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ECOLE NATIONALE PREPARATOIRE

AUX ETUDES D’INGENIORAT

COURS
D’ELECTRICITE II

DEPARTEMENT DE PHYSIQUE
2éme ANNEE PREPARATOIRE

ELABORE PAR : H.TEFFAHI

0
GUSTAV KIRCHHOFF

Gustav Kirchhoff (1824-1887) fut un étudiant de Gauss. Il enseigna à Berlin, à Breslau, puis
devint professeur de physique à Heidelberg, où il collabora avec Bunsen. Il étendit les
travaux d’Ohm et contribua de façon magistrale à la théorie des circuits, en 1854, grâce aux
lois de Kirchhoff, qui permirent de calculer les courants, tensions, et résistances de circuits
électriques. Il travailla également sur le rayonnement du corps noir et la spectroscopie. Il
termina sa carrière, fortement handicapé, comme titulaire de la chaire de physique
mathématique à Berlin.

1
CHAPITRE 1

Analyse des réseaux électrique


par les lois de Kirchhoff
1- Dipôle électrocinétique On appelle dipôle électrocinétique tout système relié à l'extérieur par deux
conducteurs uniquement. Le comportement d'un dipôle est caractérisé par deux grandeurs électriques duales : la
tension et le courant.

La tension aux bornes d'un dipôle représente la différence de potentiel u(t) entre les deux bornes du dipôle. La
tension s'exprime en Volt (V).

A B
Dipôle
u(t) = VA(t)-VB(t)
u(t)

Le courant traversant un dipôle correspond au déplacement de charges électriques sous l'effet du champ
électrique induit par la différence de potentiel aux bornes du dipôle. A tout instant le courant entrant par une
borne d'un dipôle est égal au courant sortant par l'autre borne. L'intensité i(t) de ce courant mesure le débit des
charges électriques qui traversent une section de conducteur :

dq (t )
i (t ) 
dt

L'intensité s'exprime en Ampère (A). Le courant électrique est une grandeur orientée. Conventionnellement le
sens positif correspond au sens de déplacement des charges positives.

A B
Dipôle
i(t) = iA(t) = iB(t)
i(t)
Il existe deux possibilités pour le choix des sens conventionnels de la tension et du courant. Selon que u et i sont
de même sens ou non nous avons :
u(t)
A B
Dipôle Convention générateur

i(t)

u(t)
A B
Dipôle Convention récepteur

i(t)

2- Lois de Kirchhoff On appelle circuit ou réseau électrique un ensemble de dipôles reliés entre eux par des
fils conducteurs parfaits. Un nœud est un point du circuit relié à deux dipôles ou plus. Une branche de réseau est
la partie de circuit comprise entre deux nœuds. Une maille est un parcours fermé de branches passant au plus
une seule fois par un nœud donné. Gustav Kirchhoff (1824-1887) a énoncé deux lois simples qui sont à la base
de l’étude des courants et des différences de potentiel. S’appuyant sur les principes de conservation de la charge
et de l’énergie, elles simplifient l’étude des circuits électriques.

2
2-1 Loi des nœuds :

En tout nœud d'un circuit, et à tout instant, la somme des courants qui arrivent est égale à la somme des
courants qui sortent. Il s'agit d'une conséquence de la conservation de la charge électrique.

i arrivent   i partent

La loi des nœuds peut encore s'écrire sous la forme suivante : En tout nœud d'un réseau la somme algébrique
des courants est nulle.

2-2 Loi des mailles :

Le long de toute maille d'un réseau électrique, à tout instant, la somme algébrique des tensions est nulle.

A B

C (V A  VB )  (VB  VC )  .......  (V?  V A )  0

3- Associations de dipôles

On distingue deux types d'association de dipôles. Les dipôles peuvent être connectés en série, ils sont alors tous
traversés par la même intensité. Ils peuvent être connectés en parallèle, ils sont alors tous soumis à la même
tension.

3-1 Association série u(t)

i(t)

u1(t) u2(t) un(t)

Chaque dipôle est traversé par la même intensité et la tension aux bornes du dipôle équivalent est égale à la
somme des tensions partielles :

n
u(t)   u (t)
k
k1

3
3-2 Association parallèle u(t)

i1(t)

i2(t)

i(t)

in(t)

Les dipôles sont soumis à la même tension. Le courant total qui traverse l'ensemble des dipôles est égal à la
somme des courants individuels :

n
i (t )   ik (t )
k 1

4- Résistances

4-1 Loi d'Ohm

La tension aux bornes d'une résistance est donnée par la loi d'Ohm :

u(t) = R i(t) (en convention récepteur). La résistance s'exprime en Ohm ().

i(t)
A B
R

u(t)

4.2 Associations de résistances

R1 R2 R3 Considérons un circuit fermé comportant un


générateur de tension et N résistances en
+ I R4 série. Selon la loi des mailles nous pouvons
V écrire :
-
R5
N
 V   Ri I  0
i 1
N
Par définition la résistance équivalente est telle que : R I = V, donc : R   Ri
i 1
u(t)
Considérons N résistances en parallèle. Comme celles-ci
i1(t) R1
sont soumises à la même tension, chacune est parcourue
par un courant :
i2(t) R2

i(t) V
Ii   GiV
Ri

in(t) RN

4
La quantité G = 1/R est appelée conductance (unité : Siemens (S) ou anciennement mho). La loi des nœuds nous
N N
donne : I   I i   GiV
i 1 i 1

1 N N 1
Par définition de la conductance équivalente nous avons : G    Gi  
R i 1 i 1Ri

5- Sources de tension et de courant

5-1 Sources de tension idéales et réelles

Un générateur de tension idéal délivre une tension indépendante du courant débité : V A  VB  cste i . Cette
tension est la force électromotrice (f.e.m.) du générateur.

i A u
E

+ u
E
- i

B u=E

La résistance interne d'un générateur de tension idéal est nulle, ce qui n'est généralement pas le cas pour un
générateur réel. Un générateur réel est modélisé par un générateur idéal en série avec sa résistance interne. En
convention générateur, la caractéristique statique tension-courant du générateur de tension réel devient :

u = e  r i.

La résistance interne induit une chute de tension.


i A u
E
r
+ u
E
- i

B u= E – r i

On distingue deux types de source de tension. Une source indépendante, ou autonome, est une source dont la
valeur de la f.e.m. est constante et ne dépend pas du circuit. Une source commandée, contrôlée, ou liée est une
source dont la valeur de la f.e.m. dépend d'une quantité externe à la source, par exemple une tension ou une
intensité du circuit.

5-2 Sources de courant idéales et réelles

Un générateur de courant idéal débite un courant dont l'intensité est indépendante de la tension aux bornes du
générateur : i  i s  cste u . La figure suivante montre le symbole d'une source de courant idéale et sa
caractéristique courant-tension.

5
i A u

is u

is i
B i = is

La résistance interne d'une source de courant idéale est infinie. Pour un générateur réel on tient compte de sa
résistance interne, en le modélisant par une source idéale de courant en parallèle avec sa résistance interne r.
En convention générateur, la caractéristique statique courant-tension du générateur de courant réel est donc :

u
i  is 
i A u r

is r u

is i
B
u
i  is 
r

Comme pour les sources de tension on distingue les sources de courant indépendantes et les sources de courant
commandées qui dépendent d'une grandeur électrique du circuit.

6 Outils simples d’analyse des réseaux électrique

6-1 Règle du diviseur de tension.

Des éléments sont connectés en série lorsqu'ils sont traversés par le même courant. Cas le plus simple: 2
résistances et une source tension indépendante.

I R1
Il est évident que i traverse R1 et R2, alors :
V1
V V2 R2 V  V1  V2 avec V1  R1 I et V2  R2 I

V
Ce qui donne : I 
R1  R2

Enfin, on obtient :
R1
V1  V
R1  R2
R2
V2  V
R1  R2
Cela illustre le principe de division des tensions de 2 résistances montées en série. Une tension plus élevée
apparaît aux bornes de la résistance de valeur plus forte. La tension se divise en proportion directe des
résistances.

6
6-2 Règle du diviseur de courant

Des éléments sont connectés en parallèle si on retrouve la même tension aux bornes de chacun.

Appliquons la loi des Noeuds: I  I1  I 2


I1 I2
R1 R2
Sachant que : V  R1 I 1  R2 I 2 et V  I
I V R1 R2 R1  R2
R2
I1  I
R1  R2
Alors :
R1
I2  I
R1  R2

Donc, le courant est divisé en proportion inverse des résistances, c’est la règle du diviseur de courant.

Pour des circuits plus compliqués, on a besoin de méthodes d'analyse plus rigoureuses, résolutions de systèmes
d'équations multiples. Ces méthodes sont basées sur:

 loi des tensions de Kirchoff => méthode des mailles.


 loi des courants de Kirchoff => méthode des noeuds.

Note: Un noeud est un point de connexion de 2 ou plusieurs éléments de circuit incluant les conducteurs parfaits
qui y sont rattachés

6-3. Méthode des mailles

On sait qu'un réseau composé de b branches et n noeuds se décompose en b-(n-1) mailles indépendantes. Nous
allons montrer sur un exemple comment la représentation matricielle peut être mise en oeuvre en appliquant
quelques règles très simples.

Soit le circuit suivant, comprenant 3 branches et 2 noeuds. Il suffit de trouver 3-(2-1)=2 mailles pour trouver
les courants dans les 3 branches.

I1 I3 I2 R2
R1 R3

E1 α β E2

On définit Jα et Jβ les courants des 2 mailles α et β, que l'on a pris soin d'orienter dans le même sens (sens
trigonométrique, ou sens inverse, mais le même) . Les courants de branche sont alors :

I1 = - Jα
I2 = Jβ
I3 = Jβ - Jα

La somme des ddp pour chaque maille est nulle :

7
(α) - R3 I3 - R1 I1 - (- E1) = 0
(β) R3 I3 + R2 I2 - E2 = 0

Remplaçons les courants de branche (I1, I2, I3) par leur expression en fonction des courants de maille (Jα , Jβ) :

(α) - R3 (Jβ - Jα) - R1 (- Jα) = -E1


(β) R3 (Jβ - Jα) + R2 Jβ = E2

et réordonnons par rapport à ces variables :

(α) (R3 + R1) Jα - R3 Jβ = - E1


(β) - R3 Jα + (R3 + R2) Jβ = E2

Ce système s'écrit sous forme matricielle :

 R3  R1  R3   J    E1 
     
 X     
 R3 R3  R2   J    E 2 

L'examen du système des équations permet d'énoncer des règles qui facilitent son écriture systématique, quel
que soit le nombre de mailles (il y a autant d'équations que de mailles, ce qui conduit toujours à une matrice
carrée).

Règles de la méthode des courants de mailles

Règle I :
Le tableau des membres de gauche est symétrique, ses coefficients ne dépendent que des résistances des
branches.

Règle II :
Les coefficients diagonaux sont positifs, ils sont constitués par la somme des résistances situées sur la
maille.

Règle III :
Les coefficients non diagonaux sont égaux aux résistances communes aux deux mailles, affectées d'un
signe plus si les sens des deux mailles sont les mêmes dans la branche commune et d'un signe moins si
les sens des deux mailles sont opposés dans la branche commune.

Règle IV :
Le terme de droite de chaque équation est constitué de la somme des fém situées sur la maille, comptées
positivement si le sens de maille, correspond au sens de débit normal du générateur (de - vers +),
comptées négativement dans le cas contraire.

