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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

ECOLE SUPERIEURE DES INGENIEURS INDUSTRIELS

B.P.1825

LUBUMBASHI

COURS DE GEOLOGIE GENERALE

Cours destiné aux étudiants de deuxième BAC Génie civil

Par : Prof. Ordinaire Gabriel MAKABU


KAYEMBE

Année Académique 2016 – 2017


1 INTRODUCTION
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K.

INTRODUCTION
1. Définition de la Géologie
Selon Foucault et Raoult (2000), « le mot géologie vient de deux termes grecs Gê (terre) et
logos (discours, logos). Il s’agit d’une science qui étudie les parties de la Terre directement accessibles
à l’observation, et l’élaboration des hypothèses qui permettent de reconstituer leur histoire et
d’expliquer leur agencement ».
Sur le plan fondamental, la géologie traitera de l’origine de la Terre, de sa structure, de son
histoire.
Sur le plan appliqué, elle s’intéressera aux ressources (matières premières) utiles pour les
usines et les travaux d’équipement du territoire (génie civil). L’exploration minière et la géotechnique
se rattachent à ce volet.

2. Insertion du cours
Avec comme prérequis, les notions de physique, chimie, mathématique, géométrie, le
présent cours de géologie apportera des éléments aux cours suivants : RDM et stabilité.

3. Finalité du cours
Le présent cours s’adresse aux étudiants désireux de connaître la planète Terre, sa place
dans le Système Solaire, ses origines, son histoire postérieure, ses ressources, son apport pour l’homme
et ses exigences par rapport à sa stabilité, à sa préservation, de manière à la léguer « pure » aux
générations futures.
Spécifiquement, chaque étudiant aura à retenir et à se servir des connaissances se
rapportant aux points clés suivants : l’histoire et la structure interne de la Terre, les matériaux
constitutifs de la Terre en l’occurrence les minéraux et les roches, les processus se déroulant ou
bouleversant la Terre et élaborant entre autres les matériaux de construction naturels, l’échantillonnage
et la recherche des matériaux de construction naturels.
CHAPITRE I : GEOLOGIE : OBJET & METHODES 2
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K.

Ière PARTIE : GEOLOGIE FONDAMENTALE ET MATERIAUX DE CONSTRUCTION

NATURELS
3 CHAPITRE I : GEOLOGIE : OBJET & METHODES
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K.

CHAPITRE I. GEOLOGIE, ORIGINE ET STRUCTURE DE LA TERRE


Dans ce chapitre, on examinera les notions de base de l’étude de la Terre.

I.1. LA GEOLOGIE
I.1.1 LES SCIENCES GEOLOGIQUES ET LEUR OBJET
La Terre est constituée de corps minéraux et organiques ; ces derniers, cantonnés à la
surface du globe, étant quantitativement peu importants, mais qualitativement fondamentaux, puisqu’il
s’agit de la vie.
a. Les corps minéraux formant les briques à partir desquelles la Terre est constituée sont
les minéraux. La science qui étudie les minéraux est la minéralogie.

Un minéral est une espèce chimique naturelle se présentant le plus souvent sous forme
solide cristalline (objet de la cristallographie). La classification des minéraux est basée sur leurs
caractères chimiques et cristallographiques. On a regroupé les formes en 7 systèmes cristallins (figure
1). Un même corps composé peut former des minéraux voisins qui se distinguent par leur forme
cristalline (CaCo3 : calcite rhomboédrique et aragonite orthorhombique ; c’est le polymorphisme).
C’est la forme initiale des parallélépipèdes qui conditionne la classification en 7 systèmes
cristallins définis en 1815 et 1824 :

 Système cubique : cube ;

 Système quadratique : prisme droit à 4 faces latérales rectangulaires égales, et à 2


bases carrées ;

 Système orthorhombique : prisme droit à 4 faces latérales rectangulaires égales 2


à 2, et à 2 bases rectangulaires ;

 Système monoclinique (ou clinorhombique) : prisme oblique à 4 faces latérales


parallélogrammatiques égales 2 à 2, et à 2 bases rectangulaires ;

 Système triclinique : prisme oblique à 4 faces latérales et à bases


parallélogrammatiques ;

 Système rhomboédrique : 6 faces losangiques égales ;

 Système hexagonal : prisme droit à 6 faces latérales rectangulaires égales.


CHAPITRE I : GEOLOGIE : OBJET & METHODES 4
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K.

Figure 1 : les 7 systèmes cristallins

Nous envisagerons d’abord le cristal sous son aspect macroscopique car c’est une approche
qui est directement accessible à l’observateur. Quand un cristal se développe librement, il prend la
forme d’un polyèdre limité par un nombre donné de faces planes qui se coupent selon des droites
(arêtes) qui elles-mêmes concourent en des points (sommets).
Ces polyèdres présentent un certain nombre d’éléments (axes, plans, centres). La symétrie
d’un cristal ne porte que sur des valeurs angulaires. La symétrie est une notion fondamentale et
extrêmement féconde en cristallographie. Pour bien comprendre on va d’abord définir les différents
types de transformation, les éléments de symétrie et les théorèmes qui fixent les relations entre les
différents éléments de symétrie.
Dans la recherche des éléments de symétrie, on essaie de trouver tous les mouvements qui
font prendre à l’objet des positions indiscernables.
Parmi les opérations de symétrie, on peut distinguer :
 Les opérations réelles ;
 Les opérations virtuelles (que l’on peut imaginer).
5 CHAPITRE I : GEOLOGIE : OBJET & METHODES
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Parmi les opérations réelles on peut avoir :


 La translation caractérisée par un vecteur g ;
 La rotation caractérisée par un axe de symétrie An autour duquel la figure
tourne d’un angle.
W  2
n
Parmi les opérations virtuelles, on peut distinguer :
 La symétrie par rapport à un plan (réflexion) ;
 La symétrie par rapport à un centre (inversion) ;
 Ou une combinaison de plusieurs opérations dont :
 Plan avec glissement : réflexion + translation ;
 Mouvement hélicoïdal : rotation + translation ;
 Plan alterne : rotation et réflexion.
On appelle transformation point par point, une opération géométrique qui fait correspondre
à un point M, arbitrairement choisi, un point M’, appelé point transformé ou point homologue.
Deux figures, ou deux parties de figure sont dites mutuellement symétriques lorsqu’on
peut les faire coïncider par une transformation géométrique ; une transformation symétrique ne modifie
donc pas la distance mutuelle des points des figures, c’est donc une transformation isométrique.
L’opérateur géométrique qui permet de réaliser une transformation isométrique est appelé
un élément de symétrie.
Une transformation peut être finie, si on la reproduit en un nombre limité de fois
(exemple : 1 seule fois dans le cas de la réflexion) ou infinie, lorsqu’on la repète un nombre illimité de
fois (exemple : translation d’un nœud dans le cas du réseau cristallin).
Entre une figure et sa figure symétrique, il peut exister deux sortes d’égalité : l’égalité de
congruence, lorsque les deux figures sont directement superposables, et l’égalité de réflexion, lorsque la
superposition des figures n’est possible qu’après la réflexion de l’une d’elle dans un miroir. De telles
figures sont dites énantiomorphes. Exemple : Main gauche et main droite (figure 2).

Figure 2 : formes énantiomorphes (cristal et mains)

En cristallographie on utilise les transformations suivantes (tableau 1):


Tableau 1 : Les transformations en cristallographie
CHAPITRE I : GEOLOGIE : OBJET & METHODES 6
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Types de Nombre possible de Types de figures


Opérateur
transformations transformations obtenues

TRANSLATION Vecteur Infinies Congruentes

INVERSION Centre de symétrie Finies Enantiomorphes

REFLEXION Plan de symétrie Finies Enantiomorphes

ROTATION Axe Finis Congruentes

Translation : est l’opération isométrique la plus simple. Elle a pour opérateur un vecteur (figure
3): elle est donc définie en grandeur et en direction. C’est une transformation généralement infinie qui
donne des figures superposables. C’est grâce aux translations qu’on a défini le réseau cristallin.

A g A’

Figure 3 : Translation de A en A’ par le biais d’un vecteur g

L’inversion (ou symétrie par rapport à un point) : Soit un vecteur AB et un centre


d’inversion C. Traçons la droite joignant A et C et prolongeons la d’une longueur CA’=AC.
Construisons le point B’ de manière analogue. Le vecteur A’B’ est symétrique de AB par rapport au
centre de symétrie C (figure 4). Dans une forme cristallographique possédant un centre de symétrie,
toutes les faces sont parallèles deux à deux.

Figure 4: Inversion

La réflexion : Se définit par rapport à un plan de symétrie appelé miroir ou plan de réflexion,
qui est noté P (figure 5). Soit ABCD une figure de l’espace, des points A, B, C et D, abaissons des
perpendiculaires sur le plan P et prolongeons ces droites de telle manière que l’on ait : A’a=aA ;
B’b=bB ; C’c=cC ; D’d=dD. La figure A’B’C’D’ ainsi obtenue est la symétrique de ABCD après
7 CHAPITRE I : GEOLOGIE : OBJET & METHODES
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réflexion au travers du miroir P. Les 2 figures obtenues ne sont pas superposables : elles sont dites
énantiomorphes, comme les 2 parties d’un cristal monoclinique séparé par un plan de symétrie.


Figure 5: Réflexion par rapport à un miroir

La rotation est une symétrie par rapport à une droite. On peut faire coïncider une figure
avec elle-même en la faisant tourner autour d’une direction privilégiée, appelée axe de rotation. Si α
représente l’angle de rotation élémentaire permettant de ramener une figure en coïncidence avec elle-
360°
même, l’ordre de l’axe de symétrie a pour expression : 𝑁 = 𝛼

Dans un réseau plan, il ne peut exister que des axes de rotation d’ordre 1, 2, 3, 4 et 6. Un
axe de rotation d’ordre 5 n’est pas possible. Cela se voit clairement lorsqu’on veut couvrir une surface
plane avec un motif à 5 côtés tel un pentagone. C’est impossible, il y a des trous, par contre, un
hexagone couvre complètement une surface.

b. La plupart du temps, les minéraux ne se rencontrent pas isolés. Ils s’associent pour constituer des
roches qui sont les matériaux de base de la Terre, en tout cas des parties solides observables
directement ou indirectement. Les roches sont variées et nombreuses. Les sciences qui étudient les
roches sont la pétrographie (description et classification) et la pétrologie (description, classification et
genèse
c. Les formations rocheuses, qu’elles soient sédimentaires ou magmatiques, peuvent être déformées par
les forces qui s’exercent au sein de la Terre et qui président, par exemple, à la formation des chaînes de
montagnes. L’étude de ces déformations, des tenseurs de contraintes, des morphologies résultantes
(failles, diaclases, plis, charriages, chevauchements, etc.) fait partie de la tectonique. Tous ces
phénomènes ne sont en fait que la manifestation de mouvements qui se déroulent à l’échelle du Globe,
comme le déplacement des continents ou la formation des océans. C’est une science globale dans le
sens où elle traite, en principe, de la plupart des phénomènes géologiques se déroulant sur la Terre.
CHAPITRE I : GEOLOGIE : OBJET & METHODES 8
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K.

d. D’autres domaines se rapportent encore à l’étude de notre globe. La géophysique regroupe les
applications de principes physiques à l’étude du sous – sol. On y trouve ainsi la gravimétrie, la
sismique, la géoélectrique, le magnétisme, etc.
En fait, deux grands types d’application peuvent être distingués. D’une part, la
géophysique profonde (interne) étudie la Terre dans son ensemble, comme son champ de gravité, ses
subdivisions (écorce, manteau, noyau), son champ magnétique. D’autre part, la géophysique de
subsurface s’intéresse à l’utilisation des mêmes méthodes mais destinées à investiguer les quelques
mètres à dizaines de mètres sous la surface du sol. C’est donc une science qui concerne très fortement
l’ingénieur.
e. La géochimie, comme son nom l’indique, est la chimie de la Terre. Elle étudie les processus qui
fractionnent, transportent, déposent les divers éléments (en fait, quasiment tout le tableau de
Mendeleïev !). Elle se rapporte donc à tous les domaines de la géologie, depuis les profondeurs jusqu’à
la surface et l’atmosphère, ainsi que la vie. Elle s’intéresse au comportement des éléments majeurs et en
traces dans le sol, les végétaux, l’eau, les alluvions et les roches. Elle permet de mettre en évidence des
gisements métallifères cachés.
g. La métallogénie concerne plus particulièrement la géochimie qui se rattache aux éléments
exploitables comme les métaux et s’intéresse ainsi surtout aux gisements (on parle aussi, dans ce
contexte restreint, de gîtologie).

I.1.2.LE TEMPS EN GEOLOGIE


Nous rependrons plus tard l’histoire de la Terre en détail. Il est bon cependant d’examiner
les grandes divisions de cette histoire pour posséder un schéma temporel.

a. Le temps de la stratigraphie
Les couches sédimentaires se déposent les unes au-dessus des autres dans le bassin de
sédimentation (figure 6). Elles constituent ainsi un empilement de strates séparées par des joints de
stratification. Cette disposition nous donne une première clé chronologique : les couches les plus
anciennes sont les couches les plus profondes (à moins que toute la série n’ait été retournée par les
phénomènes tectoniques, ce que nous verrons plus loin).
L’étude de l’évolution des êtres vivants fournit des outils pour diviser la durée des temps
géologiques, du moins, bien – sûr, depuis que la vie a laissé des traces dans les roches sédimentaires.
On recourt à certaines espèces vivantes ayant une grande dispersion spatiale (ils vivent par exemple
dans toutes les mers du globe) mais n’ayant vécu sur terre que pendant une courte période (quelques
millions d’années). Ce sont de bons fossiles guides.
9 CHAPITRE I : GEOLOGIE : OBJET & METHODES
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Figure 6 : Le principe de stratigraphie est


ici illustré schématiquement par la
formation de trois couches successives de
roches sédimentaires : une couche de
sable (1), une couche d’argile (2) et une
couche de calcaires résultant du dépôt de
coquilles d’organismes (3). On voit bien
que la SUCCESSION TEMPORELLE A – B
– C – D est inscrite dans les roches par la
SUCCESSION VERTICALE 1 – 2 – 3.

b. Le temps des fossiles


De cette manière, on a défini l’échelle des temps fossilifères (figure 7). On trouve d’abord
de grandes subdivisions : les ères. On a l’Ere Primaire ou Paléozoïque, l’Ere Secondaire ou
Mésozoïque et l’Ere Tertiaire ou Cénozoïque, dont le Quaternaire en constitue la fin. Avant l’Ere
Primaire dont le début est marqué par l’explosion très diversifiée de la vie dans les océans, on trouve le
Précambrien, en fait la plus grande partie de l’histoire de la Terre !!

c. Le temps de la radioactivité
La radioactivité fournit le temps dont le géologue a besoin. En effet, la loi de décroissance
radioactive [I - 1] est une loi immuable, qui ne dépend pas des conditions physico – chimiques. Elle
nous permet donc, dans des systèmes naturels bien choisis, de déterminer un âge qui est, par exemple,
l’âge de solidification d’un magma.
 t
N  Noe [I - 1]

De cette manière, une échelle chronologique absolue a pu être surimposée à l’échelle des
fossiles.
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Figure 7 : Echelle des temps géologiques


CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 11
Cours de géologie générale & bureau d’études I

I.2. ORIGINE ET STRUCTURE DE LA TERRE


I.2.1. L’origine du système solaire
Le système solaire dérive de la condensation d’un nuage de gaz et de poussière. Le nuage
qui a donné naissance au système solaire était donc enrichi en éléments lourds synthétiques dans les
supernovae. De plus, les études isotopiques indiquent que l’effondrement gravitationnel du nuage a été
précédé de l’explosion d’une supernova dans l’environnement proche du nuage.
Deux mécanismes président à la création des corps du système solaire. L’effondrement
gravitationnel du nuage donne naissance au soleil et aux planètes géantes gazeuses, l’accrétion par
collisions à des corps d’une vingtaine de Km de diamètre qui, ensuite, se rassembleront pour former les
planètes telluriques. Certaines protoplanètes précoces, appelées corps parents, seront la source des
météorites. Les matériaux réfractaires se condensent vers 1500°C, tandis que les matériaux volatils le
font vers 200°C. Il faut environ 10 M.A. pour que se forment les corps parents des météorites, 100 M.A.
pour former une planète comme la Terre.

I.2.2. La naissance de la Terre


L’énergie gravitationnelle libérée lors de l’accrétion provoque la fusion quasi – totale de la
Terre. C’est à ce moment que commence la phase de différenciation : les divers constituants de la
Terre primitive se séparent suivant leurs propriétés physico – chimiques. La pression lithostatique et la
radioactivité interne auraient joué un rôle dans la fusion et la différenciation.
Les éléments réfractaires, les silicates, plus légers, montent vers les zones extérieures de la
planète et forment ainsi le manteau solide. Par contre, le fer plus fusible et plus lourd descend vers le
cœur pour former le noyau. Liquide, ce noyau, au fur et à mesure du refroidissement de la Terre,
commence à se solidifier. Ainsi se forme une graine, résultant de la cristallisation du liquide du noyau
en son centre. Cette solidification continue toujours.
La figure 6 dégage une corrélation positive entre les données chimiques des chondrites et
celles du système ; ce qui n’est pas le cas pour la croute terrestre.

I.2.3. La Terre dans l’Univers et le système solaire


La Terre est une planète du système solaire. Le Soleil est une étoile de la galaxie voie
Lactée, proche de celle d’Andromède. La galaxie Voie Lactée constituée de deux bras spiralés a un
diamètre d’environ 70000 année – lumière (1 année – lumière vaut environ 1013km). Une galaxie
comprend une centaine de milliards d’étoiles, et l’Univers observable compte une centaine de milliards
de galaxies. Son diamètre est de l’ordre de milliards d’année-lumière. L’âge de l’Univers est d’environ
20.106d’années, celui d’une galaxie 15.106d’années ; pour le Soleil et la Terre, on l’évalue
respectivement à 4.7.106 et 4.6.106années.
Le système solaire comprend le Soleil, 9 planètes (Mercure, Venus, Terre, Mars, Jupiter,
Saturne, Uranus, Neptune, Pluton) qui tournent autour du Soleil dans le sens inverse des aiguilles d’une
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 12
Cours de géologie générale & bureau d’études I
montre, 11 satellites et de nombreuses astéroïdes. Les planètes externes sont géantes, mais gazeuses. Le
Soleil représente 99.8% de la masse totale du système solaire. Il fait sa rotation en 25 jours terrestres et
sa translation après plusieurs années. Il est constitué de H (70%), He (29%), autres éléments (1%). La
température à sa surface est de l’ordre de 6000°C.
La Terre a une masse de 5,977.1024kg, une densité moyenne de 5.5. Elle fait sa translation
dans 365 jours et 6h, et sa rotation autour du Soleil dans 23h56’, soit environ 24h. Sa distance au Soleil
est estimée à 150000km. Sa forme n’est pas sphérique, mais d’un géoïde, plus précisément d’un
ellipsoïde de révolution légèrement aplati aux pôles, dont les dimensions sont 12756km (maximum),
12714 km (minimum), donc un rayon moyen de 6370 km. Sa superficie est de l’ordre de 510000000
km2. Les océans et les mers occupent 71% de sa superficie, et la terre ferme 29%.

I.2.4. Structure physique et chimique du globe


La différenciation du globe va se faire sur la base des propriétés physico – chimiques de
ses éléments constitutifs (figure 8). Le cœur de la Terre appelé le noyau recevra essentiellement le fer
et le nickel. Au-dessus du noyau se trouve le manteau.
Le manteau est à l’état solide et est constitué de silicates qui se sont mis en place autour du
cœur de fer. Ces silicates sont essentiellement des silicates de fer et de magnésium. Enfin, au-dessus du
manteau, s’individualise l’écorce au cours des phénomènes géologiques, notamment la tectonique des
plaques. L’écorce se forme ainsi plus tardivement que le manteau. Les silicates qui la constituent sont
surtout alcalins et alcalino – terreux. Nous reviendrons sur ce sujet plus loin.

La structure interne de la Terre est détaillée à la figure 9. On y voit que les différentes
parties de la Terre sont séparées par des discontinuités, à l’instar de celle de Mohorovicic, Conrad,
Gutemberg.

Figure 8. Structure de la Terre.


CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 13
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Figure 9. Constitution de la Terre et des plaques lithosphériques. En A, la coupe montre l les


diverses enveloppes de la Terre. d est la densité moyenne des roches, V p la vitesse de
propagation des ondes sismiques p en km / sec. En B sont détaillées la lithosphère et
l’asthénosphère. Enfin, en C, sont donnés les détails de la croûte au travers d’une marge
passive, c’est – à – dire en dehors toute zone de subduction. On voit que la croûte est très
épaisse sous les continents par rapport aux océans : ce sont des entités géologiques tout – à –
fait distinctes. Le détail des couches et de leur constitution sont vus plus loin.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 14
Cours de géologie générale & bureau d’études I

CHAPITRE II. LE CYCLE GEOLOGIQUE ET LES MATERIAUX DE L’ECORCE


TERRESTRE

II.1. LE CYCLE GEOLOGIQUE


La notion de cycle peut porter à confusion. Il ne s’agit pas ici d’un phénomène purement
périodique, régulier, mais d’une mouvance dans laquelle des phénomènes apparentés se succèdent dans
le temps. Ces processus ne sont pas éternels, ils ont connu un commencement et ils connaîtront une fin.
Ils s’insèrent dans ce grand système structuré, dissipatif qu’est notre planète.
Tout part de la stabilité du minéral, l’un des matériaux constitutifs de l’écorce terrestre et
qui génère par assemblage le second matériau appelé roche.
Les conceptions thermodynamiques (pression et température) président à la transformation
des minéraux et donc des roches, par voie de conséquence à la formation de nouveaux type de roches.
Les roches magmatiques formées par la solidification des magmas se transforment à la surface de la
lithosphère (que ce soit à l’air libre ou au fond de l’océan, ou encore dans les domaines envahis par les
nappes d’eau souterraines de quelques dizaines de mètres à quelques kilomètres de profondeur) pour
donner des composants différents qui, après bien des épisodes évolutifs (réactions chimiques, effets
mécaniques, transports, dépôts, …), donneront naissance à des sédiments qui, consolidés, aboutiront à
la constitution des roches sédimentaires. L’enfouissement de ces dernières provoquera une nouvelle
transformation sous l’effet de la pression, de la température, des fluides : c’est le métamorphisme.
Allant parfois jusqu’à la fusion totale ou partielle. On retrouve là les conditions du magmatisme
(figures 10 et 11).
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 15
Cours de géologie générale & bureau d’études I

Figure 11 : Situation des phénomènes géologiques dans le


diagramme pression – température.

II.2. LES MINERAUX


II.2.1. Les éléments : les familles et leur distribution
En considérant l’abondance cosmique des éléments et en excluant l’hydrogène et l’hélium
qui sont essentiellement cantonnés dans les corps stellaires et galactiques, il reste comme éléments les
plus abondants l’oxygène, le néon, le magnésium, le silicium, le fer. On constante que ces abondances
conduisent à la conclusion suivante :

Les minéraux les plus fréquents sont les aluminosilicates de Fe , Ca , Na , K et les

oxydes de Mg et de Fe .
En fonction de leurs propriétés chimiques, les éléments se répartissent en 4 grandes
familles.
1. La famille sidérophile comprend les éléments se trouvant à l’état métallique : Les

éléments fortement sidérophiles comprennent les métaux nobles ( Au , Pt , Pd ,


Os , Ir , Ru , Rh ) et les éléments à tendance sidérophile : Fe , Mn , Co ,
Ni , Mo , Tc , Ag , Cd , In , Sn , Sb , W , Re , Hg , Pb
2. La famille chalcophile groupe les éléments se trouvant surtout à l’état de sulfures.

