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Revue

de

Métaphysique
et de

Morale
Les Pythagoriciens
Essai sur la structuredu Mélange
dans la pensée présocratique
Avec le Pythagorisme, nous assistonspourla premièrefois dans la
philosophie grecque à la formulation systématique ainsi qu'à rénumé-
rationdesentitésprincipales qui entrent dans l'univers de toutemixtion.
Aristotenousa conservédansla Métaphysique la listede ces structures
pythagoriciennes. Elles étaientau nombrede dix :
Limiteet illimité,impairet pair,un et multiple,droiteet gauche,
mâleetfemelle, bonetmauvais,carréet oblong'
Parmitous ces opposés,ce sontles deux premiers, à savoirla limite
et l'illimitéqui sont de beaucouples plusimportants. Mais de ces deux
opposés, seule la limite, synonyme de la forme, est spécifiquement
pythagoricienne, constituant, pour reprendre les termesde J. Burnet2,
« la grandecontribution de Pythagoreà la Philosophie». Le àraipov
pythagoricien accuse,lui, l'influence milésienne, en premierlieu, celle
d'Anaximandre dont Pythagorefutle disciple.Or nous savons,d'un
côté, que les Pythagoriciens considéraient l'illimitécommeétendu(la
resextensa)et des formes géométriques tellesque le point,la ligneet la
surfacecommedes formes de la limite3 ; et, de l'autre,qu'ils « faisaient
consister matériellement toutefigure géométrique enunnombre » 4.
En expliquantles élémentsdes corps sensiblescommeformesdes
figures géométriques et en fusionnant la géométrie et l'arithmétique, les
Pythagoriciens étaient arrivés à « construire, d'aprèsl'expression d'Aris-
tote5, le mondeentierau moyende nombres».
1. Cf. Méta A 5.986al5 (comparer à 32B5) : tusoocçxal a7i£ipov,irepiTtovxal àpnov,
sv xal TuXrjô'iÇ,
8s;iòv xal àp'.drepov, aopsv xal 6t|Xv, 7]0ifjt.o0v euôù
xal xivou[X£VOv?
xal xsu/tuXov,©#çxal ctxÓtoç,áyaôòv xai xaxóv, TExpávíOvov xal £T£póuvixêç.
2. Cf. GreekPhilosophy, Part I : Thaiesto Plato,p. 44.
3. Cf.L'Aurorede la Philosophiegrecque, p. 334.
4. Cf. G. Milhaud: Les philosophes géomètres de la Grèce,p. 108, qui nous décrit
cettefusionde l'arithmétique et de la géométrie.
5. Cf. Mêla M, 6 1080 b, 18 sq, 1083 b, 8 sq. de Coelo,F, 1300 a 16.
Revue de méta. - N° 4, 1959. 25

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N. Boussoulas

Or ils pensaient,toujoursd'aprèsle témoignagedu mêmeauteur,


que les élémentsdu nombresontl'impairet le pair et les élémentsde
ces derniersla limiteet l'illimité 1.
Autrement dit,le nombreimpairétait considérépar les Pythagori-
cienscommerelevantde l'universde la limiteet du fini,tandisque le
nombrepairressortissait, seloneux, à l'illimitéet à l'infini.
Les anciens commentateurs ont tenté d'expliquercette conception
par le faitque l'impairmetun termeà la divisionpar deux,ce que ne
faitpas le pair,qui comporte ainsiune divisionà l'infini.
D'aprèsSimplicius, en effet, « toutpairse diviseen partieségales,et ce
qui se diviseen partieségalesestillimité sousle rapportde la bipartition,
car la divisionen égauxet derniers continuead infinitum. Mais si l'im-
pairestajouté,il le limite,caril empêchesa divisionen partieségales» 2.
Dans VAurorede la Philosophie grecque 3, J. Burnetexpliquecela par
« les arrangements de pionsen figuresqui représentaient les nombres
selonles Pythagoriciens.
« Si nous songeons», écrit-il, « à ces figures, nousverronsdans quel
sensil est vrai que la bipartition continuead infinitum. Si grandsque
soientles nombres,il n'y a jamais une unitéau milieud'un nombre
pair. » De son côté, G. Milhaud4, s'appuyantsur la Physiqued'Aris-
tote5,a montréque « les nombres impairsdonnent uneforme invariable,
déterminée, fixe, le carré ; les nombres pairs donnent des formesqui
changent indéfiniment ». Et il voitla justification de ce qu'il avancedans
le dixième couple des opposés pythagoriciens, celui du TSTpáywvov
et £ts;oj/.7|X£Ç,
couple dans lequel le carré correspond à la limiteet
l'hétéromèque à l'illimité. C'est grâcejustement à cette correspondance
que Milhauda réussià ramener presque6 tousles autresopposéspytha-
goriciens aux catégories fondamentales du Mêmeet de l'Autre,du Repos
et du Mouvement ; catégories qui jouerontun si grandrôledansla pen-
sée platonicienne en illustrantparfaitement la limiteet l'illimité.Or,
dansl'ancienpythagorisme illimitéet limiteontavanttoutun senscos-
mologique.D'aprèsJ. Burnet7,« il semblecertain,en effet, que Pytha-
gore identifiait la Limiteavec le Feu, et l'illimitéavec l'obscurité»
(d'où le couplecpÔSç cxótoçdansla liste des opposés).Il concevaitcette
obscuritécommecoïncidantavec la respiration du « souffle illimité»
« en dehorsdescieux»8. Et ce « champ» d'obscurité ou de souffle infini,
1. Méta A 5.986a : Toi) oè àpiÔfjiouGTOiyjXoL
ib ts ápTtovxai to Tcspixxov,toutojv gì
TO (X£V a~£ip0V, TÒ Ò£ TTETCEOaCTuivOV.
2. Phys.,p. 455, 20.
3. P. 333.
4. Cf. Les Philosophes géomètresde la Grèce,p. 117.
5. Phys.,111,4.
6. A l'exceptiondu couplemâle-femelle (ïppEV-6iXu).
7. Cf. Aurore,p. 123.
8. Ibid., p. 122. Cf.Aristote,Phys. à 6, 213b 22.
De m me,selonAnaximène, l'illimitése confondavec le vide.

