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C
CES DE REVISION COMPTABLE
NORMES COMPTABLES
PREMIERE ADOPTION
DES NORMES INTERNATIONALES
D’INFORMATION FINANCIERE
(IFRS 1)
L’interprétation SIC 8 définit les conditions d’application des IFRS lorsque ces normes sont
appliquées pour la première fois dans leur intégralité. Selon cette interprétation, la première
application des IFRS doit aboutir aux mêmes états financiers que si ces normes avaient été
appliquées depuis toujours, l’objectif étant d’assurer la comparabilité des comptes de toutes les
entités appliquant les IFRS indépendamment de la date d’adoption de ces normes.
En conséquence, l’impact des changements de méthodes induits par la première application des
IFRS doit être déterminé de manière rétrospective, sauf :
- s’il existe des dispositions transitoires spécifiques dans les normes (ou interprétations)
concernées, permettant ou imposant un traitement différent (notamment une application
prospective) ; ou
- si l’impact ne peut pas être déterminé de manière fiable, auquel cas la nouvelle méthode doit
être appliquée de manière prospective.
Toutefois, à la veille de l’échéance européenne de 2005, les difficultés de mise en œuvre de cette
interprétation sont stigmatisées. En effet, alors que le principe de base de cette interprétation
semble relativement simple, sa mise en application soulève de nombreuses difficultés techniques
et pratiques, dont notamment :
- l’absence de clarté des dispositions transitoires, voire la complexité de certaines de ces
dispositions comme, par exemple, celles des normes IAS 22, Regroupements d’entreprises
(remplacée par IFRS 3) et IAS 38, Immobilisations incorporelles ;
- l’absence de précision sur la notion d’impossibilité pratique de retraiter l’information
comparative et/ou de déterminer un impact rétrospectif de manière fiable ;
- les difficultés d’obtention des informations nécessaires pour retraiter de manière
rétrospective certaines opérations antérieures comme, par exemple, les regroupements
d’entreprises ;
L’intention du Board étant de développer une norme permanente et universelle (applicable par
toute entité, partout dans le monde et à tout moment), la norme IFRS 1 doit être appliquée par
toute entité qui présente ses premiers états financiers IFRS (premier adoptant), c’est-à-dire par
toute entité qui inclut pour la première fois dans ses états financiers une déclaration explicite
et sans réserve de conformité aux IFRS.
Tel devrait être le cas, par exemple, d’une société cotée française qui présente actuellement ses
états financiers consolidés en principe français et qui continuera à les présenter pour l’exercice
clos le 31 décembre 2004 selon ces principes. En 2005, cette société devra présenter ses états
financiers consolidés conformément aux IFRS et elle devra, pour la première fois, les déclarer
conformes à l’intégralité de ces normes (selon IAS 1). En conséquence, cette société sera, en
2005, un premier adoptant au regard de la norme IFRS 1, Première adoption des IFRS.
Selon IAS 1, une entité ne peut déclarer ses états financiers conformes aux IFRS que si et
seulement si ces états financiers sont établis en accord avec toutes les dispositions de chaque
norme et de chaque interprétation en vigueur.
Les dispositions de la norme IFRS 1 doivent être appliquées par le premier adoptant :
- d’une part, dans le contexte de la clôture annuelle de l’exercice d’adoption des IFRS,
- et, d’autre part, à l’occasion de chacun des arrêtés intermédiaires de ce même exercice, dès
lors qu’ils sont établis et présentés conformément à la norme IAS 34, Information financière
intermédiaire.
L’objectif qui était assigné en priorité à SIC 8, à savoir assurer la comparabilité entre les comptes
des entités qui appliquent l’intégralité des IFRS pour la première fois et ceux des entités qui les
appliquent déjà, ne serait plus qu’un objectif secondaire de la norme IFRS 1.
