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ENCG SETTAT 2016

Gestion du risque de change : Résumé

Plan

Introduction

1) La notion du taux de change


2) Le risque de change

Chapitre1 la gestion interne de risque de change

1) Le marché de change.
2) Le taux de change.
3) Le risque de change.
4) Les instruments internes de couverture du risque de change

Chapitre2 la gestion externe de risque de change

1) Le change à terme

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Introduction :

1) La notion du taux de change

Le taux de change d’une devise est le cours (=le prix) de cette devise par rapport à une autre. On
parle aussi la parité d’une monnaie. C’est-à-dire la quantité d’une devise nécessaire pour se
procurer une unité d’une autre devise. Une opération de change consiste donc à convertir une devise
en une autre.

L’échange se réalise sur la base d’un cours convenu entre deux parties, en fonction des cotations sur
le marché international des changes au moment de la conclusion de l’opération. Les taux de change,
cotés sur les marchés des changes, varient en permanence et en continu.

2) Le risque de change
a) Définition

C’est le risque le plus propre à la finance internationale. Le risque de change d’un actif financier
correspond au risque de variation de la valeur de cet actif quand le taux de change entre deux
monnaies varie. Donc ce risque est l’effet de la variation des monnaies sans cesse. Le risque couru est
synonyme d’incertitude qui peut être positive en générant un gain ou négative pour une perte.

b) Le fait générateur du risque de change

Le risque de change peut résulter des transactions commerciales (importations et exportations) ou


financières (prêts et emprunt en devises à l’étranger) effectuées par l'entreprise au plan international.
Il peut également, dépendre des investissements (investissement directe étranger) qu'elle a réalisé à
l'étranger. On peut ainsi distinguer plusieurs catégories de risque de change, à savoir :

 Les risques résultant des opérations commerciales.

 Les risques résultant des activités financières.

 Les risques économiques, appelés parfois risques de compétitivité ou risques induits.

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Chapitre 1: La gestion interne du risque de change

1. Le marché des changes

1.1 Définition

Le marché des changes est le “lieu” où se négocient les devises. Il assure la confrontation de l’offre et
de la demande de devises et donc la détermination du prix d’une devise par rapport à une autre : le
cours de change. Aucun transfert d’espèces n’est effectué sur le marché des changes. Le marché des
changes est décentralisé et transfrontalier.

1.2 Les opérateurs

Les opérateurs sur le marché des changes sont:

 les importateurs et les exportateurs de biens et services.


 les touristes, les États…
 les investisseurs qui lors d'une acquisition d'une partie du capital d'une entreprise doivent se
procurer des devises pour réaliser leur opération.
 les spéculateurs…

1.3 Les intervenants sur le marché de change

Trois groupes d’agents économiques contribuent au fonctionnement du marché des changes:

 Les entreprises, les gestionnaires de fonds et les particuliers


 Les banques centrales.
 Les banques et les courtiers: ce sont les professionnels du marché.

1.4 Les compartiments du marché de change

Un marché interbancaire: les banques sont des intermédiaires obligés pour les opérations de change.
Ainsi il y a quelques unes qui participent activement au marché. On dit qu’elles font le marché : ce
sont les « market makers ».

Sur ce marché sont réalisées : les opérations au comptant (spot) et les opérations à terme.

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2. Le taux de change

2.1 Devise principale et devise secondaire

Sur le marché au comptant se détermine le taux de change au comptant (ou taux spot). Une
opération de change porte sur un couple de devises (EUR/USD, USD/JPY) et le sens de l'opération
s'applique à la devise principale c'est-à-dire la première devise du couple.

2.2 La cotation des devises

Dès lors qu’une devise nationale est dite convertible (utilisable dans un autre pays que celui
d’origine), elle peut faire l’objet d’échanges contre des devises étrangères. Une devise qui n’est pas
convertible est dite “exotique”.

