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Srebrenica, Milosevic et le génocide


Stéphanie Maupas
06 septembre 2007

https://www.lemonde.fr/europe/article/2007/09/06/srebrenica-milosevic-et-le-
genocide_951886_3214.html

Srebrenica, Milosevic et le génocide


Le travail d'obstruction des Occidentaux sur les tueries de Srebrenica, en Bosnie, en juillet
1995, n'a pas concerné que la fuite de Radovan Karadzic.
Par Stéphanie Maupas
Publié le 06 septembre 2007 à 14h36 - Mis à jour le 30 avril 2008 à 15h50
Le travail d'obstruction des Occidentaux sur les tueries de Srebrenica, en Bosnie, en juillet
1995, n'a pas concerné que la fuite de Radovan Karadzic. Il inclut également le contrôle
exercé sur le procès de l'ex-président serbe Slobodan Milosevic au Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). "Les Occidentaux ne souhaitent pas que le
Tribunal s'intéresse de trop près à l'orchestrateur de la politique de nettoyage ethnique qui a
ravagé l'ex-Yougoslavie et se gardent bien de lui livrer les éléments de preuve en leur
possession", écrit Florence Hartmann dans Paix et châtiment. Elle souligne "l'étonnante
coïncidence des résistances au sein du TPIY et des blocages des grandes puissances".
Durant les quatre années du procès Milosevic, jusqu'à son décès en prison en 2006, Geoffrey
Nice, le substitut de la procureure Carla Del Ponte, a mal plaidé l'affaire, estime Florence
Hartmann. Il souhaitait, faute de preuves, retirer les charges de génocide et de crime contre
l'humanité portées contre l'ex-président serbe pour les crimes commis à Srebrenica et durant
le siège de Sarajevo. Or ces drames "étaient les deux phases paroxysmiques du projet
criminel serbe en Bosnie. Elles étaient aussi les deux plus flagrants symboles de l'incurie des
gouvernements occidentaux", écrit l'ancien porte-parole de Mme Del Ponte.
M. Nice s'appuyait sur les conclusions des analystes militaires du parquet. Placés par les
Américains et les Britanniques, ces analystes ont, selon Florence Hartmann, "volontairement
et systématiquement dissimulé la responsabilité directe de Milosevic dans les crimes en
Bosnie et notamment à Srebrenica". "Nombre de témoins occidentaux n'ont pas été autorisés
par leur gouvernement à témoigner au procès Milosevic (...). Les principaux négociateurs qui
ont rencontré des dizaines de fois Milosevic restent ainsi les grands absents du procès",
poursuit-elle.
Les pièces-clés du dossier sont obtenues par Mme Del Ponte de haute lutte avec Belgrade. Et
"trois câbles cryptés en date du 11 juillet 1995 montrent que Milosevic a été informé de la
situation à Srebrenica et qu'il pouvait prévoir les intentions génocidaires de ses alliés",
estime Florence Hartmann. L'un des câbles précise que "l'armée bosno-serbe va
vraisemblablement séparer les hommes en âge de se battre du reste de la population, et les
troupes (de l'ONU) ne pourront pas y faire grand-chose".
Pour l'auteur, "les réunions du CSD (Conseil suprême de défense serbe) après les massacres
de Srebrenica indiquent que Milosevic approuve les atrocités". "Il ne condamne à aucun
moment les tueries. Au contraire, il se félicite du succès militaire de Mladic et du peu de
pertes humaines qu'il a subies, et admet avoir eu des contacts avec Mladic pendant l'attaque
contre Srebrenica."
Stéphanie Maupas

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