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Ingénieur Travaux
Gabriel DE CAMPOS
Troisième année - Option M3S
Promotion 2014
Note de confidentialité
La diffusion de ce document est limitée aux responsables du stage. Sa consultation par d’autres personnes est
soumise à l’accord préalable par écrit de l’entreprise ETF.
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Rapport de Travail de Fin d’Études – Gabriel DE CAMPOS, Ingénieur Travaux - ETF
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tout particulièrement mon tuteur de stage, M. VEZIN, Chef du Secteur de
Montpellier, pour toute la confiance qu’il m’a accordée durant mon stage ainsi que pour la diversité
et la richesse des projets et chantiers sur lesquels j’ai pu intervenir et qui m’ont permis d’acquérir
non seulement des connaissances techniques dans le domaine des travaux ferroviaires et dans le
métier de conducteur de travaux, mais aussi en termes de management de projet et des équipes.
Je remercie également MM. BATY et DELOBEL, Ingénieurs Travaux au secteur de Montpellier, qui ont
toujours été présents pour répondre à mes questions et interrogations, et qui m’ont apporté une
aide précieuse pour la préparation et le suivi des chantiers sur lesquels j’ai travaillé. Leurs conseils
m’ont permis d’apprendre à gérer mes projets avec rigueur et autonomie.
J’adresse enfin mes remerciements à M. SIMON, Chef de l’Agence Méditerranée, qui m’a permis
d’intégrer ETF pour mon stage, ainsi qu’à toutes les personnes de l’agence Méditerranée qui m’ont
aidé pendant mon stage, et plus précisément du secteur de Montpellier pour leur accueil chaleureux,
leurs conseils et leur soutien.
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Rapport de Travail de Fin d’Études – Gabriel DE CAMPOS, Ingénieur Travaux - ETF
RESUME / ABSTRACT
Résumé
La création d’un réseau de transport ferroviaire performant est un enjeu majeur à l’échelle du
territoire français. À ce titre, et pour assurer un taux de service et une régularité satisfaisante tant
pour les usagers du réseau que pour le transport de marchandises, il incombe à Réseau Ferré de
France, propriétaire de la majeur partie des lignes, d’assurer leur entretien régulier en planifiant des
opérations de renouvellement des voies.
La réalisation des études préalables aux travaux proprement dits est confiée en grande partie à la
SNCF ou à des bureaux d’étude et de maîtrise d’œuvre de transports, qui sélectionnent à leur tour le
ou les entrepreneurs travaux, généralement par le biais d’appels d’offre.
Ces entrepreneurs, à l’instar d’ETF, sont chargées de réaliser les travaux conformément aux
spécifications techniques, environnementales et aux règles de sécurité prescrites par le maître
d’œuvre dans son cahier des charges. Les conducteurs ou ingénieurs travaux, « pilotes » des
chantiers, sont responsables de leur organisation et de leur bon déroulement depuis leur préparation
et jusqu’à ce que la réception des travaux soit actée par le maître d’ouvrage. Ce sont eux qui
prévoient le personnel, le matériel et les matériaux ainsi que la logistique nécessaire à la réalisation
des chantiers puis s’assurent du respect des délais, de la qualité et des coûts de manière quotidienne
en phase de travaux.
Abstract
The development of the railway network is a major challenge for the French government and
institutions. As such, Réseau Ferré de France, which owns the major part of this network, has to
guarantee its regular renewal so that the train operators - like SNCF - may provide the best quality of
service for their customers, whether they are simple travelers or firms that use the train for goods
transportation.
The achievement of feasibility studies is largely entrusted to the SNCF or to consulting companies in
the field of transportation, which in turn select the contractor, usually by means of a call for bids.
These contractors - like ETF - are responsible for carrying out the work in accordance with the
technical and environmental specifications and the safety rules enacted by the project manager.
Sites managers are responsible for the organization and progress of their construction work, from
the project launching until acceptance of the work is recorded by the client. They have to provide for
all workforces, equipment and materials needs on their construction site as well as the logistics
required for construction projects, and to ensure the timeliness, quality and costs on a daily basis.
This report presents the various aspects and issues of railway construction works as well as the
missions of a “site management engineer” in the light of the main tasks which were entrusted to me
during my internship.
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SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ......................................................................................................................... 3
RESUME / ABSTRACT .................................................................................................................... 4
TABLE DES ILLUSTRATIONS ........................................................................................................... 7
GLOSSAIRE ................................................................................................................................... 8
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 9
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CONCLUSION.............................................................................................................................. 43
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Figure 1 : Schéma des interactions entre les deux principaux acteurs du RFN .................................... 12
Figure 2 : Déroulement « classique » d’un projet ferroviaire du point de vue du MOE ....................... 14
Figure 4 : Chiffres clés d’Eurovia en 2013 (Source : Rapport d’activité Eurovia 2013) ......................... 20
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GLOSSAIRE
ADV : Appareil de Voie
AO : Appel d’Offre
PK : Point Kilométrique
PN : Passage à Niveau
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INTRODUCTION
Celle-ci élabore un Dossier de Consultation des Entreprises qui regroupe d’une part les spécifications
techniques, environnementales et sécuritaires à respecter lors des travaux, et d’autre part les pièces
administratives et financières du marché. Les responsables des études dans les entreprises de
travaux répondent à la consultation par un mémoire technique et une proposition financière.
L’entreprise ayant fourni la meilleure proposition technique et financière se voit attribuer le marché
de travaux. Ensuite, l’ingénieur travaux intervient pour la préparation puis le pilotage du chantier.
Piloté par mon tuteur de stage, M. VEZIN, sur plusieurs projets du secteur de Montpellier, et
conseillé au quotidien par les ingénieurs travaux du Secteur, j’ai pu appréhender les enjeux de la
conduite de travaux non seulement d’un point de vue technique : maîtrise de la qualité, des délais et
des coûts, gestion des risques pour la sécurité des personnes, du matériel et de l’environnement,
mais aussi et surtout l’importance du relationnel et du management dans la fonction de conducteur
de travaux. En effet, la gestion du personnel sur le chantier est déterminante pour l’avancement des
travaux et peut parfois s’avérer délicate.
Durant six mois, j’ai eu l’occasion de participer à plusieurs projets à des stades d’avancement variés,
ayant particulièrement été sollicité sur des projets en phase travaux mais aussi ponctuellement sur
des études. En particulier, après une phase d’adaptation sur plusieurs opérations qui m’a permis de
me familiariser avec les équipes et l’environnement de chantiers ferroviaires, j’ai eu l’opportunité de
gérer mes propres opérations sous la tutelle du Chef de Secteur.
J’ai également été sollicité sur un sujet de Qualité interne de l’entreprise, au travers de l’élaboration
ou de mise en conformité de fiches de contrôle de la qualité des travaux réalisés
La variété des sujets abordés m’a permis de me familiariser avec les différents aspects du métier
d’Ingénieur Travaux Ferroviaires et plus généralement avec le fonctionnement d’une entreprise de
Travaux Publics spécialisée dans les travaux publics.
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La première partie de ce rapport est consacrée d’une part à une brève présentation de l’organisation
du secteur ferroviaire en France afin de mieux appréhender les enjeux des différents projets abordés
par la suite, et d’autre part à la présentation d’ETF, du groupe EUROVIA et de l’agence Méditerranée,
où j’étais basé lors de mon stage.
La seconde partie sera quant à elle dédiée à la présentation des différents projets sur lesquels je suis
intervenu, et en particulier aux contributions que j’ai pu y apporter, ainsi qu’aux enjeux et difficultés
du métier de Conducteur de Travaux que cela m’a permis de découvrir et aux compétences que j’ai
dû mobiliser au cours des différentes missions qui m’ont été confiées.
Enfin, au travers de l’analyse de l’expérience vécue au cours de ce stage, je ferai un bilan des savoir-
faire et connaissances dans le domaine ferroviaire, sur le métier d’Ingénieur Travaux et également
sur le monde de l’entreprise, que ce stage m’a permis d’acquérir.
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PREMIERE PARTIE :
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Depuis sa création en 1938 et jusqu’en 1997, la SNCF était l’unique propriétaire, gestionnaire et
exploitant du Réseau Ferré National (RFN). Suite à une impulsion européenne pour la libéralisation
des transports ferroviaires et la libre concurrence sur ce marché, RFF est devenu, en 1997, le
gestionnaire des infrastructures ferroviaires.
Depuis, la SNCF agit en tant qu’exploitant du réseau : c’est elle qui gère le fonctionnement des trains
pour assurer les transports de marchandises et de voyageurs en échange d’une contrepartie
financière versée à RFF pour chaque train circulant sur le RFN (péage). Elle assure également la
maintenance sur le réseau.
RFF est en charge de l’entretien et de la modernisation des lignes, c’est-à-dire que la maîtrise
d’ouvrage des projets ferroviaires lui incombe, que ce soit pour le compte de l’État ou de collectivités
territoriales (Région, Département, Communautés d’Agglomérations, Syndicats de Transports…). Ces
projets recouvrent la création de lignes nouvelles, la réouverture de lignes existantes (au trafic
voyageurs par exemple), la réalisation d’aménagements et de modifications substantielles de
l’infrastructure existante (électrification d’une ligne, création de nouvelles gares…), ou encore pour la
sécurisation de l’exploitation ferroviaire (suppression de passages à niveau, protection de ligne en
site SEVESO…).
