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Caract. Des Écoulements de Fluides Non Visqueux PDF
Caract. Des Écoulements de Fluides Non Visqueux PDF
débit volumique Qv
Vitesse moyenne u =
section de passage S
Pour une section circulaire de diamètre D, la section de passage est donnée par :
π D2
S=
4
Les sections de passage dans les tubes (normes françaises et standard ANSI) sont données dans les
planches L1.
u en m/s
Qv Qv en m3/h
Vitesse moyenne u = 3,54 .
D2 D en cm
La dimension des tuyauteries industrielles est choisie pour que la vitesse ne soit pas trop élevée afin de
limiter les pertes de charge :
- pour les liquides elles se situent généralement dans la gamme 1 à 4 m/s (3,6 à 14,4 km/h)
- pour les gaz et vapeur on est plus souvent dans la fourchette 10 à 40 m/s (36 à 144 km/h)
Pour un débit masse constant, la vitesse moyenne d’un liquide dans une conduite peut varier pour différentes
raisons, notamment :
- lorsque le débit volumique varie sous l’effet de la température (alors que la section reste
constante)
- lorsque la section varie (alors que la température reste constante : écoulement isotherme)
00208_B_F
Application
Quelle est la vitesse moyenne qui correspond à un débit de brut de 1000 m 3/h dans une tuyauterie de 16"
(DN 400 ep 7.9) ? Et dans une tuyauterie de 20" (DN 500 ep 9.52) ?
Di = Di =
QV QV
u = 3.537 2 u = 3.537 2
D D
= 3.537 = 3.537
( )2 ( )2
u = m/s u = m/s
00208_B_F
Les écoulements diphasiques, les débits pulsés ou transitoires ne sont pas étudiés dans ce document.
Les fluides réels sont tous visqueux mais pour faciliter l’analyse des écoulements il est intéressant de
regarder dans un premier temps les lois qui régissent l’écoulement de fluides parfaits non visqueux et à
température constante.
Dans ce cadre on peut dire qu’un fluide en mouvement et sous pression possède différentes formes
d’énergie :
L’énergie potentielle est liée à l’altitude, c’est-à-dire à la hauteur par rapport à un niveau de référence
qui peut être par exemple le niveau du sol ou l’axe d’une machine.
L’énergie potentielle du liquide dans une conduite située à une hauteur h au-dessus de la référence
représente le travail W qu’il faut fournir pour l’élever jusqu’à cette hauteur.
W = PL . h = m . g . h
W travail d’élévation en J
PL poids de liquide en N
h hauteur en m
m masse de liquide en kg
g accélération de la pesanteur en m/s2
Ea = W
m
Ea en J/kg
Énergie potentielle Ea = h . g h en m
g= 9,81 m/s 2
00208_B_F
b - Énergie de pression
P = ρgh
P en Pascal (Pa)
g = 9,81 m/s2
h en mètre (m)
ρ en kg/m 3
Sachant que “gh” représente l’énergie potentielle correspondant à la pression P pour une masse
volumique ρ, on peut écrire :
P
EP =
ρ
c - Énergie cinétique
1
m v2
2
v2
Ec = 2
La relation entre hauteur (en m) et pression (en bar) peut s’écrire de la façon suivante :
h.d
P =
10,2
P : pression en bar
d : densité
h : hauteur en m
00208_B_F
À partir de cette relation on peut exprimer les différentes formes d’énergie dans diverses unités.
Unité Unité de
Hauteur de liquide Unité de pression
d’énergie pression
m Pa
J/kg bar
Énergie ha x d ρ g ha
potentielle E a h ag ha
10,2
Énergie u2 u2 hc x d u 2d u2
cinétique Ec 2 2g 10,2
=
200 ρ 2
L’utilisation du Pascal comme unité d’énergie en hydraulique est peu courante. Son intérêt réside dans
la possibilité d’intégration dans les formules exprimées en unités normalisées (SI).
L’unité généralement utilisée dans les calculs hydrauliques est le mètre de liquide. Par contre, sur
site, le bar est généralement l’unité utilisée sur les manomètres.
