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Omeyyades

Les Omeyyades, ou Umayyades, (en arabe : ‫اﻷﻣﻮﻳﻮن‬


(al-ʾUmawiyyūn), ou ‫( ﺑﻨﻮ أﻣﻴﺔ‬Banū ʾUmayyah)) sont Omeyyades
une dynastie arabe qui gouverne le monde musulman (ar) ‫اﻷﻣﻮﻳﻮن‬
de 661 à 750 puis al-ʾAndalus de 756 à 1031. Ils
tiennent leur nom de leur ancêtre ʾUmayyah ibn ʿAbd
Šams, grand-oncle du prophète Mahomet. Ils font
partie des clans les plus puissants de la tribu de
Qurayš, qui domine la Mecque.

Après s'être initialement opposés à Mahomet, à


Drapeau du Califat omeyyade.
l'exception notable de ʿUtṯmān ibn ʿAffān, ils finissent
par embrasser l'islam et à rester proches du pouvoir.
ʿUṯmān devient le troisième calife bien guidé en 644, Type Maison califale
tandis que différents membres du clan sont nommés à Dénomination (ar) Al-ʾUmawiyyūn
des postes plus ou moins importants. À la suite de (ar) Banū ʾUmayyah
l'assassinat de ʿUṯmān et de la Grande discorde qui Pays Califat omeyyade
s'ensuit, Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, de la branche Émirat de Cordoue
soufyanide des Omeyyades et gouverneur de Syrie,
Califat de Cordoue
s'oppose à ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, quatrième calife bien
guidé. Ce dernier est assassiné après quatre ans de Lignée Qurayš
règne et Muʿāwiyah s'empare du pouvoir et fonde le Titres Calife
Califat omeyyade en 661, avec pour capitale Damas. Émir de Cordoue
Le centre du monde musulman bascule alors vers la e
Fondation VIsiècle
Syrie.
ʾUmayyah ibn ʿAbd Šams
En 683, le Califat passe aux mains de la branche Déposition 750 (branche de Damas)
marwanide des Omeyyades. Les Marwanides étendent 1031 (branche de Cordoue)
les frontières du Califat de l'Indus jusqu'au delà des Marwān II (branche de
Pyrénées, en Septimanie (Gaule), entrant en guerre à Damas)
plusieurs reprises notamment avec l'Empire byzantin et Hišām III (branche de
l'Empire khazar, et faisant disparaître le Royaume Cordoue)
wisigoth. Néanmoins, l'étendue du Califat le fragilise
Ethnicité Arabe
et un mouvement assez hétéroclite, dirigé par les
Abbassides, finit par faire chuter et remplacer le Branche Marwanides
Califat omeyyade en 750. La plupart des membres de Omeyyades de Cordoue
la dynastie sont tués, mais l'un des survivants, ʿAbd ar- Soufyanides
Raḥmān ibn Muʿāwiyah, réussit à fuir en al-ʾAndalus
et fonde un nouvel État à Cordoue, cinq ans plus tard.

Les Omeyyades de Cordoue prospèrent pendant près de deux siècles et, en 929, l'émir ʿAbd ar-Raḥmān III se
proclame calife, rejetant ainsi l'autorité spirituelle du Califat abbasside. Cet âge d'or est plutôt bref et une guerre
civile finit par faire chuter la dynastie en 1031 et morceler al-ʾAndalus en une multitude de taïfas.
1
Les Omeyyades, en général, souffrent d'une mauvaise réputation dans l'historiographie musulmane . Leurs
adversaires leur reprochent essentiellement d'avoir transformé le califat d'une institution religieuse en une
institution dynastique et héréditaire, mais aussi d'avoir versé le sang de la famille de Mahomet.
Sommaire
Histoire
Origines
Débuts de l'islam
Califat bien guidé
Califat omeyyade
Sofyanides
Marwanides
Omeyyades de Cordoue
Branches
Arbre généalogique
Notes
Références
Bibliographie
Articles connexes

