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L2 – Bases de Physiologie Végétale

I. La photosynthèse
II. L’eau dans la plante
1. Potentiel hydrique
2. Mécanismes de l’absorption racinaire
3. Continuum sol-plante-atmosphère
4. Transpiration
5. Flux de sèves
a. Circulation de la sève brute : modèle de tension
cohésion

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Deux types de sèves : sève brute, voie ascendante, en général sous tension (xylème)
sève élaborée, voie ascendante & descendante, sous pression, (phloème)

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Vie terrestre: de nouveaux défis et de nouvelles solutions

Transpiration EPIDERME/CUTICULE
STOMATES

TISSUS
Circulation
CONDUCTEURS

Absorption RACINE

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Comment la sève brute peut elle monter en haut des plus grands arbres
(ex Séquoia, 100m ) contre la gravité ?

Trois forces contribuent à faire monter l ’eau:


1. Capillarité (Tension sup.)
Maintien de la cohésion de la colonne d’eau

2. Poussée racinaire (chez certaines espèces)


ou pression racinaire
Phénomène actif lié à l’absorption des ions
au niveau de la racine

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L’absorption racinaire et les voies de circulation


Poussée racinaire (ou pression racinaire)
Observée chez certaines espèces dans des conditions particulières
En absence de transpiration (air humide) le matin, au printemps, on observe la
guttation sur le bord de certaines feuilles (hydatodes).

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Poussée racinaire

Sève brute
Guttation (ex. fraisier)

Gradient de potentiel hydrique

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Comment la sève brute peut elle monter en haut des plus grands arbres
(ex Séquoia, 100m ) contre la gravité ?

Trois forces contribuent à faire monter l ’eau:


1. Capillarité (Tension sup.)

2. Poussée racinaire

3. Transpiration foliaire = gradient de


potentiel hydrique entre compartiments

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Circulation de la sève brute

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Création du gradient de potentiel hydrique au


niveau des stomates
Tair
ea < esatfeuille
VPD
h<<0
Cell. de garde

Cell. Épidermique
H2O vapeur
esat
Chambre sous-stomatique
Tfeuille
esat
h≤0
Cell par. chlorophyllien

CT de feuille de Tradescantia virginiana LAFFRAY & VAVASSEUR


L2 – Bases de Physiologie Végétale

Théorie de la tension cohésion

La transpiration foliaire = Evaporation d’eau foliaire = abaissement


de potentiel hydrique des cellules = abaissement du potentiel
hydrique du xylème
=> xylème sous pression négative = sous tension
les films d’eau des méats (= ménisques) se rétractent, continuité
hydraulique dans le xylème en phase liquide : cohésion
=> montée de l’eau dans le xylème

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Théorie de la tension cohésion


Les mécanismes. Transmission de la tension : loi de Jurin

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Le Jour : Evaporation eau dans feuilles à partir


des parois
 modifie les caractéristiques des fibres de
cellulose: rayon de courbure diminue
Loi de Jurin Ψh = -2g/r donc Ψh diminue
 Création d’un gradient de potentiel hydrique paroi-xylème =>attire
l’eau du xylème voisin
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Epiderme supérieur

Mésophylle

≈-3

Chambre s/s stomatique  ≈ - 7


Epiderme inférieur

 ≈ - 100 Sortie d’eau par les stomates


≈-2
 ≈ -0,05

Eau
Particules
du sol Cortex Péricycle
Poil absorbant Rhizoderme
Endoderme

Le principe de la tension cohésion


FLUX de TENSION 13
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SOL RACINE
Epiderme supérieur
stèle
Mésophylle rhizoderme cortex (xylème, sève brute)

0
≈-3

Chambre s/s stomatique  ≈ - 7 Nuit : Stomates fermés  NUIT


Epiderme inférieur
Réhydratation
- 0, 1
nocturne
 ≈ - 100
Sortie d’eau par les stomates
≈-2  (MPa)  JOUR
 ≈ -0,05
Montée de
- 0, 2 Jour : stomates ouverts l’eau

Eau
Particules
du sol Cortex Péricycle - 0, 3
Poil absorbant Rhizoderme
Endoderme
Schéma théorique montrant les variations de potentiel
Le principe de la tension cohésion hydrique entre le sol, la racine et la sève brute au
FLUX de TENSION cours de la journée ou de la nuit. 14
L2 – Bases de Physiologie Végétale