Convention de
gestion
Redevance
d’infrastructure
Figure 1 : Schéma des interactions entre les deux principaux acteurs du RFN
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Suite aux réflexions du Ministère des Transports sur la question de la réduction du déficit public du
secteur et de son ouverture à la concurrence, il a été décidé de réformer le système existant en
créant un gestionnaire unique du réseau. Ce projet de réunification, qui devait à l’origine être finalisé
en 2013, est notamment articulé autour des axes suivants :
unification des fonctions de gestion d’infrastructure avec le regroupement au sein
d’une entité unique, le Gestionnaire d’Infrastructure Unifié (GIU), de RFF, de la
direction de la circulation ferroviaire et de SNCF Infra. Le GIU sera rattaché à la SNCF
au sein d’un pôle public unifié ;
mise en place de "règles vertueuses" pour la maîtrise de la dette et de l’évolution des
coûts. Des gains de performance sont en outre attendus avec la constitution du pôle
unifié ;
respect du calendrier de l’ouverture à la concurrence.
Les projets de modernisation des infrastructures ferroviaires sont la plupart menés à bien par RFF en
sa qualité de gestionnaire du RFN et par la SNCF qui en assure la Maîtrise d’Œuvre.
Les projets régionaux (TER) sont habituellement cofinancés par l’État (DREAL…), les Collectivités
Territoriales (Régions, département, communautés d’agglomération, Syndicats de transports…) et
Réseau Ferré de France.
Les projets nationaux (LGV) sont non seulement cofinancés par l’État et RFF, mais aussi par des
acteurs privés (entreprises de Bâtiments et Travaux Publics, banques …) dans le cadre de Partenariats
Public-Privé (PPP).
En tant que Maître d’Ouvrage (MOA), RFF est chargé d’assurer le lien entre les financeurs d’un projet
et le ou les bureaux d’études en charge de la réalisation de celui-ci. Les projets ferroviaires publics
étant régis par le Code des Marchés Publics (CMP), le MOA est tenu de lancer un Appel d’Offre (AO),
qui est accompagné du cahier des charges pour les entreprises susceptibles d’y répondre (Dossier de
Consultation des Entreprises).
Pour répondre à un AO, les bureaux d’études doivent rédiger une note méthodologique qui présente
le processus déployé pour mener les études techniques, une note d’organisation qui présente
l’équipe en charge du projet et le Plan d’Assurance Qualité (PAQ), et un ensemble de pièces
financières qui définissent les prix de chacune des prestations proposées.
Toutes les réponses à l’AO sont examinées, notées puis classées par le MOE selon des critères
méthodologiques, techniques et de coûts. Dans le cas d’un appel d’offre ouvert, c’est-à-dire un AO
auquel tous les opérateurs économiques peuvent répondre au sens du CMP, les entreprises sont
conviées à un oral pour apporter des compléments au mémoire technique remis au MOA. Cet oral
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est suivi de la remise d’une offre finale (Best And Final Offer1), dans le but de choisir de manière
définitive le titulaire du marché.
Une fois la procédure d’attribution du marché terminée, les études techniques amont menées par la
Maîtrise d’Œuvre peuvent démarrer. Un projet est généralement décomposé en plusieurs phases,
comme représenté sur la figure suivante, et il n’est pas exclu que ces différentes phases soient
confiées à des bureaux d’études différents en fonction des décisions du MOA à l’issue de chacune
d’entre elles. Certains projets peuvent par exemple être arrêtés à l’issue des études amont s’ils ne
sont pas jugés suffisamment cohérents ou pas prioritaires au regard des objectifs des financeurs, que
ce soit pour des raisons techniques, financières, de contraintes particulières ou de l’insuffisance des
opportunités qu’ils présentent.
La phase d’Avant-Projet : au cours de cette étape sont étudiés différents scénarios potentiels
de réalisation qui sont évalués par une analyse multicritères prenant en compte les enjeux
fonctionnels, techniques, économiques et financiers, et environnementaux du projet. Une
planification des principales étapes est réalisée : études et conception détaillée, procédures
d’instruction du marché, réalisation et période d’essais et de mise en service le cas échéant ;
La phase Projet: elle a pour objectif de décrire le scénario retenu et d’en déterminer le coût
prévisionnel en phase chantier et dans la situation cible c’est-à-dire suite à la réalisation du
projet (coûts d’exploitation et de maintenance). Le planning d’exécution des travaux est
arrêté ;
Les phases d’AVP/PRO sont parfois condensées en une seule étape en fonction de l’état
d’avancement suite aux EP où des délais prévus de réalisation. On parle alors d’APO.
La phase d’Assistance pour la passation des Contrats de Travaux (ACT) dont le but est de
préparer le DCE qui s’adresse aux Entreprises de travaux et de lancer l’Appel d’Offre pour ce
marché. Le déroulement de cette étape est similaire à celui d’un AO émis par la MOA décrit
au paragraphe précédent,
1
BAFO = Meilleure Offre Finale
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Les Études d’Exécution: elles permettent la réalisation de l'ouvrage et ont pour objet
d'établir tous les plans d'exécution et spécifications à l'usage du chantier ainsi que les plans
de synthèse correspondants, les devis détaillés et le calendrier prévisionnel d’exécution par
lot (partie de l’ouvrage). Les documents techniques et généraux produits par l’entreprise
titulaire du marché sont visés par la MOE,
La Direction de l’Exécution des contrats de Travaux dont le but est de vérifier l’application
des prescriptions des études d’exécution, de délivrer les ordres de service, d’organiser les
réunions de chantier, de procéder aux constats contradictoires au démarrage des travaux et
lors de la remise des installations au Gestionnaire d’Infrastructure et d’assister le MOA en cas
de litige avec l’entreprise sur le règlement ou l’exécution des travaux,
L’Assistance lors de la réception des travaux : examen des désordres signalés et des réserves
émises par le MOA jusqu’à leur levée, constitution du Dossier des Ouvrages Exécutés (DOE)
nécessaire à l’exploitation des ouvrages.
La procédure de sélection de l’entrepreneur en charge des travaux ne diffère pas de celle qui
consiste à choisir le bureau d’étude pour un MOA. Le MOE réalise en effet à son tour un DCE auquel
les entrepreneurs répondent également par une proposition technique et financière. Ceux-ci sont
ensuite sélectionnés selon le même principe, c’est-à-dire par une évaluation technico-financière de
leur offre qui peut conduire à la présentation d’une meilleure offre (BAFO) et la convocation à un
oral pour sélectionner le meilleur candidat.
Une fois le marché attribué, l’entrepreneur transmet au MOE des pièces techniques, – dont les
études et procédures d’exécutions qui sont visées par le MOE – un planning affiné du déroulement
des travaux, ainsi que les documents Qualité, Sécurité, Environnement (QSE) requis en fonction de
l’ampleur du projet : le Plan d’Assurance Qualité (PAQ), le Plan Particulier de Sécurité et de
Protection de la Santé (PPSPS) et le Plan de Respect de l’Environnement (PRE).
Le PAQ décrit les engagements pris par l’entrepreneur pour garantir le respect de la qualité de
l’exécution des travaux, des délais et des coûts. Il présente l’organisation de l’entreprise et de
l’équipe chantier ainsi que les moyens matériels mis en œuvre pour la réalisation des travaux. Enfin,
il liste les points de contrôle qui feront l’objet de relevés lors des travaux dans un Plan d’Organisation
des Contrôles (POC). La plupart de ces contrôles sont accompagnés d’une fiche de contrôle sur
laquelle figurent l’ensemble des relevés et mesures attendus par la MOE pour garantir un niveau de
qualité donné. La mise en conformité de ces fiches par rapport aux exigences de la SNCF ayant fait
partie de mes missions de stage, ce point sera détaillé dans la seconde partie de ce rapport.
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L'organisation du chantier,
Les installations sanitaires disponibles,
La nature des travaux à exécuter,
Les risques possibles pour les ouvriers dans la réalisation de leur travail,
Les risques possibles que le travail de l'entreprise peut provoquer sur les ouvriers des
autres entreprises (coactivité sur un même site),
Les risques possibles que les travaux des autres entreprises peuvent générer sur les
ouvriers de son entreprise (coactivité),
Les moyens mis en œuvre pour prévenir ces risques.
Ce document est établi à partir de visites de chantier qui ont pour but d’identifier les risques
potentiels liés à la configuration des lieux et aux méthodes de travail qui en découlent et également à
partir du Plan Général de Coordination (PGC), document rédigé par le Coordonnateur Sécurité et
Protection de la Santé (CSPS), qui définit les mesures à prendre pour prévenir les risques sur les
chantiers de travaux. Le PPSPS est soumis à la validation du CSPS qui vérifie que les mesures prises
par les entreprises, au regard de leur organisation propre et des interactions avec les autres
intervenants du chantier, sont suffisantes pour prévenir les risques encourus par le personnel.
Le PRE définit les risques environnementaux et leurs impacts, ainsi que les moyens à mis en œuvre
par l’entrepreneur pour prévenir les pollutions accidentelles. Si, pour les « petits » chantiers, les
impacts sur l’environnement restent généralement limités, ils sont systématiquement un sujet
sensible dans le cadre des projets d’envergure comme la construction de LGV, du fait de la
multiplicité des zones sensibles – d’un point de vue environnemental – traversées par une de telles
lignes. Confrontés à des enjeux environnementaux croissants, les MOA attachent de plus en plus
d’importance à l’application des normes et aux engagements spécifiques pris par les entreprises de
travaux.
Les autres préparatifs de chantier, comme la planification du matériel ou du personnel, sont propres
à l’entrepreneur en charge des travaux et éventuellement aux autres intervenants directs du
chantier, et seront par conséquent abordés plus en détail dans la seconde partie de ce rapport.
Après cette description du fonctionnement de secteur ferroviaire, du rôle des différents acteurs
d’un projet ferroviaire, et du déroulement habituel d’un de ces projets, nous allons nous intéresser
à l’organisation du groupe EUROVIA et plus particulièrement de sa filiale ETF, qui occupe une place
prépondérante dans la réalisation de projets ferroviaires en France.
