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Les entreprises familiales, souvent oubliées des médias, regardées parfois avec dis-
tance à l’heure des start up, constituent pourtant un véritable modèle. C’est ce que
démontre le livre « L‘entreprise familiale, un modèle pour l‘avenir et pour tous »,
publié par Valérie Tandeau de Marsac avec l’aide de l’EDHEC Family Business Cen-
ter. L’ouvrage analyse, au moyen d’une synthèse inédite et très complète de la
recherche universitaire et académique, cinq caractéristiques identifiées comme fac-
teurs clefs de succès :
• Un autre regard sur la gestion des conflits,
• un capital sous contrôle,
• un horizon de temps long au service de l’innovation,
• un surcroît de capital social appelé « familiness »,
• une transmission qui construit et préserve l’avenir.
Les conclusions de la recherche sont mises en situation, au travers de 14 entre-
tiens avec des dirigeants d’entreprises familiales (Guillaume Bataille, Patrick Daher,
Charles Darbonne, Luc Darbonne, Philippe d’Ornano, André Robert Dehault, Marie
Hélène Dick, Lucie Maurel Aubert, Vincent Montagne, Olivier Mellerio, Philippe
Oddo, Pierre Emmanuel Taittinger, Guillaume Verzier, Emmanuel Viellard).
L’ouvrage, qui n’hésite pas à remettre en cause bien des idées reçues sur l’entre-
prise familiale, conduit néanmoins à une conclusion claire : ce qui fait la force de
l’entreprise familiale est à méditer pour toutes les entreprises !
3/ U
n horizon de temps long au service de la pérennité
et de l’innovation
C’est à l’aune du « long-terme » que s’appréhendent le fonctionnement et la réussite
des entreprises familiales. Le long terme est une notion transversale qui influence
la relation unissant l’entreprise et ses employés, que la recherche appelle le « capi-
tal humain » ou « capital social », ainsi que la relation avec les clients et les four-
nisseurs, mais également la stratégie et les politiques d’investissement.
Les conclusions de la recherche sur l’enjeu du long terme s’articulent autour des
propositions suivantes:
• La clé de la réussite à long-terme des entreprises familiales s’exprime dans ce
paradoxe : « prudence patrimoniale et dynamisme entrepreneurial »,
• L’innovation est l’ADN des entreprises familiales, qui doivent pour durer inno-
ver et avoir des marques fortes ; elle reste soutenue même en période de crise,
• La culture d’entreprise en faveur du long-terme est aussi un levier pour l’inno-
vation, de même que la transposition du modèle familial à l’entreprise (« steward-
ship »), mais la structure familiale agit parfois aussi comme un frein à l’innovation,
• La fiscalité française est aussi identifiée comme un frein, sauf le crédit d’im-
pôt recherche.
4/ Un surcroît de capital social appelé « familiness »
Le « familiness » est défini comme un surcroît de capital social, lui-même défini
comme étant « l’ensemble des ressources que les individus peuvent obtenir par la
connaissance d’autres individus, en faisant partie d’un réseau social avec eux, ou en
étant connu d’eux et ayant une bonne réputation ».
La mesure du « familiness » repose sur trois axes développés par la recherche
académique :
• celui de la gouvernance familiale,
• celui des valeurs,
• celui de l’enracinement local, allié à une forte présence à l’international.
L’ouvrage détaille :
• Le pouvoir de la famille, qui repose sur la gouvernance familiale, dont la clé de
voute est l’« affectio familiae », et son articulation avec la gouvernance de l’entreprise,
• Les valeurs, qui ne sont pas différentes de celles des entreprises à capital diffus,
mais plus influentes parce qu’incarnées par les membres de la famille,
• La manière dont se traduit l’enracinement local allié à un déploiement global,
notamment à travers le profil-type des entreprises familiales : champions cachés, lea-
ders internationaux sur un marché de niche,
• L’enracinement territorial conduit aussi très naturellement à la philanthropie et
au soutien de l’entrepreneuriat social.
5/ L
e devoir de transmettre aux générations suivantes
construit l’avenir
Les entreprises familiales sont essentiellement composées de TPE, de PME, et d’ETI,
contribuant à hauteur de 50% du PIB et des emplois créés en France. Dans l’en-
semble, et à titre de comparaison, 60% à 95% de l’économie des différents pays de
la planète sont représentés par des entreprises familiales, et cette statistique atteint
85% pour l’ensemble des entreprises des pays de l’OCDE.
La réalisation de la transmission des entreprises familiales est donc de la plus
extrême actualité.
L’analyse de la recherche fait apparaître les constats suivants :
• La transmission est peu ou tardivement anticipée dans la majorité des entre-
prises familiales,
• Le cadre juridique français reste onéreux, mais surtout complexe et contraignant,
• Seules les entreprises les plus rentables se transmettent aux héritiers,
• Le népotisme n’impacte négativement la performance des entreprises familiales
que si les héritiers repreneurs prennent la direction sans y avoir été préparés par
des études supérieures,
• La psychologie est une composante cruciale dans la transmission.
Préface ................................................................................................................. 11
Introduction ..................................................................................................... 13