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Université Abdelmalek Essaadi de Tanger

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion


Master Finance et Gouvernance des Organisations

Consolidation des comptes et normes comptables internationales

Les méthodes de
consolidation des
comptes

Encadré par : Pr. NASSIMI

Réalisé par : ABASSI Nadiya

BEROHO Houda

LAMALLAOUI Fatiha
Année universitaire: 2020/2021
Consolidation des comptes et normes comptables internationales / Mr. NASSIMI

Plan :
Introduction
Chapitre 1 : Le cadre de la consolidation

Section 1 : Notion de groupe

Section 2 : Les avantages et les motivations du groupe

Section 3 : les objectifs de la consolidation

Chapitre 2 : la consolidation des comptes

Section 1 : Historique et réglementation de la consolidation

Section 2 : Notion de la consolidation et sa mise en œuvre

Section 3 : le processus de la consolidation

Chapitre 3 : les méthodes de consolidation

Section 1 : le périmètre de consolidation

Section 2 : Les critères de choix de la méthode

Section 3 : les méthodes de consolidation

Conclusion
Consolidation des comptes et normes comptables internationales / Mr. NASSIMI

Introduction
Aujourd’hui, face à la mondialisation et à l’accroissement de la taille des marchés, pour
assurer sa pérennité et sa croissance, la société se trouve obligée d'étendre son développement
en investissant en dehors de sa personnalité juridique par le biais d'entités juridiquement
distinctes appelées filiales, soit en créant des nouvelles sociétés, soit en prenant le contrôle
des sociétés déjà existantes.

De ce fait, nous assistons actuellement à l’essor de la notion de groupe qui recouvre une part
croissante de l’activité économique. Les motivations qui conduisent à la constitution d’un
groupe sont multiples. Permettant d’une part de faire face à la concurrence internationale et
d’autre part d’accéder aux marchés de capitaux avec plus d’aisance, différents liens peuvent
réunir des entreprises qui cherchent à gagner en notoriété, en efficacité et en rentabilité. On
assiste dans quasiment tous les secteurs d’activité à un phénomène de concentration source
d’avantage concurrentiel. Des entreprises se développent sur un métier de base en optant pour
une expansion géographique. L’expansion à l’international conduit le plus souvent à la
constitution de nouvelles entités juridiques. Certaines entreprises se diversifient sur de
nouveaux métiers et forment un groupe de type conglomérat. D’autres entreprises mènent une
stratégie d’alliance, débouchant sur la création d’entités communes. Les avantages de la
constitution en groupe sont nombreux : partage des risques, ouverture du capital, accès facilité
aux marchés financiers, optimisation fiscale… .

Par conséquent, et lorsque des activités importantes sont exercées par des filiales d'une société
dans un groupe, les informations fournies dans ses comptes individuels sont insuffisantes. Il
est alors nécessaire de présenter les comptes consolidés. Ces comptes consolidés,
juridiquement, ne sont que les comptes de la société mère. Mais, ils sont devenus, en près de
trente ans, le vecteur de communication privilégié des groupes de dimension internationale
faisant appel à l’épargne publique. Ainsi, dans l'approche comptable, la consolidation devient
associée aux concepts de groupe et de contrôle.

Dans ce projet théorique, et dans le cadre de la consolidation des comptes pour les groupes,
comme technique avantageuse de comptabilisation, nous allons nous intéresser aux méthodes
de consolidation, plus spécifiquement les trois grandes méthodes appliquées par les
entreprises et citées dans les normes IAS/IFRS.
Le premier chapitre traitera alors, le cadre général de la consolidation qui regroupe l’objet de
la consolidation et ses objectifs. Puis, le deuxième chapitre sera consacré à la notion de
consolidation, sa mise en œuvre, son historique, sa réglementation au Maroc, et son
processus. Enfin, le troisième chapitre tournera autour les trois méthodes de consolidation et
la méthodologie de leur application sur le bilan et le compte de résultat, après définition du
périmètre d’application ainsi que l’ensemble des variables qui caractérisent le choix de la
méthode adéquate pour chaque type de contrôle caractérisant le groupe.
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Chapitre 1 : le cadre de la consolidation

Section 1 : Notion de groupe :


Le groupe est définit comme un ensemble d’entreprises reliées entre elles. Les liens reliant
différentes entités peuvent toutefois être de natures diverses. Nous pouvons distinguer trois
catégories de groupes : les groupements d’entreprises, les groupes personnels et les groupes
financiers.

 Les groupements d’entreprises consistent à ce que des entités se regroupent pour gagner
en efficacité. Ils n’établissent pas toutefois de comptes consolidés incluant les entreprises
adhérentes. Chacune de ces entreprises est en effet détenue et contrôlée par des
actionnaires distincts, demeure maîtresse de ses décisions et assume son propre risque
d’exploitation.
 Le groupe personnel est un ensemble d’entreprises dont le point commun est d’avoir un
actionnaire commun qui est une personne physique.
 Le groupe financier est un ensemble d’entreprises composé d’une société mère et d’une ou
plusieurs entités contrôlées par la société mère. Le moyen le plus évident de contrôler une
entité est de détenir directement ou indirectement la majorité de ses actions. Le groupe
financier se caractérise donc par l’existence de participations en capital entre les sociétés
qui en font partie.

La notion de groupe financier, la seule catégorie de groupe soumise à l’obligation d’élaborer


et de publier des comptes consolidés. L’objectif des comptes consolidés est de présenter les
comptes des différentes entités d’un groupe comme si elles n’en constituaient qu’une seule.

L’étude de la notion de groupe nous conduit nécessairement à évoquer son aspect


économique, son aspect juridique, son aspect fiscal.

D'un point de vue économique :

L’objectif des groupes est de trouver la meilleure allocation des ressources aux emplois les
plus performants. Le système des filiales et celui des participations apportent une réponse aux
exigences de l’économie moderne. En effet, la création d’une filiale, entité juridiquement
autonome, favorise la décentralisation, disperse le risque économique, s’inscrit parfaitement
dans une logique de diversification industrielle, commerciale et financière et constitue
indéniablement l’instrument privilégié du développement des groupes.

D'un point de vue juridique :

La notion de groupe a longtemps été méconnue par le droit qui n’a reconnu que la notion de
société, ayant la personnalité morale. Le groupe, sujet de droits et d’obligations, a
progressivement été reconnu en droit des sociétés, social et fiscal. Pendant longtemps, le droit
des sociétés a ignoré la notion de groupe. En cas de défaillance, c’est initialement toujours
une personne morale qui est mise en redressement ou liquidation judiciaire, pas un groupe.
Toutefois, les créanciers cherchent fréquemment à engager la responsabilité de la société
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mère, voire à lui étendre la procédure judiciaire en montrant que celle-ci exerçait le pouvoir
réel de direction sur sa filiale qui ne disposait d’aucune autonomie de gestion.

D'un point de vue fiscal :

En matière fiscale, le droit fiscal confère, dans de nombreux pays, des avantages aux groupes.
Le principal avantage consiste à réduire la charge d’impôt due par le groupe en compensant
les résultats des filiales bénéficiaires et déficitaires.

Section 2 : Les avantages et les motivations du groupe

Les avantages de l’organisation en groupe

 Avantage 1 : Faire participer des investisseurs au financement d’une activité sans


devoir partager le pouvoir au niveau de son propre capital
 Avantage 2 : Assurer la division des risques
 Avantage 3 : Assurer le développement de l’activité à l’international
 Avantage 4 : Faciliter l’acquisition et la cession d’activités
 Avantage 5 : Faciliter les alliances entre entreprises

Les motivations de la création d’un groupe


Les groupes se développent à partir de motivations diverses. Nous pouvons identifier les
raisons qui ont conduit à leur création en examinant l’histoire de leur développement.

 Une logique de concentration :

On observe une concentration dans presque tous les secteurs d'activité, d'industrie et de
service, ce phénomène dont des nombreux avantages :

 Il peut produire en masse des produits moins chers


 augmenter le budget de recherche, de développement et de publicité.
 Il améliore la capacité à négocier avec les clients et les fournisseurs
 Il facilite également l'accès aux marchés financiers.

Tous les rachats d’entreprises ne conduisent toutefois pas à la constitution d’un groupe.
L’acquéreur peut absorber l’entité acquise ce qui a pour effet d’intégrer son patrimoine dans
celui de l’acquéreur et de dissoudre sa personnalité juridique.

 Une logique d’expansion à l’international

Un groupe national réalise l'internationalisation de son activité en créant ou en rachetant


toutes les filiales étrangères engagées dans les mêmes activités. Cette stratégie correspond à la
tendance actuelle de se concentrer sur le cœur de métier en menant des activités à l'échelle
mondiale.

 Une logique d’intégration verticale


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Il y a intégration verticale lorsque le groupe souhaite maîtriser les différentes activités amont
et aval d’un secteur économique.

