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Galop d’essai : introduction au droit privé et au droit des personnes

Numéro étudiant : 202173D

Td le mercredi de 8h à 10h

L’art du juge est de menuiser le code en jurisprudence, par cette citation, Victor
Hugo nous montre la complémentarité de la jurisprudence vis à vis du code civil.
L’extrait que nous allons étudier provient du Bulletin d’information de la Cour de
cassation n°887 du 15 septembre 2018, et il a été écrit par Bernard Teyssié un professeur
émérite de l’université Panthéon-Assas, spécialiste du droit civil et du droit social. Cet
extrait fait état de l’obligation du juge de donner une réponse à chaque litige, de créer de
la jurisprudence mais il évoque aussi les inconvénient et les limites du pouvoir créateur de
cette jurisprudence.
Le terme jurisprudence désigne l’ensemble des arrêts et des jugements rendu par les
Cours et les Tribunaux pour la solution d’une situation juridique donnée.
Il conviendra de s’intéresser à l’intérêt de la jurisprudence dans la résolution de
litige ainsi qu’a ses limites.
Il ressort du texte que la jurisprudence possède une place importante dans notre
système juridique grâce à son pouvoir créateur mais, il convient tout de même de porter
un regard critique sur ces limites et ses inconvénients.

I- La manifestation du pouvoir créateur de la jurisprudence

L’auteur montre que la jurisprudence devient complémentaire au code civil grâce


aux arrêts de la Cour de Cassation. La création de la jurisprudence résulte donc d’une
obligation de juger et de motiver (A) mais il ne faut pas oublier que la jurisprudence reste
soumise à la loi et au législateur. (B)

I-A. L ’obligation du jugement et de la motivation du juge

L’auteur indique que « Les silences en bien des cas participent à l’ordre naturel de
la loi » cela signifie que le juge doit compenser les lacunes de la loi car tout litige doit
recevoir une réponse devant la justice, de plus, «  le déni de justice lui est interdit » cela
se réfère à l’article 4 du Code Civil. Cet article dispose que « le juge qui refusera de juger
sous prétexte du silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance de la loi pourra être coupable
de déni de justice » . La loi étant générale et abstraite, elle ne peut pas tout prévoir et il
convient au juge de la combler. Le juge doit donc répondre à tout les litiges qui lui sont
soumis, «  le juge doit apporter solution » lorsque la loi ne permet pas de répondre à un
litige ou en l’absence de loi, le juge va devoir créer la solution, le juge va donc créer la
jurisprudence. La jurisprudence a donc pour rôle de préciser le droit existant et de
compléter la loi.

Si la jurisprudence permet de répondre aux litiges qui vont se présenter devant le juge il
convient tout de même de rappeler que les décisions prises par le juge vont dépendre de
la loi et que de ce fait la jurisprudence reste soumise à la loi et au législateur. (B)

I-B. La soumission de la jurisprudence vis à vis de la loi et du législateur

L’auteur indique qu’ « elle (la solution) doit être définie à la lumière des principes
arrêtés par le législateur » cela signifie que le juge est un interprète et qu’il n’a pas le
pouvoir de restreindre l’application d’une loi par exemple.
« Si nul ne permet de la trancher, de principes supérieurs, de portée générale, tirés du
bloc de constitutionnalité, dont la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
constitue une pièce majeure…» le juge se doit donc de trancher les litiges tout en restant
soumis aux textes tirés du bloc de constitutionnalité, il n’est donc pas libre mais soumis à
des écrits.Le juge se doit donc de servir la loi, de combler ses lacunes et non de la créer
comme nous le montre l’article 5 du Code Civil qui interdit aux juges de prend part à
l’exercice du législatif. Le juge reste donc soumis au législateur et à la loi.

Si la jurisprudence nous permet de répondre aux litiges et qu’il reste soumis au législateur
et à la loi, son pouvoir créateur possède tout de même des limites et entraîne certaines
critiques.(II)

II.Les limites du pouvoir créateur de la jurisprudence

L’auteur souhaite montrer que la jurisprudence permet d’apporter des solutions


mais qu’il convient de ne pas omettre que son pouvoir créateur possède des limites et par
conséquents des inconvénients (A) ce qui va donc entraîner l’apparition d’une insécurité
juridique. (B)

II-A. Les inconvénients de la jurisprudence

« Si le jeu de ces principes, le cas échéant conjugués, permet au juge, au premier
chef au juge de cassation, d’apporter réponse à la question posée, il n’en garantit pas la
pérennité » en disant cela l’auteur explique que la création de la jurisprudence va
permettre au juge de répondre aux litiges qui lui sont soumis mais que ces réponses ne
sont pas pérenne, c’est à dire qu’elle ne sont par principes par éternelle et qu’elles ont
une durée limitée. De plus," autant celle donnée par la seule application du bréviaire y a
vocation, du moins tant que de ce dernier les termes ne sont pas modifiés et que le
contexte dans lequel ils se déploient ne connaît pas de transformations substantielles » 
cela veut dire qu’elle va rester active tant que les termes de l’ouvrage servant de modèle
à cette jurisprudence n’auront pas de modification cela signifie le droit jurisprudentiel
reste subordonné a la loi et au bon vouloir du législateur car il a le dernier mot.
Par ailleurs »autant celle élaborée à partir de principes généraux, par essence malléables,
est exposée à l’éphémère » l’auteur explique que les solutions élaborées à partir de
textes susceptibles d’être modifier ont de fortes chances de n’être qu’éphémère dans la
juridiction française.

Le pouvoir créateur de la jurisprudence possède des limites qui vont donc entrainer des
revirements de jurisprudence et par conséquent une insécurité juridique. (B)

II-B. L’apparition d’une insécurité juridique

L’auteur nous indique que « sans compter qu’aux variations nées du regard
changeant de juges nationaux peuvent venir s’ajouter celles imposées par les décisions
de juges « supranationaux », à commencer par ceux siégeant à Strasbourg ou à
Luxembourg." cela veut dire que les juges et les tribunaux sont libres de modifier une
règle jurisprudentielle antérieure car les règles de droits jurisprudentielles possèdent un
caractère non obligatoire. Cela peut donc entrainer un revirement de jurisprudence, un
revirement de jurisprudence c’est un abandon par les tribunaux, la Cour de Cassation
d’une solution qu’ils avaient jusqu’alors admise, c’est une adoption contraire à celle qu’ils
consacraient. Bernard Teyssié indique ensuite « Or, le revirement constitue, avec la
mobilité permanente des textes, l’une des sources de ce mal si souvent dénoncé mais
qui, néanmoins, sans cesse s’aggrave : l’insécurité juridique. » l’auteur cherche à nous
montrer que ces revirements vont entraîner des instabilités et des incertitudes. Ces
insécurités juridiques représentent des dangers pour les citoyens. En ajoutant à cela la
mobilité des textes, la conclusion est donc de dire que la jurisprudence n’est pas
totalement sûre contrairement aux lois bien qu‘elle reste primordiale pour répondre aux
silences de la loi.

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