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Les pythagoriciens

écrit Burnet, était conçu comme « limité par des unités lumineuses,
tableau que le Ciel étoile devait naturellementsuggérer»-1.
Autrementdit,il y avait identification entrele feu céleste et la Limite.
Or Aristote,Simpliciuset Aétius nous rapportentle témoignageque les
Pythagoriciensappelaient le feu qui occupe le milieu et le centre de
toutes choses soit maison de Jupiter,soit Zeus, soit éttîoc.Selon eux,
ce feu, illustrationde la limite, avait toute l'efficacitéet la dignitéde
l'Être. Des phrases et des termestels que : é<m'av tou ixavró;...Aiòçoîxov
xïî uLYjTepa Ôîcov ¡iWoaóv t£ xu (Tuvo^v xou [/.sxpov cpucrswç2, to xupiwTocTov tou
8 ev t:o
■rcavroç...(xsaov ttjç cpuTewç... [xstw .. tyîv SYiatou^y.xrjv Buvajjuv... Zr^bç
A òç cpAax^v4
7rúpyov... sont bien significatifs
à cet égard.
Tout particulièrementl'expression àaxíavto-j tuocvtoç est révélatrice
puisque, si nous croyons l'étymologiedu Cratyle platonicien, sana ne
fait que désignerau fondVessencede toutes choses.
Ainsi donc la limite,selon les Pythagoriciens,exprimerait,en tant que
feu célesterésidantau centrede l'Univers,l'Être.
Mais ce n'est pas tout.
Nous pouvons présumerqu'au-delà même de cette entité (qu'est la
Limite),il doit y avoir un principeencore supérieur,à la façon du Bien
platonicien,dépassant en dignitél'Être lui-même.Or tel justement se
présentela décade pythagoricienne ou tetraktys qui, constituantle iruO^v
de toutes choses,est d'aprèsle Théolog.arith.la «puTixwTcÍTr,
xoc.teasonxfoTárr,
'
tü)V ovTO)v 0Î.0V siôo;Title,xo jjjuxoí: ; airoTEXsfffjLaait£/v»cgv á-x» £0cut?,ç... OsizéXtov
TravTSAetjTarovtoj to-j iravióç tioititt, Òsco...
UTráp/oucav xai TcaporEtyH1-'*
Cette tetraktys,ou décade, est le nombreparfait qui enveloppe dans
son sein le pair et l'impair aussi bien que le mouvementet le repos,le
bien et le mal 5, en un mot les couples des opposés pythagoriciens ; elle
englobe par conséquent la limite et l'illimitéet c'est pour cette raison
qu'elle est considéréecomme l'Un lui-même.Ainsi que nous le dit, en
effet,Théon de Smyrne(p. 22) : 'Aptaro-sXrK oè Iv to) Lluoayopixw
(fr. 199R)
tÒ £v epactv á[/.pOT£po)v
(pair et impair) [xsxe/stv ttj3 yúieox;. aprico yèv yap
7TpQ(7T£Ô£VTTEptTlòv 7TOIE?,7C£ClTTTtO
Òì ápTtOV, O O'JXàv "^OUVatO £t {/.-/)áfJLíLOLV
TOÎv
¿io xai *ov xaXetiOai tg Ev
(jLET6t/£*
cpuffioiv ápTtOTUíotr e.
Une autrepreuveque le Un et la Décade,ou tetraktys,
coïncident et
ne fontqu'un aux yeuxdes Pythagoriciens
nousest fourniepar la con-