Dans une économie extrêmement concurrentielle, il est souvent impossible d’être l’entreprise
la plus performante à chacun des stades de production. Il est également rare d’avoir les
moyens de financer les investissements nécessaires à chaque stade de production. Au lieu de
cela, les groupes ont actuellement tendance à se concentrer sur ce qu'ils considèrent comme
leur activité principale

 Une logique de conglomérat

Un conglomérat est un groupe constitué d’entités ayant des activités sans point commun entre
elles. Ce type d’organisation a été en vogue sur les marchés financiers au cours des années
soixante

 La recherche de synergies financières

Le groupe combine des activités complémentaires, quant aux besoins de financement et à la


régularité des revenus.

Section 3 : les objectifs de la consolidation

L’objectif fondamental des comptes consolidés est de présenter les comptes des différentes
entités d’un groupe comme si elles n’en constituaient qu’une seule. Ces comptes consolidés
constituent l’élément central de l’information financière des groupes de sociétés, et ils
fournissent au lecteur extérieur une vision plus économique de l’activité, du patrimoine et du
résultat d’un ensemble d’entités détenu par une entreprise consolidant.

Les comptes consolidés s’affranchissent des règles juridiques de séparation des patrimoines
sur lesquelles reposent les comptes individuels pour mettre en avant une vision purement
économique.

Donc indépendamment de l’obligation légale d’établissement des comptes consolidés, il est


dans l’intérêt des actionnaires ou des dirigeants d’un groupe d’établir de tels comptes pour des
objectifs économiques et financiers :

Objectifs économiques:

Les comptes consolidés d’une société donnent une présentation plus complète et une vision
plus économique que les comptes individuels au regard du patrimoine, de la situation
financière, les résultats et l’activité.

1. Le patrimoine du groupe, qui peut être représenté par des usines, des biens immobiliers,
du matériel ou même des actifs financiers. Il est plus évocateur que les titres des entreprises
consolidées mentionnés dans l’actif immobilisé de la société consolidante dans les comptes
individuels. De plus, la valeur de ces actifs immobilisés est inscrite à leur coût d’entrée de ce
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bien dans le périmètre de consolidation. Si ce bien est transféré d’une entreprise à l’autre, il ne
change pas de valeur.

2. les créances et dettes, à l’égard des tiers extérieurs au groupe, relatives aux entreprises
comprises dans la consolidation. Dans les comptes individuels de la société consolidante sont
mentionnés des prêts ou des emprunts à l’égard d’autres entreprises du groupe. Dans les
comptes consolidés, ces créances et dettes internes au groupe sont éliminées.

On peut voir que cette présentation est plus explicite que les comptes individuels vis- à-vis
des prêteurs et investisseurs. Elle donne une réalité plus complète sur la véritable situation
financière du groupe. Ainsi, la situation financière de la société consolidante peut s’avérer
très saine.

3. le chiffre d’affaires réalisé par le groupe et les résultats, puisque les comptes consolidés
visent à souligner la quote-part des résultats de l’exercice de chaque entreprise attribuée au
groupe, que ces résultats soient distribués ou maintenus en réserves. Alors qu’une société
consolidante ne fait apparaître dans les comptes individuels que, le résultat net lié à son
activité, les dividendes des filiales (résultat lié aux exercices antérieurs), les provisions pour
dépréciation des filiales déficitaires (relatives aux pertes de l’exercice).

Tous ces éléments inclus dans les comptes consolidés permettent de bien mesurer les
véritables performances économiques du groupe et son devenir et d’assurer une vision
d’ensemble des éléments de gestion des entreprises comprises dans la consolidation.

Objectifs financiers:

● Un outil d’information externe : le cadre conceptuel des normes internationales cite les
investisseurs comme les premiers utilisateurs des états financiers. Ce choix correspond
à la volonté du normalisateur de rendre les états financiers utiles à la décision
d’investissement et en phase avec les besoins des investisseurs. La mise en œuvre de
principes d’évaluation répondent davantage aux besoins des investisseurs externes
qu’aux besoins de gestion des entreprises. En effet, les règles comptables de
consolidation visent à refléter les variations de valeur des actifs et des passifs au bilan
pour aider les analystes et les investisseurs dans leur décision d’investissement.
● Un outil de mesure de la performance interne : l’élaboration de comptes consolidés en
dehors des impératifs externes de publication est régulièrement effectuée par les
groupes.
Ces remontées d’informations poursuivent plusieurs objectifs:
- obtenir une information standardisée de toutes les entités du groupe selon un
référentiel comptable commun;
- mesurer l’atteinte des objectifs financiers globaux du groupe et contributifs de
chaque entité;
- affiner les prévisions de fin d’exercice au regard de la situation arrêtée.
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Chapitre 2 : la consolidation des comptes

Section 1 : Historique et réglementation de la consolidation:

1-Historique et Réglementation
A- Contexte de l’apparition des comptes de groupes:
Aux EU
Le premier holding date de 1832. Mais les comptes de groupes sont apparus avec l'évolution
des stratégies industrielles et l’émergence des grands chantiers (chemins de fer, électricité,
mines…) et aussi avec les règles de droit généralisant les sociétés par actions et les montages
qui en découlent.
1832 Premier holding aux EU.
1892 Première publication de comptes consolidés : National Lead.
1905 Congrès international sur les comptes consolidés.
1910 Comptes consolidés inclus dans les rapports annuels.
1934 Obligation de joindre les comptes consolidés dans les rapports annuels.
1959 Norme sur les états financiers consolidés ARB 51 (Accounting Research Bulletins).
1971 Norme sur la mise en équivalence APB 18 (Accounting principal board).
Au Royaume Uni
1922 Publication des premiers comptes consolidés;
1939 Émission des règles sur la publication des comptes consolidés;
1944 Première norme sur les comptes consolidés SSAP 14 (Statements of Standards
Accounting Practice).
1948 Obligation de consolider par la Compagnie Act.
En France
1966 Publication des premiers comptes consolidés.
1968 Première norme: recommandation du Conseil national de la comptabilité.
1978 Projet de rapport du Conseil national de la comptabilité sur les comptes consolidés.
1983 Adoption de la 7ème Directive européenne sur les comptes consolidés.
1985 Publication de la loi portant sur la consolidation des comptes. Obligation de publier les
comptes consolidés pour les groupes non cotés.
B- L’évolution des comptes consolidés
La consolidation constitue avant tout une technique d'information et non de gestion. Ce qui
explique mieux le manque d'empressement des groupes à consolider. Néanmoins, on constate
pourtant que les groupes les mieux structurés, les mieux organisés ont bien souvent précédé
les réglementations légales, pour pouvoir apporter une information de qualité et plus
complète. En prenant ici le parti des groupes, il faut reconnaître que les normes publiées tant
au plan international que national restent fort peu précises. Ce qui rend les petits et moyens
groupes, confrontés à ces vagues de recommandations, peu guidés et parfois incompétents
face à leur structure juridique et économique souvent complexe sont quelque peu désorientés.

Aujourd'hui les comptes consolidés ne sont plus une mode et les instances légales ne
constituent plus les seuls organes de pression. Ce sont les différents observateurs qui adaptent
progressivement leurs approches à une information consolidée et, avec les organismes légaux,
créent ainsi un mouvement irréversible.
2-La réglementation des comptes consolidés au Maroc
Au Maroc, l’obligation de présentation des comptes de groupe est une innovation comptable
pour les entreprises commerciales et industrielles au Maroc, le premier exercice de
consolidation est celui commençant le 1er janvier 2008 pour les sociétés et entreprises
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publiques ayant un exercice comptable coïncidant avec l’année civile, alors que seuls les
établissements de crédit étaient concernés par cette obligation.
À titre comparatif, en France, les consolideurs financiers sont très prisés. Toute société qui a
une filiale est obligée de soumettre des comptes consolidés au tribunal. Alors qu’au Maroc, on
pourrait dire que le cadre réglementaire et légal limite l’application de la consolidation à une
catégorie très limitée des entreprises. La consolidation n’est obligatoire que pour trois
catégories de sociétés, à savoir les groupes publics, les groupes bancaires et les groupes cotés
à la Bourse de Casablanca.

Les normes nationales en matière de consolidation sont prescrites par la méthodologie relative
aux comptes consolidés adoptée lors de la sixième assemblée plénière du Conseil National de
la Comptabilité le 15 juillet 1999. Elles s’inspirent fortement du règlement européen CRC
99/02 relatif aux comptes consolidés.

