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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE


UNIVERSITE DE BUNIA
UNIBU
B.P.292-BUNIA

DOMAINE DES SCIENCES JURIDIQUE, POLITIQUE, ADMINISTRATIVE ET


RELATION INTERNATIONALE
FILIERE DE SCIENCE JURIDIQUE

DROIT COMMERCIAL II

Par
Roméo-Paul TASILE MAWA
Professeur Associé

ANNEE ACADEMIQUE 2022-2023

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PREMIER MOMENT : DROIT DES SOCIETES

Toute société commerciale et tout groupement d’intérêt économique, y compris celle dans
laquelle un Etat ou une personne morale de droit public est associée, dont le siège social est situé
sur le territoire de l’un des Etats parties au Traité relatif à l’Harmonisations du droit des affaires, en
sigle OHADA sont soumis aux dispositions du présent Acte uniforme (article 1er de l’Acte
uniforme du 17 avril 1997 tel que révisé le 5 mai 2014).

I. Dispositions générales sur la société commerciale


1. Constitution de la société commerciale

L’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique définit deux manières de créer la société commerciale. Elles sont l’acte
unilatéral et l’acte contractuel.

L’acte unilatéral de la création d’une société commerciale véhicule l’idée de patrimoine


d’affectation, le législateur décide que la société peut être l’œuvre d’un associé ou actionnaire
unique ou unipersonnelle qui demeure cependant limitée à certains types de sociétés, à savoir les
SA et SARL. L’article 5 de l’Acte uniforme révisé en 2014 dispose que la société commerciale
peut être également créée, dans les cas prévus par le présent Acte uniforme, par une seule personne,
dénommée associé unique, par un acte écrit.

Mais étymologiquement, la société évoque la pluralité de personnes. Elle résulte donc et


avant tout d’un contrat ou d’une convention. La société est constituée par deux ou plusieurs
personnes appelées associés (article 4 de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique révisé en 2014). Néanmoins, l’analyse contractuelle de la
société peut être mise en doute parce que la volonté des associés ne joue dans bien des cas qu’un
rôle réduit, par exemple dans la rédaction des statuts, le choix de la forme de sociétés et la
détermination des pouvoirs des dirigeants, tous ceux-ci proposés par la loi.

Ainsi, certains doctrinaires ont pu dire que la société est plus une institution qu’un contrat
car on constate une rigidification du droit des sociétés qui est plus complexe et beaucoup plus
règlementaire.

Pour la constitution de la société, les fondateurs déposent au Registre du Commerce et du


Crédit Mobilier (RCCM) une déclaration de régularité et de conformité ou une déclaration
notariée de souscription et de versement.
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Les articles 100 et les suivants de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique révisé en 2014) opportunément, d'une part clarifie la situation
de la société en formation et de la société constituée mais non encore immatriculée, d'autre part
organise la reprise des engagements contractés par les fondateurs pour le compte de la société en
formation avant sa constitution ou avant son immatriculation.

Ils définissent les trois phases de la création de la société commerciale. Elles sont
notamment :

a) Préparation ou la fondation correspondant à celle ou la société n’est pas encore constituée


(article 100) ;
b) Constitution de la société matérialisée par la signature des statuts (article 101, alinéa 1er) ;
c) Acquisition de la personnalité juridique grâce à l’immaturation au RCCM (articles 97, 98,
99 et 101, alinéa 2). La naissance d’une personne morale donne aux relations entre
associés une stabilité et une efficacité que les techniques contractuelles ou
conventionnelles n’atteignent jamais.
2. Société commerciale

Avant de définir la société commerciale, il sera judicieux d’expliciter la notion d’entreprise


au point suivant.

2.1. Entreprises
2.1.1. Définition

L’article 7 du Code du travail définit l’entreprise comme toute organisation économique,


sociale, culturelle, communautaire, philanthropique, de forme juridique déterminée, propriété
individuelle ou collective, poursuivant ou non un but lucratif pouvant comprendre un ou plusieurs
établissements.

Les entreprises sont des personnes juridiques créées par les pouvoirs publics à leur
initiative ou celles des personnes morales de droit public, dans le but d’accomplir sous leur
contrôle des activités, des services, des prédations et des tâches d’intérêt général et une des
satisfactions des besoins collectifs nécessaires.

Elles désignent en outre, toutes organisations qui mettent en œuvre les ressources
naturelles, du travail et des capitaux pour produire des richesses, des biens ou des services
destinés à être vendus ou encore les entreprises sont des unités économiques impliquant la mise en

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œuvre des moyens humains, financiers et matériels de production ou de distribution des richesses
reposant sur une organisation préétablie.

Ces entreprises sont des organisations ou des unîtes institutionnelles juridiquement


autonomes, organisées et mues par des projets déclinés en stratégies, en politiques et en plans
d’actions, dont la fiabilité est de produire et de fournir des biens ou des services économiques.

Elles constituent le pôle d’économie indispensable par ses capacités créatrices des
richesses et des emplois. Les entreprises sont donc, les cellules qui produisent des biens et services
en vue de leur vente à un prix qui couvre approximativement leur coût. En d’autres termes, une
organisation dans laquelle sont combinés les moyens humains, matériels et financiers pour la
production ou la distribution des biens et/ou des services destinés à être vendus à un marché pour la
réalisation des bénéfices.

2.1.2. Différentes sortes d’entreprises avant la réforme en RDC


 Les entreprises privées : Les entreprises individuelles (exploitations agricoles, les
magasins de détail, les artisans et les membres de professions libérales) et les sociétés
commerciales et industrielles ;
 Les entreprises publiques : Celles qui sont placées sous l’autorité de l’Etat (SNEL,
REGIDESO, SONAS…) ;
 Les entreprises mixtes : Celles dans lesquelles l’Etat et les privées sont propriétaires ou
celles dont le capital et l’administration sont repartis entre les personnes du droit privé et le
pouvoir publics, ils se partagent les actions.
2.1.3. Désengagement de l’Etat des entreprises du portefeuille en RDC

Les entreprises sont transformées en sociétés commerciales qui sont sujettes aux dispositifs
relatifs des sociétés commerciales et au groupement d’intérêt économique ou des sociétés
coopératives de l’Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires
(OHADA). Cette réforme a été pilotée par le Comité de pilotage de la réforme des entreprises du
portefeuille de l’Etat, COPIREP en sigle.

2.2. Définition de la société commerciale

L’Acte uniforme du 17 avril 1997 tel que révisé le 5 mai 2014 organise les sociétés
commerciales et le groupement d’intérêt économique dans l’espèce Ohada. Cet acte uniforme est
entré en vigueur le 1er janvier 1988 et a modifié profondément le droit positif des Etats parties au

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Traité Ohada dont la République Démocratique du Congo est un des Etats parties qui l’a déjà
rectifié.

Jadis, en République Démocratique du Congo le Décret du 28 février 1887 organisait les


sociétés commerciales en droit congolais et a été modifié plusieurs fois et la dernière en date est
celui le Décret du 23 juin 1960.

Il ne faut pas confondre la société à l’entreprise. La société est un mécanisme qui permet
d’exploiter voir de créer une entreprise. Une entreprise est l’ensemble de moyens de production
qui sont à la disposition de la société pour l’exploitation. La société peut se définir comme un
contrat par lequel deux ou plusieurs personnes s’engagent à mettre quelque chose en commun
en vue d’exploitation et dans le but de partager le bénéfice qui pourra en résulté. Mais la société
désigne aussi l’entreprise donc quand on parle de la société, il faut prendre en compte deux
notions : La personne morale et les biens.

La société commerciale était considérée comme un simple contrat entre plusieurs


personnes traitant en leurs noms propres avec des tiers jusqu’au jour où, on a découvert la
personne morale. Au départ, il n’y avait que des contrats individuels, des sociétés de fait,
puisqu’ils n’avaient pas de personnalité morale : C’était une organisation de la personne sur son
patrimoine. Elle doit être crée dans l’intérêt commun des associés (l’article 4 de l’Acte uniforme
du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique tel que
révisé le 5 mai 2014).

Grâce à la personnalité morale, la société est devenue un instrument considérable pour


l’exploitation d’une entreprise. La personne morale est devenue distincte des personnes la
composant (les associés).C’est dans le droit romain qu’est née la personne morale. La société par
actions fit évoluer le droit des sociétés qui englobe aussi les sociétés des personnes.

Jusqu’en 1850, la création des sociétés était l’action du législateur ensuite ce fut celle de
l’exécutif. Après 1850, dans de nombreux pays, la société commerciale a commencé à être créer
uniquement par la volonté des fondateurs lorsque celle-ci répondait aux critères établis par la loi.

C’est l’essor des entreprises industrielles qui a facilité la création des sociétés
commerciales puisque ces dernières devaient faire appel aux considérables afin de faire face à
l’évolution de la technique. La conséquence fut le bouleversement dans la conception de la société
commerciale. Cela permet d’expliciter la notion d’entreprise.

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3. Conception de la société commerciale et du groupement d’intérêt économique

Les principes de bases du libéralisme économique étaient : Libre marché, interdiction de


l’intervention de l’Etat dans le domaine économique, laisser faire et laisser aller. La grande
évolution du droit des sociétés est marquée par l’avènement de la SARL qui rassemble beaucoup
de moyens et a un pouvoir étendu qui répond aux besoins de développement économique.

L’Etat ne pouvant pas intervenir dans les affaires à cause du libéralisme économique, les
sociétés naissaient à la volonté des associés. Le fait qu’on ait remplacé l’individualité des associés
par la personne morale, ceux-ci se sont effacés devant elle. Le Contrat a joué un rôle mineur
dans le fonctionnement des sociétés par action, celle-ci est devenue institution.

Au départ, c’était des associés s’effacent grâce à la personne morale. Les associés
n’engagent plus leurs biens, tout s’arrête à la personne et cela à l’égard de tiers : C’est la personne
morale qui engage désormais la société l’égard des tiers. La personne morale apporte certains
avantages : Elle facilite les relations juridiques de la société avec les tiers ; les associés ont la
possibilité de limiter leur responsabilité à leurs apports.

Dans la société par actions, la personne morale apparaît comme un écran : Le tiers en cas
de litige ne s’adressera qu’à la société et non aux actionnaires.

II. Eléments et spécificités du contrat de société

A l’origine de toute société, il y a un contrat de société même si la complémentarité de la


société commerciale ne survit guère dans les sociétés des personnes. La notion de contrat ne peut
être complètement écartée dans la société des capitaux puisque l’institution a son origine, le
contrat règlemente une œuvre de plusieurs personnes.

1. Conditions de validité du contrat de société

L’article 33 du CCC-Livre troisième pose la règle que les contrats ne créent des obligations
que s’ils sont légalement formés. Cela tient au respect des conditions de fond et de forme que la loi
prévoit pour leur validité. Au terme de l’article 8 du même code, quatre conditions sont essentielles
pour la validité d’une convention : Le consentement des associés, sa capacité à contracter, un objet
certain qui forme la matière de l’engagement et une cause licite dans l’obligation

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Ces conditions sont celles du droit commun des sociétés. Sous réserves de quelques
particularités, le contrat de société débouche sur la naissance d’une personnalité juridique
nouvelle (article 8 du CCL III).

1.1. Consentement des associés

Le consentement est l’acquiescement donné par chacune des parties à la conclusion du contrat. Il
constitue une condition essentielle du contrat. Il doit, non seulement exister mais aussi être intègre et
contenir tous les éléments requis et être exempt de tout vice.

En ce qui concerne le consentement des associés, il faut le concours des consentements sur
les clauses essentielles du contrat et sur sa nature. Ce consentement peut être donné par un
mandataire ou porte-fort ou par un fondé de pouvoirs.

Si le mandataire sort de ses pouvoirs et si la personne pour laquelle on s’est le fondé de


pouvoirs ne ratifie pas la décision, le contrat est nul s’il s’agit d’une société des personnes ;
s’il s’agit d’une société par actions, les mandataires, les porte-forts seront considérés comme
s’étant obligés eux-mêmes.

Ainsi, le consentement des associés est l’accord de volonté libre des contractants ou des
associés. Dans le consentement il y a l’offre et l’acceptation de l’une et l’autre partie. Il doit y avoir
concordance parfaite entre les deux. S’il n’y a pas de consentement libre, il n’y a pas de contrat
valable.

Les vices qui portent atteinte à la validité du contrat sont :

 Le vice de consentement ici est l’erreur substantielle sur la forme juridique de la


société ou sur la personne des associés. L’associé (cocontractant) a involontairement
une idée fausse de la chose (article 9 et 10 du CCL III) ;
 Le vice de consentement est la violence : Ce sont les contraintes physiques (voies de
fait) ou morales (menaces, chantage) contre une personne pour lui arracher un
consentement par crainte (articles 11 à 15 du CCL III);
 Le vice de consentement est la lésion : C’est une espèce d’erreur portant sur la valeur
de la chose qui fait l’objet d’un contrat. D’où il résulte que l’une des parties
contractantes ou les associés ou actionnaires éprouve une perte alors que l’autre en tire
profit, avantage. La lésion n’est opérante c'est-à-dire ne vicié le consentement que

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dans certaines contrats dans le partage et dans certaines ventes ou à l’égard de
certaines personnes telles que les mineurs, les vieillards, les faibles d’esprit etc. ;
 Le vice de consentement est le dol : S’il a exercé une influence déterminante et s’il
émane d’un associé.

Le vice de consentement entraîne la nullité de l’engagement et non de la société s’il


s’agit d’une société des capitaux ; elle entraîne la nullité de l’engagement et de la société s’il
s’agit d’une société des personnes (article 16 du CCL III).

Concernant la société fictive ou la société simulée : Si le contrat est fictif, c'est-à-dire ne


correspond pas à l’intention réelle des participants, il y a simulation. La création d’une société
apparente permet de dissimuler une exploitation personnelle et d’échapper aux engagements.
Commentez par exemple, une société en participation. Elle peut permettre également à un
débiteur de faire apport de ses biens à une société pour les faire échapper aux poursuites de ses
créanciers.

La situation des associés sur le plan juridique dans une société fictive : Chaque associé
a le droit de faire constater judiciairement la simulation par l’action en déclaration de simulation
au tribunal avec écrit à l’appui. Néanmoins, ils restent liés à l’égard des tiers car ils ont donné
l’impression d’être une société.

Les droits des tiers : Ils ont l’action en déclaration de simulation, s’il y a intérêt pour eux.
Il y a inopposabilité de l’acte au demandeur qui pourra saisir dans le patrimoine de la société
simulée les biens apportés par son débiteur c'est-à-dire que la société n’est pas en mesure
d’opposer au créancier tout acte car elle est simulée.

L’action en déclaration de simulation ne peut nuire aux créanciers qui ont traité de bonne
foi avec ladite société. Ces créanciers de bonne foi se feront payer les premiers sur les biens de la
société et les créanciers personnels des associés se feront payer sur le surplus.

Toutefois, la société fictive ne doit pas être confondue à la société véritable mais qui sert
de prête-nom à l’exploitant véritable.

La société de prête-nom est une société réelle et non fictive c'est-à-dire on prête à
quelqu’un le nom pour exercer ses activités commerciales, l’exemple la plus courant est la
location-gérance (articles 138, alinéas 3 et 4 de l’Acte uniforme OHADA du 15 décembre
2010 tel que révisé le 5 mai 2014 portant sur le droit commercial général).

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1.2. Capacité de contracter

La capacité est entendue comme l’aptitude à jouir des droits subjectifs et à les exercer. Elle est
une faculté biface : d’une part, il y a l’aptitude à jouir de ses droits et, d’autre part, celle à pouvoir les
exercer.

L’article 23 du code civil livre troisième dispose que toute personne peut contracter, si
elle n’en est pas déclarée incapable par la loi. La capacité requise est celle du droit civil et cela
dépend de la nature de l’acte. Il peut être un acte de disposition (acte comportant transmission
de droit) ou un acte d’administration (qualification donnée à certains actes de Gouvernement).

De ce fait, on peut définir la capacité de jouissance et la capacité d’exercice

a) Capacité de jouissance
La capacité de jouissance est l’aptitude à jouir, ou mieux à bénéficier ou tirer profit de ses
droits. Elle constitue l’aspect passif de la capacité. Elle est acquise à toute personne, quelle que soit son
statut. Un héritier mineur d’âge peut utilement jouir de ses immeubles. Il peut y vivre ou bénéficier des
loyers qui y proviennent, notamment pour sa scolarité, les soins de santé et les loisirs.
b) Capacité d’exercice
La capacité d’exercice est l’aptitude à mettre en mouvement les droits dont on est titulaire. Il
s’agit, en substance, de poser des actes juridiques relativement à ses droits.
La capacité d’exercice permet à une personne de poser des actes juridiques unilatéraux ou
bilatéraux.
Ces actes peuvent être:
 Des actes conservatoires qui visent la préservation du patrimoine ou tendant à éviter
sa diminution (ester en justice, inscrire une hypothèque, pratiquer une saisie
mobilière…) ;
 Des actes d’administration qui sont des actes de gestion normale du patrimoine
(donner en location une chose dont on est propriétaire) ;
 Des actes de disposition qui sont des actes qui entraînent une aliénation de la chose
dont on est propriétaire et qui diminuent le patrimoine (vente d’un bien, testament,
donation…).

La participation à une société commerciale ne constitue pas nécessairement un acte de


commerce sauf pour les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simple où les
associés sont commerçants et solidairement responsables.

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Les effets de l’incapacité, de l’interdiction et de l’incompatibilité d’un associé pour les
sociétés des personnes entraînent la nullité du contrat. Les incapables, les interdits et les
incompatibles ne peuvent être associés d’une société (article 7 de l’Acte uniforme relatif au droit
des sociétés et du groupement d’intérêt économique révisé en 2014).

En cas d’incapacité, d’interdiction et d’incompatibilité pour les sociétés en commandite


simple ou en nom collectif, c’est la nullité de la société par la demande de son représentant, de
l’incapable, de l’interdit ou de l’incompatible. En ce qui concerne les sociétés des capitaux, la
nullité affecte l’engagement de l’incapable, de l’interdit ou de l’incompatible et non la société.

Les mineurs et les majeurs incapables : Ils ne peuvent être associés d’une société dans
laquelle ils seraient tenus des dettes sociales au-delà de leurs apports (article 8 de l’Acte uniforme
relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique révisé en 2014).

La société entre époux, (conjoints) : Dans l’ancien temps, il n’était pas possible aux époux
de créer une société mais aujourd’hui, il n’y a pas d’obstacle si deux époux ne sont associés dans
une société dans laquelle ils seraient tenus des dettes sociales indéfiniment ou solidairement
associés (l’article 9 de l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique tel que révisé le 5 mai 2014). Ce qui conduit de nommer le
principe de commerce séparé des époux.

1.3. Existence d’un objet social licite et certain

L’objet est la chose sur laquelle porte le contrat. En d’autres termes, l’objet du contrat est
ce à quoi le débiteur s’est engagé à l’égard du créancier. Il s’agit, en quelque sorte, du but que les
parties cherchent respectivement à atteindre dans le contrat ; c’est ce qui est dû, la prestation
attendue.

En dépit de la confusion liée à leur interprétation, les deux notions ont des sens
différents.

 Objet de l’obligation : Il est la chose promise par le débiteur. Il s’agit de la prestation


matérielle attendue du créancier qui consiste à donner, faire ou ne pas faire quelque
chose. C’est dans ce sens que le mot est utilisé à l’article 10 du CCCLIII où il est dit :
L’erreur n’est une cause de nullité de la convention que lorsqu’elle tombe sur la
substance même de la chose qui en est l’objet.

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 Objet du contrat : Il est l’opération juridique envisagée par les parties, tel qu’il ressort
de la lecture de l’article 29 du CCC-LIII : Les choses futures peuvent être l’objet d’une
obligation. Vu sous cet angle, l’objet ne peut en rien être illicite. Il en est ainsi du
transfert de propriété dans un contrat de vente. C’est pourquoi, la doctrine conseille de
parler de l’obligation née du contrat que de l’objet du contrat.

L’objet doit être certain c'est-à-dire bien déterminé (en espèce, en qualité et quantité.

1.4. Existence d’une cause licite et certaine

La notion de cause du contrat est ambivalente. Tantôt elle désigne est la raison déterminante
de l’engagement de chaque partie au contrat, tantôt elle fait référence à la contrepartie attendue par
chaque partie qui s’engage. En termes simples, la cause est ce pourquoi une partie s’est engagée
dans un contrat.

La cause doit être certaine c'est-à-dire une intention déterminée ou un motif déterminé.
Elle diffère ainsi de l’objet qui ce à quoi une partie s’est engagée : L’objet d’un contrat tient à la
réponse pour la question ‘’Quid debetur ?’’ (Qu’est-ce qui est dû ?). Pour la cause, la question est :
‘’Curdebetur ?’’ (Pourquoi est-ce dû ?).Elle constitue une condition fondamentale de validité des
contrats. C’est pourquoi, la doctrine développe de nombreuses considérations relatives aux
conceptions de la cause.

En effet, Dans tout contrat, il faut un objet et une cause soient licites et déterminés dans ses
statuts (l’article 19 et 20 de l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique tel que révisé le 5 mai 2014) ou les apports et l’activité
doivent être licites (licet du latin). C'est-à-dire non contraire à la loi, à l’ordre public et aux bonnes
mœurs (un contrat ne doit pas porter sur des choses hors du commerce telles que les drogues. En
d’autres termes, l’objet et la cause des engagements pris par les associés doivent être possibles et
autorisés par la loi.

2. Caractères spécifiques des contrats de sociétés


 Intention de réaliser des bénéfices et de les partager : La société commerciale n’est pas
créée pour faire des dons mais pour faire des bénéfices à fin de les partager entre les
associés. Par bénéfice, il faut entendre un avantage patrimonial.
 Nécessité d’un apport par chaque associé ou actionnaire: Si les contractants n’effectuent
aucun apport, il n’y a pas de société. Si un associé n’a pas fait d’apport, la société est nulle

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si elle est une société de personnes, mais s’il s’agit d’une société par actions, elle ne peut
être nulle, elle existe mais c’est l’engagement de cet associé qui n’a rien apporté qui est nul.
La nature juridique de l’apport en société : L’apport en société est l’opération par
laquelle l’apporteur transfert à la société ses droits sur les biens constituant son apport.
 Jus fraternitatis et jus sociatatis : Dans la société, on doit procurer à chaque associé le
droit de contrôler et de s’ingérer dans la société. Cette idée de contrôle et d’ingérence
permet de distinguer la société et le prêt. Dans la société, il y a possibilité pour l’associé
d’exercer un contrôle sur la vie de la société ; cela ne se fait pas pour le prêt.
L’affectio sociétatis implique que les parties poursuivent ensemble la réalisation d’un but
commun. La spécificité par rapport aux contrats civils est l’intention de réaliser le
bénéfice. La conséquence de jus fraternitatis est qu’on ne peut avoir des clauses léonines.
Ces clauses entraînent en principe la nullité de la société.
Ces clauses sont celles qui permettent à un associé de prendre tous les bénéfices ou biens en
cas de perte un des associés ne pourra supporter aucune charge.
Il est impossibilité d’exclure un associé sans cause. L’exclusion n’est possible qu’en cas
de faute grave. Les coopératives sont des sociétés ouvertes. On peut y entrer et sortir sans
problème.
3. Preuve du contrat de société
 La preuve est libre en matière commerciale, mais, en ce qui concerne les droits de
la société, il y a une application limitée de la liberté de la preuve c'est-à-dire que dans
les sociétés commerciales sans personnalité juridique, la preuve du contrat de
société se fait en principe par toute voie de droit comme en toute opération
commerciale. Mais pour les sociétés commerciales ayant une personnalité juridique,
la loi exige un écrit spécial et publié dans certaines formes ;
 L’article 198 du CCL IIL énumère la preuve littérale (actes authentiques, acte
sous seing privé et actes recognitifs et confirmatifs), la preuve testimoniale, les
présomptions, l’aveu de la partie et le serment (décisoire ou supplétoire);

Il en résulte que le principe de la liberté de preuve ne s’appliquera que dans les cas rares
des sociétés de fait ou des sociétés créées de fait.

Par contre, lorsqu’il s’agit des sociétés commerciales avec personnalité juridique, il faut
un écrit publié dans certaines formes. Aussi longtemps que la société n’a pas été déclarée nulle, elle
existe entre les associés et la nullité demandée par l’un d’entre eux ne s’applique que pour

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l’avenir. Il va de soi que les tiers soient admis à prouver l’existence de la société par toute voie
de droit.

III. Personne morale de la société commerciale


1. Notions
1.1. Nature juridique de la personne morale

La personnalité juridique est une fiction juridique. Elle sert à traduire en termes
juridiques d’incontestables réalités que sont les sociétés considérées comme véritable centre
d’intérêt légitime organisé.

1.2. Application de cette fiction juridique aux sociétés commerciales

Toutes les sociétés commerciales ayant pris la forme des sociétés prévues par le législateur
sont dotées de la personnalité juridique. Ce système répond à une double préoccupation dans le
chef du législateur, notamment :

 Assurer la séparation de patrimoine social avec les biens des associés, ce qui permet
d’éviter le concours de créanciers de la société avec ceux personnels des associés.
L’intérêt de cette séparation est que les créanciers sociaux ont une action contre la
société et les créanciers personnels ont des actions contre les associés ;
 Permettre le fonctionnement plus aisé de la société.
2. Naissance de la personnalité morale

Elle dépend des législateurs. Il y en a qui pensent que qu’elle naît à la publication au
journal officiel. Quant à notre législation (RDC), elle naît au dépôt des actes de sociétés au
greffe du Tribunal de Grande Instance. L’opposabilité aux tiers intervient dès la publication au
journal officiel tâche du ministère de la justice.

L’acte de société doit être rédigé dans les formes légales. Pour les sociétés de fait ou crées
de fait. La société existe lorsqu’elle manifeste extérieurement son existence c'est-à-dire lorsque
tout le monde constate qu’elle est là.

Pour la SARL, elle naît dès l’autorisation du Président de la République. C’est donc la
signature du Décret qui donne naissance aux sociétés par action à responsabilité limitée.

Le nouveau registre de commerce est né en 1979, quand le premier commissaire d’Etat


avait présenté le budget où il y avait un déficit, il fallait donc recourir aux citoyens congolais de
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prêter à l’Etat. Mais comme le congolais n’avait pas beaucoup d’argent à l’Etat, on a demandé au
ministre d’ajouter les frais administratifs. Il fallait supprimer l’ancien registre et procéder à la
création du nouveau registre commerce afin d’avoir de l’argent et enfin, créer la patente qui sera
contrôlée par le bourgmestre pour le petit commerce.

Pour que l’existence de la société soit opposable aux tiers, il faut que l’acte constitutif soit
déposé au greffe du TGI dans les 6 mois de la date de leur établissement. Si entre le moment
du contrat et les formalités constitutives, les fondateurs ont exercés quelques activités sociales, les
contrats sont en leurs noms avec les clauses de la stipulation pour autrui en faveur de la société. Si
la société n’agrée pas à ces engagements, les fondateurs en seront tenus solidairement et
indéfiniment.

2.1.Publication des actes de société

Les actes de société déposés en copies et en extrait au TGI à son greffe sont publiés au
journal officiel à la diligence du ministère de la justice à charge de la société. Toutes modifications
des actes des sociétés suivant la même procédure c'est-à-dire dépôt et publication au journal
officiel.

Les actes de procuration qui donnent mandat de gestion et de signature sociale et les actes
de gestion et signature sociale et les actes de retrait sont à publier au journal officiel.

La nullité résultant du défaut de dépôt ne pourra pas être apposée aux tiers par les
associés. L’extrait à publier au journal officiel contiendra au minimum selon la nature de société,
les mentions suivantes :

 La désignation précise des associés avec leurs adresses et en annexe le casier


judiciaire ;
 La dénomination de la société ;
 Le siège social ;
 L’objet social ;
 Le montant du capital social et la manière dont il est reparti ;
 La spécification de chaque apport en nature, les conditions auxquelles il est fait (en
industrie en jouissance) et le nom de l’apporteur ;
 Les charges hypothécaires grevant l’immeuble apporté ;
 Le mode de répartition du bénéfice ;

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 La date de commencement de la société et sa durée ;
 La désignation des personnes autorisées à gérer, à engager la société et leurs
pouvoirs ;
 Le début et la fin de chaque exercice social.
 Pour l’autorisation des coopératives (avant d’adhésion de la RDC dans l’Ohada), c’est le
Gouverneur de Province. L’article 1er et 3 de Décret du 24 mars 1956 relatif aux
coopératives dispose que le gouverneur de province peut agréer des sociétés coopératives
indigènes, c’est-à-dire des associations groupant au moins dix personnes physiques
indigènes, originaires du Congo belge, du Ruanda-Urundi ou des contrées voisines,
lorsqu’elles ont pour objet social de promouvoir, par la mise en œuvre des principes de la
coopération, les intérêts économiques et sociaux de leurs membres exclusivement et Le
gouverneur de province peut également agréer le groupement de deux ou plusieurs de ces
associations.
S’agissant des sociétés coopératives et sociétés mutualistes, l’article 6, alinéa 2 de
Décret du Roi Souverain sur les sociétés commerciales tel que modifié et complété par la
Loi n°10/008 du 27 février 2010 portant révision de certains articles du Décret du 27 février
1887 dispose qu’en sus, nulle société coopérative ne pourra se fonder au Congo qu’après
avoir été autorisée par le gouverneur général ou le vice-gouverneur général désigné par lui.
L’autorité appelée à autoriser vérifie si les statuts soumis à son approbation sont conformes
aux principes généraux du droit belge sur la matière.

Les sociétés agissent par leurs représentants dont les pouvoirs s’établissent par l’acte
constitutif ou par les actes postérieurs faits en exécution de l’acte constitutif. Très souvent, la
société n’agit pas par ses représentants mais plutôt par ses organes notamment les
administrateurs. Ils engagent la responsabilité de la société.

La faillite de la société ne concourt pas avec la faillite du gérant.

Aujourd’hui, la personnalité juridique est là une innovation pour la plupart des pays
africains découle de l'immatriculation au RCCM. La société non immatriculée de façon
volontaire est assimilée à la société en participation. Dans le cas contraire, c'est une société créée
de fait.

En bref, à l’exception de la société en participation, toute société doit être immatriculée


au registre du commerce et du crédit mobilier et toute société jouit de la personnalité juridique à
compter de son immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier, à moins que le
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présent Acte uniforme en dispose autrement (articles 97 et 98 de l’Acte uniforme du 17 avril
1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique tel que révisé le 5
mai 2014).

Quant à la succursale, elle est définie comme un établissement commercial, industriel ou


de prestations de services appartenant à une personne physique ou à une personne morale. Elle est
dotée d'une certaine autonomie de gestion mais ne bénéficie pas de la personnalité juridique.

Quand elle appartient à une personne étrangère, la succursale doit être apportée à une
société de droit, existante ou à créer, de 1'un des Etats parties, deux ans au plus tard après sa
création, à moins qu'elle soit dispensée de cette obligation par un arrêté du ministre chargé du
commerce de 1'Etat partie dans lequel la succursale est située (article 120 de l’Acte uniforme du
17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique tel que
révisé le 5 mai 2014).

Il résulte de cette disposition que la succursale étrangère est une situation provisoire ou
d'essai qui doit aboutir, soit à la création d'une filiale, soit à la disparition pure et simple. En
supposant que la constitution soit effective, il se pose des questions relatives au fonctionnement de
la société commerciale.

S’agissant singulièrement de la personnalité juridique des sociétés coopératives, l’article


78, alinéa 1er de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose que toute société coopérative jouit
de la personnalité juridique à compter de son immatriculation au registre des sociétés coopératives.

2.2.Sociétés étrangères

Ces sociétés étrangères légalement constituées et ayant leurs sièges sociaux légaux en pays
étrangers peuvent faire des opérations commerciales et ester en justice au Congo.

Si elles ont des représentations au Congo notamment succursales, filiales, comptoirs, elles
sont tenues de déposer dans les 6 mois de la fondation de leur établissement un extrait de leur acte
constitutif et de faire élection du domicile au Congo.

Jadis, les garants de ces succursales sont soumis au régime juridique des sociétés
congolaises. Dans le temps actuel, ils sont soumis prioritairement par le régime juridique
de d’espace Ohada. Toute fausse énonciation, indiquée ou omission frauduleuse dans les actes

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déposés destinées à tromper les tiers sera punie de peine d’escroquerie (vol par ruse) non de
peine d’extorsion (vol par menace).

2.3.Patrimoine des sociétés commerciales

La loi congolaise prévoit qu’aucune société congolaise ou étrangère ne pourra obtenir ou


posséder dans le domaine foncier par exemple, plus de 10 milles hectares sans autorisation
expresse de l’exécutif (Ministre de l’environnement). A lire dans le droit des biens, la notion du
patrimoine.

3. Conséquences de la personne morale


3.1. Définition du patrimoine

Le patrimoine est l’ensemble des droits et des obligations d’une personne juridique. C’est
donc l’ensemble des biens extérieurs, des choses inanimées ou même animées (végétaux,
animaux), mobilières ou immobilières, corporelles ou incorporelles qui appartiennent à une
personne physique ou morale. De plus, il réunit autant les biens actuels que futurs.

3.1.1. Patrimoine est une universalité

Le patrimoine constitue un ensemble de droit et d’obligation indissolublement lié et qui se


rattache à une personne à la fois débitrice de charge et titulaire de droit. Le patrimoine va évoluer
en fonction de l’activité juridique des sujets de droit (par exemple, le particulier fait une
donation, son patrimoine diminue).

Il comporte un actif et un passif: Il existe une corrélation entre eux, d’où une
universalité, l’actif répond au passif, l’ensemble positif de ces biens font en l’occurrence, le gage
général, le nantissement et l’hypothèque de ces créanciers.

3.1.2. Patrimoine est un attribut de la personne

L’idée de patrimoine est le corollaire de l’idée de personnalité. Autrement dit, le patrimoine


est une émanation de la personne physique ou de la personne morale.

3.2. Patrimoine de la société

La société a un patrimoine propre différent de celui des associés. Capacité des sociétés
commerciales, elle a un nom propre, siège propre. Bref, elle a un attribut que l’homme

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physique. La société a un patrimoine, c'est-à-dire l’ensemble de ses biens et ses droits avec les
obligations et les charges qui en sont la contrepartie.

Ce patrimoine est en l’occurrence l’hypothèque, le gage et le nantissement exclusifs des


créanciers de la société. Ils peuvent être remboursés sur ces biens à l’exclusion des créanciers
personnels des associés.

01) Situation des associés : Deux situations se présentent comme suit :


 Dans les sociétés civiles, les associés sont copropriétaires des apports mis en commun et
n’ont que des droits personnels les uns contre les autres c'est-à-dire ils sont dans
l’indivision ;
 Dans les sociétés commerciales personnalisées, il n’y a pas d’indivision. Les associés
n’ont aucun droit réel sur les apports s’ils cèdent leurs droits dans la société on ne peut
en conclure qu’elles ont transféré à l’acquéreur les biens de la société et cela même si
l’opération est faite par tous les associés.
02) Droits et obligation envers la société (des associés) :
 Les droits envers la société : Sont d’abord, la participation à la gestion de la société,
comme gérant ou administrateur et le droit à une quote part du bénéfice ;
 Obligation envers la société : Est d’effectuer ou libérer les apports.

Les créanciers des associés ou actionnaires disposent du droit mobilier soit comme
meubles corporels lorsque ces droits sont constatés par des titres négociables (SA) ou des
meubles incorporels dans les autres cas où les titres ne sont pas négociables notamment le cas de
parts d’intérêt, les actions nominatives.

Lorsque les parts d’intérêts et les actions nominatives ne sont pas négociables, ils sont
considérés comme meubles incorporels. La durée des droits des associés va jusqu’à la fin de la
liquidation la société qui fait tomber le restant de l’actif dans l’indivision.

3.3. Capacité de la société

La société a pleine capacité dans le cadre de son objet social, c'est-à-dire qu’elle peut
acquérir et contracter de même qu’ester en justice et réclamer les dommages et intérêts. Les
sociétés peuvent devenir actionnaire dans d’autres sociétés.

La société devenue actionnaire dans d’autres sociétés, peut exercer les fonctions de gérant
ou d’administrateur d’une autre société et cela en procédant à la nomination des administrateurs.

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01) Libéralités : En principe, la société peut recevoir et non donner car son but est de faire
des bénéfices ;
02) Responsabilité pénale et civile de la société : Elle peut engager la responsabilité
civile si elle commet une faute délictuelle, contractuelle ou quasi-délictuelle ou les
dommages causés par les vices des choses dont la société a la garde ou par la ruine du
bâtiment dont elle est propriétaire. Quant à sa responsabilité pénale, cette dernière est
une question contestée.

La société peut engager sa responsabilité pénale du seul fait que le droit pénal classique
qui frappe l’intention, le subjectivisme, la situation qui n’est pas être prise en compte en droit
pénal économique où on frappe le fait, l‘objectivisme et donc, quand, on doit sanctionner la
société par des sanctions propres.

3.4. Représentation des sociétés commerciales par des organes

La théorie de l’organe appliquée aux sociétés commerciales c'est-à-dire que les personnes
morales agissent par leurs organes, personnes physiques qui ont capacité d’agir au nom de la
société. Les organes expriment la volonté de la société de façon directe.

01) Conséquence de cette théorie : A l’ égard des tiers, l’organe ne peut pas présenter un
gérant qui a dépassé (au-delà d’une limite) sa procuration et ne doit pas justifier sa qualité.
Les actes accomplis par les organes engagent directement la société à condition qu’ils
n’excèdent pas leurs pouvoirs. Si un gérant accomplit un quasi délit ou un délit dans la
sphère de ses attributs, la société est responsable directement (article 258 du CCL III).
Si le gérant a dépassé ses pouvoirs, le tiers peut recourir à la théorie de l’apparence et
rendre responsable la société qui se retournera contre son gérant (action récursoire). Pour
les actions judiciaires intentées par la société ou initiée contre elle, la société sera
représentée par ses organes, en l’occurrence le conseil d’administration. Aucune
obligation personnelle dans le cadre de la représentation lorsque l’organe agit en qualité, il
n’engage pas l’obligation du gérant ou de la personne mais de la société à moins qu’il soit
tenu d’engagements sociaux comme associé.
02) Capacité requise pour être organe d’une société : En principe, toute personne majeure et
capable peut devenir organe (administrateur, gérant) d’une société commerciale, sauf dans
le cas du failli où il faut le concordat judiciaire (réhabilitation).
Le failli de bonne foi peut être autorisé à faire le commerce, et enfin les incompatibilités.

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3.5. Dénomination sociale

L’article 14 de l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du


groupement d’intérêt économique tel que révisé le 5 mai 2014 dispose que toute société est
désignée par une dénomination sociale qui est mentionnée dans ses statuts. Dans l’ancien temps,
on faisait la différence entre le nom des sociétés des personnes appelé raison social tan disque pour
les sociétés par actions on parlait de la dénomination sociale ; mais actuellement, le législateur n’a
pas fait de différence en maintenant la dénomination sociale.

Ainsi, il est impérieux de savoir sur la dénomination sociale les notions suivantes
(articles 15 à 18 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique):

 Nom d’un ou plusieurs associés ou anciens associés peut être inclus dans la
dénomination sociale ;
 Société ne peut prendre la dénomination d’une autre société déjà immatriculée au
registre du commerce et du crédit mobilier ;
 Dénomination sociale doit figurer sur tous les actes et documents émanant de la société
et destinés aux tiers, notamment les lettres, les factures, les annonces et publications
diverses. Elle doit être précédée ou suivie immédiatement en caractères lisibles de
l’indication de la forme de la société, du montant de son capital social, de l’adresse de
son siège social et de la mention de son immatriculation au registre du commerce et du
crédit mobilier ;
 La dénomination sociale peut être modifiée, pour chaque forme de société, dans les
conditions prévues par le présent Acte uniforme, pour la modification des statuts.
3.6. Siège social de la société

Toute société a un siège social (article 23 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997
relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique), lieu où se réunissent les
organes dirigeants de la société. Le siège social peut être statutaire ou réel, c'est-à-dire que les
organes de la société se tiennent en dehors du siège statutaire.

Exemple, le siège statutaire de MAF est à Bunia et son siège réel est à Dungu.

S'agissant du siège, le choix n'est pas très tranché dans le débat sur le siège statutaire et le
siège réel. En effet, les tiers peuvent se prévaloir du siège statutaire, mais celui-ci ne leur est pas

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opposable par la société si le siège réel est situé en un autre lieu (article 26 de l’Acte uniforme
révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

01) Importance du siège social : Le siège social est comme le domicile d’une personne
notamment en ce qui concerne la procédure. Il détermine la compétence rationae loci c'est-
à-dire là où les actes de procédure doivent être signifiés à la société.
3.7. Durée et prorogation
3.7.1. Durée

La durée de la société inscrite dans les statuts ne peut excéder quatre-vingt-dix-neuf ans.
Sauf, les dispositions contraires du présent Acte uniforme révisé, la date la date d’immatriculation
au registre du commerce et du crédit mobilier.

L’article 30 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et
du groupement d’intérêt économique, dispose que l’arrivée du terme entraîne dissolution de
plein droit de la société, à moins que sa prorogation ait été décidée dans les conditions prévues aux
articles 32 et suivants du présent Acte uniforme.

La durée de la société peut être modifiée, pour chaque forme de société, dans les conditions
prévues par le présent Acte uniforme, pour la modification des statuts (article 31 de l’Acte
uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique).

3.7.2. Prorogation

La prorogation est décidée une ou plusieurs par chaque société et ne créée pas une
nouvelle personne juridique. La consultation est impérieuse un an au moins avant la date
d’expiration de la société, entre les associés avant la prorogation d’une société.

A défaut, tout associé peut demander au président de la juridiction compétente dans le


ressort de laquelle est situé le siège social, statuant à bref délai, la désignation d’un mandataire de
justice chargé de provoquer la consultation prévue à l’article précédent (article 36 de l’Acte
uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique).

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3.8.Titres sociaux
3.8.1. Notion

Les titres sociaux émis par la société sont dénommés les actions dans les sociétés des
capitaux (intuitus pecuniae) et les parts sociales dans les autres sociétés (intuitus personae). Ils
sont les biens meubles (corporels ou incorporels).

3.8.2. Droits et obligation attachés aux titres

Les titres sociaux confèrent à leur titulaire (article 53 de l’Acte uniforme révisé du 17
avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique):

 Un droit sur les bénéfices réalisés par la société lorsque leur distribution a été
décidée ;
 Un droit sur les actifs nets de la société lors de leur répartition, à sa dissolution ou à
l’occasion d’une réduction de son capital ;
 Le cas échéant, l’obligation de contribuer aux pertes sociales dans les conditions
prévues pour chaque forme de société ;
 Le droit de participer et de voter aux décisions collectives des associés, à moins que
le présent Acte uniforme en dispose autrement pour certaines catégories de titres
sociaux.

Ces droits et l’obligation susmentionnés de chaque associé sont proportionnels au


montant de ses apports, qu’ils soient faits lors de la constitution de la société ou au cours de la vie
sociale, sauf des dispositions contraires des statuts. Ils ne peuvent être suspendus ou supprimés
que par des dispositions expresses du présent Acte uniforme.

Toutefois, sont réputées non écrites les stipulations attribuant à un associé la totalité du
profit procuré par la société ou l’exonérant de la totalité des pertes, ainsi que celles excluant un
associé totalement du profit ou mettant à sa charge la totalité des pertes (article 54, alinéa 2 de
l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique).

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3.8.3. Valeur nominale

Les titres émis par une société doivent avoir la même valeur nominale (article 56 de l’Acte
uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique).

3.8.4. Négociabilité et cessibilité

Les articles 57 et 59 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des
sociétés et du groupement d’intérêt économique disposent que les parts sociales sont cessibles.

Les actions sont cessibles ou négociables et les sociétés anonymes émettent des titres
négociables.

3.8.5. Détention des titres sociaux par un seul associé

Dans le cas des sociétés dont la forme unipersonnelle n’est pas autorisée par le présent Acte
uniforme, la détention par un seul associé de tous les titres sociaux n’entraîne pas la dissolution
de plein droit de la société.

Tout intéressé peut demander au Président de la juridiction compétente cette dissolution, si


la situation n’a pas été régularisée dans le délai d’un an. Le tribunal peut accorder à la société un
délai maximal de six mois pour régulariser la situation. Il ne peut prononcer la dissolution si, au
jour où il statue sur le fond, cette régularisation a eu lieu (article 60 de l’Acte uniforme révisé du
17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

3.9. Capital social

Le capital social est constitué par les parts sociales ou les actions. Ils sont indiqués dans
ses statuts et peuvent être fixes, réduits ou augmentés. Les articles 61 à 71 de l’Acte uniforme
révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique
définissent les dispositions générales, le montant du capital et la modification du capital.

Le capital social appelé encore son patrimoine propre. Il est constitué des apports des
associés ou actionnaires cela ne veut pas dire que le capital égal toujours apport c'est-à-dire que les
apports peuvent être supérieur au capital étant le montant inscrit dans les statuts pour aviser les
tiers est un chiffre forfaitaire.

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Le capital social est intangible et le capital social doit être souscrit, c'est-à-dire doit avoir
des titulaires mais il peut exister un capital libéré cela lorsque tout capital a été payé par les
associés.

3.10. Nationalité de la société commerciale

La nationalité de la société commerciale se détermine par rapport à son siège social,


c’est la lex societatis c'est-à-dire la loi de la société. La société commerciale se rattache
nécessairement à la législation d’un pays donné. C’est la législation qui détermine ses conditions
d’existence, son statut, fonctionnement.

La nationalité de la société découle donc de la législation qui la régie et le transfert du


siégé social d’un pays à l’autre entraîne un changement de nationalité d’origine et la nationalité
actuelle : Exemple, la société de nationalité d’origine belge et actuelle congolaise.

La nationalité des associés est en principe indifférente à la détermination de la nationalité


de la société. La société congolaise est celle qui est constituée suivant la loi congolaise et dont le
siège social se trouve au Congo.

Mais dans certaines circonstances, on tient compte de la nationalité des associés :


Exemple, la formation du capital ou la rétrocession pour la République Démocratique du Congo est
de 40% et le propriétaire 60%.

Lorsqu’ un étranger s’inscrit au nouveau registre de commerce ou le cas où la majorité des


associés sont des étrangers.

3.11. Progéniture d’une société commerciale ou les filières de la société


commerciale

Elle a une naissance sui generis (terme latin de droit, signifie littéralement de son
propre genre, de sa propre chose ou de sa propre espèce, c'est-à-dire qu’on ne peut pas
comparer à d’autres. C’est un nouveau droit. Il qualifie une situation juridique dont la
régularité empêche tout classement dans une catégorie déjà répertorié et nécessite de créer des
textes spécifiques) et elle a une personne morale.

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3.12. Cas d’une société fictive

La société fictive comme explicitée ci-haut, elle est selon la jurisprudence, la personne
physique qui se dissimule derrière cette société fictive qu’à la personne morale elle-même
(commerçante).

La question se pose en cas de faillite : La société ne pouvant faire face à ses


engagements, les créanciers vont se rembourser sur les patrimoines des personnes physiques.
S’ils font la preuve de l’existence de la société (pour faire recours aux patrimoines des personnes
physiques dissimilées derrière cette société).

En France, la possibilité d’obtenir la faillite de cette personne est consacrée par la loi.
En Belgique, cela est issu de la jurisprudence non de la loi en application des principes généraux de
droit.

IV. Règles de forme pour la création d’une société commerciale


1. Nécessité d’un acte écrit spécial

Pour constituer une société commerciale, il y a des conditions de fond et de formes.

En ce qui concerne les règles de forme, il faut relever ici le sens même du formalisme
imposé par la loi c'est-à-dire qu’il faut des statuts ou acte de société qui sont les statuts sont
élaborés ou établis par l’acte notarié ou sous seing privé (articles 10 et 11 de l’Acte uniforme
du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014).

La forme des statuts est traitée à l'article 10 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel
que révisé le 5 mai 2014 dont la rédaction est quelque peu ambiguë. Selon cet article 10 de l’Acte
uniforme susmentionné les statuts sont établis par un acte notarié ou par un acte offrant des
garanties d'authenticité dans l'Etat du siège de la société déposé avec reconnaissance
d'écritures et de signatures par toutes les parties au rang des minutes d'un notaire. Ils ne peuvent
être modifiés qu'en la même forme.

La disposition de l'article 11 de l’Acte uniforme susmentionné prévoyant le nombre


d'originaux à dresser lorsque les statuts sont rédigés par acte sous seing privé ne semble pas
présenter d'intérêt au regard de l'exigence de l'article 10.

L’article 12 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014)
dispose que les statuts énoncent :
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 La forme de la société ;
 Sa dénomination sociale suivie, le cas échéant, de son sigle ;
 La nature et le domaine de son activité, qui forment son objet social ;
 Son siège ;
 Sa durée ;
 L’identité des apporteurs en numéraire avec, pour chacun d’eux, le montant des
apports, le nombre et la valeur des titres sociaux remis en contrepartie de chaque
apport ;
 L’identité des apporteurs en nature, la nature et l’évaluation de l’apport effectué par
chacun d’eux, le nombre et la valeur des titres sociaux remis en contrepartie de
chaque apport ;
 L’identité des bénéficiaires d’avantages particuliers et la nature de ceux-ci ;
 Le montant du capital social ;
 Le nombre et la valeur des titres sociaux émis, en distinguant, le cas échéant, les
différentes catégories de titres créées ;
 Les stipulations relatives à la répartition du résultat, à la constitution des réserves et
à la répartition du boni de liquidation ;
 Les modalités de son fonctionnement.

Les règles de forme sont imposées en raison du fait que l’acte constitutif donne naissance
à un sujet de droit nouveau dont les tiers doivent être correctement informés.

Par conséquent, la société commerciale dotée de la personne morale n’existe légalement


que si sa constitution à été constaté dans un acte écrit spécial : Cet acte doit être publié soit en
extrait ou dans les conditions prescrites par la loi. Les mêmes obligations s’imposent en cas de
modification pendant la vie de la société.

1.1. Acte écrit spécial


1.1.1. Condition de la validité du contrat

Pour les sociétés civiles, la nécessité d’un écrit ne s’impose que dans la mesure où l’écrit
va servir de preuve.

Dans les sociétés commerciales dotées de la personnalité juridique l’écrit constitue à la fois
un mode de preuve et surtout un élément substantiel de la validité du contrat. Cet écrit doit
être spécial c’est à dire établi spécialement en vue de constituer une société.

PA ROMEO PAUL TASILE MAWA: DROIT COMMERCIAL II : DEUXIEME ANNEE DE LICENCE DE LA FILIERE
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Ce n’est pas un acte solennel, en effet, l’absence d’acte constitutif n’entraîne pas la
nullité absolue de la société c'est-à-dire aussi longtemps que la nullité n’est pas prononcée le
contrat produit ses effets.

D’autre part, cette nullité lorsqu’elle est prononcée par le juge n’opère que pour l’avenir.

1.1.2. Forme de cet acte constitutif (spécial)

Faisons la distinction entre les sociétés de capitaux et celles des personnes pour les sociétés
des capitaux (SARL), il s’agit d’un acte authentique à peine de nullité c'est-à-dire passé aux
services du notaire.

Pour les sociétés des personnes (en nom collectif et commandite simple) l’acte peut être
authentique ou sous seing privé.

Néanmoins, s’il y a des apports immobiliers, en nature, l’acte doit être authentique pour
être soumis à la formalité de la transcription c'est-à-dire pour opérer la mutation au nom de la
société.

Lorsque la société des personnes est formée par des actes sous seing privé, il y a
application de la formalité du double original.