On y trouve surtout Cu et Ag , ainsi que V , Cr, Mn , Fe , Co , Ni ,


Mo , Tc , Ru , Rh , Pd , Cd , In , Sb , Te , I , W , Re , Os ,
Ir , Pt , Au , Hg , Pb , Bi .
3. La famille hydrophile comprend les éléments ayant une forte affinité avec les

fluides hydratés : Li , Be , Cl , Nb , Mo , Sn , Au .
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 16
Cours de géologie générale & bureau d’études I

4. La famille atmophile : N, C, S.
Enfin, notons que des éléments pondéralement moins bien représentés jouent un rôle
considérable dans les phénomènes géologiques. Le carbone est de ceux – là puisqu’il est à l’origine du
développement de la vie dont le rôle géologique est énorme (matières organiques, carbonates). Citons
aussi le phosphore, le soufre et le chlore.

II.2.2. Les grandes familles minéralogiques


L’abondance des éléments chimiques dans la croûte terrestre conduit, avons – nous vu, à la
prédominance des aluminosilicates de fer, de magnésium, d’alcalins et d’alcalino – terreux. Néanmoins,
à la surface de la Terre, certains autres minéraux sont importants, surtout parce qu’ils ont un rapport
avec la vie. On y compte notamment les carbonates et les phosphates. D’autres minéraux sont des
témoins de certains phénomènes géologiques particuliers : les halogénures et les sulfates (ainsi que les
carbonates déjà cités). Enfin, un très grand nombre de minéraux sont peu abondants mais jouent un rôle
important pour l’homme car ils représentent la source d’éléments indispensables : les minéraux comme
les oxydes, sulfures, sulfates et carbonates de métaux. Ce sont les minerais.

II.2.2.1. Les silicates


Ils constituent la majeure partie du manteau terrestre et de la croûte. Cette « universalité
terrestre » provient de deux facteurs : l’abondance de l’oxygène et du silicium et de l’oxygène qui
peuvent constituer un grand nombre de composés. L’architecture des silicates repose sur les propriétés

de cette liaison Si  O dont de très nombreuses dispositions stéréochimiques existent. C’est sur ces
dernières que repose la classification des silicates.
Celle – ci se base donc sur le mode d’assemblage des tétraèdres Si O4  4 (figure 12).
Les tectosilicates ont leurs tétraèdres unis les uns aux autres par leurs sommets, comme le quartz. Dans
les nésosilicates, les tétraèdres sont isolés, unis par des cations bivalents. Les sorosilicates sont formés
de deux tétraèdres unis par un seul sommet. Les inosilicates montrent des chaînes ou des rubans de
tétraèdres. Les cyclosilicates se présentent en anneaux. Enfin, les phyllosilicates sont formés de
couches de tétraèdres unis par leurs trois sommets et formant un réseau plan à mailles hexagonales.
Chaque disposition structurale diffère par le nombre d’atomes d’oxygène mis en commun. Signalons
que plus le nombre d’atomes d’oxygène mis en commun est grand, plus la température de fusion est
faible. C’est ainsi que ce sont les nésosilicates qui cristallisent à plus haute température (1.800°C pour
une olivine, 1.300°C pour un plagioclase). Cela a une importance fondamentale lors des phénomènes
magmatiques, notamment la cristallisation fractionnée des différents minéraux à partir d’un liquide
magmatique.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 17
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Figure 12. Différentes structures des silicates

On peut également voir la situation des silicates comme une polymérisation croissante,
depuis les nésosilicates avec leurs tétraèdres isolés, jusqu’aux tectosilicates où tous les tétraèdres sont
liés le plus intimement.

a. Nésosilicates
Les tétraèdres isolés sont réunis par des cations bivalents. La formule globale est donc :

Si O4  4  ou encore Si4 O16 16 


Les cations sont, par exemple Mg et Fe, ce qui donne :
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 18
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Mg 2 Si O4 : forstérite,
Fe2 Si O4 : fayalite
On retrouve aussi : topaze, sphène, zircon, ainsi que des minéraux de métamorphisme :
andalousite, sillimanite, disthène, silicates d’alumine, de formule Al 2 Si O5  la staurodite. Les

silicates d’alumine sont intéressants, comme les olivines surtout magnésiennes, dans la fabrication des
briques réfractaires grâce à leur température de fusion élevée et leur expansion (dilatation) faible.

b. Inosilicates
Dans les cas des inosilicates en chaîne, un oxygène est commun à 2 tétraèdres voisins et il
reste deux valences libres. On a donc la formule générale :

Si O3  2  ou encore Si4 O118 


Les pyroxènes font partie de cette famille. Ce sont également de très importants minéraux
du magmatisme basique et ultrabasique. On y distingue deux classes : les orthopyroxènes ferro –
magnésiens et les clinopyroxènes essentiellement calco – magnésiens mais riches aussi de divers
cations. Ces deux familles constituent chacune une famille isomorphe comme pour l’olivine. On a :
Orthopyroxènes : EnstatiteMg Si O3  ---------- Hypersthène Mg, FeSi O3
Clinopyroxènes : Diopside Ca Mg Si O3  --- Augite CaMg, Fe, Al, Ti A, Si2O6 
2
Les amphiboles sont les inosilicates en ruban les plus abondants et les plus importants en
pétrographie. Par rapport aux pyroxènes dont elles se rapprochent, les amphiboles sont hydroxylées et
ne comptent pas un pôle ferro – magnésien. Elles se regroupent autour de quelques séries au sein
desquelles s’opèrent des substitutions entre ions de tailles voisines. On les rencontre dans les roches
magmatiques et métamorphiques où les amphiboles jouent un rôle important.

c. Phyllosilicates
Les tétraèdres s’associent pour former un feuillet infiniment grand. Le minéral est alors
constitué d’une suite de feuillets accolés. Le réseau plan à mailles hexagonales donne la formule
globale suivante : Si4 O10 
4

De plus, entre les plans de tétraèdres, on a des plans intermédiaires formés de radicaux

OH et de divers cations. Cette structure aboutit à des minéraux lamellaires comme les micas, le
talc, les minéraux des argiles. Dans cette catégorie de silicates, on trouve des minéraux à la fois
typiques des roches magmatiques ou métamorphiques (les micas, le talc) et des minéraux courants dans
les roches sédimentaires (les argiles, intermédiaires fondamentaux dans les phénomènes d’altération).
Par exemple, le talc a comme formule :
Mg3 Si4 O10 OH 2
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 19
Cours de géologie générale & bureau d’études I
Les six charges négatives sont saturées par 3 atomes de magnésium.
La kaolinite, minéral très important dans le monde des argiles, a pour formule :
Al4 Si4 O10 OH 8
Ici, c’est l’aluminium, non intégré dans le réseau des tétraèdres, qui sature les charges
négatives. Il peut aussi y avoir remplacement d’un Si par un Al avec libération d’une valence. On
obtient ainsi des formules de base comme :

Al Si3 O10  5  ou Al2 Si2 O10  6 


Dans cette catégorie, on trouve les micas : muscovite (mica blanc), biotite (mica noir).

d. Tectosilicates
Puisque les tétraèdres sont unis par leurs quatre sommets, il n’y a aucune valence libre. La
formule générale est :

Si O2  0 ou, d’une manière équivalente Si4 O8  0


1. Le quartz
C’est le quartz qui répond à cette formule. C’est un réseau tridimensionnel de tétraèdres,

ce qui confère à ce minéral une grande durée et stabilité. Il existe une grande variété de Si O2 , qui
dépendent essentiellement de la température et de la pression (figure 21).
Le quartz est relativement peu altérable (il se dissout dans des conditions extrêmes de type
sols équatoriaux humides). Il se rencontre dans de nombreuses roches magmatiques et métamorphiques.

Il apparaît dans les roches magmatiques lorsque le poids de Si O2 atteint 55 à 60 % de celui de la


roche totale (ce sont les « roche acides », voir plus loin). En raison de ces facteurs, le quartz est
ubiquiste : on le rencontre dans beaucoup de roches sédimentaires.
2. Les feldspaths

Les différents minéraux dans les tectosilicates viennent de la substitution d’atomes de


silicium par des atomes d’aluminium. La substitution d’un atome de silicium par un atome d’aluminium
laisse une valence d’oxygène non saturée, ce qui nous donne le radical suivant :

Si3 Al O8  
Cette charge négative peut être saturée par un atome alcalin. On obtient :

K Si3 Al O8 ou, en termes d’oxydes, 6 Si O2 . Al 2 . K 2 O


C’est l’orthose (monoclinique) et la microcline (triclinique). Vers 1.000°C, l’orthose
donne naissance à la sanidine, forme craquelée et limpide que l’on rencontre dans certaines roches
volcaniques.
Les tailles semblables des ions Na+ et Ca++provoquent une série isomorphe appelée
plagioclases. Les deux pôles sont :
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 20
Cours de géologie générale & bureau d’études I

- Na Si3 Al O8 ou, en termes d’oxydes, 6 Si O2 . Al 2 O3 . Na 2 O

C’est l’albite.
- Si deux aluminiums substituent 2 siliciums, on obtient : Si2 Al 2 O8  2 

On obtient un feldspath calcique :

Ca Si2 Al 2 O8 ou, en termes d’oxydes, 2 Si O2 . Al 2 O3 . Ca O


C’est l’anorthite.
La série des plagioclases est caractérisée par une variable : le titre en anorthite, que l’on
peut déterminer par microscopie.

Nom Albite Oligoclase Andésine Labrador Bytowinite Anorthite

An (%)0 10 10 30 30 50 50 70 70 90 90 100

e. Les cyclosilicates
Comme les tétraèdres sont unis par un atome d’oxygène, la formule générale est aussi :

Si O3  2  ou, pour un cycle hexagonal : Si6 O18 12


Les minéraux de cette variété sont peu fréquents : le béryl : Be3 Al 2 Si6 O18  possède une

variété précieuse : l’émeraude (verte), mais également aigue-marine (bleue), morganite (rose), héliodore
(jaune).
f. Les sorosilicates
Deux tétraèdres ont en commun un atome d’oxygène. Six valences sont à saturer, la
formule de base est donc : Si2 O7 
6

Les minéraux de cette classe sont aussi rares. Citons la mélilite, minéral des roches
volcaniques dont le pôle calco – magnésien est : Ca 2 Mg Si2 O7  . Des radicaux OH  peuvent s’unir

à la charpente silicatée. On trouve ainsi la lawsonite, minéral important du métamorphisme haute


pression basse température Ca2 Al 2 Si2 O7 OH 2 . H 2 O .

II.2.2.2. Les carbonates


Ils jouent un rôle fondamental dans les roches sédimentaires. L’éléments structural
fondamental est l’anion (CO3) triangulaire, qui se combine facilement avec un cation bivalent comme

Ca   et Mg . Le carbonate de calcium est le constituant essentiel des calcaires. Il se présente sous
deux formes minéralogiques principales : la calcite rhomboédrique et l’aragonite orthorhombique.
Thermodynamiquement, c’est la calcite qui constitue la forme stable du carbonate de
calcium aux conditions de la surface mais l’aragonite est métastable. La calcite se trouve également
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 21
Cours de géologie générale & bureau d’études I
dans certaines roches volcaniques, les carbonatites. La calcite est aussi très abondante dans des filons
minéralisés en tant que gangue.
La dolomite est un carbonate double de calcium et de magnésium Ca Mg Co3 2 . Elle est

orthorhombique et, à l’encontre de la calcite, elle ne réagit pas à l’ H Cl sauf s’il est chaud. Elle forme
certaines roches sédimentaires : les dolomies, les calcaires dolomitiques, des évaporites (roches
résultant de la précipitation à partir de solutions marines très concentrées).

II.2.2.3. Autres minéraux


Comparés aux silicates, les autres minéraux sont moins abondamment représentés dans
l’écorce terrestre et ne constituent que des composants mineurs des roches. En dehors des silicates,

l’abondance de l’oxygène permet aux oxydes d’être bien représentés. Citons le rutile Ti O2  ,

l’ilménite Fe Ti O3  , le corindon  Al 2 O3  dont les variétés rubis (rouge) et saphir (bleu), qui se

retrouvent dans les roches magmatiques et métamorphiques, les différents oxydes de fer : magnétite

Fe3 O4  , hématite Fe 2 O3  et les divers hydroxydes : goethite Fe O  O H  , limonite

Fe O  O H ..n H 2 O, gibbsite Al O H 3  jouent un rôle important dans les phénomènes

d’altération. Aussi a-t-on : cassitérite Sn O2 , pyrolusite Mn O2 , cuprite Cu 2 O , tenorite Cu O etc.


Les sulfures sont abondants dans les profondeurs de la Terre (ils définissent les éléments

chalcophiles). Citons la pyrite Fe S 2 , la galène Pb S , la blende Zn S , la covelline Cu S , la

chalcocite Cu 2 S , la chalcopyrite CuFeS2. A la surface de la Terre, dans l’atmosphère oxydante, on

trouve surtout les sulfates : le gypse Ca S O4 . 2 H 2 O , l’anhydrite Ca S O4  , la barytine Ba S O4 
. Le gypse et l’anhydrite font partie des roches évaporitiques et, à ce titre, se rencontrent assez
fréquemment dans les bassins sédimentaires où elles jalonnent des séries évolutives comme nous le
verrons plus loin.
Citons encore les phosphates comme l’apatite Ca5 P O4 3 OH , F , Cl  , les

halogénures comme l’halite Na Cl ou la sylvinite K Cl qui, comme le gypse, l’anhydrite et la


dolomie, font partie des évaporites.

II.3. Les roches


II.3.1. Les roches magmatiques
II.3.1.1. Introduction
Le magmatisme est un monde complexe et étendu. Nous n’en verrons que les grands traits.
A la méthode classique privilégiant la pétrographie, on suivra le fil conducteur des phénomènes
magmatiques, en relation avec la tectonique des plaques. La différenciation géochimique sera un des
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 22
Cours de géologie générale & bureau d’études I
pôles de notre démarche. Les grandes familles minéralogiques examinées au chapitre précédent
prendront tout naturellement place dans ce paysage.

a. Suites réactionnelles de Bowen – Cristallisation d’un magma


Les travaux de Bowen et son équipe sur la cristallisation d’un liquide en fusion ont permis
d’observer l’ordre d’apparition des minéraux, les domaines de coexistence stable de certains minéraux,
les transformations de minéraux en d’autres, en fonction de la température et de la composition initiale
du magma lors de son refroidissement. Bowen et son équipe ont synthétisé l’ensemble de leurs
observations sous forme de deux séries de minéraux associés par plusieurs réactions, appelées suites
réactionnelles de Bowen (figure 13).
• La série des ferromagnésiens: cette série est discontinue, les structures cristallines des
minéraux successifs sont différentes et il n’existe pas d’héritage structural.
� Lorsque la température décroît, on a les réactions suivantes :
Liquide → olivine + liquide
Olivine + liquide → olivine + pyroxènes
� Lorsque la teneur en SiO2, Na, Ca et K est suffisante, on peut avoir les réactions

suivantes :
Pyroxènes + liquide → amphibole
Amphibole + liquide → mica noir
• La série des plagioclases : cette série est continue car les différents plagioclases ont une
structure cristalline commune. On passe progressivement de l’anorthite (riche en Ca) à l’albite ( Na).
Les deux séries réactionnelles sont concomitantes. Par exemple, si l’évolution des
plagioclases libère des ions Ca et Al dans le liquide, ceux-ci sont intégrés dans les amphiboles qui
apparaissent à des températures similaires.

Figure 13. Suites réactionnelles de Bowen (Pomerol & Renard, 1997)


CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 23
Cours de géologie générale & bureau d’études I

b. Les propriétés descriptives des roches


La composition minéralogique ;
La grosseur du grain (la granulométrie) ;
La couleur ;
La texture.
La texture est fonction de la forme, de la disposition et de la répartition des minéraux dans
la roche. La notion de texture recouvre les caractères microscopiques.
La structure
La structure est l’ensemble des caractères extérieurs des roches en masse tels que la
stratification, la structure en couches ou en bandes (figure 14). Il s’agit d’une propriété importante
permettant de commencer par rattacher une roche à l’un des trois groupes principaux. La notion de
structure recouvre généralement les caractères macroscopiques.
Généralement par souci de simplification, dans les descriptions des différentes roches, on
regroupe les caractéristiques « indice de coloration » et « couleur » sous le terme général de « couleur
». De même, les caractéristiques « texture » et « structure » seront regroupées sous le terme général de «
structure ».

c. Principaux minéraux constitutifs des roches magmatiques


Les minéraux essentiels des roches magmatiques, dont les associations suffisent à définir
une roche magmatique, sont peu nombreux:
• les minéraux blancs : quartz et autres formes de la silice (calcédoine), feldspaths
(orthose, microcline et plagioclases), feldspathoïdes (leucite et néphéline), muscovite (mica blanc).
• les minéraux colorés (en général foncés) : pyroxènes (augite, hypersthène), amphiboles
(hornblende), biotite (mica noir), péridots (olivine).
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 24
Cours de géologie générale & bureau d’études I

Figure 14. Les différents types de roches à structure non orientée (Schumann, 1989)
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 25
Cours de géologie générale & bureau d’études I

d. Structures des roches magmatiques


Cette classification est basée sur l’aspect rendu par l’organisation et la taille des différents
minéraux constitutifs d’une roche magmatique quand on observe un échantillon tant à l’œil nu qu’au
moyen d’une loupe ou encore au microscope.
a) Structure grenue
La roche est complètement cristallisée. Elle est donc le produit d’un refroidissement lent à
très lent qui se produit dans la croûte terrestre. En conséquence, seules les roches plutoniques et
certaines roches filoniennes présentent cette structure.
On distingue alors plusieurs variétés de roches grenues :
• roches à structure grenue normale: pour lesquelles les grains ont approximativement la
même taille, semblable à celle d’un grain de blé. C’est le cas de la majorité des granites et des
granodiorites.
• roches à structure aplitique : pour lesquelles les grains ont également la même taille
mais sont plus petits, à peine visibles à l’œil nu (inframillimétriques mais différentiables à la loupe).
C’est le cas de la plupart des diorites et gabbros.
• roches à structure pegmatitique : à l’inverse de la structure précédente, les minéraux
présentent une taille semblable mais importante (parfois décimétrique). Ces roches sont le produit d’un
refroidissement très lent en présence des gaz. Leur composition minéralogique est semblable à celle des
roches grenues (granites principalement) alors qu’il s’agit des roches filoniennes, on parle en général de
pegmatites.
• roches à structure porphyrique : pour lesquelles les minéraux ont des tailles fort
différentes. Certains minéraux sont centimétriques dans une masse cristalline formée de minéraux
millimétriques ou inframillimétriques. C’est le cas de certaines roches filoniennes.
b) Structure microgrenue
La roche est entièrement cristallisée mais les différents minéraux sont indifférentiables à
l’œil nu et très difficilement au moyen d’une loupe. C’est le cas des roches filoniennes et de la
périphérie des massifs plutoniques (le magma qui entre en contact avec la roche encaissante se refroidit
plus rapidement qu’au cœur de la chambre magmatique). Ici aussi certaines roches peuvent présenter
des cristaux de grande taille dans une masse cristalline microgrenue (roches porphyriques).
c) Structure microlitique
Dans ce cas, la roche n’est plus entièrement cristallisée. De très petits cristaux, le plus
souvent allongés et observables uniquement au microscope, sont présents et « nagent » dans une masse
vitreuse amorphe. Parfois des cristaux inframillimétriques sont présents (le plus souvent de l’olivine).
Cette structure est caractéristique d’un refroidissement rapide, ce qui est le cas de la majorité des roches
volcaniques ou extrusives.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 26
Cours de géologie générale & bureau d’études I
d) Structure vitreuse
Cette structure est proportionnellement assez rare. Le refroidissement est extrêmement
rapide, ce qui ne laisse pas le temps au magma de cristalliser. C’est le cas de la plupart des roches
formées à la suite d’une éruption volcanique violente (obsidiennes, bombes, ponces, ...). Il est à préciser
ici que le qualificatif de « vitreuse » n’est pas exclusif à l’apparence d’un verre (cas des obsidiennes)
mais plutôt à l’absence de cristallisation (exemple des pierres).

II.3.1.2. Classification des roches magmatiques


Les principales roches magmatiques peuvent se distinguer de plusieurs manières.
A. Selon la profondeur de mise en place (critère structural), on a :
 Les roches de profondeur ou plutoniques (exemple le granite) ;
 Les roches de semi-profondeur ou périplutoniques ou hypovolcaniques
(exemple le microgranite) ;
 Les roches de surface ou effusives ou volcaniques (exemple la rhyolite).
A partir d’un foyer magmatique, le magma en fusion migre alors vers le haut, à travers la
croûte terrestre, et selon la rapidité de cette migration et du refroidissement, deux types principaux de
roches magmatiques se forment (figure 15): les roches plutoniques qui se forment en profondeur et les
roches volcaniques qui se forment à la surface (figure 16).

Figure 15. Genèse des roches magmatiques (Schumann, 1989)

1. Les roches volcaniques


CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 27
Cours de géologie générale & bureau d’études I
Figure 16. Formation d’une roche volcanique

2. Les roches plutoniques – différentes formes d’intrusion ou de gisememt


Lorsque la migration est plus lente, le magma cristallise en profondeur (souvent dans la
partie inférieure de la croûte) pour former des masses rocheuses appelées roches intrusives ou
plutoniques. La grande majorité des roches intrusives est constituée de granites, roches claires,
relativement légères.
Les intrusions au travers de roches soit sédimentaires, soit métamorphiques, soit encore
magmatiques, peuvent être de grande taille comme les batholites (de quelques km à plus de 100 km de
diamètre dont le constituant principal est le granite) ou de plus petite taille. Dans ce dernier cas, on
distingue les intrusions suivantes :
• les dykes, ayant l’aspect d’une plaque, qui tranchent nettement dans les couches
sédimentaires ou métamorphiques, de largeur de quelques centimètres à des centaines de mètres. Un
dyke constitue le remplissage intrusif d’une fissure verticale ou oblique ;
• les sills, ayant également l’aspect d’une plaque, mais qui s’insèrent horizontalement entre
les couches sédimentaires, parallèlement à leur stratification, dont l’épaisseur varie de quelques
centimètres à plusieurs centaines de mètres ;
• les laccolites et les lopolites, qui se forment lorsqu’une masse magmatique plus ou moins
visqueuse, soit soulève les couches surincombantes, soit remplit les sommets altérés des formations
sédimentaires, en formant une coupole ou une lentille, alors que l’autre face reste en concordance avec
la stratification.
• Les pipes qui sont des remplissages de cheminées volcaniques, soit de laves solidifiées,
soit de fragments de roches anguleux arrachés aux parois, soit de manière générale, un mélange où les
laves cimentent les fragments de roches (figure 17).

Figure 17. Intrusions, formation des roches plutoniques (D.G.R.N.E., Dejonghe, 1998)
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 28
Cours de géologie générale & bureau d’études I

B. Classifications basées sur la composition minéralogique


1. Classification basée sur les indices

Les indices sont des pourcentages de la forme (A/A+B)x100.


A et B sont des compositions des minéraux, et puisque les indices représentent le
pourcentage, leurs valeurs varient de 0 à 100. Cas du diagramme de Streckeisen (figure 18).

Figure 18. Classification des roches magmatiques de Streckeisen – roches plutoniques en majuscules,
les roches volcaniques en minuscules (Pomerol & Renard, 1999)
2. Classification basée sur la teneur en SiO2 :
Le critère géochimique est fondamental et se base sur la teneur en silice (quartz). Ainsi en
associant la chimie et la minéralogie, on a (tableau 2).

Les Roches sursaturées en quartz (roches acides) avec Si O2  65 % ont du quartz


exprimé. C’est typiquement le granite et son équivalent volcanique la rhyolite. On trouve des
feldspaths, des micas et parfois des amphiboles.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 29
Cours de géologie générale & bureau d’études I
Les Roches saturées présentent des teneurs en quartz allant de 52 à 65 %. Il n’y a pas de
feldspathoïdes mais bien des feldspaths. Quand une composante basique apparaît, on trouve la catégorie
des basaltes et leurs équivalents grenus : les gabbros.