1-Selon l’avis n°5, les personnes morales soumises à l’obligation de présenter des comptes
consolidés ou qui optent pour l’établissement de ces comptes doivent le faire selon :
 soit les normes nationales telles que prescrites par la méthodologie adoptée par le
CNC lors de sa 6ème Assemblée Plénière du 15 juillet 1999;
 soit les normes internationales qui s’entendent des IFRS (International Financial
Reporting Standards) et les interprétations s’y rapportant.
2-La loi 38-05 relative aux comptes consolidés publiée au BO du 16 mars 2006 : “les
établissements publics ainsi que les sociétés d’État, filiales publiques et entreprises
concessionnaires, …..possédant ou contrôlant des filiales et des participations au sens des
articles 143 et 144 de la loi 17-95 relative aux sociétés anonymes doivent établir et présenter
des comptes consolidés selon la législation en vigueur, ou à défaut, selon les normes
internationales en vigueur.’’
Article 143 : Au sens de l’article qui précède, on entend par :

 filiale, une société dans laquelle une autre société, dite mère, possède plus de la moitié
du capital ;
 participation, la détention dans une société par une autre société d’une fraction du
capital comprise entre 10 et 50 %.
Article 144 : Une société est considérée comme en contrôlant une autre :

 Lorsqu’elle détient directement ou indirectement une fraction de capital lui conférant


la majorité des droits de vote dans les assemblées générales de cette société ;
 Lorsqu'elle dispose seule de la majorité des droits de vote dans cette société en vertu
d’un accord conclu avec d’autres associés ou actionnaires qui n’est pas contraire à
l’intérêt de la société.
3-Dahir N°1-14-193 du 1er Rabii I 1436 (24 décembre 2014) portant promulgation de la loi
n° 103.12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés.
Article 73 Les établissements de crédit doivent, à la clôture de chaque exercice social, établir
sur une base individuelle et consolidée ou sous-consolidée, les états de synthèse relatifs à cet
exercice. Les établissements de crédit sont tenus également de dresser ces documents à la fin
du premier semestre de chaque exercice social. Les états de synthèse sont transmis à Bank
Al-Maghrib dans les conditions fixées par elle.
Article 81 Les entreprises ayant leur siège social au Maroc, autres que les établissements de
crédit et les compagnies financières, qui contrôlent un établissement de crédit, sont tenues de
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communiquer à Bank Al-Maghrib, selon les modalités fixées par circulaire du gouverneur de
Bank Al-Maghrib, après avis du Comité des établissements de crédit, leurs états de synthèse
établis sur base individuelle, consolidée ou sous-consolidée accompagnés du rapport de leurs
commissaires aux comptes.
4-Circulaire N° 06/05 relative à la publication et à la diffusion d’informations financières par
les personnes morales faisant appel public à l’épargne.
Article 5 : Obligation de consolidation
5.1 Les émetteurs d’obligations ainsi que ceux dont les titres sont inscrits au premier
compartiment de la Bourse des valeurs et qui contrôlent une ou plusieurs sociétés au sens de
l’article 144 de la loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes, doivent établir et procéder à la
publication des états de synthèse consolidés. Ces états doivent être accompagnés du rapport
ou attestation du ou des contrôleurs des comptes, selon le cas.
5.2 Lorsque l’émetteur est coté sur un autre compartiment, il peut opter, à sa guise, pour la
publication des comptes consolidés.
5.3 Sous réserve de l’application de dispositions législatives qui leur sont propres, les
émetteurs, non soumis aux dispositions de la loi 17-95, ayant établi et publié des comptes
annuels consolidés peuvent, avec l’accord préalable du CDVM, ne pas présenter leurs
comptes annuels, sociaux si ces derniers n’apportent pas de renseignements complémentaires
significatifs.
Article 6 : Normes de consolidation
6.1 Les états de synthèse consolidés doivent être établis selon la législation en vigueur ou
selon les normes comptables internationales (IAS/IFRS).
6.2 Dans le cas où un émetteur souhaiterait un passage progressif aux normes IAS/IFRS, les
modalités de transition doivent être préalablement approuvées par le CDVM. En ce cas, la
mise en œuvre complète des normes IAS/IFRS doit être effective au plus tard pour les
comptes relatifs à l’exercice clos le 31 décembre 2007.
6.3 Pour un émetteur étranger soumis à une réglementation étrangère, les normes utilisées
pour la consolidation doivent être clairement explicitées et comparées aux normes marocaines
ou internationales. Le CDVM se réserve la possibilité de demander à l’émetteur d’apprécier
l’impact des différences sur les comptes.

Section 2 : Notion de la consolidation et sa mise en œuvre

La consolidation est effectuée, à partir des comptes individuels des entreprises comprises dans
le périmètre de consolidation, après avoir effectué les retraitements préalables, quel que soit le
référentiel utilisé, le processus de consolidation s’opère soit par consolidation directe soit par
paliers et selon une démarche assez systématique.
A-consolidation directe
Consolidation de l'ensemble des entités appartenant au périmètre du groupe, directement dans
les comptes de la société consolidante, même en présence de liens indirects de détention.
Elle permet d’obtenir très vite les comptes consolidés du groupe dans son ensemble, moins
lourde et plus rapide à mettre œuvre, mais ne permet pas d’avoir une vision des comptes des
sous-groupes.
B- consolidation par paliers :
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Des sous-consolidations au niveau des filiales détenant des sous-filiales (co-entreprises ou


participations minoritaires) avant leur propre consolidation dans les comptes de la société
consolidante.
Elle permet de mettre en évidence des capitaux consolidés au niveau de chaque sous-groupe,
ce qui peut être intéressant en termes de gestion du groupe Elle est par contre plus longue à
réaliser, elle peut permettre d’établir des « sous-consolidations » en fonction des besoins de
segmentation (par activité, par zone géographique, etc.).
Remarque : quelle que soit la méthode utilisée, les montants (capitaux propres, résultats, titres
mis en équivalence et intérêts minoritaires) doivent être égaux à ceux obtenus par la
consolidation par palier qui est la méthode préférée.

Section 3 : les processus de la consolidation

Le processus de consolidation :

1. la définition du périmètre

C’est l’étape initiale du processus de consolidation qui doit conduire à répondre aux
questions :

• Quelles sont les entreprises incluses dans le périmètre de consolidation ?


• Quel type de contrôle ou d’influence exerce la société consolidant sur chacune des
entités ?
• Selon quelle méthode de consolidation ces entités doivent-elles être consolidées ?
• Quel est le pourcentage d’intérêt du groupe sur chacune des entités consolidées ?
2. les retraitements d’homogénéisation

Les retraitements des comptes individuels ont pour objet de corriger par des écritures
comptables ces différences entre les méthodes utilisées dans les comptes individuels et les
méthodes applicables aux comptes consolidés afin d’assurer une homogénéité.

En pratique, les groupes internationaux utilisent le référentiel comptable de consolidation


pour enregistrer les opérations au sein de chacune leurs entités. Cette pratique facilite la
communication financière interne au groupe et fait disparaître les retraitements puisque le
langage comptable est commun au sein du groupe. Il appartient ensuite à chaque entité
d’établir ses comptes individuels selon les règles comptables locales pour se conformer
aux exigences légales de son pays d’établissement.

3. l’élimination des opérations internes au groupe

En définitive, les comptes consolidés sont établis comme ceux d’une entreprise
individuelle où des transactions entre établissements ou unités ne donnent pas lieu à
reconnaissance de produits ou charges, ni actifs ou passifs. Pour la construction des états
financiers consolidés, il convient donc d’éliminer ces opérations internes au groupe qui
relèvent de deux catégories :
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– les opérations avec incidence sur le résultat du groupe.


– les opérations sans incidence sur le résultat du groupe.

4. les impôts différés

La constatation d’impôts différés a pour objectif de mettre en cohérence la charge d’impôt


avec le résultat comptable

5. la conversion des comptes en devises

Les comptes des entreprises étrangères établissant leurs comptes en devises doivent être
convertis dans la monnaie de consolidation. La méthode de conversion a une incidence sur les
états financiers consolidés et conduit à l’apparition d’une rubrique écart de conversion dans
les capitaux propres.

6. les opérations de consolidation

À ce stade du processus de consolidation s’effectuent les opérations de cumul, de partage des


capitaux propres des entités consolidées et d’élimination des titres. Ces opérations se réalisent
selon les modalités propres à chaque méthode de consolidation.

Chapitre 3 : les méthodologies de consolidation

Section 1 : le périmètre de consolidation :

Le périmètre de consolidation d’un groupe détermine les sociétés dont les comptes annuels
seront repris dans les comptes consolidés. Outre la société consolidant, le périmètre de
consolidation comprend les sociétés contrôlées ou sous influence notable.

Dans la définition du périmètre de consolidation, le respect des principes comptables, et des


dates de clôture des comptes du groupe sont des principes très important.

 les principes comptables à respecter sont :


- Les comptes consolidés doivent donner toutes les informations de caractère significatif
sur le patrimoine, la situation financière ainsi que sur le résultat de l’ensemble
consolidé.
- Les évaluations, les retraitement et éliminations de résultats internes sont soumis à une
appréciation de leur importance relative.
- L'évaluation des actifs, des passifs, des charges et des produits des entreprises
consolidées fait selon des méthodes homogènes au sein du groupe.