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Eurovia est née en 1997 suite à la fusion de deux entreprises du groupe SGE (actuel groupe VINCI), les
sociétés Cochery Bourdin Chaussé et Viafrance dont l’origine remonte à 1925, toutes les deux spécialisées
dans les travaux routiers. Ces travaux constituent à l’heure actuelle encore l’essentiel de l’activité du
groupe. Ils représentent en effet les deux tiers du chiffre d’affaire du groupe et de ses effectifs.
Ces métiers peuvent eux-mêmes se décliner en neuf branches distinctes qui sont les suivantes :
Travaux routiers :
Travaux ferroviaires :
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Démolition :
Génie Civil :
Assainissement :
Etanchéité :
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Carrières et Matériaux :
Signalisation :
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Avec plus de 300 agences en France toutes filiales confondues, Eurovia affiche sa volonté d’être
toujours au plus près du client pour lui fournir des solutions techniques mieux adaptées et lui assurer
une plus grande réactivité. Dans le monde, Eurovia est présente dans 16 pays, Majoritairement en
Europe, mais aussi en Amérique du Nord, au Chili et en Inde.
Figure 4 : Chiffres clés d’Eurovia en 2013 (Source : Rapport d’activité Eurovia 2013)
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A l’heure actuelle, Eurovia réalise encore l’essentiel de son chiffre d’affaire en Europe (88%) et en
particulier en France (61% du CA). Avec ses 1300 recensés dans le monde, elle affiche toutefois sa
volonté d’exporter son modèle et son savoir-faire à l’international. A ce titre, ses filiales comme ETF
sont des atouts de choix puisqu’elles utilisent des techniques et technologies à la pointe de
l’innovation dans leur secteur d’activité.
ETF est née en 2013 de la fusion entre Eurovia Travaux Ferroviaires et Européenne de Travaux
Ferroviaires, déjà membre du groupe Eurovia depuis 2008. Ses activités ferroviaires s’articulent
autour de six métiers :
Les activités sur le Réseau Ferré National (RFN) : ETF y réalise des opérations de construction
et de maintenance à la fois sur des lignes nationales (TER) et sur des Lignes à Grande Vitesse
avec notamment des projets d’envergure comme la LGV Est-Européenne qui compte 406
kilomètres de voie ferrée entre Paris et Vendenheim (67) et la LGV Sud-Europe-Atlantique
qui assurera à partir de 2017 la liaison TGV de Tours à Bordeaux sur près de 340 kilomètres
de voie ferrée.
Les transports urbains : ETF déploie ses équipes sur de nombreux projets de modernisation
ou d’extension des lignes de Tramway et de Métro et participe également aux travaux de
maintenance sur les lignes existantes.
Les Installations Terminales Embranchées (ITE) : ETF assure la pose et la maintenance des
réseaux ferrés industriels et privés ainsi que la construction de gares multimodales. L’activité
ITE est présente dans de nombreux secteurs industriels : métallurgie, sidérurgie, chimie,
industrie pétrolière, armement, automobile, aéronautique et agro-alimentaire, soit pour des
entreprises privées, et notamment des grands comptes comme Airbus, Arcelor-Mittal, le Port
Autonome de Marseille ou encore pour les conseils généraux et les collectivités locales.
Les Caténaires : l’agence Caténaires et Energie est spécialisée dans la conception, les études,
la réalisation et la maintenance de lignes de traction électrique pour tous les systèmes de
transport, guidés ou non.
Le Génie Civil ferroviaire : ETF intervient dans les domaines de pose d’artère de câbles, de
pose et de déroulage de câbles, dans les travaux de signalisation des raccordements,
des postes des passages à niveau, des aiguillages. ETF assure également le bétonnage de
fossés, de traversées sous voies, la construction de quais de voyageurs et
l’annonce automatique, sur chantier, des trains circulant sur la voie contiguë.
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En 2013, ETF, dont le siège social est basé à Beauchamp en région parisienne, a généré un chiffre
d’affaire de 394 M € soit une augmentation de 50% par rapport à 2009. Ces résultats s’expliquent
notamment par l’augmentation de l’activité comptabilisée suite à la fusion des activités ferroviaires,
mais aussi par son organisation qui lui permet d’intervenir sur des projets de nature et d’importance
très diverses.
A l’échelle de la France, la branche purement ferroviaire d’ETF - ses activités sur les lignes de
tramway et de métro étant classées dans les « Projets Urbains » - est composée d’une Agence
Grands Projets, basée à Paris, qui intervient notamment sur des projets comme les LGV Tours-
Bordeaux ou Est européenne, d’une agence Génie Civil et de sept agences régionales dont trois au
nord : agences Nord, Est, Ile-de-France, et quatre au sud : agences Ouest, Sud-Ouest, Rhône-Alpes–
Auvergne, et Méditerranée.
Les agences régionales regroupent elles-mêmes plusieurs secteurs qui apportent à la fois plus de
proximité aux clients et une complémentarité de l’offre proposée en fonction de l’activité historique
des secteurs (travaux sur le RFN ou sur les ITE par exemple).
L’agence Méditerranée est composée d’une partie Agence proprement dite, basée à Vitrolles, qui
regroupe les fonctions de direction et de support, et de trois Secteurs : le Secteur des travaux
mécanisés, le Secteur de Marseille, tous deux basés à Vitrolles, et le Secteur de Montpellier, basé à
Cournonterral.
Sur cet organigramme, on retrouve les principales fonctions support nécessaires au quotidien pour
les différents secteurs de l’agence : ressources humaines, comptabilité, responsable QSE, et
responsable matériel c’est-à-dire à la fois les consommables, machines portatives et les engins de
chantier. Les services informatiques sont communs pour toutes les agences régionales d’ETF ; ils sont
basés en région parisienne.
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Contrairement aux secteurs de Marseille et de Montpellier, le secteur des travaux mécanisés n’est
pas une entité physique proprement dite. En effet les chefs de machines de travaux et les
conducteurs interviennent sur tous les projets de l’agence Méditerranée qui le requièrent, mais aussi
sur des chantiers d’autres agences en cas de besoin. D’autre part, les machines nécessitant des
investissements conséquents, d’un point de vue comptable, ce secteur est un poste de dépenses et
de coûts d’immobilisation important ce qui justifie qu’il soit dissocié des autres secteurs. Les travaux
qu’il réalise étant davantage liés à l’activité RFN, il est cependant géré par le Chef de Secteur de
Montpellier.
Bien qu’ayant historiquement des activités différentes – le secteur de Marseille étant spécialisé dans
les travaux sur les Installations Terminales Embranchées (ITE) et celui de Montpellier dans les travaux
sur le RFN – leur organisation en termes de métiers et responsabilités reste semblable.
Le secteur de Montpellier emploie actuellement 38 personnes soit près de la moitié des employés
de l’agence Méditerranée (90 collaborateurs). L’organigramme qui suit présente les principales
fonctions au sein du secteur :
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Chaque chantier est géré par un conducteur de travaux (ou ingénieur travaux) ou plusieurs si la taille
du chantier ou les horaires de travail l’exigent, qui suit l’avancement des travaux au quotidien et
planifie les tâches à réaliser chaque jour. Celui-ci n’est pas nécessairement présent tous les jours sur
le chantier, contrairement aux chefs de chantier ou chefs d’équipe qui, eux, donnent directement des
consignes à leurs équipes pour la réalisation des travaux.
Les chefs de chantier sont garants de l’exécution des travaux dans les règles de l’art sur chacun des
chantiers élémentaires dont ils sont responsables. Un chantier élémentaire correspond à un
ensemble de tâches réalisées sur une même zone de chantier, parfois par plusieurs équipes, mais
suffisamment proches les unes des autres pour que le chef de chantier puisse leur donner des
informations, leur attribuer des tâches à exécuter ou les avertir en cas de danger.
Le matériel portatif (boulonneuses, tronçonneuses…) est en partie amené sur site par les chefs de
chantier ou d’équipe qui le transportent dans leurs fourgons et également par le conducteur de
camion du secteur lorsqu’il s’agit de matériel plus lourd ou encombrant, ou matériaux de
construction. Le secteur dispose d’un dépôt et d’un atelier pour stocker les engins, le matériel et les
matériaux. Un mécanicien y effectue l’entretien et les réparations nécessaires à la sureté et au bon
fonctionnement des machines.
Enfin, la partie administrative des chantiers est gérée par l’assistante du secteur. Cela comprend
notamment la gestion des factures émises par les fournisseurs et sous-traitants, l’émission de
factures, la gestion des contrats des intérimaires auprès de leur agence, l’assemblage des dossiers de
réponse aux appels d’offre…
Après cette présentation succincte d’Eurovia et de sa filiale spécialisée dans les travaux ferroviaires
ETF, ainsi que du déroulement général d’un projet ferroviaire, nous nous intéresserons dans la
partie suivante aux principales missions d’un conducteur de travaux, qui seront décrites au travers
des missions qui m’ont été confiées pendant mon stage.
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SECONDE PARTIE :
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Nous commencerons dans cette partie par aborder les aspects Qualité sur lesquels j’ai travaillé
durant mon stage. La création ou mise en adéquation de fiches de contrôle avec les notices SNCF
représente un enjeu pour l’entreprise, car cela lui permet de standardiser et simplifier ses
procédures de contrôle et également de donner de meilleures garanties au client quant au niveau de
qualité atteint. Cette mission constitue également une excellente entrée en matière pour
appréhender le monde des travaux ferroviaires, dans la mesure où elle permet de faire le lien entre
les normes en vigueur et leur application dans des cas concrets, autrement dit, d’acquérir à la fois
des connaissances théoriques et pratiques sur la création de voies et d’installations ferroviaires.
