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ISTINA LIII (2008), p.

301-306

IN MEMORIAM

Christian DUQUOC (1926-2008)


Témoin d’une théologie de la postmodernité en France

David-Le-Duc TIAHA, o.p.

Christian Duquoc naît à Nantes le 22 décembre 1926. Il fit sa


première profession religieuse le 4 octobre 1949 dans l’Ordre des
Prêcheurs et reçut l’ordination presbytérale le 2 juillet 1953. Le Père
Duquoc est décédé le 28 septembre 2008 à Lyon. Il eut une longue
carrière d’enseignement et de recherche en théologie dogmatique à la
faculté de théologie de l’Université catholique de Lyon, à la faculté de
théologie protestante de Genève et à Montréal. Son rayonnement
intellectuel a largement dépassé le cadre universitaire. Il reçut les titres
de docteur honoris causa des Universités de Genève et de Neuchâtel, de
maître en sacrée théologie dans l’Ordre des Prêcheurs. Il fut pendant de
longues années directeur de la revue Lumière et Vie et co-directeur de la
section Spiritualité de la revue internationale Concilium, dès sa
fondation en 1965. Le Père Duquoc a publié de nombreux articles dans
les revues Études, Recherches de science religieuse, Revue des sciences
philosophiques et théologiques, La Vie spirituelle, etc. Par ses ouvrages,
ses multiples articles et conférences, il a été un théologien attentif aux
enjeux théologiques du débat œcuménique.

Sans être exhaustif, nous voulons situer théologiquement l’œuvre de


Christian Duquoc, faisant mémoire de lui à travers elle. Ce théologien, un
des plus importants de la fin du XX e siècle et du début du XXI e siècle, n’a
pas lui-même défini sa posture de théologien. Il fut un théologien «
nondogmatique » inclassable ! Théologien, parce que, comme croyant, il
pratiqua la théologie et s’interrogea sur le Dieu de la Révélation en
JésusChrist. Mais « non-dogmatique », parce qu’il fit l’option de ne pas
être un théologien dissertant d’une manière académique à partir de
postulats dogmatiques exposés axiomatiquement. Il a, semble t-il, fait
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ainsi le choix d’être disciple de Jésus, le « non-théologien » 1. Il a préféré


écrire une théologie à visée existentielle qui zigzague entre les certitudes
« fragiles » de la Parole biblique, ou mieux encore, les incertitudes de
l’exégèse 2, et la question de Dieu dans l’histoire. Inclassable ! Un
théologien libre des courants théologiques à la mode. Il est difficile de
situer théologiquement son opus dans une position idéologiquement
marquée à l’intérieur du champ de la théologie contemporaine.
Cependant, C. Geffré, dans son hommage à Ch. Duquoc, n’a pas hésité à
situer sa théologie, surtout dans ses derniers écrits, comme « une
théologie de la modernité et de la postmodernité » 3. Le fil rouge de sa
théologie de « l’écart » ou de la différence, animée par la dialectique
dynamique entre histoire et eschatologie, est la ligne d’intersection de
deux axes caractérisant sa pensée : le questionnement radical du Dieu
trinitaire dans l’histoire et l’ecclésiologie œcuménique entre mémoire
blessée et eschatologie.

Le questionnement radical du Dieu trinitaire dans l’histoire


La clarté de l’écriture théologique du Père Duquoc affronte des points
obscurs de la dogmatique dont la tentative d’élucidation peut parfois le
contraindre à tracer une position théologique risquée sur une ligne de
crête extrêmement délicate. Le travail du théologien et du philosophe,
selon son expression propre, ne consiste-t-il pas, pour l’un dans l’Église
et, pour l’autre, dans la société, à briser les idoles ? 4 Sa pensée
théologique peut être déconcertante pour les quêteurs de certitude
tranchée et de sécurité intellectuelle dans leur approche du mystère de
Dieu. Tout en demeurant fidèle aux Écritures et à la Tradition, elle a
toujours saisi leur sens sous un angle souvent abandonné ou marginal
chez d’autres théologiens, mais blessé d’une faille minuscule traversée
par un horizon lumineux, discret, sur lequel se dédouble en réflexion sa
pensée théologique singulière, riche et originale.
D’une part, le Père Duquoc prend acte du rejet de l’ontologie
métaphysique en théologie dans un contexte occidental où l’évidence
sociale de Dieu s’est effacée. D’autre part, il note aussi la récession des
christologies de la libération selon le modèle sociopolitique dans les
Églises du Tiers-monde. Il estime dès lors que ce moment du silence
culturel et social de Dieu est propice pour poser une question
fondamentale à la théologie : la question de Dieu. Elle a été occultée
pendant les siècles de l’évidence sociale de Dieu. L’analogia entis n’est
pas le chemin privilégié de la connaissance de Dieu, puisqu’en Occident
le résultat d’une ontologie métaphysique en théologie a conduit à une
idole, non au Dieu de