L’unité d’énergie J/kg ou kJ/kg est intéressante lorsqu’on doit calculer la puissance fournie au fluide.
↓ ↓ ↓
kW kJ/kg kg/s
00208_B_F
Application
densité d = 0,804
Ø tuyauterie = 10 cm (inférieur)
u = m/s
Énergie potentielle
Énergie cinétique
Énergie de pression
00208_B_F
CHARGE TOTALE = Ea + Ec + Ep
Lors de l’écoulement de fluides non visqueux encore appelés fluides parfaits pour lesquels il
n’apparaît pas de dégradation d’énergie due aux tourbillons et frottements, la charge totale se
conserve au cours de l’écoulement.
Cela exprime en fait le principe de conservation de l’énergie appliqué aux écoulements de fluide qui
est connu sous l’appellation loi de Bernoulli.
Ea : énergie potentielle
CHARGE TOTALE = Ea + Ec + Ep = Cte Ec : énergie cinétique
Ep : énergie de pression
Cette loi n'est valable que lorsque la température du liquide dans la ligne est constante. Dans le
cas contraire on applique cette loi sur des tronçons de ligne à température constante.
D T 379 A
2
soit
Entre les conditions ➀ et ➁ la charge totale reste constante mais les différentes formes de l’énergie
peuvent prendre des valeurs différentes. Cela signifie que des transformations sont possibles entre
ces différentes formes d’énergie. On envisage dans ce qui suit et à titre d’exemple, les transformations
hauteur-pression et pression-vitesse.
00208_B_F
a - Transformation hauteur-pression
Dans la tuyauterie ci-dessous, on peut comparer les conditions du fluide en deux points de
l’écoulement ➀ et ➁.
2 Conditions en ➀
hauteur = h1
vitesse = u1
Pression = P1
h2
1 Conditions en ➁
hauteur = h2
h1 vitesse = u 2 = u1
(même diamètre, même
D T 380 A
débit volume)
Pression = P2
niveau de r f rence
2 P1
au point 1 h1 g u1
2 ρ
2 P2
au point 2 h2 g u2
2 ρ
00208_B_F
La loi de conservation d’énergie indique que la charge totale est identique aux points ➀ et ➁
P2 – P1
h.g+ =0
ρ
P en Pa
soit P1 – P2 = h . ρ . g h en m
ρ en kg/m3
g= 9,8 m/s 2
On retrouve l’expression de la loi de l’hydrostatique qui exprime les variations au sein d’un fluide au
repos.
b - Transformation pression-vitesse
La transformation d’énergie de pression en énergie cinétique peut être réalisée dans un convergent, la
réduction de la section de passage provoquant une augmentation de vitesse.
D1 D2
U1 U2
D T 381 A
P2
P1
Conditions en ➀ Conditions en ➁
hauteur = h1 hauteur = h 2 = h1
Ø = D1 Ø = D2 < D1
Vitesse = u1 vitesse = u 2 > u1
Pression = P1 Pression = P2
00208_B_F
2 P1
au point 1 h1 g u1
2 ρ
2 P2
au point 2 h2 g u2
2 ρ
2 2
différence 2-1 0 1/2 (u2 – u 1)
( P 2 – P1
ρ
)
soit
P1, P2 en Pa
2 2 ρ
P1 – P2 = u –u
2 2 1
( ) ρ en kg/m3
u1, u 2 en m/s
Application
P1 : 3
P2 : ?
Pression
D T 381 F
P2 = bar
00208_B_F
Tubulure de refoulement
Le principe de la transformation de
Évent l’énergie de vitesse en pression se
Sens de rotation rencontre par exemple dans la volute
d’une pompe centrifuge. Le liquide
sortant de l’impulseur à grande vitesse
est ralenti et l’énergie cinétique acquise
par la rotation est transformée en énergie
de pression.
② Ralentissement dans le
“divergent” de sortie
Purge
D T 382 A
Volute 1
00208_B_F
L’énergie cinétique du liquide peut être mise en évidence en plaçant dans une tuyauterie deux
manomètres représentés ci-dessous par des tubes remplis de liquide :
Énergie Ec
cinétique
1 2 Pression totale
Pression
statique Ep
D T 383 A
La différence des mesures faites par les tubes ➀ et ➁ est représentative de la vitesse d'écoulement et
donc du volume.
