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Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion

CESAG BF-CCA Master Professionnel


BANQUE, FINANCE, en Audit et Contrôle de Gestion
COMPTABILITE, CONTROLE & (MPACG)
AUDIT
C

Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion


Promotion 5
ES

(2010-2012)
AG

Mémoire de fin d’étude


-B

THEME
IB
LI
O

LA CONTRIBUTION DE L’AUDIT INTERNE DANS


TH

LA GOUVERNANCE D’ENTREPRISE : cas de la


EQ

Société Nationale d’Electricité du Sénégal


U
E

Présenté par : Dirigé par :


AKOLLOR A.K. Shalom Mme KANE Rouba Faye

Professeur permanent
CESAG

Avril 2014
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à BAKAM Angéline Nicole, en signe d’honneur et comme témoignage de


mon amour pour toi.
C
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AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page i


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

REMERCIEMENTS

Je bénis, l’ETERNEL l’Auteur de la sagesse et de toute connaissance,


Celui qui m’a donné la force, la capacité, l’intelligence ; Celui qui m’a guidé, qui m’a soutenu et
qui a débloqué toutes les difficultés devant moi en vue de la finalisation de ce mémoire. Que toute
la gloire te revienne mon Dieu.

Ma reconnaissance à tous ceux ou celles qui d’une manière ou d’une autre ont contribué à la
réalisation de ce travail :
C

Mes remerciements à :
ES

- Mme KANE Rouba Faye, directrice du mémoire pour son encadrement, son engagement
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à la réalisation de ce travail et pour sa patience ;


- M. N’DOYE Mactar, Responsable de l’Audit Interne à la Senelec, pour la faveur et la
-B

disponibilité qu’il m’a accordées dans la recherche des informations ;


- M. YAZI Moussa, Directeur de la Formation au CESAG, pour les faveurs relatives au
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dépôt de ce mémoire ;
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- Mon Père AKOLLOR A. Etchrivi pour tes sacrifices et ton réel engagement à ma réussite ;
O

- Ma mère GABA-NELU Annie Fafa, pour ton amour particulier ;


TH

- M. et Mme N’DOSSANI pour leur soutien financier, moral et spirituel ;


EQ

- Maman Angéline BAKAM pour ton amour maternel et pour ton soutien spirituel ;
- Pasteur Fidèle BAKAM pour ton intérêt à ce travail, et surtout pour ton soutien, spirituel ;
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- Tous les frères qui ont intercédé pour moi et qui m’ont soutenu en particulier, Sika
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AMEFIA-KOFFI et Marlène AZA-GNANDJI.

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AGE : Assemblée Générale Extraordinaire


AGO : Assemblée Générale Ordinaire
AGS : Assemblée Générale Spéciale
AUDSGIE : Acte Uniforme relatif aux Droits des Sociétés et des Groupements d’Intérêts
Economiques
BRVM : Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
CA : Conseil d’Administration
C

CAC : Commissaires Aux Comptes


ES

CIA: Certified Internal Auditor


AG

COSO: Committee of Organizations of the Treadway Commission


CPI: Conseil Présidentiel des Investissements
-B

CS : Conseil de Surveillance
DPAI : Diplôme Professionnel d’Auditeur Interne
IB

IFA : Institut Français des Administrateurs


LI

IFACI : Institut Français de l’Audit et du Contrôle Internes


O

IIA : Institute of Internal Auditors


TH

ISA: Institut Sénégalais des Administrateurs


EQ

LSF : Loi sur la Sécurité Financière


MPA : Modalités Pratiques d’Applications
U

MR : Management des Risques


E

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique


OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
OPC : Organisme de Placement Collectif
PCA : Président du Conseil d’Administration
PDG : Président Directeur Général
RM : Risk Manager
SARL : Société Anonyme à Responsabilité Limitée
SENELEC : Société Nationale d’Electricité

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SNC : Société en Nom Collectif


SOX : Sarbanes-Oxley Act

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Schéma de la délégation de pouvoirs au cœur de la structure interne de la gouvernance


d’entreprise ................................................................................................................................... 13
Figure 2 : Le processus de gouvernance d’entreprise ................................................................... 20
Figure 3 : La relation d’agence entre actionnaires et dirigeants ................................................... 32
Figure 4 : l’audit et la réduction de l’asymétrie d’information ..................................................... 41
Figure 5 : Relation entre le contrôle interne et la gouvernance d’entreprise ................................ 44
Figure 6 : Relation audit interne et gouvernance d’entreprise ...................................................... 45
C

Figure 7 : Impact du management des risques sur la GE .............................................................. 47


ES

Figure 8 : Les composants du COSO II ........................................................................................ 48


Figure 9 : Le modèle d’analyse ..................................................................................................... 57
AG

Figure 10 : Positionnement du Département de l’Audit Interne de la SENELEC........................ 82


-B
IB

LISTE DES TABLEAUX


LI
O
TH

Tableau 1 : Responsabilité du comité d’audit à l’égard de l’audit interne .................................. 34


Tableau 2 : Les divergences et les complémentarités entre l’audit interne et l’audit externe ..... 38
EQ

Tableau 3 : Opérationnalisation des variables ............................................................................. 58


U

Tableau 4 : Qualification des auditeurs ....................................................................................... 84


E

Tableau 5 : Comparaison de la relation AI - CA / AI – DG ........................................................ 90


Tableau 6 : Récapitulatif des faiblesses identifiées ..................................................................... 99

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LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Organigramme de la SENELEC............................................................................... 107


Annexe 2 : Organigramme du Département de l’Audit Interne ................................................. 108
Annexe 3 : Questionnaire relatif à l’Audit Interne ..................................................................... 109
Annexe 4 : Guide d’entretien ...................................................................................................... 118
Annexe 5 : Questionnaire destinés aux administrateurs ............................................................. 120
C
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Table des matières

DEDICACE ..................................................................................................................................... i

REMERCIEMENTS ....................................................................................................................... ii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................. iii

LISTE DES FIGURES ................................................................................................................... v

LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................... v

LISTE DES ANNEXES ................................................................................................................ vi

INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................... 1


C
ES

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE L’AUDIT INTERNE


ET LA GOUVERNANCE D’ENTRETREPRISE ......................................................................... 9
AG

CHAPITRE 1 : LA GOUVERNANCE D’ENTREPRISE ........................................................... 11

1.1. Définition, origine de la gouvernance d’entreprise....................................................... 11


-B

1.1.1. Origines du concept de la gouvernance d’entreprise .............................................. 11


IB

1.1.1.1. Naissance du concept....................................................................................... 11


LI
O

1.1.1.2. Les investisseurs institutionnels : les fonds de pension ................................... 12


TH

1.1.2. Définition du concept de la gouvernance d’entreprise ........................................... 12


EQ

1.1.2.1. Le courant disciplinaire de la gouvernance d’entreprise ................................. 14

1.1.2.2. Courant cognitif de la gouvernance d’entreprise ............................................. 16


U
E

1.2. Objectifs de la gouvernance d’entreprise ...................................................................... 17

1.2.1. Assurer le pilotage stratégique et la surveillance effective de la gestion par le conseil


d’administration ..................................................................................................................... 18

1.2.2. Concourir à la transparence et à l’efficience des marchés et définir la répartition


des responsabilités entre dirigeants et actionnaires ............................................................... 19

1.2.3. Assurer un traitement équitable de tous les actionnaires ........................................ 19

1.2.4. Reconnaître les droits des différentes parties prenantes ......................................... 19

1.2.5. Garantir la diffusion en temps opportun d’informations exactes............................ 19

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

1.2.6. Participer à la réduction des risques........................................................................ 20

1.3. Les mécanismes de la gouvernance d’entreprise .......................................................... 20

1.3.1. Les mécanismes externes de la gouvernance d’entreprise ...................................... 21

1.3.1.1. Le marché des biens et services ....................................................................... 21

1.3.1.2. Le marché du travail des dirigeants ................................................................. 21

1.3.1.3. Le marché financier ......................................................................................... 22

1.3.2. Les mécanismes internes de la gouvernance d’entreprise ...................................... 22

1.3.2.1. L’Assemblée Générale des actionnaires .......................................................... 22


C

1.3.2.2. Le Conseil d’administration (CA) ................................................................... 23


ES

1.3.2.3. Le Commissaire Aux Comptes (le CAC) ........................................................ 24


AG

1.3.2.4. La direction générale ou le directoire .............................................................. 25

1.4. Les limites des mécanismes classiques de la gouvernance ........................................... 26


-B

CHAPITRE 2: LA CONTRIBUTION DE L’AUDIT INTERNE DANS LA


IB

GOUVERNANCE D’ENTREPRISE ........................................................................................... 29


LI

2.1. La fonction d’audit interne ................................................................................................ 29


O
TH

2.1.1. Définition de l’Audit Interne ....................................................................................... 29


EQ

2.1.2. La place et le rôle de l’audit interne dans le management ........................................... 30

2.2. Audit interne et gouvernance d’entreprise .................................................................... 31


U
E

2.2.1. Audit interne et gouvernement d’entreprise : théorie des coûts de transaction ...... 31

2.2.2. Audit interne et gouvernement d’entreprise : théorie de l’agence .......................... 31

2.3. Liens entre Audit interne et la Gouvernance d’entreprise (au lendemain de la crise) .. 32

2.4. Audit interne : un mécanisme de la gouvernance d’entreprise ..................................... 33

2.4.1. Relations de l’audit interne avec les acteurs de la gouvernance d’entreprise ......... 33

2.4.1.1. Audit interne et le Conseil d’administration.................................................... 33

2.4.1.2. Audit interne et l’audit externe ........................................................................ 36

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

2.4.1.3. Audit interne et la direction générale .............................................................. 39

2.4.1.4. Audit interne et le management des risques .................................................... 39

2.4.2. Apport de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise ................................... 40

2.4.2.1. Audit interne, outil de réduction de l’asymétrie d’information ....................... 40

2.4.2.2. Audit interne, outil d’aide à l’action du CAC ................................................. 42

2.4.2.3. Audit interne, outil d’aide à la création de la valeur et à l’atteinte des Objectifs
………………………………………………………………………………..42

2.4.2.4. Audit interne, outil de maîtrise des risques : influence d’efficacité sur la
C

Gouvernance d’entreprise ................................................................................................. 46


ES

2.4.3. Audit interne, mission d’évaluation du processus de GE ....................................... 49


AG

2.5. Qualité de l’Audit Interne pour une bonne gouvernance d’entreprise .......................... 50

2.5.1. La compétence des auditeurs internes..................................................................... 50


-B

2.5.2. La performance de l’audit interne ........................................................................... 51


IB

2.5.3. Indépendance et objectivité des auditeurs internes ................................................. 51


LI

2.5.4. Le positionnement ou le rattachement hiérarchique de la fonction d’audit interne 52


O
TH

2.5.4.1. Rattachement de la fonction d’audit interne à la direction générale ............... 53

2.5.4.2. Rattachement de la fonction d’audit interne au conseil d’administration ou


EQ

Comité d’audit .................................................................................................................. 53


U

2.5.4.3. Rattachement de la fonction d’audit interne à une direction opérationnelle ... 54


E

2.6. Etendue des directives sur le rôle du Conseil d’Administration dans la GE ................ 54

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE .............................................................. 56

3.1. Le modèle d’analyse.......................................................................................................... 56

3.1.1. Proposition de recherche ............................................................................................. 58

3.1.1.1. Propositions spécifiques...................................................................................... 58

3.2. Les techniques de collecte des données ............................................................................. 59

3.2.1. Le questionnaire .......................................................................................................... 60

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3.2.2. L’entretien .................................................................................................................. 60

3.2.3. La revue et l’analyse documentaire ............................................................................ 60

3.3. La méthode d’analyse des résultats ................................................................................... 60

DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE LA RELATION ENTRE L’AUDIT INTERNE


ET LA GOUVERNANCE D’ENTREPRISE ............................................................................... 62

CHAPITRE 4 : PRESENTATION DE LA SENELEC ................................................................ 64

4.1 Historique ............................................................................................................................ 64

4.1.1. Tutelle financière et technique .................................................................................... 65


C

4.2. Statut juridique .................................................................................................................. 65


ES

4.3. Objectifs ............................................................................................................................ 65


AG

4.4. Activité de la SENELEC .................................................................................................... 66

4.4.1. La production .............................................................................................................. 66


-B

4.4.2. Le transport ................................................................................................................. 66


IB

4.4.3. La distribution............................................................................................................. 67
LI

4.4.4. Plan de restructuration ................................................................................................ 67


O
TH

4.5. Organisation générale ......................................................................................................... 68


EQ

4.5.1. Le Conseil d’Administration ...................................................................................... 68

4.5.2. Direction Générale ...................................................................................................... 69


U
E

4.5.3. La Direction de l’Audit de la Qualité et du Contrôle de Gestion (DAQCG) ............. 69

4.5.3.1. Le Département de l’Audit Interne ..................................................................... 69

4.5.3.2. Rôles et Objectifs de l’Audit Interne .................................................................. 70

4.5.3.3. Champ d’intervention ......................................................................................... 70

CHAPITRE 5 : L’AUDIT INTERNE ET LE GOUVERNEMENT D’ENTREPRISE A LA


SENELEC ..................................................................................................................................... 72

5.1. Organisation et fonctionnement du Conseil d’Administration (CA) ................................. 72

5.1.1. Organisation du CA ..................................................................................................... 72

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

5.1.2. Fonctionnement du CA ............................................................................................... 73

5.2. Attributions de la Direction Générale ................................................................................ 74

5.3. Organisation et fonctionnement de l’Audit Interne............................................................ 74

5.4. Relation entre l’Audit Interne et les acteurs de la gouvernance d’entreprise.................... 75

5.4.1. Relation entre l’Audit Interne et le Conseil d’Administration (CA) ........................... 75

5.4.2. Participation de l’Audit Interne dans le Management des Risques (MR) ................... 76

5.4.3. Relation entre l’Audit Interne et la Direction Générale (DG) ..................................... 76

5.4.3.1. Audit des encaissements relatifs aux abonnements des clients travaux .............. 77
C

5.4.3.2. Mission de conseil sur « Proposition de passage en pertes et profits des clients
ES

résiliés des agences de plus de cinq ans » ......................................................................... 78


AG

5.4.4. Relation entre l’Audit Interne et le Commissaire aux comptes (CAC) ...................... 78

CHAPITRE 6 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS ..................................... 80


-B

6.1. Présentation des résultats .................................................................................................. 80


IB

6.1.1. Qualité du Département de l’Audit Interne (DAI) ..................................................... 81


LI

6.1.1.1. Une activité indépendante ................................................................................... 81


O
TH

6.1.1.2. Le professionnalisme des auditeurs internes....................................................... 83


EQ

6.1.1.3. Les moyens ......................................................................................................... 85

6.1.2. La participation au processus de management des risques .......................................... 86


U
E

6.1.3. La maîtrise du contrôle interne ................................................................................... 86

6.1.3.1. Evaluation du contrôle interne ............................................................................ 86

6.1.3.2. Exécution des recommandations......................................................................... 88

6.1.3.3. Création de valeur ................................................................................................ 88

6.1.4. La réduction de l’asymétrie de l’information ............................................................. 89

6.2. Analyse des résultats .......................................................................................................... 90

6.2.1. Qualité du Département de l’Audit Interne (Efficacité) ............................................. 91

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6.2.2. Un audit interne de qualité participe au processus de management des risques ........ 93

6.2.3. Un audit interne de qualité contribue à un contrôle interne efficace .......................... 94

6.2.4. Une fonction d’audit interne permet de réduire l’asymétrie de l’information entre
actionnaire et dirigeant .......................................................................................................... 97

6.3. Faiblesses relevées et recommandations ........................................................................... 98

6.3.1. Les faiblesses .............................................................................................................. 98

6.3.2. Recommandations ...................................................................................................... 99

6.3.2.1. Mise en place d’une cartographie des risques................................................... 100


C

6.3.2.2. Augmenter l’effectif des auditeurs internes ..................................................... 100


ES

6.3.2.3. Elaboration du manuel de procédure par un consultant externe ...................... 100


AG

6.3.2.4. Mise en place d’un plan de suivi des recommandations ................................... 101

6.3.2.5. Existence d’un comité d’audit au sein du Conseil d’Administration et rattachement


-B

fonctionnel de l’audit interne au CA ............................................................................... 101


IB

6.3.2.6. Nomination et révocation du Responsable de l’Audit Interne approuvée par Le


LI

comité d’audit ................................................................................................................. 102


O

6.3.2.7. Mise à jour de la charte d’audit.......................................................................... 102


TH

CONCLUSION GÉNÉRALE ..................................................................................................... 104


EQ

ANNEXES .................................................................................................................................. 106


U

BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................... 121


E

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

C
ES
AG

INTRODUCTION GENERALE
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 1


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Au début du 20ème siècle, dans le capitalisme américain, les entreprises étaient détenues par les
familles. C’était le « capitalisme entrepreneurial » où la propriété et la gestion de l’entreprise sont
concentrées entre les mains d’un seul individu. Peu à peu, le développement économique a incité
à la croissance des entreprises et avec elle, de nouveaux besoins de financement. Cette nécessité
de faire appel aux capitaux extérieurs sur la place boursière, a poussé à une dispersion du capital
des entreprises, dont la propriété est désormais entre les mains de divers investisseurs.

On assiste donc à un démembrement de la fonction de propriété en une fonction de contrôle censée


être accomplie par les actionnaires propriétaires et une fonction décisionnelle censée être l’apanage
des dirigeants mandatés par ceux-ci ; avec l’apparition d’une nouvelle fonction : un système de
C

surveillance et d’incitation assuré par le conseil d’administration chargé de la représentation des


ES

intérêts des actionnaires. Cependant, il se pose un problème de gouvernance à cause de


l’incertitude des dirigeants sociaux à gérer l’entreprise conformément aux intérêts des propriétaires
AG

comme l’ont bien défini Berle et Means dans The modern corporation and private property :
« Quand le gros des profits est destiné à aller aux propriétaires qui sont des individus autres que
-B

ceux qui détiennent la gestion, il est plus que probable que les intérêts de ces derniers divergeront
IB

de ceux qui ont la propriété et … le groupe détenant la gestion sera en position de servir ses propres
LI

intérêts ».
O

Le conseil d’administration devient une fonction phare pour ce problème de gouvernance car
TH

chargé de surveiller au quotidien les dirigeants afin qu’ils s’alignent sur les intérêts des
EQ

actionnaires. Mais l’échec de ce système de surveillance offre l’opportunité aux dirigeants qui
détiennent un pouvoir discrétionnaire et seuls compétents pour gérer l’entreprise, de spolier les
U

actionnaires et de détourner la richesse créée.


E

En effet les crises financières de ces dernières décennies qui ont défrayé la chronique des
entreprises ont révélé une asymétrie de l’information entre la fonction propriété et la fonction
direction. Les nouveaux actionnaires qui sont pour la plupart des investisseurs financiers sont plus
concernés par l’augmentation de la valeur de leurs actions en bourse et imposent aux dirigeants
une exigence de performance. C’est ainsi que ces derniers qui ont le monopole des informations
ont pu maquiller pour leur compte les états financiers présentant aux différentes parties prenantes
et aux actionnaires une performance apparente de l’entreprise.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 2


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

La théorie de la gouvernance d’entreprise vise à définir quelles modes de direction et de gestion


efficaces adaptées à cette nouvelle entreprise à capital diffus et à scission entre la propriété et la
direction. Ce concept de la gouvernance d’entreprise qui s’est développé n’a pas pour objet
d’étudier la façon dont les dirigeants gouvernent mais la façon dont ils sont gouvernés. Selon
Charreaux (1997 : 422) la gouvernance d’entreprise est : « l’ensemble des mécanismes
organisationnels qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des
dirigeants autrement dit, qui gouvernent leur espace discrétionnaire ». Ces mécanismes
organisationnels sont pour l’essentiel, le conseil d’administration, les commissaires aux comptes
ou l’audit légal mandatés par le conseil pour contrôler les dirigeants, le marché financier et le
marché des managers qui contribuent également à discipliner l’action des dirigeants. Le concept
C

de la gouvernance d’entreprise vise donc à prévenir les risques d’asymétrie de l’information et de


ES

conflit d’intérêt par des mécanismes disciplinaires.


AG

Cependant, une bonne gouvernance suppose la création de la valeur que le caractère opportuniste
des salariés peut contribuer à créer ou à détériorer. En ce sens, l’audit interne mandaté par les
-B

dirigeants pour contrôler les salariés apparaît comme un acteur de la gouvernance et exerce une
IB

influence d’efficacité sur la gouvernance d’entreprise en contribuant efficacement à la maîtrise des


LI

risques susceptibles d’inhiber l’atteinte de l’objectif de création de richesse. En raison de sa


O

position unique dans l’organisation et de l’autorité dont il est investi, l’audit interne lorsqu’il est
TH

directement rattaché au comité d’audit, organe du conseil d’administration permet de résoudre


l’asymétrie de l’information entre actionnaires et dirigeants de par ses rapports d’audits adressés à
EQ

ces derniers.
U

Par ailleurs, les scandales financiers de ces années 2000 ont créé une crise de confiance entre
E

dirigeants et investisseurs qui exigent aujourd’hui plus de transparence de la part de la classe


dirigeante. Pour pallier cette situation de crise, les Etats ont été amenés à légiférer. Outres les
rapports Cadbury (1992) en Grande Bretagne, Vienot (1995) en France…, de nombreuses lois ont
été émises à l’échelle internationale à savoir : la loi Sarbanes-Oxley Act (SOX) aux Etats-Unis en
juillet 2002 et la Loi sur la Sécurité Financière (LSF) en France en août 2003 mettant au-devant
de la scène le renforcement des systèmes de contrôle interne et par conséquent, la fonction d’audit
interne.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 3


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

L’audit interne étant le garant de l’efficacité du contrôle interne dans l’entreprise, l’intérêt qu’a
suscité le contrôle interne dans les débats sur la gouvernance d’entreprise et les lois qui ont été
votées au lendemain de la crise financière, ont donné une toute nouvelle importance à la fonction
d’audit interne qui jusque-là n’était pas considérée comme un mécanisme de la gouvernance
d’entreprise.

Ayant compris, l’impact du contrôle interne dans la gouvernance d’entreprise et l’important rôle
joué par l’audit interne, les professionnels ont redéfini la fonction d’audit interne. Ainsi l’Institute
of Internal Auditors (IIA) a fait figurer parmi les objectifs de l’audit interne, le gouvernement
d’entreprise. En juillet 2002, l’Institut Français de l’Audit et du Contrôle Interne (IFACI) a pris
C

position sur la contribution de l’audit interne à la gouvernance d’entreprise et a adopté la définition


ES

de l’IIA de l’audit interne comme étant : « une activité indépendante et objective qui donne à une
organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour
AG

les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses
objectifs en évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses processus de management
-B

des risques, de contrôle et de gouvernement d’entreprise, et en faisant des propositions pour


IB

renforcer leur efficacité ».


LI

Si nous retenons que la bonne gouvernance est indispensable pour éviter les scandales financiers,
O

au Sénégal aussi des actions ont été menées pour renforcer les systèmes de gouvernance des
TH

entreprises en place afin de se prémunir contre tout risque de transfert de crise par le biais de la
EQ

globalisation des marchés et de la mondialisation des investissements. L’Institut Sénégalais des


Administrateurs (ISA) a émis en mars 2010 avec l’appui du Conseil Présidentiel des
U

Investissements (CPI), un code de gouvernance des entreprises portant sur le rôle, les missions du
E

conseil et le besoin de création des comités d’audit et d’autres comités spécialisés au sein du
conseil.

Les différentes lois et directives qui ont été émises pour restaurer la confiance des investisseurs
tant en Occident qu’en Afrique ont tous intégré une réponse « audit interne ». C’est pourquoi, dans
le cadre de notre étude, le choix de l’entreprise a été déterminé par la présence d’un service d’audit
interne développé. Nous avons ainsi retenu la Société Nationale d’Electricité du Sénégal, la
SENELEC. En plus de son service d’audit interne expérimenté et développé, la taille de son

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

activité et la taille de l’entreprise même, sont favorables pour une étude sur la gouvernance
d’entreprise.

La Senelec est une société de production d’énergie électrique qui assure le transport, la distribution
et la vente de l’électricité sur toute l’étendue du territoire sénégalais. Elle veut accroitre sa capacité
de production afin de couvrir les zones non encore électrifiées du Sénégal. Mais les difficultés
financières qu’elle a connues au cours de son parcours nécessitent, pour le redressement de sa
situation financière, pour l’amélioration de la qualité de son service et pour atteindre son objectif
d’extension, qu’elle améliore la qualité de son système de gouvernance d’entreprise.

Cette chaine de crise qui a ébranlé le monde financier et économique, a exposé l’insuffisance des
C

mécanismes classiques de la gouvernance d’entreprise si on considère la définition de Charreaux,


ES

à prévenir contre les risques d’asymétrie de l’information et de conflit d’intérêt. Dans cette
AG

confusion, les professionnels, les Etats et les investisseurs semblent tourner leur regard sur la
fonction d’audit interne qui apparait aujourd’hui comme l’une des pierres angulaires du
-B

gouvernement d’entreprise même s’il n’est pas l’acteur principal (Jacques Renard, 2010 : 448).
Ainsi, le problème qui se dégage de notre étude est de savoir si l’audit interne peut être considéré
IB

comme un mécanisme de la gouvernance d’entreprise ?


LI
O

En effet, c’est dans l’optique de renforcer les systèmes de gouvernement défaillant que la question
TH

de l’audit interne s’est posée. Les causes de notre problème remontent donc aux sources de
l’insuffisance de ces systèmes à savoir :
EQ

- les limites des administrateurs à honorer les exigences imposées par la loi (l’indisponibilité
U

des administrateurs, la fréquence des réunions du conseil, l’incompétence des


E

administrateurs, la complexité dans la prise des décisions du conseil…) ;


- l’absence d’administrateurs indépendants ;
- le cumul des fonctions de président de conseil et de directeur général ;
- la fragilité du contrôle exercé par le conseil ;
- le risque de coalition entre dirigeants et administrateurs et/ou les commissaires aux
comptes.

Ces manquements ont occasionné de nombreuses conséquences parmi lesquelles on peut citer :

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

- l’asymétrie de l’information entre les actionnaires, les dirigeants, les autres parties
prenantes de l’entreprise ;
- le manque de transparence et d’éthique de la part de la classe dirigeante ;
- l’absence de contrôle des modes d’évaluation et de rémunération des dirigeants ;
- les abus sociaux.

Pour pallier cette insuffisance du processus de gouvernement de ces entreprises, il faut corriger les
causes à l’origine de celle-ci et tenir compte des conséquences engendrés par celle-ci. A cet effet
les solutions suivantes peuvent être appliquées :

- évaluer régulièrement la composition, l’organisation et le mode de fonctionnement des


C

conseils d’administration ;
ES

- promouvoir les valeurs éthiques en termes de transparence et de rigueur ;


AG

- renforcer les dispositifs de contrôle interne ;


- légitimer les fonctions de l’audit interne dans le dispositif de gouvernement d’entreprise
-B

en termes d’évaluation des processus de contrôle interne et de management des risques


comme le préconise les lois Sarbanes-Oxley et la Loi sur la Sécurité Financière.
IB
LI

Dans le cadre de notre étude, la dernière solution nous semble plus appropriée pour renforcer le
O

processus de gouvernement des entreprises, car les actionnaires ont besoin d’une fonction qui soit
TH

en permanence présente dans l’entreprise, émanant de la direction générale pour contrôler les
salariés et rattachée au conseil d’administration par une relation fonctionnelle pour lui rendre
EQ

compte des véritables actions des dirigeants.


U

De ce fait, la question principale qu’il nous convient de poser est comment alors l’audit interne
E

contribue-t-il à améliorer la gouvernance d’entreprise ? De cette question fondamentale découlent


les questions spécifiques suivantes :

- en quoi consiste de façon générale la gouvernance d’entreprise, ses objectifs, ses


mécanismes et quelles sont les missions du conseil d’administration, du management, de
l’audit légal dans la gouvernance d’entreprise ?
- quelle est la relation entre l’audit interne, le conseil d’administration, le management et
l’audit légal ?

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 6


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

- quelle est l’intervention de l’audit interne dans le management des risques et comment
l’audit interne évalue-t-il le processus de gouvernance d’entreprise ?
- quels sont les rôles assignés à l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise par les
différents textes de référence : LSF, SOX ?
- comment l’audit interne de la Senelec évalue-t-il le processus de gouvernance
d’entreprise ; quel est le lien entre l’audit interne, le management des risques et les autres
acteurs de la gouvernance d’entreprise de la Senelec ?
- qu’en est-il de la pratique de ces lois dans la gouvernance d’entreprise de la Senelec ?

Nous répondrons à ces différentes questions au travers de l’étude de notre thème intitulé : « la
C

contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise : cas de la SENELEC ».


ES

L’objectif principal visé est de montrer l’apport de l’audit interne dans le processus de gouvernance
AG

d’entreprise.

De cet objectif général, découlent les objectifs spécifiques suivants :


-B

- étudier le concept de la gouvernance d’entreprise (définition, origine, objectif,


IB

mécanismes) ;
LI

- établir la relation entre l’audit interne et les autres mécanismes de la gouvernance


O

d’entreprise : son intervention dans le management des risques, sa complémentarité à


TH

l’action des CAC et son rôle d’assistance au management et au conseil d’administration ;


EQ

- montrer la contribution de l’audit interne par son évaluation du processus de gouvernement


d’entreprise ;
U

- décrire l’existant en matière de gouvernance d’entreprise et de l’audit interne à la Senelec ;


E

- vérifier l’efficacité de la fonction d’audit interne de la Senelec ;


- analyser l’interaction entre l’audit interne et ces différents acteurs de la gouvernance
d’entreprise à la Senelec.

