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MARKETING- COMMERCE-VENTE
PLAN DU COURS
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
INTRODUCTION
Le prix est l'équivalent monétaire d'un produit et de l'ensemble des bénéfices qui lui sont
attachés. C'est l'un des constituants du marketing mix que sont par exemple la politique de
produit, la politique de prix, la politique de distribution et la politique de communication. Le
prix est un élément important d’action sur le marché, il doit être en cohérence avec les autres
variables marketing. vital pour toute entreprise quel que soit sa taille, Il a une incidence forte
pour l’entreprise puisqu’il procure des revenus, influe aussi sur la demande et sur la
concurrence. Il permet à l’entreprise de recouvrir ses frais si possible de réaliser un profit ou
une marge, et c’est la raison pour laquelle sa fixation est une décision stratégique qui
conditionne l’équilibre financier de l’entreprise. C’est également un outil déterminant la
rentabilité.
Juridiquement, le prix se définit comme la somme d’argent que l’un des contractants
doit payer à l’autre en contrepartie d’un bien ou d’un service.
NB : Tous les contrats ne donnent pas nécessairement lieu à un prix, par exemple un don, du
troc, des cadeaux lors d’actions promotionnelles, des journaux gratuits….
Ce cours veut familiariser les étudiants avec les contours de la politique de prix et les
mécanismes de fixation des prix.
2
Le prix est une variable mercatique déterminante. Il est la base des revenus et de la rentabilité
de l'entreprise. Il influence beaucoup le niveau de la demande. En effet, c'est un critère d'achat
souvent déterminant.
Le prix possède au sein des variables du mix, une importance particulière car il est
source de revenus pour l’entreprise. Il est en outre aisément modifiable, à la différence des
décisions en matière de produit ou de distribution qui se situent sur le moyen ou le long terme.
C’est la seule variable du marketing-mix qui n'engendre pas de coût et qui procure des recettes
tant dis que les autres sont des pôles de dépenses.
Le prix de vente :
Fixer le bon prix de vente est donc essentiel. Le prix est au carrefour du marketing et de la
rentabilité, c’est-à-dire au centre du modèle économique de l’entreprise.
La politique de prix contribue, au même titre que les autres décisions et politiques du marketing
mix - à orienter et influer sur :
Le prix est la seule variable marketing qui procure des revenus à l'entreprise; toutes les autres
variables (communication, distribution, produit) génèrent des dépenses marketing.
Pour une entreprise donnée la décision du choix du prix de vente d'un produit est délicate et
dépend de l'élasticité-prix constatée sur le marché pour ce produit. En effet :
Un prix élevé procure des marges unitaires importantes mais risque de décourager la
demande.
À l'inverse un prix unitaire bas procure de faibles marges unitaires mais peut générer
des volumes de ventes importants.
Pour le consommateur, le prix d'un produit représente le sacrifice qu'il est prêt à consentir en
échange de la satisfaction qu'il va ressentir en utilisant le produit.
Ainsi, si les consommateurs sont très sensibles aux variations du prix d'un produit, l'entreprise
pourra diminuer ce prix pour augmenter le volume de ses ventes. Inversement, s'ils sont peu
sensibles au prix du produit, l'entreprise pourra augmenter ce prix sans conséquences notables
sur son volume d'activité. Internet a augmenté la sensibilité au prix des consommateurs en leur
offrant la possibilité de comparer instantanément les offres.
1.2 Objectifs visés par l’entreprise au moment de fixer son prix de vente
La fixation des prix par l’entreprise n’est pas le fait du hasard, mais résulte d’une
réflexion minutieuse de la direction. Ainsi, plusieurs ambitions motivent le choix du prix d’un
produit par l’entreprise. Il s’agit : des objectifs financiers, des objectifs commerciaux et de
nombreux autres objectifs (la recherche d’une notoriété ou d’une image de marque ; la
stabilisation des prix pour éviter une guerre de la concurrence, Longue durée de vie ou présence
sur le marché ; les objectifs sociaux…).