1. Aurore,p. 124.
2. Cf.Aétius,II, 7,7 (D. 336, probablement
Théophrastein PoseidoniosExcerpt).
3. Aristote: de CoeloB13, 293al8.
4. Simplicius, 511, 26.
5. Cf. Théon de Smyrne (p. 106, 7, Hill.) : r¡ {jlevtoi &-xàç rcávTa 7:£pa(v£ttòv
Tròtcavcpúaiv¿vxòç a'JTvj;apitou te xai 7i£piTTOu,
£ut.7r£3'.£/ouaa
áptôtjt.óv xivouulevou
te
xai áxtv^Tou, ayaOoO te xocixax^J I TiEp*.yjçxai 'Ap/úraç ¿v toj 7uepiTfjÇ^£xáooç xoü
<i>tXóXaoçiv TW -soi îpuTto:[32Bn] TC.XXàSts;ia(rtv.
6. Cet Un est appelé encore monade : cf. Théo. Smyrn.,p. 2019. Apyi/nxçoe xal
^iXóXaoç áòtacpopwçtò ëv xai ¿xovaoaxolaoùgi xai ttjv (xovaoa ev.

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frontationdes témoignagesde Théophrastel et d'Aétius 2 : le premier


nous dit que l'âme est produitepar la monade ou Un, et le second qu'elle
est produite par la décade-tetraktys.Nous pourrionsainsi dire que la
tetraktys,ou Décade pythagoricienne, est une entitééquivalenteà l'Être-
Un parménidien,mixte parfait qui contient dans son sein la limite et
l'illimité; ou encoreà la Cause-Biendu Philèbequi, ainsi que nous avons
tâché de le montrerdans un travail précédent3, est, en même temps
qu'elle produit,le Tissaset le àrne -.pov.
Nous avons ici, avec le Pythagorisme,de multiplespoints communs
avec le platonismele plus mûr,celui de la toute dernièrepériode. Ainsi
tout comme dans le cas du Philèbe on peut retrouverles Idées (ou Être
platonicien)contenuessous la formede limiteet d'illimitéau sein de la
Cause-Bien-Un,Etre par excellence, de même chez les Pythagoriciens
4
postérieursl'Être suprêmedevientle synonymede l'Un qui comprend
le irsp'xç et le àrcsipov, le h et le itkrfi
ç.
En ce sens, cet Un pythagoricienagit de la même manière que la
Cause que nous décritle Philèbe : elle met en contact limite et illimité
pour engendrerle mixte.
On pourraitreprésentercette entitépar le carré suivant :
schéma dans lequel on
£ voit comment la Cause
. 4^ produit le rapx; et le
v a'^ onrnpov et comment elle
les fait entreren contact
mutuel.
co i Or cette Cause, conte-
^ nant dans son sein tous
£ les couples des opposés
pythagoriciens - qui ne
'^2
font en somme qu'illus-
*- ^
' trer la limite et l'illi-
V'S ri fimlV-P mité - doit envelopper
k') iiiiiiiii»^ .. . ,
çjC ainsi nécessairementla
dualité mâle-femelle.
Avec ces derniers,l'Un pythagoriciennous apparaît comme le grand
principe androgynequi se pénètre sans cesse lui-même,tel le Logos-
1. Cf. Méta, p. Via. Usener (Bonn, 1890) : O7,aguvtsç(les Pythagoriciens) cm tx
uèv OLTIOTTÇ ¿opiGTOU OUOtSoç OlOV T07T0Ç XÛCt XEVOV aTTStpOV, T3L 8* C/.1Z0TWV ápl9[i.tOV
xal toîî évcç oiov ^j/t¡ y.olìàXX' áxToc.
2. Aét : I, 38 (D. 280) : ... eivou òs tyjv cpuuivtoj apio(/.ouòsxa... ò ccpii^oç xaxa
vvada iv tolç S^xa, xaTx Sa Súvauitvev toi; TSTdap^i... xai ^ ijuYjTspa^u//i,
fxèvut.
q>7)(itv |x TsT:áSoc; cruYXEiTai.
3. La Causalité du Bien et la Métaphysiquedu melange platonicien.
4. Cette entité a des rapports étroits avec la théorie de la Reminiscence,c est-a-aire
avec la saisie de l'Etre. Cf. ThéoL, p. 60, 25 : Btóizeo*où Mviqar, Xsyoíi1áv... acp' á>v
xat f/ovk; MvTjj/.offjvYi
á)V0[/.áaÔ7).