Les devises sont désignées par une abréviation standardisée : le code ISO. Ce code ISO est constitué
de 3 lettres dont les 2 premières correspondent au pays et la troisième à la devise. L’euro, CFA font
exception…

Les cours sont toujours exprimés avec 4 chiffres après la virgule, à l’exception du yen qui s’exprime
avec 2 chiffres seulement après la virgule.

 Cotation au certain: Le nombre de devises étrangères pour obtenir une unité nationale.

 Cotation à l’incertain: Le nombre d'unités de monnaie nationale pour obtenir une unité
étrangère.

2.3 Evolution d’une cotation


 Si le cours de l’euro contre une devise monte, cela signifie que l’euro s’apprécie face à cette
devise et que la devise se déprécie face à l’euro.
 Si le cours de l’euro contre une devise baisse, cela signifie que l’euro se déprécie face à cette
devise et que la devise s’apprécie face à l’euro

2.4 Les cours de change

Principe

Un cours acheteur (BID) auquel la banque achète des devises, c'est donc le cours auquel l'entreprise
les vend.

Un cours vendeur (ASK) auquel la banque vend des devises c'est donc le cours auquel l'entreprise
les achète.

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A partir d’un taux moyen (MID) déterminé par la banque centrale sur la base d’un panier de
monnaie.

3. Le risque de change

3.1 Position de change

Un agent est exposé au risque de change lorsque sa position de change est ouverte, c’est-à-dire que
le solde de ses avoirs et engagements en devises n’est pas nul. Si les créances l’emportent sur les
engagements en devises, l’agent a une position de change longue et inversement courte.

Que sa position en devises soit longue ou courte, l’entreprise court un risque de change. Si les
créances et engagements sur la devise sont égaux, la position de change est dite « fermée ».

3.3 Définir sa stratégie de couverture

La stratégie de couverture doit permettre de concilier à la fois la sécurité et l’optimisation. Pour une
entreprise, l’objectif prioritaire est de sécuriser un cours maximal d’achat ou un cours minimal de
vente (cours budget), pour préserver ses marges.

4. Les instruments internes de couverture du risque de change


4.1 Techniques internes de couverture

Les techniques de couverture internes à l’entreprise visent à réduire l’exposition de celle-ci au risque
de change.

4.1.1Règlement au comptant :

Une solution simple, mais rare à l’international. C’est évidemment (avec le choix de la monnaie de
facturation) la solution la plus simple mais ce n’est pas la plus adaptée à la majorité des transactions
internationales.

4.1.2 Ouverture d’un compte en devise au Maroc ou à l’étranger:

Cette possibilité existe mais exige une condition. En effet, pour ne pas subir de risque de change, il
est préférable que l’entreprise qui ouvre un compte en devise réalise régulièrement des opérations
d’importation et d’exportation dans la devise en question, ce qui n’est pas toujours le cas.

4.1.3 Choix de la monnaie de facturation: monnaie nationale ou autre devise

Le choix de la monnaie de facturation est un moyen de ne subir aucun risque de change car ce risque
intervient dès qu’une monnaie autre que la monnaie nationale entre en jeu. Les parties peuvent

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également choisir une autre devise de facturation, c’est-à-dire celle de l’une des deux parties ou une
devise tierce, et ce peut être toute autre monnaie convertible.

4.2 Les instruments internes de couverture

4.2.1 Compensation internes et « netting »

La compensation consiste à profiter des entrées dans une devise pour effectuer les règlements dans
cette même devise. Ainsi, la position de change est limitée au solde. Cette technique suppose de
limiter les nombre de devises et de gérer au mieux les dates de règlement.

4.2.2 Le termaillage: « Leads and lags »

Des techniques particulières, destinées aux importateurs et exportateurs, de règlement ou retard de


paiement peuvent être envisagées pour profiter ou non d'une variation du cours de la devise.

