Vous êtes sur la page 1sur 25

Théorie normative du débat public

On verra qu’espace public et débat public sont liés.

1. L’espace public

• L’idéal démocratique
Pour rappel, la démocratie est un mode de gouvernement. Pour carr cette idée de démocratie on peut
partir du constat qu’on fait tous partie d’une communauté politique. C’est un ensb d’individus qui
ont cette carr de se rassembler autour d’un projet commun pour former une communauté de citoyen.
La communauté est donc un collectif qui permet de faire des choses qu’on n’est pas en mesure de
faire seul. L’idée de com est donc l’idée d’un ensb d’individus qui se rassemblent pour un projet/but
commun qu’ils ne pourraient pas défendre seul
‣ La défense d’un territoire
‣ Communauté politique = appartenance à une structure étatique, ici l’état belge et donc la
communauté des belges

Mais les communautés peuvent aller au-delà de l’état et créer des communautés supranationales
⇾ communauté européenne.

On cherche un projet commun mais on a aussi tous des projets individuels, ce qui fait qu’on
pourrait ne pas avoir les memes projets que d’autres. Mais, malgré nos projets individuels, faut
qu’on reconnaisse qu’il y a des choses qui ns dépassent pour pouvoir avoir des projets communs qui
fonctionnent au-delà de nos projets individuels et dont on adhère tous ⇾ la Belgique. Ces valeurs
sont reprises dans la Constitution qu’on doit reconnaître comme qlq chose qui ns rassemble.

On doit se sentir concerné par la communauté à laquelle on appartient ⇾ sent d’appartenance. La


communauté doit faire en sorte que tous ses citoyens puissent vivre de la manière la plus
satisfaisante. Le collectif doit donc aussi prendre soin de ses membres → faut que l’individu
respecte sa communauté et que la communauté politique respecte ses citoyens ⇾ respect mutuel.
Faut que la communauté politique prennent des décisions qui devraient agir en vue de l’intérêt
général et du bien commun.

Particularités de la démocratie :
- Participation des citoyens aux choix po1 : choisir, contrôler, gouverner
- L’état de droit : ce qui va explicitement régir la façon de fonctionner ⇾ noter par écrit pr qu’on
puisse s’y référer. Nous sommes contraints par le droit ce qui permet de garantir un contrôle sur
les gouvernants
- Institutions : permettent aux démocratie de bien fonctionner (Parlement, institutions gouv,
institutions cours et tribunaux, etc). Il y a aussi les institutions para-étatiques (parti po, etc),
administrations (ministères, etc). Ils doivent aussi satisfaire les intérêts généraux et le bien
commun.

• Le principe de publicité

1 Démocratie représentative : on élit des personnes qui vont pv prendre des décisions pr nous. On pourra les
remplacer s’ils ne font pas leur taff. Les gouvernants élus doivent donc travailler pr l’intérêt général et pas
pour leur intérêt perso car ils peuvent ê remplacés.
ASG - Compétences oratoires "1
Pour qu’un sy démocratique puisse fct, faut que les citoyens aient des info ⇾ importance de
l’information. Le rôle de l’information dans un sy démocratique est fondamentale. Par ex, lors des
élections, c’est super utile pour que le citoyen puisse voter correctement. L’information doit donc
circuler à destination des citoyens pour qu’ils puissent juger efficacement le travail des gouvernants.
Le citoyen doit connaitre les idéologies des partis, avoir accès aux info du gouvernement pour
prendre la décision qui lui convient. Faut avoir un certain équilibre entre le secret et la transparence,
publicité. L’info doit donc être un instrument auprès du citoyen pour qu’il puisse correctement
effectuer son travail de citoyen. Il ne peut donc pas y avoir de démocratie sans médias libres →
liberté + pluralisme médiatique. Internet chg la donne : + de liberté et de pluralité. Les médias
servent l’intérêt général.

Droit d’association : n’importe qui peut créer un m / disséminer une info mais pour que tout cela
puisse se faire, il faut une liberté d’expression (permet de faire part de ses opinions pour aboutir sur
la construction de projets communs servant l’intérêt général). Certaines institutions doivent aussi
publiciser leurs infos.

* Le débat public :
Pas de démocratie sans possibilité de débattre car c’est l’instrument qui permet d’atteindre un
consensus. Pas de débat si pas d’opinions divergentes. Pour produire du changement, il faut
débattre collectivement, de façon public et aller volontairement et publiquement défendre nos
opinions avec l’idée de trouver un consensus. Donc, le débat n’est pas une juxtaposition d’opinions
mais l’arrivée à un consensus.

* Habermas, l’espace public


Pour qu’il y ait des débats publics, il faut qu’il y ait des espaces où ces débats peuvent avoir lieu. Ca
peut être des espaces physiques ou virtuels.
Les débats publics effectués dans les ep sont reproduits par la parole (pas de coup de poings mais
parole lol) et la raison ⇾ débattre c’est être rationnel.

Dans sa thèse, il retrace l’apparition historique de l’espace public en Europe ⇾ l’ep émane du besoin
des individus de discuter par opposition à l’état et au pouvoir. C’est un espace qui va naitre en vue
de discuter de manière rationnelle (et donc débattre) des choses qui considèrent l’intérêt général en
public. On y discute des choses liées à la collectivité. Cela a permis notre configuration de la
démocratie.

Importance de la critique & d’opinion public (qui émane de discussions qui se veulent libres et
rationnelles) pour fonder le bien commun. Mais c’est aussi une opinion public qui sert à critiquer le
pouvoir.
Importance des médias et de la presse d’opinion qui sont des vecteurs de l’opinion public.

Une démocratie ne peut pas fonctionner sans ep et donc sans débat public. C’est le principe meme
de la démocratie de considérer qu’elle est constituée de citoyens qui ont des opinions différentes et
qui acceptent de partager leurs opinions par la discussion et la raison.

Discussions :
- Libres
- Rationnelles (la raison est censée gouverner nos discussion ⇾ pas les émotions ni la force)

ASG - Compétences oratoires "2


* Tulkens Françoise, « La liberté d’expression à l’épreuve du discours de haine » :
Aux States ils sont très liberticides, ils ont une liberté d’expression sans aucune restriction alors
qu’en Belgique, on ne peut pas tenir des discours de haine, nier des génocides ou des massacres.

Selon Tulkens, la liberté d’expression ne devrait pas être interdite, on devrait pouvoir ê en
désaccord et débattre. La lib d’ex ne devrait pas être supérieure par rapport à d’autres libertés. Elle
défend une liberté d’expression assez large en défendant les ep et l’opinion public dans nos
démocraties pour ne pas établir des rapports de forces.

2. Le débat public

• Le débat public et les autres échanges de paroles


Premier constat :
Le langage et les échanges de paroles en général est essentielle dans nos sociétés humaines ⇾ on
passe notre temps à s’exprimer et communiquer. On passe non seulement notre temps à
communiquer avec autrui mais aussi avec nous-même (quand on pense, étudie, marche, etc. on se
pale avec nous-même lol). On passe donc notre vie à échanger des paroles.

Deuxième constat :
Le débat public qui va nous intéresser constitue un seul type d’échange de paroles parmi d’autres.
Nos échanges de paroles se divisent en deux grandes catégories :
- Echanges de coopérations : conversation, interview, entretient ⇾ pas de confrontation entre les
partenaires de l’échange
- Echanges de confrontations : discussion, débat

Nos échanges de paroles peuvent être typologisés en fonction :


- du cadre spatio-temporel : ouvert ou fermé (public/privé) ; dialogal ou polylogal (2 pers qui
débattent ou plusieurs personnes comme au parlement)
- du contenu : monothématique/polythématique
- nombre mais surtout statut des participants : relation symétrique (les locuteurs ont le meme
statut) ou complémentaire (l’un apporte qlq chose à l’autre) ; relations d’égalité (égalité par ex
juridique entre les partenaires) ou de hiérarchie (pas d’égalité)
- l’enjeu : but, finalité de l’échange de parole (éclaircir une qst, résoudre un conflit, obtenir une
info, faire connaissance)
- degré de formalité : règles de structuration ou pas
- durée et rythme
- thon : sérieux, ludique, consensuel, conflictuel, etc.
Le débat public est un échange de parole parmi d’autres qui peut ê caractérisé.

• Les caractéristiques du débat public


Quand on parle du débat public, en règle général, on ne parle pas du débat public comme étant un
échange de parole. Nous, on va restreindre la définition du débat public sur l’échange de parole. On
va également se baser sur une théorie normative du débat public en se basant sur les caractéristiques
du débat public idéal (tel qu’il devrait être). Nous allons voir qu’il y a pleins d’écart à la norme, à
l’idéal du débat public et même s’il y a des écarts, faut souhaiter l’atteindre.