^5^

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Les pythagoriciens

Justiced'Heracliteou la Justice-Nécessité de Parménide, pourconstituer


l'Êtreet le Cosmos.
En effetque fait d'autrele couple mâle-femelle sinon désignerun
thèmede penséede tonalitéerotiqueet, par conséquent, une structure
de pénétration pour ce qui concernela modalitéde l'adjonctionde la
limiteà l'illimité* ? On n'a pours'en persuader qu'à se référer au Timée,
dialogued'inspiration pythagoricienne. On y voitla matière(ou illimité)
assimiléeà la mère2, traverséepar l'âme ou voïïç(constellationdes
Idées) ; v-Xç ou âme,imagemêmede la Limite.L'Amedu Mondepénètre
l'infinide la spatialité-matière en son centre,en mêmetemps qu'elle
l'enveloppecirculairement : or,d'aprèsle témoignage formel d'Aristote 3,
le milieuet l'enveloppede l'Universsonttousles deux des limites.
Nousavonsdéjà essayéde montrer dans notreCausalitédu Bien et la
Métaphysique du Mélangeplatonicien que le thèmede la pénétration chez
Platon,toutaussibienque chezles grandsprésocratiques auxquelsil a
été emprunté(en particulierchez Heraclite,Parménide,Anaxagore,
Empédocle)se développesurun modelinéaire,en mêmetempsque cir-
culaire: la limitetraversel'illimitéen tant qu'infiniment petitet l'en-
veloppe en tant qu'infiniment grand 4. Or cette pénétration s'avèreêtre
chez tous les Présocratiques, ainsi que chez Platon,le synonymede
Vactiondela Justice : c'estla Justice ensommequifaitquela limitepénètre
l'infinité.
Cettejusticesera conçuepar les Pythagoriciens commele nombre4,
c'est-à-dire, ainsi que l'écrit M. P. Guérin 5, comme « le premiercarré
produit de deux facteurs ce la
égaux, qui indique réciprocité parfaite » 6.
Nousretrouvons là la justification des vues que nousvenonsd'exposer
relativement à la causalitéde la tetraktys-décade-Un, nombreparfait
les Cette
d'après Pythagoriciens. entité,synonyme en somme de la Jus-
ticeparle faitde réaliser la pénétration de l'illimité la
par limite,s'avère,
sous sa formede nombre, la cause universelle des choseset des êtres7.

Elle futappeléeencoredieu par les pythagoriciens Lysiset Opsimos; cf.fragment


douteuxd'Athenagore, 5 p., 6, 15, Schwartz(d'après32 B 15, p. 316, 3;.
1. Le rcepaç,
tel le mâle, pénétrantl'arcipovfemelle.
2. Cf. Timée,50d : to ulsvàs/óu.£vov ut/rTpí...
3. Cf.De Coelo,II, B 13 293a.
4. Cf.le vouçet le mélangedans le systèmed'Anaxagore(BulletinassociationGuil-
laume Bude, n° 3, 1956). Ce serait ce sens qu'impliquentle arcoaptxcouet la
du fr.12 (d'Anaxagore).
tópyjstç
rcepty
5. Cf. L'idée de justice dans la conceptionde l'Univers chez les premiersphilosophes
arecs de Thaïes à Heraclite, p. 51.
6. C'est justement par le schéma que nous avons proposé plus haut que l'on peut
s'expliquer l'identité 1=4= 10. La Cause = Un (dans le sens du Parménide pla-
tonicien; est en même temps limite (2), illimité (3), mixte (4). Mais 1 > 2 V 3 + 4
= 10.
7. Cf. le fr. Il de Philolaüs (Théo Smyrn. 106, 10) ; rcsptrfi (Tftçcexáòoç) xai
Ap/útaç £v Tco « 7reci xrjç òexáôoç » xa! UhXòXaoç ¿v tio « rcep! cpuGioç» Ti.XXà
SiEÍtWv [comp.A13].

