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Cours d’économie monétaire et financière I

- S3 -

Equipe pédagogique :

Pr. Amina HAOUDI


Pr. Bouchra BENYACOUB
Pr. Mohamed EL KHODARY
Pr. Malika AKIOUD

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Chapitre 1 : La monnaie et les agrégats monétaires

Section 1 : Définition de la monnaie


Section 2 : Les différentes formes de la monnaie
Section 3 : La masse monétaire et ses indicateurs statistiques

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Chapitre 1

La monnaie et les agrégats monétaires.

Section 1 : Définition de la monnaie

Traditionnellement et depuis Aristote, on considère que dans une économie


d’échange la monnaie remplit trois fonctions économiques majeures qui font
d’elle :

- Un instrument de mesure des valeurs, en d’autres terme une unité


de compte,
- Un intermédiaire d’échange
- Une réserve de valeurs.

1- En tant qu’instrument de mesure des valeurs la monnaie est un équivalent


général qui constitue l’échelle des valeurs de toutes les marchandises. Elle
rend possible en tant qu’unité de compte la détermination des prix et
facilite ainsi les transactions, ce qui permet la comparaison des valeurs
entre biens et services. Remplissant cette fonction, la monnaie se
caractérise par le fait qu’elle soit invariable, elle correspond à un prix fixe en
terme d’unité de compte : « le dénominateur commun d’expression de la
valeur ne varie pas, seul le pouvoir d’achat de cette monnaie fluctue », la
monnaie est donc un étalon de mesure.

2- La monnaie est un intermédiaire d’échange, « elle sert à payer les biens et


les services que l’on achète » ce qui facilite le dépassement des
inconvénients du troc. « Dans une économie monétaire la monnaie est
l’instrument de transaction à caractère universel ». Elle dispose ainsi d’un
pouvoir libératoire qui permet à son détenteur d’assurer le paiement d’une
dépense ou de se libérer d’une dette. Pour jouer ce rôle elle doit être à la
fois standardisée, acceptée par tous et divisible. On dit que la monnaie a
brisé le troc qui prévalait dans la plupart des sociétés s’adonnant déjà à
l’échange. Mais progressivement ce troc a donné lieu à l’adoption de
moyens de paiement suscitant l’adhésion des groupes constituant les
communautés marchandes. Karl Marx estime que les systèmes

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économiques dominés par l’échange sont passés par quatre principales
étapes avant d’aboutir à l’adoption d’une monnaie marchandise comme
équivalent général. Ce sont respectivement les étapes de l’échange fortuit
non organisé, du troc organisé, et de l’adoption d’un système des prix, avec
le choix d’un équivalent général qui sera généralement une monnaie
marchandise. Ce n’est que dans une étape ultérieure que le choix se porte
définitivement sur les métaux précieux, à savoir l’or et l’argent pour remplir
pleinement le rôle d’une monnaie.

3- La monnaie est un réservoir des valeurs. Elle sert à faire des achats à une
date ultérieure. En dissociant le troc en deux opérations bien distinctes
l’échange monétaire rend possible la thésaurisation qui signifie le transfert
du pouvoir d’achat présent vers le futur. Un tel comportement est fondé sur
l’assurance que la valeur des biens à la consommation auxquels on renonce
pourra être retrouvée dans son intégralité dans l’avenir, au moment où
l’utilisation des fonds thésaurisés sera décidée. Elle constitue la liquidité par
excellence. Il existe d’autres éléments qui sont des réserves de valeur mais
qui ne sont pas de la monnaie notamment les titres mobiliers tel que les
actions et les obligations qui sont bien de l’argent stocké mais qui ne
remplissent pas les fonctions d’unité de compte et d’intermédiaire des
échange donc ça n’est pas de la monnaie.

La monnaie est donc une convention qui repose sur la confiance des
individus et est un équivalent général accepté par tous comme moyen de
paiement
« Ces trois fonctions ne sont pas juxtaposées. Elles s’impliquent mutuellement.
A leur tour elles engendrent des fonctions dérivées dont l’étude et l’articulation
conduisent à la compréhension des systèmes monétaires formés par
l’histoire.»
En effet, de ces fonctions traditionnelles découlent d’autres fonctions non
moins importantes qui font de la monnaie également un instrument de
financement, d’accumulation ou de domination. Les marxistes mettent l’accent
sur la puissance sociale de la monnaie qui confère à l’Etat et au Capital un
pouvoir économique indiscutable.