Le respect de ces principes incombe dans l’objectif de donner une image fidèle sur le groupe.

 Date de clôture
Les comptes à incorporer dans les comptes consolidés sont établis à la même date,
concernent la même période et clôturent en même date qui est en principe la date de clôture
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des comptes de l’entreprise consolidante ou de la majorité des entités du groupe et concernent


la même période.

Notion du périmètre de consolidation:

 Entreprises incluses dans le périmètre de consolidation:

A travers la littérature comptable, les comptes consolidés incluent non seulement les sociétés
du groupe, à savoir la société mère et les sociétés dépendantes, mais aussi les sociétés dans
lesquelles les sociétés du groupe exercent une influence notable et les sociétés communes à
plusieurs groupes. Demeure incluse dans le périmètre de consolidation :

– la filiale dont la société mère est un investisseur financier : société de capital-risque, fonds
commun, trust… ;
– la filiale fonctionnant sous l’emprise de contraintes durables empêchant les transferts de
fonds à la société mère (dividendes, remboursements de prêts, remontées d’excédents de
trésorerie dans le cadre d’une centralisation de trésorerie…) ;
– la filiale dont l’activité et la structure de présentation des comptes est dissemblable de
celles des autres activités du groupe, par exemple une banque ou organisme de
financement filiales d’un groupe industriel et commercial ou de services ;
– les entités ad hoc remplissant les critères vus précédemment.

 Exclusion du périmètre

Une entité doit être exclue du périmètre de consolidation lorsque :

– elle est destinée à être cédée dans un avenir proche (IFRS 5). Elle est alors valorisée au
montant le plus bas entre le coût historique et le prix de vente diminué des coûts de
cession ;
– la mère a perdu le pouvoir d’en diriger les politiques financières et opérationnelles suite à
l’action d’un gouvernement, d’un tribunal, d’un administrateur judiciaire ou d’une autorité
de réglementation ;
– la mère a perdu le contrôle suite à un accord contractuel (convention de droit de vote).
– Le cas des filiales à taille non significative c'est un cas d’exclusion facultative: L’entité
consolidant peut exclure de son périmètre de consolidation les entités de petite taille
lorsque l’exclusion n’a pas d’incidence « significative » sur la présentation des comptes.

Types de contrôle :
Les sociétés doivent intégrer dans leurs comptes consolidés les sociétés qu’elles contrôlent de
manière exclusive ou conjointe ou sur lesquelles elles exercent une influence notable.

1. Entreprises sous contrôle exclusif

Les comptes des entreprises placées sous le contrôle exclusif de la société consolidante sont
consolidés par intégration globale.
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Les entreprises contrôlées de manière exclusive appelées sociétés du groupe : Il s’agit des
sociétés placées sous le contrôle de droit ou de fait, direct ou indirect, de la société mère.

Le contrôle exclusif est le pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnelles d'une
entreprise afin de tirer avantage de ses activités. Il résulte :

• soit de la détention directe ou indirecte de la majorité des droits de vote dans une autre
entreprise, c’est-à-dire de plus de 50 % du pourcentage de contrôle
• soit de la désignation, pendant deux exercices successifs de la majorité des membres
des organes d'administration, de direction ou de surveillance d'une autre entreprise ;
l'entreprise consolidant est présumée avoir effectué cette désignation lorsqu'elle a
disposé, au cours de cette période, directement ou indirectement, d'une fraction
supérieure à 40 % des droits de vote et qu'aucun autre associé ou actionnaire ne
détenait, directement ou indirectement, une fraction supérieure à la sienne ;
• soit du droit d'exercer une influence dominante sur une entreprise en vertu d'un contrat
ou de clauses statutaires, lorsque le droit applicable le permet ; l'influence dominante
existe dès lors que, dans les conditions décrites ci-dessus, l'entreprise consolidant a la
possibilité d'utiliser ou d'orienter l'utilisation des actifs de la même façon qu'elle
contrôle ses propres actifs.
• soit d’un contrat ou de clauses statutaires accordant à la société dominante le contrôle
de l’entreprise dans laquelle elle possède une participation.
2. Entreprises sous contrôle conjoint

Les comptes des entreprises contrôlées conjointement avec d’autres actionnaires ou


associés par la société consolidant sont consolidés par intégration proportionnelle.

Les entreprises contrôlées conjointement appelées sociétés multi groupes.

Le contrôle conjoint est défini comme le partage du contrôle d’une entreprise exploitée en
commun par un nombre limité d’associés ou d’actionnaires, sans que l’un d’entre eux
exerce un contrôle exclusif. En général, le nombre d’associés ou d’actionnaires est limité à
quatre. Les décisions importantes doivent être prises d’un commun accord entre tous les
associés ou actionnaires. L’existence d’un contrôle conjoint n’exclut pas la présence
d’actionnaires minoritaires ne participant pas au contrôle. Aucun co-entrepreneur n’est en
mesure, à lui seul, d’exercer un contrôle prépondérant. La caractéristique essentielle de la
co-entreprise, quelle que soit sa forme, est l’existence d’un accord contractuel qui en
définit les modalités.
3. Entreprises sous influence notable

Les comptes des entreprises sur lesquelles la société consolidant exerce une influence
notable sont consolidés par mise en équivalence.

Les entreprises, sur lesquelles est exercée une influence notable, appelées sociétés
associées au groupe.
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L'influence notable est le pouvoir de participer aux prises de décisions financière et


opérationnelle d'une entreprise sans en détenir le contrôle. L'influence notable sur les
politiques financière et opérationnelle d'une entreprise est présumée dès lors que l’entreprise
dominante détient, directement ou indirectement, d'une fraction au moins égale à 20 % des
droits de vote de cette entreprise consolidée.

Section 2 : Les critères de choix de la méthode

1 les pourcentages
1-1 Le pourcentage de contrôle
Il représente le pourcentage des droits de vote que détient la société consolidante, soit
directement, soit indirectement (par l’intermédiaire de filiales sous contrôle exclusif) dans
l’Assemblée générale ordinaire (AGO) d’une filiale ou une participation. Il détermine ainsi les
entreprises qui doivent être retenues dans le périmètre de consolidation, la méthode de
consolidation applicable et explicite le lien de dépendance entre la société mère et une société
liée.
Nous devons procéder en trois temps :
 Il s'agit d'abord de dresser le schéma du groupe, en ne renseignant que les liaisons de
contrôle directes ainsi que le pourcentage de contrôle calculé ;
 On examine ensuite, pour chaque société, l'éventualité d'un contrôle de fait ou de
l'absence conventionnelle de contrôle, auquel cas le pourcentage de contrôle calculé
est remplacé par 100% ou 0% selon le cas;
 On recherche enfin, pour chaque société, l'ensemble de ses actionnaires contrôlés par
la mère et on additionne leurs pourcentages de contrôle directs. La somme ainsi
obtenue est alors comparée à 50% :
 Si la somme est strictement supérieure à 50% la société est considérée comme
contrôlée;
 Si la somme est strictement inférieure à 50%, la société est considérée comme
non contrôlée;
 Si la somme est égale à 50% il reste à voir si les 50% autres sont détenus
entièrement par une autre société ne faisant pas partie du groupe.

Illustration 1 :

A 100%
B
35% 35% 20%

C 10%
D
Le pourcentage de contrôle de A dans D est égal à 55 % se décomposant en :
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 35 % de contrôle direct de A dans D ;


 20 % de contrôle indirect de A dans D par l’intermédiaire de B uniquement; C
détenue à 35 % n’étant pas sous contrôle exclusif. On parle de rupture de la chaîne
de contrôle.
Étant donc sous contrôle exclusif, les sociétés D et B seront consolidées par intégration
globale. La société C détenue à 35 % sera mise en équivalence.
1-2 Pourcentage d’intérêts
Le pourcentage d’intérêt correspond à la fraction du patrimoine détenue directement ou
indirectement par la société mère dans chaque société du groupe. En pratique, il permet de
calculer la quote-part de capital détenue dans l’entité directement ou indirectement par la
société consolidante.

Si la liaison entre la mère et sa filiale est directe est unique, le pourcentage d'intérêt est égal
au pourcentage de contrôle. Si la liaison entre la mère et sa fille est indirecte et unique, on
multiplie les différents % d’intérêts directs tout au long de la chaîne de participation. Et si elle
est indirecte et multiple, on multiplie les différents pourcentages d’intérêts directs pour
chacune des chaînes de participation, puis on en fait la somme.
Le pourcentage d’intérêt du groupe dans des sous-filiales, des pourcentages d’intérêt
directement détenus par des filiales sous influence notable ou sous contrôle conjoint ne sont
pas retenus selon les normes IFRS alors qu’ils sont pris en compte dans le calcul selon le
règlement Francais 99-02 (sauf exception, dans le cas où le pourcentage revenant aux intérêts
minoritaires (participations ne donnant pas le contrôle).
Illustration 2 : En reprenant l’énoncé de l’exemple précédent, on obtient les pourcentages
d’intérêt suivant :
 % d’intérêt de A dans B : 100 % (direct)
 % de A dans C : 35 % (direct) ;
 % d’intérêt de A dans D: 35% (direct) + [0% (indirect via C)] + [100 % X 20
%(indirect via D)] = 55%, selon les dispositions de l’IFRS.
En cas de liaison directe est unique:

 Le pourcentage d’intérêt de A sur B est égal au pourcentage de contrôle : soit 100


%.
En cas de liaison indirecte et unique,

 Le pourcentage d’intérêt de A dans B : 100 %.