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C'estellequi, d'aprèsJamblique *,égaleet définie, appliquedans« des


élémentsinégaux,incommensurables et infinis», « une communeme-
sure». En. tant que nombreparfait,elle est principed'harmoniequi
apporte,selonl'expression de G. Milhaud2,« l'unité,la similitude,l'homo-
généitélà où apparaissent d'abordle multipleet le dissemblable ». On
peutpar conséquent la considérer, dans sa vertude limitation, comme
la causeformelle, cellequi danstousles domaineset surtousles niveaux
de la réalitévisibleinstaurel'ordreet la symétrie : cettecause,en tant
que limitepénétrantl'infini,sera immanente par rapportaux choses
sensibles: le nombrepythagoricien, d'aprèsle témoignaged'Aristote,
n'est pas, en effet,transcendant, /o)oiotóç.Par conséquent,la f/.i[/.v]<ji;
dontparlentles Pythagoriciens aura, d'aprèsl'expressionheureusede
G. Milhaud,« un sensspécial» : elle sera « une sortede refletextérieur
d'une réalitéinterne» 3. Mais en tant qu'illimité 4, c'est-à-dire
comme
nombreétendu,la causalitésuprêmepourraêtreaussienvisagéecomme
la causematérielle 3 dansle mêmesens que celuique donnele pythago-
ricienTiméedu dialogueplatonicien à la spatialité- matière- ou cause
errante.
Or il n'estpas difficilede constater que cetteentitéseraaussila cause
efficienteet la cause finale: causeefficiente en tantque c'estellequi met
en contactlimiteet illimité, instaurant ainsila statuedu mixte; cause
finaleen tant qu'ellene faisaitde touttempsque viserà cetteinstau-
ration.
Nous voyonsainsi,en définitive, que cette« essenceréalisée», pour
reprendre le mot heureux de G. Milhaud,épuisetousles modesde la Cau-
salité.En tant que nombretriangulaire parfait,ou trianglepremier,
elle constituetoutes les figures(eiSy'ou >Moli) 6 des éléments 7, et,
parlà, ainsique nousle montrele Timée,ellecréenonseulement toutes
les chosessensibles, maisaussitoutesles structures intelligibles
que plus
tardPlatonappellerales Idées8.

Stob. Ed. I provem,cor. 3 [p. 16, 20 W] ífriXoXáou :


Hetopstvoeï xá Ipya *at T^iv °u<7tavtío âpt9(j.ou xocttàv ôuvaut" xriç emv sv tí
oexocSt*[/.eyaXayàp x*! 7cavT£ÀY(ç xa! 7iavxofpYOçxa! 6súo xa! oupavúo ß(co xa!
àvôp(O7Uvwáp/òí xa! áysfjuovxotvwvcîxja.. Súvajjuç xa! Taç Scxáâoç* ávsu os toóTac
irávT*aiT6i:a xa! àÒ7)/a xi! ac&avf|...
1. Vi. p. 179 (fr. Celatte, Pol., p. 59) cité par L. Guerin, p. 55, n. 33.
2. Ouvrage cité, p. 106.
3. Gf. Ibid., p. 105.
4. Laur. Lyd. de mens.. I, 15 : opOwçouv ocjttjVo <p(âoaooç osxtooc Tccou/pppsuTsv
d>çSexTtxY.v ^ou áitstsou.
5. Gf. Méta A. 5 986a 15.
6. Cf. Diels, Elementum,p. 16 et suiv. (référencefaite par J. Burnet dans l'Aurore,
p. 354, n. 3).
7. Gf. Burnet, Thaïes to Plato, p. 88, n. 1.
8. J. Burnet écrit à ce propos (l'Aurore, p. 354, n. 3) : « Parménide avait déjà appelé
[/.opcpat les éléments pythagoriciens primitifs (paragr. 91) et Philistion appelait
iBéoLiles éléments d'Empedocle. Si l'attribution de cette terminologie aux Pytha-

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Les pythagoriciens

L'Adjonction de la limite a l'illimité


et la naissance du mixte.
Nous avons vu jusqu'ici que la Tetraktys-Décade, ou Un pythago-
ricien(Causalitésuprême)meten contactet faitpénétrer l'illimitépar
la limite.C'est justementcettepénétration qui constituela modalité
de l'adjonctiondu tcsçczç et de l'araipovchez les Pythagoriciens, tout
commec'est le cas pour les autresgrands Présocratiques, métaphy-
siciensde la mixtion.Or,c'esten tantque traversépar toutel'acuitéet
l'efficiencede la limite-forme la flèched'Apollon,sagit-
(qu'illustrerait
taireéternel)que l'illimitétend,avec ce désirque le Phédonplatonicien
nousdécritx,versla perfection de la formeet du Tuepaç.
Ce mouvement de tensionversl'appel de la limite,synonyme de pas-
sage, de traversée,constituera en mêmetempsle Cosmoset les êtres
qu'il contient.L'universdesétants,qui n'estque l'intermédiaire (veraçú)
entrela limitetotaleet l'illimitéabsolu,surgirasous formede fjutxxóv
au coursde ce processus 2 ; exactementcommel'ensemblede la série
des polygonesinscritsdans un cerclequi naissentsuccessivement dans
cettepousséeversla circonférence, considéréedansce cas commelimite.
Nous avons affaireici à un processusd'approximation indéfinie et
d'exhaustion d'ordremathématique instauréeparla causalitédu nombre
pythagoricien parfait.Nous sommesainsi tout près du mot de Leib-
niz : Dum Deus calculâtfitmundus.L'exempledu dodécaèdre(corpsse
rapprochant plusde la sphère)nousporteen effet
le à croireavecBurnet
que les Pythagoriciens connaissaient « au moins les rudimentsde la
méthoded'approximation formulée plus tard par Eudoxe » 3.

