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PARTIE II

Année Universitaire : 2022/2023


CYCLE DE KREBS

MODULE :
BIOCHIMIE STRUCTURALE
ET METABOLIQUE

CHAPITRE VI.

METABOLISME
DES
GLUCIDES
DEPARTEMENT DE PHARMACIE

2ème Année
Préparé par : Dr. Beldjoudi M.F.

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PARTIE II : CYCLE DE KREBS

A. INTRODUCTION

Hans Krebs et ses collaborateurs (1937) ont élucidé des réactions de ce cycle. Le cycle de Krebs
est encore appelé : cycle des acides tricarboxyliques (les 2 premiers substrats : Citrate
et Isocitrate avec 3 COOH), cycle de l’acide citrique (premier substrat formé : Citrate) ou cycle
citrique.
Il permet la dégradation complète du pyruvate en aérobiose (Véritable respiration cellulaire :
Chaine respiratoire membranaire). Cette dégradation s’accompagne de la réduction
des cofacteurs NAD+ et FAD en NADH, H+ et FADH2. L’ensemble des réactions se fait
dans la matrice mitochondriale (Eucaryotes).
Le cycle de Krebs est la "plaque tournante" du métabolisme aérobie. En effet, les produits
de dégradation (catabolites) des glucides, des lipides et des acides aminés sont les substrats
cycle de Krebs. A l'inverse, certains intermédiaires de ce cycle sont les molécules de départ
de nombreuses voies de biosynthèse (anabolisme). (Figure 1)

Figure 1. Vue d’ensemble du cycle de Krebs.

B. PYRUVATE

C’est un produit de la glycolyse. Il pénètre librement dans la mitochondrie (les deux membranes
sont totalement perméables). Le premier substrat du Cycle de Krebs n’est pas le Pyruvate
mais l’Acétyl-CoA.

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B.1. Etape 1 : Transformation du pyruvate en acétyl-CoA

Après l’entrée du pyruvate dans la matrice mitochondriale, il subit une décarboxylation


oxydative réalisé par la pyruvate déshydrogénase avec formation d’une molécule
énergétiquement activée (Acétyl-CoA) et NADH. Cette réaction, avec ∆G << 0 (Réaction très
exergonique), est irréversible. Cette première molécule (Acétyl-CoA) permet l’entrée
dans le cycle de Krebs.

Complexe multi-enzymatique

C. DIFFERENTES ETAPES ENZYMATIQUES DU CYCLE DE KREBS


C.1. Phase 1 : Oxydation de l’acétyl-CoA
C.1.1. Etape 1 : Condensation de l’Oxaloacétate et de l’acétyl CoA

On a condensation d’Oxaloacétate (C4) avec l’Acétyl-CoA (C2) pour former le citroyl-CoA


(C6) qui, en présence d’H2O, est hydrolysé en Citrate. L'enzyme est la citrate synthase.
C’est la 1ère des 8 enzymes du cycle de Krebs qui catalyse l'addition de l’Acétyl-CoA
sur le groupe carbonyle de l’Oxaloacétate. La réaction est très exergonique. Elle permet
de se produire facilement même lorsque la concentration d’Oxaloacétate est basse
dans la mitochondrie. En conséquence, la réaction est irréversible.

C.1.2. Etape 2 : Isomérisation du Citrate

Cette isomérisation est le résultat d’une déshydratation et d'une réhydratation effectuées


par une enzyme appelée l’aconitase. Le Citrate est isomérisé en Isocitrate par l’enzyme
aconitase pour permettre la suivante décarboxylation. Elle se fait en deux étapes :
1. Déshydratation pour former Cis-Aconitate
2. Hydratation pour former Isocitrate

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La réorganisation du Citrate en Isocitrate est suivie de deux phases consécutives
de décarboxylation oxydative avec production de NADH.

Réactions
Irréversibles

C.1.3. Etape 3 : Déshydrogénation décarboxylante de l’Isocitrate (Formation


de l’α-Cétoglutarate)

C’est la 1ère des 4 réactions d’oxydoréduction du cycle du citrate. La décarboxylation est


consécutive à la déshydrogénation de l’isocitrate. Cette dernière fait apparaître une fonction
cétone en position β par rapport à la fonction carboxylique médiane. Il se forme
l’Oxalosuccinate (intermédiaire instable) qui se décarboxyle spontanément en formant
une molécule de l’α-Cétoglutarate. La réaction est catalysée par l’isocitrate déshydrogénase.

