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Panthéon (Paris)

Le Panthéon est un monument de style néo-classique situé dans le 5e arrondissement de Paris. Au cœur
du Quartier latin, sur la montagne Sainte-Geneviève, il est au centre de la place du Panthéon et entouré Panthéon
notamment de la mairie du 5e arrondissement, du lycée Henri-IV, de l'église Saint-Étienne-du-Mont, de la
bibliothèque Sainte-Geneviève et de la faculté de droit. La rue Soufflot lui dessine une perspective jusqu'au
jardin du Luxembourg.

Prévu à l'origine, au xviiie  siècle, pour être une église qui abriterait la châsse de sainte Geneviève, ce
monument a depuis la Révolution française vocation à honorer de grands personnages ayant marqué
l'Histoire de France hormis pour les carrières militaires normalement consacrées au Panthéon militaire des
Note 1
Invalides . Y sont notamment inhumés Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Louis Braille,
Sadi Carnot, Émile Zola, Jean Jaurès, Jean Moulin, Jean Monnet, Pierre et Marie Curie, André Malraux ou
encore Alexandre Dumas, qui y fait son entrée en 2002. Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-
Anthonioz, Jean Zay et Pierre Brossolette y font leur entrée le 27 mai 2015. Simone Veil, accompagnée de
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son époux Antoine Veil, y est inhumée depuis le 1er juillet 2018 . Maurice Genevoix y entre le
11 novembre 2020. Joséphine Baker rejoint le temple républicain le 30 novembre 2021. Présentation

Type Église
L'architecture reprend notamment la façade du Panthéon de Rome, construit au ier  siècle  av. J.-C.,
surmontée d'un dôme qui s'inspire du Tempietto de l'église San Pietro in Montorio. Les différents dessins Destination Originellement à vocation
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de sa construction, sa décoration, les inscriptions et les symboles qui y figurent permettent de parcourir la initiale ecclésiastique
construction — lente et contrastée — de la nation française. Ce monument, considéré comme un lieu de Destination Nécropole
mémoire, est ouvert au public et géré par le Centre des monuments nationaux. actuelle
Fondation 1758
Style Néo-classicisme
Sommaire Architecte Jacques-Germain Soufflot
Origine du nom Jean-Baptiste Rondelet
Architecture Construction 1757-1790
Description générale (projet : 1744)

Triple coupole Ouverture 1781


Crypte Hauteur 83 m
Histoire Religion Catholicisme
Construction Gestionnaire Centre des monuments
Affectation nationaux
Décoration Patrimonialité Classé MH (1920, 2008)
Restauration du XXIe siècle Site web www.paris-pantheon.fr (http://w
Autres cérémonies ww.paris-pantheon.fr/)
Temple républicain, lieu de mémoire collective Localisation
Hommage de la Nation
Personnalités inhumées au Panthéon Pays France

Inscriptions Commune Paris


Tentatives de transfert Adresse 28 place du Panthéon
Ouvertures et débats Coordonnées 48° 50′ 46″ N, 2° 20′ 46″ E
Le Panthéon et l'Histoire
Le Panthéon et la science
Le Panthéon et l'art
Accès
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes

Origine du nom
Le nom du monument vient du Panthéon de Rome, qui date de l'Empire romain. On ne sait pas exactement quelle a été la fonction originelle de ce dernier, mais il
semble avoir été un culte à la famille impériale et avoir été dédié à plusieurs dieux, ce qui lui aurait donné le nom de « Panthéon », qui vient du grec pántheion
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(πάνθειον), signifiant « de tous les dieux » .

Longtemps après cette époque, à partir du xvie siècle, ce Panthéon de Rome a été réemployé comme tombeau pour les hommes illustres, il contient en particulier
les restes de Raphaël et Victor-Emmanuel II. Les humanistes de cette époque devaient penser qu'un monument dédié à la vénération des dieux pouvait servir à
celle des grands hommes. Il avait alors un peu la même fonction que la basilique Saint-Denis en France ou que l'église de Westminster à Londres.
Et donc, à l'imitation de ce monument, « Panthéon français » est choisi pendant la Révolution pour désigner l'église Sainte-
Geneviève dans son nouvel emploi de mausolée. Un rapport de 1791 proposait des alternatives comme « Portique » ou
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« Monument des grands hommes », « Basilique nationale », « Cénotaphe », « Mausolée des grands hommes » . Le nom
de « Panthéon » a dû plaire parce qu'il apparaissait comme une référence aux vertus romaines antiques, très mises en valeur
à l'époque, même si en fait le panthéon-mausolée est une invention italienne.

Il se trouve qu'à ce moment il y avait déjà à Paris un bâtiment nommé Panthéon, qui était un théâtre de divertissement au
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Louvre . Il a été remplacé en 1792 par le théâtre du Vaudeville. Le nom reprenait celui d'un théâtre de Londres (en) , qui
lui-même avait été construit en s'inspirant du Panthéon de Rome.
Le Panthéon de Rome, construit en
-27 av. J.-C.
Architecture

Carte des voies. Vue aérienne.

Description générale

Le Panthéon est un bâtiment long de 110 m et large de 84 m. La façade principale est décorée d’un portique aux colonnes corinthiennes, surmonté d’un fronton
triangulaire réalisé par David d'Angers. Ce fronton représente la Patrie (au centre) donnant la Liberté et protégeant à sa droite les Sciences – représentées par de
nombreux grands savants (Xavier Bichat, Berthollet, Gaspard Monge, Laplace…), philosophes (Voltaire, Jean-Jacques Rousseau…), écrivains (Fénelon, Pierre
Corneille…) et artistes (Jacques-Louis David…) – et à sa gauche l'Histoire – représentée par les grands personnages de l'État (Napoléon Bonaparte…) et étudiants
de l'École polytechnique.

L'édifice, en forme de croix grecque, est couronné par un dôme haut de 83 mètres, coiffé d’un lanterneau. L’intérieur est décoré par des peintres académiques
comme Puvis de Chavannes, Antoine-Jean Gros, Léon Bonnat ou Cabanel.

Vue panoramique de l'intérieur du Panthéon.

Triple coupole

Un élément essentiel de la construction reste invisible aux yeux du visiteur. Alors que l'on pourrait penser qu'une seule
coupole soutient le lanterneau et la croix à son sommet, en réalité, trois coupoles sont emboîtées les unes dans les autres :

Le dôme extérieur est en pierre recouverte de bandes de plomb, et non pas en charpente, comme il était
de tradition à l'époque (comme à Saint-Louis-des-Invalides). Sa mise en œuvre constitue d'ailleurs une
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véritable prouesse technique. Adhémar, dans son Traité de charpente , explique le choix d'une coupole
en pierre par la stabilité nécessaire à un grand édifice d'ordinaire soumis, par le vent, à des oscillations.
De l'intérieur, on peut voir une coupole à caissons, ouverte au centre par un oculus (ouverture ronde).
Cette coupole basse s'appuie sur la partie basse du tambour, au niveau de la colonnade extérieure, qui
contrebute l'ensemble.
Entre ces deux coupoles, extérieure et intérieure, est construite une troisième coupole technique
intermédiaire de la forme d'un demi-œuf, qui soutient la lanterne de pierre, laquelle pèse plus de cinq
tonnes. C'est sur la face intérieure de cette coupole qu'est peinte L'Apothéose de sainte Geneviève
d'Antoine Gros, visible à travers l'oculus de la coupole intérieure. Cette coupole intermédiaire n'est pas Coupe sur la triple coupole.
constituée d'un manteau de pierre continu comme le dôme extérieur : elle est ajourée par quatre arcs qui
permettent de faire descendre les charges de la lanterne vers les piles. Les jours, quant à eux, laissent
passer la lumière prise par les fenêtres en partie haute du tambour entre les deux coupoles inférieures pour nimber la peinture de
l'Apothéose.

Cette méthode de circulation de la lumière peut être comparée avec celle qu'ont adoptée les prédécesseurs de Soufflot ; par exemple, le Panthéon de Rome et son
oculus central à ciel ouvert, ou la coupole des Invalides de Paris de Hardouin-Mansart. Il existe aussi un dôme triple enveloppe à la cathédrale Saint-Paul de
Londres, conçu peu de temps auparavant par l'architecte anglais Christopher Wren, avec cependant un dôme charpenté. Le système de construction peut être
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examiné sur la maquette réalisée par Rondelet : elle se trouve exposée dans la chapelle annexe-nord du bâtiment .
Dans la conception du dôme, d'un poids de 17 000 tonnes, Soufflot a utilisé la courbe de la « chaînette renversée », dans le
Note 2, 10
dessin de la coupole intermédiaire . Celle-ci est influencée par la théorie du mathématicien anglais Robert Hooke,
publiée en 1678  : la courbe formée par une chaîne de suspension, lorsque renversée, donne la forme d'un arc de
maçonnerie « parfait », suivant et contenant la ligne de poussée, et qui trouvera une formulation mathématique en 1691,
par Jacques Bernoulli, Leibniz, et Huygens.

Crypte
Les trois coupoles.
La crypte couvre toute la surface de l'édifice. En effet, elle est constituée de quatre galeries, chacune sous chacun des bras
de la nef. Cependant, elle n'est pas véritablement enterrée comme une cave puisque des fenêtres, en haut de chaque galerie,
s'ouvrent sur l'extérieur.

On pénètre dans la crypte par une salle décorée de colonnes doriques (en référence au temple de Neptune à Paestum, que
Soufflot avait visité pendant son voyage en Italie). En avançant, on découvre, au centre du bâtiment, la vaste salle voûtée
de forme circulaire et la petite pièce centrale, située juste sous le dôme. Les dimensions de la crypte font qu'elle paraît fort
vaste. Les 81 hôtes actuels ne sont pas à l'étroit puisque la capacité totale d'accueil est d'environ 300 places. Une des
hypothèses émises pour expliquer cela serait que Louis XV voulait en faire un mausolée pour les Bourbons.

Histoire Couloir de la crypte.

Construction

Le projet architectural de Soufflot

Le projet architectural de Jacques-Germain Soufflot est une église à dôme, en forme de croix grecque, c'est-à-dire avec quatre
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branches courtes, égales en longueur et en largeur . Pour le réaliser, il emprunte à différents styles architecturaux, ce qui fera
écrire à Maximilien Brébion : « Le principal objet de M. Soufflot, en bâtissant son église, a été de réunir, sous une des plus belles
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formes, la légèreté de la construction des édifices gothiques avec la magnificence de l'architecture grecque » .

Soufflot était assisté par deux ingénieurs, Émiland Gauthey et Jean-Baptiste Rondelet qui a achevé le monument à la mort de
l’architecte en 1780. Pour la première fois, un monument a fait l’objet de calculs mathématiques afin d’évaluer les poussées et la
résistance des matériaux. On avait même construit à cet effet une machine à écraser les pierres. Pour tenter de consolider la Premier projet de Jacques-
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structure, toutes les pierres ont été armées avec des agrafes en fer . Germain Soufflot en 1756.

Soufflot a composé son église en puisant dans différents registres :

gothique : par la structure, constituée d'une nef voûtée, contrebutée par des arcs-boutants au-dessus des bas-côtés. Soufflot connaissait
l'architecture gothique pour avoir écrit un mémoire sur le sujet en 1747,
byzantin : avec l'usage des coupoles en couvrement,
classique : la coupole à tambour, avec son péristyle extérieur, est une référence au tempietto de Bramante,
mais surtout gréco-romain : péristyle à six colonnes à entrecolonnement régulier et à fronton triangulaire (unique à l'époque), colonnes
corinthiennes portant un entablement – alors que l'usage à l'époque était les piliers carrés portant des arcades (cf. l'église Saint-Sulpice de
Paris).

En raison de ces différents styles, l'église Sainte-Geneviève sera considérée par Pierre Lavedan et
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Louis Hautecœur comme le premier édifice éclectique . Il est cependant généralement classé
comme néo-classique, d'abord pour la période de sa construction, puis par le vocabulaire de
l'architecture classique (colonnes, entablement, fronton, etc.) utilisé dans une volonté de retour à la
simplicité antique en réaction au style baroque de la période précédente (la façade ne comporte
qu'un seul ordre comme les temples grecs, et non des ordres superposés comme Saint-Louis des
Invalides, les colonnes du péristyle d'entrée ont un entrecolonnement régulier comme les temples
antiques, alors que l'usage classique était d'écarter davantage les colonnes centrales, le même ordre
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corinthien se retrouve à l'intérieur comme à l'extérieur, etc.) .
Armatures dans la pierre.
Projet (réalisé) de façade.
D'un point de vue structurel, les quatre nefs servent à contrebuter les poussées latérales du dôme.
Cependant, le recours à l'armature de la pierre est nécessaire, compte tenu des poussées à contenir.
Le portail contient une structure métallique invisible. Il s'agit véritablement de pierre armée et non pas simplement chaînée comme il était souvent pratiqué à
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l'époque, la disposition des armatures étant déjà celle d'une poutre en béton armé . Cependant cette technique de construction nécessite un entretien régulier, pour
éviter que l'humidité n'entre dans la maçonnerie et ne fasse rouiller le fer des armatures qui risqueraient de faire éclater la pierre.

Dès 1764, ce projet audacieux est l'objet de protestations de la part du clergé catholique qui s'élève contre la construction d'une église dont le plan au sol ne serait
pas celui d'une croix latine. Soufflot doit donc revoir son plan. Il allonge d'une travée le bras du chœur (branche est), ce qui permet de créer une abside flanquée de
deux tours abritant des chapelles au rez-de-chaussée et des clochers en élévation. À l'opposé, il allonge également le bras de la branche ouest en la dotant, à la
manière des temples grecs de l'Antiquité, d'une sorte de pronaos, c'est-à-dire d'un portique qui précède le sanctuaire.

Lancement du projet

Il s'agissait d'abord de trouver de l'argent pour réaliser ce projet. On majora le prix des trois loteries mensuelles, leur coût passant de 20 à 24 sols, ce qui rapporta
400 000 livres.

Ensuite, il fallait trouver un terrain. On décida de le prendre sur la partie ouest du jardin de l'abbaye Sainte-Geneviève. Les travaux commencèrent en 1758.
L'argent récolté ne permit de réaliser que les fondations, car le terrain était miné par les galeries qu'avaient forées, seize siècles plus tôt, les potiers gallo-romains
pour extraire l'argile. On dénombra au moins sept puits de 25 mètres de profondeur, et une centaine d'autres, moins profonds.
Enfin, le 6 septembre 1764, Louis XV vint poser la première pierre. On avait édifié pour l'occasion une reproduction du
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futur édifice, un trompe-l'œil grandeur nature, de toile et de charpente, représentant le futur portail de l'église .

Lors de la pose de la première pierre de la nouvelle église Sainte-Geneviève, Alexandre Guy Pingré, bibliothécaire de
l'abbaye de sainte-Geneviève et franc-maçon rédigea le quatrain suivant : « Lorsque le Sceptre en main Louis dicte des lois
/ Dans son maître en français bénit un tendre père / Si, pour fonder un temple il prend en main l'Equerre / Dans son frère
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un maçon voit le plus grand des rois » .

La construction avança malgré tout avec régularité : en 1769, les murs étaient élevés et en 1776, les voûtes terminées et
décintrées.
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Mais le projet fut très contesté. Bien que cette idée fît école , il fut attaqué par de nombreux détracteurs. L'audace du
projet, mais aussi, il est vrai, des tassements dans les maçonneries dus à une mauvaise exécution, alimentèrent libelles et
mémoires explicatifs. La polémique fut très vive et c'est désespéré que Soufflot mourut le 29 août 1780 avant que le projet
ne fût terminé. Les critiques principales tendaient à établir que les quatre groupes de trois colonnes destinées à soutenir les
trois coupoles, imaginées par l'architecte, manquaient de solidité et que l'édifice allait s'écrouler.

La plupart des pierres viennent des carrières du Bassin parisien. Les parties inférieures, jusqu’à neuf pieds de hauteur,
viennent des carrières d'Arcueil et sont constituées de banc franc réputé comme le cliquart pour sa finesse et la dureté de
Le dôme du Panthéon.
son grain. De la carrière de Conflans-Sainte-Honorine, au confluent de la Seine et de l'Oise, on a extrait deux beaux blocs
dits de banc royal qui ont été employés pour les angles du fronton. Du banc supérieur au banc royal, on trouve des pierres
d'une dureté et d'une finesse un peu inférieure, dont on a extrait les blocs qui ont servi aux chapiteaux des colonnes
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corinthiennes . Les pierres aux grains fins et serrés dont sont faits les fûts des colonnes proviennent des carrières
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souterraines de Bagneux .

Parmi les ouvriers qui ont participé à ce chantier, beaucoup venaient de la Creuse. Les maçons de la Creuse, qui ont
participé à tous les grands chantiers de la capitale, évoquent le Panthéon dans une chanson :

[…]
Voyez le Panthéon,
Voyez les Tuileries,
Le Louvre et l'Odéon,
Notre-Dame jolie,
De tous ces monuments,
La France est orgueilleuse,
Elle en doit l'agrément,
Aux maçons de la Creuse
[…] Dômes vus du rez-de-chaussée.

Achèvement de l'édifice par Rondelet et Brébion (1780-1790)

La suite des travaux fut confiée à deux collaborateurs de Soufflot, les architectes Rondelet et Brébion aidés d'un parent de
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Soufflot, Soufflot dit le Romain .