Histoire

Origines

Les Omeyyades sont issus de la tribu arabe de Qurayš. Cette tribu tire son prestige et sa puissance du fait
qu'elle est responsable de la protection et de la maintenance du sanctuaire de la Kaaba à la Mecque. En effet,
l'Arabie préislamique est parsemée de sanctuaires, certains renfermant des bétyles, comme la Kaaba, et cette
dernière est considérée par les Arabes, largement monothéistes à cette époque, comme leur sanctuaire le plus
2
sacré . Vers la deuxième moitié du Ve siècle, ʿAbd Manāf ibn Quṣayy des Qurayš est chargé de la
maintenance et de la protection de la Kaaba et de ses pèlerins. Cette responsabilité est héritée par ses fils ʿAbd
3
Šams, Hāšim (à l'origine du clan des Banū Hāšim) et d'autres . ʾUmayyah, à l'origine du clan des Banū
4, 5
ʾUmayyah, ou Omeyyades, est le fils de ʿAbd Šams . Il succède à son père en tant que commandant de la
Mecque en temps de guerre. Ce poste est probablement plus une fonction occasionnelle de supervision des
affaires militaires en temps de guerre plutôt qu'un commandement sur le champ de bataille. Quoi qu'il en soit,
ceci s'avère instructif plus tard pour les Banū ʾUmayyah, qui acquièrent des compétences organisationnelles
6
politiques et militaires importantes .

L'historien Giorgio Levi Della Vida suggère que les sources traditionnelles musulmanes à propos de
ʾUmayyah, comme tous les anciens progéniteurs de tribus arabes, devraient être prises avec précaution, mais
qu'« un trop grand scepticisme à l'égard de la tradition serait aussi mal avisé qu'une foi absolue dans ses
déclarations ». Etant donné que les Banū ʾUmayyah apparaissant dans le début de l'Histoire musulmane au
e
VI siècle sont tout au plus des descendants de la troisième génération de ʾUmayyah, "il n'y a rien d'improbable
Note 1, 4
à ce que ce dernier soit un personnage historique" .

Débuts de l'islam
Vers 600, les routes commerciales développées par Qurayš s'étendent à travers toute l'Arabie et des caravanes
2
sont organisées vers la Syrie au nord et le Yémen au sud . Les Banū ʾUmayyah et les Banū Maḫzūm, un
autre clan puissant de Qurayš, contrôlent la majorité de ces routes et développent des alliances économiques et
militaires avec les tribus arabes nomades qui contrôlent le désert d'Arabie, augmentant encore plus leur
7
puissance politique . Lorsque Mahomet, qui est membre des Banū Hāšim, clan rival des Banū ʾUmayyah et
moins puissant, commence à prêcher l'islam à la Mecque, il essuie une vive opposition de la part de la majorité
8, 9
de Qurayš . Une exception notable parmi les Banū ʾUmayyah est ʿUṯmān ibn ʿAffān, un riche marchand,
qui rejoint le Prophète de l'islam dès 611, ce qui en fait l'une des toutes premières personnes à se convertir à
l'islam. Mahomet finit par trouver du soutien dans la ville de Yathrib, qui devient par la suite Médine, et y
10
émigre en 622, marquant ainsi le début du calendrier de l'hégire .

Après la défaite de Qurayš à la bataille de Badr face aux musulmans en 624 et les lourdes pertes essuyées par
les Banū Maḫzūm, ces derniers sont supplantés à la tête de Qurayš par les descendants de ʿAbd Šams,
11
notamment les Banū ʾUmayyah . Le chef du clan des Banū ʾUmayyah, ʾAbū Sufyān ibn Ḥarb, prend alors
la tête de l'armée mecquoise aux batailles de ʾUḥud et de la Tranchée. Il finit, tout comme ses fils, par se
convertir à l'islam après la conquête de la Mecque par les musulmans. Afin de s'assurer la loyauté des Banū
12
ʾUmayyah, le Prophète de l'islam leur offre des présents et des postes d'importance dans l'État naissant .
13
Ainsi, ʿAttāb ibn ʾAsīd, un descendant de ʾUmayyah, devient le premier gouverneur de la Mecque . Médine
devenant le centre politique de l'État, ʾAbū Sufyān et de nombreux Banū ʾUmayyah s'y installent afin de
14
maintenir leur influence politique croissante .