Epiderme supérieur
Pour conclure :
Mésophylle
L’énergie solaire permet
- l’ouverture des stomates

≈-3
- la vaporisation de l’eau

Chambre s/s stomatique  ≈ - 7 Donc la transpiration


Epiderme inférieur

 ≈ - 100
Sortie d’eau par les stomates La transpiration
≈-2 crée les gradients de potentiel
 ≈ -0,05
hydrique dans la plante
Donc fait monter la sève à
Eau plusieurs dizaines de mètres
Particules d’altitude.
du sol Cortex Péricycle
Poil absorbant Rhizoderme
Endoderme

Le principe de la tension cohésion


FLUX de TENSION 15
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Le transfert de l’eau obéit à des lois similaires au transport des e- en électricité


(Loi d’Ohm)
PLANTE ELECTRICITE
- potentiel hydrique (Mpa) - potentiel électrique (V)
- résistances au transfert d’eau - des résistances (Ohm)
- conductances = 1/R - conductances=1/R (Siemens)
- intensités de circulation - intensités (A)
ou de transpiration=Débit (moles.m-2.s-1)

I= Ψh/R I = U/R

Analogie mais unités différentes

moles eau .m-2.s-1 Ampères

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• Gradient du potentiel hydrique


 Mise sous tension foliaire
 Poussée racinaire
 Capillarité (tension)

• Résistances au mouvement de l’eau


 Résistance cuticulaire
 Résistance stomatique
 Parois et diamètre des cellules
conductrices
 Structures racinaires
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Dans les vaisseaux, le mouvement de la sève peut être assimilé à


la circulation d’un liquide dans un tuyau et suit la loi de Poiseuille

Avec: r: rayon du vaisseau


π.r 4 ∆ : viscosité du liquide
3 -1
Débit (m .s ) = * ∆: gradient de 
8 ∆x ∆x: distance parcourue
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Vitesse de circulation de sève

V = débit/section = (r2/8η).(ΔΨh/Δx) = K. ΔΨh, m.s-1


avec η = 10-3 Pa.s et r en m
K (conductivité hydraulique)

1-2 m.h-1
0.36 -1,4 m.h-1
0,7-6 m.h-1
4 -43 m.h-1
10-60 m.h-1
150 m.h-1

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Exemple
Chêne : vsève brute (xylème) = 14,4 m.h-1 soit 4.10-3 m.s-1

Quel gradient linéaire de potentiel hydrique (ΔΨh/Δx) pour un


vaisseau de r moyen= 40m?

V = (r2/8η).(ΔΨh/Δx)
donc (ΔΨh/Δx) = V /(r2/ 8η) = V* 8η /r2 avec η = 10-3 Pa.s et r = 40.10-6 m

AN : ΔΨh/Δx = 4.10-3 *8. 10-3/(40.10-6)2 = 0,02 MPa.m-1


(très petit)

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I. La photosynthèse
II. L’eau dans la plante
1. Potentiel hydrique
2. Mécanismes de l’absorption racinaire
3. Continuum sol-plante-atmosphère
4. Transpiration
5. Flux de sèves
a. Circulation de la sève brute : modèle de tension
cohésion
b. Mesure du Potentiel Hydrique d’un végétal

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Mesurer du potentiel hydrique d’une végétal


= Chambre à pression de Scholander

Leymarie

Laffray

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Chambre à pression de Scholander

Leymarie

On augmente Pext qui s’oppose au Ψ du xylème


(tension)
Laffray

L’eau sort quand Pext  =  Ψ  ou  Pext  >  Ψ 

Mesure de Pext à la première goutte = - Ψ


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LAFFRAY
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mesure de potentiel hydrique cellulaire Cf TP3


Méthode de trempage dans des solutions
-1 échantillon de Ψh inconnu (tubercule de betterave par exemple) => 10 « frites » (forme
et masses équivalentes) . Pesée précise de la « frite » avant de la placer dans un tube : Pi

- 10 tubes contenant des solutions de saccharose de concentrations croissantes connues ci


(et donc de Ψh décroissants (Ψh = -π)
Réfractométrie: indice Brix Ni des solutions initiales

?Ψhcel
……

Ψhsol ci 0M 0,1M 0,2M …… 0,9M 1M


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Ni
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mesure de potentiel hydrique cellulaire Cf TP3