Pour les sociétés mixtes, il faut un acte authentique, de même que la coopérative qui peut
se constituer par acte sous seing privé ou par acte authentique. Pourquoi, parce que la
coopérative peut avoir deux formes, la forme de la société des personnes où il faut un acte sous
seing privé mais aussi la forme des sociétés des capitaux où il faut un acte authentique.

1.2. Nécessité de l’acte régulier et complet

Pour que la société soit valable, l’acte qui en constate doit être régulier en la forme. A
son absence ou son irrégularité, c'est-à-dire lorsqu’on ne peut pas la régulariser devant le notaire,
mais aussi l’acte doit être complet c'est-à-dire constater tous les éléments essentiels du contrat de
société.

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2. Nullité de la société commerciale quant à la forme

La conséquence de l’acte irrégulier ou de l’acte incomplet est la nullité.

2.1. Caractéristiques de cette nullité

Cette nullité est assez rare dans les sociétés à responsabilité limitée en revanche fréquente
pour les sociétés des personnes. Cette nullité se rattache à la nullité absolue en ce sens que c’est
une nullité de droit c'est-à-dire devant être prononcé par le juge qui n’a aucun pouvoir
d’appréciation.

Cette nullité ne peut être couverte par une confirmation quelconque.

Si les parties veulent réparer leur erreur, elles peuvent conclurent un nouveau contrat, la
nullité peut être invoquée en tout état de cause c'est-à-dire à tous les stades de la procédure mais
cette nullité diffère de la nullité absolue de droit civil dans le sens que qu’elle n’est pas
d’ordre public, le tribunal ne pourra la prononcer d’office comme elle doit être demandée.

Les effets de cette nullité varient selon qu’elle est invoquée par un tiers ou un associé.

2.2. Situation et droits du tiers

Les tiers peuvent se prévaloir de la nullité mais les associés ne peuvent la leur opposée.
Cette nullité peut être invoquée par les créanciers personnels d’un associé, par les créanciers de la
société, par ses débiteurs et par le fisc.

2.3. Options des tiers

La nullité n’étant pas d’ordre public au sens du droit civil, les tiers ont une option à 3
possibilités :

 Rejeter la nullité de la société;


 Poursuivre la nullité de la société;
 Accepter la société telle qu’elle a été formée comme une société en nom
collectif ou en société de fait.

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2.4. Effets de la nullité
2.4.1. Nullité demandée par un associé

La loi interdit aux associés d’opposer la nullité aux tiers mais chacun d’eux peut
l’opposer aux autres associés.

Chaque associé peut diriger contre la société elle-même une action tendant à prononcer la
nullité.

L’annulation demandée par un associé opère à dater du jour de la demande. Elle ressemble
ainsi à la dissolution puisque les opérations effectuées par la société jusqu’à la demande à
l’annulation reste valable entre associés.

Mais à la différence de la dissolution, la personne morale ne subsistera pas pour les besoins
de la liquidation. On compare ainsi la nullité de la société à sa dissolution.

Entre associés, la nullité est considérée comme action relative et l’action en nullité est
soumise à une prescription de trois ans (article 251 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997
relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

2.4.2. Si la demande émane d’un tiers

Quand le tiers a exercé une option, il ne peut plus revenir sur son option. S’il opte pour la
nullité, cette nullité devra être prononcée même si un autre tiers ou associé s’y oppose. Même si la
société est, au moment où elle est déclarée dissoute sans poursuivre la procédure de
liquidation, on annule la société.

Cette nullité opère rétroactivement au jour de la constitution de la société qui sera


considérée comme n’ayant jamais existée.

Ce tiers, s’il est créancier personnel d’un associé, il pourra exercer ses droits sur les biens
apportés par son débiteur à la société annulée.

Les associés pourraient, s’il y a lieu, intentés une action dite in rem verso ou en restitution
de la chose (un type d’actions subsidiaires, c'est-à-dire qui ne peut s’engager qu’à la condition
d’aucune autre action ne soit possible. Il en va ainsi, de l’action en remboursement de l’indu,
de l’enrichissement sans cause et de la gestion des affaires, En droit civil, l’enrichissement sans

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cause est appelé aussi enrichissement injustifié ou action de in rem verso) contre les tiers
contractants à qui la société annulée aurait fournie des marchandises sans en recevoir le prix.

A l’égard des tiers, la nullité de la société est imprescriptible. On peut la demander à tout
moment.

2.4.3. Conséquence de la nullité prononcée

La suppression de la personne morale juridique constituée n’efface pas son activité


passée. La société doit être liquidée tache dévolue au tribunal qu’en défini les modalités.

La nullité rétroagie au jour du contrat lorsqu’elle est demandée par les tiers. Dans ce cas
les créanciers sociaux seront considérés comme ayant traités avec les associés qui se sont occupés
de la gestion qui était obligé solidairement avec la société (les créanciers sociaux sont ces
créanciers de la société).

Ils viendront en concours avec les créanciers personnels des associés sur les biens de ces
derniers ainsi que sur les biens sociaux demeuraient indivis.

3. Publication obligatoire de l’acte constitutif


3.1. Principe

Pour qu’une société soit régulièrement formée, il faut que l’acte écrit soit publié dans les
conditions prescrites par la loi c'est-à-dire au journal officiel in extenso ou par extrait parce que le
contrat de société commerciale donne naissance à un sujet de droit nouveau les tiers appelé à
traiter avec lui ont intérêt à connaître l’objet social de la société, sa capacité, les pouvoirs de ses
organes et la connaissance de son patrimoine.

3.2. Etendue et modalités de la publication

La liquidation se fait au journal officiel sans forme d’annales qui seront transmises au
greffe du TGI qui seront consultées gratuitement.

L’acte est publié par extrait pour les sociétés des personnes tandis que in extenso pour les
sociétés des capitaux.

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3.3. Mécanisme de la publication

Les associés solidaires (sociétés des personnes) ou fondateurs (société des capitaux)
doivent déposer les pièces à publier au journal officiel au greffe du TGI dans les 6 mois dies ad
quem compris. Cet acte doit être enregistré par le greffier avec une autre copie que le greffier
transmettra au journal officiel pour sa publication.

3.4. Absence de publication ou publication tardive

Le législateur n’a rien prévu cette situation et selon l’article 5 du Décret du 27 févier
1987 tel que modifié par le Décret du 23 juin 1960 qui ne prévoit pas des sanctions alors que
pour les dépôts, il y a des sanctions notamment l’amende.

Néanmoins, il y a le principe d’inopposabilité des dispositions non publiées.

Les tiers auxquels on objecte un acte constitutif non publié peuvent faire constater que cet
acte leur est imposable.

Ils peuvent néanmoins y renoncer et accepter de se défendre au fond. S’ils se prévalent de la


non publication de l’acte, ils doivent repousser l’acte dans son entièreté.

Néanmoins, l’inopposabilité cesse lorsque l’acte a reçu la publicité légale cette publicité
tardive n’a pas d’effets rétroactifs. Exemple : Si le commerçant n’était pas enregistré, son
action est irrecevable mais à son enregistrement entraîne la recevabilité de l’action.

4. Modifications de l’acte constitutif


4.1. Principe

Il est logique que toute modification conventionnelle des statuts doit être faite dans les
formes requises pour l’acte constitutif c'est-à-dire de la même manière que cela a été fait du
moment de sa création.

L’article 72 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014
dispose que les statuts peuvent être modifiés, dans les conditions prévues par le présent Acte
uniforme, pour chaque forme de société.

En aucun cas, les engagements d’un associé ne peuvent être augmentés sans le
consentement de celui-ci. Exemple, société par action, acte authentique et société par des
personnes sous seing privé.
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4.2. Forme

En ce qui concerne par exemple, les sociétés en non collectif, il faut la décision unanime
des associés pour la modification des statuts et les sociétés anonymes, il faut la majorité qualifiée.

Les autres décisions peuvent se prendre à la majorité simple. Si la procédure n’a pas été
respectée, c’est la nullité de la modification, la publicité des modifications se fait dans les mêmes
termes que l’acte constitutif en extrait ou en entier déposé au greffe du TGI qui sera publié au
journal officiel.

La publication se fait même par les modifications ne résultant pas de la volonté des parties
.par exemple, l’infirmité d’un associé, le cas aussi des changements des administrateurs, le cas de
décès d’un associé, administrateur.

En France, on ne publie par le décès mais au Congo on ne fait pas de distinction.

V. Conditions de fond pour créer une société commerciale

Chaque forme de société doit réunir quatre éléments classiques du contrat de société. Il
s’agit les apports, la recherche et le partage des bénéfices et des pertes, l'affectio societatis et
la pluralité d'associés.

1. Apports
1.1. Notion

Les apports qui fournissent à la société les moyens de commencer ses activités pour, plus
tard les développer, peuvent être en numéraire, en nature et même en industrie, même si de
nombreuses dispositions semblent exclure l'apport en industrie.

En effet, l'apport en industrie n'entre pas dans le capital, ce qui est classique, mais en plus
il ne figure pas dans la définition de la société et on ne sait pas comment il pourrait être rémunéré.

Contrairement aux autres formes d'apport (en numéraire et en nature), on n'indique pas
comment il s'effectue. Le principal intérêt de sa reconnaissance est certainement de pouvoir jouer
un rôle important dans la société de fait ou créée de fait. Les apports en nature posent le problème
de leur évaluation.

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Chaque associé est débiteur envers la société de tout ce qu’il s’est obligé à lui apporter en
numéraire ou en nature ou en industrie (article 37, alinéa 2 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril
1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

Les apports des associés ou des actionnaires sont représentés par les titres émis par la
société.

1.2.Differents types d’apports


1.2.1. Apport en numéraire

Les apports en numéraire sont réalisés par le transfert à la société de la propriété des
sommes d’argent que l’associé s’est engagé à lui apporter (article 41de l’Acte uniforme révisé du
17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique). Lors de la
constitution de la société les sommes d’argent sont libérées intégralement, sauf les dispositions
contraires du présent Acte uniforme.

1.2.2. Apport en nature

L’article 45 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et
du groupement d’intérêt économique stipule que les apports en nature sont réalisés par le
transfert des droits réels ou personnels correspondant aux biens apportés et par la mise à la
disposition effective de la société des biens sur lesquels portent ces droits.

Les apports en nature sont libérés intégralement lors de la constitution de la société.

1.2.3. Apport en industrie

L’apport en industrie est les connaissances techniques ou professionnelles ou de services


mises en disposition effective de la sociale. Il est interdit dans les sociétés anonymes (article 50.1,
alinéa 2 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique).

L’apport en industrie est ni cessible ou transmissible et ne concoure pas à la formation du


capital social mais donne lieu à l’attribution des titres sociaux (lire et commentez l’article
50.2.3.4 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique).

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2. Recherche et partage des bénéfices et des pertes

Les associés ou la société doivent poursuivre la recherche et le partage des bénéfices et, le
cas échéant, le partage des pertes, auxquels s'ajoute ou se substitue le fait de profiter de
l'économie qui peut résulter du fonctionnement de la société.

3. Affectio societatis

L'affectio societatis, c'est-à-dire la volonté de s'associer et de collaborer sur un pied d'égalité


à la marche des affaires sociales doit exister et cela suppose qu'il y a plusieurs associés; on a
souvent pensé que cette collaboration devait être volontaire, active, intéressée et égalitaire ; l'on
doit néanmoins relever que 1' exigence de 1' affectio societatis ne découle pas explicitement des
textes, que son intensité est variable suivant les formes de sociétés et que cet élément est par
hypothèse exclu dans les sociétés unipersonnelles.

4. Pluralité d’associé

En principe, toute société doit comporter une pluralité d'associés. Cependant, l'AUDSC
admet la société unipersonnelle pour la SARL, ce qui est devenu habituel, et pour la SA, ce qui
est plus insolite et plus discutable.

On comprend que, dans ces conditions, la détention des titres sociaux par un seul associé
n'entraîne pas automatiquement la dissolution de la société même dans les sociétés dont la
forme unipersonnelle n'est pas autorisée par l' AUDSC (article 60 de l’Acte uniforme révisé du
17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

VI. Appel public à l'épargne

L'appel public à l'épargne fait l'objet de dispositions particulières tendant à informer le


public et à protéger les épargnants. Ainsi, les articles 81 à 96 de l’Acte uniforme révisé du 17
avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique précisent le
champ d'application des dispositions relatives à l'appel public à l'épargne ainsi que le contenu du
document d'information destiné au public.

Ce document porte sur l'organisation, la situation financière, l'activité et les perspectives de


1 'émetteur ainsi que les droits attachés aux titres offerts au public.

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VII. Fonctionnement de la société commerciale

Les dispositions des articles 121 et suivants du présent Acte uniforme révisé du 17
avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique définissent la
volonté de faciliter le fonctionnement de la société, de protéger les associés minoritaires et les tiers
et de responsabiliser les dirigeants sociaux.

Ainsi, des précisons sont nécessaires à apporter pour certaines questions suivantes :

1. Principes généraux des pouvoirs des dirigeants sociaux

Les pouvoirs des dirigeants sociaux, définis de façon large, peuvent être limités par les
statuts mais ces limitations sont inopposables aux tiers de bonne foi. Ainsi, à l'égard des tiers, les
organes de gestion, de direction et d'administration ont, dans les limites fixées par l'Acte uniforme
pour chaque type de société, tout pouvoir pour engager la société, sans avoir à justifier d'un mandat
spécial. Toute limitation de leurs pouvoirs légaux par les statuts est inopposable aux tiers (l’article
121 de l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique tel que révisé le 5 mai 2014).).

La société est engagée par les actes des organes de gestion, de direction et
d'administration qui ne relèvent pas de l'objet social, à moins qu'elle ne prouve que le tiers savait
que l'acte dépassait cet objet ou qu'il ne pouvait l'ignorer compte tenu des circonstances, sans que la
seule publication des statuts suffise à constituer cette preuve.

En revanche, dans les rapports entre associés, la limitation des pouvoirs de gestion, de
direction et d'administration est possible, sous réserve des dispositions propres à chaque société
mais elle est inopposable aux tiers de bonne foi.

Qui plus est, la désignation, la révocation ou la démission des dirigeants sociaux doivent
être publiées au RCCM.

2. Principes généraux des décisions collectives

Les décisions collectives sont prises par les associés dans des conditions fixées en fonction
de la forme de société (société de personnes ou de capitaux) et de la nature de la décision
(modification des statuts ou non). L'Acte uniforme définit l'abus de majorité et l'abus de
minorité qui engagent la responsabilité des associés concernés (articles 130 et 131 de l’Acte

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uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique
tel que révisé le 5 mai 2014).

Il y a abus de majorité lorsque les associés majoritaires ont voté une décision dans leur
seul intérêt, contrairement aux intérêts des associés minoritaires, sans que cette décision ne puisse
être justifiée par l'intérêt de la société.

L'abus de minorité consiste pour les associés minoritaires, dans l'exercice de leur vote, à
s'opposer à ce que des décisions soient prises alors qu'elles sont nécessitées par l'intérêt de la
société, sans qu'ils ne puissent justifier d'un intérêt légitime.

3. Etats financiers de synthèses annuels et affectation des résultats

Les états financiers de synthèse annuels et affectation des résultats, dont la composition
et les règles de confection sont renvoyés à 1 'Acte uniforme portant organisation et harmonisation
des comptabilités, sont arrêtés chaque année par les dirigeants et soumis à l'examen des associés
qui décident, le cas échéant, de l'affectation des résultats (articles 13 7 à 146 de l’Acte uniforme
du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique tel que
révisé le 5 mai 2014).

En plus, les dirigeants doivent établir un rapport de gestion dans lequel ils exposent la
situation de la société durant 1' exercice écoulé, son évolution prévisible et, en particulier, les
perspectives de continuation de l'activité, l'évolution de la situation de trésorerie et le plan de
financement (article 138 de l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique tel que révisé le 5 mai 2014).

Toute modification dans la présentation des états financiers doit être signalée dans le
rapport de gestion et dans celui du commissaire aux comptes s'il en existe.

Ainsi, il est impérieux de savoir conformément à l’article 144 de l’Acte uniforme du 17


avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique tel que révisé le
5 mai 2014, après approbation des états financiers de synthèse et constatation de l’existence de
sommes distribuables, l’assemblée générale détermine :

 Le cas échéant, les dotations à des réserves facultatives;


 La part de bénéfices à distribuer, selon le cas, aux actions ou aux parts sociales ;

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 Le montant du report à nouveau éventuel. à chaque part sociale est appelée
dividende.

Tout dividende distribué en violation des règles énoncées au présent article est un
dividende fictif.

4. Procédure d’alerte

Une procédure d'alerte timide est prévue. Elle consiste à saisir les dirigeants sociaux
(gérant ou pour la SA président-directeur général, président du conseil d'administration ou
administrateur général) dès que se produit un fait de nature à compromettre la continuité de
l'exploitation. Sa mise en œuvre par les commissaires aux comptes ou par les associés varie selon
qu'il s'agit d'une SA ou non (article 150 à 158 de l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au
droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique tel que révisé le 5 mai 2014).

Pour l'essentiel, le mécanisme consiste à saisir les dirigeants de la société qui sont tenus
de répondre dans le délai d'un mois. Passé ce délai sans réponse ou si la réponse ou les mesures
prises ne sont pas satisfaisantes, le commissaire aux comptes en informe les associés ou les
actionnaires au cours d'une assemblée.

Pour le cas des associés ou actionnaires, il est seulement prévu l'envoi de la question et de
la réponse au commissaire aux comptes.

L'alerte constitue une obligation pour le commissaire aux comptes et une simple faculté
pour les associés ou les actionnaires. L'influence effective de cette procédure sur la gestion de la
société sera probablement faible.

5. Expertise de gestion

L'expertise de gestion, en revanche, devrait se révéler plus efficace. L'Acte uniforme


autorise un ou plusieurs associés représentant au moins le cinquième du capital social, soit
individuellement, soit en se groupant, à demander en justice la désignation d'un ou de plusieurs
experts chargés de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion. S'il est fait
droit à la demande, le juge détermine la mission et les pouvoirs des experts.

Les honoraires des experts sont supportés par la société. Le rapport des experts est adressé
au demandeur et aux organes de gestion, de direction ou d'administration (articles 159 et 160 de

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l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique tel que révisé le 5 mai 2014).

On peut craindre un abus dans l'utilisation de cette procédure, notamment par des
actionnaires minoritaires, surtout que les frais d'expertise sont supportés par la société.

A la procédure d'alerte et à l'expertise de gestion peut être rapprochée la désignation


d'un administrateur provisoire lorsqu'une société traverse une crise grave due à une mésentente
caractérisée entre associés majoritaires et minoritaires entraînant un risque de paralysie de la
société, du fait notamment du blocage de ses organes, ou le risque d'accomplissement d'actes
irréguliers ou gravement inopportuns qui mettraient la société en péril.

6. Action en responsabilité civile contre les dirigeants sociaux

Quant à l'action en responsabilité civile contre les dirigeants sociaux, elle est individuelle
(en réparation du dommage subi par un tiers ou par un associé, distinct de celui subi par la société)
ou sociale (en réparation du dommage subi par la société).

L'action individuelle est ouverte sans condition particulière ; quant à l'action sociale, un
ou plusieurs associés peuvent l'intenter après une mise en demeure des organes compétents non
suivie d'effet dans les 30 jours (article 167 de l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit
des sociétés et du groupement d’intérêt économique tel que révisé le 5 mai 2014).

VIII. Autres questions du droit général des sociétés

D'autres domaines traités par l'Acte uniforme méritent d'être signalées, non pas vraiment
parce qu'il y a un changement des principes, mais surtout parce qu'il y a une réglementation
d'ensemble cohérente et en général relativement complète. Elles intéressent d'une part la structure
de la société, d'autre part la dissolution, les nullités et les formalités.

1. Questions intéressant la structure de la société

Il s'agit principalement des questions ayant trait aux liens de droit entre les sociétés, à la
transformation de la société ainsi qu'aux fusions, scissions et apports partiels d'actif.

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1.1. Liens de droit entre les sociétés
1.1.1. Groupe de sociétés

L’article 173 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et
du groupement d’intérêt économique) qu’un groupe de sociétés est 1 'ensemble formé par des
sociétés unies entre elles par des liens divers qui permettent à l'une d'elles de contrôler les autres.

Le contrôle est la détention effective du pouvoir de décision dans la société.

Ainsi une personne physique ou morale est présumée détenir le contrôle d'une société :

 Soit lorsqu'elle détient, directement ou indirectement ou par personne interposée,


plus de la moitié des droits de vote d'une société ;
 Soit lorsqu'elle dispose de plus de la moitié des droits de vote d'une société en vertu
d'un accord ou d'accords avec d'autres associés de cette société (articles 174 et 175
de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique).
1.1.2. Participation dans le capital d’une autre société

Les articles 176 à 180 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des
sociétés et du groupement d’intérêt économique) définissent et réglementent la participation
dans le capital d'une autre société et précise les notions de société mère, de filiale et de filiale
commune.

Ainsi, lorsqu’une société possède dans une autre société une fraction de capital égale ou
supérieure à 10 %, la première est considérée, pour l’application du présent Acte uniforme,
comme ayant une participation dans la seconde.

1.1.3. Société mère et filiale

Une société est société mère d'une autre société quand elle possède dans la seconde plus
de la moitié du capital. La seconde société est filiale de la première.

Quant à la filiale commune, c'est celle dont le capital est possédé par deux ou plusieurs
sociétés mères qui peuvent chacune par sa participation financière, empêcher la prise d'une
décision extraordinaire sans son accord et qui participent à la gestion de la filiale commune (article
180 de l’Acte uniforme susmentionné).

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1.2. Transformation de la société commerciale

La transformation de la société commerciale, qui est 1'opération par laquelle une société
change de forme juridique, est toujours possible, sans création d'une personne morale nouvelle,
à condition de respecter les conditions propres à la société concernée (articles 181 à 188 de l’Acte
uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique).

1.3.Fusion, absorption, scission et apport partiel d’actifs

Concernant la fusion, l’absorption, la scission et l'apport partiel d'actif, l'innovation réside


essentiellement dans l'existence d'une réglementation cohérente qui devrait promouvoir de telles
opérations. Les principes demeurent les mêmes (articles 189 à 199 de l’Acte uniforme révisé du
17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

Ce sont des opérations importantes de restructuration des entreprises dans un contexte


concurrentiel permettant d'acquérir une taille suffisante (fusion et absorption) ou de rationaliser la
gestion (scission, et apport partiel d'actif). Elles ne peuvent se développer sans des
encouragements fiscaux.

Outre ces questions structurelles se posent celles relatives à la dissolution, aux nullités et
aux formalités.

2. Questions intéressant la dissolution, les nullités et les formalités


A. Dissolution et liquidation de la société commerciale

L’article 200 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et
du groupement d’intérêt économique) indique les causes communes de dissolution des sociétés.
Il s’agit les causes suivantes :

 Arrivée du terme ou expiration du temps pour lequel la société été constituée ;


 Relocalisation ou extinction de l'objet ;
 Annulation du contrat de société ;
 Décision des associés aux conditions prévues pour modifier les statuts ;
 Dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente, à la demande d’un
associé pour justes motifs, notamment en cas d’inexécution de ses obligations par

PA ROMEO PAUL TASILE MAWA: DROIT COMMERCIAL II : DEUXIEME ANNEE DE LICENCE DE LA FILIERE
DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page40
un associé ou de mésentente entre associés empêchant le fonctionnement normal
de la société ;
 Effet d’un jugement ordonnant la liquidation des biens de la société ;
 Toute autre cause prévue par les statuts

La liquidation, qui suit la dissolution, est réglementée, qu'elle s'opère par voie de justice
ou qu'elle soit organisée à l'amiable conformément aux statuts. La personnalité de la société
subsiste pour les besoins de sa liquidation et jusqu'à la publication de la clôture de celle-ci.

Le liquidateur procède d'abord à la réalisation de l'actif par cession globale ou séparée des
éléments de l'actif et au recouvrement des créances, ensuite au règlement des dettes (dettes
proprement dites, remboursement du nominal des actions ou des parts sociales) et enfin, le cas
échéant, à la répartition du boni de liquidation.

Toutes les dispositions relatives à la dissolution et liquidation sont régies par les articles
201 à 241 du présent Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique.

B. Nullité de la société et actes sociaux

La nullité de la société commerciale quant à la forme a été analysée au point ci-haut.


Elle constitue ici, une notion complémentaire pour la nullité de la société et de tous actes,
décisions ou délibérations modifiant les statuts ne peut résulter que d'une disposition expresse du
présent Acte uniforme ou des textes régissant la nullité des contrats en général et du contrat de
société en particulier. L'énonciation incomplète des mentions devant figurer dans les statuts
n'entraîne pas la nullité de la société (article 242 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997
relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

Pour ceux qui ne modifient pas les statuts, la nullité ne peut résulter que d'une disposition
impérative de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique ou des textes régissant les contrats ou les statuts de société (article 244 de l’Acte
uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique). Encore convient-il de préciser que tout est mis en œuvre pour permettre, jusqu'à la
dernière minute, la régularisation.

En effet, toute personne intéressée peut demander que la régularisation soit ordonnée sous
astreinte, obligation rigoureuse ou contrainte ; de plus, la juridiction saisie en première instance

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non seulement peut, même d'office, fixer un délai pour permettre de couvrir la nullité mais en plus,
elle ne peut prononcer la nullité si, au moment où elle statue, la régularisation a été opérée, sauf si
cette nullité est fondée sur le caractère illicite de l'objet social (article 246 de l’Acte uniforme
révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

Dans certains cas (société en commandite simple et société en nom collectif), le tribunal a la
faculté de ne pas prononcer la nullité si aucune fraude n'est relevée (article 245, alinéa. 2 de l’Acte
uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique).

L’article 248, alinéa 1er de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des
sociétés et du groupement d’intérêt économique dispose qu’en cas de nullité de la société ou de
ses actes, de ses décisions ou de ses délibérations fondée sur un vice du consentement ou
l’incapacité d’un associé et lorsque la régularisation peut intervenir, toute personne y ayant un
intérêt peut mettre en demeure l’associé incapable ou dont le consentement a été vicié de
régulariser ou d’agir en nullité dans un délai de six mois à peine de forclusion En cas de nullité de
la société ou de ses actes, de ses décisions ou de ses délibérations fondée sur un vice du
consentement ou l’incapacité d’un associé et lorsque la régularisation peut intervenir, toute
personne y ayant un intérêt peut mettre en demeure l’associé incapable ou dont le consentement a
été vicié de régulariser ou d’agir en nullité dans un délai de six mois à peine de forclusion ( perte
de la faculté de faire valoir un droit, par l’expiration d’un délai).

Par ailleurs, l'action en nullité se prescrit en principe par trois ans courant à compter du jour
où la nullité est encourue, et spécialement à compter de l'immatriculation lorsqu'il s'agit de la
nullité de la société (article 251 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des
sociétés et du groupement d’intérêt économique).

Il est symptomatique de cette volonté de traquer les nullités de relever que dans les SA et
les SARL, la nullité de la société ne peut résulter ni d'un vice de consentement ni de l'incapacité
de l'associé, à moins que celle-ci n'atteigne tous les associés fondateurs (article 243 de l’Acte
uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique). A ce sujet, il apparaît qu'il est improbable qu'une nullité puisse être prononcée sur
ce fondement, les faibles d'esprit et les prodigues ne passant pas leur temps à constituer entre eux
des sociétés.

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C. Formalités et publicité

Les formalités et la publicité (notamment dans un journal d'annonces légales) sont


traitées en distinguant les dispositions générales, les formalités lors de la constitution, de la
transformation, de la liquidation ainsi que les formalités particulières aux SA (articles 257 à 269
de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique).

C'est surtout l'effort de rationalisation qui paraît remarquable. Les formalités et la


publicité ont pour but d'informer les tiers, de permettre un contrôle, ne serait-ce que sommaire,
du greffier sur les pièces déposées et d'assurer la conservation au greffe des actes importants
relatifs à la constitution, à la vie et à la disparition de la société.

En cas de non-respect d'une formalité de publicité, la régularisation est prévue. La validité


de la société n'est donc pas affectée. En revanche, la responsabilité des représentants légaux qui ont
omis ces formalités est en principe engagée.

L'existence de dispositions générales, censées s'appliquer à toutes les sociétés


commerciales, ne fait pas obstacle, loin s'en faut, à 1 'existence de dispositions spécifiques à
chacune d'elles.

IX. Régime juridique des sociétés commerciales

Jadis, la République Démocratique du Congo avait cinq formes des sociétés (en nom
collectifs, commandites simple, SARL, SPRL et les coopératives). Si on essaie de regarder les
personnes nous avons deux régimes juridiques.

Les sociétés des personnes où l’idée de base l’intuitu personae tandis que les sociétés par
action l’intuitu pecuniae, ceci sont les apports, actions ; à ce niveau l’argent à une importance que
la personne.

Sur le plan de la responsabilité illimitée a société en nom collectif, en commandite simple)


où l’élément intuitu personæ est très important.

La SARL et la coopérative ont un régime mixte, peuvent être réalisées comme les sociétés
de personnes ou société par action.

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De l’autre côté, les sociétés à responsabilité limitée et cela par rapport à leurs apports donné
à la société (SARL).

Aujourd’hui, au biais de l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et
du groupement d’intérêt économique définit les sociétés commerciales et le groupement d’intérêt
économique (AUSCGIE) du 30 janvier 2014, ci-dessous : Société en nom collectif (SNC), société
en commandite simple (SCS), société à responsabilité limitée (SARL), société anonyme (SA),
société en participation (SP), société de fait (SF), groupement d’intérêt économique (GIE) et
société par actions simplifiée (SAS).

En autre, adopté le 15 décembre 2010, l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés
coopératives (AUSCOOP) répond à une demande fortement exprimée par les coopérateurs de
l’espace OHADA qui, n’étant pas soumis aux règles des sociétés commerciales, souhaitaient des
règles spécifiques harmonisées à l’échelle régionale.

L’AUSCOOP s’applique à toutes les coopératives, sous réserve des règles nationales ou
régionales spécifiques, applicables à aux sociétés coopératives exerçant une activité bancaire ou
financière. Il prévoit deux types de coopératives au choix des entrepreneurs : La société
coopérative simplifiée et la société coopérative avec conseil d’administration. Il distingue
clairement les règles communes aux deux ainsi que les règles spécifiques à chaque type de
coopérative.

Quelques traits caractéristiques de ces formes d’organisation de l’entreprise méritent


d’être soulignés : L’adhésion volontaire et ouverte à tous sans discrimination, le pouvoir
démocratique exercé par les coopérateurs, l’autonomie et l’indépendance, l’éducation, la formation
et l’information du coopérateur, l’engagement volontaire envers la communauté, la coopération
entre organisations à caractère coopératif.

X. Frais de dépôt des actes des sociétés

Travail dirigé

XI. Différents types de sociétés et du groupement d’intérêt économique

Le passage de l’entreprise individuelle à l’entreprise sociétaire ayant été décidé, il ne restait


plus qu’à choisir la forme de société la plus adaptée. Les différents types de sociétés sont si
nombreux qu’il est indispensable de les classer.

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Mais plusieurs classifications doivent être présentées, aucune classification unique ne
s’impose toutefois nous ne parlerons que des sociétés civiles, des sociétés commerciales et des
sociétés coopératives :

1. Sociétés civiles

Les sociétés ne peuvent effectuer que des opérations de caractère civil (activités libérales,
agriculture, construction immobilière, enseignement…). Leurs associés sont personnellement et
indéfiniment responsables des dettes sociales proportionnelles à leurs apports. A analyser au
regard de l’article 3 de l’AUDCG.

2. Sociétés commerciales

L’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique définit les sociétés commerciales et le groupement d’intérêt économique
(AUSCGIE) du 30 janvier 2014.

3. Sociétés coopératives

Elles sont régies par l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés coopératives (AUSCOOP).

XII. Organisation et fonctionnement des sociétés commerciales et de groupement d’intérêt


économique et des sociétés coopératives
1. Société en nom collectif (SNC)

La société en mon collectif, réglemente par les articles 270 à 292 de l’Acte uniforme
révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique est
définie comme la société dans laquelle les associés ont tous la qualité de commerçant et répondent
indéfiniment et solidairement des dettes sociales.

Mais les créanciers de la société ne peuvent poursuivre le paiement des dettes sociales
contre un associé que 60 jours au moins après avoir vainement mis en demeure la société par acte
extrajudiciaire. Ce délai peut être prorogé de 30 jours au maximum par ordonnance du président de
la juridiction compétente (article 271 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit
des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

Les solutions retenues sont classiques : Par exemple en 1'absence de désignation d'un
gérant, tous les associés sont gérants ; les décisions collectives sont prises à 1'unanimité ; le décès,

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1 'incapacité, la liquidation des biens, la faillite ou l'interdiction frappant un associé entraînent la
dissolution de la société (sauf, une clause dans les statuts).

Il n'y a pas de capital minimum: Le crédit de la société repose sur la responsabilité des
associés, autrement dit sur la consistance de leurs patrimoines personnels.

2. Société en commandite simple (SCS)

La société en commandite simple, régie par les articles 293 à 308 de l’Acte uniforme
révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique
est celle dans laquelle coexiste un ou plusieurs associés commandités ayant le statut des associées
en nom collectif (commerçants, répondant indéfiniment et solidairement des dettes sociales) et un
ou plusieurs associés commanditaires ou associés en commandite , non commerçants, répondant
des dettes sociales seulement à concurrence du montant de leurs apports et dont le capital est divisé
en parts sociales.

La règle classique majeure de l'interdiction faite aux commanditaires de s'immiscer dans la


gestion est maintenue et les associés qui passent outre cette interdiction sont traités comme des
associés d'une SNC (articles 299 à 301 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au
droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

Concernant le fonctionnement, les décisions collectives et la dissolution, l'on note que


grosso modo les commandités sont dans la même situation que les associés des SNC pendant
que les commanditaires sont dans la même situation que les associés des SARL. La complexité qui
résulte de 1 'existence des deux catégories d'associés explique le faible nombre de sociétés qui en
pratique adoptent cette forme sociale.

3. Société à responsabilité limitée (SARL)


3.1. Introduction

La société à responsabilité limitée, régie par les articles 309 à 384 de l’Acte uniforme
révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique est
définie comme la société une société (SARL) dans laquelle les associés ne sont pas responsables
des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés par les parts
sociales.

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La SARL constituée par plusieurs personnes morales ou physiques ou instituée par une
seule personne physique (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) qui n’ont pas la qualité
de commerçant et qui ne supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports. La Société à
responsabilité limitée est une société (SARL) dans laquelle les associés ne sont pas responsables
des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés par les parts
sociales.

La SARL est inventée en Allemagne (la Gesellschaft mit beschrankter Haftung ou GMBH)
et introduite en France par la Loi du 7 mars 1925, loi étendue par la suite aux colonies, la SARL est
une société dans laquelle les associés ne sont responsables des dettes sociales qu'à concurrence de
leurs apports et dont les droits sont représentés par des parts sociales.

Considérée comme se situant à mi-chemin entre les sociétés de personnes et les sociétés de
capitaux avec cependant une tendance à se rapprocher de ces dernières, la SARL est
incontestablement la forme de société la plus utilisée dans les pays concernés par 1 'harmonisation.

3.2. Innovations de la société à responsabilité limitée relatives société à l’Acte


uniforme

L’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique apporte d'innovations suivantes:

 La définition est classique ;


 L'on admet la SARL unipersonnelle, comme en Allemagne (1980), en France (loi du
11 juillet 1985), aux Pays-Bas (1986) ou en Belgique (1987);
 Les apports doivent être immédiatement libérés ;
 L’évaluation est nécessaire si les apports en nature sont supérieurs à 5.000.000 FCFA;
c'est le commissaire aux apports qui doit en principe y procéder (article 312 de
l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique).
3.3. Capital social minimum

Le capital social minimum est fixé modestement à 1.000.000 FCF A, montant qui paraît
nettement insuffisant pour créer une entreprise viable, surtout si 1'on tient compte de la dévaluation
du FCFA. La valeur nominale des parts sociales est fixée en conséquence à 5.000 FCFA (article

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311 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique).

3.4. Operations relatives aux parts sociales


3.4.1. Transmission des parts sociales

Les opérations relatives aux parts sociales sont réglementées comme dans la loi française du
24 juillet 1966 : La transmission des parts sociales est possible mais une distinction doit être
opérée. Lorsqu'il s'agit de la cession entre associés ou entre conjoints, ascendants et descendants, la
cession est libre si les statuts n'ont pas prévu de modalités particulières (article 318 de l’Acte
uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique).

Vis-à-vis des tiers étrangers à la société, la cession requiert le consentement de la majorité


des associés non cédants représentant les trois quarts des parts sociales déduction faite des parts de
l'associé cédant, à moins que les statuts aient organisé des modalités différentes (article 319 de
l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique).

Dans tous les cas, en cas de refus d'agrément, l'associé ne doit pas être prisonnier de son titre
(article 320 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du
groupement d’intérêt économique).

3.4.2. Nantissements des parts sociales

Le nantissement des parts sociales est également possible mais la société doit
préalablement donner son consentement qui emporte agrément du cessionnaire en cas de réalisation
des parts sociales régulièrement nanties, à moins que la société ne préfère, après la cession,
racheter sans délai lesdites parts en vue de réduire son capital (article 322 de l’Acte uniforme
révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

3.5. Gérance

La gérance est assurée par une ou plusieurs personnes physiques, associées ou non,
rémunérées ou non. La désignation du gérant est faite pour 4 ans, sauf si les statuts fixent une
durée différente, à la majorité des associés représentant plus de la moitié du capital.

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La révocation intervient dans les mêmes conditions, y compris pour le gérant statutaire et
toute clause contraire est réputée non écrite. Si elle est décidée sans justes motifs, elle peut donner
lieu à des dommages et intérêts. Il est également prévu que le gérant est révocable par le tribunal
compétent du ressort du siège social pour cause légitime à la demande de tout associé (article 326
de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique).

3.6. Décisions collectives des associés

Pour les décisions collectives, 1'Acte uniforme réglemente leur organisation, la


représentation des associés, la convocation des assemblées, les consultations écrites, les droits des
associés (information, communication) en opérant la distinction entre décisions collectives
ordinaires et extraordinaires.

L'Acte uniforme a maintenu la possibilité pour les statuts, comme en droit français (article
57 de la loi française du 24 juillet 1966) de prévoir que toutes les décisions ou certaines d'entre
elles soient prises par consultation écrite des associés, excepté le cas de l'assemblée générale
annuelle (article 333 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et
du groupement d’intérêt économique).

3.7. Moyens de contrôle de la société

S'agissant des moyens de contrôle, l'innovation majeure a consisté à prévoir trois cas dans
lesquels la désignation d'un commissaire aux comptes est obligatoire:

 Les sociétés à responsabilité limitée dont le capital social (total de bilan) est supérieur
à 10.000.000 FCFA ou qui remplissent l’une des deux conditions suivantes :
 Chiffre d’affaires annuel supérieur à 250.000.000 FCFA ;
 Effectif permanent supérieur à cinquante (50) personnes, sont tenues de désigner au
moins un commissaire aux comptes.

Pour les autres sociétés à responsabilité limitée ne remplissant pas ces critères, la
nomination d’un commissaire aux comptes est facultative. Elle peut toutefois être demandée en
justice par un ou plusieurs associés détenant, au moins, le dixième du capital social (article 376 de
l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique).

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Dans les autres cas, elle est facultative mais souhaitable. Les conventions entre la société et
1 'un de ses gérants ou associés sont, selon le cas, libres, réglementées ou interdites (articles 350 à
356 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique).

Les conventions interdites sont celles qui présentent une certaine gravité pour les intérêts de
la société comme le fait de contracter des emprunts auprès de la société, de se faire consentir par
elle un découvert en compte courant ou autrement, ainsi que de faire cautionner ou avaliser par elle
leurs engagements envers les tiers. L'interdiction vise également les conjoints, ascendants et
descendants des gérants et des associés (article 356 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997
relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

Les conventions libres sont celles qui portent sur des opérations courantes conclues à des
conditions normales. Les conventions qui ne sont ni interdites ni libres sont réglementées : Pour
l'essentiel, il s'agit de soumettre à l'assemblée générale les conventions intervenues directement ou
par personne interposée entre la société et 1 'un de ses gérants, accompagnées d'un rapport du
gérant ou du commissaire aux comptes.

Les conventions non approuvées produisent néanmoins leurs effets, à charge pour le gérant
ou l'associé contractant de supporter individuellement ou solidairement, selon le cas, les
conséquences du contrat préjudiciable à la société (article 355 de l’Acte uniforme révisé du 17
avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

3.8. Fusion et scission

La fusion et la scission obéissent pour l'essentiel aux règles ordinaires.

Pour ce qui est de la dissolution, on signalera une cause spécifique aux SARL et aux SA : La
dissolution est encourue lorsque les capitaux propres deviennent inférieurs à la moitié du capital
social. Cela devrait favoriser la prise à temps par les associés des mesures propres à renflouer
1'entreprise ou à la liquider avant l'accumulation d'un passif important préjudiciable aux créanciers.

La SARL, bien que faisant l'objet d'une réglementation assez abondante (articles 309 à 384
de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique), demeure une société relativement simple comparée à la société anonyme.

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4. Société anonyme (SA)
4.1. Introduction

La société anonyme, régie par les articles 385 à 853 de l’Acte uniforme révisé du 17
avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique, définit comme
une société dans laquelle les actionnaires ne sont pas responsables des dettes sociales qu’à
concurrence de leurs apports et dont les droits des actionnaires sont représentés par les actions. Elle
peut ne comprendre qu’un seul actionnaire, c'est-à-dire par des titres négociables.

4.2. Caractéristiques et constitution de la société anonyme

, La société anonyme, surtout celle faisant appel public à 1'épargne, peut amasser
beaucoup de capitaux. Elle convient particulièrement aux grandes entreprises. C'est elle que le
Doyen RIPERT qualifiait de merveilleux instrument du capitalisme moderne. D'autres auteurs
ont soutenu qu'elle revêt un caractère institutionnel ou constitue une technique d'organisation de
l'entreprise.

La principale innovation a consisté d'une part, dans l'admission apparemment osée de la


SA unipersonnelle, d'autre part, dans la non-fixation d'un nombre minimum d'actionnaires alors
qu'antérieurement on en exigeait plus de deux en RDC et le nombre de sept actionnaires repris par
la loi française du 24 juillet 1966 est arbitraire.

Il faut cependant reconnaître que le législateur était en difficulté de retenir un nombre élevé
d'actionnaires alors que par ailleurs il consacrait la possibilité de créer une SA unipersonnelle.
C'est d'ailleurs là que se situe la plus grande innovation de 1 'Acte uniforme.

Jusqu'à son adoption, dans les systèmes juridiques qui s'apparentent à ceux des Etats
membres de l'OHADA, la société unipersonnelle n'avait été reconnue qu'au titre de la SARL.
Certes, une loi française du 3 janvier 1994 a instauré la société par actions simplifiée (SAS) mais
celle-ci comprenait au départ au moins deux actionnaires personnes morales devant elles-mêmes
être des sociétés dont le capital est d'au moins 1.500.000 francs français.

Il est impérieux de retenir que les SAS peuvent être des sociétés unipersonnelles et que
l'admission de la SA unipersonnelle par l'Acte uniforme peut être considérée comme allant dans le
sens de l'évolution. Cependant, il demeure quelques limitations relatives aux SAS comme
l'exclusion du recours à l'appel public à 1 'épargne.

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L'Acte uniforme a fixé le capital social minimum à 10.000.000 FCFA pour les SA
ordinaires et à 100.000.000 FCFA pour celles qui font publiquement appel à 1 'épargne. Dans tous
les cas, la valeur nominale minimale de l'action est fixée à 10.000 FCFA (articles 387 et 824 de
l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique). La libération est du quart au moins à la constitution, le reste devant
intervenir dans un délai de 3 ans alors qu'antérieurement le délai était de 5 ans.

L'Acte uniforme a arbitré entre le souci d'avoir des entreprises financièrement viables qui
militait pour un capital minimum plus important et la volonté de faciliter la création d'entreprises
revêtant la forme de SA. La réglementation de la constitution est fonction de 1 'existence ou non
d'apports en nature et/ou de stipulation d'avantages particuliers (si oui, il faut désigner un
commissaire aux apports) et du recours ou non à l'appel public à 1 'épargne.

Pour le cas plus fréquent et plus simple de la constitution sans appel public à l'épargne et
sans apports en nature ni stipulation d'avantages particuliers, les principales étapes de la
constitution sont les suivantes :

 L'élaboration du projet de statuts qui doivent contenir toutes les mentions


obligatoires, opérer les choix lorsqu'il en existe et définir de manière précise et
ouverte l'objet social ;
 La souscription intégrale du capital avec établissement des bulletins de
souscription;
 La libération du capital : Elle est immédiate et intégrale pour les apports en nature
et d'un quart au moins pour les apports en numéraire, le reste devant être libéré dans
un délai maximum de 3 ans ;
 Le dépôt des fonds et de la liste des souscripteurs chez un notaire ou auprès d'une
banque dans les 8 jours de leur réception et l'établissement du certificat de dépôt des
fonds par le dépositaire (article 393 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel
que révisé le 5 mai 2014);
 La déclaration notariée de souscription et de versement qui dispense de faire la
déclaration de régularité et de conformité (articles 74 et 393 de l’Acte uniforme du
15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014);
 La tenue de l'assemblée constitutive qui doit, entre autres, adopter les statuts,
nommer les premiers administrateurs et le commissaire aux comptes.

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Il y a lieu à ce moment de procéder à la signature des statuts et à l'accomplissement des
formalités telles que l'immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier. Le même jour
que l'assemblée constitutive, ou après celle-ci dans un bref délai, le premier conseil
d'administration doit être réuni pour désigner le président-directeur général ou le président du
conseil et le directeur général.

Il conviendra aussi de procéder au retrait des fonds déposés dans une banque ou chez un
notaire sur présentation du certificat du greffe attestant l'immatriculation de la société au registre du
commerce et du crédit mobilier.

4.3.Fonctionnement

Les principales questions qui appellent des précisions concernent l'administration, le


contrôle de la SA et les valeurs mobilières.

4.3.1. Administration

S'agissant de l'administration et de la direction, deux principales formules sont prévues par


1 'Acte uniforme. Il s’agit :

 La première formule est celle du conseil d'administration (CA) comprenant de 3


à 12 membres, sauf en cas d'appel public à l'épargne où le maximum est porté à 15
ou de fusion où le nombre maximum est porté au nombre total des administrateurs
en fonction depuis plus de 6 mois dans les sociétés fusionnées, sans pouvoir être
supérieur à 24 ( articles 416 et 418 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997
relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

Il est possible d'élire au CA des administrateurs non actionnaires dans la limite du tiers des
membres du conseil. Cette possibilité permet d'organiser la participation des travailleurs à la
gestion de l'entreprise. A cet effet, le mandat d'administrateur peut être cumulé avec un contrat de
travail si ce dernier correspond à un travail effectif.

Dans le cas où la formule de 1 'administrateur général a été choisie, l'article 494 de l’Acte
uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014 prévoit que les dispositions de
l'article 417, alinéa premier susmentionné, selon lesquelles le conseil d'administration peut
comprendre des membres qui ne sont pas actionnaires de la société dans la limite du tiers des
membres du conseil ne sont pas applicables.

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La durée du mandat d'administrateur est fixée par les statuts. Elle est au maximum de 6
ans. La rémunération allouée aux administrateurs, qui a reçu la banale appellation d'indemnité de
fonction, semble correspondre à la définition des jetons de présence classiquement attribués aux
administrateurs. L'assemblée générale peut allouer à ce titre aux administrateurs une somme fixe
annuelle que le conseil d'administration répartit librement entre ses membres, sauf disposition
contraire des statuts (article 431 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5
mai 2014).

Les conventions entre la société et 1 'un de ses administrateurs, passées de façon directe ou
indirecte ou par personne interposée, sont, suivant leurs conditions de conclusion ou leur gravité,
libres, réglementées ou interdites (articles 438 à 450 et 502 à 507 de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014) comme pour la SARL, sauf à mentionner que la
réglementation consiste à soumettre les conventions qui ne sont ni libres ni interdites à
l'autorisation préalable du conseil d'administration et à l'approbation de l'assemblée générale.

A cet effet, l'administrateur intéressé en informe le conseil d'administration et le


commissaire aux comptes présente un rapport spécial à l'assemblée générale. Sans préjudice de la
responsabilité de l'administrateur intéressé, les conventions réglementées qui seraient conclues sans
l'autorisation préalable du conseil d'administration peuvent être annulées si elles ont eu des
conséquences dommageables pour la société (article 444 de l’Acte uniforme du 15 décembre
2010 tel que révisé le 5 mai 2014).

Sauf cas de fraude, les conventions approuvées ou désapprouvées par l'assemblée


produisent leurs effets mais les conséquences dommageables des conventions désapprouvées sont à
la charge de 1'administrateur intéressé et, éventuellement, des autres membres du conseil
d'administration.

Enfin, il convient de noter que la formule du CA comporte deux variantes en ce qui


concerne la direction: La direction monocéphale confiée à un président-directeur général et la
direction bicéphale confiée à un président du CA et à un directeur général. L'institution de la
direction bicéphale semble s'inspirer de la pratique des entreprises publiques.

 La seconde formule est celle de 1'administrateur général : Elle peut être instituée
lorsque le nombre d'actionnaires est inférieur ou égal à 3 (article 494 de l’Acte
uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014).

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Dans ce cas, tous les pouvoirs du CA et de la direction reviennent à l'administrateur général
(articles 498 à 515 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014).

La réglementation des assemblées, à l'imitation de la loi française du 24 juillet 1966,


distingue les règles générales, celles relatives à l'assemblée générale ordinaire (AGO), celles
relatives à l'assemblée générale extraordinaire (AGE), seule habilitée à modifier les statuts, et enfin
celles relatives à l'assemblée spéciale qui réunit les titulaires d'actions d'une catégorie déterminée
(article 555 et 556 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014).

Quant à la SA unipersonnelle, les décisions incombant aux assemblées, qu'elles soient


ordinaires ou extraordinaires, sont prises par 1'actionnaire unique au vu des rapports de
1'administrateur général et du commissaire aux comptes. Les procès-verbaux sont établis et la
publicité a lieu comme dans une société pluripersonnelle (articles 558 à 561 de l’Acte uniforme
du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014).

L'augmentation du capital relève en principe de l'AGE. Toutefois, afin de favoriser la


capitalisation des sociétés, l'augmentation de capital par incorporation de réserves est décidée par
l'AGO (article 565 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014).

Si les capitaux propres tombent à un niveau inférieur à la moitié du capital social, la


dissolution est encourue avec possibilité de régularisation. Dans ce cas, le conseil
d'administration ou l'administrateur général est tenu de convoquer l'assemblée générale, dans les 4
mois suivant l'approbation des comptes ayant fait apparaître cette perte, à 1 'effet de décider de la
dissolution anticipée ou de réduire ou de reconstituer le capital (articles 664 à 669 de l’Acte
uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014).

De manière classique, le contrôle de la SA est assuré par un commissaire aux comptes.


Des incompatibilités garantissent l'indépendance de celui-ci vis-à-vis des dirigeants sociaux. La
durée de ses fonctions est de 2 ans si la désignation est faite à l'assemblée constitutive et de 6 ans
au cours de la vie sociale.

Le nombre de commissaires aux comptes est fixé comme suit : Un titulaire et un


suppléant pour le cas général ; au moins deux titulaires et deux suppléants en cas d'appel public à
l'épargne (article 702 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014).

Les commissaires aux comptes occupent une place importante dans les SA. La fonction ou
la mission principale du commissaire aux comptes est de certifier que les états financiers de

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synthèse sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de
l'exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet
exercice (article 710 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014).

Il a des attributions ponctuelles comme déclencher la procédure d'alerte, faire un rapport


sur les conventions conclues entre la société et ses dirigeants, révéler au ministère public les faits
délictueux dont il a connaissance dans 1'exercice de sa fonction. Suivant le cas, la responsabilité
civile ou pénale du commissaire aux comptes peut être engagée.

