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Les méningites sont encore fréquentes dans le monde et 0,5 à 2% des naissances
présentent le tableau d’infection materno-fœtale.
L’infection représente l’une des pathologies les plus fréquentes dans le 1/3 monde et la
mortalité qu’elle entraîne est très importante.
D’après l’OMS et la Banque Mondiale, l’infection frappe 426.000 enfants de moins de 5 ans
et conduits à la mort de 85.000 d’entre eux. L’incidence de l’infection materno-fœtale dans le monde
est de 8 à 10‰ des naissances vivantes
6.2. EPIDEMIOLOGIE :
Ces germes passent de l’état de colonisation à celui de l’infection et les raisons n’en sont pas connues.
18e semaine : Les lymphocytes T sont deux principales sous-populations CD 4 et CD8 dont le taux est
presque égal à celui des adultes.
24e –26e semaine : les lymphocytes T sont capables de réponse (prolifération contre le virus de la
rubéole ou toxoplasmose en cas d’infection par ceux-ci).
Le défit principal concerne la production des lymphokines surtout :
- dans l’activation des macrophages
- dans la réaction d’hypersensibilité retardée.
Les fonctions cytotoxiques non spécifiques de type natural Killer et dépendantes d’Ac, sont
diminuées chez le nouveau-né.
Il faut souligner encore que la mère et le fœtus font l’objet d’une forte immunosuppression
nécessaire à la tolérance materno-fœtale. Les traces existent encore à la naissance.
Lymphocytes B dans le sang : dès la 18e semaine (comme pour les T) et ont acquis
l’essentiel des marqueurs membranaires des lymphocytes B présents à l’âge adulte (IgM, IgD,
marqueurs CD19, CD20, CD24 etc…). ils sont en grand nombre jusqu’à la naissance.
Les lymphocytes B sont isolés du sang fœtal vers la 24 e et 25e semaine et sont capables de
produire les IgM en présence des lymphocytes T et après stimulation polyclonale.
A l’absence de stimulation exogène anté-natale, la production d’IgM et d’IgG est très faible
et celle d’IgA est nulle.
L’apparition d’IgG sérique est plus lente. Le taux d’adulte (2g/l) est atteint vers 4 ans. Cela
est dû à un peuplement retardé des muqueuses par les lymphocytes B producteurs d’IgA puisque ces
cellules sont absentes de l’intestin à la naissance et apparaissent progressivement au cours des 6
premiers mois de la vie post-natale.
Les IgG ont une demi-vie de 21 jours. Il y a un relais progressif (production propre de
l’enfant). Les cellules productrices de ces IgA proviennent du système immunitaire associé à l’intestin
de la mère et sont donc spécifiques des micro-organismes présents à ce niveau. Les IgA migrent dans
la glande mammaire où elles sont déversées dans le lait.
Les IgA agissent par neutralisation des bactéries, des toxines bactériennes et des virus au
niveau du mucus recouvrant l’épithélium intestinal. Elles inhibent la fixation des entérobactéries par leur
Pili à l’épithélium.
La production d’Ac contre les polysaccharides est défectueuse pendant les deux premières
années de vie. C’est surtout la constitution de la réponse anamnestique (mémoire) qui est
complètement absente et qui est la marque de cette immaturité. Toute réponse immune du nouveau-
né ou du jeune nourrisson est de type primaire, c’est à dire retardée de quelques jours et relativement
intense.
Les polynucléaires neutrophiles sont présents en faibles quantité dans le sang fœtal. Leur
nombre passe à 10.000/mm3 chez le nouveau-ne à terme.
La fonction de ces cellules et des monocytes est déficitaire comparée aux cellules
phagocytaires de l’adulte (défaut de migration des cellules phagocytaires du nouveau-né).
Il y a en effet une moins bonne fixation des facteurs chimiotactiques, un défaut d’adhérence
des cellules, une diminution de la capacité de déformation et un mouvement ralenti vers les agents
chimiotactiques (moindre expression du récepteur CR3 d’adhérence à la surface des polynucléaires).