Certaines IN décrivent en particulier les procédures à suivre pour la réalisation des travaux et les
niveaux de qualité à atteindre. Ce sont ces IN qui nous intéresserons plus particulièrement dans la
suite puisque les documents qualité utilisés par ETF sont directement construits à partir de leur
contenu.
L’IN 7436 - Application de l'Assurance Qualité dans le domaine des travaux VOIE CPC livret 1_10 – a
pour objet :
de décrire les étapes de la mise en œuvre de l'Assurance Qualité,
d'énoncer les exigences en termes de Documentation Assurance Qualité (DAQ),
et de rappeler les obligations respectives de l'Entrepreneur et de la Maîtrise d'Œuvre
SNCF qui permettent de garantir l'atteinte des objectifs attendus en termes
d'Assurance Qualité.
Ce texte complète un ensemble d’autres IN applicables aux marchés de travaux voie. Il constitue un
référentiel pour l’entrepreneur pour la constitution de son Plan d’Assurance Qualité (PAQ) et des
autres documents que celui doit transmettre dans le marché, comme la Notice d’Organisation
Générale (NOG), ou bien soumettre à validation du MOE avant le début des travaux comme la liste
des procédures techniques d’exécution et de contrôles ou encore le Plan d’Organisation des
Contrôles (POC). C’est donc cette IN qui servira de base pour tout le travail de mise en conformité
des fiches de contrôles chantier.
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Rapport de Travail de Fin d’Études – Gabriel DE CAMPOS, Ingénieur Travaux - ETF
Selon les spécifications de l’IN 7436, le POC se présente sous la forme d’un tableau qui reprend les
points suivants :
le type ou la nature de l'opération élémentaire à contrôler,
le type ou la nature du contrôle,
la criticité de l'opération,
le nom ou la fonction du responsable du contrôle,
les moyens de contrôle,
la fréquence du contrôle,
les tolérances ou objectifs éventuels,
l’existence ou non d’une fiche de contrôle,
la référence de la fiche de contrôle,
l’identification des documents pour le Dossier de Synthèse Qualité (Fiche de Contrôle,
Fiche de Non-conformité, Fiche d’Anomalie…).
Pour avoir une meilleure idée du format d’un tel document, on pourra se référer à l’Annexe 2 de ce
rapport, qui est un extrait du POC utilisé sur le chantier de remplacement d’Appareils de Voie (ADV)
d’Avignon2, projet auquel j’ai participé au début de mon stage chez ETF.
Toutes les opérations et étapes des travaux qui nécessitent un contrôle et une validation du MOE
sont ainsi listées dans le POC. Au total, le POC générique d’ETF Méditerranée compte 48 points de
contrôles différents, depuis la phase de préparation du chantier jusqu’à la remise des documents du
Dossier des Ouvrages Exécutés (DOE) : relevés de courbes et de gabarits pour assurer que la voie est
circulable, et attestation de fin de travaux. Il contient tous les points de contrôles réalisés par ETF
dans le cadre des travaux de voie3.
Mon travail de mise à jour du POC a consisté à vérifier que chacune des opérations élémentaires qui
y figurent était correctement décrite et en particulier que les valeurs objectives ou les tolérances
étaient bien conformes aux spécifications des IN décrivant ces opérations. Ces valeurs sont en effet
parfois variables en fonction de la nature des travaux réalisés : pose de voie neuve, travaux
d’entretien… du type de ligne : LGV, ligne « normale »… ou encore de la fréquentation de la ligne :
plus celle-ci est circulée, plus les exigences de qualité en termes de résultats sont strictes. Comme il
n’est pas toujours possible de détailler tous les cas envisageables dans un simple tableau, les valeurs
standard des tolérances doivent être données dans le cas le plus exigeant, c’est-à-dire la pose de voie
neuve ou le renouvellement de voie, quitte à modifier ces valeurs en fonction des chantiers.
Cette mise à jour à donc requis une première lecture des IN concernant les travaux de voie listés
dans le POC, ce qui m’a permis de me familiariser avec ces référentiels et surtout d’acquérir
davantage de connaissances sur la nature des travaux et la manière dont ils sont exécutés.
2
Voir Lexique Ferroviaire (Annexe 1)
3
Une multitude d’autres contrôles sont à envisager dans le cadre de travaux de Génie Civil, sur des Ouvrages
d’Art ou sur des caténaires … Ces travaux ne faisant pas partie du domaine métier d’ETF Méditerranée (ou
même d’ETF), ils ne sont évidemment pas décrit dans le PAQ standard de l’Agence.
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Pendant les premières semaines de mon stage, j’ai été amené à découvrir les travaux ferroviaires au
sein d’équipes de chantier sur deux projets : le remplacement d’ADV d’Avignon et un chantier
d’épuration (remplacement du ballast) sur le Réseau Ferré Portuaire (RFP) du Grand Port Maritime
de Marseille (GPMM).
Sur le chantier d’Avignon, j’étais en observation en base arrière. D’une manière générale, les travaux
sur les voies principales du réseau (ou les voies de services fortement utilisées) s’effectuent de nuit –
comme c’était le cas à Avignon – afin de minimiser l’impact sur les circulations. Les plages
d’interruption des circulations, autrement appelées « coupes », étant généralement limitées à
quelques heures, il est indispensable que toutes les opérations qui peuvent se faire en dehors des
voies circulées soient faites en amont, pendant la journée. Le but de la base arrière est de permettre
la réalisation en journée des préparatifs nécessaire au bon déroulement des travaux la nuit. Ces
préparatifs comprennent notamment :
Le déchargement des matériaux usagés extraits des voies pendant la nuit : rails, ballast
usagé, traverses …
Le montage des éventuels panneaux de voie4 à poser,
Le rechargement des trains avec des matériaux neufs et/ou des panneaux de voie …
Dans le cadre d’une opération de renouvellement d’ADV ou de Renouvellement Voie Ballast (RVB)
comme à Avignon, les travaux réalisés pendant la coupe (cas d’un RVB) peuvent être synthétisés de
la manière suivante4 :
Découpe et dépose de panneaux de voie sur la zone à renouveler,
Dégarnissage (enlèvement du vieux ballast) et terrassement,
Mis en œuvre d’une sous-couche de ballast,
Pose des panneaux de voie,
Ballastage et première passe de bourrage,
Mise à hauteur et calage de la voie,
Eclissage des panneaux de voie (ou soudage).
Entre chacune de ces étapes, des contrôles et des relevés sont réalisés soit par un contrôleur qualité
désigné, soit par un topographe. Etant donnés le nombre d’opération à réaliser et la contrainte de
temps pendant les coupes, ces contrôles sont faits autant que possible au fur et à mesure pour
gagner un maximum de temps.
4
Voir Annexe 1
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Aussi, il est essentiel que les fiches utilisées pour les relevés soient très claires et simples d’utilisation
pour d’une part éviter les pertes de temps et surtout les erreurs éventuelles liées à l’interprétation
de leur contenu.
Dans le cadre du chantier d’épuration et de relevage du Grand Port Maritime de Marseille, j’ai été
chargé de faire l’implantation et les relevés topographiques de la voie. Ces opérations consistent à
repérer des informations concernant la géométrie de la voie sur des supports fixes (poteaux
caténaires par exemple) ou des piquets plantés au bord la voie quand il n’y a pas de support fixe à
proximité.
Ces supports, implantés tous les 20 mètres en alignement ou tous les 10 mètres en courbe, restent
pendant toute la durée du chantier et permettent de positionner la voie conformément aux
préconisations des études techniques. Sont notamment repérés sur ces supports5 :
La hauteur actuelle de la voie (et la hauteur de relevage si la hauteur projeté diffère de
la hauteur actuelle),
Le dressage, i.e. la correction de l’alignement ou de la courbe, que l’on mesure par la
distance entre le repère et le bord intérieur du rail de la file la plus basse,
Le dévers, i.e. la différence de hauteur entre les deux files de rails,
La flèche si la voie décrit une courbe.
Dans le cas général, le tracé de la voie n’est pas modifié. Les valeurs des dévers et des flèches sont
alors des données initiales et théoriquement invariantes du projet. La hauteur et le dressage sont
mesurés à différents moments du projet (dès que le nivellement de la voie est modifié), le plus
souvent à l’aide d’un laser et d’un mètre.
Réaliser l’implantation de la voie avant le début des travaux et les relevés topographiques tout au
long du projet m’a non seulement permis d’acquérir une meilleure compréhension des travaux
relatifs à la géométrie de la voie, mais surtout de mettre à l’épreuve les fiches de contrôle existantes
et de prendre du recul par rapport à celles-ci.
Les diverses opérations réalisées sur les voies génèrent des contraintes dans les rails dans les zones
traitées. Cette accumulation de contraintes en certains points particuliers engendre un
comportement imprévisible des rails au passage des trains, ce qui peut accélérer leur usure et
précipiter leur rupture. Ainsi, une fois les opérations d’épuration et de relevage terminées, il est
nécessaire de procéder à la « Libération6 des rails », opération qui consiste à homogénéiser les
contraintes dans les rails.
D’une manière générale, les relevés de la géométrie ou les libérations de LRS faisant l’objet de
nombreux points de contrôle, cette expérience de terrain a constitué une excellente entrée en
matière pour la modification ou la création de nouvelles fiches de contrôle.
5
Voir Annexe 1 pour les définitions du vocabulaire spécifique
6
Voir Annexe 3
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Après environ six semaines d’observation et d’activité sur ces deux chantiers, j’ai réellement pu
commencer mon travail sur les fiches de contrôle. En premier lieu, je me suis concentré sur la mise à
jour ou la refonte des fiches existantes puisque ce sont les fiches les plus utilisées. Parmi ces fiches,
on trouve notamment :
Ces fiches existant déjà, mon travail a principalement consisté à vérifier leur cohérence par rapport
aux IN auxquelles elles se réfèrent et à leur standardisation, notamment vis-à-vis de leur mise en
forme.
