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CRIOLLO

Jorge Sebastian
000483510
BAC3-ARCH Art contemporain

James Turrell est l'un des artistes les plus importants


de notre époque. Né à Los Angeles en
1943, James Turrell a étudié tout un tas de choses
comme la psychologie de la perception, les
mathématiques, la géologie, l’astronomie et l’art.
Depuis ses tout débuts, l’Américain James Turrell est
fasciné par la lumière.

Au milieu des années 60, la lumière a inspiré divers


artistes, en particulier en Californie, où ils furent réunis
au sein du mouvement ‘’Light and Space’’.

Dans les années 70, il crée des installations les


Skyspaces qui offrent des expériences sensorielles
et spirituelles grâce à une interaction subtile entre la
lumière naturelle et artificielle.

Portrait (2007), James Turrell.

Turrell conçoit ses Skyspaces pour créer un lien unique entre la


terre et le ciel. Son travail porte sur les matériaux les plus
fondamentaux : l'espace, le temps et la lumière, et se
concentre généralement sur les installations permanentes. Les
installations de James Turrell sont généralement spécifiques à
un site et nécessitent un certain temps de la part du spectateur
pour expérimenter pleinement les effets illusionnistes.

La relation entre la lumière et l'espace est ici importante. Turrell


rend la lumière visible dans son art, lui donne une dimension
spatiale et la rend presque matériel (tangible). La lumière
comme métaphore de la perception sensorielle.

Avec ses installation, James Turrell voulait sonder les frontières Roden crater (2020), James Turrell,
entre l'intérieur et l'extérieur, entre le matériel et l'immatériel, la
lumière en tant que médium et la lumière en tant qu'objet.
Élargir notre compréhension sensuelle et intellectuelle de la vue.

Un Skyspace est une pièce, peinte d’une couleur neutre avec


un trou dans le plafond (oculus) qui permet de voir le ciel au-
dessus, comme s’il était encadré. Les Skyspaces peuvent être
des structures autonomes ou intégrées à l'architecture
existante. L'ouverture peut être ronde, ovale ou carrée.

Twilight Epiphany Skyspace (2012), James Turrell.


Skyspcace (1994), James Turrell @Photo personnellle

L'endroit le plus calme d’Anvers se trouve à l’intérieure du " Skyspace " de James Turrell qui se trouve sur le toit du
musée M HKA. Accessible par la cage d’escalier, le M HKAFÉ, offre des terrasses au quatrième étage qui est ouverts
à tout le monde, indépendamment d’une visite du musée (gratuit). La terrasse devient un espace public où des
événements peuvent y être organisés et où de chaque côté on a une vue panoramique sur l’Escaut ou la ville.
De l’extérieure, on y voit la forme imposante de ce grand cube de plus de 5m de haut avec sa petite entrée. En
rentrant, une atmosphère reposante crée grâce à l’ouverture dans le plafond qui offre une vue vraiment unique sur le
ciel. Le long des murs sont fixées des banquettes sur lesquelles le spectateur peut s’asseoir.

Pendant la journée, on peut y admirer une partie du ciel à travers l'ouverture du plafond. Ciel, qui change en
fonction du temps, qui semble toujours en mouvement. On peut y voir le bleu du ciel devenir de plus en plus
profond, les nuages et les traces d’avions s’estomper, et voir apparaître les premières étoiles, jusqu’à ce que
l’ouverture paraisse se couvrir d’un voile noir comme si un carré noir mat avait été peint au plafond.
La perception de la profondeur disparaît et l’obscurité semble impénétrable, tandis que le ciel à l'extérieur du cube –
visible à travers la porte – poursuit l’évolution du jour vers la nuit. L’expérience que vit le spectateur ne lui donne pas
seulement une nouvelle conscience de la lumière et de l’espace, mais du temps aussi.

Le simple fait d'être témoin du ciel depuis l'intérieur du Skyspace, notamment à l'aube et au crépuscule, révèle
comment nous créons en interne les couleurs que nous voyons et donc, notre réalité perçue. Du point de vue de
leur impact sur le spectateur, les œuvres de Turrell sont uniques et elles s’imposent aujourd’hui d’autant plus que la
vie contemporaine semble avide d’expériences provisoires et singulières.
Sun Tunnels (1976), Nancy Holts.