Selon Salavastru, le débat public idéal a 4 caractéristiques :

ASG - Compétences oratoires "3


1. Tout débat doit impliquer une divergence d’opinions qui sont débattus entre participants
qui doivent en soutenir certains et contester d’autres ⇾ il faut reconnaitre ces divergences
d’opinions et ne pas forcer à faire adhérer à nos opinions. La discussion de débat libre et
rationnelle permet donc de faire part de nos opinions en les défendant, sans les imposer

2. Tout débat doit reposer sur la recherche d’une résolution de ce conflit d’opinion et on
obtient une résolution de ce conflit d’opinion par un consensus (c’est qlq chose qu’on doit
espérer pouvoir obtenir dans le temps). Ce consensus s’obtient par l’adhésion des participants à
telle ou telle opinion au moyen d’arguments. On ne devrait donc pas commencer à débattre
avec d’autres sans accepter dès le départ que ce que l’on recherche est une résolution de
conflits. Ca ne sert à rien de défendre ses opinions et contester l’opinion des autres si on ne veut
pas résoudre le conflit d’opinion par un consensus qui s’obtient par une argumentation libre et
rationnelle

3. Tout débat implique que la résolution de ce conflit et donc l’atteinte de la résolution se


fasse par l’usage de la raison ⇾ on peut rajouter des éléments supplémentaires comme l’usage
des émotions mais ce qui doit primer c’est la raison. L’émotion seule ne permet pas d’arriver
sur un consensus fut donc user la raison a minima (à la base)

4. Tout débat implique que tous les participants, tout en tenant fermement à leurs opinions,
soient potentiellement disposés à modifier leurs propres opinions ⇾ accepter d’entrer en
débat et contester les autres mais faut être capable d’accepter d’être disposé à changer d’opinion
en écoutant autrui. Ca peut notamment se faire par des compromis, en étant par ex d’accord sur
certains points et pas d’acc sur d’autres

Ces caractéristiques du débat ne sont pas celles d’une conversation, elles s’appliquent au débat, c'est
une vision normée du débat.

Donc, tout débat correctement réglé implique que les débatteurs visent à faire adhérer les autres
participants mais également le public à leur opinion de manière rationnelle, à l’aide d’arguments
(a minima). Selon Salvastru, leur importance dans nos sociétés modernes est considérable :
- ils constituent un moyen de développer ses capacités communicatives
- ils constituent des instruments de résolution de conflits : pas par la force mais par la parole
- ils constituent dans de nombreux domaines, la seule voie pour établir des vérités

Les débats peuvent également être typologisés :


- problématique envisagée : politique, philosophique, scientifique, religieux, juridique, cours et
tribunaux, etc.
- degré de préparation : débats formalisés ou spontanés
- type d’accès : débats en face à face, médiatiques, mixtes (au parlement, on peut assister au débat
ou avoir un accès en direct)
Ces critères se combinent pour déterminer des prototypes de débats.

Caractéristiques du débat public


Le débat public implique qu’il y ait un public, que celui-ci soit physiquement présent ou non, que
les orateurs acceptent donc que le débat soit publicisé et donc regardé, écouté, etc.

Du coup, le public a trois caractéristiques importantes (Salavastru) :


ASG - Compétences oratoires "4
- doit entretenir un intérêt pour l’activité à laquelle il assiste (il est censé ê intéressé par le débat)
- doit être libre de participer à ce débat (ne pas forcer qqn à assister à un débat ⇾ certaines qst
peuvent être gênantes ou problématiques pour certaines personnes. Il ne faut donc pas forcer qqn
à débattre ou à écouter un débat). !On peut être libre d’y participer mais on ne pas interdire un
débat non plus ⇾ liberté
- doit être en attente d’un résultat déterminé (obtenir de plus amples info concernant un sujet
donné ⇾ repartir avec qlq chose). C’est important car les débatteurs vont tenir en compte l’attente
du public
- on peut imaginer organiser un débat public sans qu’il y ait un auditoire ou un public en face à
face, le public peut être restreint voir meme inexistant, ça reste un débat public dès-lors que le
débat avait été organisé publiquement (meme si personne vient ça reste un dp psq’on l’avait
prévu comme tel)

! La prise en compte d’un public va impliquer des conséquences spécifiques sur le débat :
‣ très souvent, le débat va devenir un spectacle, qlq chose qui va se regarder ⇾ dimension
spectaculaire du débat (= la performance du débat va devenir débat pour un public
spécifique). Il partage certaines caractéristiques avec les arts de la performance
‣ la possibilité d’user de la séduction pour faire adhérer quand on se sait regardé. Or, dans un
débat idéal, c’est la raison qui doit primer
‣ recours à l’autocensure des débatteurs. C’est pour cela que certains débats ont lieu en huit-
clos ⇾ on va s’adapter à son public mais de façon négative, cv fausser le débat psq on ne
sera pas nécessairement sincère

Ex. : Le Pen contre Daniel où Le Pen utilise des arguments allant à l’encontre des idéaux qu’on
s’est posé dans ce cours, il utilise des arguments dont il sait qui seront repris dans le JT ⇾
« pédophile, on se croirait chez les bolchevik, etc. »
Débattre ce n’est pas communiquer d’ailleurs Lepen se plaint de ne pas avoir le temps de parler.

Pour entrer dans un débat, il faut obéir à certaines normes de conduites pour une bonne
conversation2.

Il identifie premièrement le principe de coopération : lorsque min 2 locuteurs conversent, il faut


nécessairement que les locuteurs coopèrent à cette pratique conversationnelle sinon la conversation
ne va pas bien se dérouler ni fonctionner. Ce principe vaut pour toute pratique en société car si les
hommes ne coopèrent pas, ils arriveront plus difficilement à leurs fins. Ce postulat a aboutit à 9
règles conversationnelles.

Salavastru se demande quelles sont les normes de conduites d’un bon débat. Il propose de se baser
sur le principe de coopération de Grice qu’il résume :
« Que votre contribution conversationnelle voir slide » ⇾ votre conduite dans une conversation doit
correspondre à ce qu’on attend de vous sinon la coopération n’aboutira pas. Donc Salavastru
considère qu’il faut non seulement coopérer lors d’un bon débat mais aussi respecter les 9 maximes

1. Que votre contribution renferme autant d’informations qu’il en est requis : il faut donc
qu’on en dise assez pour que le destinataire puisse nous comprendre. Il ne faut ni en dire trop ni

2 Grice, philo anglais qui avait théorisé des maximes du langage pour qu’une conversation idéale puisse
fonctionner
ASG - Compétences oratoires "5
trop peu sinon la personne va passer son temps à combler les trous que l’on va créer en en
disant peu. Faut donc se contenter de dire ce qui est nécessaire et suffisant

2. Que votre contribution ne contienne pas plus d’info qu’il n’en est requis : ça sert à rien
d’en dire trop et de faire du surplus. Ca ne sert à rien de digresser et de donner des infos
superficielles qui n’ajoutent aucun contenu nécessaire à ce qu’on est entrain de dire

3. N’affirmez pas ce que vous croyez être faux : même quand on est juste pas certain que c’est
vrai faut pas le dire et se taire

4. N’affirmez pas ce pour quoi vous manquerez de preuve : avancer qq chose qu’on ne saurait
pas prouver nous mène à rien, vaut mieux donc ne rien dire, pour être éthique faut être capable
de prouver ce qu’on avance (surtout si on nous le demande) !! lors d’un débat, quand on tient
des notes, ca peut aussi servir de preuve (en mode vas y j’ai les chiffres je peux prouver et si
c’est faux au moins on aura une source) ! lors de l’ex faut en avoir si on cite des chiffres

5. Parlez à propos (= be relevant) : faut être pertinent sinon on va considérer qu’on ne coopère
pas en+ ça fait con

6. Eviter de vous exprimer avec obscurité : il ne s’agit pas de s’exprimer de manière obscure,
confuse. Faut donc veiller à son voc, sa syntaxe et grammaire. Faut maitriser la langue dans
laquelle on s’exprime psq si on se trompe de mot, cv créer obscurité surtout que parfois, il est
nécessaire de définir les termes qu’on utilise dans notre débat

7. Evitez d’être ambigu : un propos ambigu est un propos qui peut être interprété de multiples
façons. Faut donc s’exprimer de façon claire et ne prêter à aucune interprétation. parfois, on
peut volontairement chercher l’ambiguïté, notamment dans la pub mais il y a des cas où on
cherche l’ambiguïté pour pouvoir tromper et se dédouaner. L’ambiguïté peut donc devenir un
instrument de comm politique ou institutionnelle !! on ne peut pas dire, « c’est pas ce que
j’avais voulu dire, c’est x qui l’interprète de cette manière » psq on est responsable de ce qu’on
dit (lors d’un débat) faut donc ê clair lors de l’ex

8. Soyez bref : faut aller droit au but (on peut le relier à d’autres maxime comme la 2e ou la 6e)

9. Soyez méthodique : si on raconte une histoire, faut commencer par le début et terminer par la
fin. Commencer par le milieu pour revenir au début, intégrer la fin et revenir au milieu ne sert à
rien. Raconter une histoire demande à être méthodique, on peut créer des effets narratifs par ex
en commençant par la fin pour ensuite expliquer ce qui s’est passé (aller de l’effet à la cause)
mais ça doit rester méthodique. Dans le débat, on aura que 5min pour expliquer notre propos,
faudra donc être bref et méthodique pour s’assurer que tout ce qu’on voudra dire soit dit. Faut
structurer sa pensée, aller du général au particulier ou du particulier au générale mais rester
méthodique quoi, suivre une balise

Ces maximes s’appliquaient à la conversation mais peuvent toutefois s’appliquer à la bonne tenue
d’un débat et Salavastru le confirme.