Califat bien guidé

La question des premiers temps de l'islam interroge les chercheurs. Période de structuration tant sociopolitique
que religieuse, elle nous est connue par l'historiographie abbasside qui offre une vision nostalgique d'une
Umma unifiée. « Ce passé primordial arabo-musulman se donne, en effet, à lire comme un récit composé a
posteriori et visant à légitimer un pouvoir musulman confronté à ses propres divisions et à la splendeurs des
empires passés ». Cette histoire est une construction du IXe et Xe siècle. Les récits des conquêtes (futuh) ont
1
ainsi, été étudiés et ces ouvrages trahissent parfois des buts politiques propres au IXe siècle . Selon les
traditions musulmanes, la période préalable au califat Ommeyades est composée de la succession de plusieurs
califes surnommé "Bien guidés". Ce récit se lit comme un édifice narratif et pour el-Hibry comme une
1
parabole. Il est donc nécessaire d'un point de vue historique de la déconstruire . On observe ainsi la
1
construction d'une vulgate, d'un texte fondateur . Les recherches permettent d’attester qu’un fond historique
existe. Umar et Uthman sont cités dans des graffiti mais ne porte ni le titre de khalîfa (calife), ni celui d’amîr
15, 16, 17
al-mu’minîn (Commandeur des croyants) que la tradition lui attribue, ni aucune formule eulogique ..

Selon le récit traditionnel, après la mort du Prophète de l'islam en 632 surgit une crise de succession et de
18
nombreuses tribus nomades font défection de Médine . ʾAbū Bakr aṣ-Ṣiddīq, un des tout premiers
compagnons de Mahomet, est finalement élu calife, ayant la confiance aussi bien des premiers musulmans que
19
des nouveaux convertis . Il accorde aux Banū ʾUmayyah un rôle important dans la conquête musulmane de
la Syrie : il nomme d'abord Ḫālid ibn Saʿīd en tant que commandant de l'expédition, avant de le remplacer par
quatre commandants, dont Yazīd, fils de ʾAbū Sufyān qui a des propriétés en Syrie et maintient un réseau
20, 21
commercial .

Le successeur de ʾAbū Bakr, ʿUmar ibn al-Ḫaṭṭāb (634-644), même s'il diminue l'influence de l'élite de
Qurayš en faveur des premiers sahaba sur les plans politique et militaire, n'affecte pas l'ancrage grandissant des
fils de ʾAbū Sufyān en Syrie, qui était déjà en grande partie conquise en 638. Après la mort du gouverneur de
Syrie ʾAbū ʿUbaydah ibn al-Ǧarrāḥ en 639, Yazīd est nommé à sa place (districts de Damas, de Palestine et du
22
Jourdain) . Il meurt peu après et ʿUmar nomme alors son frère Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān gouverneur de
Syrie. Le traitement de faveur de ʿUmar envers les fils de ʾAbū Sufyān pourrait venir de son respect envers
Syrie. Le traitement de faveur de Umar envers les fils de Abū Sufyān pourrait venir de son respect envers
cette famille, leur alliance bourgeonnante avec les puissants Banū Kalb pour contrebalancer l'influence des

tribus himyarites, déjà entrées dans le district de Homs pendant la conquête, ou simplement par manque de
candidat convenable, la peste d'Emmaüs ayant déjà emporté de nombreux hommes, dont ʾAbū ʿUbaydah et
23
Yazīd .
24
À la mort du deuxième calife bien guidé ʿUmar en 644, ʿUṯmān ibn ʿAffān lui succède . Il est élu face à ʿAlī
ibn ʾAbī Ṭalib, qui est cousin de Mahomet, car il propose de concentrer le pouvoir de l'État parmi les Qurayš,
25
alors que ʿAlī préfère le diffuser parmi toutes les factions musulmanes . Initialement, ʿUṯmān maintient les
différents gouverneurs nommés par son prédécesseur à leur poste, mais, progressivement, commence à les
remplacer par des Banū ʾUmayyah ou des membres du clan plus large des Banū ʿAbd Šams. Ainsi,
Muʿāwiyah reste gouverneur de Syrie, al-Walīd ibn ʿUqbah et Saʿīd ibn al-ʿĀṣ (tous deux des Banū
ʾUmayyah) sont nommés successivement à Koufa, qui héberge l'une des deux principales garnisons d'Irak et
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est un centre administratif important, et son cousin Marwān ibn al-Ḥakam devient son conseiller principal .
Même s'il est un membre important du clan des Banū ʾUmayyah, ʿUṯmān n'est généralement pas considéré
comme faisant partie de la dynastie omeyyade car élu par consensus parmi le cercle restreint des dirigeants
musulmans ; d'ailleurs, il n'essaie jamais de nommer un membre de son clan à sa succession. Néanmoins, à la
suite de sa politique, les Banū ʾUmayyah retrouvent la puissance qu'ils avaient perdue après la conquête de la
27
Mecque .