De ces différentes caractéristiques et en reprenant certaines analyses qui ont


cherché à cerner de près le rôle économique et social qu’elle occupe, on peut

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avancer la définition suivante de la monnaie : « c’est un instrument d’échange
et de paiement, universel et indéterminé car il est admis pour régler l’achat
immédiat de tous les biens et services. De même qu’il permet de rembourser
toutes les dettes et de conserver la valeur entre deux échanges. »

Il faut noter que la monnaie a aussi :

- Une fonction politique vu qu’elle assoit le pouvoir politique étant donné que
c’est le pouvoir politique qui a le droit de battre monnaie et de fixer ce qu’est
la monnaie.

- Une fonction sociale comme on l’a déjà signalé plus haut la monnaie repose
sur la confiance des individus et partant elle a un rôle de cohésion et
d’intégration social.

L’analyse des fonctions de la monnaie permet de ce fait de saisir l’évolution


et les mutations des signes monétaires dans le temps, de même qu’elle est
indispensable pour comprendre les phénomènes monétaires contemporains
caractérisés par une grande complexité.

Section 2 : Les différentes formes de la monnaie.

Les formes prises par la monnaie ont évolué au fil du temps, passant de la
monnaie marchandise à la monnaie métallique illustrée par la circulation des
pièces en or et en argent. L’accumulation capitaliste, la révolution industrielle
et le besoin grandissant en financement des états ont rendu nécessaire la mise
en place de nouveaux moyens de paiement à partir du XIXe siècle. C’est ainsi
qu’est apparue d’abord la monnaie fiduciaire ou manuelle, sous forme de
papier monnaie puis la monnaie scripturale, une monnaie bancaire qui circule
par simple jeu d’écriture.

1- La monnaie métallique.

La monnaie métallique a succédé à la période où les instruments de paiement


étaient représentés par des biens matériels mais cette monnaie qui reposait
sur des marchandises choisies par les communautés souffre toutes fois d’un
certain nombre d’inconvénient en tant que monnaie à savoir que les
marchandises :
- ne sont pas toujours divisibles
- peu stockable durablement

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- pas toujours homogène
- peut être consommée pour elles même
Pour pallier à ces inconvénients des métaux précieux : argent et or vont petit
à petit s’imposer dans le monde. La monnaie a pris donc la forme des métaux
précieux étant donné que ces derniers avaient l’avantage d’être à la fois rares,
inaltérable, divisible, stockables, et peuvent être de qualité homogène et
partant facilement transportable. La valeur de la monnaie devient ainsi définie
par son poids en or ou en argent.
La monnaie métallique a connue trois formes qui ont laissées place les unes
aux autres du fait de leur imperfection :

- La monnaie pesée : au début la monnaie circulait sous forme de lingots et de


poudre, ce qui nécessitait à chaque transaction de peser les métaux en
présence d’un expert peseur. Procédé lourd et couteux d’où le passage à la
monnaie comptée.
- La monnaie comptée : reposait sur la circulation des métaux sous forme de
pièces de petite taille ce qui a permis lors d’une transaction de compter
seulement le les pièces. Mais cette forme de monnaie n’exclut pas la possibilité
de falsification et le contenu du métal et partant n’a pas dispensé de la
présence du d’un expert peseur d’où le passage à la monnaie frappée.
- La monnaie frappée : Grace à la monnaie frappée le contenue en métal des
pièces de monnaie est garantie ce qui rend inutile la présence du peseur
expert. La frappe de monnaie consiste à fabriquer des pièces de monnaie tout
en produisant des empruntes sur les deux faces de la pièce et sur l’une des
faces de la pièce est marquée sa valeur et son poids.

Afin d’éviter tout problème de falsification des monnaies métalliques, les


autorités veillant à leur mise en circulation ont commencé à « frapper » les
pièces à l’effigie du prince disposant du pouvoir ou droit régalien ou d’autres
symboles rappelant leur entité communautaire.

La monnaie métallique se caractérise par deux phases essentielles : la phase


du bimétallisme et la phase du monométallisme.