6-4. Méthode des Nœuds

Un nœud est la partie d’un réseau commune à trois ou plusieurs éléments de circuit. Lorsque trois éléments ou
plus ont un point commun le nœud qui en résulte est appelé nœud principal ou jonction. Ainsi, dans la figure ci-
dessous, les nœuds 1, 2 et 3 sont des nœuds principaux. La tension correspondant à un nœud est la différence de
potentiel entre un nœud donnée et un nœud particulier appelé nœud de référence. Pour le circuit, nous avons
choisi le nœud 3 comme nœud de référence.

8
R1 1 R4 2 R2

VA R3 V1 R5 V2 VB

La méthode des nœuds consiste à déterminer les différences de potentiel entre tous les nœuds principaux et le
nœud de référence. En appliquant la loi des nœuds aux deux jonctions 1 et 2 nous obtenons deux équations à
deux inconnues V1 et V2. Supposons que les courants dans les branches quittent le nœud (courants sortants),
alors comme la somme des courants issus d’un nœud est nulle, nous pouvons écrire :

Au nœud 1 :

R1 1 R4 2

VA R3 V1

V1  V A V1 V1  V2
  0 (1)
R1 R3 R4

En écrivant la relation (1), nous avons fait un choix arbitraire de la direction des courants.

Procédons de la même manière pour le nœud 2, nous obtenons alors l’équation (2) :

1 R4 2 R2

R5 V2 VB

V2  V1 V2 V2  V B
  0 (2)
R4 R5 R2

En réarrangeant les termes dans les relations (1) et (2) nous arrivons au système d’équations :

9
1 1 1 1 V
(   ) V1  ( ) V2  A
R1 R3 R4 R4 R1
1 1 1 1 V
( ) V2  (   ) V2   B
R4 R2 R4 R5 R2

Comme 1/R = Y, ce système peut également s’écrire en fonction des admittances :

(Y1  Y3  Y4 ) V1  Y4 V2  Y1 V A
 Y4 V1  (Y2  Y4  Y5 ) V2  Y2 VB

Ce système s’écrit sous matricielle :

Y1  Y3  Y4  Y4  V1   I1 
      I1  Y1 V A
  X      avec I 2  Y2 VB
 Y4 Y2  Y4  Y5  V2   I 2 

L'examen du système des équations permet d'énoncer des règles qui facilitent son écriture systématique, quel
que soit le nombre de noeuds (il y a autant d'équations que le nombre de nœuds moins un, ce qui conduit
toujours à une matrice carrée).

Règles de la méthode des noeuds

L’étude d’un réseau à trois nœuds principaux exige deux équations. De façon générale celles-ci peuvent
s’écrire :

Y11 Y12  V1   I 1 


     
 X     
Y21 Y22  V2   I 2 

Yii est appelée admittance propre du noeud ‘’i’’ et est donnée par la somme de toutes les admittances connectées
au nœud ‘’i’’.

Yij est l’admittance mutuelle entre les nœuds ‘’i’’ et ‘’j’’ et est donnée par la somme de toutes les admittances
reliant le nœud ‘’i’’ au nœud ‘’j’’. Toutes les admittances mutuelles sont affectées d’un signe négatif. On peut
remarquer que Yij=Yji.

‘’Ii ‘’ est la somme de tous les courants au nœud ‘’i’’. Un courant entrant dans un nœud est affecté d’un signe
positif alors qu’un courant qui en sort a le signe contraire.

‘’Vi’’ et la différence de potentiel entre le nœud ‘’i’’ et le nœud de référence.

10
CHAPITRE 2

REGIME PERMANENT SINUSOÏDAL


1- Grandeurs caractéristiques des signaux périodiques

Une grandeur physique (courant, tension, etc.) est dite périodique si elle reprend identiquement la même valeur
à intervalles de temps égaux.

Période T : temps minimal nécessaire pour retrouver la même valeur de la fonction.

Fréquence F : inverse de la période.

1
F
T

Valeur instantanée i ou i(t) : la fonction elle-même.

Valeur maximale I : amplitude ou valeur de crête (une valeur instantanée particulière)


1
Valeur moyenne I0 : I 0  i (t ) dt . La valeur moyenne d'un courant périodique est égale à l'intensité du
T
0
courant continu qui fournirait la même charge (q = I0 T) pendant une période.


1 2
Valeur efficace Ieff : I eff  i (t ) dt
T
0

Si nous comparons à l'énergie dissipée par effet Joule dans une résistance pendant une période :


W joule  R i 2 (t ) dt  R I eff
2
T
0

Nous observons que la valeur efficace d'un courant périodique est l'intensité d'un courant continu qui fournirait
dans une résistance le même effet Joule pendant une période.

2- Régime permanent sinusoïdal (A.C.)

On parle de régime permanent sinusoïdal lorsque l'évolution temporelle des signaux correspond à des
sinusoïdes. La forme générale d'un signal sinusoïdal est donc:

i (t )  I sin(t   )

i(t)

11
Rappelons quelques définitions :

t   
Phase instantanée : Période : T
2
Phase à l'origine ou  1 2
Fréquence : f  
déphasage : T 
Pulsation : 

Calculons les valeurs moyenne et efficace :

T
I
I0 
T  sin(t   ) dt  0
0

T T
I2 I2 1  coos[2(t   )] I2 I
  sin 2 (t  ) dt   dt   I eff 
2
I eff
T T 2 2 2
0 0

3- Représentations d'une grandeur sinusoïdale (Notation complexe)

Pour faciliter les calculs il est possible de faire appel à deux représentations des grandeurs sinusoïdales. Ces
deux représentations consistent à associer à une grandeur sinusoïdale un vecteur tournant dans un plan. La
projection de ce vecteur sur un des deux axes peut alors donner accès à la grandeur considérée. La
représentation peut être graphique, il s'agit de la représentation de Fresnel. Elle peut être analytique. En effet à
tout vecteur on peut associer un nombre complexe dont la partie réelle est égale à une composante de ce vecteur
et la partie imaginaire à l'autre composante dans un repère orthonormé.

A toute fonction sinusoïdale d'amplitude a et de phase instantanée t   nous pouvons faire correspondre un
nombre complexe défini par :

j (t  ) j j t
y (t )  a [cos(t   )  j sin(t   )]  a e ae e

où j représente l'imaginaire pur : j2  1 (notation de physicien).

Pour simplifier les calculs, on associe à la grandeur sinusoïdale i (t )  I sin( t   ) , la grandeur complexe
suivante :

I  I eff e j  ( A  jB )  I eff [cos( )  j sin( )]  I eff L  qui correspondent respectivement aux écritures :
exponentielle, rectangulaire, trigonométrique et polaire.

4- Impédances complexes

On appelle impédance d'un dipôle linéaire passif (résistance, capacité ou self) la grandeur complexe Z(j) qui
relie dans la représentation complexe la différence de potentiel au courant :

U
Z ( j ) 
I

Avec les notations suivantes pour l'impédance complexe : Z ( j )  R  jX  Z e j

12
1 R  jX
et son inverse : Y   2
 G  jB  Y e  j
Z Z

• La partie réelle R de l'impédance est appelée résistance.

• La partie imaginaire X de l'impédance est appelée réactance.

• La grandeur |Z| est appelée module de l'impédance.

• La grandeur  représente le déphasage de l'intensité i(t) par rapport à la tension u(t).

• La grandeur Q = |X|/R est appelée facteur de qualité du dipôle.

• La grandeur Y = 1/Z est appelée admittance du dipôle.

• La partie réelle G de l'admittance est appelée conductance.

• La partie imaginaire B de l'admittance est appelée susceptance.

Considérons l'impédance des trois dipôles de base.

4-1 Résistance pure :

u (t )  V A (t )  V B (t )  R i (t )
i(t) En notation complexe :
A B U RI
R Alors
Z R ( j )  R
u(t)

4-2 Condensateur parfait :


dq (t )
i(t) i (t )  du (t )
dt  i (t )  C
dt
q (t )  C u (t )
A C B
Alors, pour u (t )  U sin(t   ) on aura :
1 
i (t )  U sin(t    )
u(t) C 2
En notation complexe :

U 1 1 1 j2
Z C ( j )  j   e
I C jC C

4-3 Inductance pure :


di (t )
u (t )  L
dt
i(t)
A L B Alors, pour u (t )  U sin(t   ) on aura :

i (t )  L U sin(t    )
2
u(t) En notation complexe :

U j
Z L ( j )   jL  L e 2
I

13
5- Notation complexe et lois de bases

Grâce à la notation complexe toutes les lois de base (nœuds, mailles, association en série, association en
parallèle, etc.) qui ont été obtenues pour les réseaux de résistances en régime continu restent valables en régime
permanent sinusoïdal, les impédances jouant le rôle des résistances. C'est-à-dire qu'il est possible d'écrire les
équations régissant l'étude d'un circuit sans passer par les équations différentielles.

Exemple 1 : Calculons l’impédance équivalente du circuit RLC série

R L

I
1
Z e  Z R  Z L  Z C  R  j ( L  )
U C C

Exemple 2 : Un circuit série avec R=10 Ω et C=40 μF est alimenté par une tension v(t )  500 cos(2500t  20) .
Calculer le courant i(t) circulant dans le circuit.

1 1
On a X c    10  et l’impédance complexe est : Z  10  j10  10 2 45  . La tension
C 2500 4010 6
appliquée peut se mettre sous la forme : V  500 2 20 V .
On en déduit :
V 500 2 20
I   25 25 A
Z 10 2 45
Alors :
i (t )  25 2 cos(2500t  25) A

Exemple3
En utilisant la méthode des nœuds, écrire sous forme matricielle les équations aux nœuds du circuit suivant.

10 Ω 1 j2Ω 2Ω 2

j5 Ω 3Ω 5Ω
50 V ~
1045 V ~ -j4 Ω

En utilisant la méthode matricielle des nœuds, on écrit directement le système suivant :

1 1 1 1  V1 
10  j 5  2  j 2 (     50  10 45 
2  j 2)     10
  j5 
 ( 1 ) 1 1 1     
    0 
 2  j2 5 3  j 4 2  j 2 
V2 

14
CHAPITRE 3

LES THEOREMES GENERAUX


DE L’ELECTRICITE

1- Méthode du théorème de Thévenin

Léon Thévenin (1857-1926), physicien français. Il publia son théorème 1883.

But: remplacer un circuit complexe par un circuit composé d’une source de tension et une impédance.

1-1 Enoncé du théorème : Tout réseau électrique, actif et linéaire, présentant des bornes de sortie A et B est
équivalent à un source de tension unique, notée ETH, branchée en série avec une impédance unique, notée ZTH.

1-2 Procédure

 Identifier les bornes du circuit et la charge externe


 Mesurer ou calculer la tension aux bornes du circuit sans charge extérieure. C’est la tension de
Thévenin.
 Annuler les sources et déterminer l’impédance vue des bornes du circuit. C’est l’impédance de
Thévenin.

Annuler une source de tension consiste à la remplacer par un court-circuit


Annuler une source de courant consiste à la remplacer par un circuit-ouvert.

1-3 Exemple1

On souhaite déterminer les éléments du générateur de Thévenin équivalent au circuit ci-dessous :

A
R1= 1 kΩ

E= 5V R2 = 1kΩ RL

15
1-3-1 Calcul de ETH :

ETH est égale à la tension UAB lorsque le montage fonctionne à vide, c'est à dire la charge est déconnectée.

A
R1= 1 kΩ

E= 5V R2 = 1kΩ ETH

R2
Ce qui donne : ETH  E  2.5 Volts
R1  R2

1-3-2 Calcul de RTH :

La résistance RTH est la résistance équivalente au montage entre A et B. Pour le calcul, la charge doit être
déconnectée et la source de tension, court-circuitée.

