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C'est l’histoire des institutions, des règles qui encadrent le pouvoir (le gouvernement et les
administrations) à partir de la révolution jusqu’à la n du XIXe s.
C'est l’histoire des régimes juridiques que les hommes se xent.
La société avant la révolution française était organisée par des règles juridiques.
L’Ancien Régime est une société traditionnelle =société dans laquelle le passé fait le droit et
ce qui existe a vocation a demeurer, ne doit pas être changé, doit perdurer. Ce qui existe
depuis longtemps devient une règle, plus la règle est ancienne plus elle a de valeur et ne peut
être changée. C'est aussi une société inégalitaire juridiquement : tous les individus qui
forment la société n’ont pas les mêmes droits, cela dépend de leur groupe social, de leur
métier, de leur origine sociale… ex : droit de propriété, droit de mariage, droit pénal…
L’inégalité juridique se traduit par une société de corps : les individus sont intégrés dans
di érents corps et en fonction de ces corps (groupes) les droits sont di érents ex : le droit du
mariage n’est pas le même à Strasbourg qu’à Rouen : le droit territorial n’est pas le même.
ex : les corps de métiers : chaque métier avait ses propres règles —> église = corps
ecclésiastique.
Les individus se dé nissent donc par l’appartenance a un corps, et non pas par leur
personnalité ou autres caractéristiques individuelles.
À ces groupes étaient attachés des privilèges (droit spéci que/droits particuliers attachés à
une catégorie de population, attachés aux di érents corps). Un privilège n’a pas de caractère
négatif ou positif c'est un régime, un droit di érent des autres.
Dans une société traditionnelle personne ne peut toucher aux privilèges, pas même le roi.
Avant la révolution française, on parle d’ordres (et non pas de classe sociale) pour décrire la
société.
Cette division de la société en 3 remonte au début du Moyen-Age : cela consiste à diviser la
société en fonction de la position que l’on occupe :
1/Le clergé
2/La noblesse
3/Le Tiers-état
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À l’origine les clercs (membres du clergés) sont chargés d’une fonction religieuse, la noblesse
sont les seuls à pouvoir porter des armes, puis il y a les « autres » : le Tiers-état (qui signi e 3e
statut).
Il y a une hiérarchie sociale entre ces 3 ordres : ces groupes ne sont pas égalitaires, les 2
premiers sont les ordres privilégiés (clergé+noblesse), car ils ont des droits spéci ques
rattachés à eux mais le Tiers-état n’a pas de privilèges par rapport aux autres.
L’appartenance aux 2 premiers confère une dignité, ils o rent une valeur particulière
procurant un sentiment de supériorité à ses membres par rapport à ceux du Tiers-état.
Cette hiérarchie sociale est intégrée. ex : les membres du Tiers-état s’écartent quand un
noble arrivent, ils “reconnaissent“ son statut social comme supérieur au leur.
Le clergé désigne les hommes d’église catholique. Ils sont considérés comme le 1er des
ordres privilégiés car ils sont supposés amener la population au paradis.
Toute une série de droits particuliers leur sont rattachés ex : prêtres pas le droit de se marier,
d’avoir des enfants, de commercer, ne paie pas d’impôts…
Mais le clergé ne représente seulement qu’ 1 à 2 % de la population. Il est socialement très
diversi é : haut clergé : riches, très éduqués ou à l’inverse petits curés de campagne :
pauvres, peu éduqués qui vivent dans les mêmes conditions que les paysans….
La noblesse est au départ un ordre de personne qui combattent, ce sont les seuls qui peuvent
porter des armes, mais elle est plus tard devenue essentiellement composée de descendants
d’anciens nobles (la noblesse est héréditaire). La noblesse peut aussi être accordée par le roi,
c'est ce qu’on appelle l’anoblissement.
Les privilèges attachés à la noblesse sont par exemple des privilèges scaux (les nobles ne
paient pas d’impôts ou peuvent percevoir des impôts spéci ques…).
La noblesse ne représente que 2 à 3 % de la population à la veille de la révolution.
La noblesse c'est un ordre, un état (on le nait on le devient) alors que la seigneurie est une
manière de détenir et d’exploiter les terres à la campagne, la seigneurie concerne donc
uniquement la campagne.
Souvent, à la campagne il y a un seigneur par territoire, le seigneur est toujours un noble et
les terres lui appartiennent depuis des générations, il ne les exploite pas mais des paysans la
cultive et l’exploitent.
Le seigneur a concédé l’exploitation de la terre aux paysans depuis des générations mais en
échange les paysans doivent payer des impôts aux seigneur pour pouvoir utiliser leur terre
(une part des récoltes ex : 1/3 de la py de blé annuelle revient au seigneur, ou parfois de
l’argent, ou même il y a une obligation des paysans de participer à des travaux appelés
corvées ex : 1x par an les paysans doivent contribuer à l’entretien de la route du château).
De +, les paysans n’ont pas le droit d’avoir de four, moulin ou autres outils de production
donc pour en utiliser ils doivent payer une taxe.
Il en est de même pour l’utilisation des ponts, la traversée des terres etc… (une sorte de droit
de douane ou de péage pour chaque pont, chaque passage, chaque moulin….)
Tous ces droits que perçoivent les seigneurs paraissent de - en - légitimes à la veille de la
révolution ( néanmoins tous les nobles ne sont pas riches et tous les paysans ne sont pas
pauvres).
Tout ce qui relève de cette exploitation des terres et de ces impôts que payent les paysans
s’appelle la féodalité ou les droits féodaux.
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La France est une monarchie, une royauté et le pouvoir est entre les mains du roi.
Sur le trône se succèdent les descendants d’Hugues Capet (roi) pendant plus de 800 ans.
Il y a un fort lien entre pouvoir pq et religion en France. Le pouvoir du roi s’appuie, depuis le
Moyen-Age, sur une légitimité religieuse. On dit que Dieu est à l’origine du pouvoir du roi,
c'est lui qui a choisi à quelle famille donner son pouvoir et comment l’exercer.
L’obéissance au pouvoir est aussi lié à la religion : la légitimité religieuse est donc très
importante.
Le sacre du roi est une cérémonie religieuse dirigée par l’archevêque de Reims qui marque le
lien entre pouvoir politique et religion. Cette cérémonie symbolique démontre une légitimité
religieuse (Louis XVI a également été sacré).
Les lois fondamentales (légitimités juridiques qui s’appliquent à la monarchie) donnent un
pouvoir juridique au roi et déterminent qui lui succèdera. Ces règles orales désignent les
prochains rois par l’hérédité, la primogéniture (le 1er né) et la règle de catholicité.
2/L’absolutisme monarchique
La monarchie absolue signi e que le pouvoir du roi ne dépend de personne, il ne connait pas
de limites juridiques. Le roi a le pouvoir de diriger seul.
Ce régime pq apparait au XV e/XVIe s, c'est un régime de concentration des pouvoir entre
les mains du roi, lequel déteint un pouvoir qui n’a pas de limites juridiques (= personne ne
peut s’opposer à l’autorité du droit).
Jean BODIN écrit en 1576 « les six livres de la République ». Il est le grand théoricien de la
souveraineté, il explique que l’Etat est souverain et que la souveraineté est la puissance
absolue et perpétuelle (=aucune limite dans le temps et aucune limite juridique). Aucun
organe n’est susceptible de contester la décision du souverain ce qui signi e que toute justice
se rend en le nom du roi, et que celui-ci peut même remplacer les juges.
Guy Coquile : « Le Roi n’a point de compagnon dans sa majesté royale » (1607)
Cardin le Bret : « Le Roi est seul souverain dans son Royaume et que la souveraineté n’est
non plus divisible que le point en la Géométrie »(1632)
Au XVIIe s, le roi réussit à supprimer tout ce qui fait obstacle, d’un point de vue
institutionnel, à son pouvoir. C’est à dire qu’il gouverne presque seul, sans beaucoup
d’institutions.
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- des limites matérielles (impossible d’appliquer un pouvoir absolu car les décisions
nécessitent des relais et les moyens de communication étaient peu développés à l’époque,
donc l’information ne parvenait au roi que longtemps après)
- des limites juridiques : les lois fondamentales, les privilèges (dans une société de droit
acquis, le roi ne peut pas décider de modi er le droit existant)
- des limites institutionnelles : l’absence d’une administration e cace
- Surtout une limite éthique : le roi est contraint par un cadre moral (le roi est censé faire le
bien, selon la dé nition qu’en donne la religion catholique, il ne peut pas agir selon une
logique personnelle et doivent avant tout penser au peuple et au bien commun)
1/L’administration du royaume
Depuis la n du Moyen-Age, les o ces sont inamovibles càd que les o ciers occupent une
charge publique et sont ainsi irrenvoyables, ils ne peuvent être bougés.
La patrimonialité (càd vénalité (= une charge vénale peut être achetée et vendue) et hérédité
(= les ls succèdent au pères dans l’o ce)
- il est rentable (le roi vend des o ces), c'est source de revenu pour le roi. De plus, quand le
ls succède à son père il doit payer une somme d’argent au roi (sorte d’impôt de
succession).
- il rend les o ciers indépendants du pouvoir royal
- c'est un outil de promotion sociale (beaucoup de familles modestes achètent un o ce qui
permet de s’enrichir par revente et achat d’o ces de + en + prestigieux et ainsi d’acquérir
un haut statut social)
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Les inconvénients du système :
- le roi perd la main sur son administration (agents inamovibles et non choisis par le roi (car
hérédité ou achat d’o ce) ainsi il n’a pas un total contrôle sur eux)
- l’administration fonctionne mal (multiplication des agents et des échelons au lieu d’un
sytème + simple)
—> Pour contourner ce système, le roi a recours, dès le XVIIs, aux commissaires (à la place
des o ciers, c'est des personnes que le roi nomme et révoque comme il l’entend). Mais
l’énorme majorité de l’administration est tout de même composée d’o ciers.
2/ Le gouvernement du royaume
Le gouvernement du royaume est central, composé de conseils (=gens que le roi nomme
autour de lui et qui aident le roi a prendre des décisions).
A/ Les parlements
De nos jours, le Parlement se dé nit comme des chambres élues qui font la loi.
Mais avant la révolution française, les parlements sont dé nis comme le degré suprême de la
justice déléguée, ce sont le + haut degré de juridiction dans leur domaine.
Les parlements sont les tribunaux, des cours de justice. Les parlements constituent, dans
leur ressort (=territoire sur lequel leur juridiction s’exerce), le degré suprême de la justice
déléguée.
Au XVIII s, il n’y a qu’un seul parlement, le parlement de Paris (sur l’ile de la Cité).
Le parlement de Paris restera le parlement le + important de France jusqu’a la n de
l’Ancien Régime.
Les parlementaires (=les juges) sont des o ciers (personnes indépendantes du pouvoir).
Ils sont tous nobles, c'est ce qu’on appelle la noblesse de robe (ces fonctions qui rendent
noble, les o ces parlementaires rendent nobles).
En dehors de leur rôle judiciaire, les parlementaires jouent également un rôle politique.
C'est la possibilité de participer à la fonction législative du roi.
Au XIVs, le droit d’enregistrement c'est la transcription d’un texte royal dans des registres
(mesure de conservation et de publicité). C'est la transposition des lois dans un registre a n
de les publier.
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Vers 1350 le droit de remontrance c'est le droit de ne pas enregistrer un texte royal et de faire
aux rois des remontrances, càd des reproches sur le texte qu’il veut faire enregistrer.
C'est la possibilité pour le parlement de refuser l’enregistrement que le roi souhaite exécuter,
c'est au départ un rôle de conseiller. Ils disent les raisons techniques de pourquoi
l’enregistrement ne fonctionne pas.
Dans ce cas le roi doit tenir un lit de justice : il vient en personne au Parlement de Paris, et sa
présence suspend le pouvoir des parlementaires et il lui su t ainsi de faire lire le texte pour le
faire enregistrer.
Les Etats généraux sont une assemblée de représentants des 3 ordres du Royaume que le roi
convoque pour leur demander aide et conseil.
Cette assemblée n’est pas convoquée de manière régulière, le roi la convoque quand il le
veut, généralement en cas de crises, pour renforcer sa légitimité et son pouvoir.
Une décision des Etats généraux ne s’impose pas au roi, c'est une assemblée consultative.
La 1ère réunion des Etats généraux remonte au con it du roi de France Philippe le Bel avec
le pape (entre 1302 et 1311).
Aux XIV et XV, les réunions sont fréquentes c'est la guerre de 100 ans.
Encore des réunions en 1468 et 1484
Pendant les guerres de religion, de nouvelles convocations des Etats généraux se produisent
(entre 1560 et 1593)
Nouvelle convocation en 1614 au début du règne de Louis XIII, c'est la Régence.
Apres 1614, les Etats généraux ne se réunissent plus pendant près de 200 ans.
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Le roi convoque les états généraux librement : c'est lui qui décide le l’ordre du jour et c'est
lui qui renvoie librement les représentants.
Aux Etats généraux on vote par ordre : chaque ordre délibère séparément (sur des
propositions du roi), et compte pour une voix.
Les 2 ordres privilégiés ont donc la majorité alors qu’ils représentent une minorité de la
population.
Le conseil : cahier de doléances (à partir du XV s), les doléances sont des souhaits, ces
cahiers font remonter les souhaits de la population au roi (concernant la politique et l’Etat).
L’aide c'est le consentement à l’impôt. Quand le roi a voulu imposer des impôts nouveaux, il
a convoqué les Etats généraux pour faire accepter + facilement une décision, la légitimer.
Les Etats généraux ont une longue tradition de contestation du pouvoir royal (comme les
parlementaires) : ils ont prétention à participer au gouvernement du royaume, et à
revendiquer de la périodicité (=événement se répétant) (lors des événements de 1356, 1413,
1484).
L’assemblée est rarement convoquée par le roi car la monarchie se mé e d'elle.
Au XVIIIs, la société française connait de profondes mutations (dans les campagnes, au sein
de la Noblesse, au sein du Tiers-Etat) :
A partir des années 1750, se développe dans toutes l’Europe occidentale des courants de
pensées tel que la Pensée des lumières.
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Pensée des lumières ayant comme caractéristique de tout placer sous le signe de la raison : la
vérité c'est ce qui est rationnel, une idée est valable que si elle est démontrée, seules les
choses pouvant être démontrées par la raison sont importantes et vraies.
A/ La contestation nobiliaire
Depuis les débuts de la monarchie capétienne, les nobles ont prétendu, à chaque moment de
faiblesse de la monarchie, partager le pouvoir avec le roi.
Pour Rousseau, et pour les théoriciens du contrat social, il y a à l’origine des systèmes
politiques un accord des gouvernements. C'est pour eux, les hommes qui se donnent le
pouvoir et critiquent ainsi la légitimité religieuse dans le régime politique.
Pour Rousseau, le peuple est souverain et non le roi : « L’Homme est né libre et partout il est
dans les fers ».