Enfin, 1 'Acte uniforme réglemente les valeurs mobilières que les sociétés anonymes sont
autorisées à émettre (articles 744 à 822 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé
le 5 mai 2014).

Il interdit l'émission de parts bénéficiaires ou de fondateurs. Il prévoit:

 Des règles communes aux valeurs mobilières ;


 Des règles spécifiques aux actions ;
 Des règles spécifiques aux obligations ;
 Et enfin une disposition sibylline relative aux autres valeurs mobilières qui permet
aux SA de créer d'autres valeurs mobilières dont le régime est laissé à la libre
appréciation de celles-ci.

A cet égard, lors de 1'émission de valeurs mobilières représentatives de créances sur la


société émettrice ou donnant droit de souscrire ou d'acquérir une valeur mobilière représentative de
créances, il peut être stipulé que ces valeurs mobilières ne seront remboursées qu'après
désintéressement des autres créanciers, à 1 'exclusion des titulaires de prêts participatifs (article
822 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai 2014).

Dans 1'ensemble, 1'Acte uniforme présente des insuffisances notables dans la


diversification des valeurs mobilières, non seulement du point de vue de leur nature mais encore
à 1'intérieur de chacune des principales catégories que constituent les actions (actions à droit de
vote double et actions de priorité pouvant donner droit, par exemple, à un dividende plus
important) et les obligations mais l'article 822 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que
révisé le 5 mai 2014 semble offrir aux SA une certaine latitude en matière de création de valeurs
mobilières innomées.

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5. Société par actions simplifiée (SAS)

La société par actions simplifiée, réglemente par les articles 853.1 à 853.23 de l’Acte
uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique, est une société instituée par un ou plusieurs associés et dont les statuts prévoient
librement l’organisation et le fonctionnement de la société sous réserve des règles impératives du
présent livre.

La société est désignée par une dénomination sociale, suivie immédiatement par les
acronymes SAS. Si, la société est constituée par un associé, la dénomination sociale est
immédiatement précédée par les mots SASU.

La société par actions simplifiée n’est pas autorisée à faire un appel public à l’épargne et son
capital social est décidé par les Statuts qui déterminent aussi, les conditions de la direction, de
l’organisation et du fonctionnement de la société (articles 853.7 à 853.12 de l’Acte uniforme
révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique).

L'article 853.13 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et
du groupement permet clarifie qu’avant de désigner un commissaire aux comptes, la société doit
obligatoirement remplir deux conditions fixées ci-dessous:

 Capital social (total de bilan) supérieur à 125.000.000 FCFA ;


 Chiffre d’affaires annuel supérieur à 250.000.000 FCFA ;
 Effectif permanent supérieur à cinquante (50) personnes.
6. Société en participation (SP)

La société en participation, anciennement appelée association en participation, régie par


les articles 854 à 863 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et
du groupement d’intérêt économique, définie la société anonyme comme celle que les associés
ont décidé de ne pas immatriculer au registre de commerce et du crédit mobilier et de ne pas
soumettre à la publicité. Elle est occulte si les associés ne la révèlent pas aux tiers, ou ostensible
dans le cas contraire (article 854 de l’AUSCGIE révisé en 2014).

Son existence, fort logiquement, peut être prouvée par tous moyens. Les associés
conviennent de l'objet, de la durée, des modalités du fonctionnement ainsi que des droits et
obligations des associés.

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Les rapports entre associés sont fixés par les statuts. A défaut, on applique les dispositions
relatives aux SNC. Dans les rapports avec les tiers, chaque associé s'engage personnellement. A la
société en participation est assimilée toute société dont la non immatriculation est convenue entre
les parties.

7. Société de fait (SF)

La société de fait, régie par les articles 864 à 868 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril
1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique, voit son existence
reconnue lorsque des personnes se sont comportées comme de véritables associés sans avoir
constitué entre elles l’une des sociétés reconnues par le présent Acte uniforme. S’appliquent aux
sociétés de fait les dispositions relatives à la société en participation.

La société de fait pose d'abord un problème de terminologie puisque l'Acte uniforme


semble avoir confondu mêmes dispositions. Selon 1 'Acte uniforme, la société de fait est celle qui
se traduit par le fait que deux ou plusieurs personnes physiques ou morales se comportent comme
des associés sans avoir constitué entre elles 1'une des sociétés reconnues par 1 'Acte uniforme
(article 864 de l’AUSCGIE révisé en 2014 ).

Or cette définition correspond à celle de la société créée de fait : La doctrine a forgé


l'expression société créée de fait pour désigner la situation dans laquelle deux ou plusieurs
personnes se sont comportées en fait comme des associés, sans avoir exprimé la volonté de former
une société. Il n'est pas rare qu'une société créée de fait ait un caractère rétrospectif et
n'apparaisse qu'au moment de sa liquidation.

Comme on le sait, c'est généralement après coup ou action que la société de fait, selon la
terminologie de 1'Acte uniforme, présente un intérêt : Par exemple entre époux après la
dissolution du mariage pour l'indemnisation de l'époux qui a contribué à l'entreprise de son
conjoint; le problème peut se poser dans des termes voisins pour des concubins ou pour la France
entre ceux qui auraient conclu un pacte civil de solidarité ; les associés ou participants sont en
conflit sur le règlement de leurs comptes ; ou encore les créanciers poursuivent plusieurs personnes
qu'ils considèrent comme associés de fait à l'occasion d'une procédure collective.

La preuve de 1’existence de la société de fait se fait par tous moyens. Lorsque son
existence est reconnue par le juge, les règles de la société en nom collectif lui sont applicables
(article 867 et 868 de l’AUSCGIE révisé en 2014).

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L'Acte uniforme utilise l'expression société créée de fait pour celle de société de fait. Selon
son article 115 de l’AUSCGIE révisé en 2014, si, contrairement aux dispositions du présent Acte
uniforme, le contrat de société ou, le cas échéant, 1'acte unilatéral de volonté n'est pas établi par
écrit et que de ce fait, la société ne peut être immatriculée, la société est dénommée société créée
de fait. Elle n'a pas la personnalité juridique. Dans ce cas où l'on a une société voulue mais non
immatriculée, il y a lieu d'appliquer les règles de la société de fait.

Finalement, la distinction entre société de fait et société créée de fait n'a pas une grande
portée puisque ce sont les mêmes règles qui s'appliquent dans les deux cas selon 1 'Acte uniforme.

En effet, 1 'Acte uniforme a consciemment voulu assimiler les deux réalités. Ainsi, il
considère que lorsque deux ou plusieurs personnes physiques ou morales ont constitué entre elles
une société reconnue par le présent Acte uniforme mais n'ont pas accompli les formalités légales
constitutives ou ont constitué entre elles une société non reconnue par le présent Acte uniforme, il y
a également société de fait (article 865 de l’AUSCGIE révisé en 2014).

8. Groupement d’intérêt économique (GIE)

La société d’intérêt économique, régie par les articles 869 à 885 de l’Acte uniforme
révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique,
est rapprochée de la société du fait de sa réglementation par le même texte.

Le GIE a pour but exclusif de mettre en œuvre pour une durée déterminée tous les moyens
propres à faciliter ou à développer l'activité économique de ses membres, à améliorer ou à accroître
les résultats de cette activité; l'activité du GIE doit se rattacher essentiellement à l'activité
économique de ses membres et ne peut avoir qu'un caractère auxiliaire par rapport à celle-ci(article
869 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement
d’intérêt économique).

Le GIE, qui ne donne pas lieu par lui-même à réalisation et à partage de bénéfices, peut
être constitué sans capital. Il jouit de la personnalité morale et de la pleine capacité à compter de
son immatriculation au RCCM.

Les droits des membres ne sont pas représentés par des titres négociables. Toute clause
contraire est réputée non écrite. Le GIE est, en effet, gouverné par l'intuitus personae. Les
membres sont tenus des dettes du groupement sur leurs patrimoines propres de manière solidaire,

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sauf convention avec le tiers cocontractant. Mais il convient préalablement de mettre en cause le
GIE lui-même par acte extrajudiciaire.

Le GIE peut émettre des obligations s'il est lui-même composé exclusivement de sociétés
autorisées à le faire (article 875 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des
sociétés et du groupement d’intérêt économique).

Le contrat détermine 1'organisation du GIE ainsi que la contribution de chaque membre


aux dettes. A défaut, chacun contribue pour une part égale.

Les décisions sont prises à 1'unanimité, sauf clause contraire. Chaque membre dispose
d'une voix, sauf clause contraire. L'assemblée est obligatoirement convoquée à la demande du quart
des membres du GIE.

L'administration est confiée à une ou plusieurs personnes physiques ou morales, celles-ci


étant tenues de désigner chacune un représentant permanent qui est traité comme s'il siégeait en
son nom sans préjudice du recours à la personne morale. Le contrat de GIE ou l'assemblée organise
librement 1 'administration du groupement et nomme des administrateurs dont il détermine les
attributions, les pouvoirs et les conditions de révocation.

Dans les rapports avec les tiers, un administrateur engage le GIE pour tout acte entrant dans
l'objet de celui-ci. Toute limitation de pouvoirs est inopposable aux tiers.

Le contrôle de la gestion et le contrôle des états financiers de synthèse sont exercés dans
les conditions prévues par le contrat, précisément par un ou plusieurs commissaires aux comptes
dans les mêmes conditions que pour la SA.

Une société ou une association peut être transformée en GIE. Un GIE peut être transformé
en SNC sans donner lieu à création d'une personne morale nouvelle. La dissolution a lieu
pratiquement pour les mêmes causes que pour les sociétés de personnes.

Finalement, le GIE est un contrat, ce qui laisse une certaine latitude à ses membres pour
l'organiser, mais un contrat bien particulier puisqu'il donne naissance à une personne morale, à
objet spécifique constituant le prolongement de l'activité de ses membres.

Ce faisant, l'on élargit le carrefour où se croisent les personnes morales poursuivant plus
ou moins exclusivement la recherche d'une économie. Le GIE a connu une assez bonne fortune en
France, pays qui l'a inventé, notamment au moment de son institution où il fallait favoriser la
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compétitivité des entreprises françaises vis-à-vis de leurs homologues du Marché commun. Depuis
lors, ce succès s'est estompé, probablement en raison de 1 'élargissement de la définition de la
société (économie) et de la création des GIE spéciaux.

9. Société coopérative

La société coopérative, régie par les articles 1er et suivants de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010 relatif au droit des sociétés coopératives , définit la société coopérative comme
étant un groupement automne de personnes volontairement réunis pour satisfaire leurs aspirations
et besoins économiques, sociaux et culturels communs, au moyen d’une entreprise dont la propriété
et la gestion sont collectives et ou le pouvoir est exercé démocratiquement et selon les principes
coopératifs.

La société coopérative peut, en plus de ses coopérateurs qui en sont les principaux usagers,
traiter avec des usagers non coopérateurs dans les limites que fixent les statuts.

Les articles 69 à 73 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que révisé le 5 mai
2014 clarifient les dispositions générales et les Organisation du Registre des Sociétés Coopératives
(lire et commenter dans l’auditoire).

L’article 75, alinéa 2 stipule que cette demande mentionne :

 La dénomination sociale ;
 Le cas échéant, le nom commercial, le sigle, ou l’enseigne ;
 La ou les activités exercées ;
 La forme de la société coopérative ;
 Le montant du capital social initial avec l’indication du montant des apports en
numéraire et éventuellement, l’évaluation des apports en nature ou en industrie ;
 L’adresse du siège social, et le cas échéant, celle du principal établissement et de
chacun des autres établissements ;
 La durée de la société telle que fixée par ses statuts ;
 Les noms, prénoms, nationalité, date et lieu de naissance et domicile des dirigeants
ayant le pouvoir général d’engager la société coopérative.

A cette demande, sont jointes, sous peine de rejet, les pièces justificatives suivantes :

 Deux copies des statuts ;

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page61
 Deux exemplaires de la liste des membres du comité de gestion ou du conseil
d’administration de la société coopérative ;
 Le cas échéant, s’agissant des activités réglementées, les autorisations préalables
requises (l’article 76, alinéa 1er de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 tel que
révisé le 5 mai 2014).
VIII. Dispositions pénales,

Les articles 886 à 905 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des
sociétés et du groupement d’intérêt économique définissent toutes les dispositions pénales. Ces
dispositions pénales viennent donner plus d'efficacité à 1 'Acte uniforme.

Les infractions prévues sont modernisées et embrassent tous les aspects du droit des
sociétés (les articles 886 à 905 de l’Acte uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des
sociétés et du groupement d’intérêt économique).

En effet, elles sont relatives :

 A la constitution de la société ;
 A la gérance, à l'administration et à la direction des sociétés;
 Aux assemblées générales ;
 Aux modifications du capital des sociétés anonymes ;
 Au contrôle des sociétés ;
 A la dissolution des sociétés ;
 A la liquidation des sociétés ;
 Au cas d'appel public à l'épargne.
IX. Dispositions finales et transitoires

Les dispositions finales et transitoires sont régies par les articles 906 à 920 de l’Acte
uniforme révisé du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique, organisent la mise en harmonie des statuts des sociétés existantes avec les
dispositions de 1 'Acte uniforme.

Afin d'éviter un gâchis économique, il est prévu que les dispositions statutaires contraires,
qui n'auront pas été mises en conformité, sont simplement réputées non écrites. En revanche, les
sociétés en commandite par actions (ce cas est observé dans certains Etats-Parties) qui ne se
seront pas transformées en société d'une autre forme seront dissoutes,

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page62
Il en est de même des SA et des SARL qui, à l'issue de la période transitoire, n'auraient pas
augmenté leur capital pour atteindre le minimum légal.

X. Diagnostic juridique des Sociétés coopératives


1. Champs d’application de la société coopérative

Le champ d’application de la société coopérative est précisé nettement en l’article 1 er de


l'Acte uniforme du 15 décembre 2010. Ce dit Acte uniforme est applicable en effet, à toute société
coopérative civile ou commerciale, toute union, toute fédération ou toute confédération de sociétés
coopératives, dont le siège social est situé sur le territoire de l’un des Etats Parties au Traité relatif à
l’harmonisation du droit des affaires en Afrique.

Mais, il sied à noter ici que la réglementation Ohada des sociétés coopératives est d’ordre
public, sauf (article 2, alinéa 1er) et le législateur communautaire a tenu compte de certaines
particularités, notamment dans le domaine bancaire et financier, où le mouvement coopératif s’est
développé depuis les longues années, avec parfois une règlementation nationale et communautaire
conséquente.

L’article 2, alinéa 2 du présent Acte uniforme, les sociétés coopératives qui ont pour objet
l’exercice d’activités bancaires ou financières demeurent soumises aux dispositions du droit interne
ou communautaire relatives à l’exercice de ces activités.

La réglementation Ohada des sociétés coopératives en outre, est d’application immédiate.


Selon l’article 389 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 est applicable aux sociétés
coopératives, unions de sociétés coopératives, fédérations de sociétés coopératives, confédérations
de sociétés coopératives et leurs réseaux qui seront constitués sur le territoire de l’un des Etats
Parties à compter de son entrée en vigueur dans l’Etat Partie concerné.

Cette application immédiate ne remet cependant pas en cause les formalités constitutives
accomplies antérieurement, qui n’auront pas à être renouvelées.

Par ailleurs, les sociétés coopératives, les unions de sociétés coopératives, les fédérations de
sociétés coopératives, les confédérations de sociétés coopératives et leurs réseaux constitués
antérieurement à l’entrée en vigueur du présent Acte uniforme sont, sauf dispositions contraires,
soumises à ces dispositions. Elles sont tenues de mettre leurs statuts en harmonie avec les
dispositions du présent Acte uniforme dans un délai de deux ans à compter de son entrée en
vigueur (article 390 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

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A défaut, les clauses statutaires contraires à ces dispositions seront réputées non écrites
(article 395 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

2. Dispositions générales sur la société coopérative


2.1. Introduction sur la notion de la coopérative
2.1.1. Objectif prépondérant de la coopérative

Une coopérative a pour objectif de satisfaire certains besoins socio-économiques et culturels


communs à ses membres. La formule coopérative permet à titre exemplatif, aux producteurs d'être
à la fois propriétaires et usagers de leur entreprise. En tant que propriétaires, ils assument ensemble
les responsabilités liées à la propriété et usagers, ils fournissent des biens et services à l’entreprise.

2.1.2. Types de coopératives

Il existe plusieurs types de coopératives. Il s’agit en l’occurrence, les coopératives suivantes :

 Coopérative des consommateurs. Une coopérative de consommateurs fournit des biens


et des services à ses membres pour leur usage personnel par exemple, et ce, au meilleur
prix possible ;
 Coopérative des producteurs ;
 Coopérative des travailleurs actionnaires ;
 Coopérative des employeurs ;
 Coopérative des éleveurs ;
 Coopérative des pécheurs ;
 Coopérative des agriculteurs.
2.2. Constitution de la société coopérative
2.2.1. Introduction

L’Acte uniforme du 15 décembre 2010) catégorise les conditions de la constitution de la


société coopérative en deux types.

2.2.1.1. Conditions générales de la constitution des sociétés coopératives Ohada


2.2.1.1.1. Conditions de fond de constitution des sociétés coopératives
2.2.1.1.1.1. Conditions communes de validité des contrats
 Consentement des futurs coopérateurs (article 10 de l’Acte uniforme
du 15 décembre 2010) ;

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 Capacité de futur coopérateur (article 7 de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010) ;
 Objet de la société coopérative ;
 Cause du contrat.
2.2.1.1.1.2. Règles propres au contrat de la société coopérative
 Nombre des coopérateurs : L’Acte uniforme du 10 décembre 2010 prévoit la
pluralité de coopérateurs, contrairement aux sociétés commerciales qui peuvent être
unipersonnelles ;
 Qualité du futur coopérateur : Il peut être ou non commerçant.
2.2.1.1.2. Conditions de forme des sociétés coopératives

Il est important de savoir que les conditions de forme de la validité de contrat de la société
coopérative est relative aux statuts et à l’élaboration d’un règlement intérieur

2.2.1.2.Conditions spécifiques de la constitution des sociétés coopératives


Ohada

Les conditions spécifiques de la constitution des sociétés coopératives sont la mise en


commun des apports, l’intention de s’associer, le bénéfice des ristournes et la constitution des
réserves.

Nota bene : Toutes ces conditions seront analysées aux différents points ci-dessus.

2.2.2. Définition de la société coopérative et principes coopératifs

L’article 4 de l'Acte uniforme du 15 décembre 2010 relatif au droit des sociétés


coopératives (AUSCoop) dispose que la société coopérative est un groupement autonome de
personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux
et culturels communs, au moyen d'une entreprise dont la propriété et la gestion sont collectives et
ou le pouvoir est exercé démocratiquement et selon les principes coopératifs.

Les sociétés coopératives exercent leur action dans toutes les branches de l’activité (article
5 de l’AUSCoop).

Ainsi, l’article 6 de l'Acte uniforme du 15 décembre 2010 relatif au droit des sociétés
coopératives interdit toute discrimination fondée sur le sexe ou sur l’appartenance ethnique,

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religieuse ou politique et énumère les différents les principes coopératifs universellement qui sont
le socle de la constitution et de la gestion de la société coopérative.

Il s’agit les principes de coopération suivants:

 Adhésion volontaire et ouverte à tous ;


 Pouvoir démocratique exercé par les coopérateurs ;
 Participation économique des coopérateurs ;
 Autonomie et l’indépendance ;
 Education, formation et information ;
 Coopération entre organisations à caractère coopératif ;
 Engagement volontaire envers la communauté.
2.2.3. Qualité d’associé
2.2.3.1.Dispositions générales

La société coopérative est donc, un groupement particulier composé de coopérateurs unis


par le lien commun (le lien commun peut, en l’occurrence, être relatif à une profession, à une
identité d’objectif, d’activité, ou de forme juridique, critère objectif que possèdent en commun les
membres et sur la base duquel ils se regroupent. Les associés coopérateurs participent
effectivement et suivant les principes coopérateurs, aux activités de leur société, et reçoivent en
représentation de leurs apporta, les parts sociales (articles 8 de l’AUSCoop).

L’article 9, alinéa 1er de l'Acte uniforme du 15 décembre 2010 relatif au droit des sociétés
coopératives (AUSCoop) dispose qu’il est tenu obligatoirement, au siège de la société coopérative,
un registre des membres dans lequel ceux-ci sont inscrits par ordre chronologique.

Ainsi, pour chaque coopérateur (un coopérateur ne doit pas faire l’objet d’une
incapacité juridique), le registre comprend notamment les mentions ci-après :

 Numéro d’adhésion ;
 Nom, prénom et référence de sa pièce d’identité ;
 Adresse ;
 Profession ;
 Nombre de parts sociales souscrites ;
 Nombre de parts sociales libérées.

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La société coopérative se distingue non seulement de l’association dont le but est moins lié
aux activités économiques, mais encore de la société commerciale qui établit une distinction entre
ses associes et ses cliens ou usagers.

La particularité de la société coopérative s’observe notamment à travers trois principes


essentiels :

 D’abord le principe de double qualité, les associés étant en même temps, soit les
employés, soit les clients, soit les fournisseurs de la société ;
 Ensuite, le principe de gestion démocratique, un associe coopérateur est égale une
voix attribuant à chaque associé, une voix quelle que soit la nature ou la pertinence
de son apport ;
 Enfin, le principe de la ristourne proportionnelle, d’après lequel les bénéficiaires
sont distribués au prorata des opérations traités ou des services fournis.
2.2.3.2. Adhésion, retrait et exclusion
2.2.3.2.1. Adhésion à la société coopérative

La demande d’adhésion à la société coopérative est formulée par écrit, datée et signée par le
postulant, Elle est adressée à l’organe d’administration (le comité de gestion ou le conseil
d’administration). C’est un contrat d’adhésion (article 10, alinéa 1er de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010).

Apres l’étude de la demande, l’organe d’administration de la demande d’adhésion peut


décider d’admettre ou non le postulat à une date ultérieure ne dépassant pas trois mois suivant la
date de la réception de la demande (article 10, alinéa 2 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

Si l’adhésion est entérinée par l’assemblée générale. La qualité de coopérateur est constatée
par un acte émanant de l’organe d’administration de la société coopérative et comportant l’identité
du coopérateur, son adresse, sa signature ou son empreinte digitale et une mention de l’acceptation
par celui-ci des dispositions légales, réglementaires (article 10, alinéa 3 de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010).

Ainsi, la demande d’adhésion sous-entend la notion du consentement du futur


coopérateur, qui est obligatoire et constitue une des conditions de fond de la validité d’un
contrat. Il doit être donc, exempté des vices (lire les articles 198 et 199 de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010).

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page67
2.2.3.2.2. Retrait des associes coopérateurs-Droit de remboursement

L’article 11 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose que le coopérateur ne peut se


retirer de la société coopérative qu’après avoir avisé par écrit cette dernière. Le retrait prend effet à
la date indiquée dans l’avis ou à la date de sa réception, si celle-ci est postérieure.

L’organe d’administration de la société coopérative constate par écrit le retrait du


coopérateur. Au cours de l’année suivant la date de prise d’effet du retrait, la société coopérative
rembourse, au prix fixé conformément aux statuts, toutes les parts sociales détenues par le
coopérateur qui se retire.

La coopérative rembourse également au coopérateur tous les prêts et les autres sommes
portées à son crédit, le solde des prêts qu’elle lui a consentis ainsi que les intérêts courus sur ces
sommes jusqu’à la date du paiement.

Lorsqu’il estime que le remboursement des parts sociales ou des prêts du coopérateur qui se
retire est de nature à nuire à la santé financière de la coopérative, le comité de gestion ou le conseil
d’administration peut porter le délai de remboursement à deux ans par décision motivée susceptible
de recours devant la juridiction compétente.

En cas d’engagement envers la société coopérative, le coopérateur qui se retire reste tenu
jusqu’à l’apurement de sa dette. Dans ce cas, l’organe d’administration de la société coopérative,
en constatant le retrait du coopérateur, fixe les modalités et le délai de remboursement de sa dette à
l’égard de la coopérative. Le coopérateur reste également et solidairement tenu à l’égard de la
coopérative des dettes contractées par celle-ci avant son retrait dans les conditions prévues aux
articles 47, 48 et 50 ci-après ainsi que par les statuts.

2.2.3.2.3. Exclusion des coopérateurs

Les articles 12, 13, 14, 15 et 16 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 explicitent les
différents modes essentiels de l’exclusion et du recours d’un coopérateur exclu. Mais, il est
pertinent de retenir les éléments suivants :

 Les causes de l’exclusion d’un coopérateur sont prévues en l’article 13 de l’Acte


uniforme du 15 décembre 2010. Mais, les statuts de la société coopérative peuvent
prévoir d’autres modes d’exclusion pourvu qu’ils ne portent pas atteinte aux droits
que le présent Acte uniforme confère aux coopérateurs exclus ;

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 L’exclusion d’un coopérateur est provisoire lorsqu’ elle est prononcée par le comité
de gestion ou par le conseil d’administration. Mais, elle est définitive lorsque
l’exclusion est prononcée par l’assemblée générale;
 L’exclusion est notifiée au coopérateur exclu par écrit ;
 Le recours est autorisé par le coopérateur exclu ;
 Le coopérateur exclu demande le remboursement de ses sommes par la société
coopérative.
2.2.4. Statuts et règlement intérieur
2.2.4.1.Statuts
2.2.4.1.1. Forme des statuts

Les statuts constituent le contrat de société. Ils sont établis par acte sous seing privé ou par
acte notarié (article 17, alinéa 1er de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

2.2.4.1.2. Contenu des statuts et mentions obligatoires ou facultatives

L’article 18 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 définit le contenu des statuts et les
mentions obligatoires ou facultatives.

2.2.4.1.3. Dénomination sociale

L’article 19 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 explicite principalement les notions


suivantes :

 La désignation d’une société coopérative par une dénomination sociale ;


 La dénomination sociale ne peut pas être similaire ou identique à une autre société déjà
immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier ou au registre coopératif ;
 Les actes et documents émanant de la société coopérative doivent être figurés la
dénomination sociale qui est immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles de
l’indication de la forme de la société coopérative, de l’adresse de son siège social et de la
mention de son numéro d’immatriculation au registre des sociétés coopératives;
 La modification de la dénomination sociale dépend chaque forme de société coopérative.
2.2.4.1.4. Objet de la société coopérative

Toute société coopérative a un objet qui est constitué par l’activité qu’elle entreprend et qui
doit être déterminée et décrite dans ses statuts. L’objet de la société coopérative doit être licite
(article 20, alinéas 1er et 2 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

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Il sied de signifier encore, l’objet social peut être modifié conformément à l’esprit de l’acte
uniforme qui définit la modification des statuts.

2.2.4.1.5. Siege social

Les articles 22, 23 et 24 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 définissent le siège


social. Le siège social est mentionné dans les statuts avec les indications ou adresses précises. Il
peut être modifié et transféré.

2.2.4.1.6. Durée et prorogation

La durée de la société doit être impérativement mentionnée dans les statuts dont son point
de départ est la date de son immatriculation au registre coopératif et son arrivée à terme entraîne la
dissolution de plein droit de la société coopérative.

En sus, il faut noter que les coopérateurs peuvent décider de la prorogation, un an au moins
avant la date d’expiration de la durée de la société. Mais, cette prorogation peut être décidée
plusieurs fois dans les conditions prévues par l’Acte uniforme (lire l’article 25 jusqu'à l’article 29
de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

2.2.4.1.7. Apports

L’article 33 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 prévoit l’apport en numéraire,


l’apport ne nature et l’apport en industrie (lire les explications des sociétés commerciales).

2.2.4.1.8. Parts sociales


2.2.4.1.8.1. Introduction

L’article 44 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose que La société coopérative


émet et remet aux coopérateurs des titres sociaux dénommés parts sociales, en représentation de
leurs apports.

Ainsi, toutes les parts sociales émises par la société coopérative sont nominatives. Leur
valeur nominale est la même pour toutes les parts sociales. Elle est fixée dans les statuts. Les parts
sociales ne peuvent être émises pour un montant inférieur à leur valeur nominale (l’article 45 de
l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page70
2.2.4.1.8.2. Droits et obligations attachés aux parts sociales

Les parts sociales confèrent à leur titulaire (l’article 46 de l’Acte uniforme du 15 décembre
2010) :

 Un droit sur les excédents réalisés par la société coopérative lorsque leur répartition
a été décidée conformément aux dispositions statutaires ;
 Un droit à tous les avantages et prestations de la société coopérative ;
 Le droit de participer aux décisions collectives des associés et de voter ;
 Le droit, en tout état de cause, d’exercer ou de bénéficier, dans la limite des
dispositions du présent Acte uniforme et des statuts, des droits attachés à la qualité
d’associé. Les droits mentionnés ci-dessus doivent être exercés dans les conditions
prévues pour chaque forme de société coopérative. Ces droits ne peuvent être
suspendus ou supprimés qu’en application des dispositions expresses du présent
Acte uniforme.

Tout coopérateur d’une société coopérative a l’obligation de participer aux pertes sociales
dans les conditions prévues par le présent acte uniforme, les statuts et le règlement intérieur pour
chaque forme de société coopérative. Le coopérateur a également l’obligation de faire des
transactions avec la société coopérative conformément à l’objet social de celle-ci.

Sauf clause contraire des statuts et relative à la répartition des résultats, les droits et
obligations de tous les coopérateurs, visés aux articles 46 et 47 ci-dessus sont égaux quel que soit le
montant de leurs apports.

2.2.4.1.8.3.Cessibilité et non négociabilité

L’article 49 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose que les parts sociales sont
nominatives, individuelles, non négociables, insaisissables et cessibles selon les conditions fixées
par les statuts. Elles ne peuvent faire l’objet de nantissement.

Les statuts définissent les conditions de cession et de remboursement et la détermination de


la valeur de ces droits, dans tous les cas où est prévue la cession des droits sociaux d’un
coopérateur ou le remboursement de ceux-ci par la société coopérative.

En cas de contestation, la valeur de cession ou de remboursement est déterminée par


l’organisation faîtière à laquelle est affiliée la société coopérative et à défaut, par expert désigné

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d’accord parties ou par la juridiction compétente statuant à bref délai (l’article 50 de l’Acte
uniforme du 15 décembre 2010).

2.2.4.1.8.4.Réduction du nombre de coopérateurs en dessous du seuil


légal

L’article 51 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 stipule que la réduction, au cours de


la vie sociale, du nombre de coopérateurs en dessous du seuil légal autorisé pour le type de société
coopérative concernée n’entraîne pas la dissolution de plein droit de la société coopérative.

Tout intéressé peut demander à la juridiction compétente cette dissolution si la situation n’a
pas été régularisée dans le délai d’un an. La juridiction compétente peut accorder à la société un
délai maximal de six mois pour régulariser la situation ; il ne peut prononcer la dissolution si, au
jour où il statue sur le fond, cette régularisation a eu lieu.

2.2.4.1.9. Ressources de la société coopérative

Les ressources de la société coopérative sont constituées par les fonds propres (le capital
social et autres fonds propres : Subventions, dons et legs) et les fonds d’emprunt. Les articles 52,
53, 54, 55, 56, 57, 58 et 59 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 explicitent les ressources de
la société coopérative. Mais, il faut retenir ici les apports en industrie concourent également à la
formation du capital social initial et donnent lieu à l’attribution de parts sociales conférant la
qualité de coopérateur contrairement aux certaines formes des sociétés commerciales.

En sus, les subventions, dons ou legs ne sont pas pris en compte pour le calcul des intérêts
versés aux parts sociales et le capital social est susceptible d’augmentation ou de diminution par
l’assemblée générale.

2.2.4.1.10. Modifiions des statuts

Les modifications des statuts sont décidées par l’assemble générale. Le consentement de
chaque coopérateur est impératif (articles 61 et 62 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010)

2.2.4.1.11. Non-respect des formalités et responsabilités

L’article 63 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose que si les statuts ne


contiennent pas toutes les énonciations exigées par le présent Acte uniforme ou si une formalité
prescrite par celui-ci pour la constitution de la société coopérative a été omise ou irrégulièrement

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accomplie, tout intéressé peut demander à la juridiction compétente ou à l’autorité administrative
compétente dans le ressort de laquelle est situé le siège social, que soit ordonnée la régularisation
de la constitution. Le ministère public peut également agir aux mêmes fins. La prescription est de
trois pour la régularisation à compter de l’immatriculation de la société coopérative ou de la
publication de l’acte modifiant les statuts (article 64 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

Les initiateurs et les premiers membres des organes de gestion ou d’administration sont
solidairement responsables du préjudice causé, soit par le défaut d’une mention obligatoire dans les
statuts, soit par l’omission ou l’accomplissement irrégulier d’une formalité prescrite pour la
constitution de la société coopérative. De même, les membres des organes de gestion ou
d’administration alors en fonction encourent les mêmes responsabilités prévues à l’alinéa ci-dessus
en cas d’irrégularité dans la modification des statuts (article 65 de l’Acte uniforme du 15 décembre
2010).

La prescription est de cinq ans à compter, selon le cas, du jour de l’immatriculation de la


société coopérative ou de la publication de l’acte modifiant les statuts en cas d’irrégularité dans la
modification des statuts des membres des organes de gestion ou d’administration (article 66 de
l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

2.2.4.2. Règlement intérieur


2.2.4.2.1. Forme du règlement intérieur

Le règlement intérieur est établi par acte sous seing privé ou par acte notarié. Il en est
dressé autant d’originaux qu’il est nécessaire pour le dépôt d’un exemplaire au siège social et
l’exécution des diverses formalités requises. Un exemplaire du règlement intérieur est tenu à la
disposition de tout membre au siège social de la société coopérative (article 67 de l’Acte uniforme
du 15 décembre 2010).

2.2.4.2.2. Contenu du règlement intérieur

L’article 68 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose qu’outre les mentions


obligatoires des statuts, le règlement intérieur contient les prescriptions suivantes :

 Les conditions de paiement d’indemnités aux membres du conseil d’administration


ou du comité de gestion, du conseil ou du comité de surveillance, définies dans le
respect des dispositions des articles 225 et 305 ci-dessous ;
 La souscription de parts sociales supplémentaires et leur nombre par coopérateur ;

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 Les critères et conditions de suspension des coopérateurs ;
 La possibilité d’attribution d’un droit de vote plural dans le cas des unions, des
fédérations et des confédérations ;
 Toutes autres prescriptions jugées nécessaires pour la réalisation de l’objet de la
société coopérative et conformes aux principes coopératifs et aux dispositions
impératives du présent Acte uniforme.
2.2.4.2.3. Registre des sociétés coopératives
2.2.4.2.3.1. Objet du registre des sociétés coopératives
 Recevoir l’immatriculation des sociétés coopératives et de leurs sociétés faîtières
régies par le présent Acte uniforme ;
 Recevoir également les inscriptions et les mentions constatant les modifications
survenues depuis leur immatriculation, dans la situation juridique des sociétés
coopératives et des sociétés coopératives faîtières (article 69 de l’Acte uniforme du
15 décembre 2010).
2.2.4.2.3.2. Organisation du Registre des Sociétés Coopératives

Le Registre des Sociétés Coopératives est tenu au niveau local par l’autorité
administrative chargée de la tenue dudit registre (article 70, alinéa 1er de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010), contrairement aux sociétés commerciales et au groupement d’intérêt économique,
le RCCM est tenu par le greffe du TGI.

Il est impérieux de savoir, le fichier national et le fichier régional des sociétés commerciales
et du groupement d’intérêt économique centralisent aussi les informations, les renseignements ou
données des sociétés coopératives.

2.2.4.2.4. Immatriculation et personnalité Juridique


2.2.4.2.4.1.Immatriculation

Les sociétés coopératives sont immatriculées au Registre des Sociétés Coopératives. La


demande de l’immatriculation mentionne les éléments repris aux articles 75 et 76 de l’Acte
uniforme du 15 décembre 2010.

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2.2.4.2.4.2. Personnalité Juridique

Toute société coopérative jouit de la personnalité juridique à compter de son


immatriculation au Registre des Sociétés Coopératives. Toutefois, l’exercice de son activité est
soumis aux règles qui régissent cette activité (article 78 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

2.2.4.2.4.3.Situation en cas de transfert de siège

L’article 79 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 règlemente la situation en cas de


transfert de siège dans le ressort territorial d’une autre autorité administrative chargée de la tenue
du Registre des Sociétés Coopératives.

La société concernée doit requérir :

 Sa radiation du Registre des Sociétés Coopératives dans le ressort duquel elle était
immatriculée;
 Une nouvelle immatriculation au Registre des Sociétés Coopératives de l’autorité
administrative dans le ressort duquel, le siège est transféré, après vérification, par
cette autorité, de la radiation effective de la précédente immatriculation.
2.2.4.2.4.4.Inscriptions modificatives, rectificatives ou complémentaires

Si la situation de la société coopérative subit ultérieurement des modifications qui exigent la


rectification ou le complément des énonciations portées au Registre des Sociétés Coopératives,
celle-ci doit formuler, dans les trente jours de cette modification, une demande de mention
rectificative ou complémentaire.

Toute modification concernant notamment les statuts de la société coopérative doit être
mentionnée au Registre des Sociétés Coopératives.

Toute demande d’inscription modificative rectificative ou complémentaire est signée par la


personne tenue à la déclaration ou sur laquelle est apposée son empreinte digitale, ou par un
mandataire qui doit justifier de son identité et, s’il n’est avocat, notaire, syndic ou autre auxiliaire
de justice habilité à cet effet par la loi, être muni d’une procuration spéciale signée du mandant ou
sur laquelle est apposée empreinte digitale de celui-ci (article 80 de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010).

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2.2.4.2.4.5.Publicité

Toute immatriculation des sociétés coopératives doit faire l’objet de la publication du


journal (en RDC, c’est le Journal Officiel) habilité à publier les annonces légales (article 81 de
l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

2.2.4.2.4.6. Inscription secondaire en cas d’établissement secondaire ou


surcostale.

Les articles 82 et 83, de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 définissent l’inscription


secondaire en cas d’établissement secondaire. La société coopérative doit souscrire une déclaration
d’immatriculation secondaire dans le délai d’un mois à compter du début de l’exploitation de sa
succursale qui donne lieu à l’attribution d’un numéro d’immatriculation.

En effet, c’est l’autorité administrative chargée de la tenue du Registre des Sociétés


Coopératives dans le ressort duquel est situé la succursale doit recevoir la demande d’une
inscription d’immatriculation secondaire des sociétés coopératives. Cette déclaration doit
mentionner la référence à l’immatriculation principale et les renseignements requis pour les
sociétés coopératives par l’article 75 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010.

2.2.4.2.4.7.Dissolution et Radiation

La dissolution et la radiation sont prévues à l’article 84 de l’Acte uniforme du 15 décembre


2010. Toutes ces décisions doivent être inscrites dans le Registre des Sociétés Coopératives.

2.2.4.2.5. Société en formation et société non encore immatriculée

Toute société coopérative est constituée à compter de l’assemblée générale constitutive et


de la signature de ses statuts par les coopérateurs (article 86 de l’Acte uniforme du 15 décembre
2010).

La société en formation est une société non encore constituée (article 85 de l’Acte
uniforme du 15 décembre 2010) et la société non encore immatriculée est une société constituée
mais non encore immatriculée.

Les engagements pris pour le compte de la société coopérative en formation avant sa


constitution et engagements pris pour le compte de la société coopérative constituée et avant son

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immatriculation sont définis par les articles 90, 91, 92, 93 et 94 de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010.

2.3.Fonctionnement de la société coopérative


2.3.1. Pouvoirs des dirigeants sociaux, assemblée générale et principes généraux

Les articles 95 jusqu'à 106 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 définissent les
pouvoirs des dirigeants sociaux de l’assemblée générale et les principes généraux.

La société coopérative est constituée des coopérateurs, des dirigeants sociaux, du comité ou
des organes de gestion ou du conseil d’administration et de l’assemblée générale.

Tout coopérateur a le droit de participer aux décisions de l’assemblée générale prises dans
des conditions de forme et de fond prévues pour chaque forme de société coopérative. Toute clause
statutaire contraire est réputée non écrite. Chaque coopérateur dispose d’une voix quelle que soit
l’importance de sa participation au capital social, et toute délibération ceux-ci est constatée par un
procès-verbal.

2.3.2. Etats financiers de synthèse annuels, affectation du résultat


2.3.2.1. Etats financiers de synthèse annuels

Les financiers de synthèse annuels constituent les documents essentiels de gouvernance


comptable de la société coopérative. Ils sont signés et certifiés par le commissaire au compte d’une
part et approuvés par l’assemblée générale d’autre part (articles 107 et 110 de l’Acte uniforme du
15 décembre 2010).

2.3.2.2.Ristournes et réserves
2.3.2.2.1. Ristournes

L’article 113 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose que les statuts peuvent
prévoir le versement de ristournes aux coopérateurs proportionnellement aux opérations faites par
eux avec la société coopérative ou au travail effectué en faveur de cette dernière.

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2.3.2.2.2. Réserves

L’assemblée générale décide de l’affectation du résultat dans le respect des dispositions


légales et statutaires. Elle constitue les dotations nécessaires aux réserves légales et aux réserves
statutaires (article 103 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

2.3.2.3.Litiges

Les litiges entre coopérateurs ou entre un ou plusieurs coopérateurs et la société coopérative


sont réglées par la juridiction compétente ou par la médiation, la conciliation de l’arbitrage
(articles 117 et 118 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

2.3.3. Procédures de contrôle préventif

Les trois procédures de contrôle préventif sont les suivantes :

 Procédure d’alerte ;
 Expertise de gestion ;
 Commissariat au compte.

La procédure d’alerte est déclenchée par le conseil de surveillance ou la commission de


surveillance, selon le type de société coopérative concernée (article 119 de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010), ensuite, l’expertise de gestion peut être provoquée par les coopérateurs, à
condition qu’ils atteignent au moins le pourcentage de vingt-cinq pour cent des membres de la
société coopérative (article 120 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010) et enfin, le
commissariat au compte est déclenché par plus au moins un commissaire aux comptes (article 121
de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

2.4. Action en responsabilité civile contre les dirigeants de la société


2.4.1. Action individuelle

L’action individuelle est l’action en réparation du dommage subi par un tiers ou par un
coopérateur, lorsque celui-ci subit un dommage distinct du dommage que pourrait subir la société
coopérative, du fait de la faute commise individuellement ou collectivement par les dirigeants
sociaux dans l’exercice de leurs fonctions (article 124, alinéa 1er de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010). Elle est intentée par un tiers ou un coopérateur qui a subi le dommage dans la
juridiction compétente du ressort de laquelle est situé le siège de la société coopérative.

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De ce fait, il faut retenir que chaque dirigeant social est responsable individuellement
envers les tiers des fautes qu’il commet dans l’exercice de ses fonctions. Si plusieurs dirigeants
sociaux ont participé aux mêmes faits, leur responsabilité est solidaire à l’égard des tiers ou des
coopérateurs. Toutefois, dans les rapports entre eux, la juridiction compétente détermine la part
contributive de chacun dans la réparation du dommage (article 122 de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010).

Enfin, article 126 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose que l’action
individuelle se prescrit par trois ans à compter du fait dommageable ou, s’il a été dissimulé, de sa
révélation. L’action individuelle se prescrit par dix ans pour les crimes.

2.4.2. Action sociale

L’action sociale est règlementée par les articles 127, 128, 129, 130, 131 et 132 de l’Acte
uniforme du 15 décembre 2010. Il est constaté ces différents articles sont presque similaires aux
dispositifs de l’action individuelle. Mais, il faut soulever les éléments spécifiques de l’action
sociale suivants :

 Les dirigeants sociaux sont responsables individuellement ou collectivement envers


la société coopérative ;
 L’action sociale est l’action en réparation du dommage subi par la société
coopérative du fait de la faute commise par un ou des dirigeants sociaux dans
l’exercice de leurs fonctions ;
 L’action sociale est intentée par les autres dirigeants sociaux ou par un ou plusieurs
coopérateurs après une mise en demeure des organes compétents non suivie d’effet
dans le délai de trente jours.
2.5.Liens de droit entre les sociétés coopératives
2.5.1. Unions, Fédérations, Confédération et Réseaux

Il existe 4 formes de sociétés coopératives, notamment, les unions de sociétés coopératives,


les fédérations des sociétés coopératives, les confédérations de sociétés coopératives et les réseaux
coopératifs de moyens ou d’objectifs

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2.5.1.1.Unions des sociétés coopératives

C’est l’union entre deux sociétés coopératives ayant les mêmes objets, qui décident de
constituer entre elles pour la gestion de leurs intérêts communs (article 133 de l’Acte uniforme du
15 décembre 2010).

L’union est constituée par l’adoption de ses statuts par l’assemblée générale constitutive
réunissant au moins trois délégués dûment mandatés par chacune des sociétés coopératives
membres fondatrices et immatriculée au Registre des Sociétés Coopératives (articles 134 et 135 de
l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

Les articles 136, 137, 138, 139 et 140 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 déterminent
les missions et le fonctionnement de l’union des sociétés coopératives.

2.5.1.2.Fédération de sociétés coopératives

L’article 126 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose qu’au moins deux unions,
même si elles ont des objets différents, peuvent constituer entre elles une fédération de sociétés
coopératives pour la gestion de leurs intérêts. Une fédération peut accepter comme affiliées des
sociétés coopératives se trouvant dans l’impossibilité de former ou d’adhérer à une union
(exception).

La fédération est constituée par l’adoption de ses statuts par l’assemblée générale
constitutive réunissant au moins trois délégués dûment mandatés par chacune des unions et sociétés
coopératives membres fondatrices et immatriculée au Registre des Sociétés Coopératives (articles
142 et 143 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

Les articles 144 à 150 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 déterminent les missions et
le fonctionnement de la fédération des sociétés coopératives.

2.5.1.3.Confédération

C’est au moins deux fédérations, même ayant des objets différents, peuvent entres elles
constituer une confédération pour la gestion de leurs intérêts (article 152 de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010).

La confédération est constituée par l’adoption de ses statuts l’assemblée générale


constitutive réunissant au moins trois délégués dûment mandatés par chacune des fédérations,

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unions et sociétés coopératives membres fondatrices et immatriculée au Registre des Sociétés
Coopératives (articles 153 et 154 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

Les articles 155 à 159 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 déterminent les missions et
le fonctionnement de la confédération des sociétés coopératives.

2.5.1.4.Réseaux coopératifs de moyens ou d’objectifs

Le réseau coopératif de moyens ou d’objectifs est l’ensemble des sociétés coopératives, des
unions, des fédérations et des confédérations, ayant pas le même lien commun, constituées dans le
but final de promouvoir les activités socio-économiques et les principes coopératifs de ses
membres (article 160 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

Les réseaux coopératifs peuvent être constitués entre organisations ne relevant pas du même
ressort territorial, ou entre organisations non constituées dans le même Etat Partie et les initiateurs
du réseau conviennent d’un commun accord du siège et du lieu d’immatriculation de ce dernier.
Les formalités de constitution sont identiques à celles de la société coopérative simplifiée (articles
161 et 162 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

Les articles 163, 164, 165 et 166 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 définissent
l’administration, la gestion, le fonctionnement et la dissolution des réseaux coopératifs de moyens
ou d’objectifs.

2.6.Transformation de la société coopérative

La transformation de la société coopérative est l’opération par laquelle une société


coopérative change de forme juridique par décision des associés coopérateurs (article 167, alinéa
1er de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

Les articles 168 à 173 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 déterminent les
mécanismes ou les procédures de la transformation de la société coopérative.

2.7.Fusion et scission

La fusion et la scission concernent seulement les sociétés coopératives dont le siège social
n’est pas situé sur le territoire d’un même Etat Partie au Traité relatif à l’harmonisation du droit des
affaires en Afrique (article 174, alinéa 2 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

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L’article 175, alinéa 1er de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose que les modalités
pratiques de la fusion ou de la scission sont arrêtées par une convention signée entre les sociétés
coopératives concernées, sous le contrôle des organisations faîtières auxquelles elles sont affiliées.

La fusion ou la scission prend effet (article 178 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010):

 En cas de création d’une ou plusieurs sociétés coopératives nouvelles, à la date de


l’immatriculation, au Registre des Sociétés Coopératives de la nouvelle société
coopérative ou de la dernière d’entre elles ; chacune des sociétés coopératives
nouvelles est constituée selon les règles propres à la forme de la société coopérative
adoptée ;
 Dans les autres cas, à la date de la dernière assemblée générale ayant approuvé
l’opération, sauf si la convention visée à l’article précédent prévoit que l’opération
prend effet à une autre date, laquelle ne doit être ni postérieure à la date de clôture
de l’exercice en cours de la ou des sociétés coopératives bénéficiaires ni antérieure à
la date de clôture du dernier.
2.8. Dissolution et Liquidation de la société coopérative
2.8.1. Dissolution de la société coopérative
2.8.1.1.Causes de dissolution

Les causes de dissolution d’une société coopérative sont les suivantes (article 177 de
l’Acte uniforme du 15 décembre) :

 Expiration de la durée pour laquelle elle a été constituée ;


 Réalisation ou l’extinction de son objet ;
 Annulation du contrat de société ;
 Décision des coopérateurs aux conditions prévues pour modifier les statuts ;
 Dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente, à la demande d’un ou de
plusieurs coopérateurs pour justes motifs, notamment en cas de mésentente entre associés
empêchant le fonctionnement normal de la société coopérative ;
 Effet d’un jugement ordonnant la liquidation des biens de la société coopérative ;
 Toute autre cause prévue par les statuts ;
 Saisine de de l’autorité administrative chargée des coopératives ou toute personne
intéressée, aux différents cas prévus à l’article 178 susmentionné.

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Ainsi, l’article 179 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose que la dissolution
visée à l’article précédent ne peut intervenir sans que l’autorité administrative chargée des
coopératives ou la juridiction compétente n’ait pris les mesures suivantes:

 Avoir donné à la société coopérative à dissoudre, ainsi qu’à ses organes de gestion
ou d’administration, un préavis de cent vingt jours, leur notifiant son intention, et la
réversibilité de la mesure de dissolution en cas de régularisation du manquement
constaté ;
 Avoir publié un avis de son intention dans une publication accessible au grand
public.
2.8.1.2.Effets de la dissolution

Il est constaté aux articles 180 et 181 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 ce qui suit :

 Effet de la dissolution de la société coopérative est à l’égard seulement des


coopérateurs et conduit ipso facto à la liquidation;
 Personnalité morale de la société subsiste jusqu’à la clôture de la liquidation ;
 Publication de la dissolution dans un journal habilité à recevoir les annonces légales
du lieu du siège social après dépôt auprès de l’autorité chargée de la tenue du
Registre des sociétés coopératives des actes ou procès-verbaux décidant ou
constatant la dissolution et l’inscription de celle-ci au Registre des sociétés
coopératives.
2.8.2. Liquidation de la société coopérative
2.8.2.1.Dispositions générales

Les coopérateurs peuvent organiser à l’amiable la liquidation de la société coopérative


lorsque les dispositions des statuts le permettent et la société coopérative est en liquidation dès
l’instant de sa dissolution pour quelque cause que ce soit, respectivement à l’article 182, alinéa 1er
et à l’article 183, alinéa 1er de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

Les articles 184 à 195 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 déterminent d’autres
modalités pratiques de la liquidation de la société coopérative.

2.8.2.2.Dispositions particulières à la liquidation judiciaire

Il faut retenir qu’à défaut de clauses statutaires relatives à la liquidation amiable de la


société coopérative, sa liquidation sera effectuée conformément aux dispositions pertinentes et

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compatibles des articles 203 à 241 de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et
du groupement d’intérêt économique (article 196, alinéa 1er de l’Acte uniforme du 15 décembre
2010.

