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Introduction
Dans leurs site naturel et au cours de leurs exploitation et de leurs traitement les
mélanges hydrocarbures revêtent, selon les conditions de pression et de température, le plus
souvent la forme fluide, liquide ou gazeuse, et très rarement la forme solide (la formation
d’asphaltène à partir d’huile brut ou d’hydrates à partir de gaz). Les trois formes possibles
d’existence des mélanges naturels d’hydrocarbures sont : solides, liquide et gazeuse qu’on a
coutume de désigner sous l’appellation de phases.
Le comportement de phase du gaz naturel est une fonction de la pression, de la
température, et le volume. Par conséquent, il est très souvent illustré par le diagramme PVT
ou l’enveloppe phasique qui est une représentation graphique qui relie les propriétés d’un
système fluide. La compréhension du comportement de phase est
critique pour le mécanisme de récupération des hydrocarbures et la prédiction de production
aussi pour le design d’un schéma de transport.
Un gaz réel est un gaz qui se trouve en réalité dans la nature, il faut cependant faire la
différence entre un gaz (ou corps) réel et un gaz (ou corps pur)
Nous définissons un corps pur comme un corps (matière) constitué d’un seul type de molécule
Dans l’étude des hydrocarbures les corps suivants sont donc des corps purs :
Il est rare, qu’un hydrocarbure soit naturellement un corps pur, en fait l’hydrocarbure naturel
est généralement un mélange de divers types de molécules d’hydrocarbure suivant des
proportions qui varient d’un réservoir à un autre, ou d’un puits à un autre et même pour un
même puits une variation dans le temps.
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a. Diagramme de Clapeyron pour un gaz (cas du corps pur)
En réduisant le volume jusqu'au volume Vg, on observe une montée progressive de pression,
à Vg correspond une pression Ps(T), en ce point B on observe le début de la liquéfaction.
Le point B correspond à un point d’équilibre entre le gaz et une première goutte de liquide :
on dit que le gaz forme à cette température (et cette pression) une vapeur saturante ; le point B
est le point de rosée. Ps(T) est la pression de vapeur saturante du fluide à la température T.
En continuant à réduire le volume, on voit que la pression reste constante c’est la pression de
vapeur saturante jusqu’au volume V1, il existe donc un palier de pression entre les points B
et A c’est le palier de liquéfaction. On voit que la quantité de liquide augmente et que le
volume de gaz diminue. Au point A il ne reste plus que du liquide, qui occupe le volume V1.
Le point A où tout le gaz est liquéfié, le point A est le point de bulle.
A partir de A, une diminution du volume entraîne une rapide augmentation de la pression (le
liquide est moins compressible que le gaz).
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Au dessus de la température critique, le fluide devient monophasique c’est le fluide
supercritique.
Remarque
Il est possible de faire le processus expérimental inverse en réduisant les pressions (on
libère progressivement le piston). On part pour une température donnée constante de
l’état liquide. Lorsqu’on atteint en A la pression bulle (pression de vapeur saturante), il
apparaît dans l’enceinte la première bulle de gaz (le liquide se met à bouillir) c’est
pourquoi le point A est dit point de bulle.
Tant que le liquide est en ébullition, l’augmentation de volume ne fait pas varier la
pression, on observe que la quantité de liquide diminue et que celle de gaz augmente.
L’ensemble des points de bulle construit la courbe de Bulle, l’ensemble des points de
rosée construit la courbe de Rosée. L’ensemble des deux courbes constituent la courbe de
saturation.
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a. diagramme pression-température pour un corps pur (courbe de tension de
vapeur ou courbe de vaporisation) :
Tout point n’appartenant pas à la courbe est représentatif de l’existence d’une phase unique,
liquide pour les points tel que A pris au dessus de la courbe ou vapeur pour les points tels que
D situés en dessous de la courbe.
La courbe de vaporisation se termine au point critique. Pour un corps pur, le point critique
peut être défini comme étant la pression (ou la température) au dessus de laquelle l’existence
de deux phases n’est plus possible. Cette définition n’est valable que pour les corps purs et ne
s’applique plus aux mélanges.
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2. Comportement de phase d’un mélange multi-composant :
La même approche peut être faite pour des mélanges très variés. Dans le cas d’un
hydrocarbure réel (mélange), qui est en fait un mélange de divers HC suivant des
proportions différentes (et même variables dans le temps), l’enveloppe des phases
caractéristique de cet hydrocarbure est déterminées par le calcul à partir d’équation
d’états.
La liquéfaction isotherme d’un corps pur est également isobare .Dans le cas des
mélanges d’H.C, la liquéfaction isotherme s’effectue avec une augmentation de la
pression. A la même température pression de bulle et pression de rosée sont différentes.
Ce résultat s’explique par les changements de composition du liquide et de la vapeur
lorsqu’on traverse la zone diphasique.
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b. Diagramme Pression-Température : (courbe saturation) :
Contrairement au cas des corps purs pour lesquels les courbes de bulle et de rosée étaient
confondues en une courbe unique, celle de la tension de vapeur, le tracé de la relation P-T,
d’un mélange a la forme d’une enveloppe qui n’est autre que la courbe de saturation.
Le point critique se situe soit à gauche soit à droite du maximum de la courbe de saturation. Il
ne correspond donc plus, comme dans le cas des corps purs, à la pression et à la température
maximale d’existences de deux phases.