C.1.4. Etape 4 : Déshydrogénation décarboxylante de l’α-Cétoglutarate

C’est la 2ème réaction d’oxydoréduction. Elle est catalysée par le complexe multi-enzymatique
de l‘α-cétoglutarate déshydrogénase, analogue à celui de la pyruvate déshydrogénase.
Il se forme du Succinyl-CoA. La déshydrogénation est exergonique et fournit une énergie
suffisante pour la formation d’une liaison thioester, riche en énergie.

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C.2. Phase 2 : Régénération de l’Oxaloacétate

Toutes les réactions qui conduisent du Succinyl-CoA à l’Oxaloacétate sont réversibles.

C.2.1. Etape 5 : Formation d’une liaison riche à partir du Succinyl-CoA

La liaison thioester est très riche en énergie. En présence du Pi et du GDP, elle est utilisée
pour la synthèse du GTP. La Succinyl-CoA synthétase utilise la liaison riche en énergie
du Succinyl-CoA pour synthétiser du GTP à partir de GDP et Pi. Elle fournit directement
une liaison riche en énergie. Le GTP peut facilement transférer son γ-phosphoryle à l’ADP
grâce à l’enzyme nucléoside diphosphokinase :
GTP + ADP GDP + ATP

C.2.2. Etape 6 : Déshydrogénation de succinate

La réaction est catalysée par la Succinate déshydrogénase à FAD. C’est la 3ème réaction
de déshydrogénation. Elle conduit à la formation d’une double liaison. Le Succinate est oxydé
en fumarate par la Succinate déshydrogénase, une protéine de la membrane interne liant
le cofacteur FAD. Le FAD est utilisé dans cette réaction d’oxydoréduction, car l’énergie
d’oxydation du succinate en fumarate (alcane alcène) n’est pas suffisamment exergonique
+
pour la réduction du NAD en NADH.

C.2.3. Etape 7 : Hydratation du fumarate

La fumarase catalyse l'addition d'une molécule d‘H2O sur le Fumarate et produit


spécifiquement le L-malate. La réaction est faiblement exergonique et réversible.

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C.2.4. Etape 8 : Déshydrogénation du malate

C’est la 4ème déshydrogénation catalysée par la malate déshydrogénase à NAD+.


C’est la dernière enzyme du cycle. Elle catalyse l'oxydation du Malate en Oxaloacétate, couplée
à la réduction du NAD+ en NADH et libère un H+.

D. BILAN DU CYCLE DE KREBS

Le bilan du cycle de Krebs est résumé dans le tableau suivant :


Acétyl-CoA + 3 NAD+ + FAD + GDP + Pi + 2 H2O 2 CO2 + 3 NADH + FADH2 + GTP + 3 H+ + CoA-SH

➢ Navette glycérol phosphate

Au cours de la glycolyse, 2 molécules de NAD réduit (NADH + H+) sont formées par molécule
de glucose dégradé. En aérobiose, la réoxydation des coenzymes réduits se fait dans
la mitochondrie via la chaîne respiratoire. Or, la membrane mitochondriale est imperméable
aux coenzymes pyridiniques. L'entrée du pouvoir réducteur (2 H+ + 2 e-) dans
la mitochondrie se fait par l'intermédiaire de systèmes de transport appelés navette.
La navette glycérol phosphate met en jeu 2 enzymes :
✓ Une glycérol-3-phosphate déshydrogénase (G3PDH) cytosolique
✓ Un complexe G3PDH membranaire qui contient un groupe prosthétique FAD.

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Le pouvoir réducteur entre dans la mitochondrie de la manière suivante : (Figure 2)

Figure 2. Navette glycérol phosphate.

Le pouvoir réducteur est d'abord transféré à la dihydroxyacétone phosphate (DHAP,


intermédiaire de la glycolyse) pour former du glycérol 3-phosphate. Ce dernier est reconverti
en DHAP par le complexe G3PDH membranaire qui transfert le pouvoir réducteur au FAD
pour former FADH2. Enfin, le pouvoir réducteur est transféré à un élément mobile (Q)
qui le transfère à la chaîne de transport d'électrons au niveau du complexe III. En conséquence,
il n'y a que 2 molécules d'ATP synthétisées lors de la réoxydation du NAD réduit formé
au cours de la glycolyse quand le pouvoir réducteur entre dans la mitochondrie via la navette
glycérol phosphate.

E. REGULATION DU CYCLE DE KREBS

Le schéma suivant (Figure 3) met en évidence les points de régulation au niveau du cycle
de Krebs.

Figure 3. Régulation du cycle de Krebs.

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