Et, les dispositions des articles 182 à 196 ci-dessus s’appliquent également aux unions,
fédérations et confédérations des sociétés coopératives (article 197, alinéa 1er de l’Acte uniforme
du 15 décembre 2010.

2.9.Nullité de la société coopérative et des actes sociaux

Les dispositions des articles 198 à 203 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 définissent
la nullité de la société coopérative et les actes sociaux. Ce qui permet de retenir sommairement par
les praticiens du droit les notions pertinentes suivantes :

 Le vice de consentement ou l’incapacité d’un coopérateur ne conduit pas à la nullité de la


société coopérative ;
 La nullité est possible si le vice de consentement ou l’incapacité a atteint tous les
coopérateurs ;
 L’action en nullité est éteinte lorsque la cause de nullité, exception faite si la nullité est
fondée sur le caractère illicite de l’objet social;
 La dignification de la mise en demeure par un acte extrajudiciaire ou par tout procédé
laissant trace écrite ;
 La prescription est de trois ans des actions en nullité de la société coopérative ou des actes,
décisions ou délibérations de la société; sauf si la nullité est fondée sur l’illicéité de l’objet
social et sous réserve de la forclusion prévue à l’article 201 de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010 ;
 Le jugement de la nullité conduit à la dissolution et la liquidation de la société coopérative.
3. Dispositions particulières aux différentes catégories de la société coopérative

Il existe la société coopérative simplifiée et la société coopérative avec conseil


d’administration explicitées ci-dessus :

3.1. Société coopérative simplifiée

Les dispositions des articles 204 à 266 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010
déterminent les notions suivantes:

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 Constitution ;
 Fonctionnement de la société coopérative simplifiée ;
 Fusion et scission ;
 Dissolution de la société coopérative simplifiée.

La société coopérative simplifiée est constituée entre cinq personnes physiques ou morales
au minimum. Elle est décidée par une assemblée générale constitutive (article 204 de l’Acte
uniforme du 15 décembre 2010).

La société coopérative est désignée par une dénomination sociale qui doit être
immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles, de l’expression : Société Coopérative
Simplifiée ou du sigle SCOOPS (article 205 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

La société coopérative simplifiée est tenue de requérir son immatriculation au Registre des
Sociétés Coopératives dans les conditions définies aux articles 74 à 77 de l’Acte Uniforme relatif
au droit des sociétés coopératives. Ce registre des Sociétés Coopératives est tenu au niveau local
par l’autorité administrative chargée de la tenue dudit registre.

3.2.Société coopérative avec conseil d’administration

Les dispositions des articles 267 à 285 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010
construisent les notions suivantes:

 Constitution de la société coopérative ;


 Administration et direction ;
 Assemblée générale ;
 Dissolution des sociétés coopératives avec conseil d’administration ;
 Responsabilité ;
 Dispositions relatives aux parts sociales

La société coopérative avec conseil d’administration est constituée entre quinze personnes
physiques ou morales au moins. Sa dénomination sociale est immédiatement précédée ou suivie, en
caractères lisibles, de l’expression : Société Coopérative avec Conseil d’Administration, ou du
sigle COOP-CA (articles 267 et 268 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010).

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4. Dispositions pénales de la société coopérative

L’article 387 de l’Acte uniforme du 15 décembre 2010 dispose que sous réserve des
dispositions spécifiques prévues à l’article 386 ci-dessus, sont applicables aux sociétés
coopératives ainsi qu’à leurs unions, fédérations et confédérations, les dispositions non contraires
des articles 886 à 905 de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique.

5. Dispositions diverses, transitoires et finales

Les articles 388, 389, 390, 391, 392, 393, 394, 395, 396 et 397 de l’Acte uniforme du 15
décembre 2010 définissent les dispositions diverses, transitoires et finales des sociétés
coopératives.

Ainsi, retenir les termes suivants :

 Le franc CFA constitue la monnaie de base pour les Etats Parties qui n’ont pas comme unité
monétaire le franc CFA;
 La mise en harmonie a pour objet d’abroger, de modifier et de remplacer, le cas échéant, les
dispositions statutaires contraires aux dispositions impératives du présent Acte uniforme et
de leur apporter les compléments que le présent Acte uniforme rend obligatoires.

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page86
DEUXIEME MOMENT : CONTRATS COMMERCIAUX

I Introduction des contrats commerciaux


i. Notion des contrats
1. Caractères du contrat
1.1. Définition :

L’article 1er de Décret du 30 juillet 1888 portant Code civil livre troisième : Des
contrats ou des obligations conventionnelles dispose que le contrat est une convention par
laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou
à ne pas faire quelque chose. En d’autres termes, le contrat est un accord entre deux ou plusieurs
personnes, auquel la loi donne force juridique en sanctionnant les engagements qu'il inclut.

Cette définition légale du contrat fait ressortir ses caractéristiques fondamentales :

 Le contrat est une convention, donc un accord de plusieurs volontés et doit être
opposé à un acte unilatéral ;
 Le contrat est un acte générateur d’obligations.

De ces caractéristiques, l’on peut dégager l’idée générale que le contrat est une convention
spécifique destinée à créer des effets de droit.

L'engagement du vendeur de livrer la chose, encore l'engagement de l'acquéreur de


payer le prix. Donc il y a un accord entre deux personnes la plupart du temps, l'accord entre le
vendeur et l'acquéreur. Cet accord est juridiquement sanctionné, en ce sens que le vendeur est
contraint de livrer la chose, et l'acquéreur pourra forcer le vendeur à respecter ses obligations.

L'acquéreur est tenu de payer le prix et à défaut le vendeur pourra engager une action
contre l'acquéreur, pour que le prix soit effectivement réglé. Ce qui caractérise le contrat c'est me
semble-t-il la place qu'il a prise parmi tous les phénomènes juridiques contemporains dont il est
devenu le plus important. Le contrat est longtemps demeuré le fait de certaines personnes :
Commerçants des villes, bourgeois des campagnes.

Ce contrat s'est étendue, aujourd'hui à de nouvelles catégories socioprofessionnelles :


Les salariés ; les cadres ; les ménages ; les étudiants ; les agriculteurs ; les commerçants ; les
industriels ; toutes ces personnes recourent quotidiennement à la technique contractuelle ; et qui

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page87
pour exploiter leurs entreprises, qui pour s'équiper et qui pour vivre tout simplement,
quotidiennement.

Jamais d'ailleurs les rapports contractuels n'ont été aussi denses qu'aujourd'hui. Ces
rapports ont pris un nouvel essor en gagnant des domaines qui étaient jusqu'à présent fermés, si
j'ose dire. Dans le droit des sociétés, les associés s'organisent sur des bases contractuelles en
passant ses fameuses conventions extrastatutaires, qui dérogent à certaines règles du droit des
sociétés.

Les pouvoirs publics eux-mêmes recourent aux techniques contractuelles. Cette volonté de
concertation qui anime le monde contemporain, qui requiert un ordre concerté fondé sur l'accord
des différents partenaires sociaux et certainement à l'origine du renouvellement du phénomène
contractuel.

Le pouvoir public, s'engage dans des contrats de programmes, dans des contrats de plans,
dans des contrats de progrès. Les pouvoirs publics ont compris que plutôt que d'imposer leur
politique, il valait mieux faire passer cette politique en négociant avec les différents partenaires
économiques et sociaux ; et cette technique est à l'origine du développement du phénomène
contractuel. Le contrat est devenu une technique d'action administrative est un instrument
d'incitation économique et parfois d'intervention financière.

Autrement dit, le contrat est en bonne santé, cette expansion n'est pas sans conséquence,
compte tenu de cette accélération de la vie économique et sociale contemporaine. De la complexité
croissante de la vie des affaires, de la vie économique, de la vie internationale également ; les types
de contrats se multiplient et se diversifient.

Anciennement nouveaux, tous ces contrats sont soumis au droit commun des contrats et des
obligations conventionnelles tel qu’il résulte du titre I du Décret du 30 juillet 1888 (article 1er
et suivants) et du titre II de l’Acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 portant sur le
droit commercial général ( formation du contrat), toutefois, ils sont soumis aussi au régime non
seulement des actes de commerce mais aussi des actes mixtes s’ils sont conclus par une
entreprises commerciale et un non- commerçant ( consommateur) ; ils sont qualifiés de
contrats commerciaux.

Notons aussi qu’ils sont soumis au régime propre à chacun d’eux, que ce régime résulte des
dispositions contenues dans le code civil que le code de commerce ou des textes postérieurs,

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page88
voire dans les conventions internationales ou qu’il résulte, en l’absence des dispositions
spéciales des situations dégagées par la pratique sous le contrôle de la jurisprudence.

1.2. Contrat et actes voisins


1.2.1. Contrats et autres conventions sociales

La notion de contrat peut être étendue de manière considérable de sorte qu’elle puisse
contenir des actes tels que les compromis, les avant-contrats, les promesses, etc.

1.2.2. Contrat et avant-contrat :

L’avant-contrat est un contrat préparatoire à la conclusion d’un contrat. Il peut résulter


d’une promesse bilatérale ou unilatérale de conclure un contrat :

a) Promesse unilatérale de contracter

La promesse unilatérale de contracter ne constitue pas un contrat. Cependant, celui qui


promet reste engagé en attendant que l’autre puisse lever l’option. Un retrait abusif de cette
promesse peut engager la responsabilité aquilienne de son auteur et le paiement éventuels des
dommages-intérêts.

b) Promesse synallagmatique de contracter

Une promesse synallagmatique de contracter est un véritable avant-contrat en ce qu’elle


implique un accord préliminaire de volontés. Elle peut même, dans certains cas, être considérée
comme un contrat réellement formé.

Il en est ainsi, de la promesse de vente qui, d’après l’article 270 du CCC-LIII, vaut vente
lorsqu’il y a consentement réciproque des deux parties sur la chose et sur le prix.

2. Autonomie de la volonté dans la conclusion du contrat


a) Définition

Le principe de l’autonomie de la volonté est un principe philosophique qui soutient que


pour être légitime, toute obligation doit se fonder sur la volonté de celui qui s’engage. En
substance, il s’agit de considérer que la source de l’obligation contractuelle est la seule volonté des
parties. Celles-ci sont libres de contracter ou non des engagements mais dès qu’elles ont conclu un

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contrat, elles sont soumises à sa loi et ne peuvent y déroger que sous certaines conditions. Les
règles que le législateur pose n’ont alors qu’une portée supplétive.

b) Postulat

L’article 33 du CCC Livre troisième traduit au mieux la force que la loi accorde au
contrat conclu dans le respect du principe de l’autonomie de la volonté : Les conventions
légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées
que de leur consentement mutuel ou pour les causes que la loi autorise. Elles doivent être exécutées
de bonne foi.

ii. Diversité des contrats


1. Quant à sa forme
1.1. D’abord le contrat peut être conclu pour une période de temps très limitée. On
achète une baguette de pain chez son commerçant ; il peut être conclu également après
de très longs pourparlers.
1.2.Certains contrats se concrétisent sur la base de simples paroles échangées par deux
personnes, sans autre formalité. Simple poignée de mains peut sceller l'accord.
1.3.D'autres contrats sont formalisés dans des actes particuliers. Ainsi en est-il de
l'acquisition d'un immeuble, qui ne nécessite nécessairement un acte notarié.
2. Quant au fond

La diversité du phénomène contractuel est tout aussi éclatante, plusieurs critères de


classement peuvent être proposés : D'après le type, d'après l'objet, d'après la qualité des
contractants, d'après la durée, d'après le mode de formation et d’après le mode d’exécution des
contrats.

Ainsi, la classification des contrats est essentielle pour la compréhension de la notion de


contrat étant donné qu’à chaque catégorie de contrats correspond un régime spécifique. Il revient
donc au juriste d’identifier, analyser et déterminer le régime contractuel applicable à l’espèce qui
lui est soumise.

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page90
2.1. Classement d’après le type
2.1.1. Opposition entre contrats classiques et contrats modernes
 Contrat de vente par lequel une personne s'engage à livrer une chose, l'autre à
en payer le prix ;
 Contrat de mandat, par lequel le mandant donne pouvoir au mandataire de
faire quelque chose en son nom et pour son compte ;
 Contrat de prêt, par lequel le prêteur s'engage à remettre quelque chose à son
co-contractant, à charge comprise de la restituer ;

A côté de ses contrats classiques, identifié par le code civil, se développe des contrats
modernes, ceux que la pratique a mise au point à imaginer et spécialement pour la pratique
commerciale, que l'on pense au :

 Contrat de crédit-bail ;
 Contrat d'ingénierie ;
 Contrat de réalisation d'ensembles industriels ;
 Ou encore à tous les contrats qui portent sur des brevets ou des marques ;
2.1.2. Opposition entre contrats nommés et contrats innomés
2.1.2.1. Notion

La classification des contrats en vertu de leur dénomination se fonde sur le régime juridique
applicable à chaque type de contrat. Elle est tirée du principe posé à l’article 7 du CCC-LIII qui
laisse entendre qu’il y a des contrats nommés et des contrats innommés.

 Contrats nommés : Est le contrat qui porte un nom, et dont la théorie se trouve dans
les textes et spécialement dans le code civil. En d’autres termes, les contrats
nommés sont ceux qui sont réglementés par le législateur et qui correspondent à une
catégorie juridique précise. C’est le cas de la vente, du bail, du mandat…
 Contrats innomés : En revanche, n'a pas de nom, tout simplement parce que le
législateur ne l'a pas spécialement prévu. En d’autres termes, Les contrats innomés
sont des contrats dont le régime n’est pas expressément établi par la loi.

Le contrat reste innomé même s'il porte un nom dont la pratique, tel est le cas par exemple,
du contrat d'escompte très connu par les banquiers, ou encore de contrat coffre-fort. Les
contrats innomés sont eux reconnus comme des accords non prévus par la loi sous une

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dénomination propre, ils sont généralement l’émanation de l’évolution économique,
sociologique, technologique, et particulièrement de l’évolution du monde des affaires.

Ils sont généralement atypiques étant donnés que, parfois, ils sont impossibles à classer et
ne correspondent pas aux modèles connus. Ils peuvent être de diverses natures:

 Ils peuvent être sui generis (de sa propre catégorie) s’ils n’entrent dans aucune
catégorie légale (le cas d’un contrat de déménagement) ;
 Ils peuvent être complexes lorsqu’ils combinent plusieurs types de contrats nommés
(cas de nombreux contrats commerciaux tels que le leasing ou crédit-bail).
2.1.2.2. Intérêt de la distinction : Interprétation des contrats

L’intérêt de la distinction entre les contrats nommés et les contrats innomés réside au niveau
de l’interprétation du contrat.

En effet, lorsqu’ils interprètent le contrat innomé, les juges ne sont pas absolument liés par
la qualification donnée par les parties. Si elle est erronée, le juge lui restitue l’appellation véritable
en fonction des stipulations que le contrat comporte, les obligations qui en découlent, etc.

2.1.3. Opposition entre contrats principaux et contrats accessoires


2.1.3.1.Contrat principal

Est le contrat qui existe indépendamment d'un autre contrat. A lui seul, le contrat permet
d'atteindre le résultat escompté par les parties. Par exemple, un contrat de vente et le contrat de
bail ;

2.1.3.2. Contrat accessoire

En revanche, suppose l'existence d'un autre contrat auquel il se rattache. Par exemple, le
contrat de cautionnement est un contrat accessoire ; il garantit l'exécution d'un contrat principal, et
est entendu que la caution s'engage à se substituer au débiteur, si le débiteur est défaillant. La
caution s'engageant à l'égard naturellement du créancier.

Le contrat de cautionnement donc dépend d'un rapport principal, et si ce rapport principal


vient à disparaître, le cautionnement entend que le contrat accessoire est frappé de caducité.

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2.2. Classification d’après l’objet
2.2.1. Introduction

Le principe de classification des contrats d’après leur objet est posé par les articles 2 et
suivants du CCC-Livre tropisme qui distinguent entre :

 Contrat synallagmatique et contrat unilatéral ;


 Contrat à titre gratuit et contrat à titre onéreux ;
 Contrat commutatif et contrat aléatoire.
2.2.2. Opposition entre contrats synallagmatiques, imparfaits et contrats
unilatéraux
2.2.2.1. Contrat est synallagmatique

Lorsque les deux parties s'obligent réciproquement l'un envers l’autre. C’est est celui qui
fait naître des obligations réciproques et interdépendantes ; chaque partie étant à la fois créancière
et débitrice de l’autre: C'est le cas du contrat de vente : Le vendeur s'engage à livrer la chose et
en contrepartie, l'acquéreur s'engage à payer le prix.

Autrement dit :

 Les obligations sont réciproques en ce que chaque partie est tenue envers l’autre ;
 Elles sont interdépendantes étant donné que chacune des parties s’engage pour que
l’autre s’engage aussi.

Ainsi en est-il dans l'échange, chacun des coéchangistes s'engage à remettre quelque
chose à son co-contractant. Ainsi en est-il dans le contrat de louage. Puisque le bailleur met à la
disposition du locataire un bien et le locataire s'engage à verser la rémunération prévue au bailleur.

2.2.2.2. Contrat synallagmatique imparfait

Le contrat synallagmatique imparfait est un contrat qui, au départ, est unilatéral mais
devient, par la suite bilatéral dans le cours de son exécution de sorte que les obligations des parties
deviennent réciproques. Il en est ainsi d’un dépôt lorsque le dépositaire engage des frais pour la
conservation de la marchandise et dont il peut exiger le remboursement au déposant. Un mandat
peut aussi devenir, par la suite, un contrat synallagmatique.

Dans la pratique, un contrat synallagmatique imparfait est traité davantage comme un


contrat synallagmatique que comme un contrat unilatéral.
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L’intérêt de la distinction entre le contrat synallagmatique et le contrat unilatéral est
multiple et s’apprécie notamment en matière de preuve et en cas d’inexécution des obligations.

 Etablissement de la preuve : En matière de preuve, la règle de formalité du double


s’impose pour les contrats synallagmatiques. En effet, il faut établir autant d’actes sous
seing privé qu’il y a des parties ayant un intérêt distinct (L’article 207 du CCC-Livre
troisième stipule les actes sous seing privé qui contiennent des conventions
synallagmatiques ne sont valables qu’autant qu’ils ont été faits en autant d’originaux qu’il y
a de parties ayant un intérêt distinct. Il suffit d’un original pour toutes les personnes ayant le
même intérêt. Chaque original doit contenir la mention du nombre des originaux qui en ont
été faits. Néanmoins, le défaut de mention que les originaux ont été faits doubles, triples,
etc., ne peut être opposé par celui qui a exécuté de sa part la convention portée dans l’acte.).
Mais en cas de contrat unilatéral, l’on applique la règle du ‘’Bon pour’’ par un titre qui
comporte la signature de celui qui souscrit l’engagement ainsi que la mention écrite de sa
main de la somme ou de la quantité en toutes lettres et en chiffres (article 208 du CCC-
LIII).
 Exception d’inexécution : En matière d’exécution des engagements, chaque partie peut
soulever une exception pour contraindre l’autre à exécuter son obligation. Cette exception
peut-être l’exception d’inexécution, la résolution pour inexécution ou la théorie des risques
s’il n’existe pas de force majeure susceptible d’exonérer la responsabilité (L’Exceptio non
adimpleticontractus ou exception d’inexécution permet de refuser d’exécuter parce que
l’autre ne l’a pas fait (refuser de verser le prix parce que le vendeur n’a pas livré la chose).
Elle équivaut, en droit privé, à une sorte de justice).
2.2.2.3.Contrat est unilatéral

Lorsque deux ou plusieurs personnes sont engagées dans un contrat, mais qu'une seule est
débitrice envers l'autre. Entre les deux catégories se glisse une catégorie intermédiaire. Lors de
leurs conclusions, certains contrats n'obligent qu'une partie ; ce sont donc dès l'origine des
contrats unilatéraux. Cependant, au cours de leur exécution, des obligations peuvent naître à la
charge de la partie non débitrice. Les accords deviennent dans ces conditions en cours
d'exécution des contrats synallagmatiques. Ils deviennent plus précisément des contrats
synallagmatiques imparfaits.

En d’autres termes, le contrat unilatéral est celui qui ne fait naître des obligations qu’à la
charge de l’une des parties au contrat. Bien qu’étant un acte juridique bilatéral, ce contrat ne crée

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d’obligations que pour une partie. C’est le cas de la donation qui n’oblige que le donateur mais
requiert l’acceptation du donataire. Le contrat unilatéral est à distinguer de l’acte juridique
unilatéral tel que le testament où il n’y a qu’une seule volonté qui s’exprime.

2.2.3. Opposition entre contrats à titre onéreux et contrats à titre gratuit


2.2.3.1. Dans le contrat à titre gratuit
2.2.3.1.1. Notion

On parle encore de contrat de bienfaisance, l'une des parties procure à l'autre un avantage
sans rien recevoir en retour. C'est le cas du contrat de dépôt gratuit, c'est le cas aussi du contrat de
donation.

Le contrat à titre gratuit est celui dans lequel une des parties procure à l’autre un avantage
purement gratuit. C’est un contrat de bienfaisance ; la partie qui s’engage n’attend aucune
contrepartie. Les contrats à titre gratuit sont des libéralités fondées sur l’intention libérale de leur
auteur. Tel est le cas de la donation entre vifs (le donateur se dépouille volontairement et
irrévocablement en faveur du donataire qui accepte).Le contrat à titre onéreux est celui dans lequel
chaque partie s’engage en attendant recevoir une contrepartie de l’autre. C’est le cas de la vente, du
bail, du prêt à intérêt…

2.2.3.1.2. Intérêt de la distinction : Intuitu personae et garantie

Le contrat à titre gratuit est un contrat intuitu personae (On ne donne pas à n’importe qui)
de sorte que l’erreur sur la personne est substantielle et peut entraîner la nullité du contrat. Les
donations étant suspectes, les conditions de formation des contrats à titre gratuit sont plus strictes.

A cet effet, il est, par exemple exigé l’établissement d’un acte authentique ou sous seing
privé pour l’expression valable du consentement du donataire ; à moins qu’il ne s’agisse de simples
dons manuels (article 875 du code de la famille).

L’action paulienne est plus facile contre les contrats à titre gratuit en vue de l’annulation des
contrats aggravant l’insolvabilité d’un débiteur (L’imposition des actes à titre gratuit est aussi plus
pesante que celle des actes à titre onéreux (jusqu’à 60% en droit français). Par ailleurs, celui qui
fournit gratuitement un bien n’est pas tenu aux garanties qui pèsent sur un vendeur de sorte que la
responsabilité contractuelle du gratifiant est prise en compte avec plus d’indulgence.

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2.2.3.2.Dans le contrat à titre onéreux

Chacun des parties procure à l'autre un avantage moyennant une prestation immédiate ou
future, tel est le cas du contrat de location, tel est le cas du contrat de vente.

2.2.4. Opposition entre contrats commutatifs et contrats aléatoires


2.2.4.1. Dans le contrat commutatif
2.2.4.1.1. Notion

L’étendue des prestations convenues peut être appréciée immédiatement ; tel est le cas dans
le contrat de vente : Le vendeur peut mesurer le prix qu'il attend de l'acquéreur et
inversement, l'acquéreur peut apprécier quel est la chose ; quel est l'étendue ; quels sont les
qualités de la chose que le vendeur est appelé à lui livrer.

Le principe de la distinction entre contrats commutatifs et contrats aléatoires est posé à


l’article 4 du CCC-Livre troisième. Le contrat commutatif est lorsque chacune des parties
s’engage à donner ou à faire une chose qui est regardée comme l’équivalent de ce qu’on lui donne
ou de ce qu’on fait pour elle. Lorsque l’équivalent consiste dans la chance de gain ou de perte pour
chacune des parties, d’après un événement incertain, le contrat est aléatoire.

2.2.4.1.2. Intérêt de la distinction : Lésion

La distinction entre contrats commutatifs et contrats aléatoires s’apprécie par rapport à


l’application des règles relatives à la lésion. La lésion est un déséquilibre économique
particulièrement grave entre des prestations réciproques, entraînant un appauvrissement injuste
pour l’une des parties.

Les contrats aléatoires ne peuvent faire l’objet d’une action en rescision (annulation d’un
contrat lésionnaire) étant donné qu’on ne peut comparer la valeur des prestations et leur
équivalence au moment de la conclusion du contrat. Chaque partie a accepté de courir un risque
d’appauvrissement. L’aléa chasse la lésion.

2.2.4.2.En revanche, dans un contrat aléatoire

La prestation promise par l'une des parties dépend, dans son existence ou encore dans son
étendue, d'un événement incertain. On ne peut donc pas apprécier au moment de la conclusion du
contrat, l'avantage que l'on va en retirer. Ainsi en est-t-il dans le contrat d'assurance, l'assuré va
payer des primes, alors pourtant un sinistre peut ne pas se réaliser.
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2.3. Classification d’après la qualité des contractants
2.3.1. Opposition entre contrats civils et contrats commerciaux

Une distinction que vous aurez l'occasion de reprendre dans votre cours de droit des affaires
et au point ci-dessous : Nature civile que commerciale d’un contrat.

2.3.2. Opposition entre contrats de droit privé et contrats administratifs

Il y a une autre distinction entre contrats de droit privé et les contrats administratifs. Là
aussi, je me permets de vous renvoyer à votre cours de droit administratif.

2.3.3. Opposition entre contrats conclus entre professionnels et contrats de


consommateurs

On peut opposer également les contrats qui relèvent des cours du droit civil, on peut
opposer les contrats entre professionnels qui obéissent à la théorie générale des obligations et les
contrats conclus entre professionnels et consommateurs ; qui obéissent à la théorie des obligations
et de surcroît au droit de la consommation.

Droit qui s'efforce de protéger la partie faible, c'est-à-dire en l'occurrence le


consommateur ; étant entendu que le consommateur est la partie qui contracte dans le cadre
d'activités personnelles ou familiales, et qui contracte dans le cadre d'activités qui peuvent être
considéré comme étranger à ces relations professionnelles.

2.4. Classification d’après la qualité des contractants d’après la durée

Il existe l’opposition entre contrats à exécution instantané et contrats à exécution


successive Les premiers donnent naissance à une obligation qui s'exécute en un seul trait de temps :
Acquisition d'une baguette de pain, ou encore qui s'exécute en une seule fois (transport de Aru à
Bunia).

Le contrat à exécution successive donne naissance à une obligation qui s'étale dans le
temps ou, plus précisément, qui ne prend effet que par l'écoulement du temps (contrats de
fournitures par exemple). Un tel contrat ne doit pas être confondu avec un contrat à terme ni
même peut être avec un contrat en cours.

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2.5. Classification d’après le mode de formation du contrat

Il y a :

 Des contrats d'adhésion ;


 Des contrats d'assurance ;
 Des contrats de transport ;
 Des contrats négociés ;
 Des contrats qui se concluent après de longs pourparlers.

Mais ces distinctions n'entraînent pas de conséquences sur le plan juridique, du moins des
conséquences précises sur le plan juridique.

On peut également opposer :

2.5.1. Contrats consensuels

Les contrats consensuels se forment par le seul échange des consentements des parties en
l’absence de toute formalité. Ils sont, en principe, la règle. Le contrat consensuel équivaut à
l’ancien contrat consensus de droit romain. En vue d’éviter les abus dans la conclusion de tels
actes, leur nombre est relativement limité. En d’autres termes, ils se concluent par le consentement
des parties et uniquement par le consentement des parties.

2.5.2. Contrats solennels

Les contrats solennels nécessitent, outre l’échange de consentements, l’accomplissement


d’une ou de plusieurs formalités spéciales. Ils se justifient par l’intention de protéger la volonté des
parties contre des opérations dangereuses qui peuvent être insérées au contrat. C’est en cela que se
trouve le rôle du notaire qui doit attirer l’attention des parties sur les points sensibles et de leur
expliquer les conséquences de leurs engagements.

Les contrats solennels sont une exception à la règle du consensualisme. Les plus connus
sont le mariage, la donation entre vifs, la constitution d’hypothèque et la subrogation
conventionnelle consentie par le débiteur.

En conclusion, les contrats solennels requièrent le respect de certaines formes comme le


contrat de donation, qui doit d'hypothèque qui peut être notarié.

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2.5.3. Contrats réels

Les contrats réels supposent pour leur validité, un échange de consentement, mais
également la remise d'une chose à l'un des contractants En d’autres termes. Ils sont ceux qui
nécessitent, dès leur formation, à la fois l’accord des volontés et la remise de la chose objet du
contrat, à défaut de laquelle le contrat ne sera pas considéré comme formé. Ils constituent aussi une
exception à la règle du consensualisme. Les contrats réels entraînent la dépossession des
propriétaires. Il en est ainsi du dépôt, du gage, du prêt d’argent, du prêt à usage ou commodat.

A cet égard, il faut souligner que dans la jurisprudence contemporaine. Cette notion de
contrat réel est en train d'être réduite d'une manière assez sensible. La cour de cassation par en
France ayant considéré que le prêt d'argent consenti par un professionnel du crédit n'était pas un
contrat réel, et sous-entendu était donc un contrat consensuel. Mais les autres contrats de prêts, les
prêts à usage de même que les contrats de gage, de même encore que les contrats de dépôt
restent eux des contrats réels, c'est-à-dire, supposent pour leur validité la remise de la chose entre
les mains du co-contractant.

2.5.4. Contrats de gré à gré ou de libre discussion

Les contrats de gré à gré sont ceux qui résultent de la libre discussion des parties. Ceci
laisse à penser que les parties sont placées sur un pied d’égalité dans la détermination de leurs
engagements (cas de la vente).

2.5.5. Contrats d’adhésion

Les contrats d’adhésion sont ceux dans lesquels les clauses sont établies par une partie qui
les propose à l’autre qui accepte en bloc les clauses du contrat qui lui sont proposées. Il s’agit du
cas dans lequel les parties ne sont pas sur un pied d’égalité ; l’une d’elles n’a pas la possibilité de
demander la modification des clauses, sa liberté contractuelle étant réduite.

Conscient de l’écart qui existe entre l’égalité juridique des parties et l’égalité économique,
le législateur intervient dans certains contrats d’adhésion pour protéger la partie économiquement
faible, notamment le consommateur. En réalité, l’égalité juridique occulte l’inégalité économique.

2.5.6. Contrats types

Les contrats d’adhésion sont cependant différents des contrats-types. Ces derniers sont
souvent l’œuvre des tiers (experts dans une profession, pouvoirs publics) qui les proposent à
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l’adoption des parties éventuelles ; celles-ci n’étant obligées d’y souscrire à la lettre. Les clauses
des contrats d’adhésion sont souvent appelées conditions générales.

Par contre, un contrat d’adhésion est fondamentalement conçu à la volonté de l’une des
parties, celle la plus forte sur le plan économique.

2.5.7. Contrats imposés

Les contrats imposés sont ceux dont la conclusion est rendue obligatoire par une
disposition légale expresse. Il est ainsi du contrat d’assurance. Il peut aussi s’agir d’un cas où la
liberté de conclusion du contrat est restreinte étant donné que la loi institue une préemption au
profit de certaines personnes déterminées. Cela peut être le cas d’une disposition légale qui impose
au propriétaire d’un immeuble de le vendre, par préférence, à la personne qui a l’immeuble en
location.

2.6. Classification d’après le mode d’exécution des contrats


2.6.1. Sortes
 Contrats successifs ;
 Contrats instantanés.
2.6.2. Notions
 Contrats successifs sont ceux qui donnent naissance à des obligations dont
l’exécution s’échelonne dans le temps. Ils peuvent être à durée déterminée ou
indéterminée. C’est le cas du contrat de travail, d’abonnement, de bail, etc.
 Contrats instantanés sont ceux qui s’exécutent en un trait de temps. C’est le cas de
la vente dont le transfert de propriété s’opère instantanément.
2.6.3. Intérêt de la distinction : Effet de l’annulation
2.6.3.1.Pour les contrats instantanés

L’intérêt de la distinction entre contrats commutatifs et contrats aléatoires réside en matière


d’annulation. L’annulation d’un contrat instantané entraîne la restitution des prestations
réciproques. L’anéantissement rétroactif du contrat est possible. Le contrat pourra être considéré
comme n’ayant jamais existé ; il sera effacé.

2.6.3.2.Pour les contrats successifs

L’anéantissement rétroactif du contrat est impossible pour les contrats successifs car on ne
saura pas remettre les choses dans leur état antérieur. Si le loyer est remboursable, il est cependant

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impossible de restituer la jouissance de l’immeuble. C’est pourquoi, la résolution d’un contrat
successif est appelée résiliation en ce qu’elle ne porte ses effets que pour l’avenir.

En vue d’atténuer la rigueur de la nullité, l’on distingue deux variantes des contrats
successifs :

 Les contrats à exécution successive dont l’exécution de l’obligation s’échelonne de


manière continue dans un temps dont la durée est déterminée ou indéterminée (bail,
travail…) ;
 Les contrats à exécution échelonnée dont les prestations se répètent simplement.
a) Sources du droit des contrats

Elles sont en l’occurrence la loi, la jurisprudence, la doctrine, les usages, l’équité et les
principes généraux de droits :

 Loi : Les articles 273 à 597 du CCL III dont les dispositions sont supplétives pour la
plupart ;
 Jurisprudence : La jurisprudence constitue une source péremptoire, elle n’est pas une
source directe mais elle complète en fixant la loi et les usages ;
 Doctrine : Cette source n’a pas force obligatoire elle est souvent invoquée devant les cours
et les tribunaux ;
 Usages : Les usages sont des pratiques courant, elles jouent un rôle supplétif important en
droit contractuel surtout quand la loi y renvoie ;
 Equité et principes généraux de droit : les solutions de l’équité permettent au juge de
statuer selon le bon sens et le sentiment de justice. Les principes du droit, entendus comme
conceptions dominantes dans le droit positif peuvent être retenus en pratiques comme
source du droit contractuel.
Ainsi lors de la résolution des contentieux et de la conception des normes, des principes
tels que :
 Nul ‘est censé ignorer la loi régulièrement publiée ;
 La fraude annule tout .Toutefois ces principes sont l’objet de nuances et
atténuations selon l’objet et l’époque alors il importe d’en faire un usage mesuré.
b) Nature civile que commerciale d’un contrat
 Un contrat est commercial que civil selon qu’il constitue par ou non un acte de
commerce. Aussi la vente est tantôt acte civil et tantôt un acte commerce. Le même

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contrat peut être commercial vis-à-vis de l’une des parties et civil à l’égard de l’autre.
Quand un particulier achète un appareil ménager chez un commerçant détaillant ; c’est un
contrat civil vers lui, commercial chez le détaillant ;
 Certains contrats constituent toujours des actes de commerce et sont donc
commerciaux : Ce sont en l’occurrence les contrats des sociétés anonymes (SA), des
sociétés à responsabilité limité (SARL), des sociétés en nom collectif (SNC) et des
sociétés en commandite (SCS) ;
 D’autres sont toujours des actes civils : Ce sont les contrats à titre gratuit : L’intention
libérale exclut la possibilité d’un acte de commerce.
c) Règles spéciales aux contrats commerciaux.

En principe, les contrats commerciaux sont régis par les mêmes règles que les contrats
civils. Il en est ainsi notamment en ce qui concerne la formation du contrat et le vice de
consentement. Tous les contrats commerciaux obéissent sur certains points à des règles
particulières.

1) Preuve du contrat commercial

La preuve des contrats civils doit être faite par un acte écrite (article 199 des contrats et
des obligations conventionnelles) ; la preuve par témoins que la présomption est impossible et,
lorsqu’il existe un acte écrit, la preuve par témoins que les présomptions est interdite contre ou
outre le contenu aux actes.

Au contraire, en matière commerciale (Lire les articles 199 à 262 de Décret du 30


juillet 1888):

 La preuve d’un contrat peut être faite par tous moyens de droit, écrit, témoins,
présomptions ;
 Lorsqu’un écrit a été passé, il n’est pas nécessaire, même en cas de contrat synallagmatique,
qu’il ait été rédigé plusieurs originaux ;
 On peut prouver par tous les moyens laissés à la sagesse et à la prudence du juge, contre et
outre le contenu des actes qui ont été passés.
Il arrive que des contrats commerciaux se forment par le simple coup de téléphone : Une
personne qui traite habituellement des affaires ensemble, ce procédé ne peut ne pas avoir des
graves inconvénients ; on agira toute fois prudemment en confirmant la communication
téléphonique par une lettre.
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C’est le plus souvent par un échange des lettres que ces contrats interviennent : Un
commerçant offre, par exemple d’envoyer à tel autre une certaine quantité des marchandises,
et ce correspondant lui répond en lui donnant accord : On prendra soin de garder une copie
des lettres envoyées.
Mais les contrats généralement conclus par correspondance soulèvent certaines difficultés :
Sont d’abord, à quel moment s’est formé le contrat ?, à quel endroit ? (Ce qui peut avoir cette
importance au point de vue notamment des règles de compétence des tribunaux) ?;
 On admet que le contrat se forme non pas au lieu et au moment où arrive l’acceptation de
l’offre, mais au moment et au lieu d’où est partie la lettre d’acceptation.
2) Contenu

La clause compromissoire, qui ne peut être insérée dans un acte civil, est valable dans des
contrats commerciaux.

3) Effets

La mise en demeure du débiteur peut être faite par tous moyens et non pas exclusivement
par un acte d’huissier. La solidarité des codébiteurs est présumée jusqu’à preuve du contraire.

Toutefois, le taux de l’intérêt légal, qui était plus élevé en matière commerciale qu’en
matière civile, est aujourd’hui le même.

4) Prescription

Alors que la prescription en droit commun est de 30 ans, elle est seulement de 10 ans pour
obligations entre commerçants et non commerçants, sauf application des dispositions prévoyant
une prescription plus courte encore.

5) Clauses abusives

En vue d’assurer une protection plus efficace du consommateur, la Loi N° 7 du 23 du 10


janvier 1978 a prévu que le gouvernement pouvait interdire ou règlementer certaines clauses des
contrats passés entre les professionnels et leurs clients non professionnels lorsque de telles clauses
apparaissent imposées aux consommateurs par un abus de la puissance économique de l’entreprise
et confèrent à celles-ci un avantage excessif.

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d) Contrats internationaux

Il arrive fréquemment que des contrats commerciaux soient conclus être personnes de
nationalités différentes, habitants des Etats également différents.

Quelle sera la loi applicable ?

Cette question doit être résolue suivant les principes généraux du droit international
privé.

 En ce qui concerne les conditions de formes : Il y a lieu de se reporter à la loi applicable


au lieu (domicile) où a été conclu le contrat ;
 Pour la capacité des parties contractantes : C’est la loi personnelle à chacune d’elles,
souvent sa nationalité, qui doit être observée ;
 Si le contrat a créé des droits réels : La loi du lieu où se trouvent les biens en question est
compétente pour le régime applicable ;
 Pour toutes les questions de fond, et notamment pour les difficultés d’exécution du
contrat :
o On se reporte à la loi que les parties ont décidé d’appliquer. C’est le principe de
l’autonomie de la volonté ;
o Si elles ont précisé cette loi, il n’y a pas de difficultés.

Mais, elles omettent souvent d’indiquer expressément leurs intentions à cet égard, et le
juge, saisi d’un litige, devra rechercher quelle a été leur volonté, on donne, en principe, la
préférence au lieu où doit s’exécuter le contrat. Mais, il arrive qu’il y ait plusieurs lieux
d’exécution ; on recherche alors le lieu d’exécution principal ou la caractéristiques du contrat.

Toutefois, les juges peuvent tenir compte également d’indices de la volonté de parties
résultant du contrat lui-même : nationalité des parties, langue dans lequel le contrat a été rédigé,
situation du bien faisant l’objet du contrat (exemple en matière du fonds de commerce), ou encore
la clause attributive de juridiction.

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II Différents contrats commerciaux
1. Contrat de vente ou vente commerciale
1.1. Notion générale

L’article 237 de l’AUDCG dispose que la vente commerciale est soumise aux règles du
droit commun des contrats et de la vente qui ne sont pas contraires aux dispositions du présent
Livre (ce qui renvoie au droit national de chaque Etat partie, en RDC c’est le Décret du 30
juillet 1888). Les parties sont tenues de se conformer aux exigences de la bonne foi (ce qui
signifie le contrat de vente est conclu entre les professionnels, chacune des parties est à même de
veiller à la préservation de ses intérêts). Elles ne peuvent exclure cette obligation, ni en limiter la
portée.

Le contrat de vente est l’un des plus importants des contrats civil et commercial. Son
importance est liée à l’abondance des dispositions législatives qui lui sont consacrées.

La vente est un contrat par laquelle une personne appelée vendeur s’oblige à transmettre
(transférer) à une autre personne appelée acheteur la propriété d’une chose moyennant un prix
(article 263 de Décret du 30 juillet 1888).

En d’autre mot, c’est une convention le vendeur (fournisseur) et l’acheteur (client ou


acquéreur) par laquelle le vendeur a livré la chose vendue et l’acheteur a payé le prix convenu.
Cette convention est prouvée par écrit ou verbal ou encore par tous les moyens (article 240 de
l’AUDCG). En d’autres termes, pour le législateur la vente est une convention par laquelle l’un
s’oblige à livrer une chose et l’autre à la payer.

Notons que la conclusion de cette convention implique l’accord de deux parties en présence
et cet accord peut être donc oralement, par lettre, par téléphone, fax, E-mail, etc.

1.2. Caractères du contrat de vente

Le contrat de vente revêt plusieurs caractères : Consensuel, synallagmatique, onéreux,


commutatif, translatif de propriété.

 Consensuel : Le contrat de vente existe dès l’accord des volontés des parties. L’article 9 de
Décret du 30 juillet 1888) dispose qu’iI n’y a point de consentement valable, si le
consentement n’a été donné que par erreur, ou s’il a été extorqué par violence ou surpris par dol
ou lésion. Mais, selon les articles 263 alinéa 2, 264 du CCL III il n’est pas nécessaire qu’il

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existe un acte authentique pour qu’il y ait vente. Toutefois, la vente d’immeuble impose un
formalisme lié à l’importance de l’opération ;
 Synallagmatique : Il consiste en un accord de plusieurs volontés et les contractants s’obligent
réciproquement les uns envers les autres, comme l’indique l’article 2 du CCL III ;
 Commutatif : La valeur de la compensation revenant à chacune des parties est fixée et peut
être appréciée au moment de sa conclusion. L’article 4 du CCL III dispose que l’engagement
de l’une des parties est regardé comme l’équivalent de celui de l’autre ;
 Translatif de propriété : Ce caractère est, en plus de sa nature, son essence. Le transfert de
propriété, la tradition de la chose est la finalité des parties au contrat de vente. Selon l’article
264 de Décret du 30 juillet 1888, la vente est parfaite dès que les parties se sont convenues
sur la chose et le prix.

Cependant, dans certains cas, la loi détermine les modalités de ce transfert. Ainsi, le
transfert des choses de genres se fait dès leur individualisation soit par la livraison, soit par le
pesage, soit par le marquage etc.

 Par ailleurs, les parties peuvent convenir de retarder le transfert de propriété dans le
cas d’une vente à terme ;
 La vente d’une chose future est valable mais le transfert de propriété ne s’opèrera
qu’à l’existence de la chose ;
 En cas de vente avec alternative, le transfert de propriété ne se concevra qu’après
le choix de la chose livrée ;
 La vente sous condition suspensive n’opère le transfert de propriété qu’à la
réalisation de la condition.

Le transfert de la propriété est très important dans la pratique :

 Charge des risques de perte de la chose est appréciée en fonction du propriétaire. Dès que la
propriété est transférée, la chose périt pour le maître, même par cas fortuit alors qu’elle n’a
pas été effectivement livrée à l’acheteur qui doit, dans ce cas, payer le prix (article 37 CCL
III) ;

 En cas de faillite du vendeur, l’acheteur garde le droit de revendiquer le bien et ne pourra


pas en concours avec les autres créanciers. Par contre, cette possibilité ne joue pas en cas de
faillite de l’acheteur ;

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 Droit de propriété obtenu par le transfert sort tous ses effets classiquement regroupés
sous la triade latine usus-fructus-abusus. Le propriétaire peut désormais user de la chose, en
tirer les fruits et l’aliéner à son tour ou la faire disparaître ;

 De la propriété découle la responsabilité pour le fait des biens dont l’on est maître. Le
propriétaire du bâtiment est responsable des dommages causés par la ruine de celui-ci (article
262 des contrats et des obligations conventionnelles). Il en est de même de celui d’un
animal (article 261 des contrats et des obligations conventionnelles), et dans une certaine
mesure des choses dont on a la garde (article 260 des contrats et des obligations
conventionnelles).

1.3. Conditions de formation du contrat de vente

Les articles 241 à 249 de l’Acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 portant sur le
droit commercial général explicitent la formation du contrat.

Elle se conclut notamment :

 Par l’acceptation d’une offre, soit par un comportement des parties qui indique suffisamment
leur accord. Une offre est suffisamment précise lorsqu’elle désigne les marchandises et,
expressément ou implicitement, fixe la quantité et le prix ou donne les indications permettant
de les déterminer (article 241, alinéa 1er et 2 de l’AUDCG);
 Offre prend effet lorsqu’elle parvient à son destinataire ;
 Offre doit être acceptée dans le délai stipulé par l’auteur de l’offre ou, à défaut d’une telle
stipulation, dans un délai raisonnable, compte tenu des circonstances, notamment de la rapidité
des moyens de communication utilisés par l’auteur de l’offre. Une offre verbale doit être
acceptée immédiatement, à moins que les circonstances n’indiquent le contraire ;
 Acceptation d’une offre prend effet au moment où l’expression de l’acquiescement parvient à
l’auteur de l’offre ;
 Réponse à une offre qui se veut acceptation de cette offre, mais qui contient des additions, des
limitations ou d’autres modifications, vaut rejet de l’offre et constitue une contre-
proposition ;
 Délai d’acceptation fixé par l’auteur de l’offre commence à courir au moment où l’offre est
exprimée. La date indiquée dans l’offre est présumée être celle de son expédition, à moins que
les circonstances n’indiquent le contraire ;

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 Acceptation peut être révoquée pourvu que la révocation parvienne à l’auteur de l’offre au plus
tard au moment où l’acceptation aurait pris effet ;
 Contrat peut être valablement conclu même si les parties renvoient la détermination d’une
clause à un accord ultérieur ou à la décision d’un tiers ;
 Parties sont libres de négocier et ne peuvent être tenues pour responsables si elles ne
parviennent pas à un accord.

Ainsi, quatre conditions sont exigées pour que le contrat de vente se forme valablement : La
capacité, le consentement, l’objet de contrat doit être certain et licite et la cause doit être certaine
et licite (article 8 du Code des obligations conventionnelles).

1.3.1. Capacité des parties de contracter

Le contrat de vente est soumis aux règles générales qui gouvernent la capacité en matière
contractuelle, l’article 23 CCL III dispose que toute personne peut contracter, si elle n’est pas
déclarée incapable par la loi.

La capacité de contracter est donc la règle, l’incapacité est l’exception ; cette incapacité
ne peut résulter que d’une volonté expresse de la loi. Il y a aussi des incapacités qui résultent de
certaines lois particulières.

Celles-ci interdisent à des catégories bien déterminées de personnes, de vendre ou d’acheter


dans des particuliers.

1.3.2. Consentement des parties

Le consentement des parties est un accord de volonté libre des contractants. Dans le
consentement il y a l’offre et l’acceptation de l’une et l’autre partie. Il doit y avoir concordance
parfaite entre les deux.

S’il n’y a pas de consentement libre, il n’y a pas de contrat valable.

Les vices qui portent atteinte à la validité du contrat sont :

 En cas d’erreur : L’agent (cocontractant) a involontairement une idée fausse de la


chose. Ex : Mr François croit que vous voulez lui donner une chose, alors que vous
voulez la/ lui vendre ;
 En cas de violence : Contraintes physiques (voies de fait) ou morales (menaces,
chantage) contre une personne pour lui arracher un consentement par crainte.

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Exemple : Utiliser le braquage d’un révolver pour obtenir la signature d’une
décharge ;
 En cas de dol : C’est-à-dire de ruse, tromperie et manœuvres frauduleuses utilisées
pour obtenir l’accord de quelqu’un. Exemple : Présenter un faux diplôme pour se
faire engager ;
 En cas de lésion c'est-à-dire une espèce d’erreur portant sur la valeur de la chose
qui fait l’objet d’un contrat. D’où il résulte que l’une des parties contractantes
éprouve une perte alors que l’autre en tire profit, avantage. La lésion n’est opérante
c'est-à-dire ne vicié le consentement que dans certaines contrats dans le partage et
dans certaines ventes ou à l’égard de certaines personnes telles que les mineurs, les
vieillards, les faibles d’esprit etc. Exemple : Vendre sa villa à 100.000 $ alors
qu’elle vaut 2.000.000 $ et ce puisqu’on est déjà vieux ou dans le besoin.

En conclusion, le consentement des parties suppose :

 L’accord sur le principe même de la vente ;


 L’accord sur la chose et sur le prix ;
 L’absence de vice de consentement. La vente est parfaite entre les parties et la
propriété est acquise de droit à l’acheteur, à l’égard du vendeur, dès qu’on est
d’accord sur la chose et sur le prix, quoique la chose n’ait pas été encore livrée, ni
le prix payé (article 264 CCL III).
1.3.3. Objet de la vente doit être certain et licite

L’objet doit être certain c'est-à-dire bien déterminé (en espèce, en qualité et
quantité).L’objet est la chose sur laquelle porte le contrat. Exemple : Pour l’achat d’une parcelle,
il faut préciser laquelle, où se situe-t-elle (son emplacement, sa dimension).

La chose doit être licite (licet du latin, qui signifie il est permis c'est-à-dire non contraire à
la loi, à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Exemple : Un contrat ne doit pas porter sur des
choses hors du commerce telles que les drogues.

Ainsi, le Contrat de vente a un double objet : La chose et le prix. Ce sont deux éléments
essentiels de la vente, car ils distinguent ce contrat de tout autre contrat.

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1.3.3.1. Chose (articles 275 à 278 CCL III)

Ces articles 275 à 278 CCL III donnent les conditions que doit réunir la chose pour être
vendue : Elle doit exister ou pouvoir exister, elle doit être dans le commerce et elle doit être la
propriété du vendeur.

1.3.3.1.1. Chose doit exister ou pouvoir exister

La vente suppose l’existence d’une chose. Si au moment du contrat la chose n’existe pas
et que son existence ne puisse se concevoir, la vente est nulle faute d’objet : La chose a existé
dans le passé, mais périt au moment du contrat et la chose n’existe pas encore à ce moment.

a. Vente d’une chose qui a péri

La solution est donnée par l’article 278 des contrats qui dispose que si au moment de la
vente, la chose vendue était périe en totalité, la vente serait nulle. Su une partie seulement de la
chose est périe, il est au choix de l’acquéreur d’abandonner la vente ou de demander la partie
conservée, en faisant déterminer le prix par la ventilation.

En cas de perte totale, il y a nullité de la vente. Cette nullité est absolue parce que
l’obligation du vendeur est sans objet et celle de l’acheteur sans cause.

En cas de perte partielle, l’acheteur a une option : Soit il abandonne la vente, soit il la
maintient avec réduction du prix. La faculté d’abandonner la vente est discrétionnaire, mais il
faut que l’acheteur en use avec bonne foi. C'est-à-dire que devrait être écartée la protection de
l’acheteur d’exiger la nullité pour une perte insignifiante.