Cette recherche a été réalisée grâce au concours du Responsable de l’Audit interne de la


SENELEC. Compte tenu des difficultés rencontrées dans la recherche d’un stage pratique en
entreprise pour effectuer cette étude, ce mémoire a été rédigé simplement à partir des réponses aux
questionnaires adressés à l’Auditeur Interne qui a bien voulu nous fournir quelques informations
en vue de la finalisation de ce travail. Pour des raisons de confidentialité alors, nous n’avons pas

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 7


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

eu accès aux informations sur les processus réels de l’entreprise en matière de gouvernance
d’entreprise et de contrôle interne. Pour cela, dans la première partie de ce travail portant sur le
cadre théorique de la relation entre l’audit interne et la gouvernance d’entreprise, nous
présenterons en premier lieu : le concept de la gouvernance d’entreprise, ses objectifs et ses
mécanismes. Ensuite nous exposerons les liens entre l’audit interne et la gouvernance ainsi que
ses rapports avec les différents acteurs. La méthodologie de l’étude marquera la fin de cette
première partie.

Dans la deuxième partie, relatif à l’analyse de la relation audit interne et gouvernance d’entreprise
de la Senelec, nous allons nous restreindre aux informations que nous avons pu recueillir. Ainsi
C

nous présenterons d’abord l’entité, ensuite nous décrirons l’existant en matière de gouvernance
ES

d’entreprise et le niveau de la participation de l’audit interne dans leur gouvernance. Enfin, à partir
AG

des résultats de notre étude de cas sur la Senelec nous tirerons notre conclusion sur la contribution
de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise.
-B

L’efficacité de l’audit interne est importante aux entreprises pour une bonne gouvernance. Ainsi,
IB

l’intérêt que présente notre étude pour la Senelec et pour nous même peut être résumé comme suit :
LI

- Pour la Senelec
O
TH

Cette étude permettra à la Senelec d’être informée sur les risques de leur système de gouvernance
et d’éveiller la conscience de leur conseil d’administration et de la direction sur la place de l’audit
EQ

interne dans leur gouvernance d’entreprise.


U

- Pour nous même


E

Cette étude nous permettra d’avoir une connaissance réelle et précise du concept de la gouvernance
d’entreprise. D’évaluer d’une part, l’ampleur de la responsabilité de l’auditeur interne pour une
bonne gouvernance et d’autre part de reconsidérer l’impact de la fonction de l’audit interne pour
toute l’entreprise.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 8


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

C
ES

PREMIERE PARTIE : CADRE


AG

THEORIQUE DE LA RELATION
-B

ENTRE L’AUDIT INTERNE ET LA


IB

GOUVERNANCE
LI

D’ENTRETREPRISE
O
TH
EQ
U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 9


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Le concept de la gouvernance d’entreprise a connu de nombreux développements au cours de ces


dernières années tant dans les littératures académiques que les guides pratiques rédigés à l’attention
des professionnels d’entreprises, de la finance, du droit et de l’audit.

En effet, la nécessité d’améliorer le gouvernement d’entreprise s’est progressivement imposée à


l’ensemble des pays avec la globalisation des marchés et la mondialisation des investissements et,
notamment, à la suite des graves scandales financiers qui ont secoué la vie économique et
financière des pays. Il s’agit en fait de se donner les moyens d’un bon équilibre des pouvoirs au
sein de l’organisation afin d’éviter les dérives personnelles et les malversations les plus graves en
particulier celles qui procèdent du sommet de la hiérarchie, c’est-à-dire des dirigeants. C’est
C

pourquoi, la notion de gouvernance d’entreprise s’articule autour des quatre piliers suivants : le
ES

conseil d’administration, l’audit externe, le management et l’audit interne. Ainsi, la contribution


de l’audit interne en tant que fonction participante à la gouvernance d’entreprise peut être appréciée
AG

au travers des relations qu’il entretient avec ces trois autres acteurs de la gouvernance.
-B

Dans cette première partie, consacrée essentiellement à la revue de la littérature sur la contribution
de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise, nous aborderons respectivement les points
IB

suivants :
LI
O

- l’origine du concept de la gouvernance d’entreprise, les différentes définitions, les


TH

objectifs, les mécanismes de la gouvernance ;


- la relation entre l’audit interne et les différents acteurs de la gouvernance d’entreprise ;
EQ

- la relation entre l’audit interne, le contrôle interne, le management des risques et le


U

processus de gouvernance ;
E

- la méthodologie permettant de comprendre comment l’audit interne contribue à la


gouvernance d’entreprise de la Senelec.

Cette première partie nous servira de base théorique pour aborder la suite de notre étude dans la
deuxième partie.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 10


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

CHAPITRE 1 : LA GOUVERNANCE D’ENTREPRISE

Les différentes définitions qui ont été émises sur la gouvernance d’entreprise ont évolué dans le
temps corrélativement aux mutations et bouleversements qui ont frappés la vie économique et
financière des entreprises. Le but de ce chapitre est d’avoir les informations nécessaires sur la
gouvernance d’entreprise qui nous permettront de comprendre et d’établir plus tard la relation
pouvant exister entre l’audit interne et la gouvernance.

A cet effet, pour mieux cerner le concept même de la gouvernance d’entreprise, nous allons tout
d’abord remonter aux origines du thème, ensuite définir ses objectifs et nous appesantir sur les
C

différents mécanismes et les acteurs de la gouvernance d’entreprise, leurs missions et leurs limites.
ES

1.1. Définition, origine de la gouvernance d’entreprise


AG

Avant d’aborder les définitions et étudier les différentes approches et courants de la gouvernance
d’entreprise, il semble nécessaire d’évoquer d’abord l’origine du thème.
-B
IB

1.1.1. Origines du concept de la gouvernance d’entreprise


LI

Deux points saillants marquent les origines du concept de la gouvernance d’entreprise : la


O

naissance du thème et la montée en puissance des investisseurs institutionnels (les fonds de


TH

pension).
EQ

1.1.1.1. Naissance du concept


U

Le point de départ du concept de la gouvernance d’entreprise, remonte en 1932 avec deux


E

économistes Adolf Berle et Gardiner Means qui ont émis une réflexion sur les risques engendrés
par la dissociation de la propriété du capital et de la direction des entreprises américaines dans leur
ouvrage intitulé : the modern corporation and private property. Le terme « corporate
gouvernance » alors employé par ces auteurs, traduit ensuite par « gouvernance d’entreprise »
désigne selon Beloeil-Benoist (2007 : 90) : dispositifs de direction, de contrôle, d’incitation, voire
de gestion des entreprises notamment des sociétés de capital telle que la société anonyme.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 11


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

1.1.1.2. Les investisseurs institutionnels : les fonds de pension

Les investisseurs institutionnels sont des organismes qui ont pour mission de gérer des fonds qui
leurs sont confiés, généralement à long terme en procédant à des investissements divers,
notamment sur les marchés financiers. L’internationalisation des grands groupes et la globalisation
des marchés ont permis à ces investisseurs institutionnels d’entrer dans le capital des grandes
firmes et sont devenus aujourd’hui des actionnaires importants de nombre d’entreprises à cause de
leur poids financier. Il s’agit : des compagnies d’assurance, des banques, des gestionnaires de
patrimoine et surtout des fonds de pension.

Les fonds de pensions sont des organismes de placement collectif (OPC) qui gèrent par
C

capitalisation les cotisations salariales ou patronales destinées à la retraite des salariés et qui se
ES

sont développés dans les années 90 aux Etats-Unis et dans les pays anglo-saxon. Il y a une nécessité
AG

absolue de protéger les intérêts de ces investisseurs dont la décision des dirigeants des entreprises
où ils investissent influence directement la pension des retraités.
-B

Selon Parrat (2000 : 177), la finalité des fonds de pension est de maximiser les retraites versées
IB

aux cotisants et pour ce faire, le seul moyen pour contrôler la classe dirigeante est de participer au
LI

vote en assemblée générale et de se faire représenter au conseil. C’est ainsi que, les fonds de
O

pension contrairement aux autres investisseurs institutionnels ont émis des principes de
TH

gouvernance d’entreprise portant sur la transparence en matière de gestion financière et de


divulgation des informations. C’est pourquoi Dayan (2004 : 216), affirme que ces derniers voulant
EQ

« exercer ex-ante leur droit de regard sur la stratégie des entreprises ont développé et popularisé le
U

thème du « gouvernement d’entreprise » visant à promouvoir l’intérêt des actionnaires ».


E

1.1.2. Définition du concept de la gouvernance d’entreprise

La dissociation de la fonction de propriété et de direction de l’entreprise a créé un problème de


gouvernance. Gouverner signifie, diriger, gérer, administrer et contrôler. La bonne gouvernance
de l’entreprise impliquerait donc une bonne gestion par rapport aux intérêts du propriétaire.
Cependant, la grande société anonyme cotée devenue la propriété de plusieurs personnes à la fois
délégant leurs pouvoirs de décision à des tierces personnes a créé deux niveaux essentiels de
conflits d’intérêts qui menace la bonne gouvernance de l’entreprise. Il s’agit d’une part : des
conflits d’intérêts entre actionnaires eux-mêmes qui peuvent être mus par des intérêts différents et
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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

d’autre part des conflits d’intérêts entre les actionnaires et l’entreprise relatifs aux différents
niveaux de délégation de pouvoirs.

En effet, il y a risque de conflit d’intérêt à chaque fois qu’il y a délégation de pouvoirs. Ainsi un
bon système de gouvernance d’entreprise est celui qui peut couvrir tous les niveaux de conflits
d’intérêts engendrés par cette nouvelle organisation des pouvoirs au sein de l’entreprise comme
l’illustre Naciri (2011 : 59), « la gouvernance d’entreprise au sein de l’organisation dérive de son
système de délégation de pouvoirs » :

Figure 1 : Schéma de la délégation de pouvoirs au cœur de la structure interne de la


gouvernance d’entreprise
C
ES

ACTIONNAIRES
AG

ADMINISTRATEURS
-B

CHEF DE LA DIRECTION
IB
LI

AUTRES HAUTS
O

Source : Naciri (2011 : 60) DIRIGEANTS


TH

Il y a risque de conflit d’intérêt entre actionnaires-administrateurs, actionnaires-dirigeants,


EQ

actionnaires-salariés. Mais la littérature émise sur la question s’est essentiellement attardée sur
U

l’unique relation actionnaire-dirigeants pour qui le vocable de gouvernance d’entreprise désigne


E

l’ensemble des mesures ou règles pouvant discipliner le comportement opportuniste du dirigeant


pour protéger l’intérêt des actionnaires et des tiers prenant part à l’entreprise : il s’agit du courant
disciplinaire de la gouvernance d’entreprise. Certains auteurs allant plus loin vont centraliser la
gouvernance sur le besoin de création de valeur d’abord en vue d’un partage équitable entre les
différentes parties prenantes : il s’agit du courant cognitif de la gouvernance d’entreprise. Pour
Ebondo (2006 : 17) et Bancel (1997 : 20), la gouvernance peut être définie autour des rapports
entre les actionnaires dont l’exercice du pouvoir des uns peut léser les intérêts des autres. Dans les
entreprises où il y a une forte concentration du capital entre les mains d’une poignée d’investisseurs
appelés actionnaires de référence, ces derniers peuvent, compte tenu de leur position, orienter les

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

décisions des dirigeants en leur faveur contrairement aux intérêts des minoritaires. Ce système de
gouvernance repose sur une protection juridique de chaque partie prenante et sur les conseils de
surveillance qui jouent un rôle prépondérant dans l’équilibre interne de toutes les parties prenantes.

1.1.2.1. Le courant disciplinaire de la gouvernance d’entreprise

Les partisans de ce courant disciplinaire de la gouvernance d’entreprise comme son nom l’indique,
entendent résoudre le problème de gouvernance par la mise en place de mécanismes internes qui
puisse contraindre les dirigeants à se conformer aux intérêts des actionnaires. Mais une critique
sur cette vision purement actionnariale de la gouvernance d’entreprise, a contribué à étendre cette
C

vision et à considérer aussi les intérêts des autres parties prenantes de l’entreprise. Ainsi, on
ES

distingue deux approches dans le courant disciplinaire de la gouvernance : l’approche actionnariale


et l’approche partenariale.
AG

1.1.2.1.1. L’approche actionnariale ou shareholdering


-B

Dans cette approche, la gouvernance d’entreprise doit se préoccuper de protéger les intérêts des
IB

actionnaires en mettant en place des dispositifs internes à l’entreprise par lesquels les actionnaires
LI

mandants contrôlent au mieux les dirigeants mandatés plus enclins à détourner vers d’autres buts
O

que la maximisation du retour sur investissement des actionnaires en cas de conflits d’intérêts
TH

(Ebondo, 2003 : 15). Il s’agit pour Bertin (2007 : 140) de réduire la latitude managériale des
EQ

dirigeants par un contrôle des actionnaires sur le processus de décisions/actions des dirigeants au
travers des mécanismes organisationnels.
U
E

Ce modèle de gouvernance fait du conseil d’administration, un organe ressource dans le processus


de gouvernance d’entreprise ; nommé par les actionnaires pour être garant de leurs intérêts et
contrôler les dirigeants. Selon la définition donnée par l’Institute of Internal Auditors (IIA) et
traduite par l’Institut Français de l’Audit et du Contrôle Interne, IFACI (2012 : 21), « le
gouvernement d’entreprise est le dispositif comprenant les processus et les structures mis en place
par le conseil afin d’informer, de diriger, de gérer et de piloter les activités de l’organisation en
vue de réaliser ses objectifs ». L’Organisation de Coopération et de Développement Economique,
OCDE (1997 : 22) le définit comme étant « l’ensemble des règles et pratiques auxquelles les
organisations économiques répondent aux problèmes d’informations et d’incitations inhérents à la

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

séparation de la propriété et du contrôle dans les grandes entreprises ». Pour Lievens (2006 : 8), la
gouvernance d’entreprise « représente, un système de structures et de procédures établies en vue
de la gestion et du contrôle de l’entreprise, et procédant de l’interaction entre les propriétaires, le
conseil d’administration et le management ». Il s’agit de s’assurer que l’entreprise est gérée dans
l’intérêt commun des actionnaires.

Cette définition de la gouvernance est axée sur les relations entre les actionnaires, le conseil
d’administration et la direction générale.

La question du gouvernement des entreprises dépasse largement celle des seules relations entre
actionnaires et dirigeants dans la mesure où les décisions managériales affectent le bien-être de
C

l’ensemble des stakeholders (parties prenantes). Charreaux (1997, 422) définit la gouvernance
ES

d’entreprise comme étant « l’ensemble des mécanismes organisationnels qui ont pour effet de
AG

délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants autrement dit qui gouvernent leur
espace discrétionnaire. » ; d’où l’approche partenariale de la gouvernance d’entreprise.
-B

1.1.2.1.2. L’approche partenariale ou stakeholdering


IB
LI

Cette vision partenariale de la gouvernance d’entreprise, vise à protéger et les intérêts des
O

actionnaires et les intérêts des autres parties prenantes. En effet, l’entreprise pour son activité,
TH

entretient des relations avec son environnement (les parties prenantes) qui sont engagées dans le
processus de création de la richesse. En conséquence, la firme ne peut plus se limiter au seul prisme
EQ

du dirigeant et des actionnaires. La reconnaissance d’autres intervenants dans ce processus de


U

création de valeur, exige que l’entreprise accorde une importance comparable aux intérêts de tous
E

les stakeholders. (Ebondo, 2006 : 15)

Les raisons évoquées par les partisans de cette approche partenariale de la gouvernance selon
Bertin (2007 : 143) et Paulain (2013 : 13) est que, les parties prenantes de par leurs coopérations
avec l’entreprise, leurs apports complémentaires en investissement, en financement, et en capital,
supportent au même titre que les actionnaires le risque du capital et, à ce titre, doivent être
rémunérés. Les actionnaires ne sont pas les vrais créanciers résiduels. Ainsi, les autres parties
prenantes peuvent donc prétendre à des droits et sont propriétaires au même titre que les
actionnaires. Il s’agit : des salariés, des fournisseurs, des clients, des banques, des sous-traitants…

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 15


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

C’est pourquoi, ((Presqueux (2007), Perez (2003), Charreaux (1997)) définissent la gouvernance
comme étant « l’ensemble des mécanismes organisationnels ayant pour but de délimiter les
pouvoirs et de contrôler les modes de gestion des administrateurs et des dirigeants afin de veiller
à leur conformité permanente avec les principes édictés par les lois, les règlements, les bonnes
pratiques et visant à protéger les actionnaires ainsi que toutes les autres parties prenantes à
l’organisation »

Par ailleurs, nous retiendrons la définition de l’OCDE de la gouvernance d’entreprise révisée en


2004 comme faisant « référence aux relations entre la direction d’une entreprise, son conseil
d’administration, ses actionnaires et d’autres parties prenantes. Elle détermine également la
C

structure par laquelle sont définis les objectifs d’une entreprise ainsi que les moyens de les
ES

atteindre et d’assurer une surveillance des résultats » et celui de Pound (2000 : 79) pour qui, une
bonne gouvernance est celui d’un « système où les dirigeants et le conseil collaborent ensemble
AG

sur les décisions et recherchent tous l’intérêt des actionnaires et des autres parties prenantes ».
-B

La gouvernance d’entreprise est à la fois un droit de regard sur l’organisation mis en place et un
pouvoir d’influence sur les décisions et les comportements des acteurs par des dispositifs et des
IB

règles de manière à favoriser toutes les parties prenantes.


LI
O
TH

1.1.2.2. Courant cognitif de la gouvernance d’entreprise

L’objectif de la gouvernance ici n’est pas de maximiser la valeur actionnariale et/ou partenariale
EQ

de l’entreprise. Elle soulève deux autres niveaux de conflits, source de problème de gouvernance
U

qui va au-delà de ceux développés par les approches contraignantes de la gouvernance


E

d’entreprise : il met l’accent sur la création de valeur pour un partage de la rente organisationnelle
la plus importante et la plus durable possible entre toutes les parties prenantes et tente d’arbitrer le
conflit cognitif pouvant exister entre les propriétaires de la firme. (Depret & al, 2005 : 54)

Une place significative est accordée à la flexibilité et à l’innovation dans cette approche.
Charpentier (2007 : 101) définit la gouvernance cognitive comme « s’intéressant au processus de
création de valeur, ce qui conduit à accorder une importance centrale à la construction des
compétences et aux autres capacités des firmes à innover ». Les conflits cognitifs interviennent en
ce que les parties prenantes n’ont pas le même esprit d’entreprise et par conséquent les mêmes

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 16


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

choix stratégiques des opportunités d’investissement. Les systèmes de gouvernance doivent aider
les managers à développer des apprentissages organisationnels (diffusion des connaissances, des
technologies et des compétences) entre les parties prenantes et les sanctionner lorsqu’ils échouent
ou ne partagent plus les mêmes modèles cognitifs que les autres (Depret & al, 2005 : 55). Après
cet aperçu sur le concept et l’étendue des domaines couverts par la gouvernance d’entreprise, il est
important d’étudier les objectifs que se fixe cette théorie de façon concrète pour mieux cerner cette
notion complexe.

1.2. Objectifs de la gouvernance d’entreprise

Par suite de tout ce qui précède, la gouvernance d’entreprise traite de deux questions principales :
C
ES

la création de la valeur et pour qui la valeur doit être créée. Il s’agit de s’assurer d’une répartition
équitable de la valeur créée entre tous les copropriétaires de l’entreprise et toutes les parties
AG

prenantes qui interviennent dans ce processus de création de la richesse, ce qui rend fondamentale
la notion de création de la valeur. La gouvernance d’entreprise ne se résume donc pas seulement
-B

au seul problème d’alignement des intérêts des dirigeants sur les intérêts des actionnaires mais
IB

concerne avant tout le besoin de création de la valeur. Rappelons que gouverner est avant toute
LI

chose la gestion efficace de l’entreprise, soit assurer son bon fonctionnement par l’atteinte des
O

objectifs d’entreprise (la création de valeur). Ce qui suppose, la mise en place de moyens
TH

permettant d’éradiquer tout événement qui entraverait la création de la valeur.


EQ

En conséquence, la gouvernance d’entreprise recouvre deux aspects : d’une part, la mise en place
des mécanismes permettant de contrôler les dirigeants afin d’éviter qu’ils ne détournent la valeur
U

créée au détriment des propriétaires, et d’autre part, la mise en place des dispositifs de contrôle
E

interne efficace pour maîtriser tout ce qui menace l’atteinte de l’objectif de création de valeur.

Un système de gouvernance d’entreprise efficace doit pouvoir résoudre les causes à l’origine du
problème de gouvernance, c’est-à-dire les conflits d’intérêts et les conséquences engendrées par
ceux-ci qui sont entre autres :

- l’asymétrie de l’information : la rétention d’informations pertinentes par les dirigeants afin


d’avoir le pouvoir dans les prises de décision

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 17


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

- le problème de création de la valeur : le caractère opportuniste des salariés qui peuvent


contribuer à détériorer ou à créer de la valeur
- le manque de transparence, d’éthique et de loyauté de la part des dirigeants : pour assouvir
leurs desseins de cupidité

A cela, on peut ajouter :

- l’insuffisance de la maîtrise des risques : absence de dispositifs efficaces de contrôle


interne pour réduire tout évènement susceptible d’entraver l’atteinte des objectifs.

C’est pourquoi, Igalens & al (2009 : 8) définissent les principaux objectifs de la gouvernance
C

d’entreprise comme suit :


ES

- assurer le pilotage stratégique et la surveillance effective de la gestion par le conseil


AG

d’administration ;
- concourir à la transparence et à l’efficience des marchés et définir la répartition des
-B

responsabilités entre dirigeants et actionnaires ;


IB

- assurer un traitement équitable de tous les actionnaires ;


LI

- reconnaitre les droits des différentes parties prenantes ;


O

- garantir la diffusion, en temps opportun d’informations exactes ;


TH

- participer à la réduction des risques.


EQ

1.2.1. Assurer le pilotage stratégique et la surveillance effective de la gestion par le


U

conseil d’administration
E

L’objectif de la gouvernance est l’amélioration des performances de l’entreprise et une


surveillance efficace des organes de contrôle de la gestion faite par les dirigeants. Il s’agit de
l’assemblée générale, du conseil d’administration et de la direction. Cependant, cela relève
essentiellement de la responsabilité, de la loyauté et de la diligence du conseil d’administration
vis-à-vis des actionnaires et de la société. C’est pourquoi, ROOT (1998 : 216) stipule que « la
gouvernance d’entreprise se réfère généralement à la manière dont les affaires de l’entreprise sont
traitées par le conseil d’administration et les dirigeants ».

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 18


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

1.2.2. Concourir à la transparence et à l’efficience des marchés et définir la répartition


des responsabilités entre dirigeants et actionnaires

Il s’agit de réduire la latitude managériale des dirigeants qui, suite à la séparation entre la propriété
du capital et de la direction des entreprises, disposent des pouvoirs discrétionnaires dont ils peuvent
abuser et spolier les actionnaires. Ainsi la définition des responsabilités des deux parties est
indispensable. Il s’agit, d’être compatible avec l’état de droit et clairement définir la répartition
des compétences entre les instances chargées de la surveillance, de la réglementation et de
l’application des textes.
C

1.2.3. Assurer un traitement équitable de tous les actionnaires


ES

L’objectif ici de la gouvernance est d’accorder les mêmes traitements aux actionnaires minoritaires
AG

que majoritaires. En effet, la diffusion du capital des entreprises a engendré un conflit entre
actionnaires minoritaires et actionnaires de référence dont l’exercice de leurs droits et décisions
-B

peuvent léser les intérêts des actionnaires minoritaires. Il y a donc nécessité de protéger les
minoritaires. Selon Cohen (2004 : 64) « la protection des actionnaires minoritaires est également
IB

nécessaire pour la constitution d’une masse d’investisseurs indépendants, susceptibles de jouer un


LI

rôle actif dans l’amélioration du marché financier en capitaux frais et dans la stabilisation des flux
O

d’opérations et de cours ». Tout actionnaire doit avoir la possibilité d’obtenir la réparation effective
TH

de toute violation de ses droits.


EQ

1.2.4. Reconnaître les droits des différentes parties prenantes


U
E

Une bonne gouvernance d’entreprise, doit satisfaire et coordonner les intérêts de toutes les parties
prenantes et encourager une coopération active entre celles-ci pour créer de la richesse et des
emplois en vue de la pérennité des entreprises financièrement saines. Il y a lieu de respecter les
droits et obligations des différentes parties prenantes pour un meilleur profit de l’entreprise.

1.2.5. Garantir la diffusion en temps opportun d’informations exactes

Il s’agit, de garantir la production et la diffusion d’informations fiables et de réduire le déséquilibre


informationnel pouvant exister entre les différents organes de l’entreprise. Les mécanismes de la
gouvernance, contribuent à obtenir des informations exactes par rapport aux objectifs fixés et les

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 19


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

atteindre dans les délais ; informations portant notamment sur la situation financière de
l’entreprise, les résultats, l’actionnariat, le gouvernement d’entreprise…

1.2.6. Participer à la réduction des risques

L’un des facteurs essentiels qui freine l’atteinte des objectifs de création de valeur, est le risque.
La gouvernance doit contribuer à la maîtrise des risques afin de donner à l’entreprise l’opportunité
et l’assurance d’atteindre ses objectifs de rentabilité et de performance. Il s’agit de renforcer le
système de contrôle interne et de s’assurer de son efficacité. Cela incombe à la direction générale
et au conseil d’administration.
C

Les objectifs de la gouvernance peuvent être résumés à travers le schéma suivant :


ES

Figure 2 : Le processus de gouvernance d’entreprise


AG
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E

Source : Leignel & al (2009 : 10)

En conclusion, la gouvernance d’entreprise ne peut atteindre ses objectifs que si les structures de
gouvernement arrivent réellement à remplir leurs missions.

1.3. Les mécanismes de la gouvernance d’entreprise

L’étude des mécanismes de la gouvernance d’entreprise constitue le point essentiel de la revue de


la littérature sur ce concept. L’objectif ici est de mettre en exergue, les limites des mécanismes
organisationnels à atteindre les objectifs de la gouvernance d’entreprise pour ainsi exposer

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 20


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

comment l’audit interne de par sa relation avec ces acteurs pallie cette insuffisance. Pour cela, il
faudra d’abord étudier les rôles et les missions de ces mécanismes dans la gouvernance
d’entreprise.

Les mécanismes de la gouvernance d’entreprise sont divers. Ils sont regroupés selon les auteurs en
mécanismes spécifiques et non spécifiques ou en mécanismes externes ou internes.

1.3.1. Les mécanismes externes de la gouvernance d’entreprise

Ce sont les mécanismes qui ne sont pas propres à l’entreprise mais qui influencent le comportement
des dirigeants. Il s’agit pour Ebondo (2006 : 24) du marché des biens et services, le marché du
C

travail des dirigeants et le marché financier.


ES
AG

1.3.1.1. Le marché des biens et services

Ce mécanisme est fondé sur la compétitivité des entreprises comme instrument de contrôle et de
-B

régulation de l’opportunisme du dirigeant. Un dirigeant qui opterait pour une stratégie qui vise à
IB

satisfaire sa propre fonction d’utilité au détriment de la firme pourrait la rendre moins compétitive
LI

et la firme est appelée à disparaître. Donc plus la pression concurrentielle est forte plus ce
O

mécanisme est prégnant.


TH

1.3.1.2. Le marché du travail des dirigeants


EQ

L’influence exercée par le marché du travail des dirigeants sur eux-mêmes peut être au niveau
U

interne ou au niveau externe.


E

Au niveau interne, la surveillance mutuelle qu’exerce les dirigeants entre eux, c’est-à-dire la
capacité pour un dirigeant de déceler les dirigeants talentueux situés plus bas ou la capacité à
dénoncer la négligence ou l’incompétence des dirigeants situés au niveau plus élevé afin de
s’attirer les faveurs des actionnaires peut contribuer à réguler leur comportement. D’autres parts,
le recrutement de nouveaux dirigeants permet de rompre les accords de comportements établis
entre les dirigeants en place et de les discipliner.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 21


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Au niveau externe, c’est-à-dire sur le marché, la valeur des dirigeants compétents augmente auprès
des entreprises prestigieuses. Ceux réputés plus opportunistes et moins compétents sont révoqués
ou écartés. Ainsi, le marché introduit une forte pression psychologique auprès des dirigeants qui
sous peine d’être remplacés et de perdre leurs avantages s’alignent sur les intérêts des
actionnaires /investisseurs.

1.3.1.3. Le marché financier

Le marché financier offre la possibilité aux actionnaires « mécontents » de vendre leurs titres de
propriété surtout en cas de mauvaise gestion et de faire baisser, la valeur de l’entreprise. Ceci se
répercutera négativement sur les dirigeants notamment, en causant la baisse de leur rémunération
C

indexée sur la performance boursière. Cette pression que peut exercer, le marché financier sur les
ES

dirigeants les inciterait à gérer conformément aux intérêts des actionnaires.


AG

Dans la même veine, le marché financier permet à une firme de prendre le contrôle d’une autre par
différentes procédures (takeovers). Ainsi donc, il est possible, dans ce cas, de remplacer les
-B

dirigeants en place par l’opérateur de la prise de contrôle. L’efficacité de la gestion des dirigeants
IB

étant appréciée aujourd’hui par la baisse ou la montée du cours des actions, une baisse fait craindre
LI

une prise de contrôle et incite les dirigeants à mieux satisfaire les intérêts de leurs actionnaires.
O
TH

1.3.2. Les mécanismes internes de la gouvernance d’entreprise


EQ

Ils représentent les structures ou les organes mis en place au sein de l’entreprise par les actionnaires
afin de contrôler les dirigeants. Il s’agit essentiellement selon l’ordre des mandats : de l’assemblée
U

générale, du conseil d’administration, de l’audit légal ou du commissaire aux comptes et du


E

management.