Pour la structure, leur principal apport fut de substituer de massifs piliers aux colonnes imaginées par Soufflot pour soutenir
le dôme. Pour tracer les fuseaux verticaux contenant les caissons du dôme, Rondelet s'est servi d'une méthode simple  :
accrochant un fil à plomb au sommet, il se servit de l'ombre portée directement sur la voûte déjà réalisée pour les
matérialiser.
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Ils assurèrent également le suivi du chantier. On trouvera sur le site italien Vita e opere de nombreuses gravures sur la
construction de l'église Sainte-Geneviève, plans de coupe du bâtiment, croquis de machines de chantier pour tester la
solidité de la pierre et pour le renforcement de la pierre par des armatures de métal. Coupole interne.

Le sculpteur Guillaume II Coustou réalisa le fronton.

Modifications de Quatremère de Quincy pour en faire un temple républicain

Le 4 avril 1791, l'Assemblée constituante transforme l'église Sainte-Geneviève en « Panthéon des grands hommes ». Elle charge Quatremère de Quincy d'adapter
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les lieux à cette nouvelle fonction .

Les choix de l'architecte modifient l'idée initiale de Soufflot  : il change l'apparence extérieure en supprimant le lanterneau et les clochers, devenus inutiles.
Intérieurement, il obture 38 des 42 fenêtres, modifiant ainsi profondément la circulation de la lumière à l'intérieur du bâtiment. Alors que le projet initial était de
faire entrer le plus de lumière possible, l'obturation des ouvertures plonge maintenant la base du lieu dans une semi-pénombre. Elle accentue la lumière zénithale
issue de l'oculus de la coupole à caissons, comme c'est le cas pour le Panthéon de Rome.

La suppression de ces fenêtres perturbe la ventilation du bâtiment ; elle accroît en particulier le taux d'humidité et se trouve à l'origine, au xxe siècle, de fissures et
d'érosion des structures métalliques.

Au milieu du bouillonnement des idées de la Révolution française, concernant le Panthéon, il faut retenir l'idée de Charles De Wailly, finalement non réalisée, qui
aurait consisté à modifier l'édifice pour le mettre au goût de l'époque et lui donner le caractère de solidité qui semblait lui manquer.

Période napoléonienne

Durant cette période, la polémique sur la solidité de l'édifice continue au point qu'un étayage intérieur est mis en place. Visitant l'édifice le 13 février 1806,
Napoléon s'intéresse de près aux remèdes possibles pour le solidifier en proposant de mettre des piliers en fonte pour soutenir le dôme. Il attribue une somme de
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600 000 francs à la réfection du bâtiment et, sur les conseils de son architecte, M. Fontaine, il charge Rondelet de cette mise en application .

Finalement la seule réalisation est, à l'arrière de l'édifice, la construction d'un escalier monumental pour descendre dans la crypte.
Affectation

Les débuts d'une église royale

En 1744, alors qu'il se trouve à Metz souffrant d’une grave maladie, Louis XV fait le vœu, s’il survit, de faire ériger une église
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dédiée à sainte Geneviève . Rétabli, et de retour à Paris, il charge le marquis de Marigny, directeur général des bâtiments,
d'édifier le monument en lieu et place de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève, alors en ruine. Plusieurs architectes dont Laurent
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Destouches conçoivent les plans d'un nouvel édifice . Mais, en 1755, le marquis de Marigny confie la responsabilité des plans à
l’architecte Jacques-Germain Soufflot, qui avait envoyé de Rome, un projet adopté par acclamation.
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Le chantier commence en 1757 et l'abbé de Sainte-Geneviève bénit le terrain le 1er août 1758. Dès lors on commence à creuser
les fondations.

Louis XV pose la première pierre le 6 septembre 1764, devant une grandiose préfiguration  : le futur portail y figure, peint et
Projet de Laurent
représenté grandeur nature, comme un décor en toile tendu sur une charpente  ; l'œuvre est due aux peintres Pierre-Antoine
Destouches en 1753.
Demachy et Callet. Le souverain est accompagné du dauphin, de l'abbé de Sainte-Geneviève, du marquis de Marigny, directeur
général des Bâtiments du roi, ainsi que de l'architecte Soufflot, qui lui présente son projet. Une médaille commémorative de la
cérémonie est gravée par Pierre-Simon-Benjamin Duvivier et Charles Norbert Roëttiers. Elle porte au droit l'effigie du roi et au revers l'élévation initialement
prévue. Un exemplaire en or de cette médaille, offert par le roi à Jean-Baptiste de Puisieux, collaborateur de Soufflot, est conservé au musée Carnavalet (ND 20).
Un célèbre tableau de Demachy représentant la cérémonie, présenté au Salon de 1765, et un grand dessin préparatoire à la plume et au lavis de bistre pour la
composition de Soufflot sont également conservés au musée Carnavalet (P 1931).

Cependant, des critiques s’élèvent bientôt, dès 1770, au sujet du dôme dont on prédit, notamment l’architecte Pierre Patte, que les bases ne suffiront pas à le porter
et que, faute de remplacer les colonnes de soutènement par des piliers pleins et massifs, l’édifice est voué à l'effondrement. Bientôt l’idée est fermement ancrée
chez beaucoup de Parisiens qui s’imaginent l’ouvrage destiné à s’écrouler à plus ou moins long terme. Mercier, par exemple, se fait l’écho de cette rumeur dans
son Tableau de Paris :

« Le dôme ou la coupole de l'église de Sainte-Geneviève s’écroulera-t-il sur nos têtes ? Ou bien bravera-t-il, sur une base inébranlable, les clameurs et les alarmes
de M. Patte ? Il a annoncé le danger, n’est-il qu’imaginaire ? S’il arrivait, il ne nous resterait donc que la majestueuse façade de ce monument ; morceau qui mérite
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les plus grands éloges » .

La construction prend du retard à cause de difficultés financières dues à la guerre et à la mort de Soufflot en 1780. L'édifice n'est achevé qu'en 1790, par les
associés de Soufflot, Jean-Baptiste Rondelet et Maximilien Brébion. Ils dénaturent cependant le projet en le privant de la partie audacieuse et originale qui le
caractérisait. C'est la Révolution, qui entrainera la déconfessionalisation du monument et une épuration de l'architecture : suppression des deux clochers prévus
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initialement, obturation des trente-neuf fenêtres de la nef, anéantissant définitivement l'esthétique lumineuse du temple, voulue par Soufflot .

De l'église catholique et royale au temple républicain

C'est à la mort de Mirabeau, le 2 avril 1791, que l'on songe à réunir les tombes des grands hommes de France dans un endroit qui leur soit dédié, à l'image de
l'abbaye de Westminster en Angleterre ou de l'église Saint-Étienne-du-Mont dans le passé en France.

La proposition d’Emmanuel Pastoret d'utiliser pour cela l'édifice qui vient d'être achevé et n'est pas encore consacré
comme église, plutôt que la rotonde de la Villette et le Champ-de-Mars, est retenue par l’Assemblée nationale. Cette
dernière décide, par un décret du 4 avril 1791, que le bâtiment servira de nécropole aux personnalités exceptionnelles qui
contribuent à la grandeur de la France.

Le discours d'Emmanuel Pastoret, procureur syndic du département de Paris, provoque l'acclamation de l'Assemblée
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entraînée par Robespierre et Barnave  :

« Messieurs,
Le Directoire du département propose à l'Assemblée nationale de décréter :
L'édifice devenu « Panthéon », en
1. Que le nouvel édifice Sainte-Geneviève soit destiné à recevoir les cendres des grands hommes, 1795.
à dater de l'époque de notre liberté ;
2. Que l'Assemblée nationale puisse seule juger à quels hommes cet honneur sera décerné ;
3. Que Honoré-Riquetti Mirabeau en est jugé digne ;
4. Que les exceptions qui pourront avoir lieu pour quelques grands hommes, morts avant la
Révolution, tels que Descartes, Voltaire, Rousseau, ne puissent être faites que par l'Assemblée
nationale ;
5. Que le Directoire du département de Paris soit chargé de mettre promptement l'édifice Sainte-
Geneviève en état de remplir sa nouvelle destination, et fasse graver au-dessus du fronton ces
mots : Aux grands hommes la patrie reconnaissante. »
Transfert de Voltaire au Panthéon le
11 juillet 1791 (musée de la
Entre 1791 et 1793, le bâtiment est par conséquent profondément modifié par Quatremère de Quincy, qui lui donne son
Révolution française).
apparence actuelle afin qu'il devienne un «  panthéon  », c'est-à-dire un monument consacré à la mémoire des grands
hommes de la nation.

Entre 1796 et 1801, un chantier de consolidation du monument voit se succéder de nombreuses expertises, de projets et de controverses entre des architectes, tels
que Antoine-Marie Peyre, Viel, Charles de Wailly, Jean-François Chalgrin, Alexandre-Théodore Brongniart, Louis François Petit-Radel, Léon Vaudoyer et des
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ingénieurs et mathématiciens, tels que Pierre-Simon de Laplace, Charles Bossut, Gaspard de Prony), dont triomphe pourtant, Jean-Baptiste Rondelet .

Les revirements historiques du xixe  siècle

Sous le Premier Empire, par le décret du 20 février 1806, le bâtiment prend le nom d'église Sainte-Geneviève  ; c'est à la fois le lieu d’inhumation des grands
hommes de la patrie et un lieu de culte. La crypte reçoit donc le cercueil de grands serviteurs de l'État, tandis que dans la partie supérieure se déroulent des
cérémonies religieuses notamment liées aux commémorations impériales.
« [Au bivouac]… les soldats se dispersaient dans les environs pour aller déterrer des pommes de terre. Un champ était bientôt récolté, et le repas
était bientôt préparé au feu du bivouac. Le silence durait tant que durait cette importante occupation  ; mais elle ne durait pas longtemps et les
provisions étaient épuisées avant que la faim ne fût apaisée. L'inépuisable gaieté du soldat français revenait alors. Ne doutant de rien, parlant de
tout, lançant des saillies originales et souvent même instructives, tel est le soldat français. Un soir, on parlait politique et des nouvelles de Paris ; le
propos était tombé sur les grands hommes qu'on avait fait entrer au Panthéon ou qu'on en avait successivement fait sortir, suivant l’esprit du jour et
l’influence du parti régnant.
- Qui va-t-on mettre aujourd’hui, demanda quelqu'un ?
- Parbleu, répondit son voisin, une pomme de terre.
et tout le monde d’applaudir cette saillie, qui avait plus de portée que l'intention de son auteur n'avait probablement voulu lui donner. »
— Jean-de-Dieu Soult, Mémoires du maréchal-général Soult, 1854

Au début de la Restauration, le Panthéon reste un lieu d'inhumation pour les grands hommes. L'ordonnance royale du 12 avril 1816 rend l'église Sainte-Geneviève
au culte catholique, prévoyant la «  suppression de tous les ornements et emblèmes étrangers au culte catholique  ». En 1819, les lettres de bronze formant
l'inscription du fronton sont enlevées, mais le texte reste lisible. C'est seulement en 1823 (pour le fronton) et en 1826 que les traces de l'ancienne fonction du
Panthéon disparaissent finalement. En décembre 1821, les tombes de Voltaire et de Rousseau avaient été déplacées pour ne plus être visibles du grand public tout
en restant dans l'édifice : alors que ses courtisans demandaient à Louis XVIII s'il était bien convenable de laisser la dépouille de l'anticlérical Voltaire dans un lieu
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rendu à sa fonction d'église, le roi répondit : « Laissez-le donc, il est bien assez puni d'avoir à entendre la messe tous les jours » .

À son tour, la monarchie de Juillet retire l'église Sainte-Geneviève au culte catholique et lui rend sa destination de panthéon qui est appelé alors « le Temple de la
Gloire ». David d'Angers refait le fronton et la célèbre devise « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » réapparaît. Pourtant, durant cette période personne
ne sera panthéonisé. De 1848 à 1851, sous la Deuxième République, il est « Temple de l'Humanité », sans succès non plus pour d'éventuels nouveaux locataires.
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Sous le Second Empire (1851-1870), l’édifice redevient une église et l’inscription disparaît à nouveau . Le décret du 6 novembre 1851 n'abroge pas l'ordonnance
de Louis-Philippe maintenant le caractère de sépulture nationale voulue par la Révolution. La cérémonie de reprise du culte a lieu le 3 janvier 1852.

Un second décret, du 22 mars 1852, fixe les conditions d'exercice du culte. Ne s'agissant pas d'une paroisse ni de l'église d'une congrégation, l'État prévoit les
modalités d'exercice suivantes : « Une communauté de prêtres est établie pour desservir l'église Sainte-Geneviève de Paris. Cette communauté est composée de six
membres qui prennent le titre de chapelains de Sainte-Geneviève, et d'un doyen. Les chapelains de Sainte-Geneviève sont institués aux fins de se former à la
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prédication et de prier Dieu pour la France et pour les morts qui auront été inhumés dans les caveaux de l'église » .

« Il [Napoléon III] a enfoncé un clou sacré dans le mur du Panthéon et il a accroché à ce clou son coup d'État. »
— Victor Hugo, Napoléon le Petit'’ – Livre 2, chapitre VIII, 1852

Dès l'affermissement de la Troisième République, un débat s'engage sur la possibilité de rendre à l'église sainte-Geneviève son statut de panthéon. le
19 juillet 1881, le rapporteur Benjamin Raspail présente un projet de loi intitulé : Proposition de loi relative au chapitre métropolitain des chapelains de sainte-
Geneviève et au Panthéon. Après discussion, 3 articles sont adoptés :

Article 1 : Le décret loi de l’Assemblée nationale, en date des 4-10 avril 1791, est rétabli en ce qui concerne la consécration de l'église
Sainte-Geneviève, à la mémoire des grands citoyens. Cet édifice reprendra la dénomination de Panthéon. L'inscription : « Aux grands
hommes la patrie reconnaissante ! » sera maintenue sur son fronton.
Article 2 : La communauté de prêtres, portant le titre de chapelains de Sainte-Geneviève, avec doyen, est supprimée.
Article 3 : Le décret du 20 février 1806, l'ordonnance du 12 décembre 1821, les décrets du 6 décembre 1851, 22 mars 1852 et 22 mai 1862
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sont abrogés .

En 1885, à l'occasion du décès de Victor Hugo et de son inhumation au Panthéon, cette loi est mise en application. Désormais, le bâtiment est bien le lieu de repos
des grands hommes honorés par la République. Un ensemble de statues de huit saints prévues à l'origine pour l'église Sainte-Geneviève sont en conséquence in
36
fine envoyées par l'État dans la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Vaast d'Arras (Pas-de-Calais) .

Textes législatifs modifiant l'affectation du Panthéon entre 1806 et 1851

Décret impérial du 20 février 1806 rendant le Panthéon au culte sous le nom de Sainte-Geneviève sans lui ôter son caractère de vocation à perpétuer le
souvenir des grands hommes.

L’église Sainte-Geneviève sera terminée et rendue au culte, conformément à l'intention de ses fondateurs, sous l'invocation de sainte Geneviève, patronne de
Paris. Elle conservera la destination qui lui avait été donnée par la Constituante, et sera consacrée à la sépulture des grands dignitaires, des grands officiers de
l'Empire et de la Couronne, des sénateurs, des grands officiers de la Légion d'honneur, et, en vertu de nos décrets spéciaux, des citoyens qui, dans la carrière des
armes ou dans celle de l'administration et des lettres, auront rendu d'éminents services à la patrie.

Leurs corps embaumés seront inhumés dans l'église. Le chapitre métropolitain de Notre-Dame, augmenté de six membres, sera chargé de desservir l'église Sainte-
Geneviève. La garde de cette église sera spécialement confiée à un archiprêtre, choisi parmi les chanoines.

Ordonnance du 26 août 1830

Notre conseil entendu, considérant qu'il est de la justice nationale et de l'honneur de la France que les grands hommes qui ont bien mérité de la patrie en
contribuant à son bonheur et à sa gloire reçoivent, après leur mort, un témoignage éclatant de l'estime et de la reconnaissance publique,
Considérant que pour
atteindre ce but, les lois qui avaient affecté le Panthéon à une semblable destination doivent être remises en vigueur, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Art 1er : Le Panthéon sera rendu à sa destination primitive et légale ; l'inscription « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » sera rétablie sur le fronton. Les
restes des grands hommes qui auront bien mérité de la patrie y seront déposés.

Extraits du projet de loi de rétablissement du Panthéon du 11 décembre 1830, signé du ministre de l'Intérieur (jamais exécuté)

En exécution de la loi du 4-10 avril 1791, le Panthéon sera de nouveau destiné à recevoir les restes des citoyens illustres qui ont bien mérité de la patrie.
L'inscription Aux grands hommes, la patrie reconnaissante sera rétablie sur le fronton. Les honneurs décernés seront ou un mausolée, ou une inscription gravée
sur une table de marbre. Les honneurs ne seront accordés qu'en vertu d'une loi, et dix ans au moins après le décès du citoyen qui en sera l'objet. Néanmoins, au
29 juillet 1831, premier anniversaire de la Révolution de 1830, les restes de Foy, Larochefoucault-Lisancourt, Manuel et Benjamin Constant seront portés au
Panthéon.
Seront gravées sur les murs du Panthéon les inscriptions suivantes :
Aux guerriers morts pour la patrie
Aux héros des journées de juillet ; les noms seront gravés au bas de cette inscription.

La présente loi sera gravée sur les murs du Panthéon.