Par contre : les fonctions phagocytaires et la bactéricidie intrinsèque sont normales. Les
réserves en précurseurs des polynucléaires de la moelle osseuse sont vite épuisées en cas d’infection
néonatale.
6.3.3. le Complément
Le plasma frais, l’exsanguino-transfusion sont efficaces dans les infections parce qu’ils
apportent les protéines du complément.
REMARQUE :
Quatre-vingt à nonante pour cent des méningites néonatales présentent aussi un sepsis.
Les cytokines jouent un rôle important dans la genèse des réactions inflammatoires. En excès, ces
réactions peuvent entraîner la mort cellulaire.
Il faut ajouter le rôle joué par le monoxyde d’azote (NO) et les radicaux libres dans la
survenue des troubles hémodynamiques et de l’œdème cérébral au cours de la méningite.
Lors de la réaction cellulaire en présence des divers constituants bactériens, une série des
médiateurs (les cytokines) sont libérés.
La virulence des germes pathogènes est liée à leur capsule polysaccaridique et aux
constituants de leurs membranes cellulaires.
GRAM négatif : E.Coli (par ex.) : Endotoxine Lipopolysaccharidique (LPS)
Pneumocoque : le constituant majeur de la paroi, ce sont les Acides téichoïques.
Tous les germes communs pathogènes pour les méninges sont encapsulés. La capsule
polysaccaridique les protège contre l’opsonisation qui déclenche en principe la voie classique du
complément et s’oppose ainsi à la phagocytose. Cette propriété peut-être neutralisée par certains
mécanismes de défense de l’hôte. (S. Pneumoniae active la voie alterne du complément : il y a fixation
de la fraction C3b à la surface bactérienne).
Le LPS et les autres constituants des membranes cellulaires libérés pendant la croissance
et particulièrement la lyse des bactéries provoquent une inflammation sous-arachnoïdienne liée à la
production locale des médiateurs inflammatoires : les cytokines sont des protéines de petit poids
moléculaire qui se lient à leurs récepteurs à la manière des hormones.
Le TNF-alpha
IL-1 Bêta, IL-6 Augmentent lors des phases initiales des méningites bactériennes.
IL-8, IL-10
TNF, IL-1
PAF
Lésions endothéliales
Lésion neuronale
6.5. CLINIQUE :
3 Tableaux cliniques :
1er Tableau :
On note un purpura ou une éruption de type varié. Parfois il y a des troubles digestifs
(ballonnement abdominal, vomissement…) et presque toujours une perturbation sur le plan
neurologique (trouble de comportement, trouble de la vigilance, du tonus et des réflexes primaires ;
anomalie de l’attitude…). Parmi les signes généraux, on note une hyperthermie ou surtout une
hypothermie s’il s’agit de grams négatifs).
Il est d’interprétation difficile, les signes cliniques étant ceux d’atteinte unique ou prédominante d’un
seul organe :
- insuffisance respiratoire aiguë
- convulsions
- poussée fébrile inexpliquée etc…
Dans ce cas, l’interrogatoire fournit d’autres éléments utiles pour le diagnostic.
3e Tableau
Nouveau-né souvent prématuré, avec un examen clinique pour le moment normal, mais
dont les éléments de suspicion sont anamnestique : infection maternelle (infection materno-fœtale
probable).
L’infection est possible si en dehors d’une clinique normale, on note chez la mère ou chez
le nouveau-né une rupture de la poche des eaux de plus de 12 heures, une infection urinaire et génitale
dans le mois précédent, un liquide teinté sans explication obstétricale ou fœtale (hypotrophie), une
naissance prématurée inexpliquée, des anomalies de la vitalité fœtale sans raison obstétricale.
N.B. KIETA dans une étude réalisée aux Cliniques Universitaires de Kinshasa trouve qu’une rupture
prématurée des membranes de plus de 24h est hautement significative.