1.3.2.1. L’Assemblée Générale des actionnaires

L’Assemblée Générale est l’organe souverain de la société anonyme. Elle prend les décisions et
contrôle la gestion des dirigeants. Elle se réunit au moins une fois par an sous forme d’Assemblée
Générale Ordinaire (AGO) pour statuer sur les questions de gestion, en Assemblée Générale
Extraordinaire (AGE) pour les questions relatives à la modification des statuts et l’Assemblée

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Générale Spéciale (AGS) pour les décisions affectant les droits d’une catégorie d’actions. Les
actionnaires exercent leur pouvoir de contrôle par leur droit de vote et les décisions sont prises en
Assemblée Générale à la majorité des voix.
L’Assemblée Générale dispose de plusieurs moyens pour contrôler les dirigeants. Selon l’article
546 de l’Acte Uniforme relatif aux Droits des Sociétés et des Groupements d’Intérêts Economiques
(AUDSGIE), elle :
- nomme ou révoque les membres du conseil d’administration, ou l’administrateur
général,
- nomme le commissaire aux comptes,
- statue sur les états financiers de synthèse et sur toute les questions relatives aux
C

comptes annuels de l’exercice écoulé et vote le quitus des organes d’administration,


ES

- décide de la répartition du résultat : la distribution des dividendes ou le


AG

réinvestissement du bénéfice,
- approuve ou refuse d’approuver les conventions conclues entre les dirigeants sociaux
-B

(administrateurs et dirigeants) et la société.


IB

En définitive, les actionnaires ne sont pas présents dans l’entreprise et ne participent pas à
LI

l’administration de la société. Ils exercent néanmoins un contrôle permanent sur les dirigeants par
O

les organes qu’ils nomment : les commissaires aux comptes et surtout le conseil d’administration.
TH

Cependant la question qu’il convient de se poser est de savoir si réellement les administrateurs
EQ

peuvent exercer un tel contrôle ?


U

1.3.2.2. Le Conseil d’administration (CA)


E

Le conseil d’administration est l’organe de gestion et de surveillance de la société anonyme,


nommé par les actionnaires pour assumer en leur lieu et place le contrôle des dirigeants. Le CA
est l’organe principal et central de la gouvernance d’entreprise autour duquel gravitent tous les
autres mécanismes de la gouvernance. A ce titre, il jouit de l’ensemble des pouvoirs de décisions,
de contrôle et de sanction. Le Conseil d’administration est celui qui recrute et révoque les
dirigeants. Il détermine et évalue leurs rémunérations ainsi que celles de son Président du conseil
(le PCA). Il autorise les conventions passées entre la société et l’un de ses administrateurs ou
directeurs généraux. Selon ((Bancel (1997) ; Ebondo (2006)), le CA fixe les objectifs de la société

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 23


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

et élabore la stratégie qui doit être suivie par celle-ci. Le conseil arbitre les décisions des dirigeants,
planifie les emplois et les ressources à long terme de l’entreprise. Il engage la société dans ses
rapports avec les tiers. De part ces attributions et son pouvoir de décision, le CA exerce un contrôle
quotidien sur la gestion de l’entreprise et contribue ainsi à régler les conflits d’intérêt entre les
actionnaires et les dirigeants. Mais en réalité ce pouvoir de décision et de contrôle quotidien est
exercé par son président et les directeurs généraux qu’il nomme et qui disposent au même degré
que le conseil du pouvoir d’engager la société à l’égard des tiers. (Pigé, 2008 :55)

Par ailleurs, le conseil d’administration est responsable de l’information financière communiquée


aux actionnaires. Il arrête les comptes, approuve les rapports du commissaire aux comptes sur les
C

états financiers de synthèse de l’exercice écoulé et convoque l’Assemblée Générale Ordinaire pour
ES

approbation des comptes.


AG

Le Conseil d’Administration est le sommet du système du contrôle interne. Selon le COSO, the
-B

Committee of Organisations of the Treadway Commission, le contrôle interne est mis en œuvre
par le conseil d’administration, les dirigeants et le personnel. En effet l’efficacité du contrôle
IB

interne dans l’entreprise donne une assurance sur la fiabilité de l’information financière, le respect
LI

des lois et règlements en vigueur et la sécurité du patrimoine de l’entreprise. Mais la crise


O

financière de ces dernières décennies, révèle une défaillance de ces systèmes de contrôle interne
TH

et par conséquent une faiblesse du conseil d’administration.


EQ
U

1.3.2.3. Le Commissaire Aux Comptes (le CAC)


E

Les sociétés anonymes faisant appel public à l’épargne sont tenues selon la loi de désigner au
moins deux commissaires aux comptes et deux suppléants (AUDSGIE, article 702). Le
commissariat aux comptes est une mission légale d’audit comptable et financier, de vérifications
et d’informations spécifiques imposées par la loi. Le commissaire aux comptes vient donc
renforcer le contrôle effectué par les actionnaires sur les dirigeants. Il vérifie que les états financiers
présentés en fin d’exercice par les dirigeants, sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle
du résultat, de la situation financière et du patrimoine de l’entreprise. Il effectue trois missions
spécifiques dans l’entreprise :

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 24


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

- une mission permanente de contrôle comptable


- une mission d’information
- une mission d’alerte
Les informations communiquées aux actionnaires (états financiers, rapport de gestion, les
conventions règlementées…) sont contrôlées par le CAC qui certifie de leur régularité et de leur
sincérité. En conséquence, l’efficacité de la fonction du commissaire aux comptes, devrait
normalement réduire l’asymétrie de l’information entre la classe dirigeante et les actionnaires et
contraindre les dirigeants à la transparence. Mais avec les scandales financiers retentissants
enregistrés dans la décennie 90 et récemment, la crédibilité du contrôle des commissaires aux
C

comptes est remise en cause et révèle les limites dans l’exercice de leur fonction.
ES
AG

1.3.2.4. La direction générale ou le directoire


-B

La direction générale est un mécanisme de la gouvernance d’entreprise en ce qu’elle joue un rôle


prédominant si l’on considère l’objectif de création de la valeur de la gouvernance d’entreprise.
IB

C’est pourquoi Gramling & al (2004) distinguent quatre composants dans la gouvernance
LI

d’entreprise à savoir : l’audit externe (le commissaire aux comptes), le comité d’audit (organe du
O

conseil d’administration), la fonction d’audit interne et le management (le directoire). Dans ce


TH

processus de création de la valeur, la direction générale assure le pilotage de l’entreprise. Elle


EQ

décline les grandes orientations stratégiques définies par le CA en choix stratégiques, établit le
plan stratégique suivi par l’entreprise et exécute les décisions prises par les actionnaires. Elle
U

désigne et révoque les différents responsables de l’entreprise, définit leur mission, contrôle les
E

activités et coordonne les différentes fonctions.

L’impact de la direction générale sur la gouvernance se situe essentiellement dans le contrôle


qu’elle exerce sur les autres fonctions. Selon Bouquin (1997 : 201) le caractère opportuniste que
peuvent adopter les salariés, conduit à une destruction de la valeur. Tout comme les actionnaires
et les administrateurs mandatent le commissaire aux comptes pour contrôler l’action des dirigeants,
les dirigeants aussi mandatent l’audit interne pour contrôler les autres fonctions. La relation
dirigeants-salariés apparaît comme une relation d’agence de second ordre (Ebondo, 2006 : 51).

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 25


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Ceci étant, la question à se poser est de savoir si l’audit interne jouit d’une indépendance suffisante
vis-à-vis des autres fonctions afin d’assurer efficacement ce rôle ; ce que nous détaillerons plutard
dans le second chapitre. Cette contribution de l’audit interne révèle la limite de la direction dans
son rôle de contrôle des autres fonctions de l’entreprise afin de garantir la création de la valeur,
l’objet de la gouvernance d’entreprise.

1.4. Les limites des mécanismes classiques de la gouvernance

Il s’agit de :

La composition du conseil d’administration : Le conseil d’administration peut être une structure


C

moniste ou dualiste. Dans le cas d’une structure moniste, le conseil comprend des administrateurs
ES

internes qui exercent à la fois leur responsabilité au conseil et des fonctions à l’intérieur de
AG

l’entreprise en qualité de directeurs généraux ou directeurs généraux adjoints. Cette composition


du conseil inhibe le contrôle car les organes contrôlés constituent à la fois l’organe de contrôle. Il
-B

y a donc une nécessité d’avoir au sein du conseil, des administrateurs indépendants qui n’ont aucun
lien avec l’entreprise afin de rendre le contrôle existant. Cependant la faible représentativité des
IB

administrateurs indépendants dans le conseil d’administration des sociétés cotées limite leur
LI

efficacité et fragilise le contrôle exercé sur les dirigeants.


O
TH

Dans le cadre d’une structure dualiste c’est- à- dire un conseil de surveillance avec directoire, il y
a une nette dissociation entre les fonctions d’administration et de direction. Le conseil jouit alors
EQ

d’une autonomie par rapport au directoire pour assumer pleinement son rôle de contrôle et rendre
compte aux actionnaires. Aussi, elle présente l’avantage d’un contrôle objectif du conseil. Mais
U
E

force est de reconnaitre que la tendance dans les entreprises tant en France que dans l’espace
OHADA est la structure moniste.

Le fonctionnement du conseil : Il s’agit essentiellement de la fréquence des réunions du conseil,


la lourdeur dans la prise des décisions, l’indisponibilité des administrateurs et leurs compétences.
Selon la loi, le conseil se réunit autant de fois dans l’année sur convocation de son PCA. Mais dans
la pratique, le conseil ne se réunit que quelque fois par an à cause de l’indisponibilité des
administrateurs. Les administrateurs, légitimement membres de plusieurs conseils à la fois ne
disposent pas véritablement du temps nécessaire pour assumer pleinement leur fonction (Bancel,

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 26


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

1997 : 22). En plus les décisions au sein du conseil ne peuvent être prises que collégialement
(Bancel, 1997 : 79) et lorsque le quorum est atteint. En conséquence, le conseil ne participe pas
réellement à la gestion quotidienne de l’entreprise et la latitude est laissée aux dirigeants pour
prendre les décisions et exécuter leurs propres intérêts.

Dans le contexte où les dirigeants ont la compétence pour gérer l’entreprise et que les
administrateurs sont indisponibles, l’exercice de leur contrôle requiert qu’ils soient de véritables
gestionnaires ou du moins des personnes capables de porter des jugements objectifs sur la qualité
du management.
C

Cumul des fonctions du Président du Conseil et du Directeur Général : Le président du conseil


ES

d’administration qui est l’instance de contrôle, se trouve être en même temps le représentant de
AG

l’organe contrôlé : le contrôleur est en même temps le contrôlé. Ce qui entraine une neutralisation
de l’exercice de contrôle de l’action managériale. Il est fondamental que les pouvoirs de contrôle
-B

ne soient pas concentrés entre les mêmes mains. (Bancel, 1997 : 22).
IB

Politique de rémunération : Afin d’inciter, les dirigeants à s’aligner sur les intérêts des
LI

actionnaires, il leur est accordé en plus de leur rémunération un bonus de performance fonction de
O

la performance financière réalisée : les flux de dividendes et le cours des actions qui sont corrélatifs
TH

au résultat net. Or le résultat net duquel dépendent les indicateurs de performance est produit par
EQ

les dirigeants eux-mêmes et les poussent à pratiquer le lissage des résultats. C’est pourquoi,
Bournois & al (2007 : 114) estime que « l’existence d’une rémunération variable en fonction du
U

degré de réalisation d’objectif peut engendrer de la part du dirigeant un comportement de lissage


E

des résultats notamment par modulation de la répartition des éléments de l’objectifs dans le
temps. »

Latitude managériale et pouvoir discrétionnaire des dirigeants : Les dirigeants ont la latitude
de prendre des décisions dans des conditions non prévues au contrat d’agence. Cette latitude
managériale aggravée par l’absence de contrôle de leurs actions favorise l’asymétrie de
l’information entre eux et les actionnaires. Or lorsqu’il y a déséquilibre informationnel, la partie

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 27


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

détenant plus d’information pertinente est en position de pouvoir. Les dirigeants détiennent alors
un pouvoir discrétionnaire en matière d’investissement et de rémunération.

Coalition entre administrateurs et les dirigeants : Les administrateurs détiennent rarement le


1% du capital de la société. Ils n’ont pas réellement un intérêt direct à ce que l’entreprise soit la
plus performante. Cependant, ils peuvent essayer de rester en bons termes avec la direction afin de
conserver les avantages associés à leurs fonctions : risque de coalition entre administrateurs et
dirigeants. Par ailleurs le conflit d’intérêt entre actionnaires et dirigeants est né de la délégation de
pouvoirs. Parce qu’on ne peut résoudre ce problème de conflit d’intérêt dont la source est la
délégation de pouvoirs par une autre délégation de pouvoirs, soit des actionnaires aux
C

administrateurs, il est plus facile d’avoir l’entente entre les mandataires qu’entre le mandant et les
ES

mandataires.
AG

Indépendance des commissaires aux comptes : Légalement, les auditeurs ne doivent pas
-B

s’immiscer dans la gestion des entreprises qu’ils contrôlent. Mais les scandales financiers ont
révélé dans le cas de certaines entreprises comme Enron un manque d’indépendance de la part des
IB

auditeurs. Le commissaire aux comptes ne peut plus porter un jugement objectif sur l’information
LI

financière présentée par les dirigeants. La crédibilité de l’information financière est compromise
O

et cela favorise le manque de transparence financière.


TH
EQ

Ces limites des acteurs de la gouvernance ont occasionné les causes à l’origine des crises à savoir :
l’asymétrie de l’information, le manque de transparence et d’éthique, le problème de création de
U

valeur…d’autres part, les crises ont révélées une faiblesse du système du contrôle interne et donc
E

une faiblesse dans le contrôle du conseil d’administration. En cela, comment l’audit interne
parvient-il à aider le conseil d’administration à renforcer tout ce système de gouvernement
d’entreprise de par la relation qu’il entretient avec ces différents acteurs de la gouvernance ?

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 28


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

CHAPITRE 2: LA CONTRIBUTION DE L’AUDIT INTERNE DANS LA


GOUVERNANCE D’ENTREPRISE

La crise financière qui a frappé les économies du monde entier, appelle une attention particulière
sur la gouvernance de certaines entreprises, leur gestion des risques et leur contrôle interne. A cet
effet, de progrès notables ont été accomplis dans ces domaines. Les ambitions de la gouvernance
ont pris de l’ampleur. Les approches et les techniques de contrôle interne ont progressé. Le spectre
couvert par le management des risques s’est essentiellement élargi et l’audit interne s’est affirmé
comme un acteur de la gouvernance d’entreprise sur la base d’un professionnalisme reconnu.
C

L’objectif de ce chapitre est d’étudier comment et dans quel cadre, l’audit interne peut être
ES

considéré comme un acteur de la gouvernance d’entreprise, autrement dit la contribution de l’audit


interne pour renforcer les mécanismes classiques de la gouvernance d’entreprise au lendemain de
AG

la crise. Pour ce faire, nous allons d’abord présenter la fonction audit interne, sa définition et ses
missions dans le management. Ensuite, la relation entre l’audit interne et les autres acteurs de la
-B

gouvernance d’entreprise et enfin son apport dans la gouvernance.


IB
LI

2.1. La fonction d’audit interne


O

L’Audit Interne (AI) est une fonction universelle car elle s’applique non seulement à toutes les
TH

organisations mais aussi à toutes les fonctions de l’entreprise. C’est une fonction évolutive qui a
EQ

vu se succéder plusieurs définitions et ses missions renforcées notamment avec la crise financière.
U

2.1.1. Définition de l’Audit Interne


E

La définition retenue de l’AI est celle de l’Institut Français de l’Audit et du Contrôle Interne
(IFACI), traduction française de la définition donnée par l’IIA (2002), l’organisation internationale
de la profession de l’audit interne : « l’audit interne est une activité indépendante et objective qui
donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses
conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à
atteindre ses objectifs en évaluant par une approche systématique et méthodique, ses processus de
management des risques, de contrôle, et de gouvernement d’entreprise, et en faisant des
propositions pour renforcer leur efficacité ». Il aide l’entreprise à maîtriser ses opérations en

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 29


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

examinant ce qui favorise l’exercice de cette maitrise : « le contrôle interne » et en recommandant


ce qu’il convient de faire pour l’améliorer.

2.1.2. La place et le rôle de l’audit interne dans le management

L’AI occupe une position déterminante dans le management. C’est une fonction qui émane de la
direction générale, indépendante des autres fonctions de l’entreprise et destinée à contrôler leurs
activités. Elle évalue l’existence, la pertinence et l’efficacité des dispositifs de contrôle. Elle a pour
finalité selon Renard (2010 :131) le contrôle interne. De sa définition selon l’IIA, il ressort que
son rôle principal n’est pas de « contrôler ». L’IFACI (2004 : 2) lui attribue, une mission
d’assurance, de conseil et de contribution à la création de la valeur ajoutée.
C
ES

 Mission d’assurance
AG

Il s'agit d'une opinion rendue par un auditeur professionnel signifiant que la direction de
l’organisation :
-B

- comprend les risques potentiels;


IB

- met en œuvre une gestion des risques appropriée;


LI

- arbitre convenablement entre risques et contrôles : les stratégies de contrôle sont fonction
O

des stratégies de gestion des risques;


TH

- s'adapte réellement aux changements.


EQ

 Mission de conseil
U
E

L'AI prodigue à l'organisation des avis sur l'identification des risques et les actions entreprises pour
les gérer. L'AI prend part et fournit son apport sur demande ou en vertu de son champ d'action
prédéterminé.

 Mission de contribution à la création de la valeur ajoutée pour l’amélioration des


performances

L'objectif principal de l'organisation est de créer de la valeur ajoutée au profit de leurs


propriétaires, leurs clients, leurs usagers et leur personnel. L’AI contribue à la création de la valeur
en aidant l’entreprise à maîtriser les risques susceptibles d’entraver l’atteinte de cet objectif.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 30


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

De la définition retenue de l’audit interne selon l’IFACI, on remarque que les professionnels ont
fait figurer parmi les objectifs de l’audit interne le gouvernement d’entreprise. Quel est donc le
lien entre le processus de gouvernance et la fonction d’audit interne ?

2.2. Audit interne et gouvernance d’entreprise

Il s’agit ici d’évoquer, le cadre théorique de la relation existant entre l’audit interne et la
gouvernance d’entreprise : la théorie des coûts de transaction et la théorie de l’agence.

2.2.1. Audit interne et gouvernement d’entreprise : théorie des coûts de transaction

Pour les théoriciens des coûts de transaction, l’entreprise apparaît contrairement au marché comme
C

le mode d’organisation qui permet de réaliser des économies sur les coûts de transaction. Elle se
ES

distingue du marché par sa capacité à internaliser certaines transactions et à les réaliser à un coût
AG

moindre que sur le marché (Ebondo et Pigé, 2002 : 52). Les dirigeants des grandes sociétés ont
donc été amenés à internaliser une partie des travaux d’audit légal générateurs de coûts élevés pour
-B

la firme. Il est apparu bénéfique pour réduire ces coûts de recruter des auditeurs en interne, salariés
de l’entreprise pour effectuer ces travaux de vérification et de contrôle de conformité aux lois et
IB

règlements jusque là effectués par le commissaire aux comptes. En appliquant cette théorie à la
LI

gouvernance d’entreprise, l’audit interne semble être un cadre propice à une bonne gouvernance
O
TH

dans la mesure où il permet une réduction des coûts et par conséquent une amélioration des
performances.
EQ

2.2.2. Audit interne et gouvernement d’entreprise : théorie de l’agence


U
E

On parle de relation d’agence, lorsqu’une personne ou une entreprise confie la gestion de ses
propres intérêts à une tierce personne. La relation d’agence existant entre l’actionnaire, le
propriétaire du capital financier appelé le principal et le dirigeant, le mandataire appelé agent est
porteuse de conflits d’intérêts, facteurs de coûts pour les deux parties. Les coûts d’agence
représentent : les coûts de contrôle supportés par le principal, les dépenses en garanties de la part
de l’agent, les pertes liées au désalignement des incitations. L’un des conflits d’intérêts
susceptibles de s’élever entre l’actionnaire et le dirigeant est le conflit né de l’asymétrie
d’information existant entre l’agent et le principal. L’audit légal est apparu comme le mécanisme
de contrôle et de surveillance du comportement de l’agent plus enclin à faire supporter les coûts

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 31


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

d’agence au principal qu’à respecter toutes les obligations contractuelles. Cependant l’audit
interne, émanation de la direction générale, n’a pas été considéré par cette théorie comme un
mécanisme de surveillance de l’agent. Il semble pourtant être, suite aux nombreux développements
sur la gouvernance d’entreprise, un mécanisme de réduction de l’asymétrie de l’information entre
actionnaire et dirigeant lorsqu’il est rattaché au comité d’audit, organe du conseil d’administration.
La figure ci-dessous explicite la relation d’agence entre les actionnaires et les dirigeants.

Figure 3 : La relation d’agence entre actionnaires et dirigeants


C
ES
AG
-B
IB
LI

Source : Saussier (2010 : 52)


O
TH

2.3. Liens entre Audit interne et la Gouvernance d’entreprise (au lendemain de la crise)
EQ

Estimant que, les scandales anciens et récents sont imputables à l’inefficacité des systèmes de
U

contrôle interne, les législateurs américains et français imposent de nouvelles obligations en


E

matière de contrôle interne. Ainsi il est exigé en France par la LSF au président du conseil
d’administration ou de surveillance de rendre compte dans un rapport joint au rapport annuel des
conditions de fonctionnement du conseil et des procédures de contrôle interne afin de favoriser la
transparence. La loi confère donc à la fonction d’audit interne au lendemain de la crise, une
responsabilité dans le processus de préparation et de production du rapport du contrôle interne
selon Ebondo (2007). Par ailleurs obligation est faite aux auditeurs internes par l’organisation
internationale de la profession l’IIA d’évaluer le processus de gouvernement d’entreprise et de
formuler des recommandations pour son amélioration. Il apparaît donc que la responsabilité en

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 32


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

matière d’efficacité de la fonction d’audit interne sur l’évaluation du système de contrôle interne
se trouve renforcée et élargie au lendemain de la crise.

Il nous semble alors intéressant d’étudier comment l’audit interne assure pratiquement cette
responsabilité et d’apprécier son impact sur le renforcement du système de gouvernance
d’entreprise.

2.4. Audit interne : un mécanisme de la gouvernance d’entreprise

Bertin (2007) précise que : « la définition de l’audit interne et l’appréhension de son périmètre
C

d’action permettent de percevoir cette fonction comme un mécanisme de gouvernance de


ES

l’entreprise ». Aussi la théorie de l’agence le considère comme un dispositif de gouvernance dans


la mesure où il permet de réduire l’asymétrie de l’information. Dans l’optique de restaurer la
AG

confiance entre investisseurs et managers au lendemain de la crise, l’IFA (l’Institut Français des
Administrateurs) et l’IFACI ont défini un cadre de relations entre l’audit interne et les acteurs de
-B

la gouvernance d’entreprise (le conseil d’administration, la direction générale, l’audit légal et le


IB

management des risques) pour montrer les atouts que l’audit interne peut leur apporter dans
LI

l’exercice de leurs responsabilités. Il s’agit des conditions dans lesquelles, l’audit interne
O

contribuerait à améliorer la gouvernance d’entreprise.


TH
EQ

2.4.1. Relations de l’audit interne avec les acteurs de la gouvernance d’entreprise

2.4.1.1. Audit interne et le Conseil d’administration


U
E

Le CA en tant que mécanisme disciplinaire doit définir et faire respecter les chaînes de
responsabilités et la façon de rendre des comptes dans l’ensemble de l’organisation afin de garantir
l’intégrité des principaux systèmes d’information et de surveillance. La mise en place d’un système
d’audit interne placé sous l’autorité directe du conseil permet d’atteindre cet objectif. L’Audit
Interne apporte sa compétence au conseil via le comité d’audit, organe spécialisé du conseil
d’administration, chargé de contrôler l’information financière et les professionnels qui en vérifient
la qualité : les auditeurs externes et les auditeurs internes dont le champ couvert est la connaissance

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 33


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

et le suivi des risques. La relation du comité d’audit et de l’audit interne se présente ainsi résumé
dans le tableau suivant :

Tableau 1 : Responsabilité du comité d’audit à l’égard de l’audit interne

Les responsabilités de surveillance de Normes de l’IIA


l’audit interne du comité d’audit
Examen et approbation de la charte « La mission, les pouvoirs et la responsabilité de l’audit interne
de l’activité d’audit interne doivent être formellement définis dans une charte, être
cohérents avec les Normes et dûment approuvés par le comité
d’audit de l’organisation. »
C
ES

Assurer la communication et la « Le responsable de l’audit interne doit relever d’un niveau


hiérarchie entre le responsable de hiérarchique permettant aux auditeurs internes d’exercer leurs
AG

l’audit interne et le comité d’audit. responsabilités. » L’IIA insiste sur le fait que, pour atteindre
suffisamment d’indépendance, le responsable de l’audit interne
-B

doit rendre compte au comité d’audit en termes de fonctions et


IB

à la direction générale pour ce qui concerne le domaine


administratif : (relation hiérarchique)
LI
O

« Le responsable de l’audit interne doit rendre compte


TH

périodiquement à la direction générale et au comité d’audit des


missions, des pouvoirs et des responsabilités de l’audit interne,
EQ

ainsi que des résultats obtenus par rapport au programme prévu.


U

»
E

Supervision du personnel d’audit « Le responsable de l’audit interne doit communiquer à la


interne et assurance que la fonction direction générale et au comité d’audit son programme et ses
dispose des ressources nécessaires besoins, pour examen et approbation, ainsi que tout
changement important susceptible d’intervenir en cours
d’exercice. Le responsable de l’audit interne doit également
signaler l’impact de toute limitation de ses ressources. »

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 34


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

« L’audit interne doit posséder ou acquérir collectivement les


connaissances, le savoir-faire et les autres compétences
nécessaires à l’exercice de ses responsabilités. »

Révision et évaluation du programme « Le responsable de l’audit interne doit communiquer à la


annuel d’audit interne direction générale et au comité d’audit son programme et ses
besoins, pour examen et approbation. »
Surveillance de la coordination entre « Le responsable de l’audit interne doit partager les
l’auditeur interne et l’auditeur informations et coordonner les activités avec les autres
externe prestataires internes et externes de services d’assurance et de
conseil, de manière à assurer une couverture adéquate des
C
ES

travaux et à éviter dans la mesure du possible la duplication des


efforts. »
AG

Révision des rapports périodiques « Le responsable de l’audit interne doit rendre compte
portant sur les résultats de la mission périodiquement à la direction générale et au comité d’audit des
-B

des auditeurs internes missions, des pouvoirs et des responsabilités de l’audit interne,
IB

ainsi que des résultats obtenus par rapport au programme prévu.


LI

Ces rapports doivent également porter sur les risques


O

importants, le contrôle et le gouvernement d’entreprise, ainsi


TH

que sur d’autres sujets dont le comité d’audit et la direction


générale ont besoin ou ont demandé l’examen. »
EQ

Révision des réactions de la direction « Le responsable de l’audit interne doit mettre en place un
U

face aux résultats de la mission des processus de suivi permettant de surveiller et de garantir que
E

auditeurs internes des mesures ont été effectivement mises en œuvre par le
management ou que la direction générale a accepté de prendre
le risque de ne rien faire. »
Contrôle et évaluation de l’efficacité « Le responsable de l’audit interne doit élaborer et tenir à jour
de l’audit interne un programme d’assurance et d’amélioration qualité portant sur
tous les aspects de l’audit interne et permettant un contrôle
continu de son efficacité. »

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 35


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

« Des évaluations externes, par exemple des revues d’assurance


qualité, doivent être réalisées au moins tous les cinq ans par un
évaluateur ou une équipe qualifiés et indépendants extérieurs à
l’organisation. »

« Le responsable de l’audit interne doit gérer cette activité de


façon à garantir qu’elle apporte une valeur ajoutée à
l’organisation. »

« L’audit interne doit évaluer les processus de management des


risques, de contrôle et de gouvernement d’entreprise et
C

contribuer à leur amélioration sur la base d’une approche


ES

systématique et méthodique. »
AG

Source : IIA (2005 : 4)


-B

Les relations entre l’audit interne et le comité d’audit se matérialisent par la participation
IB

permanente ou périodique, du responsable de l’audit interne aux réunions du comité d’audit, selon
LI

des modalités retenues par l’entreprise. Le comité d’audit est l’interlocuteur privilégié de la
O

direction de l’audit interne. Il garantit et consacre l’indépendance de l’AI. Et l’AI apporte aux
TH

administrateurs par son intermédiaire, un regard impartial et professionnel sur les risques de
EQ

l’entreprise et son niveau de sécurité. En l’absence d’un comité d’audit, la relation entre l’audit
interne et le conseil d’administration a moins d’efficacité sur la gouvernance d’entreprise.
U
E

2.4.1.2. Audit interne et l’audit externe

L’audit externe (ici légal) ou le commissaire aux comptes (CAC), est mandaté par les actionnaires
pour contrôler la fiabilité des informations financières produites par les dirigeants. Il a pour
principale mission de certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes en s’appuyant
sur les procédures qui concourent à la production desdits comptes c’est-à-dire, l’information
comptable et financière. En ce sens, l’audit interne joue un rôle de complémentarité à l’action du
commissaire aux comptes. Selon l’IFACI (2009), il fournit à cette dernière une assurance
raisonnable sur le degré de maîtrise de l’activité de l’entreprise sur la base d’une analyse des

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 36


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

risques opérationnels, de conformité et financiers et sur une évaluation du dispositif de contrôle


interne y afférent sous-entendu que, les travaux du CAC sur les comptes dépendent des conclusions
sur l’évaluation du contrôle interne.