Pour atteindre cet objectif prioritaire, les principes généraux de première application des IFRS
devraient être les suivants :
Un premier adoptant devrait établir un bilan d’ouverture IFRS à la date de transition aux IFRS,
c’est-à-dire la date d’ouverture de :
- l’exercice le plus ancien présenté en comparatif dans les premiers états financiers IFRS
d’un premier adoptant ;
- et dont les comptes sont établis (ou retraités) conformément à l’intégralité des IFRS.
Ce bilan d’ouverture serait essentiel car il servirait de point de départ à l’application ultérieure
des IFRS, à la fois :
- dans les premiers états financiers IFRS, les opérations réalisées après la date du bilan
d’ouverture (par exemple, en 2004 et 2005) devant être comptabilisées (ou retraitées)
conformément à ces normes ;
L’établissement d’un bilan d’ouverture complet en IFRS (et pas uniquement d’un
rapprochement des capitaux propres entre le précédent référentiel et ces normes) permet non
seulement de mieux maîtriser les retraitements à opérer au titre du premier exercice
comparatif présenté en IFRS (2004, par exemple), mais également de préparer l’information
requise par la norme de première application concernant l’impact de la transition aux IFRS
sur les principaux postes du bilan à la date de transition à ces normes.
- et dans les états financiers établis en IFRS relatifs aux exercices ultérieurs (par exemple,
2006 et suivants).
En revanche, sa publication n’est pas obligatoire ; seules des informations doivent être fournies.
Pour l’établissement de ses premiers états financiers IFRS, un adoptant devrait généralement
procéder comme suit :
- Application rétrospective au bilan d’ouverture et aux périodes comparatives présentées en IFRS
de la version la plus récente de ces normes, c’est-à-dire celle en vigueur à la date de clôture des
premiers états financiers IFRS, sans tenir compte des versions successives antérieures.
Ainsi, il y aurait anticipation, dès le bilan d’ouverture IFRS, de normes qui n’entrent en
vigueur qu’après la date de ce bilan d’ouverture.
- Sauf utilisation, uniquement pour l’établissement du bilan d’ouverture, des exceptions à
l’application rétrospective offertes ou imposées par la norme IFRS 1, sans aucune extension
possible de ces exceptions à des situations autres que celles explicitement prévues par cette norme.
- Cas particulier : Des dispositions spécifiques sont cependant prévues dans le cas particulier
où une filiale, une entreprise associée ou une entreprise sous contrôle conjoint adopte les
IFRS à une date différente de celle de leur société mère.
Cas général : Application des normes en vigueur à la date de clôture des premiers
états financiers IFRS
La norme IFRS 1, Première adoption des IFRS, impose l’application rétrospective de la version
des normes en vigueur à la date de clôture des premiers états financiers IFRS (par exemple, le
31/12/05 pour une société cotée européenne qui publierait ses premiers comptes consolidés IFRS
au titre de l’exercice 2005) pour l’établissement à la fois :
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- du bilan d’ouverture IFRS (par exemple, au 01/01/04 si un seul exercice comparatif est
retraité en IFRS) ;
Quelques exceptions à l’application rétrospective des IFRS sont cependant prévues pour
l’établissement de ce bilan d’ouverture.
- et des comptes des périodes couvertes par ces premiers états financiers IFRS qui sont
effectivement établis ou retraités conformément à ces normes (par exemple, comptes de
l’exercice 2004 retraité, si un seul exercice comparatif est retraité en IFRS, et comptes de
l’exercice 2005).
L’application rétrospective de la version des IFRS en vigueur au 31/12/05 implique que cette
version soit utilisée pour les trois périodes : A, B et C.
L’application rétrospective d’une version unique des normes (celle en vigueur à la date de
clôture des premiers états financiers IFRS) permet d’appliquer les mêmes principes comptables
pour toutes les périodes couvertes par ces premiers états financiers, conformément à l’objectif
prioritaire de comparabilité assigné à la norme IFRS 1, Première adoption des IFRS.
Pour l’établissement d’un arrêté intermédiaire relatif à l’exercice d’adoption des IFRS (par
exemple, au 31/03/05 pour une société cotée européenne) conformément à IAS 34, le premier
adoptant devrait retenir la version des IFRS en vigueur à la date de l’arrêté intermédiaire (date de
reporting, 31/03/05 dans notre exemple).