• Les participants au débat public


1. Les débatteurs doivent répondre à des critères - Salavastru :
ASG - Compétences oratoires "6
- La volonté de participer : on ne peut pas forcer qqn à débattre, surtout quand il s’agit de
sujets qui pourraient le hurter mais il n’est pas non plus judicieux d’éviter certains débats qui
pourraient hurter. De toute façon, on ne peut pas seulement débattre avec des personnes qui
ont les mêmes opinions que nous : on débat par la raison pour trouver un consensus et si on ne
parvient pas à trouver un consensus, la vie en société ne peut pas fonctionner. Faut faire
confronter les opinions. Le débatteur ne doit pas être dogmatique mais il ne doit pas non plus
être entièrement sceptique : tout débatteur doit potentiellement s’attendre à changer d’opinion
lorsqu’il entend les autres parler. Qqn de dogmatique entrerait en débat en sachant d’emblée
qu’on ne pourra pas changer son opinion et qqn de si dogmatique que cela n’a pas sa place
dans un débat démocratique. Le débatteur sceptique, relativiste c’est qqn qui dirait que ça ne
sert à rien de débattre psq’on n’arrivera jamais à rien, il y a des divergences d’opinions. Un
relativiste qui ne conçoit pas que le débat peut être un instrument d’au moins l’obtention d’un
consensus n’a pas sa place dans un débat non plus

- La compétence cognitive : si on veut entrer en débat, faut en savoir un minimum sur le sujet.
Il y a deux poles : faut pas nécessairement être un expert sur un sujet donné pour qu’il y ait
débat sinon le débat consisterait exclusivement à un échange entre des experts. A l’opposé de
cet expertise ultime, on a l’inexpertise ultime : qqn qui a juste un avis sans s’être jamais
renseigné sur une question. Pour entrer dans un débat, faut en connaitre un minimum. Mais
pour être un citoyen, faut un minimum s’intéresser à sa citoyenneté

- Compétences argumentatives : si on ne maitrise pas un minimum des compétences


argumentaires, si on ne sait pas correctement s’exprimer on n’ira pas hyper loin

- La capacités à communiquer en public : en être capable et avoir des compétences

- La capacité à se maîtriser : faut être disposé à débattre et globalement, faut reconnaitre que
lorsqu’on entre dans un débat, on est dans un contexte où c’est la raison, la parole qui va
guider l’échange. Les émotions peuvent avoir un role à jouer mais elles ne doivent pas nous
submerger : faut pas rager ni fondre en larme. C’est l’échange, le débat d’idées et la raison qui
comptent

- La disposition morale : accepter l’idée de chercher un consensus (fondamentale) ou une


vérité spécifique qui va nous satisfaire + vouloir servir l’intérêt général, le bien commun +
vouloir contribuer à une atmosphère de bonne volonté ⇾ on ne débat pas pour discriminer,
provoquer, faire pleurer mais pour faire avancer le vivre ensemble, trouver un terrain
d’entente et pour cela on doit s’assure de débattre de la manière la plus respectueuse. Le débat
se fait de manière calme et rationnelle, de façon respectueuse. Si je sais que mon opinion
pourrait heurter mon interlocuteur je peux prévenir en mode « je sais que ça peut heurter, mais
malgré tout je pense cela » ⇾ utile de préciser qu’on est conscient mais qu’on a des sensibilités
différentes

2. Le rôle incontournable du modérateur : qqn qui se trouve à l’écart par rapport aux débatteurs et
dont le role sera de modérer le débat entrain de se faire. Ce n’est pas un arbitre, il ne va pas dire
ce qui va ou ne va pas, il va juste modérer et par ex. couper qqn qui parle trop pour donner
temps de parole à tout le monde

- Il introduit les participants au débat : il les présente


ASG - Compétences oratoires "7
- Il va diriger les participants durant le débat (temps de parole, demander des précisions psq s’il
n’a pas bien compris il va se dire que le public n’a peut-être pas compris non plus), calmer si
nécessaire, peut faire des conclusions ou résumer les propos (pour permettre à l’auditoire de
retirer qlq chose de ce débat)

- Traditionnellement, il est un journaliste, un « analyste », ou bien une personne jouant ce role


en fonction d’une position institutionnelle donnée (ex. au Parlement ce sont souvent des
personnes qui, en fonction de leur position institutionnelle en tant que président de l’assemblée
vont prendre le role de modérateur neutre par rapport aux députés qui vont débattre. Il se
pourrait qu’il garde sa couleur politique mais va malgré tout respecter le droit des minorités
mais très généralement il sera neutre politiquement)

- Généralement, le modérateur se doit d’être impartial : ne pas appartenir à un partit ou avoir


une appréciation personnelle à un débatteur ou opinion. Meme s’il a des opinions, il doit rester
impartial et ne pas donner son opinion car c’st l’opérateur qui donne son opinion

3. Le rôle du public
- Il va directement influencer le comportement des débatteurs : les débatteurs savent qu’ils sont
regardés et ça aura une influence sur le verbal, le non-verbal et le para-verbal. Entendre des
applaudissements, murmures ça influence aussi

- Il influe par sa prise en compte dans la création du dispositif (surtout pour les débats
médiatiques) : quand on sait que cv être diffusé à la tv, on va se fier à certaines règles qui
correspondent aux règles médiatiques. On va prendre en compte le public

- Il peut réagir en séance et/ou réagir au moyen d’un comportement suscité par le débat en
question (vote, décision, etc) : il y a une réaction très forte du public, notamment aux EU où le
public peut poser des questions

Traditionnellement, on parlera d’un auditoire (= public) pour faire référence au public dans le cadre
d’un débat en face à face ⇾ faut convaincre un auditoire = métonymie

• Les différents formats du débat public


Tout débat doit être bien réglé et structuré car l’objectif est une certaine équité : il ne faut pas
qu’une seule position prenne un large temps de parole et qu’une autre position bénéficie de moins
de temps. Il y a 4 grands types de formats bien connus, repris par le S :

1. Format Karl Popper (tableau slide avec les différents moments d’un débat) : c’est un débat
très structuré avec la volonté de donner un temps de parole équitable aux équipes ainsi qu’une
sorte de ping-pong où les débatteurs se renvoient la balle, notamment en se posant des questions
2. Format Lincoln-Douglas : on pose des questions déterminées aux différents allocutaires où, le
débatteur qui pose la qst va, dans un premier temps, répondre à la question puis celui à qui la
qst a été posé va commenter la réponse pour au final répondre à la qst
3. Format parlementaire : grosse diversité dans les formats de type parlementaire (ps complet)
4. Format émission-débat : ce qui se fait dans les médias, typiquement à la tv où il y a toute une
série de diversité

ASG - Compétences oratoires "8


3. Le débat public médiatique

• Le dispositif du débat médiatique


L’axe de Charaudeau : slide

- Dimension horizontale : oppose l’évènement rapporté à l’évènement provoqué


✓ ER = év qui s’est passé indépendamment du journaliste
✓ EP = débat va se poursuivre suite à la provocation de la rédaction, débat provoqué, construit
C’est intéressant de remarquer que certains débats sont construits et ne sont pas le fruit d’un év en
particulier. Il y a donc des débats qui sont produits par les médias

- Dimension verticale : oppose l’instance interne (instance rédactrice interne à la rédaction ⇾


éditorial, chronique, commentaire-analyse) à l’instance externe (instance rédactrice externe à la
rédaction ⇾ ho politique, etc ⇾ analyse d’experts extérieurs)

Donc, dans le cadre du débat public médiatique, on peut dire que c’est un év extrêmement provoqué
par la rédaction, avec un engagement qui pourra être + ou - engagé en fonction de qui va débattre.
Il faut donc retenir que c’est un év provoqué par la rédaction qui a des objectifs bien précis.