Les roches sous – saturées (ou basiques) 52 %  Si O2  45 % n’expriment plus de


quartz ni de feldspath.
Les roches ultrabasiques, enfin ne montrent que des olivines, pyroxènes et

éventuellement des amphiboles Si O2  45 % . Ce sont les roches du manteau comme les péridotites.

La teneur en Si O2 est donc une image de l’origine des roches magmatiques. Nous avons
vu que les roches du manteau sont bien plus riches en ferro – magnésiens que les roches de l’écorce. On
distingue en plus des familles, selon la nature des feldspaths (ou des feldspathoïdes).
Toujours en fonction de la teneur en silice, on distingue :
- Les roches sursaturées en silice, exemple : Roche à quartz.
- Les roches saturées en silice, exemple : Roche à Feldspaths, pyroxènes,
amphibole, micas…
- Les roches sous-saturées en silice, exemple : Roche à feldspathoïdes, péridots…
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 30
Cours de géologie générale & bureau d’études I
Tableau 2: Classification chimico-minéralogique des roches magmatiques.

ROCHES SATURÉES ROCHES SOUS – SATURÉES


Avec
Avec feldspaths Avec feldspaths
Quartz et feldspaths feldspathoïdes
sans quartz et feldspathoïdes
sans feldspath
SYENITE
Feldspaths alcalins seuls GRANITE SYENITE NEPHELINIQU
IJOLITE
ou dominants Rhyolite Trachyte E
(avec
Phonolite
néphéline)
MONZOGRANIT
Néphélinite
Feldspaths alcalines et E ESSEXITE
plagioclases Rhyolite latitique Téphrite (sans
MONZONITE
(Roches calco – GRANODIORITE olivine)
Trachyandésite
alcalines) rhyodacite
THERALITE
Diorite quartzique DIORITE
AN  50 Basanite
dacite Andésite Missourite
(avec olivine)
(avec leucite)
Plagioclases GABBRO
leucite
seuls QUARTZIQUE GABBRO Basalte
AN  50
Basalte tholéiique
PERIDOTITE, AMPHIBOLOLITE,
PYROXENOLITE

Texture vitreuse : La roche est constituée de verre, c'est – à – dire de solide non cristallisé.
L’exemple type en est l’obsidienne.
II.3.1.3. DESCRIPTION DE QUELQUES ROCHES
A. Famille des basaltes
Cette famille est de loin la plus répandue des roches volcaniques, et en particulier des
laves. Cette famille comprend également l’andésite et la téphrite. Il est cependant souvent difficile de
distinguer ces deux dernières des basaltes.
• composition minéralogique : 30 à 60 % de minéraux clairs (dont 80 à 100 % de
feldspaths – 65 à 100 % de plagioclases et 0 à 35 % de feldspaths alcalins, 0 à 20% de quartz), 15 à 40
% de minéraux colorés et les minéraux accessoires (biotite, hornblende, pyroxène, olivine, magnétite,
apatite, zircon)
• grain : roche généralement à grains fins microscopiques, microlitique, parfois vitreuse
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 31
Cours de géologie générale & bureau d’études I
• couleur : le plus souvent de teinte sombre, grise à noire, également brunâtre, les variétés
anciennes sont verdâtres ou brun-rouge. La couleur de la cassure récente est toujours grise foncée à
noire
• structure : généralement non orientée, microlitique à compacte, souvent porphyrique en
présentant des phénocristaux de pyroxène, olivine ou hornblende (ces phénocristaux sont souvent
orientés). Roche très compacte
B. Famille de la diorite et du gabbro
La diorite et le gabbro présentent peu de différences d’où leur regroupement au sein d’une
même famille. Après les granites, ce sont les roches plutoniques les plus courantes. Leur caractéristique
commune est la faible proportion de feldspaths alcalins. Leur différence essentielle consiste en la
présence de plagioclases clairs pour la diorite et de plagioclases foncés pour le gabbro. Ce dernier est
donc plus foncé que la diorite.

C. Les granites et roches associées


1. Définition
Le nom granite provient du latin granum (grain). Les granites sont des roches
magmatiques grenues formées de minéraux bien cristallisés, avec des grains de la taille d’un grain de
riz : quartz, feldspaths potassiques, plagioclases, parfois des micas et quelques minéraux
ferromagnésiens (figures 19 et 20 ci-dessous). Ils sont plus riches en silice que les magmas basaltiques.
Leur apparence est claire.

2. Structure des granites


Le granite s.s. est la roche grenue de la famille. La texture microgrenue est le
microgranite, la structure microlitique (roche volcanique) est la rhyolite, la texture vitreuse est
l’obsidienne.
LE GRANITE
Aspect général
Roche magmatique de profondeur, grenue, grisâtre, dure et rugueuse, de densité voisine de 2,7. Les
cristaux ont généralement la même taille.

Figure 14 : Granite
(échantillon de 3 cm).
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 32
Cours de géologie générale & bureau d’études I

Figure 15 : Granite en lame mince


(pl : plagioclase, q : quartz, mi :
mica, fp : feldspath K).

2. Roches associées et composition


Cette famille comprend les granites (au sens propre) et les granodiorites. Son équivalent
extrusif est la rhyolite.
• gisement : roches qui se présentent en amas, batholites, cheminées, sills et dykes. Ces
formes sont intrusives et coupent transversalement les roches encaissantes qu’ils métamorphisent
(métamorphisme de contact). Elles n’apparaissent à la surface de la terre qu’à la faveur de l’érosion
Les variétés les plus courantes sont :
� Les granites calco-alcalins : roches granitiques les plus communes à structure non
orientée, grenues, de teinte claire, finement mouchetées. On les dénomme souvent d’après les minéraux
ferromagnésiens qu’ils contiennent : granites à biotite et amphibole (hornblende verte), granite à deux
micas (biotite et muscovite), granite à pyroxène.
� Les microgranites : semblables au granites communs à la différence près qu’elles sont
microgrenues, témoignant d’un refroidissement plus rapide que pour les granites. Ce sont des roches
filoniennes ou de bordure des grands amas (batholites). Les microgranites sont très régulièrement
porphyriques, certains minéraux se développent en des grains centimétriques contrastant avec la matrice
microgrenue, témoignant d’une variation de la vitesse de refroidissement du magma.
� Les pegmatites : au contraire des précédentes, le refroidissement est ici beaucoup plus
lent, ce qui donne naissance à des grains centimétriques à décimétriques. La composition chimique et
minéralogique est identique à celle des granites communs, mais on parle de « pegmatites » en
escamotant le terme granite.
� Les granites alcalins : roches à structure non orientée, grenue contenant principalement
du quartz en abondance, de l’orthose et parfois de l’albite.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 33
Cours de géologie générale & bureau d’études I
� Les granodiorites : roches grenues, voisines des granites mais dont les feldspaths sont
en majorité des plagioclases. Il est généralement plus sombre que le granite.

3. Les gisements
Les granites sont étroitement associés aux chaînes de montagne, donc aux panneaux de
l’écorce ayant subi de fortes perturbations mécaniques.
D. Roches volcaniques
D’une manière générale, on classe les roches sous deux grandes familles : les «
pyroclastites » et les « laves ».

1. Famille des pyroclastites (projections volcaniques)


Les pyroclastites sont des roches magmatiques volcaniques provenant du matériel éjecté
dans les airs lors des éruptions (laves, débris de roche encaissante, restes de remplissage des
cheminées) qui, en s’accumulant, peuvent former des bancs rocheux. Ce sont des roches qui se forment
à la surface de la croûte continentale.
2. Famille des roches volcaniques vitreuses
On regroupe sous cette famille toutes les roches volcaniques qui présentent une structure
pétrographique quasi amorphe, seuls quelques petits cristaux microscopiques y sont inclus. Suivant
cette définition, les pyroclastites présentées ci-dessus en font alors partie. Mais on trouve également
dans cette famille certaines laves qui se sont figées sans (ou presque pas) cristalliser.
Outre les pyroclastites, les roches volcaniques vitreuses les plus couramment présentées
sont la pierre ponce et l’obsidienne.

II.3.2. ROCHES SEDIMENTAIRES


Le cycle géologique a montré que les roches sédimentaires découlent des processus
exogènes se déroulant à la surface de la Terre. L’altération et l’érosion s’avèrent être les agents
principaux contribuant à leur genèse.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 34
Cours de géologie générale & bureau d’études I

II.3.2.1. L’altération superficielles : les sols


A. Les facteurs
A.1. La nature de la roche en place
Suivant la constitution minéralogique de la roche, sa texture, sa fracturation, bref toutes ses
propriétés physico – chimiques, les produits de l’érosion seront différents : un granite ne s’altère pas
comme un grès. La chimie de l’altération concerne surtout la nature minéralogique de la roche, sans
pour autant négliger sa porosité et son état de fracturation.
A.2. Le climat
Le climat conditionne les principaux paramètres physico – chimiques des vecteurs de
l’érosion. La température influence considérablement la cinétique des réactions géo et biochimiques.
L’abondance des précipitations joue sur le transfert des solutions, la cinétique chimique, l’érosion
mécanique des sols. Le gel modifie les propriétés physiques des sols ou de la roche, etc. De façon
indirecte, le climat agit par l’intermédiaire du type de végétation.
A.3. La végétation
Suivant le type d’association végétale (nous groupons dans ce terme les microorganismes,
la vie animale, etc.), l’altération de la roche sera différente. Une végétation très active de type tropical
aura une action sur les processus chimiques qu’une toundra arctique.
A.4. Le relief
Une forte pente permet aux eaux superficielles de transiter vite, provoquant l’évacuation
des solutions résiduelles, des solutés, accélérant les réactions et favorisant un milieu oxydant. Un milieu
confiné, comme un marécage, est favorable au développement d’un potentiel très réducteur. Le relief de
montagne provoque une plus grande importance des processus mécaniques : glacier, éboulement,
torrent, etc. tout en conditionnant un autre climat.

B. Les types d’altération chimique


Le vecteur d’altération est l’eau. Cette eau est rarement exempte de substances qui ont une

action corrosive importante, en particulier le dioxyde de carbone CO2 . L’action de l’eau, liquide
fortement dipolaire, se passe sous la forme de dissolution physique simple et d’hydrolyse.

La dissolution physique simple est, par exemple, la dissolution de la halite Na Cl  avec

formation des ions correspondants : Na et Cl  .
L’oxydation résulte essentiellement de l’action de l’oxygène gazeux, libre ou dissous dans
 
l’eau. Il agit par exemple sur les cations Fe en les transformant en ions Fe avec formation
d’oxydes ferriques qui, souvent, s’hydratent. Une série importante de réactions d’oxydation concerne
les sulfures. Par exemple, la pyrite est oxydée d’abord en sulfate ferreux, ensuite en sulfate ferrique,
avec formation d’acide sulfurique
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 35
Cours de géologie générale & bureau d’études I

2 Fe S 2  7 O2  2 H 2 O  2 H 2 S O4  2 Fe S O4
L’hydratation est la fixation chimique de molécules d’eau. Le meilleur exemple est la
transformation de l’anhydrite en gypse :
Ca S O4  2 H 2 O  Ca S O4 . 2 H 2 O
Cette réaction aboutit à une forte augmentation de volume avec la formation d’un minéral
fils bien plus soluble que le minéral primitif.
Un autre exemple est la transformation de l’hématite en limonite :

Fe2 O3  3 H 2 O  2 Fe O H 3
L’hydrolyse est l’action chimique la plus répandue. Elle affecte essentiellement les
silicates. Ces silicates, formés dans des conditions de pression et de température étrangères aux
conditions de surface, se retrouvent en déséquilibre thermodynamique lorsqu’ils affleurent. Les produits
d’origine sont les silicates tels que les feldspaths, les amphiboles, les pyroxènes, les olivines, les micas,
etc. Les produits résultant dépendent de l’intensité et de la vitesse des réactions chimiques. On retrouve
là l’importante influence du climat.
K 2 O . Al 2 O3 . 6 Si O2  2 H 2 O  C O2  2 H 2 O . Al 2 O3 . 2 Si O2  4 Si O2  K 2 C O3
Le nouveau silicate formé est une argile : la kaolinite.

C. Les Sols
Les mécanismes d’altération que nous venons d’esquisser agissent sur la roche – mère
pour produire, avec l’apport de la végétation, un sol. Ce sol est composé, d’une façon générale, des
produits insolubles de dégradation, de morceaux de roche – mère non encore décomposée, des produits
de l’activité biologique et de substances formées lors de la pédogenèse. Ces différentes substances se
structurent dans l’espace et dans le temps. La coupe verticale d’un sol, appelée profil, montre
différentes zones appelées horizons (figure 21).
De haut en bas, on distingue un horizon A d’illuviation dont le sommet est enrichi en
matières organiques, un horizon B d’accumulation et un horizon C de lessivage où la structure de la
roche – mère (parfois appelée horizon R) est encore visible.
La nature et les caractéristiques des sols (absence ou développement de tel ou tel horizon,
l’épaisseur de la zone altérée, la nature des minéraux argileux, …) est fonction du climat, de la
lithologie et du relief.
Le climat a un rôle prédominant. On appelle sols zonaux les sols développés en fonction
du climat et sols azonaux ceux qui ne dépendent que de la lithologie. On peut ainsi représenter un
graphique où on porte les processus en fonction de la latitude.
En pays tempéré forestier (chez nous par exemple), on a des sols bruns avec de l’humus,
des illites et smectites. C’est le processus de bisiallitisation qui prédomine. A l’opposé, en pays
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 36
Cours de géologie générale & bureau d’études I
tropicaux, l’intensité et la vitesse des réactions sont telles que l’hydrolyse et l’oxydation sont poussées à

l’extrême : grande quantité de C O2 grâce au développement de la vie, abondance d’eau, température


élevée. On a affaire à des sols ferralitiques. C’est la monosiallitisation et l’allitisation qui jouent le rôle
dominant. Les argiles résultantes sont des kaolinites et, dans le stade extrême, des oxydes et hydroxydes
de fer et enfin d’aluminium. A ce moment, la totalité de la silice est exportée. Des cuirasses se forment
par agglomération des oxydes et hydroxydes de fer et d’aluminium, notamment dans les climats à
saisons humides et sèches alternées. On donne le nom de latérite à cet ensemble d’altérites.

Figure 21 : Profil général d’un sol avec ses différents horizons..

II.3.2.3. L’érosion mécanique


L’érosion mécanique agit sur deux types de roches superficielles : les roches en place,
saines, et les sols superficiels et altérites. Les conséquences en seront différentes, importantes pour
l’ingénieur qui doit tenir compte des caractéristiques mécaniques du sol et du sous-sol.

A. Les facteurs
Le Gel est le facteur prépondérant dans les régions froides. L’eau contenue dans les pores
et les fissures gèle et gonfle en fragmentant les roches les plus dures (cryoclastie).
La pluie n’a d’effet que si la roche n’est pas protégée par le couvert végétal (biostasie).
Par contre, une phase de rhexistasie, mettant les formations de couverture à nu, les livre à l’érosion
mécanique (splash, érosion accélérée ou ravinante) qui emporte ces sols vers les bassins de
sédimentation, avant de s’attaquer à la roche en place.
La gravité seule n’intervient que sur des objets libres. En fait, elle quantifie les effets des
mouvements. En pays de forts reliefs, l’eau, les descentes de blocs sont plus énergétiques et ont donc
plus de conséquences. Les éboulements, glissements de terrains, écoulements en masse constituent des
notions très importantes pour l’ingénieur en génie civil (figure 22).
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 37
Cours de géologie générale & bureau d’études I

B. Les modes de transport


Les éléments arrachés au continent, soit sous forme de solution, soit sous forme de
colloïdes, soit sous forme solide (détritique), sont pris en charge par des vecteurs. Le principal est bien
– sûr l’eau liquide. Les cours d’eau creusent des vallées en fonction du potentiel hydrodynamique
existant (différences d’altitude), transportent les éléments de diverses tailles, depuis les blocs géants de
plusieurs dizaines de mètres jusqu’aux cailloux. Les glaciers en font de même et les accumulent sous
forme de moraines.

Figure 17 : Formation d’un éboulement rocheux à partir d’un massif


fissuré, en roches cohérentes.

Le vent est un dernier mode de transport. Son action est limitée aux zones sèches sinon
arides. En effet, la végétation est un écran efficace.

II.3.2.3. La diagenèse des roches sédimentaires


Les divers sédiments que nous venons d’examiner sont généralement meubles après leur
dépôt. Ils ont une porosité élevée (plusieurs dizaines de %), sont imbibés d’eau. Ils connaissant une
évolution qui les transforme en roches sédimentaires. Les différents sédiments donnent différentes
roches. Le processus s’appelle la diagenèse. C’est l’ensemble des phénomènes physiques et chimiques
qui transforment un sédiment non consolidé en roche cohérente.
La compaction est la réduction du volume interstitiel par expulsion de l’eau sous l’effet de
la pression (figure 23). Ce sont surtout les minéraux argileux qui subissent l’effet de la compaction en
ordonnant les feuillets des phyllosilicates. Les sables voient leur volume décroître de 10 à 15%. Les
boues calcaires sont peu sensibles à la compaction.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 38
Cours de géologie générale & bureau d’études I

Figure 23 : Compaction et cimentation des sables (Bourque, 2000)


La cimentation est le processus chimique qui consiste au colmatage des vides
intergranulaires par précipitation d’un ciment.

II.3.2.4. Principaux minéraux constitutifs des roches sédimentaires


Les minéraux essentiels des roches sédimentaires sont: quartz, feldspaths, minéraux
argileux, micas, calcite, dolomite et accessoirement les minéraux des évaporites (gypse, halite), la
pyrite, les oxydes de fer (hématite, magnétite), d’aluminium (la gibbsite), et les « roches » carbonées
(gaz, charbon et pétrole).

II.3.2.5. Structure des roches sédimentaires


a) Structure stratifiée
Les strates sont souvent séparées par une très mince couche de moindre cohésion, appelée
« interlit », qui constitue alors une surface de glissement ou de rupture privilégiée.
b) Structure massive
Au contraire de la structure précédente, la roche ne montre aucun joint discernable, elle est
homogène. Cette structure est beaucoup plus rare et se rencontre principalement dans les roches
d’origine biochimique.

c) Structure lenticulaire
La roche a la forme d’une lentille, limitée dans le plan horizontal et généralement de faible
épaisseur par rapport à ses dimensions horizontales. C’est une structure qui se rencontre fréquemment
dans les roches meubles.
d) Structure concrétionnée
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 39
Cours de géologie générale & bureau d’études I
On observe des concrétions au sein de la roche qui sont des épaississements par
accumulation de matière autour d’un noyau et sont principalement dues au chimisme des eaux ou à
l’activité des organismes. Les concrétions peuvent être siliceuses (silex au sein des formations
calcaires), calcareuses ou ferrugineuses. Les concrétions sont fréquentes au sein des calcaires, parmi
celles-ci les « oolithes » sont les plus courantes. Il s’agit d’enveloppe de calcite formée autour d’un
noyau qui peut être un fragment minéral ou organique.
f) Structure fossilifère

La présence de fossiles est une caractéristique importante des roches sédimentaires, car ils
ne peuvent évidemment être présents dans les roches magmatiques ou métamorphiques.

II.3.2.6. Classification des roches sédimentaires


A. Les roches sédimentaires détritiques
Les principales catégories proviennent de la dimension des éléments du sédiment qui
constituent la roche. On distingue les rudites (éléments supérieurs à 2 mm de diamètre), les arénites
(éléments compris entre 62 µm et 2mm) et les lutites (éléments inférieurs à 62µm). En gros, on peut
dire que les rudites correspondent aux galets et graviers, les arénites aux sables et les lutites aux
limons et argiles.
A.1. Les rudites
Les conglomérats résultent de la cimentation d’éléments grossiers, comme des galets
roulés des rivières (on parle de poudingues) ou de cailloux anguleux (on parle de brèches). On
distingue les conglomérats monogéniques lorsque tous les éléments sont de même nature, des
conglomérats polygéniques lorsque les éléments sont de nature différente.
Les brèches proviennent de la désagrégation de falaises, de massifs rocheux. Elles sont
continentales (brèches de pente par exemple), marines (mouvement en masse dans la mer).
Les poudingues sont à éléments arrondis. Cela suppose que, à l’encontre des brèches, il y
a érosion, usure, un long transport des éléments par les eaux courantes ou les vagues.

A.2. Les arénites

Les arénites sont les roches détritiques dont les grains sont compris entre 62 µm et 2 mm.
Ces roches proviennent donc de sédiments sableux.
Les grès proviennent de la diagenèse des sables. Dans l’appellation actuellement admise,
ils sont constitués de grains de quartz cimentés par des ciments siliceux ou calcaires ; ils contiennent
moins de 5% de feldspath. Les grès à ciment siliceux ont les grains de quartz soudés par un ciment
siliceux qui ne les moule pas parfaitement. Il y’a donc une porosité importante, propriété importante
lorsque l’on recherche des aquifères. Le toucher est rugueux. Par contre, les quartzites diffèrent des
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 40
Cours de géologie générale & bureau d’études I
grès en ce que le quartz du ciment fait corps avec le quartz des grains. La roche est plus dure, moins
poreuse que le grès. On trouve encore des grès à ciment calcaire, argileux, ferrugineux.
Les arkoses sont des grès feldspathiques (la proportion de feldspath dépasse 25% dans
les vraies arkoses). La présence de feldspath implique que les sédiments d’origine dérivent d’arènes
granitiques moins altérées. De plus, le feldspath étant tendre, le transport n’a pas dû être trop long ni
trop violent. Le calibrage, de ce fait, est souvent grossier.
Les psammites sont des grès à grains de micas, surtout blancs à cause de l’altérabilité
des biotites. Parfois, les micas forment des véritables lits, ce qui donne une certaine fissibilité à la
roche.
Les grauwackes sont des arénites fines et sombres. On y trouve plus de feldspath que
de quartz, avec des débris de roches. Le ciment est riche en chlorite. C’est une roche lithique, c'est-à-
dire une roche dans laquelle on reconnaît les éléments constitutifs, à l’encontre d’un grès par exemple
où les grains de quartz qui le constituent sont ubiquistes. Les morceaux des roches inclus dans la
grauwacke sont reconnaissables.
Les calcarénites sont des calcaires constitués d’éléments carbonatés cimentés. Ils sont
souvent classés dans la catégorie des calcaires, bien que leur constitution soit tout –à – fait typique
d’une arénite.
A.3. Les lutites
Les lutites sont les roches détritiques dont les grains sont inférieurs à 62µm. Ces
roches proviennent donc de sédiments argileux. On distingue aussi parfois les siltites dans lesquelles
les minéraux argileux sont associés de quartz parfois de feldspaths.
Les argiles sont très variées. Il convient de rappeler que l’altération pédochimique des
roches donne naissance à toute une filiation de divers minéraux argileux, suivant le climat, la nature de
la roche mère, la durée de l’altération. La diagenèse affecte les argiles en les compactant et en les
transformant en pélites.

B. Les roches sédimentaires carbonatées


Elles sont constituées de carbonates de calcium (les calcaires) ou des carbonates mixtes
de calcium et de magnésium (les dolomies). Elles sont souvent formées soit de la diagenèse de tests,
soit d’organismes constructeurs comme les récifs coralliens.

C. Les roches sédimentaires salines


Nous en avons déjà parlé lors de l’étude des évaporites. Ce sont des sulfates et des
chlorures. Elles proviennent de la précipitation par évaporation des sels des eaux marines ou lagunaires.