En effet, il existe une pression, notée Pcc dans la figure suivante, supérieure à la pression
critique et au-delà de laquelle deux phases ne peuvent coexister : c’est la pression
d’équilibre-2 phases (circondenbar). Il existe aussi une température maximale de
coexistence du liquide et de la vapeur, cette température, supérieure à la température critique
et notée Tcc, est appelée température maximale d’équilibre-2 phases (Circondentherm).
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3. Influence de la composition sur l’enveloppe des phases d’un mélange
binaire :
La même expérience peut être faite avec différentes concentration de C1 et C2, on aperçoit
alors : Quelque soit la concentration, l’enveloppe des phases du mélange est toujours entre les
courbe de pression de vapeur de chacun des constituants
Plus un composant est présent en proportion importante, plus l’enveloppe des phases du
mélange sera proche de la courbe de tension de vapeur de ce constituant (exp : si C1 est
présent à 85% l’enveloppe des phases du mélange est plus proche de la courbe tension de
vapeur du CH4 que de celle du C2H6).
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La grandeur de l'enveloppe de phase élargit sensiblement plus que la composition du mélange
devient également distribuée entre les composants du mélange.
4. La condensation rétrograde :
Si la condensation rétrograde constitue aussi l’une des particularités des mélanges des
H.C c’est un phénomène que l’on rencontre assez souvent dans l’exploitation des gisements
des H.C. Dans le but de mettre ce phénomène en évidence, on rappellera tout d’abord que,
pour liquéfier une substance pure, on peut opérer soit par accroissement isotherme de la
pression soit par diminution de la température isobare à condition que ces températures et
pressions gardées constantes soient inférieures aux valeurs critiques (voir figure suivante).
On supposera qu’on réalise une détente isotherme sur un mélange dont le diagramme
(P.T) est indiqué sur la figure. Si cette décompression a lieu à une température T comprise
entre la température Tcc et la température critique Tc, on observe qu’une fois le point de rosée
R est atteint, le liquide formé augmente de volume jusqu’au point M, entre R et M on a donc
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provoqué la formation du liquide par détente, ce qui correspond au résultat inverse de celui
obtenu dans le cas du corps pur. Ce phénomène a reçu le nom de condensation rétrograde.
Des règles simples permettent de définir la nature du mélange d’hydrocarbures à partir des
mesures de production effectuées au cours de l’essai initial du puits
La densité (ou la gravité API) permet de dire si on a affaire à une huile ou à un condensat. Si
la densité du liquide est supérieure à 0.8 (degré API est inférieur à 45), le liquide est en
général coloré et correspond à une huile. Si la densité du liquide est inférieure à 0.8 (degré
API est supérieur à 45), le liquide est assez souvent incolore ou peu coloré et provient de la
condensation d’un gaz.
Le rapport gaz-liquide, qui est le volume de gaz mesurés dans les conditions de références,
correspondant à l’unité de volume de liquide produit, permet de différencier huiles des gaz :
Pour des rapports gaz-liquide inférieur à 500m3/m3, les mélanges d’hydrocarbures sont des
huiles.
Pour des rapports supérieurs à 1000m3/m3 les mélanges sont des gaz.
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Pour des rapports gaz –liquides compris entre 500 et 1000m3/m3 le fluide produit peut être
soit une huile soit un gaz à condensat.
On notera toutefois que les critères indiqués précédemment qui reposent seulement sur des
mesures de production pouvant seulement donner des indications sur la nature du fluide. Il est
en effet nécessaire de confirmer par l’expérience cette première information.
Bien qu’elles donnent une indication sur la nature du fluide produit, les règles précédentes
sont insuffisantes car elles ne tiennent pas compte des conditions de pression et de
température du réservoir qui commandent les changements d’états du système.
En d’autres termes c’est la position des points P, T représentatifs des conditions initiales du
réservoir par rapport à la courbe de saturation du mélange qui définira le type du fluide.
• Gaz sec
• Gaz humide
• Gaz à condensat
c.1) Le gaz sec : Le gaz sec est composé principalement de méthane et d’éléments non
hydrocarbures tels que N2 et de co2 et très peu d’homologues supérieurs à l’éthane. La figure
montre un diagramme de phase d’un gaz sec. L’absence d’éléments lourds fait que
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l’enveloppe se trouve essentiellement à gauche de la température de surface. Le fluide restera
gazeux (monophasique) du réservoir jusqu’en la surface.
U n gaz est dit humide s’il est associé à une production de liquide dans les conditions
ambiantes de surface sans donner lieu à condensation rétrograde dans le réservoir. Le
diagramme P, T représentatif d’un gaz humide est tel que l’isotherme du réservoir ne coupe
pas la courbe de saturation ( TR> Tcc) et que le point représentatif des conditions de
production est situé à l’intérieur de la courbe de saturation. Du point de vue de la
composition, un gaz humide contient moins de constituants lourds qu’un système rétrograde.
De ce fait, sa température critique est plus faible est l’aire comprise à l’intérieure de la courbe
est moins développée.
La fraction liquide produite en surface par un gaz humide reste, pour des conditions de
traitement données, constantes au cours du temps.
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Figure : diagramme PT pour un gaz humide
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L’exploitation d’un gisement de gaz à condensat est caractérisée par deux phénomènes :
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