
lie la niàjliuire
,
qui était gardée à Saint-
Victor.
(c) SacT is, caîremoniisque rellnendis ninjoruin
(6) Unde qui jain iiilus capiie plexi evaiil, a instilula tuenlur sauctiiiioiiiales ablialhe Saneli
caniilice uiico iii scalas Geinonlas exUalii so- Salvatoris : ex quuoxistilet illud quiid iii su|>-
lebaiii. atque iiulc lacerali per forum in Tibe- plicalioiiibijs soleniiiibus, liaud pidiul a valvis
rjui abjiei. Valerius Maxiuius, v, !) : Corpus lemjili S. Sutvaloris, sisii sulciii rcli'piix saiitli
563 PRISON DE SA1M-LAZ,AUK A MARSEILLE. 50 i
plaie, près du coin de la rue de Ua- saint Lazare, cminiR pour le fclicilor
dcau (a), une stalion pendant «laqu. lie d'avoir obtenu dans ce lieu la palme
Ce fragment rcprcscnle un berger debout C corne d'abondance. Lnfin, sur le premier plan
ayant à ses pieds une brebis ou peul-ctrc nu et au-dessous de ces deux figures, ou voit un
chien. Il tient la houleuc de la main gauche et navire sur les flots de la mer une coloudte :
de la droite (pielquc objet qu'on ne peut guère e^t au gouvernail, et un homme incliné, place
tuyaux. A droite du berger est un reste de on voit la figuie dun poiisiin (').
hgure er pied, qui semble avoii pnrié une Tous ces symboles sont évidennncnt des
(*) f.er,» qui cnmpsrcronl noire gravnrp de ce moins le dessin qu'il a préiendu nous donner de
biis-rchot a\ PC celle du intime sujet que l'on \0!< ce l)3S-relief ;inlii|ue esi iiop dissembl dili- de l'ori-
dans le Ihcucil i(es motmme: Is marfeiltais |'ul>i;e ginal, pour crciire qu'il iiil élé e-éeuié autremeul
par Gnssnu, auroiil lieu d èlre surpris de trouier (]ue de niém ire, on pur quelqu'un (|ni, s'élant coii-
entre l'une el l'aulre d'éiranges diU'éiences. Mais I enté de voir l'original dp loin, n'en avait pas aperçu
s'ds vrillent prendre l;i peine de les oiifronler avec
i Ips iléiails esscMilipIs. Ainsi il n'y a vu ni la ligure
l'original, ils coiivienihoiit s,ins iieine (pie drossoii in lipr«rr ni celle de l'agneau, pas mc^nie celle de
élail 3U.SSI inexacl dans ses prr.ivures, que faïud la cnlonibe, qu'il parai! avoir prise pour un eison-. i
dïiis sus jugeuienis eu maiièie d'jnll<iu;tê. Du iiagp, puisiiu'il assure au'oii voit deiii persjuuejv
605 PUEUVE LE LA VLIUTE l)E LA THADITION DE PKOVENGF.. ûi'fi
de faire loujours la station sur c< Ite les occasions solennelles 'et reliques du
place usage dont la conservation est
:
saint martyr.
duc en partie à la confrérie des pcni- Il suit donc de tout ce qui \icnt d'é-
types clirëiiciis. Le berger avec sa brebis et sa pelée la prison de Saint Lazare a été ruinée
1 rpiip • ,,
1.1...
""*. '',"=, "^
opinion 1p eu
:
et Ion peut présumer raisonnablement que
I ' '
' , w r/-
rait former les mots, Jl/. Z-i(iiiihs, .U. -îrci/n/is,
' .
, .
•
ut
ou ce lus-re- celte eoîneiJence n'est pas 1 ellet du hasard.
ht. a été trou- M. Lconidns. Mais ce n'est ici qu'une pure
Comme la prison de Saint-Lazare, enfermée au-
vé. supposition dont nous ne garantissons point la
trefois dans la clôture de l'abbaye, et d'ailleurs
vérité car, au lieu de lire martijris Arcarii, on ;
Ire (lil, que la [irisoii ro i.,iinc de !a A velu Je tous li-s faracleres ((u'iini- sage
place de Linclie est un inoiiuiiioiil ri- ol judicieuse cri(it)ue peut demander
dessous de saint Lazare n'élait pas parliculior la lignro de la nacrlle, pour donner comme le
aux Marseillais pour désigner le saint fondateur complément de l'iiistoire du saint évêc|uc, ou
de leur Eglise , et qu'ailleurs il clait reçu et plulot pour faire allusion à la translation de
entendu de la même façon. Nous en avons une l'ordre de Saint-Lazare en France, et tout à la
preuve dans l'ancien sceau du chapitre de fois à l'arrivée de ce saint à .Marseille. Nous
Saint-Lazare de Paris , attaché encore à ini lisons en effet dans les Mémoires, Règles et Sla-
t pour y établir une autre [ois son siège {^). > meletileSiiiiit-
Laz'ire de J é-
On peut ajouter que sur le sceau de la lé- ri(SH/em, par le
proserie deCorbeil, dont la forme, entièrement père Toussaint
de Saiiil-l.uc,
ronde, ne permit pas apparemment au graveur raruie , 1681 ,
les autres maisons itu niOme instiuil répandues ail- dom Loliiui'au etdom l'éiiliien, que dans li's armes
leurs dans la Kiauic ou oans les aulrns royaumes de celle ville, le vaisseau était accompagné de fleurs
chréliens. Klles se sont coiilcnlées de nielire d.ns de lis sans nindjre r'), ce qu'on ue reiuaique pas {') llislotre
l'inscriplion le nom de vide de l'aris, qui les dis-
1 1 sur le sceau dont nous parlons. de là vUle de
liiiguail suflisauimeiil. Col ce que [lorte aussi le l'uiis, loin. L
r.(''t pm:i'vi; ur. i.\ viiRiTE de i.a TUAPiTiON iw. PHOvi:\f.r. r;7fl
|)uur appuyer la Iratliliuii il< s l'rovni- A nuineiil pour preuver (|iie l'ancim tem-
ç.'iux, cl qu'il conlinno de plus en plu^ ple i!c Diane élait autrefois dans ce
la ccrlilutle de l'aposlolat cl du mar- voisina);e. « I.a traililion de l'M^lisc de
lyrc do sainl Lazare i\ Mursieille. i< Mai^eii'e, appuyée par des mo-
dit-il,
»:ij<es lies Sar- des derniers écrivains qui en aient fait X lait au grand leniple. Cet édifice nous
l'aulrur du Itecueil des ai.li- " «est précisément désigné par une clia-
lasiiis.
nK'ntii)n,
(I) Amintrs
Uii.-silh'iisrs quilés il des moiiuDinils de Marseille, « pelle que la piété de nos pères érigea,
torolliiiiiiii 1
Massiha Hive-
peu suspect de vouloir favoriser l'a- «en l'honneur de la Madeleine, sur le
cesis, § m, sa- postolat de nos saints patrons, roniuic «même coiplaci ni nt ,
pour marquer
crœ ceitiita'
un le voit assez par la manière dont il « leur gratitude envers cette sainte, et
en parle», ne douiait pas néanmoins de «en perpétuer à jamais la mémoire. I^el
l'anliquité de ce petit édifice, quoiqu'il «édifice, plusieurs fois tombé en ruine,
eût été reconstruit plusieurs fois sur « et plusieurs fois léédifié sur le nidini-
(n) S. Mutjildiciiœ li.iiid prociil ali episco- grand nioniniicnl de marbre blanc élevé en
palis calbedra'. leiuplo S. Marix .M.ijoris, qu;e l'honneur de ec sainl cvèipie dans l'église de
in angiportii ac inedio vice construcla est, ut , „ • v m ..^.;n,
'^''""''
,i .,,,; «,. i„
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i. .i „
'^ ""^'^ ''*
i
t.ai.ire
ce qu'on ne peut nionlrer rigoureusenienl, nous
«(non
f«il à la .M ,jor. avons un autre exemple où sainl Lazare est Au lieu d'éire représente sous reinblèinc
inconteslableniont représenté avec le signe de d'un berger, comme dans le bas-rclie( de la
la barque au-dessous. C'est un des sujets du place de Lintlie, sainl Lazare est revèlu ici de
C) Nous IIP voyons pris en cITrI qu'on puisse pren- est f ndé sur la tradition des Marseillais. I' est vrai
dre cet olijel [loin- une bp(|nille il serait loiilraire
: que surc.'sdcu sceaux la harque n'csi (loiiit desii-
à riivaiigile et :iu hon sein de supposer qu'.i- tuoedeniàtsqnoiqu ondisecemniunéiuenl quesainl
près sa résurrection sainl Lazare aii pu lie.-oin L.iîare lui jeté dans un vaisseau sans gouvern.iil et
de cet a|ipni; et il est cenain néanmoins que le sans \oil '.Mais on peiil croire, cumme nous le luon-
sceau d* Corlipil représente non un malade, mais i.roiis ailleurs, que cette circonslacice de fliisloirc
saint Lazire de Béiluiiie, mort depuis quaiie jo rs de ni 'S saints a|iOtres, incouuiie aux aiicieie-, n'a été
et son.iiu plein de vie de son loiiibean. Nmis pen- ajoutée que Tort tarda la relation de leur airitée en
sons donc i|n'on a voulu indiquer ici ooninie s ir l'an- l'ioveiifc.
tre sceau !a banino de saint La -are, e, que ce l\pe
f;71 TOMBEAU ET CULTE DE SAINTE MAIITIIE. S7»
CHAPITRE NEUVIEME.
TOMBEAU ET CULTE DE SAINTE MARTHE.
Le tombeau de sainte Marthe, à Tarascon, était en très-grande vénération au V et
au w siècle ; et il est certain que Clovis 1" est allé y prier pour obtenir sa
g ut ris OH.
l'indiquer sonnom, qui est grec, fut nomme Tara<conos, et la place sur la
ses ornements ponlificaux , selon le génie du solide à opposer à l'opinion commune, qui rap-
lemps où ce dernier ouvr.ige fui exécuté. Au- porte à saiiil Lazare le sujet du bas-relief de
dessous on voit la barque du saint, cl l'on
, la place de Linclie, el qui le considère connue
remarque à côié son bàïon pastoral ('). Nous un monument aniique de l'apostolai de ce saini
ecncluous de tout cela qu'on n'aurail rien de marlyr à Marseille.
(•) La barque de suint Lazare esl repré.-.enliie décisif el une preuve coiivaincaole de pa2ani>nie,
voguant à pleine voile, el celle cirionsiaoce peut el fonde sur ceito preuve loni ce qu'il il il de l'usage
cooSrnier ce que nous ilisons dans la suiie , quêtes des vœux navlicmes chez 1rs .Marseillais. EnfiH il
anciens ont ignoré b circonstance du vaisseau di^sli- conclut de ce prétendu Là:on au^'uial, ipie le bas-
tué de toute espè .e d'agrès qu'on sniposi^ cominn- rs relief de la place de Linclie ne peu èire aiis.si
néinenl.On a ptine àcompreudre aujourd'hui com- qu'un vo"u nautique, ces deux nioiiumenis élanl
menl Grosson a pu écrire que les décora;ioris de ideutiqnis entre eux. Les auteurs de la Sla:isliiiue
l'anlcl (le Saini-Lazare, sculptées au temps de la ont eu soin de prévenir 1 s licteurs que Grusson
renaissance des beaux-ans parmi nous, cl qui (ait p:iraitre peu de conii:iissance et de gofti dans
même porteol \i date de U8I, étaient des rcsies sesjugeinents sur les ouvrages de l'arl (^), et par- .j, ,
Stiin^ll-
de monuments antiques, et qu'il ait tant insisté laiil d» monument de Sjinl-I.azare du x»' siècl.', ' }
sur ce point dans son tlecueil. On ne sera pas sur- Ils ajOulenl « On aura peine .à croire que quel- ^f^' 'O'd-ip'ig.
:
pris, <iu'jprès une confus on si étrange, il ail pris « qu'un ail pu se inépremlre sur rà;;e el sur la na-
la buqne de Saint Lazare pour un auire vœu nnu- « inre'de ce moiinuieiil c'est ponrlaul ce qu'a fitl
:
liqne. et la crosse de ce sjinl pour un biiwn augu- « Grosson, qui l'a jugé un très-beau reste U'arclii- ,t,\ ;/,,
rai ; A regarde ntftnie ce Imon loinnie un bi^ue « letlnre romaine (t). » ' """' f-
^^\
75 PRI'.IIVK 1>E I.V VKHirK. DK l.\ THAOITION ItK l'ROVF.NC.r:. f.n
connue sous le nom l'e Tarnscon. Dfs A If,i|ii(\s U's iiik iriincs Vies ilc «ainli»
ii)é(l;iillei» grcciiuo.s de Marseille (lu'oii Marllie qu'il suil ici, Italiau suppose
y Irouvc, cl diverses iiiscriplions lO- que ce tombeau, i)ui renfermail le corps
Miaiiies qu'on y voyait, inontroiil ('(Tec- de siiiule Marthe, élait visible et ap|ia-
liveinent qu'elle élarl eu rappori avec rent, et (|ue ceux qui allaient la ptii-r
celle ville, lîrulcrus, d'après Seaiiger, dans sa basili)|uc pouvaient le lourlicr
cite cettr inscripiion qui était à la porte de la main, ('e lointieau esiste encore
(1» J.iaii
.mî-r p s-^] du Ulirtuc (1), et (jue Uoiiiieu, dans ses aujourd'hui; il contient toujours le»
-M(iii-.';.i.'u/-
.4»! ^((loifc'i- manuscrites (telavilled'Artrt, reliques de saiiilc Marthe ; mais il n'est
'<» cwiiiana, '
VIII, (1. isi. dit avoir vue à Tarascun, pruchc du la plus visible au\ pi^lcriiis, étant caché,
maison du \ i^uier : drpuis près de d:'ux siècles, sous un
L AKMII. KT P YPHON.>^ Âï.
. . . . . {^ranil lit de parade en niarbve lilaiic,
rroic»i-f,l lï, LcN noms };recs qu on voit ici, IlEll- l'église supérieure, cl qui reproduit
^sî«*'
'
''MKS, YPIIONS, SVMBÎOTES, coufir- assez exactement l'original.
nient en effil l'opinion qui suppose que Ce tombeau e-t un sarcophage cliré-
Tarascon fut d'abjrd peuplé par des en marbre blanc, qui oiïre sur lien
Grecs. l'une de ses faces les mêmes sujets que
Celle ville reconnaît cl honore sainte préseiitcnl un grand nombre de lom-
Klarthe pour son apôtre, dont le loi»- ç beaux de même sljle trouvés dans lew
beau y a toujours élé en grande véné- catacombes de Rome. Les léles des li-
ralion. Raban, comme on le verra dans gurcs qui exislaicnl sur le premier
la lie qu'il a écrite do sainte Madeleine plan furent toutes abattues, lorjqu'rn
et de sainte Marlhe, rapporte que celle- 1G53 on voulut renfermer dans le lit de
ci, ayant converti à la loi le peuple de parade mentionné plus haul ce loni-
'J'.'irascuu, se tixa dans ce lieu et s'y lit beau antique. Il ne put y entrer qu'aux
construire une maison de prière, c'est- dépens des tètes, qui furent rasées, à
à-dire uu oratoire, oii elle vécut jus- l'exception de quelques-unes du second
qu'à sa mort, et dans laquelle elle fut plan moins saillantes que les autres,
inhumée. Il ajoute que tombeau de
le Néanmoins, on distingue en.ore très-
cette sainte y était en grande reroin- bien tous les sujets que représente ce
mandalion et forl vénéré par les peu- tom. ei;u : ils sont à peu près les mènes
pies. «])epuis le jour delà mort de qu'on voit sur plusieurs sarcophages
«sainte Marthe, miracles I*
dit-il, des antiques, trouvés à Rome cl gravés
« sans nombre se sont opérés dans sa dans les recueils qu'on en a donnés au
o lasilique : des aveugles, des sourds, Nous reproduisons l'un de ces
publie.
« des muets, des boiteux, des paraly- tombeaux que nous joignons à celui de
« tiques, des estropiés, des lépreux, sainte Marthe, pour montrer l'iJentité
«des démoniaques, et d'aulres qui des suje!s que l'un cl l'autre repré-
« soulTraient de divers maux, y ont sentent.
« obtenu leur guéris n. »
>'oiti !'( xplicalioii de ces divers su- A C. Le groupe qui uec(i|ie le milieu
jcls : du sarcophage représente une figure
A. A droile on voit rcprcscnlé le de rcinme, dans l'attitude de la prière :
miracle des caus du désrrl; il csl figuré clic avait la tète couverte d'un voile,
de la même ruanièic sur une niuilitude selon la lègle prescrite au\ femmes
d"aulres sarcopluigcs : en sorte que les par saint Paul. Aux deux côtés sont
descriptions qu'on a données de ce su- lieux figuiis d'hommes, dont l'altiludc
jet conviennent tout à fait au lomleau ir.dique assez qu'ils forment une seule
dont nous parlons. « On voit (rsur les et même scène a»eclafigurcprincipjle.
« premiers) le législaîenr du pci pic juif, Ce groupe, reproduit exactement le
< dit M. Uaoul Rochelle, sons les traits même sur plusieurs sarcophages des
« d'un jeune homme iuibeibe touchant catacombes de Uome.a beaui oup exercé
« de sa baguette le rocher d'Hori b, d'où les antiquaires, et il ne parait pas
« il fait jailliranc source abondante; qu'ils soient parvenus encore à l'ex-
« et devant lui doux jeune^ Hébreux, pliquer d'une manière certaine. Millin
« dont l'un agenouillé se désaltère à a conjecturé que cette figure de femme,
(!) Tahleau « celte source, et l'autre debout 1). » La qu'on voit aussi sur un lumbcau chré-
l>lf« lUlnCninOeê
b .guette que Moïse tenait de la main tien à Arles, indique la personne inhu-
de Uvini', v.
2li droite ne paraii plus ici; il tient de !n mée dans le tombeau, et que les deux
gauche le rouleau. I.a figure placée autres figures représentent ses parents
après Moïse appartient au même groupe, <plorés(.3). M. Raoul Ri>cbettc a niieox (ô) Vciiaqa
et représente un Juif dans l'expression aimé y voir une matrone cn'rcdeuxd()c-f^,",'^''^'^,^''j',':'
de rétonncnient à la vue de ce proJigc. teurs .4). Botlari donne une autre c\-<i'A-iiU\yiîi\,
B. Les deux figures qui viennent plication qui pourrait être plus fondée :
'''7î|''raLmj
ensuite, et aux pieds desquelles sont il conjecture que cette femme, smci^ei cuiaconibei.
''^°
posées quatre corbeilles, représentent, richement velue, indique Susanne entre
l'une ce jeune homme dont parle l'E- les deux vieillards, figurant ici l'Eglise
sons dans ledéserl; l'autre, JÉsus-CuRiST mitrs chrétiens ont représenté quel-
multipliant les poissons et les 7)ains quefois l'Eglise sous la figure d'une
Bouari, anciens (2). On remarque que les pains semble que celui-ci doit aussi avoir éié
(2)
11.121.
sont ronds et fendus par manière de emprunté à l'un
l'autre de ces ou à
croix, selon la coutume des Romains :
livres. Enfinde .Susanne, qui
le trait
on sait qu'avant de metire les pains peut très-bien être représenté par ce
au four, ils fermaient sur la pâle quatre groupe, Jivail peut-être une significa-
incisions pour pouvoir ensuite les
,
tion allégorique , comprise par les
naît ces vers du Moretum, sous le nom ploi qu'ils en faisaient sur les tom-
de Virgile :
beaux. « Les chrétiens de cet âge, dit
« M. Raoul Rochette, s'étudiaient à
Format opus palmaque soum dilatai in orbem,
El iiolal impressis a.'quo discrimine quadris. « rendre ou à cacher leurs idées sous
>< le v.^ile d'allégories, dont le sens
Les manières de parler semblables, « mystique ne fût connu que des adep-
qu'on rencontre chez les auteurs latins, « les, dont
et la forme sensible pût
attestent en effet l'universalité de cette
«tromper les adversaires (G). » Sans (6)/*j,),i.
coutume [a).
doute, ajoute Bottari, ils employaient^-*»**^
celle iiiK'ige [loiir ranimer leur courage A cil 1820. Dans les explications qu'on
dans les persticutions el s'exciter à ré- joignit ;;lors à ce di ssein, on nous assu-
aux lourmenis plutôt que d'aban-
sisler rail que la figure d'animal dont on voit
donner la vérilé, comme Susanne aima encore le corps et les deux patles était
mieux élre condamnée par ses juges celle du mon; Ire appelé ïarasque.et
(1) /'u'/nfi, que de transgresser \\ loi divine (I). l'on ajoutait qu'il était couvert de crisis;
' "' ^ mais ces crins prélindus soiil des plu-
**
Peut-être aussi les chiéliens voulaient-
ils par là s'exhorter eux-mêmes à ré- mes, et ce mimitre n'est autre qu'un
sister aux liéréiiques, et à souffiir la coq. Enfin tout ce sujet représente li
(2) Saticii niort plulôt que de renoncer à la foi (2). prédiction du reniement de sa nt l'ierre,
*o'"lj''53,Ta'[. D- La figure suivante, qui tient le reproduite à peu près de la même série
îSjIik. (u) rouleau de \ai main gauche, représente sur une multitude d'anciens sarcti-
JÉsiisCiiRisT changeant l'eau en vin à pliages chrétiens, ent e autres sur l'un
Cana en Galilée. On voit à ses pieds de de ceux que l'on voit à Arles (o). Ainsi
^i,lllJg'jtffg
petits vases au nombre de cinq, tels nous rétractons ici tout ce que nous <ie rhis."iie
qu'ils sont représentés sur beaucoup avons dil, dans les Monuments de 1 e- jy ^^ lai. tu-
^jè""*.' l^^'*' '""
de tombeaux antiques : expression euse
° de Sainte-Marlhe,' de contraire à
i', riaiicliei*.
simple, consacrée par l'usage des pre- cette dernière explication. Voijuqes
miers chrétiens. Jésls-Christ louchait F. Enfin le dernier sujet représente l^j'ieJ^^s rf«'
l'un de ces vases avec la baguette, qui la résurrection de Lazare. Jésus-Christ *'"''. i»'' M''-
, , ,
li". l- lit, f-
a été arrachée, ainsi que la main droite sur le premier plan, le dos tourne vers 5s5, pi. 6b.
bras droit levé, et exprime par ce geste suaire, le corps environné de bande-
les protestationsqu'il fiisait au Sau- lettes, selon la coutume des anciens
veur de ne jamais l'abandonner, quand C Juifs dans leurs funérailles, se présente
même il viendrait à être délaissé par à l'entrée de son sépulcre, debout sur
tous les autres apôtres. On voit, par le seuil de la porte, décorée de deux
peu fondée dans les Monuments de l'é- sépulcre de Lazare n'est point élevé
{(,) Pag ôO. gUse de Sainte-Marthe {'*]. Lorsque comme un édifice, c'est un caveau sou-
nous publiâmes cet écrit, nous ne con- terrain dont l'entrée est à fleur de terre,
naissions encore le tombeau de sa'nle ci qui éta t fermée alors par une pierre
.Marthe que par un dessin fort inexact posée horizoïilalement.
qu'on nous en avait communiqué G. La figure de femme prosternée à
(n) Fr.Tires dileciissimi, Ijinc ailiiioneo pn- qui ail duorum presbyleroruni vetercni neqiii-
riter el cniisulone periiiciosis vocilms leniere liani r-esp(indeiiles, siciil iUi Susaniiam piidi-
credalis, ne fallacibiis veibis consensuin facile oni ciiriunipere et violare co.nati sunt, sic et
comiiiodetis , ne pro luce teiicbras , pro die hl adulleriuis iloclrinisEcclesi.'c piulicitiani cor-
noclein, pro cibo fameni, pro polu silim, ve- riiinpere , el veiilitlein evanijelieain \i(i!are
iienum pro remedio, moiicm pro saUile siiiiia- coiianlur.
lis. Ke lias vos eoriiin iiec am lorilas falht.
681 i'Hi:;i.'vi; m la vkiutk dk i.a TIlAhlTlON !)!•: l'IlOYIiNCE. r.Zi
lerre, qtii a la lélo voilée, et est idacio A monastères de Provence, ont répandu i^r les iupn
i<i • • it' f 1 r> . . «• Il l'iitSiMiel) ^:n
onire Jésls-Ciirist cl Lazare, repré- .sur 1 holuire do 1 église de Sainle-Mar- Velue- y r„i
f«) Ain^thi. senlerait, au jugciiuMit d'Ariiiglii (1) et the de Tarascon des lénèhres qui pro- ^mreiescou.
«r;.'^^'''"'^'
''^ Bollari (2), sainic Marthe dans l'at- biiblcmeni ne seront jamais dissipées.
(î) Botiaii, litu<Je <)e l.i prière, et doniiaiil à Jfcsrs- Ou peul cependant présumer, par ce
ii Vi'^'
' ' Christ les lémoigiiagesdesafoi tuuehaiit que rapporte H;iban-Maur, (jue celte
le myslôre de la résurrection future ; ce église, au vi' ou au vir siècle époque ,
qu'elle (it m
au rapport de saint
clTel, où fut composée la Vie do sainte
Je;iii. Mais ces auteurs se trompent ina- Marthe dont il rapporte des extraits,
uifesileincnl ici, en supposant que sainte était desservie par des religieux; car
Marthe s'est jetée alors au s pieds de il l'appelle du nom do basiliiiue, cx-
Notre-Seigneur : c'e-l de .Marie seule p:PSsioa qui, vers ce temps, désignait
que l'évangélisle rapporte cette cir- l'église d'iin monastère, comme il a
constance, et c'est par conséquent Ma- déjà été dii. Ilahan ajoute une autre
rio-Madeleine, ou la pécheresse, qu'on circoii-stance rcmarqu;ibl(>, cl qui mon-
voit représentée ici : aussi est-elle fi- tre combien le culte de sainte Marihe
gurée louchant de ses mains les pieds était alors célèbre à Tarascon. n Les
du Sauveur el s'cfforçant de les baiser, « vo!s, dit-il, ou les rapi: es, les s-icri-
comme elle fit chez ï'inion et ailleurs, « léges ou les faux témoignages, Irou-
ainsi qu'on l'a dit dans la première « vent aussi sur-le-champ une horrible
partie de cet ouvrage. « punilon dans la basilique de Sainte-
111. Tels sont les d vers sujets représcn- '< Marihe, par jugement de Dilu, à le
Le tomlipau . , , . ..
de saillie Mai- '^* '"' '" sarcophage de sainte Mar- (I lalouangedenolredi\inSauveur 3J.)) (^j p^^^^^
siieçsiaiiiiijue,
(h,._ gj jg gravure publiée
" '^ par Arinchi,
o '
On
pourrait croire d'abord que Ha-/'"''/""'"''» i
1(11011111 M ros- •
• • 1
o, p. 537 A.
- Il
,
teille la dé -a- et que nous avons reproduite d'après ban parle ici des épreuves connues au-
,
iieucudtis ans. r- im
trefois sous le nom de jugement de
, -
i • i ,
lui, rend Inleiemeut le sarcophage ro-
main qu'olie représente, il faut con- Dieu; car c'est le nom même qu'il
clure que celui de sainte Marthe est q donne à ces châtiments. Ces épreuves
inférieur pour le si} le et n sscnl bien é aient l'eau bouillante, le fer rougi au
,
plus que l'autre la décadence de l'art. feu, l'eau froide, et autres qu'on iioni-
On ne doit pas néanmoins en conclure nvdii jugement de Diiîd, parce qu'on les
qu'il ne remonte pas aux premiers regardait conime des moyens propres à
temps du christianisme. pu être Ha
faiie discerner les innocents des cou-
être par quelque chrétien car on dit, gn;)ge infaillible (i) :mais il paraît ; n) Smcii
comme on l'a fait observer déjà, que plus probable que Raban, ou plutôt 5'*'^;
7'"'«"'
les chrétiens éula enl alois de fréquen- l'auteur anonyme dont il emprunte les (!;r.,caii. 81.
ter les écoles de sculpture qui étaient paroles, parle d'un usage plus ancien,
pleines d'idoles, el que c'est pour celte el qui semble avoir donné lieu à ces
raison qao leurs ouvrages sont si infé- ^ épreuves. On croyait, dès le iv^ siècle,
rieurs à ceux des sculpteurs païens. Si que Dieu faisait quelquefois paraître
l'opinion de Bollari
au sujet de Su- des signes extraordinaires aux lom-
sanne est véritable, on devrait en con- beaiix des saints, pour manifesler des
clure quele sarciphage de sainte Marthe crimes cachés, ou pour faire triompher
remonte vraisemblablement au temps liiinocenic. Suint .\uguslin, parlant
des pen>éculions ; au moins on ne peut d'un ditTérend qui s'éleva entre le prê-
nier qu'il ne soit antique, et quil ne tre Boniface et un nommé Spes, tous
prouve l'ancienneté du culte de sainte deux membres de sa communauté, les-
Marthe à Tarasco:i. quels s'accusaient l'un l'autre auprès
}\ Les ravages des Sarrasins qui cois- de lui , rapporte que, pour connaître -,
Lp lombeau sumèrent tous les documents écrits et la vérité, il leur Cl promettre d'aller au
de saillie Mar-
the, etiibre ruinèrent In plupart des églises cl des tombeau do saint Félix à Noie, afin
t83 TOMUKAII KT CULIK I»F. SAIMÎi: MARTIir. 584
que, d;insce litu si vénéré, la crainte A Nous devons donc conclure de l'usage v.
me, ou que quelque cliâlinie:it visible de sainte Alarlhe était en très-graude '"eau de samie
<1Uf/,Sfmi-J.
ju ciel le mît à découvert (1). On vénération aux iv v' Le |j|[„i,'ê",ie"'ce
et vi' siècles.
'eion-
mCa).
'
^' ig;:ore le résuUat de celle affaire; mais fait de Clovis, qui s'y nndil lui-même i'r'"i'e
ce que nous en dit ici saint Augustin dans son ex|)édilion contre les Bour-
suffit pour montrer qu'alors les signes guignons, est une nouvelle dcmonslra-
que Dieu opérait au tombeau de saint lion de l'anliquiié de ce culte.
Féli\ pour manifester la vérité étaient Voici comment il est rapporté par
certains et indubitables.Nous voyons Raban-Maur. Après avoir dit que beau-
p.ar saint Grégoire de Tours que, dans coup de malades en général étaient
les Gaules, on se rendait aussi aux guéris à Tarascon, au tombeau de
tombeaux des saints pour le mrme sainte Marthe, il ajoute : « Clovis, roi
motif. Là, celle des parties qui était ac- « des Francs et des Teutons, qui le pre-
cuséc se purgeait par serment, et si '^ « mier (des princes de cette nation) fit
pay l't. l'auteur de la Fie de sainte Marthe; « sceau, la terre située dans le rayon
car il dit que le coupable recevait à « de trois lieues autour de l'église de
linslanl, dans la basilique même de « Sainte-Marthe, de l'un et de l'autre
une horrible punition: ce
Salnle-'Sïiirihc, ç.
