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Corvez Maurice. Le structuralisme de Jacques Lacan. In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, tome 66, n°90,
1968. pp. 282-308;
doi : https://doi.org/10.3406/phlou.1968.5434
https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1968_num_66_90_5434
(i) Écrits, un vol. 20,5 X 14 de 912 pp., Paris, Éd. du Seuil, 1966, prix : 50 FF.
Le structuralisme de Jacques Lacan 283
EXPOSÉ
1. L'inconscient et le langage
2. Le symbolisme analytique
3. Le discours du désir
5. La structure du sujet
peut être dépassée que dans une analyse qui se propose pour seul but
l'avènement d'une parole vraie et la réalisation, par le sujet, de son
passé dans son rapport à un futur. La rectification des relations du
sujet avec le réel met en question la vérité. L'art de l'analyste, ce
«ramoneur», doit être de suspendre les certitudes du sujet, jusqu'à
ce que s'en consument les dernières illusions. Et c'est dans le discours
du patient que doit se scander leur résolution. Il s'agit de guider ce
discours vers le dévoilement de sa vérité et, pour cela, de s'orienter
dans un champ de langage, de s'ordonner à la fonction de la parole,
selon qu'elle confère un sens aux fonctions de l'individu. Le domaine
de l'analyse est celui du discours concret en tant que s'y révèle la
réalité transindividuelle du sujet; ses opérations sont celles de l'histoire
de ce sujet selon qu'elle constitue l'émergence de la vérité dans le réel.
Chez l'homme, éternellement enchaîné à ses symboles, le sens alors
relève la tête. Pour libérer la parole du névrosé, l'analyse l'introduit
au langage de son désir, c'est-à-dire au langage premier dans lequel,
au delà de ce qu'il nous dit de lui, déjà il nous parle à son insu et tout
d'abord par le symbolisme du symptôme.
Le problème central est alors de reconnaître la place où se tient
Y ego du sujet, de savoir par qui et pour qui il pose sa question, de
déceler son vrai désir et l'objet à qui s'adresse ce désir. La topique
de Yego, de Y id et du superego peut donner occasion de s'aliéner dans
cette triade, lorsqu'elle est mythiquement manipulée. Chez Freud,
elle n'a valeur que par sa subordination à la métapsychologie, qui se
rapporte, elle, aux trois étages du réel, de l'imaginaire et du symbolique.
L'ego (le je) et le moi se distinguent et se recouvrent en chaque
sujet particulier. C'est toujours dans le rapport du moi du sujet au je
de son discours qu'il faut comprendre le sens de ce discours pour
désaliéner le sujet. Rien ne doit y être lu concernant ce moi et ses
« identifications » qui ne puisse être réassumé sous la forme du je,
soit en première personne, là où le sujet se reconnaît.
La cure psychanalytique présente une rigueur en quelque sorte
éthique, hors de laquelle toute technique, même fourrée de
connaissances psychanalytiques, ne saurait être que psychothérapie. « Wo
Es war, dit Freud, soil Ich werden » : là où était ça, le je doit être,
là il me faut advenir. Le vrai sujet n'est autre que la « chose » qui est
la plus proche du sujet visible, tout en lui échappant le plus. C'est un
sujet dans le sujet, transcendant au moi; c'est l'inconscient, là où ça
parle. Le sujet doit être pensé comme celui où ça peut parler, sans
qu'il en sache rien, en tant même qu'il parle. Le sujet vrai est le sujet
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8. Religion et science
REMARQUES CRITIQUES
1. Psychanalyse et langage
2. Psychanalyse et liberté