Les Skyspaces peuvent être mise en relation avec les Sun Tunnels de Nancy Holts
évoqués dans le cours dans la partie du Land Art. La question de la pratique du Land
Art comme un parcours, comme vecteur de sensations par la notion de spiritualité est
quelques chose qui m’intéresse particulièrement, comme les travaux de Nancy Holt où
le spectateur s’aventure dans ces rouleaux de béton avec l’objectif de contempler le
simple spectacle de la nature.

Il y a un intérêt qui se distingue par cette question spirituelle, c’est la volonté de sortir
de tout volonté politique ou social de dénoncer quelque chose, on est ici dans un acte
qui reste cependant fort mais qui de par sa poésie et son aspect spirituel apaise. On
peut comparer les travaux de Nancy Holt a ceux de James Turell, où il joue avec les
phénomènes naturelles comme la lumière, lumière qui dans ses œuvres ont ces
vertus spirituelles.

On peut considérer ces travaux comme du Land Art car il s’insère tout de même dans
un contexte et joue avec les éléments de ce contexte, en l’occurence le ciel et ses
effets. Les œuvres de James Turell certes très populaires et architecturales ont ce
pouvoir d’être intemporelles de par leur conception et volonté, les effets sont
changeants selon l’exposition et les jours mais l’effet recherché reste le même.

De plus les réalisations de Turell comme « Skyspace » sont isolées, ce qui les rend
uniques, il faut ainsi les chercher, explorer, tout cela constitue un processus propre à
l’œuvre qui lorsqu’on l’effectue devient sensationnel. C’est une expérience qui doit être
vécu car elle n’a pas la même valeur en photographie.
Mon avis personnel sur James Turrell, je trouve qu’il est étonnant de voir
comment les critiques se réfèrent généralement à lui simplement comme un
artiste de la lumière et de l'espace. Alors qu’il est bien plus que ça. En effet son
travail porte sur la lumière et la vue, sur la perception et l'espace, mais qu'en
est-il de l'architecture, de la science, de la psychologie, de l'astronomie et de la
sculpture ?

Léonard de Vinci correspondait à cet idéal dit « aristotélicien ».Turrell est une
personne peu connue pour pas dire inconnue en dehors du monde de l'art ?
Pourtant plus on en découvre sur son art et sa recherche pour les réponses,
plus il devient complexe de définir cet artiste remarquable.

Je vais essayer de faire la lumière sur le côté architectural de son art.


Couramment, les artistes se sont appuyés sur des idées générales fondées
pour montrer leur art. Dans l'histoire plus récente, la nécessité de sortir de
l'unité habituelle est devenue une norme acceptée. Mais alors que des artistes
du terrassement comme Robert Smithson, Walter De Maria et Michael Heizer
rejette le musée et la galerie comme véhicule de leur art, comme une comme
Ronchamp (1955), Le corbusier.
une protestation contre le marché de l'art traditionnel.

Turrell quant à lui construit de nombreux espaces physiques qui abritent ses
installations lumineuses permanentes. Mais ces installations deviennent plus
qu'un réceptacle pour son art : elles sont de l'art. Je ne connais aucun autre
artiste pour qui l'architecture fait autant partie intégrante de l'œuvre. Mais la
référence à ce médium est à peine, voire jamais, mentionnée, ou alors
seulement comme une nécessité pour contenir ses sculptures légères et ses
installations lumineuses. Peut-être est-ce lié au fait que les architectes ne sont
pas considérés comme des artistes. Bien que le postmodernisme ait permis à
tous les types d'art d'être "élargis" à d'autres, il y a toujours une spécificité de
médium enracinée qui définit les artistes.

Dans l'esprit de cette observation, les réalisations architecturales de Turrell ont


été négligées. Qu'est-ce qui définit l'approche de Turrell dans sa conception ?
Dans la tradition de l'architecture moderne, la simplicité et la clarté de ses
formes permettent à son installation lumineuse de ne pas être encombrée de
distractions de se libérer de toute distraction.

À cet égard, ses bâtiments révèlent clairement leurs constructions en béton,


sans ornement. Une caractéristique souvent présente dans l'architecture
moderniste est le jeu et l'utilisation de la lumière naturelle. L'église conçue par
Le Corbusier à Ronchamp ou L’Assemblé nationale du Bangladesh de Louise
Kahn .est un exemple de chef-d'œuvre. Leur luminosité et leur éclat changent
au cours de la journée, comparable à la qualité temporelle des Skyspaces de
Turrell. Bien qu'il y ait une certaine cohérence dans son approche, les
influences culturelles, environnementales et historiques des lieux particuliers
semblent avoir une influence sur le choix du lieu. Les lieux semblent conduire à
des esthétiques visuelles différentes. National Assembly (1982), Louise Kahn.
Transforms the Guggenheim (1998), James Turrell. Alta from First Light (1990), James Turrell.