« côté du Rhône, avec les bourgs, hs
qui ne peut guère convenir auv épreu- « châteaux et les bois : domaine que
ves de l'eau bouillante, du fer rouge et « cette sainte possède encore jusqu'à ce
aux autres. Aussi est-il à remarquer « jour, par un privilège perpétuel (4). » (i) Piècet
que saint Augustin se sert d'une ex- Le privilégeaccordé parClovis.ei par !!'?!j'^'^'""'" '
Mais comme Dieu ne donnait pas tou- plus sévère pourrait demander,
jours ces signes de sa vengeance , on 1° Ce récit, puisé par Raban dans les vr.
imagina ensuite divers genres d'épreu- anciennes Vies de sainte Marthe, n'offre |a ^ULTisôli de
ves, appelées, comme on a di\, jugeinenù d'abord aucune circonstance qui ne •"''"'» «""r"
, , - ., . , tous les ca-
de Dieu, et dont Dieu se servit en effet s accorde partailement avec ce que les racii res iuur-
'"'""^""
u] onuments
"^
quelquefois poursauver l'innocence ca- ,.,^. nous appreii-
historiques „,,,,. ^.. ., "'j!?,,
£) iipj,|5 que pem
lomuiée. L'Eglise les supprima dans la nent de l'histoire el du caractère de demander la
"^"'*"®'
suite, jugeant que ce serait tenter la Clovis 1". 1° y dit On que ce prince, /"rap-
boulé de D;eu, que d'attendre des mi- pé de la multitude et de la grandeur des
racles toutes les fois qu'il plairait aux miracles opérés au tombeau de sainte
hommes d'employer ces moyens pour Marthe, vint lui même à Tarascon. D'a-
connaîlre la vérité. près ce qu'on a exposé jusqu'ici dans
que un grand nombre de pèlerins. C!o- miracle, il dunna à Dieu, par un acte
vis, l'an oOO, porta ses armes dans celle s.rltd de s-in anneau, ta terre située an-
province, lorsqu il fil la puerre à (ion- tour de l'éijlise de Sainte-Marthe jusqu'à
debau<l, roi des Bourgui'^nons. Gonde- iro's milles de l'un ri de l'autre côté dn
hiud mis en fuite entra dans Avignon, liliône, avec tes bourgs, les chiileauT tt
cl fut assicsé parClovis.qui se le rendit les bois. Celti- gi'nérosi'éest donc tout à
(I) t'iK i/c tributaire 1). Or Clovis, n'él'int alors fait confunre u caraclire de Clou- I",
''"' qui urs, ayant
J'''^'''''';.^?
qu'à quatre lieues du lomlieau de sainte d'ailli étendu ses coi»-
Martlie , ilul naturellement entendre quêtes depuis le Kliinjusqu'aui l'y-
parltr des mirarles que cetti' sainte opé- renées, cl élanl vainqueur des Visi-
rail, et rccurir lui-mênie à son inler- gotlis, pi.uvail f.iire sans doute unecon-
fîl .4min<es cession (2), [luisqu'il csl certain qu'il cession de celle nature. '*° Il donna à
tccliiiii
.
eii'i-
^ui recours au pouvoir des saints dans Dieu p'^r
'
un acte scellé de son anneau.
iHi ex conii- '
un. ^u-iiio'i, de semblables maladies. 2^/1 peine eut- Cette particularité rst dig le de reniar-
carpo .'le 1 Ri- '' louché la tombe de la sainfe. qu'il fut que, et s accorde très-bien avec la ma-
'• P' délivié d'un wal de nins très-uruve, nui nière usitée alors pour d mner de l'au-
"L^/"*"'
7ti)l — '/.
'lotie
Il
a /
•
r
rie fioeei'ce, l'avait vivement lournunti'. Ce trait est lorilé aux actes. Les Homains se scr-
rp. (ils.'
' '
'*'''' ^ '^'''' «"""fo'nic à la piété uve et vaieiil d'anneaux pour les scelier, et
ardente que Clovis fil paraître quelques CCS cacheis tenaient lieu de signa-
(t) .Vo«li.<?«
années a; rès dans une pnreille occa- turcs('i).«Nos jiremicrs rois, a disent les
T uié d' di-
sion. Env ron l'an 506, étant atteint s.nanis auteurs du \ouveau Traité de plumiliiue, l.
V, [i.eie.blT.
d'une fièvre qui le tourmentait depuis rf'/)/ymn<iV/ue, « suivirenl l'us/
ge des em-
plusd'unan, sans que l'art des méde- « pereurs romains pour donnerrauihen-
cins, ni les prières des évêques de son « licite et la validité à leurs diplômes,
royaume eussent pu arrêter un mal si « surtout celui d'y apposer leurs sceaux
Opiniâtre, il eu recours, par
l le conseil de ., « gravés sur un anneau qu'ils avaient or-
Tranquillien, son médecin, à saint Se- « dinairement audoigl(5). «Les anneaux (5) Ihid., t.
t\ p. lUU.
^erin, abbé du monastère d'Agaune. Le de nos rois, dont saint Grégoire de ,
(6) S. 6r,-i».
saint abbé se rendit à Paris, et ayant été Tours fait n:enlion (G), portaient gr.>- luriH , I »
introduil chez le roi qui était alité, \és l'efûgie et le nom du Hiil. c. 5 (bj.
il prii;ce. C'é-
se proslerna en prière auprès du lit ; se lat ce qu'on voyait sur celui mèi; e de
dépouillant de sa robe e\lérieure, il en Clovis 1', sur celui du r. Cliildiric 1
^^ Clovis dan-, celte oc- « dit-il, de déférer aux lellres que vous
aima B,7iimd"*^'"'"'''**'""^*'
Il febr., pag. casion, el d'ail eiirs sa niiinifiience eu- « nous écrirez pour nous deiiiauder la
^''''
vers plusieurs églises, enlreautrcs celle « lib.Tlc des esclaves, tant clercs qu.;
de Ueiuis, s'accordent très-bien a\ec le « laïques, dès que ces lellres nous se-
pri\ilége qu'il accorda à l'église de « ront remises, et que nous y aurons
(a) Rc.x ilcniqiic Clndov;eiis bcniRno eum (k) Siggo qiioque referemlariiis qui aiinu-
poseebal :ilT.ilii Obserro, inqiiieiis, :tliba paler,
:
—
Vila S. liunili Ar-
vcriioriim episc, tib. llisl. Franc. i
a Cum
cnnque volucris , el eani proiil lil)ei panpeii- SIgeberli) rcge eiii^ke diligereiur, aiincdo ex
1/1 s eroga. Rciciiam quicuni|ue in regiio ineu luami régis aceeplo refcrcndarii luunus ada-
,
les archives de celte église au commen- ternes, fondés sur le témoignage des i, ^n^pj^nn ,)|
cement de la révolution, faisait, quoi- écrivains el sur les faits historiques. Çlovisoirreions
les raiaclerfti
qu'en d'autres termes, le récit de la l" La vente de ce pri yi.cge serait suf- externes de
guéiison de Clovis, que nous lisons fisamment afcstoe, si R^iban était le peui'^rmmre?
dani Raban. 11 reste seulement de ce premier écrivain qui en eût fait men- la friiique. Il
livre un extrait rel;itif au fait de Clo- tien. Clovis nccorda ce privilège vers parmi éirivain
vis, qui en fut tiré en 14S(j par deux l'an 500, et Raban naquit vers 773. Or î'er,Xain''de
nolai.es publics, dont la minute, qui i'espaie de temps qui s'écoula entre Clovis
estencore aux archives de la ville de Clovis et Raban ne fut pas trop long
Tarascon, a clé publiée dans plusieurs pour que le témoignage de ce dernier
fc% p^/g,,,^ nuvr.îges (2), et se trouve aussi dans n'ait p s tou'e l'autori'é que mérite un
ûe la fui rf^ les manuscrits de Peiresc, légalisée par historien instruit, désintéressé et d'ail-
B 'ueiip.p. liil. le viguier de Tarascon (3). Or cet ex- leurs Irès-rocommandable, surtout si
tF'f"'(''ii'l9"^
i'j"i.— His/oiie
trait
Clovis :«
fiiit aussi mention de l'anneau de
11 donna à sainte Marthe et à
Ion considère qu'il parle ici d'an fait
-->-'•-
public, j-
de j-
grande importance pour le •
—
de Prurencc , , . , - -, 1 1 j
(Mr Bouche, t. « '3 Ville, par un écrit scelle de son an- pays où il a eu lien, et qui devait avoir
I, |iag. G18. g neau (annuli sui cliirogrupho) , l'es- laissé des suites. Mais la vérité histo-
(ô) Pièces 1 •
1, , . i
iii-tiiicaiires,ii'
' P-ice de tros milles tout aulour, ri(|uede ce privilège demeurera incon-
Jji, P 1553. testablement démontrée, si l'on se rap-
„ tant aue de l'autre du
que
d'un côté
« Rhône. » On
remarquer ici peut pelle que le témoignage de Raban
qu'au lieu de trois limes, comme on n'est qu'une simple citation d'une Vie
lit dans le manuscrit de Raban le Li- ,
de sainte Marthe, déjà ancienne lorsque
vre authentique portait trois milles; ce cet auteur éciivail. Si donc ce dernier
verra bienlôl. Peut-être que les milles Raban, il faut snpposerqu'il availalors
étaient d'abord marqués par quelques cent ou cent cinquante ans d'ancien-
signes, qu'un copisle peu attentif aura nelé, et que l'auteur de cette Vie écri-
pris pour celui des lieues. b^Cet extrait vit moins d'un siècle après Clovis. De
''''"''' P- en 710 ('i). Le priviléi-'e .iccardé par impôts à établir ou à siip[irimcr, sur le
Clovis à l'église de Sainle-Marlhc dut moilc de les percevoir, sur les élablissc-
donc persévérer dans toute son éten- nïonts à créer. Les rois mérovingiens
due, sous les primes mcrovingiins, avaient cependant établi un viguier, ou
alors que le Khône n'était point encore vicaire à Tarascon, qui était le délégué
la limite de deux diflerents États; et du comte, et dépendait duconite d'Arles,
c'est assurément sous le règno de quel- comme il paraît par un acte de la vi*
qu'un de ers princes quo la Vie de année du roi Lolhaire. Mais les rois ou
sainte Marthe citée par Itaban, aura C '*^^ comtes de Provence n'exercèrent
été rédigée. Le témoignage de cet ano- jamais dans la ville que la haute juri-
nyme démontre donc la vérité du-privi- diction. 11 n'y avait que le cas de siège
lége de Clovis. qui leur donnât le droit de ladininis-
vil/. 2' Quoique plus lard ce privilège dût trer par eux-mêmes ou par un gou-
Le ri^iîitiie ,, ... ... °, ,
cïii de |j eir»-aboli, par suite des ravages des bar- verneur comtal {Gj. En 1202Alihnsc tG) S'.at'sWfue
vps eii téiiini- le Débonnaire, donna à Charles, son temps l'autorité dans la ville qu'en
friiaged ai lions . . „
de ijrâtes. troisième fils, le royaume de Provence, qualité de consul, qui élail le nom qu'on
c est à-dire le pays
renfermé entre la donnait alors aux magistrats de Taras-
(S) L'Ail lie Durance, les Alpes, la Méditerranée et con ; cl en celte qualité, il n'était que
'^'"^"«' <'>'«<= 'e duché de Lyon (3), simp'c président du conseil municipal.
(«'Wl'*''"''-'
DI
(«) C'étuit jieiii-èlre eji vertu du privilège celte partie du territoire de Tarascoo , et ils
de Clovis (pic la v.lle de Tarascon possédait lurent plus d'une fois l'occasion de déiiièlés
en propre et de plein droit les foiis de Saint- entre les couiies de Provence et les habitants.
Gabriel a
de Laurade. i Car ce prince avait Les eoiiiles s'en einjjaraieiit en temps de
« donné à Sainle-Mantlie el à la ville les bourgs guerre, de peur (ju'ils ne servissent de lieu de
I el châteaux dansdistance de trois tnillcs. >
la retranchenient aux ennemis , et les habitanis
Ces deux chàleaux-forts étaient en eJl'el dans ne manquaient pas de les réclamer comme un
le rayon d'une lieue de Tarascon. Celui
de bien qu'ils possédaient de plein droit. En I39t>,
Laurade , qui défendait la roule d'Aix , était la ville, à qui ils avaient été ôtés depuis peu,
eneore très-lortifié au xiv* siècle. Il renfermait les demanda à la reine Marie , qui les restitua
une église qui appartenait au prieur de Sainte- par une transaction passée avec les habitanis
Marthe, et dont cetui-ci était censé être le curé, le 13 mars ('). .Mais en leur rendant la forte- C) Àrchice»
titre qui riassa ensuite au doyen du chapitre
de resse de Laurade, elle leur ordonna d'en ren- ''•? Tamcoii
Tarascon. L'autre fort, doiil on voit eneore verser les murailles , les tours «".'•'"'•
les défenses, {;.'' '*
,
«lebeaux restes, dominait l'ancienne voie Au- d'en combler les fossés, el de n'en laisser plus
rélieiine.L'un et l'autre étaient halls sur les V^irc,:^vé's"
subsister que l'église, à cause des guerres qu'on î'""
tords de la Duraiiee , qui parcourait autrefois traiKiiait alors.
B'.>I T05IBKAU El CL'LTE DE SAINTE MARTHE. 502
De là le vigiiiei' du comie tenait ses au- A loger; et ce fut alors sculcnienl que le
diences, non dans la ville qui n'élnit roi de France comme nça à tenir garni-
pijiit du domaine comtal mais à la , son à TarascDii.
campagne, et dans une ferme appelée Les privilèges de celle ville furent
le mas d'Allavcs, apparlrnanl en propre confirn)é3 parLouisXIH(4).ll eslmtme que(4)du S.Wisi-
dépar-
(!) Tl.iJ. — aux comtes (1). Ceux des habitants qui à remarquer que, sous Louis XIV, le tenieiil des
m onnm:'iits de H'.ucliei-du-
féulk'- de SW- étaient prévenus de quelque délit de- litre di' (jouverneur de Tarascon ajanl Rltône.
Miirlhe, p. 55,
vaienl être jugés dansTarasf on mi'me; été inséré par inadverlance dans les
noie.
on ne pouvait les en tirer, pour leur provisions du gouverneur du château
faire le procès ailleurs, ni les détenir rojal de celle ullo, le ici révoqua le
dans d'autres prisons que celles du con- litre par des lettres patent'-) données
scil de \illc; et encore on ne devait pas au mois de novembre 1G70 (o), et cou- (.ï) A'chivei
de Taruiion.
les y enfermer s'ils offraient une eau- firma aux consuls le gou>erni ment de
tion suffisante. Aucun habitant de la la ville (a).
immunité était très-onéreuse aux trou- de Lyon, d'Auch, de Cologne, de Mar- p. 29 el50(/.;.
Prof^a
pes, on bâtit dans le dernier siècle des seille d'Orléans (7), de Grasse (8,
,
(7)
Ave Maril a ,
casernes, hors des rcmparls de la ville, ainsi que dans des manu-cri s très-an- çloriosa.i'jfrti
lustifica'ives ,
appelées Casernes du Boi, pour les y ciens du monastère de Saint-André d'A "u'IS, p. S-J3A
(8) Brevia
tiwn tVf/^^l(ï
Griissensis,\b ,
(a) Celélalde choses dura jusqu'en l'année CnniSTO nonien dedil, ubi provinciam islam,
u-ig, p COU A.
îG88, que Louis XIV joignit le gouvernement secundam Viennensem, Yisignlliurum , quos
de la ville à celui du château. Ariana labes tune infecerat jugo, exeniisseï,
gravissimo renuni dolore torqueri cœpit. U.i-
(b) Eamdem graliam quam prajbuerat Deus que lama adnionilus miraculorum qua; ad 6.
(Marlliae) viva;, servavit et niorlua}. Nani Clo- Marllix sepulcrum quoiidie perpclrabanlur, lit
doVLCus ,
qui primus e Francorum rcgibus eo supplcx accessit, plenam reluhisanitalem.
VJ5 PREUVE DE LA VEIUTE [>E LA TIUIIITION DE PROVENCE. S'-'i
de peine, à cause de leur >étusté; enliii question. Louis XI n'en parle p.is lui-
on la lit dans les écrivains liagiographes niémc (l'une manière plus explicite ,
du moyeu à;,'e, Vincent de Ueaiivais, qu'en divaiil : o Ainsi que nous avons
Hernard de la Guionie, Pierre de Nocl, M pu clairemiMil savoir par la légende
saint Vinceni Feiricr, saint Anlonin de « de l.idile danio, inailaine sainte Mar-
m Aiiiinlis Florence, Denis le Cliarirotix (I). « llic, et par autres vrais rnseigncinen's
Fi-il^siic
In'i» fi
eni-
eomi-
,,
Mais
. ./m
mort de Charles
i» lli, comte
,
la
. i i m i
« approuvés en sainte K;;lise. »
''•' '<'|'"'<''i-
. Je Provence, arrivée au mois de ilé- Voici un extrait de la charte de ce
I. m, 1. 1, a Po-
iviiirpo'de'ïâ Cf-mbre liSl, cette province ayant enlin prince que nous rapporterons plus
él6 réunie de nouveau à la France, au long aux pièct-s justificatives (3). (3) PiKes
*K';i;M''r!,'i'
p.'/r \a). Louis XI sem;)ressa, 1 anmc suivante, « leu de bonne mémoire le roi t-'ovis ^ n j, ,35j
de rendre à l'église de Sainte-Marthe, noire piédocesscur a été principal
le privilégeaccoidéaulrefiiis parClovis. « fundaleur de l'église de la glorieuse
Charles VUI, (ils cl successiur de L"uis « dame madame Marthe, où re|)Ose son
XI, dans ses lettres de confirmation du « benoîl corps, mèmenient pour aucuns
uiéuie privilège données l'année 1489, « évidents ii/irac'es et |:réservalion de
rappelle que le roi i^on père, considé- « maladie advenue en sa personne, par
rant que l'église de Sainte-Marthe « l'intercession de ladi c sainte Marthe,
n'avait pas continué de jouir du privi- « ( ommc il croyait et pensait, voulut et
lège de Clovis, tant parce que, après « ordonna ce qui s'ensuil que ledit :
ce prince, la Provence avait été long- « lieu et terre de sainte Marthe serait
temps occupée par les Sarrasins, cl « quille et franc exempt et iramune à
était devenue théâtre de guerres et
«jamais de toutes charges, subsides cl
le
« prince, notre dit feu seigneur et père « commencé. Comme aussi désirant ,
rfi!^— Ke"isii'é informer bien au long et à la vérité sur D « minelles, ensemble du scel de la cour
i'fwij, fol. 131.
(a) Dicendi linein tandem facianl nobis ar- tliecario ejusdem cœnobii cui lioc nomine ,
chiva sanclissinia; ecclesiae collegialis beat;c niullum nos debere falenair, el brevlaria varia
Marlhx Tarasconeiisis, Avenioiiensis diœcesis. el pervetiisla cninpluriiim ecclesianim , Vin-
Eoruni nobis copiani benignissime fecenint ceiiiius pliain Bellovacensis, Pelrus de Nalnli-
RR. doinini Jnsephus de Clerc de Molieres, bus Equiliniis episcopus, divus Anlnninus, l).
cjiisdem ïarasconensis ecclesiae ihesaurarius, Vinceiilius Ferrerius beaiiis pater Dioiiysins
.
« vcra'neté tant seulement de la ville, lier de soutenir la véiilé de ce fait {'»). (») AciaSwi-
n chastel et fiubourg de Ceaucaire. » La discussion que nous venons d'éta- /,'",rf"" juiîi
Le roi altrihue cependant à l'église de blirmet à néant les difficultés de Lnu- "«'^ . I''2-
^
(6).
Sainle-Marthe des droit", sur le port de noy elle
; montre que le privilège
Beaucairi' , comme aussi sur les ports accordé par Clovis est revêtu de tous
de Comps, Monlfrin et autres. les caractères internes et externes de
Outre les lettres de Charles VIII, qui véiié qui peuvent établir l'existence
confirment ce privilège, on a encore "d'un fait de celte nature, et l'on ne
(1) Arcivres celles de Henri il, en lo49(j), celles pourrait le récuser, sans rejeter par là
lies houclics-
duRhôiie, ib., de Charles IX, du mois d'octobre loGi, même beaucoup d'autres faits dont per-
ri't'islre Lu-
pus.
qui rappellent le fait de Clnvi*. La do- sonne ne doute, et qui sont bien moins
tation de l'église de Sainte-Marthe par solidement prouvés que ne l'est celui-ci.
C ovis , a même fait qualifier ce prince 11 est donc constant que le loinbeau
(2) Piocès- du titre de fondateur de celte église , de sainte Marthe, à Tarascon, était en
vprl'nti.T , :is-
«eiiillpe (lu 12
dans les procès-verbaux du clergé de grande vénéiation dès le v* siècle, et
mai IB53. France (2). que Cluvis s'y est transporté, sur la
De tout ce qui a été dit jusqu'ici , on renommée des miracles qui s'y opé-
La guérison
de Cliivis au
doit donc conclure que le p'\' rinage de raient alors.
toi'hpaii (le Cloviâ 1" au tombeau de sainte Marthe
sainte Marthe
fsl (ioiic lin
fait certain.
CHAPÎTRE DIXIEME.
CONVERSION DE LA VILLE D'AVIGNON
PAR SAINTE MARTHE.
Avant les ravages des Sarrasins sainte Marthe e'iait honorée comme l'apôtre
de la ville d'Avignon.
T. Les écrivains qui ont parlé des com- ciens, est sans contredit l'église cathé-
SuiiUe Mar-
tin^ a loii ours
mencements de l'Eglise d'Avignon et , drale. On y lisait autrefois, sur le fron-
été lioiinr.'^e tous les monuments de cotte Eglise tispice du portail, une inscription la-
00011110 l'apôtre
de la ville 'l'A- connus aujourd'hui , s'accordent à en tine , en vers rimes ,
qui fut détruite en
vigiinn. Moîin-
attribuer l'origine à sainte Marthe. 1733, par suite de divers travaux (5); (3) OEiiv /t
nieiils ptiblii's
deCalvet,\. V,
dosUiiésii |ier- L'un de ces monuni'nts, des plus an- mais que donj Polycarpe de la Ri- ms. (le la RihI.
péiii'T la iiié-
de ilarseille ,
iiioiro rie son
f. fi, 5 Siitt-
:)|Ovlolai dans
pléiiienl aux
ci-lle ville.
(«) Qiiod dicitur de cnratione morbi quo ab eo rege locupletalnm, res est quam obruit Mémoires jw-r
vex.ibatur Chlodov.i^us, niilhim baliel sui lesti- sileniiuni annorum sexcentorum et eo am- serrir à l'h s-
moniiim apud .iiiclores régis hiijus xquales pliuo. toire des é:ê-
qu s d'Avi-
vel ociate suppares. Hoc non regreJiiur ultra Régis Clodovcei Tarasconem acressum gnon
(b) par le
lenipu* Vincenlii Bellnvacensis. atque ab insanabili morbo curalionem aliaque même.
,
Chlortovseilempore gloriosinii fuisse in Pro- id gpnus... hic vindicanda aul asserenda non
vincia Manlix sepulcrum, et lot opibus et vUlis SHscipio.
5U7 l'KKLVE DE LA VERITE DE LA TRADITION DE PROVENCE. 50«
(!) Killiu- >ièie (1), el npit's lui d'aulrcs écrivains A honoré au><si la Ci llule de sainte Mar-
liiiiie de ai-
(
de mérite (2) , ont eu soii) <l(.> nous con- llic.Le ihupilre d'Avignon y cliantdil
it'ii/i»<, ibiJ.,
.11.. I.
server. C< lie inscription jurtiil que lames-e solennelle le jour de la félc ,
(1) Àwiaki
''Avil/liOll, pjl' s.-iinle Marllic avuil prêche la loi à de celle sainte, cl il y avait un grand
i. (le I aiiibi«,
Avignon :
concours ce jour-là dans ce lieu de
, ,
. I , lll-filK.,
dévotion (.V).
'M.
iiulliiqiie
(/«• la Hi-
A-
Aviiiniraiii pcr M:irl)iam f„ p, „^
iqnvii --
ti'
t'al-
Al) liin.rc liMcluiii La tradition rapporte encore que ,
«rf"'''"" •""'^^-
\ urlii Siici'i suiiiiiic. 1 '
. II .1 1 . . . • lif'"' "it'tna
i-i, l. \,it>U lorsque sainte Marthe prêchait a Avi-„ cuesnav, p.
aiiluui.
On a vénéré jusqu'à ces derniers gnon, un jeune homme se jeta à la "<* lai-
temps , à Avignon , une grotte où l'on nage, pour aller Icntendre, et se noya;
croyait que sainte Martlic avait lialiité que le corps de ce jeune homme ayant
durant le séjour qu'elle fit dans cette élé retrouvé cl apporté aui pieds de
ville. Elle éiaii située dans le cloître sainte Marthe, elle le rendit à la vie, et,
même de l'église métropolitaine, contre par ce miracle, converlil le peuple d'A-
la tour des Trofjlius («), el avait clé vignon à la foi chrétienne. Le récit de
convertie en chapelle sons le nom de , cet événement est la matière d'une des
f^) mblio- Sainte-Marthe (3). La vénération pour leçons de l'ancien office de sainte Mar-
hèque du rot,
celle grotte était si grande que ceux , the à Avignon, à Tarascon (5) à Au- officium
IIS. fiaïuuis ,
, (;;)
U ViedeSie qui visitaient l'église cathéJrale, Notre- tun (G). Il en était fait une mention ex- *.''"«."«";"'«
ilartlu; fol. ^ ' virgiins et lios-
i3 \crso ii>;. Dame des Doms, auraient cru n'avoir presse dans les ancimnes liturgies de piiœ Cm sti.
point visité ce temple, s'ils n'avaient Lyon , d'Orléans, de Cologne, d'Auch , .f^ t/'S?
upprobal. oc-
la-.die. I- rl.v,
(o) Troyliiis on Troultas. Ce nom, qui p.ii'.ilt Sila est domus ad oriontem in supercilio oWiîim wrô-
être dérivé du grec el signifier un dùme, vient excisi nionticuli non (irocnl pontificiarnm primn
,
beniie
peui-êire de quelque .iiicieu édifice coiislniit xdiuni postico et allissima lurri. lllinc vcro Mariliœ, 1 ara-
dans ce lieu par les Romains, el qui avuil la melropolitani templi et collegii canonicoruni sion- , \ni<] ,
forme doiil nous parlons. On voit a Arles un œdes amplissiniic tolarn feniie regioneui oc- '"'^'P -^('').
édifice antique de même genre appelé encore cnpanl. Qu;e causa fuit cur devins omnino sit (G) Hreiia-
la Trouille, que l'on altiiliue à Con-tantin, cl locus, atque avins neqne enim cerlis semitis rii.m Eiiveme,
,
que l'on dit avoir élé le palais des rois d'Arles, C duce opus est.
adiliir, et perito iiineris »" l'.S'J, O/^ic.
Sed eo quoque, ut opiner, aliquod relicluni ''<""""' *'«'-
et ensuite des comtés de Provence ju-qn'au
e-se videtnr iiionumentuni rei lociqne, quod ^'''*^*''
(') MisWire roi René i'). Celui d'Avignon était sans cloute '
tij)
cernant, ibideinque frequenti civiimi cimcursu
ple entre la roche ou elle dcmoroil el le Rone,
droit devant la porte d'Avignon. Annales — facerdolalis muneris |ien^um altquod hora-
rium, missscque solemnia exseqnantur, ne tant
d'Avignon par M. Je Cambis, lom. I, ibid. On
niemorand£ piclatis inonnmenium |)enilus in-
montre encore la grotic où sainte Marthe ha-
tercat.
hilait pendant le séjour qu'elle fit à Avigiion.
On l'a convertie en chapelle sous son nom. (d) Avenione civitate nobili, ulii Tarasco-
Suarfi, Galliu clirislianu, tom. IX. liib. reg. nensis Eeclesi;c niatrix est celebri aliipiando ,
cod. ms. ftag. 2. Cietcrum supere^t quoque concione iuter urhis portant et Rhodani ripam
hodierna die antrniii , juxta clanstrum Doin- de fide Crrisii verha faciehai beata .Martha ;
nfeuni in quo diva vivens agebat, ev quo,
, turbani c(.nspicalus ex ulleriore ripa a.lole-
adjunclo lornice saccUuin ipsi dicalunj con-
, scens avidusc|ue noscendi quid agerelui', au- ,
areola domicilii quod occiipaverat, in sacelluiu vium iransnieare cupiciis, natarc iiudaïus cœ-
pcrangiistiiiu lecl0(|ue modico insigne exci-
,
pit. Tune subilo veloci cursu ferocissimi llu-
lala, liodie religionis ergo a ninliis vi>ilur; a
iniui^ impedilns, mergiturraptusin profunduni.
plurilms eliam forte videielur, ni>i vulgo pêne Illa vero juxla corpus in m-idiMn crucis solo
igniitus csset locus, aut ad einii aditus, ut plii-
proslralaoralionem fuilil ad Duminum. Oralione
riniuu), t'orilius interclusus. Olim...adeo C(di :ih ciimpleta crexil se, et appreheiisa manu pueri,
Avenioucnsibus solehal , ut iiemo (ère proxi- dixit ei Surge, puer, in nomine Jesc Ciiristi. :
mum ac contineas Deiparx Virgiiiis templum Suttini vivus el incolumis surrcxit cl bapli-
se adiisse credcrct, qui non illa quoque .Uarthx latiis est.
cellul.e vejligia sanclissinia freqnrnlassei.
5P9 CONVERSION DE I.A VILLE D'AVIGNON l'AR SAKNTE MARTHE. ''00
(1) Ptosa de Marseille, d'Arles (!), canine .^ussi A sninle Marlhe avait opéré I.i résurrrc-
AvH, Maiiln
dans celles de Tours, de Paris (2), lion dont on a parle (:>). Sainl ^ incent (•>) Prœdx-
gliTiOsa./'iè. es
_ Cdlmium Âve' .
Viitr. miiyimm «arriva, qui est dans la rue des Fifi/Zes- Enfin on tient de plus à Avignon que iVveiiioiie,l678
Piirisieii's. in "''
^( Lices, appelée aujourd'hui Ca/o'/e (l). » sainte Marlhe fit bâtir, sur le rocher,' "',!.' ^'.''
feslo S. Miir-
(6) li/id., p.
lliu; Ira. 9.
Cil oratoire, rebâti sans doute plu- une église en l'honneur de la Irès-sainle M [b).
(3) Pièces
jiisuticalires ,
sieurs fois dans le raêrai> lieu, élaU Vie C'était ce qu'on li-ait dans
u" l:),pag.o99,
A*
étibli sur une petite voûte. Lorsque la l'ancien oftlre de sainl Agiicole (7). (7) .Siiarei,
^'^''
(l) Annules rue do la Calade commença à se former, « On ne sait pas, » dit Suarez, évêque de ' ' '
d Atiiinon, p r on construisit des maisons à droite el à Vaison, « dans quel endroit de ce rocher
M. de C.aniliis,
ibid., tooi. I. gauche de l'oratoire, et pendant la ré- «elle était située(8);w mais il n'y a pas (^j liiid., p.
volution les deux p.irlicuiiers qui le lieu de douter qu'elle n'ait été l'origine ^ '''J-
(a) Piis lantonini vironim precibus el juslis G miraculi in ipso loco in quo sitns est noster hic
dcsideriis libeiitissinie annuit vir snncliis (Do- coiivenlus sancli Viiiceolii Perrerii teslinio-
niinicus), sed ad aliuil oppoi tuiiius tempus rem nium, qui \M< pi'imis leniporibus vicinior, ul
esse diiîereniam sundebat , eum duos tantuin poleannis 1394, 93 el 96 hic residens, ceilio-
sibi oiiinino necessarios sorios, Giiillelinura rem anliqua; ira lilinnis liabuit noliliain.
scilicel a Fonleferr.lo, et Joaiinein coiiversiiin Vinceniii Ferrerii senno S9 de sancla
S.
secum tune haberet. Inslanlpii Avenionenses, Martha, png. 96. PdsI hoc ivil ad Avinionem,
litsakeni pro majori promissi certiludine, el el eum pr.edicarel :bi in quadam magna plalea,
aliqualieorum solaiio, aptum domui conslruen- ubi est nunc comentus Prœdicatontm , quidam
d* jamjam locum eligat nioxque per portain , jnvenis infidelis volens venire ad sermonem,
Rhodani simut egressi ad Iscvam euiiles, magna sine navi naiando vuluil Iransire Rhodanum,
civium coronalimultitudine, Isellani seu Islellani el submeisus fuil et post iriduum invenins esl.
ingrcssi {eral insula ania>nissima) , inquirenles B. .Mariha susciiavil eum, dévoie orando Jesi'm
quis oppnrlunior el jucundior forel ad conven- Christum.
tum œilificandiim lacus ; eum ad locum aquis (( ) De beala Martha el lemplo ab ipsa con-
slagnantibus conpertum pervenisseni , in ha;c slruclo in veleri oflicio divi Agricoli , leclione
verba prornpil aliquis : IV habelur i Cum sancla Mariha una eum Maria
:
f In hoc ipsomel loco juvenem nalando ad I sornre el fralre Lazare Massiliam appulissel,
sanclam Marlham de Christo dissercnteni, c divinoduciu pncipuam sibisedem aique ulli-
audiendani accedere cupienlem, in aquis Rho- « miimhospilium beala Salvaloris hospila in hanc
dani submersum , bealissiina Curi^ti hospila D « urbem delegilad eamurbis partemquxDomi-
olini suscitavit. i Cujus miracnli quamplurimi « norum rupes nuncupanlur ibiqne ;edllicari ,
coinperiuiu.