La convergence entre l’audit interne et l’audit externe se situe au niveau de l’évaluation du contrôle
interne et de l’échange de leurs travaux d’audits même si l’appréhension du contrôle interne diffère
entre les deux professions. En effet là où existe une fonction d’audit interne, les responsabilités du
commissaire aux comptes sont réduites et inversement, en présence de l’audit externe la maîtrise
des activités se trouve renforcée. Afin d’éviter de possibles redondances dans l’évaluation du
contrôle interne par ces deux acteurs, l’IFA et l’IFACI (2009), préconisent :
C

- la coordination des travaux des commissaires aux comptes et des auditeurs internes ;
ES

- l’établissement en commun du planning d’interventions afin de minimiser les


AG

dérangements causés par les audits ;


- des réunions de travail périodiques une ou deux fois par an, où chacun rend compte
-B

de ses investigations et de ses conclusions ;


- l’utilisation par les commissaires aux comptes des travaux de l’audit interne pour
IB

réduire d’autant leurs propres investigations tout en conservant l’’entière


LI

responsabilité de l’opinion exprimée sur les comptes.


O
TH

Le tableau ci-après illustre les complémentarités et les divergences dans les travaux de l’audit
EQ

interne et de l’audit externe.


U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 37


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Tableau 2 : Les divergences et les complémentarités entre l’audit interne et l’audit externe

Audit externe (audit légal) Audit interne


Statut de l’audit - Mécanisme externe. - Mécanisme interne.
- L’auditeur externe est un - Il appartient au personnel de
prestataire de services l’entreprise
juridiquement indépendant.
Bénéficiaire de l’audit - Certifie les comptes à - Travaille pour les responsables
l’intention de l’ensemble des de l’entreprise (managers,
parties prenantes direction générale, le comité
d’audit)
C
ES

Objectifs de l’audit - L’objectif de l’audit externe est - Son objectif est d’apprécier la
de certifier la régularité, la bonne maîtrise des activités de
AG

sincérité, l’image fidèle des l’entreprise et de recommander


comptes, résultats et états des actions pour les améliorer
-B

financiers
IB

Champ d’application de - Le champ de l’audit externe - L’auditeur interne identifie et


LI

l’audit englobe tout ce qui concourt à la évalue les risques avant qu’ils ne
O

détermination des résultats, à soient traduits dans les comptes


TH

l’élaboration des états financiers


Nature de la mission - Mission légale - Mission d’assurance
EQ

- Mission de conseil
U

Indépendance - Protégé juridiquement - Garantie par un rattachement au


E

haut niveau
Position eu égard à la - Acteur/mécanisme de - Acteur/mécanisme de
gouvernance Gouvernance gouvernance,
- Evaluateur de la GE
Source : Renard (2010 : 80-81)

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 38


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

2.4.1.3. Audit interne et la direction générale

Dans le processus de création de valeur, les décisions sont prises par les dirigeants mais leur mise
en œuvre incombe aux salariés qui peuvent adopter eux-aussi des comportements opportunistes
(c’est-à-dire contraires aux objectifs fixés) pouvant détruire la richesse créée. Il faut noter que du
point de vue managérial, les organisations sont composées d’individus dont les intérêts divergent.
Ainsi le conflit opposant les salariés qui représentent le capital travail aux propriétaires des
ressources, les actionnaires porte essentiellement sur le partage des bénéfices générés par le couple
capital/travail que chaque partie estime plus lui revenir. (Ebondo, 2006 : 52-53). Il revient donc au
management de mettre en place un système de contrôle efficace des salariés afin de converger les
C

différents intérêts vers l’objectif de l’organisation. Ce contrôle doit porter sur le comportement, le
ES

degré de maîtrise de l’activité du salarié et sur ses performances. L’Audit Interne avec sa démarche
AG

entièrement centrée sur l’évaluation des risques, l’analyse de leur maîtrise et sur la recherche
constructive de solutions correctrices, peut selon l’IFACI (2002 : 1) jouer un rôle décisif et très en
-B

amont dans la prévention de cette « destruction de valeur ».


IB

De la même manière, alors que les actionnaires mandatent le commissaire aux comptes pour
LI

contrôler l’action du dirigeant, la direction générale mandate l’audit interne pour contrôler les
O

salariés. Ce que Ebondo (2006 : 51) appelle : « relation d’agence de deuxième niveau ; celle qui
TH

lie les dirigeants aux employés ».


EQ

2.4.1.4. Audit interne et le management des risques


U
E

Le management des risques est une fonction au service de la direction générale et du management
responsable de la gestion des risques de l’entreprise. Il identifie, au niveau global, tous les risques
internes et externes relatifs à l’activité de l’entreprise, cartographie les risques afin de les apprécier
et de les hiérarchiser. Sur la base des résultats de la cartographie des risques, le Risk Manager
(RM) définit et propose à la direction générale, une stratégie pour les gérer c’est-à-dire l’appétence
du risque (le niveau de risque acceptable), les procédures et moyens à mettre en œuvre pour éviter,
minimiser, réduire l’impact du risque ou pour transférer le risque. L’audit interne, évalue
l’efficacité de ces procédures qui constituent le contrôle interne afin de maîtriser le risque. Dans
la pratique, l’audit interne définit son plan d’audit à partir de la cartographie des risques élaborée

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 39


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

par le management des risques. Le management des risques, est une fonction en amont de l’audit
interne. Le Risk Manager aide le management à gérer le risque et l’audit interne l’aide à maîtriser
le risque. En absence du RM, c’est l’audit interne qui assure cette fonction mais dans les limites
de l’identification des risques. Le management demeure le responsable de la gestion du risque et
la priorité de l’audit interne est d’évaluer le contrôle interne et le processus même de management
de risque selon la norme 2100.

2.4.2. Apport de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise

Il s’agit ici de mettre en exergue, l’apport de l’audit interne au processus global de la GE à chaque
niveau de sa relation avec les différents acteurs : le conseil d’administration, la Direction Générale,
C
ES

l’Audit légal (CAC) et le Management des Risques. On distingue donc respectivement la réduction
de l’asymétrie de l’information, la contribution à l’action du CAC, à la création de la valeur, et à
AG

la maîtrise des risques.


-B

2.4.2.1. Audit interne, outil de réduction de l’asymétrie d’information


IB
LI

La capacité des actionnaires à savoir si les stratégies menées par les dirigeants ne sont pas
O

contraires à leurs intérêts est relative au niveau d’information dont ils disposent. Or, il est admis
TH

que, outre l’information comptable et financière, le dirigeant a accès à l’information complète issue
de la comptabilité de gestion et du rapport d’audit interne dont il était seul destinataire. Ce qui lui
EQ

confère une position de force dans les décisions par rapport aux actionnaires et aux administrateurs.
U

L’audit peut jouer un rôle essentiel dans la réduction de cette asymétrie de l’information
E

notamment dans la détection des fraudes et de leur révélation aux parties prenantes. Ainsi, l’audit
contribue à réduire le déséquilibre informationnel en mettant à la disposition des actionnaires une
partie des informations dont dispose le dirigeant. Pigé (2009 : 198) distingue trois niveaux
d’asymétrie de l’information à savoir :
- l’asymétrie d’information entre dirigeants et le conseil d’administration ;
- l’asymétrie d’information entre actionnaires et les administrateurs ;
- l’asymétrie d’information entre le marché et les actionnaires lorsque l’entreprise décide
d’ouvrir son capital et fait appel public à l’épargne.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 40


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

L’audit légal (CAC) permettrait de réduire ces trois niveaux d’asymétrie d’information et encore
mieux l’audit interne dans la mesure où la qualité de l’information financière et comptable découle
du niveau du contrôle interne. Le rattachement fonctionnel de l’audit interne au comité d’audit
trouve tout son sens. Destinataire du rapport d’audit interne, le comité d’audit apparaît comme la
courroie de transmission entre les auditeurs non seulement externes, mais aussi internes et le
conseil d’administration. Aussi, la LSF en exigeant du président du conseil d’administration ou de
surveillance la production d’un rapport sur le contrôle interne offre à l’audit interne la possibilité
de contribuer désormais à la réduction de l’asymétrie d’information entre les différentes parties
prenantes du gouvernement d’entreprise.
C

L’audit interne, émanation de la direction générale n’est pas considérée comme un mécanisme de
ES

réduction des asymétries de l’information selon la théorie de l’agence. Le rattachement de l’audit


AG

interne au conseil d’administration et/ou au comité d’audit est une condition essentielle de la
contribution de l’audit interne à la réduction des asymétries d’information dans un gouvernement
-B

d’entreprise.
Le schéma ci-dessous illustre la contribution de l’audit dans la réduction des trois niveaux
IB

d’asymétrie de l’information.
LI

Figure 4 : l’audit et la réduction de l’asymétrie d’information


O
TH
EQ
U
E

Source : Pigé (2009 : 199)

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 41


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

2.4.2.2. Audit interne, outil d’aide à l’action du CAC

Dans le contexte actuel de la période post-crise, l’ambition des lois qui ont été votées est d’assurer
la fiabilité et la transparence de l’information financière qui passe par un contrôle plus contigu du
management. En ce sens, l’audit externe ou le commissaire aux comptes (CAC) a
traditionnellement la responsabilité de garantir aux différentes parties prenantes : les actionnaires,
les banques, les clients, fournisseurs, l’Etat… la sincérité et la fidélité de l’information financière.
Cette précaution est nécessaire mais non suffisante à cause de l’incapacité de l’information
comptable et financière fiable et même transparente à présenter fidèlement la performance d’une
entreprise. De nombreux travaux de recherches soulignent que le système d’information comptable
C

est conçu de façon à n’éclairer que la création de profit et à servir d’outil pour inciter leur
ES

maximisation. Cependant, elle masque les potentialités de la performance qui intéressent pourtant
AG

les investisseurs, en particulier la qualité du management et du fonctionnement de l’organisation


c’est-à-dire les décisions et les procédures qui concourent à la production du résultat.
-B

Afin d’avoir une information plus complète à destination des investisseurs, il est recommandé par
IB

la LSF au Président du Conseil d’Administration (PCA) un rapport sur le contrôle interne qui porte
LI

sur les procédures et les anomalies constatées dans leurs mis en œuvre. Le CAC devra émettre une
O

opinion sur ces procédures de contrôle interne afférent au reporting financier.


TH
EQ

Par cette exigence de la LSF, l’audit interne aide le commissaire aux comptes à donner une
information plus complète aux actionnaires : la sincérité, la régularité et la fidélité des comptes
U

annuels et l’efficacité des procédures internes concourant à leur production.


E

2.4.2.3. Audit interne, outil d’aide à la création de la valeur et à l’atteinte des


Objectifs

Ce qui nuit à l’atteinte des objectifs au sein de l’organisation est le « risque ». Une bonne définition
d’un système de contrôle interne permet de prévenir le risque. Le système de contrôle interne
résulte de l’ensemble des procédures qui ont été définies par le management, la direction générale
et le CA en réponse aux risques qui ont été identifiés par le processus de management des risques.
L’AI, veille à l’efficacité de ces processus de contrôle interne. Un contrôle interne efficace signifie,

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 42


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

une maîtrise des risques. Et lorsque l’audit interne parvient à aider l’organisation à maîtriser ses
risques, il contribue à créer de la valeur.

C’est pourquoi, les législateurs ont estimé que l’inefficacité des systèmes de contrôle interne a été
la cause des scandales financiers. L’apport de l’AI à la GE de par sa relation avec la DG se traduit
par son évaluation efficace et régulière des dispositifs de contrôle interne et par sa contribution à
créer de la valeur. Il est important pour montrer cet apport, de définir d’abord le contrôle interne,
de montrer l’impact d’un contrôle interne efficace sur la GE et de définir la notion de contribution
à la création de la valeur par l’audit interne.
C

2.4.2.3.1. Définition du contrôle interne


ES
AG

Selon le Committee of Sponsoring Organization of the Treadway Commission (COSO), « le


contrôle interne est un processus mis en œuvre par le conseil d’administration, les dirigeants et le
-B

personnel d’une organisation, destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des
objectifs suivants :
IB
LI

- la réalisation et l’optimisation des opérations ;


O

- la fiabilité des informations financières ;


TH

- la conformité aux lois et aux règlements en vigueur. »


EQ

Le contrôle interne, renferme le sens de vérification et de maîtrise des opérations et s’étend à toutes
les activités de l’entreprise.
U
E

2.4.2.3.2. Impact du contrôle interne sur la GE

Renard (2010 : 449) en analysant la norme 2120 A1 de l’IFACI qui recommande à l’audit interne
d’évaluer les risques afférents au gouvernement d’entreprise, constate que les points sur lesquels
l’auditeur doit porter son appréciation équivalent aux objectifs généraux du contrôle interne (la
fiabilité de l’information financière, l’efficacité et l’efficience des opérations, la protection des
actifs et le respect des lois et règlements). Ce qui revient à dire qu’évaluer les risques relatifs au
GE c’est vérifier la qualité du contrôle interne de l’organisation : on déduit cette relation entre les
deux facteurs : un contrôle interne efficace implique une gouvernance d’entreprise de qualité.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 43


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Cette relation peut être illustrée comme suit :

Figure 5 : Relation entre le contrôle interne et la gouvernance d’entreprise

Contrôle interne Gouvernance d’entreprise de


efficace qualité

Source : nous-mêmes, établie à partir de Renard (2010 : 449)

Par ailleurs, l’impact du contrôle interne sur la gouvernance d’entreprise, est démontré au
lendemain de la crise financière par les législateurs de la LSF se reposant sur les hypothèses que :
C

l’information financière ne peut être fiable que si elle résulte d’un processus d’élaboration (c’est-
ES

à-dire d’un contrôle interne) lui-même fiable ; de plus l’information financière nonobstant sa
AG

fiabilité et sa transparence est incapable de refléter fidèlement la performance d’une entreprise


(Cappelletti, 2004 : 2). Seul le rapport sur le contrôle interne permet de fournir ces éléments
-B

explicatifs de l’activité aux actionnaires. D’où l’exigence de la LSF que le PCA élabore un rapport
IB

sur les procédures de contrôle interne mis en œuvre et la répartition des pouvoirs des organes
dirigeants conduisant aux décisions prises par ces derniers. Vu la corrélation entre l’efficacité du
LI

contrôle interne et la qualité de la GE, la LSF prescrit une normalisation très prochaine du CI, sa
O
TH

conception, son évaluation et sa documentation (rapport du PCA sur le contrôle interne). On devra
utiliser respectivement comme référentiels (le COSO, les normes de fonctionnement de l’IIA, et
EQ

le modèle de l’AMF à définir). (Cappelletti, 2004 : 12)


U
E

2.4.2.3.3. Mission d’évaluation du contrôle interne par l’audit interne

Les normes confèrent à l’audit interne la responsabilité d’évaluer le contrôle interne. En pratique,
ce mandat découle de la relation d’agence de second ordre existant entre la Direction Générale et
les salariés. Il s’agit en partie pour l’audit interne de vérifier que les procédures existent, qu’elles
sont appliquées par les salariés, qu’elles sont efficaces et de faire des recommandations pour les
améliorer. L’AI veille de façon continue à l’efficacité des dispositifs de contrôle interne dans
l’entreprise afin de donner une assurance raisonnable au CA et à la DG que les risques sont
maîtrisés. Les normes précisent que :

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 44


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

- Norme 2120 : l’audit interne doit aider l’organisation à maintenir un dispositif de contrôle
approprié en évaluant son efficacité et son efficience et en encourageant son amélioration
continue ;
- Norme 2120 A2 : les auditeurs internes doivent déterminer dans quelle mesure les buts et
objectifs concernant les opérations et les projets ont été définis et si ces buts et objectifs
sont conformes à ceux de l’organisation ;
- Norme 2120 C1 : au cours des missions de conseil, les auditeurs internes examinent le
processus de contrôle interne en accord avec les objectifs de la mission et sont attentifs à
l’existence de toute faiblesse de contrôle significative…
C

L’audit interne pour relever le défi de l’efficacité des dispositifs de contrôle interne que lui impose
ES

les dispositions de la LSF et la SOX, doit être d’abord une fonction d’audit de qualité. On peut
AG

illustrer en fonction de tout ce qui précède la relation entre l’audit interne et la GE par le schéma
suivant :
-B

Figure 6 : Relation audit interne et gouvernance d’entreprise


IB

+
LI

Un Audit Contrôle Gouvernance


Le Contrôle
O

interne de interne d’entreprise


interne
TH

qualité efficace de qualité


EQ

Source : nous-mêmes, établie à partir de Ebondo (2003 : 7)


U
E

Ainsi on retient que l’audit interne en formulant des recommandations pour améliorer la qualité
du contrôle interne peut contribuer à créer de la valeur.

2.4.2.3.4. Notion de contribution à la création de la valeur

La notion de création de valeur relève de la définition même de l’audit interne donnée par l’IIA et
traduite par l’IFACI. L’audit interne apporte de la valeur ajoutée à l’organisation lorsqu’il fournit
une assurance objective et pertinente et qu’il contribue à l’efficience et à l’efficacité des processus
de gouvernement d’entreprise, de management des risques et de contrôle (IIA, 2008 : 22). En
d’autres termes, lorsque l’audit interne formule des recommandations pertinentes et qualitatives
AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 45
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

réduisant l’exposition aux risques et, identifiant des améliorations possibles sur le plan
opérationnel, il apporte de la valeur ajoutée à l’organisation. L’impact de ces recommandations
peut être apprécié en termes de qualité opérationnelle (séparation des fonctions) ou en termes
financier (recouvrement d’un impayé).

2.4.2.4. Audit interne, outil de maîtrise des risques : influence d’efficacité sur la
Gouvernance d’entreprise

Cet impact de l’audit interne sur la GE peut être apprécié au travers de sa relation avec le
management des risques. Ce dernier relève au même titre que l’audit interne d’un niveau
C

hiérarchique élevé afin de préserver son indépendance. Lorsqu’il existe dans l’entreprise, il est
ES

assuré par un professionnel du sujet, un risk manager ou un gestionnaire de risque. Il a pour finalité
AG

le contrôle interne. L’audit interne en évaluant les risques significatifs et le processus même de
management des risques exerce une influence d’efficacité sur la GE en augmentant les possibilités
-B

d’atteindre les objectifs.


IB

2.4.2.4.1. Définition du Management des Risques (MR)


LI
O

Selon la traduction française du COSO II par l’IFACI & al (2005 : 5), le management des risques
TH

est défini comme étant « un processus mis en œuvre par le conseil d’administration, la direction
générale, le management et l’ensemble des collaborateurs de l’organisation. Il est pris en compte
EQ

dans l’élaboration de la stratégie ainsi que toutes les activités de l’organisation. Il est conçu pour
U

identifier les évènements potentiels susceptibles d’affecter l’organisation et pour gérer les risques
E

dans les limites de son appétence pour le risque. Il vise à fournir une assurance raisonnable quant
à l’atteinte des objectifs de l’organisation. »

La gestion du risque, est l’affaire de tout le management. Tous les acteurs de l’entreprise y sont
impliqués selon que chaque manager est propriétaire de ses propres risques.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 46


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

2.4.2.4.2. Impact du management des risques sur la GE

L’approfondissement des travaux du COSO I en 2004 appelé COSO II a montré que parmi les
composants d’un système de contrôle interne, c’est le processus d’évaluation des risques, pris dans
sa globalité, qui peut le plus efficacement permettre l’implantation d’un bon contrôle interne ;
lequel ne saurait exister sans une gestion globale des risques (Renard, 2010 : 138). Ce processus a
été substitué par la notion nouvelle d’Entreprise Risk Management (ERM). On ne parle plus du
management des risques mais de la gestion globale du risque. Il permet la prise en compte de tous
les risques de l’entreprise et la mise en place d’un système de contrôle interne approprié. L’audit
interne évalue l’efficacité du contrôle interne dans l’entreprise. Or l’ERM par la mise en place
C

d’un contrôle interne basé sur une gestion globale des risques, favorise en amont un contrôle
ES

interne efficace. Ainsi s’établit cette relation entre l’ERM et la GE: l’ERM définit avec le
management un système de contrôle interne (CI) approprié aux risques dont l’audit interne (AI)
AG

évalue l’efficacité. L’efficacité du contrôle interne implique une gouvernance d’entreprise


efficace. Le management des risques a donc indirectement une influence d’efficacité sur la GE.
-B

Nous pouvons illustrer cette relation comme suit :


IB

Figure 7 : Impact du management des risques sur la GE


LI
O
TH

ERM CI approprié AI
CI efficace GE efficace
aux risques
EQ
U

Source : nous-mêmes à partir de Renard (2010 : 103, 138, 449)


E

2.4.2.4.3. Nouvelles exigences en matière de management des risques

Le COSO II qui est une réforme du COSO I est un référentiel du management des risques. Il part
du principe que sans une gestion globale et raisonnée des risques, on ne peut maîtriser ses activités
et atteindre ses objectifs. Par voie de conséquence on ne peut être en mesure d’élaborer un contrôle
interne satisfaisant. Dans cette vision orientée « risque », le COSO II complète les composants du
contrôle interne et élargit le spectre d’évaluation des risques à savoir : la fixation préalable des
objectifs, l’identification des évènements susceptibles de compromettre leur réalisation,

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 47


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

l’évaluation des risques en fonction de leur probabilité de survenance et de degré de nuisance, et


le traitement des risques évalués par la définition de mesure de sécurité. Les composants du COSO
II (ERM) peuvent être illustrés comme suit :

Figure 8 : Les composants du COSO II

COSO II

COSO II
C
ES

COSO II
AG
-B

Source : Charpentier (2016)


IB
LI

2.4.2.4.4. Missions d’évaluation du management des Risques


O
TH

L’audit interne a aussi un rôle clé à jouer au niveau de l’ERM (Entreprise Risk Management)
surtout dans l’évaluation du processus. L’audit interne doit selon la norme 2110. A1 surveiller et
EQ

évaluer l’efficacité du système de management des risques de l’organisation. A ce titre, il donne


une assurance raisonnable que les risques sont correctement évalués, que le processus de
U
E

management des risques a été bien évalué, que le reporting sur les risques majeurs a été
correctement établi et qu’un bilan sur la gestion des principaux risques a été dressé. L’audit interne
peut apporter par sa participation au comité de surveillance et de suivi des risques un soutien actif
et continu au processus de management des risques selon la norme 2110.C2 : « les auditeurs
internes doivent intégrer dans le processus d’identification et d’évaluation des risques significatifs
de l’organisation, les risques révélés lors de mission de conseil ».

La valeur ajoutée de l’audit interne dans la GE au travers de son interaction avec le MR réside
dans son évaluation de ce processus même. Un processus de management des risques efficace

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 48


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

conduit à une bonne définition des dispositifs de contrôle interne. La maîtrise des risques favorise
l’atteinte des objectifs de gouvernement d’entreprise, la création de valeur et le contrôle des
dirigeants.

2.4.3. Audit interne, mission d’évaluation du processus de GE

Outre les relations que l’audit interne entretient avec les acteurs de la gouvernance, relations par
lesquelles elle contribue à son amélioration, l’audit interne évalue aussi le processus même du
gouvernement d’entreprise. Selon les normes internationales pour la pratique professionnelle de
l’audit interne (norme de fonctionnement 2110) de l’IFACI, chapitre français de l’IIA), il incombe
à l’auditeur d’évaluer le processus de gouvernement d’entreprise et de formuler des
C

recommandations appropriées en vue de son amélioration. A cet effet, il détermine si le processus


ES

répond aux objectifs suivants :


AG

- promouvoir des règles d’éthique et des valeurs appropriées au sein de l’organisation ;


- garantir une gestion efficace des performances de l’organisation, assortie d’une obligation
-B

de rendre compte
- bien communiquer aux services concernés au sein de l’organisation les informations
IB

relatives aux risques et aux contrôles


LI

- fournir une information adéquate au Conseil, aux auditeurs internes et externes et au


O

management, et assurer une coordination efficace de leurs activités.


TH
EQ

Dans l’évaluation de ce processus, l’auditeur interne, évalue d’abord les risques afférents au
gouvernement d’entreprise. Ensuite, sur la base des résultats de cette évaluation, il apprécie la
U

pertinence et l’efficacité du dispositif de contrôle interne portant sur le gouvernement


E

d’entreprise et formule ses recommandations:


 Norme (2110.A2) : l’audit interne doit évaluer les risques afférents au gouvernement
d’entreprise, aux opérations et aux systèmes d’information de l’organisation au regard de:
- la fiabilité et l’intégrité des informations financières et opérationnelles ;
- l’efficacité et l’efficience des opérations ;
- la protection du patrimoine ;
- le respect des lois, règlements et contrats.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 49


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

 Norme (2120.A1) : sur la base des résultats de l’évaluation des risques, l’audit interne doit
évaluer la pertinence et l’efficacité du dispositif de contrôle portant sur le gouvernement
d’entreprise, les opérations et les systèmes d’information de l’organisation.
Cependant, Bertin (200 : 151) souligne la problématique que l’audit interne ne peut être à la fois
partie-prenante et juge du processus du gouvernement d’entreprise. Cela risquerait d’altérer son
évaluation de ce processus et entraver son objectivité. La participation de l’audit interne dans le
processus global de GE ne représentant qu’un maillon ne devrait pas porter préjudice à son rôle de
conseiller et de juge. Elle propose toutefois, la mise en place d’un dispositif pour atténuer ce risque
de subjectivité par une relecture des missions du comité d’audit comme le propose la SOX.
C

2.5. Qualité de l’Audit Interne pour une bonne gouvernance d’entreprise


ES
AG

De tout ce qui précède, il ressort que, l’audit interne est cette fonction capable d’aider le conseil
d’administration à exécuter et à maintenir un niveau de contrôle permanent de l’activité de
-B

l’organisation : le contrôle des dirigeants par sa relation fonctionnelle avec le comité d’audit et le
contrôle des salariés par sa relation hiérarchique avec la direction générale. L’AI contribue ainsi à
IB

atteindre les objectifs de création de la valeur et de contrôle des dirigeants de la GE. En ce sens, la
LI

qualité de la fonction d’audit interne conditionne celle de la gouvernance d’entreprise et vice versa.
O

((Gramling & al, 2004), (Ebondo, 2006)). La qualité suppose qu’en plus des moyens dont doit
TH

disposer l’audit interne pour assumer ses responsabilités professionnelles, les auditeurs eux-
EQ

mêmes disposent des compétences nécessaires pour assumer leurs missions à un niveau de
professionnalisme reconnu. Plusieurs critères permettent de mesurer la qualité de l’audit interne.
U

Nous retiendrons les plus pertinents pour notre étude à savoir :


E

- la compétence
- la performance
- l’objectivité et l’indépendance
- le positionnement de la fonction de l’audit interne

2.5.1. La compétence des auditeurs internes

Selon la norme de qualification 1210 « les auditeurs internes doivent posséder les connaissances,
le savoir-faire et les autres compétences nécessaires à l’exercice de leurs responsabilités

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 50


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

individuelles. L’équipe d’audit interne doit collectivement posséder ou acquérir les connaissances,
le savoir-faire et les autres compétences nécessaires à l’exercice de ses responsabilités ». Suivant
cette norme, la compétence de l’audit interne est mesurée au niveau individuel et au niveau global
de l’équipe. Au niveau individuel, la Modalité Pratiques d’application (MPA 1210-1) précise aux
auditeurs la double exigence de la capacité à communiquer et de la formation professionnelle. A
Renard (2010 : 114) d’ajouter qu’il n’y a pas de véritable compétence pour les auditeurs sans
formation continue. C’est pourquoi, les auditeurs sont encouragés par la MPA 1230-1 à obtenir
des certifications professionnelles appropriées (le CIA) ou un titre délivré par l’IFACI soit le DPAI
selon Renard (2010 : 114). La compétence globale suppose que la fonction d’audit interne dispose
en son sein de toutes les compétences pour effectuer différents types de mission à défaut de faire
C

recours à une compétence externe.


ES

La compétence de l’auditeur interne est un facteur essentiel pour la confiance des tiers et des parties
AG

prenantes en l’assurance raisonnable qu’il donne quant à la maîtrise des activités de l’organisation.
-B

2.5.2. La performance de l’audit interne


IB

La performance de l’audit interne est relative aux missions effectuées, ayant un impact significatif
LI

sur l’organisation et au champ couvert par celles-ci. Elle peut être appréciée au travers des
O

documents de travail de l’auditeur et des rapports d’audit émis quant à leur qualité et leur quantité.
TH

A cet effet, selon Bertin (2007 : 180), pour produire un rapport de qualité, l’auditeur interne doit
suivre les différentes phases :
EQ

- la prise de connaissance qui permet à l’auditeur d’avoir une vision globale de l’activité ou
de la fonction à auditer, d’élaborer le plan général d’audit et le programme de travail ;
U
E

- l’appréciation du contrôle interne qui consiste à porter un jugement sur la qualité de


l’organisation de l’entreprise ;
- la phase de conclusion avec l’élaboration d’un rapport ;
- la phase de suivi des recommandations.

2.5.3. Indépendance et objectivité des auditeurs internes

L’objectivité est un principe fondamental de la déontologie de la profession d’audit interne. Les


auditeurs montrent le plus haut degré d’objectivité professionnelle lorsqu’ils mettent en œuvre

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 51


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

toutes les diligences nécessaires pour pouvoir porter un jugement impartial et juste sur les activités
contrôlées. La diligence signifie que l’auditeur collecte, évalue et communique les informations
relatives à l’activité ou au processus examiné. L’indépendance implique que l’auditeur interne est
indépendant des activités qu’il contrôle et des personnes exerçant lesdites activités. Ainsi
l’indépendance est un facteur de mesure du degré d’objectivité.
Selon, la norme 1110, l’indépendance de l’audit interne relève de son rattachement à un niveau
hiérarchique satisfaisant permettant aux auditeurs d’exercer leurs responsabilités. La MPA 1110-
1 insiste sur un rattachement au conseil ou au comité d’audit. Ce rattachement suppose des
relations fonctionnelles avec le conseil.
C

Pour l’IFA et l’IFACI (2009 : 6), un service d’audit interne indépendant implique aussi une mise
ES

à disposition de moyens appropriés pour mener à bien leur mission : une rémunération adéquate à
AG

leur statut, un libre accès aux informations et données requises pour les missions et un effectif
d’auditeurs proportionné à la taille de leur champ d’intervention. L’audit interne ne doit subir
-B

aucune ingérence dans les processus ou activité qu’il contrôle (norme 1110.A1). Par ailleurs
l’objectivité d’un auditeur interne est présumée altérée lorsqu’il réalise une mission d’assurance
IB

pour une activité dont il a eu la responsabilité au cours de l’année précédente.