Le bimétallisme

C’est un système qui était répandu en Europe post médiévale. Il est à double
étalon or et argent, deux métaux admis à la frappe libre et disposant d’un
pouvoir libératoire illimité. Très vite cependant le pouvoir politique cherchera à
monopoliser la frappe et à conserver pour lui ce droit régalien, pouvoir attaché
alors aux monarchies et aux féodalités en place. Ce pouvoir érigeait également

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pour lui le droit d’établir le rapport fixe qui existe entre les valeurs de l’or et de
l’argent. Ce qui explique les difficultés survenues plus tard de ce système,
difficultés résultant de la non correspondance entre le rapport légal supposé
rester fixe et les cours commerciaux des deux métaux, appelés à fluctuer
séparément en fonction de leur offre respective sur le marché et de la
découverte de nouveaux gisements de ces métaux précieux. Les particuliers
préféreront alors régler leurs transactions avec la monnaie dont le cours est
déprécié et conserver ou thésauriser la monnaie dont le cours s’apprécie. On
dit dans ce cas que la mauvaise monnaie chasse la bonne. C’est le phénomène
connu sous le nom de la loi de Gresham, ce que résume Bertrand Nogaro
lorsqu’il affirme que « les pays ayant opté pour ce système se voient subir le
drainage alternatif du métal le plus délaissé ». La coexistence des deux métaux
n’est donc pas fonctionnelle, car le bimétallisme nécessite des interventions
répétitives pour faire face aux fluctuations incessantes des cours des métaux.
Ces complications inutiles ont hâté l’abandon du bimétallisme par les pays qui
l’avait adopté pour laisser la place au seul monométallisme.

Le monométallisme.

Il est caractérisé par l’emploi d’un seul métal disposant d’un pouvoir libératoire
illimité. Il a d’abord fonctionné dans certains pays au profit de l’argent avant
d’être généralisé aux Etats Unis et en Europe avec l’or comme monnaie soleil.
Ce système comporte plusieurs variantes qui sont le Gold Spécie Standard qui
ne prévoit aucune restriction à la convertibilité et le Gold Bullion Standard qui
lie la convertibilité à l’achat des lingots en or. Mais la forme qui a le plus
marqué l’histoire économique du XXe siècle reste le Gold Exchange Standard
(GES) qui établit un lien indirect entre le billet de banque et l’or en ce sens
qu’une seule devise internationale garde l’avantage de la convertibilité. Le GES
a été adopté par la conférence de Bretton Woods au lendemain de la seconde
guerre mondiale au profit du Dollars américain comme monnaie soleil
internationale. Cependant, il a été abandonné au début des années 70 pour
être remplacé par un système moins rigide fondé sur la flexibilité des cours des
principales devises internationales sans aucun recours à l’or qui a fini par être
définitivement démonétisé par les autorités financières internationales.

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2- Le papier monnaie

La mise en circulation du billet est passée également par plusieurs étapes


depuis ses premières apparitions en Chine, pays où fut inventé le papier. A
l’origine le billet n’est autre qu’un certificat ou reçu attestant le dépôt d’une
quantité de métaux précieux dans les coffres forts des orfèvres ou des
banquiers. Ces certificats de transactions ont fini par susciter un grand intérêt
auprès des marchands qui les trouvaient commodes à la fois pour régler les
transactions et pour les voyages, car ils attirent moins l’attention des brigands
des routes que l’or et l’argent. D’abord nominatifs puis plus tard anonymes et
acceptés par tous, les certificats sont devenus des moyens de paiement au
même titre que les pièces métalliques. De telles pratiques allaient transformer
l’activité bancaire et les habitudes commerciales. Ainsi au début les banquiers
n’émettaient de certificats qu’en contrepartie de dépôts de métaux précieux.
Ayant constaté la faible tendance des déposants à convertir leurs dépôts en or,
ils se sont mis à émettre de nouveaux certificats identiques à ceux déjà en
circulation avec comme seule contrepartie une reconnaissance de dettes de
leur part.

Cette pratique considérée jadis comme non orthodoxe s’est vite généralisée
entre les partenaires financiers et non financiers avec comme conséquence de
rendre la valeur des certificats en circulation supérieure à celle des dépôts en
métaux précieux supposés au départ être leurs équivalents. En fait la viabilité
de ce système est tributaire de l’absence des demandes de conversion
généralisée de billets en or ou en argent et de la non remise en doute de la
confiance de leurs détenteurs dans la capacité des banquiers à assurer leur
convertibilité. Sur cette base plusieurs Banques européennes ont vu le jour à
partir du XVIIe siècle comme la Banque de Stockholm fondée par le banquier
suédois Johan Palmstruch qui a été le premier à émettre des billets ayant servi
comme moyen de paiement, avant d’être suivi en cela par la Banque
d’Angleterre puis par les autres établissements financiers du continent.