(h) Exslai insigne palrali a saneta .Martha
6 1 PREUVE DE LA VERITE DE I.A TRADITION DE PROVENCE. uni
et co qu'on lisait dans J'aulros bulles A Apn^s avoir dit au chapitre ixi»u'
(1) /'iri. (u). plus anciennes (1). Aussi, l'Kjilise que sainte Marlln- se retira d'abord à
d'Avignon, haqnc année, (|ui célébrait i
Avignon, \ illedc la province \ iennoise,
», avec beaucoup de pompe, la fèie de il ajoute au cliapitrc xuv : « Un jour,
(?)
p-'hqie
,.
Samcle
.
'^^ *"'"*'*' S''''''^'» eoinuie de sa fondairice, « rcpiparls de celle ville, sainte Marthe
'r"t)\a(vi'"''r\r
rail dis (.er- dans ics SuHragcs ordinaires, et la ville « annonçait la parole de vie à un ;;rand
II. Les réflexions que nous avons déjà a voyant cette foule <lcpei!ple, eut le
^'*ï,^"''.,"i'*e
faites sur I oratoire construit à Aix par «désir d'aller entendre lui-même la
3i>i>siulat tJe saint Maximin ju-tilient également co « parole de Diei. Il n'y avait là ni pont
pourquoi, sans revenir ici sur ce point, « nager, il se jette dans le Rhône pour
nous nous bornerons à parh r de l'a- « le traverser; mai'*, emporté par l'agi-
postolat de sainte Marthe dans citle « talion des flots, il enfonce et se noie.
sait que cet te ville a été ruinée plusieurs « qui étaient présents embrasseront la
fois, et que, comme les autres villes « foi chrétienne. Tous promettent de
de cette contrée , elle a perdu tous ses « croire. ï'ainic Marthe, pleine de con-
Cependant, nous pouvons sup-
titres. « Gance dans la bonté et le pouvoir du
pléer au défaut de ses anciens docu- « Seigneur, se prosterne avec larm s
menis, par des monuments étrangers « el se met en prière. La |rièie étant
chrétienne dans cette ville. Car Raban, « notre Seigneur el Sauveur Jésus-
dans sa Vie de sainte Marthe, rapporte « Christ, Fils de Dieu dit-elle, levez- ,
Hji'eiu "siifiuê
'''^^ Saints de Provence, qu'il ap|ielle n'ont point varié depuis mille ou douze
M iriiie comme anciennes histoires et qu'il désiRne en-
liipùtie clAvi-
,
cents ans, car on la raconte encore
,, ,
les honneurs extraordinaires qu'ils lui hué une si ancienne et si illustre ori-
out toujours décernés comme à leur gine.qui, selon les paroles du pape
apôtre , et les porter à vénérer le petit Sixie IV, lui donnait un rang distingué
oratoiic dont on a parlé, s'ils eussent parmi les cathédrales de ces pays :
été persuadés au contraire que sainte Eccleaia Avmionensis, fjitœ inter cœleras
Marthe n'avait jamais mis le pied dans cathédrales ecclesias illurum partium
leur ville? Au reste, l'apostolat de cette clarct, a beata Mnrthn Jesu Christi hos-
sainte à Avignon n'est point un fait /)i7a /"M/K/o^a? car l'Église d'Arles n'avait
isolé et sans intérêt pour les autres aucune sorte d'intérêt à accréditer la
églises de Provence. Celles qui avaient croyance de l'apostolat desainle Marthe
élé fondées par saint Maximin , sainte à A\ignon , ou plutôt elle avait intérêt
Sïadelcine, sainte Marthe, saint Lazare, à la rejetercomme une erreur grossière,
auraient-elles pu souffrir qu'on suppo- D si elle n'eût point élé fondée sur la vé-
sât riussement au vu' siècle l'apostolat rite.Cependant nous allons montrer,
de sainle Marthe à Avignon?et de plus, dans le chapitre suivant, que non-seu-
commenl aurait-on pu leur faire adop- lemenl elle n'a jamais réclamé contre
ter àelles-mêmes cette croyance, que celle croyance, mais que, de plus, dans
nous vojonsètre universelle dans C:"s les requéles qu'elle a adressées aux
contrées, et qui même, d'après le lé- souverains pontifes, et où elle s'altri-
inoignage de Raban ,
était reçue en buail la fondation d'un grand nombre
Allemagne? 11 faut Jonc conclure que , d'Églises, on ne voit pas qu'elle ail ja-
si au vir siècle el'e éiait admise dans niais prétendu avoir fondé aussi celle
les églises de Provence, ces églises la d'Avignon,
tenaient par une tradition qui remon-
tait aux premiers temps.
fiof. l'iiiavi; i>i. i.A vKKiri; iti; i.v lUAnniDN de rc.ovK.N,;!-;. (nm
CHAHTllE OAZlÈMt:.
DÉ M È LÉS
TOUCHANT LA PRIMATIE D'ARLES.
à l'intelligence des faits que nous au- 2° La Province romaine, appelée d'a- Vers 11 fin
du i\' série
rons à rapporter dans ce chapitre. bord la Province ou la Gaule Narbon- les évè(|ues
<l'4il<'S, de
\ leniie i de
Marseii:eexer.
(a) Dès le temps de saint Cyprien, nnns l'cleciion d'un successeur. Par la Province, il V-iieiil li's
voyons l'évèque d'Arles tlëjà en possession du parailrail, d'après Schelstraie, qu'il entendait .Il ois d.' nié-
droit de pritnul. Murcieii ijiii occu|iaJt alors , la Gaule MailioMiiaise('). Il ajoute Fuiies-nous : lro|ii'liiaiii
ce siège, ayant embrassé le parti de Wovatieii, connuitre quel sera celui qui aura été mii à sa place, dans la nifnift
(iii]\rice, et/ii-
cul l'i. 'humanité de laisser mourir, sans les afin que nous siichions à qui nous devons adres-
inirenicfii au
réconcilier à lEglise, des ^poslals qui deman- ser nos (rires, ei celui à qui nous devons écrire.
eunc.le de iNi-
daient avec larmes à y rentrer. Fausiin, évéque Ces paroles moiilrenlévidcMunenl que l'évèque
de Lyon alarmé aussi bien que les [irélats
, , p d'Arles eiail déj non-iculemenl mélropolilain,
<
des villes voisines, du [léril où était la religion, mais encore primai, ou du moins celui de tous (') Sclwtslra-
écrivii au pape pour le prier de renié lier les évéques des Gaules à qui on devait adres-
le, A m quitnt
l'.cctesiic, t. il,
('_) His.'oireau mal ('). Fausiin écrivit aussi à saiiil Cy- ser les lettres (armées pour conserver l'unité et
|i 29s.
rie l'Etilnefidl- piien, évéque de Carlliagc; et telni-ci s'adressa la communion ('|.
Itc.vie, 10 n. I,
lui-même au pape sainl Etienne. Les paroles On voit donc qu'avant le concile de Nicée Cl Gnt:ia
ln.i, p. 8i. clirisliana, il.
jg ijj ipiifg (jy ^jiii( Cyprien sont remarqua- l'évèque d'Ai les exerçait réelleineMl les droits
Col. 322.
bles. Emof/e: dans la l'rovince (i.v Phovincia) de primai dans la Gaule Narbormaise. Aussi
el au peuple d Arles des lettres, dil-il, ]>our conclui-on de la leiire de saint Cvprien que
excommunier Marcien et (aire ordonner un ni l'évèque de Lyon, ni les auires évé(|ues des
mtlre évéque en sa place. On voit ici que, comme Gaules n'avaient poini le droit de déposer l'é-
l'élerlion des mélropolilains élail faite alors vê(pie d'Arles à cause de sa qualité de primat,
)tar les évè(iues comprovincianx, à la demaiuli' ce dioit apparlenanl au pape seul. C'est le ju-
du peuple, sainl Cyprien prie fe pape d'avertir gement qu'en ont porté le P. Alexandre,
ta l'rovince, c'esi-à-dire les évèques de celle Ulgaull , lialuze , D. Couslant , M. de Marca,
conlrée et aussi te peuple d'Arles, qu'ils aient lîallerini et autres.
a procéder tant à la deposiiion de Manien qu'à Launoy, plus liardi que ses devanciers , a
C07 DEMKLES TOUCHANT LA PHlMATlt: D AKLtS. 00g
naise, fut ensuite d visée en cinq pro- A d'Arles, de Vienne et de Maisoilie, qui
vinces , noms
sous ces la Première : exerçaient dans la Viennoise les droits
Narbonnaise, Seconde Narbonnaise;
la de métropolitains, lurent les trois pre-
les Alpes Grecques les Alpes Mari- , micis de cette province qui souscri-
limes et la Province Viennoise; et dans viri'nl ce concile Orose de Marseille,
:
celte dernière si' trouvaieiil les églises Marin d'Arles, Verus de Vienne, et
d'Arles, de Vienne et de Marseille. que l'évéïiue de Marseille signa même
Vers la fin du iv' siècle, nous voyons avant les deux autres (1). {DHmduin.
^ '
Concil. lom. I
que, par une exception assez étrange, L'exercice de la juridiction métro- (n).
les évêqucs de ces trois derniers siè- politaine par trois évêques dans une
ges exerçaient, chacun de son côté, môme province civile, étant contra re
les droits de niétropo ilains dans la au canon de Nicée, devait donner lieu
province Viennoise. C'est une raison à de vifs démêlés entre les évêques de
de penser que, dans l'origine, ces trois _ ces trois sièges , comme aussi entre
Eglises furent iniiépendantes entre elles, l'évêque de Marseille el ceux de la se-
c'csl-à-dire que celle de Vienne el celle ( onde N.iibonnaise qui lui étaient sou-
de Marseille n'avaient point été fondées mis, quoique nppartenaiil à une autre
par saint Trophime d'Arles ou par ses province cvile. Ces méconlentemenls
successeurs. Il remarquer
est même à réciproques éclatèrent vers la fin du
que l'évêque de Marseille, le seul que IV' siècle, et enfin tous ces évêques
nous ayons à considérer ici, exerçait voulurent faire terminer leur diffé-
le droit de métropolitain sur plusieurs rend par un concile, qui fut convoqué
évêques de la seconde province Nar- pour cela à Turin en 398.
bonnaise, quoiqu'il appartînt lui-même Procule, alors évêque de Marseille, llf.
ses, que parce que ses prédécesseurs C ordonner les évêques, alléguant pour 'v[n^c'e'^ civile
l'avaient exercé avant la division de la raison, ou que ces églises avaient été dé- dans laiin.'iie
voulu jeter du doute sur l'authenlicilé de la cuni clericis suis vel quanti et ex quibus pro-
lettre de s.iinlCyprien; et en cela les protestants vinciis ad Arelatenseni synodum conveuerint
eiix-uiêmes l'ouï réliilé , quoique celle lettre sub Marino episcopo, teinporibus Conslanlini,
oit si expresse en faveur de i'autorilé des ad dirimenda schisniala vel pravas omnium in-
CJ IbiJ. souverains ponlifes ('). C'est sans doute à D teiitiones, Volusiano el Anniano coss.
cause de la primatie d'Arles que plus tard nous Orkhvs episcopus (duomss., Horosius), Naza-
voyons paraître l'évéïiue de celle ville au nom- rius leclor, de eivitate Massiliensi, provincia
bre (les trois évêques gaulois donnés par Con- Viennensi.
stantin pour juges aux donatistes , el que !e Marincs episcopus, Salamas presbyler. Nica-
concile qui se tint à celte occasion fut céléliré sius,Afer, Ur sinus, el Petrus, diacones, de
à Arles inêiiie, où les évêques se rendirent des eivitate Arelateiisium, provincia Viennensi.
Gaules el des pays étrangers. De là encore ce Verus episcopus, Bedas exorcista, de eivitate
canon du ilouxiéme concile d'Arles C'est à : Viennensi, provincia suprascripla, etc., etc.
l'évêque d'Arles qu'il appartient de convoquer le
eoncite selon sa volonté (/)) Cuni omnium vir saiicius Proculus Mas-
(«) Sf/ii(s(ra- (').
siliensis episcopus civitatis se lanquatn me-
''' '" Expliciunt canones Arelalenses, quos
(a) iropolilanum ecclesiis , quœ in secunda pro-
episcopi sexcenii fecerunl, qui in eivitate Aie- vincia Narbonensi posil;e videbantur, dieeret
lalensiuin apud Marinuni episc puni Ecclesi^e pneesse debere, aique per se ordiuaiiones in
calholica;, leniporibus Constanlini Augusti memorata provincia sumniorum lieri sacerdu-
Volusiano et Aiiniaiio coss. convenerunl : liim, siquidem assererct easdcni ecdesias vel
(In codice Corb. quem in his subscriptionibus suas parochias fuisse, vel episcopos a se in
secutus est Sirmondus :) Nomiiia episcoporuni cisdem ecclesiis ordinatos.
W) l'REDVE DE l.A VEHITE DE LA TKADITION DE PUOVENCE. (10
venir du droit que son ^iége aurait pu A juridirtiun do Slarscille, auraient aisé-
ac(|uérir, à cause du lilre civil di; sa nient déinoutré l'imposture, puisqu'ils
ville, puisque Marsi ille n'avait jamais étaient tous (irésenl> au cfim ile, et que
été niitropdle civile de la Viennoise, ni l'iocule u'allé^u.iil pas d'au're raison
d'aucune des i|uatrc autres provinces en sa faveur. (Cependant ni l'étécjue
naise, avait continué dexencr sur elles Narbonnaise ne pré'endairnl pas même
Te droit de métropole ; car ces Eglises que ceux de .Marseille eussent usurpé
de seconde furmatioii demeuraient sou- autrefois sur euv le droit de mélropo-
inises au\ premières qui les avaient litain ; ils soutenaient seulement qu'ils
fondées, et urdinairciiient recevaient " ne devaient pas avoir pour mélropoli-
d'elles leurs pasteurs : c'est te que dit tain un é\é<iue étranger à leur propre
équivalemment Proculc au concile de province. Ils opposaient donc à celle
Turin, en assurant que ces Eglises p<isscssion lacoutumealors en vigueur,
avaient élè démembrées de son diocèse, sans nier que ce droit eût clé jusqu'a-
ou que leurs èvé jucs avaient été or- lors exercé sur eus par les évéques de
donnés par lui. Marseille; preuve manifeste que le fait
Tels sont les uiolifs allégués par ce de la po^session de ce sége était incon-
prélat devant le concile de Turin : on testable (o).
ne peut supposer qu'il les ait inventés Eu effet, la sentence du concile de iv.
alors pour tromper les Pères du con- Turin suppose évidemment la vérité de ,nji"^"[''""'^,-jj_
cile. L'idée que saint Jérôme nous la possession alléguée par Procule. Car "^^'piine <ie Ni-
.
j , , , . , . . . .. . "^ée, le ruiicile
donne de cet eveque repousse une sup- eveques, pour ne pasdonneratteinle je Turin di
les
position si injurieuse à l'un et à l'au- p à la discipline générale (d'après '3- ^'^'^^ JJ,"* J'
tre. H nous le représente en effet quelle le siège de Marseille , alors en- seiiie n'evr
comme un prélat également distingué clavé dans la province Viennoise, ne jroiis'.' e^m!
par sa piété
•^ "^ et par son savoir
"^ ; el c'est pouvait exercer le droit de méiropole
'
""proli^^"".
a;res la iii.,rl
le plus bi l éloge qu'on puisse faire d'un sur des Eglises de la seconde Narbon- de l'rocule. nu
.
eveque.
- .'»..•
Ecrivant a Rustique jeune,
• . \
nnioe], attribuent
.. -u . ' •
néanmoins a la per-
' I
UïCUrajl alors
^^ .,iJ;„j
moine gaulois, et lui donnant des con- sonne de Procule seulement les droits
l'évêque de Marseille : Vous avez au- de celte de.'nière province, qui auraient
près de vous, lui dit-il, le saint el très- été aulrefoisdu diocèse de Marseille,
siivanl éiéque Procule, qui vous ins- ou dont les évéques auraient été for-
truira de vive voix mieux que je ne puis mes ou ordonnés par lui (2). Cette con- 7„,7,-,„. ^ Ju {
(1)S. Hitro- le faire par écrit (1). D'ailleurs les évé- cession personnelle, contraire à l'usage C*^-
mil», epiil.
90, nd Husli- ques qui voulaient se soustraire à ia d'alors, montre donc que la posî^ession
f«iH,l.lV,pjrl. D
11. rag. 777
eili!. lli-n. — (a) On pourrait objecter contre Procule provinees, alors assez rérenic, pouvait n'avoir
Il isl.de l'Eglise
qu'en loO (piaiie évéques de la seconde Nar- pas encore de circonscription enlièreiiienl dé-
gutli'iiiie, i. 1,
bonnaise, Constantin de Gap, Asclepius d'.lpt, terminée, au ni rins pour quelques villes de la
Maxime de Riez, Théodore de l'>éjus, aiies- seconde Narbonnaise; le concile de Turin sem-
lenl à saint Léon que leurs prédécesseurs ont ble même autoriser celle su|iposilion : Eccle-
reçu la foi des évéques d'Arles. Nous rcpon- siis quœ in secundo provincia Surboncnsi poti-
doiis, l» que tous les évéques de la seconde tœ vidcbantur. On pourrait mellie parmi ces
Narbonnaise ne firent point la même déclara Eglises celles de Toulon, de Yence, de Cavail-
tion que l'évêque de Sisteron, qu'on croit être
; loii, et quelques autres dont les évéques ne
Clirysaphius, l'un des signataires de la lellre signéieni point la requête en laveur d'.\rles.
(') "ixtoiie synodale en i.'îl ('), ne se joignit pas aux au- Dignum enim visum est, ut quamvis uiii-
(/))
rie l'Eglise f)ttl- tres évéques i" qu'il peut y avoir eu alors
;
minime lenerentur, constringeren-
tale provinciœ
licune. t. Il, p. dans la seconde Narbonnaise plusieurs sièges
SI, uot. b.
lurlumen pielutis affeclu. liwc igilitr ipsi lun-
inconnus aujonrd'lnii, parce que les villes où lum in nia ejusdem forma servabitiir, quas vel
ils étaient auront été ruinées; 5" enlin (|ue la
suas parocliias, tel suos discipulos fuisse ordi-
division de la province Narbonnaise en cinq
nalos conslilerit, primalus habcul dignilalcm.
MOIVIMENTS INLDITS. I M
611 DEMELES TOUCHANT LA PP.IMATIE D'ARLES. C!2
()c Marseille était uu fait constant et A cune aulorilé pour fixer les droits de
indubitable [a]. ces évéques c'était au pape seul qu'il
; cafse'îL^Kwel
Quant au différend qui existait entre a()partenait de les limiter ou de les !,'" ™"*:''« '^''
entre eux la province. Cette disposition par le saint-siège à l'Kglise d'Arles, que
montre que les évéques de Marseille, saint Tropliime avait fondée (1). Pro- (i) Hisioire
dont le siège était dans la Viennoise, cule de -Marseille, qui
^ avant cette sen- i'"'*'!''''''*?'''!'
Itcnne, mm |,
ne pouvaient plus retenir les droits de tence ordonné Lazare évéque
avait P'g. 598.
iiîètropolilain ,
puisqu'il n'y avait pas d'Aix, eut le tort de ne pas déférer aux
lieu de douter que Marseille ne lût point ordres du pape Zozime, et ordonna
métropole civile. encore, sans le consentement de l'évé-
Mais le concile de Turin n'avait au- quo d'Arles, deux nouveaux évéques, i
vel snos discipitlos fuisse oïdinnlos couslileril', fnciire inexact endisant que le concile de ''7 ""''^"'*
privialus hubeit diijnilatem. Dom Denis de Tnrin laissa dans l'incerlilnde si l'évêque de
Sainte-Manlie conclut de là que le concile de Marseille avait vraiment des Eglises episcopa-
Turin laissa dans l'incertitude si l'évêque de '^**' " '^^^ ^''^' 1"^ •^^ concile nénunièro
point
.Marseille avait vraiment des Eglises épiscopa- quelles sont les Eglises démembrées autrefois
, „_- M __••.. .
jy diocèse de Marseille, et ne désigne point
es auxquelles il présidât comme inétropoli-
1»"» (') *'•<>* i' "'ous semble, l°que ce savant en particulier les évéques que Procule aurait
(M Grdiia
t:hmtwnn, 1. 1, critique se trompe en traduisant ici le mut ordonnés. H ne déclare que le principe, et
col. urj-.:i )
parochias, par Eglises épiscopates. Les Pères cela suffisait, puisqu'on cojinaissait fort bien
deTuiin, disant que ces Eglises avaient été
eii l'origine de ces Eglises, connue on savait très-
les paroisses de l'Eglise de Marseille, veulent bien quels étaient les évéques ordonnés par
signifier, qu'avant qu'elles eussent des évé- Procule. Ces faits étant noiniros et publics, il
ques, elles faisaient partie du diocèse de Mar- était in.tile de les menlionner en détail dans
seille et étaient de simples paroisses. Il ledéciel. Aussi tout le monde convient que le
est
vrai que quelquefois le mot parocliia veut concile de Turin accoida 3 Procule personnel-
dire Eglise épiscopale, ou plulôt diocèse. Mais lement l'objet de sa demande, ce qui lait dire
dans ce temps on lui donnait aussi la significa- au P. Longneval On peut jnqer par ce rè-
:
tion lïéglise simplement paroissiale, comme glement combien était grande ianlorité de cet
on le vni't dans les iv'^' et v' conciles d'Orléans D ^^'^V!'- ^^ '^^ 1"' montre qu'en effet les Pères
dans le n<^ concile de Vaison "le Turin confirmèrent à Procule la possession
dans celui ,
d'Agde, dans le iv de Cartbage, célébré la qu'il alléguait, c'est qu'en vertu de cette sen-
même année que celui de Turin et tous les ;
tence il usa librement du droit de métropoli-
auteurs qui ont examiné plus à fond ce décret tain, penilantdix-neufans, depuis la cclébralion
n'ont pas même pensé qu'on pût donner ici un du concile. Car le pape s dut Zoîime, ayant
autre sens à cette expression. Le P. Lon- alors cassé le règlement des Pères de Turin, i
gueval rend les paroles du concile, Ecctesias reprocha a Procule d'iiroir extorqué de ce con- '•
quas suas parochias fuisse consliterit, par celles- cile le privilège d'ordonner des évéques dans
la
ci . le concile ordonna qu'il présiderait Seconde Narbonnaisc.
les
évéques, dont les Eglises avaient été démem- 3" Bouclie, dans son Uisloire de Provence,
brées de son diocèse, et c'est ce qu'il répète a parlé fort inexactement des prétentions de
f ) Histoire encore ailleurs ('); dom Ceillier l'entend de la Procule, et du décret du concile de Turin,
^e l'Eglise gai- même iorle ses raisons élaienl que diverses
: qu'il avait lu sans doute trop rapidement pour (i) /i,c,,„-, ,,
iicifie, ton:. Eglises de celte vrovince avaient été autrefois du
1, en saisir le sens véiitable ('). de Provence
'
fwg. 3l>D.
tom. I, liv. )v',
Cinp. I pa;;.
(') Sviiodfis in ancipili relimiuit utrinn vpre na-
p:ites'piil)us ul melropnlitamis pr^-eesset. '*"•
Todiias liaberel Proculus, hoc csl lici-lesias episto-
PUMUVK 01': 1,\ VKUITF. DE LA TllADITlON I)K l'IlOVKNCE. Cil
(J 5
Jj ,^.^,,,
si("'e de Senez (I). ('elle coiiduite irrc- saint Hil.iire d'Arles le droit de môlro- qi,e< «oi.mi.s
jruliiVe lie IVociilc peut faire croire que polilain, <l la juridiclion qu'il pré-
'.'^'J.J'";,.; ^'j'f.',
l'alroc'e, élu cvéque d'Arles par la fa lend.iil sur la province di' Vienne. Il levu fa im <i«
,..,,,.,.... ,
des concrcs, de ou ue
., 1
sailli Trii|iliiiiie
saint Irosper, un grand sujet de divi- assisier (.i). Rarennius, successeur de (3) /(lid.
celle conduite peul fiire juj-er que Pa- pour Vaistin, l'évoque de Vienne cii-
Irode avait fait au pape quelque faux vo}a des dépulés à Uome pour se
décision. Quoi qu'il en soil, Zozini' « dans toutes les Giiules, disaient-ils,
écrivit de nouveau con're Procule de (I et la sainte Eglise romaine ne l'i-
(le nouveaux évoques, ce qui porta le « répandue peu à peu dans les Gaules;
I
apc à le déclarer déchu de l'èpiscopat, « et (jue même d'autres villes ont mé-
il à charger Palroc!e de lui donner un C « rilé d'avoir des évoques avant la
tion ;
peut-être Procule fît-il quelque 'I Nos prédécesseurs ont tou-
maulé....
réparation au sainl-siégc qui le main- « jours honoré riîglise d'Arles comme
tint dans sa dignité. « leur mère; et, suivant la tradition,
Tous ces faits, comme on voit, loin -< ils se sont toujours adr. ssès à ce
de donner aHeinte à l'apostolat de « siège pour demander des évéques:
saint Lazare à Marseille, autorisent au « on sait que nous e! nos prédéces-
contraire à conclure que ce siège avait « seors avons èlé ordonnés par dé-
été fondé dès les premiers temps. Mais „ vcque dAles ('*).» Us rapportent (4) L.betlus
"" ''
(a) Prxinissis officiis qiinc npostolalui vcstro (uni est, sednec sacrosaml.'c Erclesix Itonia- '
Omnibus eleiiini Galllcanis regiombiis no- susccpil, ac poslea inlra Gallias boc, qiiod
61S D7.MELF,S TOUCHANT LA PRIMATIE D'ARLES. €ir,
les évéques d'Arles cl de Vienne, et fit que les Egli.-e^ gouvernées par eux, et
nous ne voyons rien qui donne atteinte enfin que saint Trophime a annoncé le Arelatiusi-, l:C-
c/?siVi',IGI:;,iri-
au fait de l'ypostulat de saint Lazare premier la foi dans les Gaules (2). 8°, paK. 8y(a)'
voyé par saint Pierre, a .«^iegé d'al-ord phime a pu en effet venir dans les piislolal (Ips
B saillis de l'ru-
vence.
divino munere fiier:il consecula, studio dociri- cilntlinem semper suani curamquc revocarit.
iiiB saliilaris ellinlit. Gui id eliani honoris dignitatisque collalum
Ciijiis honoris oblenlii, Ecclesiani Arelalen- est, ul non tantum bas provincias potestale
sein omnes decessores pi-scdecessoresque no- propria gubernaret, veruin etiam omnes Gal-
stri, veliil malrem debito seinper lionore co- lias, sibi aposlolica; sedis vice mandata, sub
luerunl, IraJilioiiem lolam, ab
leneiitesqiie omni ecclesiaslica régula contineret.
hac nostr» sede episcopos postii-
sibi civilatis His itaque omnibus intimatis, et in notitiam
larunt. Ab bujus
Ecclesiai saieidole tani de- beaiitudinis vestr;e fideli assertione perlatis,
cessores nostros, quain nos ipsos, constat in quKsunms et obsecramus coronam san( limo-
sinnmum sacerdolium donanle Domino consa- ni;e per iiomen Domini nostri Jesu
vestra;,
cra les. Christi, qui in vobis justitiam, patientiam,
CJuam qni.lem anliqiiitalem sequentes pron- tranquillitatein, et bona lotius sanctitalis
decessores beatitudinis vestraî, hoc quod erga ac perfectionis elcgit, et per beatissimum
privilégia Arelalenbis Ecclesi;e insliUilio veslra Petrum, quem vila et conversatione vestra
Iradideral, proniulgalis, sicut et scriniaapos'o- nobis divino munere reiklilum credimus, ul
Hcie sedis procul dubio conlinent, aucloritati- quiilquid Arelatensis Ecclesia, sicnt siiperius
bus conlirniarunt credeiites plénum esse ra-
:
indicavinius, vel ab antiquitate suscepii, vel
lionis atque jiistilix, ut sicul per beatlssimum Q pustea auclorilale sedis apostulica; vindicavil,
Petrum apostolorum principem sacrosancta id onme ad suum pontilicium revocare ejus-
Ecclesia liemana teneret supri omnes lolius deni Ecclesiœ sacerdotem beatitudinis vestrje
mundi ecclesias principatum, ila etiam iiiira am loritas in perpetuum mansura pnecipiat.
Gallias Arelatensis Ecclesia quai sancium
,
Ipsi auiem, vel ofliciorum causa, vel liujus
Trophiinum ab apostolis missum sacerdotem legalionis obiéntu, sanctimoniie vestne nos
babere meruisseL, ordinandi pontilicium vindi- pr.esenlassemus aspeciibus , nisi alios inlirmi-
carel. His secunduin religionein utilur privile- las, alios anhi prœsentis penuria, ab hac voto-
giis Ecclesia meinorala. C;eleruni mulla suiit rum nostrorum cujiiditaie revocassel. Sed con-
qiiibui secuaduin insliluta prjncipum cunctis fidinms in Domino Ji;su Christo, qui precibiis
inlra regiones noslras civilMibus praîleratur. et desideriis nostiis elfectum promplissini;e
ll;ec m
lanlum a gloriosissiime memori;e pietatis veslrœ praistilit, qiiod qui nunc lega-
Conslaiilino peculiariler hoiiorala est, ut ab lionis offlcio fungamur, graliarum poslea rel'e-
ejns vocabulo , precter propriuni nonien, qiio rendaruni per nosmelipsos aclione fuiigeinur.
Arelas vocatur, Constiiitina iionien acceperil. Il parait que cette requête ne fut point ré-
Uanc cleineniissinioc rccoriialionis Valentinia- digée par les évéques signataires réunis en-
nus et Hiinorius lidelissimi principes speciali- semble, puisque celui d Arles n'avait plus le droit
biis privilegiis, et ni verbo ipsorum utaniur, de les assembler. Un doit présumer qu'elle leur
Malieni oniniiinitlalliarnni a])pfllaiulo, ilecora- (ut présentée taule rédiyée ; et c'est ce qui expli-
runt. In hac urbe, qiiicunque intra Gallias ex que pourquoi on trouve parmi les signatures
icinpore pr.cdictorum oslendere voluit insignia 1' celle d'Ursus de Senez. qui n'avait point été or-
consulaluni susceuil et dédit, liane
digiiitatis, donné par iévéque d'Arles, quoique la lettre
suulimissiina pra;fectui a, hanc rcliquai potesla- suppose que tous les signataires avaient été or-
tes, velut conimnnem omnibus palriam sein- donnés par lui. On a vu que l'urdimUion de ce
per inhabitant. Ad hanc ex omnibus civitali- même Ursus par Prûcute, evcque de Marseille, et
bus multarum utiiiialum causa concurritur. Et SHHs la participation de l'ëvéque d'Arles, fut
plane ila sibi erga privilégia memoratse, vel l'un des griefs que Zozime reprocha à Pro-
Ecclesia;, vel civitaiis divina, ut credimus, cute ('). Car on ne peut guère supposer que cet ('1 llixtoire
dispensatione omtiia consenserunl ut sempcr , Ursus de Senez ait eu pottr successeur un autre de l'Hylne qal-
sicut Ecclesia Arelatensis intra Gallias prima- Ursus ordonné par iévéque d Arles. Il tj a d'ail- ticwc. loin. I,
tum in sacerdotio antiqnitatis nierilo, ila etiam leurs d autres assertions inexactes dans celle re- p:i.i.'. âUJ;!.!!,
civilas ipsa principatum in sarculo opportuni- quête, comme nous le dirons dans ta suite. p. i'J.
lalis gralia pos^ederii, UnJe l'aclum est, ut (a) Die v in octava Translation'is sancti Tro-
non solum provinci.e Vieniiensis ordiiialionem, phimi. Ible eniin iste est vir, per qucni libi lu-
sed etiam Irium provinciaruin, contemplalioiie men Evangelii, Gallia, primitus coruscavit. In
sancii Trophimi, sicul et sanctorum prsedeccs- quoet per quem sanctitalis et miraculnriim tilii
sorum vpslrorum patefaclnm sibi testatur aii- jiibar eflul-it. Ilic tuus paier, hic propiius
cioriiiis, Arolatensis Ecclesice sacerdos ad soUi- paslor est. De sermone sancii llilarii ^piscojti.