1. Ch. DUQUOC, Dieu différent. Essai sur la symbolique trinitaire, Paris, Éditions
du Cerf, 1977, p. 43-60.
2. Ibid., p. 10-11.
3. « Adieu au frère Christian Duquoc, o.p. », Recueil des paroles prononcées à ses
obsèques en l’église du Saint-Nom-de-Jésus à Lyon, le 2 octobre 2008, p. 8.
4. Ch. DUQUOC, Messianisme de Jésus et Discrétion de Dieu. Essai sur les limites
de la christologie, Genève, Éditions Labor et Fides, 1984, p. 36.
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Jésus-Christ révélé par le récit biblique 5. Tandis que le modèle


sociopolitique de la christologie dans le Tiers-monde pourrait conduire à
une illusion eschatologique 6.
Ch. Duquoc suggère une alternative à ce rejet contemporain de
l’ontothéologie et à ce recul du modèle sociopolitique en christologie. La
christologie de la liberté seigneuriale de Jésus est l’instance du
questionnement de Dieu dans l’histoire 7. Conviction théologique mise en
hypothèse depuis Dieu différent et confirmée à nouveau dans L’Unique
Christ. Symphonie différée 8 et dans Dieu partagé. Le doute et l’histoire 9.
Il achève ainsi son renoncement critique à une objectivité ontologique en
théologie. Car elle est à la limite de l’indifférence contestant que le récit
biblique soit le critère ultime de la connaissance de Dieu 10. Le
messianisme paradoxal de Jésus fait ainsi signe vers Dieu partagé par une
alliance conflictuelle, mais féconde avec l’histoire humaine :
« En n’imposant rien de façon seigneuriale, soit dans l’espace voué au
tâtonnement parce que sans référence à une parole transcendante
autorisée, soit dans le champ aux multiples possibilités ouvertes par
l’alliance, Dieu semble hésitant au point que son projet annoncé par les
prophètes et concrétisé de façon paradoxale en Jésus suscite le doute sur
une intention aux conséquences variables et parfois contradictoires. Dieu
ne se laisse pas définir comme un planificateur au projet transparent, il
n’est pas obsédé par la réussite, il incite, par son Esprit, à l’invention de
multiples possibilités » 11.
Ch. Duquoc a sans doute voulu opérer discrètement la « désoccultation
» du Dieu révélé par le messianisme paradoxal de Jésus-Christ. Sonne-t-il
là le glas de la vanité du « dogmaticien » qui voudrait effacer
l’ambivalence du Dieu du récit biblique, c’est-à-dire son doute et ses
hésitations face à l’histoire humaine, par une ontologie métaphysique «
cohérente » en théologie sous-estimant l’historicité de la Croix en
contemplant déjà la béatitude de la communion trinitaire ou par un
modèle

5. Luther a ouvert cette voie critique de la métaphysique en théologie. Il sera suivi


par Kant et Heidegger qui ont qualifié la théologie métaphysique d’« onto-théo-logie »
(Cf. M. LUTHER, Disputatio Heidelbergae habita, trad. fr. Controverse de Heidelberg
(1518), WA 1, 350-374 ; E. KANT, Kritik der reinen Vernunft (1787), trad. fr. Critique de
la raison pure, seconde édition, A. TREMESAYGUE et B. PACAUD, coll. « Quadrige »,
Paris, P.U.F, 1984 ; M. HEIDEGGER, Identität und Differenz, Neske, Pfullingen, 1957 ; J.-
L. MARION, Dieu sans l’être, Paris, P.U.F, 1982 ; C. SOMMER, Heidegger, Aristote,
Luther. Les sources aristotéliciennes et néo-testamentaires d’Être et Temps, Paris, P.U.F,
coll. « Epiméthée », 2005).
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6. Ch. DUQUOC, Libération et progressisme. Un dialogue théologique entre