LI
O

2.5.4. Le positionnement ou le rattachement hiérarchique de la fonction d’audit interne


TH

Le positionnement de la fonction d’audit interne détermine son pouvoir ou son influence dans
EQ

l’entreprise. Il favorise une libre exécution de ses responsabilités et par conséquent sa contribution
U

à la gouvernance d’entreprise. Il s’agit ici d’étudier les rattachements hiérarchiques possibles de


E

la fonction d’audit interne et de leur impact sur la contribution de l’audit interne à la gouvernance.
Le positionnement de la fonction d’audit interne peut se situer à trois niveaux :
- le rattachement à la direction générale
- le rattachement au conseil d’’administration ou au comité d’audit
- le rattachement à une direction opérationnelle

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 52


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

2.5.4.1. Rattachement de la fonction d’audit interne à la direction générale

Ce positionnement privilégie l’indépendance de la fonction d’audit interne vis-à-vis des fonctions


opérationnelles de l’entreprise et lui confère une position d’autorité pour les contrôler. L’intérêt
de ce rattachement réside dans la très grande fluidité de l’information diffusée de l’audit interne
vers la direction générale et dans la réactivité des prises de décisions. Aussi permet-il aux auditeurs
selon Renard (2006) d’exercer pleinement leur rôle de conseiller du management auprès de la
direction générale et de tous les échelons hiérarchiques.

Le rattachement de la fonction d’audit interne à la direction générale favorise donc l’efficacité


C

opérationnelle et l’implication du management. Cependant, il privilégie le contrôle des salariés au


ES

détriment du contrôle des dirigeants. Il répond à l’objectif de création de valeur de la GE mais


AG

accentue l’asymétrie de l’information entre dirigeants et actionnaires


-B

2.5.4.2. Rattachement de la fonction d’audit interne au conseil d’administration ou


Comité d’audit
IB
LI

L’audit interne peut être hiérarchiquement rattaché au conseil d’administration ou au comité


O

d’audit constitué en son sein. Dans le cadre de la gouvernance d’entreprise, ce rattachement au


TH

conseil permet de réduire l’asymétrie de l’information pouvant exister entre les dirigeants, les
EQ

actionnaires et les administrateurs. Ce positionnement privilégie le rôle de surveillance du conseil


en préservant l’audit interne de l’influence de la direction générale. En effet ce rattachement
U

permet au conseil d’administration d’avoir accès par l’audit interne aux informations relatives aux
E

risques de l’entreprise, les stratégies menées par le dirigeant et les anomalies de fonctionnement.
Cependant, couper les auditeurs internes de la source d’échanges et d’information que représentent
la direction générale et les autres directions, c’est les rejeter hors du champ opérationnel et limiter
leur champ d’action aux activités financières et comptables. (Renard, 2010 : 451)

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 53


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

2.5.4.3. Rattachement de la fonction d’audit interne à une direction opérationnelle

Ce type de rattachement place la fonction d’audit interne à un niveau hiérarchique moins élevé que
les directions opérationnelles, qu’elle est censée contrôler. Un tel rattachement compromet
l’indépendance des auditeurs internes qui ne peuvent plus donner une assurance raisonnable
objective sur la maîtrise des opérations. Si l’apport de l’audit interne dans la gouvernance
d’entreprise réside dans sa capacité à détecter les anomalies de fonctionnement et les risques
(opérationnels, financiers et de non-conformité aux règlements en vigueur …) et à les révéler au
plus haut niveau hiérarchique, il est évident que le positionnement de l’AI sous une direction
opérationnelle inhibe son efficacité et sa contribution à la gouvernance.
C
ES

En définitive, le positionnement de la fonction d’audit interne influence son efficacité. Cette


AG

analyse démontre que tous les cas de rattachement privilégient un aspect de la GE au détriment de
l’autre. Le rattachement de l’audit interne à direction générale privilégie l’aspect de création de la
-B

valeur de la GE et le rattachement au CA celui de l’alignement des dirigeants sur les intérêts des
actionnaires. C’est pourquoi, l’IIA préconise, pour une meilleure contribution de l’audit interne à
IB

la GE son rattachement hiérarchique à la direction générale pour ce qui concerne les domaines
LI

administratifs et son rattachement fonctionnel au comité d’audit.


O
TH

L’apport de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise n’affranchi pas le Conseil


EQ

d’Administration d’être efficace. Le Conseil demeure l’acteur principal de la GE. C’est pourquoi,
en dépit de la contribution de l’audit interne, pour espérer une amélioration effective des systèmes
U

de gouvernance des entreprises, il faut s’assurer du bon fonctionnement des CA. C’est pourquoi,
E

des directives ont été émises pour améliorer l’organisation et le fonctionnement des Conseils :

2.6. Etendue des directives sur le rôle du Conseil d’Administration dans la GE

Plusieurs rapports et codes de bonne gouvernance ont été émis en matière d’organisation du conseil
d’administration. On peut citer :

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 54


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

 Rapport Vienot I (1995) : le CA doit être constitué d’au-moins deux administrateurs


indépendants ou du moins représenter le tiers (1/3) du conseil pour promouvoir un
contrôle sans contrainte. Ce rapport insiste sur l’information des actionnaires, l’examen
périodique de la composition, de l’organisation et du fonctionnement du Conseil.
 Rapport Bouton (1999) : l’administrateur indépendant ne doit pas être salarié, ni
mandataire social de l’entreprise ou d’une de ses filiales, ni avoir été auditeur de la société
depuis moins de cinq ans.
 Rapport Bouton (2002) : le conseil doit se réunir fréquemment pour juger de la
performance du PCA et des directeurs généraux. La réunion périodique du conseil
favorise une meilleure communication entre dirigeants et administrateurs.
C

 Distinction entre les fonctions du Président d’Administration et du Directeur


ES

Général : le rôle du PCA doit être séparé du rôle du DG (IIA, 2002) afin de réduire le
AG

pouvoir discrétionnaire du dirigeant.


 Rapport Cadbury (1992) : ce rapport préconise la création de comités spécialisés ayant
-B

pour vocation d’assister le conseil. Ces comités sont selon Igalens & al (2009 : 58) : le
comité de rémunération, le comité de nomination, d’éthique, de planification, le comité
IB

financier et gestion des risques…


LI

 Loi Sarbanes Oxley Act (SOX) /LSF/Rapport Bouton : stipulent que le comité d’audit
O

doit être membre du conseil d’administration. Il doit être composé d’au-moins 2/3
TH

d’administrateurs indépendants.
EQ

 Compétence des administrateurs : les administrateurs doivent être de véritables


gestionnaires ou du moins des personnes capables de porter des jugements objectifs sur
U

la qualité du management (Bancel, 1997). Ils doivent être actifs, présents et bénéficier
E

d’une formation continue.

Pour une bonne gouvernance d’entreprise, l’apport de l’audit interne ne suffit pas. La composition
et le fonctionnement du conseil d’administration est indispensable. C’est pourquoi, dans notre
modèle d’analyse nous nous appesantirons également sur la composition et le fonctionnement du
conseil d’administration de la SENELEC.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 55


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Dans les chapitres précédents nous avons fait une étude théorique sur le problème soulevé par
notre thème : l’apport de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise. La démarche
scientifique du travail pousse à élaborer en cette partie notre méthodologie de recherche pour
mener à bout l’objectif poursuivi.

La méthodologie de recherche est une démarche rationnelle pour arriver à la démonstration d’un
fait ou un ensemble de méthodes appliquées à un domaine de recherche dont le but essentiel est
l’atteinte de façon efficiente de ses objectifs. Dans notre cas il s’agit de la démarche définie et des
C

méthodes de collectes de données à mettre en œuvre pour montrer que l’audit interne contribue à
ES

améliorer la gouvernance d’entreprise et qu’il peut donc être considérée comme un mécanisme de
la gouvernance.
AG

Notre méthodologie se présentera alors comme suit :


-B

- un modèle d’analyse pour une représentation schématique de la démarche ;


IB

- la définition des techniques de collecte de données à mettre en œuvre ;


LI

- l’analyse des données pour la présentation et l’interprétation des résultats.


O
TH

3.1. Le modèle d’analyse


EQ

Il illustre au travers d’un schéma, les moyens que nous allons déployer pour conduire notre étude :
U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 56


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Figure 9 : Le modèle d’analyse

Phases Etapes Outils

 Revue documentaire
Prise de connaissance
 questionnaires
Préliminaires

Mécanisme interne de la GE
 Questionnaires
Organisation/fonctionnement CA
C
ES
AG

Organisation/fonctionnement AI  Questionnaires

(Qualité de l’audit interne)  Analyse documentaire


Rôle de l’AI
 Guide d’entretien
-B

dans la GE
Relation AI avec les acteurs de la
IB

Questionnaires
GE  Analyse documentaire
LI

 Analyse documentaire
O

Participation au  Guide d’entretien


processus de MR  Guide d’entretien
TH

Maîtrise du CI
EQ

(DG)  observation
U

Réduction de
l’asymétrie de
E

l’information (CA)

Contribution

Evaluation de l’apport de l’AI dans Guide d’entretien
de l’AI dans Analyse documentaire
le processus de GE
la GE
Forces et faiblesses
Bonnes pratiques
Recommandations
Source : nous-mêmes

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 57


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Ce modèle théorique peut se traduire par la proposition théorique suivante :

3.1.1. Proposition de recherche

Une fonction d’audit interne de qualité, contribue efficacement au processus de management des
risques et au contrôle interne. Elle permet de réduire l’asymétrie de l’information entre dirigeant
et actionnaire.

3.1.1.1. Propositions spécifiques

De la proposition générale qui est une réponse partielle à notre problématique, nous déduisons, les
C

propositions spécifiques suivantes :


ES

P.1. Une fonction d’audit interne de qualité participe au processus de management des risques.
AG

P.2. Une fonction d’audit interne de qualité contribue à un contrôle interne efficace.
-B

P.3. Une fonction d’audit interne permet de réduire l’asymétrie de l’information entre actionnaire
et dirigeant.
IB
LI

3.1.1.1.1. Opérationnalisation des variables


O

Il s’agit d’identifier pour chaque proposition les variables et de définir les éléments concrets
TH

permettant de les mesurer. Nous allons les présenter sous forme de tableau :
EQ

Tableau 3 : Opérationnalisation des variables


U

Propositions Variables choisies Opérationnalisations


E

spécifiques
P.1 : V.1.1 : O.1.1 :
Une fonction d’audit Un audit interne de  Charte d’audit
interne de qualité qualité  Indépendance
participe au processus de  Objectivité
management des risques  Nomination /révocation
 Compétence
 Moyens suffisants

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 58


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

 Respect des normes internationales (normes


IIA
V.1.2 :
Participation au O.1.2 :
mangement des  Identification des risques
risques  Evaluation des risques
 Participation à l’élaboration de la
cartographie des risques
 Evaluation du processus de management des
risques.
C

P.2 : V.2. : O.2 :


ES

Une fonction d’audit Maîtrise du contrôle  Mission d’évaluation du contrôle interne


AG

interne de qualité interne  Recommandations relatives aux dispositifs


contribue à un contrôle de contrôle interne
-B

interne efficace  Création de valeur


P.3 : V.3 : O.3 :
IB

Une fonction d’audit Réduction de  Présence de comité d’audit (Ca)


LI

interne permet de réduire l’asymétrie de  Rattachement fonctionnel de l’AI au Ca ou


O

l’asymétrie de l’information entre au CA


TH

l’information entre actionnaire et


EQ

actionnaire et dirigeant dirigeant


U
E

Source : nous-mêmes

3.2. Les techniques de collecte des données

Il s’agit des questionnaires, de l’observation, de l’analyse documentaire et de l’interview. Le


domaine de notre étude, l’audit et le contexte dans lequel elle s’est déroulée, justifie le choix de
ces outils.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 59


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

3.2.1. Le questionnaire

C’est un outil d’investigation destiné à recueillir auprès du répondant des informations sur ses
activités et sa fonction. Il a pour but de nous permettre de comprendre le rôle joué par les acteurs
de la gouvernance d’entreprise au sein de la Senelec et d’apprécier le niveau de la relation existant
entre l’audit interne et ces acteurs. Les questionnaires relatifs aux auditeurs internes et aux
administrateurs seront adressés au Responsable de l’Audit Interne.

3.2.2. L’entretien

C’est une technique de collecte d’information qui offre l’opportunité aux deux parties d’expliquer
C

et de commenter les informations. Il est utilisé pour avoir une bonne qualité des informations
ES

spécifiques recherchées ou détenues par les personnes ressources. L’entretien nous permettra de
collecter des données non prises en compte par le questionnaire et de confirmer celles qui
AG

paraîtront confuses, contradictoires ou imprécises. Aussi nous permettra-il de recueillir les


informations d’ordre qualitatif sur l’entreprise et de mieux comprendre son organisation dans son
-B

ensemble.
IB
LI

3.2.3. La revue et l’analyse documentaire


O

C’est l’exploitation des documents internes susceptibles de nous renseigner sur l’existant au sein
TH

de l’entreprise. Elle facilite la prise de connaissance de l’entité et nous permettra surtout de vérifier
EQ

les informations recueillies au travers des entretiens et des questionnaires. Concernant la Senelec,
notre analyse sera faite sur les documents suivants : l’organigramme, les rapports des
U

commissaires aux comptes des années 2010 à 2012, les rapports d’audit interne et ses documents
E

internes (charte de l’audit interne, code de déontologie, les ordres de missions, les outils de
l’auditeur comme la FRAP…) et les manuels de procédures.

3.3. La méthode d’analyse des résultats

L’analyse consistera à classer les informations de même type, à les recouper afin de retrouver leur
traçabilité. La comparaison entre ces informations permettra de définir les marges possibles
d’erreur. Ensuite il faut établir les liens statistiques, déduire les résultats et les interpréter. Les

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 60


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

résultats obtenus seront comparés à notre objectif. A partir de l’analyse des résultats nous allons
conclure, si l’audit interne peut être considéré comme un mécanisme de la gouvernance.

Cette méthodologie de la recherche nous indique le déroulement de cette étude. Elle nous servira
de feuille de route pour notre étude pratique au sein de la Senelec. Aussi nous permettra-t-elle
d’émettre sur une base concrète nos humbles avis sur cette question d’actualité de l’audit interne
en tant que mécanisme de la gouvernance d’entreprise au lendemain de la crise financière.
C
ES
AG
-B
IB
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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

C
ES

DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE


AG

DE LA RELATION ENTRE L’AUDIT


-B

INTERNE ET LA GOUVERNANCE
IB

D’ENTREPRISE
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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

La revue de la littérature sur la question de la contribution de l’audit interne dans la gouvernance


d’entreprise, nous a permis de mettre en œuvre, le concept de gouvernance d’entreprise et de
comprendre la relation existant entre l’audit interne et ce processus. L’audit interne est une
fonction universelle mais sa pratique est spécifique à chaque entreprise en fonction de sa taille et
de son but. L’objectif de cette partie de notre étude est d’apprécier, l’apport pratique de l’audit
interne de la SENELEC dans leur gouvernance d’entreprise.

Cette deuxième partie sera ainsi structurée :

Chapitre 4 : présentation de la SENELEC. Il s’agira de décliner les aspects organisationnels,


l’activité et les objectifs de la société ;
C
ES

Chapitre 5 : description de l’organisation et du fonctionnement du conseil d’administration, du


fonctionnement de l’audit interne et de son rôle dans le processus de gouvernement d’entreprise ;
AG

Chapitre 6 : présentation et analyse des résultats obtenus à partir des outils de notre modèle
-B

d’analyse pour faire ressortir, les forces et les faiblesses et en proposer des recommandations.
IB
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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

CHAPITRE 4 : PRESENTATION DE LA SENELEC

Il s’agit d’une prise de connaissance générale de la SENELEC et de son service d’audit interne
afin de nous familiariser avec notre terrain d’étude. Pour cela, il est opportun pour nous de
connaître l’historique, les objectifs, l’activité, l’organisation de la SENELEC et de son service
d’audit interne.

4.1 Historique

Créée par la loi n°83/72 du 05 juillet 1983, la Société Nationale d’Electricité (SENELEC) est née
d’une fusion de l’ex-Société de Patrimoine Electrique du Sénégal et de la Société Sénégalaise de
Distribution d’Energie Electrique. La société a été alors constituée par autorisation de cette loi
C
ES

sous la forme d’une société par action, avec l’Etat sénégalais comme actionnaire unique.
AG

La première décennie suivant la création de la Société Nationale d’Electricité est marquée par la
mise en œuvre du premier projet du secteur électrique destiné à l’accroissement des infrastructures
-B

de la nouvelle société. C’est ainsi que le renforcement du parc de production, des réseaux de
transport et de distribution se sont effectués progressivement avec pour conséquence,
IB

l’augmentation du volume de vente d’énergie. Mais en 1998, pour résoudre les problèmes de
LI

délestages (problème de financement), le gouvernement a décidé d’ouvrir le capital de la société


O

au privé et la Senelec devient le 31 mars 1999 une société anonyme régie par l’acte uniforme relatif
TH

au droit commercial et du groupement d’intérêt économique. La loi n°98/06 du 28 janvier 1998,


EQ

dite loi de privatisation, autorisait sa transformation en société anonyme à participation publique


majoritaire avec pour actionnaires l’Etat et un partenaire stratégique HYDRO QUEBEC et ELYO.
U
E

Cependant, la persistance des difficultés dans la distribution de l’électricité oblige le gouvernement


à rompre ce partenariat en septembre 2000 et l’Etat sénégalais redevient l’actionnaire unique de la
SENELEC. La SENELEC fonctionne avec ses seules ressources et elle doit assurer l’équilibre de
son compte d’exploitation. Son principal défi à ce jour, est le financement de son développement
pour assurer la couverture de tout le territoire national en électricité. Ceci nécessite un contrôle
rigoureux de l’Etat sur le secteur énergétique.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 64


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

4.1.1. Tutelle financière et technique

La SENELEC est une société anonyme à capitaux publics majoritaires, sous tutelle administrative
et technique du Ministère de l’Energie et des Mines. En effet, eu égard, à la position stratégique
de l’industrie électrique dans l’économie nationale, l’Etat assure la régulation et le contrôle du
secteur énergétique conformément à la loi 90-35 du 26 juin 1990 (article 28) relative à
l’organisation et au contrôle des entreprises du secteur parapublic et au contrôle des personnes
morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique.

4.2. Statut juridique

La SENELEC est constituée sous la forme d’une société anonyme à capitaux publics majoritaires
C

(actionnaire unique l’Etat) régie par l’acte uniforme relatif au droit commercial et du groupement
ES

d’intérêt économique. Son capital social s’élève à 125,676 millions de FCFA et son siège social
AG

se trouve au 28, rue Vincens à Dakar. Il a pour objet social : la production, le transport, la
distribution, l’achat, la vente en gros et au détail, l’importation et l’exportation d’énergie
-B

électrique.
IB

4.3. Objectifs
LI
O

La SENELEC a connu en début des années 2000, un déficit financier dû au renchérissement du


TH

prix du combustible qui s’est de plus en plus accentué. Cette situation s’est soldée par une qualité
de service défaillante, une mauvaise image de marque auprès de tous ses partenaires : clients,
EQ

actionnaires, personnel.
U

Depuis lors, les objectifs et les stratégies de la SENELEC s’inscrivent dans le cadre du
E

redressement de sa situation financière et d’amélioration de l’image de l’entreprise auprès de ses


clients. La société a donc vu se succéder un plan d’amélioration interne (2011-2013) et un plan de
restructuration opérationnelle (plan TAKKAL, 2011-2014) dont les objectifs sont les suivants :

Plan de restructuration opérationnelle TAKKAL 2011- 2014 :

- mise à niveau rapide du Parc,


- mise à niveau des réseaux de Transport et de Distribution,
- gestion agressive de la Demande,
- fonds de soutien à l’Energie (FSE),

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 65


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

- restructuration opérationnelle de Senelec.

Plan d’améliorations internes 2011-2013

- maximisation des revenus,


- réduction des coûts,
- optimisation de la trésorerie et du besoin en fonds de roulement (BFR).

En 2013 :

- restructuration opérationnelle et financière de la Senelec.


- contrat de Performance Etat du Sénégal/Senelec.
C
ES

4.4. Activité de la SENELEC

La SENELEC est une société concessionnaire de la production, du transport de la distribution et


AG

de la vente de l’électricité sur toute l’étendue du territoire sénégalais. Pour ses besoins de
financement à alimenter tout le territoire en électricité, le gouvernement a libéralisé le secteur
-B

énergétique. Ainsi, le segment production a été ouvert au secteur privé pour la réalisation et la
IB

gestion de centrales électrique. Les segments transport et distribution sont restés le monopole de
LI

la société.
O
TH

4.4.1. La production
EQ

La production électrique est d’origine thermique. Une grande partie du parc thermique fonctionne
au pétrole. La SENELEC dispose de plusieurs zones de production. La puissance totale installée
U

au parc de production est de 601,5MW.


E

4.4.2. Le transport

Il s’agit d’acheminer l’électricité produite en haute tension (90 et 225KV) des centrales de
production vers les centres de consommation. Au Sénégal, le réseau de transport comprend un
réseau national et un réseau supranational.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 66


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

4.4.3. La distribution

Les réseaux électriques alimentés à partir des postes HT/MT et MT/MT diffusent l’électricité vers
les autres utilisateurs : les particuliers, les administrations, industries et commerces. Les transits
entre la production et les points de consommation constituent, un processus complexe à cause de
la demande variable à tout instant et de l’impossibilité à stocker l’électricité produite.

Au cœur de ce processus se trouve le site de Hann, véritable centre d’aiguillage de l’électricité qui
24h/24 veille au maintien de l’équilibre production/consommation. IL est assisté par le bureau
central de conduite qui veille en permanence sur le réseau MT de Dakar.

Il faut noter que, depuis sa création en 1984, la SENELEC a été un des moteurs les plus
C
ES

dynamiques du développement économique et social du Sénégal. De 604 GWh en 1983, ses ventes
sont passées à 1540 GWh en 2005 soit un chiffre d’affaire de l’ordre de 124 milliards. Et la
AG

clientèle se chiffre à 551 102 abonnés en 2004.


-B

4.4.4. Plan de restructuration


IB

La crise profonde connue par le secteur de l’énergie au Sénégal a poussé le gouvernement à


LI

engager des mesures de redressement de la situation au travers d’un plan de restructuration et de


O

relance du secteur énergétique appelé « Plan TAKKAL »


TH

La SENELEC a été régulièrement contrainte d’arrêter des centrales de production en particulier


EQ

les turbines à Gaz (TAG) à cause des difficultés d’approvisionnement en combustible.


U

L’exploration pétrolière a permis aujourd’hui la production de gaz dont l’utilisation est réservée
E

prioritairement par le Code pétrolier au marché national. La SENELEC n’a pas pu bénéficier de
cette source d’énergie efficace et à moindre coût à cause de ses difficultés de financement et de
l’absence de dispositions prévoyant les modalités de répartition du gaz dans le marché national.

Ainsi en application de la loi n°98-05 du 8 janvier 1998 portant Code pétrolier, fixant les conditions
d’application de ladite loi, le gaz produit a plutôt été au profit du segment privé du marché national,
c’est-à-dire des unités industrielles privées d’électricité qui fournissent la totalité de leur
production d’énergie à la SENELEC.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 67


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Pour remédier à cette situation, les mesures de redressement prévoient l’approvisionnement


régulier de la SENELEC en produits pétroliers et, par la même, la mise en œuvre du plan TAKKAL
nécessite de réserver l’utilisation du gaz obtenu du sous-sol national d’abord à la SENELEC puis
aux producteurs indépendants de l’électricité.

La SENELEC pourra alors assurer le fonctionnement continu de ses centrales de production, faire
face à la demande de plus en plus croissante de la population en électricité de façon régulière et à
moindre coût.

4.5. Organisation générale


C

Pour des raisons d’allégement du poids économique et financier et pour une meilleure efficacité
ES

organisationnelle, suite aux recommandations des corps de contrôle de réduire le nombre de


AG

directions, l’organigramme général de la SENELEC a été reformé suivant la note de Direction


n°054 du 31 Décembre 2012 portant répartition des fonctions et missions au niveau du Top
-B

Management. Les modifications portent essentiellement sur la suppression de structures, le


transfert d’activités et le changement de dénomination de certaines directions. Il se présente
IB

comme suit : en tête de celui-ci se trouve le sommet stratégique (le Conseil d’Administration, la
LI

Direction Générale), ensuite viennent les conseillers techniques, la Direction de l’Audit de la


O

Qualité et du Contrôle de Gestion(DAQCG), la Direction du Contrôle Générale (DCOG) suivies


TH

des directions fonctionnelles. (Voir annexe n°1).


EQ

4.5.1. Le Conseil d’Administration


U

C’est le principal organe de gestion de la Société. Il a toute compétence et tout pouvoir, sous
E

réserve des dispositions légales et statuaires. Le conseil d’administration est composé du président
du conseil d’administration et des autres administrateurs. Ils sont désignés par l’Etat en fonction
du poste occupé au sein du gouvernement. Ils sont souvent des conseillers ou des délégués du
ministre de l’économie et des finances, et du ministre de l’énergie.

Le CA arrête les comptes, approuve les rapports du commissaire aux comptes. Il joue à la fois son
rôle d’administrateur et représente l’Etat en tant qu’actionnaire unique de la société. A ce titre, il
approuve les comptes de fin d’exercice. Mais la nomination et la révocation du Directeur Général

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 68


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

(DG) relève du Gouvernement qui le fait entériner par le CA. Le CA comprend en plus du Président
du conseil au total neuf (9) administrateurs.

4.5.2. Direction Générale

Le Directeur Général est responsable de la gestion courante de la société et a tout pouvoir pour
représenter la société à l’égard des tiers. Le DG est responsable avec le CA de la mise en œuvre
du contrôle interne et doit mettre tout en œuvre pour s’assurer que la SENELEC crée de la valeur
pour l’Etat. Il nomme les membres du comité de direction et coordonne l’activité globale de la
société.
C
ES

4.5.3. La Direction de l’Audit de la Qualité et du Contrôle de Gestion (DAQCG)

La Direction de l’Audit de la Qualité et du Contrôle de Gestion est structurée en trois départements


AG

qui sont :
 le Département de la Qualité ;
-B

 le Département du Contrôle de Gestion ;


IB

 le Département de l’Audit Interne.


LI

Chaque département dépend directement de la Direction générale.


O
TH

4.5.3.1. Le Département de l’Audit Interne


EQ

Le Département de l’Audit Interne, compte au total, un effectif de douze (12) personnes dont (7)
U

auditeurs internes et cinq (5) inventoristes. Ces derniers sont chargés de superviser les inventaires
E

tournants et de fin d’exercice des stocks sur recommandation de la Banque Mondiale afin de pallier
l’absence d’une véritable organisation de la gestion des stocks. Indépendant des auditeurs, ils sont
assistés par le commissaire aux comptes lors des inventaires de fin d’année.

L’équipe des auditeurs est composée d’un superviseur qui est le chef du département (DAI), de
deux auditeurs confirmés, de deux seniors et de deux auditeurs juniors. Les auditeurs internes sont
des généralistes pouvant être affectés à tout type de mission. Toutefois, il existe au sein du groupe
un auditeur confirmé spécialisé en droit et fiscalité et un auditeur senior spécialisé en ingénierie

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 69


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

électromécanique. (Voir organigramme DAI, annexe n°2). Les missions et objectifs assignés au
département se présentent comme suit :

4.5.3.2. Rôles et Objectifs de l’Audit Interne

L’audit interne aide la SENELEC à : « atteindre les objectifs définis par la législation en vigueur
et la Direction Générale, en évaluant, par une approche systématique et méthodique, les processus
de management des risques, de contrôle, et de gouvernement d’entreprise, et en faisant des
propositions pour renforcer leur efficacité ».
C

De manière spécifique, l’Audit Interne doit s’assurer selon la charte d’audit de :


ES

- la réalisation des opérations au regard des objectifs fixés par la Direction Générale ;
AG

- l’optimisation des ressources humaines et matérielles ;


- l’application des lois, règlements, instructions et procédures ;
-B

- la protection et la sauvegarde du patrimoine de la SENELEC ;


- l’intégrité, la fiabilité, l’exhaustivité et la traçabilité des informations comptables,
IB

financières et de gestion produites ;


LI

- l’adéquation et l’efficacité des procédures de contrôle interne.


O
TH

Ces interventions sont réalisées périodiquement suivant un programme annuel préétabli et


exceptionnellement, à la demande de la Direction Générale. L’Audit Interne aide le management
EQ

à maîtriser ses activités aux travers de ses analyses, ses appréciations et ses recommandations.
U

Autrement, l’Audit Interne contribue à optimiser les performances globales de la SENELEC.


E

4.5.3.3. Champ d’intervention

L’audit interne intervient dans tous les domaines d’activités et toutes les fonctions de la
SENELEC : production, transport, distribution, équipement, commercial, finance et comptabilité,
ressources humaines, informatique, logistique. Ces missions peuvent être de régularité
(conformité), d’efficacité ou de stratégie et de supervision des inventaires de stocks.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 70


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

L’intervention de l’Audit Interne ne décharge pas l’unité de ses responsabilités, le chef d’unité
responsable de la mise en place, du fonctionnement et de l’efficacité de son contrôle interne. Pour
sa part, l’audit interne lui apporte, d’une manière continue, une analyse approfondie, un regard
impartial et lui propose des axes d’amélioration. L’audit interne, pour éviter de se trouver dans une
situation de « juge et partie » s’interdit par principe de s’immiscer directement dans les activités
opérationnelles.