En termes d'histoire de l'art, l'architecture de Turrell a été influencée par une forte relation avec le minimalisme, un
mouvement qui a défini les années soixante, et une esthétique à laquelle il est souvent identifié avec ses
installations lumineuses et spatiales. Comme dans l'œuvre de nombreux artistes de ce mouvement, ses
constructions ne doivent pas être considérées uniquement sous l'angle de leur fonctionnalité, qui consiste à
abriter l'art de la lumière, mais comme une partie intégrante de l'expérience globale de la perception.

Mais la similitude esthétique partagée d'un "design simple, de surfaces propres, non modulées et des couleurs
vives" et sa "réduction... à ses composants formels essentiels" n'est pas transposable à l'ensemble de l'œuvre.
Alors que dans le Minimalisme, l’œuvre supprime toute trace d'émotion... Les espaces et l'art de Turrell peuvent
faire vivre au spectateur de fortes expériences émotionnelles, spirituelles et physiques qui vont émotionnellement,
spirituellement et physiquement aller au-delà de la matérialité de l'objet d'art.

Comprendre sa pensée et son approche. Le minimalisme ayant revisité


de nombreux aspects du Bauhaus, il serait peut-être plus approprié
d'examiner certaines caractéristiques de l'art de Turrell sous cet angle.

Le Bauhaus "a été fondé avec l'idée de créer une œuvre d'art "totale"
dans laquelle tous les arts, y compris l'architecture, seraient finalement
réunis. Le style Bauhaus est devenu l'un des courants les plus influents
de l'architecture moderniste et du design moderne. Walter Gropius,
fondateur du Bauhaus, avait l'intention d'unir l'art et l'artisanat, en créant
une architecture et des produits de design fonctionnels avec des produits
haut de gamme.

Une architecture fonctionnelle et des produits de design avec un Study for Einige Kreise (1926), Wassily Kandisky.
art haut de gamme. Ce n'est pas un hasard si le groupe d'enseignants
du Bauhaus comprenait des artistes comme Wassily Kandisky, des
architectes tels que Ludwig Mies van der Rohe, qui a pris la tête de
l'école (directeur) en 1930 et devenu l'un des principaux partisans de
l'architecture moderniste.

À cet égard, les installations de Turrell englobent de nombreuses


caractéristiques du Bauhaus en mélangeant différents types de
matériaux. Caractéristiques du Bauhaus en mélangeant différents
supports pour créer une forme fonctionnelle et minimaliste avec de
grandes aspirations artistiques. Farnsworth House (1951), Mies van der Rohe.
Je mets en liens l’œuvre le Skyspace de James Turrell à l’Eglise
San Giovanni Battista de l’architecte Suisse Mario Botta.

L’église Battista n’a pas de fenêtre et le seul éclairage provient


de la lumière naturelle qui traverse le toit agit comme un puit de
lumière, tout comme le Skyspace. La lumière donne une
atmosphère paisible; Dans lequel où on a l’impression de
pouvoir manipuler la lumière comme une sculpture.

La forme de l’église est très similaire au Skyspace ‘’ Piz Uter’’ de


James Turrell, où même le paysage dans lequel il est implanté
se ressemble.
Eglise San Giovanni Battista(1996), Mario Botta.

Surplombant la vallée, il rappelle le passé où l'église était l'entité


prééminente qui protégeait ses citoyens afin de contrôler leurs
vies. entité prééminente qui protégeait ses citoyens afin de
contrôler leurs vies.

Une fois à l'intérieur, le contraste entre les lieux spirituels du


passé, remplis d'icônes, et l’église de Botta ne pourrait être plus
fort. Botta ne pourrait pas être plus frappant.

Le design de Botta met plutôt l'accent sur la méditation, similaire


Piz Uter (2005), James Turrell, aux Skyspaces de Turell.

Eglise San Giovanni Battista(1996), Mario Botta.. Skyspcace (1994), James Turrell.

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