I1 A I
I2
R1= 1 kΩ

R2 = 1kΩ V

La résistance équivalente au montage entre A et B, s’écrit comme étant le rapport d’une tension V, branchée
entre A et B, sur le courant consommé par le circuit :

V
RTH  R AB 
I

Sachant que :

V  R2 I 2  R1 I 1 et I  I1  I 2 , alors :
R2
I1  I ce qui donne
R1  R2
V R R
RTH   1 2  R1 R2  0.5 k
I R1  R2

16
1-4 Exemple 2

Remplacer le réseau actif suivant par un réseau équivalent de Thévenin

I 1045 V 5Ω A

3Ω 200 V

-j4Ω V10 10Ω

1-4-1 Calcul de ETH :

ETH est égale à la tension UAB lorsque le montage fonctionne à vide, c'est à dire la charge est déconnectée.

Pour le circuit non chargé on a :

20 0
I  1.4717.1 A
10  3  j 4

La chute de tension dans la résistance de 10 Ω est alors égale à V10  I (10)  14.717.1 V

Alors la tension ETH vaut : ETH  U AB  20 0  10 45  14.717.1  11.39 264.4 V

1-4-2 Calcul de ZTH :

L’impédance ZTH est l’impédance équivalente au montage entre A et B. Pour le calcul, la charge doit être
déconnectée et les sources de tension, court-circuitées.

5Ω A

3Ω

-j4Ω 10Ω

10(3  j 4)
Z TH  5   (7.97  j12.16) 
10  3  j 4

17
2- Méthode du théorème de Norton

Edward Larry Norton (1898), chercheur au Bell Telephone Labs (USA).


La première mention de son théorème date de 1926.

But: remplacer un circuit complexe par un circuit composé d’une source de courant et une impédance.

2-1 Enoncé du théorème : Tout réseau électrique, actif et linéaire, présentant des bornes de sortie A et B est
équivalent à une source de courant unique, notée IN, branchée en parallèle avec une impédance unique, notée
ZN.

2-2 Procédure

 Identifier les bornes du circuit et la charge externe


 Court-circuiter les bornes du circuit et déterminer théoriquement ou expérimentalement l’intensité du
courant de court-circuit. C’est la source de courant de Norton.
 Annuler les sources et déterminer l’impédance vue des bornes du circuit. C’est l’impédance de Norton.

Annuler une source de tension consiste à la remplacer par un court-circuit


Annuler une source de courant consiste à la remplacer par un circuit-ouvert.

2-3 Exemple
Déterminer le circuit équivalent de Norton pour le réseau actif suivant.
5Ω j5Ω
A

3Ω

100 V
j4Ω
B

2-3 -1 Calcul de IN
En établissant un court- circuit entre les bornes A et B, comme le montre la figure ci- dessous, on peut
déterminer l’impédance totale vue par la source de 100 V .

18
(3  j 4) j 5
Z eq  5   (5.83  j 2.5)   6.35 23.2  5Ω j5Ω
3  j 4  j5 A
Le courant IT peut alors s’écrire : IT
100 100
IT    1.57523.2 A 3Ω IN
Z eq 6 .35  23.2
100 V
Et on en déduit le courant de Norton :
j4Ω
3  j4 553.1 B
I N  IT (  1.575 23.2 ( )  0.83 41.65 A
3  j 4  j 5) 3  j9

2-3-2 Calcul de ZN

L’impédance ZN est l’impédance équivalente au montage entre A et B. Pour le calcul, la charge doit être
déconnectée et les sources de tension, court-circuitées.
5Ω j5Ω
A

5(3  j 4)
3Ω Z N  j5   (2.5  j 6.25) 
5  3  j4

j4Ω
B

Alors, le circuit est équivalent à :


A

I N  0.83 41.65 A Z N  (2.5  j 6.25) 

3-Équivalence Thévenin-Norton.

On rappelle que deux dipôles son équivalents si, soumis à la même tension, ils sont parcourus par des courants
identiques. Montrons qu'en se basant sur un modèle de Thévenin, on peut obtenir un modèle de Norton.

A
On peut écrire lorsque ce dipôle est connecté à une charge :
ZTH U AB  ETH  Z TH I .
ETH
ETH En court circuitant les deux points A et B, on a : I cc 
Z TH
On peut donc écrire : U AB  Z TH ( I CC  I )

B
Ce qui correspond au modèle " de Norton " (Icc : correspond au " courant de court-circuit " du dipôle AB). On
peut remarquer que l’élément passif a la même impédance que pour le modèle de Thévenin.

19
Alors, on en déduit le principe suivant :

Tout circuit de Thévenin est équivalent à un circuit de Norton, et vice versa.


A
A

ZTH ETH
IN  et
ETH IN ZN Z TH
Z TH  Z N

B B
4- Cas des circuits comportant des sources liées.

On peut toujours déterminer la f.e.m. de Thévenin en calculant la tension à vide aux bornes du dipôle ou la
source de courant de Norton en calculant le courant de court-circuit. Par contre, pour déterminer l'impédance
interne, il n'est plus possible de rendre le dipôle passif. Il y a deux méthodes possibles :

 La méthode de Thévenin.
 La méthode de marche à vide et de court-circuit.

4-1 Méthode de Thévenin

Pour calculer l'impédance interne du dipôle AB, on annule les sources indépendantes, mais on conserve les
sources liées et on place une source de tension VS aux bornes de sortie. On exprime alors le courant IS fourni
par VS L'impédance interne se calcule par le rapport VS/IS .

4-2 Méthode de marche à vide et de court-circuit.

On détermine la f.e.m. de Thévenin en calculant la tension à vide UAB0 puis le courant de Norton en calculant le
courant de court-circuit ICC ; on en déduit l'impédance interne en calculant le rapport UAB0/ICC. Cette méthode
est toujours valable.

5- Méthode de Superposition

La méthode de superposition est utilisée lorsque plusieurs générateurs alimentent un même montage.

Enoncé du théorème

La tension entre deux points A et B d'un circuit linéaire est la somme algébrique des tensions que produiraient
entre A et B chaque générateur du circuit, les autres étant remplacés par leur résistance interne.

Exemple

On cherche à déterminer la tension UAB du montage suivant. Dans le montage les résistances R1 = R2 = R3 =
1kΩ.

R1 A R2

E1= 6V R3 UAB E2=9 V

B
20
a. On court circuite E2 :

Le générateur E2 est remplacé par une résistance nulle. Les deux résistances R2 et R3 sont alors en parallèle,
leur équivalent est une résistance R = 500 Ω.

R1 A R2

E1= 6V R3 UAB2 E2 est


Court circuitée

B
En appliquant la règle du diviseur de tension on obtient la valeur de UAB2 :

E1 R
U AB2   2 Volts
R  R1

b. On court circuite E1 :

Le générateur E1 est à son tour court circuitée. Les deux résistances R1 et R3 sont alors en parallèle, leur
équivalent est une résistance R = 500 Ω.

R1 A R2

E1 est court R3 UAB1 E2=9 V


circuitée

B
E2 R
La tension UAB1 est alors égale à : U AB1   3Volts
R  R2

c. Synthèse :

La tension UAB du circuit étudié est la somme des deux tensions partielles, soit :

U AB  U AB1  U AB2  3  2  5 Volts .

21
6- Transformation   Y : théorème de Kennely.
Ce théorème permet de déterminer les éléments d’un schéma équivalent « triangle » à partir d’un schéma donné
sous une forme étoile.

A Z1 Z2 B ZC
A B

Z3 ZB ZA

C
C

a. Transformation triangle -> étoile.

Il ne s’agit donc ici, qu’une étape du calcul permettant d’obtenir la transformation inverse :

ZC ( Z A  Z B ) Z ( Z  ZC ) Z ( Z A  ZC )
Z1  Z 2  ; Z2  Z3  A B et Z 3  Z 1  B
Z A  Z B  ZC Z A  Z B  ZC Z A  Z B  ZC

Z AZ B  Z B ZC  ZC Z A
En écrivant la demie-somme : Z 1  Z 2  Z 3 
Z A  Z B  ZC
ce qui permet d’en déduire, en faisant les différences :

Z B ZC Z AZC Z AZ B
Z1  ; Z2  et Z 3 
Z A  Z B  ZC Z A  Z B  ZC Z A  Z B  ZC

b. Transformation étoile -> Triangle.

C’est la transformation inverse. On obtient :


ZC
A B

Z1 Z2

ZB ZA
Z3

Z1Z 2  Z1Z 3  Z 2 Z 3 Z Z  Z1Z 3  Z 2 Z 3 Z Z  Z1Z 3  Z 2 Z 3


ZA  ; ZB  1 2 et Z C  1 2
Z1 Z2 Z3

22
CHAPITRE 4

LA RESONANCE SERIE

ET LA RESONANCE PARALLELE
1- Introduction
On dit qu’un circuit est en résonance lorsque la tension appliquée V et le courant résultant I sont en
phase. Par conséquent, l’impédance complexe équivalente d’un circuit à la résonance est une résistance pure R.
Par ailleurs, comme V et I sont en phase à la résonance, la puissance transmise à la charge est
maximale.

2- La résonance série

L’impédance complexe du circuit RLC série de la figure 1 est :

1
Z  R  j( L   )  R  jX
C
R L C
Le circuit entre en résonance pour X=0, c'est-à-dire pour

1 1
L  ou encore pour     0 . La fréquence de
C LC
Figure 1 : Circuit RLC série résonance est alors donnée par :
1 1
f0  Hz
2 LC

Sur la figure 2 ci-dessous, la valeur absolue de Z, ainsi que ces trois composantes R, XL et XC sont représentés
en fonction de ω.

Admittance
Impédance
R faible

Z XL=Lω

ω0 R élevée
0
ω ω0 ω

Xc=1/Cω

Figure 2.a : Représentation de Z et Y en fonction de ω pour un circuit RLC série

23
°

90°

R faible

R élevée

0 ω0 ω

-90°

Figure 2.b : Représentation de  ° en fonction de ω pour un circuit RLC série.

Pour ω = ω0 , les réactances inductives et capacitives sont égales et comme Z  R 2  X 2 , Z  R . Nous


V
voyons ainsi qu’à la résonance l’impédance Z est minimale et le courant I  maximal.
Z
Pour des fréquences inférieures à ω0 la réactance capacitive est supérieure à la réactance inductive ; il en
résulte que l’argument de l’impédance est négatif. Pour des valeurs faibles de la résistance, l’argument de Z
varie plus rapidement en fonction de ω que pour des valeurs élevées.
L’argument de Z tend vers -90° lorsque ω tend vers zéro.
Pour des fréquences supérieures à ω0, la réactance inductive l’emporte sur la réactance capacitive ; l’argument
de Z est alors positif et tend vers +90° pour ω>>ω0.
La figure donnant la variation de l’admittance du circuit série en fonction de ω est donnée ci-dessus. Comme
I=V.Y, cette représentation est également l’image du courant en fonction de ω. On constate sur cette figure que
le courant est maximal pour ω=ω0 et que la valeur de ce maximum est d’autant plus grande que la résitance R
est plus faible. La courbe en trait pointillé indique le car limite où R=0. L’argument de l’admittance, non
représenté sur la figure ci-dessus est l’opposé de l’impédance.

3- La résonance parallèle. Cas d’un circuit RLC pur

Le circuit de la figure 3, qui comporte trois éléments purs R, L et C montés parallèle, représente un cas idéal. Il
est cependant intéressant d’étudier les caractéristiques d’un tel circuit dans le cadre général des circuits
résonants. Ce circuit parallèle idéal peut être comparé au circuit série étudié précédemment et une dualité peut
être établie entre ces deux circuits.