D. Les roches sédimentaires carbonées


Elles contiennent du carbone, de l’hydrogène, souvent aussi de l’oxygène et de l’azote. La
tourbe (55% de C) provient de l’enfouissement peu profond de végétaux dont on reconnaît des tiges,
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 41
Cours de géologie générale & bureau d’études I
des feuilles, etc. Le lignite (70 à 75% de C) est plus transformé que la tourbe. Les charbons ou houille
s.l. (85% de C) sont formés à partir d’une ancienne gelée de matière végétale sans structure provenant
d’anciennes forêts marécageuses. La houille s.s. n’en contient que 5% et est riche en goudrons.
L’anthracite contient 92 à 95% de C et de 0 à 8% de matières volatiles. C’est une roche noire et
brillante qui ne tache pas les doigts. Enfin, le graphite est du carbone pur qui résulte d’un
métamorphisme.
Le pétrole, liquide, résulte de la transformation d’algues et de petits animaux marins. Il est
associé à une phase gazeuse, le gaz méthane surtout. Il est formé d’hydrocarbures saturés

Cn H 2n2 , cycliques naphténiques Cn H 2n 3  , parfois aromatiques Cn H 2n6 . C’est un
liquide huileux, jaune à brun foncé, moins dense que l’eau. Le pétrole résulte de matière organique qui,
grâce à un caractère réducteur du milieu sédimentaire, se transforme d’abord en boues sapropéliques
(vases à matière organique abondante), ensuite en kérogène (kérogène de type I lacustre, type II marin
et III continental) et, par craquage, en huiles grâce à une maturation dans des conditions de pression et
de température bien définies. Le milieu d’origine est soit des bassins euxiniques ou en mers ouvertes en
milieu argileux. Lorsque l’huile est formée, elle peut rester dans la roche mère ou migrer jusqu’à une
roche réservoir où elle s’accumule si elle rencontre un piège favorable. Pour éviter la dismigration du
pétrole à l’interface sol-air, la roche réservoir doit être protégée par une roche couverture imperméable
et plastique à l’instar de l’argile ;

E. Les roches siliceuses


On y trouve les cherts, nodules de calcédoine ou d’opale, présents dans les calcaires. Les
silex sont les nodules siliceux trouvés dans les craies. Ils sont nombreux dans certaines assises
crayeuses du bassin de Mons. L’origine est souvent la précipitation de reste d’organismes siliceux. Ils
précipitent lors de la diagenèse dans le sédiment encore meuble. La roche est très dure, à cassure
conchoïdale, sans grain apparent. Les silexites désignent des roches siliceuses massives ou litées.

F. Les roches phosphatées


Les roches phosphatées sont constituées essentiellement d’apatite
Ca5 P O4 3  OH , F , Cl  et de fluoroapatite Ca5 P O4 3 F , OH  , ainsi que des minéraux plus
mineurs comme la turquoise CuAl6(PO4)4(OH)8.4H2O. Les phosphates se forment sur la marge
continentale, contenant de la glauconie et du quartz. Le phosphate peut aussi imprégner d’autres roches
comme les craies. C’est le cas des craies phosphatées du bassin de Mons.

II.3.3. Roches métamorphiques


II.3.3.1. Définition
Lorsqu’une roche sédimentaire est soumise à des augmentations de pression et de
température, les minéraux qui la constituent ne sont plus en équilibre thermodynamique ; ils réagissent
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 42
Cours de géologie générale & bureau d’études I
entre eux et avec les fluides éventuels pour donner de nouvelles associations minérales qui, elles, seront
stables dans les nouvelles conditions de pression et de température. C’est le métamorphisme. En plus de
ces modifications minéralogiques, la texture de la roche se modifie : elle devient par exemple litée, ou
feuilletée, etc.
Deux types importants de métamorphisme peuvent être distingués. Le métamorphisme
régional affecte l’ensemble des roches sur des distances et des épaisseurs importantes. La base des
bassins sédimentaires qui se retrouve enfouie profondément subit le métamorphisme. Il est statique si
aucune contrainte autre que la pression hydrostatique ne se fait sentir, il est dynamothermique lorsque,
en plus, ces roches subissent des déformations tectoniques. Le métamorphisme de contact est localisé
auprès de roches magmatiques intrusives. Autour d’un batholite par exemple, sur quelques mètres ou
dizaines de mètres, la roche est transformée par l’élévation de température. On parle de
thermométamorphisme.

II.3.3.2. Roches métamorphiques


A. Caractères des roches métamorphiques
Les roches magmatiques et sédimentaires sont essentiellement définies par leur
minéralogie et leur structure. Il en est aussi comme cela pour les roches métamorphiques, appelées
parfois cristallophylliennes parce que les minéraux s’ordonnent en lits suivant la schistosité et la
foliation.
B. La série des carbonates
Le métamorphisme des carbonates consiste essentiellement en la recristallisation du
carbonate.
On obtient ainsi d’abord les marbres. Les cipolins sont également très cristallisés mais
sont traversés de feuillets de micas ou de serpentine.
Les skarns se développent au contact des marbres, dans les auréoles de contact ou la
catazone. Ce sont des roches à grains grossiers, à géodes, à structure parfois rubanée, formées de
silicates calciques (pyroxènes, grenats).

C. La série des grès


A partir d’un grès siliceux, le ciment recristallise autour des grains de quartz qui sont ainsi
beaucoup plus intimement liés (figure 24). Les roches (quartzites) sont beaucoup plus dures que les
grés d’origine, à cassure conchoïdale, luisante et esquilleuse. Notons que le terme quartzite est attribué
aussi à des roches semblables mais qui n’ont subi qu’une diagenèse : la limite n’est guère facile à
définir.
Le gneiss est une roche généralement claire, compacte, provenant du métamorphisme
d’une roche magmatique comme le granite (orthogneiss) ou d’une roche sédimentaire comme le grès
(paragneiss).
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 43
Cours de géologie générale & bureau d’études I

Figure 24 : Grès formé de grains de


quartz dans un ciment siliceux. b :
Quartzite dans lequel chaque grain été
nourri secondairement par la silice.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 44
Cours de géologie générale & bureau d’études I

CHAPITRE III. LA STRATIGRAPHIE


III.1. Concept
Le mot stratigraphie vient du grec stratos (strate). La stratigraphie est donc par définition
l’étude des strates, c’est-à-dire des couches de terrains, de leur disposition relative, de leur âge. Elle
concerne donc la succession des dépôts sédimentaires, généralement arrangés en couches (ou strates).
Son but est, d’une part d’aider à la compréhension de la géologie locale par la datation des terrains
(chronologie relative), et, d’autre part, de reconstituer le milieu de formation des couches sédimentaires
et, par-là, la paléogéographie au sens large. La chronologie stratigraphique se base sur les trois
principes que nous verrons au point III.3.

III.2. Autres notions


 Une strate : dépôt sédimentaire continu, homogène, séparé des dépôts supérieurs et
inférieurs par un changement marqué de composition ou par un une surface d’érosion ;
 Une couche : entité lithologique composée d’une ou de plusieurs strates ;
 Un banc : une couche d’une roche dure se traduisant en affleurement par un relief
particulier ;
 Un lit ou une passée est une couche mince ;
 Mur : base d’une couche ;
 Toit : sommet d’une couche ;
 Puissance : épaisseur ;
 Un joint de stratification : intervalle de faible épaisseur entre deux couches ; il
correspond soit à un arrêt, soit un changement dans la sédimentation. Sa surface est souvent irrégulière.
 Un faciès d’une unité sédimentaire : catégorie dans laquelle on peut ranger une roche
ou un terrain, et qui est déterminée par un ou plusieurs caractères lithologiques (lithofaciès, exemple
faciès argileux, faciès gréseux) ou paélontologiques (biofaciès, exemple faciès à ammonites, faciès à
mollusques) ou les deux (biolithofaciès, exemple faciès calcaire à radiolaires). Lorsqu’un faciès ne peut
être déterminé qu’au microscope optique, on parle de microfaciès, qu’au microscope électronique,
nanofaciès.
 Discordance : les couches sont irrégulièrement réparties les unes sur les autres ; c’est le
contraire de la concordance ; la discordance peut être angulaire ou de ravinement ;
 Lacune : absence d’une assise dans une série sédimentaire ;
 Transgression ou régression marine : avancée ou recul du milieu marin sur ou du
continent ;
 Coupe géologique : dessin reprenant la suite des couches à partir des obsrvations faites
in situ ; les couches sont orientées par rapport aux points cardinaux (rose des vents) et caractérisées par
leur inclinaison (pendage) par rapport à l’horizontale ; ici le problème est d’étudier les diverses couches
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 45
Cours de géologie générale & bureau d’études I
de roches qui constituent un ensemble géologique (figure 25). Pour cela, le géologue doit pouvoir
dessiner la suite de ces couches en les observant sur le terrain (ou en sondage, mais cela revient en
principe au même). Le concept pratique de base du stratigraphe est la coupe qui débouche sur le log
stratigraphique corrélable à d’autres logs (figure 26).

Figure 25: Illustration d’une coupe géologique exécutée dans le gisement de Dianda au Katanga
(gisement situé à environ 80km au sud-est de la ville de Kolwezi)

Figure 26: Corrélation des logs stratigraphiques établis sur base des coupes géologiques exécutées sur
le gisement de Dianda

III.3. Principes généraux de la stratigraphie


III.3.1. Le principe de superposition
Une couche sédimentaire est plus récente que celle qu’elle recouvre.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 46
Cours de géologie générale & bureau d’études I

III.3.2. Le principe de continuité


Une couche sédimentaire limitée par un plancher et par un toit et définie par un faciès
donné est de même âge en tous ses points.

III.3.3. Le principe d’identité paléontologique


Deux mêmes couches contenant les fossiles stratigraphiques ont le même âge.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 47
Cours de géologie générale & bureau d’études I

CHAPITRE IV. LA TECTONIQUE

IV.1. Définition
La surface de la terre, avons-nous vu, est partagée en grandes plaques lithosphériques qui
se déplacent les unes par rapport aux autres. A certains endroits, elles s’affrontent en créant des chaînes
de montagnes. A d’autres, elles prennent naissance, d’abord par un rift dans la croûte continentale,
ensuite sous forme de mer puis d’océan par création de croûte océanique à partir d’une dorsale médio –
océanique. Ces mouvements provoquent des contraintes desquelles il résulte des déformations de
roches. C’est le domaine de la tectonique. Quelles sont les contraintes qui les provoquent, quelles sont
les structures résultantes dans le paysage ?

IV.2. Contraintes et Déformation

IV.2.1. Contrainte
Géologie et mécanique des roches sont deux disciplines liées. Les déformations de l’écorce
terrestre affectent des roches dont le comportement mécanique est du domaine de la physique des corps
solides.

IV.2.2. Relations entre contrainte et déformation

Imaginons un échantillon de roche soumis à une contrainte hydrostatique  i et à une


contrainte supplémentaire P appliquée à l’extrémité du cylindre (figure 27). Cet échantillons représenté
par une éprouvette subit des déformations jusque parfois à la rupture attestée par l’apparition des
fissures (figure 28).
La représentation de la déformation passe par la courbe contrainte – déformation (figure
29). Les courbes varient considérablement suivant la nature de la roche.
Si la déformation de la roche avant la rupture est faible, on dit que la roche est cassante ou
compétente. Si la déformation est importante avant la rupture, on parle de roche incompétente.
La courbe temps – déformation tient compte du fait qu’à l’échelle géologique, les
phénomènes se passent infiniment lentement par rapport aux expériences habituelles de laboratoire. Or,
ce phénomène joue un rôle considérable. Une roche cassante à une sollicitation instantanée devient
plastique et est susceptible de fluer à une sollicitation continue très lente. On distingue ainsi un fluage
élastique et un fluage plastique.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 48
Cours de géologie générale & bureau d’études I

Figure 27 :
Schéma de
principe d’une
presse triaxiale.

Figure 28 :
Déformation d’une
éprouvette lors
d’essais en
compression (1) et
en extension (2). a :
déformation
discontinue. b :
déformation
continue.

Figure 24 : Courbe contrainte- déformation. La courbe commence par une partie linéaire
de forte pente appartenant au domaine élastique : si on supprime la contrainte, le corps
repend sa forme initiale. Si la roche se brise dans ce domaine, on parle de rupture fragile.
Ensuite, la pente de la courbe diminue : on est dans le domaine plastique. Si on supprime
la contrainte, le corps ne reprend pas sa forme initiale. En 1 – 2, on a l’allure de la
déformation quand on supprime la contrainte (1) et qu’on le remet ensuite (2). En R, on a
la rupture.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 49
Cours de géologie générale & bureau d’études I

IV.3. LES TERMES TECTONIQUES DE BASE


IV.3.1. Les plis
A. Eléments d’un pli
Les plis sont des déformations continues plastiques. A partir d’une surface de référence
généralement plane, on obtient une surface gauche. Il est donc important de bien définir la surface de
référence. Dans le cas de roches sédimentaires, il s’agit de la stratification.
Le pli est défini par une série de grandeurs : charnière, flanc, surface axiale, direction,
pendage des couches, etc. (figure 30). On peut définir, pour chaque surface de référence (les joints de
stratification par exemple) un axe de pli. Le lieu géométrique de tous les axes de pli est la surface axiale
qui se réduit, dans le cas le plus simple, à un plan axial (figure 31). Le pendage de l’axe du pli définit
son plongement axial (figure 32).

Figure 30 : Eléments d’un pli, pli anticlinal et synclinal.

Figure 31 :
Bloc diagramme
illustrant le plan
axial.

Figure 32:
Définition du
pendage.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 50
Cours de géologie générale & bureau d’études I

B. Types de plis
Si on considère une suite de couches sédimentaires dans le sens stratigraphique normal,
l’anticlinal est le pli qui a une forme de  tandis que le synclinal a une forme en  . Lorsque
l’érosion a érodé le pli, l’anticlinal est celui où apparaissent dans le cœur les couches les plus vieilles et
le synclinal les couches les plus jeunes. Il y a différents types de plis suivant leur géométrie (figure 33).
Pour que des couches se déforment en plis, il faut qu’elles soient suffisamment plastiques pour des
couches se déforment en plis, il faut qu’elles soient suffisamment plastiques pour ne pas se briser.

Figure 33 : Principaux types de plis.

IV.3.2. Les failles

A. Les éléments d’une faille


Les failles sont des cassures, des déformations discontinues. Si la fracture ne fait que briser
les couches sans les déplacer, on parle de diaclases. Si, au contraire, les deux panneaux de part et
d’autre de la cassure se déplacent, on a affaire à une faille. La faille est donc définie par le plan de
faille, plan de rupture entre les deux panneaux, et par le vecteur joignant deux points de chaque
compartiment, points qui étaient jointifs avant le déplacement (figure 34).
Le mouvement des deux plans rocheux qui glissent l’un sur l’autre fait apparaître des stries
dont l’orientation permet de connaître la direction du mouvement de la faille. L’angle que font les
stries avec l’horizontale déterminée dans le plan de cassure est le pitch.

Figure 34 : Eléments
d’une faille. P : plan de
faille ; AB : rejet ; AD :
rejet – pente (qui se
décompose lui – même
en rejet vertical AE et
rejet transversal ED ;
AC : rejet – direction.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 51
Cours de géologie générale & bureau d’études I

B. Types de failles
Suivant les contraintes mécaniques qui agissent sur le massif rocheux, différents types de
failles en résultent. Un régime en compression provoque la formation d’une faille inverse qui absorbe le
raccourcissement des terrains. Une extension aboutit à une faille normale. Un mécanisme de
cisaillement donnera une faille de décrochement. De multiples combinaisons de contraintes existent,
aboutissant à diverses structures.

C. Ensemble de failles
Les failles sont assez rarement isolées mais elles appartiennent à des réseaux conjugués.
Dans le cas le plus simple, on a deux failles conjuguées par rapport à un plan vertical.

IV.4. Impact environnemental et sociétal des plis et des failles


- Inconvénient : Perturbation de la stabilité, volcanisme et séisme ;
- Avantages : Mise en place des gisements miniers et pétroliers. Fertilisation des sols suite aux
éruptions volcaniques.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 52
Cours de géologie générale & bureau d’études I

CHAPITRE V. LES MATERIAUX DE CONSTRUCTION NATURELS.


V.1. Génie géologique et génie civil
Le génie géologique ou géologie de l’ingénieur comprend trois volets principaux :
 l’analyse des risques géologiques ;
 la mécanique des milieux fissurés (massifs granitiques, calcaires, formations
houillères) dans un but d’exploitation ou de stockage. En particulier l’étude de la
fracturation naturelle et les techniques de fracturation provoquée, comme celles
mises en œuvre par le BRGM à Bruay-en-Artois, sont à la base des projets de
gazéification souterraine de la houille ;
 la géotechnique minière qui étudie le comportement des massifs rocheux excavés
et des carrières souterraines abandonnées.
On voit que la connaissance de la mécanique des roches est indispensable en ingénierie
géologique. D’autre part le génie géologique s’ouvre vers le génie civil qui concerne plus
particulièrement les grands travaux, et même la construction d’immeubles : établissement des
fondations, qualité des matériaux, choix des emplacements (risque de séismes, d’inondations…).
L’étude du site d’un barrage comporte non seulement l’expertise des roches qui
supporteront le barrage lui-même (un verrou glaciaire constitue en général un site favorable) mais aussi
celle du bassin de retenue pour éviter les pertes d’eau et celle du bassin versant pour connaître les
possibilités d’alimentation, les taux d’alluvionnement et les risques de glissement.

V.2. Matériaux de construction


Les matériaux de construction entrant en ligne de compte en géologie appliquée sont les
produits naturels utilisés dans les maçonneries, les fondations, les terrassements, etc. Ils ne
comprennent pas les produits industriels, tels que les produits céramiques, dénommés souvent aussi
matériaux de construction.

V.2.1. Propriétés pratiques des matériaux en rapport avec leur constitution géologique
a. Dureté. Resistance à l’usure
La dureté ou résistance à l’usure des matériaux dépend de la dureté minéralogique des
éléments constitutifs de la roche et de l’état d’agrégation de ces éléments.

b. Résistance à l’écrasement
C’est la qualité essentielle demandée aux roches destinées à la construction. On peut
admettre les ordres de grandeurs suivantes (en Kg par cm2) :
 Grès : 100 à 1800.
 Calcaires : 500 à 1200.
 Granite : 500 à 3000.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 53
Cours de géologie générale & bureau d’études I
 Basalte : 1000 à 5000.
Cette résistance peut aussi diminuer à l’état humide. L’état d’agrégation des particules de
la roche influe beaucoup, ainsi que la présence ou l’absence d’éléments mous ou plastiques (micas,
argiles), ou de structure clivable (roches finement stratifiées, schistes métamorphiques).

c. Porosité. Résistance à la gélivité


La porosité (rapport du volume des vides de la roche au volume total) tend à affaiblir non
seulement la résistance mécanique de la roche, mais encore sa résistance chimique aux altérations. Par
contre, elle peut être utile dans l’élaboration de certains matériaux artificiels (cimentations, silicatages).
Elle dépend de l’état de cimentation naturelle des particules constitutives de la roche. Les
alternances de gel et dégel disloquent peu à peu les roches poreuses chargées d’une certaine quantité
d’eau, par la dilatation des pores dans la gélation. On dit que ces roches sont gélives.
d. Coloration des roches
Dans les constructions, la couleur des roches importe au point de vue ornemental. Elle peut
être très sujette à altération et faire perdre à la longue aux édifices quelque chose de leur beauté. Quand
une roche est faite de particules de plusieurs espèces minérales, la couleur est une moyenne sauf
naturellement dans le cas poudingues à très gros éléments.

e. Résistance aux agents atmosphériques


L’altération atmosphérique est accélérée dans les matériaux de construction bien plus
exposés, et beaucoup de monuments se dégradent rapidement : les sculptures des cathédrales se
rongent ; des surfaces architecturales se tachent, se couvrent d’efflorescences, s’effritent.

V.2.2. DE QUELQUES MATERIAUX


La plupart des espèces pétrographiques, sauf le cas des roches à faible cohésion, sont
susceptibles d’être employées pour les maçonneries courantes.

a. Granites
Le granite a une résistance à l’écrasement de 1.500 kg/cm2 en moyenne. Elle peut monter
jusqu’à 3.000, mais aussi descendre jusqu’à 500 si le granite est altéré.
Ailleurs, on construit seulement en granite certaines parties des édifices, telles que
soubassements, escaliers monumentaux et, d’une manière générale les parties devant subir des chocs et
frottements constants : digues maritimes, murs de quais, pavés, bordures de trottoirs.
L’empierrement des routes est souvent fait en granite.
Dans les massifs granitiques, la roche est souvent altérée sur plusieurs mètres d’épaisseur
et transformée en une « arène » de consistance sableuse. Les arènes sont souvent utilisées comme
« sables ».
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 54
Cours de géologie générale & bureau d’études I

b. Gabbro et basalte
Le gabbro est peu utilisé, car il manque de joints réguliers facilitant la taille, à l’inverse du
granite. Cependant il se polit bien et est utilisé pour des monuments.
Le basalte a une remarquable résistance à l’écrasement : de 1000 à 3500 kg/cm2.
Sa division très fréquente en colonnes le rend particulièrement propice à certaines usages :
bornes, bordures de trottoirs, encadrements de portes ou fenêtres, et même pavés. Il est employé aussi
dans les grandes constructions, notamment dans les digues, où son poids élevé est favorable (densité
voisine de 3).

c. Sables et grès
Le sable est utilisé surtout pour les ciments, puis pour les fondations et le pavage. Il est
avantageux à ce dernier point de vue par son incompressibilité, à moins qu’il ne contienne de la matière
terreuse.
Les grès à ciment siliceux sont les plus durs. Si le ciment s’est recristallisé et orienté
cristallographiquement sur les grains de quartz eux-mêmes, on a des quartzites qui fournissent
d’excellents pavés.
Les grès calcaires sont faciles à scier et utilisés pour les maçonneries.

d. Argiles, marnes, ardoises


Les argiles ont des propriétés particulières (gonflement et plasticité par absorption d’eau)
qui sont très nuisibles pour l’équilibre des travaux de tranchées, tunnels, fondations, etc. Au point de
vue des matériaux de construction, elles n’interviennent qu’après cuisson à l’état ou de briques ou de
tuiles.
La marne est un mélange de calcaire et d’argile très intime et par particules
microscopiques. Elle sert en agriculture à améliorer les terres en leur fournissant de la chaux et en les
rendant plus meubles.
Les ardoises proviennent d’argiles ou de grès argileux d’une extrême finesse, qui ont été
soumis à un métamorphisme général modéré et sont devenus en conséquence finement clivables suivant
des joints nets et plans. Elles peuvent ainsi se déliter à l’aide des coins suivent des surfaces régulières
de plusieurs mètres.

e. Calcaires
Les calcaires sont les matériaux de construction par excellence. C’est dans ces roches
qu’on trouve au plus haut degré cet ensemble de propriétés que recherche le constructeur : la finesse du
grain, l’homogénéité, la facilité de travail, le prix modique de la matière. Tantôt elles sont assez tendres
pour se prêter à la sculpture la plus délicate ; tantôt elles sont assez dures pour servir de soubassement,
de dallage, ou pour l’empierrement des chaussées.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 55
Cours de géologie générale & bureau d’études I

f. Marbres
Les marbres sont les calcaires suffisamment purs et homogènes pour pouvoir prendre un
beau poli. Outre l’usage à la sculpture, les marbres servent à décorer les architectures.

g. Ciment
Par calcination modérée des calcaires argileux, on peut obtenir des chaux ou ciments.
Aussi les ciments « naturels » ont-ils été remplacés par des ciments « artificiels » ou portlands, obtenus
en cuisant des mélanges convenables de calcaire et d’argile. ciments comportent l’addition de
substances spéciales (bauxite, glaise, scories artificielles, pouzzolane, etc.)

h. Meulières
Ces roches résultent de la décalcification de calcaire lacustre a trame siliceuse. Le poids de
la meulière peut descendre jusqu’à 650 kilogrammes au mètre cube. Le mortier prend bien sur elle à
cause de sa texture. Enfin elle est inattaquable comme toute roche siliceuse et thermiquement isolante.
On en fait des moellons utilisés dans les maçonneries quelconques, mais aussi dans les
fondations, les travaux d’égouts, les ponts, aqueducs, à cause de l’inaltérabilité et (dans les voûtes) à
cause de la légèreté. Les variétés suffisamment compactes continuent à être utilisées pour les meules de
meunerie.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 56
Cours de géologie générale & bureau d’études I

IIème PARTIE : GEOLOGIE DU GENIE CIVIL


CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 57
Cours de géologie générale & bureau d’études I

CHAPITRE VI: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS


Lorsqu’on choisit l’emplacement d’une construction ou d’un ouvrage d’art, on doit
tenir compte entre autres facteurs des transformations possibles de sa topographie que permettent
d’imaginer les caractères actuels de l’érosion ou de la sédimentation. Il peut donc se poser le problème
de la stabilité de la surface du sol. Celle-ci peut subir en effet :
 Les affaissements qui affectent seulement les surfaces horizontales ;
 Les mouvements des versants naturels où le déplacement latéral est toujours
important.