Extraits du décret du 6 novembre 1851 rendant l'église Sainte-Geneviève au culte catholique

Le Président de la République, sur proposition du ministre des Cultes, vu la loi des 4 et 10 avril 1791, vu le décret du 20 février 1806, vu l'ordonnance du
12 décembre 1821 et celle du 26 août 1830, décrète :

L'ancienne église Sainte-Geneviève est rendue au culte, conformément à l'intention de son fondateur, sous l'invocation de sainte Geneviève, patronne de Paris. Il
sera pris ultérieurement des mesures pour régler le culte catholique dans cette église. L'ordonnance du 26 août 1830 est rapportée. Le ministre des Cultes et le
ministre des Travaux publics sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret qui sera inséré au Bulletin des Lois.
 

L'installation d'une croix surmontant l'édifice

La croix chrétienne qui surmonte actuellement le Panthéon, monument dédié aux grands hommes dans une république laïque, a une longue histoire. En 1790, lors
de l'achèvement du dôme par Jean-Baptiste Rondelet, architecte chargé de finir le monument après la disparition de Jacques-Germain Soufflot, une croix provisoire
est placée au sommet du dôme en attendant la statue de Geneviève qui doit surmonter l'édifice.

En 1791, l'Assemblée constituante décide de transformer l'église Sainte-Geneviève en mausolée pour accueillir les cendres
de Mirabeau. L’architecte Quatremère de Quincy fait donc remplacer la croix par La Renommée, une statue de Claude
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Dejoux, de neuf mètres de hauteur, représentant une femme embouchant une trompette . Le 20 février 1806, Napoléon
rend l'édifice à sa destination première, mais laisse la statue au sommet du dôme.

Le 3 janvier 1822, l'église est finalement inaugurée. On place au sommet une croix en bronze doré. Le 26 août 1830,
Louis-Philippe Ier retransforme le bâtiment en panthéon. On enlève la croix et on la remplace par un drapeau. Le
6 décembre 1851, par un décret du prince président Louis-Napoléon Bonaparte, le Panthéon est rendu au culte catholique
et on replace une croix dorée sur le dôme.
Le Panthéon en 1792, avec La
Le 2 avril 1871, à la demande de Jean Allemane, les Communards scient les petites branches de la croix et placent au Renommée en son sommet.
sommet un drapeau rouge.

«  Les canons de la place du Panthéon saluaient le drapeau qui venait remplacer la croix par laquelle le
catholicisme impérial avait marqué sa prise de possession de l’édifice.
La Commune reprenait au clergé ce que le clergé avait usurpé. Le drapeau était rouge. Nous ne sommes pas de
ceux que le rouge effarouche.
Ce n’est pas une couleur nouvelle pour nous. Pendant tout l’exil, le drapeau rouge a été le drapeau de la
République proscrite ; et nous trouvons tout simple que la République rentre en France avec son drapeau. […]
Le drapeau tricolore, qui a été celui de la première République, a eu, certes, ses jours glorieux ; mais l’empire l’a
traîné dans la boue de Sedan, et ce n’est pas nous qui l’y ramasserons ! »
La croix sur le dôme du Panthéon.
— Auguste Vacquerie, Le Rappel, 1er avril 1871

En juillet 1873, pendant les années du gouvernement d'« ordre moral » une croix en pierre est remise, haute de 4 mètres et
pesant 1  500  kg avec son socle et sa boule. Pour le transfert des cendres de Victor Hugo en 1885, la Troisième République redonne à l'édifice le statut de
« Panthéon », mais il n'est pas jugé nécessaire d'enlever la croix, qu'on surmonta par la suite d'un paratonnerre.

Décoration

Passées ces étapes de construction, le bâtiment ne subit plus de modification de structure.

Au gré de l'histoire des xixe et xxe  siècles, du Premier Empire au début de la Quatrième République, chaque pouvoir en place
utilise la destination de cet édifice comme l'affirmation de sa conception de l'État, et en particulier de son rapport avec le pouvoir
religieux.

L'étude et l'observation des différents éléments des décors intérieurs et extérieurs — tour à tour chrétiens, patriotiques, républicains,
francs-maçons, philosophiques — rendent compte des âpres débats politiques de chaque période.

Ceux qui ont été retenus puis retirés, ceux qui ont été modifiés, ceux qui ont survécu, tout comme les projets refusés, l'ensemble de
ces choix constitue une illustration de l'art officiel du moment. L'Apothéose de sainte
Geneviève par Antoine-Jean
Période révolutionnaire (1789-1799) Gros, 1811, fresque, version
définitive.
Les symboles religieux sont enlevés et le fronton est modifié pour accueillir un motif révolutionnaire. Des fragments du fronton
primitif sont encore visibles dans le bras-sud de la crypte, en particulier un profil de Louis XVI.

On détruisit les sculptures du fronton représentant une gloire rayonnante entourée d'anges et les bas-reliefs du péristyle illustrant quelques épisodes de la vie de
sainte Geneviève.

Le nouveau motif, du sculpteur Jean Guillaume Moitte qui en achève l'exécution en 1793, représente la Patrie couronnant la Vertu, tandis que la Liberté saisit par
leur crinière deux lions attachés à un char qui écrase le Despotisme, et qu'un génie terrasse la Superstition.

L'inscription « Aux grands hommes la Patrie reconnaissante » y est apposée.

Sous le péristyle, Boichet sculpte dans le bas-relief du centre « une déclaration des Droits de l'homme » avec les déesses de la Liberté, de l’Égalité et de la Nature
se donnant la main.
Lesueur, Roland, Claudet et Fortet font les autres bas-reliefs au-dessus des portes représentant L'Institution du jury, L'Instruction
publique, L'Empire de la Loi et Le Guerrier mourant pour la Patrie sur le champ de bataille.

Les quatre nefs furent également modifiées : elles furent consacrées successivement à la Philosophie, les Vertus patriotiques, les
Sciences et les Arts.

Lors de la bataille du 13 prairial an II, le vaisseau Le Vengeur, faisant partie de l'escadre de Brest, sombre en livrant bataille contre
une escadre britannique qui voulait empêcher le passage de 160 navires en provenance d'Amérique, chargés de blé, pour assurer le
ravitaillement des Français. La légende raconte que pendant le naufrage du bateau les marins criaient « Vive la Nation ! Vive la
République ». La Convention décrète alors qu’une maquette du bateau serait suspendue à la voûte du Panthéon et que les noms
des membres de l’équipage seraient gravés sur les colonnes du monument. Le 9 thermidor empêcha cette réalisation. L'Apothéose de sainte
Geneviève par Antoine-Jean
Plus tard, une statue commémorant l'événement est placée le long d'un des piliers (date inconnue). Gros, projet initial, musée
Carnavalet.
Saint-Just propose que les noms des victoires soient inscrits sur ses murs et que des livres y soient déposés, portant le nom de tous
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ceux qui ont concouru à la Révolution ou qui en seront morts ou en auront souffert .

Consulat et Premier Empire (1799-1814)

Le Panthéon, inachevé pendant la révolution, était resté avec sa grande grue en place et se délabrait chaque hiver ; Mercier, après
une visite fin 1795 le décrit avec ses échafaudages en place, la poussière de plâtre et les gravats de la construction inachevée ; le
27 mars 1796, le fils Soufflot reprend la direction des travaux, suivi de Rondelet à partir du 3 mai 1801.

Napoléon rend à l'édifice sa fonction d'église, mais il installe dans la crypte des dignitaires de l'Empire.

En 1801, Antoine Somer, facteur d'orgues parisien, y transfère l'orgue des Bénédictins britanniques.

Dès 1806, l'architecte Rondelet est chargé de consolider les piliers du dôme.

En 1811, Napoléon commande à Antoine-Jean Gros une peinture représentant l'apothéose de sainte Geneviève. Dans cette
peinture, l'Empereur occupait naturellement une place importante, tenant à la main le Code civil français. Les changements
politiques de 1815 nécessitèrent des transformations dans les personnages représentés :
Sur un pendentif, La Mort par
« Napoléon le chargea [Gros] d'exécuter sur la surface intérieure du dôme du Panthéon, dans des proportions de quatre Carvallo.
mètres, Clovis, Charlemagne, saint Louis, et lui-même, le fondateur de la nouvelle dynastie. Gros devait terminer le
tout en deux ans, pour la somme de 36 000 francs, lorsque survint la funeste retraite de Russie, puis la campagne de
France, enfin le retour des Bourbons : la coupole subit les conséquences de ces événements. Le 10 août 1814, le ministre de la maison du roi fit
écrire à Gros de placer Louis XVIII à la place de Napoléon, et on porta à 50 000 francs, la somme de 36 000 francs primitivement allouée. Le
31 mars 1815, nouvelle lettre ministérielle enjoignant à l'artiste de représenter Napoléon comme il l'avait commencé ; le prix de 50 000 francs était
maintenu. Enfin le 16 mai de la même année, après les Cent Jours, un troisième contre-ordre l'obligeait de placer de nouveau Louis XVIII à la
place de Napoléon empereur. »
— Nouvelle Biographie générale, des temps les plus reculés jusqu’à nos jours, 1858

Sur les pendentifs, Carvallo peint, d'après des dessins de Gérard, des allégories relatives au Premier Empire : la Gloire, la Mort, la Patrie, la Justice.

Un escalier monumental est construit pour descendre dans la crypte.

Première et seconde Restaurations (1814-1830)

Louis XVIII décide de rendre le bâtiment à sa destination première par sa consécration  : le 3 janvier 1822, jour de la fête de la patronne de Paris, l'église est
inaugurée par l'archevêque de Paris, Mgr de Quéle, en présence de la famille royale.
Le fronton est modifié en conséquence. Il représente maintenant une croix de
pierre au milieu de rayons fulgurants  ; la formule « Aux grands hommes la patrie reconnaissante  » est remplacée par l'inscription «  D.O.M. sub invocat. S.
Genovefae. Lud. XV dicavit. Lud. XVIII restituit ».

On aménage la chapelle, située sous l'ancien clocher nord, avec un décor de pilastres orange et une coupole en pierre, coupole à caissons ornés de roses finement
sculptées.

La peinture d'Antoine Gros, remaniée, est visitée par le roi Charles X en 1824. Elle sera achevée à cette date ou en 1827 selon les auteurs. On y voit Louis XVIII
remettant la Charte constitutionnelle et, dans le ciel, Louis XVI, Marie-Antoinette et le dauphin Louis XVII couronnés et sanctifiés. Ce temple des grands hommes
de la République qu'est le Panthéon est ainsi placé par une ironie de l'Histoire sous les auspices des rois de France.

Monarchie de Juillet (1830-1848)

Louis-Philippe transforma à nouveau l'édifice en panthéon par l'ordonnance du 26 août 1830. Le 11 décembre 1830, le
ministre de l'intérieur, fit paraître un projet de loi de rétablissement du Panthéon qui ne vit jamais le jour mais témoigne de
l'intérêt porté par le nouveau régime au Panthéon.

Le 27 juillet 1831 en présence de Louis-Philippe et ses fils, l'empereur Don Pedro, des ministres et maréchaux de France,
quatre tableaux avaient été commandés à François Gérard par Charles X : la Mort, la Patrie, la Justice et la Gloire. Mort en
1837, ces tableaux furent achevés par ses élèves.
38 Fronton où est inscrite l'épigraphe du
Entre 1831 et 1837, David d'Angers réalise une sculpture pour le fronton La Patrie couronnant les hommes célèbres . Le
plâtre de ce bas-relief est visible à la galerie David d'Angers à Angers. Il est secondé dans ce travail par Hippolyte Panthéon, orné du bas-relief sculpté
Maindron. Le motif représente au centre La Patrie distribuant des couronnes aux grands hommes, entre la Liberté à droite par David d'Angers en 1837.
qui donne les couronnes et l'Histoire à gauche qui inscrit sur ses tables les noms.Dans les cadres ménagés sous le péristyle,
le statuaire Nanteuil représenta un magistrat bravant le poignard d'un assassin, un guerrier refusant les palmes de la
Victoire, les Sciences et les Arts travaillant à la gloire de la nation, l'Instruction Publique accueillant des enfants amenés par leurs mères. Dans le médaillon central,
il disposa d'un groupe représentant la Patrie qui console, en lui offrant une palme, un citoyen mourant dont la Renommée proclame les hauts faits. D'autres travaux
et aménagements furent réalisés sous la direction des architectes Rondelet fils, Baltard et Destouches. Il s'agissant du dallage et des escaliers du perron, de la grille
de clôture, le nivellement du pourtour et de portes en chêne.

Détail du bas-relief, sculpté par David d'Angers, sur le fronton du Panthéon.

Alors que le gouvernement tente de faire supprimer l’effigie de La Fayette, ce que David d'Angers refuse avec obstination, appuyé en cela par la presse libérale, le
fronton est dévoilé sans cérémonie officielle.

En 1837, on commande à Nanteuil trois bas-reliefs au centre du péristyle, pour remplacer ceux de l'époque révolutionnaire. Ainsi se trouve désormais au-dessus de
la porte centrale L'Apothéose du héros mort pour la patrie, encadrée par Les Sciences et les Arts et La Magistrature.

D'autres travaux et aménagements sont également réalisés sous la direction de l'architecte Rondelet fils : le dallage et des escaliers du perron, le nivellement du
pourtour et l'installation de portes en chêne. Enfin on décide d'entourer le monument d'une grille à palmettes. Son dessin ainsi que celui des deux candélabres en
bronze sont dus à Louis-Pierre Baltard architecte et graveur. La réalisation en est confiée à l'architecte Destouches. Baltard rétablit également le lanterneau du
dôme, supprimé à la Révolution.

En 1849, l'astronome, Jean Bernard Léon Foucault entreprend de démontrer la rotation de la terre en 24 heures à l'aide d'un pendule suspendu à la voute du dôme.
L'expérience débute le 31 mars 1851 et est interrompue en décembre à cause du coup d'état. Une boule de plomb recouverte de cuivre de 28 kg était suspendue à
l'extrémité d'un filin d'acier de 67 mètres. D'une amplitude de 6 mètres, et d'une période de 16 secondes, le pendule présentait une déviation de 2,5 mm à chaque
battement.

Seconde République (1848-1852)

Pendant les journées de juin 1848 l'édifice, servant de refuge à un certain nombre d'insurgés qui furent délogés à coups de
canon, endommageant gravement sa façade. La garde nationale lança ensuite le 24 juin un assaut contre les derniers
39
défenseurs .

En 1848, Ledru-Rollin et le gouvernement provisoire passent commande au peintre Paul Chenavard de la décoration
intérieure. Il mène pendant trois ans des recherches passionnées. Il imagine de réaliser une histoire de l'humanité et de son
évolution morale, interprétée comme une suite de transformations devant aboutir à une fin générale et providentielle. La Grille à palmettes.
partie gauche représenterait l'ère païenne ; le chœur, avec une Prédication de l'Évangile, figurerait la fin des temps antiques
et le début des temps nouveaux. À droite, des fresques illustreraient les temps modernes. Enfin sur le pavage serait placée,
au centre, une gigantesque synthèse de la « Philosophie de l'histoire », nouvelle École d'Athènes du xixe siècle, entourée
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par l'« Enfer », le « Purgatoire », la « Résurrection » et le « Paradis » . Ce projet est arrêté par le décret de 1851.

Le 31 mars 1851, le Panthéon sert à une expérience imaginée par le physicien Léon Foucault pour démontrer la rotation de
la Terre. Au centre de la coupole, on attache un pendule de 67 mètres de long accroché à la nef, qui en se balançant sous le
dôme, entame dans ses oscillations deux monticules de sable. Ce pendule, si la terre était immobile, aurait tracé
perpétuellement le même sillon dans le sable. Mais il y laisse des traces parallèles, attestant le déplacement du plan
d’oscillation par suite de la rotation de la Terre.

Dans la dernière année de la Seconde République, le bâtiment redevient une église. Par décret, le 6 décembre 1851, le Projet de mosaïque de Paul
président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte rend l'ancienne église Sainte-Geneviève culte, « conformément à Chenavard : la Palingénésie sociale.
l'intention de son fondateur  », sous l'invocation de Sainte-Geneviève, patronne de Paris. Ce décret n'abroge pas
l'ordonnance de Louis-Philippe, maintenant le caractère de sépulture nationale voulue par la révolution. L'inauguration a
lieu le 3 janvier 1852.

Un second décret du 22 mars 1852, fixa les conditions d'exercice du culte. Ne s'agissant pas d'une paroisse ni de l'église d'une congrégation, l'État en avait ainsi
fixé les modalités d'exercice. Une communauté de prêtres est établie pour desservir l'église Sainte-Geneviève de Paris. Cette communauté est composée de six
membres qui prennent le titre de chapelains de Sainte-Geneviève, et d'un doyen. Les chapelains de Sainte-Geneviève sont institués aux fins de se former à la
prédication et de prier Dieu pour la France et pour les morts inhumés dans l'église.

Second Empire (1852-1870)

L'église fait l'objet de nombreux aménagements sous l'Empire. Le mobilier religieux est remis en place et on enlève l'inscription « Aux grands hommes la Patrie
reconnaissante ». L'église devenant le siège d'un chapitre de chanoines les « Chapelains de Sainte-Geneviève », en plus de l'autel de l'abside en marbre blanc, on
installe deux autels, l'un dédié à sainte Geneviève, l'autre dédié à saint Louis. L'autel du fond est séparé par une balustrade de communion de fer forgé doré et
41
ciselé et entouré de stalles en bois. On entoure également de planches les tombeaux de Rousseau et de Voltaire pour qu'ils ne soient plus visibles .