Méthode de trempage dans des solutions

Après 1 heure de trempage (équilibre des Ψh entre la frite (les cellules) et la solution):
Mesure de la masse de la « frite »: Pf
Mesure de la concentration de saccharose de la solution Nf
 Graphiques des évolutions des variations de masse et des variations d’indices Brix en
fonction du potentiel hydrique de la solution initiale pour déterminer Ψhcell

1- PF > Pi et Csf > Ccsi De l’eau est entrée dans la cellule donc Ψhcel < Ψhsol

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mesure de potentiel hydrique cellulaire Cf TP3


Méthode de trempage dans des solutions

Après 1 heure de trempage (équilibre des Ψh entre la frite (les cellules) et la solution):
Mesure de la masse de la « frite »: Pf
Mesure de la concentration de saccharose de la solution Nf
 Graphiques des évolutions des variations de masse et des variations d’indices Brix en
fonction du potentiel hydrique de la solution initiale pour déterminer Ψhcell

1- PF > Pi et Csf > Ccsi De l’eau est entrée dans la cellule donc Ψhcel < Ψhsol
2- PF < Pi et Csf < Ccs De l’eau est sortie de la cellule donc Ψhcel > Ψhsol

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

mesure de potentiel hydrique cellulaire Cf TP3


Méthode de trempage dans des solutions

Après 1 heure de trempage (équilibre des Ψh entre la frite (les cellules) et la solution):
Mesure de la masse de la « frite »: Pf
Mesure de la concentration de saccharose de la solution Nf
 Graphiques des évolutions des variations de masse et des variations d’indices Brix en
fonction du potentiel hydrique de la solution initiale pour déterminer Ψhcell

1- PF < Pi et Csf < Ccs De l’eau est sortie de la cellule donc Ψhcel > Ψhsol

2- PF > Pi et Csf > Ccsi De l’eau est entrée dans la cellule donc Ψhcel < Ψhsol

Pi = PF et Ccsi = Csf Ni entrée ni sortie d’eau, équilibre donc Ψhcel = Ψhsol

La courbe représentant (PF - Pi )/ Pi ou (NF - Ni )/ Ni en fonction de Ψhsol permet de


déterminer le Ψh de la solution en équilibre avec le Ψhcel (pas d’échanges d’eau)
donc de déterminer Ψhcel 27
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mesure des paramètres hydriques de la cellule végétale

Ψhcel = Ψs + Ψp =- P +P
Cf TP3
- Mesure de la pression osmotique P des cellules de betterave (« jus » de
betterave) avec un osmomètre => détermination de Ψs

=> Evaluation du potentiel de pression de turgescence à l’état initial Ψp

+ Observation de cellules en plasmolyse et en turgescence


L2 – Bases de Physiologie Végétale

I. La photosynthèse
II. L’eau dans la plante
1. Potentiel hydrique
2. Mécanismes de l’absorption racinaire
3. Continuum sol-plante-atmosphère
4. Transpiration
5. Flux de sèves
a. Circulation de la sève brute : modèle de tension
cohésion
b. Mesure du Potentiel Hydrique d’un végétal
c. Evolution du Potentiel Hydrique d’un végétal

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Evolution du potentiel hydrique du xylème au cours de la journée

1 bar =
0,1 Mpa

Ex : Absorption d'eau et transpiration


Transpiration et variations du d'une plante en été (Tournesol).
potentiel hydrique dans les vaisseaux
au cours de la journée (maïs)
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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Evolution du potentiel hydrique au cours de la journée

Suivi de l’état hydrique par mesure des variations du diamètre du tronc d’un arbre
au cours de la journée (capteurs de déplacement=> pilotage de l’irrigation des fruitiers)
Gradient de potentiel hydrique = mise sous tension dans le xylème  rétraction le jour,
restauration la nuit

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Evolution du potentiel hydrique au cours d’un stress hydrique

 en MPa Circulation de
l’eau

- 0.02
Sol humide Sol sec

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Evolution du potentiel hydrique au cours d’un stress hydrique

En fin de nuit ψh sol = ψh racine = ψh feuille


Plus la sécheresse dure plus la récupération est lente
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L2 – Bases de Physiologie Végétale

I. La photosynthèse
II. L’eau dans la plante
1. Potentiel hydrique
2. Mécanismes de l’absorption racinaire
3. Continuum sol-plante-atmosphère
4. Transpiration
5. Flux de sèves
a. Circulation de la sève brute : modèle de tension
cohésion
b. Mesure du Potentiel Hydrique d’un végétal
c. Evolution du Potentiel Hydrique d’un végétal
d. Phénomène de cavitation

