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3 Procédé d’emboutissage
3.1 Généralités
L’emboutissage est un procédé de mise en forme par déformation plastique des tôles minces. Il
consiste à transformer une tôle en une pièce creuse de surface non développable. Ce procédé est
pratiqué à l’aide d’une presse d’emboutissage hydraulique ou mécanique équipée d’un outillage
constitué essentiellement par un poinçon et une matrice. En général, on ajoute un serre-flan pour
prévenir le plissement de la tôle en périphérie du poinçon. La tôle métallique subie une déformation
plastique permanente lorsque la tôle est entraînée par le poinçon dans la matrice. On appelle embouti
la pièce creuse obtenue par le procédé d’emboutissage.
La figure suivante présente trois séquences de réalisation d’un embouti à partir d’un flan découpé
d’une tôle.
Dans le mode de déformation par expansion, le flan est bloqué sous le serre flan donc
l’épaisseur sous le poinçon diminue.
Dans le mode de déformation par rétreint, le flan glisse sous le serre-flan, donc l’épaisseur
entre le serre-flan et la matrice diminue et reste constant sous le poinçon.
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L’art d’emboutissage consiste à réaliser le meilleur compromis entre ces deux modes de
déformation et à optimiser ainsi l’écoulement du métal entre le poinçon, la matrice et le serre-
flan.
Les laitons sont des alliages cuivre-zinc, la nuance la plus couramment utilisées est celle de
60/40 et de 78/28 pour l’emboutissage extra profond. Cette qualité est employée pour la
fabrication de cartouches et de douilles.
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Le zinc s’emboutit facilement mais, pour des emboutis de formes complexes, il est nécessaire
de le chauffer.
Le magnésium est le métal le plus léger dans métaux utilisés dans l’industrie mais, son
emboutissage est difficile à froid, d’où il est nécessaire de chauffer les flans de 200°C à
500°C en fonction de la qualité d’emboutis désirés.
Le titane se comporte comme le magnésium et les flans doivent être chauffées entre 200°C et
350°C selon s’il s’agit de titane pure ou d’un alliage.
La grille la plus utilisée est celle proposée par Caillot. Elle consiste en un quadrillage régulier
de carrées auxquels viennent s’ajouter un réseau de cercles tangents. D’autres motifs sont
également employés tels que les réseaux de cercles disjoints, tangents ou enchevêtrés. Ces
motifs bien que moins communs, apportent des résultats plus satisfaisants dans le cas d’essais
de rétreint pur. Pour réaliser des mesures précises dans les zones critiques ou les gradients de
déformation sont très localisés, il est important d’utiliser un pas de 2 à 5 mm. Lors de la
déformation du flan, la grille de Caillot entraîne la création de parallélépipèdes et d’ellipses.
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3.3.2 Modes de déformation
L’étude des déformations à l’aide de ces grilles ont permis de mettre en évidence les
différents modes de déformations existant lors d’un emboutissage. On distingue
principalement :
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3.4.1 Les essais élémentaires
Dans cette catégorie, les essais réalisés sur les tôles font appels à la sollicitation simple telle
que la traction uniaxiale, la traction biaxiale, traction –compression retreinte. Ces essais
permettent de déterminer les propriétés mécaniques conventionnelles des tôles (Rm, Re0.2%,
A%, Z%). Ainsi les caractéristiques intrinsèques comme le coefficient d’écrouissage n et le
coefficient d’anisotropie de Lankford r sont également obtenus.
Le but de ces essais est de mesurer la capacité de la tôle à former un embouti de forme simple
en se rapprochant aux principaux modes de déformation rencontré dans l’opération
d’emboutissage et a leur combinaison.
Ces essais s’effectuent sans frottement (essai de gonflement hydraulique : Jovignot) et avec
frottement (poinçon hémisphérique : Essai Erichsen modifié).
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3.4.2.2 Essai de rétreint
Ces essais permettent de juger l’aptitude du métal à se déformer par rétreint. L’essai le plus
utilisé est l’essai de Swift, c’est un essai de rétreint sur poinçon à fond plat. Le but de cet essai
est de caractériser le rapport entre le diamètre d du poinçon et le diamètre D du flan. Ce
rapport est défini le rapport limite d’emboutissage (Limiting Drawing Ratio) LDR.
Malgré ses difficultés d’exécution, cet essai a connu un certain développement suite à
l’excellente corrélation entre le LDR et le coefficient d’anisotropie r.
L’essai Engelhardt, qui se déroule entre deux temps. On laisse d’abord le métal former un
godet par rétreint, puis on bloque fortement la collerette, ce qui permet de connaître, par
un seul essai, la capacité de déformation globale du métal.
L’essai Swift hémisphérique, où l’on forme un godet cylindrique dont le fond est
hémisphérique. L’essai fait donc appel simultanément à la formabilité en rétreint et en
expansion.
L’essai de KWI, il consiste de provoquer l’expansion d’un trou usiné et à mesurer
l’augmentation de diamètre à la rupture.
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L’essai de coupelle conique Fukui ; il est rarement utilisé de nos jours, surtout en raison
de la difficulté d’usinage des éprouvettes. Cette essai a connu une grande reconnaissance
justifiée par sa grande simplicité, sa rapidité d’exécution et sa reproductibilité. Il permet
de calculer le rapport entre le diamètre d du poinçon et le diamètre à mi-hauteur D de la
matrice conique.
Ces critères ont pour but de juger l’aptitude d’une tôle à subir les différentes déformations
possibles d’emboutissage. On considère trois types de critères : les critères conventionnels,
rationnels et combinés.