La nécessité de grandes orgues se fait alors sentir. En novembre 1852, le génial facteur d'orgues Aristide Cavaillé-Coll propose le projet d'un nouvel orgue en
l’église Sainte-Geneviève. Le 17 décembre suivant, le ministre de l'Intérieur signe le marché, d'un montant de 20 000 francs. En 1853, Cavaillé-Coll réalise et
installe le nouvel instrument, un huit pieds de deux claviers-pédalier et de 21 jeux, qui participe ainsi au service de la liturgie. Clément Loret en est le titulaire.
L'État commande à Hippolyte Maindron deux groupes de statues à placer sous le péristyle d'entrée  : Attila et sainte
Geneviève (1857) et La Conversion de Clovis par saint Remi (1865). Ces deux grands ensembles ont été renvoyés aux
42
réserves des musées lors de la dernière restauration du monument, et ne se trouvent donc plus sur place aujourd'hui . Les
ébauches de ces œuvres restent néanmoins visibles au Musée des beaux-arts d'Angers.

Les deux portes latérales sont posées : en bronze, dessinées par Constant-Dufeux et fondues par messieurs Simonnet père
et fils, elles rappellent à la fois le chiffre de sainte Geneviève et l'inscription de la façade : « Aux grands hommes, la Patrie
reconnaissante ». Elles portent le millésime MDCCCL (1850).

La commande passée au peintre Paul Chenavard est arrêtée mais son projet, présenté en 1855, suscita à nouveau la
polémique. L'Empereur, qui avait rendu l'édifice au culte catholique, ne pouvait pas trouver, dans ce syncrétisme
encyclopédique, une affirmation suffisamment forte du rôle de l'Église dans la constitution de l'État français. Les cartons
préparatoires de Chenavard sont actuellement au musée des beaux-arts de Lyon.

Troisième République (1870-1940)


Panthéon - Gustave Le Gray - 1859.
Les événements de 1871

Durant le siège de Paris de 1870, la crypte du Panthéon est transformée en poudrière abritant des projectiles de toutes sortes. Les
galeries souterraines servent également de refuge aux habitants du quartier victimes des bombardements prussiens. En effet, les
Prussiens, instruits de l'existence de ce magasin, firent alors de la coupole un des principaux objectifs de leurs batteries de
39
Châtillon, faisant tomber une pluie d'obus sur l'édifice, endommageant assez gravement le dôme .

Pendant la Commune de Paris en 1871, François Jourde, communard, annonce à la foule que le Panthéon sera retiré au culte
religieux pour être affecté au culte des grands hommes. Le 31 mars 1871, on hisse un drapeau rouge au sommet de l'édifice. Le
2 avril 1871 les petites branches de la croix qui surmonte l'édifice sont sciées et le caporal Jean Allemane y plante un drapeau
43
rouge .

La Commune continue de s'en servir comme dépôt d'armes et de munition. Les insurgés l'utilisent comme quartier général durant
les combats de mai. Les Versaillais mirent 2 jours pour emporter les barricades qui l'entouraient de tous côtés. Jean-Baptiste
39
Millière arrêté dans une maison voisine est fusillé, à genoux sur les marches du monument, le 26 mai 1871 .
L’église Sainte-Geneviève en
1867.
Restauration de l'église jusqu'en 1885

En juillet 1873, l'architecte Louis-Victor Louvet procède à des restaurations et replace la croix au sommet du dôme. En 1874, une commande est passée par le
marquis de Chennevières, directeur des beaux-arts, qui charge l’abbé Bonnefoy, doyen de Sainte-Geneviève, d’élaborer le programme iconographique d'un grand
cycle de peintures sur l'histoire de France. Ces huiles sur toile marouflée sont accrochées devant les fenêtres déjà obturées par Quatremère de Quincy, rendant ainsi
quasi-définitivement impossible le retour au projet initial de Soufflot.

La propagande de l’Ordre moral souhaite affirmer les fondements catholiques et monarchiques de la France. Les sujets peints représentent trois figures ayant
incarné cette nation  : Clovis pour les mérovingiens, Charlemagne pour les carolingiens et saint Louis pour les capétiens. Trois figures chrétiennes liées à la
monarchie sont également présentes : saint Denis, sainte Geneviève et Jeanne d’Arc.

La suite décorative consacrée à sainte Geneviève, est réalisée par Pierre Puvis de Chavannes - La Prédication de saint Denis, par Pierre-Victor Galland - Le
Martyre de saint Denis, par Léon Bonnat - Sainte Geneviève rend le calme aux Parisiens à l'approche d'Attila, par Jules-Élie Delaunay - La Vie de saint Louis, par
Alexandre Cabanel - L'Histoire de Jeanne d'Arc, par Jules Lenepveu - La Mort de sainte Geneviève, par Jean-Paul Laurens - Le Vœu de Clovis à la bataille de
Tolbiac, Le Baptême de Clovis, par Paul-Joseph Blanc - L'Idée de la Patrie, l'Abondance, la Chaumière, la Peste, par Jules-Ferdinand Humbert - Charlemagne
couronné empereur protégeant les Arts, par Henri-Léopold Lévy.

Le peintre Ernest Hébert conçoit le dessin de la mosaïque du cul-de-four de l'abside, représentant Le Christ enseignant à l'ange gardien de la France les destinées
Note 3
de la patrie (ANGELVM GALLIÆ CVSTODEM CHRISTVS PATRIÆ FATA DOCET) . À sa droite l'ange, debout, portant une épée puis, à genoux, la Ville
de Paris portant le Scilicet ; à sa gauche, sainte Geneviève debout et, à genoux, Jeanne d'Arc tenant un drapeau. Cette représentation de 42 m2 illustre les débats
qui pouvaient agiter les débuts de la Troisième république entre laïcs et catholiques  : sur les cinq personnages représentés, quatre ont une auréole, dont celui
représentant la Ville de Paris ; Jeanne d'Arc en revanche, n'en porte pas. Elle ne sera canonisée par l'Église catholique qu'en 1920. La mosaïque est réalisée de
44
1875 à 1884, par l'atelier de mosaïstes Guilbert-Martin .

Entre la fin des années des années 1870 et le début des années 1880, l'échec politique de l'Ordre moral et l'arrivée des Républicains au pouvoir ne sont pas sans
conséquences sur l'iconographie des cycles décoratifs. Ainsi, Joseph Blanc n'hésite pas à représenter plusieurs saints et personnages historiques sous les traits
d'hommes politiques républicains souvent anticléricaux. Son Triomphe de Clovis figure ainsi Léon Gambetta en Aurelianus (légat de Clovis), Antonin Proust en
45
Avit de Vienne et le radical Georges Clemenceau en Saint Galactoire. La même œuvre représente l'acteur Coquelin aîné en Volusien .

Triomphe de Clovis, Les Miracles de


gravure d'après la sainte Geneviève
fresque de Joseph (1885) par Théodore
Blanc (1881). Maillot.

Déconfessionalisation à partir de 1885


En 1885, l'enterrement de Victor Hugo met en pratique la loi du 19 juillet 1881 rendant à l'édifice sa fonction de panthéon. On
enlève le mobilier religieux et on remet l'inscription « Aux grands hommes la Patrie reconnaissante ». L'orgue se fait entendre une
dernière fois dans ce lieu, car en 1891, par entente entre les départements de la guerre et des travaux publics, l’orgue est affecté à
l’église de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce où il est transféré la même année par le facteur Joseph Merklin. On commande à
Auguste Rodin un monument à la gloire de Victor Hugo. Dans le même temps, Une statue de Mirabeau est commandée à Jean-
Antoine Injalbert. Le projet avait été conçu par Édouard Lockroy, en hommage aux grands hommes de l'histoire de France. Il
devait comporter cent sculptures qui auraient été placées dans le transept nord. L'idée était de reconstituer la fierté nationale mise à
mal par la défaite récente de 1870 face aux Prussiens. Or le comité chargé de juger les œuvres conclut que les propositions de
Rodin ne s’harmonisent pas avec la statue de Mirabeau. Le modèle en plâtre de la statue de Lazare Hoche modelée en 1900 pour
le monument érigé à Quiberon par Jules Dalou lui fait pendant.

De 1902 à 1905, Édouard Detaille peint le triptyque Vers la gloire, qualifié d'hymne pictural à la République. En 1906 une copie
du Penseur de Auguste Rodin est placée devant le Panthéon. Elle a été retirée par la suite.
Groupe Le Vengeur
En 1913, on place un autel républicain dans l'espace initialement prévu par Soufflot pour l'autel religieux dans la destination commémorant la bataille du
13 prairial an II, par Ernest
première de l'édifice. C'est François-Léon Sicard qui réalise cet ensemble, à la gloire de la Convention nationale en 1920.
Henri Dubois, 1908, marbre.
Dans le transept on installe le monument de Paul Landowski au nord dédié à la mémoire des artistes dont le nom s'est perdu.

En 1924, on installe en face le monument Aux héros inconnus, aux martyrs ignorés morts pour la France. Monument en pierre de 6,50 m sur 2,20 m, commandé
en 1913 au sculpteur Henri Bouchard, il est modifié après la Première Guerre mondiale et finalement installé en 1924. Figurent au registre supérieur les allégories
du Souvenir (avec la palme des martyrs) et de la Victoire (avec la couronne de lauriers). Au registre médian, les corps de combattants s’entassent. En dessous, le
gisant d’un poilu est surmonté par le nom des champs de bataille et des lignes de front de 1914-1918. Sur les bas-côtés, des bas-reliefs symbolisent le sacrifice des
parents (à droite) et la reconnaissance des enfants (à gauche). Cette sculpture est la seule du Panthéon, avec celle de Paul Landowski, à ne pas rendre hommage à
de grands hommes identifiés mais à des héros inconnus.

Geneviève soutenue Mosaïque de Mirabeau, par Jean- Vers la gloire par Aux Orateurs et Monument à Denis
par sa pieuse l'abside, par Ernest Antoine Injalbert, Édouard Detaille, Publicistes de la Diderot (1913).
sollicitude veille sur Hébert. 1889, refait en 1924, 1902, peintures sur Restauration (1903)
la ville endormie, marbre. toiles marouflées par Laurent Honoré
par Pierre Puvis de (détail du triptyque). Marqueste.
Chavannes, 1898,
peinture sur toile
marouflée.

A la gloire des La Convention


généraux de la nationale, de
Révolution française François-Léon
par Paul-Jean- Sicard, 1920, pierre.
Baptiste Gasq
(1917).

En 1927, est apposée une plaque portant le nom des écrivains morts pour la France au cours de la période 1914-1918. Deux monuments sont installés dans le
transept. Voir l'article Liste des personnes citées au Panthéon de Paris

Le Panthéon de Paris est classé monument historique en 1920.

Depuis la Libération

Quatrième République

Après la Seconde Guerre mondiale est apposée une plaque portant le nom des écrivains morts pour la France pendant la période 1939-1945.

De part et d'autre du Panthéon, sont érigées en 1952 deux nouvelles statues en pierre, en remplacement de deux statues envoyées à la fonte par le régime de Vichy
46
dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux pour l'industrie de l'armement en 1942 : celle de Pierre Corneille et celle de Jean-Jacques Rousseau ,
pour cette dernière réalisée par le sculpteur André Bizette-Lindet.

La première statue de Rousseau avait été inaugurée en février 1889, en ouverture des célébrations du premier centenaire de la Révolution française.

Cinquième République
Cette période semble marquer une certaine stabilité  ; aucun élément architectural n'a plus été modifié, retiré ou ajouté
depuis 1958.

Pourtant un élément de décoration symbolique est venu occuper le centre de la nef, jusqu’à ce jour restée vide et sans
affectation : la reconstitution, en 1995, de l'expérience du pendule de Foucault. Depuis cette date, la boule de laiton partage
l'univers en deux alors que tourne autour d'elle la déesse égyptienne Bastet, statue installée en 1996 pour la cérémonie du
transfert des cendres d'André Malraux.

De 2005 à 2006, les membres d'une organisation, nommée Untergunther, qui occupent clandestinement le Panthéon depuis
plusieurs années, restaurent secrètement et à leur frais (4  000  euros), l'horloge Wagner, qui date de 1850, et qui ne
fonctionne plus depuis 1965. Cette action leur vaut d'être traduit en justice par le Centre des monuments nationaux pour
47, 48
violation d'un espace privé  ; ils sont finalement relaxés . Bien que parfaitement restaurée par les Untergunther,
l'horloge n'est pas maintenue en fonctionnement.

Ce n'est qu'en 2018 que le Centre des Monuments Nationaux (CMN) décide de la remettre en service. Après appel
49
d'offres, il est fait appel au même horloger, Jean-Batiste Viot, membre des Untergunther qui l'avait réparée en 2006 .

e
Restauration du xxi  siècle La grande nef du Panthéon en 2019
avec, en son centre, l'expérience du
L'époque contemporaine manifeste un souci évident de préservation et de conservation du monument, d'autant plus pendule de Foucault.
nécessaire que l'obturation des ouvertures imaginées par Soufflot modifie la ventilation du bâtiment et augmente le taux
50
d'humidité, provoquant ainsi l'effritement des pierres et la corrosion de la structure métallique .

Déjà en 1984, l'architecte en chef des monuments historiques, Hervé Baptiste, est chargé de la restauration du bâtiment. En 1991, le Panthéon a 200 ans. Une
51
nouvelle campagne de restauration est prévue .

Le projet de loi de finances pour 2006, prévoit la poursuite de la rénovation de l'édifice.

Un autre événement rend urgente la restauration : lors de la tempête du dimanche 26 décembre 1999, la toiture du dôme subit des dégâts importants. La couverture
est fortement endommagée ; des plaques de plomb se sont envolées, provoquant des dégâts aux alentours. Le ministère de la Culture, à l'époque, évalue les travaux
à 5 millions de francs (MF) pour l'urgence, et à 40 MF pour la restauration définitive du dôme.

En 2007, plusieurs projets mineurs de rénovation et d'aménagement de visite sont en cours de réalisations :

la mise en scène de la crypte des Grands Hommes : Une nouvelle scénographie (mise en lumière, ambiance sonore, textes) donnera une
plus grande lisibilité au lieu et aux tombeaux importants, notamment ceux de Rousseau, Voltaire, Hugo, Malraux… ;
la réalisation d'une maquette tactile qui servira de support pédagogique pour les ateliers pour enfants et les visites tactiles pour personnes
déficientes visuelles ;
la restauration de la maquette du xviiie  siècle, classée « Monument historique au titre objet » en 1975 ;
la restauration des bas-reliefs des droits de l'homme par Guillaume Boichot, au-dessus de la porte du Panthéon.

En novembre 2012, le bâtiment continue de se dégrader, en particulier la couverture du dôme qui n'est plus étanche et des agrafes métalliques qui ceinturent
52 53
l'édifice. Le Centre des monuments nationaux du Ministère de la Culture en partenariat avec le site de financement participatif My Major Company lancent
une campagne de mécénat « grand public » sur les chantiers de restauration de quatre monuments nationaux. Une de ses actions est : « Devenez tous mécènes du
54 54
Panthéon et participez à sa restauration  !  » . Ce financement a permis de récolter 68  565  € de la part de 1  183 mécènes . D'abord le dôme comprenant le
tambour avec sa colonnade, la coupole et le lanternon. Puis la couverture et enfin la restauration de l’ensemble de la façade (péristyle). La campagne est lancée le
55
25 janvier 2013 avec un budget total de 100 millions d'euros. Les travaux sont prévus pour durer jusqu'en 2022 .

La campagne de restauration concerne successivement les parties hautes, le péristyle, les intérieurs de l'édifice, les parements extérieurs et enfin les sols extérieurs,
pour rendre au Panthéon l'exceptionnel rayonnement qui fut le sien dans le paysage monumental parisien. Ce chantier est l’un des plus grands chantiers de
restauration d’Europe. Il permet de résoudre de façon pérenne les problèmes structurels de l'édifice. La première étape de la campagne de restauration porte sur la
coupole, le lanternon et le tambour avec sa colonnade. Cette restauration a été achevée en février 2015, ainsi que la deuxième étape portant sur le péristyle.

Sous réserves de crédits, les étapes suivantes seront :

étape 3 : les voûtes, supports et murs intérieurs, à partir de 2017 ;


étape 4 : les parements extérieurs, à partir de 2020 ;
étape 5 : les sols de l'enclos extérieur, à partir de 2022.

Seront également prévus des travaux d'amélioration des conditions de travail des agents et de mise en accessibilité du monument pour les publics handicapés
notamment avec l'installation d’un ascenseur.

L'installation des échafaudages, une prouesse technique  : la phase de préparation de chantier est exceptionnelle, car elle implique des installations
56, 57
particulièrement lourdes . Jusqu’en août 2013, sont montées les installations nécessaires à la première phase de restauration. Des micros-pieux de 17 mètres de
profondeur servent de fondations au tabouret de l’échafaudage pesant 315 tonnes et s’élevant à 37 mètres de hauteur. Un des pieds du tabouret supporte une grue
culminant à 96 mètres et pouvant lever 4 tonnes. La structure de l’échafaudage est elle-même autoportante, de manière à ne pas peser sur le monument historique et
58
à le respecter totalement . Pour réaliser cette rénovation, une nouvelle invention a été mise en place. Les ingénieurs ont fabriqué des amortisseurs spéciaux, des
sortes de gros ressorts de 37 cm pour empêcher que l'échafaudage ne s'affaisse sur le Panthéon et ne le détruise.