Les objectifs de statu quo. Les objectifs de prix visant à stabiliser les prix et à s’aligner sur la
concurrence sont les moins dynamiques de tous et ont pour objet de maintenir le statu quo. Une
entreprise peut retenir un objectif de statu quo pour éviter une concurrence par les prix. Si les
coûts administratifs augmentent, l’entreprise peut devoir relever ses prix pour maintenir sa
rentabilité
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Lorsque le consommateur effectue son choix, le prix est pour lui un indicateur de qualité
déterminant. Il attribue un prix au produit, le prix de référence, correspondant au prix que vaut
d'après lui le produit, compte tenu de ses caractéristiques et des bénéfices, fonctionnels et
symboliques, qu'il compte en retirer. Ce prix de référence est généralement inférieur au prix
réel du produit. En fonction du prix du produit, le consommateur décidera de rejeter le produit
ou le considérera comme un achat possible. Il revient donc à l’entreprise de faire du prix un
allier en sa faveur. Pour cela, elle doit tenir compte des contraintes auxquelles est soumise la
politique de prix, malgré la liberté dont elle dispose quant au choix du prix de son produit.
a. Les coûts : Le prix de vente d’un produit doit tenir compte des différents coûts engagés
dans le processus de production jusqu’à la distribution sur le marché.
b. La revente à perte est interdite
c. L’image de marque ou la notoriété de l’entreprise : lorsque l’image de marque ou la
notoriété d’une entreprise est de haute qualité (grande réputation), les prix de ses articles
doivent être assez élevés. (Exemple : les entreprises de fabrication d’article de luxe et
des biens d’équipement)
d. Le plan de marchéage : la stratégie de prix adopté doit être en cohérence avec les autres
éléments du plan de marchéage (le produit, la distribution, la communication)
- dans certains secteurs, les prix sont contrôlés par les pouvoirs publics : le tabac, l’alcool,
les médicaments et certains produits alimentaires
- il existe des restrictions à la liberté des distributeurs en matière de marges : interdiction
de la revente à perte (en dessous du prix d’achat au producteur, à l’exclusion de toute ristourne),
interdiction des prix abusivement bas (prix exigés par des distributeurs à leurs sous-traitants),
interdiction de rabais trop élevés (dans le secteur du livre, la loi Lang interdit des rabais
supérieurs à 5 % sur les prix recommandés par les éditeurs) ;
- la loi exige la transparence des prix et interdit les pratiques discriminatoires : obligation
sont faite aux distributeurs d’indiquer clairement le prix d’un article (pour certains produits, la
provenance doit aussi être mentionnée : viandes, fruits et légumes), le barème de prix et les
conditions de revente de tout producteur doivent être accessibles (afin d’empêcher des prix
discriminatoires).
Les prix sont donc fixés librement sous réserve de se conformer au droit de la concurrence.
Ce dernier interdit :
- les atteintes au nom commercial ou à la propriété industrielle, notamment la marque ;
- le détournement de clientèle (par le dénigrement, la publicité comparative non objective, les
packagings introduisant une confusion sur l’entreprise par exemple). Il s’agit de ce que l’on
nomme habituellement la concurrence déloyale.
- les pratiques anticoncurrentielles : il s’agit des clauses de non-concurrence abusives (pour
être valable, une clause de non-concurrence, l’interdiction pour un vendeur de s’installer trop
près de son ancienne implantation par exemple, doit présenter un intérêt pour le bénéficiaire et
ne pas supprimer sa liberté d’action) et du refus de contracter (le refus de ventes est interdit sauf
si le client n’est pas solvable, a une réputation douteuse ou une demande anormale) ;
- les ententes et les abus de position dominante : les ententes sont interdites si elles aboutissent
à se partager le marché ou à vendre au même prix, entravent ou suppriment le libre jeu de la
concurrence. Ces pratiques sont portées devant le Conseil de la Concurrence en France ou la
Commission de Bruxelles au niveau Européen.
2.1.2.2 La demande : La fixation du prix de vente d’un produit doit tenir compte de La réaction
des consommateurs (Comportement d’achat, habitude d’achat)
2.1.2.3 La concurrence : La fixation du prix de vente d’un produit doit tenir compte des
concurrents sur le marché (nombre, poids)
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2.1.2.4 La distribution : la fixation du prix de vente doit enfin prendre en compte le nombre
d’intermédiaires dans la chaine de distribution surtout pour les produits de grande
consommation.
les prix ronds : Cette pratique est beaucoup utilisée pendant les soldes ou les promotions.
Elle simplifie les prix pour le consommateur. Elle vise deux objectifs : éviter les
problèmes de monnaies à la caisse et faciliter les calculs. Exemple : 10000F, 5000.
