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INTRODUCTION

Pour exercer son activité, l’entrepreneur doit choisir un statut juridique ; plusieurs
options sont possibles pour faire ce choix.
En fonction de l’activité du projet du nombre d’associés ou d’actionnaires réunis
et d’une multitude d’autres paramètres, le choix de l’entrepreneur doit s’orienter
vers la forme juridique qui est la plus adaptée pour lui dans le cadre de son projet.
Le conseil d’un expert-comptable ou d’un avocat sont les bienvenus pour valider
les choix du statut juridique.
A-classification des entreprises selon leur nature juridique
Selon le critère de la nature juridique, on distingue trois catégories d’entreprise :
❖ Les entreprises privées ;
❖ Les entreprises publiques ;
❖ Les entreprises parapubliques.
1-les entreprise privées
Une entreprise privée se définie comme étant une entreprise dont le capital
appartient à des personnes physiques ou morales relevant des droits privés. Elles
constituent l’une des caractéristiques essentielles de l’économie capitaliste. Elles
peuvent se présenter sous forme des entreprises individuelles ou sous formes des
sociétés.
a- Les entreprises individuelles
Une entreprise individuelle est une entreprise qui, comme son nom l’indique
appartient à une personne physique qui, dans la majorité des cas gère elle-même
son exploitation. On rencontre ces entreprises principalement dans l’agriculture,
l’élevage, et le commerce de détail.
b -les sociétés
Le contrat des sociétés est celui par lequel deux ou plusieurs personnes décident
de mettre quelques choses en commun en vue de partager le bénéfice qui pourra
en résulter. Il existe plusieurs types des sociétés commerciales :
▪ Les sociétés des personnes (société en nom collectif SNC, société en
commandite simple SNC) ;
▪ Les sociétés des capitaux (société en commandité par action, société
anonyme) ;
▪ Sociétés à responsabilité limité
i) Les sociétés des personnes ou sociétés par intérêt
Ce sont des sociétés qui présentent les caractéristiques suivantes :
✓ Les associés se connaissent et se regroupent en leurs qualités respectives,
✓ Les sociétés des personnes qui sont donc constituées en considération de la
personne des associés, on dit que l’intuitu personnel domine la formation
de ce type de société ;
✓ Les associés qui sont responsables sur la totalité de leurs patrimoines.
✓ Les parts sociales qu’ils reçoivent en contre partie de leur apport sont non
négligeables et inaccessibles (non cessibles à des tiers) ou cessible selon
certaines conditions (accord de tous les associées)C
Il existe deux formes des sociétés des personnes : la société en nom collectif et la
société en commandité simple ;
❖ La société en nom collectif (SNC) : la société en nom collectif est celle
que forment deux ou plusieurs personnes ayant ou prenant la qualité du
commerçant et répondant personnellement, solidairement et
indéfiniment dans tout le passif social. Les associés peuvent être gérant
mais leurs actions ne sont ni librement négociables, ni librement
cessibles.
❖ La société en commandité simple(SCS) : c’est une société des personnes
ou existent deux types d’associés ; les commandités qui sont
responsables sur leurs patrimoines propres de toutes les dettes de la
société et les commanditaires qui eux, jouent le rôle de simple apporteur
des capitaux et ne sont donc responsables que dans la limite de leur
apport ; les parts d’intérêts des commanditaires comme celle des
commandités sont non cessibles ou cessibles selon certaines conditions
strictes. Les commanditaires n’ont pas la qualité des commerçants par
contre les commandités ont la qualité des commerçant et peuvent être
gérant.
ii) les sociétés des capitaux ou société par action
Les sociétés des capitaux s’opposent trait par trait aux sociétés des personnes :
▪ Les associés, la plupart du temps ne se connaissent pas ;
▪ Leur responsabilité est limitée au montant de leur apport ;
▪ Les titres appelés actions, contre partie de leur apport sont librement
cessibles.
Les sociétés des capitaux sont : les sociétés en commandité par action et les
sociétés anonymes.
▪ Les sociétés en commandité par action : les sociétés en commandité par
action
au sein desquelles existent deux sortes d’associés : les commandités, responsable
personnellement, solidairement et indéfiniment des pertes sociales et les
commanditaires dont la responsabilité est limitée à leur apport et donc les titres
appelés actions sont librement négociables ; les commanditaires ne peuvent pas
être gérant car ils n’ont pas le statut des commerçants. L’OHADA (organisation
pour l’harmonisation en Afrique du Droit des affaires) a exclu dans sa zone
d’obédience la possibilité de créer les sociétés en commandité par action.
▪ La société anonyme : elle est considérée de nos jours comme la forme la plus
achevée de l’entreprise capitaliste.
Dans la société anonyme les actionnaires généralement ne se connaissent pas. Ils
sont souvent très nombreux, leur nombre est fixé à sept personnes au minimum.
La loi ne fixe pas des maximums.
Les actions, contre partie de leur apport sont librement cessible. La responsabilité
de chaque actionnaire est limitée à ses apport.
Les actionnaires sont juridiquement les propriétaires de leur entreprise. Ils
assurent la responsabilité de la gestion de l’entreprise par l’intermédiaire du
conseil d’administration élu en assemblée générale.
iii) Les sociétés à responsabilité limitée
D’inspiration allemande, la SARL est à mi-chemin entre société des personnes et
sociétés des capitaux. Le nombre des associés d’une SARL est compris entre 2 et
50.
Comme la société des personnes, la SARL est constituée d’intuitu personnaly,
c’est-à-dire en considération de la personne des associés. Les parts sociales ne
sont pas cessibles et l’entrée dans une SARL est soumise à des conditions
précises, notamment l’approbation unanime des associes déjà présents. Comme
dans une société des capitaux, les associes ne sont responsables de la perte de la
société (dette sociale) qu’à concurrence de leurs apports. Une SARL n’est pas
dissoute par le décès, l’incapacité ou la faillite personnelle d’un associé.
a- les sociétés privées non commerciales
On rencontre dans ces types des sociétés les coopératives et les sociétés civiles.
❖ Les sociétés coopératives : elles fonctionnent sous la base de deux principes
essentiels :
▪ Le profit dégagé ne revient pas à des actionnaires mais a l’ensemble des
coopérateurs (travailleurs dans une coopérative de production, acheteurs
dans les coopératives de consommation) ;
▪ Les décisions sont prises collectivement selon la règle, un coopérateur
égal à une voie. Dans les sociétés coopératives, la notion de service
rendu est une notion importante, il correspond à un des avantages
sociaux ou des niveaux de rémunération dans une coopérative de
production, a rapport qualité prix dans les sociétés de consommation.
❖ Les sociétés civiles : ce sont des sociétés qui ne peuvent effectuer que des
opérations civiles. Ce type de société est largement représenté dans les
professions libérales (société civile professionnelle et interprofessionnelle).
Les membres des sociétés civiles sont indéfiniment responsables des dettes à
la société civile à laquelle ils appartiennent.
2. Les entreprises publiques
Une entreprise publique est une entreprise dont la propriété et la gestion révèlent
en tout ou partie de l’Etat ou d’une personne morale de droit publique (collectivité
territoriale (commune), établissement publique).
Cette présence de l’Etat ou d’une personne morale de droit publique entraine pour
l’entreprise publique l’application en son sein des règles dérogatoires.
Les entreprises publiques comprennent :
❖ Les sociétés d’Etat ;
❖ Les établissements publics à caractère industriel ou commerciale.