Remarque : Le bilan d’ouverture IFRS au 1er janvier 2004 établi pour les besoins de l’arrêté
trimestriel au 31 mars 2005 pourrait donc ne plus être le même pour le 31 décembre 2005 (un
changement pourrait survenir à chacun des arrêtés trimestriels de l’exercice d’adoption des
IFRS). Toutefois, afin de répondre à cette crainte des entreprises, l’IASB a adapté le calendrier
de son programme de travail afin que toutes les normes applicables en 2005 soient connues et
publiées en 2004 au plus tard, leur date d’entrée en vigueur étant fixée (au plus tard) aux
périodes ouvertes à compter du 1er janvier 2005.
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Ainsi, les normes applicables dans les états financiers intermédiaires et dans les états financiers
annuels de l’exercice de première application des IFRS (2005) devraient être les mêmes.
Cas particuliers des normes entrant en vigueur après la date du bilan d’ouverture
En principe, lorsqu’une nouvelle norme (ou norme révisée) entre en vigueur entre la date de
transition aux IFRS (01/01/04) et la date de reporting (31/12/05), le premier adoptant devrait
appliquer les dispositions de cette nouvelle norme rétrospectivement à la date du bilan
d’ouverture IFRS (01/01/04) et pour toutes les périodes comparatives retraitées conformément
aux IFRS (31/12/04) sauf exception prévue par la norme IFRS 1, Première adoption des IFRS, et
ce indépendamment de toute disposition transitoire éventuellement contenue dans cette norme
et qui autoriserait ou imposerait une application prospective.
Les dispositions transitoires (des autres IFRS) s’appliquent aux changements de méthodes
comptables réalisés par une entité qui applique déjà les IFRS.
• Normes entrant en vigueur après la date de clôture des premiers états financiers IFRS
Si une norme nouvellement publiée n’entre en vigueur qu’après la date de reporting (par exemple,
après le 31/12/05), l’entité a la possibilité - si la norme autorise une application anticipée - mais
non l’obligation, d’appliquer cette norme dans ses premiers états financiers IFRS.
S’agissant d’une liste limitative d’exceptions ciblées, aucune extrapolation à d’autres opérations,
actifs ou passifs ne serait autorisée.
Il s’agit en fait, dans ce cas, d’imposer l’application prospective des dispositions de la norme
IAS 39 relatives aux deux (seules) situations suivantes :
a. Décomptabilisations d’actifs et de passifs financiers antérieures au 01/01/01, date d’entrée en
vigueur de la norme IAS 39 (IFRS 1 - paragraphe 27) ;
b. Comptabilité de couverture (IFRS 1 - paragraphes 28-30).
A noter également que la norme IFRS 1 interdit l’application des dispositions de la norme
IAS 10 relatives aux événements postérieurs qui confirment une situation existant à la clôture
lorsqu’il s’agit d’effectuer en IFRS des estimations d’actifs et de passifs qui avaient déjà été
opérées sous le précédent référentiel.
Les estimations faites par une entité selon les IFRS à la date de transition (par exemple, le
01/01/04) doivent être cohérentes avec les estimations réalisées à la même date selon le
référentiel comptable antérieur (après les ajustements destinés à refléter toute différence entre
les méthodes comptables), sauf si des indices objectifs montrent que ces estimations étaient
erronées (IFRS 1 - paragraphes 31-34).
Liberté de choix : Un premier adoptant pourrait choisir librement celles de ces exceptions
facultatives qu’il entend appliquer indépendamment les unes des autres.
Les conditions d’utilisation de ces exceptions facultatives n’étant pas identiques, elles sont
classées en deux sous-catégories :
- les exceptions facultatives en raison de coûts ou efforts excessifs ;
- les autres exceptions facultatives, parfois soumises à conditions.