Y G -jBL jBC

Figure 3. Circuit RLC parallèle

24
1 1
L’admittance des trois éléments est Y  G  j( C  )  G  jB où B  B L  BC , BC  C et B L 
L L

1 1
Le circuit est en résonance pour B=0 c'est-à-dire pour C  ou     0 ; comme pour le circuit
L LC
RLC série la fréquence de résonance est donnée par :
1 1
f0  Hz
2 LC
Sur les figures 4.a et 4.b ci-dessous, le module de Y ainsi que ces trois composantes G, BC et BL sont représentés
en fonction de ω. Pour ω = ω0 , les susceptances inductives et capacitives sont égales et par conséquent Y  G .
Nous voyons ainsi qu’à la résonance l’admittance Y est minimale et le courant I  V .Y atteint sa valeur
minimale.

Impédance
Admittance
R élevée

Y BC=Cω

ω0 R faible
0
ω ω0 ω

BL=1/Lω

Figure 4.a : Représentation de Z et Y en fonction de ω pour un circuit RLC parallèle

°

90°

R faible

R élevée

0 ω0 ω

-90°

Figure 4.b : Représentation de  ° en fonction de ω pour un circuit RLC parallèle.

25
4- La résonance parallèle. Cas d’un circuit à deux branches.

L’admittance Y du circuit parallèle à deux branches de la figure 5 est égale à la somme des admittances de
chacune des branches.

RL RC
Y

L C

Figure 5 : Circuit parallèle à deux branches

1 1
Y  YL  YC   
R L  jX L RC  jX C
RL RC XC XL
(  )  j( ) 
R L2
 X L2
 RC2  X C2  X L2 RC2 X C2 R L2
Le circuit est en résonance lorsque l’admittance complexe est réelle. Nous avons alors :

XC XL 1 1
 et ( R L2  02 L2 )  0 L( RC2  ).
RC2  X C2 RL2  X L2 0 C 02 C 2

Chacune des grandeurs de la relation ci-dessus peut être ajustée pour obtenir la résonance. En tirant ω0, nous
obtenons :

L
R L2 
1 C
0 
LC 2 L
RC 
C

Nous constatons que la fréquence de résonance ω0 pour ce circuit parallèle à deux branches diffère de celle
L
RL2 
trouvée pour le circuit idéal avec R, L et C en parallèle d’un facteur C .
2 L
RC 
C

5- Le coefficient de surtension Q (ou facteur de qualité)

Le coefficient de surtension ou de qualité pour les bobines, les capacités et les circuits est défini par la relation
suivante :
Valeur max imale de l' energie stockée
Q  2
énergie dissipée par période

L’énergie dissipée par période dans les circuits de la figure 6 et de la figure 7 est donnée par le produit de la
I 1
puissance dans la résistance ( max ) 2 R et la période T  .
2 f
1 2
Dans le circuit RL série de la figure 6, l’énergie maximale stockée est LI max , il en découle :
2

26
1 2 R L
LI max
2 2 f L L
Q  2 2
 
I max 1 R R
( )R( )
2 f Figure 6 : Circuit série RL

Dans le circuit série RC de la figure 7, l’énergie R C


2
1 2 1 I max
maximale stockée est CVmax ou
2 2  2C Figure 7 : Circuit série RC
On en déduit :

2
1 I max
2  2C 1
Q  2 
1 2
I max RC
)R( )(
2 f
L’énergie stockée dans un circuit RLC en résonance est constante. En effet, lorsque la tension aux bornes de la
1 2 1 2
capacité est maximale le courant dans l’inductance est nul, et vice versa ; par conséquent C Vmax  L I max
2 2
L 0 1
Alors : Q0  
R R C 0

Dans le circuit RLC série, la représentation du courant en fonction de la fréquence a une allure analogue à la
représentation de l’admittance en fonction de la fréquence (figure 2.a). La figure 8 représente le courant dans
un circuit RLC série en fonction de ω ou de f (après changement d’échelle). Le courant prend une valeur
I
maximale I0 en f0.On a également représenté les points où le courant prend une valeur égale à 0  0.,707 I 0 ;
2
les fréquences correspondantes sont f1 et f2 .

I0

0,707 I0

B.P
ω1 ω0 ω2 ω

f1 f0 f2 Hz

Figure 8 : Allure du courant dans un circuit RLC série

La puissance fournie au circuit est R I 2 , et en I=0,707I0 cette puissance est égale à la moitié de celle délivrée
au circuit en f0. Les points correspondants à f1 et f2 sont des points à ‘’puissance moitié’’ et correspondent
respectivement à la fréquence de coupure inférieure et à la fréquence de coupure supérieure. La distanec entre
ces deux points mesurée en Hz est appelée Bande Passante du circuit (B.P).

Le coefficient de surtension peut à présent s’exprimer en fonction de f0 et de la bande passante :

27
0 f0 f
Q0    0
 2  1 f 2  f 1 B.P
La fréquence de résonance f0 est la moyenne géométrique de f1 et f2  0  1  2 et f0  f1 f 2

Le circuit parallèle à trois branches de la figure 9 emmagasine à la résonance une quantité d’énergie constante.
Lorsque le courant dans l’inductance est maximal, la tension aux bornes de la capacité est nulle et
1 2 1 2 R
réciproquement ; par conséquent on a C Vmax  L I max et Q0   R C 0
2 2 L 0

R jLω 1/(jωC)

Figure 9 : Circuit RLC parallèle à trois branches

28
CHAPITRE 5

LES QUADRIPOLES PASSIFS


1- Introduction

Lors de l'étude des dipôles électriques, nous avons situé leur rôle et leur utilisation. C'est ainsi que souvent, deux
dipôles sont fermés l'un sur l'autre pour pouvoir véhiculer et transformer une énergie disponible (électrique) en
une énergie utile (thermique, mécanique, optique, électrique,...).

Dans ces conditions (Figure 1), l'un des deux dipôles est générateur (D1) alors que l'autre est récepteur (D2).

I1 I2

V1 V2
D1 D2

Figure 1 : Association de deux dipôles

Pour que ces deux dipôles puissent être fermés l'un sur l'autre, il faut que les conditions de leur fonctionnement
puissent être adaptées

Exemple

C'est ainsi qu'au cas où D1 est constitué par une prise électrique alimentée par un réseau alternatif de tension
nominale 220V efficace et que D2 soit un fer à repasser dont la tension alternative nominale de fonctionnement,
telle qu'elle est indiquée sur sa plaque signalétique, est de 110V efficace, le couplage direct de ces deux dipôles
ne peut s'effectuer sans risque (détérioration du matériel, atteinte à la sécurité de l'installation électrique,...).

Pour pouvoir exploiter sans dégâts cette énergie électrique disponible et la transformer en une énergie
calorifique utile, il faut utiliser un transformateur abaisseur de tension permettant d'adapter les conditions
d'exploitation du réseau électrique (220 V~) à celle du fer à repasser (110 V~). Ce transformateur, possédant
quatre pôles, est un quadripôle électrique

2-Définition

Un quadripôle électrique est un circuit ayant deux pôles d'entrée et deux autres de sortie. Comme pour un
dipôle, on associe à chaque paire de pôles d'une part deux grandeurs électriques (tension et courant) et d'autre
part une équation. Puisque nous avons deux paires de pôles (quatre pôles), le quadripôle est alors décrit par
deux équations régissant quatre grandeurs électriques (deux courants d'entrée et de sortie ; deux tensions
d'entrée et de sortie). (figure 2)

29
I1 I2 I1 I2

V1 V2 V1 V2
D1 Q D2 Q

I’1 I’2

Figure 2 : Définition d’un quadripôle

C'est ainsi qu'un quadripôle Q est caractérisé par deux grandeurs d'entrée (I1, V1) et deux autres de sortie (I2,
V2) reliées par deux équations :

f ( I 1 ,V1 , I 2 ,V2 )  0
g ( I 1 ,V1 , I 2 ,V2 )  0

Remarque 1 :

On ne s'intéressera qu'aux quadripôles tel que le courant qui entre par une borne d'un côté (entrée ou sortie),
en sort par l'autre borne du même côté :

I 1  I'1
I 2  I' 2

Remarque 2 :

Les grandeurs électriques étant algébriques, leur sens est arbitraire. C'est ainsi que le sens d'un courant donné
(I1 ou I2) peut être rentrant ou sortant.

3-Quadripôle linéaire

Comme le principal rôle d'un quadripôle est d'assurer une adaptabilité des conditions de fonctionnement d'un
dipôle générateur à un dipôle récepteur d'une part et que le cas des structures linéaires présente un intérêt
particulier d'autre part, on étudiera dans ce qui suit les quadripôles linéaires et passifs ne contenant que des
éléments passifs linéaires (R, L, C).

Un tel quadripôle Q est régi par deux équations linéaires pouvant être mises sous la forme :

V1  Z 11 I 1  Z 12 I 2
V2  Z 21 I 1  Z 22 I 2

Les grandeurs électriques V1 , I1 , V2 et I2 ainsi que les coefficients Zij (i = (1,2) ; j = (1,2)) seront considérées
comme grandeurs opérationnelles dépendant de la pulsation . Les sens de I1 et I2 sont choisis ici rentrants.

Les coefficients Zij représentant des rapports entre une tension et un courant sont assimilables à des impédances.
Les équations sont alors les équations impédances du quadripôle Q. Ces équations peuvent s'écrire sous forme
matricielle :

V1   Z 11 Z 12   I 1 
V    Z Z 22   I 2 
 2   21

30
 Z 11 Z 12 
La matrice Z est la matrice impédance du quadripôle Q.
 21 Z 22 

Remarque :

Au cas où on changerait le sens d'une grandeur électrique (I2 par exemple), il y a lieu de changer son signe. Les
équations précédentes deviennent alors :

V1  Z 11 I 1  Z 12 I 2
V2  Z 21 I 1  Z 22 I 2

I1 I2 I1 I2

V1 V2 V1 V2
Q Q

Figure 3 : sens des courants dans un quadripôle

 
En conservant la même forme d'écriture, la matrice impédance Z ' devient en fonction des éléments de la
matrice correspondant à l'autre sens de courant :

 Z 12 
Z'   
Z'11 Z'12   Z 11

 Z' 21 Z' 22   Z 21  Z 22 

4- Quadripôle Réciproque

On traitera le cas des quadripôles réciproques. En appliquant le théorème de réciprocité aux circuits de la
figure 4 et en égalisant les courants des deux cas a/ et b/ , on :

a/ V1 = E , V2 = 0

E  Z 11 I 1  Z 12 I 2
0  Z 21 I 1  Z 22 I 2

De la deuxième équation on exprime d'abord I1 en fonction de I2 qu'on remplace ensuite dans la première
équation et on tire :

Z 21 E
I2  I 
Z 12 Z 21  Z 11 Z 22

b/ V1 = 0 , V2 = E

0  Z 11 I 1  Z 12 I 2
E  Z 21 I 1  Z 22 I 2

31
De la première équation on exprime d'abord I2 en fonction de I1 qu'on remplace ensuite dans la deuxième
équation et on tire :

Z 12 E
I1  I 
Z 12 Z 21  Z 11 Z 22

D'après le théorème de réciprocité, l'égalité des courants I1 et I2 donne :

Z 12  Z 21

I1 I2=I

+
V1 V2=0
E Q

I1 =I I2

V1 =0 Q V2 E

Figure 4 : Réciprocité d’un quadripôle

5-Comportement d'un quadripôle situé entre deux dipôles

En introduction du présent chapitre, nous avons souligné le rôle principal d'un quadripôle Q consistant à
adapter les conditions de fonctionnement d'un dipôle générateur DG et d'un dipôle récepteur DR destinés à être
connectés l'un à l'autre.