ʿUṯmān est assassiné à la suite de protestations en 656, déclenchant la Grande discorde ou Première Fitnah.
ʿAlī est élu pour lui succéder, mais une partie de l'élite de Qurayš s'oppose à cette succession, vu les
circonstances de la mort de ʿUṯmān, sans tenir ʿAlī pour responsable de son assassinat pour autant. Cette
opposition finit par cristalliser et polariser le conflit latent entre les Banū Hāšim et les Banū ʾUmayyah et
dégénère en guerre civile. Après la défaite des opposants de ʿAlī à la bataille du Chameau, qui voit la mort de
leurs principaux chefs Ṭalḥah ibn ʿUbayd Allāh et az-Zubayr ibn al-ʿAwwām, tous deux potentiels candidats
28
au califat, Muʿāwiyah prend la tête de l'opposition . Initialement, il se garde de revendiquer le califat,
préférant plutôt saper l'autorité de ʿAlī et consolider sa position en Syrie, le tout au nom de la vengeance de la
29
mort de ʿUṯmān . ʿAlī et Muʿāwiyah, avec le gros de leurs partisans respectivement d'Irak et de Syrie,
30
finissent par se rencontrer à la bataille de Ṣiffīn en 657 . L'issue de la bataille est indécise et les deux partis
31
décident de recourir à un arbitrage. Cet arbitrage finit par affaiblir l'autorité de ʿAlī sur ses partisans . Ceux
qui sont contre l'arbitrage, arguant que ʿAlī est choisi par Dieu pour être calife et qu'il ne doit pas lui désobéir,
se séparent de son camp et deviennent les kharidjites. Pendant que ʿAlī est embourbé dans sa lutte contre eux,
Muʿāwiyah est acclamé par ses partisans en Syrie, dont le noyau dur, les tribus arabes syriennes, le reconnaît
comme calife en 659 ou 660. ʿAlī est assassiné par un kharidjite en 661. Muʿāwiyah saisit alors l'opportunité
pour marcher sur Koufa (que ʿAlī avait érigée auparavant comme capitale), contraint al-Ḥasan, fils de ʿAlī, à
32
lui céder l'autorité califale et obtient la reconnaissance de la noblesse tribale arabe de la région . Désormais,
Muʿāwiyah est largement accepté comme calife, marquant ainsi le début du Califat omeyyade, avec Damas
comme capitale, bien que l'opposition des kharidjites et de quelques loyalistes de ʿAlī persiste à un degré
33
moindre .

Califat omeyyade

La réunification du monde musulman sous l'égide de Muʿāwiyah marque l'établissement de la dynastie


omeyyade. L'historien Gerald R. Hawting fait remarquer que « les Omeyyades, principaux représentants de
ceux qui s'étaient opposés au Prophète [Mahomet] jusqu'au dernier moment possible, avaient, en trente ans
suivant sa mort, rétabli leur position à tel point qu'ils étaient désormais à la tête de la communauté qu'il avait
33
fondée » .

Sofyanides
La période sofyanide ne possède pas une masse documentaire aussi fournie que celle de l'époque marwanide
et pose des problèmes méthodologiques spécifiques. Ainsi, l'historiographie a souvent relégué Ibn al-Zubair à
un simple rang de rebelles alors que plusieurs indices historiques (existence de monnaie frappée, par exemple)
1
semblent suggérer qu'il fut, durant plusieurs années, considéré comme le calife légitime .

