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Chapitre III : Matériaux Composites

Introduction

Un matériau composite est un matériau hétérogène constitué d’au moins deux matériaux différents.
On parlera d’un vêtement imperméable comme « composite » avec une doublure isolante faisant
barrage au froid sur laquelle est superposée une matière étanche qui ne laisse pas passer l’eau. Le
but étant d’éviter le froid et d’être mouillé.

Les renforts sont généralement conçus de sorte à avoir des propriétés mécaniques optimales
(notamment la résistance et la rigidité). Ceci passe naturellement par le choix d'un matériau adéquat,
mais pas seulement : dans le cas des composites modernes, le caractère particulaire ou filamentaire
des renforts fait qu'il est généralement possible de les fabriquer avec très peu de défauts, alors
qu'une pièce massive du même matériau en contiendrait beaucoup plus, ce qui nuirait à sa
résistance mécanique (c'est pourquoi le verre, peu résistant sous forme massive, peut être employé
comme renfort lorsqu'il est sous forme de fibres). Sauf cas particuliers, les renforts sont donc
beaucoup plus rigides et plus résistants que la matrice (souvent d'un facteur 10, voire 100 ou plus).
Par conséquent, les propriétés mécaniques du composite dépendent fortement de la forme et de
l'orientation des renforts :

 Les composites à fibres longues présentent un meilleur comportement mécanique que les
composites à fibres courtes ou à particules, du moins dans les directions renforcées par les fibres ;

 Les composites à fibres parallèles présentent un comportement mécanique anisotrope (voir la


ressource « Modélisation du comportement des composites : l’élasticité anisotrope »), tandis que les
composites à fibres orientées aléatoirement ou à particules présentent un comportement à peu près
isotrope. Ainsi, pour des applications structurelles, c'est-à-dire des pièces devant résister à des
efforts importants, on utilise généralement des fibres longues, dont on adapte l'orientation aux
sollicitations subies par la pièce, et les composites ainsi conçus ont généralement des
comportements anisotropes. En revanche, pour des applications non structurelles, on utilise
généralement des fibres courtes ou des particules, dont le coût de mise en œuvre est moins élevé.
Cette distinction vaut aussi bien pour les composites m

III.1/ Les fibres(Renforts): Elles sont constituées par plusieurs centaines ou milliers de filaments de
diamètre compris entre 5 et 15 microns

Fibres courtes : quelques centimètres ou fraction de millimètres

Fibres longues : utilisées dans la fabrication de matériau composite telles quelles ou tissées.

Nature des fibres


 Fibre de verre : elles sont obtenues par filage de verre (silice + carbonates de sodium et de
calcium) en fusion (T°> 1000°C) à travers des filières en alliage de platine

 Aramide (ou kevlar) plus legère ,fibres polyamides obtenues par synthèse à -10°C, filés et
étirés pour obtenir un module d’élasticité élevé.
 Carbone dont le module d’élasticité est élevé (c’est des filaments acryliques de tergal
obtenues par distillation de houille ou de pétrole sont oxydés à chaud (300°) puis chauffés à
1500°C dans une atmosphère d’azote.
 Bore : un filament de tungstène sert de catalyseur à la réaction du chlorure de bore et
d’hydrogène à 1200°C. les fibres obtenues sont de diamètres avoisinant 100 microns

 Carbure de Silicium : Le principe d’élaboration est analogue à celui de la fibre de bore avec
un dépôt chimique en phase vapeur (1200°C) du méthyl trichlorosilicate mélangé à
l’hydrogène.