On supposera que toutes les structures sont linéaires. C'est ainsi que :

 DG sera représenté par un dipôle de Thévenin


 DR sera représenté par une impédance d'utilisation Zu
 Q sera représenté par sa matrice impédance

Z   
Z 11 Z 12 
 Z 21 Z 22 

Point de vue du dipôle générateur DG

Le dipôle générateur DG voit de ses deux bornes un dipôle Deq constitué par le quadripôle Q fermé sur le
dipôle récepteur DR (Fig.5). Le dipôle Deq étant passif (puisque Q et DR le sont), il peut être représenté par une
impédance Ze qui dépend de Zu et des Zij .

32
DG Deq
Figure 5

Ze est appelée impédance d'entrée du quadripôle Q fermé sur DR puisqu'elle représente l'impédance équivalente
vue des bornes d'entrée de Q.

V1
Pour calculer, Z e  , on écrit les équations de Q et de DR. On a alors :
I1

V1  Z 11 I 1  Z 12 I 2
Pour le quadripôle Q
V2  Z 21 I 1  Z 22 I 2

Avec V2   Z u I 2 pour le dipôle DR

En éliminant V2 et I2 de ces trois équations, on trouve :

Z 12 Z 21
V1  ( Z 11  )I 1
Z u  Z 22

d'où la valeur de l'impédance d'entrée Ze :

Z 12 Z 21 Z 122
Z e  ( Z 11  )  ( Z 11  )
Z u  Z 22 Z u  Z 22

Point de vue du dipôle récepteur DR

Le dipôle récepteur DR situé à la sortie de Q est alimenté par ses bornes par un dipôle Ds actif constitué par le
quadripôle Q alimenté par le dipôle générateur DG (Fig.6). Puisque DG et Q sont supposés être linéaires, Ds
peut être représenté par un dipôle de Thévenin équivalent (ETh, ZTh). ZTh est appelée impédance de sortie Zs de Q
alimenté par DG.

33
Figure 6

Pour calculer les éléments de Ds (ETh, ZTh), il suffit d'adjoindre aux équations de Q, celle de DG et d'éliminer de
ces trois équations V1 et I1.

V1  Z 11 I 1  Z 12 I 2
Pour le quadripôle Q
V2  Z 21 I 1  Z 22 I 2

Avec V1  E g  Z g I 1 pour le dipôle DG

On trouve :

Z 21 Z Z
V2  E g  ( Z 22  12 21 )I 2
Z 11  Z g Z g  Z 11

Les éléments de Ds sont alors :

Z 21
ETh  E g  A0 E g
Z 11  Z g

Z 12 Z 21 Z 122
Z Th  Z s  ( Z 22  )  ( Z 22  )
Z 11  Z g Z 11  Z g

ETh
A0  est le gain en tension à vide du dipôle Ds
Eg

34
6- Signification physique des paramètres Zij

Les équations en Z données ci-dessous sont celles du quadripôle de la figure 7 a/.

I1 I2 I2 I1
A A’ A’ A

V1 V2 V2 V1
Q Q

B B’ B’ B

Figure 7.a Figure 7.b

V1  Z 11 I 1  Z 12 I 2
V2  Z 21 I 1  Z 22 I 2

Afin de donner une signification physique aux paramètres du quadripôle Q, nous nous placerons dans des
conditions particulières de fonctionnement.

a- sortie ouverte : I2 = 0

V1  Z 11 I 1
Les équations du quadripôle de la figure 7.a deviennent:
V2  Z 21 I 1

C'est ainsi que :

 Z11 peut être assimilée à l'impédance d'entrée de Q quand sa sortie est ouverte: Z 11  Z e0
V2
 Z 21  peut être assimilée à l'impédance de transfert de Q quand sa sortie est ouverte.
I1

b- sortie ouverte du quadripôle inversé : I1 = 0

V2  Z 22 I 2
Les équations du quadripôle de la figure. 7 b/ deviennent :
V1  Z 12 I 2

C'est ainsi que :

 Z22 peut être assimilée à l'impédance d'entrée du quadripôle inversé quand sa sortie est ouverte:
Z22 = Zei0
V
 Z 12  1 peut être assimilée à l'impédance de transfert du quadripôle inversé quand sa sortie est
I2
ouverte.

35
c- sortie en court circuit : V2 = 0

Les équations du quadripôle de la figure 7 a/ deviennent :

V1  Z 11 I 1  Z 12 I 2
0  Z 21 I 1  Z 22 I 2

De ces équations, on tire :

Z 12 Z 21
V1  ( Z 11  )I 1
Z u  Z 22

Pour un quadripôle réciproque (Z12 = Z21), son impédance d'entrée, lorsque sa sortie est en court circuit, est
alors :

Z 122
Z ecc  ( Z 11  )
Z 22

D’où : Z 12  Z 22 ( Z 11  Z ecc )  Z ei 0 ( Z e0  Z ecc )


2

Nous pouvons ainsi déterminer les coefficients Zij de la matrice impédance par deux essais à vide (du
quadripôle et du quadripôle inversé) et un essai en court circuit. Ces coefficients sont donnés par :

Z 11  Z e0
Z 22  Z ei0
Z 122  Z ei0 ( Z e0  Z ecc )

7. Exemples de quadripôles

7.1. Quadripôle en " T "

Pour déterminer les coefficients Zij du quadripôle en " T " (Fig.8), nous exploiterons leurs propriétés physiques
indiquées ci-haut :

I1 I2

Z1 Z2
V1 Z3 V2

Figure 8 : Quadripôle en " T "

I2=0

V1  ( Z 1  Z 3 )I 1
V2  Z 3 I 1

36
D’où Z 11  Z 1  Z 3 et Z 12  Z 3

I1 = 0 (quadripôle inversé) :

V2  ( Z 2  Z 3 )I 2
V1  Z 3 I 2

D’où Z 22  Z 2  Z 3 et Z 21  Z 3

La matrice impédance est alors :

Z1  Z 3
Z    
Z3
Z 3 Z 2  Z 3 

7.2. Quadripôle en "  "

Nous déterminons les coefficients Zij de la matrice impédance du quadripôle en " " (Fig.9) de la même
manière que ceux du quadripôle précédent.

I1 I2

Z2
V1 Z1 Z3 V2

Figure 9 : Quadripôle en "  "


I2=0
V1 V1 Z  Z2  Z3
I1   ( 1 )V1
Z1 Z 2  Z 3 Z1( Z 2  Z 3 )
D’où :
V1 Z 1 ( Z 2  Z 3 )
Z 11   )
I1 Z1  Z 2  Z3

En appliquant la formule du pont diviseur de tension, on a :

Z3 Z 3 V1 Z 3 Z1( Z 2  Z 3 )
V2  V1  I1  I1
Z2  Z3 Z 2  Z3 I1 Z 2  Z3 Z1  Z 2  Z3

D’où :

Z1Z 3
Z 21 
Z1  Z 2  Z3

37
Si I1 = 0 (quadripôle inversé), on trouve :

Z 3 ( Z1  Z 2 ) Z1Z 3
Z 22  et Z 12 
Z1  Z 2  Z3 Z1  Z 2  Z 3

La matrice impédance du quadripôle en "  " est alors :

1 Z 1 ( Z 2  Z 3 ) Z 1 Z 3 
[Z]  Z Z
Z1  Z 2  Z3  1 3 Z 3 ( Z 1  Z 2 )

8. Représentation Matricielle

Les deux équations régissant le fonctionnement d'un quadripôle peuvent s'écrire, après transformation, sous
forme d'un système de deux équations exprimant une grandeur en fonction de deux autres pour chacune de ces
deux dernières équations.

C'est ainsi que nous pouvons avoir diverses représentations matricielles exprimant deux grandeurs électriques
en fonctions des deux autres. Les représentations matricielles les plus courantes sont :

Matrice impédance

V1  I1 
Z   
Z 11 Z 12 
V   Z  I  avec
Z 22 
 2  2  Z 21

Le théorème de réciprocité donne : Z12 = Z21

Matrice admittance

I1  V1 
Y   
Y11 Y12 
 I   Y V  avec
Y22 
 2  2 Y21

Le théorème de réciprocité donne : Y12 = Y21

Matrice de transfert (ou transférence)

V1  V2 
T   
A B
 I   T  I  avec
D 
 1  2 C

Le théorème de réciprocité donne : AD-BC = -1

38
Matrice en " G "

I1  V1 
G   
G11 G12 
V   G  I  avec
G22 
 2  2 G21

Le théorème de réciprocité donne : G12 = - G21

Matrice hybride

V1  I1 
H   
h11 h12 
I   H V  avec
 2  2 h21 h22 

Le théorème de réciprocité donne : h12 = - h21

Remarque

On peut exprimer une matrice en fonction d'une autre. C'est ainsi que :

Y   Z 1
9. Association de deux Quadripôles

On caractérisera l'association de deux quadripôles par la nature de l'association de leurs pôles deux à deux.

9.1. Association série

Le quadripôle résultant QR (Fig.10) est régi par les lois d'association suivantes:

Ie I1 I2 IS

V1 V2
Q

Ve VS

I’1 I’2

V’1 Q’ V’2

QR

Figure 10 : Association série

39
 I e   I 1   I'1  Ve  V1  V '1 
 I    I    I'  et V   V   V ' 
 s  2  2  s  2  2

En utilisant les matrices impédances [Z] et [Z'] respectivement de Q et Q' , on a :

V1   I 1  V '1   I '1 


V   Z  ;
 I  V '   Z '  I' 
 2  2  2  2

Le quadripôle résultant QR est régi par :

Ve  V1  V '1  I1   I'1  I e 


V   V   V '   Z  I   Z'  I'   ( Z   Z'  ) I 
 s  2  2  2  2  s

C'est ainsi que la matrice impédance [Z] de QR est la somme des matrices impédances :

Z R   Z   Z' 
10.2. Association parallèle

Ie I1 I2 IS

V1 V2
Q

Ve VS

I’1 I’2

V’1 Q’ V’2

QR

Figure 11 : Association parallèle

Le quadripôle résultant QR (Fig.11) est régi par les lois d'association suivantes:

 I e   I 1   I'1  Ve  V1  V '1 


 I    I    I'  et V   V   V ' 
 s  2  2  s  2  2

En utilisant les matrices admittances[Y] et [Y'] respectivement de Q et Q' , on a :

I1  V1   I'1  V '1 


 I   Y V  ;  I'   Y' V ' 
 2  2  2  2

40
Le quadripôle résultant QR est régi par :

 I e   I 1   I'1  V1  V '1  Ve 


 I    I    I'   Y V   Y ' V '   ( Y   Y'  )V 
 s  2  2  2  2  s

C'est ainsi que la matrice admittance [YR] de QR est la somme des matrices admittances de Q et Q’:

YR   Y   Y' 
9.3. Association en cascade

En utilisant les matrices de transfert [T1] et [T'1] respectivement de Q et Q' associés en cascade (Fig.12), on a :

Ie I1 I2 I’1 I’2 Is

Ve V1 Q V2 V’1 Q’ V’2 Vs

QR
Figure 11 : Quadripôles en cascade

I e  I1 I 2   I'1 I s  I' 2
On a : ; et
Ve  V1 V2  V '1 Vs  V ' 2

Alors

Ve  V1  V2  V '1  V ' 2  Vs 



I  I   T  I   T  I'   T T '   I '   T T '   I ' 
 e  1  2  1  2  s

La matrice de transfert est le produit des matrices de transfert.