617 IMŒLYE DK l,A VtRITF. IHC I.A TIl.VItlTlON DE PROVENCE Cn
(î.dili'S avant ou\, puisque, d'a|)ros a si^'iia la roquèlc à saint Léon. Il faut
Itahan, ceux-ci ne (|uillùrcnt la Juilée donc penser qu'en s'expriniant cominc
t|uo la année après lAsccnsion.
t'*' on a vu, ces dix-sept èvéi|ues ne veu-
De plus, on ne doit pas conclure delà lent point parler de toutes les Eglises
reijuéte de ces chèques (pie toutes les des Gaules ; ils désignent seulemenl
Hj^liscs des llau'es aient reçu la foi de leurs propres Eglises, et encore eu
saint Trophimc ou de ses successeurs général.
Il est certain que les successeurs de Mais en supposant qu'ils eussent
saint l'ierre ont envoyé iininédialement tous déclaré que la foi leur ét.it venue
de Home dans les Gaules plusieurs d'Arles, il n'y aurait rien en cela de
troupes d'i oinnics apostoliques; d'ail- contraire à l'apostolat de nos saints.
leurs s linl Pothin et saint Jrénée n'ont Car on ne peut montrer (ju'aucun évê-
point élé envoyés d*Arhs à Lyon. Ces que des Eglises dont la fondation est
dix-se|t évét|ues veulent donc dire attribuée à saint Lazare, à saint Ma-
seulement que la ville d'Arles a reçu ximin aux autres apôtres de la Pro-
et
la foi la première, mais non pas qu'elle vence, venus avec eux, ait signé la
soit la source d'où la foi se soit répan- lettre dont nous parlons.
due partout. En effet, la lettre est si- D'abord il est trèï-assuré que l'é- \ III.
Véiicii
{;née par logenuus d'Emhrun, dont il »cquc de Marseille ne l'a point signée. succossiHr iic-
est certain que l'Ejilise n'avait point L'évéquc de cette ville était alors Vé- f,"j''î,j,
^i^'-j",','|>
clé fondée par saint Tiophime ou par nérius.Il occupait ce siège loiiglenips i"'i"i;'<"' <''"-
Marcellin, qui aborda d'Afrique à Nice, et nous voyons qu'il l'occupait encore
d'où il s'avança jusqu'à Embrun ely l'année suivante 451, puisqu'il sign.i.
prêcha De plus, ce même
la foi. celte dcrnièie année, immédiatement
saint
Marcellin ordonné évêque sur une
fut après les évêques d'Arles el de Nar-
lettre de saint Eusèbe de Verceil, G bonne, el avant quarante-un évéqucs
{[) Hisfoire adressée à l'évéque de \a!ence (1) en gaulois, la lettre synodique à saint
;
£«)u'. loin. I
sorte que eveque d Arles n inlervint
I Léon, touchant la foi [b], et que de
ig. 2iij, -JOS. en aucune manière, ni dans la fonda- plus il assista au 2' concile d'Arles. Or
tion de celte Eglise, ni dans l'ordina- Vénérius n'a point signé la première
tion de son premier pasteur. En outre, 1 tire, comme il parait manifeslemcnt
l'Eglise de Digne avait élé fomlée par par la réponse de saint Léon adressée
saint Domnin et saint Vinrent, envoyés aux dix-sept évêques qui lui avaient'
(2) /*/(/. i. I, par saint Marcellin d'Embrun (2' ; et écrit, el parmi lesquels le nom de Vé-
'''
cependant Nectaire, évêque de Digne, nérius ne [laraît pas (3). L'on pourrait (^) co:icii.
(.'«//.(C, 1. I, |>.
'Jl.ie nLiHiiiiiy
êlre surpris que \'énérius, dont le dio- A Maxime, et qu'il y avait alors en l'ro-
cèse élail limitrophe de celui d'Arles, vence deux évoques de ce nom, l'un
ne se soit pas joint aux dix-sept évê- d'Avignon, l'autre de Riez. Dora Denis
ques signataires. Car parmi ceux-ci de Sainte-Marthe, en parlant de Maxime
nous voyons des évêqucs qui apparie- d'Avignon, dit qu'il signa la lettre des
naient à d'iiutres provinces que la dix-sept évéqucs (1); mais en assignant (d caliin
V^iennoise, celui d'Uzes qui était delà à ce Maxime le siège d'Avignon, plu- ']'"'^''''"'''i-
pouvait signer le contenu. Ces evéquos vignon. Nous ajoutons de plus que
confessent tous que leurs prcdéces- tout porte à croire que c'était celui de
seurs ont regardé l'Eglise d'Arles Riez. En effet, dans celte lettre de l'an-
comme la mère de leurs Eglises. L'é- née 450, en faveur d'Arles, il n'est fait
véque de Marseille ne lui rend pas le mention que d'un seul évéque appelé
même témoignage, parce que son Maxime; et dans celle de l'année 451,
Eglise reconnaissait alors, comme au- en faveur de la foi, nous en voyons
jourd'hui, suint Lazare pour fonda- paraître deux, celui de Riez et celui
év^i'iie" signa- Marthe et par saint Maximin, aient l'évêque de Riez; au lieu qu'on peut
'
«"'liriJ'Ai'ls''"*'o"^ '^
lelire en faveur d'Arles, quoi- alléguer pour celui d'Avignon un mo-
que limitrophes l'une e! l'autre de cette tif liès-fondé, le même qui empêcha
Eglise. 11 est vrai que parmi les dix- Vénérius de déclarer que son Eglise
sept évêques signataires on trouve un avait été fondée par saint Trophime ou
par SCS successeurs, puisque riiiilise A île HIez. « Ceux dont tu conn.iU les
d'Avignon avait élé fondée par s.iinlc sié-cs, dit-il, sont t'j nstanlin d" (inp,
tout porte à penser qu'il occupaii celui Quanta l'évcque d'Ais, il n'en e.'l
Les cvèijup»
de liiez , ou du moins rien ne prouve pas question non plus dans ces signa- d'Uiaiige , lie
ll!«.
de ces évoques, ne met pas en doute inconnu^, car on ignore quel était alois
que le Maxime signataire ne suit celui révtqiic d'Aix (a). On doit dimc présu-
n
(n) Papon, qui avaii parcouru trop rapide- premier qui ail placé saint .Armentaiie dans le
ment la lettre des dix-sept évêqucs en f.ivcur catalogue des évéqucs d'Aix , donne assez à
de l'Eglise d'Arles, et celle de l'année suivante entendre que ce n'est ici qu'une conjecture.
relative à la loi , a confondu la preuiière avec « Je l'ai rais dans le rang de nos évoques, avec
la seconde; et, voyant dans celle-ci le nom lie « celte protestation , dit-il , de le rendre fort
Véncrius , il a conclu de là ([ue cet évcquc « agréablement à toute auire Eglise lorsqu'i lie
avait détruit ainsi la tradition qu'une piei:ie I me le demandera avec bon litre, i Durant les
crédulité s'est efforcée d établir dans ces derniers troubles doni la Provence fut le lliéà(rc pen-
Histoire siècles ('). Mais coniine esl oertaiti au con- dant tanl d'années, n'a-t-on pas vu des évê-
(')
10
il
''""1'''"^'-'
. ,
. iraire que
'
Vénéiius n'a point signé celle lettre, qucs obligés d'abandonner leurs Eglises cl
1. 1, p. 5/ 1.
il faut conclure que la iradiiion de l'épiscopat mourir hors de leurs sii'ges? Il est vrai qu'on
de saint Lazare à iMarseille remontait dune aux possédait à Aix des reliques de saint Arnien-
premiers temps. laire ; faut-il conclure de là que ce saint fut
De pins, le même Papon, pour forlilier cette évêque d'Aiv? Il faudrait donc aussi conclure
difficulté imaginaire, s'e^t donné la liberté, de C que saint Bonaventure ,
par cxemjde , fui ar-
mctlre parmi les évoques signataires celui chevêque de Lyon, parce qu'on possédait ses
d'Aix, à qui il lui a plu de donner le nom reliques dans cette ville; que saint Martin fut
d'Armenlaire ,
parce que l'un des évoques si- évèque de Paris, parce qu'à Paris on possède
gnataires, dont on ne connaît pas le siège, por- des reliques de saint Martin '!
Ainsi rien ne
tait en efléi ce nom. prouve qu'il y ait jamais eu un Armeataiie évo-
i' D'abord on ne peut prouver qu'il y ait que d'Aix.
jamais eu un évèque d'Aix appelé Armenlaire. 2» Mais en supposant que l'Armenlaire dont
Ni les auteurs du premier Gallia christiana, ni parle l'inscription fùl évèque, et évêque d'Aix,
Denis de Sainle-Marllie, qui a fait de nouvelles comment pourrait-on prouver qu'il a vécu du
recherches sur la chronologie de nos évèques, temps de saint Léon le Grand? La succession
n'ont point connu d'Armenlaire qui ail occu|ié des évèques d'Aix est si obscure, elle est rem-
ce siège. Papon s'appuie sur celte inscription plie de tanl de lacunes occasionnées par la
trouvée dans la sacristie d'Aix, et que Pitlon perle des reonumenis , que jusqu'au ix'-
(') Aimalet rapporte (') siècle on ne connaît aujourd'hui que bujt on
rie ta sainte
''
h'qlisc d Aie neuf évèques de ce siège. Sur quoi se fonde-
Hicossa sancinriim Mi'ncifalii
\im, pag. 23,
Ëpiscofii, iiec non Armeiitaiii, nh ecclosia rait-on pour placer cet Arnr.entaire au v^ siè-
2U.
tS. Lnureolli truusvecia poslia suol.
cle, et précisément à l'année -ioO, plutôt qu'au
Mais celle inscription ne donne pas à saint vie, au VU', au viii= ou au ix«, dans des la-
Armenlaire la qualité d'évèque; sur quoi donc cunes qui coupent continuellement cette suc-
fonder son épiscopat? D'ailleurs, en supposant cession ()?
qu'il fùl évêque, aussi bien que .Ménelfale, quel 3" Enlin , si l'on démontrait qu'il y eut un
témoignage a-t-on qu'il ail jamais élé évèque évêque d'Aix nommé Armenlaire, et que cet
d'Aix'; L'inscription ne le dit pas, et Pitlon, le évèque vivait en 450 , ce qu'il est impossible
() Papon n'a pu dissimuler liii-ni?me son embar- éli si souvent pillées avant le xii' sièole, qu'on
ras, en plaçant .armenlaire en 4511, cl lui ilnnnaiu ne ppul écrire riiisloire des premiers év<^|iii'S
par ciinjociure saint Monelfale pour successeur, sans iHrc arrêté à cliatpie inslant par quelque dUt-
Huoiiine le nom de celui-ci, d'ivignie barbare, diU cullé. »
le laire placer plus tard, t Nus taises, dit-il, ont
6-23 DEMELES TOUCHANT LA l'I'lMATlE D'ARLES. 62i
mer qu'il aura suivi l'exemple de l'é- A prend Raban-Maur, ou plutôt l'ano-
véqne de Marseille, en relusanl de si- nyme du vil" siècle qu'il cite, que cette
gner, puisqu'il n'aurait pu, sans révol- Eglise avait été fondée par saint Eu-
ter ses diocésains, déclarer que l'Eglise tropp, l'un des com|)agnons de saint
d'Aix avait reru la foi par celle d'Arles. Maximin (2), cl qui, d'après ce que la (2) PiiTcs
juslificnlirex ,
El ce qui confirme et fortifie celle con- Vie de sainte Marthe nous en apprend, n° 5, p. 510 A.
clusion, c'est qu'il est certain que plu- aurait été lui-même en rapport avec
sieurs évoques de Provenie ne signè- saintTrophime d'Arles (3). Honorât de (3) Ihid , n-
b, p. 5i8D
rent pas la requête au pape. Parmi les Toulon ne signe point pour le même
dix-sept évéques signataires, on ne voit moif, puisque la tradition de cette
point Julien de Cavaillon, ni Fralernus Eglise reconnaît pour son fondateur un
de Glandèves ni Chrysaphius de Sisle- autre compagnon de saint Maximin.
ron , ni Florus de Saiiit-Paul-Trois- Ainsi, sans parler diS évêques d'Avi- XI.
La coniluile
Cliâleaux, ni N'érus d'Orange, ni Ho- gnon nous voyons que ceux
et d'Aix, dec-st'vÊciuf.'S
d'Orange, de Toulon, de Cavaillon, de iionsigualaires
norât de Toulon, qui tous (si l'on en
coiilirine le lait
excepte Chrysaphius, sur lequel il pour- Glandèves, de Sisteron,nesignent point lie l'apuslnl^t
des saillis rie
rait y avoir quelque doute) ont tri's- la lettre en faveur de l'Eglise d'Arles; l'rovence.
certainemenl signé la lettre synodique nous devons donc conclure que les
à saint Léon l'année suivante, et se évêques de ces Eglises ne reconnais-
sont joints àMaxime d'Avignon et à saient point le siège d'Arles pour la
(M Cotuil. Vénérius de Marseille fJ). On ne peut source de leur foi. Et peut-être que ces
Cntliœ. lom. I. > , ,
lag. 'jy>, aiiiio guère douter que tous ces évêques E;;lises avaient autrefois dépendu de
j|,jJi;,;J:^"'°'"_
n'eussent é(é sollicités par les en\oyés Marseille, d'après ce que nous avons
xcnporum Cal- de l'évéque d'Arles à signer en fa- vu, que les évoques de ce siège exer-
litv iid Leonem , .. ^ ,. . , •
papiim (n). ^^u'" "c cette Lglisc , si leurs s:eges cèrent pendant longtemps les droits de
avaient éle fondés par saint Trophinie métropolitains sur plusieurs Eglises de
ou par ses successeurs. Ces évêques leur voisinage.
n'ayant donc point signé la requête, on Q Au reste, le refus de signature de la
doit penser qu'ils ont eu pour motif de part de ces évêques se lie très-bien
refus le fiiii constant et public de la avec tous les faits que nous avons ex-
fondation de leurs Eglises par saint posés jusqu'ici d;ins cet ouvrage, les-
Lazare, saint Maximin ou par d'aulrcs quels supposent que du temps même
hommes apostoliques. En effet, Vériis, de ces démêlés, c'est à-dire au V siè-
évêque d'Orange, ne signa point, parce cle, l'jipostolat de nos saints n'était
qu'il était constant, comme nous l'ap- ignoré de personne en Provence. Les
d'établir par les inormmeiils connus , il reste- a prétendu tirer de cet Armenlaire n'a donc ioq:œ pro S.
rait encore à montrer qne l'Arnienlaire qui aucune force. Ilkrninimi sm-
leiilia, secl. III,
sijj'ne la lettre à saint Léon était évoque d'Aix : (a) Ravennius, Eulalius, p. 152.— i'H()-
nouvelle source d'eniliarras et d'incerliluiles. Rusticus, Anemiiis, plemcni. Tou-
Venerius, Chrysaphius, cil.Galliœ.'ii]
Papon ne savait pas apparemment qu'il y avait lemoiit, etc.
Coiistantinus, Pelronius,
alors plusieurs évêques appelés Armenlahe, et Maximus, Fonleius,
qu'on en distingue jusqu'à quatre, dont aucun Armentarius, Ydaliiis,
Florus, Ililarius,
n'était évêque d'Aix : un évéïpie d'Aiich ; un Sabinus, Viclurus,
autre évoque de Velay ou du Puy ; un troi- Valerianus, Eugenius,
sième, évêque d'Antibes; et un (piatriùnie, dé- Nectarius, l'alladius,
Constantius, Faloruus,
posé en 439 du siège d'Embrun, et qui conserva
Maximus, Amandus,
depuis dans la province d'Arles le litre et les Asclepius, Geroniius,
(», Gallia honneurs de chorévêque ('). Mais puisqu'on ne Maximus, Proculeiaiius,
cliristiana, l I,
pculprouverqu'il y ait jamais eu un Armenlaire
tirsus, Dynamius,
col. 1)74, t-lll, Ingenuus, Julianus,
cnl. 114G et évêque d'Aix, et que d'ailleurs on sait certaine- Justus, Armentarius,
alibi. — ,
\ iiye?.
ment qu'il existait en 4S0 plusieurs évêques de Valerius, Honoralus,
piicore Wi.s-
ce nom, et même dans Provence, Siipervenlor, Eparcbius,
InireiieVF.qlise la n'cst-il pas
iiuUrcnne. t. if,
Verus. Euslacliiug,
naturel de penser que l'un de ceux-ci a signé
p. \n\. David Ilt'lladius, Maximus,
bluiidul, Apo- la lettre à saint Léon? L'argument que Papon .Etherius, Vnatiiius.
6« IMir.LNE DE LA VKIUTK OE I.A TUADinON DE PROVENCE. aî6
Actes anciens di- suinle Muilelcim- qui A nient inJépiMidjnli- de ci lie d'Arles. Si
|iouvaient C'iro. composés alois ; la Ira- /'on considère d'un côté les démêlé»
(lilion di's lluliens, alleslée p.:r les Adcs auxquels donnèrent lieu l'antiquité
de saint Alexandre de Kreseia, et plus vraie ou présumée de certaines Kfilivcs
tar;l parie Ptlii Marlyiolo(;e 11 u main ; et les litres altriliués à leurs fondateurs,
les tombeaux de saint Maxiniiii el de par exemple, la longue cl interminable
sainte .Madi'Ioincen grand;' vénération ;
querelle de l'apostolat de saint .Marlial
celui (!e sainte .Marthe, celui de saint de l.imo;;cs; et si l'on cunsidère d'autre
Lazare à Marseill'-, el d'autres monn- pari ratlentioit des archevêques d'Arles
mnils certains , alleslent qu'alors ,
à conserver leur primauté sur les ar-
comme aujourd'hui, la croyance de l'a- chevêques et on
les évé(iucs voisins,
postolat de saint L'izarcà Marseille, de conclura sans que la non-récla-p( ine
saint Maxiinin à .\ix, de sainte .Marthe malion des archevêques d'Arles contre
à Avignon el à 'l'arascon, était reçue les prélenlions des évéques de Mar-
partout et notoire dans ces contrées. B seille, d'Avignon, dOrango, leurs suf
Aussi il n'y a pas lieu de douter que fragants. et des arelievéciucs d'Aix leurs
Kavennius, évéque d'Arles, n'ait pas voisins, montre qu'ils les tenaient pour
été oITensé du refus de ces évéques, que certaines et inconlestables. En effet, il
nous voyons en effet se réunir à lui eût été comme impossible que dans un
l'année suivante pour signer la lettre si grand. nombre d'archevêques qui se
en faveur de la foi. Peut-être même ne sont succédé sur le siège d'.VrIes, il ne
proposa-t-on à aucun de ces derniers s'en fût pas trouvé un seul qui eût con-
lie signer la requête à saint Léon pour damné une telle nouveauté, injurieuse
I Eglise d'.Arles, parce qu'on n'ignorait à l'anliquilé de leur siège,
ou du moins
pas que la fondation de leurs Eglises qui.dansleslime religieuse des peuples,
n'était l'ouvrage ni de saint Trophime tendait à élever les églises où repo-
ni d'aucun de ses successeurs saient les corps de saint Lazare, de saint
Xir. De plus nous ne voyons pas que les ç Maximin, de sainte Madeleine el dis
'^^ Ravennius, quoique si
*"*'^'^'**'-'"" axiUes au-dessus de celle d'Arles; car
v.Ves d'Arles
ii'ijiii jamais jalous dans tous les temps de mainte- 'es peuples n'ont jamais témoigné pour
r w
'riynit; comre . . »
la iradiiioii de nir les privilèges el l'anliquilé de leur saint Tro])hime la dévotion qu'ils ont
^'^g*^' ^6 soient jamais élevés contre la '«"jours fait paraître pour les autres.
(Vio.q^ir'sTja-
i"in des pri"- croyance commune qui attribuait à On ne comprendrait pas même com-
rugaiivcs et d*?
laniuiuiié de ^^'"'^ Lazare la fondation de l'Eglise de ment ils n'auraient pas condamné les
leursiége. Vies de ces saints, fort connues à Arles,
Marseille à saint .Maximin, celle d'Aix;
;
donner à leurs Eglises une origine si Enfin non-seulement les archevê- Xlll. ,
ancienne, qui plaçait sur le siège d'Aix ques d'Arles, successeurs de saint Ce-
,4ups.rAH^
un disciple même de Noire-Seigneur, et sain-, ne se sont jamais élevés contre""' ''Vl'i«'*é '»
sainl Lazare, son ami, sur celui de Maximin et de ses
l'apostolat de *ainl iraïuiim d.-.
Marseille; qui f.iisait fonder l'Eglise d'A- compagnons en Provence, mais de plus
^u,'„en7' dt
vignon par sainte Marthe, celle d'O- l'ont plusieurs
ils fois allégué eux- saim Césaire.
range par sainl Eutrope, autre disciple mêmes et tenu pour certain et indubi-
de Noire-Seigneur, el donnait ainsi à table dans des actes publics émanés de
toutes ces Eglises une origine cnlière- leur autorité ; ce qui doit passer pour
DEMELES TOlîCilANT I,A PUI.MATIE DAHLES. 028
guère qu'après cette époque. Nous ci- date de l'an 502. Mais s'il eût pris la
cieux qui a échappé à ces barbares, le P. Guesnay, où, p.:r une faute d'inî-
il
'"^'•
Acles [iiitdirs
des archcvr-
apôtres sur cette plage déserte, comme est parlé de l'arrivée de saint Maximin ."JV^' ^ '^'^'''^
(I) Voyez, à nous le montrons ailleurs (1). H est vrai OU de srs compagnons en Provence, 'a de la
vériié
(le ee vo- rr. j u
. Iradil on île
.3 i]ii
Provence.
san'es !\iaries le Testament de saint Césaire, d'après (!e l'archevêque Gaspard du Laurens,
JiiaM et Su-
lomé. C6 principe, que tous les monuments
, ,
ou plutôt de Saxi , son secrétaire,
favorables à cette tradition, portant homme très-versé dans les anti<;uilés
une date antérieure au xr siècle, d'Arles, et qui a rédigé les Of/îces pu-
étaient nécessairement controuvés. bliés en 1612 par ce prélat, on voit
Mais l'assertion tant que, vers l'an 900, un archevêque
de Launoy, en
qu'elle attaque le Testament de saint q d'Arles, que ces Ofûces appellent Kavi-
Césaire,est le comble de l'extravagance. lanus (et dont peut-être le nom est ici
Tous les historiens de l'Eglise citent défiguré ), parlant de l'ancien cimetière
ce Testament comme un acte tout à fait d'Arles, dit qu'il avait clé bénit par
indubitable, et un témoignage précieux saint Trophime, par saint Maximin ,
de la discipline du vi' siècle; non-seu- évêque d'Aix et autres; et celle cir- ,
lement ceux de Fr;ince, mais encore constance fait la matière d'une des
les étrangers, et entre autres Baronius. leçons de la fête de la Translation de
« Ce Testament, disent les auteurs du saint Trophime (2)'. On ia lisait aussi (2) oificin
seiiiper fuerit cœmeteriuin Arelatense, non lam divinitus congregalis. Hoiioralus vero Tro- p. 80, »l, «i
lapis in a;ile Sancli Severini apiid Burdegalam q pliimi successor decnrsis aliquot sa^cidis iiiilia- {<0
incisum de illo prœferens elogiuiii, aui iiinu- rio circiiniobdiietnni aiixil et illustravil, deque
inera sepulcra adhuc ibi visenda, quaiii beati suc noniine posteris appellandum reliquit.
Tiophinii Arelaleiisis Ecclesiue fuiulaloris tu- Lect. VI. Virgilius episcopus> ibi ecclesiam
îiiulus iiidicat.Constat enim velerura nioiii- quse adhuc snperest coiididii, eaiiique CunisTO
iiienlis Tropbirauiii juxlaoratorimn quoil in Salvalori et beato Hoiiorato dedicavil. Haiie
agro ciii noinen est CHiiipt Elysii prope civl- itidemliavilanus pr.Tfalus niultorum saiictonim
laleiii in bonoiein beal;e Maria; Virginis ex- corporum pnesenlia sanciificaïaiii teslatus est :
struxeral, fuisse sepulUim. Ilnde loliis ille ager, scribens llilarii , Eonii , Aurelii , Coiicordii,
quein ipse duin viveret fidelibus iidiuinaiidis Virgilii, Rollandi cl alioruni poiiiificura beaiis-
(levoverat , sacer ellecius magnaiii veneratio- siina corpora in ca, aut in crypta sublus ai-
iieni babiiit. tare sita reqiiiescere. Ibi Geuesii iiiartyris Arc-
Lcct. v. Hoc Kavilanns Arclatensis arclii- latensis, et Dorotheac virginis reliquias coUo-
episcopus soptuaginloS annos meiiiori*
aille (.itas asseruit. Toi denuini florilius gemmisque
iiroiiidil a CiiRiâTO Domino fuisse niiraciilo pietiosissiniis bumuin illaai perornatam tradi-
uencdicUiiii ipsi in eo munere subservienlibus
; <lii, ut niirum non sit, ea ex reniotissiniis
si in
Tropbiinu Arelalensi, Sergio Paulo Naibonensi, qnibuscnnque orbis parlibus chiisliarii sepul-
Ma.viiiiino Aqiicnsi, Saiuruino Tbolosano, Fron- lurx niandari clcgoriiu.
lojic Pelr^goricciisi , Martiale Leinovitensi,
CiO l'UEllVK DK LA VMIllTK DK LA TIIADITIO.N DE l'KOVLNCn. G-C
I\) \Ui ulule- Paul, évéque de celle ville (l). Le A |irésenli'e sur le poitiiil de celle
Un .M(isji7/iv«ls
< (leeiia, ji. 81 mèmr trail esl raconlc encore par .Mi- église, de la iiiéuie niaiiière que, loiig-
chcldo Moric's.aichcvcqueii'Arles.dans tmins auparavanl. elle élail rapporlce .
(|) P'^'"
une letlre adressée vrrs l'an 12l);J aux par Haliaii-Maur (V). paK 5ii.
aux Mais, sans nous allacher à ra|ipor- xv.
p clals el autres ccclésiasliciues,
religieux el à lous les princes clin- 1er ici d'aulres acUs seniblahles des je IKuii-e
liens, pour les engager à conlribuer archevêques d'Arles, qui ••'""^'iront |^'^'*|^'^^_^^J|ll^
des temps. Il répùie que ce lieu av;iil de ces sainls était niéine consacré par
été bénit par saint Maxiinin , évéquii la liiurgie ancienne de la niéîne Fglisc.
d'Aix, conjointement avec d'aulres II esisiait auprès de la ville d'Arles.
Martbe, connue dès lors sous le nom dure la donation que Charles le
de Syniiqw; et quoique cet écrit S'il Chauve en fit à l'église de Saint-M. lu-
niélé d'interpolations apocryphes, on rice de Vienne, l'an 8oS (5). Dans l'an- (S) P/ï' »
ne poul douter que la circonstance cien cimetière d Arles, dont on a parle, ;,^4(Jp oiiiii.
qui suppose saint Masimin en rapport et qui avait été ruiné, on voyait une
avec saint Trophime, n'avait rien que chapelle dédiée à saint Lazare 0). Le (fi) pifuia
de conforme à l'andenne tradition de plus ancien bréviaire manuscrit de 1 fc- rimi smciiu
r-Eglise d'Arles, touchant l'apostolat clise d'.VrIesque nous ayons auiour- '^,'''''"^"^'*^^
de saint Maximin el de ses compa- d'hui donne à ce saint le titre de glo-moetuviTrun^
Imi'iHii suiirti
gnons. En 1103, Gibt-lin, archevêque , tr II
rieux martyr el evêqite de Marseille,
, t
iropltwi ib).
t
de celte ville, se rond à Aix pour assis- ami de notre Sauveur{l). Enfin on M- (7) Manns-
cril (le lu Bit>i.
ter à la consécration de la nouvelle sa t en ces propres termes dans le bré-^p||,,''^(,;,,^
r,_
cathédrale, et de concert avec l'ar- vtaire d'Arles, imprimé depuis Jacques H'in, m-t',io..
chevêque d'Aix et les autres préhils Lcfèvre: « Quoiqu'il y ail diversité d'o-
''
''
réunis pour cette cérémonie, il con- « pinion sur l'uni é de .Marie, nous
sacre l'autilen l'honneur de saint Ma- « avons reçu des anciens que Marie-
ximin et de sainte .Madeleine, comme « .Madeleine, sœur de Marthe et de La-
ayant été les fondateurs de l'Eglise ïc zare, et avec ceux-ci d'autres sainls
(3) Ibiil., Il" d'Aix (3). Dans le même siècle, après « personnages, exposés par les Juifs
IH, pas;. 701 A.
l'élévation des reliques de sainte « dans un navire sans voiles, ni rames,
Marthe à Tarascon, Imbert d'Aiguière, « abordèrent à Marseille, où sainte
archevêque d'Arles, assisté par Kos- « Madeleine annonça auxl'Evangile
lang de Marguerite, évéque d'Avignon, '( Marseillais et aux peuples voisins ;
veur, dont l'histoire était dès lors re- Non-seulement les livres liturgiques ""^'^^^j/J^^^''
flesiœ , l.ïl'.).
Uibtiûl. .W«ai-
(n) In sancii Paitli Sergii Naiboneiisis
(l'slû incendiis ac tempnrum injuria solo prostralJP, rine, î'û'.l'i
rfiiscopi, Coiisecravit auleni hic vir Uoniini sancla; Mari;e, l'eUi, La/ari, Eulalla;, C:esarii, fol. 4G9. Murii
l'aulus ciiin sanciis pncsulihus Maxiinino DesiJerii, Bcrlulphi, Ursulae nouiiiia |ira;iule- "««''. ")<'«'"-
.Aquensi, Tropliiino Arelatensi, Saluriiino Tbo- runt. '", ' ","17'' ''"'
" "^ - -
„ plex{d).
losaiio, Fronlonc Pclragoricensi, Martiali Le- ,
cgregia pielalc coluisse in iiistoria cvangelica bratiir, de qiia lanien non parva est doclissi-
leferunlur,' Maria Magdalena in priniis celé- nioruniet gravissimoruinvirorumcoulroversia,
C55 rRELVES DE LA VERITE DE LA TRADITION DE PROVENCE. g:4
\\l. Nous pouvons ajouior (lu'oulrc le 16- A Maximin, ni de relui d'Avignon par
b (.a«e N;ir- ">"'g'>''i,'e (le 1 Kglisc (lAilos, la plus sainte Marthe, ou de celui d'Oranijc
i!Iil'Mnàv(>i7ié
'"''^'•''ssét' (les Kglisis de rrovcnceà re- par saint Eulrope; mais que, de plus,
lie L ir.iiiiioa c'ainor i-iintie l'aposloliit de ces saiiils, les sou>erains pontifes eux-mêmes, en
de rrt'veici-, ,.., . . ,, , .
s 11 I) eul pas Ole regarde
,
comme ,
loul a
,
accordant au siège d'Arles la priinalie
fait iiidutiilable, nous tiout uns la mémo sur les cinq provinces, n'ont point eu
crojaiiC'j dans les aulres llgliscs dis dessein de d> iiner atteinte à la tradition
cinq j)rovinces. «J'avuncc le lemoignage de l'arrivée de ces saints apôlres. <!ar
* des bréviaires et des inarhrologes de d'une part, dans le Marlv rologe romain,
« pres()ue toutes !• s isglises des dcuv au jour de la fête de saint Trophime,
« provinces Narbonnaises, Honoré dit on rappelle les constitutions de Zoziine
« Kouclie, qui sont le Languedoc et la en faveur du sié;;e d'Arles, où il est dit
« l'roveiu-e. et de la province des Alpes que de cotte Eglise la foi s'est répandue
« Maritimes, ou métropole d'Embrun, ensuite dans les Gaules (a); il'autre part,
« dans lesquels on lit fort clairement dans le niêir.e Martyrologe (&;, et dans
« le coDleiiu de celte histoire en tout ou le bréviaire romain on dit expressé-
(0 Di'finse n en parlie(l).» Dans plusieurs de ces ment que l'Eglise d'Aix a été fondée par
de lu fut
rtiîviici-, |i:ig.
de ,
en détail tous ces bréviaires, puisqu'un l'autre en Provence (c). Nous avons vu
grand uombie d'Eglises éloignées des que le pafe Sixte l\ dans , la bulle de
cinq provinces avaient cunsatré dans sécularisation du chapitre d'.Vvignon,
leur oflice le fait de l'ariivée de ces témoigne que, suivant la tradition et
saints en Provence, comme nous l'a- les bulles des souverains poniifes, cette
vons montré ailleurs, et que ceUe même Eglise avait été fondée par sainte Mai-
histoire est consignée dans le bréviaire ç tlie. Enfin une multitude de souverains
romain, qui est encore aujourd'hui le pontifes ont confirmé dans leurs bulles
seul bréviaire de la plupart des Eglises cette tradiiion de Provence en suppo-
de la chrétienté. sant ou en déclarant ex|. licitement que
,
^^," 1 nlin de Ct tie dernière observation il sainte .Madeleine était venue dans celte
L Iplise 10-
uiaine.n. -val- faut conclure que non-seulement les province, et que son corps } était en
d'Arles ii a eus archevêques d Arles au v'= siècle et plu- grande vénération, comme nous le mon-
réyonjié iiiursicuis évéques de Provence, en exal- trerons dans la suite de cet ouvrage.
rela le ^ali .le . .,,
'
.