Tableau III.1 : Données concernant les renforts


Renforts Φ  E (MPa) G  σrupture T° max
3
filament (Kg/m ) (MPa) (Mpa) °C
μm

Verre ₺R₺ 10 2500 86000 0.2 3200 700


hautes
performances
Verre ₺E₺ 16 2600 74000 30000 0.25 2500 700
applications
courantes
Kevlar 49 12 1450 130000 12000 0.4 2900
Graphite ₺HR₺ 7 1750 230000 50000 0.3 3200 >1500
Haute
résistance
Bore 100 2600 400000 3400 500
Carbure de 14 2550 200000 2800 1300
silicium
Polyéthylène 960 100000 3000 150

III.2/ Les matrices : Dans la plupart des cas, les matrices sont en résine polymère. Chaque résine a sa
particularité et ses propriétés. Pour des structures soumises à des températures élevées les
matériaux composites sont à matrice métallique, céramique ou au carbone.

On distingue :

III.2.1/ Matrices résineuses : on peut citer les résines thermoplastiques, résines thermodurcissable

III.2.1.1/Les résines thermoplastiques : c’est des résines avec de faibles propriétés


mécaniques. Les polychlorures de Vinyle (PVC), les polyéthylènes, les polypropylènes, les
polystyrènes, les polycarbonates, les polyamides sont quelques exemples de résines
thermoplastiques.

Tableau III.2 : Données concernant les résines thermoplastiques

Résines Tmax(°C) Ρ (Kg/ m3) σr (Mpa)  E(MPa)


Polyamide 170 1100 70 0.35 2000
polypropylène 70 à 140 900 30 0.4 1200
Polysulfure de 130 à 250 1300 65 4000
phénylène

III.2.1.2/Les résines thermodurcissables : on peut citer les polyesters, les phénoliques, les
époxydes.

Tableau III.3 : Données concernant les résines thermodurcissables

Résines Tmax(°C) Ρ (Kg/ m3) σr (Mpa)  E(MPa) G( MPa)


Polyester 60 à 200 1200 80 0.4 4000 1400
Phénolique 120 à 200 1300 70 0.4 3 000 1100
Epoxyde 90 à 200 1200 130 0.4 4500 1600
Polycarbonate 120 1200 60 0.35 2400
Vinylester >100 1150 75 3300
Silicone 100 à 350 1100 35 0.5 2200

III.2.2/ Les matrices minérales : Carbure de silicium, carbone.. Elles permettent d’atteindre de
hautes températures

III.2.3/ Les matrices métalliques : Alliages d’Aluminium, alliages de Titane…

III.3/ Élasticité linéaire isotrope et Orthotropie

Nous avons vu qu’un comportement élastique est linéaire s’il existe une relation bi-univoque entre le
tenseur de contraintes et celui des déformations c’est-à-dire :

𝜎𝑖𝑗 = 𝐶𝑖𝑗ℎ𝑘 𝜀ℎ𝑘 et 𝜀𝑖𝑗 = 𝐷𝑖𝑗ℎ𝑘 𝜎ℎ𝑘 (III.1)

𝐶𝑖𝑗 : Composantes du tenseur des rigidités élastiques

𝐷𝑖𝑗ℎ𝑘 : Composantes du tenseur des complaisances élastiques


Le tenseur des contraintes comme celui des déformations peut être exprimé sous la forme de
vecteur selon la notation de Voigt :

𝜎11 𝐶1111 𝐶1122 𝐶1133 𝐶1123 𝐶1131 𝐶1112 𝜀11


𝜎22 𝐶2211 𝐶2222𝐶2233 𝐶2223𝐶2231𝐶2212 𝜀22
𝜎33 𝐶3311 𝐶3322𝐶3333 𝐶3323𝐶3331𝐶3312 𝜀33
𝜎23 = 2𝜀23 = 𝛾23 ( IIII.2)
𝐶2311 𝐶2322𝐶2333 𝐶2323𝐶2331𝐶2312
𝜎31 𝐶3111 𝐶3122𝐶3133 𝐶3123𝐶3131𝐶3112 2𝜀31 = 𝛾31
(𝜎12 ) (𝐶 𝐶 𝐶 𝐶 𝐶 𝐶 ) 2𝜀12 = 𝛾12 )
(
1211 1222 1233 1223 1231 1212

Comme 𝜎𝑖𝑗 et 𝜀𝑖𝑗 sont symétriques c’est-à-dire 𝜎𝑖𝑗 = 𝜎𝑗𝑖 et 𝜀𝑖𝑗 =𝜀𝑗𝑖 on aura :

𝐶𝑖𝑗ℎ𝑘 = 𝐶𝑗𝑖ℎ𝑘 et 𝐶𝑖𝑗ℎ𝑘 = 𝐶𝑖𝑗𝑘ℎ (III.3)

On passera donc de 81 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠 à 36.

