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DIFFERENCE ENTRE FRAUDE

ET EVASION FISCALE
EVITEMENT LICITE OU ILLICITE DE L’IMPÔT ?

Cabinet ADOC Audit & Conseil


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L’évitement est l’acte d’éviter, et éviter, c’est se détourner de personnes ou d’objets,
dont la rencontre est désagréable ou nuisible.
L’impôt est effectivement une de ces choses, jugée désagréable au point que l’une des
préoccupations dominantes des contribuables est à l’heure actuelle de s’évader de
l’impôt au maximum.
Parmi les procédés usés pour éviter l’impôt, nous pouvons retenir, entre autres, la
fraude fiscale et l’évasion fiscale.

I. LA FRAUDE FISCALE
La fraude suppose une véritable violation de la loi fiscale, une transgression du texte
formel de celle-ci, qui se traduit le plus souvent par une dissimulation de la base
imposable.
Il y a fraude lorsque le contribuable viole, de façon délibérée et éhontée, les
prescriptions de la loi fiscale. Le contribuable procède par :
- La déclaration de bénéfices ou chiffre d’affaires inexactes ;
- La déduction de charges non admises en déduction ;
- Une comptabilité truquée, souvent incomplète et irrégulière.
Le fisc n’est pas tendre avec ce type de tricheurs. Outre les intérêts et amendes, la loi
prévoit des sanctions pénales.
En effet, est passible d’une amende de cinq millions (5.000.000) à vingt-cinq millions
(25.000.000) de francs et d’un emprisonnement de deux (2) à cinq (5) ans, quiconque :
 se soustrait frauduleusement ou tente de se soustraire frauduleusement à
l’établissement ou au paiement total ou partiel d’un impôt, droit, taxe,
redevance ainsi que des intérêts, amendes et pénalités y afférents, qu’il s’agisse
de dissimulation, de défaut de reversement, de manœuvre ou de tout autre
procédé frauduleux ;
 est responsable de déficit constaté au cours d’un transport, qui résulterait d’une
mise à la consommation frauduleuse ;
 détourne des impôts, droits, taxes, redevances ainsi que les intérêts, amendes et
pénalités dus ;

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 quiconque, en vue de bénéficier, d’un remboursement d’impôts de quelque
nature que ce soit, produit de faux documents ou procède à toute autre
manœuvre frauduleuse ;
 quiconque organise ou aggrave frauduleusement son insolvabilité en vue de
faire échapper à l’impôt tout ou partie de ses biens, par l’augmentation de son
passif, la diminution son actif, ou la dissimulation de tout ou partie de ses biens.
Cette peine précitée s’applique également à quiconque :
o tient une comptabilité irrégulière soit en tenant des livres et registres non cotés
et non paraphés dans les conditions réglementaires, soit en omettant sciemment
de passer ou de faire passer tout ou partie des écritures requises, soit en ne
faisant pas passer ou en passant sciemment des écritures inexactes ou fictives,
soit en ne tenant pas ou en détruisant avant les délais légaux, les documents
dont la tenue est obligatoire, soit par tout autre procédé, notamment en
minorant de façon notable, les sommes à déclarer ;
o est responsable de différence entre les écritures de la comptabilité commerciale
et celle d’un compte de fabrication des produits ou du livre journal des ventes,
qui est de nature à réduire la valeur imposable.
A côté de ces comportements clairement illicites, on trouve d’autres manières d’éviter
l’impôt qui, tout en aboutissant à ce résultat, n’enfreignent en rien uns disposition
légale quelconque.

II. L’EVASION FISCALE


L’évasion est le fait d’échapper, totalement ou partiellement, à l’impôt en utilisant des
procédés ou des montages licites. Elle est réalisée en utilisant les failles du système
fiscal d'un État ou en déplaçant tout ou partie d'un patrimoine ou d'une activité vers
un autre pays (souvent un paradis fiscal) sans que le citoyen concerné s'expatrie lui-
même (ce serait alors une expatriation fiscale). Ici encore, il faut constater que
l’évasion « physique » de l’impôt, par simple déplacement de fait, mais réel, à
l’étranger, est connue tant de simples citoyens que des sociétés internationales.
L’évasion fiscale comporte un élément intentionnel qui le rapproche de la fraude,
puisque dans les deux cas l’intention est d’éviter ou de réduire l’impôt. Toutefois, elle

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se distingue de la fraude par l’absence de l’élément matériel que celle-ci requiert : celui
qui recourt à l’évitement licite ne commet précisément aucune infraction à la loi
fiscale ; il évite l’impôt par un acte conscient et délibéré mais, tout en se gardant
d’enfreindre quelque disposition légale que ce soit.
Si nul n’est censé ignoré a loi, le contribuable, réputé la connaître, peut adapter son
comportement en fonction de celle-ci. L’adaptation des comportements individuels à
l’évolution du droit n’est donc nullement caractéristique du droit fiscal : aucun
pouvoir ne peut attendre de ses sujets une passivité devant la norme juridique.
Le comportement d’un bon père de famille est fixé en tenant compte des effets légaux
des actes qu’il accomplit, notamment pour conserver et étendre son patrimoine. Il
cherche alors logiquement à limiter ses obligations.
C’est le même comportement que l’on retrouve dans le chef de celui qui essaie, sans
enfreindre la loi, de limiter au maximum sa dette fiscale

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