Les prix magiques (odd pricing ou encore prix rompus): Cette pratique est très répandue
(50% des prix affichés contiennent un 9 !). Son efficacité - non démontrée – relève de
la coutume. En effet, même si la différence est minime, le client aura l'impression que
le commerçant a fait un effort particulier pour baisser les prix. Mais elle a trois objectifs :
attirer la clientèle, lutter contre la concurrence et donner l’impression du juste prix à
l’acheteur. Exemple : 95F, 995F, 9995F
Le prix de pénétration : il veut lutter contre la concurrence, réaliser un chiffre d’affaire
important et attirer la clientèle.
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Le niveau de prix d'un produit traduit généralement son niveau de qualité (réel ou
simplement perçu par le consommateur. Une entreprise fixe le prix d’un produit au moment de
son lancement, puis elle est amenée à le modifier de nombreuses fois tout au long de la durée
de vie du produit. La fixation du prix de vente de son produit, nécessite certains préalables
Bien que déterminé par une vision stratégique, le prix doit aussi tenir compte de l’analyse de la
demande, de l’étude de la concurrence ainsi qu’une estimation des frais relatifs au cycle de mise
sur le marché du produit ou service. Cette étape donne lieu à la détermination d’une fourchette
de prix approximative.
La phase finale consistera à déterminer et valider le prix final sur la base de différentes
hypothèses. Plusieurs éléments méthodologiques entrent en jeu dans le calcul du prix de vente
définitif. Abordons-les.
La fixation du prix de vente doit donc reposer sur la prise en compte conjointe de 3 logiques :
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Les coûts : le prix de vente doit permettre de couvrir les coûts et d'assurer à l'entreprise
une marge de rentabilité. Les coûts sont en partie liés aux relations de l'entreprise avec
ses fournisseurs.
La demande : le prix doit être en cohérence avec les attentes des consommateurs en
termes de prix et également de qualité (cf. notion de prix psychologique, partie 2).
La concurrence : le prix doit permettre de positionner l'offre par rapport à celles de ses
concurrents. La compétitivité prix permet d'assurer les parts de marché de l'entreprise
et ainsi sa rentabilité.
3.2.1 La fixation des prix à partir des coûts (méthode des coûts)
La connaissance des coûts est essentielle pour toute entreprise, elle constitue une base pour
la détermination de prix mais ne doit pas être la seule référence. L’approche coût consiste à
déterminer le prix en ajoutant une marge au coût de revient. Cette méthode de calcul permet
de définir un prix planché en-deçà duquel votre produit ou service induit des pertes pour
l’entreprise et au-delà duquel vous pourrez générer une marge bénéficiaire. En effet, la 1ère
étape de la fixation du prix par les coûts est l’étude des coûts et la détermination des marges
nécessaires à la rentabilité de l’entreprise.
Cette méthode est très utilisée. En effet, les coûts servent généralement de base à la
détermination du prix. De plus, aucune entreprise ne peut se permettre de vendre un produit en
dessous de son coût de revient.
L'entreprise commence par calculer un coût de revient puis ajoute une marge calculée en
fonction de ses objectifs et contraintes :
L'entreprise industrielle commence par calculer un coût de revient puis ajoute une
marge calculée en fonction de ses objectifs et contraintes :
Prix de vente H.T. = coût de revient unitaire H.T. + marge H.T.
Dans le commerce, la méthode généralement utilisée consiste à ajouter une marge brute
unitaire au prix d'achat :
Prix de vente H.T. = prix d'achat H.T. + marge H.T.
La marge ajoutée au coût de revient permet de dégager un bénéfice, elle est fixée en fonction
des objectifs et des contraintes. Cette marge est exprimée en pourcentage du coût de revient
(taux de marge) ou du prix de vente (taux de marque).
NB : Le coût de revient est la somme des charges directes et indirectes liée aux achats
de matière premières, aux coûts de production et aux coûts de distribution.
Marge = PV HT – Coûts.
Il est possible d'exprimer la marge en pourcentage du coût de revient. Dans ce cas, le résultat
obtenu est appelé taux de marge.
Une entreprise vend un produit 33 €. Le coût de revient est de 20 €. La marge est de: 33 – 20 =
13 € et le taux de marge est de: (13 / 20) × 100 = 65 %.