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Phénomène de cavitation

Cavitation ou embolie : formation de bulles de gaz (air) dans le xylème

- Ψh du xylème très bas : formation d’une bulle de vapeur (dégazage)


- Cette bulle grandit dans la trachéide ou le vaisseau : perte de conductivité
hydraulique

Conséquences: perte de fonctionnalité du xylème


•Réduction de circulation de la sève : atteint 50% en été pour le maïs
•Fleurs coupées : fanaison plus rapide ; resection sous eau

Emission sonore et ultrasonore lors de la formation de bulles de gaz

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Quand survient l’embolie ?

- les périodes de sécheresse estivale


=> manque d’eau du sol + pertes foliaires
= tension + rupture colonne d’eau

- la période hivernale
=> gel eau du xylème = déshydratation
+ insolubilité des gaz dans la glace
=> dégel = dégazage = embolie = blocage fin hiver

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Les phénomènes d’obstruction des éléments conducteurs xylémiens

Phénomène de CAVITATION

JB Lamy, 2012

Ponctuation : orifice dans la paroi


secondaire mais persistance de la paroi
primaire

La redondance évite le blocage complet


de la circulation xylémienne

(d’après L. Taiz et E. Zeiger, 2002)


L2 – Bases de Physiologie Végétale

Xylème (cf histologie)

Deux types d’éléments lignifiés morts


-trachéides (ponctuations)
-Vaisseaux (ponctuations + perforations)

Gymnospermes
Ponctuations à torus

Gymnospermes

Angiospermes Ponctuations
Trachéides Eléments de vaisseaux 38
L2 – Bases de Physiologie Végétale

Embolie estivale

Seuil 50%

Gymnosperme de Angiosperme vivant Angiosperme vivant


milieu très sec, dans des conditions au bord de l’eau. Ne
bonne conductivité intermédiaires. Peut supporte pas du tout
en sécheresse supporter une la sécheresse.
(Juniperus sécheresse modérée (Populus fremontii)
monosperma) (Acer negundo)
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D’après Pockman et al, 1995
L2 – Bases de Physiologie Végétale

Embolie estivale
Grande variabilité interspécifique, ex espèces de chênes (genre Quercus)

On discrimine les espèces selon leur


résistance à la sécheresse
(espèces xériques = adaptées à la
sécheresse = les moins vulnérables)
Taux d’embolie

Q. ilex (c. vert) > Q. suber (c.liège) >


Q petrea (c. sessile) > Q. robur (c.
pédonculé), Q. rubra (C. rouge
d’Amérique)

Potentiel hydrique, MPa


D’après Hervé Cochard, INRA Clermont Ferrand) 40
L2 – Bases de Physiologie Végétale

l’embolie hivernale
Mécanismes de formation : gel puis dégel = dégazage puis coalescence des bulles

aspect homogène = Glace dans


le xylème

Vide = bulle
Taille et stabilité des bulles
d’air = fonction de la taille des
conduits

(doc. Hervé Cochard, INRA Clermont Ferrand)

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Embolie hivernale – Mécanismes de recouvrement

1- Mise sous pression


(Résorption active)

RESORPTION
ACTIVE
CROISSANCE

EMBOLISATION

gel/dégel

Vaisseau fonctionnel CROISSANCE

Vaisseau embolisé
2- fonctionnement cambial

Hiver Printemps

D’après Hervé Cochard, INRA Clermont Ferrand)


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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Embolie hivernale – Mécanismes de recouvrement


- 2 Mécanismes de recouvrement chez certaines espèces :
Hêtre, Noyer, Vigne, Erable

- Uniquement la mise en place de xylème nouveau (cambium+ liber)


chez d’autres espèces :
Chêne, Frêne , Pêcher

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L2 – Bases de Physiologie Végétale

Autre mécanisme de rupture de circulation de la sève brute : phénomène de Thyllose

•Excroissance constituée d'un amas de produits de réserve ou d'excrétion qui se


forme sur les parois internes d'un vaisseau et qui empêche la circulation de la sève.
•En réponse à une blessure ou à des infections par des champignons pathogènes:
sécrétion de thylles par la plante. (ex graphiose de l’orme)

Lumière
du vaisseau Thylles

Cellules
associées
aux vaisseaux
(CAV)

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