Pendant les travaux, l'échafaudage est recouvert d'une bâche. Contrairement à d'autres chantiers où les échafaudages extérieurs servent de supports publicitaires,
59
celui-ci fait l'objet d'une installation, Au Panthéon !, confiée à l'artiste JR. Inspirée du projet Inside Out , le tambour porte les photos de milliers de portraits
d'anonymes, en référence aux valeurs universelles et humanistes incarnées par le Panthéon. Du 25 février 2014 au 9 mars 2014, des portraits sont collectés, soit en
déposant sa photo sur le site internet, soit dans le camion itinérant proche de huit monuments nationaux. Pour justifier ce choix, et non de se servir de cette bâche
60
pour en faire un affichage publicitaire comme l'autorise le Code du patrimoine , Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux déclare le
25 février 2014 : « Lieu sacré de la République, le Panthéon est une nécropole. Les tombes ne peuvent servir de support à un message publicitaire. Le besoin de
ressources propres ne justifie pas que l’on fasse n’importe quoi. On ne peut pas dire que le Panthéon est emblématique des valeurs de la République et y mettre le
logo d'une marque ».
30
Le site reste ouvert aux visiteurs pendant les travaux .




Travaux vus du Travaux vus de la Travaux vus de la Détail de Détail de Le Panthéon de


lycée Henri-IV. rue d'Ulm. rue Soufflot. l'échafaudage et de l'échafaudage. Paris décoré par JR
la grue Potain MDT pendant les travaux.
178 (flèche  : 60  m,
charge en bout
1,5 t).

Sol du Panthéon de Coupole intérieure


Paris décoré par JR. du Panthéon de
Paris décoré par JR.

Autres cérémonies

Dans son rapport intitulé «  Pour faire entrer le peuple au Panthéon  » remis à François Hollande en octobre 2013, Philippe Bélaval, président du Centre des
monuments nationaux, préconisait de rendre son attractivité au monument et d’en faire davantage usage dans la vie républicaine.

Cette préconisation se traduit dans les faits par des cérémonies de naturalisation :

le 6 juillet 2017 avec une première cérémonie de naturalisation, organisée par le nouvel administrateur Gaëtan Bruel et présidée par le
61
préfet de Paris Michel Delpuech , pour 183 personnes, venus des cinq continents et de soixante pays différents ;
le 10 novembre 2017, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a présidé une cérémonie de naturalisation de 225 « nouveaux Français »
venus de 40 pays différents.
le 18 décembre 2018, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a présidé une cérémonie de naturalisation de 249 « nouveaux
Français » en leur remettant leur livret du citoyen.

Temple républicain, lieu de mémoire collective

Hommage de la Nation

Commençant avec la Révolution française dans un bâtiment neuf et encore non consacré comme église, la «  panthéonisation  » est une tradition reprise des
Égyptiens et qu'ont suivie ensuite les Grecs puis les Romains. Le choix de donner à un personnage l'hommage ultime de « grand homme » de la nation française,
ainsi que la mise en scène de la cérémonie, varient suivant les périodes de l'histoire de France, mais reprennent toutes, depuis la fin du xviiie  siècle, l'idée de
promouvoir l'idéal d'une morale laïque sur le modèle de l'exemplarité religieuse et de la canonisation, la sacralisation progressive de la France dans la religion
62
républicaine renvoyant à la morale religieuse et au processus de recharge sacrale .

En 1791, au moment de la création du concept de Panthéon français, c'est l'Assemblée constituante qui décide. La Convention en 1794 prend le relais pour le
choix de l'inhumation de Jean-Jacques Rousseau, mais aussi pour retirer Mirabeau en 1794 et plus tard Marat.

Pendant le Premier Empire, c'est Napoléon Ier qui s'attribue ce privilège.

Sous les Troisième et Quatrième Républiques, ce sont les députés qui proposent et décident sous la forme d'une loi. Certains transferts, comme celui d’Émile Zola
en 1908, déclenchent de violentes polémiques.

À l'heure actuelle, ce choix revient au président de la République, cependant la famille peut s'opposer à cette décision comme ce fut le cas pour Charles Péguy ou
Albert Camus en 2009. Il s'agit plus d'un état de fait que d'un véritable droit, aucun texte officiel ne régissant ni les critères nécessaires ni la forme de la cérémonie.
On peut toutefois noter que plusieurs présidents de la Cinquième République (Charles de Gaulle, François Mitterrand, Jacques Chirac, Emmanuel Macron) ont
voulu ponctuer leur époque par des panthéonisations, symboliques de leur propre vision de l'histoire de la France.

En 1984, pour l'historienne Mona Ozouf, cet hommage de la Nation est devenu un échec car le monument, dans sa froideur, peine à incarner le lieu du
rassemblement national. Il est de plus perçu comme un instrument de propagande républicaine à laquelle le peuple a cessé de croire, et il ne répond plus au culte
63
des grands hommes tombé en désuétude .

Personnalités inhumées au Panthéon

En 2018, on recense 81 personnalités dont le gouvernement au pouvoir a décidé la « panthéonisation », mais seules 74 personnalités ont une tombe ou une urne
64
funéraire dans la partie inférieure du monument (dont cinq femmes inhumées pour leur mérite propre, Marie Curie , Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine
65
Tillion, Simone Veil et Joséphine Baker ).

En effet, quelques-unes d'entre elles, après avoir été admises, en ont ensuite été retirées. Il s'agit de :
Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau,
Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau,
Auguste Marie Henri Picot de Dampierre,
64
Jean-Paul Marat .

Pour Descartes, Bara et Viala, si la décision a été prise, le transfert n'a pas été exécuté. De plus, le corps du général Beaurepaire n'ayant pas été retrouvé, la
cérémonie n'a pas eu lieu.

Quatre personnalités sont italiennes (le dernier doge de la République ligurienne, Girolamo-Luigi Durazzo, ainsi que les cardinaux Giovanni Battista Caprara,
Ippolito-Antonio Vincenti-Mareri et Charles Erskine de Kellie), une néerlandaise (l'amiral Jean-Guillaume de Winter) et une neuchâteloise (le banquier Jean-
Frédéric Perregaux), les six s'étant ralliées à Napoléon Ier.

Il faut ajouter quatre tombes placées ici pour des raisons particulières :
64
l’architecte Soufflot, inhumé en 1829, en tant que concepteur du bâtiment ,
64
Marc Schœlcher, le père de l'homme politique et journaliste Victor , qui repose avec son fils pour respecter leur volonté commune,
64
Sophie Berthelot, la femme du chimiste , pour la même raison ; Marcellin Berthelot, accablé de douleur, est mort une heure après son
épouse.
Antoine Veil, le mari de la femme politique Simone Veil, pour la même raison.

Le tableau ci-dessous détaille les dates d'inhumation.


Tableau d'entrées par période historique et par date
Période historique Nombre Détails
1791

Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau (1749-1791), homme politique, un des chefs de l'Assemblée constituante. Son corps a
été retiré en 1794. → [En savoir plus…]
Voltaire (1694-1778), philosophe et écrivain. → [En savoir plus…]

1793

Louis-Michel Lepeletier, marquis de Saint-Fargeau (1760-1793), homme politique, juriste et député de la noblesse de Paris à la
Constituante. Aristocrate célèbre pour avoir voté la mort du roi Louis XVI. La veille de l'exécution du roi, il est assassiné par un
Révolution française 6 (- 4) royaliste, la Convention en fait alors le « martyr de la liberté ». Son corps a été récupéré par sa famille le 14 février 1795. [En savoir
plus…]
Auguste Marie Henri Picot de Dampierre (1756-1793), général qui s'est distingué à Valmy et à Jemappes, mort au combat. Son
corps fut retiré à la demande de Georges Couthon du Comité de salut public, qui le soupçonnait de trahison. Son corps a disparu.
Jean-Paul Marat (1743-1793), journaliste et homme politique révolutionnaire. Son corps fut retiré le 5 février 1795, pour « trahison »
et ses cendres placées dans le cimetière de Saint-Étienne du Mont. → [En savoir plus…]

1794

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), philosophe et écrivain. → [En savoir plus…]

Premier Empire 43
1806

François Denis Tronchet (1749-1806), homme politique et juriste. Président de l’Assemblée constituante au début de la Révolution,
Il est un des pères du Code civil.
Claude-Louis Petiet (1749-1806), grand organisateur de troupe. → [En savoir plus…]

1807

Jean-Baptiste-Pierre Bevière (1723-1807), célèbre pour avoir rédigé le serment du Jeu de Paume, constituant rallié à l'Empire.
Louis-Joseph-Charles-Amable d'Albert de Luynes, duc de Luynes (1748-1807), aristocrate membre du Tiers État, militaire puis
sénateur et pair de France. Retiré du Panthéon.
Jean-Étienne-Marie Portalis (1746-1807), homme politique spécialiste des questions religieuses. Il est à l'origine de l'édit de
Tolérance de 1787 qui reconnaissait les mêmes droits civiques aux protestants. Ministre des Cultes de Napoléon Ier, académicien,
il négocie le concordat de 1801 avec le légat du pape Caprara.
Louis-Pierre-Pantaléon Resnier (1759-1807), homme de lettres et sénateur.

1808

Antoine-César de Choiseul, duc de Praslin (1756-1808), sénateur.


Jean-Frédéric Perregaux (1744-1808), financier et premier dirigeant de la Banque de France. → [En savoir plus…]
Jean-Pierre Firmin Malher, comte Malher (1761-1808), général qui s'est illustré pendant la campagne d'Italie. Urne avec son cœur.
Pierre Jean Georges Cabanis (1757-1808), médecin, poète et philosophe. → [En savoir plus…]
François Barthélemy Beguinot, comte Beguinot (1757-1808), soldat de la République, homme politique et général.

1809

Girolamo-Luigi Durazzo, comte Durazzo (1739-1809), doge de la République ligurienne qui se mit au service de Napoléon. Urne
avec son cœur.
Jean-Baptiste Papin, comte de Saint-Christau (1756-1809), homme politique et juriste.
Joseph-Marie Vien, comte Vien (1716-1809), premier peintre du roi en 1789, le maître du peintre officiel de l'Empire Jacques-Louis
David.
Pierre Garnier de Laboissière, comte de La Boissière (1755-1809), général de cavalerie, sénateur et comte d'Empire.
Justin Bonaventure Morard de Galles, comte Morard de Galles (1761-1809), amiral, sénateur et comte d'Empire. Urne avec son
cœur.
Jean-Pierre Sers, comte Sers (1746-1809), armateur, mémorialiste et comte d'Empire. Urne avec son cœur.
Emmanuel Crétet, comte de Champmol (1747-1809), directeur des Ponts et Chaussées. On lui doit beaucoup de routes et de
canaux, le canal de l'Ourcq par exemple.

1810

Louis Charles Vincent Le Blond de Saint-Hilaire, comte de Saint-Hilaire (1766-1809), général blessé à Essling et comte d'Empire.
Jean Lannes, duc de Montebello (1769-1809), maréchal d'Empire. Soldat réputé pour sa bravoure, il est de toutes les campagnes
depuis l’Italie, il est blessé à Arcole, jusqu’à Essling en 1809 où il meurt. L’Empereur en fut très affecté. → [En savoir plus…]
Giovanni Baptista, Cardinal Caprara, comte de Monte Cucolli, Légat du Pape à Paris. Négociateur du concordat de 1801.
Charles-Pierre Claret, comte de Fleurieu de la Tourette (1738-1810), marin et homme politique français, capitaine de vaisseau, chefs
des ports et arsenaux, ministre de la Marine, gouverneur de Louis XVII, gouverneur des Tuileries…
Jean-Baptiste Treilhard, comte Treilhard (1742-1810), avocat et député de la convention, considéré par Napoléon Ier comme l'âme
de la commission qui a rédigé le Code civil, le Code pénal et le Code d'instruction criminelle.

1811

Nicolas-Marie, comte Songis des Courbons (1761-1810), général de division, commandant de l'artillerie, comte d'Empire.
Charles, Cardinal Erskine de Kellie (1739-1811), un cardinal jamais ordonné prêtre.
Alexandre-Antoine Hureau, comte de Sénarmont (1769-1810), artilleur des armées, baron d'Empire. Urne avec son cœur.
Michel, comte Ordener (1755-1811), général qui s'illustra à la bataille d'Austerlitz.
Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811), navigateur. → [En savoir plus…]
Ippolito-Antonio Vincenti-Mareri, cardinal (1738- 1811), évêque de Sabine.

1812

Jean-Guillaume de Winter, comte de Huessen (1761-1812), amiral batave, comte d'Empire.


Jean-Marie-Pierre-François Lepaige, comte Dorsenne, dit Dorsenne le Paige (1773-1812), général.
Gabriel-Louis, marquis de Caulaincourt (1741-1812), militaire de carrière et père de deux généraux d'Empire.

1813

Joseph-Louis, comte de Lagrange (1736-1813), mathématicien.


Jean-Ignace Jacqueminot, comte de Ham (1758-1813), avocat et comte d'Empire.
Hyacinthe-Hughes Timoléon de Cossé-Brissac, comte de Brissac (1746-1813), chambellan de Madame-Mère.
François-Marie-Joseph-Justin, comte de Viry (1737-1813), préfet de la Lys, sénateur, comte d'Empire, maire de Viry, père d'un
officier mortellement blessé à la bataille d'Essling, après s'être distingué à Austerlitz.
Jean, comte Rousseau (1738-1813), homme politique, membre du Conseil des Anciens.
Frédéric Henri, comte Walther, (1761-1813), soldat qui s'illustra pendant toutes les campagnes napoléoniennes, d'Italie jusqu'en
Russie, comte d'Empire.

1814

Jean-Nicolas, comte Demeunier (1751-1814), spécialiste des institutions, comte d’Empire.


Jean-Louis-Ébénézer, comte Reynier (1771-1814), général, il s’est illustré depuis la campagne d’Égypte jusqu’en Pologne, comte
d’Empire.
Claude Ambroise Régnier, duc de Massa di Carrara (1746-1814), grand juge de l’Empire.

1815

Claude-Juste-Alexandre, comte Legrand (1762-1815), général, s’est illustré à Austerlitz.


Antoine-Jean-Marie Thévenard, comte Thevenard (1733-1815), vice-amiral de la Révolution, sénateur et comte d’Empire.

Première et
Seconde 1
1829
Restauration
Jacques-Germain Soufflot (1713-1780), premier architecte du Panthéon.

Monarchie de
Juillet, Deuxième
Néant
République, Second
Empire

1885

Victor Hugo (1802-1885), écrivain. → [En savoir plus…]

1889

Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret (1743-1800), soldat, « premier grenadier de la République ». Inhumé lors de la
célébration du centenaire de la Révolution française.
Lazare-Nicolas-Marguerite, comte Carnot (1753-1823), conventionnel, général et scientifique. Technicien qui permit l’organisation de
l’Armée de l’An II. Inhumé lors de la célébration du centenaire de la Révolution française.
Jean-Baptiste Baudin (1811-1851), député qui est devenu célèbre en mourant sur une barricade constituée par les républicains pour
s’opposer au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III. Il devient un symbole pour les républicains de la lutte
contre le nouveau régime. Inhumé lors de la célébration du centenaire de la Révolution française.
François-Séverin Marceau-Desgraviers, dit Marceau (1769-1796), général de la République. Inhumé lors de la célébration du
centenaire de la Révolution française - Seule une partie de son corps est inhumée.

1894

Sadi Carnot (1837-1894), président de la République française de 1887 à 1894, assassiné à Lyon par un anarchiste. Inhumé
immédiatement après son assassinat.
Troisième
11 (+ 1)
République 1907

Marcellin Berthelot (1827-1907), chimiste et homme politique, et son épouse Sophie Berthelot (1837-1907), scientifique. → [En savoir
plus…]

1908

Émile Zola (1840-1902), écrivain. → [En savoir plus…]

1920

Léon Gambetta (1838-1882), homme politique républicain, dirige le gouvernement de la Défense Nationale pendant la guerre de
1870-1871, après la chute de l’Empire de Napoléon III. Son cœur repose dans une urne placée dans l'escalier qui descend à la
crypte. → [En savoir plus…]

1924

Jean Jaurès (1859-1914), homme politique socialiste. Assassiné à la veille de la Première Guerre mondiale. → [En savoir plus…]

1933

Paul Painlevé (1863-1933), mathématicien et homme politique.

État français Néant


Quatrième 5 (+ 1)
République 1948

Paul Langevin (1872-1946) et Jean Perrin (1870-1942), physiciens. → [En savoir plus…]
1949

Adolphe-Sylvestre-Félix Éboué (1884-1944), né à Cayenne, homme politique, député de la France coloniale. Premier homme de
couleur au Panthéon. → [En savoir plus…]
Victor Schœlcher (1804-1893), homme politique, figure de la lutte pour l’abolition de l’esclavage. Inhumé avec son père Marc
Schœlcher pour respecter sa volonté. → [En savoir plus…]

1952

Louis Braille (1809-1852), professeur et inventeur de l’écriture pour les aveugles. Inhumé au Panthéon lors du centenaire de sa
mort. → [En savoir plus…]

1964

Jean Moulin (1899-1943), chef combattant de la Résistance.