Ainsi il est possible de devancer le règlement dans le cas de paiement dans une devise forte ou dans
le cas de réception de fonds dans une devise faible. On parle alors de leading (devancer).

Le retard de paiement est à envisager dans le cas de réception de fonds dans une devise forte ou
dans le cas de paiement dans une devise faible. On parle alors de lagging (retarder).

4.2.3 Les clauses contractuelles

 Clause d’adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations des cours de change :

Dès la signature du contrat, le vendeur fixe la valeur des marchandises dans sa devise. Si le cours de
la devise augmente, le prix de l’exportation est augmenté pour l’acheteur sur la base du nouveau taux
de change. Le risque de change est donc totalement supporté par ce dernier.

 Clause d’indexation “tunnel” :

L’entreprise peut introduire un tunnel, présentant un cours minimum et maximum à l’intérieur


desquels le cours de la monnaie de facturation peut fluctuer sans aucune incidence sur le prix des
marchandises. Si les variations de cours de change dépassent ces limites, le prix est revu à la hausse
ou à la baisse selon les modalités prévues dans la clause.

 Clause de risque partagé :

La clause de risque partagé fait supporter aux deux parties une part du risque de change. Le contrat
prévoit, par exemple, qu’une partie de la variation de cours intervenant entre la date de facturation

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et la date de paiement sera partagée par l’exportateur à concurrence de la moitié, l’importateur


supportant l’autre moitié.

 Clauses multidevises :

Les clauses multidevises ou clauses de change multiples permettent de libeller le montant du contrat
en plusieurs devises et c’est seulement à l’échéance que l’une des parties au contrat (l’acheteur ou le
vendeur) choisit la devise de règlement.

 Clause d’option de devises :

Elle permet à une partie au contrat d’utiliser une autre devise, déterminée à l’avance, dans
l’hypothèse où la devise du contrat serait inférieure (ou supérieure) à un certain cours.

Chapitre 2: La gestion du risque de change: Couverture externe

1. Change à terme

1.1 Principe

Divers instruments de couverture sont disponibles contre le risque de change. Le choix de l'une ou
l'autre des techniques dépend du niveau de risque que l'on souhaite gérer (risque certain ou risque
optionnel), et du niveau des anticipations du décideur.

1.2 Le marché des changes à terme (ou FORWARD)

 Définition

Une opération de change à terme est une opération par laquelle deux devises sont échangées (achat
ou vente d’une devise) à un cours convenu au moment de l’opération, mais pour une livraison à une
date ultérieure fixée d’un commun accord. Ce cours est appelé le cours à terme.

Le contrat reprend le montant de l’opération (le nominal), l’échéance (date à laquelle les devises
seront achetées ou vendues), les devises concernées et le cours convenu. Par la signature d’un
contrat à terme, les deux intervenants (l’entreprise et la banque) s’obligent à respecter les termes
du contrat à son échéance.

 Calcul du cours à terme

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La fixation du cours s’effectue sur la base du cours spot de la devise concernée, minoré ou majoré du
différentiel de taux d’intérêts du couple de devises, car le cours à terme est une opération de
prêt/emprunt entre deux devises.

1.3 Report et déport

Le cours à terme = le cours spot +/– points de terme

Ainsi, le cours à terme d’une devise peut être supérieur ou inférieur au cours au comptant.

 Lorsqu’il est inférieur on dit qu’il est en déport par rapport à la devise (taux d’intérêt de la
devise inférieur à celui de dirham),

 lorsqu’il est supérieur on dit qu’il est en report par rapport à la devise (taux d’intérêt de la
devise supérieur à celui de dirham).

C’est la différence entre le taux d’emprunt des euros et le taux de placement de la devise, ou
inversement, qui détermine s’il y a report ou déport.

1.4 Stratégies

Pour un importateur : la mise en place d’un contrat d’achat à terme protège d’une hausse des cours
de change qui pourrait alourdir les coûts d’achat.