L’affaissement constitue l’un des mouvements du sol, lequel mouvement peut déstabiliser
des ouvrages d’art (maison, routes, voies ferrées,…). Pour les ériger une étude géotechnique et la
consultation d’une carte géotechnique du milieu sont conseillées. Dans ces études préliminaires le
comportement de certains matériaux comme l’argile et le sable doit être élucidé.

VI.1. Propriétés des roches solides


VI.1.1. Résistance à l’écrasement
La résistance à la compression est mesurée en plaçant une éprouvette de roche de forme
cubique ou cylindrique, entre les plateaux d’une presse hydraulique et en la soumettant à des contraintes
croissantes jusqu’à rupture. En cours de charge les mesures de son raccourcissement et de
l’accroissement relatif de sa dimension transversale permettent de calculer son module d’élasticité. La
charge de rupture est variable selon les catégories de roches et la dimension de grain (ex : granite 500-
3000 bars) ou selon la matière du ciment (grès argileux : 600 bars, quartzite : 2500 bars)
A titre d’exemple : la résistance d’un béton de très bonne qualité est de 350-400 bars.
La résistance d’une roche dépend de sa teneur en eau (si la roche est humide, sa résistance
diminue).

VI.1.2. Hétérométrie, uniformité et perméabilité


𝑑85
 Hétérométrie des particules =𝑑15 : elle nous permet de déterminer l’étalement du

classement.
 Perméabilité de l’échantillon du sol
2
K = 104 . 𝑑10
𝑑60
 Coefficient d’uniformité 𝑢 =
𝑑10

1. Le coefficient d’uniformité : appeler encore coefficient de Hazen, il nous permet de voir si la


répartition de diamètre de grains est serrée ou étalée .Il est calculé à partir de la relation suivante :
𝑑60
U= 𝑑10
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 58
Cours de géologie générale & bureau d’études I
Avec ;
U = coefficient d’uniformité
d60 = diamètre de grains constituant 60pourcent en poids du sol.
d10 = diamètre de grains constituant 10pourcent en poids du sol.il est encore appelé diamètre
efficace.
 Lorsque U≤4 [norme anglo-saxon] ou ≤2 [norme française], la granulométrie du sol est dite
serrée ;
 Lorsqu’U≥4 ou U≥2 le sol est dit à granulométrie étalée.
Un sol dit uniforme, c’est à dire qui comprend des particules ayant une faible étendue de
répartition de diamètre ou qui a une granulométrie serrée, peut présenter un angle de frottement interne
faible. Par contre un sol à granulométrie étalée tend à être dense et peut même être rendu compact par
action mécanique.
La courbe granulométrique peut être également utilisée pour déterminer si un sol est sensible à l’action
du gel ou si les sables et les graviers sont susceptibles de supporter de charges suffisantes lorsqu’ ils
servent de remblais de bases ou pour les routes.
L’analyse granulométrique caractérise un sol en fournissant les éléments ci-après :
 d60 et d10 dont le rapport définit le coefficient d’uniformité .le d10 permet d’évaluer
grossièrement la perméabilité [K]du sol, partant de la relation suivante :

K = 2 logd10
 d15 et d85, interviennent dans la détermination des filtres ;
 la teneur en fines particules.
3. l’hétérométrie : définie par le quotient 𝑑85⁄𝑑15 ; plus le matériau est hétérogranulaire,
plus d85 et d15 diffèrent. Ainsi le LE TOURNEUR [1971] classe le sol par le rapport
de d85 et d15 de la manière suivante [tableau 3].
4.
Tableau 3 : Classement de sol sur base du rapport de d85 et d15 [Le Tourneur, 1971]
Granulométrie d85/d15

Très serrée <2

serrée 02-5

Semi étalée 5-20

étalée 20-200

Très étalée ˃200


CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 59
Cours de géologie générale & bureau d’études I

VI.1.3. Résistance au cisaillement


Elle se mesure dans la boite de Casagrande. Cette boite est constituée de deux demi-
coquilles dont l’une est fixe et l’autre mobile. L’échantillon de sol est placé dans la boite et on lui fait
subir à la fois une pression normale au plan de cisaillement et une traction parallèlement à la surface de
rupture entre les deux coquilles.
Cette boite comprend deux plaques poreuses au travers desquelles s’échappe l’eau
contenue dans l’échantillon.
Par des essais successifs en augmentant la pression, on peut tracer les courbes intrinsèques
qui permettent de déterminer la cohésion de l’échantillon du sol analysé. Un sol non cohérent voit sa
courbe passer par l’origine.

VI.1.4. Résistance aux efforts verticaux


Essais Proctor et CBR, pour la portance (capacité portante) du sol et la détermination de la
teneur optimale en eau pour la réussite du compactage. Connaissant la capacité portante du sol sur
lequel on veut ériger un immeuble, il est conseillé, pour raison de sécurité à court, moyen et long terme,
que la charge de l’immeuble soit le tiers de ladite portance.

VI.2. Matériaux naturels ou concassés destinés aux remblais


VI.2.1. Argiles

a. Comportement
De prime abord, il convient de souligner qu’un matériau peut présenter successivement les
états suivants avec la diminution de la teneur en eau :
Etat fluide : la cohésion du matériau est faible. Celui-ci a tendance à couler, à
glisser ;
Etat plastique : la cohésion est relativement plus importante ; le matériau se
déforme sans se rompre quand il est soumis à des faibles charges ;
Etat solide avec retrait : la déformabilité des matériaux est faible, la
dessiccation s’accompagne d’une diminution de volume ;
Etat solide sans retrait : le matériau ne se déforme plus que très
difficilement. L’assèchement ne provoque plus de retrait, l’air pénétrant au
sein du matériau.

L’argile est un matériau plastique. Cet état plastique s’explique par le fait que l’argile
est formé des minéraux phylliteux appelés ‘’phyllites’’ qui glissent les uns sur les autres.
Lorsque l’eau diminue dans l’argile, elle passe de l’état plastique à l’état solide avec
retrait. Il va alors apparaitre les fissures de retrait.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 60
Cours de géologie générale & bureau d’études I
Ces fissures, une fois envahies par l’eau, favorisent le gonflement de l’argile ; d’où
l’ameublissement de l’argile et la déstabilisation ou le déplacement de l’ensemble.
L’argile est un matériau thixotrope, ce qui veut dire qu’elle devient liquide lorsqu’on la
frappe.

b. Classement dimensionnel :
On se réfère à la granulométrie des échantillons.

c. Limites d’Atterberg
Ces mesures sont fondées sur le fait que si l’on provoque une diminution de la quantité
d’eau d’un sol saturé et passe successivement par les états suivants :
a) Fluide : la cohésion est faible, le matériau a tendance à couler ;
b) Plastique : la cohésion est plus importante ; le matériau se déforme largement
sans se rompre quand il est soumis à des faibles charges ;
c) Solide avec retrait : la déformabilité du matériau est faible ; la dessiccation
s’accompagne d’une diminution de volume ;
d) Solide sans retrait : le matériau ne se déforme plus que très difficilement ;
l’assèchement ne provoque plus de retrait, de l’air pénétrant au sein du matériau

Le passage d’un état à l’autre est évidemment progressif et c’est arbitrairement que ces
limites ont été fixées. Les essais sont réalisés sur la fraction granulométrique < 0,42 mm.
La limite de liquidité (Lq ou WL) est obtenue par l’emploi de la coupelle d’Atterberg. Ce
petit appareil consiste en un plateau concave sur lequel on dispose le matériau que l’on veut étudier.
Une entaille de dimension bien déterminée a, au départ, séparé en deux la couche de boue qui est
disposée. La mesure consiste à compter le nombre de chocs nécessaires pour que les deux lèvres de
boue se réunissent. La limité de liquidité est le pourcentage d’eau que contient l’échantillon lorsque les
lèvres se réunissent après 15 chocs.
La limite de plasticité est le pourcentage d’eau que contient l’échantillon quand, par
manque d’eau, la formation d’un fuseau de 3mm de diamètre n’est plus possible.
Indice de plasticité : 𝐼𝑝 = 𝑊𝐿 − 𝑊𝑝
𝑊𝐿−𝑊
Indice de consistance : 𝐼𝑐 = 𝐼𝑝

Où W : teneur en eau d’un échantillon à un instant donné.


La limite de retrait (WR) donne le dernier pourcentage en eau atteint lorsque l’échantillon
possède son dernier volume suite à la déshydratation.
D’après Vérdeyen et al (1966), on peut définir les sables, les limons et les argiles en se basant sur la
limite de liquidité (wl) :
Sables: wl < 35
Argile : wl > 30
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 61
Cours de géologie générale & bureau d’études I

Limons : 20< 𝑤𝑙 < 60

VI.2.2. Sable
a. Comportement
En ajoutant une quantité faible de l’eau dans le sable, celui-ci se tasse. Lorsque le sable se
tasse, le frottement entre les grains augmente, la cohésion des matériaux devient aussi plus forte. Un
sable sursaturé devient boulant pendant un certain temps. Le phénomène de boulance signifie que l’eau
s’oppose au contact entre les grains ; la cohésion du sable diminue si l’eau en excès est éliminée, la
cohésion augmente.

b. Essais
On considère surtout le sable quartzeux, mais aussi le calcaire ou les roches volcaniques.
Les essais effectués portent sur la granulométrie et conduisent à la définition de l’hétérométrie, de la
porosité totale et de la perméabilité
L’essai d’ « équivalent de sable » visera à déterminer la propreté d’un sable ou la teneur
en particules fines d’un matériau.
ℎ2
ES = ℎ1
x100, h2 : fins ; h1 : grossiers.

VI.2.3. Graviers
On s’intéresse à la :
 granulométrie ;
 porosité ;
 résistance.

VI.2.4. Autres : Pierres concassées, granulats, matériaux alluvionnaires


Ils sont solides.

VI.3. Les procédés de traitement du sous-sol


Les différents procédés de traitement du sous-sol ont pour objectif d’obtenir un ou
plusieurs résultats :
 Rendre étanches des terrains qui ne le sont pas naturellement
(imperméabilisation) ;
 Evacuer de ces terrains l’eau qu’ils contiennent (drainage ou rabattement) ;
 Renforcer la cohésion ou améliorer les qualités mécaniques des formations
superficielles par compactage. En effet, le compactage diminue la porosité et la
perméabilité d’un terrain ; et en conséquence augmente sa densité et son angle de
frottement interne.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 62
Cours de géologie générale & bureau d’études I
De cette manière, le sol et le sous-sol seront stabilisés et leur résistance au cisaillement
sera augmentée, de même que leur capacité portante.
Les techniques suivantes sont utilisées dans le compactage :

a. Battage des pieux


Un pieu est une pièce, cylindrique ou prismatique, en bois ou en béton armé, que l’on
enfonce ou que l’on confectionne.
Cette méthode est très efficace pour le compactage des limons sableux et des sables saturés
en eau. Elle consiste à battre des pieux courts, des bétons ou des bois, plus ou moins rapprochés les uns
des autres.

b. Vibrations
Concernent les sols sableux ou limoneux, saturés d’eau. Ici un vibreur est descendu par
lançage jusqu’à la profondeur où l’on désire obtenir une compaction. Il est remonté progressivement en
vibration. On peut améliorer le rendement du procédé en accompagnant la remontée de l’appareil par
l’injection d’eau sous pression (vibroflottation).

c. Explosions
Une explosion de petite charge, à des profondeurs déterminées, dans les sables bien
classés, saturés d’eau, mais non argileux, augmente la capacité et réduit la perméabilité horizontale.

d. Injections
La pénétration, dans un milieu qui comporte des vides ± nombreux et de dimensions
variables, d’un coulis visqueux (coulis mortier fluide que l’on fait pénétrer dans les joints d’un ouvrage
en maçonnerie) qui va durcir après un temps, entraine une diminution de la perméabilité de ce milieu et
une augmentation de sa cohésion. Dans un rocher on peut :
Forer et ensuite injecter en commençant par le fond (rocher peu fissuré)
Les produits d’injection sont :
 Les coulis normaux à base de ciment : réalisés au moyen de ciment et souvent
d’argile mis en suspension dans l’eau au moyen de mélangeur. Pour obturer des
vides importants, on peut les charger de sable ou des sciures de bois.
 Les solutions silicatées qui en réagissant les unes sur les autres libèrent les
produits obstruant les pores fins (ex : solution de silicate de Na, silicate de
calcium, CaCl2) qui oblitèrent les pores lors du retrait du tube de forage.
 Les produits spéciaux : le bitume, asphalte + sable.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 63
Cours de géologie générale & bureau d’études I

e. Compartimentage des terrains aquifères


Il est souvent nécessaire d’interrompre, au moins temporairement, les circulations d’eau
dans un sol de type alluvial :
Ceinture de palplanches : grandes planches de bas ou plus souvent de métal,
assemblées verticalement et constituant un écran continu que l’on peut pousser
jusqu’à un substratum imperméable ;
Enceinte de pieux jointifs ;
Ecran d’injection (voile d’étanchéité) ;
Paroi moulée dans le sol : creuser une tranchée profonde, puis bétonner.

f. Rabattement des nappes


 Si la nappe a une faible dimension ou une circulation lente, des rigoles
implantées au fond de la fouille canalisent les venues vers un ou plusieurs
puisards équipés d’une pompe pour évacuer l’eau et la jeter dans le sens de la
pente
 Dans le sol cohérent, on peut procéder à des forages subhorizontaux pour évacuer
l’eau.
 Drainage par pierrées : tranchées tracées selon la ligne de plus grande pente
pénétrant profondément dans un talus ou un versant naturel et remblayées en
pierres sèches. Doivent être rapprochées pour un rabattement efficace de la nappe
car elles sont utilisées en terrain peu perméable.

VI.4. Les affaissements


VI.4.1. Caractérisation des affaissements
Un affaissement est enfoncement localisé de la surface du sol. On distingue deux types
d’affaissements :
Affaissement S.S. (sensu stricto, au sens strict): il caractérisé par un
enfoncement vertical, l’inclinaison de l’axe de l’édifice et à la limite la
destruction de l’édifice par le basculement, l’écroulement. Les conséquences
hydrogéologiques de cet affaissement sont : la remontée de la nappe qu’on peut
remédier par pompage, drainage ou par création des puits et puisards.
Les distensions : elles provoquent des véritables crevasses et des fendards
apparaissent au niveau des mêmes des édifices. La distension peut détruire des
infrastructures (routes, canalisations, édifices, égouts)(figures 35).
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 64
Cours de géologie générale & bureau d’études I

Figure 35 : Affaissements et conséquences

VI.4.2. Causes des affaissements


A. Causes internes (géologiques) :
 La suffosion : c’est l’érosion souterraine ;
 La dissolution chimique : c’est le cas de la karstification des calcaires,
gypses,…
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 65
Cours de géologie générale & bureau d’études I

B. Causes externes (anthropiques)


 Les excavations souterraines minières ;
 Pompage d’eau.

VI.4.3. Remèdes
Il faut les prévisions des affaissements, c'est-à-dire éviter les activités qui peuvent les
provoquer.
Prévisions :
Il faut se documenter par rapport à l’emplacement des anciennes carrières et des
puits de pompage ;
Faire une étude des séries stratigraphiques et relever là où les roches et les
minéraux sont susceptibles de subir une dissolution chimique ;
Ex : calcaires, dolomies, gypse,
Cartographier les événements quaternaires d’altération superficielle ;
Inventorier les proximités des vallées ;
Procéder à la prospection des sous-sols par des sondages verticaux et obliques
pour voir s’ils recoupent les niveaux douteux, sujets éventuellement des
crevasses ou de dissolution;
Procéder aux mesures géophysiques (électriques et sismiques).

VI.5. Erosion
L’érosion est due aux effets ou au phénomène de ruissellement.

VI.5.1. Introduction
Le ruissellement est favorisé par la pente et le manque de végétation. Si la pente est forte,
l’érosion domine (car l’eau coule à grande vitesse), mais si la pente est faible il y a prépondérance de
l’altération chimique (vitesse de l’eau est faible).
Rappelons que l’érosion est un phénomène plus physique, mécanique que chimique alors
que l’altération est plus chimique dont les facteurs et agents ont été explicités dans la Ière partie du
cours.

VI.5.2. Types de ruissellement


1. Ruissellement en nappe ou diffus : il est pelliculaire et couvre une grande surface
de petite épaisseur ;
2. Ruissellement ravinant : il se concentre dans les rigoles et ces dernières vont
commencer à s’agrandir, à s’approfondir, à s’élargir, se rejoindre formant ainsi
des ravins en forme de V.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 66
Cours de géologie générale & bureau d’études I
C’est le ruissellement ravinant qui est à la base de l’érosion accélérée qui se développe par
exemple dans les terres cultivables.

VI.5.3. Erosion accélérée


Ce sont les activités anthropiques qui sont à la base de l’érosion accélérée. Quand l’homme
enlève plus de terre qu’il ne se forme, l’épaisseur du sol diminue. On parle d’érosion accélérée ou soil
erosion.
Comme la partie arable est mince généralement, et que, d’autre part ce sont les horizons
supérieurs (Ao, riche en matière organique) qui sont plus intéressants pour l’agriculture, la fertilité de la
région affectée par le soil erosion diminue. On obtient alors des badlands (ou mauvaises terres) inutiles,
ce qui est préjudice pour la population qui a besoin de la nourriture.
Les facteurs qui influent sur l’érosion accélérée sont les suivants :
.
a) L’indice d’érosivité
L’indice d’érosivité de pluie tient au phénomène appelé splash ; celui-ci s’explique par
l’impact des gouttes de pluie sur le sol avec comme résultat l’arrachement des particules du sol qui
seront donc évacuées par l’eau de ruissellement. Cet indice R sera important pour les pluies à grosses
gouttes que pour les pluies fines.

b) Indice d’érodibilité du sol


Les propriétés des sols qui influencent leur résistance à l’érosion sont celles qui affectent la
vitesse d’infiltration et celles qui provoquent la résistance à la dispersion, au splash et aux actions de
l’érosion.

De ce qui précède, des chercheurs ont proposé de tenir compte de 5 paramètres :


- Le pourcentage de silt (ϕ50-2μm) ;
- Le pourcentage du sable (0,1-2mm) ;
- La structure du sol (compacte ou lâche);
- La matière organique ;
- La perméabilité.

c) La longueur et l’inclinaison de la pente


d) Le couvert végétal et la pratique culturale
e) Pratique anti-érosion
Trois pratiques sont efficaces dans la lutte anti-érosive :
a) Orienter le champ parallèlement aux courbes de niveau ;
b) Créer les plates-bandes ;
c) Intercaler les bandes des prairies entre les champs cultivés afin que la vitesse de
l’eau de ruissellement soit ralentie.
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 67
Cours de géologie générale & bureau d’études I

VI.6. Mouvement des versants


Ici nous passons en revue toute modification de la surface du sol quel que soit son échelle
d’apparition, qu’elle soit lente ou brutale mais due à la pesanteur.

VI.6.1. Chutes de pierres, Eboulement, Ecroulement


Toute paroi rocheuse a tendance à se détruire par la chute des cailloux, de gros blocs
appelés « éboulis ». Il va se former au bas de la pente un cône d’éboulis où les gros blocs sont à la base
et les plus fins au sommet (figure 36).
Les mécanismes génétiques sont :
- La desquamation : c’est l’arrachement des petits éclats rocheux à la masse
rocheuse compacte suite aux variations de température et d’humidité
superficielle ;
- Les éboulis : chutes de pierres résultant de l’agrandissement des fissures et des
joints au sein de la masse rocheuse ;
- L’éboulement : il correspond à l’effondrement d’une masse rocheuse plus
volumineuse. C’est un effondrement vertical (figure 37);
- L’écroulement : c’est un effondrement rotatif.

Figure 36: Eboulis et cône d’éboulis


CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 68
Cours de géologie générale & bureau d’études I

Figure 37 : Un éboulement, processus soudain, brutal et rapide

VI.6.2. Ecoulements lents


Ils sont appelés la solifluxion, le creep, la reptation ou le rampement.
Il s’agit des déplacements très lents des masses rocheuses friables et gorgées d’eau et qu’il est parfois
difficile de s’en apercevoir si ce n’est par l’inclinaison des pieux initialement implantés verticalement,
mais aussi par la présence des morceaux ou des débris d’un banc repère au sein de la masse qui a coulé.

VI.6.3. Glissement de terrain

a. Définition et principaux types


Le glissement est le processus dont le démarrage est assez brutal et qui affecte une masse
terreuse et/ ou rocheuse relativement peu mouillée.
Si la surface de glissement est plane, on dit que le glissement est translationnel. Par contre si la surface
de glissement est courbe, on a un glissement rotationnel

b. Cas du glissement translationnel


La surface de glissement qui est plane peut correspondre à :
- La surface de contact entre les matériaux de recouvrement et la roche en place ;
- Une surface structurale prédéterminée ou une combinaison des surfaces
élémentaires correspondant à une rupture stratigraphique (décollement) ou à des
joints de rupture (exemple : au niveau de la tête anticlinale faillée ou diaclasée).

c. Cas du glissement rotationnel


Le glissement rotationnel affecte les masses plus épaisses et est le mieux étudié. Ce
phénomène se déclenche dans un matériau sensiblement homogène et isotrope (argile ou argile
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 69
Cours de géologie générale & bureau d’études I
sableuse), gorgé d’eau (figure 38). Ici la surface de glissement est courbe et permet une rotation de
l’ensemble.

Figure 38 : Niche d’arrachement du glissement de terrain de l’Harmalière sur la Commune


de Sinard (région du Trièves). 250 000 m3 de matériaux ont glissé en 1981. Le glissement
est toujours actif aujourd’hui

c.1 Genèse et calcul du coefficient de sécurité


Considérons une masse de terrain sur un versant et étudions les conditions de son
équilibre. Soit P le poids de la portion de terrain concerné et appliqué à son centre de gravité G. On peut
remplacer P par ses deux composantes P1 et P2 prises de part et d’autre du plan vertical passant par G.
Ce plan divise la masse de terrain en deux sous masses : la masse amont qui a tendance à
se dilater à son sommet où se forment en conséquence les fissures de tension susceptibles d’absorber
l’eau. Cette masse amont constitue la zone de poussée.
A l’aval, la sous – masse constitue la zone de butée. Ainsi donc, l’ensemble de la masse de terrain
étudiée est soumis à un couple moteur p1l1 qui tend à le faire basculer vers le bas et l’extérieur, et à un
couple résistant p2l2. A ce couple résistant s’ajoute la résistance au cisaillement (S) multipliée par la
longueur de la surface potentielle de rupture (r.AZ)
𝑆 = 𝐶 + 𝑁. 𝑡𝑔𝜑
Il y aura équilibre si 𝑝1 𝑙1 = 𝑃2 𝑙2 + 𝑆. 𝑟. 𝐴𝑍
Le coefficient de sécurité Cs sera donc égal à :
𝑃2𝑙2+𝑆.𝑟.𝐴𝑍
𝐶𝑠 = 𝑃1𝑙1

c.2 Prévision, prévention et traitement des glissements de terrain


CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 70
Cours de géologie générale & bureau d’études I
 Prévision
Examiner les structures défavorables du rocher : les bancs massifs reposants sur
des formations plus meubles ou plus tendres ou calés (retenus) par elles ;
Alternance des bancs rigides et des bancs plastiques ;
Les pendages des couches (bancs) mal orientés ;
La présence des discontinuités comme la foliation, la schistosité, les joints, les
plans de faille, les cassures conjuguées.
Répertorier les éléments défavorables : le surcroit ou la surcharge provoquée par
le dépôt de remblais sur des emplacements mal choisis ; les excavations aux
pieds des talus, des versants ; les draguages dans les lits d’une rivière aux pieds
des berges (rives) ; les obstacles contrariant l’écoulement souterrain dans une
nappe ; le déboisement favorisant les infiltrations ;
Tenir compte des propriétés mécaniques des talus ou du versant et déterminer le
coefficient de sécurité du versant.