, ,
r.'iposioi;it (Jetant les piivueges de celte Eglise ct Donc, en dernier liiu, les démêlés
m-s 5.1111,4.
de son siège, fondé par saint
l'iinliquité touchant la primatie d'Arles et le fait
Trophime n'ont point révoqué en, de coite primatie n'ont rien dr contraire
doute, comme il a été montré, la fon- à l'apostolat des saints de Provence. Les
dation de celui de Marseille par saint archevêques d'Arles n'ont jamais ré-
Lazare, ni de celui d'Aix par saint clamé contre la croyance de l'arrivée
D
quibusdain res aliquas gestas de qiilbiis est in Arelaie natalis sancli Trophimi, ciijiis meminii
Êvangelio , ad unain niulieroiu rerereiitibus, sanctus Paulus ad Tiinoilieinn sciibeiis qui :
aliis ad plures. LIl ulcuiKjiie sil, Uadiluiu osi a ab eoilein aposlolo episcopus ordinalus, pra;-
majoribus Mariain .Magdalenani Lazari Marllue- fatx urbi priinus ad Curisti r^vaiigeliuin pia:-
que sororeui cum ipsi» et Maximino alilsqiie dicaiiduin directus est ex cujus pncilioalionis
:
saiictishoniiiiibus posl Christi ascensionein, foule ( ut sanctus Zoziinus papa scribil) tota
navi in qua sine velis ei remis l'iierant a Ju la^U, Gallia iidei rivulus accepit.
ut naiilhigio peiireni inipusiii , ope diviiia ,
df CCS saints; ils l'ont même lonrirmcc A eux comme un fait icrlaiii cl loul à iait-
CHAPITRE DOUZIEME.
ANCIENS MARTYROLOGES.
L'apostolat de saint Lazare, de sainte Marthe et de sainte Madeleine en
Provence, est confirmé par les anciens martyrologes de C Eglise.
lu les réllexions de nos critiques mo- Nous traiterons dans un premier ar-
dernes sur celle matière. Mais comme ticle de la fête de saint Lazare cl de
la vérité ne peut jamais c-lre dépouillée sainte fliarthe qu'on célébrait autrefois
de ses droils, et qu'en ma'ière de faits Conjointement; dans un second nous
on est toujours reçu à la révision des parlerons de celle de sainte Madeleine;
pièces, nous osons nous flatter que et dans un troisième nous donnerons
ceux qui liront celte discussion re- , quelques éclaircissf ments sur le si-
connaîtront clairement que notre pro- lence des anciens martyrologes relati-
position est l'expression Cdèle de l'an- vement au culte de saint Maximiu.
ARTICLE PREMIER.
DE LA FÊTE COiMMUNE DE SAINT LAZARE ET DE SAIiNTE MARTHE
SA SŒUR.
11 se présente ici deux faits qu'il con- C On est convenu, comme on l'a déjà
vient d'examiner séparément : l'usage dit, d'appeler du nom de Petit Romain
des Occidentaux qui honoraient saint le Marljrologe dont saint Adon se
bre, (?t la coutume particulière de l'E- Ce Martyrologe était perdu depuis long-
glise de Béthanie, qui, le même jour, temps Baronius, chargé, avec plu-
:
1_
Le MarijTologe appelé le Petit Bo- nos Eglises. Le concile de Cloveshou, (2) Concil.
Cequ'nn en- Clooeshovirnse.
main, celui de saint Adon el celui d'U- en 747, fait mention du Martyrologe ro-
an. 7i7. labli
((.-iiil par le iV-
ji( Marivroioge suard, marquent la fêle de ces saints main (2), qui pourr.iil être celui donl t. VI, col. 15.7
xxxviii (,i). Belle {i). Quoi qu'il on scil de l'epoiue 2" Nos crili(|ues conviennent encore,
{i) but. ,pjg.
l
procise où il fui composé, il e^t teilain cl Haillcl entre aulres l'ail celle obseï
que c'esl le plus ancien de 1 Eglise r-»- vation, que celle fêle du 17 décembre,
niainc que l'on connai.vse aujourd'liui, commune à sainl Lazare et à sa swur
et il a une Irùs-grandc autorité parmi sainte Marthe, était [lartiiulière aux
lesha"iuKrapbes et les ritiques. ( Lnlins (5). En effet elle (sl marquée ' '^ *'/'!' ""
Dans rc Marijrologe on Irouve au dans le /^et// /foma/n, dans les Mai Ijro- femi;...i,i,i. i.j
17 décembre la léle de sainl Lazare et loges de saint Adun cl d'Usuard. et nous remill" êJi un.-
de sainie Marthe annoncée en ces 1er- n'en voyons aucune trace dans les livres ri-H«i"o|H«:»ut
('''"""c'MniTë '^'^'d que celle annonce n'a rien de Provence, ont cru tirer du Petit Bomain
un argument pour leuropinion. \'oyant
ii';i
c-oiilr:iire
iiadiiioii
ripii (le
à la
(le
contraire à la tradilion de Provence:
,, . „
ou que ces suinis étaient
elle Signifie,
... i. , j >•
que dans annonce de ce MarljTo'oge
1
rruveiice.
alofs honorés à Bélhanic, ou qu'ils y on ne marquait p is le lieu où sa ni
avaient vécu, et que Lazare y avait élé Lazare et sainie Marthe sont morts, cl
ressuscilé. Nos critiques conviennent que de plus on n'attribuait pas à s linl
en effet, 1' que ces paroles, in Bitha- Lazare la qualité d'évéque et de mar-
nia, désignent non le lieu où saint La- lyr, ni à sainie .Al.irthe celle de vierge,
zare a élé inhumé après sa résurrec- lisent conclu que, lorsque ce Marlyro-
^'
lion, mais celui où il fut ressuscilé par loge fut rédigô, l'opinion de l'aposl ilal
(S) Mémoires lemment Launoy (c) et Tillemonl (3). Marthe à Tarasron, n'était point née en-
"aillel fait observerlui-même que !e core, non plus que celle de l'épiscopat
e,-'d"\ 'l'if'p.
3M<<) '
lieu de la mort de sainl Lazare n'est et du martyre de saint Lazare, et de la
(l) rïM ries point marqué dans celle annonce (•(). virginité de sainte Marthe sa sœur (f).
jniH's, n ctc-
Saint
ceiiii).
I nuire, p. 246
ie).
loginm cjusdeni Romanae Ecclesiie , cum silii saitit Lazare au 17 de décembre, sans marquer
coMvenienli psabiiodia seu canlilena vene- 'c ''cu de son ciilie (cesl-àdire de sa mon),
renlur. Les modernes oni élé plus décisifs el n'oni pas
,,„.,.. „ ,.
ligendam crcdimnsMartyrologii hujus
(n) llic
, .
f.iil(liflicullé de inellre ce culle à .Marseille,
Adnn v joint sainie Marthe sa sœur, el aiouie
noslri Parvi Romani epocham, m nempe corn- q„e d'e son temps la mémoire de r.iri el de
posilUMi slalualur circa aiinum 740. ia„lre se conservait religieusciiienl dans une
Jam dicta ostendunt velus esse salicm
éi;lise
^'^ "* "^ prés de
bâtie "*^ lenr maison,
"•";*""•. à
• Béllianie,
(b) , n ^''^f ,
créance, qnelesGrecs disent que son tombeau Romain ne connaissail peut-être pas la tradilion V
\[i ,,i'"'''-:' '
élail à Cyiie, ville assez téléhre dans l'ile de de Provence (M. Plus lard il rétracta celle ,,',,,'" '
Chypre dont saint Epiphane était métropo- conjecture. L'cdilenr romain de sainl Adon, ne , ' "''''!"'':
,
d'ôlcr à saint Lazare le litre d'évêque tien, on pourra remarquer qu'il n'in-
de Marseille, et môme celui dévêque , diquc point non plus le lieu de la mort
aussi liien que la qualité de martyr, d'une multitude d'autres saints illus-
qu'on lui avait attribuée ensuite dans Tes, quoique le lieu de leur nu rt ait
de Rome. U n'a plus aucun de ces litres «e considérer que le seul mois de dé-
dans le bréviaire de Paris , ni dans les cembre, où la fêle même de saint La-
bréviaires (le Franco, où l'on a aioplé zare et de sainte Marthe est marquée,
que de Marseille, y eût élé honoré sous que, disciple des ajôlres; sainte Co-
ce litre, comme pat. on de la calhédralc " lombe, vierge; sain e Léocadie, vierge;
et du diocèse. Enfin, pour jusliQer ce saine Eulalie, vierge et martyre; sainte
retranchement nos lilurgisles ont Crispine, martyre ; saint Dalmace, mar-
,
avancé, dans le Martyrologe moderne tyr; saints Ruf et Zozime, des premiers
de Paris, que les titres d'évêque de Mar- disciples de Jesus-Gurist (J). t^l s. Adonis,
seille el de martyr, donnés à saint La- On n'indique pour aucun de ces "''"o-
zaïe dans les martyrologes plus récents, «a'n's le lieu de leur mort. Devrait-on
étaient une addition faiie au Petit en conclure que les auteurs du Petit
Romain , el fondée sur un narré fabu- Romain n'en avaient pas connaissance?
leus inventé dès le xiii* siècle (I). A Pouvaient-ils ignorer que le lieu du
(!) Mni7i/ro-
tntjî mhyr.-.el,
l'exemple de Launoy, ils ont blâmé les martyre et de la mort de saint Etienne
17 (iùceinl)., p. savants réviseurs du Martyrolo,.;;e ro- était Jérusalem, puis(|u'on en trouve le
main (a), qui ont donné tous ces titres détail au livre des Actes? L'absence du
à sainl Lazare, el Chasielain va jusqu'à c ""^"^ ^^^ *''"'^* °" ^^^ *^'"^* s""' '"'>''*
assurer que, si le cardinal Baronius eût "'a iJonc pas pour molif l'ignorance
Bimnire pu retrouver le Petit Romain nous ne prélendue de ces divers lieux ; et par
(2) ,
donne poiiii ai- 1" D'abord ils onl affirmé que, d'à- que ce saint fut mort a Arles; que saint
!iii'!il^d^- ia'u-3- près le Petit Romain, saint Lazare Etienne et le saint roi David fussent
aiunn de l'ro- n-éiait
pas mort à Marseille, ni sainte morts à Jérusalem, sainte Colombe à
Marthe à Tarascon parce que dans " »^'ns, et ainsi des auires.
, ,
fait mention de ces villes. Mais si l'on chose plus à fond, ils auraient pu dé-
(a) Maurnlyc, bénédictin, abbé de Messine, « hislorice, quam Mareella Marlhse pedisequa
dans son Marlyrologe à l'usage de la cour ro- I coinposuit el rctiimit Vincentius Bellovacen-
maine, ajouta plusieurs noms de lieux qui n'é- « sis. Id quoque in Lazare fecit, sed ex auclo-
taient pas maïqiiés dans les martyrologes pré- < ribus qui post Vincentium scripserunt. »
céJents. C'est ce que Laupioy lui reproche à Launoy n'est pas plus indulgent pour Baronius
l'égard de sainte Madeleine , de saiiile Marthe {p. 218) c Quod autein ad xvii deceinbris pro
:
elde saint Lazare, et ce qui fait dire à Chaste- € Lazare Masslli;c episcopo lauilel Bedam,
lain que Maurolyc a augmenté le Martyrologe I Usuardum el Aclenein, pace taiiti viri dixe-
de quelques erreurs populaires, ilarlyrologe « rini , Massiliensis episcopalus Lnzari tam
< apud illos 1res niarlyrologos reperilur, quam
universel, 1709. Avertissement.
< Id quideni fecit Maurolycus, dit Launoy, < aimd Yirgiliuni. i
l'on ne composa fieu à peu (ios marty- mourir ailleurs qu'à Marseille, et
rologes qu'en joignant ensemble plu- sainic M :rtlie ailleurs qu'à Tarascon,
sieurs de ces calendriers. que ces motifs, disons-nous, n'ont au-
IV. 2' Dans l'annonce du 17 décembre, cun fondement solide.
L'omission 3° Mais la découverte de la Vie de
le Petit Romain ne donne point à saint v.
des qu»liUra-
tlons d'évé- Lazare le titre do martyr, et nos cri- C sainte Mar;l.e composée par Raban- pVr"flomm«
(;iie eldeinar-
lyr dans celle tiques ont conclu de là, avec aussi peu Maur montre avec la dernière é. idence (""""^pau c.n- Irairclanliiiui-
.
sniionve ne , ,
y sont annoncés, parce que dans le Cet auteur , en effet, le seul qui nousiuscon.
principe ces livres ne coiitcnaicut que donné des éclaircissements sur la
ail
(a) Remotissimam velustatera spiral ipse Alexandriiium epistola explicuerc majores no-
niiunliandi modns, per sola sanciorum, sicpius Florenliiiius,elnosin saepediciaad L'suar-
slri,
per posilionii seii loconiiii noinina , utpridem diim prxfaliune.
ex nolissiina sancti Grt'gorii ad Culogium
Monuments isédits. !.
21
(U' ANr.lKNS MAr.TYflOLOGES. an
larascon, fil construire tlans ce liou A scille (2) choquera (leiit-étre qui'lqins (21. !*"•'•«»
., jiislilicaiives ,
môme une mais:>n de prière, ou un criiiquus
,
plus delii'.'its en m.ilii-re de
,
n» i;i, p. 5tf:> rt
neincnls; qu'enfin l'oratoire de Sainte- el autres. On pnurrail (cpenJant leur i''r<i<iis c'//i,r
Marthe fut dédié à DiKU par s.iint Ma- Tiiic remar(iuer que dans ce miracle Aveniuiio.iei'i
ximin, saint Tronhime d'Arles, cl on ne voit rien que ilc Irès-conforme '''Vr"';,',K"'
'
sainl h'ulrope d'Orange, le IG' jour à ce que les nioiiumcnls du temps cl p (i(>r;ii )i,.u-
avant les calendes de janvier, qui csl, l'Evangile même nous apprennent du ^s' *)'(«).'
''
dil-il, le 17 du mois de casieu, appelé pouvoir conféré par le Sauveur aux (l) Brevia
décenib'c chez les Latins. Il ajoute que premiers apôtres «le la foi. Quant à â!,".'"u;ii)!''o/*
dans cette occasion, le vin étant venu celte fclc anniversaire, on ne trouve^";- ^•^'"^""''>
lui. 8'J \eiS')
à manquer, sainic Marthechangea l'eau rien que d'analogue à la pratique des (ft).
VI. Cet usage de célébrer la dédicace el l'année de sim martyre, afin que, nous
de la
l a t'ie
(lédicaci- de d'un lieu consacré à Dieu csI tout à assemblant en ce même lemj.s, nous ayons
l'oraioire de
f^\i conforme à la praliquc des Juifs, part aux mérites de ce eux athlète, (;) j(/n,„„
(jéné. .
est confuiiiie ii qui solcnnisaicnt tous les ans les deux (jlori fiant en sa sainte mémuire Notre-'y""" '•"•en
luiiiaiî dls^îes
<^^'^'caccs du temple, et aussi à celle C ^''^"^"'•'è*''s->^hR'st(5J. Ils marquenl KHm.rrVi-
piemieis nifi, 17.51, iii-
Jpg chrétiens dès les premiers temps, que la chose se passa le 13- jour avanl r"^,;
^Q
Biiips de 1 ii- . ... i,,,,;,
glise. comme le prouve le Martyrologe d'Eu- les calendes de janvier, sous le second U,'-
sèbe, où l'on marque la dédicace de consulat de Sura et de Scnécion, ce qui .i,} !: f.''J'J
II r les aa-
' ' ver J
l'église consacrée à Rome par sainl répond à l'an 107 de Jésls-C ibist (G), (es, |3g. 02*.
Pierre lui même. De plus, la tête éta- Mais il est libre à chacun de porter ,,
blie pour perpétuer le souvenir de ce tel ju;;cment qu'il voudra touchant le dédicace ûf
1 j 1. -, V I- l'oialoir.' de
miracle est entièrement conforme à la miracle dont nous parlons, 1
et 1 elal lis- cai„ie.ji;,riiie
pratique des premiers chréliens de Pa- sèment de par saint Masimin, ^^
la fêle f ^ '^ i'''""
lestine, qui honorèrent dès le commen- saint Tropliime el sainl Eulrope. Ces lé.ôu l.i ce >:-
ou. par ceux des apôlres. 11 est vrai fait se réduit à dire que d'abord (el
(juc le changement de l'eau m vin par même dès la mort de sainic Marthe, à
sainte Mirthc, quoique attesté par les co qu'on croyait au temps de cet écri-
anciennes liturgies d'Arles, de Lyon, \aiM) on célébra à Tarascoo el à Mar-
dc Cologne, d'Aui h, d'Orléans, de Mar- se:lle,lc 17décei!ibre,la dédicace de l'o-
(n) Subinde cum magna jam populi muUi- Martliam.nijusprccibus cnnsecraveruiil eccle-
tuJo verbis et faciis iii Christi lidciii
illius siam in lioiiore Doinini Jesu Ciiri£ti el ejus
esseï iraducta
sacris synaxibus peragemlis
, nialiis .Mari» Virginis. Ad quorum cocuam vi;io
ecclesiam cxsedilicaTit al ciijus encœnia cum
: dcliciente aqiiaiii in vinum lonverlil.
sanetym Maxiniinuni Aquenscm , Tropliiniuiii
Arelalensein aliosque ningiio luimeio lideles (c)N' \ ni. Facta siuil li;ec die anle xni 'Kalendas
^
coiivocasset, cxcipienilis liospiiibus defuil vi jannarias, pncsidcntibui apud Romanos Surra
nuiii. Sed piis liuspiu-c prccibiisCiiRisTCs adfuii, el Senecio secundo... Manifostavimus vobis
et versa in vinum aqiia vctus miraciiluni iniio- dieni el tcuipus, ul secundum icmpus inariy-
vavit. rii congrcgali, coinniuiiicemus aihleuc cl virili
(b) Maximinus prxsnl Aquensis et Trophi- CiiRisTi marlyri, qui conculcavil diaboiuni, el
nius Arelaiensis episcopus visiiavcriinl bcaiam liujuà insidias in iiuem proslravit
G4'i PRia'VE DE I.A VKIUTE DE LA TIIADITION DE l'IlOVENCE. G 10
« Apièsi l.i iDori (le sainte M.ir(lii>, et glise de Saiiite-M.irllH', il suil (|uc leur
« à l'oc'casiui) de ce miracle, la couliiiiic iiihlilutiuii csl beaucoup plus aiicicniio
« JÉSLS-CnnisT, saint Jean et saint iac- " c'était l'ordinaire de faire In fêle des
« ques, saint Simon cl saint Jude, cl saints aux jours où leurs e'ylises avaient
« d'un grand nombre de martyrs; en été dédié's ù Dieu, uiatil qu'on se fût
« sorte qu'on réb'bre leur martyre non accordé généraltmenl à choiiir le jour de
« pas aux jours où ils l'ont souffert, leur mort uu de leur sépulture ,</). C'est
« mais en ceux où l'on a dédié leurs ce qui est arrivé au sujet de sainte
(1) Pièces « églises , ou fait l'invention de leurs Marthe : quoiqu'on sût qu'elle était
in-lilio, l-"c^' {il) S.incli aliis diebus inortiii, quani quibus sila unlalio Iwbcri poluil dierutn quilius passi
ISlis, (lag. 4S.
gj|,|,|, eoluriUir. Ilacc porro régula ad alios cliain suiil,sivc quia celeluiores fuerinl Irunstutionis
— ''^"l'I"* (qi'-"»"' martyres) oiiines, iiiio ad Ciiiii- reliqtdaruni eoruuideui sanctoruiu, quam dies
Critua "l'/i
(•) Codex Rosweydinus, qui fuit oliin a Kosweido incipit : Hic cckbiulnr mitnlc beati Lnzurt et Mnr-
tunti xslimatus, utei eo geuuinu<n Usuarduiii red- ihit-
<}ere coKilaveiil... sccuodaui annuutialjouem sic
•;51 ANCIENS MARTYROLOGKS. Iii3
brait chaque année à Tarascon, au A tle nos saiiils de Provcnco (lait romui
ïnois (le décembre (n), celle de l'églic à Roinr, cl y fui même consacré par
souterraine (//) où a toujours été ren- celle fête, dès que T^glisc romaine
feiiné le tombeau de sainte Marthe, et commen(;a à introduire dans son Mar-
(|ue constanimenl on a honorée comme tyrologe des saints connus cl choisis.
le lien que cette sainte patronne avait 2" Il suii que Baroiius cl ses doctes
sandifié par sa présence durant sa collaborateurs, en ajoutant au texte du
vie (r). Ce jour-là on faisait roffire Martyrologe la désignilion do la tille
divin dans l'église inférieure, et cette de Marseille pour lieu de la mort de
fêle n'avait rien de commun avec cille sainl La/are, et en (lualifiant ce sai, l
du 1" juin, dont IV bj(.-t était la dédicare des litres d'éicqitc et de mnrlijr, onl a;^i
lins liliii-gi^les seille el à Taravcon, el à Uiquelle la aussi la substitution qu'on a faite d'or-
iiiuileniis l'ont
dédicace de la chapelle de Sainle-Marlhe nements blancs aux ornemenis de cou-
(ié^ioiiilié sj.iS
muni. donna lieu. Par conséquent, ^apo^lolat leur rouge dont on se servait, el dont
(a) On cél(;l)ra celte fcle à Tarasfon le 17 particulier, en faisant creuserun puits dans sa
décembre, ce que la sacrée congréga-
jiibtin'à maison, rue Saint-Nicolas, t>'ouva, à une assez
lioii des Riles , vers la lin du xvi'^ siècle, grande profondeur , une couche considérable
•lélendîl de faire aucun autre oflice que celui C de gravier, el dans ce gravier une pièce de
de la féric, depuis le 17 du même mois jusqu'au bois qui avait servi autrefois à arrêler les
JBur de Noè! {'). Comme la dédicace de l'église bateaux, comme montraient manilèstement
le
de Sainle-Mailhe se Irouvait dans les jours les traces que hotiement des câbles avait
le
empêchés, et que d'ailleuis elle devait être cé- laissées sur ce bois preuve niaiiifesle que ce
:
léluée avec octave , on la transféra au 5 de terrain rempli de gravier avait été dans un
lU'cembic, jour auiiuel on la solemiisalt depuis. temps, non le lit du liliôue, mais le rivage
Pour le mcine molil, la dédicace de l'église de même de ce lleuve. Dans la suite, le sol de la
SaMit-Jcan-Raptisle à Sainl-Zachaiie, diocèse de ville étant exhaussé par les dép(jls successifs
-Marseille , qui tombait le 20 dccend)rc lui , des inondations, on ne voulut pas exhausser à
transférée d'abord au 9 février, (uiis au troi- proportion le sol de église, el l'on y descendit
I
sième dimaiiciie dti mois de juillet ('). par plusieurs marches et comme le terrain
(') BibUoth ;
deconibri3,jml3 rutiricasBrev.
C) CKiuvanum nomnnwr. a Bnrikolomxo Cavun-
iirOMioratio a die 17
W, i);-»'. Iu5-, y. iO. Niliil liL de ocuua ncc coiu- de Mtav. u" t
C19 PIU;iVK ItK I.A VLKiri'. L)i: I.V TllALllION Vl. l'IlOVI NCK. GrJ)
on doit se servir, d'ii^ri^s Itisiisc de A tutiso iiu\ (îault-s ; m.iis «uinriit» il iiest
ri'liiliîtc, eu eélélir.int la fêle d'tiii ui;ir- pis loujiiurs au pouvoir des prinres de
ijr. (tiiait};('i' les (ipiiiioiis et les us.iges re-
jp's'JillJjie^iîf,*
de Sulpice-S.'vèrc, qui, au second livnr naise d'avec les Caules, fomnic aupa-
v.TR iiB poiie de Sun Histoire, parlant des martyrs de rivant. Au^si Annnien Marcelliu ap-
au iii:>iivro ik- I.joii, dit (|iie, Sons Marc- Aiucle, on vil prlli-t-il le tonnuenl du lUiônc et do la
Mai'si-ill''^''^^
'
/""'•" '" /"«"<«'»<' /"«* ''»>" »i<irlt/rs dtim Saône, e'cNt-à-ilire Lyon, le commmce-
les (tailles. Mais, uuire qu'on pourrait vuni des (Imiles {'.i); c'est que la pro' (5) ilaio'l-
donner aux paroles de rel lll^torlen vince viennoise, lune dt's cinq pro- n '
(I) riiifd in plusieurs explications solides (1) , ceux >iiices, n'ctail |)oiiit censée faire partie
ii/r3VaKio':in" •!"'
*'"* ''PP^'^*^' 'c '«J''>*>'p'''''n'' ''*^ t^*^"' ''"- ''*-'* Gaules. I.c 1'. P.igi a même re-
2.".;, n^ M, ail.
l,.yr j\ rtiistiire du martyre de saint marqué c tie distinctio i da s li lettre
— ffc/f.«(iCu/- •..azaïc, à Marseille, soiii tumhé-; en des Kiilisesde Lyonet de \'ieime, érrile,
*-'^''' ^''*"* ""*^ étrange méprise. Ils ont sous Marc-Amèle, aux Kglises d'Asie
ii!"'iuli îm''l
a F". ltos.iii.'io, cru que par les Gaules, dont parle Sul- cl de Phrygie; «'l'e porte celle inserip-
lib" I, o^Sij.
'
piee-Scvérc , il fallait entendre le tioii : « Les serviteurs de JÈsiis-CuniST
royaume de France, que de leur temps « qui demeurent à Vienne et à Lyon
on désignait souvent en laliii sons ce >< de la Gaule, aux frères élalilis dans
nom, comme sur les monnaies oî: l'on « l'Asie et la Thrygie- » L'on voit ici,
donnait aux rois de l'rance le titre de dit le savant ciiliquc, que Ljoîi e^l
rois des Gaule^ : Gullarum rea-. Il s'en marqué être dans les Gaules, et <\\ie
faut bien cependant que 5ulpice-Sé- Vienne en est sép.iréf (4). Mais au ( ||tl/' ""i"
1"
vèreail compris suus le noai lies Giiiiln iv cl au v siècle, où a vécu Sulpice- i'"o- 534.
la Provcuce, "ù Marseille éliit silué. Sévère, celte dislinciion est nettement
Car, au tem|is de cet écrivain, la Pro- exprimée dans tous les ai l s du temps.
vence et tout ce (|u'on appelait les tinq Dans les souscripliuns du premiiT con-
provinces 2'
, c'est-à-dire la 1" et la q cile d'Arles, en SIV, les é>éques d'Arles,
Narbonnaise, la Viinnoisc, Ici Alpes de Vienne, de Marseille, d'Orange, de
marilimes et les Alpes grecques, étaient A'aisoii, d'Api, de Nice, signent avec
distinguées des Gaules, et ceux qui les Italiens, el sont séparés des évâ-
demeuraient dans les cinq provinces (jiies des Guides désignés sous ce titre
n'étaient point réputés Gaulois. Le parlieuli; r, comme les viéques d'Afri-
P. Longueval , quia fait la même re- gie sont désignés sous (3). La le leur i'.i) Acia coiu
marque, après plusieurs autres écri- lettre synodique du concile de Valence, "', ''j"'^"''
vains, dit que cette dislinetimi venait en 374, est adressée aux bicit-uimés
.ipp.iieinmeiil de ce (jue la Gaule Nar- f ères lis e'iéques établis dans les Gaides
bonnaiso, ou les ciii] provinces, qui e( dans les cinq prorinces. On voit la
formaient une province romaine long- nii/ine distincllon dans la Notice do
lem|is avant les conqiiéles de (^ésar, ne l'Iùnpire, oîi l'on distingue lis Espa-
ful pas uïi.sc d'abord dans le dénoni- gués, les G;iules, les cinq provinces,
;î) Hisdiri; lirement des provinces des Gaules (2). I> les îles Bri'anniques. L'empereur
fonn^ ''loin' l
''^' ^^*^^' César, ;iu commencenient du Maxime, écri\ant au pape Sirice, en
Aoiifc i(e/'«i- premier livre de son liistoire, en divi- 38lj, distingue encore les év«qucs des
(ii'imi' qcoiira- , r •. /. . ,. .
/'/iiVifcyflGnH- '*"'*' comme il
i
tait,
i
la Gaule en i .
trois
i
lianles davec ceux des cinq provin-
•
(Mg.
le. >v II parties, exc'ut la province Narbonnaise, ces (G). Au luncilo d'Aquilée, en 381, n;) riiiien ui
puisqu'il ne met dans les Gaules que la les évéques d s cinq provinces signé- '*"""'"• '^'''•
gaulois, représenies par leurs députés A preml pas que sainle M.irthe fûl \icrg,'.
], col. oo*, ^
3. d'Arles, adresse sa lettre aux evi ques cxailc si Tiirl sa virginité ; ils ne saraicnt
(les Gaules et des sept provinces, parce jias que, longtemps avant rel auteur,
qu'alors on avait joint deux provinces elle était h norce avec la qualité de
(^yconcil. aux cinq autres (2j. La lettre de ce vierge, et que même el'e était considérée
.ag. 42. p.pe contre Trocule, évoque de Mar- en France comme l'une des vierges les
seillr, est adressée aux é\équcs d'A- plus illustres, quniqu'on ne célébrât
frique, des Gau'es, des sept provinci s guère alors que la fête des martyrs,
(5; Ibid Bonif.ue Nous en avons un témoignage certain
, |.
et d'Espagne (3). Le pape
adresse aussi ses letires aux évcqucs dans Forlunat , évêque de Poit ers ,
des G.iules et des sept provinces. q'ii, parlant des vierges, place sainte
Sulpice-Sévère, qui est mort au com- Marthe inimédi^ilement après la très-
tiiencemenl du v« siècle, a donc jiarlé B sainte Vierge, ei avant sainte Agnès,
s:inle Thècle et sainte Agathe (V), trois Vemniii
selon l'usase de son temps, et en disant («)
au sujet des martyrs de Lyon, que sous vierges irtyres les pins honorées de m pictav. H .nw,
Marc-Aurè'.e, on vit dans hs Gaules des la primitive Eglise. On doit donc, pour
l^**^- 'op*J;.„«
thurtyrs puur la première fois, il n'a se conformer à l'antiquité, rendre à pa'i- < lit), iv.
tiHiip
nsiiiuerj»
ifi liire
Mirilip
de
laites plus
3gi
...
avec i)recipitation en retranchant
1 .
17
. ..
contredire, par celte annonce,
est
.
,
,,
1
loin
aposlo-ijo»
.lussi 1.1
de
iradi-
Pro-
""'^'', ®"
vierge, 61. re Ju Marlvroli'ge le nom de Tar.nscon, lat de saint Lazare à Marseille et de
p6iani
,'"'^"
C6ue
iilacer sn niori
;, ïaïascoQ. (oinme si cette ville n'était pas le lieu sainte Marthe à Tarascon, sont une même anaoo-
de la mort de sainte Marthe, et cette preuve au contraire que ce fait était""
indication doit être rét.iblie. On s'est alors admis dans les Eglises de France,
Hi'pris aussi en ôlant à sainte JLarthe où ces deux Martyrologes ont eu bran-
la quai. té de vierge (n), sous le prétexte coup de cours. La découverte de l'écrit
que le Petit Romain ne la liii donnait de Rabau montre en effet la nullité, et
pas. Bailli l appuie cette étrange con- des difficultés que nos critiques préten-
clusion d'une autre raison aussi peu daient tirer du silence de ces Martyro-
s ilide : c'est (juc l'Ecriture m nous ap- loges (b), et des solutions que les Pro- (">) Lmmûy
supra (c).