l’Amérique latine et l’Europe, Paris, Éditions du Cerf, 1987.
7. Ch. DUQUOC, Christologie. Essai dogmatique, t. 1 : L’homme Jésus, Paris,
Éditions du Cerf, coll. « Cogitatio Fidei », 1968 ; t. 2 : Le Messie, Paris, Éditions du Cerf,
coll.
« Cogitatio Fidei », 1972 ; Jésus, homme libre, Paris, Éditions du Cerf, 1973.
8. Ch. DUQUOC, L’Unique Christ. Symphonie différée, Paris, Édition du Cerf,
2002.
9. Ch. DUQUOC, Dieu partagé. Le doute et l’histoire, Paris, Éditions du Cerf, 2006.
10. Ibid., p. 7 et 9.
11. Ibid., p. 296-297.
sociopolitique en christologie survalorisant le combat de la Croix en
oubliant la réserve eschatologique ? Dieu partagé ! Dieu paradoxal !
Le double « écart » entre Jésus historique et la Parole, d’une part, et,
d’autre part, entre le Christ et Dieu, constitue l’axe même du
questionnement radical du Dieu trinitaire dans l’histoire. L’Esprit
signifiant ce double « écart » se donne à voir dans le messianisme
paradoxal de JésusChrist blessé par la discrétion de Dieu : « il [le Règne
de Dieu] est déjà là dans le don à tous de l’Esprit faisant des humains le
peuple messianique ; il est à venir, poussant ainsi le peuple messianique
dans la marge inconfortable de l’histoire » 12. Après le Synode des
évêques sur la Parole de Dieu, l’œuvre de ce théologien nous invite à nous
interroger dans une perspective œcuménique sur le statut de la métaphore
dans la Révélation 13.
Hors de cette Promesse, l’histoire humaine n’est le lieu d’aucun
surgissement vrai du questionnement sur Dieu. Cette dynamique
eschatologique de la promesse messianique paradoxale de Jésus est lisible
dans l’histoire des séparations des Églises qui se revendiquent de lui.

L’ecclésiologie œcuménique entre mémoire blessée et eschatologie


L’écriture ecclésiale de soi en dogmatique, qu’elle soit catholique,
luthérienne ou réformée, est marquée par un déficit d’articulation
théologique entre l’invisible de l’Église à sa forme visible scellée par son
histoire et sa mémoire blessée par les divisions. L’évacuation de l’histoire
au niveau de la réflexion théologique ne permet pas de charger une
communauté visible de sa dynamique eschatologique qui lui est
intrinsèque. La lecture dogmatique oublie de discerner la présence du don
de l’Esprit qui anime son devenir au cours de l’histoire. Toute
l’ecclésiologie œcuménique de Ch. Duquoc opère par une corrélation
entre dogmatique et histoire en ecclésiologie.
En d’autres termes, donner un verbe théologal aux pratiques des
croyants consiste alors à prendre en compte les événements joyeux et
douloureux, les situations contextuelles, les distorsions (les défaillances,
les erreurs de jugement, les dysfonctionnements institutionnels, la fracture
de l’unité), les divisions ecclésiales et la multiplicité des Églises, les
variations historiques de l’interprétation de l’Écriture, du dogme, de la
sacramentalité, les mutations liturgiques, les conciles, la transformation
des rapports hiérarchiques (le Magistère, régulation du dogme). Cette
corrélation éprouve la manière dont l’intention eschatologique de la
dogmatique travaille l’expérience historique des Églises. Toute la
démarche ecclésiologique de Ch. Duquoc est habitée par ce problème :
comment s’investit la dogmatique ecclésiologique, selon l’intention
eschatologique, dans l’expérience historique éclatée des Églises ?

12. Ch. DUQUOC, Messianisme de Jésus et Discrétion de Dieu, p. 180.


13. Mgr L. MONSENGWO PASINYA, « Un langage et son interprétation », La
Documentation catholique 2411 (2008), p. 969-970.
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Le contexte d’aujourd’hui est caractérisé à la fois par une


herméneutique pluraliste de la vérité évangélique, un éclatement
dialectique des ordres de vérité qui se rencontrent, s’affrontent, s’unifient
et s’excluent à l’intérieur de la société, des Églises et des individus.
Comment gérer, sans céder à une violence du jugement ou même
institutionnelle, le malaise ecclésial de la division et de conflits de vérité
provoqué par cette pluralisation de vérité dont chacune tente, à sa façon,
de donner un sens à l’histoire ? Les dysfonctionnements de la mémoire de
la vérité dans les Églises qui engendrent les tensions intra-ecclésiales et
les divisions, sontelles des effets du péché ? Peut-on surmonter ces
divisions dans l’histoire ? Une véritable communion, comme signe du
Règne de Dieu dans notre monde et comme véritable identité ecclésiale,
est-elle possible dans chaque Église et entre les Églises séparées ?
C’est une préoccupation majeure qui traverse de part en part l’œuvre
de Ch. Duquoc intitulée « Je crois en l’Église ». Précarité institutionnelle
et Règne de Dieu 14. Déjà en 1985 dans un autre ouvrage Des Églises
provisoires. Essai d’ecclésiologie œcuménique 15, le même théologien
esquissait une réflexion sur cette question ecclésiologique qui soulevait
jadis la difficulté de savoir si le Règne eschatologique qui juge et
accomplit l’histoire permet d’en déterminer concrètement les indices dans
l’institution ecclésiale.
Les hypothèses de lecture ont évolué entre Des Églises provisoires, «
Je crois en l’Église » et L’Unique Christ. Dans Des Églises provisoires,
Ch. Duquoc mettait en évidence le fait que les dysfonctionnements, les
tensions dans l’Église et les divisions ecclésiales, l’éclatement de la vérité
chrétienne ne sont pas uniquement produits par la faiblesse humaine dans
la gestion des Églises. Cette hypothèse va connaître un léger déplacement
dans « Je crois en l’Église », qui met en exergue le fait que le Règne de
Dieu se donne et s’investit dans l’expérience historique des Églises par
des indéterminations soumises à l’effet dialectique de l’histoire qui les fait
osciller entre l’événementiel, source de la diversité et parfois
malheureusement de la division, et le structural qui en scelle l’unité par
son institutionnalisation. Cette ambivalence historique condamne les
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Églises à une précarité, au sens d’une variabilité historique, qui est l’effet
de la présence du Règne de Dieu en elles. Ce qui est une marque de leur
historicité.
Dans L’Unique Christ, cette indétermination de l’expérience historique
est l’œuvre de l’Esprit afin de maintenir l’écart entre le présent des
Églises et le Règne de Dieu. Ch. Duquoc situe le péché là où il y a une
appropriation de la vérité évangélique par un processus de violence à la
communion. Cependant, il convient de noter que l’effet dialectique de