Il est bon de préciser que si l’acheteur savait d’avance que la chose pouvait périr, il serait
mal venu d’invoquer la nullité étant donné qu’il a traité à ses risques et périls, le contrat qu’il a
conclu étant un contrat aléatoire.

b. Vente d’une chose future (article 29 CCL III)


Les choses futures peuvent être l’objet d’une obligation.
La vente de choses futures a 2 formes :
 Vente dit speratue : Si la chose espérée ne prend pas naissance, sans que le vendeur
soit en faute, cette vente est nulle. Ce serait le cas d’un chevron à naître ;
 Vente dite spei : C’est le contrat aléatoire. C’est ce qu’on appelle la vente à coup
de filet. Si la chose escomptée ne se réalise pas, la vente n’en est pas moins valable
et le prix dû par l’acheteur.
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1.3.3.1.2. Chose doit être dans le commerce (article 275 de Décret du 30 juillet
1888)

Tout ce qui est dans le commerce peut être vendu lorsque des lois particulières n’en ont pas
prohibé l’aliénation .Conséquence, la vente d’une chose hors du commerce est nulle, même si
l’acheteur connaissait le vice. Exemple : La vente du chanvre.

1.3.3.1.3. Chose doit être la propriété du vendeur (article 276 de Décret du 30


juillet 1888)

La vente de la chose d’autrui est nulle ; elle peut donner lieu à des dommages intérêts
lorsque l’acheteur a ignoré que la chose fût à autrui.

La vente étant translative de propriété, il en résulte :

 Que la vente d’une chose à son propriétaire est nulle ;


 Que la vente de la chose d’autrui est nulle.
1.3.3.2. Prix

Le prix est une somme d’argent représentant la prestation de l’acheteur. Il permet de


distinguer la vente de l’échange et d’autres contrats nommés. Selon les articles 272 et 273 de
Décret du 30 juillet 1888, le prix doit être déterminé, réel et ne pas être dérisoire.

1.3.3.2.1. Prix doit être déterminé

C'est-à-dire que le prix doit être fixé à une certaine somme. Il n’est toutefois pas
nécessaire que le prix soit fixé dans le contrat de vente. Il suffit qu’il soit déterminable au moyen
des éléments du contrat sans dépendre de la volonté des parties.

Est déterminé, le prix fixé par les parties après discussion. Est déterminable, le prix de
vente faite à prix courant ou prix déclaré sujet à variation d’après l’index ou encore le prix
laissé à l’arbitrage d’un tiers.

Ne serait pas valable faute de prix, une vente contenant une clause telle que, le prix est à
fixer ultérieurement ou le prix st à fixer de commun accord.

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1.3.3.2.2. Prix doit être réel ou sérieux

Si au moment de la vente, les parties tombent d’accord pour que le prix ne soit pas payé, il
n’y a pas prix. Donc pas de vente, puisque aucune prestation n’est fournie en contrepartie du
transfert de propriété.

1.3.3.2.3. Prix ne doit pas être dérisoire

Les parties peuvent convenir d’un prix infime, dérisoire, tellement inférieur à la valeur
réelle que le vendeur subirait une perte disproportionnée avec le risque ordinaire des affaires.
Dans cette hypothèse, la vente est nulle et de nullité absolue, même si le vendeur agit dans une
intention libérale.

1.3.4. Cause doit être certaine et licite

La cause ou encore le but poursuivi par chaque contractant, se confond avec l’objet de
l’obligation de l’autre, sans le contrat synallagmatique. En d’autres termes, la cause d’un contrat
est le but en vue duquel on contracte, la raison d’être d’une convention, la justification de
l’obligation qui en résulte.

Elle doit être licite c'est-à-dire, ne doit pas heurter une disposition particulière de la loi

Exemple : Dans l’achat d’une moto :

 Objet du contrat, c’est la moto de telle marque, telle couleur ;


 Motif pour l’acheteur, c’est avoir la moto ;
 Cause pour l’acheteur, pouvoir rouler ou exploiter dans telle activité ;
 Cause pour le vendeur, recevoir le prix (argent) ;
 Motifs pour le vendeur, réaliser un bénéfice, attraper de l’argent pour l’achat d’une
moto plus luxueuse.

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1.4. Effets de la vente
1.4.1. Transfert de propriété et de risques :
1.4.1.1. Transfert de propriété (275 à 275 de l’Acte uniforme OHADA du 15 décembre
2010 portant sur le droit commercial général)
1.4.1.1.1. Principe

La vente est un contrat translatif de propriété. Ce transfert est instantané (article 264 de
Décret du 30 juillet 1888). Cet art appuie le principe énoncé par l’article 37 du code civil livre
troisième et l’article 275 de l’AUDCG dispose que de la prise de livraison opère transfert à
l’acheteur de la propriété des marchandises vendues. En matière de vente, le transfert instantané de
propriété n’est pas d’ordre public.

Il peut être supprimé par la volonté des parties, retardé en vertu de règles de logique
juridique ou par la volonté de la loi en matière immobilière ; il peut être supprimé en faveur de
certains tiers.

1.4.1.1.2. Transfert retardé par la volonté des parties (article 265 de Décret du
30 juillet 1888)

La vente ne peut être faite purement et simplement ou sous une condition soit suspensive,
soit résolutoire. Les parties sont libres de fixer par leur contrat, le moment où la propriété sera
transmise. Elles peuvent également fixer ce moment, à la livraison ou à une date postérieure au
contrat. Elles peuvent également subordonner le transfert de propriété à la condition du paiement
intégral du prix du bien vendu.

Les clauses de réserve de propriété sont fréquentes dans les ventes à crédit ou les ventes
à tempérament. Elles s’analysent en vente à terme pour le transfert de propriété et n’ont pas pour
effet de transformer le contrat en une vente conditionnelle.

1.4.1.1.3. Transfert retardé en vertu de règles de logique juridique

Le droit de propriété, droit réel ne peut porter que sur une chose individualisée. Le
transfert de propriété pourra donc se produire sans que la chose vendue ne soit individualisée.

Le transfert de propriété sera donc retardé dans 3 cas :

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 Vente d’une chose de genre : Les choses de genre ne sont individualisées.
Exemple : 13 sacs de haricots ; l’individualisation se produira par la livraison, par
la remise au transporteur, par un marquage, par un pesage ou par tout autre procédé ;
 Vente d’une chose future ou en confection : Le transfert de propriété se réalisera
lorsque la chose viendra à exister ou lorsque la construction de l’objet sera
suffisamment avancée pour qu’elle puisse être livrée ;
 Vente sous alternative : Le transfert de propriété se réalisera lorsque le choix de
l’objet aura été fait.
1.4.1.1.4. Transfert retardé en matière immobilière

En cette matière, la propriété n’est établie que par l’établissement d’un certificat
d’enregistrement et les mutations ne se font que par l’établissement d’un nouveau certificat
d’enregistrement. Le contrat de vente est seulement générateur d’obligation et pas translatif de
propriété.

1.4.1.1.5. Transfert supprimé en faveur de certains tiers

En appliquant à la vente le principe de l’article 658 et l’article 39 du code civil livre


troisième établit la règle qu’en matière de meuble corporel, le transfert immédiat de propriété n’est
pas opposable aux tiers possesseurs en bonne foi. Cet article 39 du code civil livre troisième
s’applique en cas de conflit opposant deux acheteurs successifs d’une même chose vendue, par un
même vendeur.

Il s’applique également en cas de conflit entre deux personnes se prétendant l’un


propriétaire, l’autre titulaire d’un droit réel de gage, d’usage ou de jouissance, ce droit portant sur
une même chose et ayant été acquis successivement du même vendeur.

Les conditions d’application de l’article 39 du code civil livre troisième sont les mêmes
que celles de l’article 658 du code civil livre troisième à savoir :

 La chose étant un meuble corporel ;


 Elle doit être aux mains d’un possesseur : Le possesseur doit être de bonne foi.
En d’autres termes, le possesseur de bonne foi entre les mains duquel la chose
vendue se trouve, en est propriétaire sauf pour le tiers contractant à se retourner
contre le vendeur.

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1.4.1.2. Transfert de risques (277 à 280 de l’Acte uniforme OHADA du 15 décembre
2010 portant sur le droit commercial général)

L’article 277 de l’AUDCG stipule que le transfert de propriété entraîne le transfert des
risques à l’acheteur. La perte ou la détérioration des marchandises survenue après le transfert
des risques ne libère l’acheteur de son obligation de payer le prix que si ces événements sont le fait
du vendeur

En principe, les risques sont pour l’acheteur, dès que la chose vendue lui appartient. Ils
suivent la propriété. Ce principe n’est pas d’ordre public en ce que les parties peuvent convenir
que les risques restent à la charge du vendeur jusqu’à la livraison ou à une autre date même si la
propriété a été déjà transmise.

Dans les ventes FOB et CIF (free on board et cost insurance freight), les risques sont pour
les vendeurs jusqu’à l’embarquement. L’article 37 de Décret du 30 juillet 1888 laisse le risque au
vendeur mis en demeure de livrer.

Les risques incombent au vendeur, chaque fois que la perte est due à sa faute. Mais
lorsque le contrat de vente prévoit la remise des marchandises à un transporteur, les risques sont
transférés à l’acheteur par la remise des marchandises au premier transporteur. L’autorisation
donnée au vendeur de conserver les documents représentatifs des marchandises n’affecte pas le
transfert des risques (article 278 de l’AUDCG).

Les risques des marchandises vendues en cours de transport sont transférés à l’acheteur dès
la conclusion du contrat de vente. Néanmoins si le vendeur avait alors connaissance ou aurait dû
avoir connaissance de la perte ou de la détérioration de ces marchandises, il supporte seul la charge
de ces risques s’il n’en a pas informé l’acheteur. Si les marchandises vendues ne sont pas
individualisées, le transfert des risques s’effectue au moment de leur identification qui emporte
mise à disposition de l’acheteur (articles 279 et 280 de l’AUDCG).

1.5. Règlementation de certaines formes de vente

Dans le but, tantôt de protéger le consommateur, tantôt d’éviter des pratiques de


concurrence déloyales, de nombreux textes sont intervenus pour règlementer certaines formes de
vente ; leurs descriptions sont généralement assorties des sanctions pénales.

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1.5.1. Protection du consommateur

Nous allons insister sur les diverses formes de vente dont certaines sont absolument
interdites et d’autres seulement règlementées :

1.5.1.1. Ventes dites à boule de neige

La vente dite à boule de neige consiste à promettre à un souscripteur de lui remettre


gratuitement un objet sous condition qu’il trouve lui-même un certain nombre de souscripteur qui
bénéficieront de la même proposition.

Il est en d’autres termes, une offre des marchandises à titre gratuit ou à un prix réduit sous
condition pour l’acheteur, de recueillir des commandes semblables passées par de nouveaux clients
( article 5, point 17 de la Loi-Organique n° 18-020 du 9 juillet 2018 relative à la liberté des prix et
à la concurrence). C’est aussi une technique illégale de vente par laquelle on offre un avantage ou
une rémunération à un acheteur ou à un distributeur, à condition pour ce dernier de recruter
d’autres clients.

Très rapidement, les souscripteurs ne peuvent arriver à remplir la condition prévue et


doivent payer au prix fort l’objet en question ; ce procédé est puni par la Loi du 5 novembre 1953
d’un emprisonnement et ou d’une amende.

1.5.1.2.Ventes par envoi forcé

Le Décret du 9 févier 1961 punit d’emprisonnement et d’amende ceux qui font parvenir à
un destinataire, sans demande préalable de celui-ci un objet quelconque accompagné d’une
correspondance indiquant qu’il peut être accepté par lui contre le versement d’un prix fixé ou
renvoyé à son de destinataire, même si le renvoi peut se faire sans frais par le destinataire.

Non seulement celui qui use d’un tel procédé est passible de sanctions pénales, mais le
destinataire peut parfaitement conserver l’objet sans avoir à le renvoyer.

1.5.1.3.Ventes à domicile

Les ventes à domicile ne sont pas interdites, mais seulement règlementées. Ici, on a voulu
éviter des contrats signés à la hâte et dans l’ignorance exacte des conditions à la suite de
démarchage à domicile. La Loi du 22 decembre1972, complété par le Décret n° 73-784 du 9

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août 1973, donne à l’acheteur un délai de réflexion de 7 jours, de sorte que la vente ne sera
parfaite que si dans ce délai l’acheteur n’a pas manifesté une intention contraire.

En autre, le démarchage à domicile doit donner lieu à la rédaction d’un contrat dans
lequel serai mentionné les noms du démarcheur et du fournisseur, l’adresse de ce dernier, le
lieu de la conclusion du contrat, la désignation précise des marchandises, leur prix et les modalités
de paiement. Aucune somme d’argent ne peut être perçue pendant ce délai de 7 jours. Le non-
respect de ces prescriptions entraîne tout d’abord la nullité du contrat et, en outre, certaines
sanctions pénales.

1.5.1.4.Ventes avec primes

La Loi du 29 décembre 1972, modifiant celle du 20 mars 1953, a prohibé, sauf


exception, l’octroi d’une prime lors d’une opération réalisée par un professionnel au profit d’un
tiers.

A l’occasion d’un achat d’un bien ou d’un service, le professionnel (ou le vendeur ou tout
simplement le commerçant) vous remet gratuitement un présent. Cette pratique commerciale est
appelée vente avec prime. Par définition, la vente avec prime est une vente dont la particularité
réside dans le fait que l’acquéreur d’un bien se verra offrir des cadeaux complémentaires pour le
remercier de son acte d’achat (article 5, point 19 de la Loi-Organique n° 18-020 du 9 juillet 2018
relative à la liberté des prix et à la concurrence).

En effet, sont considérées comme primes, tout produit ou prestation de services différents
de ceux faisant l’objet de la vente ou de la prestation de service, attribués ou susceptibles d’être
attribués chez le vendeur ou chez un autre fournisseur, soit à titre gratuit, soit à conditions de vente
présentées comme un avantage ; de même, est interdit, toute offre des produits attribués aux
participants à une opération présentée sous forme de concours d’une grande facilité.

Cependant, il est toujours permis aux commerçants de donner sous forme de primes, des
objets de faible valeur, conçus spécialement pour la publicité. Ces pratiques sont sanctionnées
pénalement.

1.5.1.5. Parasitisme

Le parasitisme est le fait pour un commerçant de chercher à profiter, sans créer


nécessairement la confusion, de la réputation d’un concurrent ou des investissements réalisés par

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celui-ci. De tels agissements peuvent être poursuivis soit au titre de la concurrence déloyale, soit
par application du régime général de la responsabilité civile. Il consiste à profiter de la notoriété
d’une marque pour développer sa propre clientèle. Pas d’imitation mais plutôt adoption d’un
comportement qui correspond au savoir-faire d’un concurrent.

1.5.1.6. Dumping

Le dumping n’est pas à confondre avec la revente à perte. Le dumping est une
différenciation injustifiée des prix sur le marché. Un même produit fabriqué par une même firme et
importé sur un même territoire à des mêmes frais mais vendu par deux commerçants avec une
différenciation des prix largement différente. À contrario, la revente à perte est la vente d’un
produit en l’état à un prix inférieur à son coût d’achat. La revente à perte est pour sa part une
infraction à la règlementation des prix et/ou une pratique restrictive de la concurrence alors que le
dumping est un acte constitutif de la concurrence déloyale. La revente à perte est sanctionnée
pénalement en elle-même, quel que soit son effet, par la loi relative à la liberté des prix et à la
concurrence alors que le dumping peut être poursuivi, soit à titre de la concurrence déloyale, soit
par application du régime général de la responsabilité civil.

1.5.1.7.Vente à but philanthropique

Une Loi du 5 juillet 1972 a instituée une marque distinctive des produits effectivement
vendus au profit d’œuvres philanthropique, et a sanctionné pénalement ceux qui se livraient à de
véritables escroqueries à la charité. Cette loi a institué un label qui doit obligatoirement figurer
sur les objets vendus, en même temps que la désignation de l’œuvre dont il s’agit.

a) Ventes à crédit

L’article 1er du Décret du 20 mai 1955 permet au Conseil National du crédit de fixer la
durée et le montant des crédits qui peuvent être accordés aux particuliers et déterminer les ventes.
Les décisions du Conseil national sont fréquemment modifiées pour suivre la conjoncture
économique, lutter contre l’inflation, faciliter ou non dans tel secteur déterminer les ventes.

Le décret impose à toute personne pratiquant la vente à crédit de remettre à l’acquéreur


bénéficiaire du crédit une attestation des clauses de l’opération : Prix de détail, prix de vente à
crédit, versement effectués comptant, durée de l’échelonnement du crédit consenti, et, enfin
modalités de liquidation du contrat en cas de non-paiement aux échéances prévues.

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Ces dispositions sont assorties à la fois de la nullité des ventes à crédit consenties dans
les conditions ne respectant pas les dispositions légales, et aussi des sanctions pénales. Ces
dispositions ont cependant par insuffisantes, notamment dans le cas où le crédit n’est pas accordé
par le vendeur lui-même, mais par un organisme financier indépendant. Souvent, les acheteurs
s’engageraient au-delà de leurs moyens. Ils sont tenus par le contrat de prêt même si le crédit est
devenu inutile parce que l’achat n’a pas été réalisé.

La Loi de 1978 relative à l’information et à la protection du consommateur a pris à cet


égard diverses dispositions ; c’est ainsi que l’emprunteur dispose au minimum d’un délai de 7 jours
avant que le contrat ne devienne définitif : aucun engagement ne peut être valablement contracté
par l’acheteur, à l’égard du vendeur, tant qu’il n’a pas accepté l’offre préalable du prêteur qui doit
préciser exactement toutes les modalités du crédit ; le crédit est résolu ou annulé de plein droit sur
le contrat en vue duquel il a été conclu , il est lui-même annulé. Cette loi a été modifiée et
complétée par la Loi n° 84-46 du 24 janvier 1984.

b) Ventes directes aux consommateurs

Il s’agit des ventes de détail de ses produits, effectuées par une entreprise industrielle. Les
ventes directes sont soumises à l’autorisation des autorités nationales, provinciales ou locales
que si les ventes elles doivent avoir lieu. Cette autorisation ne peut être accordée ou effectuée à
titre exceptionnel, en vue de permettre l’écoulement accéléré des stocks des marchandises
produites par l’entreprise ; la durée, pour laquelle l’autorisation est accordée ne peut dépasser un
mois.

1.5.1.8. Imposition d’un prix minimal (l’article 34 de la Loi-Organique n° 18-020 du


9 juillet 2018)

Cette pratique est la résultante de l’article 11 de la Loi-Organique n° 18-020 du 9 juillet


2018 relative à la liberté des prix et à la concurrence qui a institué la liberté de fixation des prix
de revente des biens ou des servies. Il s’agit d’une pratique consistant à imposer directement ou
indirectement un prix minimal pour la revente d’un produit ou pour une prestation ou même pour
une marge commerciale. Une exception est à signaler quant au domaine de l’édition pour la vente
des livres et à la presse écrite pour la vente des journaux et périodiques.

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1.5.1.9.Publicité des prix

Une réglementation de la publicité des prix est intervenue, notamment pour faciliter la
protection des acheteurs contre les annonces de prix et de réduction des prix fictives.

1.5.1.10. Contrats entre professionnels et non professionnels ou consommateurs


a) Dans les contrats de ventes conclus entre les professionnels d’une part et
d’autre part les non professionnels ou consommateurs, est interdite comme
abusive la clause ayant pour objet ou pour effet de supprimer ou de réduire le
droit à réparation du non professionnel en cas de manquement par le
professionnel à l’un quelconque de ses obligations ;
b) Dans les contrats conclus entre professionnels et non professionnels ou
consommateurs, est interdite la clause ayant pour objet avec pour effet de
réserver au professionnel le droit de modifier unilatéralement les
caractéristiques du bien livrer ou du service rendu. ;
Toutefois, il peut être stipulé que le professionnel peut apporter des modifications
liées à l’évolution technique, à condition qu’il n’en résulte ni augmentation des
prix, ni altération de qualité et que la clause réserve au non professionnel ou
consommateurs la possibilité mentionner les caractéristiques quelles il subordonne
son engagement ;
c) Dans les contrats conclus entre des professionnels et les consommateurs, le
professionnel ne peut garantir contractuellement la chose ou le service à rendre
sans mentionner clairement que s’applique, en tout état de cause, la garantie légale
qui oblige le vendeur professionnel à garantir l’acheteur contre toutes les
conséquences des défauts ou vices caché de la chose vendue ou du service rendu.
Tout professionnel qui insère dans un contrat conclu avec un non professionnel
ou consommateur une clause établie en contravention sera punie d’une amende.
1.5.1.11. Répression des fraudes et des falsifications

La Loi du 10 janvier 1997 a pour but de mieux protéger les consommateurs. Elle a apporté
de nombreuses modifications sur les fraudes et falsifications, notamment en étendant son champ
d’application. Elle clarifie que quiconque, qu’il soit partie ou non au contrat aura trompé ou
tenté de tromper le contractant, par quelques moyens ou procédés que ce soit, même par
l’intermédiaire d’un tiers.

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 Soit par la nature, l’espèce, l’origine, les qualités substantielles, la composition ou
la teneur en principes utiles de toutes marchandises ;
 Soit sur la qualité des choses livrées, que leur identité par la livraison d’une
marchandise autre que la chose déterminée qui a fait l’objet du contrat ;
 Soit sur l’aptitude à l’emploi des risques inhérents à l’utilisation du produit, les
contrôles effectués, les modes d’emploi ou les précautions à prendre. Sera puni d’un
emprisonnement de 3 mois à 2 ans et d’une amende ou de l’un de ces deux peines.
1.5.3. Protection contre une concurrence abusive
1.5.3.1. Vente sans facture

Lorsqu’un commerçant vend sans facture, il n’est plus à égalité avec ses concurrents,
car il peut faire de prix bas en se soustrayant aux impôts. Il y a infractions lorsque la délivrance de
la fracture n’a pas été faite au client, et aussi lorsque le commerçant se trouve dans l’impossibilité
de présenter un double de facture aux services fiscaux.

Cette obligation de facturation existence pour tout achat de tout achat de produits, denrées
destinées à la revente. La facture doit mentionner le nom, la raison sociale, l’adresse de l’acheteur
et du vendeur, la qualité, la dénomination précise, ainsi que le prix des produits, denrées ou
marchandises vendues. Les ventes sans factures ne sont plus nulles, mais elles entraînent des
sanctions pénales : Emprisonnement et amende.

1.5.3.2.Ventes à la sauvette

C’est le fait d’offrir, de mettre en vente ou exposer en vue de la vente sans autorisation ou
déclaration régulière des marchandises dans les lieux publics. Le Décret du 29 févier 1960 a
sanctionné cette façon de procéder d’une peine d’amende, a voulu protéger les commerçants qui
payent patente et qui sont imposés sur les bénéfices contre des personnes non assujetties à ces
règles. Une peine de prison est prévue en cas de récidive ;

1.5.3.3.Ventes à perte

Aux termes de l’article 1er de la Loi du 2 juillet 1963 est interdite, la revente de tout
produit en l’état à un prix inférieur à son prix d’achat effectif majoré des taxes sur le chiffre
d’affaires afférentes à cette vente. Cette pratique consiste, pour le professionnel de commerce, à
la vente d’un produit en l’état à un prix inférieur à son coût d’achat ; qui n’est pas à confondre avec

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la pratique des prix illicites prévue dans le cadre de la réglementation des prix et qui n’a rien de
concurrence déloyale.

L’article 5, point 18 de la Loi-Organique n° 18-020 du 9 juillet 2018 relative à la


liberté des prix et à la concurrence dispose que vente d’un produit en l’état à un prix inférieur à
son coût d’achat.

Le prix d’achat effectif s’entend déduction faite des rabais ou remise de toute nature
consentis par le fournisseur au moment de la facturation.

Cependant, on admet la vente à perte lorsque, pour des questions de mode par exemple, la
clientèle se détermine sur un certain produit. C’est ainsi qu’il est permis aux commerçants de faire
des soldes qui tendent occasionnellement à l’écoulement accéléré de tout ou partie d’un stock de
marchandises.

La vente pourra également avoir lieu à perte en cas de cessation de commerce ou de


modification de ses structures, l’opération prenant alors la dénomination de liquidation. Ces
ventes non autorisées entraînent d’une part une amende et d’autre part la confiscation de la
marchandise.
1.5.4. Refus de vente

Cette pratique est, en Droit français, autorisé entre professionnels mais interdite entre
professionnel et consommateur. Par contre, en Droit positif congolais, elle est interdite même entre
professionnels car l’article 34 de la Loi-Organique du 9 juillet 2018 cite clairement le refus de
vente entre professionnels. Par conséquent, il y a refus de vente lorsqu’entre professionnels de
commerce, le fournisseur, sans aucune restriction légale, se réserve de vendre tout bien à son client.

1.5.5. Dénigrement

Le dénigrement est le fait de tenir directement ou indirectement un propos tendant à jeter le


discrédit sur la personne ou sur les produits du concurrent (article 5, point 4 de la Loi-Organique
n° 18-020 du 9 juillet 2018 relative à la liberté des prix et à la concurrence). Il s’agit de discréditer,
de porter atteinte à ses concurrents, de manière volontaire et non fondée, en diffusant des fausses
informations sur leurs produits et/ou sur leur personne.
Le dénigrement porte, de facto, sur la personne du concurrent, les produits, les services ou sur
l’entreprise elle-même. La personne, le produit ou le service visé par le dénigrement doit être

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nommément désigné ou à tout le moins aisément identifiable (article 42 de la Loi-Organique n°
18-020 du 9 juillet 2018 relative à la liberté des prix et à la concurrence).

1.5.6. Désorganisation de l’entreprise rivale

La désorganisation de l’entreprise rivale consiste à l’affaiblir en portant atteinte à ses


moyens de production ou de commercialisation par des procédés commerciaux illégitimes. Il s’agit,
de facto, de déstabiliser l’organisation interne d’une entreprise concurrente tant dans sa production
que dans la gestion de son personnel (exemple : débaucher du personnel).
Qu’il s’agisse seulement des procédés commerciaux illégitimes énumérés par la loi et non
d’autres procédés non commerciaux. Il s’agit notamment de la divulgation des secrets de
fabrication ; de l’atteinte au savoir-faire ; du débauchage du personnel ; du détournement des
commandes ; de l’entrave à la publicité ; de la pratique des prix d’appel lorsque celui-ci
s’accompagne de tromperie ou du dumping ; le couponnage électronique ; l’utilisation de la
marque d’autrui à titre de promotion ; la méconnaissance d’une convention d’exclusivité.

1.5.7. Utilisation illégitime de la réputation d’autrui

Il faudra rappeler, ab ovo, que l’utilisation illégitime de la réputation d’autrui englobe


l’imitation ou la confusion consistant à imiter un concurrent, à induire un consommateur en erreur,
pour détourner la clientèle en assimilant les produits ou en récupérant la réputation du concurrent
(exemple : costume façon Cardin) ; et le parasitisme qui consiste à profiter de la notoriété d’une
marque pour développer sa propre clientèle (pas d’imitation mais plutôt adoption d’un
comportement qui correspond au savoir-faire d’un concurrent).

1.5.8. Associations des consommateurs

On note l’utilité que peut avoir des associations des consommateurs comprenant un grand
nombre d’adhérents, et qui peuvent lutter contre certaines pratiques plus efficacement qu’un
particulier isolé. Toutefois, ces associations doivent régulièrement déclarées et doivent avoir pour
but la défense des intérêts des consommateurs.

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1.6. Obligations réciproques des parties
1.6.1. Obligations du vendeur (250 à 261 de l’Acte uniforme OHADA du 15 décembre
2010 portant sur le droit commercial général).

Il y a deux obligations principales : Celle de délivrer et celle de garantir la chose qu’il vend
(article 280 CCL III).

1.6.1.1.Obligation principale de délivrance

La délivrance est le transport de la chose vendue en la puissance et possession de


l’acheteur (article 281 de Décret du 30 juillet 1888); c’est à dire que la délivrance n’est pas un
simple transfert de possession, elle est la remise de la chose à l’acheteur de manière telle qu’il
puisse en tirer le profit qu’elle doit normalement lui procurer.

Délivrer, c’est non seulement remettre à la disposition de l’acheteur une chose, mais surtout
une chose conforme à toutes les stipulations contractuelles.

La délivrance est la remise de la chose vendue et non d’une autre chose.

Il convient d’examiner 4 points :

 Remise matérielle de la chose elle-même ;


 Même des accessoires de la chose ;
 Remise des fruits de la chose ;
 Remise d’une chose conforme à la chose vendue.
1.6.1.1.1. Remise matérielle de la chose elle-même
 La chose se livre de plusieurs manières selon la nature de la chose :
Exemples :
a. Pour les immeubles, la remise de clés ou du titre de propriété (article 282
de Décret du 30 juillet 1888) ;
b. Pour les meubles la tradition réelle (article 283 de Décret du 30 juillet
1888).Elle peut également se faire par le consentement des parties, si
l’acheteur possède déjà les effets mobiliers en détention (article 283 de
Décret du 30 juillet 1888).
 Où livrer la chose ? À défaut de stipulation contraire ; la délivrance se fait pour les
corps certains, au lieu où était la chose lors de la vente (article 286 de Décret du 30
juillet 1888) ; pour les choses de genre au domicile du vendeur (article 145 de

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Décret du 30 juillet 1888). La détermination du lieu de la délivrance est importante
pour la charge de frais de transport, douane, conservation, d’assurance et pour la
détermination de la compétence en raison du lieu.
 A quel moment délivrer ? À défaut d’usage ou de stipulations contractuelles
contraires, la délivrance a lieu immédiatement. Dans le silence des parties, le juge
apprécie souverainement le délai qu’il y a lieu de considérer comme normal, eu égard
aux usages et compte tenu de la volonté probable de l’acheteur.
 Il est bon de noter que le vendeur est en droit de ne pas délivrer, mais de retenir
momentanément la chose :
a. Dans les ventes au comptant, si l’acheteur ne paie pas (article 289 de
Décret du 30 juillet 1888) (le droit de rétention du vendeur) ;
b. Dans les ventes à crédit, lorsque l’acheteur tombe en faillite ou en
déconfiture à moins qu’il ne fournisse caution de payer au terme prévu
(article 290 de Décret du 30 juillet 1888).
 Quels sont les frais de la délivrance (article 285 de Décret du 30 juillet 1888) : Ils
sont réglés selon la convention. A défaut, seront à la charge du vendeur, les frais de
délivrance proprement dit. (Frais de pesage, d’emballage, d’expédition et de
douane jusqu’au lieu de la délivrance).
En revanche, seront à la charge de l’acheteur, les frais d’enlèvement c'est-à-dire, les
frais d’entreposage, de retirement, de déballage.
1.6.1.1.2. Remise des accessoires de la chose (article 292 du code civil livre
troisième)

L’obligation de délivrer la chose comprend ses accessoires et tout ce qui a été destiné à
son usage perpétuel. Les clauses dérogatoires sont permises.

1.6.1.1.3. Remise des fruits de la chose vendue (article 291, alinéa 2 code civil livre
troisième)

La chose doit être délivrée en l’état où elle se trouve au moment de la vente.

Depuis ce jour, tous les fruits appartiennent à l’acquéreur.

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1.6.1.1.4. Remise d’une chose conforme à la chose vendue (art 291, alinéa 1er du
code civil livre troisième).

La délivrance est la remise de la chose effectivement vendue et non une autre. Pour les
corps certains, le vendeur doit délivrer la chose convenue lors du contrat, sans pouvoir y faire la
moindre modification.

Pour les immeubles, les articles 294 et 295 CCL III laissent le choix à l’acquéreur pour
les choses de genre, le vendeur doit livrer les choses de la qualité et la quantité prévues. A
défaut d’indication sur les qualités (café vert, robusta vert) le vendeur doit délivrer une chose de
qualité loyale et marchande (article 302 CCL III).

1.6.1.2. Obligations de conformité

L’article 255 de l’Acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 portant sur le droit
commercial général stipule que le vendeur doit livrer les marchandises en quantité, qualité,
spécifications et conditionnement conformes aux stipulations du contrat. Dans le silence du contrat,
le vendeur doit livrer des marchandises propres aux usages auxquels elles servent habituellement
ou dotées des mêmes qualités que les échantillons ou modèles présentés. Il doit aussi les livrer dans
des emballages ou conditionnement habituellement utilisés pour ce type de marchandises ou, à
défaut de mode habituel, dans des conditions propres à les conserver et protéger.

Ainsi, pour savoir que le vendeur a respecté la clause du contrat, il est conseillé d’interroger
d’abord le contrat. Cette conformité de la chose vendue s’apprécie au jour de la prise de livraison,
même si le défaut n’apparaît qu’ultérieurement (article 256, alinéa 1er et 2 de l’AUDCG).

Le Décret du 30 juillet 1888 nomme les obligations accessoires à la délivrance. Il s’agit


de l’obligation de conservation et l’obligation de renseignement explicitées ci-dessous:

1.6.1.2.1. Obligation de conservation (articles 35 et 36 CCL III)

Le vendeur doit conserver la chose jusqu’à la livraison. Il doit y apporter le soin et


supporter les frais normaux. Il appartient à l’acheteur de prouver que la détérioration est due à la
faute du vendeur.

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1.6.1.2.2. Obligation de renseignement

Le vendeur doit donner à l’acheteur tous les renseignements nécessaires à l’usage de


cette chose, surtout lorsqu’elle présente un certain danger.

Il est judicieux de noter que la sanction découle de l’obligation de délivrance. Elle varie
selon que l’inexécution est due au fait du vendeur ou de l’acheteur. C’est ainsi, l’acheteur
dispose d’une option :

 Résolution de la vente ou sa mise en possession (article 287 du CCL III) ;


 Exécution forcée (mise en possession) article 287 du CCL III.

S’il résulte un préjudice pour l’acheteur, le vendeur doit en outre être condamné aux
dommages et intérêts (article 288 du CCL III). Mais, lorsque la livraison est rendue impossible
par la perte d’un corps certain

Le vendeur est déchargé de son engagement de délivrance article 301 du code civil livre
troisième. Si la chose n’a pas péri, mais que la livraison a été retardée ou n’a pu être que partielle,
l’acheteur peut demander la résolution sans dommages et intérêts.

1.6.1.3. Obligation de garantie

Le vendeur doit livrer les marchandises libres de tout droit ou prétention d’un tiers, à moins
que l’acheteur n’accepte de les prendre dans ces conditions. Le vendeur doit garantir l’acheteur de
toute éviction par son fait personnel (article 260 de l’AUDCG).

En effet, la garantie que le vendeur doit à l’acquérir a deux objets : La possession paisible
de la chose vendue, et le défaut caché de cette chose ou les vices rédhibitoires. Cette
disposition distingue la garantie contre l’éviction et la garantie contre les vices cachés.

1.6.1.3.1. Garantie contre l’éviction


1.6.1.3.1.1. Introduction

Par éviction, il faut entendre tout fait quelconque ayant pour objet d’enlever en tout ou
en partie, la propriété ou l’usage de la chose vendue.

Le fait qui entraîne l’éviction s’appelle trouble de possession. L’éviction peut être le fait
du vendeur lui-même ou d’un tiers.

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a) Garantie du fait personnel
1) Principe

Le vendeur qui transfère la propriété de la chose vendue à l’acquéreur, ne peut par un acte
quelconque troubler la possession de l’acheteur.

2) Champ d’application

La garantie du fait personnel est une obligation de ne pas faire. Elle s’étend non seulement
au trouble de droit (vendre à un second acquéreur), mais également au trouble de fait (ouvrir un
magasin dans le rayon défendu par la cession du fonds de commerce).

3) Sanctions :

En cas de trouble de fait, réparation en nature par la destruction de ce qui a été fait.

En cas de trouble de droit, l’acquéreur pourra opposer au vendeur l‘exception de


garantie.

Les clauses de non garantie sont nulles. Toute clause stipulant que le vendeur ne sera pas
soumis à la garantie de son fait personnel est nulle (article 305 du code civil livre troisième).

C’est une disposition d’ordre public.

b) Garantie du fait d’un tiers


1) Principe

Elle joue lorsqu’un tiers émet des prétentions juridiques sur la chose, troublant ainsi la
possession de l’acheteur. Le vendeur doit garantir l’acheteur contre les tiers et ce de plein droit,
sans stipulation contraire (article 303 du code civil livre troisième).

2) Conditions
 Il faut qu’il y ait une éviction ou une tentative d’éviction de droit. C'est-à-dire que le
fait du tiers s’accompagne d’une prétention à un droit, celle-ci diminuant la propriété ou
la jouissance de l’acheteur. Il est bon de savoir que le vendeur n’a pas à répondre des
voies de fait. Il y a lieu de signaler que sont considérées comme troubles de droit toutes
les charges qui restreignent la propriété ou la possession (usufruit, servitude, bail avec
date certaine…) ; sont exclues, l’acheteur étant censé les connaître, les servitudes légales,

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les servitudes naturelles, les servitudes apparentes. Il importe peu que le vendeur soit de
bonne ou de mauvaise foi ;
 Il faut qu’il y ait un trouble ayant une cause antérieure à la vente. L’éviction ne
donne lieu à garantie que si son origine se trouve dans un fait antérieur à la vente. Le
vendeur s’engageant à transférer la propriété d’une chose, on ne peut lui reprocher le
manquement à son obligation que si cette propriété était menacée lors de la vente ;
 Il faut un trouble actuel c'est-à-dire qui se réalise. Une simple possibilité de trouble ne
suffit pas. L’acheteur doit être effectivement évincé ou à tout le moins être l’objet d’une
tentative d’éviction.
1.6.1.3.1.2.Mise en œuvre de la garantie
a) Personnes tenues à garantie

Le vendeur lui-même ainsi que ceux qui lui succèdent. L’obligation de garantie est une
obligation de faire. Et comme doit sauvegarder la chose vendue en son intégrité, c’est une
obligation indivisible.

Les héritiers du vendeur en sont tenus chacun pour le tout.

b) En quoi consiste l’obligation du vendeur

Le vendeur peut remplir son obligation de garantie de deux manières, soit en intervenant
dans l’instance judiciaire, soit en indemnisant éventuellement l’acheteur. S’agissant de
l’instance judiciaire, l’acheteur victime d’un acte en justice tendant à l’évincer de la chose doit
d’abord appeler le vendeur par une action en garantie.

Le vendeur exécutera son obligation de garantie en nature, en participant au procès, en


prenant fait et cause pour l’acheteur.

Cette action a tout de même certains avantages :

 Elle évite à l’acheteur la perte de la garantie s’il vient à perdre le procès alors
qu’il existait de moyens suffisants pour faire rejeter la demande (article 317 du code
civil livre troisième) ;
 Elle évite à l’acheteur les ennuis d’un procès, celui devant se dérouler entre le
vendeur et les tiers pendant que l’acheteur reste passif ;
 Elle évite les frais d’un second procès, car si l’éviction est consommée, le juge
statuera à la fois sur la demande du tiers et sur l’indemnité due à l’acheteur.

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Pour ce qui est de l’indemnité éventuelle de l’acheteur, il faut noter que si la défense a
échoué ou si le droit du tiers est incontestable, l’acheteur a droit à l’indemnisation et
éventuellement à la résolution de la vente selon la distinction suivante :

 En cas d’éviction totale : Article 307 de Décret du 30 juillet 1888 ;


 En cas d’éviction partielle : Articles 313 et 314 de Décret du 30 juillet 1888.
1.6.1.3.1.3. Clauses dérogatoires de garantie

La garantie du fait d’un tiers n’étant pas de l’essence de la vente, les parties peuvent
convenir des clauses extensives ou restrictives de la garantie. Les premières sont rares dans la
pratique, tandis que les secondes diminuent la garantie en convenant quelles ne jouent pas pour
telle ou telle éviction.

Ces clauses sont valables, sauf le cas prévu par la loi (article 309 de Décret du 30 juillet
1888).Il existe également les clauses d’exonération totale qui supprime la garantie (article 304 de
Décret du 30 juillet 1888). Ces clauses sont licites sous réserve de l’article 303 de Décret du 30
juillet 1888.

Il est bon de signaler que ces clauses font néanmoins l’objet d’une limitation : Le vendeur
reste tenu de restituer le prix en cas d’éviction. Il en serait autrement si l’acheteur outre la clause
déclare avoir acheté à ses risques et périls ou encore déclare dans le contrat avoir connu le danger
d’éviction.

Dans ce seul cas, la clause de non garantie a un effet radical : Elle exonère le vendeur non
seulement des dommages et intérêts, mais aussi de la restitution du prix.

1.6.1.3.2. Garantie contre les défauts cachés ou les vices rédhibitoires

Le vendeur remplit son obligation de délivrance, en fournissant à l’acheteur une


chose conforme à la chose vendue. Si au prime abord, l’acheteur s’aperçoit que la chose n’est
pas conforme, il lui incombe de protester immédiatement. A défaut de contestation, il est
censé avoir agrée la chose livrée.

L’agrégation ne couvre que les vices apparents. Que dire si par après la chose apparaît
impropre à son usage, du fait de défaut non décelable immédiatement ?

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1.6.1.3.2.1.Solution

Ces défauts cachés sont également appelés les vices rédhibitoires parce que leur
existence permet notamment à l’acheteur de postuler la résolution de la vente, en offrant de
vendre la chose vendue. Et l‘action qui est basée sur l’existence d’un vice rédhibitoire, est appelée
action rédhibitoire (annulation d’une vente obtenue par l’acquéreur, lorsque la chose achetée est
entachée d’un vice).

En cas de vice rédhibitoire, la solution est donc donnée par l’article 318 de Décret du 30
juillet 1888.

1.6.1.3.2.2.Condition d’exercice de la garantie

Il faut un vice affectant l’utilité de la chose. Le vice est un défaut de la chose vendue,
rendant celle-ci impropre à réaliser l’usage auquel l’acheteur l’a destiné ou diminuant cet usage
d’une proportion telle que l’acheteur n’aurait donné qu’un moindre prix, s’il avait connu les vices.

Précisons que le vice donnant lieu à garantie n’est pas un vice. Il n’est pas non plus
l’absence d’une qualité requise par l’acheteur. Il doit au contraire avoir l’influence sur l’usage
de la chose et consiste en un défaut inhérent à la chose. Exemple : Le caractère explosif de la
poudre à canon n’est pas un vice. Il n’est pas non plus l’absence d’une qualité requise par
l’acheteur. Il doit au contraire avoir l’influence sur l’usage de la chose et consiste en un défaut qui
affecte l’usage de la chose que l’acheteur avait envie.

Le juge apprécie souvent souverainement l’existence d’un vice caché. Il devra tenir
compte de l’usage auquel l’acheteur destinait la chose, de la nature du vice et de la connaissance
qu’avait le vendeur de l’usage prévu par l’acheteur.

Il faut qu’il y ait un vice caché. Le vice caché est un défaut dont un acheteur attentif n’a
pu se rendre compte à la livraison. C’est également une question de fait. Un vice peut être apparent
pour un professionnel, mais caché pour un non professionnel.

Il faut que le vice soit inconnu de l’acheteur, parce que la loi présume que si l’acheteur
connaissait le vice au moment de la vente, il aurait renoncé à la garantie (article 318 de Décret du
30 juillet 1888) sinon il n’aurait pas acheté la chose.

Il faut un vice existant à la vente. Cette condition bien que n’étant pas mentionnée dans le
code, est conforme à la logique. Le vendeur ne peut être tenu d’un vice postérieur, au jour où
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l’acheteur acquiert la propriété. Il reste cependant tenu d’un vice existant en genre au moment de la
vente. Il faut noter que la garantie contre les vices cachés, ne joue pas dans les ventes faites par
autorité de justice (article 326 de Décret du 30 juillet 1888).

1.6.1.3.2.3.Fonctionnement de la garantie

La garantie a pour effet de permettre à l’acheteur de demander une diminution de prix ou


la résolution (dissolution) de la vente.

Quelques questions se posent :

a) Délai d’intenter de l’action (article 325 du CCL III). L’action résultant des vices
rédhibitoires doit être intentée par l’acquéreur dans le délai de 60 jours non compris
le jour fixé pour la livraison. L’acheteur doit découvrir les vices dans un délai de
60 jours, prenant cours le lendemain de la livraison. Il doit assigner le vendeur en
garantie pendant ce délai. A défaut de ce faire, il est déchu de la garantie.

La jurisprudence exige qu’il y ait une assignation durant ce délai. Les parties peuvent
évidemment étendre conventionnellement la garantie et prévoir que l’action de l’acheteur pourrait
être intentée dans un délai dépassant 60 jours.

b) Réparation due à l’acheteur. L’acheteur dispose d’une option :

 Il peut intenter une action estimatoire : Elle tendra à obtenir la diminution du


prix de la chose vendue, arbitrée au besoin par un expert ;
 Il peut également intenter une action rédhibitoire : Elle tendra à obtenir la
résolution de la vente avec restitution réciproque de la chose et du prix. Le choix de
l’une de deux actions est libre (article 321 du CCL III).

Le principe dispositif : Le juge ne dispose que sur ce que proposent les parties. Il
ne peut pas aller au-delà de ce que les parties réclament.

c) Dommages et intérêts dus par le vendeur (article 291 à 293 de l’AUDCG)

 Vendeur de bonne foi c'est-à-dire, celui qui ignorait les vices de la chose, doit à
l’acheteur, la restitution du prix et les frais de la vente (article 323 CCL III). Il peut par
une clause contractuelle restrictive, s’exonérer de toute garantie et à fortiori limiter sa
garantie à certains vices ou au remplacement de pièces de rechange. En d’autres termes,

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lorsque l’inexécution par l’une des parties résulte du fait d’un tiers chargé par elle
d’exécuter tout ou partie du contrat, elle n’est pas exonérée de sa responsabilité (article
295 de l’AUDCG);
 Vendeur de mauvaise foi. Celui qui connaissait les vices de la chose, doit la restitution
du prix, les frais de la vente et les dommages et intérêts (article 322 CCL III).Il ne peut
invoquer des clauses restrictives de garantie.

On appelle dommages et intérêt, l’indemnité à réparer le préjudice que cause


l’inexécution ou le retard apporté dans l’exécution d’une obligation.

Les DI sont de deux sortes :

 Les DI compensatoires dus en cas d’inexécution de l’obligation ;


 Les DI moratoires dus en cas de retard dans l’exécution de l’obligation.

Pour qu’il y ait payement des DI il faut :

 Que le créancier subisse un préjudice ;


 Que la faute soit imputable au débiteur et afin à une cause étrangère à sa volonté ;
 Que le débiteur ait été mis en demeure et non de remplir son obligation.

La jurisprudence assimile le vendeur fabricant et le vendeur spécialiste aux vendeurs


de mauvaise foi. Ils sont considérés comme ayant connu les vices dont les choses affectées. Il
s’agira d’une présomption irréfragable, pouvant être renversée par la preuve que le vendeur a
vérifié la chose vendue et pris toutes les précautions pour déceler l’existence d’un vice caché.

Ici, il est judicieux de donner la différente nette entre les intérêts et les dommages-
interjetés. Tout retard dans le paiement du prix oblige au paiement des intérêts calculés au taux
de l’intérêt légal et ce, sans préjudice des dommages-intérêts éventuellement dus pour autre cause.
Les intérêts courent à compter de l’envoi de la mise en demeure adressée par le vendeur à
l’acheteur par lettre recommandée avec avis de réception ou tout autre moyen équivalent (article
291, alinéa 2 de l’AUDCG).

L’article 292 de l’Acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 portant sur le droit
commercial général dispose que :

 Lorsque le contrat est rompu et que l’acheteur a procédé à un achat de


remplacement, il peut obtenir des dommages-intérêts correspondant à la différence
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entre le prix de l’achat de remplacement et le prix convenu au contrat, ainsi que
tous autres dommages-intérêts dus pour autre cause ;
 Lorsque le contrat est rompu et que le vendeur a procédé à une revente des
marchandises, il peut obtenir des dommages-intérêts correspondant à la différence
entre le prix convenu au contrat et le prix de revente, ainsi que tous autres
dommages-intérêts dus pour autre cause.
1.6.2. 0bligations de l’acheteur (262 à 274 de l’Acte uniforme OHADA du 15
décembre 2010 portant sur le droit commercial général)

L’acheteur s’oblige à payer le prix et à prendre livraison des marchandises (article 260
de l’AUDCG). Cela permet de distinguer trois obligations :

 Payer le prix ;
 Prendre livraison ;
 Payer les frais de vente (article 274 de Décret du 30 juillet 1888).
1.6.2.1. Obligation de payer le prix

L’acheteur est tenu de payer le prix convenu. Le prix exprimé dans le contrat est
présumé convenu hors taxes. S’il y a lieu à détermination du prix, les parties peuvent se référer à la
valeur habituellement attribuée au moment de la conclusion du contrat à des marchandises vendues
dans des circonstances comparables au sein de la même branche d’activité marchandises (article
263 de l’AUDCG).

1.6.2.1.1. Lieu et époque du paiement du prix

Le paiement doit avoir lieu aux jours et lieux prévus par le contrat (article 327 CCL III).
A défaut de stipulation contractuelle, et d’usage, le paiement se fera au jour et au lieu de la
délivrance (article 328 CCL III).

1.6.2.1.2. Intérêt sur le prix

Le vendeur livre la chose et l’acheteur ne paie pas. Celui-ci, doit-il les intérêts du prix
depuis la vente ou depuis la livraison jusqu’au paiement ?

En principe, l’acheteur ne doit pas les intérêts du prix, mais il y a des exceptions (article
329 CCL III) :

 S’il a été ainsi convenu lors de la vente ;


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 Si la chose vendue et livrée produit des fruits ou autres revenus ;
 Si l’acheteur a été sommé de payer (mise en demeure). Dans ce cas, les intérêts
courent à partir du jour de la sommation.
1.6.2.1.3. Garanties du vendeur non payé.
 Droit de rétention (article 289 CCL III) : C’est le cas d’application du
principe exception d’exécution. Cette exception ne joue que dans les ventes au
comptant car, dans les ventes à terme, quant au paiement du prix, le vendeur
consent à ne pas être payé immédiatement ;
 Si avant la livraison l’acheteur bénéficiant d’un terme tombe en faillite ou en
déconfiture, la loi accorde au vendeur le droit de rétention à moins que
l’acheteur ne fournisse caution de payer au terme (article 290 CCL III) ;
 Action résolutoire (article 331 CCL III) : Si l’acheteur ne paie pas le prix, le
vendeur peut demander la résolution de la vente. C’est l’application de
l’article 82 CCL III.
1.6.2.2. Obligation de prendre livraison

Article 269 de l’Acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 portant sur le


droit commercial général, dispose que l’acheteur doit prendre livraison en accomplissant les
actes permettant au vendeur d’effectuer la livraison, puis il doit retirer les marchandises. Cela
suppose que pour l’acheteur l’accomplissement de divers actes juridiques et matériels tendant à
faciliter le retirement de la marchandise.

Cette obligation est étroitement liée à l’obligation de délivrance qui pèse sur le
vendeur. Le retrait doit s’effectuer à l’époque et au lieu de la délivrance et les frais incombent à
l’acheteur. La prise de livraison sans protestation, implique l’agrégation de la chose.

1.6.2.2.1. Sanctions en cas d’inexécution de cette obligation (article 288 à 290 de


l’AUDCG)
 Exécution par offres réelles (article 162 de Décret du 30 juillet 1888) ;
 Résolution de la vente sur base de l’article 82 de Décret du 30 juillet 1888 ;
 Résolution de l’article 334 de Décret du 30 juillet 1888.

L’article 334 de Décret du 30 juillet 1888 déroge au principe de l’article 82 de Décret du


30 juillet 1888 et introduit un pacte commissoire exprès dans toutes les ventes mobilières. Le
pacte commissoire est une convention qui prévoit que la résolution du contrat sera encourue de
plein droit en cas d’inexécution totale ou partielle.
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1.6.2.2.2. Conditions d’application de l’article 334 de Décret du 30 juillet 1888
 Il doit s’agir de la vente d’un objet mobilier ou des denrées ;
 Il faut qu’un terme ait été prévu pour le retrait ;
 Le vendeur doit accomplir son obligation de délivrance ;
 L’acheteur ne peut être en faillite (article 110 du Décret du 27 juillet 1934).
1.6.2.3. Obligation de payer les frais de la vente (article 274 de Décret du 30 juillet
1888)

Les frais d’actes et autres accessoires à la vente sont à la charge de l’acheteur. Cet
article n’est pas d’ordre public.