 Le pourcentage d’intérêt de A dans D : 1 * 0,2 = 20 %.
En cas de liaison indirecte et multiple.

 Le pourcentage d’intérêt de A dans D :


 Première chaîne par B : 1 * 0,2 = 20 %
 Seconde chaîne par C : (0,35 * 0,1) = 3,5 %, pour besoins de démonstration on
prend cette chaîne en considération, alors qu' elle est considérée en rupture en
normes IFRS.
 Donc pourcentage d’intérêt de A sur D : 23,5%
Utilité du pourcentage d’intérêt dans le processus de consolidation :
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 Intégration globale : % utilisé pour répartir les capitaux propres et le résultat entre part
du groupe et intérêts minoritaires.
 Intégration proportionnelle : % appliqué pour intégrer proportionnellement les
comptes de l’entité dans ceux de la société consolidante.
 Mise en équivalence : % utilisé pour comptabiliser à l’actif la quote-part de capitaux
propres et de résultat.

1-3 Pourcentage d’intégration


Il convient de déterminer les pourcentages d'intégration afin de connaître le pourcentage des
valeurs à consolider. Ce pourcentage dépend de la méthode retenue en consolidation.

il représente le pourcentage de reprise dans le journal de consolidation des comptes sociaux


des sociétés consolidées :
 si une société est intégrée globalement, ce pourcentage est de 100 % ;
 si une société est intégrée proportionnellement, ce pourcentage est égal au pourcentage
de détention directe (CRC-99-02) ;
 si une société est mise en équivalence, ce pourcentage est de 0 %, puisque la société
n’est pas intégrée

2 Les difficultés liées au calcul des pourcentages


Il y a deux séries de difficultés, premièrement ce sont celles du fait que les actions ne sont pas
toutes égales entre elles et donc n’ont pas le même impact quant au contrôle et la deuxième du
fait des participations circulaires.
A- la différence entre les actions
 des actions à droit de vote double : des actions permettant d’obtenir plus de voix que
d’autres dans les assemblées.

Illustration 4 : A possède 60 % des actions de B ; la moitié d'entre elles sont à droit de vote
double alors que B a 60 % de son capital composé d’actions à droits de vote double.
Le pourcentage de contrôle de A sur B est donc égal à : (60 % + 30 %) / (100 % + 60 %) =
56,25 %.
 des actions sans droit de vote : des actions ne donnant pas le droit à la participation
dans la prise de décision dans les assemblées, et donc à exclure lors du calcul du % de
contrôle.

Illustration 5 : A possède 60 % des actions de B ; la moitié d'entre elles sont sans droit de
vote alors que B a 40 % de son capital composé d’actions sans droits de vote.
Le pourcentage de contrôle de A sur B = (60 % – 30 %) / (100 % – 40 %) = 50 %.
 des actions avec droit de vote potentiels : Les droits de vote potentiels sont des
droits permettant d’obtenir des droits de vote dans l’entité faisant l’objet d’un
investissement, par exemple ceux qui découlent d’instruments convertibles ou
d’options, y compris de contrats à terme de gré à gré… “. La norme IFRS 10 dans ses
paragraphes B 47 à B50 indique “Lorsqu’il évalue s’il détient le contrôle,
l’investisseur tient compte de ses droits de vote potentiels et de ceux détenus par
d’autres parties, afin de déterminer s’il a le pouvoir. Alors que le règlement 99-02 ne
prévoit pas la prise en compte de ces droits de vote potentiels pour le calcul du
pourcentage de contrôle
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Illustration 6 : La société A possède 6 000 titres de la société B et elle a souscrit 2 000 ORA
(Obligations convertibles en actions) émises par B.
B a un capital en N de 10 000 actions. L’emprunt obligataire convertible en actions émis
par B compte 8 000 obligations et le contrat de conversion prévoit qu’une obligation sera
convertie en une action.
 En règlement 99-02 : le pourcentage de contrôle de A sur B : 6 000/10 000=60%.
 En normes IFRS : le pourcentage de contrôle de A sur B : (6 000 + 2 000) / (10 000
+ 8000) = 44,44 %.
La prise en compte de ces droits potentiels modifie donc de fait le type de contrôle et la
méthode de consolidation. Mais n’interviennent pas pour le partage des capitaux des
filiales.
B- la participation circulaire
 les participations réciproques : lorsque deux entités dans le groupe ont des
participations entre elles, A possède des titres de B et cette dernière possède des titres
de A. ce type de participation peut toucher soit la société mère et la filiale ou deux
filiales.

30% A 60%

10% Illustration 7
B C A- % de contrôle de A dans B = 60 % + 30 % = 90 %
7% % de contrôle de A dans C = 70 % + 30 % = 100 %
B- % de contrôle de A dans B = 30 % + 10 % = 40 %,
A n’ayant pas le contrôle de B
% de contrôle de A dans C = 60 % + 0 % = 60 %, les 7
% de B sur C ne comptent pas.
A
60% 70%

60%
B C
30%

 les participations circulaires : Les participations circulaires ont un impact à la fois


sur le calcul du pourcentage de contrôle et sur celui du pourcentage d’intérêts.

influence sur le pourcentage de contrôle :


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% de contrôle du groupe % de contrôle du groupe % de contrôle du groupe


dans B dans C dans D
exemple
1 60 % + 10 % = 70 % 60 % 50 %

% de contrôle du groupe % de contrôle du groupe % de contrôle du groupe


dans B dans C dans D
exemple
2 60 % + 0 % = 60 % 30 % 0%
Influence sur le pourcentage d'intérêt : le calcul du PI se fait par des formules
mathématiques mais ce peut être fait par la résolution d’un système d’équations.
On pose : soit X le % d’intérêt du groupe dans B, Soit Y le % d’intérêt du groupe dans C,
Soit Z le % d’intérêt du groupe dans D.
On a : X = 60 % + 10 % Z (Pour X, les 60 % proviennent de A et on aura 10 % du
pourcentage d’intérêt du groupe sur D) , Y=60%X, Z=50%Y, On obtient X = 61,86 %, Y =
37,11 % et Z = 18,56 %.
 les titres d'autocontrôle : Selon les normes IFRS, la qualification de titres en « titres
d’autocontrôle » est réservée aux titres détenus par la consolidante et par une société
sous contrôle (exclusif). Ces titres n’ont aucune incidence sur les pourcentages de
contrôle, ils ne sont pas pris en compte dans le contrôle du quorum. Au niveau du
pourcentage d'intérêt si ces titres d’autocontrôle sont détenus par une société filiale et
que cette filiale n’est pas détenue à 100 % par la société consolidante, cela conduit à
une participation réciproque ou circulaire et cela minore le pourcentage d’intérêt du
groupe dans la société consolidante et dans les sociétés filiales.
Illustration 8 :
A- impact sur le pourcentage de contrôle

% de contrôle de A sur B = 50 %. On ne tient pas compte du % de droits de vote de A détenus par B. En


effet, il n’y a pas d’incidences possibles lors des votes en assemblée.
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B- impact sur les pourcentages d’intérêts


Soit A possède 7 % de ses propres titres, calculant le % d’intérêt du groupe dans A,
On a X = (100 – 7) % + 7 % Y = 93 % + 7 % Y, Y = 100 % X,
Soit X = 100 % et Y = 100 %,

On a X = 92 % + 8 % Y et Y=60%X,
Soit X = 96,64 % et Y = 57,98 %.

Section 3 : les méthodes de consolidation des comptes de groupes

I. Les principes généraux

1- la prise en compte d’une entreprise dans le périmètre de consolidation selon l’une des
méthodes dès qu’elle présente un caractère significatif par rapport aux comptes du groupe. et
l’enregistrement de toute information de consolidation dans l’ETIC (coût d'acquisition, l'écart
d’acquisition et son impact)

2- le coût d’acquisition des titres : est le montant de la juste valeur(actuelle en cas de paiement
différé ou au taux de change à la date d'entrée en périmètre plus les frais de couverture) des
actifs, payé au vendeur plus les coûts directement imputables.