-La religion, en particulier les institutions religieuses (l’Eglise catholique) : critiquée au nom
de la raison et de la tolérance : pour ces penseurs tout ce qui relève de l’irrationnel n’a aucune
valeur, on quali e même la religion de superstition.
ex : a aire Calas (1762) et a aire du Chevalier de la Barre (1766)
-Les privilèges : critique au nom de l’égalité et de l’économie (Ecole des physiocrates : début
du libéralisme économique)
ex : « essai sur les privilèges » - Abbé Sieyès
(« Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers » - Diderot et
d’Alembert, qui est une contestation radicale de la monarchie absolue).
Les idées se di usent principalement par les ouvrages et font l’objet de peu de répressions.
Cette forte di usion est possible par les faibles coûts de l’impression des brochures.
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La monarchie a peu lutté contre la di usion des idées contestataires (Louis XVI s’intéressait
en e et à la pensée des Lumières, de nombreuses réformes sous son règne sont inspirées par
ce courant de pensée.).
La Révolution est surtout due à une monarchie qui a tenté de lutter contre ces privilèges en
se heurtant au conservatisme de la noblesse.
En 1787, l’Edit de tolérance assigne un état-civil aux protestants, ainsi qu’un libre-exercice
professionnel ; pour les juifs, n des péages corporels spéciaux (=chaque personne de
religion juive devait payer une taxe pour rentrer dans les grandes villes).
Louis XV meurt en 1774, son petit- ls Louis XVI, lui succède. C'est une personnalité
sympathique, curieuse, passionnée par la science et les Lumières, mais maladroit
politiquement et mal conseillé.
Le roi persistera tout au long de son règne à défendre la monarchie absolue tout en espérant
une alliance avec le Tiers-Etat pour transformer la société, en particulier contre les ordres
privilégiés.
L’une de ses premières décisions est de rappeler les Parlement dans leur forme antérieure à
la réforme de Maupeou.
A partir de 1750, les Parlements s’opposent à la monarchie sur des questions religieuses et
la scales.
Les parlementaires ne se contentent pas de rédiger des simples remontrances à l’intention de
la monarchie. Une opposition se dure avec les démissions en bloc de parlementaires.
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La France s’est endettée considérablement (aussi car elle a aidé les E-U à obtenir
l’indépendance) et doit recourir à la création ou l’augmentation d’impôts pour trouver des
ressources nancières.
Dès que la monarchie voudra augmenter ou créer un impôt, les Parlements et
particulièrement celui de Paris, s’y opposeront systématiquement et ils bloqueront tout ce
qui en entend transformer la société d’Ancien Régime ainsi que toute décision d’augmenter
ou modi er l’impôt.
Il ne faut pas imaginer pourtant que la France sous le règne de Louis XVI est entrain de
s’e ondrer, ce n’est pas une crise inédite.
La France est un pays prospère (même si l’Etat ne l’est pas), l’administration du royaume
fonctionne bien, les institutions et l’autorité du roi son globalement acceptés par la
population. Rien ne pouvait laisser penser qu’une Révolution allait éclater en 1789.
Pour des raisons complexes, au milieu des années 1780, le roi, son gouvernement et son
entourage ne voient pas d’issue à l’opposition des Parlements. Les tensions augmentent en
1788 (émeutes à Paris, à Pau, à Rennes, à Grenoble, climat insurrectionnel lié à la famine et à
la contestation scale).
A l’été 1788, la monarchie annonce la convocation des Etats généraux pour le mois de mai
1789 pour résoudre les problèmes de contestation.
C'est une décision qui peut paraître curieuse, cette assemblée n’a pas été réunie depuis 1614.
L’idée est de faire adopter les mesures scales qui ont été refusées par les Parlements, par les
Etats généraux qui ne sont pas dominés par la Noblesse.
La convocation des Etats généraux va provoquer une e ervescence (excitation) dans tout le
pays.
Le roi, dans le souci d’éclairer la monarchie, encourage la publication d’ouvrages dans une
liberté presque totale (presque plus de censure). C'est le moment où commence à s’exprimer
publiquement et à être di usées des opinions très virulentes non seulement contre les
privilèges mais également contre le système politique.
ex : Sieyès (né en 1748), membre du Clergé (mais il n’est pas prêtre ni noble).
Il publie 2 textes :
-« L’essai sur les privilèges » (1788), dans lequel il assimile les privilégiés à des parasites et
réclame l’égalité en droit.
-« Qu'est ce que le tiers état ? » (janvier 1789), qui commence par une formule célèbre :
« Nous avons trois questions à nous faire : 1) qu'est ce que le Tiers-Etat ? Tout. 2) Qu’a-il été
jusqu’à présent ? Rien. 3) Que demande-il ? À devenir quelque chose. »
Sieyès sera élu aux Etats généraux et jouera un rôle déterminant dans le déclenchement de la
Révolution.
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degrés (=on désigne un certain nombre de personne qui elles même en désignent d’autres
etc …). Le su rage est très largement ouvert.
Les élections aboutissent à la désignation, au sein du Tiers-Etat, de députés très
contestataires : ils sont non seulement opposés aux privilèges mais souhaitent également
partager le pouvoir avec le monarchie (et non avec la Noblesse).
Au sein du Clergé, les députés sont partagés. Certains sont eux aussi, sensibles aux idées des
Lumières.
Les députés de la Noblesse sont majoritairement opposés à toute réforme de la société mais
souhaitent une évolution du régime pq. Une minorité importante est acquise aux idées des
Lumières.
Néanmoins, même si le peuple souhaite un changement de régime pq, personne ne souhaite
la destitution du roi.
Les cahiers du Tiers-Etat sont les plus contestataires. Ils réclament généralement la
disparition des privilèges scaux et dans les campagnes, des droits féodaux. Ils réclament
beaucoup plus rarement la n de l’absolutisme et un changement de régime pq.
La grande question dans les mois qui précèdent la convocation des Etats généraux : c'est la
question du Vote.
On vote généralement par ordre : 1 voie pour le Clergé, 1 voie pour le Tiers-Etat etc…
Le Tiers-Etat veut un vote par tête (1 député = 1 voie) puisqu’ils sont beaucoup plus
nombreux dans cet ordre.
La question du vote n’est pas tranchée à l’ouverture des Etats généraux.
Le 27 décembre 1788, le roi a décidé le doublement des députés au Tiers-Etat (600 députés
du Tiers-Etat contre 200 nobles et 300 clercs) ce qui n’a de sens que si l’on vote par tête.
Pour les députés du Tiers-Etat, il est évident que l’on votera par tête mais pas pour les
Nobles ni les Clercs.
Les Etats généraux sont convoqués début mai 1789 à Versailles, un choix imprudent
(rassemblement très près de Paris et près de la demeure du Roi).
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Les Etats généraux sont réunis à l’Hotel des menues plaisirs (chargé d’organiser les fêtes) à
Versailles.
Le 5 mai, la réunion commence par un dé lé des députés dans Versailles puis une séance
royale.
Les députés du Tiers-Etat, majoritairement des juristes (150 avocats, 200 o ciers de
justice), vont peu apprécier les députés des autres ordres.
Le discours du roi est très peu apprécié par les députés du Tiers-Etat car il rappelle que c'est
le roi qui les convoque quand il veut, que leur rôle est uniquement consultatif…
Au lieu de rejoindre la salle qui leur est réservée, comme les 2 autres ordres, les députés du
Tiers état restent dans la grande salle de l’Hotel des menus plaisirs et refusent de rejoindre la
leur, car cela reviendrait à accepter la société d’ordre.
Ils entendent délibérer tous ensemble, avec les députés nobles et clercs, a n de former une
seule assemblée qui ne respecterait plus la division en ordres.
Cela se prolonge tout au long du moi de mai. Les députés du Tiers-Etat commencent à
travailler sans les autres députés.
Leur tactique se révèle payante. Le roi ne comprend pas l’enjeu pq de la revendication d’une
délibérative commune.
A partir du 13 juin, des membres du Clergé se joignent aux députés du Tiers-Etat.
Le 17 juin ce sont 17 curés qui siègent avec eux.
Le 17 juin 1789 sur proposition de Sieyès, les députés du Tiers-Etat avec qq clercs, se
déclarent « Assemblée nationale ».
C'est le début de la Révolution, càd un brusque changement de régime pq. Cette assemblée
déclare qu’elle est représentative du peuple et que ses députés ont le pouvoir, la souveraineté
qui représente les intérêts du peuple. Les députés disent que le roi n’a pas de droit de véto, il
ne peut s’opposer à leur décision.
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De +, ils disent que cette assemblée est nationale (représente tout le pays) et qu’elle est unie
et indivisible : il n’existe plus d’ordre de classe : disparition de la société d’ordres et de la
société de classe.
La 1ère décision de l’Assemblée nationale est d’autoriser la perception provisoire des impôts
pour ren ouer les caisses de l’Etat.
La déclaration du 17 juin est suivie d’e ets, puisque le 19 juin tous les députés du Clergé se
joignent à l’Assemblée nationale.
Le roi devait réagir à cela…
Le roi annonce, pour le 23 juin, une séance royale (déclaration). En attendant, il fait fermer la
salle des Menus plaisirs.
Le 20 juin au matin, les députés de l’assemblée trouvent porte close et se rendent dans la
salle du jeu de Paume. Ils y prêtent, tour à tour, un serment solennel de ne pas se séparer
tant que la France n’a pas signé de nouvelle constitution.
Les députés considèrent qu’ils ont le pouvoir et qu’à partir de celui-ci, ils vont pouvoir xer
une constitution (texte expliquant le fonctionnement des pouvoir publics).
Néanmoins il n’y avait pas de réelle constitution à l’époque, ou du moins, celle-ci était
coutumière. Ils désirent une constitution rédigée et votée pour la France.
Le 23 juin a lieu la séance royale.
Le roi prétend annuler la déclaration du 17 juin et le serment du jeu de Paume. Il réa rme la
division de la société et des Etats généraux en ordres.
Il annonce un programme de réformes important, mais trop tardif : égalité scale, liberté de
conscience, de la presse, vote des impôts par les Etats généraux, mais il exige que les ordres
délibèrent séparément.
1) L’émeute parisienne
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Le 13 juillet se crée donc un Comité permanent, il constitue une milice qui prendra le nom de
Garde nationale.
Le 14 juillet 1789, l’émeute s’empare sans résistance des Invalides, on distribue 32 000 fusils
et 12 canons.
L’émeute se dirige vers la Bastille, une grande forteresse, qui sert de garnison, de réserve de
poudre et de prison royale (seuls 7 prisonniers y sont enfermés).
Après des échanges de tirs, des morts, la garnison se rend (il y aura qq têtes promenées au
bout de piques…)
Bailly remet la cocarde tricolore au roi comme symbole d’union et d’unité nationale.
2) La Révolution en province
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Des propriétaires nobles sont à l’origine de l’abolition, ils vont monter à la tribune les uns
après les autres et abandonner leurs droits seigneuriaux. Plus tard, l’Assemblée vote le
principe de l’abolition des privilèges.
Le décret est voté le 11 aout 1789, on parle de décret des 4-11 aout 1789. On appelle décret, à
ce moment là, une décision de l’Assemblée nationale.
Il est traditionnellement présenté comme une abolition du régime féodal et des privilèges.
En réalité, les choses sont + complexes.
Le décret ne se limite pas à l’abolition des privilèges. Il détruit la société d’ordre et du corps
d’Ancien Régime. C'est la n de la vénalité des o ces (bien monnayable), l’égalité civile, la
suppression de la dîme. C'est le prolongement social du 17 juin 1789.
En revanche, ce n’est pas une abolition pure et simple des droits seigneuriaux. Certains
droits sont abolis purement et simplement, et d’autres sont déclarés rachetable (le droit peut
être racheté).
Un décret de 1790 précisera :
Sont abolis sans indemnité tous les droits qui pèsent sur les personnes, issus d’une
usurpation de la puissance publique : par exemple, le droit de justice que certains seigneurs
conservaient encore, le droit de certains seigneurs de faire réaliser les travaux une fois l’an à
des paysans.
Les droits qui pèsent sur les terres, censés trouver leur origine dans un contrat sont
déclarées rachetables.
Un décret de mai 1790 xera les modalités du rachat, qui seront très défavorables aux
paysans. Dans la plupart des cas, ils n’auront pas les moyens de racheter les droits féodaux.
L’assemblée nationale constituante à le pouvoir de décision mais pour que les textes entrent
en vigueur, le roi doit les signer.
Le roi va refuser de signer le décret des 4-11 aout.
Depuis l’indépendance des EU en 1776, les di érents Etats américains ont voté leur propres
déclarations et tout cela va in uencer les députés Français.
La déclaration française est composée de 17 articles et est alors censée être provisoire (or elle
est nalement aujourd'hui “gravée dans le marbre“).
Elle est un texte conjoncturel (elle va justi er le changement de régime).
Il y a des droits antérieurs à toute forme pq, des droits naturels. Ces droits valent de tout
temps et si le régime pq viole ces droits, les populations ont le droit de se soulever, de
renverser ce régime.
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L’évolution par rapport à la société d’Ancien régime est importante. Notons quand même
que la liberté prônée par la DDHC ne concerne pas les esclaves dans les colonies françaises,
car cela serait une atteinte au droit de la propriété des maitres d’esclaves.
Notons également qu’il n’y a aucune liberté collective (de réunion, d’association) par crainte
d’une reconstitution des corps intermédiaires. Car un groupement risquerait d’in uencer le
pouvoir dans son intérêt à lui, et pas dans son intérêt général.
La propriété a un caractère essentiel pour les révolutionnaires, elle est marquée dans l’article
17 « la propriété est un droit inviolable et sacré ».
Les révolutionnaires sont dèles à la conception libérale (John Locke) qui considère qu’il n’y
a pas de liberté sans propriété. Les gens deviennent autonomes en s’appropriant le monde
qui les entoure.
Cet attachement à la propriété aura des in uences sur le modèle de la société.
La sureté c'est la garantie d’une jouissance paisible de ses biens et droits. D’où l’article 12 qui
confère une force publique pour garantir la sureté.
L’égalité est garantie par l’article 1. On proclame l’égalité en droit : tout homme à les mêmes
droits que les autres. La rupture par rapport à la société d’Ancien régime est radicale.
Notons que l’égalité ne concernera pas immédiatement les protestants (décembre 1789), et
plus tardivement encore les juifs (1790) dans le sud-ouest, 1791 pour l’Alsace et la Lorraine.
Tous ces droits concernent également les femmes mais pas les droits pq.
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Toutefois, ces droits naturels, censés être antérieurs à toute forme pq, sont encadrés par la
loi. Elle permet de restreindre les droits des citoyens au nom de l’intérêt général.
A chaque fois dans ses articles, l’exercice du droit est limité, ou son régime déterminé par la
loi.
Les principes constitutionnels sont des indications que le texte fournit sur les orientations de
la future constitution.