On sait aussi que l’énergie de déformation élastique W peut s’exprimer en fonction de la


déformation qui elle-même provient de la loi de comportement. On aura donc une forme
quadratique de cette énergie définie positive qui s’exprimera comme :
1
𝑊 = 2 𝐶𝑖𝑗ℎ𝑘 𝜀ℎ𝑘 𝜀𝑖𝑗 (III.4)

et
𝜕𝑊
𝜎𝑖𝑗 = 𝜕𝜀 (III.5)
𝑖𝑗

Les relations précédentes se traduisent par le fait que la matrice 6x6 de l’équation 1 est symétrique
et définie positive. Cette matrice ne possède donc que 6x7/2=21 composantes indépendantes.

3.1.3 Relations de symétrie

En pratique, les matériaux possèdent des symétries supplémentaires qui permettent de réduire
encore le nombre de composantes du tenseur des rigidités C. Les principaux cas rencontrés sont
l’orthotropie, symétrie par rapport à trois plans orthogonaux, réduisant le nombre de composantes à
9 (comme par exemple le bois), la symétrie cubique (orthotropie avec des propriétés identiques dans
les trois directions orthogonales aux plans de symétrie), qui réduit le nombre de composantes à 3
(cas de nombreux métaux), et l’isotropie (avec les mêmes propriétés dans toutes les directions), qui
réduit le nombre de composantes à 2.
Dans le cas de la symétrie cubique, les trois composantes indépendantes de C sont souvent notées
C11= C1111, C12= C1122 et C44= C2323. Des notations identiques pour D conduisent aux relations
suivantes :

𝜎11 𝐶11𝐶12 𝐶12 0 0 0 𝜀11


𝜎22 𝐶12𝐶11 𝐶12 0 0 0 𝜀 22
𝜎33 𝐶 𝐶 𝐶 0 0 0 𝜀33
𝜎23 = 0 0 0 𝐶44 0 0
12 12 11 (III.6)
2𝜀23 = 𝛾23
𝜎31 0 0 0 0 𝐶44 0 2𝜀31 = 𝛾31
(𝜎12 ) ( 0 0 0 0 0 𝐶44 ) (2𝜀12 = 𝛾12 )

𝜀11 𝐷11𝐷12𝐷12 0 0 0 𝜎11


𝜀22 𝐷12𝐷11𝐷12 0 0 0 𝜎 22
𝜀33 𝐷 𝐷 𝐷 0 0 0 𝜎 33
2𝜀23 = 𝛾23 = 0 0 0 𝐷44 0 0
12 12 11
𝜎23 (III.7)
2𝜀31 = 𝛾31 0 0 0 0 𝐷44 0 𝜎31
(2𝜀12 = 𝛾12 ) ( 0 0 0 0 0 𝐷44 ) 𝜎12 )
(

Un matériau homogène orthotrope présente en tout point deux symétrie de comportement


mécanique chacune par rapport à un plan, les deux plans étant orthogonaux :
ε11 σ11
1 ν21 ν31
− − 0 0 0
ε22 E1 E2 E3 σ22
ν 1 ν32
− 12 − 0 0 0
E1 E2 E3
ε33 ν13 ν 1 σ33
−E − E23 E3
0 0 0
1 2
= 1 (III.8)
2ε23 = γ23 0 0 0 G23
0 0 σ23
1
0 0 0 0 G13
0
2ε31 = γ31 1 σ31
( 0 0 0 0 0 G12 )