Pour un exportateur : la mise en place d’un contrat de vente à terme protège d’une baisse des cours
de change qui pourrait grever la marge commerciale.

Une situation de report sur une monnaie désavantage tout acheteur (ou avantage tout vendeur) de
cette monnaie, puisqu’elle signifie renchérissement de cette monnaie à terme.

Une situation de déport sur une monnaie avantage tout acheteur (ou désavantage tout vendeur) de
cette monnaie, puisqu’elle signifie dépréciation de cette monnaie à terme.

Les stratégies des opérateurs sur le marché dépondront des anticipations qu’ils formulent
relativement à cette situation de report et déport.

Prenons les deux cas:

 Un importateur marocain doit régler dans T mois une facture en dollars d’un montant M à
son fournisseur américain.

 Un exportateur marocain attend son règlement en dollars d’un client américain dans T mois.

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1) L’absence de couverture:

 En situation de report:

 Si l’exportateur anticipe une appréciation du dollar supérieure au report

 Si l’importateur anticipe une appréciation de dollar plus faible que celle qui indiqué sur le
report.

 En situation de déport:

 Si l’exportateur anticipe une dépréciation du dollar plus faible que le déport.

 Si l’importateur anticipe une dépréciation de dollar plus forte que celle qui indiqué sur le
déport

2) la couverture à terme:

La signature du contrat de change à terme se justifie dans les cas suivants:

 En situation de report:

 Si l’exportateur anticipe une appréciation du dollar inférieure au report, c’est-à-dire il


accepte de limiter son gain à (forward-spot)*M

 Si l’importateur anticipe une appréciation de dollar supérieure au report, c’est-à-dire il


accepte d’encourir une perte de (spot-forward)*M

 En situation de déport:

 Si l’exportateur anticipe une dépréciation du dollar plus forte que le déport, c’est-à-dire il
accepte d’encourir une perte égale à (forward-spot)*M

 Si l’importateur anticipe une dépréciation de dollar plus faible que le déport, c’est-à-dire
il limite son gain à (spot-forward)*M.

3) Annulation de l’opération commerciale ou stratégie spéculative:

 Dans le cas d’annulation de l’opération, l’importateur est placé dans la situation d’un spéculateur
anticipant la hausse de dollar sur le marché des changes. Une telle hausse au-delà du cours à
terme lui est profitable. Il achète du dollar au cours du contrat pour le revendre plus cher au
cours du marché. S’il y a une baisse, il sera obligé de respecté son contrat.

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 l’exportateur sera dans une situation d’un spéculateur anticipant la baisse du dollar sur le
marché des changes. Toute baisse du dollar en dessous du cours à terme lui est profitable.

1.6 Formalisation

Taux de change à terme:

La prime:

Coût de couverture:

Résultat de la couverture suite à l’annulation de l’opération commerciale:

Avec α est la situation de l’intervenant =-1 pour la l’acheteur de la devise et +1 pour le vendeur de la
devise.

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1.7 Application:

ACHAT A TERME DE 1M EUR/JPY

Un importateur va payer 1M EUR dans 6 mois, et souhaite se couvrir aujourd'hui contre tout risque de
change. Une solution est un achat à terme EUR/JPY.

Les conditions de marché sont les suivantes : Spot 115,00; taux EUR 6 mois 3,01% (Euribor), taux JPY
6mois : 0,16% (Libor JPY).

Avec ces paramètres, calculer des points de terme et le cours à terme.

VENTE À TERME DE 1M EUR/USD:

Un exportateur doit recevoir 1M EUR dans 6 mois, et souhaite se couvrir aujourd'hui contre tout
risque de change. Une solution est une vente à terme EUR/USD.

Les conditions de marché sont les suivantes : Spot 1,0570; taux EUR 6 mois 3,01%(Euribor), taux USD
6mois (Libor) : 5,88%.

Calculer des points de terme et le cours à terme.

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