D’abord la souveraineté : selon l’article 3, le principe de toute souveraineté réside
essentiellement dans la nation. « Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en
émane expressément ».
Ensuite, la loi exprime la volonté juridique de la Nation selon l’article 6.
Notons que le texte ne tranche pas entre une expression directe de la Nation ou le recours
au système législatif.
Sur l’organisation des pouvoirs, aucune indication si ce n’est la nécessité de séparer les
pouvoirs.
Selon l’article 16 « Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la
séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution ».
La formulation négative permet de justi er la Révolution et plus précisément la formation
d’assemblée constituante.
On constate toutefois que la déclaration fournit peu d’indications sur le futur régime. Les
débats vont commencer début septembre 1789.
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Le roi accepte dès le 5 octobre de signer les textes qui étaient encore en suspens, en
particulier la DDHC du 26 aout 1789.
Alors que La Fayette dort, des émeutes envahissent les appartements de la Reine.
Le roi est contraint de procéder à un déménagement, totalement improvisé.
L’assemblée nationale allait, elle aussi suivre le roi et rejoindre Paris.
Les conséquences sur la suite de la Révolution sont considérables : le roi, comme l’assemblée
allaient être pour plusieurs années à la merci des émeutes parisiennes (+ ou - spontanées).
Le roi s’installe, avec sa suite, au Palais des tuileries (qui sera détruit par la Commune de
Paris en 1871).
L’assemblée s’installe dans la salle du Manège, un ancien manège à cheval situé à
l’emplacement actuel de la rue de Rivoli.
Le 12 octobre, le roi écrit à son cousin, le roi d’Espagne, pour réfuter par avance tous les
actes accomplis après le 14 juillet, comme exercés sous la contrainte.
Le roi va signer, le 3 novembre, le décret des 4-11 aout ce qu’il avait toujours refusé
jusqu’alors.
Avec la suppression des ordres, le clergé a perdu tout son rôle institutionnel.
Le décret des 4-11 aout a supprimé la dîme. Avec la DDHC du 26 aout 1789, le catholicisme
n’est plus la religion d’Etat.
Le 2 novembre 1789, la Constituante vote la con scation de tous les biens du Clergé au
pro t de l’Etat.
C'est avant tout une mesure d’a rmation de l’Etat (il y a d’autres exemples européens dans
les années 1780) qui n’est pas nécessairement mal perçue par l’Eglise.
C'est aussi une mesure nancière : les biens de l’Eglise ont vocation à être vendus pour
résorber la dette de l’Etat.
On parlera de nationalisation des biens du Clergé et des biens nationaux.
Les révolutionnaires vont vendre des titres gagés sur les ventes futures : ils demandent aux
citoyens d’acheter des assignats et l’Etat sera censé les rembourser plus tard quand les biens
du Clergé auront été vendus.
Cela ne marchera pas car l’Etat a vendu trop d’assignats. Et cela a étendu la crise nancière
de l’Etat.
Autre mesure, le 13 février 1790 : la suppression des ordres religieux (ex : monastères…).
A l’époque, quand on est moine c'est pour la vie, on ne peut redevenir citoyen. Ils sont donc
perçus comme des parasites car ils ne produisent rien.
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La constitution civile signi e que le clergé est intégré à l’Etat : l’Eglise et le Clergé vont
devenir civile. L’Etat donne les règles de fonctionnement du Clergé.
Les prêtres vont être rémunérés par l’Etat.
A l’automne 1790, la Constituante demande à tous les prêtres de prêter serment. La moitié
s’exécute (une in me minorité des évêques).
On distingue alors les prêtres jureurs ou constitutionnels (qui ont accepté la constitution
civile du clergé) des prêtres réfractaires qui l’ont refusé.
En mars 1791, le pape condamne la constitution civile du Clergé.
La constitution civile du clergé allait provoquer une rupture profonde entre une partie des
catholiques et la Révolution.
Trois exemples :
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-En n, dernier point, c'est une refonte complète de l’administration, dont les membres sont
désignés par élection.
Le projet Révolutionnaire c'est de mettre l’administration en permanence sous le contrôle
du peuple.
Le principe électif s’applique notamment à la justice, réorganisée par la loi des 16-24 aout
1790 : les juges sont donc tous élus.
Un tribunal de cassation est institué pour contrôler l’application de la loi par les juridictions
inférieures.
Trois points cruciaux pour la nature du régime, vont être tranché rapidement.
Notons que les règles constitutionnelles provisoires seront mises en vigueur au fur et à
mesure de leur adoption.
Les exemples étrangers plaident plutôt en faveur de l’instauration de 2 chambres (RU, EU)
mais aucun des éléments justi ant le bicaméralisme dans ces Etats ne peut être transposé à
la France (Noblesse, Etat fédéral).
Bien au contraire, au moment où on vient de reconnaitre l’unité de la Nation de prononcer la
disparition des corps, il s’agit de manifester cette unité par celle du corps législatif.
Ce choix a des conséquences importantes car une 2e chambre ralentit le Travail législatif et
le modère, voir l’a aiblit. C'est une défaite pour les partisans du roi.
2) Le veto royal
Deuxième grande question : le roi va-il pouvoir s’opposer à une décision de l’assemblée
législative ?
On trouve des partisans d’un veto absolu (parmi les partisans du roi), certains souhaitent un
veto relatif, d’autres en n sont opposés à tout type de veto (Robespierre, Sieyès).
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Le choix opéré le 11 septembre 1789, est celui d’un veto suspensif (par 673 voix contre 325).
Càd que le roi pourra bloquer pendant un certain temps une décision de l’assemblée, mais
pas indé niment.
C'est un système inventé par Sieyès, il est l’auteur de la proposition adoptée par la
Constituante.
Le débat sur le su rage (Qui peut voter ? Qui peut être élu ? Quel est le mode de scrutin ?)
commence en octobre et s’achève provisoirement par un vote le 22 décembre 1789.
C'est un système complexe.
Le citoyen passif béné cie des libertés individuelles, de la protection de l’Etat, de tous les
droits possibles sauf celui de voter et d’être élu.
Pour voter, pour être citoyen actif, il faut être éduqué et payer un minimum d’impôt, ce qu’on
appelle le cens. C'est pourquoi on parle de su rage censitaire.
Le su rage censitaire est un critère de richesse : seul ceux qui ont un certain niveau de
fortune peuvent voter : on l’observe en voyant combien d’impôts les gens payent.
Il faut une condition de fortune pour voter, mais il ne faut pas directement payer pour voter.
Pour être citoyen actif, il faut : être un homme, être français, être domicilié dans le même
canton depuis au moins un an, avoir 25 ans au moins, ne pas être domestique, payer au
minimum par an une somme d’impôt équivalente au salaire pour 3 journées de travail.
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Surtout, pour les constituants, la citoyenneté passive est une citoyenneté complète. Le
citoyen actif n’a rien de plus que le citoyen passif. On lui con e simplement une charge
supplémentaire.
Le su rage n’est pas seulement censitaire, mais aussi indirect.
Les citoyens actifs se réunissent au niveau de chaque canton, dans une assemblée primaire :
là, ils élisent des « électeurs ».
Pour être électeur, il y a un cens plus élevé (10 journées de travail par an d’impôt).
Les électeurs se réunissent au niveau du département en assemblées électorales : eux, élisent
les députés.
Si le système de su rage, tel qu’il est mis en place par la Constituante en décembre 1789, est
très majoritairement approuvé par les députés, certains expriment de fortes critiques.
Il est ensuite arrêté à Varennes, doit rentrer à Paris de force et est suspendu (perd son rôle
pq) par l’Assemblée en attendant l’adoption de la constitution.
Est-ce la n de la monarchie ?
On ne peut mettre terme à la monarchie à ce moment là.
L’Assemblée va accepter la ction selon laquelle le roi a été enlevé contre sa volonté, pour se
prémunir à la fois des monarchistes et des révolutionnaires + radicaux.
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La constitution est votée le 3 septembre 1791, acceptée par le roi le 13. Il prête serment le 14.
On parle de la Constitution des 3-14 septembre 1791.
La constitution ne sera pas soumise à rati cation populaire, pour ne pas risquer le rejet de
celle-ci.
La numérotation des articles de cette constitution est très peu pratique.
Sur proposition de Robespierre, le 16 mai 1791, les Constituants ont décidé qu’aucun d’entre
eux ne pourrait être élu dans la future assemblée législative.
Le pouvoir législatif est con é à un Corps législatif, appelé aussi Assemblée législative,
composé de 745 députés.
C'est la 1ère fois en France qu’une assemblée législative est permanente. Il faut relever la
brève durée du mandat législatif (2 ans) pour éviter la corruption des députés, éviter qu’avec
le temps, ils défendent des intérêts spéci ques plutôt que général.
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Le roi devient donc un pouvoir constitué, qui tient son pouvoir du peuple et de la
constitution (et non plus de Dieu). Le pouvoir premier vient du peuple.
Il n’est plus roi de France, mais roi des français : ce sont les français qui ont bien voulu
donner un pouvoir au roi.
Louis XVI reste au pouvoir, on lui impose la prestation d’un serment de délité à la loi, à la
Révolution, à la constitution… Ce serment était très important à l’époque, surtout du coté
religieux.
La constitution prévoit que le roi sera nancé par la Nation et disposera d’une garde armée.
Ces pouvoirs peuvent sembler importants. En réalité, la balance des pouvoirs penche du
coté du législatif.
Le roi est chef de l’administration mais le contrôle de son administration lui échappe. Tous
les fonctionnaires importants sont élus.
Le Corps législatif contrôle entièrement son action : les chefs militaires ne peuvent être
nommés sans son accord, aucun traité ne peut être signé sans son accord, l’Assemblée
contrôle l’armée, ce qui limite le pouvoir du roi de déclencher la guerre. De plus, le Corps
législatif vote seul, sans droit de veto, tout ce qui concerne les opérations électorales,
l’établissement et la perception des impôts.
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Le droit de veto est supposé être suspensif (pour une durée limitée).
Une législature est une assemblée élue pendant 2 ans.
Le roi peut bloquer absolument ce qu’il veut pendant une période de 2 à 6 ans. C'est un
pouvoir considérable mais complètement négatif. Or, il ne peut pas s’opposer 3 fois d’a lé, à
3 législature di érentes sur une loi, sinon elle sera adoptée en dépit de son consentement.
De manière générale, la constitution ne prévoit rien pour régler les éventuels con its entre le
législatif et l’exécutif.
La constitution prévoit seulement 3 hypothèses dans lesquelles le roi peut être renversé :
- si le roi refuse de prêter serment
- si le roi prend la tête d’une armée et dirige les forces contre la Nation
- si le roi est en sortie du royaume et ne rentre pas dans le délai xé par l‘Assemblée
Que penser de cette constitution ?
Les constituants imaginent avoir donné à la France sa constitution dé nitive. Elle sera mise
en oeuvre pendant moins d’un an.
De puissants groupes pq, très in uents, se forment en marge de l’Assemblée : les Clubs.
Les clubs sont des lieux où vont se réunir des citoyens qui partagent une certaine vision pq,
ils se forment dès le début des Etats généraux.
Le Club des Jacobins (Club des Amis de la constitution), est formé en 1789. Modéré au
départ, il se radicalise après la fuite du roi à Varennes.
En 1789, on y trouve Sieyès, par exemple.
A partir de la n 1791, il est dominé par Robespierre.
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Les Clubs joueront, en particulier à Paris, un rôle considérable même si ils n’ont pas le droit
de prendre des positions publiques (pas de pétition par exemple), leurs meneurs
in uenceront beaucoup la vie pq, ils joueront un rôle important dans les émeutes et
contribueront à précipiter la chute de la monarchie.
La Législative est une assemblée dominée par des modérés, favorables en majorité à
l’application de la Constitution de 1791.
Les députés mé ants à l’égard du roi votent la guerre pour forcer le roi à se dévoiler : ils
pensent que Louis XVI montrera rapidement que son attachement à la Révolution est
factice.
La guerre est donc votée par 743 députés sur 750.
La France s’engage dans une période de con its qui durera 23 ans.
La campagne commence mal, les armées révolutionnaires, formées de volontaires, sont mal
entrainées. Les défaites vont, pour partie, expliquer la radicalisation de la Révolution.
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C'est ensuite, l’usage du droit de veto par le roi qui cristallise le con it entre Louis XVI et
l’assemblée.
Dès le début du régime, le roi a mis son veto à des textes visant les émigrés et les prêtres
réfractaires.
Au départ simples circonscriptions électorales, les sections se voient dotées d’un comité élu
et d’assemblées qui, à partir de 1792, siègent en permanence.
Les sections disposent également d’une force armée.
Restreintes au départ aux citoyens actifs, elles s’ouvrent rapidement aux sans-culottes avant
d’être dominées par eux.
Le 20 juin 1792, pour l’anniversaire du Serment du Jeu de Paume, une émeute envahit le
Palais des Tuileries pour forcer le roi à signer les décrets. C'est un échec.
Les 9 et 10 aout 1792, l’émeute, engagée par les sections et le Club des Cordeliers, réussit.
Elle se déroule en 2 temps :
Le 9 aout, elle se rend maitresse de Paris et renverse la municipalité.
Les sans culottes forment, avec Danton et ses amis, une commune insurrectionnelle qui
durera jusqu’à l’été 1794. Les sections y sont représentées.
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Sous la pression de l’émeute, l’Assemblée qui aurait préféré conserver le roi pour gagner du
temps, prend les décisions suivantes :
- suspension immédiate du roi, livré à la commune.
- instauration du su rage « universel » : tous les hommes français âgés de 21 ans, domiciliés
en France depuis un an et vivant de leur travail, sont appelés au vote.
- élection d’une convention nationale chargée de rédiger une nouvelle constitution pour
« assurer la souveraineté du peuple et le règne de la liberté et de l’égalité ».
- désignation du Conseil exécutif provisoire, chargé de diriger le pays en attendant les
élections.
Le roi et sa famille sont enfermés dans la prison du Temple, sous la garde de la commune.
La Révolution va se radicaliser, sous l’in uence du contexte intérieur et extérieur.
C'est à ce moment que se déroule un événement marquant, connu comme « les massacres de
septembre ».
Entre le 2 et le 6 septembre 1792, les sans-culottes se rendent dans les prisons parisiennes
pour tuer, sans procès, des aristocrates et des prêtres réfractaires.
Les massacres se di usent en Province, mais aussi dans les hôpitaux ou les asiles.
La responsabilité de la Commune de Paris, de Danton et de ses amis est débattue.
On pense aujourd'hui qu’ils ont, au minimum, laissé faire les massacres.
La Révolution sera poursuivie dans un esprit beaucoup + radical que celui de 1789, avec la
volonté de transformer beaucoup + profondément et brutalement la société et le système pq.
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A/ La formation de la Convention
1) L’élection de la Convention
2) La composition de la Convention
Dans cette Convention, formée de 749 députés, on va retrouver 40% des députés déjà
présent dans les assemblées précédentes (Constituante ou Législative); plus de la moitié ont
été élus dans l’administration.