a- Les entreprises publiques au sens stricte


Cette catégorie d’entreprise proprement dite se compose des établissements
publics à caractère industriel ou commerciale (EPIC) et des sociétés de l’Etat
(SE).
Les sociétés d’Etat
Une société de l’Etat est une entreprise créée sous forme des sociétés
commerciales dont le capital divisé en action, est exclusivement souscrit par une
ou plusieurs personnes morales de droit public.
Les sociétés d’Etat dans leur fonctionnement sont régies par des règles très
voisines de celles de droit privé ;
Dans l’ensemble, c’est la législation civile et commerciale qui leur est applicable.
Elles jouissent d’une plus large autonomie que les entreprises publiques à
caractère industrielle et commerciale.
Les sociétés d’Etat ne sont cependant pas des sociétés anonyme puisqu’une
personne morale de droit publics à elle seule peut créer une société d’Etat.
Les établissements publics à caractère industriel ou
commerciale
Les établissements publics à caractère industrielle ou commerciale sont des
établissements publics qui, d’une manière habituelle accomplissent des actes des
commerces et fonctionne conformément aux lois et aux usages de commerce. Les
EPIC sont dotés de la personnalité juridique bien soumis à des contrôles de service
de l’Etat (inspecteur de finance, contrôleur d’Etat).
Le capital d’un EPIC est entièrement souscrit sous forme de dotation.
3- les entreprises parapubliques
Elles sont constituées par les sociétés d’économie mixte (SEM) et dans les pays
développés, le groupement d’intérêt publique (GIP).
Les sociétés d’économie mixte (SEM)
Une SEM est une société anonyme dans laquelle l’Etat ou une collectivité
publique intervient au côté des personnes morales de droit privé, en tant
qu’actionnaire et sur laquelle, il entend exercer un contrôle administratif interne
dérogatoire aux règles des droits communs.
La SEM se distingue ce pendant des sociétés anonymes traditionnelles et ceci pour
deux raisons essentiellement :
▪ Alors qu’il faut un minimum de quelques actionnaires pour
constituer une société anonyme normale, seulement deux personnes
peuvent constituer une SEM, l’une de droit publique et l’autre de droit
privé national ou étranger ou intérêt international.
▪ Les actions d’une société anonyme ordinaire sont identiques, tel n’est pas
le cas dans une société où il existe deux types d’action ;
▪ Les actions de type A qui ne peuvent être souscrite que par des personnes
morales de droit public et donc la cession est soumise à l’autorisation du
gouvernement,
▪ Les actions de type B qui peuvent appartenir à tout autre associé.
Les groupements d’intérêt publics
Crées en France en 1986, les GIP vise à permettre une coopération entre personne
morale de droit publique et personne morale relevant de droit privé dans le
domaine de la recherche scientifique et technologique.
B- les avantages et inconvénients des différentes entreprises