Toutes ces situations justifient une surveillance clinique biquotidienne et des prélèvements
sanguins et bactériologiques. Il y a donc une expectative armée à observer.
Une 2ème façon de voir est celle de considérer 3 tableaux possibles :
- Infection certaine : clinique patente et isolement du
germe
- infection probable : clinique patente et germe non isolé
- risque infectieux :
a) Risque majeur :
1.fièvre maternelle pendant le travail (GE négative)
2.infection urinaire maternelle dans le 2 dernières semaines de la grossesse
3.liquide amniotique fétide, teinté de méconium ancien…
4.absence de toute information sur la grossesse ou sur le déroulement du travail.
En cas de risque majeur, les antibiotiques sont administrés pendant 48 heures.
La 3ème façon de voir est de considérer 4 situations possibles
b) Risque mineur :
- RPM > 12 h
- Travail prolongé
- Contact suspect d’infection etc…
En cas de risque mineur, c’est l’expectative armée. Mais faire le bilan approprié.
2. Colonisation néonatale : les examens bactériologiques périphériques sont positifs alors qu’il
n’existe ni signe clinique ni perturbation biologique.
La VS est un paramètre intéressant (surtout la mini-VS) ; mais elle est liée aux
Fibrinogènes et est inversement corrélé à l’Ht. L’élévation de la VS est tardive au cours de l’infection.
Les risques infectieux sont d’autant plus importants que plusieurs signes anamnestiques
coexistent. Cette anamnèse permet de définir 3 situations :
- Absence de tout argument infectieux : ¼ des infections en manquent ;
- Risque élevé d’infection materno-foetale imposant les AB mais qui seront arrêtés au bout de 3 4
jours si les bilans sont négatifs.
Aucun signe clinique n’est spécifique de l’infection bactérienne (diagnostic différentiel avec
la souffrance aiguë ou une fœtopathie infectieuse).
6.7.3. En ce qui concerne les arguments paracliniques en faveur d’une infection materno-fœtale,
certains auteurs parlement de neutropénie inférieure à 1.500/mm3 beaucoup plus souvent
qu’une hyperleucocytose supérieure à 30.000/mm3. ils situent la thrombopénie à des valeurs
inférieures à 150.000/mm3.
6.8.1. Prévention :
o Lutte contre les infections nosocomiales
o Hygiène élémentaire (lavage des mains avant et après chaque contact avec le malade.
o Organisation des soins (pour limiter la transmission croisée des infections).
o Lutte contre la dissémination des germes multirésistants (Bon usage des AB).
N.B. : La gentamicine est prescrite chez le nouveau-né pour une durée de 7 jours.
Dans la 2e hypothèse, l’on pense que l’ischémie locale liée à l’hypoxie tissulaire après une
asphyxie per-partale ou néonatale constituerait le point de départ. les lésions locales sont dues à des
perturbations de la circulation splanchnique avec comme conséquence la colonisation de la muqueuse
et de la sous-muqueuse par les bactéries du tubes digestif.
6.9 1. Cliniques
6.9.2. Biologie
6.9.3. Paraclinique
N.B : Dans le stade III (forme très sévère), c’est l’état de choc qui prédomine.
Il existe des formes frustes d’EUN où seuls les résidus gastriques (importants) constituent le
signe d’appel.
6.9.6. Traitement
6.9.6.1. Réanimation
o Remplissage
o Antibiotiques (tant que la stase digestive persiste)
o Aspiration digestive
o Nutrition parentérale (rien per os)
Le remplissage vasculaire s’effectue avec 20 ml/Kg sur 30 minutes, d’un soluté (sérum
physiologique en albumine à 4%).
La transfusion est effectuée en cas d’anémie majeure (Hb < 8g/100ml), ou d’anémie (Hb <
12g/100ml) associée a une détresse respiratoire.
Les antibiotiques sont prescrits comme pour le sepsis ou la méningite néonatale. On associe les
anti-H2 et la Vit K1. le tube digestif doit rester au repos.