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a) Le fédéralisme
Dès le départ, les Girondins tentent de limiter l’in uence de la Commune de Paris et des
sans-culottes. Ils accusent d’emblée les leaders montagnards d’être à l’origine des massacres
de septembre. Surtout ils ont compris qu’ils fallait protéger la Convention des sans-culottes.
Ils proposent le 23 septembre 1792, la création d’une garde armée militaire de l’assemblée,
composée de 5000 hommes issus de gardes nationales de province, ce qu’on appelle alors les
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gardes fédérées des départements. Cela aurait permis de protéger l’assemblée contre les
sans-culottes.
C'est pourquoi on appellera cette tendance à se mé er de Paris le fédéralisme.
Les Montagnards vont accuser les Girondins de vouloir diviser la Nation en opposant la
Province à Paris. La Convention rejette la création de la garde militaire et vote un décret le
25 septembre qui énonce que la République française est une et indivisible.
b) La condamnation du roi
Il faut rapidement trancher le sort qui sera fait au roi déchu. Après beaucoup d’hésitation, la
Convention décide d’organiser un procès, dont les députés seront les juges. Il aura lieu du 11
au 26 décembre 1792.
La découverte, en novembre 1792, de documents cachés aux Tuileries, notamment une
correspondance entre Louis XVI et l’empereur d’Autriche, scelleront le sort du roi.
En dépit d’une défense courageuse mais peu vigoureuse, le roi est condamné lors de
plusieurs votes à compter du 14 janvier 1793.
Le procès comme la condamnation sont politiques, dans la mesure l’absolution (=le pardon)
du roi était impossible. Le nouveau régime reposait précisément sur le renversement du roi.
Les questions auxquelles les députés doivent répondre sont les suivantes :
1. Louis Capet est-il coupable de conspiration contre la liberté publique et d’attentats
contre la sureté générale de l’Etat ?
2. Le jugement de la Convention nationale contre Louis Capet sera-t-il soumit à la
rati cation du peuple ?
3. Quelle peine sera in igée à Louis Capet ?
4. Y’aura-t-il un sursis à l’exécution du jugement de Louis Capet ?
Chaque député vote à voix haute à la tribune ce qui laisse peu de doute sur l’issue.
Louis XVI est jugé très largement coupable (90% de oui). L’appel au peuple est rejeté. Il est
condamné à mort par 3 votes successifs obtenu par une majorité de 1 à 26 voix. Le sursis est
également rejeté par + de 20 voix de majorité.
Le vote dé nitif intervient le 19 janvier 1793. Le 21 janvier, Louis XVI est guillotiné.
Si les Montagnards ont tous voté la mort intermédiaire du roi, les Girondins se sont divisés :
certains ont voté en faveur de la prison, d’autres en faveur de la mort avec sursis.
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Marie-Antoinette sera elle aussi guillotinée à l’issu d’un procès, le 16 octobre 1793.
Leur ls, Louis, mourra dans la prison du Temple en 1795.
Surtout, un soulèvement intérieur débute en mars 1793 dans l’ouest de la France. Ce qu’on
appelle le soulèvement vendéen concerne en réalité, la Vendée, la Bretagne, le Mans,
l’Anjou, la Basse-Normandie.
L’insurrection militaire durera jusqu’en 1796, son intensité étant à son maximum du
printemps 1793 à l’été 1794. Elle fera à elle seule, sans doute près de 200 000 morts.
Cette guerre civile contribuera à radicaliser la Révolution parisienne et à a aiblir ceux que
l’on juge trop modérés.
Les Girondins vont s’opposer à certaines mesures proposées par les Montagnards et
s’attaquer aux éléments les + radicaux de la Commune de Paris, qui, pour leur part,
accusent les Girondins de trahisons.
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De même, Hébert, l’un des leaders parisiens dont le journal « Le père Duchesne », est un des
organes de presse les + virulents de Paris, est arrêté le 24 mai 1793.
Le 31 mai et surtout le 2 juin 1793, les sans-culottes des sections, à l’appel de la Commune,
envahissent la Convention pour demander l’arrestation des Girondins. On parle d’une foule
de près de 80 000 personnes.
Des Girondins parviennent à fuir, d’autres sont arrêtés. Un procès sera organisé en octobre
1793 et les accusés sont tous condamnés à mort.
Les conséquences de ce coup de force sont importantes en Province. Les Girondins vont se
soulever pour lutter contre la Révolution parisienne.
Lyon, Marseille, Bordeaux par exemple, se soulèvent. On parle d’insurrection fédéraliste.
Par endroits, fédéralistes et monarchistes uniront leurs forces.
Au plus fort de la guerre civile, près de 60 départements sur 83 ne reconnaissent pas
l’autorité de la Convention.
C'est également le 13 juillet 1793 que Marat, l’une des gures des Montagnards et du Club
des Cordeliers est assassiné dans son bain par une sympathisante girondine, Charlotte
Corday.
Cette phase, qui dure du mois de juin 1793 à la chute de Robespierre et de la Commune de
Paris, à la n du mois de juillet 1794, est l’un des moments les+ controversés de la
Révolution française. Elle fait encore l’objet aujourd'hui d’interprétations contradictoires par
les historiens et d’une instrumentalisation pq.
Quoi qu’il en soit, cet épisode, appelé par ses détracteurs « la Terreur » et symbolisé par la
guillotine, marquera durablement les consciences en France et en Europe.
Il faut comprendre comment les Montagnards ont organisé les institutions pour essayer
d’assurer et de conforter leur emprise sur Paris et la Province, alors que la situation
extérieure comme intérieure leur est au départ, très défavorable.
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Après le 2 juin, Héraut de Séchelles, un député montagnard est chargé de présenter un autre
projet, dont il est le principal rédacteur.
Ce projet est adopté le 24 juin 1793, par la Convention et fait l’objet d’une rati cation
populaire (abstention de 75% et 99% de votes favorables).
On l’appellera la « constitution de l’an 1 ».
La constitution met en place le su rage universel avec une conception très large de la
citoyenneté.
Le pouvoir législatif est con é à une assemblée unique, élue pour un an.
Un mécanisme prévoit que les citoyens réunis en assemblées primaires peuvent refuser une
loi votée par les représentants.
Toutefois, bien que rati ée et promulguée, la constitution de l’an I ne sera jamais mise en
oeuvre.
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Le motif o ciel est que les circonstances (guerre intérieure et extérieure) l’empêchent.
Une autre raison est moins avouable : les Montagnards savent qu’ils sont minoritaires dans
le pays et que des élections risquent de leur être défavorables.
Cette lutte peut entrainer une suspension (censée être provisoire) des droits de l’H, qui est
légitimée par les impératifs de salut public, càd la sauvegarde de l’intérêt public, assimilé à
celui de la Révolution parisienne.
2 grands textes vont organiser les institutions du gouvernement révolutionnaire. Les décrets
du 10 octobre 1793 et du 4 décembre 1793.
L’idée est que la Convention, en tant qu’assemblée élue, concentre tout les pouvoirs en
attendant la paix.
Ce sont des députés, représentants en mission, qui prendront la tête des armées
révolutionnaires, contre l’insurrection de Vendée ou les fédéralistes. Ils seront chargés du
rétablissement de l’ordre révolutionnaire en Province.
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Même si ce point est discuté, la Convention en raison des circonstances, met ainsi en place
une forme de centralisme administratif qui rompt avec la décentralisation des débuts de la
Révolution.
Au niveau de la Convention, le travail doit être rendu + e cace (on ne peut pas tout décider
à 749) et, en partie, soustrait à l’in uence des sans-culottes.
C'est pourquoi la Convention va con er dès le printemps 1793, un rôle particulier à des
comités, càd des groupes restreints de députés.
Le Comité de salut public est créé le 6 avril 1793. Au départ il est constitué de 9 membres,
rapidement de 12; les membres, des députés, sont élus par la Convention, et renouvelés tous
les mois.
Sa mission est au départ de contrôler l’administration et les ministres. Il semble dépendant
de la Convention : en réalité, il jouera un rôle central dans la détermination de la pq de la
Convention jusqu’à l’été 1794.
Dès juillet 1793, le renouvellement des membres du Comité de salut public est automatique,
sa composition sera stable.
Il est d’abord dominé par Danton, puis, à compter du 27 juillet 1793, par Robespierre, qui le
dirigera pendant 1 an.
Il n’exerce, jusqu’au printemps 1793, aucune fonction du 1er plan. Sous la Législative, il
domine progressivement le Club des Jacobins (même si celui-ci est le lieu d’un a rontement
entre Girondins et Montagnards jusqu’en juin 1793).
Elu à la Convention, il ne jouera un rôle pq de 1er plan qu’à partir de son entrée au Comité
de salut public, le 27 juillet 1793. Il semble se dévouer entièrement à sa tache, renonçant à
toute vie privée.
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La réalité est sans doute beaucoup + nuancée.
Sans renier sa responsabilité, il faut relever que Robespierre n’a jamais décidé seul, la
Convention, le Comité de salut public comme le Comité de sureté générale ont fonctionné
durant tout le gouvernement révolutionnaire.
Par ailleurs, Robespierre, bien que proche de certains meneurs parisiens, voudra toujours
donner un cadre légal à ses actions : pour lui, la violence ne peut être exercée que dans la
légalité.
Il n’en demeure pas moins, que pour sauver la Révolution parisienne, une lutte acharnée et
violente contre tous ses opposants sera menée. On parle de « despotisme de la liberté ».
B/ La pq du gouvernement révolutionnaire
Il s’agit ici d’évoquer les moyens mis en oeuvre par le gouvernement révolutionnaire pour
sauver ce qui dans l’esprit des révolutionnaires, constitue l’essence de la Révolution.
La « Terreur » souvent évoquée dans les discours, au Club des Jacobins ou à la Convention,
vise à prendre des mesures d’exception contre les périls royaliste ou contre-révolutionnaire.
« À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ».
L’un des instruments du gouvernement révolutionnaire sera une juridiction destinée à juger
les ennemis de la Révolution, le tribunal révolutionnaire.
Créé par un décret le 10 mars 1793, il est composé de juges nommés directement par la
Convention et de jurés citoyens. Les accusés y sont attraits sur décision du Comité de sureté
générale, qui en contrôle l’activité.
Les jugements y sont prononcés sans appel. Fouquier Tinville est l’accusateur public.
Ce tribunal, basé à Paris, est la juridiction principale, on y envoie de toute la France ceux
qu’on accuse d’être des ennemis de la Révolution : pas d’appel et des droits très limités.
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Votée le 17 septembre 1793, la loi des suspects témoigne également d’une volonté de réprimer
l’opposition pq à la Révolution parisienne.
Elle ordonne l’arrestation immédiate et l’enfermement sans procès des personnes quali ées
de suspectes.
Cette loi permet, par son imprécision, d’arrêter quiconque sans procès et sans aucune
garantie.
Cette loi a longtemps été considérée comme instaurant le degré suprême de la Terreur, la
« Grande Terreur ».
Aujourd’hui, on sait qu’elle n’a pas eu une in uence majeure et qu‘elle n’a pas entrainé un
accroissement de la répression. Elle avait une visée essentiellement pq et symbolique.
Quoi qu’il en soit, il n’en demeure pas moins que le printemps 1794 voit le tribunal
révolutionnaire, sous l’impulsion du Comité de salut public, condamner à mort de nombreux
meneurs parisiens : Hébert et ses partisans à la Commune de Paris; Danton.
En Province, dans les villes tenues par la Convention, on élimine sans ménagement les
opposants pq.
Des comités révolutionnaires, des administrations, sont chargées d’accorder-ou non- des
certi cats de civisme aux citoyens favorables à la Révolution.
Pour lutter contre les ennemis de la Révolution, les condamnations judiciaires ne su sent
pas.
Il faut extirper le vice au coeur même des individus pour favoriser le règne de la vertu. Tel est
du moins, le projet montagnard.
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La religion catholique apparait comme un des facteurs qui lient la population à la monarchie
et aux privilèges.
Il ne faut pas généraliser le sentiment anti-chrétien des conventionnels, certains ont voulu
violemment attaquer l’Eglise (comme Fouché), d’autres se sont opposés aux exactions anti-
chrétiennes (comme Robespierre).
Pendant la Terreur, de nombreuses mesures anti-chrétiennes ont été prises : on a vu ainsi
des statues de saints décapitées (parce qu’on y voyait, autant qu’un portrait de saint, celui de
la monarchie). Le culte religieux public est, en de nombreux endroits, interdit. Ainsi que de
nombreuses attaques directes contre les prêtres ou des destructions d’églises.
L’année est divisée en 12 mois, le nom est inspiré du rythme des saisons.
La semaine est divisée en 10 jours dont le seul dernier est férié, ce qui est censé améliorer la
productivité de la nation.
Il ne sera jamais vraiment adopté par la population qui continuera à se référer au calendrier
grégorien.
b) L’exaltation de la Vertu
Inspiré par Rousseau, Robespierre entend inculquer au peuple la vertu civique càd l’amour
de la République.
Dans ce but, il imagine créer une religion civile qui place la République sous les auspices
d’un dieu bienfaisant, ce sera le culte de l’Etre suprême.
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La Convention vote un décret du 18 oréal an II (7 mai 1794) qui dispose que l’on reconnait
l’existence de dieu et l’immortalité de l’âme. C'est le lien entre Vertu civique et Vertu privée.
Une fête de l’Etre suprême est en e et organisée au mois de juin. Suivant un cérémonial
imaginé par David :
Les députés rejoignent, en procession, le Champ de Mars depuis les Tuileries; sur leur
passage, on agite de grandes palmes tout en chantant des hymnes composées pour
l’occasion.
Au Champ de Mars, une statue représentant l’athéisme est brulée par Robespierre. Apparait
alors, résistant au feu, une statue de la sagesse.
Cet épisode va contribuer au retournement des députés contre Robespierre. Lassés par la
violence du gouvernement révolutionnaire, ils aspirent à un retour à l’ordre.
Il faut dire aussi que les périls diminuent.
Le 26 juin 1794, la victoire de Fleurus met un terme provisoire à tout risque d’invasion du
territoire.
Les insurrections vendéennes et fédéralistes sont également en voie d’être vaincues.
Dans la nuit, la Garde nationale de l’ouest parisien donne l’assaut contre l’Hotel de Ville.
Robespierre et ses proches sont guillotinés dès le lendemain, sans procès.
Le 29 et 30 juillet, la Convention fait arrêter tous les leaders de la Commune de Paris et des
sans-culottes : on procède à 108 exécutions sommaires ce qui prouve que Robespierre n’était
peut être pas le tyran solitaire que ses détracteurs voudront décrire.
On nomme cette phase « thermidorienne » car la Convention est dominée par les députés
responsables de la chute de Robespierre, qu’on va appeler les « thermidoriens ».