Ce sont les plus rapides et les moins couteux à mettre en œuvre. Il s’agit de simples essais sur
le flan tendant à reproduire autant que possible les déformations survenant sur la presse
d’emboutissage. On utilise généralement les essais de traction (Re, Rm A%), les essais de
dureté, l’essai d’Erichsen (indice IE) pour déterminer les caractéristiques indispensable du
métal.
Ce sont les plus difficiles et les plus couteux à déterminer mais ce sont eux qui offrent le
meilleur jugement face à l’emboutissabilité d’une tôle. Il en existe deux : les coefficients
d’écrouissage n et d’anisotropie r
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Le coefficient d’écrouissage n est lié à la consolidation du métal, c'est-à-dire que
l’écrouissage augmente les limites élastique et à la rupture du matériau.
Le coefficient d’anisotropie r est lié l’orientation préférentielles des grains. C'est-à-
dire que la tôle ne possède pas les mêmes propriétés mécaniques suivant la direction
considérée.
Ces critères sont présentés par Jente et Josselin, ils utilisent des combinaisons de facteurs
conventionnels. On retrouve des critères : Re/Rm ; Rm-Re ; (Rm-Re)*A ;…Ils apportent une
plus grande précision dans la caractérisation de l’embouti mais nécessite un plus grand
nombre d’expériences et de matériels.
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3.5.2 Influence de la structure des tôles
Les tôles minces sont des agrégats polycristallins. Leur emboutissabilité, de même que
l’ensemble de leurs caractéristiques, dépend pour une grande part de ces agrégats.
Afin d’obtenir une pièce de dimensions conformes, il est donc important de prendre en
considération le phénomène de retour élastique. Il faut ajouter que ce phénomène est d’autant
plus important que la limite élastique de la tôle est élevée, comme le cas des aciers
inoxydables relativement aux aciers doux.
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3.6 Les aspects opératoires
Lors de l’emboutissage d’une pièce, plusieurs paramètres permettent d’aboutir à un embouti
de bonne qualité :
A ces paramètres, il faut ajouter la lubrification, la taille optimale de la tôle ainsi que son
épaisseur. Les nombreuses interactions existant entre ces paramètres font que pendant
longtemps, l’emboutissage est resté un art.
Ces réglages doivent être précis car ce sont eux qui déterminent la qualité du produit final,
mais doivent également tenir compte du besoin de rentabilité de l’entreprise. En effet, si la
vitesse de poinçon est trop faible, la durée de mise en forme d’une pièce dépasserait son
niveau de rentabilité.
Lorsque l’espace entre le poinçon et la matrice est théoriquement égal à l’épaisseur de la tôle,
il se produit une augmentation de l’épaisseur de la paroi. L’augmentation de ce jeu a une
influence favorable sous l’effet du poinçon mais entraîne certains inconvénients tels que :
Inversement , si l’épaisseur du flan est plus grande que l’espace existant entre le poinçon et la
matrice, il se produit un écrasement et un amincissement indésirable de la paroi de l’embouti.
Il est courant d’utiliser des tables donnant le jeu en fonction de l’épaisseur du la tôle. Elles
sont basées sur l’expérience et données par les formules suivantes :
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Pour l’acier J= e0+0.07*(10*e0)1/2
Pour l’aluminium J= e0+0.02*(10*e0)1/2
Pour métaux non ferreux J=e0+0.04*(10*e0)1/2
Pour l’acier :
Pour l’aluminium :
D est le diamètre du flan (mm), d est de diamètre du poinçon (mm) et e0 est l’épaisseur de la
tôle (mm).
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3.6.1.4 La vitesse d’emboutissage
Dans la pratique, il faut que le serre-flan soit bien trempé et rectifié. La pression est réglée à
l’aide de clés dynamométriques, de ressorts ou de caoutchouc, en fonction de l’aspect de
l’embouti :
Fp ( D 2 d 2 ) * *p
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où p est la pression spécifique donnée en fonction du métal embouti
F * d * e0 * k * Rm
Avec k est un coefficient en fonction du rapport d/D, e0 est l’épaisseur du flan et Rm est la
résistance à la rupture en traction.
Généralement une méthode analytique est utilisée qui consiste à subdiviser la pièce en
éléments géométrique simple (voir le tableau ci-dessous), en leur attribuant aussi de formules
pour calculer leurs surfaces, ainsi la surface totale du flan correspond à la somme des surfaces
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partielles. D’après le dessin de l’embouti désiré et en ajoutant de 2 à 3 mm autour du flan pour
détourage, on détermine le diamètre du flan donné par :
3.6.2.2 La lubrification
Parmi les techniques permettant de maîtriser le frottement, l’adhésion et l’usure entre deux
corps, la lubrification est certainement la plus courante et la plus anciennement pratiquée.
Elle consiste à intercaler entre les deux corps, un troisième corps de faible scission et de
contrainte de rupture faible.
Ainsi, une lubrification adaptée facilite l’écoulement de la tôle entre la matrice, le serre-flan et
le poinçon. Cependant, la lubrification de la partie centrale du flan a un effet néfaste. On peut
expliquer ce phénomène par le fait que lubrifier diminue l’adhérence entre le poinçon et les
parois de l’embouti. L’effort est alors concentré sur le fond de l’embouti a proximité duquel il
y a rupture. C’est pour cette raison qu’il n’est utile de lubrifier que la face du flan opposée au
poinçon. Dans le cas d’un poinçon de petit rayon, il est préférable de ne pas lubrifier voir
même d’augmenter la rugosité du poinçon afin d’éviter une forte déformation par expansion
localisée.
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