«  Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d’exaltation dans le soleil d’Afrique et les combats
d’Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège… » (André Malraux) → [En savoir plus…]

1987

René Cassin (1887-1976), juriste, résistant, prix Nobel de la paix. À l’origine de la création de l’UNESCO et auteur de la Déclaration
universelle des Droits de l’Homme. → [En savoir plus…]

1988

Jean Monnet (1888-1979), économiste, père de l’idée d’Union européenne. Entre au Panthéon 100 ans après sa naissance. → [En
savoir plus…]

1989

L'abbé Baptiste-Henri, comte Grégoire (1750-1831), ecclésiastique, sénateur et comte d’Empire. Il fut un partisan de l’octroi de la
citoyenneté française aux juifs et de l’abolition de l’esclavage. Inhumé lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution
française.
Gaspard Monge, comte de Péluse, (1746-1818), mathématicien. Inventeur de la géométrie descriptive, il est le fondateur de l’École
polytechnique. Inhumé lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution française.
Marie-Jean-Antoine-Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet (1743-1794), philosophe, homme politique et mathématicien. Inhumé
lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution française. → [En savoir plus…]

1995

Pierre Curie (1859-1906)


Marie Curie (1867-1934), physiciens, prix Nobel de physique.
Cinquième
16 Marie Curie a obtenu un deuxième prix Nobel en continuant ses travaux après la mort de son mari. → [En savoir
République
plus…]

1996

André Malraux (1901-1976), écrivain et ministre de la Culture du général de Gaulle. → [En savoir plus…]

2002

Alexandre Dumas (1802-1870), écrivain. → [En savoir plus…]

2015

Pierre Brossolette (1903-1944), résistant, journaliste et homme politique.


Jean Zay (1904-1944), avocat et homme politique.
Germaine Tillion (1907-2008), résistante, ethnologue, directrice d'études à l'EPHE, puis à l'EHESS (elle reste cependant inhumée au
cimetière de Saint-Mandé à l'Est de Paris).
Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002), résistante, militante associative, présidente d'ATD Quart Monde (elle reste cependant
inhumée au cimetière de Bossey en Haute-Savoie).

2018

Simone Veil (1927-2017), femme politique et académicienne rescapée de la Shoah, associée à la dépénalisation de l'avortement en
France et présidente du premier Parlement européen directement élu, et son époux Antoine Veil (1926-2013), homme politique et
haut fonctionnaire de l'État français.

2020

Maurice Genevoix (1890-1980), écrivain.

2021

Joséphine Baker (1906-1975), chanteuse, danseuse, actrice, résistante (elle reste cependant inhumée au cimetière de Monaco).

Inscriptions

La patrie honore aussi ses fils en inscrivant leurs noms sur les murs du temple républicain. Plus de mille noms y sont inscrits (liste des personnes citées au Panthéon
de Paris).
De part et d'autre du monument à la Convention nationale, on trouve les noms des écrivains morts pour la France pendant la guerre de 1914-1918 (ils sont 546
dont Alain-Fournier, Apollinaire, Charles Péguy, Victor Segalen), et ceux des écrivains morts pour la France pendant la guerre de 1939-1945 (ils sont 199 dont
Saint-Exupéry, Pierre Brossolette, Robert Desnos, Max Jacob).

Sur le mur de la nef se trouvent quelques inscriptions concernant des personnages ayant marqué l'histoire de France par leur combat et leurs idées :
66
Henri Bergson : « Philosophe dont l'œuvre et la vie ont honoré la France et la pensée humaine »  ;
Antoine de Saint-Exupéry : « Poète, romancier, aviateur, disparu au cours d'une mission de reconnaissance le 31 juillet 1944 » ;
l'aviateur Georges Guynemer : « À la mémoire du capitaine Guynemer, symbole des aspirations et des enthousiasmes de l'armée de la
Nation » ;
le général Delestraint : « À la mémoire du général Delestraint, chef de l'armée secrète, Compagnon de la Libération ». Plaque apposée en
1989, à la mémoire de celui qui fut le premier chef de l'Armée secrète, créée en 1942. Arrêté par la Gestapo à Paris le 9 juin 1943, il fut
d’abord interné au camp de concentration du Natzwiller-Struthof, puis assassiné à celui de Dachau, le 19 avril 1945, 10 jours avant la
libération du camp.

Dans l'escalier monumental qui mène à la crypte, se trouve une plaque gravée en mémoire des soldats de la guerre de 1870  : «  À la mémoire des généraux
d'Avrelles de Paladines, Chanzy et Faidherbe, des colonels Denfert-Rochereau et Teyssier ainsi que des officiers et des soldats des armées de terre et de mer qui en
1870-1871 ont sauvé l'honneur de la France  ». La plaque est entourée de deux écussons rappelant les batailles livrées  : Patay, Orléans, Belfort, Bapaume,
Coulmiers, Bitche.

Dans la crypte, sont accrochées des plaques de bronze sur lesquelles on peut lire les noms des victimes de la révolution de 1830. Ces plaques ont été posées par
Louis-Philippe lors d'une cérémonie le 29 juillet 1831. Les noms des martyrs de la Révolution de 1848 ont été ajoutés par la suite. « À la mémoire des martyrs de
la Révolution tombés en 1830 et 1848 pour que vive la Liberté ».

On trouve également deux inscriptions proches du caveau XXVI où sont les cercueils de Jean Jaurès, Félix Éboué, ainsi que ceux de Victor Schœlcher et de son
père Marc :

à la mémoire de Toussaint Louverture : « Combattant de la liberté, artisan de l'abolition de l'esclavage, héros haïtien mort déporté au Fort-
de-Joux en 1803 » ;
à la mémoire de Louis Delgrès : « Héros de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage à la Guadeloupe, mort sans capituler avec trois
cents combattants au Matouba en 1802, Pour que vive la liberté ».

Un hommage aux « Justes de France ». Sur la plaque dévoilée le 18 janvier 2007, on peut lire le texte suivant : « Sous la chape de haine et de nuit tombée sur la
France dans les années d'occupation, des lumières, par milliers, refusèrent de s'éteindre. Nommés « Justes parmi les nations » ou restés anonymes, des femmes et
des hommes, de toutes origines et de toutes conditions, ont sauvé des juifs des persécutions antisémites et des camps d'extermination. Bravant les risques encourus,
67
ils ont incarné l'honneur de la France, ses valeurs de justice, de tolérance et d'humanité » .
68
Une plaque en hommage à Aimé Césaire. Par un décret du Journal officiel , le mercredi 6 avril 2011, à 17 h, cette plaque dédiée à sa mémoire et à son œuvre a
69
été dévoilée en présence du président de la République Nicolas Sarkozy. Lors de cette cérémonie , près d'un millier de personnes étaient invitées dont sa famille
et ses proches. Parmi elles, une centaine d'élèves de collèges et lycées de Martinique et de métropole, notamment du lycée parisien Louis-le-Grand et de l’École
normale supérieure, dont Aimé Césaire fut l’élève. L’hommage a comporté également la lecture d'un de ses poèmes par une lycéenne martiniquaise et la diffusion
d'un film de huit minutes sur sa vie, réalisé par la cinéaste Euzhan Palcy. Une fresque monumentale, constituée de portraits évoquant les grandes périodes de la vie
du poète, a été installée au cœur de la nef. La cérémonie était retransmise en direct sur les chaînes de télévision françaises France 2 et France Ô et sur des écrans
70
géants installés à l'extérieur du bâtiment . Conformément à la volonté d'Aimé Césaire, son corps restera en Martinique.

Inscriptions au Panthéon




Saint Exupéry. Bergson. Guynemer. Delestraint. Toussaint Louis Delgrès.


Louverture.




Martyrs 1830 1848. Guerre 1870 71. Écussons batailles Écussons batailles À la mémoire des Aimé Césaire.
guerre de 1870. guerre de 1870. Justes de France.
Plaque au sujet de
l'histoire du
bâtiment, sur la
place.

Tentatives de transfert

Plusieurs tentatives n'ont pas été exécutées ou ont échoué (refus de la veuve ou de la famille, dispositions testamentaires contraires, oppositions diverses, pression
ou manque d'intérêt des milieux politiques) :

René Descartes (1596-1650) philosophe. Il est honoré par la Convention nationale qui, en 1792, projetait de transférer ses cendres au
Panthéon avec les honneurs dus aux grands hommes. Deux siècles plus tard, ses restes sont toujours dans une chapelle abbatiale de
l’église Saint-Germain-des-Prés, à Paris. Le décret de la Convention du 17 octobre 1793 n’a toujours pas été appliqué et la période de dix
ans après sa mort, fixée par le décret de février 1795, pour que quelqu'un soit considéré comme « candidat », est largement écoulée. Après
bien des péripéties, son crâne est actuellement détenu par le musée de l'Homme à Paris. Au xxie  siècle, le problème n'est toujours pas
réglé. Le Premier ministre François Fillon souhaite rapatrier le crâne dans la Sarthe d'où est originaire le philosophe, pour le placer au
Prytanée militaire de La Flèche, ville où il a fait une partie de ses études. Mais en 2011, trois députés, Gérard Charasse, Annick Girardin et
Albert Likuvalu ont déposé un projet à l'Assemblée nationale, le 13 décembre 2011 pour que cette relique soit déposée au Panthéon de
Paris.
Nicolas-Joseph Beaurepaire (1740-1792), général s'étant suicidé ou ayant été tué à cause de son refus de la reddition de la ville de
Verdun. Son corps ayant déjà été inhumé au cimetière de Sainte-Menehould, le transfert ne fut jamais exécuté.
Joseph Bara et Viala, proposition de Robespierre. Le 8 nivôse an II, la Convention nationale rend un décret dans ce sens, mais les
transferts n'eurent jamais lieu.
Louis XII et Henri IV, proposition faite le 12 février 1792 par Charles Lambert de Belan qui les décrivait comme « les seuls de nos rois qui se
soient montrés les pères du peuple ». Leurs deux corps connaîtront le même sort que les autres dépouilles royales exhumées de la
71
basilique Saint-Denis .
En 1902, M. Couyba, député, fait une proposition de loi relative au transfert des cendres de Michelet, de Quinet, de Renan et de Balzac au
72
Panthéon .
En 1910, le Parlement français refuse la panthéonisation de Diderot. À cette occasion, Mounet-Sully, lit à la Sorbonne des pages de
73
Diderot .
Rouget de Lisle Le 30 avril 1913, on peut lire dans le journal Gil Blas : « Ni Rouget de L’Isle, ni Chénier, ni Méhul n’ont eu les honneurs du
Panthéon. La France n’a pas su marquer à Tyrtée sa reconnaissance. Injustice choquante, noire ingratitude qu’il conviendrait de réparer au
74
plus tôt en célébrant l’apothéose de La Marseillaise et du Chant du départ par la translation au Panthéon des cendres de leurs auteurs » .
Cette idée est reprise en 1915 ; Le conseil de Paris, le 6 juillet (à l’unanimité) puis le conseil des Ministres du 10 juillet 1915, décident pour
le 14 juillet une cérémonie au Panthéon. Mais ce transfert soulève une difficulté juridique, car il faut un texte juridique pour ce transfert.
Extrait du livre du Président de la République Raymond Poincaré : "Les Tranchées"
Page 319 - 13 juillet : Le transfert des cendres de Rouget de l'Isle au Panthéon a soulevé des difficultés inattendues. M. Pierre, secrétaire général de la Chambre,
homme charmant et terrible, gardien farouche et souriant des lois et des règlements, a découvert qu'il fallait un texte législatif pour conférer cet honneur posthume.
Comme il est trop tard pour provoquer une séance des deux assemblées, le Conseil des ministres est obligé de renoncer à la cérémonie du Panthéon. Les restes de
Rouget de l'Isle seront transportés de Choisy-le-Roi à l'Arc de triomphe et de là aux Invalides.
 
.
Cette affectation “provisoire” au Invalides est effectuée le 14 juillet 1915.

Extrait du livre du Président de la République Raymond Poincaré : "Les Tranchées"

Page 320 - 14 juillet : Donc, c'est aux Invalides, et non pas au Panthéon, qu'ont été transportées les cendres de Rouget de l'Isle. Le ciel était bas et couvert. Il
ventait assez frais et les avions français sillonnaient l'air, au-dessous des nuages, pour éloigner les « tauben ». Je me rends en automobile, avec Viviani, à l'Arc de
triomphe. Foule nombreuse. Peu d'hommes, naturellement. Quelques blessés. Des infirmières, des vieillards, des enfants.

Page 321 - 14 juillet : Sous l'Arc de triomphe de Étoile , voici les cendres de Rouget de l'Isle. Le cercueil est placé sur un fourgon de la première République, que
décorent des drapeaux et que gardent un piquet du génie. Quelques couplets de la Marseillaise sont chantés par Mme Delna. Puis le cortège se met en mouvement,
descend les Champs-Élysées et gagne l'esplanade par l'avenue Alexandre III. Encadré entre Dubost et Deschanel, je suis le char funèbre. L'attitude de la foule est
très digne. Nous nous arrêtons dans la cour des Invalides et j'y lis mon discours légèrement remanié. Après y avoir brièvement rappelé la vie de Rouget de l'Isle et
les circonstances dans lesquelles la Marseillaise a pris son vol à Strasbourg, je précise les responsabilités des empires du Centre dans la guerre qui nous a été
déclarée et je poursuis : « Puisqu'on nous a contraints à tirer l'épée, nous n'avons pas le droit de la remettre au fourreau avant le jour où nous aurons vengé nos
morts et où la victoire commune des Alliés nous permettra de réparer nos ruines, de refaire la France intégrale et de nous prémunir efficacement contre le retour
périodique des provocations. De quoi demain serait-il fait, s'il était possible qu'une paix boiteuse vînt jamais s'asseoir, essoufflée, sur les décombres de nos villes
détruites ? Un nouveau traité draconien serait aussitôt imposé à notre lassitude et nous tomberions pour toujours dans la vassalité politique, morale et économique
de nos ennemis. Industriels, cultivateurs, ouvriers français, seraient à la merci de rivaux triomphants et la France humiliée s'affaisserait dans le découragement et le
mépris d'elle-même… Non, non, que nos ennemis ne s'y trompent pas ! Ce n'est pas pour signer une paix précaire, trêve inquiète et fugitive entre une guerre
écourtée et une guerre plus terrible, ce n'est pas pour rester exposée demain à de nouvelles attaques et à des périls mortels que la France s'est levée tout entière,
frémissante, aux mâles accents de la Marseillaise… »
 
75
Le 13 octobre 1999 le député Georges Sarre dépose un projet de loi visant au transfert des cendres de Rouget de Lisle au Panthéon .
Le 25 novembre 1999, le
sénateur Henri d'Attilio pose une question écrite au ministre de la culture et de la communication, demandant si ce transfert ne pourrait pas avoir lieu le
76
14 juillet 2000. Dans sa réponse, la ministre répond qu'en l'absence de décision du Président de la République ce transfert n'a pas été évoqué .

Pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), on forme le projet de faire en sorte que la nation tout entière puisse honorer ses morts.
François Simon, Président de la section locale du Souvenir français, prononce un discours au cimetière de l'Est, à Rennes, le
20 novembre 1916, en pleine bataille de Verdun. « Pourquoi la France, y dit-il, n'ouvrirait-elle pas les portes du Panthéon à l'un de nos
combattants ignorés, mort bravement pour la patrie, avec, pour inscription sur la pierre, deux mots : « un soldat » ; deux dates : « 1914-
1917 » [sic] ? Cette inhumation d'un simple soldat sous ce dôme, où reposent tant de gloires et de génies, serait comme un symbole ; et
77
plus, ce serait un hommage rendu à l'armée française tout entière » . À la fin du conflit, cette idée de symboliser par un Soldat inconnu est
reprise par des écrivains comme Binet-Valmer, maurassien, créateur du mouvement la Ligue des chefs de section, qui en fait son cheval de
bataille. On commence par imaginer la création d'une sorte de livre d'or, dédié à tous les morts de la Grande Guerre, qui serait placé au sein
du Panthéon, à Paris. L'idée, relayée par la presse, est reprise dès le 19 novembre 1918 par un député d'Eure-et-Loir, Maurice Maunoury,
qui en fait une proposition de loi. Les députés s'en emparent, la transforment, jusqu'à prendre la décision, le 12 septembre 1919, d'inhumer
« un déshérité de la mort » au Panthéon. Les anciens combattants tiquent sur le choix du lieu, le Panthéon abritant des gloires politiques et
civiles, pas des soldats. Le gouvernement, plutôt préoccupé de reconstruction, laisse traîner l'affaire et ne se résout que le 2 novembre 1920
à un projet de loi entériné rapidement par le Sénat. Il est prévu initialement que le cercueil soit placé au Panthéon, le même jour que le
cœur de Gambetta, le 11 novembre 1920. On confie à un Poilu, Auguste Thin, en garnison à Verdun, surnommé « l'ambassadeur des
morts », le soin de choisir entre huit cercueils, celui d'un soldat suffisamment reconnaissable à ses habits pour être un soldat français, mais
qui ne soit pas identifiable. Finalement sous la pression d'une certaine partie de l'opinion – qui voit d'un mauvais œil que soit placé cet
emblème dans le lieu où repose, entre autres, Émile Zola – c'est sous l'Arc de triomphe que sera placé le cercueil. Il faut attendre 1924,
pour que la mémoire de la Première Guerre mondiale soit présente au Panthéon avec le transfert des restes de Jean Jaurès. Puis c'est en
1927, que l'on place sur les murs du bâtiment le nom des 546 écrivains morts pendant cette guerre.
En janvier 1945, les communistes demandent le transfert de l'écrivain Romain Rolland au nom de son engagement contre le fascisme, mais
la famille s'y oppose.
Les gaullistes proposent Charles Péguy. La famille refuse. Mais son nom figure, depuis 1927, sur la plaque du Panthéon « Écrivains morts
pour la France », dans rubrique : « Morts au champ d'honneur ».
Le Mouvement républicain populaire (MRP) propose Henri Bergson pour représenter les Juifs et les autres victimes du régime de Vichy.
78
Une inscription à son nom a été inaugurée en 1967, par décret du président de la République de l'époque Charles de Gaulle .
Alfred Dreyfus, à l'occasion de la cérémonie nationale du centenaire de sa réhabilitation le 12 juillet 1906. Le projet est défendu comme une
seconde réhabilitation par de nombreuses personnalités parmi lesquelles figurent Jack Lang et l'ancien ministre Olivier Stirn, arrière-petit-
79
neveu d'Alfred Dreyfus, ainsi que le ministre de la Justice, Pascal Clément . Mais le 5 juillet 2006, Jacques Chirac annonce que le projet
80
n'a pas été retenu . À cette occasion, l'ancien garde des Sceaux, Robert Badinter déclare : « Dreyfus est une victime, certes d'un courage
exceptionnel, mais une victime, et le propre du héros c'est d'avoir le courage de choisir son destin […]. Le héros de l'affaire Dreyfus, c'est
Zola et il est au Panthéon ».
81
En novembre 2009, le président Nicolas Sarkozy envisage de faire transférer les restes d'Albert Camus au Panthéon , mais les médias
annoncent que le fils de celui-ci n'y est pas favorable.
Aimé Césaire (1913-2008). Une pétition a été lancée en faveur de l'arrivée du poète, le 10 mai 2008, jour de commémoration de l'abolition
82
de l'esclavage . En visite à la Martinique, en janvier 2011, le président de la République, Nicolas Sarkozy a décidé de lui rendre
hommage, en accord avec la sœur du poète, Mireille Millou. Une plaque sera scellée dans le mur du Panthéon en avril 2011 témoignant
ainsi de « la reconnaissance de la France dans son ensemble ». L'Élysée, qui a diffusé un communiqué pour en faire état, souligne : « Son
corps restera, conformément à sa volonté, sur cette terre de Martinique qu'il a si bien incarnée pendant plus d'un demi-siècle ».

