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UN
ARRÊT DANS LE MOUVEMENT ?
Christian Fierens
2014/2 n° 26 | pages 59 à 80
ISSN 1288-6629
ISBN 9782749242644
DOI 10.3917/cla.026.0059
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-la-clinique-lacanienne-2014-2-page-59.htm
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L’inhibition et le moi
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- Difficulté +
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Émotion Symptôme x
Émoi x Angoisse
+
Figure 1. L’inhibition par rapport à symptôme et angoisse
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d’un reste à l’état B ; c’est le moi qui reste vidé de sa fonction et
ce moi était déjà là à l’état A. C’est le moi qui tient les comptes
relatifs à l’état A et à l’état B (désir sexuel et panne sexuelle, désir
de manger et faim non assouvie, etc.) ; ce qui est dis-paru, c’est le
mouvement, car au moment où il aurait pu paraître, il a été annulé
par un contre-paraître. La fonction normale :
• → •
a été remplacée par :
• … •
ou encore (si nous essayons de comprendre ce qui s’est passé au
cœur même de la disparition) :
• (→←) •
Laissons un instant entre parenthèses ce qui est entre paren-
thèses, il ne nous reste que les deux états dépouillés du dyna-
misme ou du mouvement de la fonction. Ils ne fonctionnent plus,
ils sont et ils sont tous les deux des états du moi (le sac à fonctions
classiques).
Si l’on reste fidèle au schéma de la fonction classique, et
quelle qu’en soit la phénoménologie de la fonction spécifique
en jeu (fonction sexuelle, alimentation, locomotion, travail, etc.),
l’inhibition a pour effet de modifier considérablement la façon
d’appréhender la fonction elle-même puisqu’elle a fait dispa-
raître la flèche qui permettait le passage de l’état A à l’état B.
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réalisme : « Je suis triste parce que je sens que je suis triste », « Je
suis inhibé parce que je sens que je suis inhibé », « Les choses
sont dans l’état, parce que je vois les choses dans l’état », « La
neige est blanche, si et seulement si la neige est blanche », voire
« Je suis comme je pense » (forme particulièrement dégradée du
cogito et pourtant si ordinaire). C’est une pensée redondante dont
le deuxième point n’est chaque fois que la preuve du premier,
sans aucun mouvement. La pensée se réduit à ce qui est pris pour
un être ; c’est une ontologie.
Une telle pensée est relativement facile et, avec cette facilité,
l’inhibition apparaît bien comme le degré zéro de difficulté
dans la triade inhibition, symptôme, angoisse. Mais cette pensée
inhérente à l’inhibition et réduite au réalisme transcendantal,
au réalisme émotionnel, au réalisme désenchanté n’est qu’une
solution de facilité, une dis-solution dans la facilité où penser
dis-paraît.
Le psychologue et le moi
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Alors que nous pensions pouvoir partir d’un point fixe, d’une
fonction à satisfaire et d’un moi désireux de satisfaire cette
fonction, il s’avère que ce point n’était déjà qu’une présentation
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L’identification de l’inhibé
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Figure 2. Image de ••
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L’inhibition et la structure
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