Ce chapitre nous a permis d’avoir une connaissance générale de la SENELEC, son activité, son
organisation, ses objectifs, et surtout de nous familiariser avec le service objet de notre étude :
C

l’Audit Interne. L’objectif de notre étude étant de montrer comment l’audit interne de la SENELEC
ES

contribue à la gouvernance d’entreprise, nous allons procéder dans le chapitre suivant à la


AG

description de la participation pratique de la Direction de l’Audit Interne et du Contrôle de Gestion


(DAICG) dans ce processus.
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 71


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

CHAPITRE 5 : L’AUDIT INTERNE ET LE GOUVERNEMENT D’ENTREPRISE A LA


SENELEC

Les normes professionnelles spécifient que l’évaluation du processus de gouvernement


d’entreprise et les recommandations qui en découlent, entrent dans le champ d’action de l’audit
interne. L’audit interne ne se limite pas uniquement à des contrôles de conformité mais au
contraire, les missions lui accordent une large place aux activités d’accompagnement et de conseil.
Il permet ainsi à l’entreprise de s’auto-évaluer et d’apporter des améliorations à son
fonctionnement. Le respect des principes de bonne gouvernance et le rôle joué par l’audit interne
garantissent l’efficacité des processus de gouvernement d’entreprise.
C
ES

Dans le cadre de la SENELEC, les missions d’audit interne couvrent toutes les fonctions de
AG

l’entreprise. Les actions de l’audit interne sont complétées par celle de la Direction du Contrôle
Générale. Cependant, la SENELEC, ne dispose pas d’un référentiel en matière de gouvernance
-B

d’entreprise. Un véritable système de gouvernement d’entreprise est presque inexistant.


IB

Mettre en place un véritable système de gouvernement d’entreprise, suppose la prise en charge des
LI

problématiques liées au Conseil d’Administration, à son organisation, et à la qualité de son


O

fonctionnement ainsi qu’une bonne définition des responsabilités de l’audit interne et de la place
TH

qui lui est accordée au sein du management. Suite aux différents documents et aux informations
EQ

recueillies, nous allons présenter l’action menée par l’audit interne afin de permettre à la
SENELEC d’atteindre les objectifs de la gouvernance d’entreprise.
U
E

5.1. Organisation et fonctionnement du Conseil d’Administration (CA)

Il s’agit de décrire l’organisation, le fonctionnement et le rôle joué par le CA au sein de la


SENELEC en tant qu’organe de gestion.

5.1.1. Organisation du CA

Le Conseil d’Administration est constitué du Conseiller technique, du Conseiller Spécial et du


Directeur du Cabinet du Ministre Délégué chargé de l’Energie ; du Conseiller Spécial du Premier
Ministre, du Secrétaire Général du Ministère de l’Economie et des Finances, du Coordonnateur de

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 72


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor, du Directeur de l’Electricité et


d’un Contrôleur Financier.

Le CA n’est pas organisé en comités spécialisés et ne dispose pas d’un Comité d’Audit. Aussi, il
n’y a pas au sein du conseil, des administrateurs indépendants, n’ayant aucun lien avec la société ;
tous les administrateurs étant des délégués des ministères nommés pour représenter l’Etat en tant
qu’actionnaire unique de la SENELEC.

Les responsabilités du CA sont limitées : les objectifs de la SENELEC sont fixés par l’Etat et
découlent de son projet de société. Toutefois, le conseil approuve les plans stratégiques et les
C

budgets soumis par le Comité de Direction. Il autorise les conventions passées entre la société et
ES

un administrateur ou le dirigeant. Il veille à la qualité de l’information financière fournie à l’Etat


AG

et s’assure du fonctionnement et de l’application du dispositif de contrôle interne.


-B

5.1.2. Fonctionnement du CA
IB

Le conseil est présidé par un Président du Conseil d’Administration (le PCA) qui détient les
LI

pouvoirs pour engager la société dans ses rapports avec les tiers. Les fonctions du PCA sont
O

séparées des fonctions de la Direction Générale. Le conseil se réunit régulièrement dans l’année
TH

sur convocation du PCA. Soit quatre (4) fois au courant de 2011, de 2012 et de 2013. Les
administrateurs sont nommés par l’Etat et peuvent être révoqués à tout moment.
EQ

Le mandat des administrateurs, est relatif au poste occupé au sein du Gouvernement. Par
U
E

conséquent, dans la pratique, la composition du Conseil demeure généralement stable. Les


changements peuvent intervenir mais dépendent, des postes au sein du Gouvernement.

Nous n’avons pas pu obtenir les informations relatives aux compétences et aux qualifications des
administrateurs compte tenu des limites rencontrées dans notre étude. En nous référant à la
constitution du Conseil dont certains des membres sont des financiers et salariés de la Direction
Générale de la Comptabilité Publique ou du Trésor, nous supposons pour la suite de l’étude qu’une
partie des administrateurs dispose des compétences et des qualifications en finance et en
comptabilité pour pouvoir porter des jugements objectifs sur la qualité du management.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 73


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

5.2. Attributions de la Direction Générale

Le Directeur Général assure le pilotage de la société. Il nomme et révoque les membres du comité
de Direction, définit leurs missions et contrôle leurs activités. Il élabore les plans stratégiques suivi
par la société et valide le budget annuel élaboré par le contrôle de gestion qui est ensuite soumis à
l’approbation du Conseil d’Administration. Il prend les décisions quotidiennes de gestion et
engage la société dans ses rapports avec les tiers.

5.3. Organisation et fonctionnement de l’Audit Interne

Le Conseil d’Administration n’approuve pas les décisions de nomination ou de révocation du


C
ES

responsable de l’audit interne. Le Directeur du Département de l’Audit Interne (DAI) est nommé
sur décision unique du DG. Les auditeurs internes sont choisis parmi les agents expérimentés de
AG

la société dans les domaines de la comptabilité, des finances, de la fiscalité, du commercial et des
métiers techniques (informatique, électromécanique, télécommunication…) ou sont recrutés sur la
-B

base de leur qualification en audit. En cas de mission d’audit, nécessitant une qualification
IB

spécifique, l’équipe fait appel à un consultant ou peut solliciter, l’assistance d’un personnel ayant
LI

l’expertise dans le domaine. Le DAI est affilié à l’Institute of Internal Auditors du Sénégal (IIA
O

Sénégal) et bénéficie de façon automatique de toutes les formations organisées par celle-ci.
TH

L’équipe actuelle, ne dispose pas d’auditeur spécialisé en informatique. Pour des missions qui
EQ

requiert cette compétence, l’Audit Interne s’appui sur le guide pratique d’audit des technologies
U

de l’information de l’IIA.
E

Le département de l’Audit Interne, dépend totalement de la Direction Générale à qui, il est


hiérarchiquement et fonctionnellement rattaché. Il dispose d’une charte d’audit qui définit les
missions et les responsabilités des auditeurs. La charte est approuvée par la DG et sa dernière mise
à jour remonte à 2010.
L’Audit Interne à la SENELEC, fonctionne à partir d’un plan d’audit annuel. Le plan d’audit est
élaboré en adéquation avec la note d’orientation budgétaire de la DG fixant les grandes orientations
de l’année. Le DG valide le plan d’audit, au travers d’un contrat de gestion qu’il signe avec chaque

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 74


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

service. Il s’agit, d’un engagement des services à la performance et au respect de la ligne budgétaire
qui leur sont allouée.

Conformément, au plan d’audit, l’audit interne effectue des missions périodiques. Il faut noter que
les résultats des investigations effectuées par la Direction du Contrôle Générale (DCOG), les
observations et les réserves du commissaire aux comptes, les suivis des recommandations de
l’audit interne et les demandes de mission d’audit spécifique par les responsables d’unités sur une
activité relevant de leur responsabilité peuvent également conduire à des missions d’audit interne.
Ces missions s’étendent sur tous les domaines d’activité de l’entreprise et sur tous les processus
définis dans le référentiel de contrôle interne. Elles sont exécutées sur la base de la connaissance
C

des risques inhérents à toutes les activités.


ES
AG

5.4. Relation entre l’Audit Interne et les acteurs de la gouvernance d’entreprise

A partir de la revue de la littérature, nous avons pu identifier les principaux acteurs du


-B

gouvernement d’entreprise. Parmi ces acteurs, nous avons retenu le conseil d’administration, la
IB

direction générale, le management des risques et les commissaires aux comptes. L’interaction entre
LI

ces acteurs et le Département de l’Audit Interne, est un critère d’efficience de sa contribution dans
O

la gouvernance d’entreprise.
TH
EQ

Dans cette section, nous montrerons l’effectivité des relations de l’audit interne avec les acteurs
de la gouvernance d’entreprise de la SENELEC.
U
E

5.4.1. Relation entre l’Audit Interne et le Conseil d’Administration (CA)

La structure de l’organigramme de la Senelec ne rattache pas le Département de l’Audit Interne au


Conseil d’Administration. Les auditeurs internes n’ont pas de relations directes avec les
administrateurs. La Direction Générale est la seule courroie de transmission entre le Conseil et les
autres directions. Le Directeur du Département de l’Audit Interne ne participe pas aux réunions du
Conseil. Il peut y être convié exceptionnellement suivant l’ordre du jour.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 75


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Cette structure organisationnelle ne favorise pas les rapports entre le CA et les instances de
contrôle (l’Audit Interne, le Contrôle Générale et la Qualité). La rupture entre les administrateurs
et les auditeurs internes est due à l’absence d’un comité d’audit au sein du conseil mais aussi fait
présumer la politique de gestion du conseil d’administration et la place qu’il donne à la fonction
d’audit interne dans le management.

5.4.2. Participation de l’Audit Interne dans le Management des Risques (MR)

Il n’existe pas encore au sein de la SENELEC un véritable processus de management des risques.
Le Département de l’Audit Interne, identifie les risques de l’entreprise et élabore son plan d’audit
à partir des risques significatifs détectés.
C
ES

L’identification des risques est basée sur la connaissance par l’auditeur des risques inhérents aux
AG

différentes activités. Les résultats des missions d’audit précédents et les constats relevés par le
Contrôle Général (DCOG) servent d’autres parts, aux auditeurs internes d’indice sur les risques
-B

auxquels est exposée l’entreprise.


IB
LI

Une fois, ces risques identifiés, L’Audit Interne, assiste la direction générale et les services
O

opérationnels dans la définition des procédures de contrôle interne et élabore le plus souvent sur
TH

demande du Directeur Général le manuel de procédure. Mais de façon générale, le Département


valide toujours les procédures définies avant leur application.
EQ

5.4.3. Relation entre l’Audit Interne et la Direction Générale (DG)


U
E

Le Département de l’Audit Interne (DAI) a avec la Direction Générale des relations fonctionnelles.
Les auditeurs internes servent de conseillers à la Direction Générale notamment dans les décisions
qui engagent la société comme les décisions d’investissement, les décisions d’ordre
organisationnel et les décisions opérationnelles importantes. Le Directeur Général est le
destinataire unique du rapport sur le contrôle interne. IL est par rapport au CA, l’interlocuteur
principal de l’Audit Interne.

Selon le responsable du département, le rapport entre le DG et les auditeurs est assez convivial.
Pour le Directeur Général, l’Audit Interne est un réel outil d’aide pour le management de

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 76


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

l’entreprise. Aussi il peut déléguer dans certains cas, son pouvoir de décision à l’Audit Interne. Le
DG est le commanditaire des missions d’audits internes. Les recommandations émises par les
auditeurs font l’objet d’un plan de suivi de l’évolution de la mise en œuvre opérationnelle par les
audités. Le DAI évalue et veille ainsi à l’efficacité du système de contrôle interne de la SENELEC.
Dans le domaine de la GE, l’activité commerciale a un poids considérable dans la création de la
richesse. Pour atteindre les objectifs de la GE, la SENELEC doit s’assurer que les risques relatifs
aux processus commerciaux sont bien maîtrisés. Dans ce domaine, la Direction du Contrôle
Générale (DCOG) aide considérablement l’Audit Interne de par ses investigations et ses contrôles
périodiques.
C

Dans ce cadre, le DAI a audité en 2012, « les encaissements relatifs aux abonnements des clients
ES

travaux » et a effectué une mission de conseil sur « la proposition de passage en pertes et profits
AG

des clients résiliés des agences de plus de cinq ans ». Pour décrire de façon pratique la relation
entre la DG et le DAI et analyser l’impact de cette relation sur la gouvernance, nous avons retenu
-B

ces deux missions.


IB
LI

5.4.3.1. Audit des encaissements relatifs aux abonnements des clients travaux
O

Les « clients travaux » sont des promoteurs immobiliers qui construisent des cités ou des
TH

immeubles, pour l’électrification desquels ils s’abonnent à la SENELEC. Les procédures


EQ

d’abonnement prévoient que sur demande du client, la SENELEC procède à une étude sur la base
de laquelle il fait son devis. Le client paie en accord avec la SENELEC au début des travaux une
U

partie du devis comme avance sur travaux et à la fin de l’extension, il paie le reliquat.
E

Cette mission a révélé une absence d’apurement des comptes « clients travaux ». Les suspens
constatés sur lesdits comptes, sont dus soit à des mauvaises imputations, soit au non-respect des
procédures ou soit à des détournements de la part des agents commerciaux. L’Audit Interne a
recommandé, entre autres, le redressement des pièces comptables mal imputées et le recouvrement
des reliquats sur « factures travaux ». Cependant, il n’a pas la connaissance du recouvrement qui
a été réalisé.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 77


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

5.4.3.2. Mission de conseil sur « Proposition de passage en pertes et profits des clients
résiliés des agences de plus de cinq ans »

Cette mission s’inscrit dans le cadre de l’assainissement du compte client. Les procédures
retiennent que pour des clients qui ont cessé de régler leur facture de consommation d’électricité
en dépit des relances et autres actions de recouvrement engagées par l’entreprise, la SENELEC
peut mettre fin aux obligations contractuelles qui la liaient au client. Il s’agit aussi des clients dont
les avances sur consommation n’arrivent plus à compenser les créances dues.

L’audit interne a constaté la réactivation des fichiers de certains clients résiliés. Par ses travaux sur
C

lesdits comptes il a découvert que ces anomalies étaient dues à une mauvaise résiliation, à une
ES

mauvaise imputation des avances sur consommation (ASC) et à une double saisie des ASC.
L’Audit Interne a recommandé à cet effet le recouvrement des créances. Un programme de suivi
AG

des recouvrements a été mis en place. La SENELEC a signé à cet effet une convention avec des
prestataires de recouvrement qui sont les anciens agents de la SENELEC regroupés en GIE. Mais
-B

le département n’a pas non plus jusqu’à ce jour, la connaissance exacte des montants qui ont été
IB

recouvrés.
LI
O

Les résultats de ces missions d’audit interne, nous permettront d’apprécier dans le chapitre suivant
TH

la qualité de l’audit interne et sa contribution à la création de la valeur ajoutée.


EQ

5.4.4. Relation entre l’Audit Interne et le Commissaire aux comptes (CAC)


U

Le commissaire aux comptes évalue le contrôle interne relatif au reporting financier et vérifie la
E

sincérité, la régularité et la fidélité de l’information financière communiquée au conseil


d’administration. A cet effet, il exploite le rapport des auditeurs internes pour ses vérifications et
leurs conclusions sur le contrôle interne. Les auditeurs internes sont ses premiers interlocuteurs
lors des missions d’audit légal.

Notre étude au sein de la SENELEC, au travers précisément de la revue documentaire, des


questionnaires et des entretiens en particulier avec le responsable de l’audit interne nous a permis
de recueillir les informations nécessaires pour comprendre et décrire l’effectivité de la relation de
l’audit interne avec les autres acteurs de la gouvernance d’entreprise. Il nous a permis d’autre part

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 78


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

de comprendre le cadre organisationnel de la SENELEC, le rôle de chaque acteur dans la


gouvernance d’entreprise et surtout nous a donné un indice sur la place qui est donnée à l’Audit
Interne dans la gouvernance d’entreprise. Il s’agira pour nous dans le chapitre suivant de présenter
les résultats de nos tests, de les analyser afin de donner une appréciation quant à l’apport de l’audit
interne dans le système de gouvernance.
C
ES
AG
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 79


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

CHAPITRE 6 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Il s’agit dans ce chapitre de présenter, les résultats auxquels nous sommes parvenus à la suite de
notre étude à la SENELEC. Ces résultats seront ensuite analysés pour comprendre, la logique qui
prévaut dans la stratégie de l’entreprise par rapport à la fonction « audit interne » dans le processus
de gouvernement d’entreprise. Aussi, l’analyse permettra d’une part, d’apporter des éléments de
réponse aux propositions de recherche retenues et d’autre part de formuler des recommandations
par rapport aux faiblesses et problèmes décelés par l’étude.

6.1. Présentation des résultats


C
ES

L’objectif de notre étude est de montrer que l’audit interne contribue à la gouvernance d’entreprise
et peut en conséquence être considéré comme un mécanisme de la Gouvernance d’Entreprise. Pour
AG

cela, nous sommes partis sur la base que l’audit interne participe au processus de management des
risques, permet de maîtriser le contrôle interne et permet de réduire l’asymétrie de l’information
-B

entre la classe dirigeante et les actionnaires. Si ces conditions sont réunies, alors l’audit interne
IB

contribuerait à améliorer le système de gouvernance défaillant des entreprises.


LI

Dans les chapitres précédents (partie théorique), nous avons démontré que pour cette fin, la qualité
O
TH

du service d’audit interne était indispensable. C’est pourquoi, lors de notre étude à la Senelec,
notre préoccupation première a été de vérifier l’efficacité du Département de l’Audit Interne. Nous
EQ

avons pu vérifier cette efficacité (la qualité) à partir des valeurs qui nous ont permis
d’opérationnaliser cette variable.
U
E

Ainsi la présentation des résultats se fera à partir des informations obtenues au travers des
interviews, de l’analyse documentaire et des questionnaires sur les valeurs de l’opérationnalisation
(voir tableau 4, chapitre 3).

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 80


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

6.1.1. Qualité du Département de l’Audit Interne (DAI)

La qualité de la fonction audit interne de la SENELEC, est mesurée par rapport à son
indépendance, au professionnalisme des auditeurs et aux moyens dont elle dispose pour mener à
bien ses missions.

6.1.1.1. Une activité indépendante

Les éléments d’appréciation de l’indépendance du département de l’Audit Interne sont : le


positionnement de la fonction, la nomination et la révocation du responsable de l’audit interne, et
l’objectivité des auditeurs.
C
ES

6.1.1.1.1. Le positionnement du DAI


AG

L’Audit Interne au sein de la SENELEC, est rattaché hiérarchiquement à la Direction de l’Audit


-B

Interne de la Qualité et du Contrôle de Gestion (DAIQCG) qui est rattachée directement à la


Direction Générale. Il est constitué sous forme de département placé au même niveau hiérarchique
IB

que le département de Contrôle de Gestion et le département de la Qualité.


LI
O

Sur le plan fonctionnel, il est rattaché directement à la Direction Générale qui le place au même
TH

niveau que la Direction de Contrôle Général, une autre instance de contrôle chargée de l’inspection
et de l’investigation. Le rattachement de la fonction audit interne par rapport à la Direction
EQ

Générale peut être illustré comme suit :


U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 81


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Figure 10 : Positionnement du Département de l’Audit Interne de la SENELEC

- - - - : relation fonctionnelle
Direction Générale

Direction de l’Audit Direction du Contrôle


Interne, de la Qualité et Général
du Contrôle de Gestion
C

Département Département Département


ES

Audit Interne Contrôle de Qualité


Gestion
AG

Source : nous-mêmes
-B
IB

6.1.1.1.2. La nomination et la révocation du Responsable de l’Audit Interne


LI
O

La nomination et la révocation du Responsable de l’Audit Interne est aussi un élément


TH

d’appréciation de l’indépendance du Département. Plus la décision de nomination ou de révocation


relève d’un niveau hiérarchique très élevé plus le Département de l’Audit Interne (DAI) dispose
EQ

d’une liberté d’action élevée.


U

A la SENELEC, le chef du DAI est nommé sur décision unique du Directeur Général qui a aussi
E

la latitude de le révoquer.

6.1.1.1.3. L’objectivité des auditeurs internes

L’objectivité de l’auditeur interne est mesurée à trois niveaux : son indépendance vis-à-vis des
activités qu’il contrôle, vis-à-vis des personnes exerçant ces activités et aussi par l’assurance qu’il
met en œuvre toutes les diligences pour pouvoir porter un juste jugement sur ces activités.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 82


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Le positionnement du département de l’audit interne lui confère une certaine autorité vis-à-vis des
autres fonctions spécialement les fonctions opérationnelles et crée un environnement favorable
pour porter des jugements objectifs.

Par ailleurs, la norme 1130.A1 préconise que les auditeurs internes ne doivent pas auditer les
activités dont ils ont eu la responsabilité l’année précédente afin de préserver leur objectivité. Nous
avons pu vérifier cela en nous référant aux affectations (de poste) relatives au service d’audit
interne au courant de l’année 2013. Le chef du département nous a confirmé que sur tout l’effectif
du département, seuls deux personnes ont été affectées au service d’audit interne en 2013. Ces
derniers sont des auditeurs de formation nouvellement recrutés à la Senelec.
C
ES

6.1.1.2. Le professionnalisme des auditeurs internes


AG

Le professionnalisme signifie la maîtrise du métier d’auditeur interne. Comme élément


d’appréciation du professionnalisme nous avons retenu : le respect des normes, la compétence des
-B

auditeurs, la mise en place d’une charte d’audit.


IB
LI

6.1.1.2.1. La charte d’audit


O
TH

Le département dispose d’une charte d’audit formellement approuvée par la Direction Générale
depuis Décembre 2010. Elle définit de façon claire et détaillée, le rôle et les objectifs de l’Audit
EQ

Interne, le champ d’action et les conditions d’exécution des missions d’audit. Cependant, la
U

reforme de toute l’organisation de la SENELEC dont celle du Département d’Audit Interne relative
E

à la note de direction n°054 de 2012, portant répartition des fonctions et missions au niveau du
Top Management n’a pas fait l’objet d’une révision de la charte.

6.1.1.2.2. Le respect des normes

Les auditeurs de la SENELEC travaillent conformément aux normes de la profession de l’audit


interne édictées par l’institut des auditeurs internes (IIA). Ils sont membres de l’IIA Sénégal. Grâce
à cette affiliation, les auditeurs internes, ont accès aux réalisations publiées par l’IIA. Le chef du

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 83


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

département dispose de la dernière version révisée des normes de l’IIA soit l’édition 2012 et les
auditeurs ont un accès automatique aux Modalités Pratiques d’Application (MPA) des normes.

Il faut aussi préciser que conformément aux normes professionnelles, le DAI élabore chaque année
son plan d’audit. Cependant, le taux d’exécution des plans d’audit annuel est en moyenne faible à
cause des missions impromptues demandées par la Direction Générale. La politique d’élaboration
du plan d’audit est que sur le total des missions qui doivent être réalisées, 70% soient des missions
planifiées et 30% des missions impromptues : ce qui signifie, une identification et une évaluation
rigoureuse des risques. Cependant, selon l’Auditeur Interne, en pratique, ces taux sont souvent
inversés. Il explique que sur une injonction ministérielle, le DG peut mettre en place un projet dans
C

le cadre d’une augmentation du niveau d’électricité produite (un projet d’acquisition d’un
ES

équipement, ou d’installation d’une centrale…) ou peut en fonction de certains manquements


demander la mise en place de procédures ou de notes d’orientations qui sont des formes de
AG

procédures simplifiées. Conformément aux normes, l’audit interne doit superviser la réalisation de
ces projets. Il accompagne donc la Direction de l’Equipement et de l’Environnement sur toute la
-B

durée du projet qui s’étend généralement sur 3 à 4 mois. Toutefois les missions planifiées et non
IB

réalisées sont souvent reconduites.


LI
O

6.1.1.2.3. Compétence des auditeurs


TH

Les résultats relatifs aux qualifications des auditeurs peuvent se présenter comme suit :
EQ

Tableau 4 : Qualification des auditeurs


U
E

Qualifications
Chef du département Compétences en comptabilité, en finance et en fiscalité
Expérience de 23ans en Audit dont 13ans en cabinet et 10ans
à la SENELEC
Auditeurs confirmés (2) Bac + 4 et Bac + 5 : DESS ou Master en Audit
Auditeurs seniors (2)
Auditeurs juniors (2) Bac + 2 en finance-comptabilité.
Source : nous-mêmes

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 84


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Il faut noter que les compétences en comptabilité et en finance sont obligatoires pour tous les
auditeurs. En plus de ces qualifications, toute l’équipe à l’exception des auditeurs juniors est en
cours de préparation du CIA (Certified Internal Auditor).

Dans le domaine de la formation, L’équipe organise en moyenne deux séries de formation chaque
année soit une moyenne de 30 jours de formation par an. Outre ces formations en interne, la
Direction Générale accorde au chef du département des formations à l’externe. Ce dernier a suivi
des formations sur la passation des marchés, le management transversal c’est-à-dire, le travail en
équipe, l’analyse des risques, l’ingénierie financière et le COBIT. Par ailleurs, grâce à leur
affiliation à l’IIA Sénégal, les auditeurs ont droit aux formations organisées par celle-ci. A cet
C

effet, le responsable de l’audit interne a suivi une formation sur l’audit informatique qui a permis,
ES

au département d’avoir aujourd’hui, le « guide pratique d’audit des technologies de l’information


de l’IIA » grâce auquel, il effectue des missions d’audit qui nécessite une certaine expertise en
AG

informatique.
-B

En ce qui concerne, la documentation, la Direction Générale accorde aux auditeurs internes une
ligne budgétaire d’un million de francs chaque année.
IB
LI

6.1.1.3. Les moyens


O
TH

Les ressources que la Direction Générale met à la disposition du DAI pour l’accomplissement de
EQ

ses missions sont appréciées à deux niveaux : au niveau financier et au niveau de l’effectif.
U

Au niveau financier, le DG met à la disposition du département des moyens suffisants pour son
E

fonctionnement. Dans le budget global qui est accordé à la Direction de l’Audit, de la Qualité et
du Contrôle de Gestion, une ligne budgétaire est attribuée à l’Audit Interne en tant que
département. Le chef du département affirme que : « l’audit ne peut dire qu’il manque d’outils de
travail ou de moyens de fonctionnement car la direction générale valide toujours son budget de
fonctionnement dans la ligne budgétaire qui lui est affectée ». Aussi précise-t-il que par rapport
aux autres services, le département bénéficie des avantages liés à ses fonctions. Ainsi, les cadres
de l’Audit Interne (le chef du département, les auditeurs confirmés et seniors avec un niveau Bac
plus 4 ou plus 5) ont droit à un véhicule de fonction.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 85


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Toujours dans le cadre des exigences de leur fonction d’auditeurs, la Direction Générale leur
accorde un téléphone portable avec des droits de crédits pour la communication. En fonction du
principe d’itinérance, les autres catégories d’auditeurs perçoivent sur leur salaire, une indemnité
kilométrique de l’ordre de 155 francs/Km.

Les normes professionnelles exigent que les missions dévolues à l’audit interne tiennent compte
de sa capacité en termes d’effectif et de compétences. Du point de vue « Personnels », le
département a un besoin en auditeurs internes. Pour respecter le plan d’audit, superviser les projets
mis en place par la DG, et effectuer les missions impromptues il faut en moyenne quatre équipes
d’audit. Chacune devant être composée d’au moins un auditeur senior et deux assistants pour un
C

effectif total de quatre seniors et huit assistants. Des progrès notables ont été faits dans ce domaine
ES

par la DG. Quoique ne disposant que deux auditeurs seniors à ce jour, la DG a recruté en 2013,
déjà deux auditeurs assistants. Mais cela est très insuffisant pour le chef du département.
AG

6.1.2. La participation au processus de management des risques


-B
IB

La SENELEC n’a pas encore un véritable processus de management des risques qui passe par une
technique d’identification et d’évaluation des risques suivant le COSO II. La mise place d’une
LI

cartographie des risques est encore actuellement un projet, financé par la Banque Mondiale dont
O
TH

l’exécution est prévue pour ce mois d’Avril. Malgré ce manquement, l’audit interne identifie quand
même les risques, les évalue et élabore à partir de ses résultats ses plans d’audit.
EQ

6.1.3. La maîtrise du contrôle interne


U
E

La maîtrise du contrôle interne passe par une évaluation du contrôle interne et la formulation de
recommandations pertinentes dont l’exécution contribue à créer de la valeur ajoutée.

6.1.3.1. Evaluation du contrôle interne

L’audit interne de la SENELEC est très concerné par la mise en place d’un système de contrôle
interne efficace du point de vue de sa conception et de sa parfaite application. C’est aussi une
préoccupation de la Direction Générale que les procédures définies en réponse au processus de
management des risques contribuent effectivement à maîtriser les risques.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 86


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

L’implication des auditeurs internes dans le contrôle interne est appréciée par le fait qu’ils assistent
le management dans la définition des procédures de contrôle interne et élaborent même dans
certains cas le manuel de procédure sur demande de la Direction Générale. Aussi la direction
générale exige que toutes les procédures de contrôle interne mises en place soient validées par
l’audit interne avant leur mise en application.

Les auditeurs internes de la Senelec, réalisent des audits portant sur une large palette de processus
de l’entreprise, des achats à la production et à la vente de l’électricité, l’organisation et la gestion
des ressources humaines en passant par la gestion des plans de performance.