Au regard de mes observations sur le terrain, j’ai modifié certaines de ces fiches – parfois en créant
deux à la place d’une seule – en vue de minimiser autant que possible la quantité d’information à
renseigner sur le terrain afin de gagner du temps et de réduire le risque d’erreur. La multiplication
des fiches pour une même opération peut sembler aberrante, surtout lorsqu’on peut l’éviter
simplement, mais elle offre des avantages en termes d’ergonomie comme nous le verrons sur un cas
concret.
Enfin, plusieurs fiches de contrôle existaient parfois pour une même tâche, chaque conducteur de
travaux transmettant sa propre version de la fiche à ses équipes. Il a donc été nécessaire de faire un
travail de mise en forme, en choisissant un format standard commun à toutes les fiches. En effet,
cela offre plus de lisibilité pour le client qui est certain d’avoir constamment le même format pour un
même chantier, et plus de confort d’utilisation pour le contrôleur qualité.
Cette fiche étant assez spécifique, elle fait partie de celles qui n’existaient pas dans la base de fiches
qualité d’ETF et qu’il a fallu créer à partir des référentiels SNCF.
Toutes les normes, les valeurs objectives et les tolérances concernant l’implantation des quais sont
définies dans l’IN 0163 – Implantation des quais à voyageurs et à marchandises. Elle donne des
méthodes de calcul pour les différents paramètres intervenant dans le calcul de la hauteur des quais
et de la distance quai-rail en fonction de la courbure de la voie (cas des quais hauts) :
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L’IN 0163 donne des relations telles que les suivantes pour le calcul des paramètres h1 et l1 dans le
cas de quais en courbe :
ℎ = −
1500 (1)
= +
1500
où d représente le dévers et K est un coefficient dont la valeur varie entre 0,995 et 1 en fonction de d.
Dans l’IN 7436, trois modèles de fiches sont proposés pour les relevés des gabarits des quais : deux
pour les différents quais bas et une pour les quais hauts et mi-hauts (cf. annexe 4).
Comme on peut le constater sur cette fiche, les données intervenant dans le calcul des différents
paramètres sont brutes. Autrement dit, le contrôleur qualité doit effectuer lui-même tous les calculs
afin de retrouver les valeurs théoriques, en plus d’effectuer les mesures7. De tels calculs sont
chronophages, même pour un topographe habitué à ce genre d’opérations et, au vu des données
fournies, ne sont même pas envisageables pour un contrôleur qui effectue la mesure pour la
première fois. La fiche proposée est donc inutilisable en l’état.
Pour créer cette fiche, l’objectif recherché a donc été de réduire au maximum le nombre
d’opérations à réaliser par le contrôleur qualité, ce qui s’est traduit par la suppression de tous les
calculs sur le chantier. Les calculs sont réalisés en amont par le topographe ou par le conducteur de
travaux qui prépare les fiches à utiliser sur le chantier.
D’un point de vue pratique, la fiche se présente sous la forme d’un fichier Excel sur deux pages : la
première est destinée au contrôleur qualité sur le chantier et la seconde permet d’effectuer tous les
calculs pour obtenir les valeurs théoriques à comparer aux relevés (cf. annexe 5).
7
Les mesures de H et L n’étant pas directement accessibles, il est de plus nécessaire de les calculer à partir des
de la relation (1) qui n’est pas donnée dans la fiche.
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Comme on peut le voir dans l’annexe 5, la préparation de la fiche avant utilisation se limite au
remplissage de deux ou trois colonnes sur la feuille de calcul : la hauteur de projet H, la
concavité/convexité du quai et éventuellement le « nez de quai » i.e. la différence de hauteur entre
les deux quais en configuration de voie unique, et de quatre colonnes sur la feuille de chantier qui
sont les données du projet (Numéros et position des repères, dévers et flèche). Le reste du fichier, y
compris les valeurs théoriques sur la fiche de chantier se calculent automatiquement à partir des
valeurs renseignées. Ainsi, il ne reste au contrôleur que quatre mesures à effectuer par repère
(implantés tous les 10 mètres) et à calculer les écarts observés par rapport aux valeurs de référence
pour vérifier que les tolérances sont respectées.
Ce travail a nécessité la création de 8 fiches sur le modèle de l’annexe 5 au lieu des 3 proposées par
la SNCF. Ces 8 fiches permettent de répondre à toutes les configurations de voies possibles et de
réduire considérablement le travail à réaliser sur le terrain. De plus, même s’il y a plus de fiches pour
une même opération, celles-ci sont très simples d’utilisation ce qui permet une prise en main
immédiate dès que la fiche adaptée à la situation a été choisie. L’objectif recherché pour cette fiche
est donc atteint.
3.4 Bilan
Au total, 24 fiches ont été modifiées ou créées selon les principes évoqués précédemment. Elles
permettent de couvrir tous les points de contrôles stipulés dans l’IN 7436 qui sont repris pour partie
dans le POC d’ETF.
Ces fiches pourront par ailleurs, si leur utilisation s’avère bénéfique sur le long terme, être réutilisées
par d’autres secteurs et agences d’ETF en France. Ainsi le travail réalisé contribuera à l’amélioration
du Système de Management de la Qualité du groupe.
Cette mission qualité a également été pour moi l’occasion d’acquérir des notions techniques et de
gestion d’un chantier ferroviaire, ce qui m’a permis d’aborder avec plus d’aisance et d’autonomie
les missions de conduite de travaux qui m’ont été confiées par la suite. Celles-ci font l’objet de la
partie suivante.
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La société Jerich, basée dans la Zone Industrielle du Grand Saint-Charles à Perpignan, dispose de
deux voies ferrées pour le transit de marchandises dans le cadre de ses activités logistiques. Elle
utilise également le transport routier pour l’acheminement de marchandises, mais le ferroviaire reste
primordial dans son fonctionnement. Cette société s’est donc adressée à ETF – qu’elle avait déjà
sollicité par le passé – pour réaliser les travaux de maintenance nécessaires à l’entretien de ses voies.
Une visite préalable réalisée par mon tuteur de stage a permis d’identifier des zones de traitement
prioritaires dans lesquelles la voie présentait un sur-écartement important. L’écartement nominal
des rails pour de la voie courante en France est de 1435mm. L’IN 1895 sur les normes de géométrie
et d’écartement de la voie, dont est issu le graphique ci-dessous, donne les tolérances
admissibles d’écartement moyen en fonction de la vitesse des trains :
Dans notre cas, la voie étant circulée à faible vitesse (V<40 km/h), l’écartement en tout point doit
être compris entre 1420 mm et 1475 mm au plus. Or, sur trois zones, des valeurs supérieures à 1480
ont été relevées. Sur ces zones, il y avait donc un risque non négligeable de déraillement.
L’écartement des rails étant maintenu par les traverses (et les attaches), il a été décidé de les
remplacer en visant un écartement objectif de 1450 mm, ce qui permet d’éviter des variations
d’écartement trop importantes d’une zone traitée à une zone non traitée.
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Un devis préconisant le traitement rapide des zones concernées (environ 70 ml de voie) a donc été
soumis au client. D’autres travaux comme la remise en état de l’ADV à l’entrée des voies du client ou
encore la réfection de la plateforme bitumée aux abords de la voie ont également été proposés.
Sur chacune des zones de voie courante à traiter, la séquence des travaux préconisés peut se
synthétiser de la manière suivante :
Démolition et évacuation du béton (voie bétonnée pour permettre les circulations
routières),
Dépose de la voie,
Mise en place d’une sous-couche en ballast (environ 10 cm sous traverses),
Remplacement des traverses bois par des traverses béton armé,
Repose et calage de la voie,
Mise en place d’enrobé à chaud sur 5 cm d’épaisseur, sur couche de grave bitume de
10 cm d’épaisseur.
Le changement de l’armement de la voie (passage de traverses bois en traverse béton armé) permet
d’assurer une plus grande pérennité des travaux.
Les travaux étant effectués sans arrêt des circulations ferroviaires, il a été nécessaire de procéder par
zones élémentaires d’environ 10 à 15 ml, afin d’être en mesure de réaliser les travaux dans la
journée pour permettre le passage des trains le soir. Deux des trois zones qui présentaient un sur-
écartement mesurant environ 10 ml, il a été possible de les traiter en totalité en une seule fois. La
troisième zone mesurant environ 50 ml, elle a dû être traitée sur plusieurs journées.
Par ailleurs, l’intervention sur la voie ferrée a nécessité la démolition du béton, ce qui rendait
impossible la circulation des camions jusqu’à la mise en œuvre de l’enrobé. Cette contrainte a dû
être prise en compte lors du traitement de la zone de 50 ml (zone 3 sur le graphique ci-dessous) car
celle-ci constitue le seul accès aux quais de chargement d’une société voisine qui utilise
exclusivement le transport routier.
07-juil Mise en œuvre GB + enrobé zones 1 à 3
08-juil Démolition intérieurs zones 4 à 6 + TX ADV
15-juil Mise en œuvre GB + enrobé zones 4 à 6
16-juil Fin mise en œuvre GB + enrobé zones 4 à 6
(?) + Repli matériel
Côté quais Coté ADV
ZONE 1 ZONE 2 ZONE 3
RVB 10ml RVB 9,5ml RB+RT 9ml RB+RT 15,5ml RB+RT 9ml RB+RT 13,70ml
e
ité
ité
tra
tra
Remplacement rail par Remplacement rail par Rail actuel conservé Rail actuel conservé Rail actuel conservé Rail actuel conservé
n
no
ne
ne
Zo
Zo
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D’autre part, il serait aberrant, autant d’un point de vue technique que financier, de commander six
fois de la grave bitume et du béton bitumineux pour traiter individuellement chaque zone repérée
sur le schéma ci-dessus après repose de la voie. Il a donc été décidé de mettre en œuvre de l’enrobé
à chaud simultanément sur les zone 1, 2 et la zone encadrée en rouge sur le schéma, avant de
commencer les travaux sur le reste de la zone de quais.