Notion de coûts ou efforts excessifs : Selon le Cadre de l’IASB, le rapport coût/avantage est
une contrainte générale à respecter pour que l’information financière soit pertinente et fiable. Les
avantages obtenus de l’information doivent être supérieurs aux coûts qu’il a fallu consentir pour
la produire. L’évaluation des avantages et des coûts est cependant, toujours selon le Cadre, une
affaire de jugement.
Par exemple :
- La norme IAS 16 permet de comptabiliser les immobilisations corporelles soit selon la
méthode du coût historique (évaluation basée sur le coût), soit selon la méthode de la
réévaluation (évaluation non basée sur le coût) ;
- La norme IAS 39 actuellement en vigueur impose de comptabiliser les actifs financiers détenus
jusqu’à l’échéance selon la méthode du coût amorti (évaluation basée sur le coût), et les actifs
financiers détenus à des fins de transaction à leur juste valeur (évaluation non basée sur le coût).
Exceptions limitées aux éléments suivants : Ces exceptions au principe de retour au coût
historique IFRS en raison de coûts ou efforts excessifs de reconstitution de ce coût ne pourraient
s’appliquer qu’aux éléments suivants, et en aucun cas à d’autres éléments :
L’IASB considère, en effet, qu’en dehors des éléments cités ci-après, le coût de reconstitution
rétrospective d’une évaluation basée sur le coût conforme aux IFRS est toujours inférieur aux
avantages que cette reconstitution procure aux utilisateurs des états financiers. Ce coût ne peut
donc jamais être considéré comme excessif.
d. Ecarts de conversion cumulés relatifs à un investissement net dans une entité étrangère : La
norme IAS 21 impose de comptabiliser directement dans les capitaux propres les différences
de conversion des états financiers en monnaies étrangères et de ne les virer au compte de
résultat que lors de la cession ultérieure de la filiale étrangère.
L’entité qui adopte pour la première fois les IFRS n’est pas tenue de se conformer à ces
dispositions. Elle peut considérer que le montant cumulé des différences de conversion est nul
à la date de transition aux IFRS. Dans ce cas, bien entendu, seuls les écarts de conversion
constatés ultérieurement seront virés au compte de résultat au moment de la vente de la filiale.
Différentes natures d’exceptions : La norme IFRS 1 offre quatre autres exceptions facultatives
pouvant être appliquées - indépendamment les unes des autres - par le premier adoptant sans
qu’il ait à justifier son choix, notamment sans qu’il ait à déterminer le caractère excessif des
coûts ou efforts nécessaires au retraitement rétrospectif de l’information en IFRS.
L’entité qui se conforme pour la première fois aux IFRS peut choisir de ne pas appliquer
IFRS 3 aux regroupements d’entreprises antérieurs à la date de transition aux IFRS (à
condition de ne retraiter aucun d’entre eux, sinon elle est tenue de retraiter l’ensemble des
regroupements ultérieurs).
La réévaluation antérieure de ces actifs pourrait se révéler plus pertinente, pour les
utilisateurs des états financiers, que le coût initial. En conséquence, elle pourrait servir de
coût historique IFRS par convention à la date de réévaluation dans le cadre des premiers états
financiers IFRS et ce, même si l’entité était en mesure d’établir une évaluation basée sur le
coût en IFRS sans coûts ou efforts excessifs.
c. Réévaluation à la juste valeur antérieure à la date de transition aux IFRS, à l’occasion d’un
événement particulier tel qu’une privatisation ou une introduction en bourse.
Cette exception pourrait s’appliquer à tout actif ou passif figurant au bilan d’ouverture IFRS
du premier adoptant et qui aurait fait l’objet d’une réévaluation antérieure à la juste valeur, à
l’occasion d’un événement particulier. Auquel cas, la valeur attribuée à l’élément d’actif ou
de passif concerné sous le précédent référentiel, à la date de la réévaluation, lui tiendrait lieu
de coût historique IFRS par convention à compter de cette date.
d. Instruments financiers composés dont la composante dette est échue à la date de transition
aux IFRS : La comptabilisation séparée en capitaux propres du cumul relatif à la composante
dette et de la composante capitaux propres ne serait pas obligatoire.