3- la valeur d’entrée des actifs et passif : déterminée à la date d’entrée de l’entité en périmètre,
En pratique, l’entreprise consolidante à un délai limite jusqu'à la fin du premier exercice après
l’acquisition, cette dérogation est ainsi valable pour enregistrer les modifications
d’appréciation des valeurs (plus ou moins-values l’utilisation des provisions). Ces derniers
affectent l'écart d’acquisition.

Après ce délai limite, les plus ou moins values réalisées, les dotations ou reprises de
provisions constatés par rapport aux valeurs initiales contribuent au résultat consolidé sans
affecter l'écart d’acquisition. Et les reprises sont faites en contrepartie d’amortissement
exceptionnel de l’écart d’acquisition. Pour les ré-estimations injustifiées par erreur sont à
corriger avec contrepartie d’une modification de l’écart d’acquisition.

La valeur des actifs incorporels de l’entreprise acquise est difficile à déterminer, ainsi ils
s’inscrivent séparément dans le bilan consolidé, si l'évaluation est pertinente, établie selon des
méthodes objectives et si elle est basée sur les avantages économiques futurs de l’actif.

La valeur d’estimation des actifs identifiables est la valeur brute en fonction d’usage prévu
soit en montant total ou partiel, qui sert de base de calcul des plus et moins-values de cession
ultérieure, d'amortissements et de provisions apparaîtront dans les résultats consolidés.

Les modalités d’évaluation des actifs acquis restent une référence de base, elles reflètent
l’appréciation par l’acquéreur de la valeur des éléments acquis :
 pour les actifs (immo corp, incorp et les TP)destinés à la vente : la valeur nette
probable à réaliser.
 pour les valeurs mobilières de placement : la valeur de marché.
 pour les dettes, les provisions pour RC et les créances significatives : la valeur
actualisée.
4- L’écart d’acquisition :
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 écart d’acquisition positif (Goodwill) : est à inscrire à l’actif immobilisé est à amortir
sur un délai raisonnable, justifié par des objectifs fixés, et documenté.
 écart d'acquisition négatif : présenté séparément au passif, il correspond soit à une
plus-value potentielle d’une acquisition avantageuse, soit à une rentabilité insuffisante
de l’entreprise acquise. Sauf cas exceptionnels à justifier dans l’ETIC, après
affectation des actifs et passifs identifiables, les justes valeurs des actifs immobilisés
non monétaires doivent être réduites jusqu’à l'élimination de cet écart négatif sauf cas
exceptionnels.

5- Si la première consolidation est faite pour une entreprise contrôlée depuis plusieurs
exercices, les valeurs d’entrée et l'écart d’acquisition sont déterminés comme prévu. Les
résultats accumulés sont inscrits après : déduction des dividendes reçus par le groupe et
amortissement de l’écart d’acquisition.
II. les méthodes de consolidation
Il existe trois méthodes différentes de consolidation applicables selon le type de contrôle
exercé par la société mère sur la filiale : intégration globale, intégration proportionnelle et
mise en équivalence.

1. L’intégration globale

L’intégration globale consiste, comme son nom l'indique, à reprendre pour leur intégralité, au
bilan de la société mère, tous les éléments qui constituent l'actif et le passif de la filiale, et au
compte de résultat, toutes les charges et tous les produits qui en déterminent le résultat net.
Les éléments patrimoniaux viennent ainsi se substituer aux titres de participation détenus par
la société mère, lesquels disparaissent de son bilan. Cependant, lorsque la filiale n'est pas
contrôlée à 100% par la société mère, il convient de faire apparaître au bilan et au compte de
résultats consolidés les droits des autres actionnaires, dits minoritaires, sur les capitaux
propres et les résultats de la filiale.

a) Mode d’application

L'intégration globale consiste à inclure dans les comptes de la société consolidant tous les
éléments de patrimoine et d'exploitation des sociétés contrôlées, après avoir réalisé les
retraitements et éliminations nécessaires, par exemple pour les créances et dettes croisées.

Ainsi, sont repris pour leur intégralité :

 au bilan de la société mère, tous les éléments de l'actif et le passif de la filiale ; et


 au compte de résultat, toutes les charges et tous les produits qui en déterminent le
résultat net.

Avec l’intégration globale, les éléments patrimoniaux vont se substituer aux titres de
participation détenus par la société mère. Dès lors, ces titres de participation ne vont plus
apparaître au bilan de la société mère.

Cependant, lorsque la filiale n'est pas contrôlée à 100 % par la société mère, celle-ci doit
prendre en compte au bilan et au compte de résultat consolidés les droits des autres
actionnaires, dits minoritaires, sur les capitaux propres et les résultats de la filiale.
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b) Méthode d’application :

Il résulte de la définition du contrôle exclusif que l’entreprise consolidante dispose de la


totalité des actifs et passifs de l’entité comme s’il s’agissait de ses propres actifs et passifs.
Cependant, des minoritaires contribuent à financer les actifs de la filiale. L’intégration globale
conduit à réaliser trois étapes successives :

• Intégrer dans les comptes de l’entreprise consolidante la totalité du bilan et du compte


de résultat de la filiale F (après retraitements éventuels et éliminations des opérations
internes au groupe). Cette opération correspond à une addition du bilan et du compte
de résultat de F avec ceux de SM.
• Répartir les capitaux propres et le résultat de la filiale intégrée (F) entre les intérêts de
l’entreprise consolidante et les intérêts des autres associés ou actionnaires, dits «
intérêts minoritaires » .
• Éliminer les titres de SM dans F dans le bilan consolidé.
c) Règles d’application :
 Prise du contrôle exclusif d'une entreprise par lots successifs:

Intégration globale d'une Intégration globale d'une entreprise Intégration globale d'une
entreprise précédemment précédemment incluse par mise en entreprise précédemment
non consolidée équivalence consolidé Par proportionnelle

 Le coût d'acquisition total des titres (acquisition initiale +acquisition complémentaire


donnant le contrôle exclusif)
 Les actifs et passifs sont identifiés et évalués, à la date de la prise de contrôle
 La différence entre le coût d'acquisition des titres et la valeur d'entrée des actifs et passif
identifiable constitue l'écart d'acquisition comptabilisé

Dans ce cas, chaque Dans ce cas, l'intégration globale Dans ce cas, chaque
acquisition significative d'une entreprise précédemment mise acquisition significative
donne lieu, en principe, à en équivalence ne remet pas en donne lieu, en principe, à une
une estimation pour la cause, en principe l'estimation estimation pour la quote-part
quote-part acquise, sauf si effectuée lors la mise en équivalence. acquise, sauf si l'entreprise
l'entreprise consolidant Mais si, faute d'avoir tous les consolidante rencontrer des
rencontrée des difficultés éléments d'appréciation, l'entreprise difficultés pour faire cette
pour faire cette estimation et consolidante a rencontré des estimation et que celle-ci ne
que celle-ci ne peut être difficultés pour faire les évaluations peut être déterminée sans
déterminée sans coût au moment de la mise en coûts disproportionnes.
disproportionnés. équivalence, ces évaluations seront
reconsidérées au moment de la prise
de contrôle.
 Elimination des opérations entre entreprises consolidées par intégration globale :

Opérations n’affectant pas le résultat consolidé :

 l’élimination en totalité (comme les créances et les dettes réciproques)


 Les effets à recevoir et les effets à payer s’éliminent réciproquement mais lorsque
l’effet à recevoir est remis à l’escompte, le concours bancaire consenti au groupe est
substitué à l’effet à payer.
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Opérations affectant le résultat consolidé :

1. Résultats internes :
– L’élimination de profits et des pertes ainsi que des plus- values et moins-
values est pratiquée à 100%.
– L’élimination des incidences des opérations internes portant sur des
immobilisations a pour de les ramener à leur valeur d’entrée (cout
historique consolidé).
– L’impôt sur les résultats est corrige de l’incidence de l’élimination des
résultats internes.
– Les éliminations qui remettent en cause le montant des capitaux propres
consolidés à la clôture de l’exercice affectent le résultat consolidé de
l’exercice, sous déduction, le cas échéant, des éliminations effectuées à
l’ouverture de l’exercice
– Les dividendes intragroupes sont également éliminés en totalité.
2. Provisions internes : les dotations aux comptes de provisions pour dépréciation
des titres de participation constituées par l’entreprise détentrice des titres, sont
éliminées en totalité en compte consolidés.
d) Exemple d’application :

Considérant un groupe composé de La société F détenue à 45 % par la société SM, dans cette
situation l’entité F peut être :
 soit une Entité contrôlée ou Filiale (sous contrôle exclusif) ;
 soit une Co-entreprise (sous contrôle conjoint) ;
 soit une Entité associée (sous influence notable).
En fonction du lien juridique et économique qui unit F à SM, la société F est susceptible
d’être consolidée dans le bilan de la mère (SM) selon l’une des trois méthodes de
consolidation. Toutefois, pour les besoins de la démonstration nous allons consolider F en
utilisant successivement les trois méthodes de consolidation. Nous verrons de la sorte
clairement l’incidence de chacune de ces méthodes sur les comptes du groupe.
Une Société Mère (SM) détient 45 % des titres du capital d’une Société Filiale (SF), au 31
décembre 200N. On vous confie les documents et annexes suivants :