Ce principe est utilisé pour la mesure des débits par tube de Pitot (appelé parfois "Pèse-bouche"
quand il est utilisé pour mesurer le débit d'un poteau incendie).
00208_B_F
Application
Les manomètres représentés sur le schéma ci-dessous indiquent respectivement 4,3 bar rel. et
4,5 bar rel.
D TH 1234 A
Déterminer :
• la vitesse moyenne U = m /s
00208_B_F
Il existe de nombreux appareils qui mesurent des débits. On peut notamment citer les débitmètres à
ultrasons, les débitmètres électromagnétiques, les débitmètres à effet Vortex, les débitmètres à
dispositif déprimogène.
section amont
– Conservation de la masse
DP
H =ρ
mano x g
D T 385 A
U vitesse
: dans la
πD2 πd2 grande section
Débit massique : QM = . U . ρ = . u . ρ u vitesse
: dans la
4 4
petite section
d2
d'où la relation : U = u
D2
00208_B_F
U2 u2 u2 – U 2 u2 d 4
ρ + Pamont = ρ + Paval soit ∆P = ρ = ρ 1 –
2 2 2 2 D4
donc u =
1
√ 2 ∆P
ρ
= E
√ 2 ∆P
ρ
avec E =
1
√ d4
1 – 4
D
√ d4
1– 4
D
πd2 πd2
√ 2 ∆P (système S.I.)
Qv théorique = u = . E
4 4 ρ
πd2
Qm théorique = ρ Qv théorique =
4
. E
√ 2 ρ ∆P
• Débit réel
Le débit théorique ne tient pas compte de la forme précise des dispositifs déprimogènes telle que
l’épaisseur de la plaque, la forme du chanfrein en sortie d’orifice … ni des pertes de charge créées par
les frottements sur la plaque. Le débit réel est donc différent du débit théorique mais la standardisation
des tailles et formes des plaques permet, dans une plage donnée de débit, de corriger le débit
théorique par un coefficient, établi pour chaque plaque. Dans le cas d’équipements non standardisé il
est nécessaire de faire un test de la plaque pour déterminer le débit réel en fonction du ∆P appliqué
créé par l’équipement.
00208_B_F
Pression
Courbe de
tension de vapeur
LIQUIDE
VAPEUR
D T 031 B
Température
t
La chute de pression provoque la vaporisation partielle de ce liquide et donc l’apparition de bulles avec
augmentation considérable du volume. L’apparition de ce phénomène peut résulter par exemple d’une
mise en vitesse ou d’une élévation en altitude.
Une des causes possibles de baisse de pression statique est l’augmentation d’énergie cinétique. En
effet, à hauteur constante :
Ea = constante
Ce phénomène peut par exemple se rencontrer dans les clapets des robinets-vannes où la section de
passage est très réduite, et la vitesse très grande.
Un autre phénomène d’apparition de gaz peut se produire dans le cas de dégazage de composés
gazeux dissous dans un liquide car la solubilité des gaz diminue avec la pression.
D’une façon générale, quand un liquide en écoulement provient d’une capacité où il était en contact
avec une phase gazeuse il y a risque de vaporisation si la pression statique supportée par le liquide
devient inférieure à la pression où liquide et gaz était en contact.
00208_B_F
Application
Dans les conditions du schéma ci-dessous, risque-t-on une vaporisation du liquide après passage du
convergent ?
5 bar
Vaporisation ?
oui
A
non
1m
B
D SEC 1442 A
U1 = 1 m/s U2 = 8 m/s
00208_B_F
Une autre origine possible d’une baisse de pression statique est la montée en altitude du liquide. A
énergie cinétique constante (diamètre de tuyauterie constant), une élévation en altitude se traduit par
une diminution de pression car :
Ep + Ea = constante
Altitude
P2
Risque de
vaporisation
du liquide
Pression dans la
tuyauterie
D T 386 A
P2 Tension de P1 Pression
vapeur du
liquide
00208_B_F
Application
Un échangeur situé à 20 m en hauteur est alimenté par de l'eau de tour de réfrigération à 20°C, qui en
sort à 40°C, la pression du réseau au refoulement de la pompe est de 6 bar.