Caractéristiques des débats médiatiques :


1. Ils servent les intérêts économiques du média qui les publicise : si les productions investissent
de l’argent ds un débat c’est qu’il va servir les intérêts économiques de la chaine. On vise les
intérêts de l’audience, surtout si ça coute de l’argent et du temps d’antenne (S)
2. Ils ne font pas que rapporter un échange de parole mais le provoquent (Ch) ⇾ év produit va
pouvoir devenir un futur év rapporté dont on parlera dans des éditions ultérieures (on provoque
pour produire un év gang). L’év produit va donc auto-alimenter la chaine ce qui sert encore les
intérêts
3. Ils sont modérés par un représentant des médias avant tout : en règle général, c’est un
journaliste qui va modérer (animer) les débats. Il aura lui-même en tete différents types
d’intérêts (notamment l’audience) et modérera le débat en tant que représentant de la chaine/de
l’émission. Il pourra servir du débat pour créer des échanges houleux entre les débiteurs car on
crée l’év médiatique. Le représentant des médias va servir le spectacle médiatique plutôt que la
démocratie

Paramètres à prendre en compte :


- Données de l’émission
- Statut de l’émission dans la grille de prog (enrg ou pas, etc)
- Statut des participants (qui sont les débatteurs/modérateurs, est-ce qu’il y a des chroniqueurs)
- Scénographie du plateau (même la chaleur de l’émission est calculée au degré près, comment
agence-t-on les débatteurs entre-eux, pupitre ou pas, possibilité de se déplacer ou pas. La façon
de disposer les débatteurs aura une influence sur le ton du débat, les débatteurs n’ont pas les
memes capacités : certains sont mieux debout, d’autres assis, etc.)

Trois familles de règles propres au format du débat :


- Règles relatives à l’organisation structurale du débat (= scénario du débat, faut le prendre en
compte avant d’entrer au débat)
- Règles relatives à l’alternance des prises de paroles (on ne prend pas la parole n’importe
comment)
ASG - Compétences oratoires "9
- Règles relatives aux relations interpersonnelles
Ces règles peuvent être tacites ou non (= explicites ou nn), rigides ou souples (= s’en écarter ou pas)

Critique du débat médiatique


• Retour sur Habermas
Selon Habermas, l’espace pub est envisagée comme une construction socio-historiquement située et
coextensive à l’émergence de la bourgeoisie. Il est considéré comme un espace de discussion qui se
veut libre (tout le monde peut y participer, pas de censure par le pouvoir) et basé sur une logique de
délibération rationnelle et publiciste donc, en théorie, accessible à tous.

Selon Habermas, l’EP est le lieu d’incarnation d’une « opinion publique » qui est critique de l’E
moderne naissant, par un « public » constitué de citoyens. L’opinion pub pour lui est une opinion
qui émane de l’EP où on débat de manière libre et rationnelle. L’opinion pub n’est pas la meme que
celle des sondages. Importance et nécessité de la publicité de l’info et des débats. On doit pouvoir
obtenir des info sur ce que fait le pv, sur l’avis des gens, etc. L’info doit donc être publique, pas
censurée.

Habermas va considérer que la sphère public idéale telle qu’il l’entend n’existe plus de cette
manière dans nos sociétés modernes : elle est pervertie par de nombreux él et l’une des plus grandes
raisons de sa perversion repose sur le fait qu’elle sera pervertie par des instances privées (tout le
monde ne sait pas participer aux débats médiatiques, etc.).

• De la publicité critique à la publicité de la « manipulation »


Il va remarquer que la pub ne va plus servir à informer mais à manipuler ⇾ critique marxiste, anti-
capitaliste de la pub. Il dit qu’on va d’avantage manipuler l’EP. Cela se passe notamment par le rôle
des médias dans l’érosion de l’EP : les médias vont devenir des entreprises médiatiques qui vont taff
pour devenir de grands conglomérats qui seront finalement sous l’emprise de qlq grandes
entreprises capitalistes ⇾ accaparement de l’EP par des intérêts pv. On n’aura plus de sphère public
qui sera ouverte à tous où on pourra communiquer. Avec l’apparition d’internet, ce débat sur l’EP va
renaitre car internet va permettre de créer une sphère pub virtuelle, à travers internet. Notre
utilisation d’internet est, encore une fois, accaparée par quelques grosses entreprises, qui ne sont
meme pas Eur. Internet n’est donc pas finalement aussi libre que ça : algorithme, censure, etc.

Les conséquences : peut-on avoir des débats publics fonctionnelles dans des univers médiatiques
ainsi où les chaines, radios servent, avant tout, leur intérêt économique ?
Cette question a notamment été répondue par Bourdieu.

- Il considère que les caractéristiques du débat médiatiques provoquent immanquablement des


dérives
- Critique générale de la tv : « pas très favorable à l’expression de la pensée » : urgence et fast-
thinking ⇾ faut se dépêcher psq les espaces pub sont achetées, faut donc interrompre l’émission à
un moment. Faut aussi pouvoir dire les choses rapidement or, débattre, informer prend du temps
mais B relève que la tv ne permet pas de favoriser cette prise de temps donc à coté de l’urgence
se développe le fast-thinking, débat rapide et rapidement ingurgité

Il concentre son attention sur deux aspects - avec l’idée qu’on adhère à une norme spécifique :
✓ Composition du plateau - écarts à la norme

ASG - Compétences oratoires "10


- qui invite-t-on constamment ? qui n’invite-t-on jamais ? qui refuse (et pq) ? quelle logique
préside à la présence de tel ou tel débatteur ? On s’intéresse donc au casting des débatteurs. Une
logique pourrait être la volonté de faire débattre 2 personnes dont on sait n’arriver jamais à rien
ou alors des personnes qui aiment la polémique. Parfois, les émissions cherchent à obtenir du
clash pour ensuite pouvoir rapporter les propos ⇾ faire un debrief et alimenter les discussions
après le débat. Un autre él pourrait être le fait que la personne a écrit un livre (la personne va
donc accepter de débattre pour faire la promotion de son livre) ⇾ choix mercantile faisant que la
pers va débattre sur le plateau. Il pourra réagir au débat psq’il aura fait la promo de son livre.
Ceux qui refusent/qu’on n’invite pas : ils n’adhèrent pas au format télévisuel (Bourdieu par ex
n’a assisté qu’a 1 ou 2 émissions tv). Les universitaires n’aiment pas non plus car ils savent
qu’ils n’auront pas le temps d’exposer leur pensée. Ex. : Joffrin a refusé de participer à une
émission CNews car il y avait Zemmour. On peut aussi choisir d’inviter des personnes qu’on
connait ou alors les amitiés qu’on se crée soit après les émissions soit en dehors des émissions.
Ce sont donc tjr les memes qui reviennent, les bons clients des prog médiatiques, des journalistes.
Cela entretient une sorte de notoriété spécifique faisant qu’on les rappellera. On appelle souvent
Zemmour psq’on sait qu’il va sortir des dingueries qui vont intéresser le spectateur, qui ne va pas
s’ennuyer et qui va reprendre les clash. Il y a aussi volonté de faire rencontrer des personnes dont
le débat va ê explosif quand ils vont se rencontrer. Quand on doit parler vite, on peut aussi ê
amené à trouver des « petites phrases assassines » dont on sait qu’elles seront récupérées par les
médias mais aussi qui vont faire taire l’interlocuteur. Le débat à la tv ne contribue pas à créer un
climat propice et s’ils ne servent pas à cet idéal démocratique à amener les gens à synthétiser des
opinions antagonistes, on ne parvient plus à remplir les conditions d’un débat idéal

- Ex. CNews : il va dicotomiser les deux débatteurs, il présente les 2 antagonistes en renforçant cet
antagonisme mais sans volonté éventuellement à s’imaginer que ces deux débattues puissent
trouver un terrain d’entente. Il veut créer un face à face, un duel. L’idée d’un débat c’est de faire
une synthèse des deux antagonismes, un consensus alors que face à la tv le journaliste a présenté
ça comme un duel entre 2 personnes qui s’affrontent. Ce qui sert la chaine c’est de faire débattre
des personnes qui ont une divergence d’opinion sans nécessairement avoir la volonté de trouver
un terrain d’entente. Salavastru parle du modérateur comme un « assistant de la parole »