Le règne de Muʿāwiyah Ier, qui initie la dynastie des Sofyanides (descendants de ʾAbū Sufyān) est marqué par
34
une stabilité politique et une rapide expansion territoriale. À sa mort en 680, son fils Yazīd Ier lui succède .
Cette succession héréditaire n'est pas acceptée par de nombreux musulmans, notamment ʿAbd Allāh ibn az-
Zubayr et al-Ḥusayn, second fils de ʿAlī. La Deuxième Fitnah éclate. Ibn az-Zubayr et al-Ḥusayn se dirigent
de Médine vers La Mecque. Puis al-Ḥusayn continue vers Koufa pour rallier la population à sa cause, mais il
est intercepté à Kerbala par une importante armée omeyyade qui le tue ainsi que sa famille et ses compagnons.
Ibn az-Zubayr se proclame calife, soulève les deux villes saintes de la Mecque et Médine et étend l'opposition
jusqu'à Bassorah, en Irak. Yazīd Ier arrête la révolte à Médine en 683 et meurt la même année. Son fils et
successeur, Muʿāwiyah II, ne règne que quarante jours, et après son abdication en 684, Ibn az-Zubayr et
Marwān ibn al-Ḥakam, descendant d'une autre branche omeyyade et ancien conseiller de ʿUṯmān ibn ʿAffān,
se disputent le pouvoir. Marwān est proclamé calife à Damas, initiant la dynastie marwanide.

Marwanides

Le califat d'Ibn az-Zubayr est reconnu sur une grande partie du


monde musulman. Marwān Ier réussit néanmoins à reprendre
l'Égypte, mais meurt après neuf mois de règne. Son fils ʿAbd al-Malik
lui succède en 685. La première partie de son règne est marquée par
une révolte organisée par al-Muḫtār ibn ʾAbī ʿUbayd aṯ-Ṯaqafiyy à
Koufa au nom de Muḥammad ibn al-Ḥanafiyyah, un des fils de ʿAlī.
Al-Muḫtār réussit à repousser les Omeyyades en 686, mais est vaincu
Contrôle territorial des différentes par Ibn az-Zubayr un an plus tard. En 691, les Omeyyades reprennent
factions pendant la Deuxième Fitnah le contrôle de l'Irak et en 692, ʿAbd al-Malik obtient sa victoire
(les Omeyyades en rose). définitive sur Ibn az-Zubayr après avoir envoyé al-Ḥaǧǧāǧ ibn Yūsuf
aṯ-Ṯaqafiyy à la tête d'une grande armée assiéger la Mecque, en
utilisant des engins de siège qui endommagent la Kaaba. Ibn az-
Zubayr est tué lors de l'assaut, et ʿAbd al-Malik n'a plus de concurrent, mettant ainsi fin à près de douze ans de
guerre civile.
35
Al-Walīd Ier devient calife à la mort de son père ʿAbd al-Malik en 705 . Il poursuit les expansions territoriales
initiées par ses prédécesseurs, ce que font également ses successeurs Sulaymān, ʿUmar II et Yazīd II. ʿUmar II
tient une place particulière au sein de la dynastie, du fait de sa sagesse et de sa piété, étant parfois le seul à être
reconnu calife par la tradition ultérieure.

Le dernier fils de ʿAbd al-Malik à devenir calife est Hišām, qui succède à Yazīd II en 724. Son assez long
règne marque l'apogée militaire et territoriale du Califat omeyyade. Ses successeurs n'arrivent pas à endiguer le
mouvement des Abbassides, notamment au Khorassan et en Irak, foyer de résistance aux Omeyyades. Les
Abbassides, issus du clan des Banū Hāšim, finissent par prendre Koufa en 749, en font leur capitale et
proclament calife leur chef ʾAbū al-ʿAbbās as-Saffāḥ. Le calife omeyyade Marwān II, petit-fils de Marwān Ier,
à la tête de l'armée omeyyade, se dirige alors vers l'est pour arrêter les Abbassides. Les deux armées se
rencontrent à la bataille du Grand Zab au début de 750 et les Omeyyades sont défaits. La même année, Damas
est prise et Marwān II fuit en Égypte, où il est tué, marquant ainsi la fin du Califat omeyyade. Les Abbassides
détruisent la plupart des tombeaux omeyyades, n'épargnant que celui de ʿUmar II, et presque tous les membres
de la famille sont traqués et tués, mais le prince ʿAbd ar-Raḥmān ibn Muʿāwiyah, petit-fils de Hišām, réussit à
' f i àg g l ʾA d l i l M gh b t à ét bli é i tàC d 756
s'enfuir, à gagner al-ʾAndalus via le Maghreb et à y établir un émirat à Cordoue en 756.