La prise en compte de ces contraintes a été déterminante dans la construction du planning travaux
initial, tel qu’il est présenté en annexe 6.
Prévision du personnel
Trois des membres de l’équipe, dont le chef, connaissaient déjà les lieux et les interlocuteurs pour y
avoir effectué des travaux quelques années auparavant, ce qui a été utile pour l’anticipation de
certains imprévus ou contraintes lors des travaux.
Réservation du matériel
Une pelle-rail route d’ETF a été utilisée pendant toute la durée du chantier. Ce type d’engin présente
l’avantage de pouvoir effectuer des travaux de nature très différente grâce à tous les types de
godets qu’elle possède : godet rétro pour le terrassement, godet de curage pour évacuer des déblais,
benne preneuse pour la préhension de matériaux, hydrocal pour le bourrage8…
En complément, une mini-pelle équipée d’un BRH a été louée chez Hertz Equipement, pour pouvoir
démolir le béton de la voie à renouveler tout en évacuant les déblais à l’aide de la PRR. La scie à sol
nécessaire pour prédécouper le béton avant démolition ainsi que le rouleau vibrant utilisé pour
compacter l’enrobé ont également été loués auprès du même équipementier.
Enfin, un chargeur télescopique a été loué pour charger les camions de déblais en fin de chantier,
afin de conserver la disponibilité de la PRR pour achever les travaux sur la voie. L’évacuation des
déblais a été réalisée un prestataire de services, Assist Partner, qui s’est occupé de réserver les
moyens logistiques pour l’évacuation et la mise en décharge des déchets de chantier.
La situation du chantier en Z.I. a permis de minimiser les coûts de transports du matériel de location
grâce à la proximité des loueurs. En revanche, il a fallu réserver le transfert par porte-char de la PRR
de Cournonterral à Perpignan auprès d’un transporteur.
8
Voir annexe 1
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Commande de fournitures
Dans le cadre d’opérations sur des ITE, il est presque toujours du ressort de l’entreprise
d’approvisionner les matériaux de chantier (contrairement à un projet sur le RFN où les matériaux
sont généralement fournis par la SNCF). La commande et l’approvisionnement de fourniture est donc
une étape primordiale pour ce genre de chantiers.
L’activité ITE n’étant pas très développée au sein du secteur de Montpellier, il n’existe pas de stock
de matériel comme sur le site de Vitrolles dont c’est l’activité historique. Il n’y avait donc que peu de
fournitures disponibles sur site. J’ai donc dû m’orienter vers le secteur de Marseille ou vers d’autres
Agences ETF pour obtenir les rails et le menu matériel. Pour des questions de commodité, les rails et
le menu matériel ont finalement été commandés au secteur de Toulouse (Agence Sud-Ouest).
Les traverses béton armé de réemploi9 ont été obtenues auprès d’un district SNCF, tandis que le
ballast a été commandé auprès d’une carrière10 des Pyrénées-Orientales. Enfin, les enrobés à chaud
ont été commandés à la centrale la plus proche du chantier, afin de minimiser la baisse de
température entre la fin de la production et la mise en voie.
Bien que ces documents ne soient pas exigés par le client, un PPSPS et un PAQ ont toutefois été
rédigés et transmis au client. Ils constituent une garantie sur les engagements d’ETF en termes de
qualité, et assurent au client que les risques spécifiques pour la sécurité du personnel de chantier (ou
des entreprises dont le personnel doit traverser les zones de chantier), notamment liés à la
configuration du site et à la coactivité, ont bien été identifiés et pris en compte.
Enfin, une estimation des coûts le l’opération est réalisée en distinguant les différents postes de
dépenses : personnel, matériel interne et externe, et bons de commandes pour les fournitures. Celle-
ci permet de vérifier que les prévisions faites pendant la phase étude sont proches des dépenses
réelles. Cette étape est indispensable pour identifier les éventuels surcoûts liés à un changement de
mode opératoire ou à une indisponibilité du matériel prévu initialement, et ainsi anticiper les
dépassements de budget.
9
Il est relativement fréquent d’utiliser des matériaux de réemploi sur des voies peu circulées, des voies de
service ou des voies privées, ce qui est le cas ici, à la condition que leur état le permette.
10
Le ballast mis en voie sur des chantiers du RFN doit provenir de carrières agréées par la SNCF. En ITE, il est
possible de se fournir auprès de carrières non agréées comme c’est le cas ici.
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Sécurité
Le jour du commencement des travaux, la première tâche du conducteur de travaux est de s’assurer
que l’accueil sécurité du personnel est bien pris en charge par le chef de chantier. Pendant quelques
minutes, celui-ci informe ses équipes sur les particularités du chantier et les avertis sur les principaux
risques qu’ils encourent.
Dans notre cas, le risque majeur était lié à la circulation de poids lourds à proximité immédiate des
zones de chantier, d’où l’importance du port de gilets de sécurité pour éviter les risques de heurts ou
d’écrasement. Il convient également de baliser les zones de travaux et d’y implanter une signalisation
visible et lisible.
L’absence d’interruption des circulations a été une source de contraintes lors de la réalisation des
travaux. Le transport ferroviaire est en effet réalisé par un prestataire de transport privé pour le
compte de la société Jerich. Habituellement, les trains sont déchargés et rechargés en pleine journée,
ce qui rend l’intervention sur les voies délicates car il incombe à ETF de rendre celles-ci circulables en
temps et en heure.
Par ailleurs, il était difficile d’obtenir des informations fiables quant aux horaires de passage des trains
plus d’un jour à l’avance, ce qui nous a contraint à replanifier régulièrement les travaux, parfois le jour
même. Le planning initial n’a pu de fait être tenu, et la date de fin des travaux a été repoussée de
quelques jours : au départ 12 jours d’interventions avaient été prévu (cf. annexe 6) ; 16 ont finalement
été nécessaires, dont un pour cause d’intempéries.
Bien que le conducteur de travaux ne soit pas présent au quotidien sur le chantier, il doit s’assurer
auprès des fournisseurs que les commandes sont bien livrées à la date prévue et vérifier auprès du chef
de chantier que les rendements journaliers sont bien tenus. En cas d’imprévus qui perturbent le
déroulement des travaux – ce qui est relativement fréquent – il est nécessaire de replanifier au plus
vite le travail restant sur les jours suivants.
De plus, lors de la préparation du chantier, les quantités de matériaux à mettre en voie sont estimées
au plus juste pour éviter les surcoûts liés au gaspillage et au transport. La marge de sécurité sur les
quantités est donc relativement faible. Il arrive ainsi parfois que certains matériaux viennent à manquer
si les quantités ont été mal estimées ou si les besoins de ces matériaux ont été revus à la hausse après
terrassement par exemple.
Enfin, le fait que les voies soient couvertes par du béton armé a également une source d’imprévus
pendant les travaux. En effet, les sondages réalisés les premiers jours du chantier ont permis de
constater que l’armement de la voie ne correspondait pas à ce que nous avions anticipé lors de notre
visite du site : au lieu d’une seule nuance de rail (46 kg au ml), deux ou trois nuances distinctes de rail
plus petit (dont du rail 36 kg au ml) étaient présentes en voie.
Pour les zones 1 et 2 cela n’a posé aucun problème puisque nous avions déjà prévu de remplacer le rail
existant. En revanche, pour la zone 3, aucun changement de rail n’avait été anticipé et la combinaison rails-
traverses-butées n’était pas appropriée : le rail présentant un patin plus étroit que prévu, les butées que
nous avions commandées laissaient un jeu de plusieurs millimètres, ce qui ne permettait pas de ramener
l’écartement à une valeur de 1450 mm. Il a donc été nécessaire de chercher de nouvelles butées plutôt que
de remplacer le rail à la fois pour des raisons économiques et aussi pour permettre le respect du planning.
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Sur le plan technique, ce chantier a présenté des difficultés principalement liées au manque de
connaissances de l’armement de la voie, ce qui a imposé de rechercher de nouvelles solutions
techniques dans l’urgence pour assurer un bon niveau de qualité tout en limitant les surcoûts.
Pour faire des travaux d’une qualité optimale il aurait évidemment fallu remplacer toute la voie sur
les zones traitées, c’est-à-dire le ballast, les traverses mais aussi le rail. Il aurait même été
souhaitable de traiter les zones intermédiaires pour faire un renouvellement continu plutôt que par
morceaux, ce qui aurait été bénéfique pour la durée de vie des voies. Cependant, il est évident que le
client n’aurait jamais pu se permettre d’investir le double ou le triple à l’instant t pour l’entretien de
ses voies, même si cela est préférable sur le long terme, peut-être également en termes financiers.
Sur le plan financier pour ETF, un suivi des dépenses quotidiennes a permis d’établir un bilan des
dépenses qui est disponible en annexe 7. Le montant des dépenses de chantier s’élève à un peu plus
de 53 000 €, ce qui est plus important que ce qui était prévu initialement. Cette augmentation
s’explique, comme nous l’avons dit plus haut, notamment par des changements d’organisation liés
aux circulations ferroviaires, des intempéries et des imprévus techniques qui nous ont contraint à
modifier la nature des travaux après signature du devis par le client et après commande des
fournitures initiales.
