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Le Merle Sido Ll2 Corrigé
Le Merle Sido Ll2 Corrigé
: Le roman
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Texte de la lecture linéaire 2 : extrait de Sido, Colette
– Chut !… Regarde…
15 Un merle noir, oxydé de vert et de violet, piquait les cerises, buvait le jus,
déchiquetait la chair rosée…
Dans ses yeux passa une sorte de frénésie riante, un universel mépris,
un dédain dansant qui me foulait avec tout le reste, allégrement… Ce ne fut
qu’un moment, - non pas un moment unique. Maintenant que je la connais
mieux, j’interprète les éclairs de son visage. Il me semble qu’un besoin
30 d’échapper à tout et à tous, un bond vers le haut, vers une loi écrite par elle
seule, pour elle seule, les allumait. Si je me trompe, laissez-moi errer.
Sous le cerisier, elle retomba encore une fois parmi nous, lestée de soucis,
d’amour, d’enfants et de mari suspendus, elle redevint bonne, ronde, humble
devant l’ordinaire de sa vie :
40 Introduction : (à compléter)
[Présentation de l’auteur]
[Présentation de l’œuvre] Le texte que l’on va étudier se trouve dans le recueil autobiographique et
éponyme : il rappelle la place essentielle du
personnage fondateur qu’a été sa mère Sido pour
45 Colette, une femme exceptionnelle et non
conventionnelle. ( Par exemple elle cachait des
textes de théâtre dans son missel pour lire ce qui
lui plaisait quand elle allait à la messe / elle
refusait de donner des fleurs pour rendre
50 hommage à une personne décédée / elle se disait
contre le mariage / elle refusait que ses enfants
lisent des œuvres pour la jeunesse , ces derniers
n’avaient accès qu’à des livres classiques, que
l’on réserve à un public averti… )
55 [Présentation de l’extrait] Dans le passage qui précède tout juste notre extrait Colette présente le
parcours géographique de sa mère, originaire de
l’Yonne et qui vécut en Belgique avec ses frères,
fréquentant un milieu artistique cultivé et qui
revint dans son pays natal et s’y maria deux fois.
60 Elle s’interroge sur la « rurale sensibilité » de sa
mère et confie son but de la « chanter » de
célébrer sa « clarté originelle ».
C’est à travers une saynète, une anecdote, que Colette dresse le portrait spirituel de sa mère. En effet,
elle raconte comment enfant, elle surprend sa
65 mère sous le cerisier en train d’admirer un merle
qui dévore les cerises, alors même qu’elle avait
placé quelques jours plus tôt des épouvantails
pour les effrayer.
piquait les cerises, buvait le Rythme ternaire (3 Contraste entre la description positive
jus, déchiquetait la chair verbes d’action et l’action barbare de l’oiseau (tel un
rosée… féroces ) charognard)
Et tu vois comme il se sert de Questions rhétoriques A l’usage de sa fille qu’elle veut initier à
sa patte ? Et tu vois les l’amour et au culte de la nature par
mouvements de sa tête et cette Anaphores « Et tu
l’observation : elle l’incite à admirer
arrogance ? Et ce tour de bec vois », verbes de
(importance du regard)
pour vider le noyau ? Et l’observation (voir /
remarque bien qu’il n’attrape remarquer) Sido attire l’attention de l’enfant sur les
que les plus mûres… gestes et le comportement de l’animal
avec un vocabulaire précis et n’insiste
que sur ses qualités (dextérité, fierté,
expertise « les plus mûres »)
Ma mère ramena sur la terre Verbe d’action : La mère semble être une divinité de la
ses yeux couleur de pluie : amorce du retour à la nature, supérieure et cosmique qui lie
réalité les différents éléments (là la rencontre
du ciel au début du texte et ici vers la
Métaphore
terre)
– Les cerises ?… Ah ! oui, les Changement de ton : Le mouvement de retour à la réalité se
cerises… interrogation et fait en deux temps : d’abord par le
exclamation mouvement des yeux et ensuite par la
succèdent aux ordres parole : Sido est double, elle semble
(se taire et admirer) posséder une nature divine,
exceptionnelle, céleste et une nature
humaine, maternelle, plus prosaïque.
Ce ne fut qu’un moment, - non Champ lexical du feu Dimension cosmique et céleste de Sido
pas un moment unique. qui est associé e au ciel, à la pluie et ici
Maintenant que je la connais aux éclairs et à la lumière
mieux, j’interprète les éclairs Champ lexical de la
de son visage. Il me semble Colette tente de décrypter la
connaissance
qu’un besoin d’échapper à tout personnalité hors du commun de sa
et à tous, un bond vers le haut, Opposition entre mère et propose une interprétation : la
vers une loi écrite par elle « tout » et « elle contemplation de la beauté transforme
seule, pour elle seule, les seule », de façon littéralement sa mère en une personne
allumait. répétée supérieure et insaisissable,
profondément LIBRE, INDIVIDUELLE .
Sous le cerisier, elle Passé simple Retour au récit – verbe qui marque
retomba encore une fois parmi aussi le retour physique à la terre, mais
nous, comme une chute (lourdeur)
Métaphore et zeugma
lestée de soucis, d’amour, Accumulation de termes abstraits et
d’enfants et de mari suspendus, concrets accrochés au personnage
comme des poids qui participent à
elle redevint bonne, ronde, Rythme ternaire de l’achèvement de sa métamorphose et
humble devant l’ordinaire de trois adjectifs
son retour à la réalité
sa vie : mélioratifs et opposés
(par rapport à la
frénésie, au mépris et
au dédain)
- C’est vrai, les Discours direct – Preuve vivante, par la parole que sa
cerises… aposiopèse (rupture mère a repris son « rôle »
du discours)
Le merle était parti, gavé, et Conclusion de Effet comique : le plan pour chasser les
l’épouvantail hochait au vent l’épisode : antithèse merles a échoué : l’épouvantail est
son gibus vide entre « gavé » et totalement démonté, grotesque et
« vide » battu par l’oiseau supérieur et
vainqueur (gavé par opposition au gibus
vide).
Ccl :
85 Par le récit d’un petit souvenir de son enfance celui du sacrifice des cerises par le merle vainqueur,
Colette âgée parvient à redonner vie à la personnalité extraordinaire qu’était sa mère, Sido.
Profondément libre et amoureuse de la nature, elle pouvait se métamorphoser sous les yeux de son
enfant, peu à peu initiée comme elle à sa vénération. Elle parvient dans cette anecdote comique à
restituer l’envergure céleste d’une mère exceptionnelle, grâce à une écriture ciselée et vivante.
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