TR   T T' 

41
9.4. Association parallèle-série

Ie I1 I2 IS

V1 V2
Q

Ve VS

I’1 I’2

V’1 Q’ V’2

QR

Figure 13 : Association parallèle-série

Le quadripôle résultant QR (Fig.13) est régi par les lois d'association suivantes:

 I e   I 1   I'1   I e   I 1   I'1 
V   V   V '  et V   V   V ' 
 s  2  2  s  2  2

En utilisant les matrices [G] et [G'] respectivement de Q et Q' , on a :

I1  V1   I'1  V '1 


V   G  ;
 I  V '   G'  I' 
 2  2  2  2

Le quadripôle résultant QR est régi par :

 I e   I 1   I'1  V1  V '1  Ve 


V   V   V '   G  I   G'  I'   ( G   G'  ) I 
 s  2  2  2  2  s

C'est ainsi que la matrice [GR] de QR est la somme des matrices [G]de Q et Q’ :

GR   G   G' 

42
9.5. Association série-parallèle

Ie I1 I2 IS

V1 V2
Q

Ve VS

I’1 I’2

V’1 Q’ V’2

QR

Figure 14 : Association série-parallèle

Le quadripôle résultant QR (Fig.14) est régi par les lois d'association suivantes:

 I e   I 1   I'1  Ve  V1  V '1 


V   V   V '  et  I    I    I' 
 s  2  2  s   2  2 

En utilisant les matrices hybrides [H] et [H'] respectivement de Q et Q' , on a :

V1   I 1  V '1   I '1 


 I   H V  ;  I'   G' V ' 
 2  2  2   2

Le quadripôle résultant QR est régi par :

Ve  V1  V '1  I1   I '1  I e 


 I    I    I'   H V   H ' V '   ( H   H '  )V 
 s   2  2   2  2  s

C'est ainsi que la matrice hybride [HR] de QR est la somme des matrices hybrides de Q et Q :

H R   H   H' 

43
10. RECAPITULATIFS

Désignation Relation Propriété

Impédance V1  I1   Z 11 Z 12 


V   Z  I  avec Z    Z
Z12 = Z21
Z 22 
Z
 2  2  21

I1  V1 
Y   
Admittance Y11 Y12 
 I   Y V 
Y12 = Y21
avec
Y22 
Y
 2  2 Y21

V1  V2 
T   
Transfert A B
 I   T  I 
AD - BC = -1
avec
D 
T
 1  2 C

I1  V1 
G   
G11 G12 
V   G  I 
En " G " G12 = - G21
avec
 2  2 G21 G22 

V1  I1 
H   
Hybride h11 h12 
 I   H V 
h12 = - h21
avec
h22 
H
 2  2 h21
Tableau.1- Représentation matricielle

44
Désignation Structure Propriété

Série [Z] = [Z1]+ [Z'1]

Parallèle [Y] = [Y1]+ [Y'1]

Parallèle-série [G] = [G1] + [G'1]

Série-parallèle [H] = [H1] + [H'1]

Cascade [T] = [T1] [T'1]

Tableau .2-Association de deux quadripôles

45
CHAPITRE 6

LES FILTRES PASSIFS

DIAGRAMME DE BODE

1. Introduction

La fonction de transfert H ( j ) d’un système quelconque est un nombre complexe. Trois solutions sont utilisées
en pratique pour représenter ce nombre complexe graphiquement. Partie imaginaire en fonction de la partie
réelle avec paramétrage en fréquence : plan de Nyquist. Module en fonction de la phase avec paramétrage en
fréquence : plan de Black. Module en décibels en fonction de la fréquence et phase en fonction de la fréquence
sur une échelle de fréquence logarithmique : diagrammes de Bode.

Dans ce chapitre, nous décrivons la représentation par les diagrammes de Bode. Pour la suite, on notera H,
HdB et  le module linéaire, le module en décibels et la phase de la fonction de transfert respectivement.

2. Diagrammes de Bode - Intérêt de l’échelle logarithmique

2.1 Le décibel

Le décibel (dB) est une échelle logarithmique définie à partir des puissances de la façon suivante :

PdB  10 Log 10 ( P ) 

où : P est une puissance exprimée en Watts sur une échelle linéaire.


Pour les tensions, le facteur devant le Log est 20 du fait que la puissance est proportionnelle au carré de la
tension.
Le module de la fonction de transfert s’exprime comme le rapport du module de la tension de sortie sur le
module de la tension d’entrée du système considéré. En dB, on aura donc :

Vs
H dB  20 Log 10 ( H )  20 Log ( )
Ve
Pour la suite, on utilisera Log pour signifier le logarithme en base 10.

2.2 Représentation en échelle linéaire

Prenons l’exemple du circuit RC de la figure 1.

Ve C VS

Figure 1. Circuit RC.

Vs 1 1 1
On a : H ( j )    où   RC et 0 
Ve 1  j  RC
1 j
0

46
1
Soit pour le module: H 
 2
1( )
0
 1
En posant : x  , on obtient : H 
0 1  x2
Si l’on représente H sur une échelle de fréquence linéaire, on obtient une courbe ne présentant pas d’asymptote
lorsque x<<1 ou x>>1. Le tracé de H nécessite donc le calcul d’un grand nombre de points.

Ce raisonnement peut être généralisé à toutes les fonctions de transfert se présentant sous une forme
polynomiale :
1  a0 jx  a1 ( jx ) 2  ....  a n ( jx ) n
H 
1  b0 jx  b1 ( jx ) 2  ....  bm ( jx ) m
Dans tous les cas le tracé en échelle linéaire est long et fastidieux. On verra également qu’il ne permet pas de
dégager des informations de façon rapide sur le système (Fréquence de coupure, bande passante …).

2.3 Représentation en échelle logarithmique

2.3.1 Echelle logarithmique

L’échelle des fréquences est logarithmique. On fait correspondre x à Log(x). On peut indifféremment utiliser le
Log en base 2 (log népérien) ou en base 10.
Trois points importants sont à retenir lorsque l’on utilise une échelle logarithmique :
 Une multiplication de la fréquence par un facteur constant se traduit par un décalage géométrique
constant sur l’axe des fréquences.
 L’échelle ne peut démarrer du point 0 (fréquence nulle) du fait que Log ( 0 )   .
 Une octave et une décade correspondent respectivement à une multiplication par un facteur 2 et 10 de
la fréquence.

2.3.2 Représentation du module

2.3.2.1 Tracé asymptotique


Le module est représenté en dB sur l’échelle logarithmique. En reprenant l’exemple du circuit RC, on a :

1
H dB  20 Log( H )  20 Log( )  20 Log( 1  x 2 ) .
2
1 x
 Lorsque x>>1, on a : lim H dB  20 Log ( x 2 )  20 Log ( x ) qui représente une droite de pente
x 1
-20 dB/décade sur une échelle logarithmique (ou encore – 6 dB/octave). En effet, pour x=1, on a
HdB=0 ; pour x=10, on a HdB=-20, soit une diminution du module de 20 dB pour une décade.
 Lorsque x<<1, on a lim H dB  20 Log ( 1 )  0 qui représente une droite de pente nulle.
x 1
En échelle logarithmique, le module en dB présente donc deux asymptotes, pour x>>1 et x<<1, soit pour les
« hautes » fréquences et « basses » fréquences (figure 2). C’est évidemment le cas pour toutes les fonctions de
transfert se présentant sous forme polynomiale.
L’intérêt de l’échelle logarithmique est don énorme pour le tracé et l’analyse du module d’une fonction de
transfert.

47
HdB

0 dB
1 x (Log)

-20 dB/Décade

Figure 2 : Diagramme de Bode. Tracé asymptotique du module de la fonction de transfert du circuit RC

Quelques points suffisent à représenter le module de la fonction de transfert à partir du tracé asymptotique.

 x=1 HdB=-3 dB
 x=1/2 HdB=-0.96 dB
 x=10 HdB=-20 dB
HdB

1
0 dB
- 3 dB
x (Log)

-20 dB/Décade

Figure 3: Diagramme de Bode. Tracé du module de la fonction de transfert du circuit RC

48
2.3.2.2 Bande passante- Fréquences de coupures

En observant le tracé asymptotique de la figure 3, on remarque que le circuit RC laisse passer, sans trop les
atténuer, les signaux de basses fréquences et atténue fortement les signaux de hautes fréquences. On dit qu’il
s’agit d’un filtre ‘’passe bas’’. De façon arbitraire, on a l’habitude de définir une limite entre les ‘’basses’’ et
‘’hautes’’ fréquences. Cette limite aboutit aux notions de bande passante et de fréquence de coupure.
Considérons un système auquel on applique un signal d’entrée de puissance Pe et qui délivre en sortie un signal
P
de puissance PS. Lorsque le signal d’entée Ve n’est pas atténué par le filtre, le rapport s est maximum. Ce
Pe
P 
rapport devient très faible si le signal Ve est fortement atténué par le filtre. Si  s  est la valeur maximum du
 Pe  max
P P
rapport s , on convient de façon arbitraire que le signal ‘’passe’’ tant que le rapport s est supérieur ou égal
Pe Pe
1 Ps
à et ‘’ne passe pas’’ dans le cas contraire.
2 Pe
La bande passante (BP) est l’intervalle de fréquence f pour lequel :

1  Ps  P P 
   s   s 
2  Pe 
 max Pe  Pe

 max
P  1  Ps 
Les fréquences pour lesquelles  s     sont les fréquences de coupure du système considéré.
 2P 
 Pe   e  max
P
Le plus souvent, on s’intéresse à l’amplitude des signaux plutôt qu’à leur puissance. Or s est proportionnel à
Pe
S2
E2
La relation définissant la bande passante devient alors :

2 2 2
1 Vs Vs Vs
 
2 Ve max
Ve Ve max

Ou encore

1 Vs Vs Vs
 
2 Ve max
Ve Ve max

Vs H
Du fait que  H , on peut écrire : max  H  H max
Ve 2
H max
Les fréquences de coupure du système sont donc les fréquences pour lesquelles on a : H  . En dB, cela
2
H max
devient : 20 Log( H )  20 Log( )  H dBmax  3dB
2

On parlera dans ce cas de fréquence de coupure à -3dB.

49
2.3.3 Représentation de la phase

La phase est représentée en degrés ou en radians sur l’échelle logarithmique. En reprenant l’exemple du circuit
RC, on a :    ArcTan( x ) .

 Lorsque x>>1, on a : lim x 1   
qui représente une droite de pente nulle.
2
 Lorsque x<<1, on a : lim x1   0 qui représente une droite de pente nulle.
En échelle logarithmique, la phase représente donc deux asymptotes, pour x>>1 et x<<1, soit pour les
‘’hautes’’ fréquences et ‘’basses’’ fréquences (figure 4). C’est évidemment la cas pour toutes les fonctions de
transfert se présentant sous forme polynomiale.

0 Log(x)



2

Figure 4: Diagramme de Bode. Tracé asymptotique de la phase de la fonction de transfert du circuit R

Quelques points suffisent à représenter la phase de la fonction de transfert à partir du tracé asymptotique.

1 Log(x)



4



2

Figure 5: Diagramme de Bode. Tracé de la phase de la fonction de transfert du circuit RC

50
3. Nature du filtre

Afin de situer rapidement la nature d'un filtre, on examinera son comportement limite pour les pulsations basses
( 0) et pour les fréquences hautes (  )

On rappelle que :

 pour  0, une bobine se comporte comme un court circuit alors qu'un condensateur se comporte
comme un circuit ouvert,
 pour   , une bobine se comporte comme un circuit ouvert alors qu'un condensateur se comporte
comme un court circuit.

Le tableau Tab. 1 résume ces situations.

N° Impédance Z 0 

1 jL
Z=0 Z=

1
2
jC
Z= Z=0

4 Intérêt des diagrammes de Bode pour les systèmes en cascade

On considère n systèmes de fonctions de transfert H1, H2, …, Hn montés en cascade (figure 6).