• Document 1 :
Bilan de la Société Mère au 31 décembre 200N
Actifs Passifs
Immobilisations 74 800 Capital 60 000

Titres de participation 1 800 Réserves 16 000

Actif circulant 48 600 Résultat 1 200

Dettes 48 000

Total actifs 124 200 Total passif 124 200


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• Document 2 :
Bilan de la Société Filiale au 31 décembre 200N
Actifs Passifs
Immobilisations 6 000 Capital 4 000

Titres de participation 0 Réserves 2 400

Actif circulant 4 000 Résultat 400

Dettes 3 200

Total actifs 10 000 Total passif 10 000

• Document 3 :
Le compte de résultat de la Société Mère
Charges 8 000 Produits 9 200

Résultats net du groupe 1 200

• Document 4 :
Le compte de résultat de la Société Filiale
Charges 5 200 Produits 5 600

Résultats net de sociétés intégrées 400

Correction :

Bilan consolidé du groupe


Actifs Passifs
Immobilisations (1) 80800 Capital 60000

Titres de participation Réserves consolidées (3) 17080

Actif circulant (2) 52600 Résultat consolidé (4) 1380

Capitaux propres consolidés 78460

Intérêts minoritaires 3740

Dettes 51200
Total actifs 133400 Total passif 133400

(1) Immobilisations consolidées : 74 800 + 6 000 = 80 800 €


(2) Actif circulant consolidé : 48 600 + 4 000 = 52 600 €
(3) Réserves consolidées :
- Réserves de la société mère : 16 000
- Réserves de la société filiale à intégrer : 2 400 x 45 % = 1 080 €
- Réserves consolidées : 16 000 + 1 080 = 17 080 €
(4) Résultat consolidé :
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- Résultat de la société mère : 1 200 €


- Résultat de la société filiale à intégrer : 400 x 45 % = 180 €
- Résultat consolidé : 1 200 + 180 = 1 380 €
(5) Intérêts minoritaires :
- Dans le capital de la filiale : 4 000 x 55 % = 2 200 €
- Dans les réserves de la filiale : 2 400 x 55 % = 1 320 €
- Dans le résultat de la filiale : 400 x 55 % = 220 €
- Total : 2 200 + 1 320 + 220 = 3 740 €
(6) Dettes consolidées : 48 000 + 3 200 = 51 200 €

Le compte de résultat consolidé du groupe


Charges (1) 13 200 Produits (4) 14 800

Résultats net de sociétés intégrées (2) 1600

Intérêts minoritaires (3) -220

Résultats net du groupe 1 380

(1) 8 000 + 5 200 = 13 200 € (4) 9 200 + 5 600 = 14 800 €

(2) 1 200 + 400 = 1 600 €

(3) 55 % x 400 = - 220 €

2. Méthode d’intégration proportionnelle

a) Définition :

L’intégration proportionnelle constitue la méthode de référence pour consolider les co-


entreprises. Cette méthode suppose que l’intégration des comptes de la société consolidée est
réduite au pourcentage d’intérêt détenu par la société consolidante.

b) Mode d’application

L’application de la consolidation proportionnelle signifie que :

- le bilan consolidé du coentrepreneur inclut sa quote-part des actifs contrôlés


conjointement et sa quote-part des passifs dont il est conjointement responsable.
- Le compte de résultat consolidé du co-entrepreneur comprend sa quote-part des
produits et charges de l’entité contrôlée conjointement
c) Méthode d’application :

L’intégration proportionnelle suppose que l’intégration des comptes de la société consolidée


est réduite au pourcentage d’intérêt détenu par la société consolidante.

Par ailleurs, dans l’intégration proportionnelle, la part des intérêts minoritaires directs de
l’entreprise consolidée n’apparaît pas.

Elle consiste à :
Consolidation des comptes et normes comptables internationales / Mr. NASSIMI

- Intégrer dans les comptes de l’entreprise consolidante la fraction représentative de ses


intérêts dans les comptes de l’entreprise consolidée, après retraitements éventuels ; aucun
intérêt minoritaire n’est donc constaté ;

- Eliminer les opérations et comptes entre l’entreprise intégrée proportionnellement et les


autres entreprises consolidées ;

- Mettre en évidence les droits du groupe dans les réserves et les résultats.

d) Règles d’application :

Les règles générales de consolidation définies ci avant pour l’intégration globale s’appliquent
pour évaluer les capitaux propres et les résultats des entreprises intégrées
proportionnellement Sous réserves de dispositions particulières ci-après :

1) Elimination des opérations internes


- Entre entreprise consolidée par intégration proportionnelle et autre intégrée
intégration globale on distingue deux cas :
 Opérations affectant le résultat consolidé :

Les dotations au compte de provisions pour dépréciations des TP constitués par l'entreprise
détentrice des titres sont éliminées en totalité

 Opérations n'affectant pas le résultat consolidé

Les créances et dettes réciproques sont éliminées à la limite de pourcentage d'intégration

- Entre deux entreprises consolidées par intégration proportionnelle l'élimination est


limitée au pourcentage le plus faible des deux participations
2) Informations à porter dans l’ETIC
L’ETIC doit apporter toutes les informations utiles lors de l’acquisition telle que le cout
d’acquisition, le montant d’écart d’acquisition positif et sa durée d’amortissement, ainsi que le
montant d’écart d’acquisition négatif et ses modalités de reprise, sans oublier l’impact de
l’acquisition sur les principaux comptes de bilan et de CPC.
Il en est de même en cas de modification du pourcentage de détention de titres

 Bilan consolidé par la méthode proportionnelle :

Actif Passif
Capital 60 000
(1) Immobilisation consolidées 77 500 17 080
(3) Réserves consolidées
(4) Résultat consolidé 1 380
Titres de participation
Capitaux propres consolidés
78 460
(2) Actif circulant consolidé
50 400
(5) Dettes 49 440
Total d’actif 127 900 Total passif 127 900
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(1) Immobilisations consolidées = 74 800 + 6 000 x 45 % = 77 500


(2) Actif circulant consolidé = 48 600 + 4 000 x 45 % = 50 400
(3) Réserves consolidées = 16 000 + 2 400 x 45 % = 17 080
(4) Résultat consolidé = 1 200 + 400 x 45 % = 1 380
(5) Dettes consolidées = 48 000 + 3 200 x 45 % = 49 440

 Compte résultat consolidé par la méthode proportionnelle :

Compte résultat consolidé du groupe

(1) Charges 10 340 (3) Produits 11 720


Résultat net des sociétés intégrées 1 380
(2) Résultat net du 1 380
groupe

(1) 8 000 + (5 200 x 45 %) = 10 340


(2) 1 200 + (400 x 45 %) = 1 380
(3) 9 200 + (5 600 x 45 %) = 11 720

3. La méthode de la mise en équivalence


a) Définition
La méthode de la MEE est appliquée dans de nombreux contextes. Elle permet de comptabiliser dans
les comptes consolidés les filiales dispensées d’intégration globale, les filiales financières ou
étrangères plutôt que de ne pas les consolider. Elle s’applique aux entités sous influence notable et
est rendue obligatoire avec l’IFRS 11 pour la comptabilisation des co-entreprises, outre son
application aux entités associées.

Illustration

 En 2004, le groupe Vinci a pris une participation de 20,5 % dans le capital de la société
d’exploitation des autoroutes, ASF. L’État français, détenant le reste du capital d’ASF, n’ayant pas
accordé à Vinci un poste d’administrateur au conseil d’administration de cette entreprise, Vinci ne
peut considérer exercer une influence notable sur ASF. L’obtention d’un poste d’administrateur est
en effet une condition nécessaire pour exercer une influence notable. Ce refus a privé Vinci de 50
millions d’euros de résultat en 2004. La mise en équivalence que nous détaillons dans ce chapitre
consiste en effet à intégrer dans les comptes consolidés la quote-part de résultat de l’entité sous
influence notable revenant au groupe. Par contre, pour une simple participation, seuls les dividendes
reçus sont inscrits au compte de résultat consolidé. En novembre 2004 le groupe Vinci a finalement
obtenu un poste d’administrateur, ce qui lui permet de mettre en équivalence la société ASF.

b) Le mode d’application
La mise en équivalence des titres est effectuée par la méthode de substitution au poste « Titres de
participation » par le poste «Titres mis en équivalence », ce dernier est égal à la quote-part de la
société mère dans les capitaux propres (résultat compris) retraités de sa filiale. Pas de cumul des bilans
et l'élimination des opérations et comptes entre l’entité mise en équivalence et les autres consolidés.