- Débatteurs qui ne sont pas toujours égaux sur un plateau de tv : tt le monde n’a pas les memes
compétences en matière argumentative/communicationnelle ⇾ après les manif des gilets jaunes,
on a fait venir des personnes lambda sur des plateaux, se sont des personnes qui n’étaient pas
préparées à débattre face à des personnes qui étaient habituées à débattre. Ca peut poser des
problèmes démocratiques, faut pouvoir mettre les personnes à l’aise et les mettre avec des
personnes bienveillantes ⇾ devrait avoir une égalité entre débatteurs. L’animateur devrait mettre
alz celui qui n’a pas les compétences communicationnelles même si dans l’idéal ils devraient
avoir les mêmes compétences pr que le débat soit équitable

- Il faut que les débiteurs soient nommés/identifiés : ça comporte des dimensions d’étiquetage

- Relativité du positionnement des participants : manquer de certaines opinions qui n’apparaissent


jamais ds les débats télévisés

✓ Rôle du modérateur-présentateur (ou animateur)

ASG - Compétences oratoires "11


Son role principal est de guider le débat, diriger es participants pendant le débat pour s’assurer que
tout le monde sache parler, que ceux qui n’ont pas les compétences de parler puissent le faire de
façon la plus adéquate possible. Mais il y a des problèmes :

- Il peut imposer un certain ton/cadrage du débat qui ne soit pas neutre et qui tente à discréditer de
certains débatteurs ou leur parole. S’il veut cadrer le débat à venir, il doit le faire de façon neutre

- Il peut contraindre la parole (le pousser à penser d’une certaine manière) plus qu’il ne l’expose.
Le modérateur peut tout simplement imposer le cadrage par sa question « D’abord, est-ce que
vous êtes choqués tout simplement » ⇾ en mode il devrait être choqué

- il peut couper la parole et la distribuer quand ça l’arrange : il peut couper la parole quand qqn
parle trop et ne laisse pas aux autres le temps de parole

- il peut se faire porte parole du public quand ca l’arrange

- il peut devenir débatteur à part entière (>< impartialité)

- il peut chercher à spectaculariser le dispositif

4. Débats, controverses et polémiques


Ces notions ont plusieurs définitions, on a déjà définit le débat dans ce cours.

La controverse est une situation d’incertitude en société au sujet d’une question donnée et dont
l’issue n’est pas encore stabilisée. Les types les plus courants de controverse :
- Les controverses scientifiques (covid: est-ce que le vaccin est dangereux, est-ce que le Coro tue +
les personnes âgées ? etc)
- Controverses doctrinales
- Controverses sociales (faut-il euthanasier les personnes dépressives ?)

Toute controverse va impliquer des moments des débats ainsi qu’une multiplicité d’opinions et
d’acteurs hétérogènes.

• Elements de rhétoriques
Exemples de paralogismes
Quand on remplace homme par humain, on remplace toute ambiguïté.

1. Quelques rappels de logique

II EME PARTIE
I. Quelques rappels logiques

Rappels de base de la logique classique aristotélicienne


Pourront intéresser l’orateur dans la façon dont il va pouvoir défendre son opinion et
argumenter
1. Les « lois de la pensée »
ASG - Compétences oratoires "12
Trois principes ou postulats de base énoncés par Aristote :
- Principe d’identité : « A est A » chaque élément à son identité propre
- Le principe de non-contradiction : « A ne peut être à la fois B et non-B »
Exemple : Tel être humain en peut être à la fois vivant et non-vivant, vivant et
non-vivant ne peuvent pas être appliqué en même temps au même objet ou
individu
- Principe du tiers exclu  : «  Soit A est B, soit A est non-B  », on exclut la
troisième possibilité, il n’y en a pas une autre que celles -là.
Exemple : une proposition est soit vraie soit fausse
2. les composants de base de la pensée logique
Notre discours pour être rationnel est toujours composé de 3 éléments :
- les termes
- les propositions : faits déterminés

- les raisonnements : signes de relations particulières entre propositions ou faits


déterminés
Ces 3 composants de la pensée sont en fait des signes. Lorsque l’on parle et on raisonne
on mobilise pleins de signes.
On travaille avec des signes du réel.
Exemple  : les hommes sont mortels, les Grecs sont des hommes donc les Grecs sont
mortels (ordonation hiérarchique entre les termes)
Ainsi on mobilise des termes que l’on combine ensemble pour faire des propositions, des
propositions qui sont combinées ensemble pour faire des raisonnements.

a) Les termes (qualité et relations)


- Les termes désignent des individus ou des choses particuliers (des sujets-
Exemple : ULB, Gaspard, la reine du royaume uni
- Les termes qui signifient des concepts
Exemple : La reine du royaume uni est mort (état non-vivant)
- Un terme peut désigner des relations
Exemple : Paul tue Jean (tue désigne l’idée de quelqu’un- tue = relation entre Paul et
Jean)
En logique ce que l’on appelle un terme va soit désigner un individu ou un concept
qui peut être une relation, un caractère, une qualité.

Un même terme peut être conçu à partir de langues différentes. D’un point de vue
logique ça reste le même terme.
b) Le problème de l’ambiguïté
ASG - Compétences oratoires "13
Notre faculté de langage peut vite passer dans l’ambiguïté dans l’utilisation des mots et
dans la construction des phrases. On a des mêmes signifiants mais aux signifiés
différents.
Exemple : je n’aime pas les avocats =fruit ou profession ?

Des mots peuvent être ambigus t il va donc falloir désambiguïser notre discours si cela
est nécessaire.
c) L’importances des définitions dans notre discours

Deux types de définitions :


- La définition des mots : définition des dictionnaires. On va définir les mots
- La définition des choses : définir le caractère d’humanité.
Exemple  : qu’est-ce que c’est qu’être humain ou qu’est-ce que l’humanité,
quelle est l’essence de l’être humain ; Ça va toucher la science etc…

Les règles concernant les définitions des noms :


- Ne pas entreprendre de définir tous les mots  : c’est impossible de définir
tous les mots
- Ne pas modifier les définitions déjà reçues  : très typique chez les
philosophes qui vont imputer de nouvelles définitions aux mots déjà connus
- Donner des définitions usuelles des mots (en se basant notamment sur
l’étymologie) , reconnues et acceptées par le plus grand nombre.
Exemple : Fasciste : ça ne sert à rien de lui donner une autre définition. On
peut se baser sur l’étymologie du mot

« Voilà dont la grande utilité de la définition des noms, de faire comprendre nettement
de quoi il s’agit, afin de ne pas disputer inutilement sur des mots, que l’on entend d’une
façon, et l’autre de l’autre, comme on fait si souvent, même dans les discours
ordinaires » (Arnaud et Nicole 1992)
Les règles concernant les définitions des choses :
- Une définition doit être coextensive à l’objet défini  : si je veux définir ce
qu’est un caniche je ne dois pas définir ce qu’est un chien car chien renvoie à
une classe d’objets beaucoup plus large et on ne sera pas assez spécifique. Si
je défini démocratie en donnant la définition de démocratie directe ce sera
beaucoup trop spécifique.

- Une définition doit être claire : la définition doit mobiliser des termes claires
et réputés connus.
Exemple  : Aristote définit l’âme  : réalisation première naturelle d’un corps
organisé (trop complexe car faudra définir chaque terme de la définition pour
la comprendre)

ASG - Compétences oratoires "14


- Une définition doit être concise et pas trop longue : Sinon elle va accaparer
l’essentiel du discours.
- Une définition ne doit pas être circulaire : pour définir quelque chose je ne
peux pas mobiliser le terme à définir

Exemple : un suspect est une personne suspectée


Les termes peuvent donc soit renvoyé à des concepts. Il faut faire attention à
l’ambiguïté et faire attention à la définition des choses
1.2.2 Les propositions
➢ Les propositions combinent les termes entre eux qui représentent des faits réels.
➢ Les propositions peuvent être vraies ou fausses
Il existe quatre types de propositions :
- Celles-ci peuvent être divisées en fonction de la quantité ou de la qualité
Quantité : universelles ou particulière

Qualité : affirmatives ou négatives


Universelle affirmative : tous les hommes sont mortels (A)
Universelle négative : Aucun homme n’est mortel (E)
Particulières affirmatives : Quelques hommes sont mortels (I)
Particulières négatives : Quelques hommes ne sont pas mortels (O)
➢ Des relations logiques peuvent être décrites entre ces 4 définitions :
Voir graphe
- Les contraires  : tous les hommes sont mortels (universelle affirmative) c’est
le contraire de aucun homme n’est mortel (universelle négative)