Si certains des surcoûts liés aux aléas du chantier ne peuvent être évités comme les intempéries par
exemple, ou encore la rigidité du planning des livraisons du client, il aurait été possible d’éviter les
imprévus techniques liés à l’absence de connaissance précise de l’armement de la voie. Une
méthode envisageable et acceptable d’un point de vue financier aurait été de réaliser des sondages
ponctuels sur les différentes zones de travaux en louant une mini-pelle munie d’un BRH le jour de la
visite du site. Cela aurait couté initialement environ 250 – 300 € supplémentaires et aurait sans
doute permis d’en économiser beaucoup plus, soit sur le prix des fournitures, soit sur le coût du
personnel mobilisé.
Sur le plan contractuel, une visite du site est planifiée avec le client pour constater les travaux
effectués. Celle-ci abouti à la signature d’un Procès Verbal de réception des travaux réalisés puis à la
facturation de leur montant. Une enquête de satisfaction est transmise au client afin que celui-ci
fasse part à ETF de son appréciation de la prestation réalisée et de ses suggestions d’amélioration en
vue d’une possible collaboration future.
Enfin, en interne, le conducteur de travaux et le chef de chantier rédigent un retour d’expérience sur
l’organisation du chantier. Celle-ci mentionne en particulier les points positifs de l’opération et les
points d’amélioration sur le plan technique ou de l’organisation.
Ce premier chantier placé sous ma responsabilité, avec l’appui quotidien de mon tuteur ou des
autres conducteurs de travaux du secteur, a été pour moi une réelle opportunité pour apprendre le
métier de conducteur de travaux, dans la mesure où j’avais une grande autonomie, tant sur
l’organisation des travaux que sur les commandes de fournitures et de matériel. Le second chantier
que nous allons évoquer au paragraphe suivant m’a permis de conforter ces acquis tout en me
permettant de me confronter à des problématiques sensiblement différentes, bien qu’il s’agisse
également d’un chantier de type ITE.
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La société Transfesa réalise de telles opérations tout au long de l’année sans interruptions en dehors
de la période de noël (une semaine environ) et de la période estivale (trois semaines). La période
estivale est donc la seule période d’intervention possible pour réaliser l’entretien des voies
nécessaire. Depuis plusieurs années, c’est ETF qui est chargée de cet entretien périodique.
Les travaux prévus en 2014 consistaient principalement à remplacer une trentaine de traverses dont
les attaches étaient inefficaces et à remettre en état un ADV stratégique pour le site car très
fortement circulé. Les autres travaux consistaient à remplacer du menu matériel (éclisses, attaches,
butées d’appareil…) sur plusieurs zones distinctes sur les voies de la société Transfesa.
La préparation de ce chantier comprend les mêmes étapes que celles du chantier de Perpignan à
savoir la réalisation d’un planning, la réservation du matériel, les commandes de fournitures,
l’estimation des dépenses de chantier… Le planning général de l’opération est disponible en annexe 8.
Contrairement au chantier précédent où les travaux étaient réalisés sans fermeture compète de la voie,
les travaux pour le compte de Transfesa ont été réalisés en site fermé. Cela offre une plus grande
souplesse d’organisation dans la mesure où il n’est pas nécessaire de restituer les voies chaque jour
mais seulement en fin de chantier. De plus, cela permet de limiter les risques pour la sécurité du
personnel, car il n’y a ni circulations routières ou ferroviaires, ni coactivité avec d’autres entreprises sur
le site. En contrepartie, il était indispensable de terminer les travaux dans le délai imparti – du 07/08 au
26/08 – car l’activité reprenait immédiatement après la date de fin prévue sans possibilité
d’intervention ultérieure sur les voies.
La difficulté principale du chantier est associée à l’exiguïté des accès au site. Le plan de situation qui suit
permet de mieux appréhender les difficultés inhérentes à la configuration des lieux :
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D’autre part, les circulations sur la D914 sont elles aussi soumises à autorisation de la part du Conseil
Général en période estivale et pour les camions de plus de 20T car la circulation sur l’itinéraire
emprunté est particulièrement dense pendant la circulation touristique. L’accès au site restant
impossible pour des semi-remorques,
remorques, il a fallu anticiper le stockage temporaire des déblais de
chantier sur un délaissé de la D914 en vue de les évacuer ultérieurement par semi-remorque.
semi
Enfin, il n’a pas été possible d’obtenir la consignation des caténaires sur le site de Transfesa bien que
celui ne soit pas exploité. Cela dépend en effet du Service Electrique de la SNCF qui n’a pas été en
mesure de répondre à notre demande. Ainsi, le travail en présence de caténaires sous tensions
présentant un risque non négligeable pour la sécurité des conducteurs
conducteurs d’engins,
d’engin il a été décidé de
réaliser les travaux à l’aide d’une mini-pelle
mini au lieu d’une Pelle Rail-Route,, qui est beaucoup moins
efficace pour le transport de matériel ou encore le terrassement.
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Contrairement aux traverses bois qu’il est possible de se procurer facilement, les bois d’appareils ont
des longueurs spécifiques en fonction du type de l’appareil et constituent donc un produit sur
mesure fabriqué à la demande par quelques producteurs en France. Les deux fournisseurs, non
internes à la SNCF, connus pour ce type de matériel sont les sociétés Idiart (département 64) et Baret
(08), qui n’ont pas été en mesure de nous fournir pour cause de congés estivaux, les commandes
ayant été passées trop peu de temps avant leur fermeture.
Il a donc fallu envisager une autre manière de remettre en l’état l’ADV concerné. Au lieu d’utiliser des
bois d’appareil pour fixer les contre-rails (qui guident les essieux dans la zone de croisement), des
entretoises de dimensions 2000m*φ20mm ont été mises en place pour maintenir l’écartement et
fixer les contre-rails. La voie a été calée et mise à hauteur à l’aide de parpaings et l’ensemble a été
recouvert de béton armé.
Cette technique de substitution, proposée par le chef de chantier et validée par le Chef de Secteur,
permet d’obtenir un niveau de qualité à peu près équivalent à une technique plus traditionnelle de
mise en voie d’un ADV bien que celle-ci ne soit pas homologuée sur des chantiers sur le RFN. Son
utilisation est intéressante dans le cas de sites industriels car elle offre une plus grande durée de vie
qu’une voie classique en traverses bois recouverte de béton.
D’autre part, le terrassement à l’aide d’une mini-pelle ainsi que la manipulation des éléments
constitutifs de l’ADV (rails, cœur, bois…) étant délicat, ils sont très coûteux en temps. Pour être sûrs
de terminer les travaux dans le temps imparti, et comme l’ADV ne se situait pas sous des caténaires
en tension, il a été décidé d’acheminer une PRR dès la deuxième semaine de chantier. Bien qu’une
telle pelle soit beaucoup plus coûteuse qu’une mini-pelle, cela a permis d’éviter la location d’un
chargeur pour l’évacuation des déblais en fin de chantier. En disposant de deux pelles, il a également
été possible de terminer le remplacement des traverses tout en commençant le chargement des
camions d’évacuation, ce qui a permis de terminer le chantier dans la sérénité.
Enfin, l’évacuation directe par camions de 26T étant moins contraignante d’un point de vue
logistique et équivalente en termes financiers que le stockage temporaire des déblais avant leur
évacuation par semi-remorque, il a finalement été décidé d’évacuer les matériaux directement
depuis le site et de ne pas utilisé de zone de stockage temporaire aux abords de la D914.
Comme dans le cas du chantier précédent, on peut constater que le déroulement du chantier diffère
sensiblement en termes de réalisation technique mais aussi d’un point de vue logistique entre le
prévisionnel et le réel. Ici cependant, les difficultés techniques sont liées pour partie à la
configuration du site et à son exiguïté, mais aussi à la distance à la ville la plus proche.
En effet, au lieu de n’avoir à faire que quelques kilomètres pour acheter le matériel manquant ou
récupérer du matériel chez un loueur, il était nécessaire de parcourir plus de 50 kilomètres, soit plus
d’une heure de trajet étant donné la configuration des lieux, pour atteindre la zone industrielle la
plus proche située à Argelès-sur-Mer.
Cela s’est notamment avéré problématique lorsque la PRR est tombée en panne, car il fallu attendre
plus d’une journée avant qu’un technicien puisse intervenir sur site et diagnostiquer la panne. Par
chance, l’essentiel des travaux avait déjà été réalisé et cela n’a donc pas réellement impacté le
déroulement du chantier.
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D’un point de vue technique les travaux réalisés sont, malgré quelques changements, bien conformes
aux attentes du client et ils ont bien entendu pu être terminés dans les temps. Sur le plan financier,
les changements techniques et organisationnels de dernière minute n’ayant pas particulièrement
engendré de surcoûts, le bilan des dépenses du chantier (cf. annexe 9) est conforme aux prévisions.
En effet, si la gestion contractuelle ainsi que le respect des coûts, des délais et de la qualité sont
incontournables dans le métier de conducteur de travaux, le management des équipes doit
également et surtout être une de ses principales préoccupations dans la mesure où ce sont ces
équipes qui réalisent le chantier. Il est donc indispensable que l’ensemble des collaborateurs soient
motivés pour être en mesure de travailler au mieux, ou en tout cas ne soient pas démotivés par des
dissensions internes au groupe ou des dysfonctionnements majeurs dans l’organisation des travaux.
Le conducteur de travaux doit également remplir des fonctions « administratives », notamment vis-à-
vis du personnel, en vérifiant par exemple les pointages fournis par les chefs de chantier de manière
hebdomadaire. Il lui incombe par ailleurs de réaliser un suivi de chantier à l’aide de l’ERP11 d’ETF, et
d’y renseigner toutes les informations relatives à ses opérations. Je n’ai pas eu à m’occuper de ces
aspects en tant que stagiaire.