(2ε12 = γ12 ) (σ12 )

La symétrie de la matrice du comportement permet d’obtenir les égalités suivantes :


ν21 ν12
E2
= E1
(III.9)

ν31 ν13
E3
= E1
(III.10)

ν32 ν23
E3
= E2
(III.11)
III.3/ Propriétés du mélange « Renfort + Matrice » :

III.3.1/ Matériau élastique isotrope

Figure III.1 : Plaque en matériau élastique isotrope

Figure III.2 : Représentation des déformations pour une plaque en matériau élastique isotrope sous
sollicitations mécaniques

Pour ce cas d’isotropie, les déformations s’expriment sous la forme :


σx σy
εx = −ν (III.12)
E E

σy σx
εy = −ν (III.13)
E E

τxy
γxy = G
(III.14)

on peut réécrire les équations précédentes sous la forme matricielle ∶


1 ν
εx 0 σx
E E
ν 1
ε
( y ) = −E E σ
0 ( y) (III.15)
γxy 1 τxy
[ 0 0 G]

G étant le module de cisaillement :


E
G= (III.16)
2(1+ν)

III.3.3/ Matériau anisotrope

La figure III.3 représente le cas d’un matériau anisotrope. Les déformations d’une plaque
mince de ce matériau sous chargement biaxial et en cisaillement sont données par les relations
(III.17) à (III.19).

Figure III.3 : Plaque en matériau anisotrope

σ σy τxy
εx = 𝐸x − 𝜈𝑦𝑥 𝐸 (III.17) γxy = G
(III.19)
𝑥 𝑦
σx σx
εy = 𝐸 − 𝜈𝑥𝑦 𝐸 (IIII.18)
𝑦 𝑥

Figure III.4 : Représentation des déformations pour une plaque en matériau élastique isotrope sous
sollicitations mécaniques

La loi de comportement pour ce cas peut se mettre sous la forme matricielle suivante
1 𝜈𝑦𝑥
0
εx 𝐸𝑥 𝐸𝑦 σx
𝜈𝑥𝑦 1
( εy ) = − 𝐸 𝐸𝑦
0 ( σy ) (III.20)
γxy 𝑥
τxy
1
[ 0 0 G]

III.3.4/ Matériau isotrope transverse

Un matériau est dit isotrope transverse s’il est homogène élastique et pour lequel tout plan
contenant une direction privilégiée est un plan de symétrie.

La figure ci-dessous montre un composite fibre/matrice ou l’axe privilégié est l’axe l sens long car les
fibres sont disposées dans cette direction. Toute direction perpendiculaire à ces fibres représente le
sens transverse

Figure III.5 : Représentation des axes pour un matériau isotrope transverse fibre/carbone

La relation de comportement s’écrira comme suit :


εll σll
1 νtl νtl
− − 0 0 0
εtt El Et Et σtt
ν 1 ν
− Elt Et
− Et 0 0 0
l t
εt′t′ −E
νlt ν
− Et
1
0 0 0 σt′t′
l t Et
= 2(1+νt ) (III.21)
2εtt′ = γtt′ 0 0 0 Et
0 0 τtt′
1
0 0 0 0 Glt
0
2εlt′ = γlt′ 1 τll′
( 0 0 0 0 0 Glt )

( 2εlt = γlt ) ( τlt )

El est le module de Young dans le sens long l

Et est le module de Young dans le sens travers t

Glt est le module de glissement dans le plan (l,t)

𝐸𝑡
Le rapport correspond au module de cisaillement dans le plan transverse (t,t’)
2(1+𝜈𝑡 )
𝜈𝑡 , 𝜈𝑙𝑡 sont les coefficients de Poisson

La symétrie permet d’écrire l’égalité des rapports :


𝜈𝑙𝑡 𝜈𝑡𝑙
𝐸𝑙
= 𝐸𝑡
(III.22)

III.4/ Mélange renfort-matrice

III.4.1/ Le statifié :

Le stratifié correspond à la superposition de plusieurs plis (couches), de nappes unidirectionnelle,


de tissus ou de mats avec des orientations propres à chaque pli. L’opération de mise en
superposition des plis est appelée drapage.