E S
H1 H2 Hn

Figure 6 : Cascade de n systèmes

La fonction de transfert globale H s’écrit :

S n
H   H 1 H 2 ...H n   H i
E i 1
Le module et la phase s’écrivent alors :

n n
H   H i et     i
i 1 i 1

n n
Le module en dB s’écrit : H dB  20 Log (  H i )   H dBi
i 1 i 1
Donc le module en dB et la phase de la fonction de transfert globale H s’obtiennent en additionnant les modules
en dB et les phases des Hi. Il est alors aisé de tracer les diagrammes asymptotiques de H à partir des
diagrammes asymptotiques des Hi en additionnant simplement les asymptotes.

51
Exemple : Cascade de deux systèmes de premier ordre

On considère deux systèmes du premier ordre définis par leurs fonctions de transfert respectives H1 et H2 :

1 1
H1  et H2 
 
1 j 1 j
1 2
Sur la figure 7, on a représenté les diagrammes de bode de H1 et H2 (en considérant ω1>ω2 ), puis ceux de
H=H1 H2

Module

ω2 ω1 Log(x)
-20 dB/deca
H1

H2

ω2 ω1 Log(x)

-20 dB/deca -40 dB/deca

Figure 7 : Diagramme de Bode de H1 ,H2 et H=H1 H2

52
CHAPITRE 7

LA DIODE
1- Introduction

Un peu d'histoire : on pourrait dire que l'histoire de la radio commence avec la découverte de la diode... en
effet, les premiers postes de radio n'utilisaient qu'un simple circuit accordé (bobine et condensateur) et une
galène (c'est-à-dire du sulfure de plomb naturel, PbS). Avec une pointe métallique on recherchait alors avec la
pointe l'endroit le plus favorable pour entendre la station désirée.

En 1883 Edison, invente la diode à vide (ou "valve"), il découvrit qu'une cathode chauffée dans un tube où on a
fait le vide s'entoure d'un nuage d'électrons. Si on place dans ce tube une "plaque", les électrons sont attirés vers
celle-ci si elle est portée à un potentiel positif par rapport à la cathode, il circule alors un courant dans le tube.

En 1907, Lee de Forest a l'idée de placer entre la cathode et la "plaque", une plaque trouée ou "grille" pour
contrôler le flux d'électrons et ainsi naît la triode....

Actuellement, il n'est plus question ni de galène, ni de diode à vide, mais bien de diodes semi-conductrices, elles
se présentent sous formes de minuscule boîtier, muni de deux connexions métalliques (ou des fils) que l'on
raccorde au circuit.

Dans ce chapitre nous ne considérons que les diodes à semi-conducteur, mais il faut simplement savoir qu’à
côté de ces diodes à semi-conducteurs il y a aussi les diodes à vides, les diodes à gaz, les diodes à vapeurs
métalliques (diodes à vapeur de mercure) etc. …

Tous comme pour les galènes, les premières formes de diodes semi-conductrices étaient des diodes à pointe, un
fil métallique était en contact avec une pastille de germanium.

Mais on peut aussi réaliser une diode à jonction en joignant une pastille de semi-conducteur du type N avec une
pastille de semi-conducteur du type P.

Les diodes qui servent à redresser le courant alternatif sont généralement plus grandes, certains modèles sont
mêmes équipés d'un boulon afin d'être fixées sur un refroidisseur.

2. Les semi-conducteurs

Les semi-conducteurs présentent des propriétés physiques situées entre celles des conducteurs et celles des
isolants.

En général les semi-conducteurs sont composés de germanium (dont le symbole chimique est Ge) ou de silicium
(Si). Les semi-conducteurs sont caractérisés par le fait qu'ils ont 4 électrons de valence. Afin de contrôler les
propriétés conductrices, on part d'un cristal de semi-conducteur très pur et on y ajoute des impuretés. Ce
processus s'appelle le dopage.

Si un semi-conducteur est dopé avec un élément qui a plus que 4 électrons de valence, il y aura un électron libre
et le semi-conducteur est dit du type N. Si le semi-conducteur est dopé avec un élément qui a moins de 4
électrons de valence, il y aura un électron libre manquant ou un trou excédentaire et le semi-conducteur est dit
du type P. On n'utilise jamais un semi-conducteur à l'état pur, mais bien des "morceaux" de semi-conducteur du
type N ou des "morceaux" de semi-conducteurs du type P.

53
Imaginons donc un semi-conducteur de type N, avec
 ses électrons libres majoritaires, et, cristalcathode
N (k) cristal
anode P (a)
 ses trous liés électron libre trou libre
et un semi conducteur de type P avec trou lié électron lié
 ses trous libres majoritaires, et, N P

 ses électrons liés

Avant la formation de la jonction nous avons la situation de a


la figure a. A l'instant précis où on accole les deux
morceaux de semi-conducteurs, les électrons libres du a
cristal N vont migrer et annuler les trous libres du cristal P
(figure b). 0
+
De sorte qu'il se forme une zone sans porteur appelée b
jonction (figure c). La largeur de cette zone est de l'ordre
de 1µ1 soit 0,001 mm
jonction
Comme les charges liées n'interviennent pas dans les
mécanismes, nous pouvons simplifier le dessin (figure d).

Le côté P de la diode est appelé anode, alors que le côté N b


est appelé cathode. Dans un usage normal, et dans un c
circuit, l'anode est connectée au côté positif de la source
d'alimentation, la cathode est connectée au côté négatif.

Le courant passe de la cathode vers l'anode, c’est à dire


que l'excès d'électrons de la couche N circule vers la
couche P qui possède des trous.
d
Les trous sont en fait des "vides d'électrons", c'est un
emplacement qui manque pour y mettre un électron. Par
conséquent un trou possède une charge positive égale, mais
de signe contraire, à celle de l'électron.
cathode (k) anode (a)
e
Les électrons et les trous sont appelés les porteurs de
charges parce qu'ils constituent le courant d'un côté à
l'autre de la jonction. Figure.1.

Lorsqu'on n'applique aucune tension à la jonction, la jonction entre les matériaux de type N et de type P agit
comme une barrière qui empêche les porteurs de charges de voyager d'une couche à l'autre.

Par contre lorsqu'on applique une tension à une jonction, les porteurs de charges vont pouvoir traverser la
barrière t la diode va conduire c.-à-d. que le courant va pouvoir passer au travers de la diode. Lorsque l'anode
de la diode est portée à un potentiel positif par rapport à la cathode, les électrons sont attirés au travers de la
barrière de potentiel de la couche N vers la couche P et vers la borne positive de la batterie. Comme les
électrons voyagent au travers de la couche P, ils vont remplir certains trous et en laisser d'autre après leur
passage, de telle sorte que les trous vont sembler se diriger dans l'autre sens vers la borne négative de la
batterie. Lorsqu'une diode est connectée de cette manière, on dit qu'elle est polarisée dans le sens passant.

Si les polarités de la batterie sont inversées, l'excès d'électrons dans la couche N est éloigné de la jonction par la
borne positive de la batterie. De la même manière les trous de la couche P sont éloignés de la jonction par la
borne négative de la batterie. Par conséquent les électrons ne pourront par franchir la jonction et il n'y aura pas
de courant dans la diode. Lorsque l'anode est connectée à la borne négative et que la cathode est raccordée à la
borne positive, la diode ne conduit pas, on dit qu'elle est polarisée dans le sens bloquant.

54
cathode (k) anode (a)

N P

0
+

Figure 2

On comprend maintenant que les diodes


sont utilisées dans des circuits de
diode
redressement : ils ne permettent le passage la diode conduit

que dans une seule direction. Lorsqu'un


signal sinusoïdal est appliqué à la diode,
la diode sera polarisée dans le sens 220 V
passant pendant une alternance et dans le charge

sens bloquant durant l'autre. Par


conséquent le courant passera pendant
une alternance et sera bloqué pendant
l'autre. Le courant de sortie est un la diode ne conduit pas

courant continu pulsé, mais le courant


circule toujours dans la même direction. Figure 3

3. Caractéristiques des diodes

Les diodes à jonction ont des tensions maximum et des courant maximum qu'il faut respecter si on ne veut pas
les endommager (c.-à-d. les détruire).

La tension maximum est appelée tension inverse ou peak inverse voltage (PIV) : c'est la tension maximum que
la diode supporte lorsqu'elle est dans le sens bloquant. Bien qu'une diode soit faite principalement pour laisser
passer du courant, il y a des moments où elle sera polarisée dans le sens bloquant. La tension inverse que les
diodes peuvent supporter va d'une centaine de volts à 1000 V et parfois beaucoup plus.

Dans le sens bloquant on remarque aussi que quelques électrons et trous sont formés par l'effet de la
température. Ces électrons et ces trous produisent un très faible courant appelé courant de fuite. La valeur du
courant de fuite dépend forcément de la température, puisque c'est elle qui en est l'origine. Si la tension inverse
est trop grande, le courant de fuite augmente très vite et de façon pratiquement incontrôlable, ce courant peut
alors produire la destruction de la diode. Le point où ce phénomène apparaît est appelé point d'avalanche et au

55
delà de ce point on parle de la zone d'avalanche. Cette zone d'avalanche est mise à profit dans les diodes zéners
(voir plus loin).

Le courant maximum que la diode peut supporter lorsqu'elle est polarisée dans le sens passant est également
une caractéristique très importante de la diode. Ce courant est de l'ordre de 100 mA pour les petites diodes
utilisées pour détecter des signaux HF à des valeurs de 100 A et plus pour les circuits redresseurs industriels.
Le paramètre important est la chute de tension dans le sens direct, cette chute de tension dépend exclusivement
du type de matériau, elle est de 0,6 à 0,7 V pour une diode au silicium et de l'ordre de 0,3 à 0,3V pour une diode
au germanium.
Le dernier paramètre intéressant est la puissance dissipable c'est-à-dire la puissance que la diode peut dissiper,
ainsi une diode appelée "signal diode" et destinée à détecter un signal modulé en amplitude ne sera traversée
que par un très faible courant, disons 1 mA. La puissance dissipée est alors de 1 mA x 0,3 V soit 0,3 mW. Mais
il faut encore pondérer ce facteur par le fait que le courant ne passe que pendant une alternance sur deux et que
la modulation n'est pas toujours à son maximum. Par contre, dans un redresseur industriel, le courant peut
atteindre 100 A il en résulte donc une puissance de 100 A x 0,6 V soit 60 W. Ici aussi le courant ne passe que
pendant une fraction du temps (50% du temps).

4. Les fonctions des diodes

Les diodes peuvent être utilisées pour traiter des signaux faibles, pour supprimer une alternance d'un signal,
pour charger un condensateur avec un signal alternatif, etc. ... ces diodes sont appelées des diodes de signal.
Elles se présentent sous forme d'une minuscule ampoule de verre de 1 mm de diamètre et d'une longueur de 3
mm environ. Elles peuvent aussi se présenter dans un boîtier en plastic ou comme diode CMS (composant à
montage de surface).

Les diodes sont aussi utilisées pour transformer un signal HF modulé en amplitude en signal audio de cette
façon, nous pouvons écouter la radio par exemple, la diode réalise ainsi la fonction de détection.

Comme les diodes possèdent une courbe caractéristique courant-tension qui n'est pas linéaire, on peut les
utiliser comme diodes mélangeuses dans les circuits à changement de fréquence.

Les diodes sont utilisées pour transformer le courant alternatif en courant continu (ou mieux dit, en courant
unidirectionnel). On dit aussi qu'une diode redresse le courant alternatif. Les diodes redresseuses sont utilisées
dans les alimentations, ces alimentations sont capables de débiter des courants de 100 mA à plusieurs dizaines
d'ampères voire plusieurs centaines d'ampères dans le cas des redresseurs industriels. Pour des valeurs de
courant entre 1 et 10 A, ces diodes se présentent dans un boîtier en plastic de 2 à 5 mm de diamètre et d'une
longueur de 5 à 15 mm. Pour des redresseurs à partir de 6 A, elle se présente dans un boîtier avec un boulon, ce
qui permet de les monter sur un refroidisseur pour mieux évacuer la chaleur.