Ouvertures et débats

La Révolution de 1830 aboutit rapidement à replacer le Panthéon sous le régime de la loi du 4-10 avril 1791. Toutefois, le choix initial de la monarchie de Juillet
de rendre le monument au culte des grands hommes n’apparaît plus comme une évidence lorsque « la Résistance » s’impose face au « Mouvement » dès 1831. Les
longs débats sur la laïcisation du Panthéon révèlent ainsi l’impossibilité d’établir un consensus pour ancrer le monument comme un véritable lieu de mémoire du
nouveau régime.

Les prochains « grands hommes »

Traditionnellement la décision de « panthéonisation » – la « panthéonade » selon le néologisme que Régis Debray a forgé par dérision – est prise par décret du
président de la République, sur proposition du Premier ministre et sur rapport du ministre de la Culture et de la Communication.

Deux conditions doivent d'abord être réunies : que l'impétrant soit de nationalité française et qu'une partie de ses restes soient « disponibles ». Pourtant, plusieurs
exceptions dérogent à ces règles :

Pour la première, la nationalité française : trois Italiens sont entrés au Panthéon : Giovanni Battista Caprara en 1810, Charles Erskine de
Kellie et Ippolito-Antonio Vincenti-Mareri en 1811, et un Néerlandais, Jean-Guillaume de Winter, en 1812.
Pour la seconde, qu'une partie de ses restes soient disponibles : plusieurs cercueils ne contiennent pas de dépouilles comme celui de Jean
Moulin entré en 1964 (le cercueil contient une urne avec les cendres présumées être celles de Jean Moulin), Condorcet en 1989,
Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion entrées en 2015 (les familles des deux résistantes souhaitaient que les dépouilles
restassent dans les caveaux familiaux, les cercueils entrés au Panthéon contiennent un peu de terre prélevée autour de leur tombe
83
respective ).

Ensuite, les critères sont plus délicats à définir : bien sûr, il s'agit d'abord de rendre hommage à une personnalité exceptionnelle dont l'œuvre et la vie ont marqué
l'Histoire et peuvent servir d'exemple. La panthéonisation est aussi une occasion, pour le pouvoir en place, de mettre en valeur une période de l'Histoire et d'y
graver son empreinte.

Enfin afin de donner le temps de la réflexion, de laisser reposer les émotions et d'éviter que certaines décisions soient prises à la hâte, est instauré par décret le
84
8 février 1795 un délai de dix ans suivant la mort d'une personne avant qu'elle puisse entrer au panthéon.

PLUVIOSE an 3 (8 février 1795). -- Décret portant que les honneurs du panthéon ne pourront être décernés à un citoyen que dix ans après sa
mort. (B., t. LI, p. I25; Mon, du 22 pluviose an 3.)

La Convention nationale décrète que les honneurs du Panthéon ne pourront être décernés à un citoyen, ni son buste placé dans le sein de la
Convention nationale et dans les lieux publics, que dix ans après sa mort.

Tout décret dont les dispositions seraient contraires est rapporté.

L'opinion publique peut être également sollicitée. Ainsi, en octobre 1908, Le Petit Journal publie une série d’articles dans le cadre d’un concours qu'il a organisé
pour proposer des candidats éventuels au transfert au Panthéon, et il invite ses lecteurs à voter en utilisant un bulletin à détacher pour chaque candidat imprimé
dans le journal. La question à laquelle les lecteurs du journal sont invités le 6 octobre 1908 est celle-ci : « Quels sont les Français du xixe siècle auxquels devraient
être décernés les honneurs du Panthéon ? ». En 2013, une consultation est lancée par le président du Centre des monuments nationaux (CMN), qui vise à éclairer
le président de la République quant aux personnalités qui mériteraient à l'avenir d'être honorées au Panthéon.

Des noms circulent dans l'opinion, en voici ci-dessous quelques-uns :

Pierre Mendès France (1907-1982). L'Institut Pierre Mendès France cherche à sensibiliser l'opinion au transfert des cendres de l'homme
d'État au Panthéon. Dès 1982 et les funérailles nationales du maître à penser d'une partie de la gauche française, certains ont évoqué sa
panthéonisation. Mais la tradition impose un délai de réflexion et de concertation. Ce n'est donc qu'en 1998 que la veuve de l'ancien
penseur de la décolonisation, Marie-Claire Mendès France, a demandé et obtenu un entretien avec Jacques Chirac. Sans réponse du
président de la République, qui consulte, l'Institut Pierre Mendès France a lancé une pétition dans la presse : plusieurs milliers de
signatures, dont celles de 270 parlementaires de l'Assemblée et du Sénat, ont été récoltées par le vice-président honoraire du Sénat,
Michel Dreyfus-Schmidt. Le 31 octobre 2012, à occasion de la dépose d'une gerbe de fleurs devant la statue de P.M.F. Harlem Désir
secrétaire du Parti socialiste français a déclaré : « Je soutiens, au nom du Parti socialiste, l’entrée au Panthéon de Pierre Mendès
France » ; il a ensuite ajouté « Il appartiendra au Président de prendre cette décision, mais je crois qu’elle donnerait du sens, de l’éthique,
des valeurs, dans la profonde crise économique et civique que traverse notre pays. Ce serait le symbole fort d’une gauche qui à la fois dit la
vérité et réforme la société ».
Charles-Michel de L'Épée (1712-1789). Plusieurs associations par voie de pétition demandent l'entrée de l'abbé de l'Épée au Panthéon.
S'il n'a pas mis au point, pour les sourds, l'équivalent de ce que Louis Braille a inventé pour les aveugles, il est certain qu'il a exercé une
grande influence sur la structuration sémantique de cette langue gestuelle qu'est la langue des Sourds, en s'arrangeant pour qu'il y ait une
équivalence forte entre les signifiés du français écrit et les signifiés gestuels. De plus, il a conçu un vaste projet d'éducation de masse des
sourds et ce projet a eu une influence internationale retentissante sur la pédagogie et la création d'un groupe socio-culturel tels que sont les
Sourds (avec un « S », marque d'identité revendiquée par les personnes sourdes utilisant la Langue des Signes), à tel point que l'abbé de
l'Épée est devenue l'icône universelle des Sourds, en France et hors de la France. Le fait qu'il ait été prêtre serait-il un frein ? Il est de fait
que l'entrée de l'abbé Grégoire pour les célébrations du bicentenaire de la Révolution française avait ému l'Église catholique de France. La
panthéonisation constitue en quelque sorte l'équivalent laïque de la canonisation et donc fait concurrence.
Hector Berlioz (1803-1869). Jacques Barzun écrivait il y a un demi-siècle : « S’il existe une volonté réelle d’honorer la mémoire de Berlioz
autrement qu’en jouant sa musique, il se trouve à Paris un vaste monument sur le fronton duquel on lit l’inscription « Aux grands hommes, la
85
Patrie reconnaissante ». Transférez au Panthéon les restes de Berlioz pour qu’il y prenne place parmi ses pairs » . L’idée avait été
présentée en 1968 au président de Gaulle par André Malraux sur la suggestion du député Jean Boyer (créateur et président de l’actuel
festival Berlioz à La Côte-Saint-André), et il l’avait acceptée. Mais la démission de de Gaulle en 1969 mit fin à ce projet pour de
nombreuses années. En 2000, en prévision du bicentenaire de sa naissance en 2003 le projet fut relancé, et le président Chirac donna son
accord. Le vœu de Jacques Barzun semblait donc en voie d’être réalisé : les restes de Berlioz devaient être transférés au Panthéon le
21 juin 2003, et l’Orchestre de Paris allait jouer à cette occasion La Symphonie funèbre et triomphale dans les rues de Paris. Mais ce projet
86
fut ajourné sine die . En 2019, Bruno Messina, nommé par Emmanuel Macron coordinateur des célébrations de l'année Berlioz et
directeur du Festival Berlioz à la Côte-Saint-André relance le débat d'une éventuelle panthéonisation.

Le 18 mars 1998, les Amis de la Commune ont symboliquement fait entrer au Panthéon toute une lignée de communardes et communards.
« Pourquoi Jules Vallès, écrivain et communard, n’y serait-il pas reçu maintenant ? ».
En 2006, lors de la décision du chef de l'État de fêter le 10 mai l'abolition de l'esclavage, Georges Sarre, le premier secrétaire du MRC,
réitère sa demande de transfert de Toussaint Louverture au Panthéon. Esclave noir, François Dominique Toussaint, dit Toussaint
87
Louverture, fut un des chefs de la révolte des esclaves en 1791 à Haïti .
Denis Diderot (1713-1784). En décembre 2012, plusieurs journaux rapportent que le président de la République François Hollande s’est
engagé, dans une lettre à Jacques Attali (auteur d'une biographie de Diderot), à transférer les cendres du philosophe, actuellement à
88
l’église Saint-Roch, au Panthéon pour le tricentenaire de sa naissance, en octobre 2013 . Le tombeau de Diderot ayant été profané en
1791 et ses restes déposés dans une fosse commune, ce transfert, s'il a lieu, serait symbolique et contreviendrait aux habitudes passées
qui nécessitent qu'une partie des restes de l'impétrant soient effectivement « disponibles » pour que le transfert ait lieu.
Ont aussi été cités : le peintre Claude Monet, le marquis de La Fayette, le naturaliste Buffon, l'abbé Pierre, l'historien et résistant Marc
Bloch, ou encore Ambroise Croizat, fondateur de la Sécurité sociale et du système des retraites…

Maurice Genevoix. Dans un rapport remis en 2012 au chef de l'État pour préparer le centenaire de la Première Guerre mondiale, est cité le
nom de Maurice Genevoix (1890-1980) qui a participé à ce conflit, et est l'auteur du livre de souvenirs de cette période, Ceux de 14. En
novembre 2018, Emmanuel Macron évoque la panthéonisation possible du romancier en 2019 ou 2020. Julien Larère-Genevoix, petit-fils
89
de Maurice Genevoix confirme que la cérémonie de panthéonisation est prévue pour le 11 novembre 2019 . La cérémonie est finalement
90
repoussée au 11 novembre 2020, pour coïncider avec le centenaire de l'inhumation du Soldat inconnu .
Molière. En 2019, Francis Huster lance une campagne pour sa panthéonisation en 2022, à l'occasion des 400 ans de sa naissance. En
91
2020, cette campagne est relayée par la Mairie de Paris .

Femmes au Panthéon

Seules six femmes y reposent : la première admise, par ordre chronologique, a été Sophie Berthelot, non à titre personnel, mais pour ne pas la séparer de son mari,
65
le chimiste Marcellin Berthelot ; la seconde, Marie Curie, a reçu deux fois le prix Nobel .

Sur les murs, les noms de 13 écrivaines sont gravés : Berty Albrecht, Marguerite Aron, Manon Cormier, Suzanne Gaffré, Nanine Gruner, Olga Goutwein, Hélène
Humbert-Laroche, Odette Lenoël, Marietta Martin, Annie de Monfort, Irène Némirovsky, Émilie Tillion, Marie-Hélène Wuilleumier.

Lors de son discours en hommage à la Résistance, le 21 février 2014 au Mont Valérien, François Hollande a annoncé le transfert de deux nouvelles femmes,
92
Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, aux côtés de Pierre Brossolette et Jean Zay . Ces deux figures de la Résistance sont entrées au Panthéon le
93
27 mai 2015, lors de la journée nationale de la Résistance. Leur corps reposent toujours dans leur lieu d'inhumation, leurs familles ayant refusé le transfert .

Le 5 juillet 2017, le président de la République Emmanuel Macron annonce, en accord avec la famille, l’inhumation de Simone Veil au Panthéon, avec son époux,
94
Antoine . La cérémonie a lieu le 1er juillet 2018.

Joséphine Baker fait son entrée au Panthéon le 30 novembre 2021 bien que son corps demeure à Monaco ; la cérémonie fut présidée par Emmanuel Macron.

Femmes souvent citées pour une panthéonisation


95
Olympe de Gouges (1748-1793). Féministe avant que le mot n’existe , elle a été guillotinée le 3 novembre 1793. Elle avait rédigé en 1791, la Déclaration des
droits de la femme et de la citoyenne, avec cette phrase justement célèbre :
« La femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. »

Plusieurs organisations féministes demandent qu'elle soit inhumée au Panthéon. Après une première campagne en 1989, à l’occasion du bicentenaire de la
Révolution, l’historienne Catherine Marand-Fouquet a lancé une nouvelle action en ce sens, en 1993, puis René Viénet, éditeur d'un biographie sur Olympes de
96
Gouges, parue en 2003, en a fait à nouveau la suggestion en 2011 .

George Sand (1804-1876). « Son œuvre mérite largement de continuer à vivre, et le Panthéon est la garantie d'une vie éternelle » estime Christiane Smeet-Sand, sa
descendante. Loin des clichés d'écrivain régionaliste, voire «  champêtre  », «  Sand est le premier personnage féminin de son temps et de sa condition à avoir
revendiqué sa liberté de femme par son travail », juge M. Georges Buisson, administrateur de la Maison-musée de Nohant (Indre), rappelant que l'auteur de La
Mare au Diable et La Petite Fadette est aussi la créatrice de deux journaux républicains. Parmi les personnalités favorables à cette idée, aux côtés de sa présidente
d'honneur, Claudia Cardinale ; on y trouve aussi Juliette Binoche, qui a incarné George Sand au cinéma, Élisabeth Badinter, Benoîte Groult, Régine Deforges,
Lambert Wilson ou Jean-Claude Brialy. Un projet a été déposé en 1998, par Élisabeth Badinter et Simone Veil. Le 29 septembre 2003, Christiane Smeet-Sand a
rencontré un conseiller de Jacques Chirac sur ce sujet et lui a remis une pétition. En fait, le projet a échoué surtout en raison de la forte opposition des habitants du
Berry très hostiles dans leur grande majorité [réf. souhaitée] au départ de la « bonne dame de Nohant » de chez eux.

Lucie Aubrac (1912-2007). Ses funérailles ont donné lieu à un hommage de la Nation, accompagné des honneurs militaires. Dans son message funèbre le
président de la République, Jacques Chirac a rappelé à son propos :

« que certains êtres d'exception portent au plus haut les valeurs de l'humanité. »

Incarnation du courage, figure emblématique de la résistance à toute forme d'oppression. Elle fut de tous les combats contre l'occupant allemand et l'idéologie
nazie ; pour la vérité, la justice sociale, la reconnaissance des droits de la femme, sa lutte aux côtés des plus démunis et des opprimés.

Lili Boulanger (1893-1918). Compositrice, elle est parfois citée [Par qui ?] aussi pour représenter le monde des Arts.

Actualités en faveur de l'inhumation de femmes au Panthéon

Du 7 au 17 mars 2002, une exposition sur la façade du Panthéon est l’occasion de rappeler combien certaines femmes éminentes ont, par leur vie au service de la
science, des arts, de la philosophie, de la politique ou par leur engagement, mérité de faire partie de ce Panthéon laïque et républicain.
97
Du 8 mars au 12 mai 2002, l'exposition D comme découvreuses se tient au Panthéon, à l'occasion de la journée internationale des droits de la femme .
L'exposition, en cinq parties a abordé les thèmes suivants :

présentation de découvreuses emblématiques : Hildegarde de Bingen, Sophie Germain, Grace Hopper, Marie Curie, Rita Levi-Montalcini…
et sous la forme d'une provocation, invitation à la controverse, « elles créent des enfants, mais pas des idées ! » illustrée par des documents
anciens, des affiches et des clichés machistes ;
la deuxième partie pose la question « Le cerveau a-t-il un sexe ? », avec une approche tant neurobiologique que sociologique ;
la troisième partie aborde le sujet de la créativité, à tous les échelons, qu’il s’agisse d’inventions pratiques ou de découvertes importantes.
Le but n’est pas de se concentrer sur l’élite, mais d’offrir des exemples auxquels les jeunes peuvent s’identifier : on y présente l’activité au
quotidien de femmes travaillant à des tâches de recherche et contribuant à l’avancée des connaissances ;
la quatrième partie dresse un bilan, tant sur le parcours des filles que sur la discrimination, et invite au débat « Font-elles une science
différente ? » ;
la dernière partie est résolument tournée vers l’actualité de la politique scientifique en Europe, les filières et les métiers.

