Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
Un matériau composite est un matériau hétérogène constitué d’au moins deux matériaux différents.
On parlera d’un vêtement imperméable comme « composite » avec une doublure isolante faisant
barrage au froid sur laquelle est superposée une matière étanche qui ne laisse pas passer l’eau. Le
but étant d’éviter le froid et d’être mouillé.
Les renforts sont généralement conçus de sorte à avoir des propriétés mécaniques optimales
(notamment la résistance et la rigidité). Ceci passe naturellement par le choix d'un matériau adéquat,
mais pas seulement : dans le cas des composites modernes, le caractère particulaire ou filamentaire
des renforts fait qu'il est généralement possible de les fabriquer avec très peu de défauts, alors
qu'une pièce massive du même matériau en contiendrait beaucoup plus, ce qui nuirait à sa
résistance mécanique (c'est pourquoi le verre, peu résistant sous forme massive, peut être employé
comme renfort lorsqu'il est sous forme de fibres). Sauf cas particuliers, les renforts sont donc
beaucoup plus rigides et plus résistants que la matrice (souvent d'un facteur 10, voire 100 ou plus).
Par conséquent, les propriétés mécaniques du composite dépendent fortement de la forme et de
l'orientation des renforts :
Les composites à fibres longues présentent un meilleur comportement mécanique que les
composites à fibres courtes ou à particules, du moins dans les directions renforcées par les fibres ;
III.1/ Les fibres(Renforts): Elles sont constituées par plusieurs centaines ou milliers de filaments de
diamètre compris entre 5 et 15 microns
Fibres longues : utilisées dans la fabrication de matériau composite telles quelles ou tissées.
Aramide (ou kevlar) plus legère ,fibres polyamides obtenues par synthèse à -10°C, filés et
étirés pour obtenir un module d’élasticité élevé.
Carbone dont le module d’élasticité est élevé (c’est des filaments acryliques de tergal
obtenues par distillation de houille ou de pétrole sont oxydés à chaud (300°) puis chauffés à
1500°C dans une atmosphère d’azote.
Bore : un filament de tungstène sert de catalyseur à la réaction du chlorure de bore et
d’hydrogène à 1200°C. les fibres obtenues sont de diamètres avoisinant 100 microns
Carbure de Silicium : Le principe d’élaboration est analogue à celui de la fibre de bore avec
un dépôt chimique en phase vapeur (1200°C) du méthyl trichlorosilicate mélangé à
l’hydrogène.
III.2/ Les matrices : Dans la plupart des cas, les matrices sont en résine polymère. Chaque résine a sa
particularité et ses propriétés. Pour des structures soumises à des températures élevées les
matériaux composites sont à matrice métallique, céramique ou au carbone.
On distingue :
III.2.1/ Matrices résineuses : on peut citer les résines thermoplastiques, résines thermodurcissable
III.2.1.2/Les résines thermodurcissables : on peut citer les polyesters, les phénoliques, les
époxydes.
III.2.2/ Les matrices minérales : Carbure de silicium, carbone.. Elles permettent d’atteindre de
hautes températures
Nous avons vu qu’un comportement élastique est linéaire s’il existe une relation bi-univoque entre le
tenseur de contraintes et celui des déformations c’est-à-dire :
Comme 𝜎𝑖𝑗 et 𝜀𝑖𝑗 sont symétriques c’est-à-dire 𝜎𝑖𝑗 = 𝜎𝑗𝑖 et 𝜀𝑖𝑗 =𝜀𝑗𝑖 on aura :
et
𝜕𝑊
𝜎𝑖𝑗 = 𝜕𝜀 (III.5)
𝑖𝑗
Les relations précédentes se traduisent par le fait que la matrice 6x6 de l’équation 1 est symétrique
et définie positive. Cette matrice ne possède donc que 6x7/2=21 composantes indépendantes.
En pratique, les matériaux possèdent des symétries supplémentaires qui permettent de réduire
encore le nombre de composantes du tenseur des rigidités C. Les principaux cas rencontrés sont
l’orthotropie, symétrie par rapport à trois plans orthogonaux, réduisant le nombre de composantes à
9 (comme par exemple le bois), la symétrie cubique (orthotropie avec des propriétés identiques dans
les trois directions orthogonales aux plans de symétrie), qui réduit le nombre de composantes à 3
(cas de nombreux métaux), et l’isotropie (avec les mêmes propriétés dans toutes les directions), qui
réduit le nombre de composantes à 2.
