Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
vcagroupe.com OUVRIR
Le taylorisme
C'est Taylor qui, en 1911, a jeté les bases de la théorie des organisations, en émettant l'idée
que la direction d'une entreprise est une science, au même titre que celle de l'ingénieur, et
non un don propre à certaines personnes. Le bon directeur est celui qui organise
l'entreprise de façon à donner satisfaction à l'employeur, comme à l'employé, pendant un
fonctionnement de longue durée. Pour cela, il faut augmenter le rendement de
l'organisation, sans accroître le temps de travail. La direction doit faire en sorte que
l'ouvrier, sans avoir des conditions de travail plus pénibles, mais en recevant un salaire plus
élevé, produise davantage. Il s'agit donc de transformer l'ouvrier moyen en un très bon
ouvrier. Ce résultat sera obtenu par un système de primes au rendement. Le spécialiste en
temps et mouvements, comme disent les tayloriens, calculera le pourcentage
d'augmentation du salaire en fonction de la nature et de la difficulté de la tâche. Quel que
soit le taux de la prime, il faut obtenir qu'à chaque ouvrier soit confiée, dans la mesure du
possible, l'exécution d'une tâche correspondant à l'utilisation optimale de son habileté et de
ses aptitudes physiques.
On peut alors lui demander une quantité de travail égale à celle qu'un très bon ouvrier de sa
catégorie est habituellement capable de fournir. De cette façon, il perçoit, suivant la nature
de ses travaux, entre 30 et 100 p. 100 de plus que la moyenne des travailleurs de sa classe.
Taylor a voulu montrer qu'il existait un temps minimal dans lequel un ouvrier de premier
ordre peut exécuter une tâche donnée ; c'est ce qu'il appelle le « temps normal », pour le
travail considéré.
Accédez à l’intégralité d’Universalis.fr sans publicité
https://www.universalis.fr/encyclopedie/theorie-des-organisations/1-le-taylorisme/ 1/7
12/31/22, 3:11 PM THÉORIE DES ORGANISATIONS, Le taylorisme - Encyclopædia Universalis
Taylor a traité l'organisation comme un milieu clos, sans tenir compte des relations que
l'entreprise, qui est une micro-organisation, entretient avec la société globale, macro-
organisation dans laquelle elle se trouve placée. Il a, certes, examiné rationnellement la
façon d'améliorer le travail de l'ouvrier, mais il n'a pas abordé l'étude des modes de prise de
décision des dirigeants et des agents de l'organisation, si bien que sa science de la direction
n'est qu'une science du travail. Celle-ci prend l'ouvrier comme une machine, dont la seule
motivation est de gagner plus d'argent. Elle est tout entière centrée, ainsi que J. G. March et
H. A. Simon l'ont remarqué, « sur les activités physiques de base qui sont impliquées dans la
production ». Le travail de l'ouvrier y est pensé à partir du modèle mécaniste. Ce qui montre
bien, comme le précisent encore March et Simon, que « Taylor et ses associés ont étudié
avant tout l'emploi des hommes comme auxiliaires des machines dans l'exécution des tâches
de production routinières ». Si Taylor a rendu possible l'essor des travaux sur l'automation,
et les aspects répétitifs du travail humain, il a donc, en revanche, complètement négligé les
sentiments de l'ouvrier, c'est-à-dire la dimension psychologique et psychosociologique du
travail que devaient ensuite prendre en compte les « relations humaines ». Ainsi le
taylorisme, pour lequel le membre de l'entreprise n'est pas un agent capable d'effectuer un
calcul rationnel relativement aux objectifs de son action, hormis ce qui concerne sa
rémunération, est-il essentiellement, comme l'écrivent March et Simon, « une théorie
physiologique des organisations ».
Né, enfin, de l'analyse des tâches les plus simples, le taylorisme ne s'applique pas au travail
intellectuellement complexe. Prévoir le lancement d'un produit sur le marché, ou diriger
une équipe de [...]
1 2 3 4 5 …
pour nos abonnés, l’article se compose de 9 pages
Écrit par :
René DAVAL : agrégé de philosophie, assistant à la faculté des lettres de Reims
CLASSIFICATION
Économie et gestion
» Théories économiques
Économie et gestion
» Entreprise
» Organisation de l'entreprise
» Sociologie
AUTRES RÉFÉRENCES
« ORGANISATIONS THÉORIE DES » est également traité dans :
Au début des années 1940, il existe au sein des sciences administratives américaines un
accord sur quatre principes supposés garantir la bonne gestion des affaires publiques ou
des entreprises : la spécialisation des tâches ; l'unité de commandement ; la limitation de
l'aire de contrôle d'un supérieur hiérarchique ; et l'organisation par objectif, procédé,
clientèle, ou zone desservie. Or Herbert […]
BUREAUCRATIE
Écrit par Michel CROZIER • 4 254 mots
Le mot « bureaucratie » est un des termes clefs du vocabulaire des sciences sociales
contemporaines. Autour du problème (ou des problèmes) de la bureaucratie se poursuit
depuis près d'un siècle un débat des plus animés. Mais le terme lui-même – et c'est peut-
être ce qui a fait sa fortune – n'a pas reçu à ce jour une définition scientifique précise.
L'usage ancien, qui est encore consacré par les d […]
C'est seulement à l'âge de quatre-vingt-un ans que Ronald H. Coase, professeur émérite
de l'université de Chicago, se vit attribuer le prix Nobel d'économie, à la fois pour ses
travaux sur la nature des organisations et pour ses analyses sur les modalités de certaines
régulations étatiques. […]
CONFLITS SOCIAUX
Écrit par Alain TOURAINE • 15 394 mots • 9 médias
COÛTS DE TRANSACTION
Écrit par Claude MÉNARD • 5 298 mots
Dans le chapitre « Une sociologie de la bureaucratie » : […] Alors que ses premiers
travaux sont encore principalement consacrés à l'histoire du mouvement ouvrier et à
l'action des syndicats, Crozier s'est intéressé à partir de son entrée au C.N.R.S., en 1952,
au rôle des employés et des petits fonctionnaires dans la structure sociale française. Il
aborde cet univers sous les angles des phénomènes de la conscience de classe et de la
participation sociale. […]
DISTRIBUTION, économie
Écrit par Marc FILSER • 6 979 mots • 8 médias
Au-delà de l'interrogation première sur la nature de la firme, une théorie de la firme doit
répondre à deux grandes catégories de questions. Elles sont soit internes et portent sur
l'architecture et le fonctionnement de l'entreprise, soit externes et concernent la place et
le rôle de l'entreprise dans l'organisation économique et sociale. Selon une définition
courante, l'entreprise – la firme – co […]
VOIR AUSSI
OUVRIERS PRODUCTIVITÉ
• • RENDEMENT SOCIO-ÉCONOMIQUE