Cependant de telles pratiques ont très vite révélé leurs limites car les
banques ont abusé de l’émission des billets. Ce qui a abouti à leur dépréciation
surtout lorsque ces établissements émetteurs ont été dans l’incapacité de
satisfaire la demande de la clientèle pour convertir le papier en métal. Plusieurs
établissement dont la Banque de Stockholm ont subi en conséquence des

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liquidations forcées et une reprise en main par les états, qui ne pouvaient se
contenter de continuer d’observer de loin, vues les répercutions indésirables
que ces opérations pouvaient avoir sur l’ordre économique et politique des
pays. Parmi les mesures prises en réaction à ces pratiques figure l’imposition
d’un cours forcé en d’autre terme la non convertibilité des billets.

Un large débat s’est développé autour de cette question, particulièrement en


Grande Bretagne entre partisans et opposants de la réglementation sévère de
l’émission de la monnaie papier. C’est ainsi que les premiers se retrouvaient
autour de la « Currency School ». En défenseur de l’ordre monétaire ils
estimaient que le montant des billets émis doit rester équivalent à l’encaisse
or de la Banque d’Angleterre. A L’opposé les partisans de la « Banking School »
considèrent que la mise en circulation de la monnaie fiduciaire devrait d’abord
tenir compte des besoins en financement de l’économie plutôt que d’être
conditionnée par un élément aussi exogène que l’encaisse or d’un institut
d’émission. Pour eux la liberté d’émission est parfaitement compatible avec la
stabilité de la monnaie.

Les différents événements qui ont marqué le XXe siècle, les guerres, les
crises économiques et leurs retombées sur les systèmes politiques européens
et américains ont conduit les autorités monétaires américaines à abandonner
définitivement la convertibilité du dollar, ce qui a conduit de facto à la
démonétisation de l’or dans les années 70 du siècle dernier. Le billet tire
désormais sa valeur non pas d’un quelconque poids en or mais de la puissance
économique du pays émetteur et de la confiance intérieure et extérieur dont il
jouit. C’est ainsi qu’il faut comprendre le sens du terme monnaie fiduciaire qui
provient du mot latin « fiducia » qui signifie confiance. C’est une monnaie qui
est acceptée par tous les agents économiques comme moyen de paiement.

De nos jours cette monnaie fiduciaire est composée des billets et des pièces
métalliques qui sont destinées à satisfaire les besoins de règlement de faible
montant. Cette monnaie d’appoint est appelée monnaie divisionnaire.

Appelée également monnaie manuelle, la monnaie fiduciaire est émise par


Bank Al Maghrib (BAM) et a seul cours légal et pouvoir libératoire sur
l’ensemble du territoire du royaume du Maroc, elle a également cours forcé
dans le sens où elle ne peut être convertie en or. Au Maroc les pièces de
monnaie (monnaie divisionnaire) sont frappées par la banque centrale et plus

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précisément par Dar-Es-Sikka , la BAM a aussi le monopole d’émission des
billets qui ont un pouvoir libératoire illimité.

3- La monnaie scripturale.

Le terme scriptural provient du latin « scriptum » qui signifie écriture.


Comme la monnaie fiduciaire la monnaie scripturale est née d’une commodité.
C’est pour contourner les restrictions de la Banque d’Angleterre à l’égard de
l’émission du billet que les banquiers se sont mis à inscrire des crédits
scripturaux, par simple jeu d’écriture sur les comptes de leurs clients. Ces
crédits transformés en dépôts ont été à leur tour progressivement admis à la
circulation au même titre que les billets et sont devenus une monnaie à part
entière. Ainsi la monnaie scripturale s’exprime par de simples jeux d’écriture
de débit ou de crédit des comptes au niveau des banques. A l’opposé de la
monnaie fiduciaire qui porte la marque de l’Etat, la monnaie scripturale est
émise par des agents privés, à savoir les banques. Son développement de nos
jours est tributaire des progrès enregistrés tant au niveau de l’informatique
qu’à celui des technologies de l’information. En outre elle offre plusieurs
avantages par rapport à la monnaie fiduciaire comme :

- Le non déplacement des personnes physiques lors des règlements,


- Des garanties plus grandes en cas de perte ou de vol,
- Elle laisse des traces dans la comptabilité des banques qui constituent
des preuves en cas de litige.

Concrètement cette monnaie est constituée par l’ensemble des dépôts


bancaires. Il s’agit des dépôts à vue ouverts auprès des banques, de la BAM, du
trésor non rémunérés. Le détenteur peut à tout moment retirer sous forme de
monnaie fiduciaire ou utiliser par un des moyens de circulation de la monnaie
scripturale.