Il sera question donc, d’analyser les modalités usuelles et règles particulières à certaines
ventes

1.6.2.3.1. Modalités usuelles de vente


a) Promesse de vente : Cette expression couvre 3 situations juridiques :
 Il s’agit d’une offre ou d’une simple pollicitation à laquelle il n’est répondu. Elle
ne fait pas naître l’accord sur la chose et sur le prix ;
 Il peut s’agir d’une promesse unilatérale de vente. S’il s’agit d’une convention
unilatérale, l’accord est réalisé non sur la chose et sur le prix, mais sur l’acte
d’achat. Le vendeur est obligé de maintenir son offre pendant tout le délai où
l’acheteur doit se prononcer. S’il vend la chose à un tiers il doit payer des DI ou
être condamné à exécuter en nature, dans les autres cas, le jugement de
condamnation tenant lieu d’acte de vente. Lorsque l’acheteur donne son
consentement dans le délai prévu c'est-à-dire lorsqu’il lève l’option, la promesse
de vente se transforme en vente, il y a transfert de propriété dès ce moment, sauf en
matière immobilière ;
 Dans la promesse synallagmatique de vente, les parties se promettent de vendre
et d’acheter à tel prix. L’article 270 de Décret du 30 juillet 1888 dispose que la
promesse de vente vaut vente, lorsqu’il y a consentement réciproque de deux
parties sur la chose et sur le prix.
b) Ventes à l’essai, à la dégustation, sur échantillon et sur type
1) Vente à l’essai : Il s’agit de la vente d’une chose faite sous la condition suspensive
qu’à la suite de l’essai, elle est reconnue apte au service auquel est destinée et
remplisse les conditions requises (article 269 de Décret du 30 juillet 1888).

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L’essai est une épreuve objective tendant à déterminer si la chose possède les
qualités requises. L’acheteur n’est pas le juge d’essai. S’il prétend que l’essai
n’est pas concluant, son avis ne peut prévaloir, mais bien celui d’un expert. Lorsque
l’essai s’avère positif, la vente est formée rétroactivement ;
2) Vente à la dégustation (article 268 de Décret du 30 juillet 1888) :C’est une
vente sous condition suspensive. La réalisation de la vente dépend d’une
appréciation personnelle .Elle dépend du propre consentement de l’acheteur. Si
après dégustation la chose ne lui plait pas, la vente ne naît pas. Le vendeur ne
pourra dans ce cas demander expertise, mais si l’acheteur agrée la chose, la vente
naît à ce moment, sans rétroactivité ;
3) Vente sur échantillon et sur type :
 Vente sur échantillon : Il s’agit d’une vente dans laquelle, la chose livrée doit être
objectivement conforme à l’échantillon remis à l’acheteur et agrée par lui.
L’échantillon est un étalon de référence puisé dans le stock de marchandises
faisant l’objet de la vente ;
 Vente sur type ou sur modèle : Le type est un étalon de référence produit par le
vendeur qui ne possède pas le stock. Ces ventes permettent de déterminer facilement
la parfaite exécution de l’obligation de délivrance.
c) Vente avec arrhes : Les arrhes sont une somme d’argent que l’une des parties
généralement l’acheteur, remet à l’autre dans la conclusion du contrat.
Ces arrhes peuvent être de triple rôle :
 Elles peuvent constituer un acompte sur le prix ;
 Elles peuvent constituer un moyen de preuve ;
 Elles peuvent constituer un moyen de crédit, les parties se réservant la faculté de
se dédire. Elles décident que l’une d’elles versera des arrhes : Celle qui les a
versées peut se dédire en les perdants, celle qui les a reçues en restituant le
double.
d) Vente à crédit et vente à tempérament : La vente à crédit est une vente avec terme
pour le paiement, tandis que la vente à tempérament est une vente à crédit dans
laquelle le prix est payable par fraction périodique généralement mensuelle et la
propriété réservée au vendeur jusqu’au paiement intégral du prix.
C’est une garantie pour le vendeur qui conservera la propriété de la chose vendue et
pourra la revendiquer si l’acheteur ne paie pas. C'est-à-dire ne sort ses effets qu’entre
les parties.

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e) Vente à réméré ou vente avec faculté de rachat
1. Notion : Il s’agit d’un contrat par lequel le vendeur a l’intention de reprendre la chose
moyennant restitution du prix. Il s’agit d’une vente sous condition résolutoire. Le vendeur est
censé être resté propriétaire et l’acheteur n’avoir jamais été propriétaire (articles 335 et 336 de
Décret du 30 juillet 1888).
2. Conditions :
 Le pacte de rachat doit figurer dans l’acte même ;
 Le délai maximum fixé par la loi est de 5 ans (article 337 de Décret du 30 juillet
1888) ;
 Il s’agit d’un délai de rigueur qui ne peut être prolongé par le juge (article 338 de
Décret du 30 juillet 1888).
3. Effets :
 Avant manifestation de volonté du vendeur de reprendre son bien, le vendeur n’est qu’un
créancier. Il n’a plus de droit réel. L’acheteur est propriétaire sous réserve du respect des
baux conclus par le vendeur (article 407 de Décret du 30 juillet 1888) ;
 Dès la manifestation de la volonté de reprise, la vente est définitivement résolue ; l’acheteur
perd tout droit réel et devient créancier : Le vendeur ne peut entrer en possession
qu’après paiement total article 349 de Décret du 30 juillet 1888). La résolution a un effet
rétroactif ; en cas de revente par l’acheteur, le vendeur dispose que d’une action en
revendication contre le second acquéreur indépendamment de son action personnelle contre
l’acheteur.
1.6.2.3.2. Règles particulières à certaines ventes :
1. Licitation :
1.1.Notion

Il s’agit d’une vente aux enchères des biens indivis lorsque le partage n’est pas aisément
réalisable. Cette vente suppose l’existence d’une indivision entre plusieurs personnes ayant sur le
bien un droit de même nature (article 350 des contrats).

1.2.Forme

La vente a lieu aux enchères, soit entre les Co-titulaires du droit, soit si l’un d’eux le
demande avec appel de tiers à la vente (article 351 des contrats).La vente sera volontaire ou
judiciaire, selon que es copropriétaires sont d’accord entre eux ou pas.

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2. Contrat d’échange
2.1. Notion

Selon l’article 365 de Décret du 30 juillet 1888, le contrat d’échange est celui par lequel
deux parties (le coéchangiste ou le copermutant) se donnent respectivement une chose pour une
autre. Il y a transfert réciproque de propriété.

Ce contrat s’apparente à la vente commerciale à la différence principale que dans cette


dernière le prix est exprimé en argent et que dans le premier cas il n’existe pas. L’on critique par
ailleurs l’énonciation du code en ce que l’on remplacerait le mot donnent par s’obliger de
donner.

En tout état de cause, la chose échangée peut être de toute nature (meuble, immeuble,
meuble contre immeuble et inversement), les parties devenant à la fois vendeur et acheteur. Il est
pour cela dit une vente perfectionnée.

2.2.Règles applicables

L’article 369 des contrats décide que les règles prescrites pour le contrat de vente
s’appliquent à l’échange. Il en résulte que tous les développements sur la vente valent ici,
particulièrement ceux sur les conditions de formation et de validité, ainsi que ceux sur les
obligations des parties.

Il s’ensuit, autant que pour la vente, qu’on ne peut échanger une chose que si l’on est
propriétaire et que le copermutant qui a reçu la chose en échange et qui prouve que l’autre
contractant n’est pas propriétaire.

Ne peut être forcé de livrer celle qu’il a promise en contrepartie mais seulement à rendre celle
qu’il a reçu (article 367 du CCL III). Car si celui-ci livrait la chose dans ces conditions, son
obligation serait dépourvue de cause ; le contrat est nul, (articles 276, 277, 278 et 2779 du CCL
III). La même remarque faite ci-haut vaut donc également ici.

Mais, en admettant le principe de nullité, il faut admettre que si la partie intéressée ne la


demande pas elle pourrait toujours livrer celle qu’elle a promise. Car la loi lui donne un droit, mais
ne lui impose pas une obligation. Rien n’excluant que les parties prennent le risque de l’éviction.
En cas d’éviction, le copermutant pourra être indemnisé (article 368 des obligations
conventionnelles).

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Par ailleurs, si les frais des actes de ventes et autres accessoires sont à la charge de l’acheteur
(article 274 des obligations conventionnelles ), le même raisonnement ne saurait être tenu pour
l’échange car étant à la fois tous acheteurs et vendeurs, les frais devraient donc être partagés entre
eux.

De même, l’article 279 des obligations conventionnelles traitant sévèrement le vendeur en


cas de pacte ambigu ou obscur ne saurait s’appliquer à l’échange, pour les raisons ci haut évoquées.
L’on estime généralement que les coéchangistes ne sont pas, dans la plus part des cas, soumis à la
contrainte et qu’ils agissent en connaissance de cause, bien que les biens échangés peuvent ne pas
offrir la même valeur.

Dans ce cas l’échange s’opère avec soulte ; c’est à dire que le coéchangiste qui a reçu le
bien le plus important verse à l’autre la solde. La soulte est couramment exprimée en argent. Ainsi
conçu, il pourrait s’avérer difficile de distinguer cette opération d’une vente si la soulte est
manifestement supérieure au bien échangé.

3. Contrat de louage
3.1. Introduction
3.1.1. Définition

C’est un contrat par lequel une personne s’engage à mettre pendant un certain temps sa
chose ou son activité au service d’une autre personne moyennant un certain prix que celle-ci
s’oblige à lui payer.

3.1.2. Sortes de contrat de louage (article 370 de Décret du 30 juillet 1888)

Il y a deux sortes de contrat de louage : Celui des choses et Celui d’ouvrage.

3.1.2.1. Louage d’ouvrage

Le louage d’ouvrage est appelé selon le cas louage de service ou contrat de travail pour
qualifier le contrat par lequel une personne s’engage à travailler pour une autre moyennant une
rémunération sous sa direction et sa surveillance. Cette matière de contrat de travail est
actuellement réglée par le code de travail (Loi n° 015/2002 du 16 octobre 2002) et fait l’objet du
cours du droit du travail et de la sécurité sociale.

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Il est également appelé contrat d’entreprise pour qualifier le contrat par lequel une
personne s’engage à effectuer contre rémunération, un travail pour le compte d’autrui, sans entrer
dans son service.

3.1.2.2. Louage des choses


3.1.2.2.1. Notions fondamentales

A. Définition

Le louage des choses est un contrat par lequel l’une des parties s’oblige à faire jouir l’autre
d’une chose pendant un certain temps, et moyennant un certain prix que celle-ci s’oblige de lui
payer (article 371 de Décret du 30 juillet 1888).

B. Terminologie

Il peut s’agir des immeubles. Le louage d’immeuble est appelé bail. Celui qui donne en
location est appelé bailleur et celui qui prend, le locataire. S’il prend en location un bien rural, il est
appelé fermier. Locataire et fermier sont également appelés preneurs. Le prix du louage est appelé
loyer ou fermage selon le cas. Pour les meubles on parlera de location. Il y a le loueur ou le
preneur.

Les baux portant sur des immeubles rentrant dans les catégories suivantes (article 101 de
l’AUDCG):

 Locaux ou immeubles à usage commercial, industriel, artisanal ou à tout autre


usage professionnel ;
 Locaux accessoires dépendant d’un local ou d’un immeuble à usage commercial,
industriel, artisanal ou à tout autre usage professionnel, à la condition, si ces locaux
accessoires appartiennent à des propriétaires différents, que cette location ait été
faite en vue de l’utilisation jointe que leur destinait le preneur, et que cette
destination ait été connue du bailleur au moment de la conclusion du bail ;
 Terrains nus sur lesquels ont été édifiées, avant ou après la conclusion du bail, des
constructions à usage industriel, commercial, artisanal ou à tout autre usage
professionnel, si ces constructions ont été élevées ou exploitées avec le
consentement exprès du propriétaire ou portées à sa connaissance et expressément
agréées par lui.

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C. Caractères

Ils sont de contrat à titre onéreux, de contrat synallagmatique, de contrat à exécution


successive. Ce qui rend possible la résiliation et contrat non attaché à la personne. C’est pourquoi
le preneur a le droit de sous-louer ou de céder son bail. Il n’est pas résilié par la mort de l’une des
parties, néanmoins les parties peuvent faire de ce contrat un contrat intuitu personae (article 375 de
Décret du 30 juillet 1888).

3.1.2.2.2. Formation et preuve


3.1.2.2.2.1.Formation
A. Conditions de fond

Le bail est soumis aux conditions de validité des conventions en général :

 Chose : En principe, on peut louer toute sorte des choses, meubles ou immeubles
(article 373 de Décret du 30 juillet 1888). Ne peuvent cependant faire d’objet
d’une location, les choses consomptibles, le preneur ayant l’obligation de restituer la
chose louée ;
 Prix : Il doit être déterminé ou déterminable et doit être sérieux. Il doit être payé en
nature ou en espèce. Le montant du loyer est librement fixé par les parties.
B. Conditions de forme (article 374, alinéa 1er du CCL III)

Il n’est soumis à aucune condition de forme. Il se forme solo consensus. L’écrit n’est pas
exigé (article 103 de l’AUDCG). Il ne joue qu’ad probationem et non ad solemnitatem (il ne joue
que pour la preuve et non la solennité de l’acte).

3.1.2.2.2.2. Preuve (article 374, alinéa 2)

Voir aussi les articles 197 à 232 CCL III. Ces règles s’appliquent tant à l’existence du bail
qu’à ces clauses.

3.1.2.2.3. Obligations des parties


3.1.2.2.3.1. Obligation du bailleur (article 376 CCL III) et (article 105 à
111 de l’AUDCG)
A. Obligation de délivrance (article 377 CCL III)

Le bailleur est tenu de délivrer la chose en bon état de réparation de toute espèce (article
105 de l’AUDCG). Il doit y faire pendant la durée du bail, toutes les réparations qui peuvent,
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devenir nécessaires, autres que les locatives. Les réparations imposées au bailleur s’entendent de
toutes réparations nécessaires, normales et non somptuaires.

Mais le locataire, en cas des règles dérogatoires, doit veiller à faire dresser un état des
lieux : Document qui constate les dégradations au locataire. De même, le bailleur qui jouit
d’une présomption d’avoir délivré la chose en bon état a tout intérêt à faire dresser un locataire de
tenter ultérieurement de renverser la présomption.

La sanction de l’inexécution de l’obligation de délivrance :

 Le locataire peut demander de DI moratoires, le bailleur est en retard fautif de


délivrer ;
 Il peut demander l’exécution forcée, si le bailleur refuse ou diffère la délivrance
lorsque celle-ci est encore possible ;
 Il peut demander la résolution du contrat avec DI lorsque le bailleur par sa faute
s’est mis dans l’impossibilité de délivrer.
B. Obligation d’entretenir (article 377, alinéa 2)

Cette obligation est le corollaire de l’obligation du bailleur, de procurer la jouissance de la


chose louée au preneur.

Le bailleur devra donc :

 Le preneur peut opposer l’exceptio non adimplemti contractus (exception


d’inexécution);
 Il peut demander la résiliation du bail ;
 Il peut demander que réparation soit effectuée. Il peut demander une réduction du
loyer, destinée à faire des réparations quelle que soit la cause de la dégradation subie.
Seules les grosses réparations incombent au bailleur. Ex : Toit, mur, ascenseur,
canalisation d’eau…

Les clauses dérogatoires sont licites et de stricte interprétation.

La sanction de l’inexécution de l’obligation d’entretien :

 Suspension de paiement du loyer (exception d’inexécution) ;


 Exécution forcée ;
 DI ;
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 Résiliation du bail.

C. Obligation de garantie

Elle comporte trois aspects :

1) Garantie de vices cachés de la chose (article 378 CCL III)

Ces vices sont ceux qui empêchent la chose de servir à l’usage auquel elle a été destinée.

Nota Bene : L’empêchement ne doit pas être total, il suffit qu’il soit tel que la jouissance normale
de la chose soit altérée.

Exemple : Vice de construction, affaissement ou effondrement d’une partie de l’immeuble. Bien


que l’article 378 des contrats ne distingue pas vice apparent et vice caché, il est admis que cette
disposition ne vise que les vices cachés non déclarés au preneur.

L’origine du vice et la conduite non fautive du bailleur sont sans importance. L’obligation
de garantie demeure.

La sanction de cette obligation :

 Compenser dans l’avenir la perte de jouissance résultant du vice ;


 DI pour le passé.

Les clauses dérogatoires sont licites, mais elles ne pourront pas être invoquées par le
bailleur qui connaissait les vices.

2) Garantie du fait personnel du bailleur

Le bailleur doit s’abstenir personnellement de tout acte qui priverait le preneur de sa


jouissance (s’applique aux troubles de droit et de fait).

Exemple :

 Changement de forme du bien loué ;


 Donner à bail à une personne alors qu’il est déjà en gagé envers une autre ;
 User du reste de sa propriété, de manière nuisible au locataire ;
 Pénétrer dans le lieu loué, sinon pour effectuer des réparations urgentes.

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3) Garantie du fait des tiers

Le trouble de fait n’est pas garanti, sauf stipulation contractuelle contraire (article 382
CCL III) : Le bailleur n’est pas tenu de garantir le preneur, du trouble que des tiers apportent par
voies de fait à sa jouissance.

Il est fait ici une distinction entre trouble de fait et trouble de droit. Pour le trouble de
fait, le preneur doit se défendre lui-même. Le trouble de droit vise l’hypothèse où une personne
prétendant avoir droit sur la chose louée, trouble le preneur par une voie de fait ou une action en
justice.

Quid en cas de trouble d’un tiers ?

 Le preneur doit dénoncer le trouble au bailleur (article 323 CCL III) ;


 S’il est cité en justice, il doit appeler le bailleur en garantie et sera mis hors d’instance
s’il exige (article 384 CCL III) ;
 Le bailleur a l’obligation de faire cesser le trouble. S’il ne parvient pas, il devra
accepter une réduction du loyer ou la résiliation du bail.

Quid en cas de destruction de la chose louée par cas fortuit (article 379 CCL III) : Si
pendant la durée du bail la chose louée est détruite en totalité par cas fortuit, le bail est résilié de
plein droit. Si elle n’est détruite qu’en partie, le preneur peut, d’après les circonstances, demander
ou une diminution du prix ou la résiliation même du bail.

Dans l’un ou l’autre cas, il n’y a lieu à aucun dédommagement. Lorsque la destruction est
totale, mais temporaire, il y a suspension des obligations des parties. Si la destruction est totale et
définitive, la résiliation est de plein droit

3.1.2.2.3.2. Obligations du preneur (article 112 à 115 de l’AUDCG)


A. User de la chose louée en bon père de famille et suivant sa destination. Cette obligation
est fondée sur le fait que le preneur use sur un bien d’autrui à restituer en fin de bail. Il ne
pourrait le remettre en état de dégradation sans léser le propriétaire.

En outre, la destination de la chose louée est généralement précisée dans le contrat de bail.

La sanction : La sanction est donnée à l’article 386 CCL III. Il est principalement la
résiliation du bail.

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B. Payer le prix (article 385.2 CCL III) :
 Le preneur doit payer le prix du bail aux termes convenus ;
 Epoque de paiement généralement déterminée par la convention à défaut de
convention usage ;
 Lieu du paiement (article 145 CCL III, sauf stipulation contraire).

Les sanctions :

 Expulsion du preneur ;
 Résiliation du bail.
E. Réparations d’entretien. Il répond des dégradations ou des pertes dues à un défaut
d’entretien au cours du bail (article 114 de l’AUDCG)
F. Obligation de garnir
 Dans les baux à loyer, le locataire doit garnir la maison de meubles suffisants ;
 Dans les baux à ferme, le fermier a l’obligation de garnir l’héritage nécessaire à son
exploitant.

Le but est de procurer au bailleur une garantie de solvabilité de son débiteur et de le mettre
à même de pratiquer une saisie sur certains éléments du patrimoine de celui-ci. Le locataire est
dispensé néanmoins de cette obligation, s’il donne des sûretés capables de répondre du loyer.

Les sanctions :

 Expulsion du preneur qui ne donne pas de sûreté suffisante ;


 Résiliation du contrat pour le fermier qui ne garantit pas sa ferme d’ustensiles suffisants.
G. Restituer la chose louée

En fin de bail, la chose doit être en bon état, comme elle avait été donnée. Et pour connaître
cet état, il faut distinguer selon qu’il y a eu ou non un état des lieux. En absence d’un état de lieu, le
preneur est présumé les avoir reçu en bon état de réparation locative et doit les rendre tels, sauf la
preuve contraire.

Cette présomption n’est pas irréfragable, le preneur pouvant à tout moment prouver que
les dégradations ne sont pas dues à son fait, mais à la vétusté ou à un tiers. C’est une preuve
difficile à apporter. Sauf s’il existe un état de lieu (article 387 des obligations conventionnelles).

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Le sort des constructions et plantation faites par le preneur : En principe les parties sont
libres de régler par contrat, le sort de ces constructions et plantations. A défaut de convention on
applique la règle de l’accessoire.

Le responsable en cas d’incendies (article 390 CCL III) : Le locataire répond de


l’incendie, à moins qu’il ne prouve que l’incendie est arrivé par cas fortuit ou force majeure, ou par
vice de construction ou que le feu a été communiqué par une maison voisine.

La jurisprudence estime que la responsabilité du locataire en matière d’incendie est


contractuelle. Et les causes d’exonérations prévues par l’article 390 CCL III, ne sont pas
limitatives. En cas de pluralité de locataires, la responsabilité est en principe solidaire.

Toutes fois le locataire peut s’exonérer :

 Dans tous les cas prévus par l’article 390 CCL III ;
 Dans tous les cas où chacun d’eux établit que l’incendie n’a pas commencé chez lui ;
 Lorsqu’il prouve que l’incendie a commencé chez un locataire bien déterminé.
3.2. Loyer

Les parties fixent librement le montant du loyer, sous réserve des dispositions législatives
ou réglementaires applicables. Le loyer est révisable dans les conditions fixées par les parties ou à
défaut lors de chaque renouvellement au titre de l’article 123 ci-après (article 116 de l’AUDCG).

L’article 117 de l’AUDCG dispose qu’à défaut d’accord écrit entre les parties sur le
nouveau montant du loyer, la juridiction compétente, statuant à bref délai est saisie par la partie la
plus diligente.

Pour fixer le nouveau montant du loyer, la juridiction compétente tient notamment compte
des éléments suivants :

 La situation des locaux ;


 Leur superficie ;
 L’état de vétusté ;
 Le prix des loyers commerciaux couramment pratiqués dans le voisinage pour des
locaux similaires.

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3.3.Sous-location et cession de bail (article 375 CCL III) et (article 118 à 122 de
l’AUDCG)
3.3.1. Notion

La sous- location est un bail conclu entre le locataire originaire agissant comme bailleur et
un preneur qui est le sous-locataire.

Ce contrat implique le sous locataire dispose du lieu en toute liberté dans les mêmes
conditions que le locataire originaire. Il s’agit d’un contrat nouveau qui est un res inter alios par
rapport au bailleur originaire qui n’acquiert pas de droit à l’égard du sous-locataire et inversement.

3.3.2. Dérogations contractuelles

Le bail n’étant pas généralement un contrat intuitu personae le preneur a le droit de sous-
louer ou de céder son bail, mais les parties peuvent par une clause contractuelle, restreindre ou
supprimer ce droit (article 375 des contrats).

3.3.3. Sanctions

Ce sont celles de droit commun à savoir :

 Expulser le tiers avec mise en cause du preneur responsable ;


 La preuve de la violation incombe au bailleur.
3.3.4. Effets de la sous-location

En principe, la situation du bailleur est inchangée car il est étranger à la nouvelle


convention. Le preneur initial est devenu bailleur à l’égard du sous locataire et se voit appliquer
à ce titre toutes les règles du louage.

Exceptions : Il peut y avoir relation entre le bailleur et le sous locataire en vertu du droit
commun. Chacune des parties disposes à l’égard de l’autre, de l’action oblique (article 64 CCL
III). Néanmoins, les créanciers peuvent exercer tous les droits et les actions de leur débiteur, à
l’exception de ceux qui sont exclusivement attachés à la personne.

Le créancier doit justifier de trois conditions pour exercer l’action oblique :

 Intérêt à agir ;
 Inaction (négligence) de son débiteur ;
 Existence dans son chef d’une créance certaine et exigible contre ledit débiteur.
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Le bailleur principal peut être appelé en garantie par le preneur initial en cas d’action
dirigé contre ce dernier par le sous-locataire du fait de l’inexécution des obligations du bailleur.

3.3.5. Fin du bail


3.3.5.1. Par l’expiration du terme convenu (article 393 de Décret du 30 juillet
1888)

Le bail finit de plein droit par l’expiration du temps pour lequel il a été contracté, sans
qu’il soit nécessaire de donner congé. Si le bail a été fait sans durée fixe, il ne finit que par le congé
que l’une des parties donne à l’autre en observant le délai fixé par l’usage des lieux. Ici, le congé
est synonyme de préavis.

L’article 394 de Décret du 30 juillet 1888 prévoit la tacite reconduction en ces termes si,
à la fin des baux qui cessent de plein droit, le preneur reste et est laissé en possession, après
l’expiration du terme conventionnel, légal ou coutumier, il s’opère un nouveau bail par le
consentement tacite du preneur et du bailleur.

Lorsqu’il y a un congé signifié, le preneur, quoiqu’il ait continué sa jouissance ne peut


invoquer la tacite reconduction article 395 de Décret du 30 juillet 1888.

3.3.5.2. Par la cessation du bail avant terme

Les causes sont :

 Le dissentiment mutuel, c’est à dire l’accord aux fins de faire disparaître la


convention ;
 La volonté du bailleur d’occuper les lieux (articles 413 à 416 de Décret du 30
juillet 1888) ;
 La disparition du droit de propriété dans le chef du bailleur.

En principe, cette disparition n’est pas en soi une cause de cessation de bail, sauf en cas
d’expropriation pour une cause d’utilité publique.

En cas de vente du bien loué, l’acquéreur n’étant pas tenu de dettes, il n’est pas tenu de
respecter le bail. Il pourra demander l’expulsion du preneur, quitte à ce dernier d’assigner le
bailleur en résiliation et en dommages et intérêts.

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Mais l’article 399 des contrats et des obligations conventionnelles dispose que
l’acquéreur doit en cas de vent respecter le bail en cours, à condition que le bail soit authentique ou
ait une date certaine.

4. Contrat de dépôt
4.1.Définition

Le dépôt est un contrat par lequel une personne le déposant, remet une chose mobilière à
une autre, le dépositaire à charge de la garde et de la restituer en nature (article 482 de Décret du
30 juillet 1888).

4.2.Objet du dépôt

En principe, le dépôt ne peut avoir pour objet que des choses mobilières (article 485 de
Décret du 30 juillet 1888).

Mais les immeubles peuvent fait objet du séquestre (article 523 de Décret du 30 juillet
1888).

Les droits incorporels ne sont pas susceptibles de dépôt.

4.3.Espèces de dépôt (article 483 de Décret du 30 juillet 1888)

Il y a 2 espèces : Dépôt proprement dit et séquestre. En réalité au point de vue des règles
applicables, il existe plusieurs espèces de dépôt : Le dépôt volontaire, nécessaire, d’hôtellerie,
irrégulier et le séquestre.

4.4.Caractères du contrat de dépôt


 Le dépôt est un contrat réel qui nécessite la remise d’une chose ;
 Le dépôt est un contrat unilatéral lorsqu’il est à titre gratuit ;
 Le dépôt est un contrat bilatéral, lorsqu’il est à titre onéreux.
4.5. Distinction avec les autres contrats :
4.5.1. Dépôt de louage :

Dans le dépôt, le dépositaire s’oblige à garder la chose pour le déposant, mais n’a pas le
droit de s’en servir. Dans le bail, le bailleur met la chose à la disposition du preneur qui en a
l’usage.

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4.5.2. Dépôt et prêt

Le prêt implique l’usage de la chose dans l’intérêt de l’emprunteur, tandis que le dépôt
exclut l’usage et n’implique la garde de la chose.

4.6. Caractères du dépôt


 Dépôt est un contrat essentiellement gratuit : Le dépôt était basé sur l’amitié en
conséquence au départ gratuit. La création des banques a consacré le mercantilisme du
contrat. Il faudrait donc considérer que la gratuité constitue à ce jour la nature de ce
contrat et non son essence. Dans ce cas, il serait un contrat unilatéral ; le dépositaire
seul ayant des obligations ;
 Contrat de dépôt est un contrat ayant exclusivement pour objet des choses
mobilières (article 485 de Décret du 30 juillet 1888) : Il convient de préciser qu’il
s’agira particulièrement des biens corporels car les créances se gardent d’elles-mêmes.
L’on conçoit aisément que les immeubles ne sauraient être placés en dépôt.
Cependant ils peuvent être séquestrés ;
 Dépôt est un contrat réel article 485 de Décret du 30 juillet 1888) : Il est parfait par
la tradition réelle. Il faut qu’il porte sur une chose qui sera cédée en dépôt. Cette cession
peut être une feinte, c'est-à-dire virtuelle dès le moment que le dépositaire se trouve
nanti, à quelque titre la chose.
4.7. Preuve du dépôt

La preuve du dépôt varie selon la forme du dépôt. Pour le dépôt volontaire, le droit
commun s’applique. Il faut un écrit. La preuve testimoniale est exclue pour un dépôt de valeur
relativement élevé (articles 490 de Décret du 30 juillet 1888).

Toutefois, le témoignage est généralement accepté si :

 Il existe un commencement de preuve écrite ;


 Le titre servant de preuve est perdu par cas fortuit ;
 Le déposant n’a pas pu rédiger ou faire rédiger l’acte pour des raisons d’ordre moral
ou matériel. Cette dérogation difficile à établir est renforcée par les usages ;
 Le dépositaire confirme par aveu l’existence du dépôt (article 491 de Décret du
30 juillet 1888).

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4.8. Dépôt volontaire
4.8.1. Définition

Il est défini comme celui qui se forme par le consentement réciproque du déposant et du
dépositaire (article 488 de Décret du 30 juillet 1888). Il est régulièrement fait que par le
propriétaire de la chose déposée. Comme la vente, on ne peut pas déposer la chose d’autrui.

Cependant si le propriétaire consent le contrat est valable. Encore faut-il que les parties
aient la capacité de contracter.

4.8.2. Obligations des parties


4.8.2.1. Garder la chose

Le dépositaire, en gardant la chose doit y apporter les mêmes soins qu’il apporte à la garde
des choses qui lui appartiennent (article 493 de Décret du 30 juillet 1888).

Il ne doit pas se servir de la chose en dépôt ni en recueillir les fruits sauf permission
expresse ou présumée (article 496 de Décret du 30 juillet 1888).

Le dépositaire ne doit pas chercher à connaître les choses qui lui sont confiées dans un
coffre fermé ou une enveloppe cachetée (article 497 du code civil livre troisième).Le déposant
doit avertir déposant de vices éventuels pouvant faire périr la chose ou la dégrader
considérablement.

Il n’est pas tenu d’améliorer la chose. Il doit cependant le soigner s’il s’agit d’un animal.
Les dispositions des articles 493 et 494 de Décret du 30 juillet 1888 ne sont pas d’ordre public,
les clauses limitatives de responsabilité sont permises pour autant qu’elles soient exprimées au
moins tacitement.

4.8.2.2. Restituer la chose

Le dépositaire doit restituer la chose en dépôt dans l’état où elle se trouve au moment de la
restitution. Il n’est pas tenu des détériorations qui ne relèvent pas de sa faute. Il doit rendre les
fruits de la chose.

Il doit restituer ce qu’il a reçu en échange. La restitution de la chose déposée est une
obligation de résultat et doit être exécutée en nature (article 498 du CCL III).

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La chose à restituer doit être identique à celle reçue. S’il s’agit des sommes d’argent, elles
seront rendues dans leurs espèces.

Cependant, la restitution par équivalent est possible dans les cas suivants :

 Si la chose est perdue sans la faute du dépositaire et que celui-ci a perçu une
indemnité (article 500 du CCL III) ;
 Quand l’héritier du dépositaire a disposé de la chose ne sachant pas qu’elle n’était
pas la propriété de son de cujus ;
 Si le dépositaire a disposé de la chose ou s’il a manqué à ses obligations, il doit la
valeur de la chose au jour de l’assignation ;
 Lorsque le dépôt porte sur une chose consomptible, le dépositaire la remplacera
valablement par une chose de même espèce.

La restitution s’effectue à la première demande même si un terme a été fixé dans les mains
du déposant ou son mandataire.

Si le dépôt est onéreux et que le déposant n’a pas payé le prix, le dépositaire dispose d’un
droit de rétention jusqu’à parfait paiement (article 511 du CCL III).

Il n’a cependant pas droit à la compensation (article 185.2 du CCL III).

Toutes ces obligations cessent si le dépositaire qu’est lui-même propriétaire de la chose


déposée.

4.8.3. Obligations du déposant

Le dépôt est un contrat gratuit il s’assimile à un contrat unilatéral. Le déposant n’a pas
d’obligation à exécuter du fait du contrat lui-même. Cependant, il doit rembourser au dépositaire
les dépenses par lui engagées pour la conservation de la chose déposée.

Si le dépôt est salarié, le contrat est synallagmatique et le déposant est tenu de verser le
salaire.

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page153
4.9. Dépôt nécessaire
4.9.1. Définition et notions

La loi définit le dépôt nécessaire comme celui qui a été forcé par quelque accident, tel
qu’un incendie, une ruine, un pillage, un naufrage ou autre évènement imprévu (article 512 des
obligations conventionnelles).

Cette énumération n’est pas limitative : Le dépôt aux vestiaires des complexes sportifs ou
des salles de spectacles, de restaurants, des écoles aux vestiaires d’ouvriers, de médecins ou
d’avocats seraient tout aussi des dépôts nécessaires.

4.9.2. Droit applicable

Le dépôt nécessaire est régi par les mêmes règles que le dépôt volontaire ou ordinaire.
Mais la preuve testimoniale y est admise même pour un objet dont la valeur dépasse celle prévue à
l’article 217 de Décret du 30 juillet 1888.

Il appartient au juge d’apprécier la pertinence des preuves suivant la qualité des personnes
et les circonstances des faits (article 224.2 de Décret du 30 juillet 1888).

4.10. Dépôt d’hôtellerie


4.10.1. Contrat d’hôtellerie

L’hôtelier est un agent économique qui a pour profession la fourniture du logement, tout
venant moyennant paiement. Les aubergistes répondent du même régime, l’auberge et l’hôtel ne
se différenciant que par leurs capacités et leurs localisations.

Le contrat d’hôtellerie est donc celui lie le voyageur ou plus généralement le client à un
hôtelier.

Parmi les diverses prestations, il y a celui du dépôt de bagage ou de voiture.

4.10.2. Caractères du dépôt d’hôtellerie

Le dépôt d’hôtellerie affiche deux caractères principaux à savoir :

 Qu’il est un dépôt nécessaire en ceci que le client est dans une large mesure tenu
déposer ses biens à l’hôtel ou à l’auberge où il descend (article 515 du CCL III) ;

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 Qu’il est un contrat réel à tradition fictive car la remise réelle n’a pas nécessairement
lieu. Il est souvent des cas où le voyageur place ses effets dans sa chambre ou dans
une dépendance de l’hôtel (parking).

Les hôteliers demandent à leurs clients de déclarer les biens de valeurs. Le dépôt
d’hôtellerie porte sur tout ce que le voyageur apporte à savoir : Les vêtements et les effets
personnels, les bijoux, l’argent, les titres, les animaux, le moyen de transport, notons qu’il est
aussi un contrat bilatéral, onéreux et commutatif.

4.10.3. Responsabilité de l’hôtelier

L’hôtelier doit sécuriser tant la personne que les biens de son client. Il doit le protéger
contre le vol et les dommages divers. Il n’est pas responsable des effets volés avec violence à
l’arme ou cas de force majeure (article 517 de Décret du 30 juillet 1888).

Cette responsabilité est donc limitée à ce qui a été prévisible (article 48 de Décret du 30
juillet 1888).

Dans la pratique, il pourra s’exonérer de sa responsabilité en prouvant une faute grave du


client ou une imprudence grave de sa part.

4.11. Dépôt irrégulier

Le dépôt irrégulier est celui portant sur des choses fongibles en sorte que le dépositaire
pourra restituer la chose par équivalent en espèce, en qualité et en quantité.

Le régime juridique de ce dépôt est le même que celui du dépôt ordinaire, sauf ‘obligation
de rendre la chose identique à celle déposée, stipulée par l’article 498 de Décret du 30 juillet
1888.

4.12. Séquestre

Le séquestre est cette autre variante du dépôt effectué dans les mains d’un tiers, d’une
chose faisant l’objet d’un contentieux entre d’autres personnes en attendant le règlement du litige.
Le séquestre peut être entendu comme un dépôt circonstanciel.

Nous étudierons uniquement conventionnel et judiciaire.

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4.12.1. Séquestre conventionnel

La définition du séquestre conventionnel rejoint celle du séquestre en général ci haut


énoncé. Selon l’article 519 de Décret du 30 juillet 1888 prévoit que le séquestre conventionnel
peut être fait par une personne alors que pratiquement il ne peut être effectué qu’avec un minimum
de deux personnes, sauf à concevoir une convention avec soi-même. Ce devrait être exclu en
l’espèce car la loi elle-même ne conçoit le séquestre qu’au cas où les parties se disputeraient la
chose.

Selon la loi, la chose doit faire l’objet d’un contentieux (judiciaire), pourtant l’on peut bien
concevoir le séquestre conventionnel du moment que la chose fait l’objet d’une divergence
d’intérêt entre deux personnes pour être confié au séquestre.

Plus les parties sont nombreuses, plus le séquestre conventionnel un contrat complexe, car
devait faire l’objet d’un accord préalable entre parties, puis entre les parties et le séquestre.

Le premier contrat répond aux règles du droit commun.

Le séquestre conventionnel peut être gratuit ou onéreux (article 520 de Décret du 30


juillet 1888). S’il est gratuit, il répond aux mêmes règles du dépôt proprement dit.

A cause du silence de la loi, ce séquestre peut porter aussi bien sur les biens meubles que les
immeubles.

Il prend fin lorsque :

 Le litige qui l’a créé est résolu ;


 De commun accord, tous les déposants n’y trouvent plus d’intérêt et en requièrent la
résolution ;
 Le séquestre demande d’en être déchargé pour une cause légitime (maladie, absence,
incapacité de bonne conservation etc. (article 522 de Décret du 30 juillet 1888).
4.12.2. Séquestre judiciaire

A la différence du séquestre conventionnel qui est le fait des parties, le séquestre


judiciaire est celui ordonné par le tribunal dans les circonstances prévues par l’article 523 de
Décret du 30 juillet 1888, à savoir sur :

 Des meubles saisis sur un débiteur ;

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 Un immeuble ou sur une chose mobilière dont la propriété ou la possession est
litigieuse entre deux ou plusieurs personnes ;
 Des choses qu’un débiteur offre pour sa libération.

Il convient de préciser que le juge n’est pas toujours obligé d’ordonner le séquestre à
l’occasion d’un litige. Selon l’article 523 de Décret du 30 juillet 1888 il s’agit bien d’une faculté
et non une obligation.

Le séquestre judiciaire est un moyen de sécuriser les biens litigieux en attendant le


dénouement d’un contentieux de peur qu’ils n’échappent alors qu’ils constituent le gage véritable
de l’exécution d’un contrat. En cela, le juge est contraint d’ordonner le séquestre. Cette procédure
est proscrite chaque fois qu’elle compromet la solution du litige, nuisant ainsi inutilement et
intempestivement aux intérêts des parties.

Le séquestre judiciaire est généralement salarié et crée des obligations entre les parties
(gardien et saisissant).

Le gardien doit soigner la chose en bon père de famille, et la représenter soit à la décharge
du saisissant pour vente, soit à la partie contre laquelle les exécutions ont été faites en cas de main
levée de la saisie.

Le séquestre judiciaire se rapproche du séquestre conventionnel en ce qu’il peut être donné


à une personne choisie par les parties. Mais, il pourra aussi naturellement être donné à une
personne nommée par le juge (article 525 des contrats).

Il prend fin par un règlement amiable des parties ou lorsque le jugement qui l’a motivé est
prononcé.

5. Contrat d’entreprise
5.1. Contrat d’entreprise en général
5.1.1. Définition

Le contrat d’entreprise est un contrat par lequel une personne s’engage moyennant une
rémunération forfaitaire à accomplir pour une autre personne un travail déterminé. Celui qui
commande le travail est appelé maître de l’ouvrage. Celui qui exécute est dit entrepreneur.

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Il y a aussi la sous entreprise, qui est la convention passée entre un entrepreneur chargé d’un
travail complexe et celui qui s’oblige à réaliser une partie du travail non pas comme un
subordonné, mais comme un indépendant.

5.1.2. Règles applicables au contrat d’entreprise

Il y a d’abord la théorie générale des obligations, il faut aussi signaler les articles 430 et
446 de Décret du 30 juillet 1888; Il y a aussi les usages, le code du travail (article 82 à 85), le
droit commercial, en ce sens que les entrepreneurs sont tenus de s’inscrire au registre de commerce.

5.1.3. Caractères du contrat d’entreprise :


 Contrat à titre onéreux ;
 Contrat synallagmatique ;
 Contrat à réalisation successive ;
 Contrat commutatif, consensuel, intuitu personae en ce qui concerne l’entrepreneur car,
celui-ci a été choisi en raison de sa capacité ou bien de sa réputation.
5.1.4. Quelques variétés du contrat d’entreprise
 Contrat de transport : Article 430 à 433 CCL III, réglementé aussi dans les Décrets du
19 juin1920 et 30 mars 1931 ;
 Contrat d’édition prévu dans l’Ordonnance-Loi du 5 avril 1986 sur la propriété
intellectuelle ;
 Contrat passé entre les artisans et leurs clients ;
 Contrat conclus avec des agences de renseignements commerciales ou avec des agences de
voyage.
5.1.5. Règles applicables à la sous entreprise (article 82 à 85 code du travail) :

L’article 82 de code du travail définit le sous entrepreneur comme étant celui qui passe
avec un contrat écrit ou verbal pour l’exécution d’un certain service, moyennant un prix forfaitaire.
Il n’y a aucun rapport entre le maître de l’ouvrage et le sous entrepreneur.

Ce dernier n’a pas d’action contre le maître de l’ouvrage sur le plan contractuel. Il n’y a
ni plus aucune relation entre l’entrepreneur et la main-d’œuvre peut ne pas avoir la compétence et
les moyens financiers suffisants pour mener à bien son travail.

S’il est insolvable, ses ouvriers n’ont aucun recours contre l’entrepreneur, substitué à celui-
ci, en ce qui concerne ses obligations à l’égard du travailleur.

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Quand les travaux sont exécutés dans un lieu autre que les ateliers, magasins e chantiers de
l’entrepreneur, ce dernier est en cas d’insolvabilité du sous entrepreneur responsable du paiement
de salaire dû aux travailleurs.

Le travailleur lésé aura dans ce cas une action directe contre l’entrepreneur. Le tout prévu à
l’article 83 code du travail.

5.1.6. Distinction du contrat d’entreprise et contrat de louage de service

Aux termes de l’article 434 du CCL III, lorsqu’on charge quelqu’un de faire un ouvrage,
on peut convenir qu’il fournira seulement son travail ou son industrie ou bien qu’il fournira aussi la
matière. En cas de construction d’un bâtiment, on dira qu’il y a vente lorsque l’entrepreneur fournit
également le terrain et qu’il y a entreprise dans le cas contraire :

 Il n’y a pas de lien de subordination entre l’entrepreneur et le maître d’ouvrage, il y a


un contrat d’entreprise et non un contrat de travail ;
 Entre le médecin et le médecin directeur d’une clinique, il y a un lien de subordination
sur le plan administratif. Mais sur le plan technique, ce lien n’existe pas car le médecin
car le médecin exerce librement.

L’intérêt de la distinction réside dans le moment de transfert de la propriété de risques. Dans


le contrat d’entreprise, il se fait au fur et à mesure de l’avènement de travaux. Dans le contrat de
vente, c’est dès l’accord de volonté.

5.2. Contrat d’entreprise stricto sensu

C'est-à-dire devis et marchés (article 434 du CT).

5.2.1. Notion générale :

Sous l’intitulé devis et marchés, le code entend le louage d’entreprise ayant pour but
l’exécution de travaux matériels finis, construction de bâtiment, réparation, le louage courant, on
parle de contrat d’entreprise. Les règles applicables aux devis et marchés sont celles du contrat
d’entreprise en général.

5.2.2. Obligation de l’entrepreneur


 Exécution du travail promis, soit par lui-même soit par des personnes à on service, soit
encore par des sous-traitants ;

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 Livrer le travail terminé dans le délai prévu ;
 Responsabilité en cas de perte ou cas fortuit : Lorsqu’il y a perte, on applique
cumulativement deux principes : Res perit débitori et res perit domino. Le débiteur de
l’obligation devenue impossible par cas fortuit est libéré : Il ne doit pas des DI, mais il ne
peut réclamer la contre prestation : S’il y a eu transfert le propriété, le propriétaire de la
chose individualisée support la perte.
Lorsque l’entrepreneur fournit aussi la matière, il perdra le salaire, si la perte intervient
avant la livraison ou avant la mise en demeure (article 435 du CCL III).
 Responsabilité du chef de malfaçon : Comme le texte est insuffisant, on recourt aux
principes généraux. L’entrepreneur doit livrer la chose convenue c'est-à-dire ayant les
qualités prévues dans le contrat ou déterminées d’après les usages. Si le maître de l’ouvrage
établit que la chose qu’on lui présente n’a pas ces qualités, l’entrepreneur est-il tenu de
défauts qui se révèlent après l’exécution du travail et pendant combien de temps ?
 L’article 439 de Décret du 30 juillet 1888 ne règle que le cas des entreprises de
construction, même par le vice du sol, les architectes et entrepreneur en sont responsable
pendant 10 ans. Cette disposition est d’ordre public et la jurisprudence note l’article 439 de
Décret du 30 juillet 1888 du code civil n’établit aucune présomption de faute à charge des
architectes et des entrepreneurs.

Quelle est la solution pour les autres cas ? On recourt à la doctrine et à la jurisprudence
où il y a des divisions. Certains estiment que la réception de la chose implique agréation et
supprime aussi toute la responsabilité de l’entrepreneur même pour les vices non apparents.
D’autres encore refusent d’admettre que l’agréation, couvre même les vices cachés à défaut de
limitation expresse ; ils admettent donc la prescription trentenaire.

D’autres encore, proposent d’appliquer par analogie, la règle de l’article 325 de Décret du
30 juillet 1888 lorsque la matière a été fournie par l’entrepreneur. (L’action résultant de vice
rédhibitoire doit être intentée dans les 60 jours).

D’autres enfin, proposent d’appliquer sans distinction la règle de l’article 325 de Décret du
30 juillet 1888. En attendant une nouvelle législation, le maître d’ouvrage devait insérer dans le
contrat une clause extensive de garantie.

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Pourquoi cette distinction ?

Dans les entreprises de constructions, un temps d’épreuve est nécessaire pour rendre compte
de la solidité du bâtiment. Les malfaçons peuvent être dangereuses pour la sécurité générale en cas
d’écroulement du bâtiment. L’article 439 de Décret du 30 juillet 1888 a donc un caractère
d’ordre public et le maître d’ouvrage ne peut donc le réduire.

Le délai de 10 ans commence à courir à compter de la réception définitive ou de la mise en


demeure. Il s’agit d’un délai préfix. Le délai préfix est un délai accordé pour accomplir un acte et à
l’expiration duquel on est frappé d’une forclusion, il ne peut en principe être ni interrompu ni
suspendu.

Dans le cas où il n’y a qu’un seul entrepreneur, il répondra du plan, des vices du sol, des
erreurs dans la construction et les défauts des matériaux. S’il y a intervention d’un architecte, il
répondra des vices du plan, du sol, des défauts dans l’exécution du travail, ou des vices des
matériaux, tandis que l’entrepreneur ne répond que des matériaux et de son travail.

5.2.3. Obligation du maître de l’ouvrage


5.2.3.1. Payer le prix convenu aux époques fixées

Il y a trois modes de détermination du prix :

 Prix fixé après le travail par l’entrepreneur selon l’importance de la main d’œuvre et le
coût des matériaux incorporés ;
 Prix fixé à l’avance et globalement : C’est le forfait pour tous les matériaux et
travaux nécessaires, c’est le marché appliqué ou forfait absolu’
 Prix fixé sur base de prix unitaires : C’est le devis ou marché à bordereau de prix ou
encore forfait relatif. Les modalités de paiement sont réglées par le contrat et à défaut
le prix sera payé par escompte successif et au fur et à mesure de l’avancement des
travaux.(acompte : Paiement anticipatif./Avance : Prêt consenti au travailleur.
5.2.3.2. Prendre livraison de l’ouvrage

C’est la réception. Il y aura réception lorsque le maître de l’ouvrage aura vérifié et


accepté l’ouvrage. Cette réception peut se faire en un seul trait, pour les travaux peu importants et
en deux stades pour les travaux très importants.

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Quel est l’effet de la réception ? C’est l’agréation par le maître de l’ouvrage qui ne sera
plus admis à se plaindre de malfaçons sauf fraude ou vice caché.

5.2.3.3. Action directe contre le maître de l’ouvrage (article 445 de Décret du 30


juillet 1888)

En droit commun, les ouvriers et autres créanciers de l’entrepreneur peuvent en cas


d’inaction de l’entrepreneur réclamer par voie d’action oblique au maître de l’ouvrage, les sommes
dont ils seraient redevables envers l’entrepreneur. Mais ils se trouvent dans ce cas en concours avec
d’autres créanciers de l’entrepreneur.

C’est pour cela que l’article 445 de Décret du 30 juillet 1888, leur accorde une action
directe. Le motif est d’ordre humanitaire notamment le caractère alimentaire du salaire de l’ouvrier.
Cet article doit être d’interprétation stricte.

Sont exclus, les non ouvriers et les fournisseurs. L’action ne vise que le recouvrement du
salaire à l’exclusion de toute autre créance de l’ouvrier. Cette action ne se limite qu’aux sommes
que le maître de l’ouvrage doit à l’entrepreneur.

5.2.4. Dissolution du contrat d’entreprise

Deux modes particuliers :

 La résiliation unilatérale (article 441 de Décret du 30 juillet 1888) : Le maître peut


résilier par sa seule volonté, le marché à forfait quoique l’ouvrage soit déjà commencé
dédommageant l’entrepreneur de toutes ses dépenses, de tous ses travaux et de tout ce qu’il
aurait pu gagner dans cette entreprise ;
 La mort de l’entrepreneur ou de l’architecte : Le contrat de louage d’ouvrage est dissout
par la mort de l’ouvrier, de l’entrepreneur ou de l’architecte.
6. Contrat de prêt

Le prêt est un contrat par lequel une personne livre à l’autre une chose, soit pour en user,
soit pour la consommer, charge à cette dernière de la rendre.

Il existe deux sortes de prêt : Le prêt à la consommation (mutuum) et le prêt à usage


(commodat).

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Le prêt à intérêt est un prêt de consommation dont le régime est différent de celui du
prêt à usage. Ici l’emprunteur s’engage à verser un intérêt périodique en contrepartie d’un bien dont
il se sert : C’est le cas du prêt d’argent.

Ce contrat tire sa réglementation principalement des usages, de la jurisprudence, de la


pratique et des prescriptions bancaires Son histoire est mouvementée et marquée par la volonté
constante de protéger l’emprunter contre les abus du prêteur.

Nous étudierons uniquement le prêt à la consommation et le prêt à usage.