Le nombre de rapports sur le contrôle interne est en moyenne de 5 à 6 par an. Ces rapports portent
C

généralement sur les processus financiers et comptables, les systèmes d’information et sur les
ES

processus commerciaux.
AG

Quant à la fréquence des missions d’assurance sur l’évaluation du contrôle interne par rapport au
nombre des rapports sur le contrôle interne émis par an, l’Auditeur Interne nous a confirmé que
-B

cela est dû à la durée des missions de « suivi de projet » soit de 4 mois ou de « mise en place de
IB

procédures » demandées souvent par le DG. Ces missions de suivi perturbent aussi l’exécution du
LI

plan d’audit. C’est pourquoi la stratégie de la Senelec pour faire face à cette faiblesse est qu’il y
O

ait des équipes sur place au sein du département qui vont effectuer de façon périodique des « flash
TH

audit » c’est-à-dire de petites missions d’audit sur les procédures simplifiées comme la paye, la
facturation…
EQ

Il faut souligner que la DG sollicite beaucoup le Département de l’Audit Interne pour des missions
U

de mise en place de manuels de procédures et qu’actuellement à la SENELEC les procédures qui


E

existent sont en majeure partie élaborées par les auditeurs internes eux-mêmes telles que les
procédures relatives à la passation des marchés dont le chef du département a suivi une formation.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 87


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

6.1.3.2. Exécution des recommandations

Nous n’avons pas pu interviewer les audités et le Directeur Général quant à leur appréciation sur
les recommandations de l’audit interne. Toutefois, l’audit interne élabore en plus du rapport
d’audit, un plan de suivi des actions de progrès qu’il soumet à l’analyse du DG. Selon l’Auditeur
interne, l’exécution des recommandations relève d’abord de la responsabilité du Directeur Général
qui doit approuver les recommandations et donner son aval quant à leur exécution. Mais nos
entretiens sur la question avec le responsable du département ont révélé une lenteur dans la réaction
du DG par rapport aux résultats d’audits. En conséquence on note un niveau très faible dans
l’exécution des recommandations d’audit interne.
C
ES

D’après nos investigations, cette lenteur s’explique parce que cela constitue le centre d’intérêt
actuel de la DG. Faut-il rappeler que la SENELEC est une société étatique et que les objectifs de
AG

la société découlent prioritairement du projet de société du gouvernement qui est dans une optique
actuelle de production suffisante de l’électricité. Ainsi, la DG est plus préoccupée par la réalisation
-B

de projet pour l’extension de la zone de couverture en électricité. C’est pourquoi, il est plus engagé
IB

dans le suivi des projets d’acquisition d’équipement, d’installation de nouvelles centrales de


LI

production, les négociations des marchés, la mise en place de procédures y afférentes et pour
O

lesquelles il sollicite plus l’audit interne.


TH

6.1.3.3. Création de valeur


EQ
U

Le Département de l’Audit Interne contribue à créer de la valeur ajoutée pour la SENELEC. Même
E

si le degré d’exécution des recommandations d’audit est faible, nous avons néanmoins, relevé trois
domaines où l’action de l’audit interne a eu un impact sur la richesse créée.

Dans le cadre de l’audit des encaissements relatifs aux comptes « clients travaux », effectué en
2012, et dont nous avons fait la description au chapitre 5, le DAI a permis à la SENELEC de
recouvrer des impayés qui devraient être passés en perte. Nous n’avons pas la connaissance du
montant total recouvré, à cause du manque de suivi de la part de l’Audit Interne. Toutefois, il s’agit
d’une contribution importante pour la SENELEC à cause du poids que représentent les « clients
travaux » dans le « cycle des revenus ».

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 88


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Toujours dans le même cadre, l’audit interne a permis à la Senelec, au travers de la mission de
conseil sur « la Proposition de passage en pertes et profits des clients résiliés des agences » de
recouvrer des créances de plus de cinq ans.

Grâce aux efforts du DAI à respecter les Modalités Pratiques d’Application relatives à la formation
continue des auditeurs, l’Audit Interne a permis également à la Senelec au travers de la formation
du chef du département en audit informatique de réduire les charges si elle devrait engager un
professionnel informaticien pour les missions d’audit nécessitant cette expertise.

Nous précisons que, l’appréciation exacte de la contribution de l’audit interne à la création de la


C

valeur ajoutée devrait être basée sur un échantillonnage représentatif des rapports d’audit.
ES

Cependant, à cause de nos limitations, nous allons supposer pour cette étude que ces trois domaines
AG

sont suffisants pour répondre à nos propositions de recherche.


-B

6.1.4. La réduction de l’asymétrie de l’information


IB

L’audit interne contribue à réduire l’asymétrie de l’information en informant les actionnaires sur
LI

les véritables actions du dirigeant au travers du rapport sur le contrôle interne adressé au Conseil
O

d’Administration. Ce rapport doit rendre compte des décisions, des anomalies de fonctionnement,
TH

des stratégies menées par la DG… Ce qui implique d’abord une relation fonctionnelle entre l’Audit
EQ

Interne et le CA.

Nous allons présenter les résultats obtenus à ce niveau sous forme de tableau comparatif de la
U
E

relation de l’Audit interne (AI) avec le Conseil d’Administration (CA) et avec la Direction
Générale (DG) :

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 89


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Tableau 5 : Comparaison de la relation AI - CA / AI – DG

Audit Interne Conseil d’Administration Direction Générale


1. Approbation charte d’audit n/a Oui
interne
2. Approbation plan d’audit n/a Oui
3. Décision de nomination et de n/a Oui
révocation du responsable de
l’audit interne
4. Destinataire du rapport sur le n/a Oui
C

contrôle interne
ES

5. Fréquence des réunions n/a Toutes les deux semaines


AG

6. Représentation de l’audit n/a n/a


interne au CA
-B

Source : nous-mêmes
IB
LI

Le Conseil d’Administration (CA) de la Senelec n’est pas organisé en comités spécialisés.


O

L’absence de comité d’audit au sein du conseil, explique ces rapports entre le Département de
TH

l’Audit Interne et la Direction Générale. La Senelec n’a pas encore intégré dans son
EQ

fonctionnement les principes de bonne gouvernance d’entreprise. Les organes du gouvernement


d’entreprise existent mais les interactions qui devraient exister entre eux suivant les codes de bonne
U

gouvernance ne sont pas encore effectives.


E

6.2. Analyse des résultats

L’analyse consistera à vérifier à partir des résultats obtenus nos propositions de recherche pour
répondre à la question principale de l’étude : « Comment l’audit interne contribue-t-il à améliorer
la gouvernance d’entreprise ? ». Ce qui nous permettra par suite d’infirmer ou d’affirmer que
l’audit interne de la Senelec contribue à son gouvernement d’entreprise.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 90


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Les propositions de recherche que nous avons retenues (chapitre 3) se présentent comme suit :

Proposition 1 : Une fonction d’audit interne de qualité participe au processus de management des
risques.
Proposition 2 : Une fonction d’audit interne de qualité contribue à un contrôle interne efficace.
Proposition 3 : Une fonction d’audit interne permet de réduire l’asymétrie de l’information entre
actionnaire et dirigeant.

La variable indépendante de toutes ces propositions est « la qualité de l’audit interne ». Il convient,
d’apprécier d’abord cette variable avant de vérifier chacune de ces propositions.
C
ES

6.2.1. Qualité du Département de l’Audit Interne (Efficacité)


AG

Les tenants du concept de la Gouvernance d’Entreprise qui s’est développé ont compris la
contribution que peut apporter l’audit interne au Conseil d’Administration (CA) particulièrement
-B

dans le contrôle des dirigeants, en plus du rôle que lui confèrent déjà les normes à savoir : aider le
IB

management à atteindre les objectifs de création de richesse et protéger la valeur créée.


LI

L’objectif de cette théorie est de réduire alors l’influence de la direction générale sur la fonction
O

d’audit interne. L’IIA insiste sur le faite que, plus le responsable de l’audit interne relève d’un
TH

niveau hiérarchique élevé plus la fonction d’audit est indépendante. Ainsi, le concept de la
EQ

gouvernance d’entreprise vise à placer l’audit interne à une position fonctionnelle plus élevée dans
l’entreprise afin qu’elle ait toute la notoriété dont elle a besoin pour être l’aide convenable du CA.
U
E

Il est observé que le Département de l’Audit Interne opère sous la responsabilité directe de la
Direction Générale. Ainsi, il jouit de l’autorité sur les autres fonctions et a la liberté pour exercer
pleinement ses actions. Ce qui signifie que l’audit interne de la Senelec exerce son contrôle sur les
opérationnels et sur le middle management en toute indépendance et dispose de la liberté
nécessaire pour porter des jugements impartiaux.

Les auditeurs internes travaillent avec professionnalisme en respectant les normes de la profession
et le code de déontologie défini par la fonction Audit Interne. Le département rempli ses missions
avec conscience professionnelle et avec compétence si on se réfère aux formations continues des
auditeurs (Certified Internal Auditor) et aux formations organisées en internes. Ils veillent à détenir
AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 91
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

et à préserver collectivement les compétences et les connaissances nécessaires à l’exercice de leurs


responsabilités. Cette culture à suivre des formations (formation du chef du département, de
l’équipe, de l’IIA Sénégal) leur permet d’actualiser leurs connaissances sur la démarche d’audit et
sur les outils de l’auditeur.

C’est un grand atout pour le département sachant que la confiance en l’assurance raisonnable que
donne l’audit interne est déterminante pour sa contribution à l’amélioration des systèmes de
gouvernance des entreprises. Or, cela est intimement lié à la compétence des auditeurs et au faite
qu’ils disposent des moyens suffisants pour mener à bien leurs missions. En plus des compétences
acquises en tant que groupe et individuellement, la qualification requise pour les auditeurs
C

débutants, c’est-à-dire les assistants est la maîtrise des techniques comptables et financières (BAC
ES

+ 2 en finance et en comptabilité). La qualification personnelle même du chef du département et


son expérience professionnelle de 23ans en matière d’audit signifie une maîtrise du métier
AG

d’auditeur interne autrement, la maîtrise des outils de l’auditeur. La maîtrise des outils de
l’auditeur implique la capacité à déceler les anomalies de fonctionnement et à porter des jugements
-B

adéquats si néanmoins, l’équipe dispose de moyens suffisants pour accomplir ses missions.
IB

Outre, les avantages liés à leur fonction (indemnité kilométrique, indemnité pour la
LI

communication…) et les outils de travail que la Direction Générale met à leur disposition, le
O

Département de l’Audit Interne a droit chaque année à un budget d’un million de francs pour ses
TH

missions. A cause de l’incidence directe qu’a la compétence et les qualifications personnelles de


EQ

l’auditeur sur l’opinion qu’il émet, le DAI peut donner véritablement l’assurance sur le niveau de
maîtrise des risques. Du point de vue de la gouvernance d’entreprise (GE), il peut être un pilier
U

pour le conseil d’administration en matière de contrôle des dirigeants.


E

Un service d’audit interne capable de donner à ses dirigeants « l’assurance raisonnable que les
risques sont maîtrisés » est un service d’audit interne efficace. Au vue de tout ce qui précède, on
peut donc conclure que l’audit interne de la Senelec à cause de son indépendance, son
professionnalisme, la compétence des auditeurs et ses moyens est une fonction de qualité. Il est
performant à cause de la confiance que peuvent avoir les administrateurs sur les conclusions de
l’audit interne.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 92


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Cependant, la nomination et la révocation du chef du département d’audit interne qui relève de la


Direction Générale peut être un handicap. En effet ce pouvoir de la Direction Générale maintient
l’audit interne sous son influence contrairement aux objectifs de la GE. Ce qui exposerait la
Senelec au risque d’asymétrie de l’information entre les administrateurs et la direction générale,
et d’abus sociaux de la part de la classe dirigeante ; ces facteurs qui ont été mêmes les causes du
problème de la gouvernance d’entreprise.

Il faut aussi noter que le positionnement du DAI par rapport au département du contrôle de gestion,
placé au même niveau hiérarchique peut être un obstacle à son indépendance. Vue la place capitale
qu’occupe le contrôle de gestion dans l’entreprise par rapport au processus d’élaboration du budget
C

et en tant qu’outil d’aide à la prise de décision pour la direction générale, il est nécessaire que
ES

l’audit interne soit libre pour auditer ce processus avec autorité. Ainsi, il serait plus adapté de le
placer à un niveau hiérarchique plus élevé que le contrôle de gestion.
AG

Du faite de la qualité (efficacité) du Département de l’Audit Interne (DAI), il convient à présent


-B

d’analyser si l’audit interne de la Senelec participe au processus de management des risques et


contribue à un contrôle interne efficace.
IB
LI

6.2.2. Un audit interne de qualité participe au processus de management des risques


O
TH

L’hypothèse qu’un audit interne de qualité participe au processus de management des risques
signifie que l’audit interne de la Senelec, compte tenu de son efficacité participe à l’identification
EQ

des risques et évalue le processus même de management des risques.


U

L’Audit Interne est le responsable de l’identification des risques au sein de la Senelec à cause de
E

l’absence d’un Risk Manager. En effet, selon les normes en absence d’un Risk Manager, cette
fonction est assurée par l’audit interne dans les limites de l’identification des risques. Cependant,
l’AI de la Senelec participe à la gestion des risques. C’est elle qui définit les procédures à mettre
en œuvre en réponse aux risques identifiés. A cet effet, elle rédige les manuels de procédures tels
que le manuel de procédure relatifs à la passation des marchés. L’AI de la Senelec, est dans ce
cadre à la fois juge et parti : en définissant les procédures et en évaluant ensuite leur efficacité, son
jugement ne serait pas objectif.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 93


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

D’autres parts, les techniques d’identification des risques utilisées ne sont pas performantes, basées
sur une simple connaissance de l’auditeur sur les risques inhérents à l’activité, sur les observations
et les réserves du CAC... Cette technique est inadéquate par rapport à la taille de l’entreprise et à
son activité : fournisseur de tout le territoire du Sénégal en électricité. Dans ces conditions, il ne
peut y avoir, une connaissance fiable des risques majeurs de l’entreprise et par conséquent une
définition des dispositifs de contrôle interne efficaces. La Senelec est exposée à des risques tant
en internes (risques opérationnels et financiers) qu’à l’externe (des fraudes et des impayés…) qui
peuvent avoir de l’incidence sur la pérennité de l’entreprise à long terme. Toutefois, cela peut être
remédié par une évaluation régulière du contrôle interne et une exécution systématique des
recommandations.
C
ES

Compte tenu de ces techniques précaires d’identification des risques, la participation de l’AI de la
Senelec au processus de management des risques n’est pas satisfaisante. Le système de contrôle
AG

interne est la finalité du processus de management des risques. Le management des risques est une
fonction en amont de l’audit interne qui a une influence d’efficacité sur le contrôle interne. Si la
-B

participation de l’Audit Interne dans ce processus est non satisfaisante, pourrait-il contribuer à un
IB

contrôle interne efficace ?


LI
O

6.2.3. Un audit interne de qualité contribue à un contrôle interne efficace


TH
EQ

L’audit interne veille au travers des missions périodiques d’audit à l’efficacité du contrôle interne
(CI) dans l’entreprise. Il s’assure que les dispositifs de CI définis par le management, la Direction
U

Générale et le Conseil d’Administration permettent effectivement de maîtriser les risques c’est-à-


E

dire de prévenir, d’éviter et de transférer le risque.

Sur le total des missions planifiées environ 30% sont exécutées et 70% sont non exécutées. Les
30% réalisées correspondent seulement à 5 à 6 rapports annuels sur le contrôle interne. Cela
signifie que l’efficacité des dispositifs de contrôle interne relatifs à 70% des risques identifiés n’est
pas régulièrement évaluée. Si on considère, l’analyse en amont sur le processus de management
des risques, on constate que les techniques d’identification des risques sont trop simples et
élémentaires pour garantir une estimation fiable des risques globaux de la Senelec. Cette situation
est encore aggravée par une évaluation irrégulière des dispositifs de contrôle interne. Cependant,

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 94


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

le contrôle périodique effectué par la Direction du Contrôle Général peut compenser ce déficit.
Mais son approche étant curatif plutôt que préventif, la probabilité d’atténuer l’impact du risque
est faible. On déduit alors l’évidence que le système de contrôle interne de la Senelec est fragile.
Or la fragilité du système de contrôle interne signifie que la Senelec est exposée aux trois risques
fondamentaux : les risques opérationnels, le risque financier, le risque de non-conformité. En
d’autres termes, la Senelec ne peut pas redresser sa situation financière, améliorer la qualité de son
service et étendre la zone de couverture en électricité si elle ne maîtrise pas les risques de son
activité.

Il faut aussi souligner que les procédures du contrôle interne sont mises en place par les auditeurs
C

internes eux-mêmes. L’auditeur ne doit pas exprimer une appréciation sur un objet dont il a lui-
ES

même participé à l’élaboration. En cas de faiblesse ou d’insuffisance de ces procédures, le DAI


n’aurait pas le courage de le révéler. Non seulement il n’y a pas une connaissance authentique des
AG

risques globaux de l’entreprise, une évaluation périodique du contrôle interne en plus, l’audit
interne qui était censé apporter grâce à ses compétences, ses appréciations sur la qualité du contrôle
-B

interne afin de l’améliorer de façon continue est dans une position où son jugement peut être
IB

compromis. Ceci accentue, la fragilité du système de contrôle interne. Cette fragilité du CI a une
LI

conséquence immédiate sur la GE de la Senelec. Si le système de contrôle interne présente des


O

failles, il ne peut plus limiter le caractère opportuniste des salariés et des dirigeants. Ces acteurs
TH

peuvent exploiter les failles ouvertes par le système pour en tirer un grand profit au détriment de
la firme.
EQ

Un audit interne de qualité devrait pouvoir contribuer à un contrôle interne efficace. Cette faiblesse
U

du CI de la Senelec s’explique par le non-respect du plan d’audit et l’inadéquation entre l’effectif


E

des auditeurs et la taille des missions. Il y a plus de mission de suivi de projet d’installation de
centrales de production que de mission d’évaluation du contrôle interne au cours de l’année et ceci
sur mandat de la direction générale. L’effectif total des auditeurs qui est de sept (7) par rapport à
la durée moyenne de 4mois des missions de suivi des projets, ne leur permet pas d’exécuter à la
fois le plan d’audit et ces missions impromptues. Une augmentation de l’équipe d’audit pourrait
être une solution à cette faiblesse. Mais, la véritable source de ce dysfonctionnement est relative à
l’identification des risques. Lorsque les risques sont bien identifiés, bien hiérarchisés par rapport
à leur gravité, à leur probabilité de survenance et à leur impact sur l’activité, la direction générale

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 95


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

et l’audit interne ont une cartographie des risques de l’entreprise qui oriente les priorités. En effet
un contrôle interne efficace commence par une identification des risques. Si les moyens dont
dispose la Senelec pour identifier ses risques sont inefficaces, il est évident que le système de
contrôle interne présente des failles quand bien même l’audit interne est de qualité.

C’est pourquoi, le département de l’audit interne ((DAI), doit maîtriser les outils de l’audit interne
et doit les mettre en œuvre avec conscience professionnelle conformément aux normes pour
s’assurer au cours de ses missions d’audit que les faiblesses du système sont détectées, sont
correctement évaluées et que des recommandations pertinentes y afférentes sont formulées.

Sur la base du professionnalisme, de la qualification, de la compétence et de l’expérience des


C

auditeurs internes démontrés dans la partie première de cette analyse, si les auditeurs internes
ES

apportent tout le soin nécessaire à leur pratique professionnelle, alors il est évident qu’ils formulent
AG

des recommandations pertinentes. C’est au travers des recommandations pertinentes que l’audit
interne apporte sa valeur ajoutée dans la GE du point de vue de création de richesse. Cet apport est
-B

effectif lorsque les recommandations sont exécutées.


IB

En général, la DG est lente à valider les conclusions d’audits et ainsi, freine souvent l’exécution
LI

des recommandations. Toutefois, dans le cadre de l’audit des comptes « clients travaux » et des
O

« créances résiliées », le DAI a permis au travers de ses recommandations à la Senelec de recouvrer


TH

des manques à gagner et d’assurer la fiabilité du reporting financier. Ce qui veut dire que la
dépendance fonctionnelle de l’audit interne à la Direction Générale limite potentiellement les
EQ

performances du Département. Mais l’audit interne est aussi défaillant dans sa responsabilité de
U

suivre les actions en progrès.


E

Le Département de l’Audit Interne de la Senelec a les potentiels pour contribuer à l’efficacité du


contrôle interne. Mais les manquements et les faiblesses relevés l’empêchent d’atteindre cet
objectif. Sous réserve de ces manquements, la qualité de l’audit interne lui permet largement
d’assurer un contrôle interne efficace.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 96


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

6.2.4. Une fonction d’audit interne permet de réduire l’asymétrie de l’information entre
actionnaire et dirigeant

La fonction d’audit interne ici sous-entend une fonction d’audit de qualité. Seule une fonction
d’audit interne efficace peut contribuer à la gouvernance d’entreprise (GE) comme nous l’avons
démontré dans la partie théorique. La réduction de l’asymétrie de l’information signifie que l’audit
interne met à la disposition des administrateurs et des actionnaires, les informations que seul le
dirigeant détenait afin de rétablir l’équilibre des forces.

Or, c’est le rapport sur le contrôle interne (RCI) qui peut fournir ces informations. Les faiblesses
du contrôle interne (CI), les anomalies, les dysfonctionnements relevés dans le RCI traduisent la
C

qualité des opérations, la qualité organisationnelle et surtout la qualité du management du dirigeant


ES

puisqu’il est avec le Conseil d’Administration responsable du contrôle interne. Ils exposent les
AG

risques auxquels est soumise l’entreprise et permet de prévoir les tendances du résultat de fin
d’exercice. Le rapport sur le contrôle interne expose également l’opportunisme du dirigeant si
-B

celui-ci met en place ou non des procédures pour remédier à ces manquements du CI. Du faite de
sa qualité, le Département de l’Audit Interne de la Senelec peut réduire l’asymétrie de
IB

l’information entre les administrateurs et le dirigeant s’il adresse son RCI au conseil ou au comité
LI

d’audit et s’il lui est rattaché fonctionnellement. Ce qui nous amène à analyser la relation entre le
O

Département de l’Audit Interne (DAI) et le Conseil d’Administration.


TH

Le DAI n’a aucune relation avec le conseil d’administration. Il n’est pas représenté ni ne participe
EQ

aux réunions du conseil. Il est plutôt placé sous la Direction Générale aussi bien pour les aspects
U

administratifs que fonctionnels. L’Audit Interne est perçu par le CA comme seulement un organe
E

de contrôle au service de la direction générale qui aide à maîtriser les opérations. Il n’est pas vu
comme un instrument de contrôle des dirigeants. Cette place que le conseil donne à l’audit interne
au sein du management peut être due selon le responsable d’Audit au faite que la Senelec n’a pas
encore intégré dans son fonctionnement les principes de la GE ; c’est-à-dire que les acteurs de la
GE existent et jouent leur rôle mais les interactions qui devraient exister entre eux ne sont pas
effectifs soit parce qu’étant une entreprise étatique, le conseil d’administration ne réalise pas
encore les risques d’une mauvaise gouvernance pour la Senelec ou soit parce qu’il n’est pas
informé sur l’utilité réelle de l’audit interne pour l’entreprise.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 97


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Il est vrai que fonctionnant comme une entreprise étatique, la Senelec n’entre pas dans le cercle
des sociétés concernées par cette théorie de la GE (les sociétés anonymes faisant appel public à
l’épargne). Cependant, il est d’un grand avantage pour l’Etat sur le plan politique que la Senelec
puisse atteindre ses objectifs d’extension de la zone de couverture en électricité afin de satisfaire
aux besoins de la population en énergie. Si la Senelec fait des bénéfices, cela servirait à financer
le budget de l’Etat. Il est donc indispensable pour la Senelec de réduire ses charges et de redresser
sa situation financière au risque d’être une source d’endettement pour l’Etat si elle doit atteindre
cet objectif. Cela exige que le circuit de contrôle interne soit verrouillé tant bien au niveau du top
management qu’au niveau des opérationnels afin de réduire tous risques de perte financière.
C

L’absence du contrôle des dirigeants expose plus la Senelec aux risques de détournements, de
ES

fraude et d’abus sociaux. Puisque le dirigeant est au sommet et qu’il n’est pas contrôlé, le risque
de perte financière est plus élevé à ce niveau qu’au niveau des salariés.
AG

Au vue de tout ce qui précède, un contrôle interne efficace est le socle pour une gouvernance
-B

d’entreprise efficace. Et pour un contrôle interne efficace il faut un audit interne de qualité qui
n’est pas sous l’influence de la direction générale. L’analyse nous a permis de relever plusieurs
IB

faiblesses qui nous permettront de formuler des recommandations.


LI
O
TH

6.3. Faiblesses relevées et recommandations


EQ

6.3.1. Les faiblesses


U

Les faiblesses sont les éléments qui expliquent l’écart entre les hypothèses de recherche (les
E

propositions de recherche) et les résultats que nous avons obtenus. Pour un travail méthodique, il
conviendrait de recenser ces faiblesses décelées par l’analyse afin de formuler des
recommandations adéquates :

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 98


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Tableau 6 : Récapitulatif des faiblesses identifiées

Propositions de recherche Résultats obtenus (Senelec) Ecarts (Faiblesses)

Un audit interne de qualité Participation au processus de  Précarité des Techniques


participe au processus de management des risques d’identification des
management des risques insatisfaisante. risques.
 Effectif des auditeurs
Un audit interne de qualité Un système de contrôle interne internes faibles
contribue à un contrôle fragile  Elaboration du manuel de
C
ES

interne efficace procédures par l’audit


interne
AG

 Absence de suivi des


recommandations par les
-B

auditeurs internes
IB

 Absence de comité d’audit


LI

Un audit interne de qualité Non appliqué (n/a)  Rattachement fonctionnel


O

permet de réduire de l’audit interne à la


TH

l’asymétrie de l’information direction générale


entre actionnaires/  Nomination et révocation
EQ

administrateurs et dirigeants du chef du département


d’audit interne par le DG.
U
E

Source : nous-mêmes

6.3.2. Recommandations

Après avoir relevé les insuffisances liées à la contribution de l’audit interne dans la gouvernance
d’entreprise, nous avons formulé les recommandations suivantes adressées aux principaux acteurs
pour une amélioration du système de gouvernance de la Senelec.

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 99


La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

6.3.2.1. Mise en place d’une cartographie des risques

Vu la taille de la Senelec et les risques auxquelles elle est exposée par rapport à la nature de son
activité, il serait convenable que la Direction Générale et le Conseil d’Administration mettent en
place une cartographie des risques comme l’a déjà recommandée la Banque Mondiale. Elle
pourrait être mise en place par des consultants externes avec la participation du Département de
l’Audit Interne. La cartographie des risques permettrait à la Senelec d’avoir une connaissance
réelle des risques globaux de son activité et de leur impact sur l’atteinte des objectifs. Ainsi elle
permettra de définir un bon système de contrôle interne et pourrait éveiller la conscience du
Directeur Général sur le besoin d’évaluer régulièrement les dispositifs de contrôle interne. Pour
C

une meilleure efficacité, l’Audit Interne pourrait actualiser annuellement ou tous les deux ans la
ES

cartographie des risques.


AG

6.3.2.2. Augmenter l’effectif des auditeurs internes


-B

Nous avons soulevé plus haut que l’effectif des auditeurs (7) par rapport à l’étendue des missions
IB

ne leur permet pas d’exécuter le plan d’audit. Vu la responsabilité de l’Audit Interne dans le suivi
LI

des projets qui s’inscrivent dans les objectifs de la Senelec, il serait souhaitable que le Département
O

de l’Audit Interne dispose d’au-moins quatre (4) équipes d’audit. Chaque équipe d’audit devant
TH

être constituée suivant les prévisions d’un auditeur senior et de deux assistants, il revient donc à
EQ

recruter par rapport à l’équipe actuelle : deux (2) auditeurs seniors et six (6) assistants pour un total
de huit auditeurs internes. Cela représente un poids financier pour la Senelec qui doit redresser sa
U

situation financière. Pour cela, nous suggérons à la Direction Générale d’échelonner ces
E

recrutements sur 3 à 4 ans et de solliciter conformément aux normes parmi le personnel, des
membres expérimentés pour compenser le déficit durant cette période.

6.3.2.3. Elaboration du manuel de procédure par un consultant externe

Conformément au principe de séparation des tâches et pour des raisons d’objectivité, nous
recommandons que les manuels de procédures soient élaborés par une personne externe à la
Senelec c’est-à-dire un professionnel du domaine ou un consultant externe en collaboration avec

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 100
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

le management (le directoire). L’audit interne peut apporter ses conseils dans l’élaboration du
manuel mais ne doit pas y prendre part.

6.3.2.4. Mise en place d’un plan de suivi des recommandations

Conformément à la norme n°2500.A1, nous proposons que le Responsable du Département de


l’Audit Interne (DAI) élabore à la fin de chaque mission d’audit, un plan de suivi mis à jour
mensuellement par un auditeur senior afin de s’assurer que les mesures qui ont été prise pour
améliorer les dispositifs de contrôle interne sont effectivement et correctement appliquées par les
audités.
C
ES

6.3.2.5. Existence d’un comité d’audit au sein du Conseil d’Administration et


AG

rattachement fonctionnel de l’audit interne au CA


-B

Pour favoriser le redressement de la situation financière, il serait convenable de créer un comité


d’audit au sein du CA.
IB
LI

Les membres du comité d’audit doivent être membres du conseil d’administration. Dans le cas
O

spécifique de la Senelec, les administrateurs sont à la fois des représentants physiques de l’Etat en
TH

tant qu’actionnaire unique. Ils sont en position véritable de défendre les intérêts de l’Etat et ont un
intérêt particulier à ce que la Senelec fonctionne bien ; leur fonction en tant qu’administrateurs
EQ

dépend de leur poste dans le gouvernement. Ce qui est un avantage pour la composition du comité
U

d’audit et pour la composition même du CA. Mais pour le bon fonctionnement du comité d’audit
E

(Ca), nous suggérons que les membres soient choisis sur la base de leurs compétences en
comptabilité ou en audit. S’il n’y a pas au sein du CA une compétence en audit, l’Etat pourrait
nommer une personne qui a cette compétence en qualité d’administrateur indépendant pour être
membre du Ca.