Les députés devront faire face à un double front : celui des sans-culottes toujours présents à
Paris, qui n’acceptent pas la chute de Robespierre et le retour à l’ordre; celui des royalistes
puisque les conventionnels restants, républicains, ont tous voté la mort du roi.
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Les conventionnels vont progressivement revenir sur les principales bases du gouvernement
révolutionnaire. C'est la réaction thermidorienne.
La loi de prairial an II est abandonnée dès l’été 1794, le tribunal révolutionnaire est supprimé
en mai 1795.
Le Club des Jacobins est fermé à l’automne 1794. Tout ce qui portait la marque de
Robespierre est supprimé.
En n, on instaure une séparation de l’Etat et de l’Eglise le 21 février 1795 : l’Etat garantie une
liberté de culte, mais ne nance pas l’Eglise.
Dans les 2 cas c'est l’armée càd la garde nationale de l’ouest parisien, qui n’intervient pas
pour protéger l’assemblée.
Les armes encore à la disposition de la population sont con squées.
C'est le mythe de la « Terreur » qui se forme dès l’été 1794, destiné à discréditer les sans-
culottes, à justi er le renversement de Robespierre et le retour à l’ordre, càd la n de la
Révolution telle que l’entendaient les montagnards.
A la chute de Robespierre, les royalistes croient que leur heure est venue.
A l’été 1795, une terreur blanche, càd des violences qui prennent pour cible d’anciens
montagnards, éclate dans le sud-est de la France avec la complicité des autorités locales.
Le frère de Louis XVI le + âgé, le compte de Provence, qui, en raison de la mort de Louis
XVII le 8 juin 1795, est le successeur désigné au trône, annonce alors que, s’il revient au
pouvoir, il rétablira les ordres, les parlements, le catholicisme comme religion d’Etat,
restituera les biens du clergé et punira tous ceux ayant participé à la mort du roi.
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Les députés de la Convention vont alors mettre en place un régime qui sera nécessairement
républicain, mais beaucoup + conservateur que la Constitution de l’an I, qu’ils refusent de
mettre en oeuvre car elle est beaucoup trop progressiste et égalitaire.
La constitution de l’an III, préparée au cours de l’été 1795, est adoptée par la Convention le
22 aout 1795. Elle est longue de 377 articles. Elle a fait l’objet d’une rati cation populaire au
début du mois de septembre, il y aura + d’un 1,1 millions de oui contre 50 000 non. Cette
constitution témoigne d’une volonté conservatrice de retour à l’ordre, tant pq que social.
Elle fonde le régime du Directoire qui est un régime fondé sur la peur d’un retour à la
Terreur, c'est un régime de réaction, de vengeance légale.
Il est logique, dès lors, que le droit à l’insurrection disparaisse. Comme en 1789, la
Déclaration insiste sur la propriété, fondement de l’ordre social.
La liberté est dé nie de manière négative : art 2.« la liberté consiste à faire ce qui ne nuit pas
au droit d’autrui ».
Les libertés de culte ou de la presse ne sont pas vraiment mentionnées.
L’égalité est limitée à la seule égalité en droit : art 3. « l’égalité concerna à ce que la loi soit la
même pour tous ».
Le recul, par rapport à 1793 est important : aucun droit au travail ou à l’assistance de la
société n’est mentionné.
L’originalité de la déclaration réside dans l’énonciation des devoirs des citoyens qui sont en
contrepartie des droits.
Ils se résument à une vague morale laïque.
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Les thermidoriens ont voulu, par des mécanismes juridiques, garantir la modération et la
stabilité du régime. Ils ont voulu garantir par la règle de droit de ne plus vivre de
bouleversements comme précédemment.
Les pouvoirs sont divisés car l’objectif est d’éviter toute forme de concentration des pouvoirs.
On estime que les problèmes venaient de la concentration des pouvoirs.
a) L’instauration du bicaméralisme
Pour la 1ère fois en France, la constitution prévoit que le pouvoir législatif sera con é à 2
chambres.
Jusqu’à présent, la Révolution avait toujours préféré une chambre unique pour manifester
l’unité de la nation et pour renforcer le pouvoir législatif.
En 1795, il s’agit de diviser le législatif pour modérer : aucune loi ne sera possible sans
l’accord de 2 chambres. Les conditions de recrutement des législateurs témoignent de la
même volonté.
Le corps législatif est composé d’un Conseil des Anciens et d’un Conseil des Cinq Cent.
Le Conseil des Anciens est composé de 250 membres et nul ne peut être élu à ce conseil, si il
n’est pas âgé d’au moins - 40 ans accomplis, qu’il n’est pas marié ou veuf, et si il n’a pas été
domicilié sur le territoire de la République, pendant les 15 années qui auront immédiatement
précédé l’élection; ce qui est une façon d’éloigner les royalistes qui ont quitté le territoire à
cause de la Révolution. En e et, on juge les pères de famille + conservateurs et donc +
raisonnables.
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La proposition de loi appartient au Conseil des Cinq Cent, et il appartient au Conseil des
Anciens d’approuver ou de rejeter les résolutions du Conseil des Cinq Cent.
Les Anciens n’ont aucun pouvoir d’amendement. Les assemblées ne collaborent pas du tout
dans la confection de la loi.
Toute une série de dispositions montrent que les constituants ont voulu s’écarter de
l’expérience du gouvernement révolutionnaire.
Les constituants ont également voulu se prémunir contre la con scation du pouvoir par 1 ou
plusieurs députés et les changements brusques de la majorité.
Ces assemblées sont élues pour 3 ans et sont limitées à 2 mandats, c'est une présidence
tournante. On ne veut pas de changement de majorité brusque, l’on cherche de la stabilité.
En n, on a voulu soustraire les conseils à toute in uence extérieure et garantir leur sécurité.
Une foule nombreuse exerce en permanence une pression sur l’assemblée, ainsi même si
leurs séances sont publiques, le nombre du public ne doit excéder le nombre de la moitié des
députés a n d'éviter les mouvements de foule.
Pour éviter l’in uence de Paris, on va mettre en place une garde armée des conseils d’environ
1500 hommes.
b) Un exécutif collégial
Le pouvoir exécutif est con é a un organe collégial appelé « Directoire ». Ses membres
s’appellent les « directeurs ».
En 1795, les Cinq Cents ont donc proposé 50 noms parmi lesquels les Anciens en ont retenu
5. Les directeurs sont ainsi au nombre de 5.
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La constitution de l’an III va au delà d’une simple séparation des fonctions, mais il y a aussi
une séparation radicale des organes, ils ne peuvent s’in uencer les uns les autres.
Il ne doit y avoir, non seulement aucun empiétement d’un pouvoir dans le domaine de l’autre,
mais encore aucun contact entre les organes.
Il n’y a donc aucune possibilité pour l’exécutif de dissoudre les conseils, ni de moyen pour le
pouvoir législatif, de renverser l’exécutif.
L’exécutif ne dispose pas de l’initiative des lois.
Les pouvoirs ne peuvent se rencontrer physiquement, ils ne peuvent communiquer que par
écrit.
Toutes ces dispositions visent à garantir la stabilité du régime. Pour assurer sa modération,
les constituants vont prévoir un mode de su rage qui est censé écarter les + radicaux.
La constitution de l’an III n’accorde la citoyenneté et le droit de vote qu’aux français qui
paient les impôts.
Le droit de vote est donc lié à la citoyenneté.
Cette condition est moins restrictive qu’en 1791 puisqu’il y a, en 1795, près de 6 millions de
citoyens.
Les constituants ont entendu mettre en place une citoyenneté capacitaire : les gens ne
sachant ni lire ni écrire ni exercer une profession mécanique ne peuvent être inscrits sur le
registre civique.
Cet article n’aurait du s’appliquer qu’en 1804-1805 a n de laisser le temps à l’instruction
publique de produire ses e ets.
Le su rage est comme en 1791 et 1792, indirect.
Les conditions de fortune pour être électeur sont dé nies au niveau départemental.
Cela signi e que pour être électeur, càd, pour faire partie de ceux qui désignent notamment
les membres des conseils, il faut posséder un certain degré de richesse dé ni au niveau de
chaque département.
Concrètement en 1795, il y a environ 30 000 électeurs (encore moins qu’en 1789, où la
condition de fortune était déjà très restrictive).
Pour la première fois, les scrutins sont secrets.
En 1795, le Corps électoral est donc étroit, composé d’une petite minorité, la+ riche du pays.
C'est pour les constituants, une garantie de la modération du régime, puisque les électeurs
auront tout intérêt à désigner les élus souhaitant préserver l’ordre social.
Par le su rage, on espère éloigner des urnes les partisans des montagnards et les partisans
d’une conception + radicale de la République.
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Comme en 1791, la révision de la constitution est rendue presque impossible (art 336 à 350).
La procédure, jamais mise en oeuvre, s’étale sur 9 ans !
Un des éléments qui va d’emblée fragiliser le régime est le refus des thermidoriens de quitter
le pouvoir. Ils savent que, quel que soit le camp qui prendrait le pouvoir, ils seraient
menacés.
La Convention vote donc 2 décrets, les 22 et 30 aout 1795 qui prévoient que les 2/3 des
conventionnels siégeront automatiquement dans le Conseil des Cinq Cents et celui des
Anciens.
En cas d’insu sance dans les assemblées électorales, sera complété par ceux qui n’on pas été
élu.
Sur les 749 députés de la Convention, il en reste, en 1795, environ 600 sur ceux-là, 500 seront
députés du nouveau régime. On appellera ces députés, de manière ironique, les
« Perpétuels ».
Les 2 décrets sont soumis à rati cation populaire en même temps que la constitution de l’an
III et sont adoptés de justesse.
La volonté des perpétuels de se maintenir au pouvoir entrainera des crises violentes initiées
par leurs opposants.
La 1ère crise intervient avant même les premières élections. La rati cation des décrets des
2/3 entraine un vaste soulèvement royaliste à Paris.
Près de 25 000 hommes a rontent brièvement les troupes de la Convention (des sans-
culottes réarmés en urgence par l’assemblée). Les royalistes sont défaits le 5 octobre 1795, en
particulier devant l’église Saint Roch.
Un jeune général corse, Bonaparte, rappelé pour l’occasion n’a contrairement à la légende,
joué aucun rôle dans cette a aire.
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Dans un texte célèbre, le manifeste des Egaux, les partisans de Babeuf, expriment leur
projet pq.
Babeuf et ses partisans organisent un complot : leur prise de pouvoir doit s’appuyer sur le
soulèvement de plusieurs bataillons militaires.
Les babouvistes sont trahis et arrêtés en mai 1796, Babeuf sera guillotiné à l’issue d’un procès
expéditif en 1797.
Ce sont ensuite les élections annuelles de renouvellement des conseils qui provoqueront des
crises violentes.
3e crise : Le 1er renouvellement a lieu en mars 1797. La participation est très faible : entre 20
et 25 %. Les royalistes gagnent très largement, sur les 216 sièges à pourvoir, au moins 170
royalistes sont élus, et seulement 11 perpétuels.
Il s’agit non pas de partisans de l’Ancien Régime mais d’une monarchie constitutionnelle
comme celle de 1791.
Les Conseils élisent des présidents royalistes : un royaliste est nommé lors du
renouvellement d’un directeur. Les Conseils commencent à abroger les lois contre les
prêtres réfractaires, contre les émigrés…
Prétextant un complot royaliste, les perpétuels font occuper militairement Paris au début du
mois de septembre 1797. Une loi est votée le 5 septembre (19 fructidor an V) qui invalide les
élections dans 49 départements, càd 198 députés sur 216.
Des mesures sont prises contre les députés invalidés, les émigrés, les prêtres réfractaires,
allant jusqu’à la déportation en dehors du territoire métropolitain.
4e : le 2e renouvellement partiel a lieu au printemps 1798. Il s’agit d’élire près de la moitié des
députés puisque les députés dont l’élection a été annulée en 1797 n’ont pas été remplacés.
Les royalistes ne se rendent pas aux assemblées primaires. Les élections envoient aux
conseils une majorité « jacobine » de 300 députés. Ce nom désigne alors, non pas
nécessairement des partisans des montagnards mais ceux qui refusent le conservatisme pq et
social du Directoire.
Les perpétuels vont employer la même technique qu’en 1797 : par une loi du 11 mai 1798,
l’élection de 106 députés jacobins est invalidée. Ils sont remplacés par des partisans des
perpétuels.
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Un complot se prépare à l’automne 1799 pour renverser le Directoire au pro t des militaires.
Il veut mettre en place un régime d’ordres pour pallier les inconvénients du système
représentatif. Le coup d’Etat est organisé, notamment, par Sieyès, Talleyrand, Lucien
Bonaparte, Roederer.
Si la population dans sa majorité aspire assurément à une paix que le Directoire ne parvient
pas du tout à assurer sur le territoire, le projet d’un régime autoritaire n’est surement pas
majoritaire.
Le choix des comploteurs se porte sur le général Napoléon Bonaparte.
Né en 1769, Napoléon Bonaparte s’engage dans la carrière militaire. Il a d’abord plutôt une
réputation de jacobin : il jouera un rôle déterminant dans la prise de Toulon, contre les
royalistes en 1793, ce qui lui vaudra, à la chute de Robespierre, d’être brièvement
emprisonné. C'est pour cela qu’il est rappelé dans l’armée en octobre 1795, lors de
l’insurrection royaliste.
Son prestige ne va cesser de croitre. En 1797, il triomphe en Italie, fait plier l’Autriche (traité
de Campoformio) et va diriger presque seul la péninsule, sans en référer au Directoire
auquel il est normalement soumis. Il pro tera de cette période pour former plusieurs
républiques italiennes (les « républiques soeurs ») auxquelles il donnera des constitutions qui
annonceront celle de l’an VIII.
La campagne d’Italie lui confère une image de marque extraordinaire en France, bien
entretenue par ses partisans.
La campagne d’Egypte contre l’Angleterre, à compter de 1798, n’est pas un grand succès
militaire. Les découvertes scienti ques vont toutefois, marquer les contemporains.
L’idée est de prétexter un complot imaginaire des jacobins pour déplacer les assemblées hors
de Paris et sous la contrainte de l’armée, con er les pleins pouvoirs à Bonaparte.
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Le frère de Bonaparte, Lucien, est à ce moment-là président du Conseil des Cinq Cents.
Toutefois, Bonaparte n’est pas préparé à s’exprimer devant les Conseils, les députés refusent
de voter les pleins pouvoirs. Les Cinq Cents commencent même à délibérer pour le mettre
hors-la-loi.
L’assaut est donné par la troupe, les députés en toge fuient dans le parc du château,
poursuivis par des soldats.
C'est précisément ce que les auteurs du coup d’Etat voulaient éviter. Ils entendent donner
au coup de force une apparence de légalité. Dans la nuit, on ramène de force qq députés
dans la salle des conseils et, aux chandelles et sous la menace des armes, les députés votent la
n du régime, le 19 brumaire an VIII (10 novembre 1799).