20 °C 40 °C
40 °C
h = 20 m
6 2,5
h = 10 m bar bar
Pf
D SEC 1443 A
2. Quelle est la pression à la sortie si la perte de charge dans l'échangeur est de 0,5 bar à débit
normal ?
3. On veut installer une vanne de régulation dont la perte de charge à débit normal est de 0,7 bar.
Où peut-on l'installer ?
00208_B_F
Dans tout écoulement le débit masse Qm se conserve et on peut écrire que la section de passage du
fluide S doit suivre la relation :
Qm
S =
ρ.v
ρ : masse volumique
v : vitesse du gaz
Dans le cas du gaz, la variation d’énergie cinétique est proportionnelle à la baisse d’énergie due à la
détente (pression et température). La vitesse et la masse volumique sont par conséquent dépendantes
de la détente.
• Écoulement liquide
Dans les écoulements liquides, ρ reste constant et la vitesse varie inversement à la section. La
pression varie comme l’inverse du carré de la vitesse mais ne modifie pas la masse volumique.
P T ρ v ρ.v S
D T 387 A
id id
Le produit ρ.v augmente tant que la détente n’est pas trop forte. Au fur et à mesure que celle-ci
augmente, ρ .v tend à augmenter de moins en moins. La section de passage inverse à ρ . v, diminue
en proportion donc de moins en moins jusqu’à devenir constante. Dans cette section, qui est donc la
plus petite, le gaz est strictement à la vitesse du son. Cette section est appelée col sonique.
00208_B_F
Si la détente augmente au-delà de la valeur donnant la vitesse du son, ρ .v diminue car la masse
volumique diminue plus que n’augmente la vitesse. La section de passage doit augmenter pour
accélérer le gaz. Le gaz est alors à une vitesse supersonique.
Pour atteindre une vitesse supersonique, il faut donc une conduite de profil spécifique appelé
convergent-divergent. Cette forme est caractéristique des tuyères supersoniques de turbines à vapeur
ou des éjecteurs.
Dans les équipements non conçus pour fonctionner en supersonique (vannes, plaques à orifices,
compresseurs centrifuges, turbines, soupapes de sécurité), le débit est limité par la vitesse du son et la
section de passage. Augmenter la détente dans ces cas ne modifie pas de débit. On dit qu’on a atteint
le débit critique.
En subsonique
P T ρ v ρ.v S
➘ ➘ ➘ ➚ ➚ ➘
En supersonique
P T ρ v ρ.v S
➘ ➘ ➘ ➚ ➘ ➘
D T 388 A
Le col sonique se situe à la valeur S/Qm minimale donc à la valeur ρ.v maximale.
00208_B_F
La vitesse du son dans un gaz dépend de divers paramètres liés à la nature du gaz (k, M) et à sa
température.
v m/s
v son = 91
√ kT
M
M = masse molaire en g/mol
T = température en °K
k = exposant isentropique dépendant du gaz
Exemples
• La vitesse supersonique génère des frottements élevés et donc des pertes importantes. Le
rendement des machines supersoniques est donc faible et en dehors de petites puissances
(turbines à vapeur) ou de contraintes de poids, les machines rencontrées dans les usines sont
subsoniques. Une machine conçue en subsonique ne peut pas fonctionner en supersonique et
inversement car les profils des canaux dans lesquels passe le gaz est lié au régime d’écoulement.
• Dans les vannes ou les soupapes de sécurité la vitesse est théoriquement limitée à la vitesse
sonique dans la section de passage entre clapet et siège (blocage sonique). La forme de certaines
pièces permettent de dépasser cette vitesse notamment dans certaines soupapes de sécurité. Le
ralentissement du gaz dans l’enceinte se trouvant après le clapet se produit avec destruction de
l’énergie de vitesse dans des ondes de choc. Celles-ci créent des pressions instables et donc des
forces importantes notamment sur les clapets et leur tige ce qui peut provoquer leur rupture.
00208_B_F