(*) Dans trois nianusorils, an lie» de ilialtia, on ou're que le mol Mater pmharrassprail le sens, le^
lit Wnlt'r, mais c'est par une erreur de (fuelipic règles de la prosodie exigent ipi'on l;sa ifarj/(a.
copiste, étranger aux règles de la \ersilication. Car,
lins l'UKiM. Ht i.A vKnin. ni: i \ iii\iiirio.\ hk I'hovenck. cs4
vfiir.iux axaicnl iiiugiiiéi's. G ir la liMo A l.iizirt. Il l'a tirée du Pclit-ltomain, où
iiiinoïKii' an 17 ilcri-mbrc par saint elle si* trouve, à re jour, cvpriméc dans
Adon il par Usiiard est la mi^me ()iic le les mémos u-rmi's. Ouoicpie l'suarii lait
/'(•/// Afom<(i;« annonce à ce inêiiic jour, omise dans son Martyrolo[,'f« , elle y a
cl découle de te dernier cotnmc de sa dé ce|iendant ajoutée par les copistes
source. Saint Adon ajant fait entrer sons le tilro de Xatulice de suinte
:
dans son Marl^rologe le l'ilit lioinain Mmiht, et aussi sons celui de Translu-
|.resi|ue tout entier, et Usuard ayant //<;« de celle sainte (;5}. Il est diflicile, à (.',) /»,<« .uii».
X'-" *"'*' '"'-"'''""'' *'''"' •^''"" (') *^« l'^T- <ause du (léfaul d.Moonunients, de savoir
r/lnm^ J^,",';,';"',,,^*'^;
liiiii. imiii. nier l'annonce en effet en ces termes :
quel a pu être l'objet de celle fétc dont t *"""'• «of-
*UsLry.^')l.li'-
'•<" ^*'' "'•"" ''* <"/*'"'<« de l'envier: De K.ihan ne parle pas, et dont on ne trouve 'îob!'"''x" k^'.
lyrolcg. , cap. sninl Luzr.re, que Siitjncur ressusciia "<"''"'""
le aujourd'hui aucune trace à Tarascon (')•
(a). des morts, rumme on le lit dans l'Kvan- ni djins les églises voisines , quoiqu'elle
(î) TTi ka- gilf; jiardllement de Marthe sa fœur {2). .soit marquée dans l'diKienne liturj-ie
(17 dicei'iT.") Usuard répète tevluellenienl les mêmes de Lié!;e comme la seule l'éle d" saint*
(*) paroles.Cesden\liaj;iograpIiesonl donc Marthe (i). Si elle a eu pour objet quel- (') *r,iiu-,
annonce aussi la dédicace de I oratoire qic translation de cette sainte, ce n a pu Leoneuns tv
de Sain(e-Martlie et le marljre de saint olrc l'exportation de son corps hors de
'^'""^/t'a/'lf".'
La/are, cl confirmé leur apostolat en Taravcon puisque Uaban, postérieur au "•"•* Manuy
*""""*'
Provence, quoiqu'ils n'aient pas cxpri- peiu liomain, où nous voyons pour la
mé le lieu de leur mort. Car si l'auieur première fois celle fêle nous apprend ,
France, où ces saints étaient bien plus nous verrons qu'on y envoya avant le
tonnas 1 u:i' siècle la mâchoire inférieure de
Saint Adon, si rapproché de la Pro- sainte Marie-Madeleine, et une autre
vcnce, n'a donc point oublié ces saints, relique encore, pendant le xmi' siècle,
comme on l'avait prétendu. Il y a plus : à la prière d'Urbain \'III.
ce saint archevêque, qui \ivail dans la Quoi qu'il en soil de l'objet de tetie
province Viennoise, où e>t situé Ta- drnière fête, il est certain que celle du
rascon , et qui était sans doute mieux 17 décembre, annoncée par Usuard,
instruit de ce qui concernait le culte de saint Adon et le Petit-Humain ,
prouvi-
sainte Marthe, que ne pouvait lélro <|ue l'apostolat de saint
Lazare et celui
Usuard, moine de Sainl-Germain de de sainte Marthe en Provence étaient
Paris, a marqué dans son Martyrologe connus en Occident, el regardés comme
une seconde fête de cette sainte, que incontestables, puisque le culte de ces
l'autre n'a pas mcnlionnée dans le sien. 1^ .saints , fixé à ce jour, éiait nécessaire-
Ij l'annonce en ces termes : f,»" xvi' (jour ment fondé sur le fait même de leur
(ii'iin/ Is) calendes de novembre, c'cst-à- apostolal.
dire le 17 octobre, de Marthe, sœur de
(u) .\(lo in adiiriiiiiido Marlymluyio suo iimis iierabileni iiicnioriaiii e.xsliiiela ecelcsia noa
est Homaiio f'arvo laiiijiciiii st.iMiine, si lia li'iigc a Beiliaiiia (ubi e vitino doiiius coruiii
loipil licel, l(iluini|>ic ferme d;I vri liuiii itescri- l'iiii) conservai.
psil. l'suarilus Adcuieiii, iiiiciii l'Iori libruiii
seciiiuliiiii a|i|iellaYil,
(r) fihemcnse ilarliir., Additioius ai! L'siiar-
il:i in oiiiiiiliiis seciUiis
diim. ^alalis beaUc Marllia», soioris Lazari.
e>l, iil vei'uin dici possil .Xilnnis <:oiii|)eiHliuin.
lùtilio LubecoCol... Eodeni die, Tiaiislalio
(b) Beali Lazari, qupin Onniiiiiis Jtscs iii sarM'txMarilup, hospilx Ciikisti, soi'uris beali
Flvaii^'elio le^lliir lesiiscitas u a iiioituis ; l.a/ari el Marl;u Magdalenx\
ilem beaux Marlliai sororis cjus, qiionitn ve-
0,5 ANCIENS .MAIlTïliOLOGES. 058
5 i. L Eglise de Btlhuiiie amit eminunté des E(jUses A ped jusqu'à ce jour à Biiil'unie
^
, la mé-
(l(^ l'roreiicel'Hsnsie on elle a éiéde célél>rer,le\l
déni fôiesdtf- imirince cil ces termes la fêle du 17 dé- cet:e drriii^re fête. Ilaban ,
qui a écrit
lircnies il Bé- cQiiiijpe .
£^ XVI' oiu/U les Calendes de avant ces deux liagior^raplies,
d o i
pas rpu
n'a r
lliaiue et en >
l'i-ove iccle ITjant'Jcr ; De Lazare, que JÉsiis-CiinisT emprunter de leurs Marlyrologcs la re-
cceiu'ie.
ressuscita; et de Marthe sa sœur, ei\^itW\A- niarquequ'il f,iilici;el il rappelle vrai-
nic. Sailli Adon eleusuile Usuard, après seniblablenieiitecquc lui-niêmeavait vu
avoir dit ; Le svi' av^ml les calendes de pratii|U8i' à Uélhanie, d.ais son vojage
janvier : De saint Lazare, que Jésus- de Pali'.s(i:ie, lorsqu'il alla vénérer les
Cmiis r ressusa'frt des morts, comme on saints lieux. Ce qu'il appille /am^moî're
suiv.iiilos : DesijUeh l'étjlise qui n'est lesdeux autres désignent sous le nom
pas loin de Bé.hanie [dans le voisinage de vénérable mémoire de Lazare et de
de l'endroit où était leur maison) con- Marthe conservée dans l'église de Bé-
,
lion, il faut savoir que ce jour-là on mémoire e^n^ree ou conservée à iB^//tante i^tecélchr^eà
célébiaii deux féies de saint Lazare et n'est autre chose que des tombeaux Béihanie. Mé-
moiresile saint
de sainte Marthe; l'une en Occident, élevés à la mémoire de saint Lazare, de Lazare ei de
qui était particulère à ces deux saints; sainte Marthe et de sainte Marie-Made- yées dansceiiê
l'aulre à Bélhanie , dans laquelle on leine dans l'église de Béllianie, illustrée èo''*e'
comprenait aussi sainte Madeleine. La jiar ces trois saints personnages. Car
preihière av.it pour objet immédiat la c'est le sens qu'il fauldonncr au mot we-
dédicaco de l'oratoire de sainte Marthe C î/iorm, qui signifieioni&eoM,moriume»U;il
cl la mort de cette sainte à Tarascou, cs'.aussi synonymed'ait/e/, parce queles
ainsi (jue le martyre de saint Lazare; autels n'étaient, dans l'origine , qucdes
l'auire, des monuments ou mémoires, lomlieaux, et encore aujourd'hui nous
élevés d.ins l'ég ise de Dclhanie en désignons par le nom de tombeau la
l'honneur de saint Lazai e el de >es deux partie principale de l'autel. La cimtume
soeurs , comme nous allons le montrer, d'élever des tombeaux en l'honneur
C'est encore ici une particular.té que des pei sonnes illu^res ,
quoique leurs
Itaban seul nous a fait connaître , (l corps reposassent ailleurs, élyil venue
qu'aucun d.' ces hagiographes n'avait des païens. Deiiys d'H.ilicarnasse fait
(comm<î on l'a pratiqué en effet des les tions adoptèrent de bonne heure celle
//isJér '^l'ùri!
premiers temps, à l'égard d'une muUi- coutume, et nous voyons que s ron- 1 («)•
tude d'autres lieux de ia Palesline, que ciles crurent devoir réprimer les abus
le Sauveur avait s nc(i:'iés par sa pré- auxquels elle pouvait donner lieu,
scnce), il ajoule : On honore avec res- Ainsi le cinquième concile de Carihagc,
(fl) Quod si quera perplexum facit, quod quod qu.imvis unicus locus capiat viroruin iJ
jEiieae sopulcia monslreiilur in mullis locis, geiiu3perilliislriimioorpora,.îpudi)iulios lamen
*
nec possit jiisi in uno esse coiidiuis, cogitet monuiuenia eis Cacla suiil, iii graliam acceptai
liane dubiUlioncm esse vulgarefii, et iutclligat ulililaljs cnjuspiam.
057 PRELYK DE LA \ElllTli lit L.V TllADllION DE rP.OVK.NCE. Cj8
en 401, pour prévenir loulc supcrsti- A placés dans la grolle de Saint-Lazare ,
tioii, eng it;e le» évèquis à dcinolir, s'ils sur laquelle l'iuip ralricc s.iinleHélène,
\c [icuvcnt sans scandale, les autels iiktc iIu grand Constantin, .ivail fait
coiisliuits çà et là, sur les clicmins ou construire une église en niéiuuirc de
daiis la canipafçne, comme s'ils étaient la résurrection de ce saint (3) ; ce qui a (5) Uiu rita
des méuioires de iiiartjrs, quoiiju ils in; fait diic au véncralile Uèile ou à l'au
lerrir m
clic
l-.luctdiiiu), a
renririnassent ni corps ni reli(|iies ilc teur des Saints Lieux, que l'éijlise con- l.lUil CMIIIU , I,
ll.lih. i<,ri|>.
res saints; et il veut qu'on ne re;;ar.!c flriiite dans cil ttidroit iiionlrait le (oin- IV, lie cifiiluil,
Raban dit équivalemmenl que leur mé- jour-là saint Lazare, sainte Marthe el
moire, vénérée encore de son temps à sainte Madeleine; au lieu qu'en Occi-
Bélhanie, était une simple représenta- dent, on faisait la fêle de sainte Made-
tion, puisqu'il assure plusieurs fois que leine le 22 juillet, comme nous le mou-
le corps de sainte Madeleine était de Irerons bientôt, et on n'honorait le 17
son temps en Provence et celui de c décembre que saint Lazare et sainte
,
loca frcquenieiil, ut qui recie sapiuni, iiulla libus lioniiinun perpetuo conservaretur nienio-
ibi supersiiiione dcviricii leneaiilur. ria,fuil apud speluncani illaninobilis evslructa
Et OMinino iiuUa memoria uiarlyrum proba- rcclesia, ut auclor est S. Ilicronviiuis, al)
biliter acceplclur, nisi ubi corpus, aui aliquLC ilelena niagni Conslanlini ni:^lre i|u:e nmi a ;
ccri;c reliqui* sunt, aul orign alicujus hahita- liilelibus modo, sed ab ipsis iiilidcli!>iis Tcireis
tioiiis aut possessioiiis vel passiouis lidelis- el .Mauris veiieralioiil liai)elui', ni vc:v iinUnil
$iina origine iradiiur. Ailricliiiniiiis in dcsci i|«lii>nc lucuruni aj uriuil-
teiu Jcrusaloiii, nuni. 179.
ij>2 Anoiiyinus (Grxcus), de Lccis Uicrotoly-
G5J ANCIENS MARTYROLOGES. GUO
qn'ellc honorait leurs mcmoires ou leurs particulière. Ainsi voyons-nous que les
e lôie il • l'u-
tombeaux. Les paroles de K;iban sont Lalins se sont conformés à l'usage des
c-s.\}Ti'Sies : On honore arec respect jus- Grecs, en fixant la fêle d'un grand
eiice
qu'à ce jour, à Bélhanie, la mémoire de nombre de saints morls eu OrienI, aux
Lazare et de s s sœurs le xvi avnnt les mêmes jours oîi l'Eglise grecque les
entendes de janvier. Ce n'élait point la lionorail, comme les Grecs à leur tour
lète de leur église, dont on ne voit pas ont adopté des Lalins la même pra-
qu'on ail jamais célébré la dédicace ,
tique, par rapporl à des saints morls en
m;iis celle de leurs sépulcics, par con- Occident, tels, par exemple, que saint
sénuent de leur mort. Or, il élaii nalu- Pierre et sainl Paul marlyiisés à Rome
II
rel (]ue , sainl Lazare et sainte M ;rlhe et une foule d'autres moins connus.
élanl morls en Provence, les Eglises de Q-g^, ^^ q^.j ^ ç^ [j^u à l'égard de la
cJ:^;,„,^^_
Provence commenças eut à célébrer f^^jg j^, g^j^i Lazare évéqiic et mar- lioiisfadeseï»-
leurs fêtes avant qu'elles fussent celé- i^^ ^^ j^ gaj,,^, Marlhe sa sœur, fixée eu!,'rà\esUM
brées par l'Eglisede Bélhanie, puisqu'on ^^^ 17 décembre, jour de la dédicace de
n'a pu les ce ébrer qu'.près leur mort, i^glise de Sainle-Marlhe, à Tarascon.
Il donc supposer que les Eglises de
faut p.,, çffg,^ l'Eglise de Rome, comme on
Provence déterminèrent ce jour pour y^ ^^ j,a,. j^ p^m /}„,„(„„, sVst con-
les solenniser, et que celle de Bélhanie formée à l'usage des Eglises de Tarascon
imita leur exemple. Et, en effet quel ,
g, je Marseille; et ensuite toutes les
fut le motif qui fil mellre leur morl au Eglises où les Martyrologes de saint
17 décembre, quoique ni un ni l'autre aj„„ ^i d'Usuard étaient reçus ont
I
puisquc
I'..
nous en avons déjà vu un
1 • 'Il
j .'.Il
lui-mcme, el qu il les chargeait de le
I fUnuni tiui-
(„,„, ^ junwi-
exemple dans les Actes du m.irtyre de recommander à ses prières (11. L'usage ni.rmisniiciie
, . , • . , . . , u*
t.'i''wi e/tt!
saint Ignace, compoics an lOi de Jt- 1 du gazetuin ou vin de Gaza, assez te- ;«
GUI PREUVE DE LA VEHITE DE I,.V rRADlTlON L)E PKOVENCE. iXi
paii.m en France, comme on par A lun de leurs livres liturgiques. Néan
Je voil
sainl Grégoire ilo 'l'ours, saint Sidoine moins les Latins en ont conservé lo
(I) ^(ossa- Apollinaire, d'aulrcs (I), souvenir dans
l'orluiial et les leurs, niêiiie après la
i.idiim liaze- prouve les grandes coiiiniuniealiuns des ruine de Béthanie. A l'imitation de saint
'""'
Gaules avoi la IVilestinc. Nous voyons Adoii, la plupart de ceux qui, en Occi-
niênie que les évôi|ties Eros et F.azarc, dent, ont (omp<)sé depu's des martyro-
le premier ciias^c du siù;;e d'Arli's, et loges, r.ippoilenl ïaddiliùii que ce sainl
le second de celui d'Aix, après l'iin- a faite à l'anmincedu 17déce!nbredu /'e-
née 411, se l6flJ^icrcnt en ralestine, Romain, cl n;:us la retrouvons encore
lil
fug. ijC9. multitude d'autres, qu'il serait inutile 11 faut donc conclure, en lermiiianl, '"/''",'','' "*
derapporlcr ici, montrent iiue l'Kiiliso que I us.ige parlirulier de l'Eglise de'Mu'Cn;, l'aï.
*'
de Bélhanic a pu connailrc aiséuient Béthanie, antérieur aux ravages des
l'usage des rrovcn(;aux cl s'y con- Sarrasins, confirme le fait de l'apostolat
former cllc-mcmc. de sainl Lazare cl de sainte Marthe en
Bien plus, nous pouvons alléguer un Provence, d'où cet usage est dérivé. Si
(émoignage positif des liens qui ont l'Eglise de Béthanie a joint sainte Ma-
existé autrefois entre l'Eglise de Bé- deleine avec saint Lazare et sainte
tlianie cl celle de Marseille •
c'est une Mari lie dans une même solennité, c'est
au'ienne relation écrite de Béthanie que peut-être, lorsqu'elle a adopté cette
avant les ravages des Sarrasins et que fête de la Provence , on ne célébrait
nous rapportons dans nos Pièces justi- point encore dans ce pays celle de
ficatives. Cette relation, qui atteste la sainte Madeleine, quoique son tombeau
fuite de saint Lazare dans l'île de y fût en grande vénération. Car dans
Chypre, et ensuite son épiscopat, ses les premiers temps on voil que plu-
travaux cl son martyre à Marseille, fut sieuss saints étaient honorés d'un culte
composée par les religieux de Saint- Q public, (|uoiqu'ils n'eussent point de
Lazare d-e Béthanie, qui lionoraicnt fêle spéi iale fixéeà un jour particulier,
encore alors le premier toniheau de ce ce qui fut d'abord réservé aux mar-
(^) Pièces sainl (3), et ne permet pas, par consé- tyrs (5). Ainsi le tombeau de sainl Félix ^,) caUmda
fioli/icH/iivs . j . , ... riv.m Rinna-
B- 11, P.58ÔC. '!"<'"' > °c douter que ces religieux de Noie était en grand honneur dès le
, ... . "1"". '> J<'aiino
n'aient connu la tradition dos Proven- temps de saint Augustin, cl on s y ren- Fronicme raii.
çaux, et n'aient fixé la fêle de Saint- dait de forl loin, comme nous •'«ippre- „^^jl^'!J,'''^j^2"
Laz.ire, le jour où on la célébrait en nons de ce sainl docteur; et néanmoins '">'»",
l'^s ^
Provence. saint Fél.x n'avait point encore de fête ''
XVI. Celte fêle ce^sa apparemment d'être déterminée. Le cardinal Baroiiius c! ses
rnurqudi la , , ,
'
file (lu 17 dé' célébrée a Bélhanic après que les Sar- < ollabora'eurs ont même inséré au
e:i'"poinrmïr-'"3S'''*
eurent ravagé la Palestine^ et Martyrologe romain plusieurs saints
ou>'e^<ia|is les détruit l'ablaje de Saint-Lazare; et des premiers siècles, dont on n'avait
Uàiéis?
comme les Grecs ne composèrent leurs j imais célébré la fête, ni en Orient, ni
Menées que pus tard, c'est-à-dire à la l) en Occident, quoiqu'ils fussent re-
fin du X' siècle, ou au commencement connus comme saints. L'exemple de
du xr, rsque celle fêle devait cire
1
saint Joseph suffirait se;il pour justifier
(fl)
§ 4. Ciir .ispiiliiiiiiiir ni |iluiimum ni;ir- rin. F.xcmplo sit qnnd Léo papa III, qui sedit
lyres Uiitiiin? .Mos fiiil nlini celeljr.irc niarlvres îin.Titî), fecit in hasilica sancUe .Marl;e ail Praî-
lànliiiii, et iliu \)erscveravii, excoplis paiicissi- sepe visleni in orliiculis Clirysoelabis lialirn-
inis cniifessnrilms, iit in lioc caleiidario iinn leni hlstoiias .\inuinlialionis et saiicloruni
iiiveiiias a eonl'essoribus, nisi laiilian sancUiiii Jiiactiiin cl Anna-; cl
dnonini isloruin
laineii
Martiiiuie Tuninensein, et Gre|;uriiiin Ma^niim Ic-la (lies ci'lelnata non
per a esl inullos
s.
et Leiiiiis (raMslalioiiciu2S jiniii et Sylvcslieii;. Kl in eoneilio Tolol. xv, an. 088, de S. Anilirn-
Dubilaiiiliiin non esl inullos al) SS. Paliibus >iii II Fulj;enIio ilieilur Qiios quia celihics in
:
sancliis agnitDS fuisse et in iniaginihus.ac pi- tu'iO orbe docloics j'iiiata EccU-siiiriiin Hr.l vol't
cliiris hdMoi-alos, ilcai in lilaniis iiivotaios (|ui jicnLiiseaiii, cl lamcn non babeni locuni in
iiuUam diciit sibi fcsiuiii liabubanl ia Calenda- lio.c Culcndariu.
6G3 ANCIENS MARTYROLOGES. GGl
ARTICLE DEUXIÈME.
\vi. 1 Le MarIjTologc dit le Petit lio- A comme nous l'avons déjà fait précé-
,
L':iiiiio;ioe
ilu i!-2 jnillel,
main, annonce cii ci'S Imnes la fêle de demment, la sagesse de ces liturgisles
saillie Maiie-Madeleiiie au 22 de juillet romains en suivant leurs devanciers
: :
liiit.uiigu.st. S. an moins quant à celle annonce ('.i). Ils conjectures, le Martyrologe romain,
Muriœ ilagUa-
Icnes. l'expriinent presque dans les mêmes comme ont fait Châtelain et les auteurs
(2)ApuclBot- termes, et sans aucune désignation de du Martyrologe de Paris , ont tout
liinil., loin. M,
tharlii. \i liai, lieu. brouillé el induit en erreur une multi-
inuiusl. N;iiale tude d'Eg'Jsesde France, qui ont adopté
Magda-
Nos ciiliques avaient aussi conclu de
Mji'iae
lena;. celle annonci' que lorsque le Petit Ro- sans un examen suffisant celte nouvelle
(ô) Acla san- main fut composé on ne connaissait ,
liturgie. Ainsi l'annonce du 22 juillet,
tlorum Bol-
ianj. xsiijiii.i, point encore à Rome la tradition de sans désignation de lieu , n'a rien de
tijg. 205 (rt).
contraire au fait de la mort de sainte
Provence, qui atteste que sainte Made-
leine est morte el repose à Saint-Masi- Madeleine eu Provence. De plus, celle
min. Mais on a montré dans l'article annonce, en tant qu'elle fixe la mort de
précédent que celte manière d'annoncer sainte Madeleine au 22 juilli l, est fon-
les saints, sans marquer le lieu de leur dée sur le fuit même dont nous parlons.
séiHil'vuro, se rencontre fréquemment On a dil déjà que la fêle des saints XVII.
d .us lePelil Romain, et qu'elle est fon- n'a d'abord élé célélirée que dans les toiue"''iiïWi'i''-
dée sur l'ancien usage des martyrolo- lieux où étaient inhumés leurs corps ,*''* '''"'"''''^'^
,
et,
, . , ,
plus tard, dans ceux ou on leur dé-
,
'de célébrer la
ges, où souvent celle désignaiion n'est iïie de saUii;:
pas m.irquéc non plus. donc de dia quelque église ou quelque mémo-re.
Il suit ^'^^, es"
ce qui a c'é dit plus haut que la dil'- C La fêle de sainte Madeleine a donc dû venudelaP'o-
ficu'.lé qu'on avait prétendu tirer de elle célébrée d abord en Provence, où
celte omission de lieu dénuée de , est cette sainte avait été inhumée, où son
solidité et de raison non moins pour tombeau était célèbre, et où même ou
[a] Id nfibis cerlum sit l'iimuni fuisse air- niiiviTsaiiiEcclesiaiii propagata sil, el ad iiostni
rlorem/îomnHi/'am, qui de Maria Magdalciia, usque tenipnia perseveraveril; iioii :iuUannii
Martlia aiil Lazaro mcniinerit, qiiique eiiiii q opiiinr, pioplcr liiiim aut quatuor GallicaRa-
Fliiio ((pieiii lîedam majores noslii ap|iella- niiii diœccsiuni niniis pneproporam varialio-
riuU) saiîclani noslrsin'ad liuiic dicui xxn jiilii jioni.
coUocaverit. unde seusini festivilas ejiis pur
c 5 PurivE I)!-; I \ vi;uiii; i>i; I.V TUM.ITION bR PUOVr.Nt.r. f,G(i
de» lors le jour ilu 22 juillcl ( onuiii! Madeleine le 22 juillel, se sont confor-
celui lie sa mort; il nous vrrroiis liioii- mées à l'usage de la Piovenre. Tous
l<U coinbii h Cl' jniir ôlail vu ilTel soleii- les martyrol ges reçus dans ces Kglises
iiL'l el VL'ucré (i.irmi eux. Il fjut donc ont p is en elTel du Prtil Kouiain l'an-
C'iiicluic «ju'ils fiM^Tcnt la fèlc ilc saiiile nonce de relie fêle; mais on ne peut
Madeleine à ce iiiénie jour dt^s qu'ils douter que le Pilil Ito'nuin ne l'ait em-
«•ominciicèreiil à la rclobrcr. Uahan- pruntée lui-mêmi! <le l'usage des Kglises
Maur, qui de son calé rapporte la mort de Prov. ne, puisque, cuninie nou> ve-
de celle sainle au 22 juillel, f lil remar- nons di' le montrer, a emprunté îleil
quer que, quoiijuc sainte Marthe fût ces Eglises mêmes, cl non d'ailleurs, la
morte le 20 du nième mois, on eéléhrall fête du 17 décembre comonine à sainte
cependant sa fêle le 17 de décembre. Marllie et à saint Lazare son frère. Les
M.'iiii comme il ne fuit point, sur la Tôle Eglises d'Occident, en célébrant la fête de
du 22juil el, d'obscrvalion semblable, il sainle .Madeleine le 22 juillet, ont doiir
marquant cette fête dans leurs martyro- sainte Madeleine paraît être plus ancien moj' nu's'^*eii
loges au niénic jour, ont puisé celte chez les Grecs que chez les Latins (2). '"^'"il'i''''e'le
saillie Mailf-
coutume dans la ratiqi:c particulière j Mais ce critique n apporte, pour a{'.-K'ineaii22niii-
de Provenc
la car toutes ces Rglises
; piiyer celle conjecture, que les 'ivres p„^3„g'',p'"^".|^'
ont prétendu honorer ce jour-là la mo l (- des Menées, el encore l'on est étonné ii'>s d^rUis de
^ ,., ,. , ,. ... celiiiili'lal ro-
de sainte Madelt ine. On voit qu'au qu il lire de ces livres une pareille con- veuce.
temps de Uaban, au viir et au ix' siècle, séquence. Car lesMénées lesplus anciens (îi vies d t
où son culte étaitdevenu très-célèbre au jour, sont plus anciens qu'aucun des
xw siècle, on honorait pareillement sa D livres lilurgiques d s Grecs. Il faut en
(I) Aimd mort ce jour-là (1). Il faut donc conclure effet que la fêle de sainte Madeleine
LauHoium , I
2» (a). que toutes les Eglises d'Occident , en soit très-moderne chez ces derniers,
puisque, d;ins l'annonce munie qu'ils A ni<"'mo, faisant observer que ce jour était
en font dans tous leurs livres litur- en effet très-célèbre pirini les Latins,
giques, ils parlent de l'cnipcrcur Léon et que de son temps il était encore de
le Sage, qui niourul au lomnicnce- préccplc dans plusieurs Eglises d'Italie,
inent du x* siècle, l'an 911. De plus, d'Esp.igne, d'Allcin.igne et de France.
cette l'clc marquée par les Grecs dans « Celles d'où elle a été retranchée, pour
leurs livres n'est point mentionnée « le soulagement du peuple, ajouie-
,^ ,. dans le calendrier slave (1), ce qui <i t-il, n'ont pas laissé de conlinuer tou-
rùi Kccit'siœ pourr;iit peut-cire donner à penser que « jours siin ulfice avec la même solen-
To'^7s>.mà!ù '»'S tirées l'ont ajoutée plus lard dans I « nité qu'auparavant. C'est ce qu'a ob-
Bi/i/i. //iiiic
leur. Enfin, en indiquant celle fêle dans « ser>é longt( m, s celle de Paris , où
fiTii, luui. \ I. leurs livres, les Grecs n ont a()nne au- '< l'archL'Vcque Hardouin de Péréfixe
p'wT'xxH)'»- """'^
raison du jour où ils la placent, « en fit le retranchement l'an Î66G. La
lii, iini'.œ Mu- qui est ,comme chez les Latins , le 22 « fêle fut conservée en Allemagne par
qu'ils ne l'ont fixée à ce jour que par « \oulut la distinguer ainsi de toutes
imitalion de ces dcrnii rs. « celles dont il faisait la suppression.
^.^ pour colorer l'antiquité pré-
B.iillet, « En Angleterre, où elle était de la pre-
On a avancé tendue du culte de sainte Madeleine « mière classe, elle n'a cessé d'être de
faiisseiiient , , /-, r j i
que Crées
les chcz les Grecs assure SUT la foi de , , « précepte qu'au temps de la réforma-
rendaient de schismatiquc
plus {jranls
xiUemonl (2), if qu'ils lui rendaient
\
des
~i
« lion des protestants.
lioiinours à honneurs magnifiques; et, à les en « Mais, pour conserver quelque chose
saillie M.iU»'- .j* •. i
leiiie que ne croire, On dirait que ceux que lui ren- « de la vénération ancienne , ils ont
laisaieni les
dajenl les Latins étaient de beaucoup
•^
« laissé son nom dans le calendrier de
Launs. .
(2) Mémoires inférieurs. En preuve de cette assertion « leur nouvelle liturgie (4). »
^^^ ^.^^ ^^^
pour iliisi. ils citent les Menées, OÙ, dans l'annonce Nous lisons dans le vénérable Gui-Mims, ztu
eecl., loui. Il, , ,, ,.,->->. ...
fîg. 33, de la fête du 22 juillet, un trouve que bcrt de Nogent une histoire remar- •'jiai.fj.'.ila^j^-*^
(") ricces ^''^SC. cl comme on le verra dans la Vie cations. Mais soudain la foudre venant
jii lificaiiics composée par Raban-Maur, Vapôli-e des
, à tomber consume les bœufs avec
II" o, u. Ei2l li, , ,„,
,
îiiH A, eic. apôtres mêmes (3). la charrue, s'attache à l'un des pieds
XX. Mais une mar(iue plus certaine de la du profanateur, le ronge en un instant,
la l*e de
sainiid
-•,.,,
Made- supériorité des honneurs rendus par les et gagnant jambe et sa toule la
l.iiio fiaii de
Lalj„5 sainte Madeleine c'est que,
;i
,
'
cuisse, en consume toutes les chairs
pmei'ie i;lieï ' '
les Latins. chez cux, la fêle de cette sainte était de ei n'y laisse que les nerfs et les os.
précepte, avec suspension du travail des Coinnie dans cet état misérable il était
"^
mains, du négoce et de la plaidoirie; C3 'i-^u sujet de honte et u:i objet d'infcc-
que n 'US ne reaiaiquons pas chez les lion pour ses parents, il eut recours à
Grecs. Baillet ne peut pas nier la vérité Dii;L, et demand.i qu'on le porlât dans
de ce fait ,
puisqu'il le rapporte lui- tme certaine église dédiée sous le vu-
GG9 riuavK i>r. i,.\ viiniTr: m; i.v TU\i>rriON oi: PKovr.Nci;. ( vo
c;ible de saiiilp Mnric-M.nli'lrim* , nCui A iloctours de (-«'l jigo, ol ;iusl des liyni-
que celle sainte, qui avnil été r>i<c i- nés pour sa fêle. Sainl Odon de Clnny
sion de >on mal, à cuise de a prof na- rnniposa une sorte de V ic di- sainte Ma-
tion de sa rôle, d.viiil enfin linstiii- dileine i|iii fut insérée dans roffice.
yi'iiio , o;'.)(i rorps, fui éleiiil par le mente de celle Lille, Hildejierl , évéciuc du Mans,
'^"^ P'*^^* ''"^ Jisi'S avait éleinl par Marliiide, 6\èqiie de Kennes, el par
l";?i''[n-'oiio'<l'''
de laiiiie H. ^g^ larmes le feu de ses passions cliar- d'autres auti'urs qui sont inconnus.