goriciens est correcte,nouspouvonsdireque les « formes» pythagoriciennes donnèrent


naissance,d'unejpart,aux atomesde Leucippeet de Démocrite(paragr.174) et, de
l'autre, aux « Idees » de Platon. »
Et dans son Thaïes to Plato(p. 156) : la théorieplatoniciennedes Formes(síSyj,
îBsoci)« on its mathematical side is essentiallyPythagorean». « Whereit differs from
anythingwe can reasonablyattributeto the Pythagoreans is the systematicinclusion
of what we shall call moraland aestheticformson an equalitywiththe mathema-
tical.*
1. Ainsi que le formulelumineusement J. Burnet(Thaïes to Plato, p. 156) en se
référantaux pages du Phédonde teneursi pythagoricienne : « Sensibleequality is,
as it were,equalityin the making», but howewernearit may cometo trueequality,
it neverreachesit. The connexionofthiswiththe difficulties raisedby Zenois obvious.
The problemof an indefinite approximation whichneverreachesits goal was that of
the age (we may illustratethe relationof Ysveertç to ouata by the evaluationof 7:
to anynumberof decimalplaces).
Remarquer,en outre,les termeserotiques par lesquels Platon nous décritdans le
Phédon, le Banquetet le Philèbe,cettetendanceversl'unionet le mélange: opsyscöat...
scDieasvov aXXou...
2. Processusque Platon appellera dans le Philèbela ysveatçsic oùciocv : mouve-
mentvers la oôaia qu'est la limite(considéréecommei:a^y^eiy[x.<x : « Upperhand »,
d'aprèsl'expressionde Burnetdans ThaïestoPlato,p. 156).
3. Cf.Aurore, p. 341. Burnetmentionne à ce proposles lunulesd Hippocrate(datant
du ve siècle)ainsique « l'inclusionde droiteset de courbes» (ibid.).R. Mondolfo (L'in-
finito nelpensierodeigreci,p. 187)a la mêmevue que Burnet: il s'élèvecontreE. Franck

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S'il est vrai qu'ils ont « étudiéles propriétés du cercleau moyende


polygones inscritset cellesde la sphèreau moyende solidesinscrits»,
ils n'ontfaitque se rendrecomptequ'il y a moyende passageentrela
droiteet le cercle,c'est-à-dire entrela limiteet l'illimité.
En multipliant les côtésd'un polygoneinscritdans un cercle,autre-
mentdit,en pluralisant la droite,illustrationde la limite,ils arrivaient
à la courbe,imagede l'illimité.Et, inversement, en divisant,en mon-
nayantla courbure en un grandnombrede lignesdroites, ils rejoignaient
le polygone inscritdansle cercle,c'est-à-direle cosmosde la lignedroite,
l'Universde la limite.
Nousavonsessayéde montrer dansYÊtreella Composition desmixtes
dans le Philèbe,p. 82, que la limitationde l'illimités'effectue par le
ácpaipsívqui se ramène,en dernière analyse,à la division.C'est ainsique
nousvoyons,dansle Timée,le Démiurge, lorsde la constitution du mixte
de l'âme universelle, en train de diviser.L'exhaustionde l'illimité,
synonyme du processusde l'adjonctionde la limiteà l'areipov et de la
naissancedu mixte,ne peut se réaliserque par divisionde l'infini *.
Or c'est bien dans la musiqueet la médecine,arts cultivéspar les
Pythagoriciens, que l'on peuten premier lieutrouverl'illustration la plus
du
caractéristique produit de cette adjonction de la limite à l'illimité.
Ainsique le Philèbe2nousle montrera plustard,c'estbel et biendansle
cas de ces deuxartsque l'on obtientl'êtresymétrique et concordant du
mixtequi s'appellerasantédans l'universde la médecine du
(muse corps)
et harmonie dansceluide la musique3 (musede l'âme).Ce mixte((¿eixxov)
que le Philebeappellerala ^ixt/)xai ysy^y^evT) cusía(27b) et qui consti-
tuera dans le cas de ce dialogue,sous son autre nom de xoivov, le
troisièmegenrede l'Être ne signifie, en somme,qu'un arrangement
harmonieux, un cosmos: la santé pour notrecorps,la musiquepour
notreâme. Ainsila santé ne sera que le résultatd'un mélangebien
proportionné, d'un équilibreentreles contraires commenous l'indique
le passage86b/cdu Phédon: le pythagoricien Simmiasnousy dit que
« notrecorpsest tenduen dedanset son unitémaintenue par le chaud
et le froid,le [sec et l'humideet des qualitésanalogues» ; la santé