La mise en équivalence est une technique de consolidation sans intégration. Elle consiste simplement à
procéder à une ré-estimation des titres F au bilan de la SM. La société mère ne contrôlant pas cette
entité, il n’y a pas lieu d’intégrer ni les actifs et passifs, ni les produits et charges de la filiale F dans
les comptes de la société consolidante. Cette méthode comprend deux étapes :
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 Au bilan consolidé est substituée à la valeur des titres de F1, la quote-part des capitaux
propres correspondant à ces titres (y compris le résultat de l’exercice) après élimination des
résultats internes.
 le compte de résultat consolidé reprend la quote-part de résultat revenant au groupe sur une
ligne spécifique : quote-part dans le résultat des sociétés mises en équivalence, qui s’ajoute au
résultat net de la société mère.

Les dividendes reçus des entreprises incluses sont éliminés du compte du résultat de l’entreprise
détentrice et sont portés en augmentation des réserves consolidées.

Le mécanisme de la mise en équivalence se résume à une équation :

% Capitaux propres F – Coût d’acquisition des titres = Résultat consolidé F + Réserves consolidées F

c) Les règles d’application


a- conditions d’application
Si le pourcentage des actions non achetées par le groupe est propriété de petits actionnaires, il
est possible d’exercer un contrôle exclusif et donc retenir la méthode d'intégration globale.
Si le reste des actions est détenu par un seul actionnaire, le groupe n’aura aucun contrôle sur
l’entité mais il se peut d’utiliser la méthode de mise en équivalence s' il ya influence sur les
décisions dans l’entité.
b-élimination des opérations internes
les résultats internes compris dans les stocks et les immobilisations et autres actifs provenant
des opérations internes doivent être éliminés dans la limite du pourcentage de participation
détenu par le groupe.Aussi les dotations aux provisions pour dépréciation des titres de
participation en raison de perte des entreprises détenues sont à éliminer en totalité.
c-variations ultérieurs
La variation des CP retraités des entreprises incluses par mise en équivalence, de quelque
nature quelque soit, augmente ou diminue la valeur des titres mises en équivalence à la clôture
de l'exercice précédent. La variation de valeur des titres d’un exercice à l’autre peut provenir
de diverses causes (hormis le cas d”acquisition ou de cession) : résultat, distribution de
bénéfices, réévaluation de bilan, opérations sur le capital, fusions absorption, apport partiel
d’actif, variation du cours de conversion pour les entreprises étrangères, etc.
les variations des pourcentages de participation détenue se présentent suite à :
Lors d’une opération d'acquisition, la mise en équivalence de nouveaux titres suit la même
règle que celle qui s’applique lors de la première consolidation. Le nouvel écart d’acquisition
affècte le précédent écart et il fait l’objet d’un plan d’amortissement ou de reprise de
provisions que peut remettre en cause le plan précédemment retenu.
Lors d’une opération de cession, la plus ou moins-value, à dégager en résultat, est égale à la
différence, à la date de cession, entre d’une part le prix de cession et d’autre part la fraction
cédée de la quote-part des capitaux propres mis en équivalence et, le cas échéant, de la
fraction du “solde non amorti de l’écart d’acquisition et de la fraction d’écart de conversion”.
d) Exemple d’application : approche comparative
 Le bilan consolidé
Étape 1 : on reprend les comptes de la société A uniquement au % d’intégration soit 100 %. B n’est
pas intégrée.
Étape 2 : on prépare le partage des capitaux de B et on constate la différence de consolidation.
Étape 3 : on enregistre la mise en équivalence des titres B
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 Titres mises en équivalence = capitaux propres * % de contrôle = I majoritaires détenues


par la SM.

Étape 4 : on enregistre les réserves et le résultat de A dans les comptes de réserves et de résultat
consolidés, afin d’avoir un enregistrement homogène.

 Réserves consolidés = réserves de la SM + (réserves de la filiale* % de contrôle,


 Résultat consolidé = résultat de la SM + (Résultat de la filiale* % de contrôle).

Étape 5 : on présente les comptes consolidés par agrégation des écritures au journal de
consolidation.
Bilan consolidé du groupe

Actif Passif

Immobilisations 74 800 Capital 60000

Titres mises en équivalence (1) 3 060 Réserves consolidées (2) 17 080

48 600 Résultat consolidé (3) 1 380

Actif circulant Capitaux propres consolidés 78 460


Dettes 48 000
Total actif 126 460 Total passif 126 460

1. Soit, Capitaux propres de la société filiale : 4 000 + 2 400 + 400 = 6 800 € - Intérêts
majoritaires détenus par la société mère : 6 800 x 45 % = 3 060 €
2. Soit, Réserves de la société mère : 16 000 € - Réserves de la société filiale à intégrer : 2 400
x 45 % = 1 080 € - Réserves consolidées : 16 000 + 1 080 = 17 080 €
3. Soit, Résultat de la société mère : 1 200 € - Résultat de la société filiale à intégrer : 400 x 45
% = 180 € - Résultat consolidé : 1 200 + 180 = 1 380 €.

Pour (2), (3), la réévaluation des titres de participation s’ajoutent au niveau des réserves et le
résultat.

 le compte de résultat consolidé


S’ajoute la part du résultat de la filiale détenue par la SM au résultat de la SM.
Compte de résultat consolidé

Charges 8 000 Produits 9 200

Résultat net des sociétés intégrées 1 200

Quote-part du résultat mis en équivalence (4) 180

4. quote-part du résultat mis en équivalence = résultat de F * % de contrôle. Soit, 400 x 45 % = 180 €


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III : Synthèse (approche comparative)

Contrôlé Méthode de Sort des titres de Constatation Intégration des


exercée par la consolidation F au bilan M d’intérêts comptes de F
consolidante minoritaires

Contrôle Intégration Eliminé oui à 100%


exclusif globale

Contrôle Intégration Eliminé non à 45 %


conjoint proportionnelle (pourcentage de
détention)

Contrôle Mise en Ré-évalués non 0%


notable équivalence
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Conclusion
La consolidation consiste à remplacer le poste titres de participation par la fraction des
capitaux propres que détient la société mère dans sa filiale. Ce mécanisme de « réévaluation »
des titres se conduit de trois façons distinctes qui traduisent le niveau de contrôle du groupe
sur les actifs et passifs de la société détenue. Néanmoins, quelle que soit la méthode utilisée,
les capitaux propres consolidés sont identiques. Le choix d’une méthode de consolidation ne
joue en définitive que sur la présentation des comptes mais pas sur la valeur comptable du
groupe que mesure le montant des capitaux propres part du groupe. Si nous reprenons
l’exemple F, nous constatons que nous avons exprimé de trois façons différentes la quote-part
des capitaux propres de F détenue par SM, ces trois façons sont chacune le reflet d’une
méthode de consolidation.
La qualification du type de contrôle et la méthode de consolidation qui en découle a donc une
incidence sur la présentation des comptes mais ne modifie pas le montant des capitaux
propres part du groupe. Cet aspect est déterminant pour appréhender convenablement
l’analyse financière des comptes consolidés. Il existe en outre une notion de comptes
combinés qui permet de présenter les états financiers d’un ensemble d’entreprises n’ayant pas
de lien juridique entre elles mais formant une réalité économique, par exemple un groupe
coopératif ou mutualiste. Les comptes combinés consistent à cumuler les actifs, passifs,
charges et produits en totalité mais ne conduisent pas à éliminer les titres, ni à partager les
capitaux propres en l’absence de lien en capital.
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Bibliographie :
Les ouvrages :

Jacques Richard, Didier Bensadon et Alexandre Rambaud, Comptabilité financière, 11 e


édition

Bruno Bachy, Michel Sion, Analyse financière des comptes consolidés Normes IFRS, 2e
édition

Robert OBERT, Fusion Consolidation, 4e édition

Mesplé-Lassalle, Dominique, La consolidation des comptes : Normes IFRS et


comparaison avec les principes français actuels Ed. 3

Tort, Éric, L'essentiel de la consolidation des comptes : Intègre le règlement


n°2020-01 de l'ANC applicable à partir de 2021 Ed. 4
Mémoires :

Slim GHORBEL, Dirigé par : Monsieur Hamadi BEN AMOR, LA CONSOLIDATION DES
COMPTES Utilité, Elaboration et Audit, Université de Sfax, 2007/2008

Circulaires et avis :
Ministre des finances et de la privatisation, le conseil national de la comptabilité, réuni en
assemblée plénière le 26 mai 2005, Avis n°5

Note de présentation, sur la circulaire n° 06 /05 relative à la publication et à la diffusion


d’informations financières par les personnes morales faisant appel public à l’épargne ,
Rabat, le 13 octobre 2005
Loi N° 38-05, relative aux comptes consolidées des établissements et entreprises publics
Loi N° 17-95 actualisée par 20-05 revues par commission normalisation conseils national

Articles :
BAGHAR Nezha, Enseignante Universitaire, Les comptes de groupe au Maroc : origines,
enjeux et pratique de la consolidation des comptes, 2017

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