A partir de là, connaissant la pente, on peut déterminer la hauteur maximale du talus h par
la relation.
1 𝐶
ℎ= . C1 : coefficient de sécurité déterminé à partir des abaques en servant de la
𝐶1 𝑑

pente et de l’angle de frottement interne des matériaux qui constituent le site ; c : cohésion des
matériaux ; d : densité du matériau
Considérer l’infiltration et de la pression interstitielle de l’eau. Pour cela le géologue
environnemental devra recourir à un réseau dense des piézomètres.

 Mesures préventives
Elles vont de pair avec les mesures de prévision.
1. Ne pas surcharger les versants et s’il y a de surcharges, il faut les déplacer ;
2. Eviter les infiltrations (il faut donc boiser) et créer un réseau de drainage ;
3. Compacter le sable qui a tendance à bouler. Si une argile présente des fissures de
retrait, on peut mettre le gazon ou combler les vides par des couches d’autres
matériaux ;
4. Eviter l’encrage d’un versant argileux par des pieux battus (car l’argile est
thixotrope).
 Traitement

Un meilleur traitement est précédé par le diagnostic approprié. En ce qui concerne le


glissement de terrain, on doit procéder aux levés topographiques et géologiques, à l’exécution de
certains sondages de manière à déterminer la nature des couches, la pente du terrain, la profondeur à
CHAPITRE I: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS 71
Cours de géologie générale & bureau d’études I
laquelle se trouve la surface de glissement, sa forme. Des essais mécaniques et hydrogéologiques du
site doivent être entrepris. Quant au traitement S.S. des glissements de terrains, il peut se résumer ainsi :
- Procéder à la consolidation des matériaux instables: par cuisson des argiles, congélation des
boues argileuses, l’injection de ciment ou des coulis ;
- Traitement de l’ensemble des pentes instables : on peut soit réduire la pente ou la hauteur du
talus. Charger le bas des versants par des terres compactées, construire des contre forts (ou
murs de soutènement) au bas des versants.
- Modification du régime des eaux souterraines en limitant les infiltrations par les gazons, les
drainages des aquifères, par le compartimentage des aquifères par palplanches.
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 72

IIIème PARTIE : LEVE GEOLOGIQUE ET TOPOGRAPHIQUE ET TECHNIQUES DE


RECHERCHE DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION NATURELS IN SITU
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 73

CHAPITRE VII : LEVE GEOLOGIQUE ET CARTOGRAPHIQUE

VII.1. INTRODUCTION

La géologie est, avant tout une science de terrain : observations et prélèvements y sont les moyens de
base de toute recherche. Pour en tirer parti, le géologue doit faire appel à beaucoup d’autres
disciplines : physique, chimie, biologie, etc.

La géologie de terrain se traduit par plusieurs méthodes et techniques selon les objectifs fixés par
l’opérateur.

La méthode se définit comme étant un ensemble d’opérations mises en œuvre pour atteindre un ou
plusieurs objectifs, un corps des principes qui préside à toute recherche, ensemble de normes
permettant la sélection et de coordonner des techniques (M.RAWITZ, 1967).

Les techniques sont des outils mis à la disposition de la recherche et organisés par la méthode dans ce
but.

VII.2. LE MATERIEL DE TERRAIN


Suivant divers facteurs de variabilité des conditions du secteur, le matériel diffère selon l’accessibilité
du terrain et des objectifs fixés par l’opérateur.

Il est recommandé de tenir : des vêtements solides et étanches (surtout les chaussures), une gourde, un
marteau, des porte-mines, des crayons, des gommes, une règle, un mètre pliant ou roulant pour évaluer
les épaisseurs lors du levé de coupes, un carnet de terrain, des sacs à échantillons, des marqueurs, un
casque, un altimètre pour se localiser par rapport aux courbes de niveau de la carte, une échelle de
teinte convenable, un appareil photo, un GPS (Global Positioning System : un système de
positionnement par satellites qui est utilisé pour le prélèvement des coordonnées géographiques).

La boussole : De nombreux modèles existent sur le marché ; pour notre usage spécifique, la boussole
doit disposer d’une nivelle à bulle pour s’assurer de l’horizontalité et d’un système de visée par
effectuer les relèvements (figure 39). Toujours s’assurer de l’unité (degré, grade, millimètre) et du sens
de la graduation (du Nord vers l’Est ou vers l’Ouest).

Le clinomètre s’il n’est pas inclus dans la boussole, il est toujours possible d’en fabriquer au moyen
d’un rapporteur et d’un fil à plomb.
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 74

Figure 39 : Petit matériel minimal du cartographe ayant un porte-document, une boussole (avec
nivelle et clinomètre), crayon, rapporteur, carnet de terrain.

VII.3. TENUE DU CARNET DE TERRAIN

Le carnet doit être solide, inusable, à l’épreuve du climat (pluie). Les observations faites sur les
affleurements occuperont la plus grande place sur le carnet : Description générale des affleurements,
mesures, description des roches, des fractures significatives et les minéralisations, notation du mode
d’échantillonnage (figure 40).
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Figure 40 : Extrait d’un carnet de terrain montrant les différents éléments à prendre en considération
et la séparation entre localisation, description et interprétation.

VII.4. SIGNES CONVENTIONNELS SUR LE TERRAIN

Il est souhaitable de représenter tous les faits nécessaires observés sur le terrain par des figurés ainsi
que des dimensions proportionnelles. Les faits de natures différentes doivent être représentés par des
figurés différents et les faits voisins par des figurés voisins.

La figure 41 présente quelques symboles lithologiques (roches sédimentaires) et d’organismes fossiles.


Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 76

Figure 41 : signes conventionnels pour la représentation sur terrain


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VII.5. LEVER OU PROSPECTION AU MARTEAU

VII.5.1. Levé topographique des itinéraires

Dans le cas favorable, le report des itinéraires peut s’effectuer directement sur une carte
topographique. En forêt tropicale, une carte du chevelu hydrographique est indispensable car la
prospection doit souvent se faire le long des rivières pour avoir les meilleures chances de trouver des
affleurements.

Dans le cas d’une couverture dense, le levé topographique de l’itinéraire procédera de la façon
suivante :

- Visées à la boussole par longueurs de 20m ou mesurage au topofil (en terrain accidenté),
les corrections de pente à la boussole ou au clinomètre sont nécessaires.

- Piquetage tous les cents mètres ; sur les piquets, l’indication de l’itinéraire (par exemple
A, B, C,…) et la distance par certains mètres à partir du point de départ sont notés à la
craie industrielle de couleur (1, 2, 3,…) ou en fixant de petites plaquettes métalliques
portant un numéro (ce système permet de retrouver les numéros des piquets très
longtemps après).

VII.5.2. Observation de la morphologie, des sols et de la végétation

En région en couvert végétal important, la morphologie de l’environnement immédiat et la


morphologie du paysage peuvent souvent donner de bonnes indications sur la présence
d’affleurements et sur l’ossature géologique de la région.

En cas de rareté d’affleurements, la couleur et le type de sol, ainsi que le type de végétation peuvent
donner des indications très utiles et les minéralisations de la région.
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VIII.5.3. Localisation des affleurements

L’observation des affleurements constitue l’étape principale de la prospection au marteau. Ce n’est


que dans certains secteurs des régions désertiques ou montagneuses que les affleurements sont
continus. Dans de nombreuses régions, les affleurements sont souvent de surface réduite et il faudra
bien prendre le temps de les observer dans leur totalité en procédant par :

- Casser en plusieurs endroits et de préférence à la masse.

- Déterminer succinctement la roche : c’est sur une roche mouillée que la structure apparaît
beaucoup mieux visible.

- Eviter les pièges : s’agit-il bien d’un rocher en place et pas d’un bloc exotique, y a-t-il
du fauchage, le bloc a-t-il été basculé ? S’assurer d’étudier, dans la mesure du possible,
tout l’affleurement en mesurant le pendage et la direction de la stratification, de la
schistosité et des fractures significatives, ainsi que la direction et le plongement des
linéaments (figure 42).

- Mesurer l’épaisseur apparente à partir de laquelle on peut calculer la puissance de la


couche.

Figure 42 : La direction et le pendage réel d’une roche, aussi une difficulté de mesurage suite
au fauchage de la partie d’une roche.

EXEMPLES
I. Calcul de la puissance d’une couche à partir des données observées à l’affleurement.
1. Cas d’un terrain horizontal

La puissance est prise perpendiculairement au toit et au mur.


Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 79

A lα B l= largeur de l’affleurement
p p AC=p ; AB=l
c C α=pendage
AC
AB
= sinα AC= AB sinα
p= l sinα

2. Cas d’un terrain incliné


 Pente et pendage du terrain convergents

l
α α
Horizontal
p γ
I=α-γ
P= l sin (α-
 Pente et pendage du terrain divergents γ)

Topo

α γ
p P= l sin
(α+γ)
I=α+ γ
γ γ
l α
p

L=l’sinΦ → P=l sin


L=l’cos Φ’ (α+γ)
LΦ L
Φ P=l cosΦ or Φ=90-
(α+γ)
P=l cos [90-(α+γ)]

VII.5.4. TECHNIQUE DE MESURE DE DIRECTION ET PENDAGE

 La direction d’un plan


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- Placer le talon de la boussole sur la surface ou sur le porte-carte pour niveler de petites
irrégularités.

- En maintenant le contact, amener la boussole à l’horizontal à l’aide de la nivelle

- Faire la lecture.

 Pendage d’un plan

- Placer le clinomètre perpendiculairement à la direction que vous venez de mesurer ;

- Faire la lecture.

 Direction d’un linéament

- Déposer votre porte-carte sur le linéament en le maintenant vertical ;

- Placer la boussole contre le porte-carte et amenez-la à l’horizontal ;

- Faire la lecture

 Plongement d’un linéament

- Placer votre clinomètre sur le linéament avec la ligne de foi parallèle à la ligne à mesurer ;

- Faire la lecture (figure 43).


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Figure 43: Eléments géométriques d'un plan géologique et d'une linéation.

VII.5.5. La photographie aérienne

Elle fournit un aperçu général de la région à cartographier, des traits de découvrir des éléments qui
seraient passés inaperçus sur le terrain (figure 44). Elle permet aussi de déterminer les zones
favorables en affleurements. De manière plus spécifique, elle est une aide efficace au tracé lui-même.
En vision stéréoscopique, elle ressort les traits du relief, les vallons, les rides, des zones de broyage,
des filons, des contacts, des lentilles de minerai, des couches minéralisées, etc.
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 82

Figure 44 : Résultat de la photographie aérienne avec des linéaments et des zones de


différence de texture de la région d’Habay-la-Neuve (F. BOULVAIN, 2008).

VII.6. CARTOGRAPHIE TOPOGRAPHIQUE

La carte topographique est à la base de la carte géologique. Elle permet la localisation précise d’un
lieu ou un objet, la définition de directions et renseigne sur l’évolution du relief d’une zone
déterminée.

La carte topographique est un document comportant :

- Un titre : généralement le nom d’une localité située sur la carte ; par exemple : carte
topographique de Kimwehulu (figure 45a et b) ;

- Un cadre comprenant la surface cartographiée (dessin) et les coordonnées en X et Y ;

- L’échelle et la légende comprenant l’explication de tous les symboles de la carte.

Sur la surface cartographiée, sont représentés :

- La toponymie c.à.d. les noms de lieux ;

- Les données de l’urbanisme telles que constructions, voies de communication, etc.

- L’hydrographie (vallées, rivières, lacs, étangs, puits,…) ;

- L’orographie ou le relief : courbes de niveaux et points cotés.


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Figure 45a. Carte topographique en 2D de Kingamyambo Nord-Est


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Figure 45b : carte topographique en 3D de Kingamyambo Nord-Est

Pour se repérer sur la carte :

Il suffit de lire les coordonnées situées autour du cadre graphique. Ces coordonnées sont :

- Géographiques : en unités angulaires où X = latitude et Y = longitude, exprimées en degrés,


grades ou radians ;

- Rectangulaires : longueurs où X et Y sont en mètres. Elles sont données par rapport aux
références « équateur » et « Greenwich ».

L’échelle permet alors de transformer les distances mesurées sur carte en distances horizontales
réelles. Par exemple, une échelle au 1/25.000 signifie que 1 cm sur la carte équivaut à 25.000 cm sur le
terrain (soit 1 cm = 250 m). Si le terrain n’est pas plat, il faut tenir compte de la pente (donc du relief)
et faire une construction géométrique pour obtenir la distance « absolue ».

Les informations relatives au relief (variations d’altitude du sol) sont représentées en plan par
les courbes de niveau. Ces courbes correspondent à l’intersection entre une succession des plans
horizons équidistants les uns des autres et le relief. Toutes ces courbes sont ensuite projetées sur le
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 85

fond de la carte (projection orthogonale). Les courbes de niveaux sont donc contenues dans les plans
horizontaux.

L’altitude étant indiquée sur certaines courbes de niveau et compte tenu de l’équidistance (notée e)
entre les courbes (indiquée dans la légende de la carte), un simple décompte des courbes successives
permet d’avoir une estimation de l’altitude en un point donné de la carte. De plus, l’altitude de certains
points remarquables (sommets) est indiquée : ce sont les points côtés.

Une succession de courbes de niveau resserrées traduit un relief escarpé. Inversement, quand elles sont
espacées, les variations d’altitudes sont plus progressives.

VII.7. Carte géologique

La carte géologique se présente, comme la carte topographique, sous la forme d’un document à plat
mais se distingue au premier regard par la présence de nombreuses couleurs et figurés correspondants
aux données géologiques (fig. 46). Parmi les données géologiques, on distingue :

 Les données stratigraphiques et lithologiques:

Les couleurs correspondent aux âges des formations géologiques rencontrées sur la zone
cartographiée. Par convention, chaque période ou étage géologique correspond à une couleur et leur
subdivision à des dégradés de ces couleurs.
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Figure 46 : Carte géologique du gisement de Kingamyambo Nord-Est

 Les données de la tectonique :

Les informations tectoniques s’ajoutent aux données stratigraphiques qui leur sont superposées. Elles
permettent de figurer sur un document plan les données géométriques en trois dimensions des
différentes formations géologiques : failles, plis, pendages, chevauchements… L’ensemble des signes
et figurés, appelés symboles, ainsi que leur signification sont reportés dans la légende de la carte.
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Les failles sont représentées par des traits noirs épais. D’une manière générale, plus le trait est
rectiligne, plus le plan de la faille a un pendage élevé. Quand la faille génère des mouvements
verticaux (cas des failles normales ou inverses), il faut tout d’abord regarder l’âge relatif des
formations géologiques de chaque côté.

Les plis sont mis en évidence par la répétition de couleurs de façon symétrique par rapport à l’axe du
pli. Si la formation axiale est plus ancienne que les couches périphériques alors le pli est anticlinal ;
inversement une formation axiale plus jeune traduira la présence d’un pli synclinal.

VII.8. Coupe géologique

L’ensemble des informations portées sur la carte géologique permet de réaliser des coupes
géologiques (exemple coupe 3 de la carte ci-dessus ; fig. 47). Elles consistent à réaliser un profil en
profondeur des structures rencontrées. Pour cela, on choisit deux points sur la carte entre lesquels on
tracera un trait, généralement perpendiculaire aux principales structures. On réalise entre ces points le
profil topographique (ponts d’intersection entre le trait de coupe et les courbes de niveau) c’est-à-
dire un tracé de la surface tenant compte du relief. La géométrie des structures géologiques en
profondeur est déduite des différentes informations (figurés, symbole, pendage…) représentées sur la
carte aux abords du trait de coupe.

Figure 47 : Coupe géologique 3 du gisement de Kingamyambo Nord-Est


Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 88

CHAPITRE VIII. DONNEES GEOPHYSIQUES

VIII.1. Méthode de Résistivité


La résistance mesure l’opposition au passage d’un courant électrique, et peut permettre
de caractériser un matériau. La loi d’ohm stipule que la résistance électrique est donnée par le quotient
V
du potentiel V appliqué aux bornes d’un matériau par le courant I qui circule, soit R 
I
Cependant, en prospection électrique la notion de résistance n’a pas vraiment de
signification puisque si on prend deux échantillons de longueur différence du même matériau, ils
n’auront pas la même résistance, tandis que deux échantillons de matériaux différents peuvent
présenter la même valeur. Puisque la résistance dépend de la géométrie du corps, on doit se baser sur
une propriété qui, tout en caractérisant la facilité à laisser passer le courant, est indépendante de la
géométrie de l’échantillon choisi. Cette propriété s’appelle la résistivité électrique ρ et est reliée par :
L
R p pour un prisme rectangulaire de longueur L et de section A (fig. 48). L’inverse de la
A
résistivité est appelé la conductivité électrique (σ = 1/ρ) et ses unités des mho/m ou siemens/m.

Figure 48: Mesure de la résistivité en laboratoire


Notons que la loi d’ohm sous la forme exprimée à l’équation précédente est une forme
 
simplifiée de la forme générale qui s’écrit : J  E.
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 89

Exemple 1 : calcul de la résistivité d’un échantillon de grès


Soit : L= 20 cm
  3 cm
V  6V
I  4,1 106 A

On calcule
6V
E  30 V / m
0.2m

4,1 106 A
J   5,810 3 A m2
 0,0015 m
2 2

Dans cette méthode, on injecte dans le sol un courant continu.


Par « sol », nous entendons ici tout horizon distinct, qu’il soit meuble ou cohérent.
Dans la plupart des cas, la résistivité d’un sol est fonction de sa teneur en eau et de la
minéralisation de cette eau. Ce n’est que dans le cas de sol argileux, au sens granulométrique du terme
(≤ 2μm) que la nature de la phase solide entre en compte.
En effet, le phénomène est compliqué par l’existence autour de ces particules d’un
complexe absorbant formé d’ions positifs et de molécules d’eau absorbées. La conductivité électrique
du réseau solide n’est plus négligeable dans ce cas.
La relation expérimentale liant ces paramètres est due à Archié, dans le cas de sols
saturés :

1
s  e
n2
 ρs : résistivité du sol saturé en ohm-m,
 n : porosité,
 ρe : résistivité de l’eau de formation en ohm-m.
Dans le cas d’un sol non saturé on a :

1
 Sr  e
n Sr 2
2

volume occupé par l ' eau


Où Sr 
volume total des vides
Dans le cas d’un sol contenant une certaine proportion d’argile, on peut calculer la
résistivité en remplaçant dans les formules ci-dessus l’eau par l’argile :

1
  arg ile
n2
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 90

Les variations de résistivité pour un minéral particulier sont énormes, et peuvent dépendre
des impuretés et des cristaux en général ; dans les roches ignées, la résistivité apparente est élevée. Si
la roche est saine, peu fracturée, pas poreuse, peu de fluide y circule et elle sera très résistante. Les
fractures diminuent la résistivité.
Dans les sédiments et roches sédimentaires. La résistivité est généralement plus faible.
Plus ces roches sont vieilles, tassées et profondes, plus la porosité diminue et la résistivité est élevée.
En fait, le facteur déterminant de la résistivité d’un sol est la teneur en eau. La formule d’Archié relie
la ρa et la teneur en eau. C’est une relation empirique de la forme

 a  I F  w  a  w   m S n
Où ρw est la résistivité de l’eau contenue dans les pores, F est le facteur de formation et
-m et I est l’index de résistivité et vaut Sn. Le terme n vaut approximativement 2. On
retrouve au tableau 4 les valeurs de a et m à utiliser pour différents types de roche. La résistivité de
l’eau fraîche est d’environ 20 Ωm, alors que celle de l’eau de mer est 0,5 Ωm (tableau 5).
Tableau 4 : Valeurs à utiliser avec la formule d’Archié

Description de la roche a m

Roche détritique faiblement cimentée, présentant une porosité entre 25 et 45% 0.88 1.37

Roche sédimentaire modérément cimentée, présentant une porosité entre 18 et 35% 0.62 1.72

Roche sédimentaire bien cimentée, présentant une porosité entre 5 et 25% 0.62 1.95

Roche volcanique à porosité élevée, de 20 à 80% 3.5 1.44

Roches à très faible porosité, moins de 4% 1.4 1.58

Exemple 2 – Calcul de la résistivité par la formule d’Archié


Pour Le
un tableau
sable ayant unedonne
ci-après porosité de 30de%grandeur
un ordre saturé d’eau fraîche de
de la résistivité desrésistivité
roches. égale à
20 Ωm, la résistivité de la formation sera

1 a
a  20  96  m
1 0,31,3
Si la formation est saturée d’eau
Avouons cependant que le
de mer à 0,5 Ωm, alors ρa vaut 2,4 Ωm. Si le sable
3 contrôle géologique (levé géologique) est très nécessaire pour
est sec, ρa vaut environ ρ 10 – 10 Ωm.
4

plus de sûreté.
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 91

Tableau 5 : Résistivité de quelques roches


Terrain /eau Résistivité en ohm-m
Argiles et marnes 4-30
Schistes 40-250
Craies 100-300
Calcaires 100-5.000
Grès 500-10.000
Sables et graviers 30-10.000
Eau douce 50
Eau salée (mer) 0,5

La résistivité (ρ) étant l’inverse de la conductivité électrique (1/ρ), les terrains gorgés
d’eau, bonne conductrice de courant, ont une résistivité faible.
Sur terrain, on utilise le dispositif Wenner (fig. 49) ou Schlumberger (fig. 50).
Dispositif WENNER (figure 49)
AM=MN=NB

Figure 49. Dispositif Wenner


L’équation appliquée est :

V
 2 a
I
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 92

Dispositif SCHLUMBERGER (figure 50)

Figure 9. Dispositif Schlumberger

M-N : distance constante


A et B bougent.

V L2  l 2
L’équation appliquée est :  2
I 4l

On obtient (figure 51) quatre types de courbe de sondage pour des terrains à trois couches

Figure 51. Les quatre types de courbes de sondage

VIII.2. GRAVIMETRIE
VIII.2.1 Principe
a. Notions de base
La gravimétrie est une méthode géophysique qui étudie les variations du champ de la
pesanteur et qui en déduit les variations de densité du sous-sol.
Les variations de densité sont ensuite interprétées en termes de nature (minéraux denses
ou non), de structure, de géométrie des terrains.
La gravimétrie est basée sur la loi de gravitation universelle de Newton :
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 93

m . m'
F en dynes  f
r2
F est la force d’attraction réciproque de deux masses ponctuelles m et m’ distants de r. f
est la constante de gravitation universelle et vaut 6,67. 10-8 Cm2/g s2.
Un corps initialement au repos qui fait une chute libre sur la terre tombe à une vitesse
moyenne de 980 Cm/s dans la direction verticale. Ce corps connaît une accélération qui est exprimée
en gal (1cm/s2). Compte tenu des valeurs observées en géophysique, l’unité de mesure la plus
couramment utilisée est de 10-3gal (milligal).
L’accélération terrestre moyenne est de 980 gals ; Equateur : 978 gals ; Pôle : 983 gals,
suite à l’aplatissement.
Cette valeur de g varie en fonction de la latitude et de l’altitude et des discontinuités de
terrain. On obtient des anomalies gravimétriques qui peuvent être interprétées. Ces anomalies
gravimétriques sont les différences entre les valeurs de la pesanteur calculées sur l’ellipsoïde, et les
valeurs correspondantes réellement mesurées et auxquelles on a fait subir certaines corrections pour
les ramener au niveau de cet ellipsoïde.
Donc en géophysique, ce ne sont pas les valeurs absolues qui nous intéressent, mais
plutôt les valeurs relatives Δg d’un point à un autre. Ce sont les hétérogénéités dans la distribution des
densités du sous-sol qui causent des variations de g appelées anomalies gravimétriques locales qui se
superposent à l’accélération terrestre normale.

