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Fiche de synthèse

La nouvelle macréconomie keynésienne (NMK)


(J. Stiglitz, G. Akerlof, G. Mankiw, P.Krugman, S. Fischer, J.Taylor)
Il y a lieu de rappeler que, selon la NEC, deux facteurs clé ont contribué au déclin du
keynésianisme : i) l’incapacité de lutter contre le chômage et l’inflation des années 70 ; ii) le
fait d’avoir occulté tout fondement microéconomique dans leurs analyses.
Toutefois, vers la fin des années 80 on a remarqué le retour avec force des thèses keynésienne
qui vont transformer radicalement les modèles prévalent au cours des années 60, en rectifiant
leurs fondements méthodologiques tout en marquant la différence avec les NEC.
L’originalité de la NMK repose sur l’analyse des rigidités.
1-Les rigidités nominales :
-Les salaires nominaux sont rigides s’ils s’ajustent lentement aux variations du niveau général
des prix. Les prix sont rigides s’ils s’ajustent lentement aux variations de la demande globale.
- Les rigidités ont des fondements microéconomiques.
a- Rigidités des salaires :
Selon Fischer et Taylor, les salaires nominaux sont rigides dans la mesure où ils ne sont pas
négociés en permanence mais font l’objet de contrats valables pour des périodes relativement
longues. 
Dans la mesure où les salariés prennent en compte l'évolution des prix avec retard, ils sont
victimes d'une certaine illusion monétaire parce qu'il faut du temps pour que les variations de
prix soient "visibles". Il y a donc un décalage entre les variations de prix et l’adaptation des
salaires.
b-Rigidités nominales sur le marché des produits :
Pour les NMK, il est de l’intérêt des entreprises de maintenir leurs prix stables au cours d’une
période donnée, chaque fois que la demande ou l’offre varient. Blinder a cité 12 facteurs
différents susceptibles d’expliquer la rigidité des prix : des coûts supplémentaires pour
l’entreprise, conséquences négatives sur les consommateurs, changement du prix est un signal
de la qualité etc… Les entreprises préfèrent généralement attendre que leurs concurrents
prennent la décision de changer les prix avant de le faire elles mêmes.
Ainsi, la rigidité des prix ne tient pas à un mauvais fonctionnement du marché, mais découle
bien des décisions rationnelles des entreprises.
2-Les rigidités réelles sur le marché du travail
Une rigidité est réelle lorsqu’elle empêche le salaire réel de varier afin de retrouver l’équilibre
du marché du travail. Pour les NEK, les rigidités sont à l’origine du chômage involontaire car
les agents ne peuvent effectuer leur plan de manière optimale. Les nouveaux keynésiens
regroupent les explications des rigidités réelles en trois catégories complémentaires, afin de
montrer que les comportements rationnels des agents n’impliquent pas que les marchés
s’équilibrent spontanément :
i) La théorie des contrats implicite (Azariadis): Les entreprises sont dominantes sur le
marché de travail ; elles cherchent à fidéliser leur main d’œuvre en leurs proposant des
accords non écrits (implicites). De leur coté, les salariés, cherchant la pérennité de leurs
emplois et la stabilité de leurs salaires réels, acceptent ces contrats. Par exemple, les salariés
acceptent que leurs salaires n’augmentent pas en période de bonne conjoncture mais à
condition qu’ils ne baissent pas en période de récession.
ii) La théorie du salaire d’efficience (ou de productivité): Pour cette théorie, il n’est pas dans
l’intérêt des entreprises de baisser le salaire réel car la productivité des travailleurs (leur
efficience) est directement dépendante du niveau de ce salaire.
iii) La théorie des insiders-outsiders (Lindbeck et Snower): Cette théorie tendent d’expliquer
pourquoi les salaires restent rigides alors qu’il y a du chômage involontaire. L’explication
donnée est que les insiders (travailleurs anciens, qualifiés titulaires et ayant un emploi stable)
s’opposent aux outsiders (ceux non qualifiés et qui sont à la recherche d’un emploi). Dans la
mesure où les entreprises cherchent à maintenir de bonnes relations avec les insiders (plus
productifs), à travers des augmentations des salaires. Aussi, les entreprises cherchent-elles à
conserver les insiders en périodes de retournement de conjoncture au détriment des outsiders.
Il demeure donc un chômage involontaire élevé chez les personnes n’ayant pas bénéficié d’un
emploi stable auparavant.
3- Impact des ces analyses en termes de politiques économique :
Les travaux sur les contrats salariaux multi-périodiques mettent en avant le fait que la
politique monétaire peut être efficace à court terme, contrairement à ce qu'affirmait la NEC
(Fischer, 1977). De façon générale, dans les modèles de la NEK reposant sur l'hypothèse
d'ajustement lent, des prix et/ou des salaires, l'hypothèse de neutralité de la monnaie tombe et
la politique monétaire retrouve alors son efficacité. Même si les économistes de la NEK
prônent globalement l'intervention de l’État pour pallier les défaillances du marché,
notamment dans les périodes de récession, ils ne préconisent pas un type de politique
particulier, valable quelles que soient les circonstants.
En résumé, selon. La NEK, du fait des inerties empêchant un fonctionnement optimal des
marchés, Les interventions de politique économique, même si elles ne peuvent pas être
clairement définies, sont nécessaires.

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