Les avantages de cette méthode sont qu'elle est simple et souvent bien perçue par les clients.
Exemple :
Un fabricant d’ours en peluche possède les caractéristiques suivantes : des coûts variables
(proportionnels aux volumes) de 2 f par peluche, des coûts fixes (indépendants des volumes)
s’élevant à 600 000 f et des ventes prévisionnelles évaluées à 150 000 unités. Le coût à l’unité
d’une peluche (CU) est égale à son coût variable (CV) auquel on ajoute le coût fixe (CF) divisé
par les ventes prévues (V), soit ici : CU = 2 + (600 000 / 150 000) = 6 f
Si l’entreprise fixe sa marge à 20 %, elle adoptera le prix suivant :
p = CU / (1 – taux de marge) = 6 / (1 – 0,2) = 7,50 f.
Une autre méthode fondée sur les coûts consiste à déterminer le prix qui permet
d’obtenir un taux de rentabilité donné, compte tenu du volume de vente attendu.Lorsque le
volume des ventes évolue, le comportement des coûts variables et des coûts fixes est différent.
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Pour tenir compte de ce principe, on calcule le seuil de rentabilité et le point mort. Le seuil de
rentabilité est le chiffre d’affaire pour lequel l’entreprise ne réalise ni bénéfice ni perte. Quand
une entreprise veut fixer un prix, elle peut calculer des seuils de rentabilité qui correspondent à
différents niveau de prix. Dans ce cas, elle doit connaître les charges variables et charges fixes.
En pratique,
1. On décompose le coût d'un produit en deux parties: les coûts variables (CV) et les coûts
fixes (CF). Les coûts fixes restent constants quel que soit le volume de la production
(ou des ventes), contrairement aux coûts variables qui évoluent proportionnellement à
la production (ou vente) d'un produit). Coûts fixes: salaires, amortissement des
machines. Coûts variables: commissions versées aux vendeurs en fonction des ventes,
coûts des matières premières.
2. On calcule la marge sur coût variable (MCV), c'est-à-dire la marge qui sert à couvrir les
coûts fixes et permet de dégager un bénéfice. MCV = CA HT – CV Puis on calcule le
taux de marge sur coût variable (TMCV). TMCV = Marge sur coût variable / CA
HT) × 100
3. Enfin, on calcule le seuil de rentabilité. SR en valeur = CF / TMCV SR en volume =
SR en € / PV unitaire
Exemple :
Pour lancer son activité, notre fabricant d’ours en peluche a investi 2 000 000 f (I) et il
souhaite obtenir un taux de rentabilité (ou taux de retour sur investissement, ROI) de 15 %, soit
300 000 f. Le prix et alors fixé de la façon suivante :
p = CU + [ (ROI x I) / V] = 6 + [ (0,15 x 2 000 000) / 150 000] = 8 f.
Problème: on n’est jamais sûr de vendre 150 000 unités pour ce prix…
Il faut donc toujours calculer le point mort, c’est-à-dire le volume de vente à partir duquel le
produit, pour un coût donné, devient rentable.
Point more = CF / (p – CV) = 600 000 / (8 – 2) = 100 000
Le point mort est atteint pour un volume de 100 000 ours en peluche. En dessous de ce
seuil, l’entreprise perd de l’argent. Au-dessus l’activité est rentable.
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a) Avantages
La fixation des prix par la méthode des coûts est une pratique très courante car :
les coûts sont généralement plus aisés à estimer que la demande ;
si tous les concurrents adoptent cette méthode on évite généralement une guerre des
prix toujours très coûteuse.
Assez simple à appliquer
Cette méthode tient compte de vos coûts : fixes et variables, directs et indirects, de
revient moyen et marginal.
b) Inconvénients:
Difficile à appliquer dans le cas des entreprises de services
elle ne permet pas de savoir si le prix s’avèrera attractif pour vos prospects
Ne tient pas compte de la réaction du consommateur au prix qui sera suggéré
Les coûts de production varient souvent directement avec le niveau de production. Il est
difficile d’estimer les ventes et le prix de vente avant d’avoir déterminé les prix.
Il est souvent difficile d’estimer avec exactitude les coûts, particulièrement pour les entreprises
de services. Par exemple, les frais de recherche et développement ou les frais de publicité
doivent-ils être inclus dans les calculs des frais fixes ?