Il faut encore mentionner des diodes de redressement haute tension utilisées dans les téléviseurs et les
oscilloscopes par exemples, et qui vont supporter jusque 30 kV par exemple. Afin de supporter de telles tensions
les diodes sont constituées de plusieurs diodes mises en série. Un des problèmes consiste à éviter les claquages
au travers de la poussière qui pourrait se déposer sur le corps de la diode.

5. Courbe caractéristique de la diode

Sans tension extérieure il existe, d'une part, un courant de diffusion Id dû


aux électrons et aux trous d'énergie suffisante pour remonter la barrière courant
direct I
D
de potentiel. Mais d'autre part, il existe un courant dû aux trous et aux
électrons Is et engendré par l'agitation thermique et qui descendent la
barrière de potentiel. Donc sans tension, Id = Is

Si nous appliquons une tension inverse, elle élèvera la barrière de potentiel,


et diminuera Id, et dés que Id deviendra négligeable (sous quelques
dixièmes de volts), le courant se réduit au courant d'agitation thermique tension inverse tension directe

Is, et ce courant est indépendant de la tension... c'est ce qui explique la A


IS 0

partie OA de la courbe caractéristique de la diode.


courant
inverse

56
Figure 4
Si nous appliquons une tension directe, elle diminuera la barrière de potentiel et le courant de diffusion sera de
Id = Is exp ( e V / k T)
avec e = charge élémentaire de l'électron = 1,6 10-19 C
k = constante de Boltzmann = 1,38 10-23 J/°K,
T = température absolue

Le courant total est égal à Id - Is = exp (e V / k T -1)  exp (e V / k T)

Exemple pratique: Calculez le rapport Id/Is pour 17°C et pour une tension de 0,3 V ?

Id/Is = exp ( e V / k T) = exp (1,6 10-19 x 0,3 / 1,38 10-23 x 290) = = exp (11,994) = 161781

Un bref retour en arrière pour comparer les courbes de diodes au germanium et au silicium :

seuil courant de fuite


Ge  0,3 V plus grand
Si  0,7 V plus petit

6. Le redressement

Le redressement d’un courant alternatif est une opération qui consiste à transformer ce courant en un courant
unidirectionnel. Le composant de base utilisé pour le redressement est la diode.

6.1 Redressement simple alternance

u(t) = uAB = uAK + uKB


u(t) = uAK + R1.i

Figure 5. Redressement mono alternance

1ère demi-période : 0 < t < T/ 2

La tension u de la source est positive. La tension uAK est positive, la diode est passante: uAK = 0.7V .
uAK est négligeable devant u.

uAK = OV  uR1 = u(t)

2ème demi-période : T / 2 < t < T

La tension u est négative. La tension uAK est négative, la diode est bloquée : i = 0A.
R1.i = OV  uAK = u(t)

diode la diode conduit

220 V charge

la diode ne conduit pas

57
Figure 6

6.2 Redressement double alternance

Pont de Graëtz : oscillogrammes

Schéma

Le pont de Graëtz est constitué de 4


diodes.
Dans l’étude de ce chapitre, les diodes
sont supposées parfaites et donc
assimilées à des interrupteurs.

v est la tension d’entrée du pont.


u est la tension de sortie.
R est la charge résistive.4

Analyse du fonctionnement Oscillogrammes

Alternance positive
D1 et D3 sont passantes  uD1 = 0 et uD3 = 0
(interrupteurs fermés)

Loi des mailles : v - uD1 – u – uD3 = 0


v–u=0
u=v>0
u
Loi des noeuds : i  iD1  j 
R

Alternance négative
D2 et D4 sont passantes  uD2 = 0 et uD4 = 0
(interrupteurs fermés)

Loi des mailles : v + uD2 + u + uD3 = 0


v+u=0
 u = -v > 0
u
Loi des noeuds : i   j 
R
Loi des mailles pour D1 : uD1 + uD4 + u = 0
 uD1 = -u = v <0

58
7. Filtrage par condensateur : lissage de la tension

On place en parallèle avec la charge un condensateur de capacité C.

Avantages :
On constate que la présence d'un condensateur diminue
l'ondulation ∆u de la tension redressée.
 ˆ  U et U U
avec : U
u  Uˆ  U
 max  min

La valeur moyenne <u> est augmentée. Elle se rapproche


de Vˆ
Inconvénients :
L'apparition de pointes de courant fait que le
transformateur et les diodes fonctionnent dans de
mauvaises conditions.

Pour cette raison, ce mode de fonctionnement n'est utilisé


qu'avec des montages fournissant des courants faibles tels
que le petit électroménager.

Remarque : si la capacité du condensateur est suffisante


(RC>>T), l'ondulation ∆u devient négligeable et
 u  Vˆ

59
CHAPITRE 8

AMPLIFICATEURS OPÉRATIONNELS
Dans ce chapitre, on rappelle ce qu'est un amplificateur opérationnel, en précisant les deux types de contre-
réaction linéaire utilisée typiquement. On aborde les caractéristiques réelles des amplificateurs opérationnels
(AOP), qui sont toujours partie prenante d'une conception ou d'une analyse de circuit. On présente quelques
montages types, que nous conseillons aux étudiants de vérifier afin de les assimiler.

1. Introduction à l'amplificateur opérationnel

1.1. Rappel : l'AOP comme système contre-réactionné

Nous avons déjà identifié précédemment l'amplificateur opérationnel comme constitué d'un étage d'entrée
différentiel et d'un autre étage, placé en série et présentant un très fort gain, idéalement proche de l'infini :

Ce fort gain confère la propriété au système contre-réactionné de présenter un gain total ne dépendant que de la
contre-réaction :

Gain total du système contre-réactionné : Gtot=1/R

Gain da la contre-réaction : R

1.2. Symbole de l'AOP

Entrée Non Inverseuse

Entrée Inverseuse

1.3. L'AOP idéalisé

L'amplificateur opérationnel se présente comme un amplificateur de tension à entrée différentielle :

60
Idéalement, on aurait :

* Gain en tension infini : Au=~∞

* Impédance d'entrée infinie : Zin=~∞

* Impédance de sortie nulle : Zs=~0

Mais il est clair que cela ne peut résumer toutes les caractéristiques idéales d'un AOP : il peut y avoir aussi des
considérations sur la bande passante, la consommation, etc. ...

2. Les deux types de contre-réaction utilisées

Il existe deux configurations utilisées en pratique pour réaliser la contre-réaction d'amplificateurs


opérationnels: la contre-réaction tension-série correspond au montage non-inverseur. La contre-réaction
tension-shunt correspond au montage inverseur.

2.1. Montage non-inverseur

Contre-réaction tension-série :

Le prélèvement de la sortie s'effectue de manière parallèle, et sa réinjection en entrée de manière série, c'est à
dire en sommation de tension.

Amplificateur en montage non-inverseur :

On obtient aisément la relation de transfert en tension :

Gain de contre-réaction :

Gr=R2/(R1+R2)

Gain du système contre-réactionné : Gtot=1/Gr (gain de chaîne directe infini)

D’où : Gtot=1+R1/R2

Remarques concernant ce montage :

* Le gain est positif : la sortie varie dans le même sens que l'entrée

61
* Le gain est toujours > 1

* L'impédance d'entrée du montage est celle de l'amplificateur opérationnel, c'est à dire infinie dans le cas idéal,
très grande en pratique.

2.2. Montage inverseur

Contre-réaction tension-shunt :

Le prélèvement de la sortie s'effectue de manière parallèle, et sa réinjection en entrée encore de manière


parallèle, c'est à dire en sommation de courant.

Amplificateur en montage inverseur :

L'entrée inverseuse est appelée masse virtuelle, car elle reste, dans ce montage, à un potentiel nul sans pour
autant être connectée à la masse. Ceci peut être compris de la manière suivante: comme le gain de
l'amplificateur est infini, on peut compter avec une tension différentielle d'entrée nulle :

Uout= tension d’entrée . gain = ‘’0. ‘’. En posant cette entrée inverseuse à un potentiel nul, on obtient

aisément la relation de transfert en tension :

Uout/Uin=G=-R2/R1

Remarques concernant ce montage :

* Le gain est toujours négatif

* L'impédance d'entrée du montage est donnée par la résistance R1: Impédance d’entrée : Zin=R1

2.3. Montage inverseur et non-inverseur

Tant que l'on reste dans des conditions d'utilisation linéaires, le principe de superposition reste valable et on
peut donc utiliser le schéma suivant, combinant les deux contre-réactions :

62
En déterminant séparément les contributions des tensions d'entrée à la tension de sortie (principe de
superposition), on obtient :

Uout=U-((R1+R2)/R1)- U+( R2/R1)

3. Les caractéristiques réelles des AOP

3.1. Gain en tension réel

Le gain en tension de l'amplificateur opérationnel sans contre réaction n'est pas infini.

Ordre de grandeur : 2000 à 500 000

3.2. Résistance différentielle d'entrée

La résistance différentielle d'entrée dépend de la structure du circuit d'entrée.

Ordre de grandeur : Mohm en bipolaire, Teraohm en unipolaire

3.3. Tension de décalage

La tension de décalage (input offset voltage ) est la valeur de la tension qu'il faut appliquer à l'entrée pour que
la tension de sortie s'annule :

Ordre de grandeur : le millivolt.

3.4. Le courant de polarisation

Le courant de polarisation ( input bias current ) correspond à la moyenne des courants d'entrée, lorsque la
tension de sortie est nulle:

On définit :

63
Courant d’entrée de polarisation : IB=(IB++IB-)/2

Comme son nom l'indique, c'est un courant utilisé par l'étage différentiel pour trouver sa polarisation continue.

Ordre de grandeur : 0.5 à 500 µA à 500 µA pour le bipolaire et 10 à 200 nA pour l’unipolaire.

3.5. Le courant de décalage

Le courant de décalage (offset current) représente la différence entre les courants de polarisation :

Courant de décalage : Ii,ofset=IB+-IB-

4. Montages linéaires en réaction négative

Nous présentons ici quelques montages à amplificateurs opérationnels, en laissant le soin au lecteur de vérifier
les relations de transfert pour chacun de ces montages. Il est à noter néanmoins que la conception d'une fonction
électronique se fait avec les fiches techniques des composants, en particulier celle de l'amplificateur, où sont
présentées des applications typiques plus évoluées.

4.1. Le suiveur de tension Le suiveur de tension est typiquement utilisé dans un circuit où l'on cherche à
"découpler" les impédances, c'est à dire à empêcher une impédance de source de constituer avec une impédance
de charge un diviseur de tension.

Caractéristiques du suiveur :

- Gain unité
- Impédance d'entrée infinie
- Impédance de sortie nulle.

4.2. Le sommateur Le montage est le suivant :

On a : Tension en sortie :U0=-R(U1/R2+U2/R2+U3/R3) somme pondérée

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4.3. La conversion courant-tension

Le montage est le suivant :

Tension de sortie : U=-R.I

Dans ce montage inverseur, l'entrée inverseuse de l'amplificateur est une masse virtuelle, la source de courant
débite donc dans un court-circuit :

Ainsi la résistance de source n'intervient pas dans l'expression du gain.

4.4. La conversion tension-courant Le montage est le suivant :

Le courant I traversant la charge z quelconque est donné par : I=(U2-U1)/R2

Il s'agit donc bien, pour la charge z, d'une source de courant contrôlée par la tension d'entrée. U2 - U1

4.5. Amplificateur différentiel

Le montage est le suivant :

En appliquant le principe de superposition, on obtient la tension de sortie :U0=(U2-U1)R2/R1

Impédances d’entrées : R1 pour U1 et R1+R2 pour U2

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