Huri(rtiber,\K
504 (h). nelies (I), La célébrité de celle fêle fui cause
XXI. Ce fui la seule dévotion <les fiilèlcs que dans les martyrolofies on la mar-
I.n
(les
ilévotidti
|eii|l(s
. ...,,•.. Il
qui donna lien a la solennile de ce jour ;" qua avant toutes les autres annonce
. 1 ,
îi'Xin'i''''doHna
''" moins on ne voit pas qu'il y ail jamais du 22 juillet, comme dans Bède, Uaban,
lieu il II soleil- eu dans l'Eglise un précepte général de el môme dans les martyrologes augmen-
iiilé lie l:i f. le , ,, ,. n . .• • ,• . •
lu ai juillet. ''• célébrer. Aussi lut-elle établie assez tés de sainl Jérôme, où d'abord on l'a-
tard dans certaines provinces : ainsi vail ajoutée après toutes les autres, lui
îi^XÎ'Ttti.eit
' 12*^ (3); à Saintes, on l'élablil en deleine (5). En 1170, Louis le Jeune, roi [5) iclasmc-
ordiuis S. lit-
iii-l'oliii, l7io, 1233 (i). C'est ce qui explique pournuoi de France, el le roi d'Angleterre, s'abou- neit.. li'm IV
(i) ràcrum**®?"'*
'"^ '*" s'^'cle nous trouvons un dièrent à Vendôme à pareil jour (6). p. SIU).
ReaieU
scriiHoriiin el assez grand nombre de sermons sur r. Philippe Auguste eul aussi un rendez- des
(6)
Mr<lurieiis
nmp/issi.iwfoi- sainte Madeleine dans les ecnls des vous avec Ritbard, duc de Normandie, rf^' Fiwt e, t.
'
leciie.
Xlll (d).
(i)GiUtiu
chrhiiiimi , I. (o) hi Gratianopolitano lori'iloiio vir quidnin llonis exslitei-al, si sibi p!accat, salis ultra l.in-
H, Col. 1071. ex vidua, qiiie sibi nupseral, privj^num habiie- doiii reiiieilii causa riirsus existai eui spci
:
ral, qui (liiin vitiico Imbiilci (illenel olficiuin, forliinaliur qiiani sperabaUir a pluriniis cveiiliis
ilies Magilalenaî naialis obvcnerat,
B. Maiiae acccs^il; nam sacer ille qui parles jain cor|ioiis
qiiam idem juveiiis iiidiclioiie sacenlolali ciuii superioies alllgeral ignis, inerilo illius cxbliii-
audissel ab opère forensi iubiliilain , vitrieo guitiir, qiuc ad pcdes Jesu conciipisceiiliaruiii
agricuUnni imperaiili revereiiliaiii velilaî so- igiiem exsliiigiii iiieiuil lacryiiiis. Un lit le même
lemnilalis objecil. Yocalialur aiilein idem l'e- rétit diins plusieurs Vies de saiitle Madeleine.
irus. Vieil vilrici juriiaiilis iniperivini, bovcsqne — Aci. siinclorum liolland. \\\i jnlii.de sancla
aralro subjuiigons ciiiii ipsiiis opcris ac aiiinia- Murin Mdijituleiia, piuj. "iiï. llisloria bubiilcl
lium exsecraiioiie pios-eipi inr. Cuiii ergo jiigi- GralianuiiuliUini iioiiiino l'elii, urgente vilrico
bus cœpta nialediclis illapiilat , iniilile sibi iij feslii sancla; Maii;e Magilaleiix laboraiili-;,
exaudilur ad voliini ii:iin bovos ac uloiisilia, :
apuil Yiiiceiiliuin quo(|ue el Slcngclium le-
inulis subitaneo Iniiilni eleiiieniis , riiliiiiiie giiur.
absiimuiilur, el ipso qui id lieri exegeral, ini-
urecaiido , supplicio atrociuri quia Ciuluiiiiori ^"> odulncus palrmiclia Aqutleiensis diem
n (enum '
(1) Jirauil '« j"ur iIl- la fote de cette saiute (1). Le A Nous sommes enlics dans ces délails
1**^^^*'"^"'" même Philippe Auguste, ne respctlant pour montrer combien est dénuée de
ivil, pag.'2'i, point les lois du mariage, demeura vérité l'assertion de Tillcmoul et do
""^ '"'
sous l'intcrd:!, depuis !c milieu du Ca- Baillel, lorsque, pour insinuer que le
rom ', jusqu'à la fête de sainte Madclei- culte de sainte Madeleine a été plus an-,
(2)T XIX,
"*^ (-)• ^" rem.irque aussi que les an- cien cliez les G; ces que chez les Laljns,
). ôii noie fr ciens fanatiijues de Béziers, accoulu- .Is exaltent les prcliiidus honneurs ma-
rnes à proférer d'horribles blasphèmes gnifKiues que ^Éf;li^e j^recque lui a ren-
contre cette sainte, la patronne de leur dus , et dont cependant ils ne [leuvcnt
église, et contre la personne adorable produire aucune preuve. 11 est certain,
du Sauveur, furent vaincus par leurs au contraire, que l'Eglise latine a célé-
ennemis le jour do la fêle de sainte Ma- bré cette fêle avec une Irès-grande so-
dileiiie ; et qu'en punilion de leurs im- lennité, et avant même qu'on n'en trou-
piétés envers cette sainte , leur ville ve aucune trace chez les Grecs. On peut
avait déjà été dévastée plusieurs fois à " enDn ajouter qu'après la (rès-sainle
(3) Aimnlci pnreil jour (3). Enfin cette date est en- Vierge Marie il n'est point de sainte qui
w'ifi' '/'^'"iî.V core fort usitée dans le Midi de laFran- ait été plus universellement honorée en
l:iua,ii°si2(<-) ce, surtout parmi les hommes de la Occident que ne l'aété sainte Marie-Ma-
campagne, plu-i portés que les autres à deleine, qui ail eu plus d'autels ,
plus
conserver les usages reçis des anciens: de statues ,
plus de temples dédiés en
22
(i) S. MaH^
chez eux, la Madeleine signifie le son honneur (4); et, coumie l'écrivait au iUigdaleiiœ vi-
juillet, comme dans le N ird laSainl- 5.VII' siècle l'un des continuateurs de te htsloria
conimetUurio
A/orïm indique le 11 nove:nbre el ils ; Bollandus, il n'y a presque pas de vi.le ilhutruia, uu*
Clore H. P. F.
appellent Magdalenens les premiers rai- catholique oii l'on ne trouve quelque Caroto Slenge-
sins, qui ordinairement sont mûrs vers monument de son culte (5). lio, oniin. S-
£end., 162Î.
la fin de juillet. Augiiitae Vin-
dfllc. , ni-18
(d).
Acta s*i-
(5)
etgesth Henrici II et Ricliardi Angliœ rcgmn. (c) Hoc quoque non est omitlendum. Refert ctorum Bol-
Pag. 143. Anne 1 170 re\ circa festuiii S. Marise Csesarius, quod Biterrensium civitas multoties /(iiiif.jidiixxii,
Magdalenoe venit usqiie VVendoniiam (Vendôme) devastaia fueril, semper in die fesli sancla; Mari» pag.216(«)
ad loquendinn cum rege Franciœ et in illo , i^Iagdalense, de qna contuiueliosa lot dixerant ;
colloquio ita intcr eos convenit, quod illa vice et in cujus eeclesia tantum scelus perpetralura
amici rcmanseninl. fuerat, dign^i recepit sceleris ultionein.
Pag. 154. Ex Gervasii Dorobernemtis mona-
ehiChromco de regibus Angliœ, nniio 1170. Rex Prœ[at. Inler omnes fere cœlestis regni
(d)
pater ad mare descendit et transfietavil, liabi- divas, posl beatissiinani illam coeli terrieque
lurus cnlloquium cnm rcge Francia; iu festivi- reginam Virginem Deiparam Mariam, nulla ee-
laie S. Mari.L> Magilaleiiie. lebrior apnd Chrisiicoliis honore sanctis cœlili-
bnsdebito colituripsa saiiclaMaria Magdalena,
(a) Die festo S. Maria» Mnglalen^, prniit
ita m quacunque pateat ehrisiianus orbis, ipsi
legiiur apud Rogeriim de Hoveden , pag. 654,
passini solennt aras ei igere, statuere imagines,
Pliilippus rex Fianciai et Hichardus dux Nor-
tabulas pictas et templa dedicare, sacra facere,
nianni;« convenerunt inicr Calviira nionlem et
solemni precaiione alque ritu opem ab illa et
Trie ad colloqiiiuui ubi rex Fiar.ciaï constan-
:
auxiliuMi expetere.
ter petebat ut dux Norraanniœ redderet ei Gi- D
sortium.
Reliqua univerialissinii cnitus argumen-
{e)
uxoretii suani, et mansit suh interdicio a média steria, lum feminarum pœnitentium réfugia,
quadrage^iula usque ad festum S. Mariaî Ma- alque id genus opéra alla, quibus saiicts Mari»
gdaleiKc , dilata senleiitia in personam ipsius Magdalouai nomen ubique terrarum celebralii-
régis, ui sic l'acilius aniiiii ejus emollirent du-
simum redditur.
ritiain.
«73 PREIJVE DE LA VERITE DE LA TRADITION bi: l'UOVllNCE. 074
ARTICLE TROISIEME.
FÊTE DE SAINT MAXIMIN.
XXII. Onoi^io^ sainte Madeleine, sainte A pertoire universel de tous les saints ho-
'*"'''
>^'"'"<l"*' Marthe et saint Lazare aient été liono- norés dans l'Eglise
d lorsiiue ces livres
modernes et •
i r
i
ni>s iiiuruisies rés partout , saintMaxmiin néanmoins furent composés; et c'est une erreur
roiogcs entre
comparaison de ces marlv-
'
eux montre la fausseté
.
saïui ilaïuDin
jjjjjj piuj q^g jpj nonis d'an grand nom- de celle supposition : ils sont tous diffé-
bre d'autres maints, honorés seulement rents les uns dos autres, quoique rédi-
dans le pays où ils étaient morts. Ce- gés à des époques assez rapprochées;
pendant la plupart des Eglises étrange- et c'est une preuve manifeste que le
on déjà Maxiiiiia.
Madeleine que nous avons donné au l'a dit. Celui d'Eusèbe, le seul
chapitre 1", et qui n'est qu'un extrait 1"' nous reste de ces anciens temps, a
ou un abrégé de la vie même de saint d'ailleurs été composé pour les Eglises
,. .
lel, iii-lulio, p
saint, nous ajouterons ici, en terminant
,^,a„,es^ puisqu'on ny trouve point pin- 410.
ce chapitre, quelques écla rcissements Sieurs martyrs anciens et illustres ,
sur le silence des anciens martyrologes. tels que saint Pothin de Lyon, saint
Nos critiques se sont mépris duns leurs Andéol. Les saints martyrs et !es saints
conclusions, parce qu'ils sont partis confesseurs des Eglises des Gaules
d'un faux principe. Voyant que de leur qu'on y a ajoutés dans la suite, sont
temps le Martyrologe romain, revu par constamment placés à la fin de chaque
le cardinal Baronius conlenait dans jour et après tous les autres saint'-,
,
sont les Eglises des Gaules qui y ont intention de mentionner t-ous les sainis ^l'iiy^'Oo''*
|iOh.lerinirs ne
fait ces additions pour leur usage par- dont les diverses Eglises du monde cé-fonipoiniiiieu-
ticulier. Florentinius a remarqué que lébraient alors la fête. Au contraire, on Maxime/''''''
l'exenjplaiie de Sainl-Vandrille qu'il a a supprimé dans celui-ci une multi-
donné au public, a été augmenté par tude de saints martyrs qui étaient
des clercs ou des moines de l'Eglise déjà dans le Martyrologe de saint Jé-
d'Autun, de laquelle il est fait très-sou- rôme. On n'y trouve p.is même les mar-
vent mention dans ce manuscrit; par tyrs de Lyon, si illustres dans toutes
les religieux de Fontenelle ; enfin par les Eglises. En lisant le Petit Romain,
les Eglises d'Aquilée et de Ravenne, qui on comprend aisément le dessein qu'on
n'y ont guère mis que leurs sainis par- s'y est proposé. On voit, à n'en pouvoir
(t) reliislius ticuliers (1). Ou remarque aussi que douter, qu'il a été composé pour l'u-
Mnilyroh:g. a
Flureiitinio.ib. celui de l'abbaye de Corbie, publié par sage de l'Eglise romaine, qui a voulu
{a). avoir dés saints plus connus et qui la
Luc d'Achéry, au IV' tome de son Spi-
cHége a été évidemment augmenté par
,
plupart lui fussent propres. C'est
l'Eglise d'Auxerre, qui y est mentionnée pourquoi on y trouve des annonces
plus de trente fois, et qui semble n'avoir qui sont spéciales à Rome, et tout à fait
rien oublié de cequi la concerne. lia été De plus, on y rencontre des (2) Aitasan-
locales (2).
pareillement à l'usage des Eglises de jours laissés en blanc parce que ces [o"'"'" ij""" ,
plus de vingt fois chacune, de l'abbaye d'aucun saiut. On n'y voit pas même la xsxvu (b).
de Corbie, puisqu'on y a marqué la dé- fête de chacun des saints apôtres, non
dicace de cinq églises de ce monastère, plus que dans le calendrier romain pu-
chacune à son jour pai ticulier, et même blié par Fronton (•!). (ô) Kuknda-
diverses translations de reliques con- 3" On ne peut pas penser non plus :,i:;;i;rr
cernant celte abbaye. L'Eglise d'Orléaus que le vénérable Bède et Flore ni "'« """«/«nw... ,
, , . ,
Jouniits froii-
semble aussi s'être servie de ce Marty- q qu aucun des autres qui composèrent
.
lo cun. rcg.
rologe.ety avoir fait des additions pour des martyrologes au ix" siècle aient , ^'!^''''|/^,|^;'^',';;
son usage particulier. Aussi, tandis que prétendu faire un Martyrologe univer- *« mo.usieiio
qui explique pourquoi l'on y a passé un Martyrologe pour son propre usage, ic]!"'"'
^^' '''
(n) C'est lu remarque que (ait aussi Cliaslelnin celli alli, castri Saneli Angeli , expressa per
dans la pré[uce de son Martyrologe romain. lerniinos inler niibes, quodque festo saneli Se-
L'exemplaire de Saiiil-Vandrille, qui se recon- D bastiani legalur ejus sepulcruui in venigiis
naît à plusieurs saints particuliers de celte Apostolorum, desigiiando per haee vcrba cala-
abb :ye et des environs, qui y ont été ajoutés CHUibas, in quibus SS. Pétri et Pauli corpora
en copiant, .1 éié autrefois porté à Lucques, eu alirpiandiu rcquieverunt.
Torcaiie, où Florentinius le lit imprimer en Islo mense aJJere potuit Caslellanus sanctos
1GG8, snus le litre li' Ancien Martyrologe de l'E- Romae proprios atque Hieronymianis omuino
glise d Orient. piaîlei'ilos. III' Anllierum papam, IV° Priscum
(b) Al vero ait Caslellanus, canonicus B. et socios. Y" Telesplioriim papam, Wli^Ana-
(
Maria; Parisiensis quod probat nianifeslius, stiisium ad Aqnas Salvias, XXUl" Emereniia-
)
Martyrologium cerlissime esse anliquum nam, deniqne XXVIll'' Agnelem secundo, pro-
Uomanum, aJ usum Ecclesiae Ilomanse, non so- piie et prsecise Rumauo moilo expressam.
ium in;le saucitur quod saneli ibi reperiantur (
Qiiotquot iiis( ribuntur saneli, aut Romx
)
Uoman;c urbi proprii, et Hieroiiymiauis pror- p:issi simi, aul Rouia; ecclesiam babenl, etc.
sus iguoli, ut Marliua, Dafrosa, Papias et Mau- Ciu' ergo potius bi quam alii saneli, praeterltis
rus, solo mense jaimario ; neqiie ex eo quod ,
cli^im apostulis uoiinullis, iu boc cakiidario i-.i-
<;aitie.lia saneli Peiri proprio die sigueiur, ab scribanlur , non alia raiio est qu.im quia i!Ii
Aiilinchena rcciissiu)e ilisfineta, veruiu eliam non alii ecclesias habebaiil Rtmix, in qiiilms
qiioil iuler varias ecclesiarum Koiuanarum de- invocabanlur?
dicalioues, (lia qiuwjue occurral, quic est sa-
C77 PREUVE DE LA VERITE DE LA TRADITION DE IMIOVENCE. GTS
ni^s, et ont niissi laissé plusii-urs jours A sniiils quo les autres n'avai ut fait que
vidos. Ila!)aii n'a ponl eu dessein non nommer (3). Aussi at-il retrani hé lui- l'sunnii (fi)
(I) hinit'sire magne (I). Saint Aduii a voulu remplir de tant de gloses el d'aiiiplifications ,
I yc tvinain ,
'0"^ les jours laissés Mdes par les au- qu'il y eut presque aalaat de m.irtyn -
l'ag. 4(,G (.'). nomenclature générale. C.{r quoiqu il L'Eglise de Kome elle-même l'avait X.\V.
Pouniiioi le
(.)) i'arvwn ail Suivi le Pelil liomuin, il a supprimé adopté (11). M.iis, considérant l'imper- Martyr alo^-e
niimiiii., \ii
kaL"Zil "s. ilt's saints qui s'y trouvent (.;) , et en a '"'-«clion de ce recueil, le pape Gréj^oire |^-[;;|;J
[^';^';i'i;'^
Bédé, comme lui-inémc nous l'apprend, p'éer aux omissions d'Usuard i7) , el (7) .w, r((,T(>-
îias; 'isu'lcl
el il paraît qu'en voulant supjjléer aux cn conséquence ils mirent dans le Mar- !î^'(^('|'"!,',p'|^|
''
défauts de ces deux écrivains, il s'est tyrologe romain saint iMaxi:nin , disci- Aven ssc-
qu'il l'avait dressé pour l'usage de celte abbaye. alios viidus jiMiii)Ma\iuiini episcopi Aquensis,
Ou ne trouve pas qu'on s'en soit servi ailleurs. de quo in Gestis beat;e Maiix .Magdaleiix le-
Acla siniclorum jint., tom. VII, ihid. Iiiter gilur.
C!r:ler.T iiisiuuanduin fuit R;djaiii Martyrolo- 7 Junii. Matric-Carius-Flti-aject Maxiuiini :
gium Germaiii;B limlles non os&e Ir.iiisgres- cpiscopi et tonfessoris Aquensis Ecclesi:e, qui
suin, Mi^joie quod Ado ei Usuardiis plane non fuit doclor .Marix Magdaleiie. DilTwtur iu diein
iiuveiini; Notkerus autem toluui descripseril, scqueiitein.
auxeril cl contraxerit. a Junii. Greven : Maximini episcopi Massi-
Dans la composition de son Marlyrologe,
(b) liensis el coiifessoris , secundum alios vi kal.
il proposa deux objets principaux
se le pre- : junii (27 niaii). Molaii
in Galliis civitale :
mier fut de rciii|ilir les jours que le célèbre Aipieiisi, deposilio beali Maxiniiiii piinii civi-
Flore avait laissés vides dans nu ouvrage de latis episcopi et coiifessoris; de quo cliaiu su-
méine nature el le second, de faire plus aui-
; pcrius
j^
plenienl connaître les saints dont on ne faisait Lmtnoij était si peu instruil de ce qui concerne
qu'y donner les noms. Il n'y fait aucune men- ihisluirc dtt culte de suint ilnximin en I rovencr.
tion (le sainl Didier, l'un de ses prédécesseurs Îu'il n'ii pns craint d'uvuiucr qu'avant l'année
dans le siège de Vienne non plus que de , '>7G rKtjtise d'Aix n'av àt jamais invoqué ce saint
sainl Tlicudier ou sainl Chef, abbé dans la dans SCS litanies, et que son nom ne se trouvait
même ville. dans aucun Martyrologe romain plus ancien que
(c) Scribime aliquid idem auclor de sanclo celte année. Pag. 251 , cap. 2. Firinissimani
Poniio Ccmelensi episcopo .'... epoiliam Maxiniino dcfixi, nec iu ipsius A(|uen-
Quid de sanclo Ilospilio eremita, qui in agro sis Ecclesix lilaniis, anno 1577 editis, lociim
Niciensi redusus vixil'? cujiis lamen Gregorius adhuc babuisse deinonsiravi. Pars posterior,
Turonensis, lib. vi llisloriœ Franconwi, cap. C, cap. 2, pag. 216. Cerluin esi anle annum 1570
et libro de Gloria confessorum, cap. 07, el oniui relro memoria in marlyrologiis Uonianis
Aimninus, lib. ni de Gestis Frajicorum, cap. 38, iiirognilum fuisse Maximiniini, qui in subditiliis
bonorifice memiiierunl. Magdalomc et Marlhœ geslis Aqucnsiiiin episco-
(rf) Venerabiliuin Hieronymi cl Bed;c pres- pus appellalur.
byterorum piis, quamvis succinclis, super lioc Ces deux assertions de Launoy ont élé réfu-
provocabar sciiplis : quorum piior bievilali tées par son éditeur lui-même.
studeiis, aller veto quamplures caleiularii dios Bucbeus, p:ig. 125 Vindiciurum jidei Pro-
679 RECELEMKNT DES SAINTES RELIQUES EN PROVENCE. CSO
Miirlyrologc, le plus complet qui cûl A on aucun où l'on eût
n'en a\ait eu
paru, fut enfin publié sous le pontiGcul essayé de marquer les sainls honorés
de Sixte V. dans toutes les Eglises du monde et ;
Il exposé qu'avant
résulte de cet c'est ce que prouve en effet la composi-
Sixte V il n'y avait point eu encore de tion de tant de martyrologes différents
Martyrologe où l'on se fût efforcé de qui avaient précédé celui-ci , et où
faire mention de tous les saints honorés chaque Eglise avait ajouté ses saints
dans l'Eglise. C'est la remarque de particuliers.
<)) «'"///'•'>. M. de Valois cl de Lucd'Achéry (1). Le On voit donc pourquoi saint Maxi-
H'icroinimSiii- P. SoUier les attaque là-dessus sans min, qui honoré qu'en Provence,
n'était
diiYu.ioni, IV, ™o'''- Garces deux savants hommes n'a point été ruentionné dans les an-
imoii, p:'g. 16 ne soutiennent pas que l'Eglise ro- ciens martyrologes latins des Eglises
maine n'eût point eu déjà de martyro- étrangères tandis que sainte Made- ;
loge pour son usage puisque le Petit leine, sainte Marthe et saint Lazare
, ,
Romain avait été composé à cette Gn ^ honorés partout dans l'Eglise latine, à,
et adopté par plusieurs Eglises et que cause du témoignage que leur rend
;
CHAPITRE TREIZIÈME.
RECÈLEMENT DES SAINTES RELIQUES
DE PROVENCE.
Au cemmencement du viii' siècle les Provençaux cachent les reliques de leurs saints
apôtres, pour les soustraire par ce moyen à la fureur des Sarrasins.
1 On que les Sarrasins d'Afrique, G à DiED (2). En Espagne, ils démolirent (2) Histoire
sait
de i'Eglise gui-
Pendant les
emparés de l'Espagne au com- de fond en comble un grand nombre licane, l. IV,
ravag.-s des
Sarrasins en
j'éiant
.,
•^
. , ri
mencement du viii' siècle remplireni d'églises ce qu'ils Crenl aussi aillrnrs, p. 246, 247.
, ;
«"lises et sur les personnes consacrées traire à leur fureur celles des églises
-vinciœ, citai Marlyrologium Aqtiensis Ecclesise Missale illud perlinel ad decimum lerliuni sae-
culum.
ms., qnod lieet sil sine die et consiile tameti ,
débet.
Sub fmeni liori qui perlinel ad idem sœculurr.,
I.aimoius hoc dissimula\it, et cap. 12 m reperiuntur liiauise ubi Maxiuiiui invocauir
Visquisil. poiluLit Marlyrologium anle annos
auxilium.
abllinesexcentosexaratUHi :sedcoi)slalesbulIa (a) Valesius probal Ecclesiam Romanam
Paschalis 11, quam pag. 419 citai Cabassulius ollm propriuin ac peculiare nusquani habuisse.
ecclei. in Ecclesia Aquensi cel(>ljrari Murtvrologiuin, qiio universa ulereiur Ecclesia,
Kotit. ,
anno lUiâ feslum S. Magdalen* el S. Ma\i- anle illud quod jussu Xysti V ponlificis niaxi-
nii edilura esl sed nobiliores Etclesias sucs,
iiiini.
Ueinde in Missali Romano que usiis est S. semper lastos babuisse, in quibus el episcopo-
Ltiilovicus episcopus Tolosaiius, el quod nuiic rum nomina el niarlyrum qui apud ipsos passi
possident Fratres Minores Dracenenses in diœ- fueranl. natales dies étant piœscripli.
çxêi FoiojuJiensi, reperitur luissa Magdaleiiae. (6) Quoiidie ecclesix Dei dcstruunlur, cl
681 PREUVE r,E LA VERITE DE LA TRABITION UE PROVENCE. C8->
d'être envaliis à leur tour, et prirent le cruels agresseurs, les habitants d'Arles
parti d'enfouir aussi dans la terre les tirent une citadelle de leur ampliilhéd-
corps de leurs saints tutélaires. L'ano- Ire , dont ils bouchèrent les galeries
nyme qui a écrit la Vie de saint l'orcaire extérieures, et sur lequel ils bâtirent
de Lérins, second du nom. rapporte que les quatre tours qu'on y voit encore
ce saint abbé connut par révélation que aujourd'hui.
son monastère était sur le point d'élre |. Cette ville succomba néanmoins aux
saccagé par ces barbares, et reçut or- efforts des assiégeants , comme nous
dre de cacher les reliques qu'on y pos- l'apprend Rodrigue dans son Histoire
(2) rita snii- sédait (2). Ce fut pcnl-éire sur un sem- des Arabes (3). Pendant un séjour de (.'!) Criiitx
f(i Forctini.
blable ou d'après cet
avertissement , quatre ans que les Sarrasins firent au 'V/ro/»'i,"ai^
Act.iaiut. Bol-
taitil. XII aii- exemple, qu'à Marseille on cacha aussi delà du Rhône ils renouvelèrent tous
,
"3i, n 13.'
gKSli, pag. 757
le corps de saint Lazare, à Tarascon les ans leurs courses dans la province
celui de sainte Marthe, à Nolre-Uauie d'.\rles, et portèrent partout le fer et le
de la Mer les corps des saintes Maries feu, sous la conduite de Jusif, gouver-
Jacobé Salomé, et à Saint-Ma\imin
et neur de la Septimanie, mais avec tant
(ciui de sainte Marie -Madeleine. Au d'excès et de fureur, que, suivant le ré-
nioins dans cette sage piécaulion on cit d'un ancien écri\ain, on voyait do
ne peut méconnaître les soins de la di- toute part des églises détruites, des mo-
vine Providence sur les restes mortels nastères ruinés , des villes pillées, des
de ces saints personnages que Sau- n maisons saccagées, des châteaux démo-
le
leurs expéditions, et qu'ayant détruit core (7). Le tombeau de saint Césaire (f)
le royaume des Visigolhs, ils devaient ne fut point épargné, comme nous l'ap-
•^
,(!' ^«"'0
^ " cliriytiinii, l.I,
posséder aussi toutes les provinces prenons des vers suivants gravés sur toi. ui'o.
qu'avaient eues avant eux ces anciens un nouveau monument élevé en l'hon- ,J))L''J^fC'
paif. 6-'2 Â,
3nliqii.i snliililatc tem|iia firinata icrratcnus ^ S. Porcario diccns : Snrge velocil«r, et oecnlta ",7, <;„,,„
ioa;quanlur. venerandas reliquias quas. in hac sacra insiila chrutUinii, i.L
'
An. 780, n° 2. /Vddit Tlieophancs ab eoilem detrevil Doniinns per niulla leinpora obser- cul. coo.
Saraccnoruin principe esse jussas Clnistiano- vandas. Futiirmn est enini ul liic loiiis a feris
fiiiii ctclesias solo xijuari idque faciuiii ; barbaris violeliir , el sanguine monaclioruni
Enit'ssœ et aliis in lotis Syri* usque Daiua- consecretur... Quibus dicil S. Porcarius Oc- :
I Uispanica dcclui, in suninia reruni inopia (c) Eo leinpore gens impia Vandalorum
« neque divines cullusdeseruni, nequeinlcrmit- Galliain devasiare cœpil. Que tempore Jcslni-
« tuiit sacra. Sanelonun cotpora veneranda alia rl;eecclcsiie^subversanionaslcria.capia! urbes,
< cavis nioiUiiini atque liunio celanlur, alia in desolaliedoinus.dilula castra, slragcs lioniinuiii
« riiilliinasni'LcsUansPyrxnuiii el in edilissiuiD innunicne l'aclic , et niullus ubiipie Inniiaiii
< caslella arceuli>r. i generis sanguis clïusiis est. Ea lenipeslale
giavissime pcr lotam Calliam diUonabat»
(*) Cum gens Agarenorum fiir^ens omnem Vandalis omnia flaraniis et fono pryiere.>j:-
ilcpopulasset Provinciain, aiisjoliis Uoniini, por
libus.
dicà dkcciu prxvciiicns appaniil iu aomniji
68") RECELEMKNT DES SAINTES nELIQUES EN PROVENCE. 684
iieur Je ce saint évoque iiu ix.» siècle : A la cathédrale, qu'ils laissè'cut subsis-
ter (2)
Cernilur lue pario r.'novalum m:irmore trgiuen, Les autres villes de Provence furent m.
H.ilri Ciisario pontilicKiue s: cro, Au resvilles
(!• Hnroiiius, (Juoil acelerala cohurs.rabie destruxil aceiba (1).
traitéesavec la même fureur Marseill :
•
(Je e
l'ruveiii
;imii) 7.")1 ,
11° livrée au pillage; la ville d'Aix dépeu- ruinées par les
31. —
Uailia Sarrasins ou
cliiisUann, l.l, Les barbares pillèrent les églises plée ou par le fer des barbares, ou par ia cndiées par
5")7. Cliarles Mar-
rul. .ilt,
prolanèioiil lei aulcls, les reliques des la fuile de ses citoyens; Giiniez ruiné
— l'u tiliciKin tel.
ArcluUiiSC a saints, les oriieuients sacrés, démolirent de fond en comble; le luoiiaslère de Lé- (2) La ri y lie
Suxio, p. lO.j. coitromie des
— hio:iolotjia Ics églises, à l'exccpiion cependant de rins dévasté; enfin une mullilude de
(
rois d'Arles
Liriiieii ts, a par liouis
Vinoeulio l!ar- Jeaii-liapiiste,
rali, pa^. 276. iu-4% KiiO, i>.
loi).— Poiilifi-
citi II Al el(it< li-
se,
pag. lOi.
—Filioii, Vts-
S'idili. li.s.elc,
pag. XLviu.
l;eus aband;)ni,cs par 1.; rs iiiibil.nils B tuc.'cs des montagnes (o) : te! est le ta- (3) run s.
qui chereliaient v.n a^ile
., ,
dans
,
les
,
soli-
, , i>
blcau d une partie des horreurs
.11. ti \
\^'i-) que
Pirciiiit
„g„sig_ ,1,.
Liri-
^u).