Exemple :
Au prix de 8f, un ours en peluche se vend à 12 000 unités. Au prix de 9 , ses ventes passent
à 9 000 unités. L’élasticité de la demande (entre 8 f et 9 f) est donc de :
e = [(9 000 – 12 000) / 12 000] / [(9 – 8) / 8] = - 0,25 / 0,125 = -2
La hausse du prix de 12,5 % provoque une baisse de la demande de 25 %, soit un facteur
2 (une hausse du prix de 1 % provoque une baisse de la demande de 2 %).
Généralement, l’élasticité prix de la demande est négative (une hausse du prix engendre
une baisse de la demande). La demande est parfois inélastique, l’élasticité étant alors nulle
(exemple de l’essence), plus rarement l’élasticité est positive (par un effet d’image ou dans le
cas d’un produit favorisé par le distributeur car il lui rapporte davantage).
La question de la fixation des prix serait fortement simplifiée si l’entreprise pouvait établir
la courbe d’élasticité de la demande d’un produit par rapport à son prix puisqu’elle serait alors
capable d’envisager le volume de ses ventes pour tous les prix. Ce n’est évidemment pas le cas.
Dans la pratique, les entreprises essaient d’estimer approximativement quel serait le volume
des ventes pour un ou plusieurs prix possibles, et ce par plusieurs méthodes :
- L’analyse des ventes passées : ces analyses statistiques sont très utilisées (panels), mais ne
garantissent en rien l’exactitude des résultats car le passé ne permet que rarement de prévoir le
futur et, en outre, il est difficile d’isoler l’effet du prix sur les autres variables ;
- les enquêtes : méthodes directes (on demande si l’enquêté achèterait à un prix A, puis B…)
ou indirectes (on demande à l’enquête son prix maximum et son prix minimum).
NB : l’évaluation de la demande est complexe car elle dépend d’une foule de facteurs autres
que le prix.
3.2.3.2 La valeur perçue :
D’autres méthodes consistent à mesurer la valeur perçue en interrogeant les
consommateurs sur la valeur qu’ils attachent au produit. Trois techniques sont utilisées en
pratique :
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- la méthode d’évaluation : le client potentiel fixe un prix qui correspond à la valeur qu’il
attribue au produit ;
- la méthode des sommes constantes : le client potentiel répartit un nombre fixe de points
entre plusieurs produits concurrents en fonction de la valeur qu’il attribue à chacun ;
- la méthode des attributs : le client potentiel distribue un nombre fixe de points entre plusieurs
attributs du produit pour déterminer leur importance, puis répartit à nouveau ce même nombre
de points pour chaque attribut entre différents produits concurrents. L’entreprise peut ensuite
aisément calculer la valeur perçue de chaque produit en multipliant les scores obtenus pour
chaque produit par les notes d’importance des attributs ce qui lui permet in fine de calculer le
prix de son produit en fonction de la valeur perçue des différents produits concurrents.
Exemple :
On demande à des consommateurs de répartir 100 points entre trois produits pour chacun
des trois attributs. On leur demande ensuite de répartir 100 points pour déterminer l’importance
qu’ils accordent aux trois attributs. Dans le tableau suivant, on observe que le produit X possède
une valeur perçue supérieure à celle de ses concurrents. La société X peut donc se permettre
d’adopter un prix plus élevé.
NB : Le prix d’acceptabilité est parfois aussi nommé prix psychologique, en référence à l’étude
de la psychologie des consommateurs qui permet de le déterminer. Cependant, la notion de prix
psychologique devrait plutôt être utilisée pour nommer des prix non arrondis.
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a) Définition
L’entreprise peut s’appuyer sur les différentes réactions des consommateurs pour fixer le prix
de vente de son produit : on parlera donc de prix psychologique encore appelé prix marketing
ou prix d’acceptabilité qui représente le niveau de prix pour lequel le plus grand nombre de
consommateurs est disposé à acheter le produit. C’est la méthode la plus utilisée.
Cette méthode consiste à établir le prix d’acceptabilité d’un produit par les clients
potentiels : les clients évaluent la valeur qu’ils sont disposés à payer pour un produit et le prix
d’acceptabilité correspond au plus grand nombre d’acheteurs potentiels pour ce prix.
