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Pastré (1994) considère la gouvernance d’une entreprise comme « l’ensemble des règles
de fonctionnement et de contrôle qui régissent, dans un cadre historique et géographique
donné, la vie des entreprises ».
Depuis l’analyse fondatrice de Berle et Means (1932), les processus de gouvernance des
entreprises constituent un système de régularisation du comportement des dirigeants de
l’entreprise avec le contrôle d’accomplissement de leur fonction managérial. Ce système
est composé par un ensemble de mécanismes (organisationnels et/ou institutionnels) qui
permettent de protéger et de garantir les intérêts des actionnaires en limitant les pouvoirs
et en contraignant les décisions des dirigeants.
1.La théorie des droits de propriété :
Cette approche suppose que la diversité des systèmes de propriété influe sur le
comportement des agents et sur l’efficience de l’entreprise en particulier.Selon cette
théorie, l’ensemble des interactions économiques et sociales représente un système
d’échange de droits de propriété.
Les conflits d’agence impliquent des coûts appelés coûts d’agence. Et selon
Jensen et Meckling le coût d’agence c’est la somme :
Le marché financier ;
Le marché de travail des dirigeants ;
La concurrence sur le marché des biens et services.
3. La théorie des coûts de transactions :
Selon la théorie des coûts de transaction, il est plus efficace pour le propriétaire
d’une entreprise de déléguer contractuellement la réalisation de ses objectifs à des
salariés spécialistes qui gèrent en son nom. Une telle décision minimisera les coûts de
contrôle en vérifiant seulement les résultats réalisés par ces gestionnaires.
Nous pouvons dire que dans ce cas, les décisions stratégiques sont prises par le
propriétaire, leur exécution est déléguée à des gestionnaires mais leur contrôle revient
au propriétaire (Alchian, 1977).
4. Les théories alternatives :
A, La valeur partenariale :
L’objectif principal de cette théorie est de concevoir un système de gouvernance basé sur
le développement des comportements positifs des agents. Il s’agit de considérer les
dirigeants comme devant être de « bons intervenants » de la société ; ces intervenants
accomplissent des tâches plus élargies car ils jouent le rôle d’experts, de conseillers et ils
participent à l’élaboration de la stratégie de l’entreprise et ses phases d’implémentation.
C. Les théories cognitives :
- Neutralité : selon Demsetz (1983) : la structure du capital est une réponse endogène du
processus de maximisation de la valeur.
- Divergence : selon Shleifer et Vishny (1989), les dirigeants développent des stratégies
particulières leur permettant d’échapper à tout contrôle et pourraient ne pas privilégier
la maximisation de la valeur de l’entreprise.
LES SYSTEMES DE GOUVERNANCE :
• Cadre légal : les disparités de gouvernement d'entreprises « ne sont pas de simples accidents,
historiques ou culturels, mais résultent d'une dissemblance des environnements légaux et
réglementaires des entreprises, lesquels affectent plus ou moins la forte concentration de la
répartition des capitaux propres entre les mains des actionnaires » ;
• Ethique : L'éthique est composée par un ensemble de normes, de valeurs et de croyances qui
conditionnent le comportement des agents et donc la conception de la gouvernance ;
• Contexte : chaque système de gouvernance d'un pays est lié à son environnement politique et
économique de manière générale et aux événements qui ont marqué son histoire.
Pour la plupart des théoriciens, il existe deux principaux modèles de gouvernance : Les modèles
de gouvernance axés sur le fonctionnement des marchés et les modèles basés sur une forte
implication des banques et une limitation des mécanismes de marché.
CHAPITRE III : LE LIEN GOUVERNANCE – PERFORMANCE
1. Le conseil d’administration
2. La structure de propriété
3. Le système de rémunération
Le lien entre la gouvernance et la performance d’une entreprise dépend
des trois mécanismes suivants :
Dans les grandes entreprises, les décisions de gestion et de contrôle sont assurées par
le conseil d’administration. Donc le rôle principal d’un conseil d’administration est de
désigner, licencier, contrôler et récompenser le dirigeant tout en ayant pour objectif la
maximisation de la valeur de la firme. Le conseil d’administration constitue la
première « ligne de défense contre les dirigeants qui agissent à l’encontre des intérêts
des actionnaires ».
Shleifer et Vishny (1997), suggèrent deux solutions pour résoudre les conflits
d’intérêts qui peuvent apparaître entre les actionnaires et les dirigeants qui
se résument à :
D’autres études montrent l’existence d’un lien négatif entre la structure du capital et
la performance. Rose et Thomsen .(2004)
Demsetz (1983), Demsetz et Lehn (1985) et Demsetz et Villalonga (2001) :
leurs études ne constatent aucune influence de la structure de propriété sur la
performance de l’entreprise.
La majorité des études ont trouvé un lien positif entre la rémunération des
dirigeants et la performance d’entreprise. Elles confirment que si les dirigeants
sont bien rémunérés ils prendront les décisions conformément aux objectifs des
actionnaires et surtout l’objectif de maximisation de la valeur de l’entreprise.
Donc, le système de rémunération constitue un facteur de motivation pour les
dirigeants et influe énormément sur la qualité de leurs décisions.