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Les réflexions sur la place qu'occupe le client dans la conception et l'offre des services
de qualité qui lui sont offerts par l'entreprise ne sont pas récentes. En effet, l'existence de la
concurrence permet aux clients (premiers bénéficiaires des services) d'avoir plus de choix.
Selon Larroque (1933), le client « est celui dont la satisfaction est l'objet même du service.
Bénéficiaire et fin du service, le client pourra non seulement exercer un contrôle sur
l'organisation générale du service, mais encore en exiger le fonctionnement à son profit : il a
un droit au service ». Et c'est pour affirmer cette finalité de satisfaction des clients que le
principe d'adaptation a été institué en « loi du service public ». Ce principe impliquerait selon
Lachaume (1989), l'évolution des services des entreprises publiques comme c'est le cas de la
BSIC, de manière à ce que, peu importe le moment, ils obtiennent dans la satisfaction de
l'intérêt général, une efficacité maximum. Pour Chevallier (1997), c'est une « loi du progrès »
qui doit inciter les sociétés publiques à améliorer la qualité de leurs prestations. Une entreprise
qui dispose d'une certification de la qualité des services offerts a aussi une grande crédibilité
auprès des clients. En effet, la certification d'entreprise atteste la conformité du système de
qualité à un référentiel normalisé telles que les normes 1S0 9000. La certification d'un service
ou d'un produit garantit sa conformité à des spécifications techniques prédéfinies. L'entreprise
établit un ensemble de normes concernant les processus de production et les résultats de ces
processus. Ce type de démarche présente plusieurs avantages : elle mobilise le personnel
autour du projet d'amélioration du service, elle permet d'établir un référentiel qualité. C’est
aussi un outil de communication qui démontre aux partenaires que l'entreprise s'est engagée
dans une démarche qualité et qu'elle la respecte. Le respect du référentiel qualité est contrôlé
par un organisme certificateur indépendant. Enfin, la satisfaction des clients est un objectif
clairement défini. A cet effet, au cours de notre stage au sein de la BSIC, nous avons constaté
que cette société dispose d'une certification qualité 1SO 9001version 2015 délivré par la
COFRAC, qui ne met pas en exergue les bases sur lesquelles ce sont appuyés cette
organisation pour la délivré. Surtout que la BSIC ne communique pas vraiment sur cette
norme.
Une telle situation nous a amené à nous poser la question de savoir, l'effet que peut
avoir la qualité perçue par les clients des services offerts sur la confiance des clients d'une
entreprise de manutention portuaire comme la BSIC. De cette problématique ressort les
questions de recherches suivantes :
Quelle est l'influence de la qualité perçue des services sur la confiance des clients de la
BSIC ?
QR1 : Quelle perception les clients de la BSIC ont-ils de la qualité des prestations ?
QR2 : Quel est l'effet de la rapidité de traitement des marchandises sur la confiance
des clients de la BSIC ?
QR3 : Quelle est l'influence de la fiabilité des opérations sur la confiance des clients
de la BSIC ?
Justification du sujet
En raison de la méconnaissance institutionnelle de la BSIC et de notre perception de la
qualité des services que proposent cette institution, nous avons choisi de nous pencher sur la
qualité des services qui sont offerts à la clientèle et principalement sur l'influence de la
qualité perçue des services d'une entreprise de manutention portuaire sur la confiance des
clients.
Objectifs de la recherche
L'objectif général ci-dessous est subdivisé en trois objectifs spécifiques de recherche, et
ceci en adéquation avec les questions de recherche.
Objectif général
L'objectif général de notre recherche est d'analyser l'influence de la qualité perçue des
services de la BSIC sur la confiance des clients.
Objectifs spécifiques
Objectif spécifique 1 : Apprécier la perception des consommateurs concernant la qualité des
prestations de la BSIC.
Objectif spécifique 3 : Analyser l'influence de la fiabilité des opérations sur la confiance des
clients de la BSIC.
I- Revue de littérature
Nous avons passé en revue des approches de certains auteurs qui ont entièrement ou
partiellement abordé les aspects que nous avons évoqués, les analyses qu'ils en ont faites ainsi
que les conclusions auxquelles ils ont abouti.
Par conséquent, cette revue de littérature s'articulera autour des concepts tels que : les
services, la qualité, la qualité perçue, la qualité attendue, la qualité expérientielle et autres
termes pouvant permettre une meilleure compréhension de notre recherche.
Intangibilité
Un produit est de nature tangible, c'est un objet qui se caractérise facilement, qui se
touche. Par contre, un service ne peut être possédé matériellement. Mais, il est nécessaire de
souligner aussi qu'un produit pur, très tangible est tout aussi rarissime comme le dit Levitt
(1981), celui qui achète un produit se procure principalement des promesses de satisfaction.
L'intangibilité n'est donc pas exclusive aux services, mais elle y est prédominante (Flipo Jean-
Paul, 1988). Elle crée aussi une incompréhension mutuelle entre le client et le fournisseur de
service. Malheureusement, il n'est pas toujours facile pour un client d'exprimer avec
exactitude la spécification du service désiré. L'intangibilité complique la conciliation entre les
attentes des uns et l'offre des autres. (Blaine 1970).