c. Cas particulier des entreprises consolidées adoptant les IFRS à une date différente de
celle de leur société mère
Lorsque, au cours de la période précédente, les comptes d’un premier adoptant IFRS étaient
inclus dans des comptes consolidés comportant une déclaration explicite et sans réserve de
conformité aux IFRS, ce premier adoptant pourrait choisir, pour l’établissement de ses propres
premiers états financiers IFRS, d’évaluer ses actifs et passifs sur une base qui reflète la date de
transition aux IFRS du groupe qui établit ces comptes consolidés et non sa propre date de
transition. Ceci afin d’éviter au premier adoptant IFRS d’établir, pour une même période, deux
jeux de comptes IFRS différents parce qu’établis sur la base de versions différentes des IFRS.
Exemple : Soit une société mère qui établit ses premiers états financiers consolidés IFRS en
2005 avec une date de transition aux IFRS (date du bilan d’ouverture IFRS) au 01/01/04.
Si une de ses filiales étrangères adopte les IFRS en 2007, cette filiale - dont les comptes sont
compris en 2006, dans les comptes consolidés IFRS de sa société mère - pourrait établir son
bilan d’ouverture IFRS au 01/01/06 en évaluant ses actifs et passifs sur la base de la date de
transition de sa société mère aux IFRS, soit le 01/01/04 : elle retiendrait alors, en principe, les
valeurs de ses actifs et passifs qui devraient figurer dans le bilan IFRS publié par sa société mère
au 31/12/05 sous réserve des ajustements de consolidation.
Si cette filiale n’opte pas pour cette disposition dérogatoire, ces mêmes actifs devraient être
évalués au 01/01/06 conformément aux IFRS qui seront en vigueur au 31/12/07 ; auquel cas, la
filiale aurait un bilan IFRS publié au 31/12/07 probablement différent du bilan IFRS intégré dans
les comptes consolidés IFRS de sa société mère à la même date.
Société mère adoptant les IFRS après une de ses filiales ou participations consolidées
Lorsqu’une société mère adopte les IFRS alors qu’une de ses filiales ou participations
consolidées les utilise déjà, cette société mère devrait obligatoirement dans ses comptes
consolidés IFRS, reprendre les actifs et passifs de l’entreprise consolidée pour leur valeur nette
comptable dans les comptes IFRS de cette entreprise, après ajustement pour tenir compte des
procédures de consolidation et des effets du regroupement d’entreprises au cours duquel cette
entreprise avait été acquise par le groupe.
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3. Estimations à retenir
Selon IAS 8, en raison des incertitudes inhérentes aux activités des entreprises, de nombreux
éléments des états financiers ne peuvent pas être évalués avec précision et ne peuvent faire
l’objet que d’une estimation. La procédure d’estimation implique des jugements fondés sur les
dernières informations disponibles. Il peut être nécessaire, par exemple, de procéder à
l’estimation des créances douteuses, de l’obsolescence des stocks, de la juste valeur des
instruments financiers, du rythme attendu de consommation des avantages économiques procurés
par les immobilisations amortissables ou de leur durée d’utilité.
Les dispositions relatives aux estimations, présentées ci-après, concernent aussi bien le bilan
d’ouverture IFRS que toutes les périodes comparatives présentées en IFRS (par exemple, pour
une société cotée européenne présentant en 2005 un seul exercice comparatif - 2004 - en IFRS,
ces dispositions s’appliquent tant au 01/01/04 qu’au 31/12/04).
1er Cas : Estimations nécessaires en IFRS effectuées sous le précédent référentiel et celui-
ci ne présente pas de divergence avec les IFRS
Estimations maintenues sauf erreur : Dans ce cas, les estimations effectuées à une certaine date
sous le précédent référentiel devraient être maintenues pour cette même date en IFRS, sauf à
prouver que ces estimations étaient erronées (auquel cas, la correction d’erreur devrait être
opérée dans l’exercice où l’erreur s’est produite, conformément à IAS 8).