Quoi qu’il en soit du déroulement du coup d’Etat, celui-ci marque la n des événements
révolutionnaires initiés en 1789.
Un nouveau régime radicalement di érent des précédents allait être mis en place.
Très habilement, il donnera des gages à chaque camp pour se présenter comme un homme
d’ordre et de compromis.
La voie qu’il choisira est tout à fait originale et rompt avec les expériences constitutionnelles
de la Révolution càd que dans le système révolutionnaire l’organe législatif est le +
important ainsi il rejette la primauté du législatif et le système représentatif.
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Dès le départ le régime est clairement un régime autoritaire, il n’entend laisser que peu de
pouvoir au peuple et à ses représentants tout en prétendant s’appuyer sur la volonté du
peuple.
C'est ce qu’on appellera le césarisme (pour dresser un parallèle avec le régime de Jules
César, à la n de la République romaine). C'est un régime autoritaire qui prétend diriger
selon la volonté du peuple.
La tendance du régime à concentrer les pouvoirs entre les mains de Bonaparte, est
perceptible dès le départ et ne cessera de s’accroitre pour culminer sous l’Empire.
Toutefois, Bonaparte retouche le projet qui lui est proposé car il ne lui accorde pas assez de
pouvoirs (notamment en divisant les pouvoirs au sein de l’exécutif).
Par ailleurs, Bonaparte écarte Sieyès du coeur du pouvoir, contre sa volonté.
La constitution de l’an VIII est brève (95 articles), Bonaparte ayant voulu selon la légende
qu’elle fut « courte et obscure » a n de lui laisser les mains libres.
Le 13 décembre 1799, le projet est validé par les commissions de rédaction. C'est
généralement la date retenue pour la constitution qui sera mise en oeuvre immédiatement.
On constate d’emblée qu’elle ne contient aucune déclaration des droits. Ainsi les droits
individuels qui étaient le coeur de la Révolution sont balayés par Bonaparte.
Seuls qq rares droits civiques sont mentionnés à la n de la constitution comme
l’inviolabilité du domicile, la garantie contre les arrestations arbitraires, le droit de pétition…
Seuls qq acquis révolutionnaires sont préservés : l’égalité civile et la vente des biens
nationaux. Cela montre que l’on ne revient pas à l’Ancien Régime avec le Consulat de l’an
VIII.
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Les élections ne permettent donc pas du tout de désigner les représentants mais
uniquement de dresser des listes, qu’on appelle « listes de con ance » ou « de notabilité »
dans lesquelles les fonctionnaires et titulaires des fonctions pq seront choisis.
Les citoyens ne choisissent donc pas les titulaires du pouvoir pq. Ce qui s’apparente à un
su rage indirect revient, en réalité, à accorder un simple droit de présentation.
Concrètement il y a environ 600 000 personnes sur les listes communales 60 000 sur les
listes départementales et 6000 sur la liste nationale.
Cela signi e que les citoyens perdent tout droit de désigner les titulaires de fonctions pq. Le
système représentatif tel qu’on l’a mis en place à la Révolution est supprimé, tout en
préservant les apparences.
Le système des listes de con ance sera mis en place en l’an IX (1801) et mis en oeuvre une fois
en l’an X (1802) pour le renouvellement d’une des assemblées législatives. Il sera supprimé la
même année.
Comment Bonaparte peut-il alors prétendre que son régime est légitimé par la volonté
populaire ?
En faisant approuver la constitution par le peuple.
2) Le rôle du plébiscite
La constitution est mise en oeuvre dès le 24 décembre 1799, sans attendre les résultats du
vote…
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On parlera de plébiscite lorsque des votes sous la forme de question auxquelles on répond
par oui ou par non ont pour objet véritable l’adhésion au pouvoir en place et non une réelle
demande de l’opinion du peuple.
Il semble cependant que les résultats publiés en février 1800 aient été embellis par le
pouvoir : il n’y aurait eu qu’environ 1 600 000 « oui »). Même si la majorité des votes étaient
favorables, les chi res ont été embellis car Napoléon souhaitait démontrer une adhésion
totale du peuple au nouveau régime.
Nul besoin de représentants si le peuple a montré sa con ance envers son chef à l’occasion
d’un vote.
L’organisation des pouvoirs démontre une rupture tout aussi importante avec la tradition
constitutionnelle révolutionnaire.
Le Tribunat débat des projets de lois et émet un voeux d’adoption ou de rejet des projets.
Il est composé de 100 membres de + de 25 ans. Ils sont renouvelés par cinquième tous les
ans.
Le Corps législatif, aussi appelé le Corps des Muets est composé de 300 membres de + de
30 ans. Il fait la loi en choisissant d’adopter ou non la loi provenant du Tribunat en ne
délibérant pas.
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Pour la 1ère fois depuis la Révolution, le pouvoir législatif n’a pas l’initiative des lois, ici seul
l’exécutif a entièrement la main sur la procédure législative.
2 autres organes jouent un rôle dans la procédure législative (on parle de législatif
pluricaméral) :
Tout d’abord, le Conseil d’Etat, dont les membres sont nommés par l’exécutif, a été créé en
1799.
Le Conseil d’Etat est chargé de conseiller le gouvernement, c’est lui qui rédige les projets de
loi.
Concrètement en l’an VIII, c'est Bonaparte qui, en l’absence de liste nationale, a désigné,
avec l’aide des sénateurs, les membres des assemblées législatives.
Ensuite le Sénat a un rôle de gardien de la constitution : il maintient ou annule tous les actes
qui lui sont déférés comme inconstitutionnels.
Pour la 1ère fois, une forme de contrôle de constitutionnalité des lois est instauré en France.
Toutefois, il ne sera jamais mis en oeuvre. Par ailleurs, il n’a rien à voir avec le contrôle de
constitutionnalité tel qu’on le conçoit aujourd'hui : il s’agissait à l’époque de préserver les
institutions et non de protéger les droits des citoyens.
Le pouvoir législatif semble donc très a aibli par rapport à la période révolutionnaire qu’il
s’agisse de sa légitimité ou de ses pouvoirs.
C'est bien l’exécutif qu’il s’agit de renforcer en l’an VIII.
La constitution de l’an VIII ne parle pas de pouvoir exécutif mais de « gouvernement » ce qui
parait + large.
L’exécutif est con é à 3 personnes : un 1er consul, un 2e consul et un 3e consul. Cela donne
l’impression d’un exécutif collégial.
Même si l’exécutif semble collégial, en réalité, le 1er consul dispose seul de la totalité du
pouvoir.
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Pour les autres attributions du gouvernement, les 2e et 3e consuls n’ont qu’une voix
consultative.
Aucune procédure de révision n’est prévue. Le régime inventera ses propres instruments
juridiques pour évoluer conformément aux souhaits de Bonaparte.
Ce terme est lui aussi directement emprunté à la tradition de la République romaine. C'est
ainsi qu’on désigne à l’époque les décisions du Sénat.
Sous le Consulat, on appellera sénatus-consultes des décisions du Sénat prises sur l’initiative
du Premier Consul (puis de l’Empereur), sans le concours d’aucun autre organe.
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La constitution de l’an VIII ne sera pas abrogée. Elle sera modi ée progressivement par des
sénatus-consultes successifs.
1) Le Consulat viager
Bonaparte désigné pour 10 ans par la constitution de l’an VIII va devenir consul à vie.
En 1801-1802, le régime est très populaire : la France est en paix avec ses ennemis, les
troubles intérieurs sont provisoirement apaisés et les nances de l’Etat rétablies.
Il feint d’accepter à condition que le peuple con rme cette décision. La consultation portera
en réalité sur une autre question : Bonaparte sera-t-il Consul à vie ?
Le vote est organisé à registres ouverts. C'est un immense succès 3,5 millions de oui, à peine
8000 non.
Les résultats sont sans doute véridiques.
Ils montrent une adhésion massive du peuple au régime, Bonaparte apparait comme le
sauveur de la Révolution et le restaurateur de la paix.
Les résultats sont proclamés le 2 aout 1802, à compter de cette date on parle de Consulat
viager.
Les résultats lui seront favorables mais Bonaparte ne s’en contentera pas.
2 jours + tard, il fait voter par le Sénat un sénatus-consulte organique qui modi e la
constitution de l’an VIII et réorganise les pouvoirs publics sur de nombreux points. On parle
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Là encore, l’appel au peuple sert à légitimer des changements profonds sur lesquels les
électeurs ne se sont pas du tout prononcés. C'est la logique des systèmes plébiscitaires.
On y trouve une réforme du système électoral qui introduit une dimension censitaire.
Ce système ne sera utilisé que ponctuellement pour remplacer qq membres des chambres
mais il témoigne bien de l’évolution conservatrice du régime.
Une diminution de l’in uence des chambres législatives. Elles peuvent être dissoutes par le
Sénat sur proposition du 1er Consul.
La constitution de l’an X est l’occasion de renvoyer les rebelles et de ne conserver que les
tribuns favorables au régime.
Bonaparte fera évoluer le régime rapidement.
2) L’Empire républicain
Le Tribunat émet un voeu favorable le 4 mai 1804, par 47 voix contre une seule. Le texte est
transmis au Sénat, qui vote un sénatus-consulte organique le 28 oréal an XII (18 mai 1804),
qu’on appelle la constitution de l’an XII.
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Pour le Sénat, on prévoit que les membres sont nommés à la discrétion de l’Empereur.
La constitution de l’an XII va faire revivre les institutions d’Ancien Régime : instauration de
grands o ciers, comme il y’en avait autour du roi, de grands dignitaires d’Empire.
On accorde un statut à la famille impériale, on rétablit la liste civile, une cour autour de
l’Empereur.
Le pape, Pie VII, acceptera de venir sacrer le nouvel Empereur d’Europe. Il se rend à Paris,
le 2 décembre 1804 : à la cathédrale Notre-Dame, l’Empereur reçoit une onction, comme les
rois d’Ancien Régime, et se couronne lui même.
Toute une série de signes vont alors montrer qu’on s’éloigne de l’esprit de la Révolution.
Le calendrier révolutionnaire est supprimé le 31 décembre 1805.
On établit à compter de 1806, une noblesse d’Empire, héréditaire, avec droit d’aînesse
(priorité d’âge).
Du pdv des pouvoirs, la constitution de l’an XII ne semble pas changer fondamentalement
les choses.
En réalité, l’Empire devient une sorte de monarchie de droit divin dans laquelle l’Empereur
concentre tous les pouvoirs. Il n’y a plus à proprement parler, de distinction entre pouvoir
exécutif et législatif. Par exemple : l’Empereur impose un catéchisme impérial destiné à
montrer les obligations des Chrétiens envers l’Empereur : le 15 aout devient la Saint-
Napoléon.
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A/ La réforme de l’Etat
Il n’y a plus d’administration locale. Tout est aux ordres de l’administration centrale par le
biais des préfets. Le Préfet prend ses ordres du ministre de l’intérieur. Il est également
chargé du contrôle de l’opinion publique.
- une administration particulière : la justice. Bonaparte veut à tout prix, mettre un terme à
l’indépendance de la justice. Dès l’an VIII, il n’y a presque plus de juges élus, ils sont
nommés par le gouvernement. Seuls demeurent les jurés d’assises.
- L’éducation : il s’agit de former des citoyens dociles. D’ou la création des lycées (1802) :
l’Etat a le monopole de l’enseignement secondaire.
D’ou également la création de l’université impériale (1806) qui n’accorde aucune autonomie
pédagogique aux universitaires : les cours sont visés par les recteurs (nommés par le
gouvernement) avant le début de l’année universitaire.
- La création d’un franc germinal (en germinal an IX). Le Franc vaut 5 grammes d’argent.
La parité métallique sera maintenue telle quelle jusqu’en 1928. Il permet une stabilité
monétaire, évite l’in ation.
- La création de la Légion d’honneur (1802). C'est au départ un corps d’action militaire, qui
deviendra une distinction honori que.
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B/ L’uni cation du droit privé
Avant la Révolution, le droit privé est éclaté entre di érentes sources et est di érent en
fonction des lieux et des personnes.
La loi des 16-24 aout 1790 annonce déjà le projet d’un code civil. 3 projets verront le jour sous
la Convention et le Directoire, mais ne seront pas adoptés.
Pour Bonaparte, l’enjeu est crucial. Il s’agit, par le droit privé, de donner un cadre à la société
pour rétablir l’ordre et assurer la stabilité de la société.
Sous le Consulat, une commission de 4 membres rédige un projet présenté en 1801. Elle est
formée de : Portalis, Tronchet, Bigot de Préameneu, Maleville. Il y aura une discussion
importante du projet devant le Conseil d’Etat, souvent présidé par Bonaparte lui-même.
C'est un compromis entre Ancien droit et Révolution. Par exemple, en droit de la famille on
maintient l’égalité (entre héritiers) en restaurant l’autorité (du père de famille).
Le code civil sera appliqué sur tous les territoires conquis par l’Empire parfois bien après sa
chute (en Allemagne, Italie, Belgique). Celui-ci ayant été imposé de force par les français.
Bonaparte veut établir des rapports apaisés entre l’Eglise catholique et la France a n de
renforcer son régime :
- en faisant des catholiques des partisans et non des opposants, puisque l’Etat se sera
montré favorable au catholicisme.
- en enseignant l’obéissance : la foi permet de consolider le régime si l’on croit qu’il est le
fruit de la volonté divine.
- en contrôlant un domaine qui lui échappait depuis la Convention thermidorienne :
l’organisation des cultes.
Le Concordat est un accord entre l’Etat et la Papauté. Il est le fruit de longues négociations,
commencées dès 1800 et achevées le 16 juillet 1801 ( la rati cation intervient un peu + tard,
en aout et en septembre).
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L’Etat comme le Vatican y retrouvent des avantages. Pour Rome, il permet la n d’un
schisme et l’exercice d’une in uence sur le clergé français.
Ensuite, le concordat organise l’avenir : le Pape reconnait la République (une autre forme de
gouvernement que la monarchie), les prêtres prêtent un serment de délité à la République
et on récite une prière pour la République à chaque occasion solennelle.
En échange, le catholicisme n’est certes pas reconnu comme la religion d’Etat, mais comme
celle de la + grande partie des français. Les consuls, qui dirigent l’Etat, font profession de foi
catholique.
Pour ce qui est de la nomination des prêtres, c'est un retour à la situation antérieure à la
Révolution. Le 1er Consul nomme les évêques, nomination qui doit être con rmée par le
pape, c'est ce qu’on appelle l’institution canonique.
La liberté de culte est garantie. Le culte est libre et public, s’il se conforme aux règlements
de police nécessaire pour la tranquillité publique.
Le Concordat sera appliqué en France jusqu’à la séparation des Eglises et de l’Etat, en 1905.
Il est encore en vigueur en Alsace-Moselle.