La photo de la figure III.3 montre un chercheur découpant des coupons de pré-imprégné en fibre de
carbone recouvert de film de protection couleur bleu ciel que l’on appelle séparateur. Pour
constitué un stratifié on aura à découper plusieurs coupon enlever les séparateurs et superposer les
plis selon une orientation des fibres établi au préalable.

a / Découpe de coupons de faible largeur b/ Mise en place des plis en fibre de carbone constitué de plusieurs
coupons avec différentes orientations des fibres

Figure III.6 : Constitution d’un stratifié (constitué de plusieurs plis)

III.4.1.1/ Teneur en masse de renfort

a/ La masse de la fibre peut être déterminée par la relation :


𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑛𝑓𝑜𝑟𝑡
𝑀𝑓 = 𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒
(III.23)

b/ La masse de la matrice s’exprime par :


𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒
𝑀𝑚 = (III.24)
𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒

Ou encore

𝑀𝑚 = 1 − 𝑀𝑓 (III25)
III.4.1.2/ Teneur en volume de renfort

De la même façon que pour les masses on peut raisonner en volume . On aura la teneur en
volume de la fibre donnée par la relation :
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑛𝑓𝑜𝑟𝑡
𝑉𝑓 = 𝑉𝑜𝑙𝑢 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒
(III.26)

III.4.1.3/ La teneur en volume de matrice est donnée par la relation:

𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒
𝑉𝑚 = (III.27)
𝑉𝑜𝑙𝑢 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒

Ou encore :

𝑉𝑚 = 1 − 𝑉𝑓 (III.28)

III.4.2/Masse volumique du pli

La masse volumique du pli est exprimée sous la forme :


𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑟𝑒𝑛𝑓𝑜𝑟𝑡 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒
𝜌= 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙
+ 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙
(III.29)

En utilisant la masse volumique du renfort et celle de la matrice on pourra écrire :

𝜌 = 𝜌𝑓 𝑉𝑓 + 𝜌𝑚 𝑉𝑚 (III.30)

III.4.3/ Epaisseur du pli

On définit le grammage comme étant la masse 𝑚𝑔 de renfort par mètre carré. L’épaisseur d’un pli
notée h est donnée par l’expression :
𝑚𝑔
ℎ=𝑉 (III.31)
𝑓 𝜌𝑓

Le tableau III.4 donne les valeurs de l’épaisseur de pli unidirectionnel pour différents types de
renforts

Tableau III. 4 : épaisseur du pli selon le type de fibre et le % de la masse de fibre

Type de fibre Mf h
Verre E 34% 0.125 mm
Verre R 68% 0.175 mm
Kevlar 65% 0.13 mm
Carbone HR 68% 0.13 mm
III.5/ Plis unidirectionnels

Ils peuvent être utilisés sur une surface plane ou pas. Le tableau III.5 donne les propriétés
mécaniques pour différents types de renforts dans les plis unidirectionnels/

Tableau III.5 : Propriétés mécaniques pour différents types de renforts dans les plis unidirectionnels

Verre E Kevlar Carbone HR


Module longitudinal de la 74000 130000 230000
fibre dans le sens l 𝐸𝑓𝑙
(Mpa)
Module transverse de la fibre 74000 5400 15000
dans le sens t 𝐸𝑓𝑡 (Mpa)
Module de cisaillement de la 30000 12000 50000
fibre Gflt (Mpa)

Coefficient de Poisson de la 0.25 0.4 0.3


fibre 𝜈𝑓𝑙𝑡

III.5.1/ Grandeurs mécaniques

III.5.1.1/Module de Young dans le sens des fibres 𝑬𝒍

𝐸𝑙 = 𝐸𝑓 𝑉𝑓 + 𝐸𝑚 𝑉𝑚 =𝐸𝑓 𝑉𝑓 + 𝐸𝑚 (1 − 𝑉𝑓 ) (III.32)