Omeyyades de Cordoue

Les Omeyyades de Cordoue prospèrent pendant près de deux siècles et l'émir ʿAbd ar-Raḥmān III se
proclame calife en 929, rejetant ainsi l'autorité spirituelle du Califat abbasside. Cet âge d'or est plutôt bref et
une guerre civile finit par faire chuter la dynastie en 1031 et morceler al-ʾAndalus en une multitude de taïfas.

Branches
Au début du VIIe siècle, les principaux groupes des Banū ʾUmayyah sont les ʾAʿyāṣ et les ʿAnābisah. Les
premiers regroupent les descendants de ʾAbū al-ʿĀṣ, d'al-ʿĀṣ, d'al-ʿĪṣ, de ʾAbū al-ʿĪṣ et d'al-ʿUwayṣ, tous fils
de ʾUmayyah ibn ʿAbd Šams et dont le nom partage la même racine, d'où ils tirent le nom du groupe. Les
deuxièmes regroupent les descendants de Ḥarb, de ʾAbū Ḥarb, de Sufyān, de ʾAbū Sufyān, de ʿAnbasah et de
ʿAmr, tous fils de ʾUmayyah, ainsi que de ʾAbū ʿAmr Ḏakwān, possible fils adoptif de ʾUmayyah. ʿAnābisah
6
est la forme pluriel de ʿAnbasah, un nom commun dans ce deuxième groupe .

Deux des fils de ʾAbū al-ʿĀṣ, ʿAffān et al-Ḥakam, sont les pères de deux califes, respectivement ʿUṯmān et
Marwān Ier. Ce dernier est à l'origine de la branche des Marwanides, qui dirige le Califat omeyyade entre 684
et 750, puis l'Émirat de Cordoue entre 756 et 929 et enfin le Califat de Cordoue entre 929 et 1031 (avec
quelques courts intervalles à la fin du Califat de Cordoue, lorsque les Hammudites disputent le pouvoir aux
Omeyyades). Hormis les rescapés vers al-ʾAndalus, la plupart des Marwanides sont exterminés dans la purge
entreprise par les Abbassides en 750. Toutefois, certains parmi eux se réfugient et s'installent en Égypte et en
Iran et l'un de leurs descendants, l'auteur ʾAbū al-Faraǧ al-ʾAṣfahāniyy (897-967), est connu pour son Livre
des Chansons. ʿUṯmān est le troisième calife bien guidé (644-656) et laisse de nombreux descendants dont
certains servent dans différents postes au sein du Califat omeyyade. La lignée de ʾAbū al-ʿĪṣ, via son fils
ʾAsīd, donne plusieurs gouverneurs et militaires sous les ordres des califes bien guidés puis des califes
6
omeyyades. Quant à al-ʿĀṣ, son fils Saʿīd devient gouverneur de Koufa sous ʿUṯmān .

Parmi le groupe des ʿAnābisah, les membres les plus connus sont la famille de Ṣaḫr, fils de Ḥarb et plus connu
36
sous le nom de ʾAbū Sufyān . De sa lignée, les Soufyanides, est issu son fils Muʿāwiyah Ier, fondateur du
Califat omeyyade en 661. Muʿāwiyah Ier engendre Yazīd Ier, deuxième calife omeyyade, qui est le père de
Muʿāwiyah II, dernier calife de la branche soufyanide en 684. Les frères de Muʿāwiyah II, Ḫālid et ʿAbd
Allāh, continuent cependant de jouer un rôle important, le premier étant souvent considéré comme étant le
fondateur de l'alchimie dans le monde musulman. Le fils de ʿAbd Allāh, Ziyād, plus connu sous le nom de
ʾAbū Muḥammad as-Sufyāniyy, mène une rébellion contre les Abbassides en 750 avant d'être tué. Les autres
fils de ʾAbū Sufyān sont Yazīd, qui précède son frère Muʿāwiyah en tant que gouverneur de Syrie, ʿAmr,
ʿAnbasah, Muḥammad et ʿUtbah. Seuls les deux derniers laissent une descendance. Une autre famille
importante parmi les ʿAnābisah est celle de ʾAbū ʿAmr, via son fils ʾAbū Muʿayṭ. ʾUqbah, fils de ʾAbū
Muʿayṭ, est capturé et exécuté pendant la bataille de Badr sur ordre de Mahomet pour son hostilité et sa grande
virulence envers Mahomet. Al-Walīd, fils de ʿUqbah, devient gouverneur de Koufa sous ʿUṯmān pour une
37
brève période. Les Banū ʾAbī Muʿayṭ s'installent principalement en Irak et en Djézireh .