14. Ch. DUQUOC, « Je crois en l’Église ». Précarité institutionnelle et Règne de


Dieu, Paris, Éditions du Cerf, 1999.
15. Ch. DUQUOC, Des Églises provisoires. Essai d’ecclésiologie œcuménique, Paris,
Éditions du Cerf, 1985 ; La femme, le clerc et le laïc, Genève, Éditions Labor et Fides,
1989.
l’histoire a une incidence sur l’interprétation de l’Évangile et sur
l’Ecclesia. La profondeur du temps d’attente de l’avènement du Règne de
Dieu se déploie en différenciant la vérité et les Églises. En quoi ce
processus de pluralisation des Églises peut-il être l’œuvre du Saint Esprit
comme irruption de la différence du Règne de Dieu dans le temps
historique ? Ch. Duquoc déploie une compréhension du dévoilement
positif de la division par une homologie entre l’action de l’Esprit et le
mouvement de l’histoire. L’Esprit maintient l’écart entre le présent
historique des Églises et le Règne de Dieu par une dialectique positive de
la division et de la communion 16.
Cependant, il convient de dire que cette dialectique positive de la
division et de la communion ne doit en aucun cas faire l’économie d’une
réflexion théologique sur les limites de la diversité et de la division en
ecclésiologie. Ce serait un bel exercice œcuménique de discernement pour
déterminer l’inacceptable du phénomène de la division.
L’œuvre de Ch. Duquoc est un exemple d’une constante articulation
entre histoire et eschatologie en théologie. Le travail critique de l’horizon
eschatologique permet de décrire à la fois les modalités d’inscription
historique du Règne de Dieu dans l’Église en interprétant sa pratique
articulée entre l’espace d’expérience (l’histoire ecclésiale, l’Écriture, la
Tradition, les sacrements, le droit et l’éthique) et l’horizon d’attente (le
Règne eschatologique, la Promesse de Dieu). Il s’agit de veiller à la
corrélation de ces modes variés de l’advenue du Règne de Dieu dans les
Églises entre l’ordre institutionnel, l’ordre mystique et l’ordre
sacramentel. Ils se tissent dans l’ordre symbolique qui constitue la matrice
de leur articulation dynamique paradoxale. Ainsi pourra-t-on découvrir les
distorsions liées à une herméneutique idéale de soi de l’institution
ecclésiale. Sa démarche critique et reconstructive propose des correctifs
pour une représentation de soi ecclésiale qui prenne en compte la précarité
institutionnelle (variabilités historiques) comme conséquence critique du
Règne de Dieu qui promeut une relation saine et équilibrée entre la vie
fraternelle, la vie sacramentelle et la vie institutionnelle appelée à la
communion ecclésiale.
Ch. Duquoc aurait emprunté la voie du dépouillement « dogmatique »
sur Dieu. Nous avons affaire, semble t-il, à une théologie qui
progressivement s’est détachée d’un style « dogmatique » à la faveur
d’une théologie narrative. Mais une théologie narrative qui renonce à dire
le sens de l’histoire, massivement chargée de violence, dans laquelle la
présence du Juste demeure l’unique lueur d’espérance. On ne peut lire son
œuvre théologique sans être traversé par un vacillement angoissant
l’intelligence de la foi au point que le lecteur soit conduit, non à une
subversion, mais à une modestie théologique. La clôture de l’œuvre du
théologien par sa mort ouvre désormais l’espace du débat et de
l’interprétation.

16. Ch. DUQUOC, L’Unique Christ. La symphonie différée, p. 219.

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