III.5.1.2/ Module d’élasticité dans le sens travers des fibres 𝑬𝒕

1
𝐸𝑡 = 𝐸𝑚 ( 𝐸 ) (III.33)
(1−𝑉𝑓 )+𝐸𝑓𝑚 𝑉𝑓
𝑡

𝐸𝑓𝑡 est le module d’élasticité de la fibre dans le sens transverse des fibres (voir tableau précédent)

III.5.1.3/ Module de glissement 𝑮𝒍𝒕

1
𝐺𝑙𝑡 = 𝐺𝑚 ( 𝐺 ) (III.34)
(1−𝑉𝑓 )+𝐺𝑓𝑚 𝑉𝑓
𝑙𝑡

𝐺𝑓𝑙𝑡 est le module de cisaillement de la fibre (voir tableau précédent)


III.5.4/ Coefficient de Poisson 𝝂𝒍𝒕

Il définit la contraction dans le sens transverse t lorsqu’on sollicite le pli en traction dans le sens
long l.

𝜈𝑙𝑡 = 𝜈𝑓 𝑉𝑓 + 𝜈𝑚 𝑉𝑚 (III.35)

III.5.5/ Module dans une direction quelconque

On peut calculer les modules précédents pour des orientations de fibres (figure III.7) qui ne sont
plus dans le sens l et t. On aura :

Figure III.7 : Représentation de l’orientation des fibres dans un pli


1
𝐸𝑥 = 𝑐4 𝑠4 1 𝜈
(III.36)
+ +2𝑐 2 𝑠2 ( − 𝑙𝑡 )
𝐸𝑙 𝐸𝑡 2𝐺𝑙𝑡 𝐸𝑙

avec

c= cos et s= sin

III.5.6/ Codification du stratifié

Figure III.8 : Orientation des fibres et codification


III.6.6.1/ Plan moyen :

C’est le plan qui sépare en deux l’épaisseur du stratifié. Par convention, le système d’axes est
positionné sur ce plan (figure )

Figure III.9 : Représentation du système d’axes sur le plan moyen d’un stratifié

Les plis débutent dans la partie extrême inférieure de cote Z<0 jusqu’au dernier pli supérieur
correspondant à une cotation Z>0.

Il faut faire en sorte de ne pas garder une même direction des fibres sur plusieurs plis contigus.

III.6.6.2/ Symétrie miroir

Dans une pièce stratifiée, la symétrie miroir est présente lorsque les empilements des plis de
part et d’autre du plan moyen sont identiques

III.6.6.3/ Exemples de notation conventionnelle pour des stratifiés

N° du pli Orientation des fibres Notation conventionnelle Symbole


8 90°
7 0°
6 -45°
5 +45°
plan moyen [90/0/-45/+45]s
4 +45°
3 -45°
2 0°
1 90°

N° du pli Orientation des fibres Notation conventionnelle Symbole


9 90°
8 0°
7 0°
6 -45°
5 +45° [90/02/-45°/90°]s
4 -45°
3 0°
2 0°
1 90°
III.5.7/ Le délaminage :

Au niveau des plis, des fissures microscopiques peuvent apparaitre suite à des chargement élevé. Ces
défauts peuvent être sous la forme de décohésion entre les fibres et matrice provoquant souvent
une propagation rapide des fissures sur la largeur comme sur l’épaisseur du pli.

