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Economie d’entreprise 1
Dr. Mamadou SAMB
Séquence 2 : La réalité juridique de l’entreprise
Du point de vue juridique, on distingue, les entreprises publiques, contrôlées par l’État ou une
collectivité locale, et les entreprises privées, contrôlées par des personnes privées (physiques ou
morales). Le schéma ci-après, nous permet de résumer les différents types d’entreprises en
fonction du critère juridique :
L’entreprise publique est une entreprise contrôlée par l’État ou par une collectivité publique qui
produit des biens et des services pour un marché. Les entreprises publiques disposent d’une
certaine autonomie de gestion et sont, dans le cadre de leurs relations client-fournisseur,
soumises au droit commercial. On notera que certaines entreprises publiques sont encore en
position de monopole ou de quasi-monopole.
On peut mentionner les différentes formes d’entreprises publiques suivantes :
1.1. La concession :
À l’origine, une concession est une activité de service public, assurée par une entreprise privée,
qui bénéficie d’une autorisation limitée dans le temps et dont les conditions d’exploitation sont
fixées par un cahier des charges.
le service public ou l’autorité administrative qui accorde la concession est le concédant ;
l’entreprise privée bénéficiaire d’une concession est le concessionnaire.
1.2. La société d’économie mixte :
Une société d’économie mixte résulte d’une volonté de partenariat industriel entre la puissance
publique et des personnes privées. C’est une entreprise dont la propriété est partagée entre l’État
(ou une collectivité publique) et des personnes privées.
Le contrat de partenariat public-privé (PPP) est un nouveau contrat administratif qui relève de
la compétence des juridictions administratives. Il présente deux caractéristiques :
la maîtrise d’ouvrage est assumée par des personnes privées ;
la mission de service public reste directement exécutée par la personne publique.
Le recours au contrat de partenariat répond à des besoins d’intérêt général. Il n’est possible que
lorsque la personne publique n’est pas objectivement en mesure de définir seule les moyens
techniques et justifie de la complexité du projet, mais aussi de son incapacité à l’assumer. Le
contrat de partenariat est aussi un recours possible lorsque la personne publique prouve le
caractère d’urgence du projet, même si ce dernier porte sur des ouvrages traditionnels.
L’entreprise nationale a comme unique actionnaire l’État. Dans le cas d’une privatisation
partielle, il restera l’actionnaire principal.
Les entreprises nationales sont administrées comme des sociétés anonymes. Le président
directeur général est nommé par le gouvernement en conseil des ministres.
Pour des raisons idéologiques, politiques ou économiques, on oppose à la nationalisation
(appropriation par l’État par prise de contrôle direct de plus de 50 % des titres d’une entreprise
privée), la privatisation qui consiste, par une décision gouvernementale, à vendre des actifs
publics (entreprises créées par l’État ou nationalisées) à des actionnaires privés.
Le statut d’entreprise individuelle présente l’avantage de procurer une grande liberté, ce qui
explique son succès dans les domaines de l’agriculture, l’artisanat, les professions libérales, les
services, le commerce.
L’entreprise individuelle fait partie intégrante du patrimoine de l’exploitant. En conséquence,
ce dernier est indéfiniment responsable des dettes de son entreprise. Sa responsabilité, qui est
illimitée, est engagée sur ses biens personnels propres.
Les sociétés désignées comme des « sociétés de personnes » sont des structures dans lesquelles
il existe un lien fort entre les associés, on parle d’intuitu personae. Les associés choisissent
délibérément de créer leur entreprise ensemble, souvent en raison d’un fort lien personnel ou de
la poursuite d’intérêts communs.
Les sociétés de personnes se distinguent des sociétés de capitaux. Ces dernières sont axées sur
les apports des associés au capital de la société. L’identité des associés n’est pas aussi
importante que dans les sociétés de personnes et la responsabilité des associés est généralement
limitée à leur apport. Ainsi, les sociétés de personnes sont caractérisées par 3 éléments majeurs :
- La nécessité d’un agrément pour les associés entrants :
En raison de l’importance attachée à l’identité des fondateurs, l’entrée et la sortie des associés
au capital de la société est souvent l’objet d’une procédure complexe, qui requiert l’agrément
des autres associés.
Le capital social des sociétés de personnes n’a pas vocation à subir d’importants mouvements.
Bien sûr, les opérations sur le capital social ne sont pas exclues. Ce sont seulement les cessions
de parts sociales qui sont rendues plus complexes dans les sociétés de personnes, car elles
nécessitent de suivre une procédure d’agrément.
- La responsabilité indéfinie et solidaire des associés :
La bonne entente des associés est nécessaire dans une société de personne, car les associés
sont tous personnellement responsables des dettes de la société de manière indéfinie et solidaire.