Dans le cas de la symétrie cubique, les trois composantes indépendantes de C sont souvent notées
C11= C1111, C12= C1122 et C44= C2323. Des notations identiques pour D conduisent aux relations
suivantes :
ν31 ν13
E3
= E1
(III.10)
ν32 ν23
E3
= E2
(III.11)
III.3/ Propriétés du mélange « Renfort + Matrice » :
Figure III.2 : Représentation des déformations pour une plaque en matériau élastique isotrope sous
sollicitations mécaniques
σy σx
εy = −ν (III.13)
E E
τxy
γxy = G
(III.14)
La figure III.3 représente le cas d’un matériau anisotrope. Les déformations d’une plaque
mince de ce matériau sous chargement biaxial et en cisaillement sont données par les relations
(III.17) à (III.19).
σ σy τxy
εx = 𝐸x − 𝜈𝑦𝑥 𝐸 (III.17) γxy = G
(III.19)
𝑥 𝑦
σx σx
εy = 𝐸 − 𝜈𝑥𝑦 𝐸 (IIII.18)
𝑦 𝑥
Figure III.4 : Représentation des déformations pour une plaque en matériau élastique isotrope sous
sollicitations mécaniques
La loi de comportement pour ce cas peut se mettre sous la forme matricielle suivante
1 𝜈𝑦𝑥
0
εx 𝐸𝑥 𝐸𝑦 σx
𝜈𝑥𝑦 1
( εy ) = − 𝐸 𝐸𝑦
0 ( σy ) (III.20)
γxy 𝑥
τxy
1
[ 0 0 G]
Un matériau est dit isotrope transverse s’il est homogène élastique et pour lequel tout plan
contenant une direction privilégiée est un plan de symétrie.
La figure ci-dessous montre un composite fibre/matrice ou l’axe privilégié est l’axe l sens long car les
fibres sont disposées dans cette direction. Toute direction perpendiculaire à ces fibres représente le
sens transverse
Figure III.5 : Représentation des axes pour un matériau isotrope transverse fibre/carbone
𝐸𝑡
Le rapport correspond au module de cisaillement dans le plan transverse (t,t’)
2(1+𝜈𝑡 )
𝜈𝑡 , 𝜈𝑙𝑡 sont les coefficients de Poisson
III.4.1/ Le statifié :
La photo de la figure III.3 montre un chercheur découpant des coupons de pré-imprégné en fibre de
carbone recouvert de film de protection couleur bleu ciel que l’on appelle séparateur. Pour
constitué un stratifié on aura à découper plusieurs coupon enlever les séparateurs et superposer les
plis selon une orientation des fibres établi au préalable.
a / Découpe de coupons de faible largeur b/ Mise en place des plis en fibre de carbone constitué de plusieurs
coupons avec différentes orientations des fibres
Ou encore
𝑀𝑚 = 1 − 𝑀𝑓 (III25)
III.4.1.2/ Teneur en volume de renfort
De la même façon que pour les masses on peut raisonner en volume . On aura la teneur en
volume de la fibre donnée par la relation :
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑛𝑓𝑜𝑟𝑡
𝑉𝑓 = 𝑉𝑜𝑙𝑢 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒
(III.26)
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒
𝑉𝑚 = (III.27)
𝑉𝑜𝑙𝑢 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒
Ou encore :
𝑉𝑚 = 1 − 𝑉𝑓 (III.28)
𝜌 = 𝜌𝑓 𝑉𝑓 + 𝜌𝑚 𝑉𝑚 (III.30)
On définit le grammage comme étant la masse 𝑚𝑔 de renfort par mètre carré. L’épaisseur d’un pli
notée h est donnée par l’expression :
𝑚𝑔
ℎ=𝑉 (III.31)
𝑓 𝜌𝑓
Le tableau III.4 donne les valeurs de l’épaisseur de pli unidirectionnel pour différents types de
renforts
Type de fibre Mf h
Verre E 34% 0.125 mm
Verre R 68% 0.175 mm
Kevlar 65% 0.13 mm
Carbone HR 68% 0.13 mm
III.5/ Plis unidirectionnels
Ils peuvent être utilisés sur une surface plane ou pas. Le tableau III.5 donne les propriétés
mécaniques pour différents types de renforts dans les plis unidirectionnels/
Tableau III.5 : Propriétés mécaniques pour différents types de renforts dans les plis unidirectionnels
𝐸𝑙 = 𝐸𝑓 𝑉𝑓 + 𝐸𝑚 𝑉𝑚 =𝐸𝑓 𝑉𝑓 + 𝐸𝑚 (1 − 𝑉𝑓 ) (III.32)
1
𝐸𝑡 = 𝐸𝑚 ( 𝐸 ) (III.33)
(1−𝑉𝑓 )+𝐸𝑓𝑚 𝑉𝑓
𝑡
𝐸𝑓𝑡 est le module d’élasticité de la fibre dans le sens transverse des fibres (voir tableau précédent)
1
𝐺𝑙𝑡 = 𝐺𝑚 ( 𝐺 ) (III.34)
(1−𝑉𝑓 )+𝐺𝑓𝑚 𝑉𝑓
𝑙𝑡
Il définit la contraction dans le sens transverse t lorsqu’on sollicite le pli en traction dans le sens
long l.