Les fissures crées peuvent poursuivre leur propagation dans les interfaces qui commencent à se
décoller les uns des autres c’est le délaminage

III.6/ Plis tissés

Il comporte autant de fils dans les deux directions de tissage. Ils possèdent donc la même résistance
et la même rigidité dans ces deux directions, sans pour autant qu’ils aient un comportement isotrope
: ils résistent a priori mieux en traction dans la direction des fils qu'en traction à 45° ou en
cisaillement. En outre, il est possible de faire varier la proportion de fils dans les deux directions afin
de pouvoir faire subir des changements à l’anisotropie, lorsque le chargement appliqué le demande.

e : épaisseur du pli
n1 : nombre de fils de chaîne par mètre
n2 : nombre de fils de trame par metre
𝑛
rapport k=𝑛 1
1+𝑛2
Vf : taux volumique de fibres

Figure III.5 : Photo d’un composite tissé

On peut également déduire l’épaisseur des unidirectionnels équivalents :


𝒏𝟏
𝒆𝒄𝒉𝒂î𝒏𝒆 = 𝒆 𝒏 =k.e (III.37)
𝟏 +𝒏𝟐

𝒏𝟐
𝒆𝒕𝒓𝒂𝒎𝒆 = 𝒆 𝒏 =(1-k).e (III.38)
𝟏 +𝒏𝟐

Il faut souligné qu’il existe différents types de plis tissés 2D et même en 3D.

III.7/ Les matériaux sandwiches

III.7.1/ Assemblage des sandwiches

C’est un matériau obtenu par l’assemblage par collage ou soudure de deux revêtements peaux
(semelles) sur un cœur plus léger (âme)
Figure III.6 : Matériau sandwiche

Figure III.7 : Photo d’un nid d’abeille qui est utilisé comme cœur dans un panneau sandwich

Les peaux sont en matériaux à fortes caractéristiques mécaniques (comme par exemple des alliages
d’aluminium, fibre de verre, Kevlar, fibre de carbone … ) alors que le cœur est en matériau de faibles
caractéristiques mécaniques (nid d’abeille ou Nida qui peut être en alliage d’aluminium léger ou en
aramide par exemple) .
𝑒
Le rapport 10 ≤ 𝑒𝑐 ≤ 100
𝑝

Pour le collage l’épaisseur h’ de l’adhésif 0.25 𝑚𝑚 ≤ ℎ′ ≤ 0.2𝑚𝑚

III.7.2/ Propriétés générales du sandwiches:

A/ Avantages des matériaux sandwiches :

a/ légèreté de la structure

b/ grande flexibilité à la flexion ,

c/ très bonne isolation thermique.

B/ Inconvénients des matériaux sandwiches :

i/mauvaise isolation acoustique

ii/ plus vulnérables au flambement que les structures classiques.


Exemple de fabrication d’une plaque en fibre de carbone à partir de découpe de
préimprégnés

a/ L’opération débute par la découpe de plis sur une plaque métallique selon des orientations
de fibres de carbone préalablement choisi par l’opérateur. C’est l’étape du drapage c’est-à-dire
la mise en place de tous les plis avec l’orientation de leurs fibres jusqu’à l’épaisseur requise.

b/ L’opération de compactage : Celle-ci consite à recouvrir la plaque constitué après le drappage


de film transparant et de drap puis d’un autre film pour ensuite de jointer le pourtour à l’aide de
joint en ruban adhésif (jaune sur la figure a et b). Une prise d’air permet de faire le vide et
d’évacuer l’air contenu au niveau des interfaces des plis.

c/ Une fois tout l’air dégagé, la plaque est mise sur un chariot qui sera dirigé vers un otoclave. Ce
dernier est programmé selon un cycle de température et de pression pour plusieurs heures.

d/ Une fois le cycle de polymérisation terminé, toute la résine contenue dans la plaque constitué
des plis en préimprégnés va remonter vers la surface ce qui permettra d’obtenir un durcissment
de la plaque.

a/ Opération de drappage d’un préimprégné b/ Opération de compactage

c/ Polymérisation dans un otoclave d/ Fin de cuisson de la plaque


Autres procédés

Procédé RTM (Resin transfert modeling)

Procédé par enroulement filamentaire (obtension de tube en fibre de verre ou de


carbone imprégné de résine)

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