Pourquoi ? Avant tout parce que le personnel pq et militaire est majoritairement hostile au
renforcement d’un lien entre l’Eglise et l’Etat.
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A partir de 1805, la France occupe les états ponti caux (états sous l’autorité du pape) ce qui
aboutira à l’arrestation et l’enfermement du pape de 1811 à la chute de l’Empire.
Paris capitule le 30 mars 1814. Pour la population et pour l’Europe entière la chute de
Napoléon est un soulagement.
Les nations coalisées contre la France, la plupart des hommes pq français sans doute, une
majorité de la population sont favorables au rétablissement de la monarchie.
On va donc appeler sur le trône le frère le + âgé de Louis XVI, le comte de Provence, qui
régnera sous le nom de Louis XVIII.
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TITRE 3. Les monarchies limitées (1814-1848)
Après le départ de Napoléon, le Sénat propose à Louis XVIII de monter sur le trône et
rédige un projet de constitution. Le Comte de Provence ignore le projet sénatorial car il
considère être roi depuis 1795.
Avant d’entrer dans Paris, il fait di user le 2 mai 1814, un texte connu comme la Déclaration
de Saint-Ouen.
Ce texte démontre que Louis XVIII a changé : il n’est plus question de rétablir tel quel
l’Ancien Régime, les ordres, les parlements…
Des acquis de la Révolution (système représentatif, libertés publiques) seront préservés et
les révolutionnaires responsables de la mort du roi ne seront pas poursuivis.
Après la signature du traité de Paris, le 30 mai 1814, qui permet à la France d’échapper à une
occupation militaire, Louis XVIII promulgue, le 4 juin 1814, un document de nature
constitutionnelle intitulée « charte ».
A/ La nature du régime
Le terme de « charte » renvoie au Moyen Age, aux droits concédés par les rois ou les
seigneurs à leurs sujets.
La charte de 1814 place le règne de Louis XVIII dans la continuité de celui de ses
prédécesseurs, comme si la Révolution n’avait pas eu lieu :
- on rétablit la monarchie des Bourbons. Le roi semble retrouver sa souveraineté (même si
le mot est absent dans la charte) : la charte est octroyée à ses sujets. Elle ne fera pas l’objet
de rati cation populaire.
- Le texte présente, dans un très long préambule, comme un simple aménagement des lois
du royaume, dans lequel le catholicisme redevient la religion d’Etat (avec le maintien du
concordat).
La charte est d’ailleurs datée de la 19e année du règne de Louis XVIII pour faire comme si
rien ne s’était passé, qu’il était roi à partir de la mort de Louis XVI.
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Les libertés individuelles issues de 1789 sont globalement conservées dans une partie de la
charte intitulée « Droit public des français ».
Il n’y aura pas de remise en cause des décisions révolutionnaires et pour partie, impériales a
posteriori : on ne remettra pas en cause la vente des biens du clergé et des nobles…
Louis XVIII fait donc le choix d’une amnistie générale même pour les conventionnels
régicides. La con scation des biens de l’Eglise et des nobles émigrés est maintenue.
La noblesse est rétablie dans ses honneurs, mais pas dans ses privilèges : il n’y aura pas de
remise en cause de l’égalité civile. La noblesse d’Empire n’est pas abolie.
Le choix du su rage n’est pas surprenant : la charte met en place un su rage censitaire très
restreint.
En 1820, cela représente 100 000 électeurs pour une population globale de 30 millions
d’individus, dont 9 millions d’hommes adultes.
L’idée est de con er une partie du pouvoir à ceux qui en sont les + capables en éloignant le
peuple, qu’on imagine violent et radical.
La charte de 1814 s’inspire fortement du modèle anglais, dans lequel un roi ou une reine
partage le pouvoir avec 2 chambres.
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En n, le roi joue un rôle important dans la procédure législative : il est le seul à avoir
l’initiative législative, et à pouvoir promulguer la loi.
Le terme de « sanction » laisse entendre qu’il disposerait d’un droit de veto, comme Louis
XVI en 1791.
Rien de tel ne sera jamais mis en oeuvre sous la Restauration.
La spéci cité du régime monarchique de 1814 est que le roi partage le pouvoir législatif avec
les 2 chambres.
2) Le choix du bicaméralisme
La chambre des députés n’a pas l’initiative législative mais dispose d’un droit d’amendement,
très encadré : possibilité de modi er le texte qui leur est soumis. Il n’y a pas d’amendement si
le roi ne le veut pas.
Le roi maitrise la convocation des chambres et peut dissoudre la chambre des députés. Il
sera fait un usage important de ce droit. Le roi prime et non la chambre élue.
Pour ce qui est de leur compétence, les 2 chambres votent la loi, quel que soit l’ordre de leur
vote. En matière scale, cependant, la chambre des députés doit toujours voter en premier.
On constate que la charte donne peu de détails sur le fonctionnement des institutions, qui
sera en grande partie déterminé par la pratique. Toutefois, le régime connaitra des débuts
tourmentés.
Les premiers mois de la Restauration se passent très mal, il y a un retour massif des nobles
en France, ainsi on retrouve beaucoup de tensions sociales, les gens ont une volonté de
vengeance : ils veulent récupérer leurs avantages.
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Le régime est au départ très impopulaire, et apparait comme un recours contre l’Ancien
Régime.
Le 20 mars, Napoléon arrive aux Tuileries et chasse le roi. Ainsi il reprend le pouvoir : c'est
la parenthèse des Cents-Jours.
Napoléon fera rati er par le peuple une nouvelle constitution qui se rapproche beaucoup de
la charte de 1814.
Le 18 avril 1815, se produit la bataille de Waterloo qui induit la défaite de l’armée française.
Ainsi Napoléon est envoyé en exil dans l’ile de Saint-Hélène.
Les alliés imposeront de lourdes indemnités à la France, et c'est à ce moment là que Nice et
la Savoie sont enlevés au territoire français.
C'est un régime peu populaire, qui se traduit par un assez fort conservatisme social.
A partir de 1815 et jusqu’à la n de la Monarchie de Juillet, la France sera en paix avec ses
voisins.
1/ L’évolution pq du régime
Les premières élections du régime envoient des ultra-royalistes au pouvoir et donc cette
chambre des députés, la « chambre introuvable », connait une phase pas du tout libérale et
tout a fait autoritaire. C'est une phase réactionnaire.
Cette tension très forte entre le roi et la chambre va se résoudre par une dissolution de cette
chambre en 1816. A partir de cela et jusqu’en 1820, il y a une phase libérale correspondant
mieux à la volonté du roi.
L’esprit du gouvernement va totalement changer après 1820, car le petit frère de Louis
XVIII, le futur Charles X, prend beaucoup d’importance et exerce une in uence sur la pq du
royaume après l’assassinat de son 2e ls. Cet assassinat a radicalisé les royalistes.
A partir de 1820, le régime sera gouverné par les ultra-royalistes qui vont trahir l’esprit de la
charte en imposant un pouvoir autoritaire.
En 1824, Louis XVIII décède et donc Charles X lui succède entre 1824 et 1830 : le régime ne
change pas, on continue d’appliquer la charte.
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1 ) La restriction du su rage
En 1820, une loi électorale va modi er le système de vote et mettre en place un système de
double collège contraire à la charte.
Càd qu’il y a 2 groupes d’électeurs, la loi décide qu’au niveau du département le quart des
électeurs les + riches élit 160 députés. Les riches votent 2 fois et son donc + représentés que
les autres.
Cela a été mis en place car les + riches sont encore + conservateurs, on aura ainsi un pouvoir
très conservateur. C'est une chambre ultra-conservatrice qui est élue en 1824.
On décide de supprimer le renouvellement partiel des députés, on les élit en bloc pour 7 ans,
ce qui est contraire aux dispositions de la charte, que la loi ne peut, en principe, pas modi er.
Le régime opère un recul des libertés et notamment celle de la presse. La presse est ce qui
permet à l’époque de di user des opinions critiques du régime.
On rétablit la censure préalable : tous les journaux sont lus par les autorités avant d’avoir le
droit de paraitre.
Ce régime accueilli très favorablement en 1815, est perçu de façon très négative à la n de
1830.
Le parlementarisme est un régime dans lequel le législatif et l’exécutif ont des moyens
d’action réciproque extrêmement fort. Ce qui fait que l’exécutif est toujours du même bord
pq que la chambre.
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Néanmoins au XIXe s, il n’y aura jamais de régime parlementaire mais seulement une
tendance des chambres à vouloir contrôler l’action gouvernementale.
C'est notamment l’absence de partis pq qui empêche le parlementarisme : il est di cile
d’identi er une majorité.
La chambre des députés va contrôler l’exécutif, l’activité des ministres, sachant que la charte
ne prévoit rien. Elle va mettre en place le droit d’adresse : formule des critiques des ministres
et des actions gouvernementales.
- droit de pétition : les citoyens peuvent faire des pétitions et les envoyer aux chambre pour
rendre publique les critiques du gouvernement.
- Le vote du budget : les députés pro teront du budget pour critiquer l’action des
ministres.
2 ) Le droit de dissolution
Le droit de dissolution est utilisé dans un régime parlementaire, pour trancher un con it
entre l’exécutif et le législatif. Entre 1816 et 1830, il sera utilisé 6 fois.
C'est ainsi que nait cette idée d’un contrôle de l’exécutif par la chambre et c'est précisément
parce que Charles X refuse de se plier à la Chambre que le régime s’e ondrera.
B/ La Révolution de 1830
Les règles électorales permettent à Charles X, surtout à partir de 1824, de disposer d'une
majorité de députés en accord avec lui. Ce n'est plus le cas en 1829 et 1830.
En 1829, Charles X nomme un ultra la t te du gouvernement alors que la chambre est plus
mod r e ; un con it clate logiquement, en 1830, au moment de l’adresse (en r ponse au
discours du Tr ne) : l’opposition au gouvernement demande une vraie responsabilit
politique des ministres, le droit de renverser le gouvernement.
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Que pr voient les quatre ordonnances du 25 juillet 1830 ?
Il faut donc organiser une nouvelle lection. Pour tre s r de gagner, Charles X va changer
les r gles lectorales :
Les ordonnances sont contraires l’esprit de la charte et la pratique qui du pouvoir depuis
1814 : le roi n’est pas cens dissoudre la chambre parce que la majorit ne lui convient pas,
surtout apr s avoir t d savou par les lecteurs. Rien ne s’oppose cependant,
juridiquement, la dissolution de la chambre.
En revanche, d’apr s la charte, les r gles lectorales rel vent normalement de la loi, pas du
roi. Politiquement, les ordonnances de Charles X sont extr mement maladroites.
Les journ es de juillet 1830 s’expliquent avant tout par le climat social et politique, mais les
quatre ordonnances vont tre l’ l ment d clencheur de la r volution. Elles sont attisées, dans
un premier temps, par des meneurs r publicains.
Les meutes commencent le 27 juillet et durent jusqu’au 29, trois jours qui sont rest s dans
l’histoire sous le nom des « Trois Glorieuses ».
Le 27 au soir, Paris est couvert de barricades, le lendemain, les troupes royales sont battues
par 50 000 hommes, surtout des ouvriers, des artisans, des tudiants. En tout il y aura quand
m me 1000 morts ; le 29, l’ meute est ma tresse de Paris.
Ce sont les d put s qui vont, avec quelques anciens, Lafayette, Talleyrand, ou encore le
jeune Adolphe Thiers, pousser au pouvoir le duc d’Orl ans. Il s’agit de maintenir une
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monarchie, d’emp cher une r volution populaire qui bouleverserait l’ordre social et de
revenir un gouvernement plus lib ral.
Qui est le duc d’Orl ans ? Sa famille est issue de la descendance d’un fr re de Louis XIV,
c’est une branche cadette de la famille royale qui d’apr s les r gles de succession n’aurait
jamais t appel e r gner.
Le p re du duc d’Orl ans est le c l bre Philippe- galit , d put la Convention qui a vot
la mort de son cousin, Louis XVI. Lui-m me, Louis- Philippe, a combattu dans les arm es
r volutionnaires, notamment Valmy, avant de partir au moment du Gouvernement
r volutionnaire.
On va appeler sur le tr ne un roi qu’on pense mod r et lib ral. Louis-Philippe, bien que
duc, vit Paris en bourgeois, n’est pour rien dans la chute de Charles X, et ne pensait pas
r gner un jour.
Charles X nit par abdiquer le 2 ao t, part en Angleterre, et le 3 ao t, les d put s et pairs
pr sents d clarent le tr ne vacant, avant d’appeler, le 7 ao t, Louis-Philippe sur le tr ne de
France.
On transforme la nature du r gime sans modi er profond ment les institutions. Certaines
nouveaut s montrent d’embl e certaines concessions aux r volutionnaires de 1830 :
Art. 6 : le catholicisme n’est plus religion d’ tat ;
Art 67 : on remet en avant la cocarde tricolore et non plus de la cocarde blanche ;
Art. 7 : interdiction d nitive de la censure en mati re de presse.
En 1830, Louis-Philippe est, selon la charte r vis e, roi des Fran ais.
En 1814, la charte tait octroy e par un roi souverain, qui limitait volontairement sa
souverainet . En 1830, ce n’est plus le cas, la charte est un pacte entre le roi et la nation, on
parle de monarchie contractuelle.
On a supprim compl tement le long pr ambule de la charte de 1814, qui rappelait toute
l’histoire des rois de France et on restaure, en principe, la souverainet nationale. L’esprit de
la charte de 1830 est donc tr s di rent de celui de 1814.
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D’o le roi tire-t-il sa l gitimit ? La charte ne tranche pas. Il y aurait la fois une l gitimit
dynastique et une l gitim populaire, comme en t moigne le serment pr t par Louis-
Philippe.
Le cens est maintenu et seulement abaiss , de 300 200 F d’imp ts annuels pour tre
lecteurs, de 1000 500 F pour tre ligibles.
Cela reste un su rage tr s restreint, on passe de 90 000 plus de 160 000 lecteurs en 1814,
pr s de 240 000 la n du r gime.
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B/Le statut des Pairs
Pas plus qu’en 1814, la charte r vis e en 1830 ne met en place de m canisme parlementariste.
L’ volution de la pratique des institutions ira toutefois dans ce sens.
Tout d’abord, on va continuer utiliser les m canismes du r gime pr c dent dans un sens
parlementariste : droit de dissolution (employ 6 fois par Louis-Philippe, aucune l gislature
n’est all e son terme), adresse, budget.
2°. L’interpellation, c’est- -dire le droit pour la chambre de poser directement des questions
un ministre. Cette interpellation peut, compter de 1831, tre accompagn e d’un bl me.
C’est un nouveau m canisme de contr le direct.
La France est alors transform e par la r volution industrielle : c’est l’apparition de la classe
ouvri re, dont les conditions de vie et de travail, la mine ou l’usine sont d plorables, sans
protection sociale ou m dicale.