On peut noter le contraste de densité entre l’encaissant et la minéralisation : un excès de


masse provoque une anomalie positive ; un défaut de masse provoque une anomalie négative.
Pour mieux évaluer ces anomalies il faut travailler dans les mêmes conditions. Un certain
nombre de corrections aux valeurs brutes mesurées sur le terrain s’imposent.

Deuxième loi Newton


Il faut appliquer une fois F à une masse m pour lui faire subir une accélération α. Ceci se
traduit par la relation :
 

F m a
L’accélération d’une masse m à la surface du sol s’exprime donc par :
  
GM T
a  r  g
RT2

Où MT est la masse de la terre (5,977 X 1024kg) et RT le rayon moyen de la terre (6370


Km). g est dite « accélération de la gravité » et vaut en moyenne 9,81 m/s2.
En l’honneur de Galilée, on a nommé l’unité d’accélération gravitationnelle de gal avec :
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 94

1 gal  1 cm / S 2  10 2 m / s 2
1 mgal  10 3 gal  10 5 m / s 2

b. Une référence pour la Terre


A cause de sa rotation, la terre n’est pas sphérique. Sa forme peut être approximée par un
ellipsoïde de révolution quelques fois appelé sphéroïde et caractérisé par son coefficient
d’aplatissement :

Req  R po 1

Req 298,247
Où Req est le rayon de la terre à l’équateur (6378,138 Km) et Rpo le rayon de la terre au
pôle.
Sur l’ellipsoïde, la gravité de référence go pour un point de latitude φ est (formule »
acceptée depuis 1967 par l’Union International de Géologie et de Géophysique (I.U.G.G.) :


g th    9,7803 1  5,2789 X 10 3 sin 2   23,462 X 10 6 sin 4  
VIII.2.2. Les données gravimétriques : Corrections et références

Afin d’obtenir les variations du champ gravitationnel dues à des causes géologiques, il est
nécessaire de corriger nos lectures de toutes les autres causes extérieures pouvant les influencer
(dérive de l’appareil, marée, ellipticité de la terre….)
a. Correction de dérive
Par cette correction, on tente d’éliminer l’influence apportée sur les mesures par les
marées et la fatigue de l’instrument.
Dans ce but il est nécessaire de suivre un certain cheminement entre les stations de lectures. Dans la
pratique on fait une série de mesures en suivant un cheminement en boucle : la série débute
habituellement en un point donné et se termine à ce même point (figure 52). Le point de départ de la
boucle est normalement relié à une station de base.

Figure 52 : Mesures en boucle


La correction est faite en supposant que la dérive est linéaire dans le temps. Donc si on
est passée à la station de base aux temps T1 et T2 et que les valeurs mesurées étaient respectivement
V1etV2, le taux de dérive TD est défini par :
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 95

V2  V1
TD 
T2  T1
Lorsque la dérive est positive, c’est que les mesures ont été surestimées, il faut donc les
diminuer. La correction est faite en supposant que la dérive est linéaire dans le temps. La correction de
dérive sera négative. Inversement, dans le cas où la dérive est négative, les mesures sont sous-estimées
et la correction devra être positive.
Ainsi toute valeur V prise au temps T (où T1 ≤T≤T2) est corrigée par la formule
suivante :

V  V 
Vcor  Vlue   2 1  X T  T1 
 T2  T1 
b. Correction de latitude

 L  0,081dl sin 2 mgal /100 m :N  S 


L’équation est linéaire (i.e. φ = Constante) sur une distance d’environ 1,5 km. Comme gth
est plus fort aux pôles qu’à l’équateur, il faut additionner ΔL (correction positive) pour un déplacement
N→ S. Par exemple, supposons un levé de gravimétrie à effectuer autour de la latitude géographique
48°44’ N. L’échelle des cartes de travail est de 1 : 2000 (20m/cm) et nos stations de mesure sont
espacées de 25m.

Dans un premier temps, il faut convertir la latitude géographique en latitude géocentrique.


Pour cela, on utilise la figure suivante.
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 96

On a θ = 48°44’, ce qui donne une correction de 0,192. Alors, φ = 48,733 – 0,192 =


48,541. On trouve alors la correction de latitude correspondante, soit :

 L  0,081 dl sin2   0,08038 dl mgal / 100 m N  S  .

Ainsi, chaque déplacement de 1,25 cm du nord vers le sud (N→ S) entraînera une
correction de 0,02 mgal (0,08038 X 25). La grille peut donc être graduée en multiples de 0,02, la
correction zéro étant affectée aux stations se trouvant à la latitude 48°44’N (voir figure suivante).

c. Correction d’altitude

En prenant r comme rayon moyen, la correction à faire est donnée par (h positif vers le
haut) :

 h  0,3086h mgal / m ; h  0
Donc Δh est positif si on est au-dessus du référentiel et négatif si on est en dessous.

d. Correction de plateau
La correction de plateau tient compte de la masse comprise entre le référentiel et la
station de mesure. Pour une tranche de hauteur h, l’attraction est donnée par :
 p  2 G  B h
Où G = constante universelle de la gravitation et ρB est la densité présumée de la croûte
terrestre (ρB =2,67 g/cm3 en moyenne).
Comme Δp augmente lorsque h augmente, il faut soustraire Δp lorsque h>0 et donc :
 p   0,04191  B h mgal / m ; h  0

Le plus souvent, on combine la correction d’altitude et la correction de plateau pour


obtenir ce que l’on appelle alors la correction de Bouguer (attention, ceci n’est pas l’anomalie de

Bouguer) : hB  0,3086  0,04191  B  h mgal / m ; h  0


Si l’on choisit ρB = 2,67 g/cm3, on obtient :
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 97

 hB  0,197 h mgal / m ; h  0
IV.2.5. Anomalies Bouguer

L’anomalie de Bouguer est la résultante: ΔgB = Δg (observée) ± les corrections

VIII.2.3. Interprétation
a. Qualitative
Dans la description de la carte, l’interprétateur identifie d’abord les anomalies, il subdivise
ensuite la carte en plusieurs domaines en fonction de leur comportement (positif ou négatif). En règle
générale, les terrains métamorphiques se présentent comme plus denses que les terrains sédimentaires
qui sont relativement plus récents, car la compaction qui s’est effectuée pendant des temps
géologiques relativement plus longs et sous le poids d’une couverture plus épaisse contribue à
augmenter la valeur de la densité.
Habituellement, les anomalies positives suggèrent des formes en bombement (rides du socle,
anticlinaux, horsts, intrusions des roches basiques,…) et les anomalies négatives des formes en cuvette
(approfondissement du socle, synclinaux, grabens, intrusions des roches acides …). Dans une région à
tectonique salifère, les diapirs donnent lieu normalement à des anomalies négatives, le sel étant une
roche relativement légère.
La carte de reconnaissance d’un bassin sédimentaire permet de formuler des hypothèses
géologiques directrices notamment en ce qui concerne les variations relatives d’épaisseur de la
couverture sédimentaire jusqu’au socle, les accidents tectoniques majeurs (grandes failles) qui peuvent
se caractériser sur la carte par un gradient fort (resserrement des courbes iso-anomales). Ces
hypothèses préliminaires pourront être contrôlées ou précisées par des sondages géologiques ou par
sismique.
Lorsqu’une zone du bassin retient l’attention du point de vue structural, le problème est de
localiser des structures. On devra procéder à une deuxième phase d’étude plus locale, plus
systématique en resserrant le maillage.
Dans les zones de socle granitique, la carte gravimétrique peut permettre de différencier des
roches de pétrographie variée. Par exemple les granites à deux micas sont particulièrement plus légers
que les granites à biotite.

b. Quantitative selon la modélisation : sphère, cylindre vertical ou vertical, feuillet mince.

VIII.3. SISMIQUE
VIII.3.1. Généralités sur l’exploration par des méthodes sismiques
La prospection sismique est basée sur l’étude de la propagation des ondes provoquées par un
ébranlement du sol provoqué par exemple en utilisant un peu d’explosif ou en tapant sur le béton ou
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 98

une plaque de métal avec un gros marteau, chute d'une masse accélérée, « guns », camions vibrateurs
(vibrosismique), une décharge électrique sous l’eau (sismique.marine).

. Les méthodes sismiques se basent sur le fait que les ondes élastiques se propagent à des
vitesses différentes dans des roches différentes. Le temps nécessaire pour qu’un ébranlement provoqué
en un point atteigne un récepteur dépend de la nature des caractéristiques des roches considérées.

Après avoir subi des réfractions et des réflexions aux interfaces entre formations
géologiques de vitesses sismiques différentes, ces ondes sont captées par des sismomètres ou
géophones disposées à des stations voisines du point d’explosion. On s’intéresse à la vitesse de
propagation des ondes.
La résolution des problèmes de faible et moyenne profondeur fait essentiellement
recours aux ondes directes et aux ondes réfractées : c’est la méthode de sismique réfraction adaptée
aux problèmes de génie civil, à l’étude des sols pour fondations d’ouvrage, pour le tracé de routes,
pour érection de barrages, etc. pour étudier les structures peu profondes et pour inventorier les
minéraux industriels. La méthode peut être aussi utilisée en hydrogéologie ; une étude de détail des
vitesses sismiques permet quelque fois d’estimer la porosité, la perméabilité des roches.
La méthode de sismique réflexion est plus particulièrement utilisée en prospection
pétrolière pour détecter des structures relativement plus profondes.

VIII.3.2. Types d'ondes élastiques et leurs vitesses


Les ondes provoquées par un ébranlement sont de 3 types :
 Ondes de surface (Rayleigh, Love);
 Ondes longitudinales ou primaires (de compression) ou P;
 Ondes transversales ou secondaires (de cisaillement) ou S.

P et S sont appelées ondes de volume.

E 1  
vp 
 1 2 1  
σ est le coefficient de Poisson ; E module de Young
Quelques définitions
Module de Young ou module d’élasticité (E)

F/A contra int e uniaxiale


E 
l / l déformatio n parallèle à la contra int e

Avec F/A=P

* Coefficient de Poisson () :  est la mesure du changement géométrique dans la forme


du corps élastique (dans les directions orthogonales à la direction de la contrainte)
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 99

W
déformatio n transversale
   W
déformatio n longitudin ale l
l

E
 est toujours inférieur à 0,5. Pour la plupart des roches,  ≈ 0,25. v S 
 2 1   
- On note que VP > VS. Pour la plupart des roches consolidées, le ratio VP/VS ≈
1,5 – 2,0. Par exemple, si le coefficient de Poisson σ = 0,25, VP/VS = 1,73 et
VP/VS = 0,58. De plus, comme ρ ne varie pas plus que par un facteur de 2 dans
la roche usuelle et que σ ne varie pas beaucoup, on voit que VP et Vs dépendent
essentiellement de E.
- Puisque les déformations par cisaillement ne sont pas possibles dans les
liquides, les ondes de cisaillement ne se propagent pas dans les liquides.
- On pense que le noyau extérieur de la Terre est liquide parce qu’il ne transmet
pas les ondes de cisaillement de terre.

VIII.3.3. Propagation des ondes P dans le sous-sol:

Fronts d'ondes et rayons sismiques

On considère souvent que les différentes couches du sous-sol sont homogènes et


isotropes.

Le dispositif sismique, constitué par les points d’ébranlements et les récepteurs, est rectiligne.
Pour mesurer les temps d'arrivées des ondes, on dispose sur la surface du sol des géophones qui
permettront d'enregistrer les déplacements du sol dus aux arrivées des ondes élastiques générées au
point d'ébranlement.

Géophones = capteurs de vitesse de déplacement

Point géophones
d'ébranlement
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 100

VIII.3.4. Types de trajets sismiques


Les ondes résultant d’un ébranlement produit en E peuvent suivre 4 sortes de trajets pour
attendre les récepteurs (figure 53):
un trajet direct, longeant la surface du sol,
des trajets réfléchis au contact des deux terrains,
des trajets subissant la réfraction totale et suivant, sur une certaine distance, le
toit du second terrain,
des trajets diffractés au toit de l’interface.

Figure 53 : Différents trajets empruntés par les ondes sismiques


Les contacts (ou interfaces) sur lesquels les rayons sismiques se réfractent totalement ou
se réfléchissent constituent des marqueurs sismiques.
Les courbes temps-distance relatives aux trajets réfractés et réfléchis sont appelées
respectivement dromochronique et indicatrice.
Les équations des couches temps-distances correspondant aux 4 sortes de trajets possibles
sont :

a. Trajet direct :
x
Le trajet direct ES : Il est parcouru par l’onde directe après un temps t1 
V1
L’onde directe ne se propage pas au voisinage immédiat de la surface du sol, mais sous la zone

d’altération épaisse de quelques dizaines de mètres et très absorbante, ainsi la vitesse V1 ' < V1 est
lente. Pour ne pas en tenir compte le prospecteur place généralement la charge explosive sous cette
zone dite Weathered zone (WZ).
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 101

EG1 X
t  
V1 V1
b. Trajet réfléchi :

Parcouru à la vitesse V1 après un temps plus long que le précédent

c. Trajet réfracté :

Concerne les ondes de réfraction totale dites « coniques».

X 2 eCos i
t 
V12 V1
Le tableau 6 aligne un ordre de grandeur de la vitesse des ondes sismiques dans quelques
roches cohérentes.

Tableau 6 : Vitesse de propagation des ondes longitudinales dans quelques roches


cohérentes
Roches Vitesse en m/s
Remblais 100-600
Limon sec 300-600
Limon humide 750-1300
Argile 400-1800
Sable sec 200-1500
Sable humide 1000-1900
Gravier sec 500-1200
Gravier sous nappe 1300-2300
Schiste 1870-4500
Grès 2200-3500
Calcaire 3100-3500
Granite 4700-5600
Basalte 5000-5600
Vases 200-600
Marnes et craies 2000-3000
Air 330
Eau douce 1450
Glace (Eau de mer) 3200
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VIII.3.5. Les méthodes sismiques

VIII.3.5.1. Sismique réfraction

 Sismique réfraction : génie civil, hydrogéologie, …. On peut évaluer le volume de remblai


à déplacer avec cette méthode.

Remarque : Condition d'application : les vitesses doivent être croissantes avec la profondeur.

A. Principe

La quantité observée est le temps que met l’onde longitudinale entre le point
d’explosion et les stations d’enregistrement où sont disposés les géophones, équidistantes le long d’un
profil (cas du tir en ligne). Le martelage du sol commence le plus près possible du géophone. Il est
fait ensuite à des intervalles réguliers qui peuvent être de plus en plus grands. On prend pour entre-
distance entre le marteau et le géophone, en général de m en m jusqu'à 5 m puis de 2 en 2 m jusqu'à 50
m et au-delà.

Les ondes produites sont interceptées par un géophone, amplifiées et reproduites sur un écran
de tube catholique en fonction du temps. Au moment de l'impact, le signal produit par le géophone est
affiché sur un CRT (tube catholique) où il persiste quelques secondes ou indéfiniment suivant le type
d'appareil. On a ainsi une vue réelle de l'onde sismique.
Les courbes correspondantes sont appelées indicatrices en sismique d’exploration, hodochrones
ou dromochroniques en sismologie et génie civil. Sur les courbes susmentionnées, on porte en abscisse
les distances de géophones au point de tir pris comme origine et en ordonnée les temps d’arrivée. On
obtient ainsi une ou plusieurs lignes brisées d’où l’on déduit les vitesses de propagation des ondes
dx 1
dans les différentes couches en calculant les pentes des différentes lignes 
dt V

Au début de l'essai des ondes se propageant près de la surface du sol à une vitesse V1
atteindront le géophone avant les ondes de profondeur qui ont été réfractées sur la seconde couche et
qui s'y propagent à la vitesse V2.

Lorsque l'entre-distance entre le marteau et le géophone augmente, il arrive un moment où


l'onde, traversant la couche inférieure, plus dense, avec une vitesse de propagation V 2 plus grande,
rattrape l'onde de la couche supérieure, et arrive la première au géophone. Cette distance « C » où les
ondes superficielles et les ondes de profondeur atteignent en même temps le géophone est appelée la
distance critique. Cette distance C est trouvée sur le graphique à la brisure de la dromochronique. A
partir de ce moment, la ligne de vitesse change de pente et redevient une droite aussi longtemps que
l'onde traversant la seconde couche est plus rapide que l'onde se propageant à travers une troisième
couche.
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 103

La pente de la ligne de vitesse représente la vitesse de l'onde dans la couche considérée et est
exprimée en m/sec.

Lorsqu'on est en présence de 3 ou 4 couches de sols différents, on aura 2 ou 3 brisures de la


ligne de vitesse et par conséquent 2 ou 3 distances critiques appelées respectivement C1, C2, C3.

De ce qui précède, il ressort que cette méthode ne révèle les profondeurs des couches
inférieures, que lorsque la vitesse de propagation (V2, V3, V4) y est plus grande (V1 < V2 < V3 < V4).
Une lentille ou intercalation plus tendre se trouvant en-dessous d'une couche dure ne sera donc pas
décelée. Les profondeurs des couches calculées doivent par conséquent être considérées comme les
profondeurs des sommets de couches ou d'intercalations plus dures ; en d'autres mots, il n'est pas exclu
qu'il se trouve en-dessous du sommet un sol plus tendre que celui du sommet. Il y a lieu de s'en
souvenir lors de l'interprétation des diagrammes.

La vitesse de propagation des ondes augmente avec la profondeur : V1 < V2 < V3 (d’après
Heiland).

B. Appareillage

On peut distinguer trois types d'appareils :

- Compteurs de temps (à 1 géophone) ;

- Enregistreurs d'onde à 1 géophone ;

- Enregistreurs d'onde à plusieurs géophones.

C. Exécution
La technique consiste à mesurer l’espace de temps qui s’est écoulé entre le moment de
l’explosion et de l’arrivée de l’onde en une série de points situés sur un profil, à la surface du sol.
On dispose le long de ce profil des géophones ou sismographes qui vibrent dès qu’ils sont
atteints par une onde. On réalise le système de sismographe le plus simple en suspendant au bout d’un
ressort un petit solénoïde qui oscille autour d’un aimant permanent. Le courant engendré par la
vibration du solénoïde dans ce champ magnétique est transmis, par des câbles électriques, à un
amplificateur et, de là, à un galvanomètre vibrant muni d’un petit miroir sur lequel tombe un faisceau
lumineux. Les déplacements de ce rayon traduisent un spectre sur un papier photographique, qui se
déroule à vitesse constante selon les mouvements de chaque galvanomètre. Il y a autant de circuits que
de géophones. En même temps, un dispositif spécial commandé, par exemple, par un diapason permet
de fixer sur le papier photographique des traits perpendiculaires au déplacement du film, traits qui
servent à la mesure du temps. On peut alors construire un diagramme sur lequel on porte, en abscisses,
à une échelle convenable, les distances entre le point d’explosion et les endroits où l’on a déposé les
géophones ; en ordonnées, l’on parle les intervalles de temps.
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 104

Le diagramme que l’on obtient est une ligne brisée dont le premier segment de droite
passe évidemment par l’origine. Le calcul montre que les coefficients angulaires des différentes
droites sont inversement proportionnels à la vitesse de transmission des ondes dans les divers horizons
superposés dans lesquels les vibrations sont transmises.
Les abscisses des points anguleux de cette ligne brisée « temps-parcours » sont fonction
de l’épaisseur des horizons et du rapport de la vitesse de propagation dans un horizon à la vitesse de
propagation de l’autre. Pour que la méthode soit applicable il faut qu’il y ait augmentation de la vitesse
avec la profondeur.
Ce procédé par réfraction est le premier à s’être développé. Il a donné d’excellents
résultats, entre autre pour la recherche de dômes de sel dans lesquels les vitesses de transmission sont
très grandes. Mais il a le désavantage, lorsqu’on veut atteindre de grandes profondeurs, d’exiger des
charges explosives de plus en plus puissantes, qui parfois ont dépassé plusieurs tonnes. Les
sismographes aussi doivent s’écarter alors de plus en plus du point d’explosion, à plusieurs dizaines de
kilomètres même, et ces suggestions ont rendu la méthode coûteuse. Aussi a-t-elle était remplacée par
la méthode par réflexion.

D. Dépouillement d’un film


Un assemblage d’enregistrements comporte abscisse la distance des stations au point
d’explosion, en ordonnée le temps.

E. Interprétation

Calcul de la profondeur

Soit une coupe verticale d'un terrain avec 3 couches successives dont les vitesses de
propagation sont respectivement V1, V2, V3 et les distances critiques C1 et C2.

Pour déterminer l'épaisseur h2 de la 2ème couche par exemple, on part de la considération qu'à
la distance critique C2, les ondes passant par la 2ème couche et par la 3ème couche atteignent en même
temps le géophone.

Connaissant les profondeurs h1 de la première couche, on peut tirer l'épaisseur h2.

On se sert des formules suivantes :

C1 V2  V1 C
h1   K1 1 (1)
2 V2  V1 2
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C2 V3  V2 1  (V1 / V2 ) 2 V2
h2     h1
2 V3  V2 1  (V2 / V3 ) 2 V1
(2)
C2
 k2  Q1 h1
2

VIII.3.5.2. La méthode par réflexion

Cette méthode n'est utilisée qu'en recherches géophysiques profondes (pétrolières surtout, et,
quelque peu, pour certaines applications du génie civil telle la recherche d'un substratum sous
d'épaisses couches de vase). Néanmoins la méthode de mise en œuvre est lourde et très exigeante.

Si les ondes incidentes et réfléchies sont de même nature, alors, l’angle d’incidence = angle de
réflexion. On admet généralement que les réflexions observées sont des ondes PP (ondes de nature P
donnant lieu à d’autres ondes P) et ainsi on accepte que l’énergie issue de l’explosion est transmise
sous forme d’ondes de compression (ondes P). On rappelle que les ondes élastiques ont la propriété de
se multiplier à la rencontre d’une interface. Ainsi une onde P incidente peut donner naissance à 4
ondes : PP ou PS réfléchies, PPP ou PPS réfractées.
La méthode de sismique réflexion se prête surtout à l’étude de structures situées à grande
profondeur : structures favorables aux gisements pétrolifères, couches de grande épaisseur : glaciers
aux pôles, sables dans les déserts…
Les conditions physiques requises pour une réflexion sont plus simples que celles exigées
pour une réfraction critique.
Ainsi, les miroirs réfléchissants sont plus facilement décelés, le temps d’arrivée des ondes
réfléchies sur les différentes interfaces augmente en fonction des profondeurs.
En sismique réflexion, la distance entre géophones est petite (  30m ) par rapport aux
profondeurs des miroirs réfléchissants (6000m). On dispose les géophones de part et d’autre du point
de tir et la distance maximum entre point de tir et géophone doit être inférieure à la profondeur de
l’interface à étudier si l’on veut avoir la certitude que les signaux captés sont dus à des ondes réfléchis
et non à des ondes réfractées (à xC) ou à des ondes directes (à xh).

Dans ce cas des charges beaucoup plus faibles, de l’ordre de quelques kilogrammes au
maximum, sont suffisantes et l’on rapproche les sismographes du point d’explosion.
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 106

CHAPITRE X : METHODE D’ECHANTILLONNAGE ET DE COLLECTE DES


DONNEES

X.1. La prospection au marteau


La prospection au marteau consiste s’effectue sur l’observation des affleurements et des
éboulis ou " pierres volantes". Elle requiert un petit matériel pour la recherche (boussole, clisimètre,
topofil, planchette topographique Chaix, réactifs HCl 10% et HNO3), et, ultérieurement, un matériel
plus important (mototarières, sondeuses légères, engins de terrassement) pour l'étude des indices ou
des anomalies découverts.
Sur affleurements, on doit:
casser le rocher en plusieurs endroits et de préférence à la masse,
déterminer succinctement la roche, en retenant que sur une roche mouillée la
structure apparaît beaucoup mieux; donc rafraîchir la paroi;
mesurer la direction et le pendage de la stratification, la schistosité et les
fractures significatives,
rechercher des minéralisations à l'œil nu et éventuellement à la loupe (analyse
macroscopique) pour mettre en évidence le degré d'altération et les produits
oxydés,…
X.2. Les tranchées:

Ce sont de travaux miniers de subsurface auxquels on recourt lorsque la couche


d'altération est peu épaisse (< 2m). Les tranchées sont rectangulaires et atteignent la formation
recherchée.
Leur creusement peut être effectué manuellement (pelles, pioches, éventuellement
marteaux perforateurs et explosifs), mais on tend de plus en plus à utiliser des engins de terrassement.
Elles permettent en les échantillonnant de découvrir la lithostratigraphie de l'assise concernée par la
prospection ainsi que la minéralisation qu'elle contient.
L'échantillonnage se fait sur les parois et le fond de la tranchée par rainurage et tranches
successives selon les différentes assises géologiques traversées.