(i) Critirn in
{a) Gens rnulclissima , oniiii Inmiaiiiliite su.r. ciCilis rriulelilalem exteiideret, ita w Ami les eccl.,
poslposila... laiuleiii proviiiciaiii N'arboiieiisem solilii(liiieii) reileffit pêne lotani regionem, ul ami. 793, 111.
veiiii, ubi dcvasUiiis oiiiiiia, sud iiiipeiio, Curisti in ereiiii vaslilalein loca prius desiilerabilia
iibolilo noiuiiie , iiiteudebat eaiis subjiigare : conversa viderenlur, urbes etiani nobilissinias
l'.lirisliani vero exlerrili , deielii.tis civilatibus teriLB et solo coicquaiis, caslella depopidans,
et oppiilis suis (inisevabilc visu!) ail iiionlana oppiJa subruc;is oviliaqne Domini everleiis,
,
cuimuii'cnl jilors 1rs Sarr.isiiis. Aussi A massacre tous les chefs qui Us coiu- (5) r„„ ç.
Charles Mai Ici, <jui marcha conlre cu\ mand.iient, et même la noblesse '^"
'','^,''^'^' il^!^';
biis, crul que, pour les einpèciier d'y Ihéàlrcs de ces malheurs, des chape. les e,|,ia',ores
re\eiiii- el do s'y relrancher de nou- bàlies à la mémoire des chrétiens qui ^l^,)^!^^ '
j^
périrent dans ces combats, et dont les ciiréiicus ma»-
devait ruiner CCS villes désertes.
veau, il
(I) Ciillia, livra celte ville aux flammes (1) et fit numeiils expiatoires. On pense que ces
r/iristinmi, I . I,
subir le même sortaux villes de Ni- édifices ont élé élevés sinon par Charles
col. 7'Jj, 8(Ji.
(i) Ibicl.,
mes (-2) el de Béziers (3); et, comme Martel, au moins par les premiers prin-
loiu. VI, lol. l'île de Maguelone avait servi de boule- ces de la dynastie carlovingienne , Pé-
4f.i.
vard à ces barbares, il en démolit la pin, Charlemagiie, Louis le Débonnaire,
(3) Frede-
j.'iiii Scliolti- vilk' jusqu'aux foniiements (V). La dé- si zélés pour réparer les dommages que
iliciCl.rontcwn
population était en effet si grande, que par le malheur
la religion avait soulTcrts
coiUtiiuiil., lib-
Il cap. 10!'. le
, petit nombre d'habitants échappes ù des temps (G). On
une de ces cha- {d' Pitrrs
\oit .
Ai'ud S. Grrg.
Tunn., edil. la mort n'aurait pu, eu aucune sorle pelles a Mont-Majour-lez-Arles a) une pg. ea, on. ;
Tli. Iliiin:irl
autre près de Carpcntias, connue sous
67^ faire face aux Sarrasins,
ces barbares
C'I. 678
(iSJ (a). ayant taillé en pièces, dans divers com- le nom de Nolic-Dame dAubune (e).
(l) «H/Zia
r/iri5li(ii a , l.
que les Proven-
bats, toutes les troupes Ou en voyait une semblable près d'Avi-
\I, col. 721 çaux avaient mises sur pied pour leur gnon, au pas-age de la Durante, dans
défense, et ayant enveloppé dans le le lieu appelé depuis Mau-Pas, à cause
(a) Avenioneni , urbem miinilissimnm ac que assez la forme des lettres, elle ne peut rien
moiitiiosam, Carolus .iggretliliir, muros cir- nous apprendre de certain louchant celle
cui1ui.1l...urbeni ingreilienles succcnduiii..., victoire, dont en effet elle attribue la gloire à
sicque Kr.inci iriumpliaïUesde hoslihuspnetî.im Charlemagiie au lieu de la rapporter à Charles
magiiain et spolia capiuiil, ciini duce victore Martel comme nous l'apprenons des monu-
,
lalive à la déraille des Sanasins dans ce lieu, les Sarrasins dans ce lieu à l'aube même du
et qui est rapportée par plusieurs de nos jour, et que cette circonstance lit donner le
(') Barcnii historiens ('). Mais comme elle a éié composée nom li'Aubune ou de Whibe à la chapelle bâtie
Annales, au. longtemps après révcnemeiil, ainsi que lindi- en actions de grâces pour cette victoire
79.3. — //i,s(.
Franc, scriolo-
ifsaUiifliesne,
() Noverinl universi quod cum serenissinnis fecit, et prwsens monaslcrium in honorem sancti
loin. m. n:if;
priiiceps Carolus M:iKniis Francorum re.t civitatem aposlolorum principis dedicatem, quod ali
149 — n.'Ciii'i/
Arelatem quse ab inlidelibus detinebaïur, obsedis-
l'elri
ipsis in'jdelilius penilus Jeslrucluni fueral et inlia-
de (loin Bou-
scl, el ipsam vi arraoruni cepisset , el Saraccni bilal)ile redaclum, idem ti:\ ipsuin rcparavil et
qnct, l. V, p.
in eadem exislenles pru majori parte aufuglssent re,tdilicavit, elmoiiaclios iliidom prnser\icndo Deo
Ô87.— Hiv oire el in eadeiii se munissent,
et idem rex ibidem venire fecit, et ipsum (loia\;t, el plura doria eidcm
de Provetce , cum exercliu suo veiiisset pro ip>is debcllandis, conlulit, in que qnidei-i inoiiaslerio pliires de Krati-
p-ir Eoiiilie,
triumphum de ipsis obtinuissel, el de ipso gralias cia ibidem debellaules s.'pulli suul. Idco, fralres»
iiim.I, p. 719 \h:n agi-ndo 111 sisiinm hiijusiiodi viil ri;p p; îpspii- orale pro eis.
leiu eccksiam io lioiiorcm Sauetx Crui is dedicari
687 RECELEMENT DES SAINTES REUQUES EN PROVENCE. 088
du (r(slc échec que les chrétiens y  11 est bien â présumer que, sans la
[Chapelle de Sainle-Crotx
Ecclesiaislalus: oninis eiiiiii disciplina pessuni- comme on te lit dans Honoré Douche ('), ce qui (') Histoire
data, clericis et nionacliis vel gladio peremplis, n'a pas empêché cet historien, non plus que tous de Provence, t.
vel pra; timoré profugis. Carolus MartcUus in- nos meilleurs auteurs , d'attribuer te premier de J.L',''''' ^' ^^^'
genti coadunato excrcitii urbeni obsidione ces noms à la déj'aile des Provençaux par les
vallal, reiipii, Atbiniuni l'ugere cogil , nuuie- Sarrasins et le second à l'établissement des
, (') f/irf., t.
rosanique Agareiiormn inulliludineni caiJit. Chartreux, comme la tradition du pays te rap- I, i
ag. 70C.—
Tyrannide vindi<:ala civitate religio disci-
, porte (*). Jlif't.dei'E'/lise
'^
plinaque reslilui ac templa instaurari cœperunt. ^' gallic.
689 PREUVE DE LA VERITE DE LA TRADITION DE PROVENCE. C90
do leurs autres incursions, qu'ils re- A afiôtres. Sans doute que, dans leuis
nouvclèrent à diverses époques durant ravages, les Sarrasins détruisirent des
près de trois cents uns. La tradition monuments qui pourraient nous ap-
conslaute atteste que les Provençaux prendre les diverses circonstances du
cachèrent alors les corps de leurs saints recclcn)enl dont nous parlons ; mais ils
[Notre-Dame d'Aubune.]
ne les ont pas si universel'emr'nt anéan- nous allons niontrcr dans les articles
tis qu'il n'en reste encore aujourd'hui suivants.
des vestiges indubitables, et c'est ce que
ARTICLE PREMIER.
RECÈLEMENT DU CORPS DE SAINTE MARTHE A TAKASCON.
V. Les ecclésiasliqurs ou peut-être les B testable. Tout ce que nous en savons ,
où elles ont toujours reposé, et où elles res romains, les paroles suivantes Hic :
sont encore aujourd'hui. Nous ne con- MiRTHA ucET. Cette tablette, trouvée
naissons pas les circonstances particu- ensuite avec le corps en 1187, fui de-
lières qui accompagnèrent ce recèlc- puis conservée dans le trésor de l'église
ment,dont le fond est cependant incon- de Sainte-Marthe, où on l'a vue jusqu'à
091 RECELEMENT DU CORPS DE S\1M TE MADELEINE A SAINT-MAXIMIN. Cil
ces derniers temps. Jacques Clément, A volutioii, mais de la forme des carac-
chargé de la garde du trésor en qualité tères qui étaient romains, on peut juger
TiiA lACET, <ro(U'(^ sur la sépulture de coutume de mettre avec les reliques
(I) M(iiiiiscri(s sainte Marthe (1). Romieu, dans ses An- des saints des tablettes de pierre ou de
l'.oU'siic Gidl. au^si do son temps dans I armoire dis l'anliquié. ou trouva à Hume,
Ainsi
lldTfl'S':''''
reliques de la sainte. C'est d'après ce- dans le sépulcre où était renfermé le
lui-ci que Bouche l'a rapportée dans sa corps du martyr saii.l Marceilin, une
(2) Défense Défense de la foi de Provence (2), et la'.'lette de marbre placée vers la tête de
'prowii/é'! fâg.
Peiresc la cite d'après Jacques Clément. ce saint corps, sur laquelle son noméiait
Baronius Bellarmin rappor- (i) Uuronù
90 (")• Elle est rapporlée aussi par le Pèro gravé (4). et
Atimd. ccclt-
(5) llht.eccl. Alexandre et par d'autres auteur'' (3). tent Il même chose des reliques du pape si(is(., an. 813,
soTuli 1. Dis- ^ ,., , / , . ,
u- l'J (b).
sert. xMi, in- Celle labletie a disparu depuis la re- saint Félix, successeur de Libère (5J.
(5) Bellar-
(u'ao, p. I>>3.
min., lib. IV df"
Rommi.Punlif.
ARTICLE DEUXIEME, cap. 9 —B'iro-
mi.innal.eccL,
an. ôj7, 11° 50
RIÎCÈLEMENT DD CORPS DE SAINTE MADELEINE DANS LA CRYPTE DE (c).
particulières du rccèlement
*^'^"*'''"'^''* le [lays, ainsi que des pèlerins; et soit
n los d(-*"'-;âîn^i-
^1axinlin ca-de, riliques de sainte Marthe, nous q que le danger fût encore trop éloigné
d,'''s3ime'^'Ma- >avons, avec assez de détails,
celles qui pour le retirer de la crypte même, soit
Irispn-
(Jeloin •
accompagnèrent le recèlementdu corps
r.lalive ' "
pour quelque autre motif que nous ne
|ilion
il rei événe- de sainte Madeleine dans la crypte de connaissons pas, ils se contentèrent de
"^"^"^^
ce nom à l'abbaye de Saint-Maximin. le retirer secrètement de son sépulcre
Lrs religieux cassianiles chargés alors et de le déposer dans un autre de la
de la garde de ce saint corps, n'eurent même crypte qui, selon toutes les ap-
pas plutôt appris les rav.ges des Sarra- parences, était alors enfoui dans la
sins en Espagne, et leurs rapides con- terre (rf) et appelé le toiubeau de saint
(a) Il paraît que Romieu a cité celle inscrip- videnlia, clam altare ununi a dextris posilum
tion (le inéinoire: au lieu des mots Hic Marllta sullo'derent, ut thesauruni invenirent, quem ac-
jacet, il écrit Beala Marllia jacel hic. Pcut-èlre ceperanl, nescio quo révélante, ibi esse reposi-
s'est-il plutôt altaclié au sens qu'aux lennes de j- tnm; in marmoicam arcain inciderent, in cujus
l'insciiplion. Du moins nous croyons devoir ^ allerolateie, lahuhïl.ipideieinterslitio aballero
prétëiTi- la leçon de J;;ci|ues Clément, puisque dislincto, repositœ inveiiirentur reliquiœ san-
(6) Vident sacratissinium S. Marcellini cor- Quod accidit pridie ejus diei quo ejusdein
pus superioribus ejus sepiilcri partibus posi-
in sancli Felicis in Ecclesia nalalis dies agi con-
tuin labulamque raarmoreani ad caput posi- suevit, quarto calendas augusti, anno Domini
lain.qme lilulo, quem coniinebat, evidens indi- 1582, cura de ejus nieritis disceptatio magiia
cium dabal, cujus in eo loco niariyris raeinbra esseï, jamque pêne ob immmeras contrarias as-
cum indiaconia sanclorum marlyrum Cosmic construite en 1404, sans doute sur les mêmes di-
et Dainiani iu foro, ad Icuipluni Pacis posita, mensions qu'elle avait auparavant. Cependant
(piidaui liialc consulti, sod non sine divina pro- elle peut contenir à peine quatre sarcophages.
fit» PREUVE DE LA VERITE DE LA TRADITION DE PROVENCE. C'Jl
jusqu'alors K s restes de ct' saint évéque A »'•>), comme le propre lonibcjudo sainte
d'Aix. Ils firent celle opéralion pendant Mailelcine, sans qu il fiil b.soiu de le
la nuii, de peur sans doute (jue si la désigner autremiut qu'enfin il était si
;
paren)mcnl des elTels do l'humi lité dans coup écrit, beaucoup dissorté el disputé
ce lieu souterrain. Cotte inscription, sur celle pièce importante, et que la
dont nous prouverons bientôt l'auihen- plupart en ont parlé d'une manière
ticilé, était conçu" on ces termes :
assez peu exai le, il est nécessaire d'exa-
«L'an de la Nativité du Seigneur 710, miner ici trois questions :
1° Quelle esl
« le C' jour du mois de décembre, sous la véritable leçon de l'inscription pré-
" le règne d'Eudes, Irès-boD roi des citée? 2' ce monument a-l-il (eus les
«•Français, au temps des ravages de la caraclèros inirinsèqu. s de vérité que
« perfide nation des Sarrasins, ce corps demande la critique? 3" a-t-il é é réel-
«dc très-chère el vénérable sainte
la
lement trouvé en 1279 dans le tombeau
« Marie-Madeleine a été à cause de la , qui ronfermail le corps de sainte Made-
« crainte de ladite peifide nation, leino, ou peul-on supposer que quelque
« transféré très-secrètement, pendant faussaire l'aura fabriqué alors
^ ?
« la nuit, de son sépulcre d'albâire dans
§ l". Véritable leçon de l'inscriplioii.
« ceiui-ci qui est de marbre," duquel
a l'on a retiré le corps de Sidoine, parce Les auteurs modernes varient la plu- VI t.
s (|u'ici il est [ilus caché. » part sur la date, ct quelques-uns sur jg saimc Ma-
Les paroles dont se servent ici les ie nom du roi des Français dont il est l'^"';''"'. i!?r\*
\.t (laie <le / III,
cassianiles sont dignes d'attention parlé dans cette inscription :deux points G' jnnr de Ué-
'^''"' "^"^^
puisqu'elles donnent manifoslemcnt à des plus essentiels dans un monument
entendre que le tombeau d'albâtre dont de celle nature, et qu'il faut avant tout
nous avons déjà fait la description était fixer avec certitude el précision,
regardé par tout le monde, au corn- 1" Si la daie varie chez la plupart des
mencemenl du viu* siècle ( aussi bien auteurs modernes, c'est qu'ayant oom-
qu'au \' lorsqu'on composa l'ancienne posé leurs écrits sur ceux de leurs de-
D
qiioiqu'on y en ail trouvé cinq en 1279. Le cin- deleiue, avec quelques moin. Ires ossements, et
quième est .iriuellenient snpeiposi- à oeliii de deux têtes entières , ipii étaient dans ce pays
saint Sidoine, ce qui pourrait donner à con- l'objet d'une singulière vénération. La châsse
clure que celui de saint Sidoine avait été enfoui de bois qui renlennait oes reliques et sur la-
dans Du moins le cinquième lond)eau
la terre. quelle on dislinguail, malgré sa grande vélusté,
su|ierposé à l'autre présente au milieu de sa quelipies fii;ures de saints évèques et île saintes
tablette une ouverture par où l'on taisait pas- en relief, elail appelée vnlgaiienienl Vurclie (Us
ser des linges pour toucher les saintes reliques : valus, appellation qui semble cire venue des
c'est une preuve manifeste que ce tombeau guérisons miraculeuses que Dieu opérait à
était visililc aux pèlerins. l'occasion de ces saintes reliques, car le mot
Il parait qu'en cachant los reliques de sainte vertus était synonyme de celui de tiiiracU's.
ïladelcine dans la lerre , ces religieux eurent D'après une tradiliun fort ancienne, on porlait
soin d'er. réserver une poiite partie pour satis- chaque année celte châsse processionnelleinont
faire la dévotion des pèlerins (|ui venaient par la ville de Saint - Maximin le jour de
vénérer ce saint corps. Du moins, avant l'année l'Ascension, el pendant la procession le peuple (i)
p.èret
1*279, où il fut élevé de lerre, on voyait à p.assait pardévoliim sous le brancard, construit ju tilirmirei .
Saint-Maximin une pelito (|uanli!é de cliove.ux, en forme d'échelle, et baisait avec foi des étoles i" "'*'5, p. 1 173
eiiliéreiuoiit soniLilablcs à «.eux de bainte Ma- ou des draperies qui y étaient suspendues ('). *• ^-
695 RECELEMENT DU CORPS DE SAINTE MADELEINE A SAINT-MAXIMIN. 696
vancicrs, aucan d'eus n'a pris la peine A boul et par un notaire public de Saint"
du recourir aux sources, et de compa Masimin, |)résenls avec le roi à cette
rer entre eux les n)auuscrils pour s'as transcription (1). -'V/'f^?
surerdeia vraie leçon. L'inscription De plus, Bernard de la Guionie, dans n 8U, p. 802
ïiENSis DECEMBRis. C'cst ainsi que la Irçon du prince de Salerne. Il nous ap-
rapportent tous ceux qui les pre- prend que, s'étant rendu lui-même à
miers ont transcrit l'autographe. Mais Saint-Maximin, il lut, ainsi qu'il la
les copistes de ces derniers écrivains, rapporte, rinscri[jlion autographe qu'on
ne reproduisant pas toujours la ponc- conservait alurs dans la sacristie de ce
tuaiion qu'on voit ici, ont altéré sans couvent, et qu'on montrait aux élran-
(2)I(ii(/., Il»
s'en douler cette date, et donné lieu à gers, curieux de la voir (2). On croit
67, (1. 779 1$.
de Sicile, et tous les évênues qui l'accom- DCCX, VI die mensis decembris. Mais
pagnaient pour assister à l'ouverture tlu une preuve plus décisive encoro, c'est
tombeau, lurent l'an 710, le 6 du mois de que Bernard de la Gnionie, voulant ré-
décembre, puisque,dans le procès- vc. bal futer ,
par cette inscription même, la
C) histoire
(«) Les uns, comme le carilinalCal)assole('), Madeleine, dit, d'après Bouche ("), que les nns de l'Uglise ijal-
i') Pièce»
lustilicnliies,n'Bio\'ws('), Rayiial(li('),au lieu de lire, DCCX. lisaient l'an 700 et le 16 décembre, d'autres, ^'cane, t. XII,
**•*
7:., p. 791 A. VI die mensis decembris , oui cru voir , DCC. l'an 710 et le 6 décembre , d'autres enfin, l'an P^^-
el ont donné pour dale
""^"*'* decembris 716, ne sachant jias distinguer les points ("). (') Histoire
'^^
(') Aun lium ' ,
de Provence ,
11 faut convenir que les copistes de Bernard
rcclcsinsiico- de l'inscription la» 700 et le 16 décembre. Les
mm pOit Ba- auteurs qui sont venus puiser dans ces aiiiia- de la Guionic, qui rapporte l'inscription d'après
roiiiitiii , loin, lisics comme Claude Corlez , Tillemonl {*),
,
l'autographe même, ont contribué à augmenter ^ (') ,-^|'.'"/"'(^
\lll. Àuclore ont assigné la même date. El enfin, tous ceux D cette diflicullé; car les uns, au lieu d écrire <*'' ''•'.^'i^ de
la date en caractères romains , comme avait
Aivahamo "'""£''''-'' '• '•
„„i ontpris pour guide Tillemonl Itds que ,
Bzomjoluno, ^''^'
f-^^^^y
(rj_
[g p Brumoy («), Papon (') el Bernard l'ont traduite de cette manière
lait ,
(Mg 00. (^)^->'i-^i^-
auLies ('), ont donné dans la même erreur. ambiguë Septinijentesimo decimo sexto die
:
{') Annales D'autres écrivains ont ponctué de la mensis decembris; c'est ce qu'on voit dans les ('") Anno
'""•
so''^''' ^CC\\[; et au lieu de l'an 700, comme manuscrits de la bibliothèque royale, n" 4980,
a'ore''' OdàrTo
Colbert 2770, Regius 4201, 6, fol. 22'J. D'antres ") l'ag.
Ruwinldu -m. '""'• ^'^'''' '"^^ précédents ils ont marqué l'an
(
,
Mémoires de l'histoire de Languedoc ('), le XVI die mensis decembris; 4077 Colbert, 753 ("jToin. Il,
tous les autres qui sont venus puiser dans les Mais il n'y a qu'à savoir comment ont pon- (") Défense
deux premiers historiens. Launoy, qui a lu ctué cette date Bernard de la Guionie et les de la fot de
aulres qui ont lu l'acte original. Or, d'après Provence, pag.
l'an 700,semble cependant être indécis, puis-
''^•
qu'ildonne aussi l'autre date ("), ce qu'a (ait ceux-ci, il ne portait ni la date de 700, ni celle
(''')Jlisione
pareillement Papon dans sou Histoire de Pro- de 716; on y lisaii, l'an 710 et le 6 décembre,
le point se trouvant placé après la lettre X et
"''. 'î'""''^, ;''',',"
deleine. l(j»5
Le P. Culumbi, dans son Histoire de sainte noii ailleurs DCCX. vi die mensis dcccnbris
:
pag. 122
«'7 PREUVE DE LA VERITE DE LA TRADITION UE PROVENCE. C 8
celui de saint Sidoine, la relation com- A lisaient la date de l.i même manière,
posée par ers relipieuï était fausse et et y voyaient aussi lan 710 2 . 1 est (*) ^anus-
apocrjplic, puisi|ue, dit-il, en 7't5, il
y uonc certain que I inscription porte rcic Uiblw-
^'"'
avait trente-cinq ans [a) que le corps pour date Tan 710 et le G du moi» àe
'^^^ll'J*
u'éluit plus dans lu sé|iulcrc d'albâtre. dècoinbre.
Ce calcul niuntrc manircstcmcnt que 2' Launoy Imaginé que, VIII
inscription de
.
.
I- iiiscrip'ion
s^inu- Mi-
Spéculum sanctorale, où il fait ce nj^iiio donnail le nom d'O /oîc, et non A'Odom, ''*'''",''
t'"""
raisoniuMiient, il ile une seconde fois
(
au roi des Français qui régnait (3) v:usi|uii\-giiaii
te\lucllenient l'inscription (b) et ici, au ,
lorsque les , ... . . , alors le nom
; cassianiles cachèrent leatiuts.
lieu de la donner en caractères romains, corps de s.iinle Madeleine. Fleury as- tZVecom-
comme il fait dans sa Chronique, il la
3ii, ca|i.
traduit en toutes lettres, et même avec Cluny a lu, dans l'inscription, Odoin,^ < coutirmau
cette variante décisive : i4nno Nalivita- tandis que Bernard aurait lu Oduic (4j; ,^,'
y,^,^Ye
lis dominicœ septingenlesimo rferimo, B le P. Brumoy répèle la même chose ecdéiianniue
,M, ... liv. LIIVIII.Cll.
die sexto mensis dccembris. Ici, commeon .
après Fleury
T^,
(5).
1.
Mais ces écrivains seja^jj.
•
sainte Madeleine, Guillaume Sanhet, clorale on lit Odoino (7). Suarez, n-GT.puy.'Ta
qui avait appris de plusieurs témoins évêque de Vaison, qui cite l'inscription *•
oculaires les circonstances de cet évé- d'après un exemplaire de ce dernier g^ i 781 ù."'
nement, donne aussi la même date à ouvrage, lit aussi Odoino (8). Le cardi- (s) Gallia
l'inscription Anno a Naiivitate dcc. x. nal de Cabassole donne le même nom y',',"'''p"g'|,.,,';
{D Pièces et VI decembris (1). EnOn nous pour- au roi des Français, Odoino (9), et tous nu, pag. 4U.
ttsiiliianves (9) Pièces
n"'70,'p.785i. ""ioDS alléguer encore à lappui de cette les autres qui ont parlé de l'inscription ,J;,^faJfi
leçon une ancienne pièce manuscrite, la rapportent de la même sorte. »° "3, pay T92
vation des reliques de 1279 est rappor- de ce prince. Ceux qui sont versés dans
tée. Mais comme cet extrait était gardé la lecture des auteurs du moyen âge
on doit conclure que les premiers reli- taine, qui vivait précisément dans ce
gieux du couvent, qui avaient l'auto temps, est appelé par les historiens
graphe de l'inscription entre les mains, tantôt Odoinus, tantôt Odoicus, quel-
d
(a) Au lieu d'écrire XLV on a mis XXV sanctoral, qui est le titre de l'un de ses deux
;
mais celte erreur doit être corrigée par le Mi- ouvrages.
roir sanctoral où Bernard fait de nouveau le
, (c) Adde quod ibi non Odoiims, sed Odoycus
même raisonnemenl ei marque XLV. Au reste, Francorum rex diiitur, quo noinine nullus un-
le nombre 23 montre que la date donnée par quam fuit rex Francorum.
Bernard ne peut être 716, puisque ce nombre, Sed ne quis falli se putet a me , ccce llbi
ajouté à 2a ou à 45, produirait 7il ou 751, et inscrlptionem qua; a Guidone rofertur Anno :
cependant , d'après Bernard , le produit dut Nulivilulis septingenlesimo , xvi die mensis de-
être 745. cembris, in nocle secrelissima, régnante Udoyco
piissimo rege Franconim , tempoie infcsintio-
(6) Le P. Pagi a écrit par erreur que Ber-
nis, etc.
nard rapporte cette inscription dans son Mi-
roir hisloriat. L'auteur du Miroir liislonul est, (d) La dilférence est que Bcrn.ird nonune
non Bernard de la Guionie , mais Vincent de Odoic le roi que Richard nomme Odoïn.
Beauvais , qui n'y parle pas de l'insciiptlon. Bernard Guioii rappelle O.loîc, au
(e) lieu
Bernard cite cette inscription dans son Miroir d'Odoyn, comme le nomme Ritbaid.
700
6,9 RECELEMENT DU CORPS DE SAINTE MADELEINE A SAINT-MAXISIIN.
même Ollo toutes ces A des Français était un roi du nom de
quefois Odo, et :
cembre, et le nom d'Aude», roi des supposait néanmoins quil vivait en-
Français, core en 710. Mais comme la chronolo-
gie était alors enveloppée de ténèbres,
§ 2. Celle tnscripiion esl tom les ea-
revêtue de et que longtemps elle demeura dans
'""""''"" "* "'"'^ ""' '"""""" '"
cet état d'incerlilude et d'obscurité, on
crS"
crut unanimement que le nom li'Odoin
IX. Nos écrivains modernes qui se sont était le même que celui de Clovis, et
roi des Français du nom d'Eudes. Dès Madeleine avaient été cachées, pour 1
l'année 1279, lorsqu'on ouvrit le tom- les soustraire par ce moyen à la fu- 1
de Salerne et tous les évêques présents Launoy s'élant déclaré contre l'apos-
•'
X.
, , . , ,
Laun'iy son-
à celle cérémonie furent tous étonnes tolat de sainte Madeleine, et voulant [je,,, qu'enTio
de voir que dans l'inscription il fût montrer, comme il se l'était figuré, que "p"
*^io,^''^(i'"'
parlé d'un roi de ce nom, sous la date tous les monuments de cette tradition France, du nom
de 710. Comme ils avaient la certitude antérieurs au xur siècle étaient apo- ^^,,1"^ Va,ao-
morceau lin-
nue personne n'avait mis là le cryphes. affirma que celui-ci l'était •pa- graiil'<'/'e
^i r J r y T scriplion qui
^
de liège qui renfermait celle inscrip- j) reillement, puisqu'en 700 ou 716 il n y n'est iluslisi-
tion, et qui ne fut ouvert que comme avait point de roi des Français appelé
''•
par hasard, ainsi qu'il sera dit en son du nom d'Eudes ; mais qu'alors régnait
lieu, iiersonoe parmi eux ne pensa que Cliildebert II, et après celui-ci Dago-
l'iiiscriplion pût être l'ouvrage d'un bert III ; et qu'enfin le roi des Français .
faussaire. Ils conclurent que le nom appelé Eudes régna plus d'un sièc e I
d'Odoinus qu'on y lisait devait êire après, c'est-à-dire dejiuis 888 jusiju'en
une abréviation de celui de C/odovcus, 898 (i). (i) De com-
et que par conséquent ce très-bon roi les Provençaux, jusqu'alors P^^^'^' 'l'.m'''l'' ' /fR[
(a) Eudo dus Aqnitnnioc, aliquando Odo, (b) OJoinus, plcno nomine dictas est Clo-
.iliqiiando Otto , Odoieus vel OJoinus appel- doinus, lingua Gallica Clodoveus.
lalus reperitur. (r) AiOdoiims seuOdonoii aniio qiiideni DCG
701 riŒUYE DE LA VEHITE DE LA TIIADITION DE PROVEiNCE. 7o2
Mes dans leur pusscssion, n'.ivaicnl A « J'I-', "u par son aiitiqu.lé ou [>ar de
peul-c'lre jamais reflédii sur col «ina- « fréiiu (its allouclieaicnls des mains,
chi'oiiismc , cl se Irtiuvùrent assez em- « que, quoicjuo je le poriasse hors de la
barrassés pour répondre à Launoy. « chapelle souterraine, et au clair jour
l'eu de temps avant que l'écrit de celui- « du ddîlrc, il me fut p ur'anl inipo -
ci fût répandu dans le public, et lors- « sible, quelque industrie que j'y ap-
que déjà peul-clre on comniençait à » portasse, de former un mol entier,
agiter CCS disputes, le prince Louis de a parmi quelques caraclères qu'on y
Val. is, comte d'Alais duc d'Aiigou- ,
« dé< ouvre encore (3). « ft,ia.
(5)
lérae, gouverneur et lieutenant du roi Comme donc l'autografihe n'était pus XI.
Louis XIII en Provence, se transporta lisible, Bouche, ne voyant aucun roi ,j,"*|j|',prêl
écritures, dans le dessein de prendre tura que Bernard de la Guionie, le l|"',"3[''|y " ,.*
des copies exactes de toutes les pièces ^ prince de Salerne et les autres, en |i- I279,eic|u'eiie
, . ,. . . . . . . ., , se rjlipurie au
relatives a sainte Madelome. Lauto- sanl ce parchemin, sciaient trompes rè-neJi.udej,
''"''''^ ''''^"''
graphe de l'ins ription y était alors sur sa date; que quelques chiffres
conservé dans une petite layette, dans étant déjà effacés ou peu apparents, ils
cette sainte,où on était dans l'usage de conclut donc que l'inscription était de
le montrer à ceux qui désiraient le l'année 8J0, et que !e roi des Français
voir. Mais à force d'être toaché par les désigné par le nom d'Eudes éi.iit le
pèlerins et les curieux, l'écriture de cet roi de Paris de ce nom qui en effet
acte était devenu illisibe, en sorte que régnait alors {h). C'est ce qu'a j ré- (4) /Wrf., p.
ni le comlc d'Alais ni les trois notaires tendu aussi de Haitze (5). Bien plus, ^^^ p^yi^'^'f*
qu'il avait avec lui ne purent la lire le P. rapporant les l'v. v, luin. l.
Guesnay, en
(I) Pièces entièrement (1), et furent obligés, pour propres paroles de la Chronique de liv'x, lolu. llj
\)tsiilicmws ,
11° .'lUtJ, p. 1+78 s'y reconnaître , de s'aider d'une an- _ Bernard de la Guionie, se donna la li- ''"°: ^"'*'", ,
• •
j . •. 1 C, ,, j , j |.- .
(^)Apuloqé-
,
•
couvenl de Saint-Maximin. Bien plus, lion, et d'après un autre calcul, "'3r- ''^,'"''„'^'^*,,^J.yI
il paraît qu'ils ne firent guère que qua l'année 896 (G), comme si cet e dale>''' «'« «"""<;
Ma.etenie
transcrire cette copie. Du moins le eût été celle de Bernard de la Guionie 1711, p. 5.ï.'
docte Gassend, prévôt de l'église cathé-
drale de Digne, qui accompagnait aussi
lui-même. 11 est arrivé de là que quel-
...
ques écrivains ont pris celte ciiaiion