Question 1 : Au-dessus de quel prix n’achèterez-vous pas le produit car vous estimez qu’il est
trop cher ? (Prix maximum)
Question 2 : En dessous de quel prix n’achèterez-vous pas le produit car vous estimez qu’il
serait de mauvaise qualité ou de qualité douteuse? (Prix minimum)
Une analyse des réponses à ces deux questions (voir étapes suivantes) permet d’aboutir au prix
psychologique soit à partir des calculs soit à partir d’une représentation graphique.
Explication de la ligne 2 : sur les 400 personnes interrogées, 24 estiment que 110 dh
représente un prix excessif et 80 jugent que c’est un prix insuffisant.
- Etape 3 : Fréquences cumulées croissantes et décroissantes (colonnes 4 et 5).
1 2 3 4 5 6 7
Prix Fréquences Fréquences Cumulés Cumulés % de non- % d’acheteurs
Question Question croissants croissants acheteurs
1 2 Question 1 Question 2
100 0 15 0 100 100 0
110 6 20 6 85 91 9
120 4 30 10 65 75 25
130 45 20 55 35 90 10
140 25 15 80 15 95 5
150 20 0 100 0 100 0
Explication des colonnes 2 et 4 : vendu à 100 f, le produit n’est considéré trop cher par
personne ; à 110 f en revanche, 6 % n’achètent plus. Le prix de 120 décourage 4 %
supplémentaires. Si l’on vend à 120 f on aura donc comme non acheteurs : les 4 % qui
décrochent à 120 f et, bien entendu, les 6 % qui déjà ne voulaient pas dépenser plus que 110 f
soit un total de 10 % de personnes qui n’achèteront pas. En suivant le même raisonnement, on
cumule les non-acheteurs jusqu’au bas de la colonne 4 et, finalement, 150 f découragerait toute
la cible.
Explication des colonnes 3 et 5 : il faut suivre le même raisonnement mais en partant du bas de
la colonne 3. 150 f est un prix rassurant pour tout le monde : aucune personne ne refuse l’achat
de crainte d’obtenir un bien de mauvaise qualité. A la ligne au-dessus, le tarif de 140 f est déjà
trop faible pour quinze personnes sur cent. A 130 f, 20 % de consommateurs en plus estiment
que la qualité ne sera pas rendez-vous. Pour ce prix, il y a les 15 % qui n’étaient pas intéressés
en dessous de 140 f plus les 20 % qui viennent de décrocher, ce qui fait un total de 35 % de
non-acheteurs. On va donc cumuler ces non-acheteurs en remontant la colonne 5 : pour 100 f il
ne restera aucun client intéressé.
Explication des colonnes 6 et 7 :
La colonne 4 donne le pourcentage de consommateurs qui veulent dépenser moins que le
tarif proposé, la colonne 5 le pourcentage de ceux qui exige un prix plus élevé. Il ne s’agit donc
pas des mêmes personnes. Pour certains c’est trop cher, pour les autres pas assez. Mais ils ont
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- impact négatif -> cannibalisation sur les ventes des autres produits de la gamme
Exemple
- gamme : ne pas cannibaliser plus de 5% des ventes du modèle actuel le plus cher
Contrainte de coûts : pour atteindre le niveau de rentabilité qu'on s'est fixé et étant
donnée la structure des coûts de l'entreprise et les marges prévisibles du distributeur, le
prix de vente au consommateur (PVC) minimum est de 140 €.
Contraintes de concurrence et de gamme :
23
- gamme : le modèle actuel le plus cher de la gamme est vendu 130 €. Pour éviter la
cannibalisation, le nouveau modèle doit être vendu au moins 15% plus cher (150 €).
Analyse de 5 scénarios de PVC (150 € 155 € 160 € 163 € 166 €) : le prix de 160 € permet
de maximiser la part de marché
Prix ronds ou magiques : 160 € est un prix rond. On peut choisir de baisser le prix d'un
euro pour arriver à un prix magique de 159 €.
24
Conclusion :
La gestion du prix est une activité lourde de conséquences pour l’entreprise, celle-ci
doit s’efforcer de prendre en compte la plupart des paramètres qui influencent la fixation des
prix (concurrence etc……) et à adopter les méthodes cohérentes de fixation des prix qui
assurent la rentabilité des investissements de l’entreprise et tiennent compte des attentes du
marché.