- Les subcontraires  : opposition entre la particulière affirmative (quelques


hommes sont mortels) et la particulière négative (quelques hommes ne sont
pas mortels)
- Les contradictoire
- Les subalternes
Il y’a des règles au niveau des relations (voir UV)
- Deux contraires(universelles) ne peuvent être vraies en même temps mais
deux contraires peuvent être fausses en même temps. Il peut être faux que
tous les hommes sont mortels et il peut être faux que aucun homme n’est
mortel. Parce qu’il peut y avoir que quelques hommes sont mortels et que
quelques hommes ne soient pas mortels.
- Deux subcontraires (universelles) peuvent être vraies en même temps mais
deux subcontraires ne peuvent pas être fausses en même temps

ASG - Compétences oratoires "15


-
Compléter slide UV
!!Tout cela aide à structurer la façon dont on va pouvoir parler du monde

1.2.3 Les raisonnements


Tout raisonnement peut être constitué de 3 propositions :
➢ On va mettre en relations deux prémisses qui vont nous permettre d’inférer une
vérité déterminée que l’on va appeler la conclusion.
Exemple :
Prémisse 1 : tous les hommes sont mortels
Prémisse 2 : les Grecs sont mortels
Conclusion : les Grecs sont mortels
➢ Mettre en relation deux propositions vraies, appelées « prémisses », de telle sorte
qu’on puisse inférer légitimement de cette mise en relation une troisième
proposition, également vraie appelée conclusion
➢ Un raisonnement est concluant 1°si les deux prémisses sont vraies et 2° si
l’inférence est formellement légitime
- Des raisonnements peuvent être formellement légitimes mais matériellement
faux et donc non concluants
Exemple : « les hommes sont immortels et les grecs sont des hommes, donc les
grecs sont immortels »

Trois grands types de raisonnements :


- Raisonnement abductif
- Raisonnement inductif
- Raisonnement déductif : démonstrations et syllogismes
➢ Chaque proposition d’un raisonnement peut être une règle, un cas d’application
d’une règle ou le résultat de l’application d’une règle.
Raisonnement déductif :
Tous les haricots de ce sac sont blancs (Règle connue)
Ces haricots sont dans ce sac (cas d’application de la règle connue)
Ces haricots sont blancs (Résultat certain de l’application de la règle)
➢ La conclusion est nécessaire et certaine

Raisonnement abductif :
ASG - Compétences oratoires "16
Ces haricots sont blancs. (résultat de l’application d’une règle supposée)
Tous les haricots de ce sac sont blancs (Règle supposée)
Ces haricots proviennent de ce sac (Cas d’application possible de la règle)
La conclusion n’est que possible mais pas certaine
➢ Raisonnement inductif ou généralisation

Ces haricots sont de ce sac (Cas d’application de la règle à déterminer)


Ces haricots sont blancs (Résultat de l’application de la règle à déterminer)
Tous les haricots de ce sac sont blancs (Règle probable déterminée)
➢ La conclusion est probable
On peut inférer une conclusion qui n’est que possible(abductif), une conclusion qui
n’est que probable(inductif) et une conclusion qui est certaine(déductif).
Si on veut contrecarrer notre adversaire on pourra le faire à 3 niveaux
- Au niveau des termes : ambigus et pas claires

- Au niveau des propositions  : tes prémisses sont incohérentes, fausses ou


contradictoires
- Au niveau du raisonnement : au niveau de la validité de l’inférence
3. les paralogismes (erreurs de raisonnements)
1.3.1 Différence entre paralogisme et sophisme
Paralogisme raisonnement fallacieux en apparence valide mais ne l’est pas mais
n’a pas l’intention de nuire
sophisme  : raisonnement fallacieux en apparence valide mais ne l’est pas mais
avec l’intention de nuire

Exemple de paralogismes :
1.
Tous les hommes sont mortels
Felix est mortel (hors Felix est un chat)
Donc Félix est nécessairement un homme

2.
Félix es médecin
Félix a empoisonné son patient

Les médecins empoisonnent (nécessairement) leurs patients


ASG - Compétences oratoires "17
3. Tous les hommes sont mortels
Felix n’est pas un homme
Donc Félix n’est nécessairement (comme si c’était sure) pas mortel

4. Ou bien Michel est méchant, ou bien Michel est insensible.


Michel est méchant
Donc Michel n’est nécessairement pas insensible
Compléter avec UV
5. Felix peut êt
6. Celui qui faut du mal à son prochain devrait être puni
Quelqu’un qui contamine son prochain lui fait du mal
Quelqu’un qui contamine (pas faire du mal volontairement) son prochain devrait
être puni.

2. Les cinq taches de l’orateur


La connaissance de la comm n’est pas comme celle de la science, elle n’évolue pas nécessairement
ce qui fait qu’on peut se baser sur les anciens textes.

Différentes écoles théorisent la réthorique mais pour ce cours, nous allons nous baser sur qlq écoles.
Ceci dit, il est difficile de théoriser la réthorique car il y a une multitude de déf, même si on peut
sortir un trait général ds les différentes déf.

• Définition :
La réthorique est l’art3 de convaincre un auditoire. On peut donc considérer que la question centrale
de la réthorique est de savoir comment convaincre un auditoire : on peut convaincre un auditoire à
partir d’un communiqué de presse, d’une affiche (même s’il n’y a que 5 mots), un discours
élocutoire, etc. et donc tout ce qui est discours.

• L’efficacité :
Si on arrive à convaincre un auditoire, on arrive à être efficace

• Le bien commun :
Importance transversale de la recherche du bien commun. Déjà Platon parlait de la réthorique pour
le bien et pour le mal. L’art oratoire doit donc ê utilisé d’un point de vue éthique pour arriver au
bien commun.

La pratique oratoire se doit d’être saine et servir l’intérêt général, tout comme le débat public.

* Les cinq taches de l’orateur :

3On parle d’art et pas de science, ce qui faisait déjà débat dans les temps. Ici, on considère la réthorique
comme un art.
ASG - Compétences oratoires "18
1. Inventio (invention) : la recherche des arguments que l’on va mobiliser pour convaincre ⇾
trouver quoi dire
2. Dispositio (disposition, arrangement) : une fois qu’on a trouvé quoi dire, on doit structurer,
arranger, hiérarchiser ses arguments
3. Elocutio (élocution, expression) : mise en forme de l’expression du discours ⇾ rendre le
discours beau, éloquent. C’est la mise en style, le choix du bon mot
4. Memoria : faut mémoriser son discours, faut savoir de quoi on parle et si on a des notes, ne pas
les lire
5. Actio (action, performance) : en contexte, face à son public (présent ou pas), fait de vivre son
discours, le déclamer
Il faut maitriser tous ces aspects pour convaincre.

Inventio :
« L’invention consiste à trouver les arguments vrais ou vraisemblables, propres à rendre notre cause
convaincante » (Cicéron, Livre I).

Avant de vouloir convaincre qqn, faut se faire une idée claire de sa propre opinion, connaitre sa
propre opinion au sujet de quelque chose et pour ce faire, il faut se renseigner. Il ne s’agit pas d’ê
expert sur la question mais il ne faut pas non plus être ignorant. Il faut donc chercher le quoi dire.

Il est également important de connaitre le contexte de communication car il va nous dire qui on va
devoir convaincre : on doit arriver à faire penser autrement, émerger des croyances nouvelles chez
notre auditoire. Il faut tenter de connaitre la psychologie de son auditoire, de sa cible ⇾ faut se
mettre dans la peau de qqn qui ne pense pas comme nous.

• Distinction entre argumentation et démonstration :


La démonstration c’est ce qui est utilisé dans les math, dans les sciences où on aboutit à une
conclusion. Elle consiste à démontrer les choses. Lors des débats, on ne va pas démontrer qlq chose
comme le fait le mathématicien, qui mettrait tout le monde d’accord avec une certitude à 100%, on
va argumenter.