Les Romains concevaient le mutuum comme le transfert de propriété des choses


fongibles accompagné d’une clause de restitution. Il était fondé sur l’amitié et donc gratuit par
essence. Ils estimaient qu’il n’y a commodat que si la chose que en fait l’objet est individualisée
(un animal, un esclave, une maison). Le commodat avait pour but de venir en aide à une personne
dépourvue temporairement d’une chose qui lui est nécessaire.

Le prêt est un contrat à tradition réelle unilatéral et essentiellement gratuit. Ces traits
caractéristiques le différencient des autres concepts proches comme le bail, le dépôt ou l’usufruit.

Si le prêt et le dépôt sont des contrats à tradition réelle, l’emprunteur peut user de la chose
alors que le dépositaire ne le peut pas.

Alors que le dépôt donne un droit de créance, l’usufruit donne lieu à la constitution d’un
droit réel sur la chose.

6.1. Prêt de consommation ou mutuum

Le prêt de consommation ou encore simple prêt est défini comme un prêt par lequel l’une
des parties livre à l’autre une certaine quantité de choses qui se consomment par l’usage, à la
charge de cette dernière de lui en rendre autant de mêmes espèces et quantité (article 465 de
Décret du 30 juillet 1888). La chose prêtée est donc fongible.

Par l’effet du prêt de consommation, l’emprunteur devient propriétaire de la chose


prêtée. Il ne pourrait en être autrement étant donné qu’il est appelé à la consommer. Par
conséquent, c’est pour lui qu’elle périt, de quelque façon que ce soit. L’on comprend qu’à
l’opposer, seul le propriétaire d’une chose peut consentir un prêt à la consommation.

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S’il s’agit d’argent, le débiteur doit rendre la somme numérique prêtée, et ne doit rendre que
cette somme, dans les espèces ayant cours au moment du paiement. Nonobstant les augmentations
ou les diminutions d’espèces avant l’époque du dit paiement (article 468 de Décret du 30 juillet
1888).

C’est le principe du nominalisme monétaire. Ce principe fort rigide pose ‘énormes


problèmes dans l’environnement des affaires en Afrique qui connaît des dévaluations et
démonétisation au point qu’on recourt de plus en plus à l’indexation.

A ce propos, la jurisprudence française se refuse à considérer l’indexation comme


spécialement interdite par l’article 1895 du CCF, au prêteur d’argent.

6.1.1. Obligation du prêteur

Le prêteur de consommation n’a pas des obligations immédiates envers l’emprunteur, à


l’instar du prêteur à usage.

Il doit cependant :
 Répondre du préjudice dû aux défauts cachés connus par lui et dont il n’a pas averti
l’emprunteur (article 471 du code civil livre troisième) ;
 Ne pas exiger la chose prêtée avant le terme convenu (article 472 du code civil
livre troisième).
6.1.2. Obligations de l’emprunteur (articles 475, 476 et 477 du code civil livre
troisième)

L’emprunteur a particulièrement l’obligation de rendre la chose prêtée en même quantité et


qualité, au terme et au mieux convenu. A défaut d’un terme, il la restitue à la demande du prêteur
ou à l’échéance fixée par le juge.

Autrement il paiera la valeur eu égard au temps et au lieu où la chose devait être rendue ou
alors au lieu où l’emprunt a été fait.

En cas d’inexécution de ses obligations, l’emprunteur encourt, en plus de la restitution


forcée, la condamnation de paiement des dommages intérêts du jour de la demande en justice.

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6.2. Prêt à usage ou commodot :

L’article 448 de Décret du 30 juillet 1888 défini comme un contrat par lequel l’une des
parties livre une chose à l’autre pour s’en servir, à charge pour le preneur de la rendre après s’en
être servi.

La loi a retenu pour l’essentiel la vision romaine du commodat, supposant un transfert d’un
bien avec charge de restitution.

Il reste gratuit (article 449 de Décret du 30 juillet 1888) et s’analyse comme


principalement intuitu personae. Cependant, les héritiers de celui qui emprunte ou de celui qui
prête peuvent bénéficier du commodat si la personne de l’emprunteur constitue la base de
l’engagement (article 452 de Décret du 30 juillet 1888).

Le commodat porte aussi bien sur les immeubles que sur les meubles et crée naturellement
les obligations entre parties.

6.3. Obligations de l’emprunteur

Le législateur adopte une attitude rigoureuse vis-à-vis de l’emprunteur.

Celui-ci doit :

 Veiller à la garde et à la conservation, à ses frais de la chose prêtée en bon père de


famille ;
 Respecter la destination de la chose empruntée ;
 Restituer la chose au terme fixé ou à la demande s’il n’y a pas de terme fixé.

Il résulte des articles 453 et 455 du CCL III que le commodataire est tenu de donner des
soins à la chose empruntée avant d’en donner à ses propres choses. Cependant, la règle étant
supplétive, les parties peuvent convenir de même à la charge du commodat une obligation
déterminée de conservation.

Les détériorations dues à l’usage normal et celles dues aux cas fortuits sont à la charge de
l’emprunteur (articles 455, 456 et 457 du CCL III).

Quant à restitution et particulièrement au moment de celle-ci il est entendu un terme


implicite. Exemple; un véhicule ou un habit prêté pour un mariage. Après la cérémonie, le prêt ne
se justifie plus.
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Notons le cas où le prêteur se réserve le droit d’exiger la restitution de la chose à tout
moment (prêt à usage précaire), le prêteur peut exiger la restitution de la chose même avant son
usage par l’emprunteur.

En tout état de cause, le prêteur peut obtenir du juge la restitution de la chose avant l’arrivée
du terme, s’il en justifie un besoin pressant (article 462 de Décret du 30 juillet 1888). Il convient
de préciser que les termes de la loi n’obligent pas le juge à ordonner la restitution car il peut
suivant les circonstances, obliger l’emprunteur à la lui rendre.

La chose doit être rendue dans l’état où elle a été reçue sauf détérioration due à l’usure
normale.

L’emprunteur ne répond des cas fortuits que :

 S’il a tacitement ou expressément assumé la charge des cas fortuits (article 456 de
Décret du 30 juillet 1888) ;
 S’il a employé la chose à un autre usage que celui qui lui était destiné (article 454 de
Décret du 30 juillet 1888) ;
 S’il se sert de la chose plus longtemps qu’il est en demeure de restituer (article 454
de Décret du 30 juillet 1888).

L’emprunteur ne peut non seulement réclamer le remboursement des dépenses de


conservation, mais aussi il ne peut opposer la compensation au prêteur pour ce que ce dernier lui
doit (articles 458 et 459 de Décret du 30 juillet 1888).

La loi offre par ailleurs une garantie au prêteur sous forme d’obligation de l’emprunteur en
ce qu’ils sont nombreux, ils sont tenus solidairement envers le prêteur (article 460 de Décret du
30 juillet 1888).

La non-exécution de ses obligations expose l’emprunteur à la condamnation aux dommages


et intérêts (article 452 de Décret du 30 juillet 1888).

6.4. Obligations du prêteur

Le prêteur est traité avec beaucoup plus d’allégeance en raison du caractère non utilitaire
du prêt à usage à son égard.

Ainsi, il doit :

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 Retirer la chose prêtée après le terme prévue ou après qu’elle ait servi à l’usage
convenu, sauf en cas de besoin pressant (articles 461 et 462 du CCL III) ;
 Rembourser à l’emprunteur les frais extraordinaires nécessaires et urgents engagés
pour la conservation de la chose (article 463 du CCL III) ;
 Répondre du préjudice causé par les défauts cachés qu’il connaissait et dont il n’a
pas averti l’emprunteur (article 464 du CCL III).
7. Contrat de mandat
7.1. Définition

Le mandat est un contrat par lequel une personne le mandant, charge un autre le mandataire
d’accomplir un ou plusieurs actes juridiques pour elle et en son nom.

La procuration est un acte qui, à l’égard des tiers atteste le pouvoir de représenter le
mandant rend possible la représentation c'est-à-dire le fait d’accomplir un acte juridique pour l
compte d’une personne, de sorte que celle-ci assume les effets de l’acte (article 526 de Décret du
30 juillet 1888).

7.2.Caractères
 Contrat consensuel ;
 Contrat unilatéral ou synallagmatique, selon qu’il est gratuit ou salarié ;
 Contrat fait intuitu personae.
7.3. Etendue, forme, preuve, capacité des parties
7.3.1. Etendue
 Quant aux affaires dont est chargé le mandantaire (article 529 du CCL III).
On distingue le mandat général : Celui donné pour l’accomplissement de toutes les
affaires du mandant. Exemple : Gestion de sa fortune.
On distingue aussi le montant spécial : Donné pour l’accomplissement d’une affaire
déterminée. Exemple : Gestion d’un fonds de commerce ;
 Quant aux pouvoirs du mandataire, le principe est que le mandat est d’application
restrictive c'est-à-dire le mandataire ne peut rien faire au-delà de ce qui est porté au
mandat.
Exemple : S’il a le pouvoir de vendre, il ne peut acheter.
Les mandats sont souvent rédigés en termes généraux. Exemple : Faire tout ce qui
semble convenable pour mes intérêts. Pour les actes de disposition, il faut un mandat
conçu en terme exprès.

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7.3.2. Forme

Le principe est que le mandat peut être conclu sous une forme quelconque : Verbalement,
par écrit, tacitement dans certains cas, la loi exige qu’il soit donné sous forme authentique (voir
article 199 CCLIII).

7.3.3. Preuve
 Entre les parties : Il faut appliquer les règles générales de la preuve.
 A l’égard des tiers : Les tiers qui poursuit le mandataire et qui prétend dire que le manat
n’existe pas, peut en faire la preuve par toute voie de droit.
7.3.4. Capacité des parties
 Mandant : Avoir la capacité nécessaire pour accomplir l’acte que le mandataire fait en
son nom ;
 Mandataire : doit être capable de s’obliger conformément aux règles de droit commun ;
 Cas d’incapacité spéciale : Le failli non réhabilité et certains condamnés de droit
commun ne peuvent être administrateurs de société. Sauf autorisation expresse du juge.
7.4. Obligation des parties
7.4.1. Obligations du mandataire
7.4.1.1. Exécuter le mandat tant qu’il en demeure chargé même en cas de décès du
mandant ; il doit l’accomplir conformément à la nature de l’acte, de l’affaire.
Respecter les instructions données par le mandant en cas d’inexécution, DI. Le
mandataire ne peut en principe se porter contrepartie du mandant.
Exemple : Ne pas acheter un bien qu’il est chargé de vendre.

Il ne peut se substituer un tiers dans l’exécution du mandat.

On distingue alors trois hypothèses :

 Le mandataire a reçu le pouvoir de se substituer un tiers sans désignation de personne :


La substitution est permise et le mandataire ne répondra de son substitué que si son
choix s’est porté sur une personne notoirement incapable ou insolvable ;
 Le mandataire a reçu l’interdiction de le faire : Il répondra des fautes du substitué ;
mais aussi du cas fortuit qui ne serait pas produit ;
 La convention est muette : La substitution est interdite, le mandat étant un contrat
intuitu personae.

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Nota Bene : Dans toutes ces hypothèses, le mandant dispose d’une action directe contre la
personne que le mandataire s’est substitué. Cette action directe lui permet d’échapper au concours
des créanciers du mandataire substituant.

S’il y a plusieurs mandataires pour un même acte, il n’y a pas solidarité sauf :

 Si la solidarité a été expressément stipulée ;


 Si les mandataires sont commerçants ;
 S’il y a faute commune et concertée assimilable au dol.

7.4.1.2. Rendre le compte


 Deux aspects sont à considérer : Somme et valeurs reçues ;
 Intérêts des sommes reçues ;
 Dépenses c'est-à-dire les frais nécessités par le mandat ;
 Intérêt de ces frais ;
 Honoraires ;
 Décharge.
7.4.2. Obligation du mandant
 Rembourser les dépenses ;
 Payer le salaire ;
 Indemniser le mandataire pour les pertes.
7.5. Effet du mandat à l’égard de tiers
7.5.1. Mandataire agit dans les limites de ses pouvoirs

Ici, le mandant est directement obligé envers les tiers, comme s’il a traité lui-même.

 Rapport du mandant avec les tiers : Le mandant n’est pas tenu envers les tiers,
lorsque le mandataire a dépassé les limites du mandat. Exceptionnellement il sera
tenu envers les tiers :
o S’il a ratifié expressément ou tacitement l’acte du mandataire ;
o S’il l’acte est valable dans le cadre de la gestion d’affaires ;
o Dans le cas du mandat apparent.
 Rapport du mandataire avec les tiers :Le mandataire qui a donné aux tiers une
connaissance suffisante de ses pouvoirs, ne peut être tenu pour ce qui a été fait au-
delà. Exceptionnellement, il engage sa responsabilité.

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page169
o S’il a commis une faute, en induisant les tiers en erreur sur l’étendue de sas
pouvoirs ;
o S’il est personnellement engagé envers les tiers, en leur garantissant la
ratification de l’acte par le mandant.
 Mandataire agit en son nom personnel : S’il traite sans relever le nom du
mandant, ni l’existence du mandat, il devient lui-même créancier ou débiteur du
tiers sur le lien juridique naissant entre le mandant et le tiers. En revanche, les
rapports du mandataire avec le mandant ne sont pas modifiés.
7.6. Fin du mandat
 Causes normales d’extinction des obligations ;
 Causes propres :
o Révocation du mandataire par le mandant ;
o Renonciation du mandataire ;
o Mort de l’un d’eux ;
o Faillite ou déconfiture du mandant ou du mandataire (article 544 des
obligations conventionnelles).
8. Contrat de transaction
12.1. Notions générales
12.1.1. Eléments de définition

La transaction suppose trois éléments fondamentaux :

 Un litige ;
 Une intention d’y mettre fin (animus transactionis) ;
 Une existence de concessions réciproques.
12.1.2. Caractères

C’est un contrat consensuel, synallagmatique, à titre onéreux, exclusivement civil.

12.1.3. Forme et preuve


 Forme : Aucune forme n’est exigée : La transaction peut être écrite ou
verbale ; expresse ou tacite. L’exigence d’un écrit n’est prévue qu’à titre de
preuve ;
 Preuve : Elle est écrite. Toutefois, en cas de perte, on admet la preuve par
témoin ou par témoin ou par présomption. En cas d’absence de preuve on peut
suppléer par aveu ou le serment.
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12.2. Effets de la transaction
12.2.1. Effet extensif
 Mettre fin au litige ;
 Permettre d’opposer à la partie qui mettrait en question la transaction une
exception péremptoire. Elle crée entre les parties l’autorité de la chose jugée en
dernier ressort (article 591 de Décret du 30 juillet 1888) ;
 A La différence du jugement, la transaction peut intervenir avant qu’il y ait
conflit. Elle n’a pas force exécutoire. Elle n’est pas susceptible de voie de
recours, mais uniquement d’action en nullité. En cas d’ambiguïté ou d’obscurité,
son interprétation sera confiée aux tribunaux d’après les règles de compétence.
12.2.2. Interprétation restrictive (articles 587 à 590 de Décret du 30 juillet 1888)

Les effets de la transaction se limitent strictement à l’objet qui lui a donné lieu, au seul
différend (litige) qui s’y trouve repris.

12.2.3. Effets déclaratif et translatif

On admet que la translation a un effet translatif si elle contient des clauses relatives au
transfert d’un objet étranger à la constitution. Quant à l’effet déclaratif, il existe dans tous les cas
où la transaction se réalise au moyen de biens litigieux.

12.3. Obligations des parties :


 Exécuter les clauses convenues entre elles ;
 Exécuter la clause pénale éventuellement prévue en cas d’inexécution ;
 Ne plus soulever de litige.
12.4. Nullité de la transaction
12.4.1. Causes de nullité :
 Erreur sur la personne lorsqu’elle a été déterminante de la transaction (article 592
des contrats) ;
 Erreur sur l’objet ;
 Dol ;
 Violence ;
 Erreur sur la cause.
12.4.2. Ne sont pas causes de nullité
 Erreur de droit ;
 Lésion (article 591, alinéa 2 de Décret du 30 juillet 1888) ;
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 En cas de transaction générale, la découverte des titres postérieurs qui étaient
inconnus des parties (article 596 de Décret du 30 juillet 1888) ;
 Erreur de calcul car celle-ci est sujette à rectification (article 597 de Décret du
30 juillet 1888)
12.4.3. Effets de la nullité

Elle s’étendra à l’ensemble de la transaction formée des clauses indivisibles.

9. Contrat de factoring ou contrat d’affacturage

C’est un contrat par lequel une société, dite de factoring, s’engage à payer à son client (une
entreprise industrielle ou commerciale) les sommes dues à ce dernier par ses propres clients, à
charge d’en recouvrer lui-même à ses risques, le montant sur ceux-ci.

Il constitue donc un crédit de mobilisation de créances à court terme, payable à 90 jours.

 Coût du factoring : Le client vers une commission rémunérant le service matériel


rendu, l’avance faite et le risque de non-paiement assumé par la société de factoring
(ce risque, limité au cas d’insolvabilité et ne s’étendant pas au cas de contestation
sur le bienfondé de la créance, est parfois non couvert ;
 Mécanisme du factoring : Le client paye par la société de factoring, subroge cette
dernière dans ses droits contre ses propres clients.

Ceci suppose :

 Un paiement effectif par la société de factoring ;


 Une subrogation expresse (dans les termes du droit civil, la créance n’étant pas
habituellement incluse dans un effet de commerce) ;
 Une indication au débiteur qu’il aura à s’acquitter de sa dette auprès de la société de
factoring (mention apparente sur la facture).

Extension : La société de factoring rend souvent d’autres services : Renseignements sur la


solvabilité des clients, dédouanement etc.

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10. Contrat de franchisage ou franchising

Le franchisage est un contrat en vertu duquel une personne nommée franchiseur s’engage à
communiquer un savoir-faire à une personne nommée franchise , à le faire jouir de sa marque et
éventuellement à fournir, le franchisé s’engage à son tour à exploiter le savoir-faire, utiliser la
marque et éventuellement s’approvisionner exclusivement auprès du franchiseur.

11. Contrat de leasing

C’est un crédit-bail, il est souvent dans la pratique pour désigner le crédit-bail mobilier. Ce
crédit-bail correspond seulement à l’opération spécifiquement règlementée par la loi française et
non à la notion générique que couvre le terme anglo-saxon.

Le crédit bai peut être mobilier comme il peut être mobilier.

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TROISIEME MOMENT : DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL

I. Sources du droit commercial international


1. Sources écrites
1.1.Sources internationales :

Ce sont des Traités ou des Conventions élaborées par les Etats dans le cadre des instances
internationales appropriées. En matière de commerce international, il existe très peu de conventions
impératives. Toutes celles qui existent sont en générales supplétives de la volonté même pour les
pays qui sont appelés à les ratifier.

Par exemple, la Convention des NU sur la vente internationale de marchandises


appelé communément la CVIM adoptée à VIENNE le 11 avril 1980 par la CNUDCI
(supplétive de la volonté, non impérative, et restreinte dans son champ géographique et la
convention de La Haye du 22 décembre 1986 sur la loi applicable aux ventes internationales de
marchandise.

Les conventions impératives n’existent en générale qu’en matière de transport international


de marchandises. La convention sur le transport maritime international, sur le transport aérien
international mais aussi sur le transport routier de marchandises.

La raison c’est que dans le commerce international, comme susmentionné, c’est la


liberté des parties qui est mise en avant. C’est pourquoi la source essentielle des normes en
l’occurrence, sont les usages commerciaux internationaux, la coutume internationale en matière de
commerce.

1.2. Sources nationales

Les différents droits privés étatiques constituent la source fondamentale du droit du


commerce international. Il en va d’abord ainsi parce que les systèmes juridiques étatiques
comportent parfois des règles matérielles (de fond) applicables en tant que telles aux opérations du
commerce international.

Mais le principal apport des droits nationaux réside dans les solutions qu’ils apportent
aux conflits de lois et de juridictions qu’impliquent la plupart du temps les opérations du
commerce international.

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page174
Les règles de résolution de ces deux types de conflits forment la substance de la discipline
du droit international privé, même si les règles matérielles, quoique peu nombreuses en pratique,
en font également partie.

À la base, le droit international privé est une composante des divers systèmes juridiques
étatiques, de sorte qu’il serait plus approprié de parler de droit privé international , c’est-à-dire de
la partie du droit privé étatique dont l’objet principal est la résolution des conflits de lois et de
juridictions engendrés notamment par les opérations comportant un élément d’extranéité, qu’il
soit à caractère économique ou non (critères objectifs d’internationalité), ou encore qualifiées
d’internationales par les parties (critère subjectif d’internationalité).

2. Sources non écrites


2.1. Usages ou coutume du commerce international

Les usages sont des pratiques dont la répétition dans un secteur ou un lieu déterminés
produit la croyance en une règle de droit ayant force obligatoire. Ils sont une source importante du
droit du commerce international.

Les lois internes de plusieurs pays y renvoient expressément en matière d’arbitrage


international, ainsi que de nombreuses conventions internationales (par exemple Convention de
Vienne du 11 avril 1980 sur la vente internationale de marchandises, article 9.2).

La Chambre de Commerce Internationale (CCI, siège à Paris) s’en approprie et les codifie
à l’aide de comité d’experts. Elle ne fait qu’accompagner en facilitant l’harmonisation des
normes internationales à travers les usages.

On les retrouve dans différents secteurs du commerce international. Les plus célèbres par
contre sont dans deux secteurs fondamentaux :

 Vente internationales de marchandises (import-export) : Les usages sont connus


sous le terme Incoterms (International commercial terms) : Termes qui définissent
les obligations principales des parties dans les contrats de vente du commerce
international. Il s’agit notamment FOB et CIF ;
 Financement du commerce international par les banques : Il y en a plusieurs usages
mais le plus connu pour financer le commerce international est le crédit bancaire ou le
crédit documentaire dont les pratiques sont connues sous le terme d’usance et règles

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uniforme en matière de crédit bancaire ou documentaire mais ces usages ne sont pas
des conventions car ils ont caractère contractuel.

Ils connaissent un grand succès d’abord à cause de leur mode de conception, à cause de leur
souplesse car modifiables par les parties ; mais à cause également de leur facile adaptabilité dans le
commerce mondial.

2.2. Principes généraux du droit du commerce international

Ces règles n’émanent pas de la pratique, mais de valeurs généralement considérées


comme devant s’imposer aux juges, bien qu’elles n’aient pas fait l’objet d’une formulation écrite
expresse par une autorité normative. Elles peuvent encore être dégagées de la convergence des
droits nationaux.

2.3.Jurisprudences internationales

Toutes les décisions judiciaires relatives aux contentieux entre les deux parties de différents
Etats.

II. Nécessité de règlementer les échanges internationaux

Le Etats ayant pris conscience des méfaits du protectionnisme se sont convenus à créer les
institutions au profit des quelles, ils ont abdiqué leur souveraineté.

Pour règlementer les échanges, il s’est posé plusieurs problèmes parmi lesquels:

 La règlementation des rapports entre les particuliers et les Etats, c’est-à-dire


entre particuliers eux-mêmes et entre Etats eux-mêmes. Pour trouver des solutions
dans un différend entre particulier de différents Etats, le droit international privé doit
appliquer le principe de conflit des lois c’est-à-dire l’application du droit national
et entre les Etats le droit international public règle ce litige.
 Il convient donc de souligner que l’application des droits nationaux aux relations
internationales n’est valable que lorsque, elles se conforment au droit international
qui est seul à conférer une légitimité à la théorie des conflits des lois. Celle-ci nous
permet de savoir le droit national qui serait applicable dans les cas de différents
rapports internationaux.
 Mais en droit du commerce international, les questions du droit international privé
nous intéressent moins.

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page176
III. Objet et nature du commerce international

Le droit de commerce international est une matière nouvelle qui se caractérise par son
dynamisme et son actualité d’une part et par sa ponctualité d’autre part.

En définitive, l’on pourrait dire que l’objet du commerce international est vraiment
international car les opérations exercées dans ce commerce sont à l’échelle internationale. Pour
couper court aux ambigüités et difficultés que peut susciter l’application de telle ou telle autre
théorie, l’on peut se fier au droit international des Etats membres.

Mais, la grande question reste posée, celle de l’application de quel droit international. Pour
trouver la solution, la réponse nous vient des conflits des lois. Il ne faut pas y voir cependant plus
qu’une technique destinée à faciliter la mise en œuvre du droit laquelle seule a qualité pour
gouverner les rapports de droit international. L’application des droits nationaux aux rapports
internationaux n’a de justification que dans la mesure où cette application est conforme au
droit international.

Pour conclure disons que le droit du commerce international utilise comme méthode les
droits nationaux pour gouverner certains droits internationaux. Il est vrai que la technique de
conflit des lois facilite la mise en œuvre du droit de commerce international. Cependant, elle
n’offre pas toujours des solutions satisfaisantes.

a) Définitions du droit de commerce international et du commerce international

Le droit du commerce international est l’ensemble des règles qui régissent les
opérations du commerce international, les relations d’affaires qui dépassent le cadre d’un seul pays,
qu’elles soient de droit international privé ou de droit matériel, nationales ou internationales. En
d’autres mots, il est l’unité du droit du commerce international.

Chacune des disciplines du droit des affaires interne est en effet concernée par les
questions d’ordre juridique que pose le commerce international, dans la mesure où pour chacune
d’elles peuvent se présenter des situations ayant des facteurs de rattachement à plusieurs pays.

Il s’agit en l’occurrence :

 Droit des sociétés ;

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 Droit des contrats (vente de marchandises, agence commerciale, distribution,
transport) ;

 Droit bancaire ;

 Droit boursier ;

 Droit de propriété industrielle (brevets, marques, dessins et modèles) ;

 Droit des sûretés (cautionnement, gage, hypothèque, nantissement) ;

 Droit cambiaire (lettre de change, billet à ordre et chèque) ;

 Droit des faillites (droit des procédures collectives) ;

 Droit judiciaire privé (droit des procédures judiciaires),.

Le commerce international est l'échange de biens, de services et capitaux entre pays. Ce


type de commerce existe depuis des siècles mais il connaît un nouvel essor du fait de la
mondialisation économique.

La théorie du commerce international est la branche de l'économie qui étudie et modélise


le commerce international. Par ailleurs il existe un droit des opérations de commerce international,
formalisé notamment par les incoterms de la Chambre de commerce internationale.

Le droit du commerce international n’est rien d’autre qu’un ensemble des règles
juridiques régissant les opérations commerciales sur l’échelle Internationale.

b) Principes du commerce international

1. Principe traditionnel : Le principe de la liberté commerciale, le principe de non-


discrimination et le principe de la souveraineté monétaire;
 Principe de liberté commerciale: Ce qu’il faut entendre par ce principe c’est l’exigence
des puissances européennes et américaines aux pays asiatiques (Japon et chine) de
s’ouvrir au commerce mondial. En chine, ces puissances ont dues employer les armes
pour que leurs ports deviennent accessibles au commerce. Le colons européens
s’approprièrent les richesses agricoles, minières de ces continents. Ils allaient jusqu’à
exterminer le peuple autochtone et à détruire leur culture. Ces genres de théorie furent
baptisée la théorie de la porte ouverte. Cette théorie de la porte ouverte a été introduite

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en Afrique par la Conférence de Berlin de 1887.
 Principe de non-discrimination: Ce principe a donné naissance à deux règles
essentielles :
 Clause de la nation la plus favorisée : Celle-ci consiste à rejeter le bilatérisme (deux
nations passent des accords à fin de protéger leurs intérêts communs et de se protéger
contre les autres nations car protectionniste pour adopter le multilaralisme car assurant
le libre-échange et la libération des échanges internationaux. Il faut noter que cette
clause a été l’une des obligations du GATT (accord général sur le tarif douanier);
 Clause du traitement national (articles 24, 25, 26 du code des investissements):
Elle consiste à ne pas établir de distinction entre les producteurs nationaux et les
exportateurs vendant sur le marché national (égalité du traitement entre tous ceux qui
font le commerce au Congo). Ceci n’est pas à confondre avec la facilité préférentielle
qui consiste à bénéficier des exonérations par rapport aux régions dans lesquelles on a
investi. Zone A, B, C confère code des investissement. Cette clause est défini par
l’article de l’accord de GATT. Il sied aussi de révéler que cette clause trouve son
application dans les domaines comme investissement et fiscalité.
 Principe de la souveraineté monétaire: Ici, chaque Etat est souverain et est par
conséquent libre de déterminer ses monnaies de change. Ainsi, les principes
nouveaux viendront pour compléter les insuffisances ou compromettre les principes
classiques traditionnels.
2. Principes nouveaux: Ces principes sont instaurés dans le but de consolider les rapports
entre les Etats : De rendre efficace les liens de solidarité qui les caractérisent.
a. Principe de non réciprocité: Ce principe est repris de la sorte à l’article 24 du Code
des investissements. Au niveau de l’accord général fait l’objet de l’article 36. En
vertu de ce principe, les parties contractantes des pays développés n’ont pas à
attendre la réciprocité pour respecter leurs engagements dans les négociations
commerciales réduire ou éliminer les droits de douane et autre obstacle du
commerce des parties contractantes.
b. Principe de la coopération monétaire: Ce principe a chassé celui de la
souveraineté monétaire. Il fut consacré par les accords de Breton-woods (FMI et
Banque Mondiale) créant ces deux institutions. Il apparait comme un code de la
bonne conduite monétaire comportant plusieurs obligations telles que celles de la
stabilité du taux de change qui a subi des transformations profondes avec l’accord de
la Jamaïque qui a légalisé le système de taux de change flottant en 1976.

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c) Différents types du commerce international

Le commerce international comprend toutes les opérations sur le marché mondial. Il est
l'organe regroupant les divers pays du monde engagés dans la production des biens destinés aux
marchés étrangers.

Le commerce mondial comprend :

 Commerce de concentration : Qui consiste à assembler les petites productions locales ou


régionales dans des comptoirs créés à cette fin, en quantités convenables pour être
manipulés sur le marché mondial ;

 Commerce de distribution : Consiste à se procurer les marchandises en très grandes


quantités sur le marché mondial et à les emmagasiner pour les distribuer aux
consommateurs sur le plan mondial ;

 Commerce extérieur : Il s'effectue entre les habitants de deux ou plusieurs pays. Il


comprend les importations, achats à l'étranger et les exportations, ventes à l'étranger des
biens produits à l'intérieur d'un pays ;

 Commerce de transit : Il n'est rien d'autre que la faculté accordé à un produit originaire du
pays X et destiné à la consommation dans le pays Y, de traverser le pays Z sans acquitter
les droits de douane ;

 Commerce général : C’est l'ensemble de commerce d'importation, d'exportation et de


transit ;

 Commerce spécial : Il ne comprend que le commerce d'importation et le commerce


d'exportation. Il ne comprend pas non plus le commerce en relation avec des zones
franches et des entrepôts douaniers.

De nouvelles formes de commerce international se développent, comme le commerce de


compensation donnant lieu à des contrats non standards dans le cadre de grands marchés publics
(définition légale dans l'article XVI de l'Annexe 4b de l'accord de Marrakech en 1994) :

 Compensations commerciales :

o Troc : Echange de marchandises sans transfert financier ni mention de la valeur de la


transaction ;
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o Contre-achat : Exportateur achète ou fait racheter des produits de l'importateur ;

o Compensation au sens strict : Echange de marchandises avec transfert financier et


mention de la valeur de la transaction.

 Compensations industrielles :

o Achat en retour (buy-back) : Achat par l'exportateur de produits fabriqués par


l'importateur et directement liés techniquement aux biens exportés ;

o Accords d'offset (en) : Exportateur associe l'importateur à la fabrication du produit


vendu (coproduction, sous-traitance ou transfert de technologie).

 Compensations financières :

o Clearing : Deux Etats, par accord bilatéral, s'achètent leurs produits avec
transaction à terme, alors que leur Banque centrale paye les fournisseurs nationaux ;

o Switch : Si la balance clearing est déséquilibrée, la créance est transférée à un pays


tiers contre un paiement en devises (Switch financier) ou en marchandises (Switch
commercial) ;

o Public-privé.

IV. Théories du libre échange

1. Fondements Théoriques du L E

A travers la dimension économique, ouvrir les économies aux produits qui rentrent et le
monde ouvre ses portes à vos produits mais à une condition qui est la compétitivité dans le
domaine de sa spécialisation.

2. Division Internationale du Travail (DIT)

2.1. Introduction

La DIT représente la spécialisation dans le domaine de production. Elle repose sur le fait
que les possibilités économiques des déférents pays ne sont pas égales à cause de :

 Du niveau de développement du capital technique ;

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 De la diversité des conditions naturelles ;

 De la richesse du sol et du sous-sol ;

 De la densité de la population active ;

 Et de son niveau de qualification.

Puisque les possibilités de production des pays sont différentes la DIT indique que chaque
pays gagnerait à se spécialiser dans des activités qu’il peut exercer le mieux.

L’Echange des spécialités va procurer une quantité de biens supérieurs à celle qui serait
produites si chaque pays essaye de produire tous ce dont il a besoin.

2.2.Avantages Théoriques de la DIT

La théorie de la DIT explique que les avantages de la spécialisation sont identiques


autant au niveau national qu’international. Les productions seront échangées à l’extérieur contre les
produits étrangers qui présentent plus d’avantages.

Les facteurs de productions peut abondant sont chers sur les marchés et impliquent des prix
de production élevés. Dans Ces Conditions, la préférence ira à l’importation de biens à partir de
pays qui proposent des prix compétitifs.

3. Théories classique (SMITH et RICARDO)


3.1.Division du travail et commerce international

Les pays importent les produits qu’ils ne disposent pas et pour financer ses importations ils
doivent se spécialiser dans certaines productions (Division Internationale du Travail).

3.2.Théorie dès l’avantage absolu (SMITH)


Par SMITH chaque pays a intérêt à acheter à l’étranger les produits qu’il fabrique à un prix
plus élevé et à se spécialiser dans les biens pour lesquelles il a une forte productivité
(avantage). Il raisonne en coût absolu le pays qui dispose d’une productivité plus élevé que ses
partenaires doit se spécialiser dans cette production.
Il exclut de l’échange les pays qui ont systématiquement une productivité plus faible que les
autres. La théorie de Smith présente des limites : L’échange réciproque entre pays autant des
niveaux de développement différents.

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3.3.Théorie de l’avantage comparatif (Ricardo)

Il remet en cause la théorie de Smith en se basant sur les coûts relatifs : Un pays a
intérêt à produire et à exporter la production pour laquelle il est relativement le plus avantagé ou le
moins désavantagé.

Ricardo montre que l’échange réciproque dépend de la différence de coût entre les pays.

3.3.1. Théorie de la dotation en facteur de production (HOS)


Inégalité répartition des facteurs de production

Les pays disposent de facteurs de production en quantité différente : Certains ont beaucoup
de facteur travail d’autre plus de capital : C’est l’inégalité dotation en facteur de production des
pays.

4. Théorème HOS

Les théorèmes d’HOS montrent que selon sa dotation en facteur de production un


pays se spécialise dans la production qui nécessite le facteur qu’il possède en abondance. Le
théorème explique l’avantage comparatif de Ricardo car les pays qui disposent d’un facteur de
production en abondance produisent à des coûts plus faibles les biens utilisant ce facteur à prix peu
élevé.

Le théorème distingue 2 types de production :

 Productions à forte intensité en travail ;


 Productions à forte intensité capitaliste (automobile).

Selon HOS à long terme le commerce international tend à égaliser la rémunération des
facteurs de production : Salaire et profit aurait tendance à s’égaliser dans le monde entier.

 Effets négatifs du libre-échange : La théorie des avantages comparatifs fait l’objet de 4


critiques :
 Certaine spécialisation ne sont pas porteuse de croissance économique car elle
ne génère pas ou peu de valeur ajoutée (exemple : Spécialisation dans le secteur
agricole), elle crée peu d’emploi et n’ont pas d’effet positif dans d’autres secteurs.

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 La concurrence est inégale entre les pays. L’aide publique peut-être bénéfique
pour favoriser la concurrence et permettre l’arrivé de nouvelles entreprises
spécialisés dans un secteur d’activité.
 Le libre-échange entraîne des suppressions d’emploi dans certains secteurs qui
ne sont pas forcément remplacé dans les secteurs de spécialisations (destruction
créatrice limitée).
 Les marchés nationaux sont envahis de produits étranger mettant en périls les
entreprise et les emplois locaux.
V. Protectionniste

C’est une politique économique qui vise à protéger les économiques nationales de la
concurrence étrangère. En d’autres termes, il consiste à protéger la production nationale de la
concurrence étrangère.

Le protectionnisme apparaît au milieu du 19ème siècle en opposition aux théories libérales.


Le protectionnisme limite les échanges.

1. Pratiques

Elles apparaissent sous forme de barrières tarifaires (droit de douanes ou taxe prélevées
sur un bien ou un service lors de son passage à la frontière) et de barrières non tarifaires telles
que les quotas d’importation ou contingentements (limitation quantitative), les mesures
d’hygiènes et sanitaires imposées aux produits agroalimentaire lors de leur passage à la frontière,
les subventions accordée par certain pays à leurs entreprises qui exporte.

Cela fausse la libre concurrence car avantage artificiellement l’entreprise exportatrice et la


sous-évaluation d’une monnaie entretenu par les pouvoirs publics pour favoriser les exportations
car elle les vend moins cher à l’étranger. Les accords régionaux comme l’UE qui prône le libre-
échange entre les pays membres mettent en place des mesures protectionniste vis-à-vis des pays
tiers.

2. Théories protectionnistes

Pour certain économiste le protectionniste est positif car il favorise le développement


économique d’un pays, maintient son emploi, équilibre son commerce extérieur et supprime
toutes dépendances vis-à-vis de l’étranger. Pour l’économiste List, un pays doit protéger son
industrie naissante pour lui permettre de trouver sa situation d’équilibre.

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De la même façon, un pays doit protéger son industrie vieillissante. C'est-à-dire les secteurs
économique qui manque de productivité soir parce qu’ils n’ont pas intégré le progrès technique soit
parce qu’ils sont fortement concurrencé par les produits émergent, c’est le cas de l’Europe. Selon
List cette protection doit être planifié et dégressive dans le temps.

Pour l’économiste Mistral, le protectionniste permet de garantir aux entreprises des


débouchés, permet également de promouvoir la recherche et d’aider les secteurs en difficulté,
permet la constitution de grands groupes nationaux.

Pour Mistral une intervention ferme de l’Etat est nécessaire pour relancer une économie
nationale. Pour Jeanneney, le protectionnisme est un moyen de contrôler la concurrence étrangère
pour maintenir la diversification de l’économie national. Toutes spécialisations accroissent la
dépendance vis-à-vis de l’étranger et peu provoquer des pressions politiques.

3. Effets négatifs du protectionnisme

Le protectionnisme a des effets négatifs pour l’économie nationale, pour les


consommateurs, de plus il constitue une menace pour la paix internationale. En effet, le
protectionnisme empêche l’exploitation des avantages comparatifs, la moindre concurrence
affaiblie l’économie, augmente les prix, réduit l’offre, diminue la qualité et constitue des rentre de
situation pour les entreprises qui se retrouve en quasi-monopole. Le protectionnisme freine les
innovations car le progrès technique est moins diffusé dans les pays (il y a moins de technologie
apportés).

Le protectionnisme favorise le nationalisme facteur de tension, conflit et intolérance.

4. Différents Moyens de Protectionnisme

La protection d’une économie est assurée par deux grandes Catégories de Moyens

o Barrières Tarifaires

1. Droits de Douane

Ce sont des Impôts supportés par les biens et services à l’importation ; à l’exportation et au
transit dans un pays. Dans les faits les Droits de Douanes s’appliquent aux biens et services qui
rentrent sur un territoire. Les droits de douane sur l’exportation sont exceptionnels.

On distingue les Droits de Douane suivants :


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 AD.Valorem : C’est un pourcentage appliqué sur la valeur du produit
 Droits Spécifiques : Sont établis en chiffres absolus par unités de produit.

2. Barrières non Tarifaires

Il y a eu suppression de droits de douanes pour 2017 articles à ce jour. Les droits de


douanes représentent des ressources pour l’Etat, on les supprimant ; on génère une perte pour le
budget étatique.

3. Contingentement ou Quota

Ils consistent à limiter les quantités admises à l’importation, cependant les quantités
admises sont redevables de droits de douanes.

4. Prohibitions

Elles sont considérées comme des mesures extrêmes qui consistent à interdire les sorties
et les entrées.

5. Protection par le recours aux Mesures Générales

Par exemple, dévaluation de la monnaie nationale et restriction des paiements à l’étranger.

VI. Différentes organisations interétatiques du commerce international

1. Difficultés liées à l’élaboration des conventions internationales

Uniformiser les droits des différents Etats pour parvenir à établir un code des règles qui
doit s’imposer à tous n’est pas une chose aisée. Les Etats regardent très souvent d’un mauvais
œil ce genre d’accords et sont prêts à y renoncer toutes les fois que leurs intérêts sont menacés. Ils
considèrent parfois que le principe de souveraineté sacré à leurs yeux est restreint lors des
difficultés liées à l’élaboration d’une convention internationale d’une loi interne.

Même la jurisprudence Internationale ne saura pas faire son travail d’adapter les textes aux
circonstances dans les mêmes conditions que si l’on était dans une loi purement nationale.

En matière de commerce international, les Etats ont du partir de certaines tentative


d’unification de leurs droits pour réglementer leurs activités dans ce domaine.

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2. Charte de havane

Il fait retour à un commerce international fondé sur le libre échange. A la fin des hostilités
(2èmeguerres mondiale), les Etats unis avaient soutenus l’idée selon laquelle l’on devrait revenir au
principe de libre échange.

A cet effet, en février 1945, Franklin Roosevelt avait exprimé clairement la nécessité de
compléter les accords de Breton Woods par la création d’une organisation susceptible de réduire
les obstacles aux échanges internationaux des marchandises.

Pour y parvenir, l’on mena deux démarches:

 La 1èreconsistait à créer l’organisation internationale du commerce (supra nationale) ;


 La 2ème était celle d’organiser une conférence internationale pour voir comment
réduire les obstacles aux échanges internationaux, ceci soit avant ou après la création
de l’organisation.

De ces 2 démarches, la 1ère a réussi. Mais malheureusement, la Charte de Havane ne verra


pas le jour car les Américains avaient refusé de la ratifier.

Il faut noter que 23 Nations avaient pris part aux négociations qui avaient aboutis à cet
accord d’avril 1948 à Genève.

Les Etats Unis avaient refusé de ratifier cet accord à cause de l’opposition qu’ était entre le
Président (démocrate) et le Congrès (dominé par les républicains) et d’autre part, le
développement de la guerre froide entre les USA et le bloc de l’union soviétique (1948).

3. Principaux accords internationaux ou bilatéraux

Il s’agit en général d’accords bilatéraux :

 Accords de protection des investissements : La Conférence des Nations Unies sur


le Commerce et le Développement (CNUCED/UNCTAD) recense les accords
passés dans le monde entier

 Conventions fiscales : Ces accords bilatéraux ont pour objectif d'éviter la double
imposition des activités internationales.

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 Sécurité sociale : Le Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité
sociale (CLEISS) tient la liste des Conventions bilatérales de sécurité sociale
passées entre pays membres.

Les accords commerciaux régionaux organisent des zones de libre-échange au profit des
pays participants. Les textes juridiques de l’OMC constituent le cadre du commerce mondial.

4. Classification des accords commerciaux régionaux

Les accords commerciaux régionaux sont de différents types, reflétant chacun des degrés
d’intégration économiques distincts. Béla Balassa, dans The theory of economic integration, a
proposé en 1961 une typologie en six grandes catégories :

1) La zone d’échange préférentielle qui lève les obstacles au commerce interrégional


pour certains produits ;
2) La zone de libre-échange qui est marquée par une suppression des obstacles tarifaires,
comme l'ALENA depuis 1994 ;
3) L’union douanière qui combine une libre circulation des marchandises et l’adoption
d’un tarif extérieur commun, c’est-à-dire des taxes douanières identiques à chaque pays
membre vis-à-vis des pays tiers ;
4) Le marché commun correspond à la libre circulation des marchandises, des capitaux
et des personnes ;
5) L’union économique et monétaire ajoute l'instauration d'une monnaie unique ;
6) L'union politique correspond à l'étape ultime et intègre une politique étrangère et de
défense commune, dans un cadre qui peut rester fédéral : L’Allemagne du XIXe siècle a
atteint ce stade en 1870, soit 46 ans après la création d’une union douanière entre
différents Etats allemands, le Zollverein.
5. Accords commerciaux régionaux

Si l’Union européenne est l’exemple le plus abouti d’intégration régionale, d’autres régions
du monde ont également mis en place des accords commerciaux régionaux. Ces accords ont un
trait commun : Sous forme de traités de libre échange, ils favorisent la commercialisation des
produits des pays membres au détriment des produits des pays extérieurs à l'accord.

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Avant d’exporter dans un pays donné, il faut donc vérifier l'accessibilité du pays lui-même
et l'existence éventuelle d'un accord commercial régional qui peut ajouter des barrières à l'entrée de
la zone économique.

Ce sont les barrières tarifaires (droits de douane) et non-tarifaires (licences, quotas,


réglementations à l'import). Qui risquent d'impacter la compétitivité de vos produits au point de
vous inciter à investir pour produire sur place et bénéficier ainsi des avantages procurés par le traité
de libre-échange sur toute la zone. Ainsi, par exemple, il peut être avantageux de produire au
Canada pour exporter aux Etats-Unis.

5. Textes de base du commerce international

L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) régit l’ensemble des accords commerciaux


dans le monde. La production de Textes juridiques de l’OMC est extrêmement abondante.

Les rubriques constitutives des accords multilatéraux sur le commerce des marchandises
méritent attention, même si elles ne présentent pas un caractère directement opérationnel:
Agriculture, mesures sanitaires et phytosanitaires, textiles et vêtements, obstacles techniques au
commerce, mesures concernant les investissements et liées au commerce (MIC), mesures
antidumping, inspection avant expédition, règles d'origine et subventions et mesures
compensatoires.

6. Création des institutions spécialisées pour la libération des échanges internationaux

Le terme institution doit être compris dans le cadre de cette étude comme l’ensemble des
mécanismes et structures mise en place pour orienter et encadrer les opérations commerciales
s’effectuant à l’échelle internationale.

Il convient de regrouper ces institutions en deux groupes à savoir:

 Institutions à vocation universelle;


 Institutions à vocation régionale ou inter régionale.
1.1.Institutions à vocation Universelle

La monnaie a une forte incidence sur les échanges internationaux de telle manière que l’on
ne peut pas parler du commerce international sans faire allusion aux institutions financières
nationales ou internationales et à la monnaie.

Il sera donc question d’étudier successivement les institutions de commerce international et


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les institutions monétaire et financiers internationales.

Ces institution sont: GATT, OMC, CNUCED, CNUCEDI, ONUDI, FMI, BIRD.

1.1.1. GATT

Le GATT (general agrement on tariff and trade ou accord général sur le tarif douanier et
le commerce) fut d ‘abord appelé comme évoqué ci-haut, puis le Traité de Genève l’avait
institutionnalisé pour devenir comme tel.

Il a vu le jour le 30 décembre1947 et est entré en vigueur le 1 janvier1948. Cette institution


fut créée à la suite de l’échec de l’OIC qui aurait été une institution spécialisée des NU comme
OMS, UNESCO, car elle était née de la conférence convoquée par l’ECOSOC (comité social et
économique des nations unies).

Les rencontres entre Etats se multiplièrent dans le cadre de la coopération internationale


jusqu’à ce qu’ils arrivent à régler trois grandes questions afin de sortir l’économie mondiale de la
guerre et du désordre d’autre fois dans les meilleures conditions.

La 1ère question répondue est celle relative au taux de change (problème de parité entre
les monnaies).

La seconde question répondue du plan Marshal c’est-à-dire reconstruire les économies


détruites par la guerre, comment les financer.

La troisième question était celle relative à l’étude des moyens: Eviter de régresser,
retourner au protectionnisme.

C’est dans ce cadre qu’il s’est tenu à Genève le 4 novembre1947, quatre réunions qui
avaient conduit à l’élaboration des projets:

 Charte de l’OIC;
 Principes généraux pour un accord général pour la réduction tarifaire multilatérale;
 Clauses générales sur les obligations immédiates des Etats adhérent et signataire de
l’accord des mesures tarifaire.
1.1.2. OMC

L’ OMC (organisation mondiale du commerce) a été instituée par l’accord de Marrakech.


En anglais WTO (World Trade organisation). Cette organisation a poursuivi et remplacé les
mêmes objectifs essentiels que le GATT. Elle est née le 1 janvier1995.
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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page190
Le GATT diffère de l’OMC. Le GATT est un Traité tandis que l’OMC est une organisation.
En plus l’OMC a des innovations.

C’est un cadre englobant l’accord général de 1947 et les résultats du cycle de l’Uruguay
qu’a regroupé123 Etats lors de la signature. Cette nouvelle organisation n’est venue que remplacer
le GATT, mais les principes de fond restent les mêmes exceptés les articles qui ont été révisés.
L’OMC compte actuellement 135 et plus des pays qui négocient leur adhésion.

Toutefois, les anciennes structures ont disparues pour laisser de place aux nouvelles qui ont
changé de nom.

1.1.3. OMC: Afrique et mondialisation

L’OMC qui normalement devait être la solution aux problèmes que susciteraient les
économies internationales accentue ou aggrave la situation des pays en voie de développement
ceux de l’Afrique en particulier à tel enseigne qu’il apparait aux yeux de plus d’un que l’OMC
défend plus les intérêts des pays industrialisés que ceux des pays pauvres.

L’Afrique se sent écarté pour la désignation du Directeur de l’OMC et son adjoint car
l’Afrique n’a assez des moyens pour entretenir sa représentation au sein de l’OMC. L’OMC qui
apparait comme un symbole de la mondialisation et du libre-échange restreint la libéralisation des
échanges à l’égard de pays pauvres surtout en matières agricoles et textiles ce qui diminue la
participation de l’Afrique et des autres pays pauvres aux échanges internationaux car l’économie
internationale semble être gouvernée par une mondialisation fonctionnant selon la loi du plus fort
écrasant le plus faible nivelant les différences et pillant les ressources naturelles.

1.1.4. CNUCED

La raison d’être de la CNUCED (conférence des NU pour le commerce et le


développement) est que l’ECOSOC des NU avait estimé que le développement rapide des pays en
voie de développement était étroitement liée à leur participation au commerce international;

Ainsi, le 30 décembre 1964 à Genève. Il a été institué un organe intergouvernemental à


titre d’institution spécialisée dénommée la CNUCED. Elle deviendra le principal organe de l’AG
dans le commerce et le développement.

Elle comprend 188 membres et son secrétariat général se trouve à Genève.

En son sein, on rencontre trois groupes économiques:

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page191
 Groupe de l’EST;
 Groupe de l’Ouest;
 Groupe du Sud.

Elle a pour objectif principal et essentiel, la collaboration sous l’égide des NU afin de
produire des instruments juridiques multinationaux liés au commerce et d’instaurer des rapports
commerciaux équitables entre le Nord et le Sud en considérant les intérêts spécifiques des pays
pauvres en vue de créer les politiques relatives au commerce international et au problème du
développement.

1.1.5. CNUDCI

La CNUDCI (commission des NU pour le droit commercial international) a été crée le


28 décembre 1966 et elle est l’organe subsidiaire de l’AG de l’ONU. Elle tire son origine dans une
demande formulée par l’AG au secrétaire général des NU de lui fournir un rapport sur le
développement progressif du droit commercial international.

Cette demande était contenue dans la résolution du 20 décembre1965. Les Etats membres
choisissent leur représentants parmi les personnes qu’ils jugent compétents à cette mission consiste
à encourager l’harmonisation, l’unification progressive de droit commercial international tout en
facilitant l’adaptation des conventions internationales, des lois uniformes des contrats types
(OHADA) et d’une terminologie uniforme.