Arbre généalogique
ʾUmayyah
(ʾAbū al-ʿĀṣ) ʿAmr
ʿAffān
ʿUṯmān
Al-Ḥakam
Marwān Ier
ʿAbd al-Malik
Al-Walīd Ier
Yazīd III le Réducteur
ʾIbrāhīm
Sulaymān
Yazīd II
Al-Walīd II
Hišām
Muʿāwiyah
Omeyyades de Cordoue
ʿAbd al-ʿAzīz
ʿUmar II
Muḥammad
Marwān II
Ḥarb
(ʾAbū Sufyān) Ṣaḫr
Muʿāwiyah Ier
Yazīd Ier
Muʿāwiyah II

Notes
1. "As those Umayyads who were living at the beginning of the Muslim epoch were only in the
third generation from their eponym (e.g. Abu Sufyan b. Harb b. Umayya), there is nothing
improbable in the latter's being a historical personage"

Références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé
« Umayyad dynasty (https://en.wikipedia.org/wiki/Umayyad_dynasty?oldid=952573827) »
(voir la liste des auteurs (https://en.wikipedia.org/wiki/Umayyad_dynasty?action=history)).

1. Borrut A., "De l'Arabie à l'Empire - conquête et construction califale dans l'islam premier", dans
Le Coran des historiens, t.1, 2019, p. 249-289.
2. Watt 1986, p. 434.
3. Hawting 2000, p. 21-22.
4. Levi Della Vida et Bosworth 2000, p. 837.
5. Sourdel et Sourdel 1996, p. 911.
6. Levi Della Vida et Bosworth 2000, p. 838.
7. Donner 1981, p. 51.
8. Donner 1981, p. 53.
9. Wellhausen 1927, p. 40-41.
10. Donner 1981, p. 54.
11. Wellhausen 1927, p. 51.
12. Hawting 2000, p. 841.
13. Tabari 1990, p. 8.
14. Wellhausen 1927, p. 20-21.
15. Frédéric Imbert, « L’Islam des pierres : l’expression de la foi dans les graffiti arabes des
premiers siècles », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée 129 | juillet 2011.en
ligne sur revues.org, lire juste après la note 5 (http://remmm.revues.org/7067#bodyftn28)
g g, j p ( p g y )
16. Heidemann S., "The Evolving Representation of the Early Islamic Empire and its Religion on
Coin Imagery", The Qurʾān in Context: Historical and Literary Investigations..., Brill, 2010.
17. Jeremy Johns, « Archaeology and the History of Early Islam: The First Seventy Years », Journal
of the Economic and Social History of the Orient, vol. 46, no 4, 2003, p. 411–436 (ISSN 0022-
4995, consulté le 22 octobre 2019)
18. Donner 1981, p. 82.
19. Donner 1981, p. 83-84.
20. Donner 1981, p. 114.
21. Madelung 1997, p. 45.
22. Madelung 1997, p. 60-61.
23. Madelung 1997, p. 61.
24. Ahmed 2010, p. 106.
25. Kennedy 2004, p. 70.
26. Ahmed 2010, p. 107.
27. Hawting 2000, p. 26.
28. Hawting 2000, p. 27.
29. Hawting 2000, p. 27-28.
30. Hawting 2000, p. 28.
31. Hawting 2000, p. 28-29.
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Articles connexes
Liste des califes
Qurayš
Omeyyades de Cordoue
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