27
- ces mêmes producteurs proposent des offres de remboursement pour faciliter l’écoulement
d’un produit. L’avantage de cette pratique est qu’elle est moins coûteuse qu’une réduction
directe du prix puisque de nombreux clients n’utilisent pas leur droit à remboursement.
Le principal risque de ces pratiques est l’imitation, ou même la surenchère, par les
concurrents, conduisant à une guerre des prix.
afin de répercuter des baisses de coûts : le but est louable (faire profiter le consommateur de
la baisse des coûts), mais la stratégie risquée (en termes d’image et en termes financiers).
Exemple :
Une entreprise vend à 3 f des glaces. En juin elle en vend 2 000 unités qui lui ont coûté 5
400 f. Le bénéfice est donc de 600 f, soit 10 % du chiffre d’affaires. En augmentant son prix de
15 centimes (5 % d’augmentation), et pour une demande inchangée, le bénéfice passe à 900 f,
soit une augmentation de 50 % !
5.4 Les modifications de prix
Les prix peuvent subir une augmentation ou une diminution à l’initiative de l’entreprise.
A court terme, une hausse des ventes (mais ce n'est pas systématique...).
Une baisse considérable de la marge.
Une dégradation de l'image de marque.
Une guerre des prix.
30
Dans tous les cas, il faut être capable d’anticiper les réactions des clients et des
concurrents à ces hausses ou à ces baisses de prix :
- les clients peuvent mal interpréter ces modifications : une baisse de prix peut vouloir dire
baisse de la qualité, entreprise mal en point financièrement, produit qui se vend mal ; à l’inverse,
une hausse de prix peut vouloir dire que le produit est très demandé et qu’il faut l’acheter tout
de suite au risque de ne plus le trouver ;
- la réaction des concurrents est d’autant plus forte qu’ils sont peu nombreux. Elle dépend
aussi de son interprétation : l’entreprise essaie de s’approprier son marché, elle est en difficulté,
elle cherche à diminuer les prix de l’ensemble du secteur…
A l’inverse, l’entreprise doit aussi être prête à réagir à toute modification de prix de ses
concurrents. Elle dispose de plusieurs possibilités en cas de baisse :
- s’aligner ;
- maintenir ses prix ;
- réduire ses prix davantage que le concurrent ;
- augmenter les prix en contre-attaquant sur le produit ;
- lancer un nouveau produit moins cher.
Finalement, toute décision, qui doit parfois être très rapide, dépend de l’élasticité de la
demande au prix du secteur, de l’étape du produit dans son cycle de vie, de son importance
stratégique pour l’entreprise et des capacités de production.
33
Dans le secteur des services il est impossible de stocker. Les entreprises souhaitent alors
pratiquer une politique de prix discriminatoire (le yield management) pour réguler leur flux
d’activités. Un hôtel pourra ainsi fixer des prix plus bas à certaines périodes de l’année ou de
la semaine afin de garantir son taux de remplissage. Il en va de même pour les compagnies
aériennes dont l’objectif est de remplir les avions et qui affichent des prix qui peuvent varier
d’une heure à l’autre.
6.1.1 Définitions
NB : La gestion des capacités, la gestion des rendements et le revenu management sont des
termes synonymes de yield management.
6.1.2 principe
Le principe est de proposer des tarifs avantageux aux clients qui achètent pendant les
périodes creuses pour utiliser au mieux les capacités de production. Cette pratique est surtout
utilisée par les entreprises de service car leur production n'est pas stockable. Les tarifs
34
différenciés permettent d'amortir les frais fixe (FF). On peut aller jusqu'à une tarification au
coût marginal. Le yield management est une pratique courante auprès des compagnies aériennes
(qui ont inventé ce concept dans les années 70), du Club Med, de la SNCF... sa mise sur pied
est confronté à d’énormes difficultés ( il peut générer des insatisfactions et il est complexe à
mettre en œuvre).
Le Yield management consiste à maximiser le chiffre d’affaires généré en jouant sur les
variables prix et le coefficient d’occupation à l’aide d’une politique de tarification différenciée.
Dans ce cadre, les prix les plus bas sont proposés pour des réservations effectuées très en avance
ou au contraire à la dernière minute. Les applications de yield management ont connu
récemment de nouvelles applications avec le développement de l’Internet qui favorise les
procédures de gestion tarifaire en temps réel
6.1.3 objectifs
Le yield management n’est praticable que pour les entreprises prestataires de service.