En conséquence, en cas de révision ultérieure de ces estimations, l’entité en tiendrait compte au
titre de l’exercice de révision et non pas à la date de l’estimation initiale.
Ainsi, par dérogation aux principes généraux de prise en compte des événements postérieurs à
la clôture énoncés par la norme IAS 10, il ne devrait pas être tenu compte des événements
postérieurs à la date d’arrêté des comptes, sous le précédent référentiel, des périodes concernées,
même si ces événements confirment des conditions qui existaient à cette date.
Par exemple, un premier adoptant IFRS en 2005 ne pourrait pas bénéficier du recul qu’il peut
avoir en 2005 lors de l’établissement du bilan d’ouverture IFRS au 01/01/04 et du bilan IFRS au
31/12/04. Il devrait fonder les estimations sur les seules informations qui étaient disponibles à la
date d’arrêté des comptes établis sous le précédent référentiel (par exemple, début 2004 pour le
bilan au 31/12/03 et début 2005 pour le bilan au 31/12/04), c’est-à-dire sur les estimations déjà
faites sous le précédent référentiel.
2ème Cas : Estimations nécessaires en IFRS effectuées sous le précédent référentiel, mais
celui-ci présente une divergence avec les IFRS
Estimations modifiées : Dans ce cas, les estimations antérieures devraient être modifiées
uniquement pour tenir compte de la divergence de méthode comptable, mais en retenant les
seules informations qui existaient à la date des estimations antérieures.
3ème Cas : Estimations nécessaires en IFRS non effectuées sous le précédent référentiel
Les estimations ne devraient donc pas refléter les conditions apparues postérieurement à la date
de l’estimation (date du bilan d’ouverture IFRS ou dates de clôture des périodes comparatives
présentées dans les premiers états financiers IFRS). Notamment, les estimations des prix de
marché, des taux d’intérêt ou des taux de change à une date donnée devraient être le reflet des
conditions du marché à cette date.
Remarque : Ces dispositions ne remettent pas en cause celles contenues dans les autres IFRS et
qui requièrent que l’évaluation des actifs et passifs prenne en compte les circonstances qui
prévalaient au moment des décisions prises lors de la comptabilisation initiale. Par exemple, pour
l’établissement du bilan d’ouverture IFRS :
- la distinction dettes/capitaux propres selon IAS 32 devrait prendre en compte les conditions
qui existaient à la date à laquelle l’instrument répondait pour la première fois aux conditions
de comptabilisation au bilan, sans prendre en compte les éventuelles modifications de
l’instrument postérieurement à cette date ;
- la classification d’un contrat de location en location-financement ou en location simple selon
IAS 17 devrait prendre en compte les conditions qui existaient à la date de conclusion du contrat.
Les premiers états financiers IFRS d’une entité ABC sont établis au 31/12/05 et comprennent un
seul exercice comparatif retraité en IFRS (2004). Sous son précédent référentiel, ABC n’avait
pas comptabilisé de provision pour un procès relatif à des événements qui se sont produits en
septembre 2004. Au dénouement du procès le 15/03/05, ABC a été condamnée à la somme de
200 qu’elle a versée le 10/04/05.
a. 1re Hypothèse : Le précédent référentiel était compatible avec IAS 37 et ABC avait conclu
que les critères de comptabilisation au 31/12/04 n’étaient pas respectés. En conséquence,
ABC ne devrait pas comptabiliser de provision en IFRS au 31/12/04 (cas où des estimations
similaires ont été effectuées à la même date sous le précédent référentiel selon une méthode
comptable compatible avec les IFRS).
Selon IAS 37, l’entité devrait déterminer l’existence ou non d’une obligation au 31/12/04 en
tenant compte de toutes les informations disponibles, y compris toute information
complémentaire fournie par des événements postérieurs à cette date. En outre, selon IAS 10,
la décision rendue par un tribunal après la date de clôture est un événement postérieur à la
date de clôture donnant lieu à des ajustements (ajustement d’une provision comptabilisée ou
comptabilisation d’une provision au lieu d’indiquer simplement un passif éventuel) du fait
qu’elle confirme l’existence à la date de clôture d’une obligation actuelle de l’entité.