𝜈𝑙𝑡 = 𝜈𝑓 𝑉𝑓 + 𝜈𝑚 𝑉𝑚 (III.35)
On peut calculer les modules précédents pour des orientations de fibres (figure III.7) qui ne sont
plus dans le sens l et t. On aura :
avec
c= cos et s= sin
C’est le plan qui sépare en deux l’épaisseur du stratifié. Par convention, le système d’axes est
positionné sur ce plan (figure )
Figure III.9 : Représentation du système d’axes sur le plan moyen d’un stratifié
Les plis débutent dans la partie extrême inférieure de cote Z<0 jusqu’au dernier pli supérieur
correspondant à une cotation Z>0.
Il faut faire en sorte de ne pas garder une même direction des fibres sur plusieurs plis contigus.
Dans une pièce stratifiée, la symétrie miroir est présente lorsque les empilements des plis de
part et d’autre du plan moyen sont identiques
Au niveau des plis, des fissures microscopiques peuvent apparaitre suite à des chargement élevé. Ces
défauts peuvent être sous la forme de décohésion entre les fibres et matrice provoquant souvent
une propagation rapide des fissures sur la largeur comme sur l’épaisseur du pli.
Les fissures crées peuvent poursuivre leur propagation dans les interfaces qui commencent à se
décoller les uns des autres c’est le délaminage
Il comporte autant de fils dans les deux directions de tissage. Ils possèdent donc la même résistance
et la même rigidité dans ces deux directions, sans pour autant qu’ils aient un comportement isotrope
: ils résistent a priori mieux en traction dans la direction des fils qu'en traction à 45° ou en
cisaillement. En outre, il est possible de faire varier la proportion de fils dans les deux directions afin
de pouvoir faire subir des changements à l’anisotropie, lorsque le chargement appliqué le demande.
e : épaisseur du pli
n1 : nombre de fils de chaîne par mètre
n2 : nombre de fils de trame par metre
𝑛
rapport k=𝑛 1
1+𝑛2
Vf : taux volumique de fibres
𝒏𝟐
𝒆𝒕𝒓𝒂𝒎𝒆 = 𝒆 𝒏 =(1-k).e (III.38)
𝟏 +𝒏𝟐
Il faut souligné qu’il existe différents types de plis tissés 2D et même en 3D.
C’est un matériau obtenu par l’assemblage par collage ou soudure de deux revêtements peaux
(semelles) sur un cœur plus léger (âme)
Figure III.6 : Matériau sandwiche
Figure III.7 : Photo d’un nid d’abeille qui est utilisé comme cœur dans un panneau sandwich
Les peaux sont en matériaux à fortes caractéristiques mécaniques (comme par exemple des alliages
d’aluminium, fibre de verre, Kevlar, fibre de carbone … ) alors que le cœur est en matériau de faibles
caractéristiques mécaniques (nid d’abeille ou Nida qui peut être en alliage d’aluminium léger ou en
aramide par exemple) .
𝑒
Le rapport 10 ≤ 𝑒𝑐 ≤ 100
𝑝
a/ légèreté de la structure
a/ L’opération débute par la découpe de plis sur une plaque métallique selon des orientations
de fibres de carbone préalablement choisi par l’opérateur. C’est l’étape du drapage c’est-à-dire
la mise en place de tous les plis avec l’orientation de leurs fibres jusqu’à l’épaisseur requise.
c/ Une fois tout l’air dégagé, la plaque est mise sur un chariot qui sera dirigé vers un otoclave. Ce
dernier est programmé selon un cycle de température et de pression pour plusieurs heures.
d/ Une fois le cycle de polymérisation terminé, toute la résine contenue dans la plaque constitué
des plis en préimprégnés va remonter vers la surface ce qui permettra d’obtenir un durcissment
de la plaque.