Pour pouvoir pratiquer cette gestion des capacités, il faut :
- une capacité d’accueil fixe. Un train, un avion ou un hôtel ont des places en quantité limitée
et fixe.
- une incapacité de stockage. Par définition, un service n’est pas stockable. Ce qui n’est
pas vendu est perdu.
- des coûts fixes élevés. Un coût fixe est un coût indépendant du niveau d’activité. Que
le chiffre d’affaires soit élevé ou non, le montant de ce coût est identique. Un train vide
consomme autant d’énergie qu’un train plein.
- un produit pouvant être vendu à l’avance
NB : le yield management peut se pratiquer sans technologie informatique. Par exemple, un
coiffeur peut très bien faire varier les prix en fonction du remplissage de son salon et donc
proposer des prix plus bas dans les périodes creuses.
Lorsque l'on commence à utiliser le yield management, une des premières choses à faire
est de segmenter la clientèle. Les critères de segmentation varient selon les entreprises et les
objectifs visés. Par exemple, une entreprise visant à vendre plus de produits, segmentera ses
clients de manière à voir ceux qui consommeront le plus de ses produits, et le plus
régulièrement. À l'inverse, une entreprise visant à vendre ses produits au meilleur prix pour elle,
segmentera ses clients selon ceux qui seront prêts à payer le plus.
La segmentation doit être la plus précise possible. Il arrive souvent que des segmentations aient
des sous-segmentations. Prenons l'exemple d'une compagnie aérienne, une personne achète un
billet sur internet, il sera de la segmentation A. Mais s'il l'achète sur internet via le site d'un
voyagiste, il sera segmenté AB. L'utilité de ce genre de segmentation, est de savoir précisément
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qui achète et comment. Grâce à ces segmentations, on a les réponses aux questions "qui ?" et
"comment ?". La segmentation ne répond pas à la question "Pourquoi ?". Par contre, le
pourquoi influencera la politique tarifaire selon chaque segmentation.
Le Yield Management est basé sur une tarification différenciée. Une augmentation
significative du chiffre d’affaires est obtenue en contrôlant le volume vendu à chaque niveau
de prix, pour chaque segment de clientèle. Il permet donc de valoriser la composante prix en
période de forte demande et de tirer parti de la composante volume en période de faible activité.
Les produits restés invendus ou qui manquent de disponibilité pour les tarifs élevés : ces
gisements de revenus peuvent être exploités en analysant, puis en anticipant les comportements
de demande de la clientèle.
La pratique du Yield Management permet avant toute chose de rationaliser l’information qui
est à la disposition de ses utilisateurs. L’analyse de cette information permet d’aider à la prise
de décision en anticipant sur les évènements et en mettant en évidence les opportunités
d’action.
D’autre part, le prix variant sans cesse, il est difficile pour le consommateur d’effectuer des
comparaisons.
« C’est compliqué » « Ça coûte cher » (Une mise en place peut être rentabilisée en 2 à 6 mois
en fonction de l’investissement et du potentiel de l’hôtel).
Le Yield management a aussi un effet négatif sur la fidélisation des Clients. Avec la
concurrence qui caractérise le monde des entreprises aujourd’hui, il est important pour
l’entreprise qui se veut pérenne de fidéliser ses clients rentables pour garantir sa rentabilité à
long terme. Il en ressort que les entreprises, de plus en plus, font recours au marketing
relationnel pour retenir leurs clients. Le Yield Management va à l’encontre des principes de la
fidélisation de la clientèle.
Non seulement le Yield Management permet à l’entreprise de réaliser uniquement des profits à
court terme, mais il détériore la relation qui doit conduire à la fidélisation du client.
La tarification dynamique augmente le risque perçu par le client lors de la transaction et éduque
ce dernier à la méfiance vis-à-vis de l’entreprise qu’il considère désormais comme étant
incapable de tenir ses engagements même envers ses clients les plus fidèles. Rappelons le, le
Yield Management ne fait pas de distinction entre les clients fidèles et ceux occasionnels.
- 18 millions de tarifs différents sont émis chaque année par Air France.
- 43% du CA d'une ligne long courrier sont réalisés par 15% des passagers (1ère et
business).
- Le Yield Management dialogue en interne avec les services en contact avec le client
(commerciaux, marketing, responsables d'escales).
Conclusion