Reboul : pour lui,


- une argumentation s’adresse toujours à qqn dont elle prend en compte le caractère, les habitudes
de pensée, les émotions, les croyances, etc. La démonstration mathématique ne s’attarde pas sur
ces aspects
- une argumentation s’appuie souvent sur des prémisses vraisemblables. Dans la démonstration,
les prémisses doivent être vraies alors que dans l’argumentation, nos prémisses peuvent être
vraisemblables (on ne peut pas dire des choses fausses mais on peut donc se baser sur le
vraisemblable)
- une argumentation utilise le « langage naturel » qui peut être source de confusion. Dans la D, on
peut utiliser les symboles, le lg mathématique alors que ds l’argumentation on doit utiliser le lg
naturel qui peut donc mener à ambiguïté ⇾ homme, Homme, humain, etc.
- une argumentation utilise des liens logiques qui ne sont pas toujours contraignants : quand on
argumente, on peut jouer sur le probable, le possible et le certain mais ça ne sera pas toujours
certain ⇾ on ne démontre pas qlq chose, on tente de convaincre en argumentant
- une argumentation est rarement invincible et peut ê réfutée par une autre argumentation tout
aussi valable : le fait qu’on puisse argumenter montre qu’on est sure de rien et que notre argu

ASG - Compétences oratoires "19


puisse être mise à égalité par rapport à une autre. Ce qui fait débat c’est qu’on va pouvoir contre-
argumenter

« Il est évidemment ... slide » (Aristote)


Pas de sens de demander à un mathématicien de faire de la réthorique et pas de sens de demander à
un orateur de faire une démonstration mathématique.

Enthymèmes : raisonnements qui n’explicitent pas toutes leurs propositions (prémisses ou


conclusion)
➣ « Nous vaincrons (= conclusion) parce que nous sommes les plus forts (= prémisse) » ⇾ Cette
énoncé ne va qu’expliciter la conclusion et 1 seul prémisse. Il va aussi expliciter une règle (qui
n’est as explicité) : « Les forts sont toujours les vainqueurs » et donc le raisonnement complet
(syllogisme) aurait été : « Les forts sont toujours les vainqueurs et nous sommes les plus forts,
donc nous serons les vainqueurs »

La plupart du temps, on argumente en enthymème, on ne va pas expliciter l’ensb des prémisses et


des conclusions. Notamment psq’on ne veut pas attirer l’attention sur une proposition qui serait
propice à discussion. On bascule donc vite fait sur la manipulation. Mais parfois, on utilise l’enthy
sans cette volonté de cacher des choses, juste psq certaines prémisses sont évidentes et n’ont pas
besoin d’élucidation.

• Quelques types d’arguments :


- L’argument de l’exemple : recours à un fait singulier, un exemple qui n’est pas général, qu’on
peut mobiliser et qui peut ê réel/fictif qui va servir à justifier une généralité. Mais là, se pose la
question des généralisations abusives. Quand on choisit un fait singulier, faut veiller qu’on puisse
inférer sur une généralisation de personnes et pas faire des généralisations abusives
- L’argument d’autorité : justifier une opinion car elle a été énoncée par une autorité !on peut
aussi contester cela ⇾ remettre en qst l’autorité
- L’argument de communauté : faire allusion à des croyances et valeurs qui sont supposées
partagés par l’auditoire (prudence, sureté, etc mais on pourra contre-argumenter par le « qui ne
tente rien n’a rien » par ex et donc prendre la val inverse)
- L’argument de cadrage : présenter la réalité selon une perspective de cette réalité en occultant
d’autres él de cette réalité
- L’argument d’analogie : user de similarité entre deux éléments pour justifier qlq chose. On peut
contester une analogie en mettant en avant les différences entre ces analogies
- L’argument de l’alternative : considérer qu’on a soit a soit non-a ⇾ exclusion. Sauf que parfois
on veut opposer des choses qui ne sont pas nécessairement opposables. Dans le débat pub, on va
créer des oppositions qui ne sont pas vrmt opposables ⇾ il existe une troisième voie

• La topique :
fait de choisir des types d’arguments. Ca vient de topos. Il y a des arguments ds la réthorique qui
reviennent de façon récurrente en fonction des cas.

Les stratégies argumentatives (tab) :


??

Stratégies d’alliances entre partis :

ASG - Compétences oratoires "20


* On peut soutenir l’argument de l’adversaire, en les raffinants, en élucidant les thèses avec
lesquelles on est d’accord puis former de moi-même une thèse déterminée résultant de cette
alliance. C’est un cas de stratégie que S appel argumentation directe
* Etre d’accord avec les thèses de l’adversaire mais pas avec ses arguments : on va donc proposer
une argumentation alternative (S) qui sera différente mais pou justifier la même thèse ⇾ on
utilise cette stratégie quand c mal argumenté
* pas d’accord avec la thèse mais d’accord avec les arguments : genre on apprécie ce que le type dit
mais on n’aboutit pas à la même conclusion ⇾ situation d’argumentation inverse ou réfutations
(S) et là les arguments sont les mêmes mais pas la conclusion
* je ne suis ni d’acc avec la thèse ni avec les arguments : contre-argumentation parfaite où je vais
non seulement pas reprendre les memes arguments pour une conclusion qui est totalement
différente
Pour nos thèses, on sera peut-être pour puis contre mais parfois on sera peut-être d’acc avec des
arguments de notre adversaire sans pour autant être d’acc avec sa conclusion. On pourra le signaler

L’ethos de l’orateur et le pathos de l’auditoire (Aristote)


Pour convaincre, on va pouvoir mobiliser la personnalité (= ethos) de l’orateur pour convaincre ce
qui va amener l’auditoire à avoir confiance. Faut vrmt que l’auditoire ait confiance pour ê
convaincant. L’orateur doit donc se rendre bienveillant et faire preuve de vertu, bon sens. Ex.: « Ce
n’est pas à vous que je dois rappeler que l’honneur est une vertue » : genre il montre qu’il fait
confiance à son auditoire et subtilement il va gagner sa conf.

On va aussi pouvoir faire appel au pathos de l’auditoire (= émotions, sentiments). Ici, on va


stimuler certains sentiments, des émotions au niv de l’auditoire + attirer l’attention sur certains él de
la réalité pour stimuler des sentiments déterminés dans l’auditoire. Le pathos peut aussi servir à
sensibilise sur des causes, des lois, opinions. L’orateur pourra aussi jouer sur cette fibre mais, d’un
pt de vue éthique, il ne s’agit pas de manipuler pour manipuler, le but doit être de chercher le bien
commun. On peut donc utiliser les émotions de l’auditoire pour défendre le juste et le faire de
manière éthique.

On a aussi de la réthorique visuelle. Au niveau de l’ethos, visuellement, chaque homme d’état ne


projette pas le meme ethos, la même personnalité, le même caractère (ex. : Putin (torse nu, guerrier)
vs Zelensky (costard, posé)). Rien que la façon de s’habiller peut donc communiquer.
Au niveau du pathos, on peut jouer sur la sentimentalité de l’auditoire en montrant visuellement la
détresse de certains populations pour les amener à faire don par ex.
➣Abbé Pierre : millions de personnes gelaient de froid à Paris, fallait convaincre l’auditoire à
aider les SDF et donc on joue sur le pathos : « Mes amis au secours ! Une jeune femme vient de
mourir de froid... sans toit, plus d’un presque nu... » ⇾ joue sur un cadrage spécifique d’une
réalité, cadrage dramatisant où on crée un « texte pathétique »4

La dispositio
Une fois trouvé les arguments, faut s’ordonner, les agencer et pas commencer par n’importe quoi.
On n’aura pas le même plan en fonction du discours/auditoire. L’agencement du discours sera
adapté aux circonstances.

4 Auj,pathétique veut dire que c gênant mais dans le temps, en réthorique, un texte pathé est un texte qui
joue sur les émotions, le pathos et donc pas un truc malaisant.
ASG - Compétences oratoires "21
Plan qui suit les règles de l’art5 : genre judiciaire (psq l’art oratoire était destiné à des avocats à
l’époque) même s’il peut être mobilisé dans d’autres circonstances. Il y aura des parties du discours
qui seront agencés de cette manière :
- Exordo (intro) : moment où on va introduire notre discours, annoncer notre sujet ou notre
opinion ⇾ rendre l’auditoire attentif à ce qu’on va dire. C’est donc surtout pour capter l’audi
➣On peut commencer par une blague, une anecdote, dire direct notre opinion, etc ⇾ plusieurs
moyens de capter l’attention
- Narratio (exposition) : problème qui est en jeu, pq je suis là entrain de parler. Je vais donc
expliquer ce de quoi il s’agit, exposer le cas qui ns concerne
➣La France, la Belgique vont mal
- Partitio (partition) : présenter globalement la façon dont je vais argumenter par la suite,
expliciter comment on va mener son discours pour qu’il sache où on va aller, ce qui l’attend et à
quoi il devra particulièrement faire attention (genre ça on est pas oblg de faire quand c bref)
- Confirmatio (confirmation-argumentation) : exposer les arguments qui vont soutenir notre
thèse
- Refutatio (réfutation) : anticiper les arguments de l’adversaire et réfuter l’argu très possible ou
probable que mon adversaire va soutenir (on pourra le faire lors de l’ex pq pas)
- Peroration (péroraison) : conclusion du discours où on va reprendre des résumés du msg qu’on
veut qu’absolument que l’auditoire retienne, rappeler l’opinion défendue pour que l’auditoire
n’oublie pas psq gén l’auditoire retient ce par quoi on termine. Faut donc placer les él qu’on veut
que l’auditoire retienne et reparte. C’est à ce moment où on pourra vraiment jouer sur le pathos
pour que l’audi reparte avec un sent vif par rapport à la thèse défendue

Faut réfléchir où on met quoi, retirer certaines parties mais faut absolument faire cet exercice de
dispositio. 🤓
On peut arranger notre disposition en fonction de notre thèse.
* On ne peut passer du probable au possible pour arriver vers le certain.