Par ailleurs, n’ayant eu la charge que de petites opérations sur des ITE, il manque à ma vision du
métier certains aspects contractuels à la charge d’un conducteur de travaux. Sur de plus grandes
opérations en ITE ou sur le RFN, les échanges avec le client sont en effet beaucoup plus nombreux et
celui-ci suit de près les travaux réalisés par l’entreprise. Dans le cadre de plus grands projets, des
réunions quotidiennes, hebdomadaires ou mensuelles permettent par ailleurs d’informer la MOE, et
les parties prenantes du projet de son avancement et des éventuelles évolutions techniques,
temporelles ou financières.
Sur ce type de projets – sur tous les projets sur le RFN d’une manière générale – la SNCF ou des
bureaux de maîtrise d’œuvre privés assurent le suivi de l’exécution des travaux. Pour les deux
chantiers qui ont été décrits dans ce rapport, il n’y avait pas à proprement parler de maîtrise
d’œuvre.
11
ERP : Entreprise Ressources Planning
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CONCLUSION
Au cours des six mois de stage passés chez ETF, j’ai pu renforcer mes connaissances du monde du
ferroviaire et en acquérir de nouvelles plus spécifiquement liées aux travaux et à leur organisation.
Au travers des différentes missions qui m’ont été confiées, j’ai appris à développer une grande
autonomie pour la recherche des informations utiles à mon travail et leur mise en application.
J’ai eu l’opportunité de travailler sur des sujets variés allant de la qualité dans une entreprise de
travaux ferroviaires à la gestion de chantiers en passant par du management des équipes, ce qui m’a
permis de faire le lien entre les connaissances techniques que j’ai pu acquérir et les réalités du
terrain, tout en me permettant de prendre du recul par rapport à ce dont j’ai été témoin durant mes
premières semaines d’observation sur le terrain.
Le travail de mise à jour des fiches de contrôle qui m’a été confié permettra de simplifier le travail
des conducteurs de travaux lors de la réalisation de PAQ, mais aussi et surtout de faire gagner un
temps précieux sur le chantier pour certaines d’entre elles.
Les missions de conduite de travaux m’ont quant à elle permis d’exercer le rôle de conducteur de
travaux sur de petites opérations de renouvellement de voie. Celles-ci ont été très riches en
enseignements à la fois sur le plan technique puisque j’ai pu acquérir de nombreuses connaissances
sur les méthodes et techniques ferroviaires sur le terrain, mais aussi d’un point de vue de
l’organisation physique du chantier, de la planification, du suivi des dépenses, ou plus généralement
de la préparation d’un chantier qui comprend le choix de la meilleure offre pour les fournitures, les
commandes auprès des fournisseurs, les réservations de matériel et la planification des besoins en
personnel.
Sur le plan personnel, cette première approche du métier de conducteur de travaux a été très
enrichissante étant donnée la variété des tâches dont j’ai eu la responsabilité et aussi parce qu’elle
constitue une expérience très concrète de gestion de projet, raison pour laquelle j’ai choisi ce stage,
qui s’inscrit dans la suite logique de mon stage de césure de 2013 chez Systra, en tant qu’adjoint Chef
de Projet, dans le domaine ferroviaire. Ce premier stage dans le secteur ferroviaire m’avait en effet
donné l’envie d’approfondir mes connaissances dans ce domaine en ayant une expérience plus
pratique du métier, ce que j’ai pu réaliser grâce à mon stage chez ETF qui m’a conforté dans l’idée de
poursuivre dans cette voie dès mon entrée dans la vie active.
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ANNEXES
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ANNEXE 4 : Contrôle des gabarits des quais hauts selon l’IN 7436
GEOMETRIE
Le nivellement (longitudinal) correspond à la mise à
Nivellement hauteur de la voie.
Le dressage correspond au positionnement latéral de la
Tracé/Dressage voie par rapport aux repères proches (obstacles, piquets…)
Le dévers est la différence d’altitude imposée entre les
deux files de rail pour permettre de compenser les effets
de la force centrifuge lors du passage d’un train dans une
courbe. Le dévers à prescrire est calculé en fonction du
11,8.
Dévers rayon de courbure et de la vitesse des trains :
=
Rail et menu
matériel
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Identification
Criticité Fréquence Référence de
Opération Responsable Moyens de Tolérances ou Objectifs des
Type de contrôle du la fiche de
élémentaire PA / PC du Contrôle Contrôle (éventuellement) documents
Contrôle Contrôle
pour DSQ
(2) PC : Point Critique Le MOE doit être avisé du contrôle effectué mais, s’il est absent à la date fixée, l’entrepreneur peut poursuivre les
travaux après avoir vérifié la conformité de l’opération réalisée.
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Les Long Rails Soudés (LRS) ont une longueur L dépendant de la température selon la
relation suivante (sur les sections libres) :
∆
= Δ
Le LRS est attachée aux traverses tous les 60 cm environ, ce qui constitue des zones de
contraintes particulières. Lorsque les attaches sont desserrées dans le cadre de travaux,
cela créé une hétérogénéité des contraintes à l’intérieur du rail.
Les étapes d’une libération avec tendeurs hydrauliques12 sont les suivantes :
1-Préparation :
2-Libération :
3-Réglage :
4-Fixation :
12
Il est possible de réaliser une libération à température ambiante (dite température naturelle) mais la plage
de température sur laquelle une telle opération est possible est très réduite.
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Remarques :
La longueur maximale à libérer est fonction du tracé de la voie :
si R ≥ 1100m, Lmax = 1200m, si R < 1100m, Lmax = R+100
En extrémité de LRS, la longueur maximale est réduite :
si R ≥ 500m, Lmax = 600m, si R < 500m, Lmax = R+100
La longueur des zones "z" est donnée par la relation suivante : z = 3 (25-t°)
La coupe du milieu de la barre est tolérée à ± 18m près.
La lacune à réaliser est la différence de longueur d’un rail libre entre 25° et t°
augmenté de l’apport soudure et du déplacement des "z" :
a = (S-1) + 0,0105 x L x (25-t°) + b
0,0105 x L x (25-t°) est l’allongement de voie de t° à 25°, (L en m)
b est la somme des déplacements de z1 et z2, (b en mm)
S est la valeur d’apport d’une soudure. (S en mm)
Le relâchement des tendeurs ne peut intervenir qu'après refroidissement de la
soudure en dessous de 350°.
ANNEXE 4 : Contrôle des gabarits des quais hauts selon l’IN 7436
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Chantier : ………………………………………...
IM16h - Contrôle du Gabarit des Quais Hauts (R ≤ 7500m)
Etablit le : Vérifié le : Validé le :
Par : Par : Par :
Fonction : Fonction : Fonction :
TRAVAUX
Reception du matériel (rails, ballast, X
Zones de 10 ml (Pn et zone isolée + zone passage camions)
Démolition béton + Terrassement à -50cm 1 1
Enrobé + compactage 1
Enrobé + compactage 1
PERSONNEL
Chef de Chantier 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ? ?
Poseur 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ? ?
Pelleur 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 ? ?
Interimaire 1 1 1 1 1 1 1 ? ?
MATERIEL
PRR 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ? ?
BRH (5T) 1 1 ? 1 1 ?
Scie à sol (11 CH) 1
Compacteur monobille 60-65 cm 1 1 1 1
19 345,53 €
MATERIEL
ETF
Master (Lebegue) J 80,00 € 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 280,00 €
Lovauto (Teissier) J 45,00 € 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 720,00 €
Camion 15T J 465,00 € 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 4 650,00 €
Pelle Rail-Route Mecalac J 484,00 € 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 7 744,00 €
LOCATION
Compacteur double bille Hertz J 20,00 € 1 1 1 60,00 €
Mini-pelle 5t Hertz J 134,00 € 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 876,00 €
Scie à sol Hertz J 20,00 € 1 1 40,00 €
Chargeur téléscopique 1000L J 112,00 € 1 1 1 336,00 €
BRH 5t Hertz J 52,00 € 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 728,00 €
DEPANNAGE
H
17 434,00 €
AOUT 2014
Travaux à réaliser S 33 S 34 S 35
11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
LU MA ME JE VE SA DI LU MA ME JE VE SA DI LU MA ME JE VE SA DI
TRAVAUX
Reception du menu matériel + pelle + sciage ADV D
Démolition et stockage béton ADV D
Remplacement menu matériel (éclisses, butées, coussinets) et consolidation attaches zones 10,
16, 25 et ADV C, I et K
Dépose ADV D
Repose ADV D
PERSONNEL
Chef de Chantier 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7
Poseur 14 14 14 14 7 7 7 7 7 7 7 7
Pelleur 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7
Interimaire poseur 7 7 7 7 7 7 7 7
Conducteur camion 10 10 10
MATERIEL
Minipelle + BRH (3,5T) 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Scie à sol (11 CH) 1 1
Camion 15T 1 1 1 1
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Aout
S32 S33 S34
11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Aout
PERSONNEL ETF LEBEGUE H 47,00 € 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 3 948,00 €
CAMIER H 38,00 € 7 7 7 7 7 7 7 7 2 128,00 €
BERGA H 33,00 € 7 7 7 7 7 7 7 7 1 848,00 €
PINTORI H 33,00 € 7 7 7 7 924,00 €
CASTILLON H 33,00 € 7 7 7 7 924,00 €
ARNOUX H 33,00 € 7 7 7 7 7 7 7 7 1 848,00 €
HERIOT H 25,00 € 8 4 7 7 650,00 €
LAACHAL H 33,00 € 7 231,00 €
12 501,00 €
7 597,88 €