Le Ca, assistera le conseil d’administration dans l’accomplissement de ses tâches. Il sera chargé
de contrôler la qualité de l’information financière, de contrôler les commissaires aux comptes et
d’évaluer la qualité de l’Audit Interne. Le Département de l’Audit Interne serait rattaché
directement au comité d’audit pour tous les aspects liés à sa fonction. Ainsi, le DAI permettrait de

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 101
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

réduire l’asymétrie de l’information entre le Directeur Général et les administrateurs en transférant


le rapport sur le contrôle interne directement au comité d’audit. Celui-ci pourrait ainsi mieux
contrôler la gestion du DG.

Pour une relation effective entre l’Audit Interne et le Comité d’Audit, et pour permettre au Conseil
d’exercer un contrôle régulier sur la gestion, nous proposons que le DAI et Ca se réunissent
mensuellement. Le rattachement fonctionnel de l’Audit Interne au comité d’audit permettrait aussi
de résoudre le problème de lenteur dans l’exécution des recommandations car le comité d’audit
contrôle le DG par rapport à sa réaction vis-à-vis des conclusions de l’audit interne. Aussi le comité
d’audit vérifie si l’audit interne dispose de ressources suffisantes (le matériel, les ressources
C

financières, l’effectif) pour accomplir ses missions.


ES

Bien que le DAI est rattaché hiérarchiquement à la Direction Générale, la couverture du comité
AG

d’audit garantirait son indépendance. Le DAI serait plus performant en présence d’un comité
d’audit.
-B

6.3.2.6. Nomination et révocation du Responsable de l’Audit Interne approuvée par Le


IB

comité d’audit
LI
O

Il serait plus adapté que la décision de nomination et de révocation du responsable de l’Audit


TH

Interne soit d’abord approuvée par le comité d’audit avant d’être effectif. Ainsi, l’influence de la
EQ

Direction Générale sur l’Audit Interne serait réduite. L’Audit Interne pourrait révéler en toute
liberté et avec conscience professionnelle toutes les anomalies et dysfonctionnements relatifs au
U

système de contrôle interne.


E

6.3.2.7. Mise à jour de la charte d’audit

Nous proposons au service d’Audit Interne de mettre à jour sa charte d’audit conformément à la
reforme organisationnelle du Département intervenue en 2012 suivant la note de direction n°D054.
Il est vrai que cette réforme n’a pas affectée le champ d’action et les missions de l’Audit Interne
définit dans la charte. Cependant, les Experts en Organisation qui faisaient partir du département
d’audit interne et dont les missions étaient définies dans la charte constituent désormais le

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 102
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Département de la Qualité. Pour des raisons de professionnalisme, la charte d’audit dont la dernière
mise à jour remonte à 2002 doit être actualisée.

En conclusion, la présence seule du Comité d’Audit au sein du Conseil d’Administration comme


le préconise les principes de bonne gouvernance a un impact considérable sur l’efficacité du
contrôle interne en agissant sur la qualité de l’audit interne. Nous ne pouvons pas étendre au-delà
notre analyse à cause du niveau d’information que nous détenons. Il est évident que la mise en
place des mécanismes de gouvernance d’entreprise au sein de la Senelec permettra non seulement
de contrôler les dirigeants mais aussi, aura plus d’impact sur l’efficacité du système de contrôle
C

interne que dans le cadre d’un rattachement hiérarchique et fonctionnel de l’audit interne à la
ES

Direction Générale.
AG
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

C
ES
AG

CONCLUSION GÉNÉRALE
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Le principal objectif de la gouvernance d’entreprise est de favoriser la création de la richesse et


d’assurer une répartition équitable entre les actionnaires et les différentes parties prenantes.
L’opportunisme des dirigeants et des salariés sont les principaux facteurs qui contribuent à
détériorer cette richesse.

Le Conseil d’Administration est le principal acteur de la gouvernance d’entreprise. Mais il est


établi aujourd’hui que les obstacles majeurs au processus de gouvernance résident dans la faiblesse
des Conseils d’Administrations à exercer un contrôle permanent sur la qualité de la gestion des
dirigeants. Les efforts déjà déployés dans ce domaine ont permis de mettre en place des directives
dans le but d’améliorer les mécanismes qui assurent une meilleure protection des actionnaires. En
C

ce sens, l’Audit Interne s’est révélée comme la pierre angulaire de la GE. Il permet de réduire
ES

l’asymétrie de l’information entre dirigeant et actionnaires et ainsi contribue à réduire l’espace


discrétionnaire des dirigeants pour redonner le pouvoir aux actionnaires. Au travers, de son
AG

évaluation du contrôle interne, il donne au CA et à la direction générale l’assurance que les risques
sont maîtrisés et contribue ainsi à créer de la valeur.
-B

Notre étude, nous a permis de vérifier si la fonction d’audit interne au sein de la Senelec contribue
IB

à la gouvernance d’entreprise. Pour cela, nous avons décrit la relation existant entre l’audit interne
LI

et les différents acteurs du gouvernement d’entreprise de la SENELEC. Ensuite, nous avons évalué
O

l’impact de l’audit interne dans leur gouvernance par rapport aux objectifs de la GE et nous avons
TH

formulé des recommandations par rapport aux faiblesses constatées.


EQ

L’apport de l’audit interne dans la GE requière son efficacité qui se caractérise par son
U

professionnalisme, son positionnement et des ressources suffisantes. Toutefois pour une bonne
E

gouvernance d’entreprise, il faut que les directives relatives à la qualité du fonctionnement, la


performance et l’organisation du conseil d’administration soient mises en œuvre. Cependant, il est
aussi évident que si les administrateurs ne détiennent pas une part estimable dans le capital de la
société, ils n’ont pas un intérêt particulier à ce que l’entreprise fonctionne normalement. De plus
la délégation du pouvoir de contrôle des actionnaires aux administrateurs pourrait-il réellement
permettre de résoudre le conflit d’intérêt entre actionnaire et dirigeant né aussi de la délégation de
leur pouvoir de décision à ces derniers ?

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 105
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

C
ES
AG

ANNEXES
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 106
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Annexe 1 : Organigramme de la SENELEC

C
ES
AG
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E

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La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Annexe 2 : Organigramme du Département de l’Audit Interne

Directeur département de
l’Audit Interne
(Superviseur)

Secrétaire
(1)
C

Auditeurs
ES

Confirmés Contrôleurs de stocks


(2) et
AG

Inventoristes
(5)
-B

Auditeurs
Seniors
IB

(2)
LI
O
TH

Auditeurs
juniors
EQ

(2)

Source : nous-mêmes
U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 108
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Annexe 3 : Questionnaire relatif à l’Audit Interne


Répondant : Responsable Département Audit Interne

Dans le cadre des travaux de notre mémoire de fin d’étude, nous effectuons des recherches sur la
contribution de l’audit interne dans le processus de gouvernance d’entreprise à la SENELEC. A
cet effet, nous avons élaboré ce questionnaire pour nous permettre d’avoir des informations
nécessaires pour cette étude. Nous vous remercions d’avance pour votre collaboration.

N.B. Les réponses sont traitées dans l’anonymat.


C
ES

1. Quelles sont les principales missions assignées à la direction de l’audit ?


AG

Missions OUI NON


Evaluer le système d’organisation
-B

Evaluer le processus de gouvernement d’entreprise


IB

Evaluer l’adéquation et l’efficacité du dispositif de contrôle interne


LI
O

Evaluer le processus de management des risques


TH

S’assurer de la fiabilité et de l’intégrité des informations et des moyens


EQ

utilisés pour collecter, traiter, enregistrer et diffuser ces informations


U

S’assurer du respect des politiques, plans, directives, procédures, lois et


E

Règlements

S’assurer de la protection et de l’optimisation des ressources

Autres (Préciser)

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 109
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

2. Quelles sont les principales responsabilités assignées à la direction de l’audit ?

Responsabilités OUI NON


Conduite des audits
Audit comptable et financier
Audit social
Audit de la stratégie
Audit de la qualité
Audit informatique
Audit fiscal
C

Autres (Préciser)
ES

Assurer des contrôles


AG

Planifier des missions


Définir des programmes de travail
-B

Contribuer à la création de la valeur dans la société


Contribuer au processus de gouvernement d’entreprise
IB

Apporter un diagnostic
LI

Formuler des recommandations


O

Remonter régulièrement les points constatés à la hiérarchie


TH
EQ

3. Quel est le niveau de rattachement hiérarchique de la direction d’audit ?


U

Comité d’audit
E

Conseil d’Administration
Direction Générale
Direction Financière et Comptable
Autres (Préciser)

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 110
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

4. Quel est le niveau de rattachement fonctionnel de la direction d’audit ?

Conseil d’Administration (CA)


Comité d’audit

5. La charte de l’audit interne définit-elle de façon suffisamment détaillée ?

OUI NON

Les missions et responsabilités

Les normes de travail


C
ES

L’organisation et le processus d’audit


AG

La référence aux normes, principes, codes

Autres (Préciser)
-B
IB

6. La charte de l’audit interne est-elle révisée au cours des deux dernières années ?
LI
O

Oui Non
TH
EQ

7. La charte de l’audit interne peut-elle être consultée par tous les membres de la société ?
U

Oui Non
E

8. Avez-vous un manuel de procédures ?

Oui Non

9. Si oui, préciser sa date de conception………………………………………………………

10. Quelle est la date de sa dernière mise à jour………………………………………………

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 111
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

11. Avez-vous un manuel d’audit interne ?

Oui Non

12. Si oui, veuillez préciser sa date de conception……………………………………………

13. Pour chaque procédure, le manuel décrit-il :

OUI NON

Les objectifs de contrôle ?


C

Les principes et règles de gestion ?


ES

Les supports utilisés ?


AG

Les délais d’exécution des tâches ?


-B
IB

14. Quel est l’effectif de votre équipe ?


LI

………………………………………………………………………………………………
O
TH

15. Quelle est la composition de l’équipe :


EQ

OUI NON

De jeunes auditeurs débutants


U
E

Des auditeurs confirmés

Des auditeurs généralistes

Des auditeurs spécialistes

Interne (dans l’entité)

Externe (en dehors de l’entité)

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 112
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

16. La fonction Audit Interne concerne-t-elle toutes les fonctions de la SENELEC ?

Oui Non

17. Quelle est le niveau de réactivité de la Direction Générale par rapport aux résultats des missions
d’audit ? (Encercler votre réponse)

Acceptable Lent Inexistant

18. La structure et la composition des équipes d’audit interne sont-elles en adéquation avec les
C

recommandations de l’IIA ?
ES

Oui Non
AG
-B

OUI NON
IB

19. Existe-t-il un plan pluriannuel d’audit ?


LI

20. Le plan pluriannuel est-il décliné en programme annuel ?


O
TH

21. Si oui combien d’années couvre-t-il ?

22. Avez-vous un plan annuel d’audit ?


EQ

23. Avez-vous établi une cartographie des risques de votre société ?


U
E

24. Si oui veuillez préciser la date de sa dernière mise à jour ?

25. La direction d’audit recueille-t-elle les demandes et suggestions des différentes


directions opérationnelles ?

26. Soumet-elle le projet à la direction pour approbation après une concertation


avec le responsable du service d’audit interne ?

27. La direction générale met-elle à la disposition de l’audit interne toutes les


ressources nécessaires pour accomplir ses missions ?

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 113
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

28. Quels outils de travail utilisez-vous ?

………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………

GESTION DES MISSIONS OUI NON

29. Avez-vous un planning des missions ?

30. Ce planning est-il respecté ?


C

31. Votre planning des missions tient-il compte : OUI NON


ES

- Du budget de fonctionnement alloué à chaque type de mission


AG

32. Quand vous évaluez le CI, utilisez-vous : OUI NON

- L’approche par les contrôles


-B

- L’approche par les risques


IB
LI

33. La direction de l’audit effectue-t-elle des missions surprises ?


O

34. Les missions surprises demandées par la direction perturbent-


TH

elles votre planning des missions ?


EQ

35. La direction d’audit sous-traite-t-elle des missions d’audit


U

spécifiques ?
E

36. Si oui pour quels types de missions sous-traitez-vous : OUI NON

- Audits spécialisés

- Assistance conseil

- Autres (Préciser)

37. Les équipes sont-elles composées en fonction de la compétence

requise pour les missions ?

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 114
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

38. Y a-t-il parmi l’équipe, des auditeurs avec les qualifications OUI NON
suivantes :
- le CIA (Certified Internal Auditor)

- DPAI (Diplôme Professionnel d’Auditeur Interne)

- En formation continue

39. La direction d’audit reçoit-elle souvent des demandes de missions

des audités ?

40. La direction d’audit communique-t-elle ses rapports aux : OUI NON


C

a) Conseil d’administration
ES

b) Comité d’audit
AG

c) CAC
-B

d) Organismes régulateurs

e) Autres (Préciser)
IB
LI

41. Relancez-vous les audités sur la mise en œuvre des


O

recommandations ?
TH

42. Travaillez-vous dans un environnement informatisé ?


EQ

43. Si oui intervenez-vous en tant que : OUI NON


U

a) Concepteur /développeur (participant au développement) ?


E

b) Auditeur (évaluateur du système informatisé) ?

c) Utilisateur ?

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 115
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

44. Quelles sont vos relations avec les auditeurs externes ?

OUI NON

Rencontres périodiques pour discuter des questions d’intérêt commun

Accès réciproques aux papiers de travail de chacun

Echange des rapports d’audit

Développement d’une compréhension commune des techniques,

méthodes et terminologie d’audit de chacun


C

Modalités de mise en œuvre des recommandations de l’auditeur externe


ES
AG

45. La direction d’audit fait l’objet d’une évaluation externe comme l’exige la norme 1312 ?
-B

Oui Non
IB
LI

46. Existent-ils des programmes d’assurance et d’amélioration de la qualité ?


O

Oui Non
TH
EQ

47. Est-ce que le responsable de l’audit interne communique-t-il à la direction générale et au CA


U

les résultats des programmes d’assurance et d’amélioration de la qualité ?


E

Oui Non

48. La direction d’audit travaille-t-elle avec le comité d’audit pour assurer de solides contrôles ?

Oui Non

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 116
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

49. Existe-t-il parmi l’équipe de l’audit interne des membres qui ont été affecté à la Direction de
l’Audit Interne et du Contrôle de gestion au cours de l’année 2013 ?

Oui Non

50. Si oui, préciser les postes occupées au sein de la SENELEC avant l’affectation
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
C

Appréciations et commentaires
ES

………………………………………………………………………………………………………
AG

………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
-B

………………………………………………………………………………………………………
IB

………………………………………………………………………………………………………
LI

………………………………………………………………………………………………………
O

………………………………………………………………………………………………………
TH

………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
EQ

………………………………………………………………………………………………………
U

………………………………………………………………………………………………………
E

………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 117
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Annexe 4 : Guide d’entretien


Informations sur la SENELEC

1.1. Informations générales (secteur d’activités, statut juridique, actionnariat, date de création,
évolution historique)

1.2. Informations stratégiques

 Activités (production, transport, distribution de l’électricité, capacité financière)


 Marché de la Senelec (national, international, demande/offre, position sur le marché)
 Nature de la technologie utilisée (ancienne, moderne, capacité de production)
C

 Objectifs (à court terme, moyens utilisés pour les atteindre en terme financier et plan
ES

stratégique)
AG

1.3. Organisation et fonctionnement


-B

 Organisation générale (cadre institutionnel, organigramme de l’entreprise, organisation du


travail, les niveaux hiérarchiques)
IB

 Organisation du CA (composition, nombre d’administrateur, durée des mandats, fréquence


LI

des réunions du conseil, rôles)


O

 Responsabilités de la Direction générale


TH

Pratique de l’audit interne à la SENELEC


EQ

2.1. Organisation et fonctionnement du DAI (missions, organigramme du département,


U

composition du groupe, répartition des responsabilités, compétence individuelle/groupe,


E

positionnement, décision de nomination/révocation du responsable AI)

2.2. Critères de mesure de la qualité de l’audit interne (Indépendance, Compétence,


Nomination et révocation du responsable de l’audit interne, les moyens, évaluation de l’audit
interne, professionnalisme)

2.3. Participation au processus de gouvernement d’entreprise

2.3.1 AI et le management des risques (Processus d’identification et d’évaluation de risques,


évaluation du processus du management des risques)

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 118
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

2.3. Relation AI et CA

 Présence de Comité d’Audit (Ca)


 Communication documents AI au Ca (charte d’audit, plan et programme d’audit, rapport
d’audit interne,)
 Surveillance de l’AI par le Ca (Vos échanges avec le Ca : supervision du personnel de l’AI
en terme de compétence, révision et évaluation du programme annuel d’audit, révision des
rapports d’AI, évaluation de l’efficacité de l’AI, contrôle ressource de l’AI, participation aux
réunions du Ca et réunions avec le Ca)

2.3. Relation AI et Direction Générale


C
ES

2.4. Relation AI et Commissaire Aux Comptes


AG
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 119
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Annexe 5 : Questionnaire destinés aux administrateurs


Répondant : Responsable Département Audit Interne

Dans le cadre des travaux de notre mémoire de fin d’étude, nous effectuons des recherches sur la
contribution de l’audit interne dans le processus de gouvernance d’entreprise à la SENELEC. A
cet effet, nous avons élaboré ce questionnaire pour nous permettre d’avoir des informations
nécessaires pour cette étude. Nous vous remercions d’avance pour votre collaboration.

N.B. Les réponses sont traitées dans l’anonymat.


C
ES

i. Organisation du Conseil d’administration


AG

1. Le conseil est- il doté d’une charte fixant les devoirs et droits des administrateurs ?
-B

Oui Non
IB
LI

2. Si oui, les règles de répartition du pouvoir entre la Direction et le conseil sont-elles fixées ?
O
TH

Oui Non
EQ

3. Quelles sont les principales missions assignées au CA ?


U
E

OUI NON
a) Nommer/Révoquer les dirigeants

b) Définir la stratégie de la société

c) Approuver les plans stratégiques et les budgets soumis par le


comité de Direction

d) Déterminer les orientations de l’activité de la société

e) Désigner les mandataires sociaux

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 120
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

f) Contrôler la gestion

g) Autoriser les conventions passées entre la société et un


administrateur ou le dirigeant

h) Arrêter les comptes

i) Veiller à la qualité de l’information fournie aux actionnaires ainsi


qu’aux autres parties prenantes

j) Approuver le rapport du commissaire aux comptes (CAC)


C

k) S’assurer du fonctionnement et de l’application du dispositif de


contrôle interne
ES

l) S’assurer du respect du code d’éthique


AG

m) Autres (Préciser)
-B
IB
LI

4. Existent-ils des textes organisationnels (statuts, règlement intérieur du CA, code de conduite et
O

autres politiques concernant les règles d’éthique, etc.) répondant aux principes du gouvernement
TH

d’entreprise ?
EQ

Oui Non
U
E

5. Si oui, ces textes sont-ils diffusés aux différentes parties prenantes ?

Oui Non

6. Les relations courantes avec les parties prenantes sont-elles fondées sur l’honnêteté et l’équité ?

Oui Non

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 121
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

7. Le CA s’assure-t-il que l’affectation des responsabilités et la délégation de pouvoir en matière


d’objectifs liés à l’organisation sont clairement définies ?

Oui Non

8. Des dispositions ont-elles été prises pour répondre aux exigences de transparence et de diffusion
de l’information sur les activités de la société ?

Oui Non
C
ES
AG

ii. Composition du conseil d’administration


-B

9. Quelle est la taille de votre conseil d’administration ?


IB
LI

03 – 12 Membres 12 -24 Membres


O
TH
EQ

10. Le conseil comprend t-il des membres officiellement déclarées « indépendants » ?


U
E

Oui Non

12. Si oui, parmi les administrateurs, combien jugez- vous indépendants ?

0 - 4 administrateurs 5 - 8 administrateurs
indépendants indépendants

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 122
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

iii. Fonctionnement du conseil d’administration

13. Les fonctions de Président du Conseil d’administration et du directeur général sont-elles


séparées ?

Oui Non

14. Quel est la durée du mandat d’un administrateur fixée par les statuts ?
C

Oui Non
ES

15. Les administrateurs exercent-ils souvent plusieurs mandats d’administrateur ?


AG

Oui Non
-B
IB

16. Les administrateurs reçoivent-ils une formation initiale ?


LI
O

Oui Non
TH
EQ

17. Les administrateurs reçoivent-ils une formation permanente ?


U

Oui Non
E

18. Si, oui, ont-ils une connaissance de la société et suffisamment de temps à consacrer à leur
tâche ?

Oui Non

19. Le conseil se réunit-il régulièrement dans l’année ?

Oui Non

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 123
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

20. Si, oui, combien de fois ?

en 2013 en 2012 en 2011

21. La société communique-t-elle de manière permanente aux administrateurs toute information


pertinente ?

Oui Non
C
ES

22. L’administrateur doit-il faire part au conseil de toute situation de conflit d’intérêt ?
AG

Oui Non
-B
IB

23. Votre Conseil d’administration est-il organisé en comités ?


LI
O

Oui Non
TH
EQ

24. Si oui, lesquels des comités suivant retrouvent-on au sein de votre Conseil ?
U

OUI NON
E

a) Comité d’audit

b) Comité de nomination

c) Comité de rémunération

d) Comité de gouvernement d’entreprise

e) Comité d’éthique

f) Comité stratégique

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 124
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

g) Comité de gestion des risques et finance

h) Comité de l’étude des avantages consentis aux salariés

i) Autres (Préciser)

25. S’il existe un comité d’audit au sein du conseil d’administration (CA),

a) Quelle est sa taille (effectif) ?

…………………………………………………………………………………………………
C

b) Quelles sont ses attributions ?


ES

OUI NON
AG

- Examiner et approuver la charte de l’activité de l’audit interne


-B

- Superviser le personnel de l’audit interne et s’assurer que la fonction


IB

dispose des ressources nécessaires pour ses missions


LI

- Réviser et évaluer le programme annuel de l’audit interne


O
TH

- Surveiller la coordination entre l’auditeur interne et l’auditeur externe


EQ

- Réviser les rapports périodiques portant sur les résultats des missions
U

d’audit internes
E

- Contrôler et évaluer l’efficacité de l’audit interne

- Réviser les réactions de la direction générale face aux résultats des


missions des auditeurs internes

- Autres (Préciser)

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 125
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………

c) Quelles sont ses missions ?

OUI NON

Examiner les comptes annuels, semestriels, voire trimestriels

Participer aux choix des commissaires aux comptes et instituer une relation
directe avec eux
C

Etablir un dialogue avec les organes de contrôle de la société (auditeurs


ES

internes…)
Assurer l’indépendance des commissaires et des auditeurs internes
AG

Adopter les règles de composition des auditeurs internes et externes


-B

Veiller au respect des obligations de transparence et des rôles des auditeurs


internes et externes relatifs à l’arrêté des comptes
IB

Autres (Préciser)
LI
O
TH

………………………………………………………………………………………………………
………….…………………………………………………………………………………………...
EQ

............................................................................................................................................................
U

d) Quelle est la fréquence de ses réunions ?


E

………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………

26. Existe-t-il des administrateurs indépendants au sein du comité d’audit ?

Oui Non

27. Si, oui, combien d’administrateurs indépendants au sein du comité d’audit ?

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 126
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………...........

28. Quelles sont les qualifications professionnelles des membres du comité d’audit ?

Financiers Comptable Autres (préciser)

…….………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………..
C

29. Le comité d’audit se réunit-il régulièrement avec les responsables suivant en dehors de la
ES

présence du directeur général


AG

OUI NON

Responsable Audit interne


-B

Commissaires aux comptes


IB

Responsable financiers :
Trésorier/Comptable
LI
O
TH
EQ

30. Le conseil et les membres du comité d’audit reçoivent-ils, en temps voulu, les informations
permettant le suivi des objectifs de gestion et des stratégies, la situation financière de la société et
U
E

ses résultats d’exploitation ?

Oui Non

31. Le CA s’assure-t-il de l’existence des rapports de gestion

Oui Non

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 127
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

32. Le CA ou le Comité d’audit est-il destinataire du rapport de l’audit interne sur le contrôle
interne ?

Oui Non

34. Les rapports des auditeurs internes donnent-ils suffisamment d’informations et de façon
détaillée sur les éléments suivants :

OUI NON
C

Les risques de l’entreprise


ES

Les stratégies menées par la direction générale


Les faiblesses de contrôle interne
AG

les fraudes
Les moyens à mettre en œuvre pour les améliorer
-B
IB

35. Le conseil et le comité d’audit s’assurent-ils de la fiabilité des informations financières ?


LI
O

Oui Non
TH
EQ

35. Existent-ils des systèmes de rémunération ou d’autres contraintes qui font peser une pression
excessive sur le personnel, le conduisant à déroger aux valeurs d’éthique ?
U
E

Oui Non

36. Le conseil ou le comité d’audit donne-t-il son avis sur le renouvellement des mandats des
commissaires aux comptes ?

Oui Non

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 128
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

37. Le renouvellement des mandats des commissaires aux comptes a-t-il donné lieu à un appel
d’offre ?

Oui Non

38. La direction générale met-elle à la disposition de l’audit interne les ressources nécessaires
pour l’accomplissement de ses missions ?

Oui Non
C
ES

39. Quel est la réactivité de la direction générale par rapport aux résultats des missions d’audit ?
AG

Acceptable Lent Inexistant


-B
IB

(Explication)………………………………………………………………………………………..
LI

………………………………………………………………………………………………………
O
TH

40. La fonction audit interne concerne-t-elle toutes les fonctions de la SENELEC ?


EQ

Oui Non

41. L’audit interne a-t-il toujours une vision réaliste et opérationnelle de l’activité de la société ?
U
E

Oui Non

42. Est- ce que la direction de l’audit travaille-t-elle avec le comité d’audit ?

Oui Non

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 129
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

43. La direction de l’audit communique-t-elle librement avec les membres du CA ou du comité


d’audit ?

Oui Non

44. La direction de l’audit évalue-t-elle le processus de gouvernance d’entreprise selon les normes
de l’IIA ?

Oui Non
C
ES

45. La direction de l’audit crée-t-elle de la valeur ajoutée à la société ?


AG

Oui Non
-B
IB

46. Si oui, quels sont les résultats ?


LI

……………………………………………………………………………………………………....
O
TH

………………………………………………………………………………………………………
............................................................................................................................................................
EQ
U
E

iiii. Evaluation de la performance du CA

47. Le conseil procède –t-il à une évaluation de sa performance et celle de ses membres ?

Oui Non

48. L’évaluation fait-elle l’objet d’un compte rendu dans le rapport annuel ?

Oui Non

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 130
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

49. Parmi les aspects suivants, lesquels sont pris en compte dans l’évaluation ?

OUI NON

La structure et les responsabilités du conseil et de ses comités

La connaissance et la compréhension de l’organisation

La diversité au sein du conseil

La culture et le dynamisme du conseil

L’efficacité du PCA
C
ES

L’efficacité individuelle des administrateurs


AG
-B

50. Le conseil évalue-t-il l’indépendance de la direction de l’audit par rapport aux activités qu’elle
doit contrôler ?
IB
LI
O

Oui Non
TH

51. Le CA évalue-t-il le PCA selon les dispositions du code de bonne gouvernance ?


EQ

Oui Non
U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 131
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

C
ES
AG

BIBLIOGRAPHIE
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E

AKOLLOR A. K. Shalom, Master professionnel en Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 132
La contribution de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise: cas de la Senelec

Ouvrages

1. BANCEL Franck (1997), La gouvernance des entreprises, Edition Economica, Paris, 111
pages.
2. BELOEIL-BENOIST, DEUBEL Philippe, MONTOUSSE Marc (2007), 100 Fiches pour
connaitre l’économie et la société française, Edition Breal, 237 pages.
3. BERTIN Elizabeth (2007), Audit interne : enjeux et pratique à l’international, Editions
Eyrolles, Paris, 320 pages.
4. BOURNOIS Frank, DUVAL-HAMEL Jérôme, ROUSSILLON Sylvie, SCARINGELLA
C

Jean-Louis (2007), Comités exécutifs : voyage au cœur de la dirigeance, Editions Eyrolles,


ES

Paris 862 pages.


5. CHARPENTIER Pascal (2007), Management et gestion des organisations, Edition Armand
AG

COLI, 417 pages.


6. CHARREAUX Gérard (1997), Le gouvernement des entreprises : Théories et faits, Edition
-B

Economica, Paris 540 pages.


IB

7. COHEN Elie (2004), Analyse financière, Edition Eonomica, Paris 608 pages.
LI

8. DAYAN Armand, FRERY Frédéric (2004), Manuel de gestion, 2ème édition, Editions
O

Ellipses/AUF, 1087 pages.


TH

9. DEPRET Marc-Hubert, FINET Alain, LABIE Marc, HAMDOUCH Abdelillah, MISSONIER-


PIERA Franck, PIOT Charles (2005), Gouvernement d’entreprise : enjeux managériaux,
EQ

comptables et financiers, 1ère édition, Edition De Boeck Université, Paris, 273 pages.
U

10. EBONDO WA MANDZILA Eustache (2006), La gouvernance de l’entreprise : une approche


E

par l’audit et le contrôle interne, Edition Harmattan, Paris, 349 pages.


11. IGALENS Jacques, POINT Sébastien (2009), Vers une nouvelle gouvernance des entreprises,
Editions Dunod, 211 pages.
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