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Cela entra nera les premi res r voltes ouvri res, dont l’exemple le plus c l bre est celui des
Canuts, les ouvriers de la soie Lyon en 1831 et 1834, qui se rendent par deux fois ma tres de
la ville. La r pression men e par l’arm e sera extr mement violente.
cette poque na t la pens e socialiste, dont le trait commun est de condamner la soci t
bourgeoise et capitaliste fond e sur l’accumulation des richesses entre les mains d’un petit
nombre et de promouvoir l’ mancipation du prol tariat.
Depuis 1791, la loi interdit en outre tout regroupement professionnel, et donc toute
organisation syndicale, ce qui contribue emp cher l’expression de revendications
collectives des ouvriers. Les gouvernements successifs veilleront l’application de cette
r gle.
2°. Le r gime fait aussi preuve d’un grand conservatisme politique, alors que l’agitation
r publicaine ne cesse pas tout au long du r gime.
C’est ce qui entra ne une d rive autoritaire du r gime, avec de nouvelles restrictions de la
libert de la presse. Les principaux dirigeants r publicains, l’image de Blanqui, sont
oblig s de fuir.
Les banquets continuent l’hiver 1848. Le 22 f vrier 1848 est pr vu un nouveau banquet,
cens tre pr c d d’un cort ge populaire. En d pit de l’interdiction par le gouvernement, il
a lieu quand m me, presque sous les fen tres du roi, on chante la Marseillaise, « bas Guizot
! ». Le 23, le roi, devant l’agitation populaire, renvoie Guizot et le mouvement semble se
calmer.
Tout bascule le soir, quand la foule va Boulevard des Capucines, l o Guizot r side, pour le
huer. Il y a des troupes pour le prot ger ; des changes de tirs font 16 morts.
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Les meneurs r publicains prom nent les corps dans tout Paris, et, le lendemain matin, Paris
est recouvert de barricades.
La r volution de 1848 est la derni re r volution populaire en France qui r ussit renverser
un r gime.
Comme chaque fois depuis 1789, c’est une r volution conduite au d part par une minorit ,
Paris. Or, la majorit du pays n’est pas r publicaine, elle est plut t hostiles tout
bouleversement social.
En attendant une nouvelle constitution, le pouvoir va tre exerc par deux organes
successivement, d’abord :
Le gouvernement va conserver le pouvoir jusqu’au 4 mai 1848, jour auquel une nouvelle
assembl e constituante se r unit.
En attendant, le gouvernement provisoire va consid rer qu’il dispose du pouvoir l gislatif et
que, en attendant la r daction d’une nouvelle constitution, il est en droit de mettre en place
toute une s rie de r formes politiques et sociales.
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D s le 24 f vrier, on proclame :
La r publique, mais c’est une proclamation conditionnelle, «sauf rati cation du peuple qui
sera imm diatement consult ». La R volution de 1848 entend tre con rm e par un vote
populaire.
Au nom de la libert :
- le gouvernement provisoire supprime, le 6 mars, les lois de 1835 sur la presse ;
- on r tablit la libert de r union des groupes politiques, qui tait entrav e sous la
Monarchie de Juillet (c’est pour cela qu’il y avait eu la campagne des banquets), le 19 avril :
« La R publique vit de libert et de discussion » ;
Les mesures prises au nom de la fraternit qui sont les plus originales. Elles sont inspir es
par l’id e d’une intervention forte de l’ tat dans le domaine conomique : d s le 25 f vrier, le
gouvernement provisoire proclame le droit au travail ; le 26 f vrier, c’est la cr ation des
Ateliers nationaux, inspir s par Louis Blanc : l’ tat fournit du travail aux ch meurs pour des
travaux d’int r t g n ral, pay s au minimum vital.
Les Ateliers nationaux seront pourtant un chec cuisant, parce qu’il n’y aura aucune volont
politique de les faire r ussir.
En 1848, le peuple va lire directement ses repr sentants. Pour voter, il su t d’avoir 21 ans,
25 pour tre lu. La condition de r sidence est souple, six mois de r sidence au m me
endroit, ce qui aboutira former un corps lectoral de 9 millions d’individus.
l’ poque, c’est le plus grand corps lectoral du monde.
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Ensuite, le su rage est direct, c’est- -dire qu’on va compter, au niveau du d partement, le
nombre de voix individuelles ; il n’y a plus de coll ges lectoraux, comme sous l’Empire et les
monarchies censitaires.
L’ lection est un seul tour, au chef-lieu de d partement. Notez en n qu’on r tablit des
indemnit s journali res, quotidiennes pour les repr sentants.
Il s’agit d’ lire une assembl e constituante, charg e de r diger une nouvelle constitution
r publicaine.
Toutefois, en 1848, la France n’est pas r publicaine. Les r publicains mod r s le savent,
mais pr f rent donner la parole au peuple au risque de la R publique.
Les r publicains radicaux veulent pr server la R publique et donc ne pas voter tant que le
peuple n’avait pas t duqu et sensibilis aux vertus r publicaines.
Les radicaux vont donc organiser une grande manifestation le 17 mars pour demander le
report du scrutin, pr vu le 9 avril 1848, mais n’obtiennent qu’un report de 15 jours, au 23 avril.
1) L’ lection de la constituante
Le r sultat est bien celui que craignait les radicaux : le peuple paysan a vot contre Paris,
contre le socialisme, contre les exc s.
Sur 900 d put s, une poign e de socialistes sont lus (Louis Blanc ou Proudhon) ; une
centaine de R publicains radicaux ; l’oppos , entre 200 et 300 monarchistes, cach s (parce
qu’on ne peut pas dire qu’on est royaliste en 1848), comme Tocqueville, eux-m mes divis s
entre l gitimistes et orl anistes.
En n, au centre, 500 r publicains mod r s (tels Lamartine ou Victor Hugo).
La r publique de mai 1848 sera donc bien di rente de celle que l’ meute avait esp r e en
f vrier, elle sera conservatrice.
La Constituante se r unit pour la premi re fois le 4 mai 1848.
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D’abord le 15 mai 1848 : les r publicains radicaux tente de renverser le r gime, en pro tant
d’une manifestation qui avait, en apparence, un tout autre objet ; le Palais Bourbon, o si ge
la Constituante, est envahi, les leaders socialistes d clarent l’Assembl e dissoute, et se
rendent l’H tel de Ville pour proclamer un nouveau gouvernement provisoire.
L’ meute est r prim e tr s durement par la Garde nationale : Louis Blanc s’enfuit, Blanqui,
Albert, mais aussi Barb s et Raspail sont emprisonn s.
La fermeture des ateliers nationaux, le 21 juin 1848, va lancer le signal d’une nouvelle meute.
Les socialistes et les ouvriers ont la m me impression que les r publicains en 1830, celle
qu’on leur a vol leur r volution.
Les journ es de juin marquent la rupture d nitive entre socialistes et radicaux d’un c t ,
r publicains mod r s et conservateurs de l’autre. Le chemin vers un retour l’ordre est
ouvert.
La constitution n’est pas soumise rati cation populaire, car les r publicains craignaient
qu’elle soit rejet e. Elle est form e de 116 articles et est adopt e une crasante majorit (30
voix contre).
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En 1848, on a voulu tablir des pouvoirs forts et s par , avec une pr minence du l gislatif.
Le mod le est exactement inverse la Monarchie de Juillet, qui mettait en place une
pr minence de l’ex cutif et une collaboration entre les pouvoirs. Les pr misses du
parlementarisme vont tre remis en cause.
1°. Le pouvoir l gislatif : la Constituante va faire le choix d’une chambre unique, pour la
premi re fois depuis la Convention.
Il s’agit, comme en 1791, de mettre en place un pouvoir l gislatif fort et uni. Ce point n’est
presque pas discut lors de la r daction de la constitution. L’assembl e l gislative aura 750
d put s, lus pour 3 ans par renouvellement int gral (art. 31).
L’assembl e est lue au su rage universel, selon le syst me de mars 1848. Pour viter toute
forme de corruption, on interdit le cumul des fonctions publiques r mun r es et de celles de
d put . On pr voit galement le versement d’indemnit s aux parlementaires.
Du point de vue de ses pouvoirs, l’assembl e dispose de l’initiative des lois.
L’id e tait de renforcer le pouvoir ex cutif, en lui donnant une l gitimit forte et en le
rendant ind pendant du l gislatif.
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Les attributions du pouvoir ex cutif semble assez classiques : il nomme et r voque les
ministres, promulgue les lois, dispose de la force arm e, n gocie les trait s.
Le risque de con it entre ex cutif et l gislatif, voire de d rive vers un pouvoir personnel
semble grand. C’est ce que d nonce pr cis ment Jules Gr vy dans un discours fameux.
La constitution prend donc une s rie de pr caution pour viter que le pr sident de la
R publique ne puisse prendre l’ascendant sur l’assembl e. C’est le cas, notamment, pour ce
qui est du statut du pr sident : son mandat est de 4 ans, pour que les lections l gislatives et
pr sidentielles ne co ncident pas ; il n’est pas r ligible (art. 45).
La constitution va bien plus loin, puisqu’elle organise une pr minence du l gislatif.
1°. Le l gislatif contr le le Pr sident de la R publique, en empi tant sur les pr rogatives
traditionnelles de l’ex cutif : le nombre et les attributions des ministres sont x s par
l’assembl e (art. 66) ; le pr sident n gocie les trait s, mais il faut l’accord de l’assembl e pour
les rendre ex cutoires (art. 53), il en va de m me pour la d claration de guerre (art. 54).
La promulgation des lois doit tre automatique, sans que le pr sident puisse s’y opposer.
Le pr sident peut demander une nouvelle d lib ration de la loi mais ne peut refuser de la
promulguer sinon, dans un d lai d’un mois apr s le vote, c’est le Pr sident de l’Assembl e qui
la promulgue (art. 57 59).
En outre, il y a un contr le de la personne m me du pr sident par l’assembl e : le pr sident
doit r sider l o se trouve l’assembl e et ne peut quitter le territoire sans son autorisation
(art. 63).
2°. Ensuite, il y a une s paration organique tr s stricte des pouvoirs, qui montre qu’on rompt
avec la tradition parlementariste des monarchies limit es.
Le r gime mis en place en 1848 pr sente un s rieux inconv nient, comme la plupart des
constitutions r volutionnaires : aucun m canisme n’est pr vu pour r soudre un blocage des
institutions en cas de con it entre l’ex cutif et le l gislatif. Par ailleurs, la r vision de la
constitution est rendue presque impossible.
Quoi qu’il en soit, la constitution est promulgu e le 12 novembre Paris, le 19 en Province.
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Il triomphera gr ce son nom. Comment est-ce possible alors que son oncle tait
extr mement impopulaire la n de son r gne ? Gr ce la construction de ce qu’on appelle
la « l gende napol onienne ».
Quels sont les autres candidats ? Les R publicains sont divis s, ils pr sentent 4 candidats
(Cavaignac, Ledru-Rollin, Raspail, Lamartine).
Les lections montrent un rejet massif de tous ceux qui ont gouvern depuis f vrier : les
socialistes repr sentent moins de 5% des voix, les r publicains mod r s emportent peu de
su rages, Bonaparte est lu avec 5,6 millions de voix sur 7,5 ! Lamartine, qui tait s r d’ tre
lu, recueille 20 000 voix…
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La campagne lectorale est vive. Elle conduit une d faite des r publicains mod r s : de
500 sous la Constituante, ils passent moins de 100...
C’est une victoire du parti de l’ordre, entre 450 et 500 d put s lus, divis s entre orl anistes
et l gitimistes ; pour le reste, environ 200 d put s r publicains radicaux.
En 1849 et 1850, l’assembl e va prendre une s rie de lois r actionnaires et antir publicaines.
L’objectif des monarchistes est, dans un premier temps, de revenir sur les conqu tes
r publicaines de 1848, dans un second temps, de r tablir terme la monarchie.
Citons :
- une loi sur la libert de r union, du 19 juin 1849, qui donne la possibilit au gouvernement
d’interdire, pour un an, tous les clubs et toutes les r unions politiques ;
- une loi sur l’enseignement, la loi Falloux, en 1850, qui favorise l’enseignement priv
catholique, le but tant d’arr ter la propagation des id es r publicaines l’ cole publique.
- une loi sur la presse, le 16 juillet 1850, qui entrave la libert de la presse en ajoutant des
frais consid rables la publication : le tirage de la presse va baisser d’un tiers entre 1849 et
1851.
C’est surtout une loi lectorale du 31 mai 1850 qui t moigne de la politique r actionnaire de
l’Assembl e : comme il tait impossible de supprimer le su rage universel, pr vu par la
constitution, la loi y met toute une s rie d’entraves, la principale tant qu’elle exige un
domicile de trois ans cons cutifs dans le canton pour pouvoir voter.
En plus, pour prouver son domicile, c’est le registre des imp ts qui fait foi. On carte ainsi
tous les travailleurs itin rants, les ouvriers saisonniers, les plus pauvres, suppos s sensibles
aux id es r volutionnaires, ce qu’Adolphe Thiers appelle « la vile multitude ».
Cette loi va contribuer discr diter l’assembl e et renforcer Louis- Napol on Bonaparte.
L’obsession de Louis-Napol on Bonaparte, c’est 1852, moment de la deuxi me lection
pr sidentielle laquelle, selon la lettre de la constitution, il ne peut pas se pr senter.
Or, il veut tout faire pour garder le pouvoir, et tentera d’abord de faire r viser la constitution
avant de conserver le pouvoir par la force.
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Bonaparte, en octobre 1851, a propos une loi abrogeant la loi lectorale de mai 1850.
La proposition est logiquement rejet e en novembre 1851. Ce rejet lui servira de pr texte.
Tout est en place pour le coup d’ tat, qui a lieu le 2 d cembre 1851, date anniversaire du
couronnement imp rial de 1804 et de la bataille d’Austerlitz de 1805. Louis-Napol on veut
imiter le 18 brumaire.
Le 2 d cembre, le pr sident prend 4 d crets pr voyant : la dissolution de l’assembl e,
pourtant inconstitutionnelle, justi e par un appel au peuple ; le r tablissement du su rage
universel int gral ; l’organisation d’un pl biscite (c’est le 1re fois que le mot apparait), dont la
question serait : « le peuple veut le maintien de l’autorit de Louis-Napol on Bonaparte et
lui d l gue les pouvoirs n cessaires pour tablir une constitution ».
Les d crets jettent aussi les bases de la future constitution : c’est un retour la Constitution
de l’An X, sans le Tribunat. La Restauration de l’Empire, avec Napol on III sa t te, n’allait
pas tarder.
la di rence du 18 brumaire, le coup d’ tat du 2 d cembre suscitera de vives r sistances,
Paris et en Province, qui conduiront une r pression massive et sanglante, 26 000
arrestations, 10 000 d portations en Alg rie, 5000 assignations r sidence, 3000
internements. Fin d cembre, les 20 et 21, c’est le pl biscite, qui est un triomphe : 7,5 millions
de oui, 650000 non.
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