Concrètement, cela signifie que les créanciers de la société peuvent demander à être remboursé
sur le patrimoine personnel d’un des associés. On parle de responsabilité indéfinie, car
la responsabilité financière des associés n’est pas limitée à leurs apports.
Cela signifie également qu’un créancier peut demander le remboursement intégral d’une dette
de la société à n’importe lequel de ses associés. L’associé appelé à rembourser la dette ne peut
pas refuser: il doit rembourser l’intégralité de la somme.
Une fois qu’il a remboursé le créancier, l’associé qui a payé peut demander aux autres associés
de le rembourser à hauteur de la quote-part de chacun au capital social.
- La fiscalité transparente.
Le régime fiscal des sociétés de personnes est la seconde caractéristique majeure de ce type de
société. La fiscalité des sociétés de personnes est ce qu’on appelle une « fiscalité transparente ».
Cela signifie que ce n’est pas la société qui est imposée sur ses bénéfices mais, ce sont ses
associés qui sont imposés à l’impôt sur le revenu (IR) sur les bénéfices de la société.
En principe, les associés sont donc imposés quoi qu’il arrive, dès lors que la société réalise un
bénéfice, même si celui-ci n’est pas distribué. Cependant, dans certaines sociétés de personnes
telle que la SCI, il est possible pour les associés, d’opter pour une imposition à l’impôt sur les
sociétés (IS). Dans les sociétés de personnes soumises à l’IS, c’est la société qui est imposée à
l’IS et les associés ne sont imposés à l’IR qu’en cas de versement de dividendes.
Notons qu’il existe plusieurs types de sociétés de personnes, toutefois, elles peuvent être:
Non mixte: c’est le cas de la SCI (Société Civile Immobilière), la SNC (Société en Nom
Collectif), la SCP (Société Civile Professionnelle) ou encore la SCS (Société en Commandité
Simple). Elles possèdent toutes les caractéristiques d’une société de personnes.
Mixte: c’est le cas de la SARL (Société à Responsabilité Limitée) ou de la SUARL (Société
Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) encore appelée EURL (Entreprise Unipersonnelle à
Une société de capitaux est une société qui se focalise sur les apports des associés au capital
social de l’entreprise. C’est une démarche totalement à l’opposé des sociétés de personnes, qui
accordent une plus grande importance à la personne de l’associé plutôt qu’à son apport.
Dans les sociétés de capitaux, le capital social a vocation à changer de mains plus simplement
que dans les sociétés de personnes, ce qui facilite l’entrée et la sortie de tout associé au capital
de la société. Il s’agit là de la caractéristique majeure des sociétés de capitaux. Pour autant,
même cette caractéristique peut varier en fonction du type de société de capitaux.
Les sociétés de capitaux présentent des caractéristiques bien différentes des sociétés de
personnes, notamment quant à la possibilité de transmission de titres, la responsabilité des
associés ou encore la fiscalité.
- La cession des titres
Dans les sociétés de capitaux, la transmission des titres est en principe beaucoup plus simple
que dans les sociétés de personnes puisque les associés ne sont pas obligés d’intégrer une clause
d’agrément dans les statuts de la société. Sans clause d’agrément, si un associé veut revendre
ses parts à un tiers, il n’a pas besoin de l’accord des autres associés. Il est donc libre de quitter
la société en cédant ses parts comme il le souhaite. Cela permet à de nouveaux investisseurs
d’entrer au capital de la société et aux associés de pouvoir en sortir sans trop de contraintes.
- La responsabilité limitée
Les sociétés de capitaux permettent aux associés de protéger leur patrimoine personnel. Ils ne
sont responsables financièrement qu’à hauteur de leurs apports au capital de la société et les
créanciers ne peuvent pas leur demander paiement pour les dettes de la société.
Dans les sociétés de personnes en revanche, les associés sont responsables de manière illimitée
sur leur patrimoine personnel. Il s’agit d’ailleurs d’une des raisons pour lesquelles les associés
d’une société de personne doivent avoir une véritable relation de confiance entre eux.
- La fiscalité avantageuse
Les sociétés de capitaux sont en principe soumises à l’impôt sur les sociétés. Cela signifie que
c’est la société qui est imposée sur ses bénéfices à un taux fixe avant la distribution des
dividendes aux associés.
Les sociétés de capitaux peuvent être séparées en deux sous-catégories :
D’un côté les sociétés de capitaux non mixtes : elles ont toutes les caractéristiques des sociétés
de capitaux et émettent des actions d’entreprise, exemples : SA (Société Anonyme),
SAS (Société par Actions Simplifiées), SCA (Société en Commandité par Actions).
De l’autre côté, on retrouve les sociétés de capitaux mixtes : la SARL ou SUARL qui sont à
la fois des sociétés de personne et des sociétés de capitaux.