(Die Sogenannten Pythagoräen) à qui il reproched'avoirtropnégligéles prédécesseurs


d'Anaxagore(à savoir les Pythagoriciens) pour mettretout l'accent sur la contri-
butioninfinitiste du Glazoménien.
1. Nous ne pouvons,par consequent,être d'accora avec J. Journet (rrom maies
toPlato,p. 44) lorsqu'ildifférenciele processusde la limitationde l'illimitéchezPytha-
gorede celui d'Anaximandre (auquel celui-làa dû emprunter l'infini).D'après Bur-
net, le processuspythagoricien se feraitautrementque par séparation(separating
out) commec'estle cas pourle mélangeanaximandréen. MaisBurnetne nousexplique
pas le fonctionnement de l'adjonctionpythagoricienne. Il se contented'écrireque
« ce qui donneformeà TotTieisov c'estle irápaç.».
2. Cf.Philèbe,25 e.
3. Cf. Théo Smyrn. p. 12, 10 : xai oi TruOayoptxoi oe, oiç TCoAÀa^v, sttetoc- IIÀoctojv,
T74v (jLOuaix-^v evavriojv auvap^o^viv xai Tov 7toXXc5v £vtoatv xai twv ct/a
cpaitv
CppOVOUVTWV
GUfACppOVYilffV.

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Les pythagoriciens

corporelle,parallèle à celle de l'âme, dépend de la bonne combinaison


de ces opposés *.
C'est dans cet esprit que l'école médicale de Croton, illustrée par
Alcméon,définissaitla santé ; à savoir comme résultant de l'équilibre
et de l'isonomie(laovofjua) ) tels que humide et sec,
des opposés (àuváuswv
froidet chaud, amer et doux 2.
En somme, la santé n'est que le mélange harmonieux (xpactç)des
qualités opposées3 et tel justementse présentecet autre mixte qu'est
la musique. La crase musicale qui enveloppe dans son sein toute une
constellationde rapports mathématiques4 est tout entière régie par
l'áoMovía qui découle de l'harmonisationdes contraires.Comme nous le
dit le fr. 10 de Philolaüs : ápjxovi'oc ï' Ivocvxíwv
yàp irávxtoç 'seit yàp
yn/exai*
ivojatçxal otya cppovouvxwv
âpaovt'a 7roX'j[jiiy£tov 5.
cu[/.^póv/j(7tç
Or il en ira de mêmepourle Cosmosqui sera lui aussiexpriméparle
mixte.L'Univers,ainsi que nous le dit Philolaüs,ne pourrapas être
constitué uniquement soitpar la limite,soitpar l'illimité; il sera struc-
turépar contregrâceà leur conjonction, c'est-à-direpar l'adjonctiondu
te xai TCspatvoúvTtov
7i£:aç et del'áireipov : etepuctçS' Iv tw xó<7uo>ápu<r/6r|è!;à7r£Íco>v
xai oXo; o xÓsjjlo; xai ia iv aúxõpTiavxa6.