1.1.6. ONUDI

L’ONUDI (Organisation des NU pour le développement internationale) a été créée le


17 novembre1966 par la résolution 21/52 de l’AG des NU sur une proposition des pays pauvres.
Son rôle est de faciliter le développement industriel des pays du tiers monde.
Le système de NU compte un seul cas de changement des statuts avec l’ONUDI qu’a une
autonomie financière.

Ainsi, il est préférable d’étudier à côté des organisations internationales et financières


internationales.

1.1.7. FMI

Le FMI (Fonds monétaire international) est créé en juillet 1944 par 44 pays, il a son
siège à Washington. Il comporte des effectifs cinq fois plus important que l’OMC. Il règle des
problèmes liés aux systèmes monétaire international.
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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page192
La plus importantes de ces compétences est de gérer les taux de change en évitant les
ajustements très brutaux de l’économie national. Le FMI est aussi sur le principe de la fixité de
parité des devises et la coopération de nation. Il a initialement mis en place pour répondre aux
préoccupations du GATT dans la fixation des parités et du financement des économies détruites par
la guerre.

1.1.8. BIRD ou BM

A l’instar du FMI, BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le


développement) ou la BM (banque mondiale) a été crée en 1956 par la conférence de Breton
Woods. Son siège se trouve à Washington et ses effectifs sont 13 fois plus importants que l’OMC.

Elle joue un rôle complémentaire à celui du FMI. Son objectif initial était d’aider les
économies ravager par la guerre à financier les progrès productifs. Ainsi, les USA avec le plan
Marshal ont fait sortir l’Europe de sa situation désastreuse. Et depuis, sa fonction est devenue cette
du financement au développement.

La BM agit aux moyens des filiales suivantes:

 SFI (Société financière internationale);


 AID (Association internationale de développement);
 AMGI (Agence multilatéral de garantie des investissements).
1.2.Institutions à vocation régionale ou inter régionale

Nombre d’organisme public ou privé ont vu le jour dans le seul but d’uniformiser. Le droit
en diverses matières intéressant particulièrement le commerce international (il peut être question de
transport de tous genres, maritime, aériennes ou terrestre; Il peut être question de droit du travail,
celui de la propriété industrielle, vente internationale, arbitrage. C’est comme cela qu’on entend
parler d’UNI droit (institut international de Rome pour l’unification du droit privé).

Il ne nous sera pas possible d’étudier tous les blocs commerciaux qui visent l’interrogation
économique des Etats. Et pour cela, nous retenons quelques économies qui sont regroupés sous 4
formes principales:

 Zone de libre échange;


 Union douanière ;
 Marché commun;
 Union économique.

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page193
Ainsi, Il sera question dans le cadre de ce cours d’expliciter les organisation d’intégration
économique de l’Afrique (ouest, centre, Est, Nord).

1.2.1. Organisations inter gouvernementales de l’Afrique occidentale


1.2.1.1. CAO

La CAO (Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest) a été créée le 17 avril 1973,


siège à Abidjan dont les objectifs principaux sont en l’occurrence:

 Impression de passeport pour toute la région;


 Créer une Cour;
 Union monétaire, à ce niveau, le taux étant unique avec une même monnaie ;
 Union douanière, c’est-à-dire au niveau frontalier, on uniforme les taxes douanières;
 Zone de libre-échange où s’organise 2 ou 3 Etats sous une organisation économique;
échange au niveau de l’espace.

Cette communauté a été créée après l’échec de l’union douanière de l’Afrique Occidentale.
Le principe fondamental prévu dans le Traité d’ Abidjan dirige cette communauté.

Il s’agit de la libre circulation des personnes, biens et capitaux, le second est celui de la
coopération. Il y a lieu de savoir que la CAO a été créée dans l’esprit d’instaurer un marché
commun mais malheureusement, ce fut un échec.

1.2.1.2. CEDAO

La CEDAO (communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest) avait pour mission d’assurer
la direction générale et contrôle des fonctions exécutives de la communauté d’une part, la libre
circulation des personnes, des biens et capitaux et la coopération entre les Etats.

En ce qui concerne la population, elle touche tous les domaines de la vie pour assurer la
sécurité menacée par la guerre au Libéria, la CEDAO a instituées l’ECOMOC qui est une force
Ouest-Africaine de maintien de paix. Elle est composée de 15 Etats.

Notons que la libéralisation des échanges n’est pas encore absolue mais malgré cela, la
plupart des pays ont pensé à l’instauration d’une union douanière et monétaire Ouest Africaine.

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page194
1.2.1.3. UEMOA

UMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) fut créée dans le but d’établir un
espace économique et financier commun et intégré. Pour mieux comprendre sa création, il faut
remonter à la fin du 19ème siècle et au début du 20è S.

Le gouvernement français créa le gouvernement général de l’Afrique française occidentale


(GGAOF) dans le but de donner une structure commune à ces différentes colonies d’Afrique
Occidentale.

Depuis lors, il n’existait plus une véritable union d’intégration régionale entre les Etats
indépendants. Il aura fallu attendre le 10/4/1994 pour voir mettre à Dakar l’UEMOA.

L’objectif principal est celui de favoriser le développement économique et social des Etats
membres. En créant un espace économique, douanier et monétaire ouvert et concurrentiel où les
activités économiques et financières peuvent se développer dans un environnement juridique
rationalisé et harmonisé.

1.2.2. Organisations économiques inter gouvernementales de l’Afrique centrale


1.2.2.1. CEPGL

La CEPGL (Communauté économique inter gouvernementale de l’Afrique centrale) est


composée des pays des Grands Lac: RDC, Burundi, Rwanda. On aura à associer la Tanzanie,
Kenya, elle fut créée par le Traité de Giseyni en septembre 1976.

Ces organes sont:

 Conférence des chefs d’Etats


 Conseil des ministres;
 Secrétariat permanent;
 Commission d’arbitrage.

Sa mission était d’élaborer et proposer les mesures générales de politique de développement


et de coopération des Etats membres, de préparer la conférence des Chefs d’Etats devant qui il est
responsable, mettre en œuvre la politique de coopération définie par la conférence des Chefs
d’Etats.

La CEPGL, s’était assignée comme objectif de promouvoir la coopération économique et le


développement à fin de réaliser la libre circulation des personnes, biens et capitaux mais son avenir

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page195
est sombre et l’agression de la RDC compromet de plus en plus cette affaire.

1.2.2.2. UDEAC

Le Traité a été signé à Brazzaville le 8 décembre1964 et son entrée en vigueur s’effectua en


janvier 1966. A cette époque, le Congo était membre associé donc ne faisait pas partie de l’union.
Elle était créée dans l’esprit de faire tomber toutes entraves qui pouvait empêcher la libre
circulation des personnes, biens et capitaux d’un côté et de l’autre côté, renforcer la coopération.

Pour arriver à cette fin, l’UDEAC (Union douanière et économique de l’Afrique


centrale) a instituée une taxe unique sur les échanges extra régionaux, supprimer les obstacles non
tarifaires, mettre sur pieds de règles communes d’investissements, harmoniser la politique et la
coopération pour la mobilité des facteurs (personnes, biens et capitaux).

Dans la pratique, l’UDEAC était un échec pour les raison suivantes:

 Méfiance entre les Etats;


 Manque de solidarité;
 Absence de tarifs douaniers extérieurs ;
 Persistance des obstacles des échanges.
1.2.3. Organisation d’intégration économique d’Afrique orientale et Australe

Il s’agit de SADEC et COMESA. Ces deux communautés sont importantes et différentes


mais elles présentent aussi quelques points de similitudes.

1.2.3.1. COMESA

Le COMESA est le marché commun de l’Afrique de l’Est et Australe. Avant de devenir


COMESA, elle fut d’abord la ZEP (Zone d’échange préférentielle pour l’Afrique Australe).

Les objectifs de la ZEP étaient principalement:

 Transformation des structures de production des économies nationales;


 Développement de l’industrie;
 Coopération dans le domaine agricole ;
 Suppression de toutes barrières au commerce afin de créer un marché commun en
1992.

En 1988, la ZEP institua un chèque de voyage intra-régional valable dans tout l’espace
économique. Mais, il faut noter que l’institution de ce chèque de voyage n’était pas vraiment une
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réussite. C’est ainsi que lors de la 1èreréunion de la ZEP tenue du 30 au 31 janvier 1992 à Lusaka,
les Etats membres ont abouti à la création de COMEZA (Common market Est and South Africa).

Le COMEZA est composé aujourd’hui des autres Etats de l’Afrique Australe, Orientale et
la RDC.

Il comprend 8 organes prévus à son article7:

 Conférence des Chef d’Etats;


 Conseil des membres (composé des ministres désignés par les Etats membres);
 Cour de justice: Les juges sont choisis en fonction de postes judiciaires de leur
qualité de juriste de grand renom pour un mandat de 5 ans;
 Comité de gouverneur des Banques centrales ;
 Comité gouvernemental : Il est formé des secrétaires et directeurs généraux des
ministres et se réunie une fois par an;
 Comités techniques: L’article 15 du Traité énumère de manière non exhaustive, la
liste de ces comités :
 Comité des affaires administratives et budgétaires;
 Comité agricole;
 Comitéjuridiques;
 Comité industriel;
 Comité des affaires de travail;
 Comité des affaires monétaires. Ces Comités se réunissent ponctuellement.
 Secrétariat, dirigé par un SG qui a pour mission de gérer quotidiennement le marché
commun;
 Comité consultatif des milieux d’affaires et d’autres groupes d’intérêts. Il
comprend les représentants des milieux d’affaires. Ces Comités jouent un rôle très
important dans la défense des intérêts du groupe.
1.2.3.2. SADEC

La SADEC (communauté de développement économique de l’Afrique Australe) fut


d’abord la SADCC avant de devenir SADC en 1/8/1992 à Windhoek (en Namibie). La SADCC qui
signifiait la conférence de coordination pour le développement de l’Afrique australe ne s’intéressait
pas aux échanges commerciaux et au mouvement des facteurs de production mais elle se consacrait
en priorité aux infrastructures et elle se transforma en SADEC par le Traité de Windhoek.

PA ROMEO PAUL TASILE MAWA: DROIT COMMERCIAL II : DEUXIEME ANNEE DE LICENCE DE LA FILIERE
DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page197
1.2.3.3. COMESA ET SADEC

Il faut noter que dans le cadre de cet enseignement, il nous est difficile de mesurer ou
fournir les éléments de ressemblance de ces deux communautés.

Néanmoins, il conviendrait de faire remarquer que la ZEP tout comme la SADCC avaient
connu des succès et les échecs, COMESA et SADEC. Quant aux succès, il faut noter par exemple,
le progrès effectué en matière de réduction vis-à-vis des autres Etats dans le problème de transport
et communication.

En ce qui concerne les échecs, l’on peut citer à titre d’illusion, la ZEP qui avait pour
mission de réduire le tarif douanier sur une grande période de 10 ans mais peu de progrès ont été
réalisé partout seul le Zimbabwe et l’île Maurice étaient parvenu à respecter leurs engagements
jusqu’en fin 1988.

Au début de 1992, Ce fut le tour de l’île Maurice, Ouganda et le Zimbabwe.

La SADCC ou l’actuel SADEC cet la ZEP ou actuelle COMESA ont connues des obstacles
dues au climat politique, à l’environnement économique et au contexte juridique.

Très souvent, les Etats ont brandi leur souveraineté pour atteindre les objectifs poursuivis
dans le cadre de la région. Pourtant, l’intégration économique nécessite un contexte économique
favorable permettent à poursuivre la réalisation des engagements pris dans le cadre de la région.

1.2.4. Organisation d’intégration économique de l’Afrique du nord


1.2.4.1.UMA
a. Introduction

L’UMA (Union du Maghreb arabe) est née de la décision des chefs d’Etats du Maghreb
prise à la réunion de Marrakech (Maroc) le 17 févier1989. Elle est composée de la Lybie, l’Algérie,
Mauritanie, Tunisie et Maroc.

La création de l’union Maghreb arabe est la concrétisation des liens entre les Etats membres
qui ont développés des affinités historiques, linguistique, culturelles solides.

Il y a lieu de noter que l’idée de l’unité maghrébine remonte à l’époque coloniale et fut un
thème contre la présence étrangère. Au lendemain des indépendances, cette unité est conçue
comme un moyen pouvant servir le développement de ces pays.

PA ROMEO PAUL TASILE MAWA: DROIT COMMERCIAL II : DEUXIEME ANNEE DE LICENCE DE LA FILIERE
DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page198
b. Objectif de l’UMA :

Ces objectifs sont à l’article 2 du Traité:

 Union doit viser au renforcement de toutes les formes des liens qui unissent les
Etats membres en vue d’assurer une stabilité régionale et accroître la coordination
politique entre les Etats membres;
 Œuvrer progressivement à fin de réaliser entre les Etats membres la libre circulation
des personnes, les biens et des capitaux.

La mise en œuvre de ces objectifs doit permettre au plan international une coopération
diplomatique étroite, alors qu’au plan militaire, elle doit viser la sauvegarde des indépendances des
Etats membres.

Sur le plan économique, le Traité met l’accent sur la stratégie économique à suivre en vue
de garantir le développement industriel, agricole, commercial et sociale notamment en mettent sur
pied des projets commun ainsi que des programmes de coopération économique. C’est grâce à ce
projet commun que la Lybie a pu résister à l’embargo.

c. Structure de l’UMA :

Elle comprend les organes ci-après:

 Conseil presidential;
 Conseil des ministres des affaires extérieures ;
 Comité de suivi (décision des chefs d’Etats);
 Conseil consultatif ;
 Organe judiciaire composé des magistrats en raison de 2 par Etats;
 Secrétariat général dont le siège se trouve à Rabat;
 Commissions ministérielles spécialisées, composées généralement des experts dans
différents domaines qui se réunissent et traitent des questions qui leur sont soumises.
d. Bilan de l’UMA

Le bilan est globalement positif. Car les pays membres ont intériorisé la nécessité de
construire un espace économique commun.

On citera notamment quelquesconventions:

 Convention relative à l’échange des produits agricoles: Cette convention prévoit

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page199
en prévision de l’institution d’une union douanière maghrébine, l’exonération des
produits agricoles et agro-alimentaire d’origine maghrébine des droits de douane
prélevés à l’importation des produits étrangers et leurs protection contre les produits
importés subventions et contre la fluctuation du marché international;
 Convention relative à l’incitation et protection de l’investissement;
 Convention mettant fin à la double imposition;
 Convention portant création de la banque maghrébine d’investissement et du
commerce extérieur ;
 Convention relative au transport terrestre des personnes et marchandises ;
 Convention de coopération entre les structures de soutien d’exportation, échange de
statistique et échange d’information sur le commerce extérieur ;
 Convention commerciale et tarifaire entre les Etats membres ayant pour
objectifs : L’élargissement des échanges commerciaux inter maghrébin sur une base
préférentielle en vue de consolider la complémentarité et l’intégration économique.
VII. Notion des sujets du droit de commerce international
1. Introduction

Nombres de personnes peuvent intervenir dans l’exercice du commerce international. Il


s’agit notamment des particuliers et des Etats. Les particuliers agissent par l’entremise des
entreprises privées et les Etats par celle des entreprises publiques ou établissement commercial et
industriel (L’Etat détient la totalité des apports).

Il arrive aussi que les particuliers créent des sociétés appelées des sociétés d’économie
mixte qui peut être un instrument par lequel les particuliers ensemble avec l’Etat participe à
l’exercice du commerce international.

2. Principaux acteurs du commerce international

Les principaux acteurs du commerce international en 2019 sont la Chine, les Etats-Unis,
l'Allemagne, le Japon, la Russie et la France. Les principales monnaies utilisées pour les
transactions sont le dollar américain et l'euro. Ils définissent par conséquent les règles applicables
aux relations économiques internationales.

2.4. Détermination de la nationalité de la personne morale

Il convient de signaler certaines questions sur lesquelles l’AU ne se prononce pas et parmi
celles-ci la question de la détermination de la nationalité des sociétés commerciales. Conséquence
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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page200
juridique, on a créé un vide juridique.

Mais, il y a quand même des critères d’ordre jurisprudentiel pour déterminer la nationalité.

Parmi ces critères il y’en a un qui est déterminant et d’autres qui sont subsidiaires. Le
critère déterminant est le critère du siège social et les critères subsidiaires sont un faisceau de
critères que souvent on prend en compte.

2.4.1. Critère determinant : Siege social

On distingue : Le siège social statutaire et le siège social réel.

 Siège social statutaire: Le siège social est pour la personne morale ce que le
domicile est pour les personnes physiques. Le siège social est le lieu du principal
établissement de la personne. Ce siège social est souvent prévu dans les statuts,
c’est pourquoi on parle de siège social statutaire. Toutefois, il arrive souvent que le
siège social ne soit pas le siège social effectif. En effet, plusieurs raisons peuvent
motiver ce choix. Les effets juridiques qui en découlent c’est que la société aura la
nationalité du pays où se situe son siège social;
 Siège social réel: Il s’agit simplement de voir quel est le lieu du véritable siège
social, c'est-à-dire, l’endroit où siègent les organes de direction d’où partent les
décisions. C’est dans ces endroits que la société est effectivement administrée.
C’est en cet endroit que la société a lien effectif et réel avec un pays.
2.4.2. Critères subsidiaires

Beaucoup d’autres indices peuvent être retenues dans le cadre de la détermination


d’une société. Par exemple, celui tenant à:

 Nationalité des associés: En effet on a tendance à dire que lorsque la majorité des
associés sont de même nationalité, la société emprunte cette nationalité-là. C’est un
critère subjectif qui à priori n’est pas forcément opératoire mais ça peut malgré tout
être une référence, un indicateur. Etant entendu qu’il y a des possibilités de
contournement;
 Critère de contrôle du capital : Selon ce critère, la société aurait la même
nationalité que ceux qui détiennent la majorité du capital même si c’est une
personne en tant qu’actionnaire majoritaire on serait tenté de dire que c’est la
nationalité de cet actionnaire qui détient le contrôle qui est pris en compte. Ce critère

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page201
n’est pas suffisamment fiable;
 Lieu d’exercice des activités: C’est un bon indicateur, un bon élément de
rattachement. Certainement objectif, mais pas suffisant car la société peut être
implantée dans plusieurs pays dans lesquelles la société peut avoir des succursales,
des dépendances des bureaux des départements sans qu’elle puisse avoir la
nationalité de tous les pays dans lesquelles elle serait implantée, c’est le cas des
multinationales.

Très souvent en législation, on assiste à un cumul d’un certain nombre de critères pour
déterminer les conditions d’attribution de la nationalité. En général, les critères objectifs sont
associés à des critères subjectifs: C’est le siège social, la nationalité et le contrôle du capital.

2.5. Exercice du commerce international

Sur la scène du commerce international, on retrouve des entreprises nationales et


multinationales.

a. Entreprises nationales en RDC

En RDC, avant le 6 janvier1978, l’on définissait une société de l’Etat comme étant une
entreprise de droit public et l’établissement public à caractère industriel et commercial.
Malheureusement, la loi ne définie pas ce qu’on entend par établissement publics à caractère
industriel et commercial. En conséquence, cette loi s’applique à d’autres groupements des
entreprise appartenant à l’Etat.

Depuis le 6 janvier 1978, les sociétés d’Etat sont entendues dans le sens des entreprises
publiques. D’après les éléments d’appréciation, l’entreprise publique est considéré comme étant
tout groupement personnifié autre que toute collectivité publique crée ou repris par l’Etat seul ou
en association avec d’autres personnes de droit public pour la réalisation d’un but d’intérêt
général .

En définitive, pour qu’une entreprise soit qualifiée publique au regard de l’article 2 de la loi
du 6 janvier 1978, il suffit seulement que l’on y trouve l’un de ces critères légaux. Pour cela, l’Etat
est devenu de plus en plus actif et participe au commerce international par l’intermédiaire de ses
sociétés nationales. Par exemples SNEL (société publique), MIBA (entreprise ,société mixte).

Les sociétés publiques posent des problèmes juridiques se rattachant soit à un Etat ou soit à
un groupement d’Etat lorsqu’on parle d’intégration régionale. Ces Etats doivent être distingués

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page202
selon qu’ils sont à l’économie libérale ou non.

Par économie libérale, l’Etat intervient en créant des sociétés de droit public ayant une
personnalité juridique différente de celle de l’Etat ou des Etats qui les ont créées. Ces sociétés
ne peuvent avoir que la nationalité des Etats qui les ont créées.

Par ailleurs, l’on relève également, les sociétés publiques internationales qui sont fait des
entreprises crées des ONG à caractère public. Ces ONG s’articulent autour de la question et sont
régies par le droit international public et les règles contenues dans les traités qui les ont créées.
Elles occupent soit de l’administration directe d’un intérêt commun à plusieurs Etats. Par exemple,
la société de transport aérien Air Afrique. Ces sociétés internationales sont dotées d’une structure
presque similaire à toute autre société.

En tout état de cause, qu’elle soit constituée par des congolais ou des étrangers, ces sociétés
sont nationales car elles sont prises en compte dans le calcul du PIB (ensemble de revenus procuré
par l’ensemble des structures nationales).

Toutes ces sociétés commerciales en RDC doivent constituer conformément d’une part, à
l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt
économique définit les sociétés commerciales et le groupement d’intérêt économique (AUSCGIE)
du 30 janvier 2014, ci-dessous : (SNC), (SCS), (SARL), (SA), (SP), (SF), (GIE) et (SAS) et
d’autre part, à l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés coopératives (AUSCOOP).

Il sied à rappeler ici que trois situations prépondérantes peuvent se présenter comme suit :

 Etat détient la totalité des parts sociales ou des actions dans une société ;
 Privés (particuliers) détient la totalité des parts sociales ou des actions dans une
société ;
 Etat ou les privés partagent les parts sociales ou des actions dans une société.

Cependant, les difficultés peuvent naître lorsqu’une société étrangère désire menée des
activités permanentes ou épisodiques sur le territoire d’un Etat autre que celui sur lequel, il établit
son siège social.

La question que l’on peut se poser est celle de savoir si l’Etat sur lequel ces sociétés
attendent exercer ses activités reconnaître sa capacité juridique acquise dans son pays. Oui, l’Etat
peut la reconnaitre dans son pays à condition de respecter la procédure du pays.

Ou bien il la limitera par des conditions. Il convient de savoir qu’à ce sujet, les avis sont
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partagés. Pour certains, la personnalité juridique d’une société s’arrête aux frontières de l’Etat
qui lui a donné naissance. Cette thèse restreint les échanges sur le plan international et arrête la
croissance du commerce international.

Pour d’autres, (théorie de la personnalité morale), la capacité ne peut pas être perdue parce
que l’on attend mener ses activités au-delà des frontières sur lesquelles est installé le siège social
juridique. Il sied de souligner qu’aucune de ces tendances a offert une solution satisfaisante. Les
deux ne tiennent pas compte des réalités du commerce international. Elles ont été artificielles
dans leur argumentation.

En RDC, à l’instar de ce qui se passe ou puisse se passer ailleurs, les sociétés bénéficient
d’un avantage d’être créées ou installées moyennant une autorisation préalable accordée par les
autorités étatiques.

En dehors du problème de la reconnaissance de la personnalité juridique, celui de l’exercice


et jouissance des droits se pose également. En effet, la reconnaissance de la capacité juridique, la
question de la capacité de jouissance et de l’exercice d’une personne morale étrangère se pose avec
acquittée.

Elles sont tributaires d’une part, les formalités à remplir selon que la société étrangère a
fondée ou non au Congo une succursale, un comptoir au centre ou siège quelconque des opérations.

b. Entreprises multinationales

Elles se présentent c’est-à-dire une firme privée ou comme une firme parce que agissante
selon les méthodes de la question privée qui contrôle en divers pays des actifs (industriels,
commerciaux et financiers) et qui coordonnent l’emploi à l’échelle internationale.

Avoir l’impact des sociétés multinationales sur le commerce international, l’on pourrait les
considérer comme étant le promoteur du commerce international.

Pour mieux évaluer le poids de ces firmes dans le commerce international, il importe de
calculer la proportion d’importation et d’exportation réalisée par les entreprises multinationales.
Par exemple, les multinationales basées en Ouganda avaient réalisé plus 10 pourcents des
exportations Ougandaises en partie de la RDC.

Nota Bene: Il convient de souligner que les échanges effectués par les firmes multinationales
concernent particulièrement les produits de haute technologie et les produits manufacturés
complexes.
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La fusion et la création des filiales sont deux techniques pour constituer des sociétés
multinationales. La fusion implique des sociétés relevant des Etats différents et la création peut
s’entendre d’une entreprise dirigée et contrôlée par une société mère.

La fusion des sociétés dont les Etats détiennent la totalité des parts n’est pas appréciée.
Tous les Etats ne sont pas d’accord avec cette pratique. Cette situation est due par le fait qu’il
n’existe pas sur le plan international, une règlementation en la matière.
Pour résoudre cette difficulté, on recourt aux législations des pays intéressés. Partout, les Etats
n’ont pas tous la même politique sur la procédure de fusion, les sociétés nationales avec celles de
l’étranger.

Les entreprises multinationales connaissent également des difficultés liées à la loi. Les Etats
étant régis par différentes lois, l’on ne sait pas déterminer celle qui semble la meilleure pour être
appliqué dans la réalisation des opérations de fusion. Il s’agit là d’un conflit des lois.

Pour résoudre toutes ces difficultés liées au conflit des lois, l’on s’est résolu à choisir :

 Application cumulative de toutes les lois en présence ;


 Application distinctive de ces lois ;
 Deux solutions au même moment c’est-à-dire lorsque c’est possible d’appliquer ensemble
les deux solutions pour les questions qui peuvent se résoudre d’une part par l’application
cumulative et d’autre part l’application distributive de ces lois.
VIII. Contrats principaux de commerce international
1. Notion des contrats commerciaux internationaux

Il arrive fréquemment que des contrats commerciaux internationaux soient conclus être
personnes de nationalités différentes, habitants des Etats également différents.

Quelle sera la loi applicable.

Cette question doit être résolue suivant les principes généraux du droit international privé.

 En ce qui concerne les conditions de formes, il y a lieu de se reporter à la loi applicable au


lieu où a été conclu le contrat.

 Pour la capacité des parties contractantes, c’est la loi personnelle à chacune d’elles, souvent
sa nationalité, qui doit être observée.

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 Si le contrat a créé des droits réels, la loi du lieu où se trouvent les biens en question est
compétente pour le régime applicable.

 Pour toutes les questions de fond, et notamment pour les difficultés d’exécution du contrat,
on, se reporte à la loi que les parties ont décidé d’appliquer. C’est le principe de l’autonomie
de la volonté. Si elles ont précisé cette loi, il n’y a pas de difficultés. Mais, elles omettent
souvent d’indiquer expressément leurs intentions à cet égard, et le juge, saisi d’un litige, devra
rechercher quelle a été leur volonté, on donne, en principe, la préférence au lieu où doit
s’exécuter le contrat. Mais, il arrive qu’il y ait plusieurs lieux d’exécution ; on recherche alors
le lieu d’exécution principal ou la caractéristiques du contrat.

Toutefois, les juges peuvent tenir compte également d’indices de la volonté de parties
résultant du contrat lui-même : Nationalité des parties, langue dans lequel le contrat a été rédigé,
situation du bien faisant l’objet du contrat (exemple en matière du fonds de commerce), ou encore
la clause attributive de juridiction.

2. Différents contrats principaux du commerce international

Les principaux contrats du commerce international construits ci-haut sont en l’occurrence le


contrat de vente, le contrat d’échange, le Contrat de louage, le contrat d’entreprise, le contrat de
mandat, le contrat de factoring ou contrat d’affacturage

3. Effets du commerce international, intermédiaires bancaires et intermédiaires du


commerce international
Plusieurs effets négociables, intermédiaires bancaires et intermédiaires peuvent intervenir
dans l’exercice du commerce international.

1.1. Effet du commerce international


1.1.1. Lettre de change

La lettre de change est un écrit par lequel une personne (tireur) donne l’ordre à une
personne (tiré) de payer à l’ordre d’une tierce personne (bénéficiaire) une certaine somme à une
époque et dans un lieu déterminé.

La lettre de change est un instrument de règlement de crédit. Le bénéficiaire d’une lettre


de change peut la conserver jusqu’à l’échéance, la remettre en règlement à un fournisseur ou la
négocier.

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La lettre de change comme instrument de paiement : Grâce à une seule lettre de change,
une quantité considérable de paiement peut être effectuée et la lettre de change comme
instrument de crédit : Elle permet au porteur pour l’escompte, de se procurer facilement de fonds,
le banquier devenant ainsi une sorte de prêteurs dont la créance mobilisable comporte de
nombreuses garanties.

1.1.2. Billet à ordre

Le billet à ordre est un écrit par lequel un débiteur s’engage à payer (souscripteur) à ordre
de son créancier une somme déterminée à une époque fixée à une personne déterminée (preneur ou
bénéficiaire).

Il contient la dénomination du titre insérée dans le texte même et exprimée dans la langue
employée pour la rédaction de ce titre, la promesse pure et simple de payer une somme déterminée,
l’indication de l’échéance ; celle du lieu où le paiement doit s’effectuer, le nom de celui auquel ou
à l’ordre duquel le billet est souscrit, l’indication de la date et du lieu où le billet est souscrit et la
signature de celui qui émet le titre (souscripteur) ( Article 94 du Décret du 28 juillet 1934 de la
lettre de change, du billet à ordre et des protêts définissent toutes les modalités du paiement de la
lettre de change) .

1.1.3. Chèque

Le chèque est un document de la transaction commerciale. Il contient la dénomination


de chèque, le mandat pur et simple de payer une somme déterminée; le nom de celui qui doit payer
(tiré), l’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer, l’indication de la date et du lieu où le
chèque est créé; et la signature de celui qui émet le chèque (tireur) (Article 1er du Décret du 10
décembre 1951 relatif au Chèque).

1.1.4. Warrant

Le warrant est du titre de commerce, transmissible par endossement. Il ne peut porter que
sur des marchandises appartenant à des commerçants (Article 1er du Décret du 20 mars 1923 des
warrants). C’est une opération commerciale par laquelle un commerçant propriétaire de certaines
marchandises appelé déposant remet celles-ci à titre de dépôt à un tiré spécialisé dans les
opérations de ce genre, appelée dépositaire lequel en contrepartie délivré au déposant deux titres
commerciaux représentatifs des marchandises déposées le warrant au sens usuel) et la cédule.

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DE SCIENCE JURIDIQUE : DEPARTEMENT : TOUS LES DEPARTEMENTS (UNIBU) Page207
1.1.5. Connaissement

C’est un écrit émanant du capitaine par lequel celui-ci reconnaît avoir reçu les
marchandises à bord et s’engage à les transporter à destination et à les y délivrer. Ce document est
à la fois un reçu constatant d’embarquement, un titre de transport suivant la convention de transport
et le titre de délivrance des marchandises transportées.

L’encaissement est établi en quatre exemplaires destinés respectivement au changeur, au


destinataire, à l’amateur (propriétaire de bateau) et au capitaine. Seul le connaissement du
destinataire est négociable.

1.2. Intermédiaires bancaires


1.2.1. Virement et transfert

Le virement est une opération comptable par laquelle on fait passer une somme de compte
à l’autre compte dans le livre d’une seule et même banque.

Ce transfert se fait par un simple jeu d’écriture c'est-à-dire son mouvement d’espèce ou de
l’argent liquide. L’opération se passe dans une même banque.

Les banques mettent à la disposition de leurs clients pour effectuer les virements et les
transferts les formules dénommées bon de virement ou ordre de paiement (OP) ou ordre de
paiement multiple (OPM).

1.2.2. Accréditif

L’Accréditif est un ordre donné par une banque à l’une de ses agences ou succursales de
payer au comptant et à vue à une personne désignée ou à son ordre une somme versée à cet effet
dans la caisse.

1.2.3. Cheque

Le chèque est un écrit par lequel une personne (tireur) qui a des fonds disponibles dans une
banque (provision) donne l’ordre à une personne (tiré) de payer à vue une somme déterminée à
elle-même ou à une personne appelée (bénéficiaire) .

3.2.3. Lettre de crédit


Lettre de crédit est un écrit sous forme de lettre missive par lequel une banque invite un ou
plusieurs correspondants à payer au porteur de la lettre nominativement désigné et sur vérification

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de son identité les sommes dont il pourrait avoir besoin jusqu’à concurrence d’un montant
déterminé et éventuellement pendant un délai stipulé.

3.2.4. Assignation
L’assignation est un chèque tiré sur toute personne qu’une banque et par lequel un
créancier prie son débiteur de verser à telle banque désignée une somme déterminée. Ce mode
de paiement a remplacé le chèque sur débiteur qui est un ordre de paiement à vue donné par
créancier à son débiteur à l’ordre de son banquier.

1.2.4. Protêt

C’est un acte authentique dressé par huissier (ou agent désigné) et qui constate le non-
paiement du chèque.

1.3.Intermédiaires du commerce international


1.3.1. Courtiers en marchandises

Le courtier est un professionnel qui a pour fonction de rapprocher les personnes qui
désirent traiter ensemble une opération commerciale. Il les met en rapport ou en présence les aide
par des conseils, tente si nécessaire de concilier leurs intérêts divergents pour qu’ils parviennent à
un accord.

A la différence du commissionnaire, il ne conclut pas lui-même cet accord. Ce sont les


parties qui s’en chargent en principe : à savoir le donneur d’ordre qui a sollicité les services du
courtier et le partenaire que celui-ci lui a trouvé.

Le courtage est exercé dans des secteurs économiques variés et pour toutes sortes
d’opérations. On distingue les courtiers des marchandises, les courtiers interprètes et
conducteurs de navires (qui ont le monopole des affrètements sur les places et ils sont
étables), les courtiers de transport par terre et par eau (qui se chargent de chercher pour leurs
clients des moyens de transport). Mais, la pratique connaît aussi les courtiers d’assurances, les
courtiers de publicité, les agences matrimoniales.

Le courtier est un intermédiaire commercial dont la profession consiste à rapprocher des


personnes désirant se contracter. Son rôle consiste principalement à centraliser les offres d’achat et
de vente, à mettre en relation le vendeur et l’acheteur éventuel et à préparer les clauses contrat et de
leur signer.

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Les courtiers des marchandises sont regroupés en deux catégories : Les courtiers libres et
les courtiers assermentés.

Les courtiers libres sont ceux qui gagnent simplement leurs revenus par le rapprochement
entre le vendeur et l’acheteur et Les courtiers assermentés ou inscrits sont ceux qui figurent sur
la liste dressée par le tribunal de commerce et qui sont tenu des de prêter serment devant celui-ci.
La rémunération des courtiers s’appelle le courtage qui est calculé sur base de
pourcentage de transaction. Les documents rédigés par les courtiers sont :

 Arrêté :Il comprend l’objet, les conditions de vente, les identités de deux parties. Il
permet aux deux parties d’entamer la négociation ;
 Marché : Il est rédigé par les courtiers mais signé par deux parties.

Le courtage des marchandises que nous allons étudier consiste à rapprocher des
fournisseurs et des acheteurs en vue de leur permettre de conclure des contrats de vente. Ce
courtage reste soumis à des règles particulières pour certains types de ventes (ventes publiques des
marchandises aux enchères en gros qui font intervenir nécessairement les courtiers assermentés ou
pour certains types des produits (marchés de vins et spiritueux que traitent les courtiers de
campagne).

Mais en dehors de ces réglementations spécifiques le courtage est libre ; c’est ce qu’affirme
l’article 1er alinéa 1er du Décret du 29 Avril 1964 qui dispose que : Le courtage en marchandises
peut être effectué par tout commerçant.

On s’en tiendra au droit commun de la matière.

 Sur la formation du contrat de courtage, il y a peu à dire. S’agissant d’un contrat qui
constitue un acte de commerce et qui est passé par un commerçant. Il ne nécessite pas la
rédaction d’un écrit et il se prouve par tous les moyens (article 240 de l’AUDCG).
 Sur son exécution au contraire, il convient de distinguer les obligations du courtier et
celle du donneur d’ordre.
1.3.1.1. Obligations du courtier
A) Contenu des obligations du courtier :
 La première obligation consiste à accomplir les démarches et diligences nécessaires
pour trouver un cocontractant à son donneur d’ordre, un acheteur s’il se porte vendeur,
un vendeur s’il se porte acheteur. A ce titre-là, il doit lui garantir l’identité et même
selon certains arrêts, la qualité de ce cocontractant c'est-à-dire « l’apparence sérieuse

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chez ce dernier de toutes les possibilités normales d’exécuter le marché ;
 Le courtier doit en 2e lieu fournir à chacune des parties des informations exactes et
complètes sur l’opération à conclure, notamment sur ces détails et ses modalités de
réalisations, en cas d’instabilités des cours il doit s’assurer que le donneur d’ordre
maintient sa proposition d’achat jusqu’à l’accord définitif ;
 Dans le prolongement de cette obligation, le courtier doit également prévenir les parties
auxquelles il sert d’intermédiaire de l’intérêt personnel qu’il peut avoir dans l’affaire
(sous peine d’amende). Il s’agit d’empêcher qu’il ne favorise l’un des contractants aux
dépens de l’autre ;
 Le courtier doit rendre compte. Pour ce faire, il envoie une lettre de confirmation à ce
donneur d’ordre, mentionnant qu’il a trouvé un partenaire prêt à conclure.
B) Responsabilité du courtier :

En tant qu’intermédiaire, il n’est pas responsable de la non conclusion du contrat dès


lors qu’il n’a pas commis de négligence dans la recherche du cocontractant : Mais alors, il n’a pas
droit à sa rémunération.

Il n’est pas responsable non plus, le contrat ayant été conclu, l’inexécution par une des
parties des obligations qui lui incombent.

 Le vendeur livre des marchandises non conformes ou défectueuses, aucune action


ne peut être engagé contre lui, sauf lorsqu’un usage propre à la place ou au type de
marché traité l’oblige à garantir la conformité ou l’absence des vices cachés. Pas
d’avantage, il n’est responsable si l’acheteur se révèle insolvable après conclusion du
contrat à moins que l’insolvabilité de cet acheteur ait été notoire ;
 Il reste que le courtier répond des négligences qu’il a commises dans l’exécution de
cette mission et que les tribunaux tiennent compte dans l’appréciation de ses fautes en
sa qualité de professionnel ;
 Sa responsabilité est aggravée lorsqu’il est investi des fonctions supplémentaires : par
exemple du pouvoir de contracter au nom du donneur d’ordre soit une cluse spéciale du
contrat soit un usage de la place ou bien lorsqu’il accepte de recevoir en dépôt les
marchandise qui doivent faire l’objet de la vente ou de l’achat ; il sera alors responsable
en qualité de dépositaire.
Il va de soi que ces fonctions supplémentaires auront pour effet d’augmenter sa
rémunération.

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1.3.1.2. 0bligations du donneur d’ordre
A) Contenu des obligations du donneur d’ordre
 Le donneur d’ordre est-il obligé de traiter avec le partenaire qui lui a trouvé le courtier ?
La réponse dépend de la théorie générale des contrats. Si le donneur d’ordre a émis une
offre ferme de vente ou d’achat en précisant les conditions auxquelles il entend
s’engager, il ne peut refuser de traiter avec ce partenaire que lui présente le courtier
sinon il s’expose à lui verser des dommage et intérêts pour retrait abusif de son offre.
Si le donneur d’ordre n’a émis qu’une offre éventuelle, il n’est pas engagé tant qu’il n’a
pas répondu à la lettre de confirmation que lui adresse le courtier. Mais, il doit prendre
garde que sur certaines places, l’usage assimile le fait de ne pas répondre à cette lettre
dans les 24 heures à une acceptation pure et simple.
 Le document d’ordre est tenu ensuite de rémunérer le courtier. Cette rémunération porte
le nom de courtage. En principe d’ailleurs les 2 parties n sont redevables puisque
l’intervention du courtier a été utile à chacune d’elles. Toutefois, il est fréquemment
stipulé qu’il doit être payée par le seul donneur d’ordre qui a pris l’initiative de recourir
à ces services.

N’étant qu’intermédiaire destiné à rapprocher les parties le courtier a droit à sa


rémunération dès la conclusion du contrat. Peu importe que par la suite le contrat ne soit pas
exécuté ou qu’il ne le soit que partiellement ou même qu’il soit résolu ; à moins bien entendu que
cette inexécution ou cette résolution soit imputable à la qualité du courtier.

Ces solutions viennent d’être confirmées par la jurisprudence à propos des centrales de
référencement. Une centrale de référencement est une société qui regroupe des distributeurs
affiliés ; elle recherche, négocie pour eux et leur transmet les offres de fournisseurs qu’elle a
« référencés et elle favorise l’acceptation par eux, de ses offres sous forme des commandes directs
passés auprès des dits fournisseurs. Une telle centrale se comporte comme un courtier ; ses
interventions sont rémunérées par des commissions sur le chiffre d’affaires que réalisent les
fournitures ou les distributeurs affiliés.

Précisément, il a été jugé que ces commissions lui sont dues même sur les ventes conclues
que des distributeurs qui restent impayées, dès lors que la centrale n’a souscrit ni une obligation
d’information, ni une obligation de garantie sur la solvabilité de ses adhérents. La solution est
conforme à la logique du courtage.

Il est également conforme à la logique du courtage que le courtier ne puisse pas invoquer,

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pour garantir le paiement de sa rémunération, le privilège de l’art. 95 CCCE même s’il vient à
détenir pour une raison quelconque des marchandises appartenant à ces donneurs d’ordre. Le
courtier en effet ne prend pas le même risque que le commissionnaire. Il ne contracte pas il même.
Il se borne à aider les autres à contracter.

Ces solutions viennent d’être confirmées par la jurisprudence à propos des centrales de
référencement. Une centrale de référencement est une société qui regroupe des distributeurs
affiliés ; elle recherche, négocie pour eux et leur transmet les offres de fournisseurs qu’elle a
« référencés et elle favorise l’acceptation par eux, de ses offres sous forme des commandes directs
passés auprès des dits fournisseurs.

Une telle centrale se comporte comme un courtier ; ses interventions sont rémunérées par
des commissions sur le chiffre d’affaires que réalisent les fournitures ou les distributeurs affiliés.
Précisément, il a été jugé que ces commissions lui sont dues même sur les ventes conclues que des
distributeurs qui restent impayées, dès lors que la centrale n’a souscrit ni une obligation
d’information, ni une obligation de garantie sur la solvabilité de ses adhérents. La solution est
conforme à la logique du courtage.

Il est également conforme à la logique du courtage que le courtier ne puisse pas invoquer,
pour garantir le paiement de sa rémunération, le privilège de l’article 95 CCCE même s’il vient à
détenir pour une raison quelconque des marchandises appartenant à ces donneurs d’ordre. Le
courtier en effet ne prend pas le même risque que le commissionnaire. Il ne contracte pas il même.
Il se borne à aider les autres à contracter.

1.3.2. Commissionnaires en marchandises

Le commissionnaire en marchandises est un commerçant qui achète et vend à son propre


nom mais pour compte de l’autre personne appelée commettant.

L’effet de la commission constitue des opérations triangulaires :

 Entre le commettant et le commissionnaire : le commettant doit mettre à la


disposition de commissionnaire tous les moyens nécessaires pour la conclusion de
l’opération dont le commissionnaire est chargé, il doit aussi payer la rémunération
appelée la commission. Par contre le commissionnaire est tenu de mener l’opération
conformément aux instructions données par le commettant et il est aussi tenu de garer
confidentiel le nom du commettant aux tiers personnes.

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 Entre commissionnaire et les tiers : Le commissionnaire agit à son propre nom. Il est
seul responsable de ses actes envers les tiers qu’il a contractés.
 Entre commettant et les tiers : Le commettant n’a aucune obligation vis-à-vis des
tiers, aucun droit contre eux et cela réciproquement.
Il existe aussi le commissionnaire ducroire qui est une forme particulière de commission
dans laquelle le commissionnaire garantit la bonne foi. C'est-à-dire en cas de défaillance ou
insolvabilité de commettant, le commissionnaire s’engage de garantir le paiement à la livraison.
Raison pour laquelle il touche une commission supplémentaire appelée « Ducroire ».

1.3.3. Agents commerciaux

Les agents commerciaux sont des personnes qui ont réussi le mandat d’acheter ou de
vendre au nom et pour le compte d’une ou plusieurs personnes appelées mandats. En d’autres
termes, l’agent commerce est un le mandataire rémunéré qui achète ou vend au nom et pour le
compte d’un industriel ou d’un commerçant.

Aux termes de l’article 1er du Décret n° 58-1345 du 23-12-1958, est agent commercial, le
mandataire qui à titre de profession habituelle et indépendante, sans être liée par un contrat de
louages de services, négocie et, éventuellement, conclut des achats, des ventes, des locations ou des
prestations de services, au nom et pour le compte des producteur, d’industriels ou des
commerçants.

 Agent commercial est présumé commerçant : Il doit être immatriculé au registre de


commerce. Il doit sous peine des sanctions pénales se faire immatriculer sur un registre
spécial tenu au greffe du tribunal de commerce avant de commencer l’exercice de son
activité ;
 Agent commercial est présumé mandataire : Le contrat de mandat qui lie l’agent
commercial à la maison qui l’emploie est un contrat de mandat :
 Il dit être obligatoirement passé par écrit ;
 Il doit être à durée déterminée ou indéterminée ;
 IL peut contenir une convention d’exclusivité, c'est-à-dire une clause par
laquelle l’entreprise qui s’engage, s’interdit de confier à un autre agent la
représentation des mêmes produits dans le secteur attribuer ;
 Il peut également contenir une convention ducroire c'est-à-dire un accord aux
terme duquel il est responsable en cas de non-paiement des marchandises par
l’acheteur.

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 Il organise librement son activité :
o A la différence des représentants statutaires, l’agent commercial organise
librement son travail de protection de la clientèle ;
o Il peut recruter ou employer sana autorisation des sous agents rémunérés
par lui ;
o Il a le droit d’accepter la représentation de nouveaux mandants sans avoir
à en référer ; toutefois, il ne peut accepter la représentation d’une
entreprise concurrente de celle d’une de ses mandants sans accord de ce
dernier. Il a également le droit d’effectuer les opérations commerciales
pour son propre compte. Mais, sous peine de sanctions pénales, tout
agent commercial doit avant de commencer l’exercice de son activité, se
faire immatriculer dans un registre spécial tenu au greffe du tribunal de
commerce dans le ressort duquel il est domicilié.
 Effets du contrat :
 En cours de contrat : L’agent commercial passe des contrats avec ses clients au
nom et pour le compte de son mandant. Etant mandataire, il ne contracte pas
directement l’obligation vis-à-vis des 1/3 avec lesquels il traite. C’est la maison
qui l’emploie qui se trouve engagé. Il a droit à la rémunération prévue dans le
contrat passé avec son mandant et qui consiste généralement en 1% sur le chiffre
d’affaires par lui réalisé.
 Fin du contrat :
a) Si le contrat est à durée déterminée, les parties ne peuvent le résilier
unilatéralement avant l’expiration de son terme normal ;
b) Si le mandat est à durée indéterminée, le mandant ne peut le rompre à tout
moment. La résiliation par le mandant, Si il n’est pas justifié par une faute
du mandataire, il ouvre droit au profit de ce dernier nonobstant toute clause
contrarié à une indemnité compensatrice du préjudice subi ;la jurisprudence
admet qu’il doit s’agir d’une faute lourde ;
c) Le mandant, pour ne pas avoir à payer des dommages- intérêts devra donc
faire la preuve de la faute commise par l’agent dans l’exécution du contrat.
Le montant des dommages et intérêts est apprécié par le juge ; il est souvent
fixé à eux années de commission.

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1.3.4. Représentants mandataires

Ils sont appelées communément par l’expression abrégée VRP (Voyageur de commerce,
Représentant et Placier). Et ont pour rôle de visiter la clientèle, de recueillir les informations et de
les transmettre à l’entreprise.

Nota bene : Le mandat est un contrat par lequel une personne appelée mandant donne à une autre
personne appelée mandataire le pouvoir d’accomplir les actes juridiques à son nom et pour son
compte. Donc la différence entre le commissionnaire et le mandataire réside à ce niveau, le
commissionnaire agit nécessairement à son propre nom mais le mandataire agit par compte et le
nom du mandat.

1.3.5. Agents de change

Les agents de change acceptent pour autrui mais à leur nom propre de la vente et de l’achat
des valeurs mobilières à savoir de fonds public, obligation et action.

a) Fonds public : Ce sont des titres (bons de trésor) par lesquels les pouvoir publics
reconnaissent une dette, il rapporte des intérêts à ceux qui sont porteurs.
b) Obligations : Ce sont des titres des créances à long terme et constituent des
capitaux empruntés ou ce sont des titres émanent des entreprises privées.
c) Actions : Ces sont des titres des propriétés du capital d’une société qui servent à
constituer de fonds propres.
1.3.6. Voituriers

Les voituriers effectuent des transports pour le compte d’autrui par eux-mêmes par sous
ordre (sous-location) et ils effectuent ses transports sur route, sur rail, sur voie fluviale, maritime et
aérienne.

A) Responsabilité

Sauf cas fortuit ou de force majeure, les voituriers rependent de l’arrivée des objets à
transporter dans le délai convenu ainsi que des avaries et des pertes.

B) Différents documents comme preuve de contrat

a. Lettre de voiturier ou lettre de transport : Pour le transport sur route ou par chemin de
fer.
b. Connaissement ou lettre de la voiture : Pour la navigation fluviale.

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c. Connaissement : Pour la navigation maritime.
d. Lettre de transport aérien (LTA) : Pour la navigation aérienne.
1.3.7. Commissionnaires expéditaires

Le rôle de ses intermédiaires est de servir de trait d’union les expéditeurs et les voituriers
dans toutes les opérations que nécessitent de transport des marchandises. Ils agissent auprès des
voituriers à leur nom mais d’ordre et pour compte des expéditeurs. Leur rémunération porte le nom
de commission.

1.3.8. Courtiers maritimes

Les courtiers maritimes ou de navire servent d’intermédiaire entre d’une part les
expéditeurs et d’autre part les armateurs et les capitaines. Comme ils travaillent souvent au nom
d’ordre et pour le compte des armateurs on dit qu’ils cherchent des frets. Leur rémunération
s’appelle Courtage.

1.3.9. Assureurs

L’assureur est une personne généralement une société qui oblige par écrit moyennant prime
et indemniser l’assuré de perte de dommage qui pourrait éprouver celui-ci par suite de certain
événement fortuit ou de force majeur.

L’assureur est obligé à répondre des risques courus par l’assuré. L’assuré par contre
s’engage à payer à l’assureur une somme d’argent appelée « Prime », la preuve de contrat doit être
écrite et cet écrit qui constitue les conditions de l’assurance s’appelle « police d’assurance » qui
réunit l’assureur à l’assuré.

1.3.10. Courtiers d’assurance

Ils mettent en rapport les sociétés d’assurance et des assurés. Les courtiers touchent une
rémunération lors de la conclusion du contrat est un certain pourcentage de la prime lors du
paiement de celui-ci par l’assuré.

1.3.11. Concessionnaires

Aucun texte ne règlemente ce contrat, et les principes qui le régissent ont été dégagés par la
pratique et par la jurisprudence. Le contrat de concession peut être définit comme l’accord par
lequel un industriel s’engage, pour une certaine durée, à vendre certaines marchandises à un
détaillant à l’exclusion de tout autre, pour un secteur déterminé et ce moyennant certaines

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conditions.

L’industriel donne à son concessionnaire un monopole de revente de certains produits pour


un secteur déterminé qui peut être plus ou moins étendu souvent la nature des marchandises et pour
la plus ou grande diffusion de la marque. Le fabricant n’aura pas le droit de fournir les mêmes
marchandises à un autre commerçant établi dans le même secteur.

Mais en contrepartie, le concessionnaire est généralement tenu par son contrat à ne pas
vendre des marchandises semblables d’une autre marque.

DIEU EST AMOUR

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