Quelques règles pour l’élaboration d’un plan de discours (Whately) :


• Rien ne devrait être manquant ni redondant : faut pas laisser des ? ou un besoin d’amples
informations aux autres + ne pas se répéter (sauf si ça crée des effets de discours)
• Les parties du discours doivent être cohérentes les unes avec les autres : ne pas avoir de
contradictions dans notre discours sinon l’opposant va s’en servir
• Rien ne devrait être abordé qui n’est pas pertinent par rapport au sujet traité ou au but envisagé
: il se peut que commencer avec une blague n’ait aucun rapport avec notre discours mais ça
peut ê une façon d’attirer l’attention de l’auditoire donc c ok
• Les différentes parties doivent être reliées entre elles par des transitions appropriées

L’elocutio :
On peut le traduire par l’expression, le style, l’élégance. C’est l’expression de nos idées qui sont à
ce moment là squelettique ⇾ faut mettre nos argument en valeur, être éloquent. Il y a 4 qualités de
l’expression :

1. Correction : avoir un bon français, pas de fautes


2. clarté : être clair, se faire comprendre, parler clairement, de façon compréhensive

5 !! on ne suit pas nécessairement ce schéma. On peut skip certains trucs


ASG - Compétences oratoires "22
3. convenance : le discours doit convenir, doit être adapté par rapport au sujet traité et à
l’auditoire ⇾ on ne s’exprime pas de la même façon pour une éloge funèbre ou pour un mariage.
On peut aussi s’adapter aux volontés de la personnes pour/à laquelle on s’adresse
4. élégance : prêter attention au choix des mots qui peuvent avoir une influence sur l’élégance du
discours et les auditeurs, nombre de mots car parfois une phrase devrait se terminer plus vite
ou au contraire être allongée, arrangement des mots càd la façon dont on va construire notre
phrase. Wathely dit qu’il faut énergiser le discours

Les figures de réthorique : essentiel dans l’élocutio. Faut choisir la bonne figure, celle qui aura
bon sens. Mais il ne faut pas en abuser, faut que ça reste pertinent. Si on en abuse, l’auditeur ne va
se concentrer que sur les figures de réthorique, c’est pareil pr les fautes d’ortho ou de syntaxe.

La figure de rhétorique est un écart par rapport à une norme : au lieu de le dire littéralement, on le
dit au figuré ce qui crée un écart
➣C’est une belle femme vs c’est une déesse

Il est difficile de les classer :


- Les figures de sonorité :
• Allitération : répértition de consonnes identiques dans une suite de mots rapprochés (qui sont
ces serpents qui sifflent sur vos têtes)
• Assonance : répétition des memes voyelles (Elle était ma dame, elle était ma came, elle était
ma vitamine)
• Paronomase : même son mais pas même mot (il faut se tenir à carreau, Caro)

- Les figures de substitution : substituer un mot pour un autre


• Métonymie : exprimer un concept au moyen d’un terme qui exprime un autre concept mais
qui lui est connecté (Boire la mort ⇾ pour dire il a bu le poison ou alors maison blanche vs
gouv américain)
• Synecdoque : un type de métonymie, on va substituer la partie pour le tout et le tout pour la
partie (boire un verre plutôt que dire boire une bière)
• Périphrase : une expression plus compliquée ou plus longue pour qualifier qlq chose de plus
simple (le cinquième pouvoir, les petits hommes gris = fonctionnaires français)
• Antiphrase : employer une exp dans sons sens contraire, ironie (Bien visé! alors qu’il a raté)

- Les figures d’analogie :


• Comparaison : il y a le mot « comme » (sa barbe était d’argent comme un ruisseau d’avril)
• Métaphore : là il n’y a pas le « comme » (La vie est un jeu de cartes, Paris un casino)
• Personnification : comme une figure d’analogie (L’ordinateur fête ses 50 ans ⇾ comme si
c’était un humain)

- Les figures d’opposition


• Antithèse : créer du contraste entre 2 trucs qui s’opposent (Pyromane de ton coeur, Canadair
de tes frayeurs)
• Oxymore : rapprochement de 2 mots que le sens rend incompatible les uns avec les autres !
c’est bien 2 mots et pas un groupe de mot (un cyclone de douceur, étoile obscur, soleil noir)
• Chiasme : (celui qui s’élève sera abaissé, celui ??)

- Les figures d’insistance


ASG - Compétences oratoires "23
• Anaphore : usage répété du meme mot ou grp de mot ds une meme phrase (Moi, Président...)
⇾ Hollande l’a trop dit et ça a soulé
• Epiphore : attirer l’attention sur certaines choses en répétant le mot (Les courtes plaisanteries
sont les meilleures, Monsieur ;; La justice aura le dernier mot, Monsieur)
• Gradation : succession de mots croissant ou décroissant (Je suis blessé, je suis troué, je suis
perforé, je suis administré)
• Accumulation : synonyme (elle était ma drogue, ma dope, ma coke, mon crack)
• Palillogie : répétition du meme mot ou meme expression (sans cesse, sans cesse, sans cesse)
⇾ il l’a répété 6x pour marquer

- Les figures d’amplification et d’atténuation


• Hyperbole : on va exagérer (c’est démentiel, c’est un nain, elle est anorexique, etc)
• Litote : dire le moins pr dire le plus (c’est pas mal alors qu’on est hyper satisfait)
• Euphémisme: vouloir atténuer (les personnes en déplacement plutôt que migrant, troisième
âge plutôt que vieux, ils l’ont supprimé plutôt que tué)

- Les figures de construction


• Zeugme : supprimer des mots pr aller plus vite (la tête est tiède, les mains (sont) froides, les
jambes (sont) glacées)
• Anacoluthe : on termine par qlq chose de syntaxiqument différent (rentré chez lui, sa femme
était malade)
• Asyndète : supprimer les liens de conjonction (je suis venu (et), j’ai vu, (et) j’ai vaincu)
• Parallélisme : recréer la meme structure « craintive je te sers, aveugle je te suis)

Faut en user de manière équilibrée et bien les choisir.

Memoria:
Même si on prend des notes, faut retenir son discours comme ça, en voulant vérifier nos notes, on se
met pas à les lire et on sait quoi se trouve où exactement. De plus, retenir par coeur permet de
travailler la mémoire.

L’actio :
La performance oratoire, la déclaration face au public.
C’est là où il va y avoir l’expérience de communication. Tout ce qui va entourer le verbale va
permettre de rendre le verbal plus efficace. Ce n’est pas qu’une affaire de verbal que de convaincre
un auditoire.
Le corps va devenir une machine a communiquer les choses donc tout va compter : gestuelle, ton de
voix, etc.

- Le verbal : il est central. Il faut avoir une bonne diction (articulation), une bonne prononciation

- Le para-verbal : pas les mots en tant que telle mais tout ce qui entoure le verbe, les mots, la lg ⇾
tout ce qui concerne la voix : les intonations, le débit (parler plus vite ou moins vite par moment),
savoir user du silence, l’accent (on peut le cacher ou en exagérer), le timbre, usage du souffle &
de la respiration, etc.

- Le non-verbal :

ASG - Compétences oratoires "24


- Elements statiques (qui ne bougent pas) : apparence physique de l’orateur qui doit être
réfléchie (habit, soin, signes religieux, physionomie ⇾ si on est bossu, se remettre droit, etc)
- Elements cinétiques (él non-verbaux qui sont en mouvement) : tt ce qui concerne le
mouvement, il ya des mouv lents (expression, regard ⇾ très important c pour ça qu’il faut
connaitre son discours faut ê cap de regarder dans les yeux de son auditoire et de
l’opposant), posture)
- + la proxémique (façon dont on bouge dans l’auditoire). Les él cinétiques rapides c tout ce
qui concerne la gestuelle (kinésique), faire une redondance pour s’assurer que l’auditoire a
bien compris. Faut faire attention aux gestes parasites, qui sont des gestes tics et pas
signifiants

ASG - Compétences oratoires "25

Vous aimerez peut-être aussi