Touts les ajustements qui résulteraient du passage du précédent référentiel aux IFRS devraient être
comptabilisés dans les capitaux propres d’ouverture du premier exercice présenté en comparatif et
retraité en IFRS (bilan d’ouverture) et non dans le résultat du premier exercice présenté en IFRS.
Le cas échéant, différentes rubriques des capitaux propres devraient être utilisées pour
enregistrer l’impact du passage aux IFRS. Par exemple :
- l’impact d’une réévaluation à la juste valeur d’immobilisations corporelles antérieurement
comptabilisées selon la méthode du coût historique devrait être, sauf cas particuliers, porté
dans la rubrique « écart de réévaluation » ;
- l’impact d’une réévaluation à la juste valeur d’immeubles de placement (non compris dans
les immobilisations corporelles en IFRS) devrait être porté dans la rubrique « résultats
accumulés non distribués » ;
- l’impact d’une évaluation des actifs financiers disponibles à la vente à leur juste valeur
devrait être porté dans une rubrique spécifique « écart de réestimation des actifs financiers
disponibles à la vente ».
La seule et unique exception au principe général d’imputation des ajustements liés à la première
application des IFRS sur les capitaux propres d’ouverture concerne les immobilisations
incorporelles acquises lors d’un regroupement d’entreprises et comptabilisées séparément sous le
précédent référentiel, alors qu’elles ne répondent pas à la définition ou aux conditions de
comptabilisation en IFRS : ces immobilisations devraient être reclassées en goodwill pour leur
montant net d’impôt différé et à hauteur de la seule part du groupe.
Toutefois, en l’absence de goodwill ou si le goodwill avait été imputé sur les capitaux propres,
l’élimination de l’immobilisation incorporelle aurait pour contrepartie les capitaux propres d’ouverture.
Dans ses premiers états financiers IFRS, un premier adoptant devrait expliquer l’incidence de la
transition du précédent référentiel aux IFRS sur sa situation financière, sa performance financière
et ses flux de trésorerie.
En conséquence, les premiers états financiers IFRS annuels devraient fournir les informations
détaillées ci-après.
Afin d’expliquer l’incidence de la transition aux IFRS sur sa situation financière, un premier
adoptant devrait établir un rapprochement entre ses capitaux propres publiés sous le précédent
référentiel et ses capitaux propres établis en IFRS aux dates suivantes :
- à la date de transition aux IFRS, c’est-à-dire à la date du bilan d’ouverture IFRS ;
- à la date de clôture de l’exercice le plus récent présenté dans les derniers états financiers
publiés sous le précédent référentiel (exercice N-1).
Par exemple, une société cotée européenne qui appliquerait les IFRS pour la première fois dans
ses états financiers pour l’exercice clos le 31/12/05 et qui présenterait un seul exercice
comparatif conforme aux IFRS (2004) devrait fournir un rapprochement des capitaux propres
sous le précédent référentiel avec ceux déterminés conformément aux IFRS :
- d’une part au 01/01/04 ;
- et, d’autre part, au 31/12/04.
Afin d’expliquer l’incidence de la transition aux IFRS sur sa performance financière, un premier
adoptant devrait établir un rapprochement entre son résultat publié sous le précédent référentiel
et son résultat établi en IFRS pour l’exercice précédent présenté en comparatif (exercice 2004 en
cas de première application en 2005).
Autres informations
Dépréciation des actifs : Si, lors de l’établissement du bilan d’ouverture IFRS, l’entité
comptabilise des pertes de valeurs ou reprend des pertes de valeurs comptabilisées sous le
précédent référentiel, elle devrait fournir les informations qui auraient été exigées par IAS 36,
Dépréciation d’actifs, si l’entité avait comptabilisé ou repris ces pertes de valeurs au cours de
l’exercice ouvert à la date de transition aux IFRS.
