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TPE 

: REGIMES MATRIMONIAUX
NOM : DIALLO
PRENOMS : Amadou Moustapha Riade

Travail à faire : Dissertation


Sujet : L’égalité matrimoniale en droit positif sénégalais

INTRODUCTION
L’égalité, socle du droit contemporain sénégalais se présente dans tous les aspects de celui-ci
comme une condition sine qua non. Plus encore l’idéologie de l’égalité des sexes est encore très
récente dans son application bien que présente depuis de nombreuses années dans nos
réglementations et synonyme de questionnement dans bien des domaines. Présent dans le
domaine du mariage, l’égalité entre les conjoints en droit sénégalais se doit d’être reconnu
comme tributaire de l’institution matrimoniale.
L’égalité matrimoniale se présente alors au regard du droit positif sénégalais comme l’octroi des
mêmes droits et pouvoirs entre les conjoints dans le mariage et ses différents aspects.
Une question fondamentale se pose alors, celle à savoir quelle est la place de l’égalité
matrimoniale dans le droit sénégalais.
Par conséquent il semblerait pertinent d’étudier les rapports de l’égalité matrimoniale avec le
doit sénégalais qui y accorde un intérêt théorique de par son fondement, mais aussi d’un certain
intérêt pratique de par sa relation avec les pouvoirs et les obligations relatives à chaque conjoint
dans le cadre des régimes matrimoniaux.
Notre analyse s’articulera autour de la marginalisation de l’égalité matrimoniale(I) d’une part et
d’autre part de la réaffirmation du principe de l’égalité matrimoniale (II).

I. L’égalité matrimoniale : un principe marginalisé


L’égalité matrimoniale a pendant longtemps subsisté comme un principe marginalisé dans le
droit positif sénégalais de par la prépondérance du mari prévu par le code de la famille (A) et du
régime dotal qui est contre l’idée de l’égalité matrimoniale (B).

A. La prépondérance du mari prévu par le code de la famille


Dans les régimes matrimoniaux, la prépondérance du mari se présentait plus dans l’aspect de
l’activité professionnelle de la femme. En effet les articles 371 et 154 du Code de la Famille
avant le réforme de 1989 permettaient au mari de contrôler les actions de son épouse par
rapport à l’exercice d’une activité professionnelle. La réunion de ces deux articles avec
l’argument de la mise en jeu des intérêts familiaux permettait au mari après avoir avisé les tiers
de s’opposer à l’acquittement d’un travail par son épouse. En effet l’ancien article 154 du code
de la famille prévoyait : « la femme peut exercer une profession, même séparée de celle de son
mari, à moins que celui-ci ne s’y oppose, en portant son opposition à la connaissance des tiers
avec lesquels contracte la femme ».
La condition que pose l’article démontre de la prédominance du mari sur son épouse qui avait
main mise sur ses choix professionnels le code de la famille avait su s’approprier des réalités
sociales présentent qui étaient en faveur d’une supériorité de l’homme dans le couple et de la
soumission de la femme aux attentes et ordres de son mari alors que le code avait pour
principal but de départir le pluralisme juridique de l’ordre sociétal.
B. Le régime dotal, régime défavorable à l’égalité matrimoniale
Dans son action, le législateur sénégalais en consacrant le régime dotal dans les rapports laisse
paraître entre les conjoints une certaine inégalité. En effet, dans le régimes dotal les effets
patrimoniaux en d’autres termes les biens dotaux sont soumis à l’administration du mari. En
vertu de l’article 384 du Code de la Famille : « Ce régime ne peut s’appliquer qu’à des
immeubles immatriculés, à des valeurs mobilières déposées dans une banque à un compte
spécial dit « compte dotal » et à des animaux constituant un cheptel ».
Ces dispositions bien qu’étant légale sont pourtant contraire à la conception de l’égalité du fait
que la femme ne partage pas les mêmes droits qu’a son époux concernant la libre
administration de ses biens durant le mariage. Reléguée au plan de simple propriétaire la
femme est ainsi considérée comme inapte à gérer ses biens puisqu’en dehors des actes ayant
pour but de pérenniser les intérêts familiaux. La femme ne possède plus la jouissance de ses
bien qui a été délégué à son mari détenteur tout puissant des biens.

II. La réaffirmation du principe de l’égalité matrimoniale


La réaffirmation du principe d’égalité matrimoniale dans le droit positif sénégalais se profile par
l’abrogation des articles 154 et 371 du code de la famille de 1972 (A) et par le caractère
égalitaire des charges du ménages(B).

A. L’abrogation des articles 154 et 371 du code de la famille de 1972


Un projet de loi voté à l’Assemblée nationale en janvier 1989 modifie le code de la famille et
améliore certaines procédures afin de mieux protéger les intérêts légitimes de l’épouse mais
aussi dans le besoin d’une égalisation des pouvoirs et des droits entre les conjoints. Le nouvel
article 371 libère la femme de l’emprise de son mari en qui avait d’une certaine manière un
droit de correction sur son épouse lorsqu’elle mettait en péril les intérêts familiaux en
s’opposant l’exercice de l’activité qu’il juge contraire à ces mêmes intérêts. Le nouvel article en
ses termes : « la femme, comme le mari, a le plein exercice de sa capacité civile. Ses droits et
pouvoirs ne sont limités que par l’effet des dispositions du présent livre » montre la volonté du
législateur de s’adapter à l’espace juridique mais aussi à l’espace sociologique.
Les articles sus mentionnées étaient en effet quelques peu difficilement applicables en vertu de
la ratification du Sénégal aux différentes conventions de l’Organisation Internationale du Travail
car étant une véritable discrimination professionnelle. Mais également intenables de par leur
contradiction avec la constitution sénégalaise. Concernant le domaine sociologique l’inscription
de la société sénégalaise dans une perspective totalement paritaire faisant disparaître les
différentes conceptions patriarcales facilite l’inscription de ces changements dans l’ordre
juridique sénégalais.

B. Le caractère égalitaire des charges du ménages


L’obligation des époux de participer aux charges du mariage et la possibilité pour chaque époux
à pouvoir passer seul les contrats relatifs au mariage traduit l’affirmation de l’égalité
matrimoniale dans le droit positif sénégalais. En vertu de l’article 375 du code de la Famille

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