1. Phédon, 86b/c : Par contre la maladie implique un relâchement ou une tension


démesurée (ZaÀaaôy}.,. áuExçojç... r¡ £7ri"ra6f,i.
2. Cf. Alcméon, Diels 4 [22] : A Axfxauovxt^ç [/.èvúyistaçeivai cuvextixYjV xr,v taovo-
[/.l'avto)v OLváfAewv 7rtxcou,yXuxeo:xai xrôvÀot7T(ov...
úyp'-u,ErjpO'j,Geof/o*"),
Par contre la maladie nous est décrite comme la prédominanced'un des opposés :
TYjVo' ¿v aùxoTçf/ovapyiavvódou tuoiyjtix^. cpfJopoTrotòv yàp exaxEpou [J-ovap^íaçxal
a)ç [/.SVúcp' oó uTTspJioX/i
vóarov<iU(jL7ri7TTeiv 6epaÓTrtToç í] ^i>ypoTY)TOç ojç Sè s; ou 8ià
ttX^^oç(jito)v y¡ evosiav.
Eiels compare ce texte avec celui d Hippocrate (d. prise, med., 14, I, 16, 2) et du
Banquet (186c/d/e: discours du médecin Eryximaque) ; dans ce dernieron apprend que
l'art médical onsiste à établir l'amour et la concorde entre les opposés ennemis tels
que le froidet le chaud, l'amer et le doux, le sec et l'humide, etc.
3. Cf. Akméon, Diels, 4 [22] : t^v o¿ uvteiavtt,v dufjifxerpov xwv «icoi
wv xcactv.
et Yur.tvoLVTÍr ou ap(jLovixY| fjLsaoTTQç.
4. Tels par exemple que l'aptôfxyjTtXY]¡AeffOTYjç
Cf. Fr. 6 [B 62]. Jambl. in Nicom. 7d [p. 188, 14], Nicom harm. 9, p. 252, 17 Janv.
Cf. aussi : Boethius, inst. mus., III, 8, p. 278, II, Friedl. Philola. Pour la ácjjiovtxT]
qui est en rapport étroit avec la découverte par Pythagore de l'octave,
{jL6orÓTT,ç,
cf. Timée, 36a : elle est définie comme tyjv... tocÙtcom¿pe». t¿5v axpcov aùiwv
UTiepé/Oucocvxai Ú7:3p£youLSVY,v.
5. Cf. Nicom. Arithm.,II, 19, p. 115, 2 : fr. 10 de Philolaüs.
6. Fr. 1 de Philolaüs : 7reptcpú"<7¿to;
y¡c «p¿7j 7]Ò£[Bœckh. Philolaüs, p. 45]. Diog,
VIII, 85 [A 1, p. 301, 301.
« itspt
De même cf. fr. 2 [B 47] Stob. Ed., I, 21, 7a [p. 187, 14j. 'Ex tou <ï>iXoAaGU
» : áváyxa xà àovxa eI(X£vTrávxa^ Tcssaivovr»,y' a7i£tpa,'^ 7T£pa'VOVTa
xofffJLOu te xai
aTretpa,aTC£tçaûe (jlovov< Tj Trspaivovxa¡jlovov> ou xàv eÍyj. I^£t toivuv cpaivEtai
OUT* £X 7T£paiVÓVTU)V 7TaVTü>V SOVOC OUT* £^ à7T£ÍpC0V 7rávTWV, 89¡XoV t'àpa OTt EX

7U£paivóvTWV TE Xat à7T£lp(i)V OT6 XO^[JLOÇXOCtTa £V OtÙtCO(IUV7pU.Óy6y).


Pourles termesápjxoMy),
duvac^o/Oy,, le mêmesensde struc-
nous leur donnerions
tureque celui que Burnetattribuedans VAuroreà l'harmonie(apf/Wr,)héracli-
téenne.

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N. Boussoulas

II sera, sous son autre nom de cpúatç *, le produit harmonieux de la


réconciliationdes contraires,fruitintégralde la nuptialitédes tensions
opposées2 que l'Un - causalité suprême- englobeet unit dans son sein.
Si tout être enveloppépar lui est un mixtelimité,ou, ce qui revientau
même,une mesure,une harmonielimitée3, le Cosmos,lui, sera le mixte
total, le nombreachevé du mélange intégral.
Ainsi, en définitive,aussi bien dans le microcosmehumain que dans
le macrocosmeuniversel,l'harmoniequi régitle mélangeest toute puis-
sante : le corps et l'âme de l'univers,aussi bien que de l'homme,est une
crase, un mixte harmonieux.Toute la nature, sous l'effetde la cause
parfaitede l'Un - limiteillimitée- mixteaccompli,n'est dans sa racine
la plus profondeque nombreet symétrie.
N. Boussoulas.

Les pythagoriciens.

Index bibliographique.

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Kucharsjd (P.). - Aux frontières du Platonisme et du Pythagorisme,Arch.,
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Lénard (Ph.). - Pythagorasaus Samos, München, 1937.

1. Cf. fr.6, de Philolausqui considèreles noms de ctuitçet de ápj/Wa comme


synonymes xa! áp^ovíac).
(tcs^Icpuatoç
2. Cf. Proci, in. Tim., I, 176, 27, Diehl : ... eiç arcoTcASiTxi xóafxoçs£ svavricov
ex TtepxtvovTOjv
jjpfxodjxsvoç, :e xai àicsíptóvÚ3)stt7|<ioçx*tx tov (I>tXóXaov.
3. Les êtreset les choses au sein du Cosmosétant en sommedes mixtesqui con-
de tension(« attunement»).
tiennentla limiteet l'illimitéà des degrésdifférents

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