Cette mesure éviterait certains abus, notamment la tentation que pourraient avoir certains
premiers adoptants de procéder à un « nettoyage » du passé, sans jamais passer par le résultat.
Utilisation de la juste valeur en tan que coût historique par convention : Si le premier adoptant
retient, dans son bilan d’ouverture IFRS, la juste valeur à la date de ce bilan en tant que coût
historique par convention pour des immobilisations corporelles ou des immeubles de placement
pour lesquels une évaluation basée sur le coût aurait induit des coûts ou efforts excessifs, il
devrait pour chaque poste du bilan d’ouverture concerné :
- communiquer le montant global de ces justes valeurs ;
- communiquer le montant global des ajustements apportés aux valeurs comptables publiées
sous le précédent référentiel ;
- expliquer pourquoi une évaluation basée sur le coût, telle que requise par les IFRS, induirait
des coûts ou efforts excessifs.
Informations complémentaires à fournir au titre des exercices non retraités en IFRS : Les
informations financières présentées au titre d’exercices antérieurs à ceux pour lesquels des
comptes totalement retraités en IFRS sont présentés, devraient être complétées. Ainsi :
- les comptes des exercices présentés en comparatif mais non retraités en IFRS devraient être
clairement identifiés comme n’ayant pas été retraités ;
- les premiers états financiers IFRS devraient comporter une description de la nature des
ajustements qui auraient été nécessaires pour mettre en conformité avec les IFRS les données
financières présentées dans ces premiers états financiers IFRS mais non retraitées en conformité
avec ces normes. Le chiffrage de ces ajustements ne serait cependant pas obligatoire.
Afin d’expliquer l’incidence de la transition du précédent référentiel aux IFRS sur sa situation
financière, sa performance et ses flux de trésorerie, un premier adoptant qui présente un rapport
financier intermédiaire en conformité avec la norme IAS 34 pour une période couverte par
l’exercice d’adoption des IFRS devrait fournir, en complément des informations requises par
IAS 34, les informations détaillées ci-après.
Si l’entité avait présenté un rapport financier intermédiaire pour une période comparable au
cours de l’exercice précédent, elle devrait inclure les rapprochements suivants :
Dans son premier rapport financier intermédiaire IFRS, un premier adoptant devrait fournir :
- toutes les informations requises dans chacun des rapports financiers intermédiaires IFRS
présentés au cours de l’exercice d’adoption des IFRS ;
- ainsi que les rapprochements de capitaux propres, de résultat et de flux de trésorerie requis
dans les premiers états financiers annuels IFRS (ou un renvoi à tout autre document
présentant ces informations).
Illustration
Une société française cotée adopte les IFRS en 2005 et présente un seul exercice comparatif
retraité en IFRS. Elle publie également des comptes trimestriels conformes aux IFRS. Cette
société devrait fournir les informations suivantes dans son rapport financier au 31 mars 2005
établi en IFRS (en complément des informations exigées par IAS 34) :
- rapprochement entre ses capitaux propres publiés selon les principes français au 31 mars
2004 et ses capitaux propres établis à la même date en IFRS pour être présentés en
comparatif du 31 mars 2005 ;
- rapprochement entre son résultat du premier trimestre 2004 publié selon les principes
français et le résultat établi pour la même période en IFRS afin d’être présenté en comparatif
du premier trimestre 2005 ;
- rapprochement détaillé entre ses capitaux propres publiés selon les principes français et les
capitaux propres établis en IFRS d’une part, au 1er janvier 2004 (bilan d’ouverture) et,
d’autre part, au 31 décembre 2004 ;
- rapprochement détaillé entre son résultat relatif à l’exercice 2004 publié selon les principes
français et le résultat établi en IFRS pour la même période ;
- explications sur les ajustements significatifs apportés au tableau des flux de trésorerie relatif
à l’exercice 2004.
Pour les trois derniers points, l’entité aurait le choix entre les publier dans le rapport trimestriel
ou faire un renvoi à un autre document publié qui inclut ces informations.