Le 21 octobre 2002, Marie-Jo Zimmermann, députée de la Moselle, attire l’attention de la ministre déléguée à la Parité et à l’Égalité professionnelle sur le fait que
le gouvernement s’est engagé à promouvoir une politique active en matière d’égalité des droits entre les hommes et les femmes. À propos de la présence de
femmes au Panthéon, elle dira :

« Ce déséquilibre flagrant [la proportion hommes-femmes au Panthéon] est d’autant moins acceptable que certaines femmes ont marqué l’histoire
du pays par leur forte personnalité. Plusieurs d’entre elles ont notamment des titres éminents qui mériteraient au moins d’être examinés dans une
logique d’entrée au Panthéon. Il s’agit en priorité d’Olympe de Gouges qui fut l’une des premières féministes. Participant à la Révolution et
proposant l’émancipation des femmes par une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), elle fut guillotinée en 1793. Dans la
même logique, on peut citer la mathématicienne Sophie Germain, Louise Michel, figure légendaire du mouvement ouvrier et de la Commune de
98
Paris et Simone Weil, grande philosophe de la première moitié du xxe siècle . »

L'écusson informatif sur le Panthéon planté sur le trottoir entourant le bâtiment n'a pas été modifié après la panthéonisation
99
de Marie Curie malgré l'intervention du sénateur Yann Gaillard lors de la séance au Sénat du 10 octobre 2006 . Il indique
toujours que « depuis 1907, y repose également une femme, il s'agit de l'épouse de Marcellin Berthelot… ».

Du 5 au 15 mars 2008, la Ville de Paris, en lien avec les Monuments nationaux, affiche neuf grandes figures historiques
sur la façade du Panthéon  : Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir, Charlotte Delbo, Solitude, Colette, Maria
Deraismes, Louise Michel, Marie Curie, George Sand.

Dès le décès de Simone Veil, le 30 juin 2017, une pétition est lancée en direction d'Emmanuel Macron, pour sa
panthéonisation, idée aussi évoquée par diverses personnalités du monde politique et intellectuel. Les arguments évoqués
sont notamment son parcours charismatique pour une femme du xxe siècle : survivante de la Shoah dont elle s'engagera Façade du Panthéon en mars 2008.
plus tard pour la mémoire, ministre de la Santé ayant mené le combat pour la loi sur l'IVG qui porte son nom (1974),
première présidente du Parlement européen élu au suffrage universel (1979) et première femme à ce poste par la même
occasion, membre du Conseil constitutionnel (1998-2007), membre de l'Académie française (élue en 2008). Elle est par ailleurs encore en 2016 considérée comme
la 3e personnalité préférée des Français [réf.  nécessaire], restant un symbole de l'émancipation de la femme, par ses combats menés avec succès dans un milieu
politique alors très machiste. Le 5 juillet 2017, lors de l'hommage national aux Invalides, le président de la République Emmanuel Macron annonce sa décision, en
accord avec sa famille, de transférer les dépouilles de Simone Veil et son mari Antoine au Panthéon.

Le Panthéon et l'Histoire
Depuis plus de 200 ans, le Panthéon a été témoin de nombreuses scènes de l'histoire de France.
Par sa situation dans le Quartier Latin, il est aux premières loges dès que quelques manifestants décident de transformer un mécontentement en révolution. On fait
aussi appel à son « esprit » pour commémorer un événement, ou quand on estime l'intégrité de la France en danger.

Le Panthéon et la science
Le pendule de Foucault est associé à l'histoire du Panthéon de Paris. Quand, en 1851, le physicien Léon Foucault cherche un bâtiment de grande hauteur pour
démontrer la rotation de la Terre, le Panthéon, lieu civil, semble tout indiqué. 1902 marquera une autre étape, à la fois scientifique et politique d'une affirmation de
l'esprit scientifique dégagé de toute influence religieuse. Depuis 1995, le pendule bat de nouveau dans la nef. Momentanément retiré pendant les travaux de
restauration du bâtiment en 2014, il a été réinstallé le 15 septembre 2015.

Par sa situation en hauteur dans Paris, le Panthéon servira de récepteur aux expériences sur la TSF d'Eugène Ducretet.

Une légende [réf. souhaitée] veut que le Panthéon, menacé par l'humidité du sol, aurait été sauvé par l'ingéniosité d'un architecte qui aurait eu l'idée de soulever le
bâtiment pour injecter dessous du plomb fondu. Il aurait pratiqué à intervalles réguliers des trous du diamètre d'une barre à mine tout autour de la base de l'édifice,
bourré ces trous de sciure de bois et arrosé copieusement le tout. Le bois mouillé aurait alors, en gonflant, soulevé le bâtiment de quelques millimètres,
suffisamment pour y couler du plomb en fusion. En séchant, la sciure aurait alors redéposé le Panthéon en douceur sur sa base.

La croix du Panthéon a également servi de point fondamental pour la Nouvelle triangulation de la France (NTF).

Le Panthéon et l'art
Sa position dominante en haut de la colline Sainte-Geneviève comme sa forme originale ont su, dès sa construction, attirer l'œil d'artistes confirmés comme Van
Gogh, Marc Chagall ou celui des amateurs. Symbole républicain, il sera mis en poème par Victor Hugo, il est aussi le sujet de plusieurs livres.

Il est maintenant aussi lieu d'exposition où des artistes contemporains comme Gérard Garouste ou Ernesto Neto profitent du vaste espace de la nef pour y
accrocher leurs œuvres.

En revanche, le Panthéon ne compte que six écrivains dont (Victor Hugo, Alexandre Dumas, Émile Zola), un seul peintre (Joseph-Marie Vien, artiste officiel du
100
premier Empire) et aucun musicien .

À partir de 2018, à l'occasion de l'entrée au Panthéon (11 novembre 2020) de la dépouille de l'écrivain Maurice Genevoix, également ancien combattant de la
Première Guerre mondiale, le plasticien Anselm Kiefer exécute une commande du président de la République Emmanuel Macron en vue d'y installer des œuvres
101 102
accompagnant l'événement . Elles ne sont pas destinées à y perdurer indéfiniment, tout en restant néanmoins pérennes .

Accès
Ce site est desservi par les stations de métro Cardinal Lemoine et Place Monge, par la station Luxembourg de la ligne B du RER et par les lignes de bus RATP :
21, 24, 27, 38, 75, 84 zt 89.
103
L'accès au Panthéon est payant .

Notes et références

Notes
1. Cette règle est strictement respectée depuis 1889. Néanmoins certaines personnes sont depuis citées au Panthéon pour faits de guerre mais
sans être (ou n'étant plus pour le Résistant Charles Delestraint) en cours de carrière militaire comme Georges Guynemer, qui s'engage après
le début de la Première Guerre mondiale, et des Résistants.
2. Cf les Mémoires du Ministère du Duc d'Aiguillon et de son commandement en Bretagne, par Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau, 1792, p.
288 et suivantes.
3. Une maquette en demi-grandeur de la mosaïque de l'abside est visible au musée Hébert à La Tronche.

Références
1. Ce monument devait être dédié à sainte Geneviève. Après la 5. Luc-Vincent Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs
Révolution, le bâtiment devint un « temple républicain ». Voir a Paris, ou Description raisonnée de cette ville, de sa banlieue, &
Larousse.fr/Panthéon (http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Pa de tout ce qu'elles contiennent de remarquable, Hardouin & Gattey,
nth%C3%A9on/136972) (définition de « panthéon » sur le site de 1787 [lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k119125s)].
l’Encyclopédie Larousse). 6. Pierre-Jean-Baptiste Nougaret, Les Petits spectacles de Paris ou
2. « Simone Veil entrera au Panthéon le 1er juillet » (https://www.legifr Calendrier historique et chronologique de ce qu'ils offrent
ance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=1EAB1D731B2FF3AA8357F d'intéressant, Guillot, 1787 [lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/121
0C0735AF5DC.tplgfr34s_2?cidTexte=JORFTEXT000036667865& 48/bpt6k62943525)].
dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCON 7. J. Adhémar, Traité de charpente, deuxième édition, Carillan-Gœury
T000036667607), sur Journal Officiel de la République Française et Dalmont éditeurs-libraires, Paris, 1854.
(consulté le 4 mars 2018).
8. On peut également la visualiser sur le site Internet de l'université
3. Samuel Ball Platner, A Topographical Dictionary of Ancient Rome, Columbia, photos d'architecture au format QT (http://www.learn.colu
Oxford University Press, 1929 [(en) lire en ligne (http://penelope.uchi mbia.edu/ha/html/baroque.html#interactiveplans) à l'adresse
cago.edu/Thayer/E/Gazetteer/Places/Europe/Italy/Lazio/Roma/Rom Maquette du Panthéon (http://www.learn.columbia.edu/ha/html/baro
e/_Texts/PLATOP*/Pantheon.html)]. que_panth_model2.htm) ou sur celui-ci (http://www.learn.columbia.e
4. Quatremère de Quincy, Extrait du premier rapport présenté au du/ha/html/baroque_panth_model3.htm).
Directoire, dans le mois de mai 1791, sur les mesures propres à 9. Sur un autre panorama (http://www.learn.columbia.edu/ha/html/baro
transformer l'église dite de Sainte-Geneviève, en Panthéon français, que_panth_model1.htm) on peut voir également les clochers que
imprimerie de Ballard, 1792 [lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12 Soufflot avait construits à l'origine et qui furent rasés par la suite.
148/bpt6k5473385z)].
10. Mémoires du ministère du duc d'Aiguillon et de son commandement 39. Grand dictionnaire universel du XIXe siècle volume 12 de Pierre
en Bretagne (https://archive.org/details/mmoiresduminist00unkngoo Larousse édition 1874.
g), sur le site archive.org, consulté le 17 septembre 2014. 40. [lire sur Wikisource], Théophile Gautier, 1848.
11. Plan de la nouvelle église de Sainte-Geneviève (https://gallica.bnf.f 41. Histoire des artistes vivants français et étrangers, Théophile
r/ark:/12148/btv1b84438990), sur le site gallica.bnf.fr, consulté le 20 Silvestre Loudolphe de Virmond, Paris, 1856.
mai 2015.
42. Extrait de l'article de Jean Vuillemin paru dans Arts et Métiers
12. « Le Panthéon, temple de la République » (https://www.revue-acrop Magazine, p. 40, octobre 2001.
olis.fr/le-pantheon-temple-de-la-republique/), sur revue-acropolis.fr,
43. Journal L'Humanité 9 août 2011
13 juin 2015
https://www.humanite.fr/tribunes/jean-allemane-1843-1935-le-
13. Extrait du journal La Croix 24 janvier 2013 article par (http://www.la- communard-%E2%80%A8de-tous-les-combats-25.
croix.com/Culture/Actualite/Le-Pantheon-un-embleme-de-la-monarc
44. Centre des Monuments Nationaux, « Le Panthéon - Dossier
hie-detourne-par-les-revolutionnaires-_NG_-2013-01-24-
enseignant » (http://www.monuments-nationaux.fr/fichier/edu_doc/1
903305)Alexandre Gady.
7/doc_pdf_fr_dossierEnseignant_Pantheon_2009.pdf) [PDF], sur
14. Michael Petzel, « Soufflot et l'ordonnance de Sainte-Geneviève », in monuments-nationaux.fr (consulté le 24 novembre 2015).
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l'architecture des Lumières), 1980, éd. École nationale supérieure
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16. Encyclopédia Universalis, article : « Fer et fonte (Architecture) », clandestins. L'UX http://ugwk.eu/2009-02-25_Kunstmann.html.
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17. Une toile de Demachy au musée Carnavalet représente cette du Panthéon fonctionne enfin » (https://www.franceculture.fr/architec
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html), sur lemonde.fr, 25 janvier 2013 (consulté le 25 janvier 2013).
24. Rapport fait au Directoire sur les travaux du Panthéon (https://gallic
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Échafaudage http://www.entrepose-echafaudages.fr/6-eme-
25. Mémoires anecdotiques sur l'intérieur du palais et sur quelques actualite/
événements de l'Empire depuis 1805 jusqu'en 1816 pour servir
l'histoire de Napoléon, Louis François Joseph Bausset-Roquefort, 57. Photos du chantier de restauration du Panthéon, pose de
tome 4, p. 124 et suivantes, 1829, A. Levavasseur éditeur à Paris. l’échafaudage Centre des monuments nationaux
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/feature/238/le-
26. Jean Favier, Paris, 2 000 ans d'histoire, p. 492-496.
chantier-de-restauration-du-pantheon-le-montage-de-l-
27. Yvan Christ, Paris des utopies, éd. Balland, Paris, 2011, p. 49. echafaudage/page/1
28. D'après le Dictionnaire topographique, étymologique et historique 58. Centre des Monuments nationaux : Le Panthéon, une restauration
des rues de Paris (https://books.google.fr/books?id=gMVCAAAAYA historique (http://www.monuments-nationaux.fr/fr/actualites/a-la-une/
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s_s), p. XXIX. 59. [2] (http://www.insideoutproject.net/en).
29. « On bâtit de tous côtés », Tableau de Paris, t. I, 1781.
60. Loi du 21-12-2006, et décret du 24 mai 2011.
30. Daniel Rabreau - Université Panthéon-Sorbonne, « Célébrations
61. Anne Guillard, « Le Panthéon accueille pour la première fois une
nationales 2014 : 1764, pose de la première pierre du Panthéon » (h
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31. « Discours à l'Assemblée Nationale de Monsieur Pastoret du 2 mars
62. Mona Ozouf, La fête révolutionnaire 1789 - 1799, Gallimard, 1976,
1791 » (http://sainte-genevieve.net/Archives/Decret/pastoret.htm), p. 1976
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République, Gallimard, 1984, p. 162-163.
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64. Jonathan Parienté, « Qui repose au Panthéon ? » (https://www.lemo
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34. Jean-Louis Remouit, « Histoire du Panthéon » (http://sainte-genevie 3224.html?bloc_actu), sur Le Monde, 10 octobre 2013 (consulté le
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ormations-pratiques#price), sur Centre des monuments nationaux
(consulté le 1er juillet 2018).

Voir aussi

Bibliographie
Jean-François Boudet (dir.), « La panthéonisation des Grands Hommes (et des Grandes femmes) », in
Les rites et usages funéraires : essais d’anthropologie juridique, Aix-Marseille, PUAM, coll. droits &
religions, 2019, p. 123-144
Ouverture d'un emprunt de 4 millions pour achever la construction, Journal de Paris, 9 août 1784,
no 222, p. 943.
Le Panthéon, Temple de la nation, Éditions du Patrimoine, coll. « Itinéraires du Patrimoine »
(ISBN 2-85822-342-4).
Mona Ozouf, « Le Panthéon », dans Les lieux de mémoire, t. I : La République, Gallimard, Paris, 1984.
Jean-François Decraene, Petit dictionnaire des Grands Hommes du Panthéon.
Ce petit livre donne la liste complète des hôtes prestigieux du monument, leur biographie, et à quelle période de la vie politique
française ils ont été accueillis, donc choisis.
Le Panthéon : livre avec un CD édition en braille, Pierre Wachenheim & Hoëlle Corvest, collection Sensitinéraires, éditeur Patrimoine Eds
Dun (ISBN 285822904X).
L’ouvrage retrace l’étonnant destin d’un monument exceptionnel, à partir de supports tactiles et auditifs pour les personnes déficientes
visuelles.
Denis Bocquet, Panthéon ou église Sainte-Geneviève: les ambiguïtés d'un monument (1830-1885) (http://hal-enpc.archives-ouvertes.fr/doc
s/00/81/72/87/PDF/BocquetPantheon1992.pdf), Paris Sorbonne, 1992
François Macé de Lépinay. Peintures et sculptures du Panthéon, Éditions du Patrimoine, 1997.
Jean-Claude Bonnet, Naissance du Panthéon. Essai sur le culte des grands hommes, Fayard, 1998.
Sous la direction d'Olivier Le Naire, Entrez au Panthéon ! À la redécouverte de notre histoire, éditions Omnibus, 2015
Edouard Leduc, Dictionnaire du Panthéon de Paris, Éditions Publibook, 2013.
Bruno Fuligni, L'Affreux du Panthéon, Gallimard, Paris, 2018 (ISBN 9782710379041)
Maurice Ricolleau, Histoire du Panthéon. De l'église Sainte-Geneviève au mausolée des grands hommes, éditions Beauchesne, Paris,
2019.

Articles connexes
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Liste des personnes citées au Panthéon de Paris Panthéon de Paris (https://commons.wiki
Hôtel des Invalides
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Walhalla (Allemagne)
n_de_Paris?uselang=fr), sur Wikimedia
Panthéon national (Venezuela)
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L'inhumation au Panthéon correspond, en Russie, aux inhumations à la Nécropole du mur
du Kremlin Panthéon (Paris), sur Wikisource

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sujet : Panthéon de Paris.
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Ressources relatives à l'architecture : Mérimée (https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00088420) ·
Structurae (http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?ID=20004102)
Ressource relative aux beaux-arts :
(en) Union List of Artist Names (https://www.getty.edu/vow/ULANFullDisplay?find=&role=&nation=&subjectid=500310662)
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
Encyclopædia Britannica (https://www.britannica.com/topic/Pantheon-building-Paris-France)
Site officiel (http://www.paris-pantheon.fr/)

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