X.3 Les puits


Lorsque les altérites ont une puissance comprise entre 3 et 10 m, les tranchées présentent
des déficiences. On recourt alors aux puits.
Le plus souvent ces puits sont foncés à la main et leur ouverture est circulaire d'un
diamètre de 0.70 à 0.80m.
L'échantillonnage de ces puits peut se faire soit par rainurage sur les parois, soit par
prélèvement sur les terres extraites par mètre d'approfondissement.
Chaque échantillon doit porter les indications suivantes:
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numéro de l'échantillon,
nom du secteur ou du lieu,
localisation aussi précise que possible de l'échantillon,
la nature de l'échantillon éventuellement.
X.4 Echantillonnage en sondage
Le sondage est un moyen de prélever des échantillons à des profondeurs plus ou moins
importantes. Les appareils utilisés sont de deux types:
les appareils dits destructifs (wagons–drills par exemple) fournissent les
cuttings;
les sondeuses carottières (machines à couronne diamantée qui, par rotation et
pression, découpe la carotte).

Il convient de souligner que le sondage en mode destructif s’effectue rapidement car il


n’acquiert pas beaucoup d’arrêts nécessaires par rapport au mode de sondage carottant qui nécessite
beaucoup d’arrêts du fait de la remontée des carottes. De ce fait le sondage carottant est plus cher.
Cependant en sondage destructif, les roches sont réduites en une masse finement moulue qui ne
permettra pas de déterminer la lithologie des roches, leur pendage ainsi que leur direction. Le forage
destructif est le mode exclusif de forage pétrolier. Il est souvent utilisé pour la prospection et
l’exploration des eaux souterraines.

Un bon sondage carottant est celui qui permet de récupérer le plus de carottes possibles
c'est-à-dire la carotte la plus longue possible. Pour éviter pendant le forage le fractionnement de la
carotte par les fluides, on emploie le tube carottier doux de la sorte que la circulation des fluides de
forage se fasse entre l’espace annulaire des deux tubes et ne touche pas la carotte se trouvant à
l’intérieur.

Il existe des tubes carottiers doubles fixes et solidaires et les tubes carottiers doubles
indépendants. Les 1ers protègent la carotte seulement contre le fluide de forage et contre l’usure due au
frottement pendant la rotation. Le mouvement de rotation est transmis au tube carottier et à la
couronne par l’intermédiaire des tiges creuses (qui portent le carottier et la couronne). La longueur et
la hauteur des tiges sont variables. Le fluide de forage est injecté dans le forage par l’intermédiaire des
tiges et l’ensemble de tiges est appelé train de tiges (figure 54).

Le fluide dans un forage est un autre élément clé car c’est lui qui évacue les débris qui
s’accumulent au fond du trou. Il stabilise les parois du trou lorsque celui-ci est encore nu (c’est-à-dire
sans cuvelage ou tubage) et peut aussi d’une certaine manière lubrifier l’outil en activité. Le choix du
fluide ne s’arrête pas là : les eaux souterraines (parfois potables) peuvent être contaminées par certains
fluides utilisés. Pour évacuer les débris, soit le fluide doit circuler très vite (air comprimé), soit le
fluide, alors liquide, doit posséder une densité et une viscosité qui est contrôlée régulièrement par les
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 108

sondeurs. L’ajustement de ce paramètre se fait par ajout de bentonite et de polymères pour la


viscosité, la bentonite est une sorte d’argile activée et qui est biodégradable.

Les divers fluides de forage sont: l’air comprimé, la bentonite, l’eau, le gel de polymère.
La circulation de l’air se fera par un compresseur pour l’air comprimé et la puissance du compresseur
dépendra de la capacité du forage à descendre plus profond. La boue est, quant à elle, circulée au
moyen des pompes spécifiques. On appelle le fluide en circulation directe celui qui descend par le
train de tige et la circulation inverse celui qui descend par l’espace annulaire.

Figure 54 : Train de tiges

Le forage mécanique rotatif est effectué à l’aide des machines de forage spéciales
composées d’une foreuse, d’une pompe servant au refoulement des fluides de forage (pompe à boue)
et d’un moteur qui actionne la foreuse. La pompe et le moteur peuvent être électriques. La foreuse est
souvent entrainée par l’intermédiaire d’un système hydraulique.

Les foreuses électriques ont l’avantage d’être silencieuses et moins couteuses ; leur
emploi est cependant très limité aux aires ayant une distribution électrique.
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La machine de forage comprend les outils ci-dessous (fig. 55 et 56):

Figure 55 : La machine de forage supporté par la charpente métallique ou derrick


a. Crown block: (bloc-couronne) Assemblage de poulies placées sur des poutres en haut
de la tour (derrick). Le câble de forage parcourt les poulies et rejoint le dispositif d'extraction.
b. Derrick: (tour) une grande structure porteuse constituant la charpente qui supporte le
système de forage, habituellement construite à partir de poutres métalliques boulonnées entre elles.
Lors du forage, le derrick standard a quatre pieds se tenant aux coins de la sous-structure et est
surmonté d'un bloc-couronne (crown block). La sous-structure est un échafaudage de poutres
métalliques utilisées pour élever le derrick et donner assez d'espace pour installer l'obturateur
d'expulsion (blowout preventer), le cylindre interne (casing head), et d'autres équipements.
c. Traveling block: (bloc-mobile) un montage de poulies, à travers lequel passe le câble
de forage qui est enroulé au rotor (rotary drive), et descend ou monte dans la tour.
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d. Swivel: (pivot) un dispositif mécanique qui supporte le poids du tuyau de forage, qui
rend possible avec sa partie inférieure la rotation de ce tuyau de forage tout en laissant sa partie
supérieure stationnaire, et permet d'évacuer la boue obtenue lors du forage par la colonne
d'assainissement (standpipe) sans aucune fuite.
e. Standpipe: (colonne d'assainissement) conduit métallique rigide qui fournit une voie
pour la boue du forage afin d'en évacuer environ un tiers en dehors de la tour, il est relié à un tuyau
flexible (Kelly hose), lequel est connecté au pivot.
f. Kelly: (tige d'extraction) Tige hexagonale en acier attachée au pivot ainsi qu'au
plateau tournant (turntable) et connecté à la partie la plus élevée du tuyau du forage pour le faire
tourner en même temps que la table rotative.
g. Rotary drive (rotor) : la machine utilisée pour donner la puissance de rotation au
Kelly et permettant des mouvements verticaux au tuyau perforateur. Les rotors modernes ont un
composant spécial, le disque rotatif principal, pour tourner le disque du Kelly, lequel permet un
mouvement du haut vers le bas du Kelly pendant que le tuyau perforateur tourne.
h. Draw works: (dispositif d'extraction) mécanisme de levier sur une plate-forme (rig)
de forage. C'est un grand treuil autour du quel est embobiné le câble de forage, qui soulèvent ou
abaissent le tuyau perforateur et son foret.
i. Blowout prevention equipment (équipement d'obturateur d'expulsion): équipement
de contrôle du puits incluant l'obturateur, les bobines, les valves connectés en haut du puits pour
empêcher le dégagement incontrôlé de pétrole ou de gaz durant les opérations de forage.
j. Mud pump (pompe-boue): une large pompe à haute pression qui permet d'évacuer la
boue récupérée lors du forage.
k. Engines (moteurs): diverses unités d'alimentation telles que des moteurs hydrauliques,
électriques, à air qui génèrent de l'énergie et/ou permettent la rotation des machines présentes sur la
plate-forme.
l. Mud pit (réservoir de boue): à l'origine, un réservoir ouvert creusé dans la terre pour
contenir la boue du forage ou encore des déchets divers et d'autres sédiments. De nos jours, on utilise
plutôt des réservoirs en acier.
m. Casing (cylindre interne): tuyau en acier lourd qui frotte les parois du puits pour le
rendre cylindrique.
n. Cement (ciment): utilisé pour remplir l'espace entre les murs du puits et le cylindre
interne. Avec le cylindre interne, il empêche les mouvements éventuels de fluides (eau, pétrole, ou
gaz) entre les diverses couches de roche.
o. Drill bit (foret perforateur): élément denté qui perfore le puits. Un foret est composé
d'éléments de découpage et d'éléments circulaires. Les éléments circulaires permettent le passage de
fluide de forage et utilise la force hydraulique de la boue pour améliorer les performances du forage.
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 111

p. Drill pipe (tuyau perforateur): tuyauterie en acier permettant à la fois de faire tourner
le foret et d'aspirer la boue. Les tuyaux font 9 mètres (30 pieds) de
longueur et sont lourdement joints entre eux de manière à atteindre la poche de gaz/pétrole.
q. Outils de forage
Correspondent aux outils qui se trouvent au bout du sol et du sous-sol. L’outil de forage
doit être choisi dans un catalogue aussi varié que peut être la lithologie rencontrée.
Si l’outil de type marteau peut briser une roche compacte, il aura du mal à creuser une
argile comme le ferait mieux une tarière et les outils de type tri-lame.
On distingue plusieurs types d’outils de forage :
 Couronnes : ce sont des tiges améliorées ou non munies des dents ou des picots
reformées ou des diamants industriels (pas de diamant de joaillerie utilisé en bijouterie);
 Diamants synthétiques polycristallins : ce sont des outils de formes peu variées dont
l’utilisation est restreinte à l’industrie pétrolière, minière du fait du coût d’exploitation très élevé.
 Tricônes : outils montés par trois cônes rotatifs ou libres munis des picots pour des
terrains durs et des dents pour des terrains moins durs comme les calcaires et les argiles. On trouve
également des tricônes à pastilles faites de matériaux ultra-résistants (diamant et carbures de
tungstène).
 Trilames : outils montés par trois lames en chevron pour les terrains les plus argileux
et en gradins ou en escaliers pour les terrains plus durs.
 Marteau fond du trou (MFT) ou Down The Hole (DTH). Ce sont les outils à
percussion destinés au sol dur et cassant.
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Figure 56. La sondeuse Viper

L'échantillonnage se fait, soit de manière systématique, soit de façon sélective.


a. Echantillonnage des cuttings
Selon la quantité d'échantillons recueillis, un quartage est effectué ou non. Chaque échantillon porte
les renseignements ci–après:
nom du chantier, numéro du sondage ;
numéro de l'échantillon ;
côtes du début et de la fin de la passe, longueur de la passe.
b. Description et échantillonnage des carottes

-Description lithologique

Il s’agit de décrire chaque unité lithologique interceptée par le forage en vue de s’assurer
d’une standardisation des données lithologiques.

Les éléments utiles pour effectuer cette description sont : le nom de la roche, les couleurs
de la roche, la dimension des grains, la texture ou fabrique et le type de contact (intrusif ou normal,
clair ou gradationnel, planaire, ondulé au irrégulier).
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-Description structurale

Les structures planaires à décrire comprennent le contact lithologique, les surfaces de


stratification, la foliation, les joints, les failles, les zones de cisaillement ou de tout autre élément de
déformation de la roche.

-Description de l’altération

Il s’agit d’une altération hydrothermale portant sur le style et la composition


minéralogique ayant affecté toute la roche. Cette phase décrira le type de minéral et son intensité le
long des passes du trou.

Un ou plusieurs types d’altérations peuvent affecter une même passe de la carotte


(exemple : une altération diffuse recoupée par des filons de quartz irréguliers). Les minéraux doivent
être signalés ; dans le cas des sulfures, l’estimation du volume en pourcentage est attribuée à chaque
type.

On précisera en outre la profondeur et l’intensité de l’altération.

-Description géotechnique

Elle porte sur le taux de récupération de la carotte, le R.Q.D, la dureté de la carotte et la


décomposition. Elle décrit aussi les caractéristiques des fractures.

RQD (Rock Quality designation) %= (Longueur carotte récupéréé/ Longueur totale de la


passe)x100. N.B. On ne prend en compte que les carottes dont la longueur est ≥10cm.

-Echantillonnage des carottes

Après un premier examen qui permettra d’établir la coupe et de repérer la minéralisation,


les portions de carottes minéralisées sont coupées en deux dans le sens de la longueur. Une moitié est
gardée comme témoin, l’autre est généralement recoupée en deux et envoyée en laboratoire pour
examens plus approfondis.

On utilise actuellement la scie à carotte qui est équipée d’un disque pouvant couper
proprement les morceaux de carotte les plus durs. Le disque refroidi à l’eau pendant la coupe, est
entraîné par un moteur électrique ou un moteur thermique.

L’échantillonnage se fait géologiquement et non pas seulement mètre par mètre


(systématiquement). Il se fait donc en fonction de la lithologie et de l’altération. Les zones fortement
minéralisées seront échantillonnées avec soin différemment des zones non minéralisées afin d’établir
un modèle métallogénique raisonnable approprié au secteur. Des contacts lithologiques seront pris en
considération lors de l’échantillonnage.

La longueur maximale de l’échantillon est de 1m et la longueur minimale 0,30m.


Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 114

L’emballage et la numérotation des échantillons s’effectuent suivant les critères de


chaque société industrielle.

X.5 Echantillonnage en galerie


Dans une galerie comme dans un puits en cours de creusement, le levé géologique et
éventuellement topographique, est effectué en même temps que l'échantillonnage. Chaque front de
taille, caractérisé par sa position par rapport à l'entrée de la galerie et par la date à laquelle il est atteint,
fera l'objet d'un croquis comportant les observations géologiques et minéralogiques principales.
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. 115

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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15. MORER, J., 1981, Manuel du prospecteur minier, Ed. BRGM

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21. VERDEYEN, J., ROISIN, V et NUYENS, J. 1968, Mécanique des sols, Presse Universitaire
de Bruxelles, Dunod, Paris.
CHAPITRE VII: LES GITES METALLIFERES 116
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. *
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
1. Définition de la Géologie ............................................................................................................... 1
2. Insertion du cours ............................................................................................................................ 1
3. Finalité du cours .............................................................................................................................. 1
Ière PARTIE : GEOLOGIE FONDAMENTALE ET MATERIAUX DE CONSTRUCTION
NATURELS ............................................................................................................................................ 2
CHAPITRE I. GEOLOGIE, ORIGINE ET STRUCTURE DE LA TERRE .......................................... 3
I.1. LA GEOLOGIE ............................................................................................................................ 3
I.1.1 LES SCIENCES GEOLOGIQUES ET LEUR OBJET .............................................................. 3
I.1.2.LE TEMPS EN GEOLOGIE ...................................................................................................... 8
a. Le temps de la stratigraphie ........................................................................................................ 8
........................................................................................................................................................ 9
b. Le temps des fossiles .................................................................................................................. 9
c. Le temps de la radioactivité ........................................................................................................ 9
I.2. ORIGINE ET STRUCTURE DE LA TERRE ................................................................................ 11
I.2.1. L’origine du système solaire .................................................................................................... 11
I.2.2. La naissance de la Terre .......................................................................................................... 11
I.2.3. La Terre dans l’Univers et le système solaire .......................................................................... 11
I.2.4. Structure physique et chimique du globe ................................................................................. 12
CHAPITRE II. LE CYCLE GEOLOGIQUE ET LES MATERIAUX DE L’ECORCE TERRESTRE 14
II.1. LE CYCLE GEOLOGIQUE ..................................................................................................... 14
........................................................................................................................................................... 14
........................................................................................................................................................... 15
II.2. LES MINERAUX ..................................................................................................................... 15
II.2.1. Les éléments : les familles et leur distribution ................................................................... 15
II.2.2. Les grandes familles minéralogiques ................................................................................. 16
II.2.2.1. Les silicates................................................................................................................. 16
II.2.2.2. Les carbonates ............................................................................................................ 20
II.2.2.3. Autres minéraux.......................................................................................................... 21
II.3. Les roches .................................................................................................................................. 21
II.3.1. Les roches magmatiques .................................................................................................... 21
II.3.1.1. Introduction................................................................................................................. 21
a. Suites réactionnelles de Bowen – Cristallisation d’un magma ............................................. 22
.................................................................................................................................................. 22
b. Les propriétés descriptives des roches ................................................................................. 23
c. Principaux minéraux constitutifs des roches magmatiques .................................................. 23
d. Structures des roches magmatiques ...................................................................................... 25
II.3.1.2. Classification des roches magmatiques ...................................................................... 26
B. Classifications basées sur la composition minéralogique .................................................... 28
A. Famille des basaltes............................................................................................................. 30
C. Les granites et roches associées ........................................................................................... 31
D. Roches volcaniques ............................................................................................................. 33
II.3.2. ROCHES SEDIMENTAIRES ........................................................................................... 33
II.3.2.1. L’altération superficielles : les sols ............................................................................ 34
.................................................................................................................................................. 36
II.3.2.3. L’érosion mécanique .................................................................................................. 36
II.3.2.3. La diagenèse des roches sédimentaires ...................................................................... 37
II.3.2.4. Principaux minéraux constitutifs des roches sédimentaires........................................ 38
II.3.2.5. Structure des roches sédimentaires ............................................................................ 38
II.3.2.6. Classification des roches sédimentaires ...................................................................... 39
II.3.3. Roches métamorphiques .................................................................................................... 41
II.3.3.1. Définition .................................................................................................................... 41
II.3.3.2. Roches métamorphiques ............................................................................................. 42
CHAPITRE VII: LES GITES METALLIFERES 117
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. *
............................................................................................................................................................... 43
CHAPITRE III. LA STRATIGRAPHIE ............................................................................................... 44
III.1. Concept .................................................................................................................................... 44
III.2. Autres notions .......................................................................................................................... 44
Figure 20: Illustration d’une coupe géologique exécutée dans le gisement de Dianda au Katanga
(gisement situé à environ 80km au sud est de la ville de Kolwezi)....................................................... 45
III.3. Principes généraux de la stratigraphie...................................................................................... 45
III.3.1. Le principe de superposition ............................................................................................. 45
III.3.2. Le principe de continuité .................................................................................................. 46
III.3.3. Le principe d’identité paléontologique ............................................................................. 46
CHAPITRE IV. LA TECTONIQUE ..................................................................................................... 47
IV.1. Définition ................................................................................................................................. 47
IV.2. Contraintes et Déformation ...................................................................................................... 47
IV.2.1. Contrainte ......................................................................................................................... 47
IV.2.2. Relations entre contrainte et déformation ......................................................................... 47
IV.3. LES TERMES TECTONIQUES DE BASE............................................................................ 49
IV.3.1. Les plis ............................................................................................................................. 49
A. Eléments d’un pli................................................................................................................. 49
B. Types de plis ........................................................................................................................ 50
A. Les éléments d’une faille ..................................................................................................... 50
.................................................................................................................................................. 50
B. Types de failles .................................................................................................................... 51
C. Ensemble de failles .............................................................................................................. 51
CHAPITRE V. LES MATERIAUX DE CONSTRUCTION NATURELS. ......................................... 52
V.1. Génie géologique et génie civil ................................................................................................ 52
V.2. Matériaux de construction ......................................................................................................... 52
V.2.1. Propriétés pratiques des matériaux en rapport avec leur constitution géologique ................. 52
a. Dureté. Resistance à l’usure ...................................................................................................... 52
b. Résistance à l’écrasement ......................................................................................................... 52
c. Porosité. Résistance à la gélivité ............................................................................................... 53
e. Résistance aux agents atmosphériques ..................................................................................... 53
V.2.2. DE QUELQUES MATERIAUX ........................................................................................... 53
a. Granites ..................................................................................................................................... 53
b. Gabbro et basalte ...................................................................................................................... 54
c. Sables et grès ............................................................................................................................ 54
d. Argiles, marnes, ardoises .......................................................................................................... 54
e. Calcaires.................................................................................................................................... 54
f. Marbres...................................................................................................................................... 55
g. Ciment ...................................................................................................................................... 55
h. Meulières .................................................................................................................................. 55
IIème PARTIE : GEOLOGIE DU GENIE CIVIL ................................................................................. 56
CHAPITRE VI: AFFAISSEMENT, EROSION ET MOUVEMENT DES VERSANTS .................... 57
VI.1. Propriétés des roches solides ................................................................................................... 57
VI.1.1. Résistance à l’écrasement ................................................................................................. 57
VI.1.2. Hétérométrie, uniformité et perméabilité ......................................................................... 57
VI.1.3. Résistance au cisaillement ................................................................................................ 59
VI.1.4. Résistance aux efforts verticaux ....................................................................................... 59
VI.2. Matériaux naturels ou concassés destinés aux remblais ...................................................... 59
VI.2.1. Argiles .......................................................................................................................... 59
VI.2.2. Sable ............................................................................................................................ 61
VI.2.3. Graviers ........................................................................................................................ 61
VI.2.4. Autres : Pierres concassées, granulats, matériaux alluvionnaires ................................ 61
VI.3. Les procédés de traitement du sous-sol ................................................................................... 61
a. Battage des pieux ...................................................................................................................... 62
b. Vibrations ................................................................................................................................. 62
CHAPITRE VII: LES GITES METALLIFERES 118
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. *
c. Explosions ................................................................................................................................. 62
e. Compartimentage des terrains aquifères ................................................................................... 63
VI.4. Les affaissements ..................................................................................................................... 63
VI.4.1. Caractérisation des affaissements ..................................................................................... 63

...................................................................................................................................................... 64

........................................................... 64
Figure 30 : Affaissements et conséquences .................................................................................. 64
VI.4.2. Causes des affaissements .................................................................................................. 64
A. Causes internes (géologiques) : ........................................................................................... 64
B. Causes externes (anthropiques) ........................................................................................... 65
VI.4.3. Remèdes ........................................................................................................................... 65
VI.5. Erosion ..................................................................................................................................... 65
VI.5.1. Introduction ...................................................................................................................... 65
VI.5.2. Types de ruissellement ..................................................................................................... 65
VI.5.3. Erosion accélérée .............................................................................................................. 66
VI.6. Mouvement des versants .......................................................................................................... 67
CHAPITRE VII: LES GITES METALLIFERES 119
Cours de Géologie I par le Professeur Gabriel MAKABU K. *
VI.6.1. Chutes de pierres, Eboulement, Ecroulement ................................................................... 67
VI.6.2. Ecoulements lents ............................................................................................................. 68
VI.6.3. Glissement de terrain ........................................................................................................ 68
a. Définition et principaux types .............................................................................................. 68
b. Cas du glissement translationnel .......................................................................................... 68
c. Cas du glissement rotationnel ............................................................................................... 68
IIIème PARTIE : LEVE GEOLOGIQUE ET TOPOGRAPHIQUE ET TECHNIQUES DE
RECHERCHE DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION NATURELS IN SITU ........................... 72
VII.1. INTRODUCTION ...................................................................................................................... 73
VII.2. LE MATERIEL DE TERRAIN .................................................................................................. 73
VIII.1. Méthode de Résistivité .......................................................................................................... 88
VIII.2. SISMIQUE ............................................................................................................................ 92
VIII.2.1. Généralités sur l’exploration par des méthodes sismiques ............................................ 97
VIII.2.2. Types d'ondes élastiques et leurs vitesses ...................................................................... 98
VIII.2.3. Propagation des ondes P dans le sous-sol: ......................................................................... 99
VIII.2.4. Types de trajets sismiques ........................................................................................... 100
VIII.2.5. Les méthodes sismiques ............................................................................................... 102
VIII.2.5.1. Sismique réfraction ................................................................................................... 102
VIII.2.5.2. La méthode par réflexion .......................................................................................... 105
X.1. La prospection au marteau.............................................................................................. 106
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................ 115
12. LE TOURNEUR, J. et MICHEL, R. (1971), Géologie du génie civil, Armand Colin,
Paris. 115

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