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EPILOGUE - JLFDM

Louis. – Après, ce que je fais, je pars.

Je ne revins plus jamais. Je meurs quelques mois plus tard, une année tout au plus.

Une chose dont je me souviens et que je raconte encore (après, j’en aurai fini) :

c’est l’été, c’est pendant ces années où je suis absent, c’est dans le Sud de la France.

Parce que je me suis perdu, la nuit dans la montagne, je décide de marcher le long de
la voie ferrée.

Elle m’évitera les méandres de la route, le chemin sera plus court et je sais qu’elle
passe près de la maison où je vis.

La nuit aucun train n’y circule, je ne risque rien et c’est ainsi que je me retrouverai.

À un moment, je suis à l’entrée d’un viaduc immense, il domine la vallée que je


devine sous la lune, et je marche seul dans la nuit, à égale distance du ciel et de la
terre.

Ce que je pense (et c’est cela que je voulais dire)

c’est que je devrais pousser un grand et beau cri, un long et joyeux cri qui résonnerait
dans toute la vallée, que c’est ce bonheur-là que je devrais m’offrir, hurler une bonne
fois, mais je ne le fais pas, je ne l’ai pas fait.

Je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier. Ce sont des oublis
comme celui-là que je regretterai.

Juillet 1990

Berlin.
Epilogue = monologue de Louis, situe après tout le drame « une année tout au plus
», il parle depuis sa tombe c’est une voix outre-tombe (prosopopee)

Projet de lecture
En quoi cet épilogue apporte-t-il une fin éclairante au drame familial qui a
précédé ?

Mouvements
1- La mort de Louis
2- Le souvenir
3-Un cri silencieux

Mouvement 1

Louis. – Après, ce que je fais,

je pars.

Je ne revins plus jamais. Je meurs quelques mois plus tard,

une année tout au plus.

Ouverture sur une prosopopée on trouve un brouillage temporel puisque c’est


post-mortem Louis nous parle depuis sa tombe

= référence à tous les scènes précédentes

Phrases courtes ce qui crée un effet dramatique

Louis annonce son départ définitif ( sa mort) → caractere ineluctable, il n’a


pas pu échapper le destin

Champ lexical du temps (« Après », « plus jamais », « quelques mois plus tard », « une
année ») : repères temporels brouillés → Louis semble parcourir le temps dans une
accélération.
Mouvement 2

Une chose dont je me souviens et que je raconte encore (après, j’en aurai fini) :

c’est l’été, c’est pendant ces années où je suis absent, c’est dans le Sud de la France.

Parce que je me suis perdu, la nuit dans la montagne, je décide de marcher le long de
la voie ferrée.

Elle m’évitera les méandres de la route, le chemin sera plus court et je sais qu’elle
passe près de la maison où je vis.

La nuit aucun train n’y circule, je ne risque rien et c’est ainsi que je me retrouverai.

À un moment, je suis à l’entrée d’un viaduc immense, il domine la vallée que je


devine sous la lune, et je marche seul dans la nuit, à égale distance du ciel et de la
terre.

Double sens, la pièce va presque finir mais aussi la vie de Louis = tonalité tragique

Louis raconte un souvenir

Indices spatio-temporels clairs et définis ≈ zoom sur les détails de l’environnement

Champ lexical de la nuit = dimension onirique (propre au rêve)

Idée de solitude + sensation d'être perdu

Symbol du destin inéluctable, voie ferrée > métaphore de la vie de Louis


Mouvement 3

Ce que je pense (et c’est cela que je voulais dire)

c’est que je devrais pousser un grand et beau cri, un long et joyeux cri qui résonnerait
dans toute la vallée, que c’est ce bonheur-là que je devrais m’offrir, hurler une bonne
fois, mais je ne le fais pas, je ne l’ai pas fait. → échec inéluctable il est trop tard
(polyptote)

Je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier.

Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterai. = ECHEC

Louis revient au coeur de son propos


Cri hyper valorisé, adjectifs melioratifs = pouvoir cathartique
Louis reste en silence et s’interdise le bonheur, depuis l’enfance il sue le malheur
A la fin Louis n’a pas pu maîtriser ses sentiments
Paradoxe, Louis est au futur ≈ ultime refus de mourir

Bilan
- Epilogue = symétrique avec prologue
- Tragédie de communication / langage / personnage. Louis prévient pas sa
famille de sa mort proche
- Au final Louis abandonne sa famille a nouveau, mais cette fois ci c’est pour
toujours

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