LES SOCIETES ANONYMES


Les avantages Les inconvénients
➢ Dans les SA les pouvoir sont reparties ➢ La structure de la SA est beaucoup
entres les différents organes : plus lourde pour les petites et
• Le conseil d’administration ; moyennes entreprises ;
• Et la direction générale. ➢ La création d’une SA nécessite la
➢ Les actions d’une SA sont facilement réunion d’au moins 7 actionnaires ;
et librement cessibles. ➢ Il est obligatoire de nommer les
➢ Les actionnaires peuvent entrer ou commissaires aux comptes dès la
quitter aisément la société. création de l’entreprise ;
➢ Les SA sont des sociétés a risques
limites, les actionnaires ont des
responsabilités limites aux montants
qu’ils engagent pour la souscription
ou le rachat des actions.
LES SOCIETES ANONYMES A RESPONSABILITE LIMITES
Les avantages Les inconvénients
➢ Les SARL offre un cadre juridique ➢ Le gérant de la SARL ne peut être
qui sécurise les associes ; qu’une personne physique.
➢ Les SARL protègent les associes, en ➢ Les dividendes des gérants
limitant leur responsabilité à leurs majoritaires sont soumis à la
apports en capitaux ; cotisation sociale.
➢ Une SARL peut être créer par un ➢ La création d’une SARL et plus
associé Unique ; lourde qu’une entreprise
➢ La SARL unipersonnelle permet individuelle ;
l’ouvrir du capital pour le ➢ pas besoins de commissaires aux
développement de l’entreprise. apports pour certaines apports en
nature(par exemple lorsque ces
apports n’excèdent pas la moitié du
capital social investi.
LA SOCIETE EN COMMANDITE SIMPLE
Les Avantages Les inconvénients

➢ La répartition des rôles entre les deuxLe principal inconvénient de la


types d’associes permet d’éviter les société en commandite simple est que
conflits entre associes ; les commandites ont une
➢ Les commanditaires ont une
responsabilité personnelle illimite. Ils
responsabilité limitée a leur apport ;
➢ les règles de fonctionnement sont sont solidairement responsables des
simples et aucun capital minimum dettes de la société et donc leur
n’est exigé ; la libération des parts patrimoine personnel est engagé ;
sociales n’est pas obligatoirement ➢ Les commandités ayant le statut de
immédiate a la constitution de la commerçant, ne peuvent pas
société. bénéficier du régime social des
salaries.
➢ Les commanditaires n’ont aucun
droit de gestion ; ils ne peuvent faire
aucun acte de gestion externe,
comme engager la société par
exemple.
LES SOCIETES EN NOMS COLLECTIFS
Les avantages Les inconvénients
➢ Elles sont simples à créer et ne ➢ Les associes sont solidairement et
nécessitent pas un financement indéfiniment responsables des dettes
important ; de l’entreprise ;
➢ Elle permet d’ouvrir son capital aux ➢ Les parts d’une SNC sont difficiles à
investisseurs extérieurs ; céder , cette cession n’est pas libre
➢ Elle peut profiter des crédits elle nécessite l’accord de tous les
d’impôts. associes , car la majorité ne suffit
pas .
NB : nous ne présenterons ici que les avantages et inconvénients des entreprises privées
autorisées par le droit Tchadien.

CONCLUSION

Au terme de cette présentation, il ressort que le choix de la nature juridique d’une entreprise
est fonction de plusieurs paramètres notamment :
❖ Du capital disponible ;
❖ Du nombre des associes ;
❖ Et des objectifs visés par les associes.

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