Un certain nombre d’instruments (moyen de circulation) et d’opérations


comme le chèque et le virement, la carte bancaire permettent soit sa
convertibilité en billets soit son transfert vers un autre compte bancaire et
partant ne représentent que des instruments de circulation de la monnaie et
ne sont pas de la monnaie.

- Le chèque qui est un instrument de paiement à vue, est un écrit adressé par
le titulaire d’un compte dans une banque, à travers lequel il donne l’ordre à cet

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établissement de payer au bénéficiaire, sur présentation et sans délai la somme
inscrite sur le titre. Le bénéficiaire peut se faire payer directement auprès de la
banque du tireur ou le remettre à sa propre banque pour créditer son compte
peut. Le chèque n’est pas la monnaie mais un instrument de mobilisation de la
monnaie scripturale

- Le virement est un procédé de règlement scriptural qui permet le transfert


d’une somme inscrite dans un compte bancaire vers un autre compte dans la
même banque ou dans un autre établissement bancaire au gré des ordres
donnés par la clientèle. Ce qui aboutit à débiter le premier compte et à créditer
le second. Il peut être un ordre ponctuel ou permanent lorsqu’il est répété à
une date fixe pour un montant déterminé.

- l’avis de prélèvement, « il est utilisé par les créanciers qui encaissent


périodiquement des sommes auprès de nombreux débiteurs », par exemple les
abonnés du téléphone et les usagers des sociétés de distribution d’eau et
d’électricité.

- La carte bancaire

De nos jours le développement des échanges, le degré élevé de la


bancarisation et la prolifération des technologies de l’information ont facilité
l’émergence de nouveaux moyens de paiement. Il s’agit de la monétique (les
cartes bancaires), des distributeurs automatiques de liquidités

* La carte bancaire, Elle permet à son détenteur d’effectuer des retraits


auprès des distributeurs automatiques de billets = cartes de retraits, de payer
des transactions = cartes de paiement et d’avoir un « crédit » lorsque le
titulaire a la possibilité d’acheter et de payer à terme.

* Quand aux distributeurs automatiques de liquidités, ce sont des


appareils spéciaux placés à l’extérieur des banques qui permettent de
s’approvisionner en argent liquide.

La gestion électronique de la monnaie, innovation rendue possible par les


progrès des technologies de l’information et la diffusion massive de terminaux
reliés à un ordinateur central, a transformé les relations interbancaires en
même temps que les relations de la banque avec ses clients. Le transfert des
fonds sans support de papier et la « banque à domicile » en représentent

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quelques illustrations notoires, ainsi les paiements sur réseaux ouverts
(Internet) représentent une forme de commerce électronique qui se
caractérise par la vente à distance et la livraison à domicile, ce type de
transaction qui a déjà fait son apparition au Maroc reste encore cantonné dans
les grandes villes particulièrement à Casablanca. Il faut également signaler
certaines grandes administrations comme les Douanes et les Impôts qui
autorisent les grands comptes à payer leurs dus par la voie d’Internet. Pourrait-
on en conclure qu’à la longue ces bouleversements aboutiraient à la disparition
pure et simple de l’argent liquide comme moyen de paiement au profit de la
monnaie numérique ? En fait si cette éventualité est tout à fait plausible elle ne
serait pas généralisée avant longtemps. La monnaie fiduciaire a encore de
beaux jours devant elle.

Loin de minimiser le rôle de la Banque Centrale, ces transformations lui


confèrent une nouvelle mission qui consiste à sécuriser des opérations d’une
autre nature pour éviter tous risque de malversation, de blanchiment de
l’argent ou de dérapage pouvant porter atteinte au pouvoir d’achat de la
monnaie.

Après avoir défini la monnaie à travers ses fonctions (approche fonctionnelle)


et ses formes (approche historique et institutionnelle) on aboutit à la définition
de la monnaie à travers des instruments statistiques ou quantitatifs. L’intérêt
d’adopter une telle approche s’explique par l’impact que peut avoir la
circulation monétaire sur les grandeurs macroéconomiques du pays et les
déséquilibres qui peuvent en résulter. Le rôle des autorités monétaires est de
veiller à ce que la progression de la masse monétaire par rapport au volume de
la production reste dans des limites acceptables. Si cette progression est trop
importante elle risque de favoriser un dérapage inflationniste. Dans le cas
contraire, on se trouverait face à un ralentissement non souhaitable de
l’activité économique. L’élaboration des instruments de mesure des moyens de
paiement et de l’épargne dans le but de quantifier avec exactitude la masse
monétaire, devient par conséquent le préalable incontournable de toute
politique visant la maitrise des grandeurs macroéconomiques.

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