D'un autre point de vue, le caractère intangible d'un service rend difficile l'établissement
du prix. Le juste prix repose parfois sur une valeur déterminée en théorie par le client car c'est
lui qui est apte à le juger suivant ses expériences et par la concurrence. (Thomas, 1978).
Simultanéité
Le canal de distribution d'un service est court et peut même être électronique. Un
service est habituellement vendu dans un premier temps puis produit et consommé
simultanément. La production du service est appelée « servuction » donne naissance à un
problème d'ordonnancement (Eiglier et Langeard, 1987). Le premier arrivé sera donc le
premier servi, le temps d'attente, représente ici une dimension importante dans l'évaluation de
la qualité du service, elle est donc une résultante directe, dont il est nécessaire de prendre
compte.
Le fait que le client soit présent physiquement dans le système est assez particulier. Le
consommateur sert d'intrant qui ensuite est « transformé » puis sort en extrant avec une valeur
ajoutée. Par conséquent, le climat, l'aménagement des lieux et le personnel sont donc des
facteurs qui influencent la qualité perçue par le client. (Langlois, Chebat et Bourdeau ; 1991).
Hétérogénéité
Le service est caractérisé par son hétérogénéité, puisqu'il est difficile de le standardiser.
Un client ne sera jamais servi de la même manière (Eiglier, Pierre ; 1987). L'hétérogénéité fait
signe puisqu'il n'y a pas deux clients identiques. Chaque fois qu'un service est produit, il est
sujet à des différences.
Par conséquent, la standardisation est une tâche ardue dans le domaine des services
(Parasuraman, Zeithaml et Berry ; 1985). Une alternative qui peut donc être envisagée est
celle de la segmentation. La clientèle d'affaire représente un segment dans le secteur portuaire
par exemple.
Périssabilité
Dans les sociétés de services, toute capacité excédentaire est perdue à jamais. Le
nivelage de la production par une bonne gestion des stocks favorise grandement les industries
primaires et secondaires. Dans les services, on ne peut guère utiliser de stock en guise de
tampon afin d'absorber des fluctuations de la demande (Etienne, Eisen Hower ; 1998).
L'impact sur la qualité du service est évident, vu la possibilité de manque de personnel,
manque d'attention des files d'attentes et autres.
Les processus d'évaluation décrits, jusqu'à maintenant, peuvent être considérés tant du
point de vue du consommateur que du point de vue de l'entreprise, des points de vue souvent
divergents, selon A. Parasuraman et al (1984).
D'après une étude exploratoire effectuée en 1984 auprès des gestionnaires et de clients
de quatre entreprises de service tels que les banques, les cartes de crédit, les courtiers, la
réparation et l'entretien d'équipement ; ces auteurs dénombrent quatre types d'écarts qui
contribueraient à expliquer l'écart entre le service attendu et le service reçu :
a- l'écart entre les attentes des clients et les perceptions du management concernant les
attentes des clients ;
b- l'écart entre les perceptions du management et ses spécifications de ce que doit être le
service ;
c- l'écart entre les spécifications et ce que le système de livraison reproduit de façon
concrète ;
d- l'écart entre le service offert et le service communiqué.
En vue d'offrir aux clients un niveau de service qui correspond à leurs attentes, il s'avère
donc important d'évaluer non seulement les perceptions des consommateurs mais aussi
d'évaluer les perceptions des cadres et des employés de l'entreprise et de s'assurer que les
perceptions de tous ces gens concordent bien.
Figure 2 : Ecarts expliquant l'écart possible entre le service attendu et le service perçu
A. Parasuraman, V. A. Zeithaml et L. L. Berry (1984)
Un autre modèle présent dans la littérature, celui de Leblanc et Nguyen présente une
vision plus opérationnelle du construit de la qualité du service. En effet, les auteurs s'attardent
à expliquer quels sont les éléments concrets qui influencent la qualité d'un service aux yeux
des consommateurs plutôt que de tenter d'expliquer la formation des perceptions dans la
qualité.
Ils ont, à l'aide de la littérature existante sur la qualité de service, identifié cinq éléments
susceptibles d'influencer chez le consommateur, l'évaluation de la qualité.
D'après ces auteurs, les perceptions qu'ont les consommateurs de l'image de l'entreprise,
l'organisation interne, le support physique et le personnel de contact, ont un impact direct et à
travers la satisfaction, la qualité perçue du service. Ici, les notions d'attentes et de non
confirmation sont sous entendues. Il n'est pas utile de savoir si par exemple, l'écart entre les
attentes et les perceptions face à la compétence d'une personne de contact est petit ou grand.
On se limite à savoir ce que le client en pense, s'il est satisfait et si par conséquent, il évalue la
qualité de cette dimension comme étant bonne ou mauvaise.
A/ La perception de la fiabilité
Il est tout d'abord important de ne pas confondre la perception de fiabilité et les
dimensions de la confiance. La perception de fiabilité est l'une des bases de l'établissement de
la confiance ; elle n'est pas systématiquement objective. Quand une entreprise considère que
tel ou tel fournisseur est fiable, il est plus facile d'envisager de travailler et d'échanger avec
lui. Si l'entreprise n'est pas sure ou a des doutes quant à la fiabilité du fournisseur, il est
presque impossible d'atteindre un jour un sentiment de confiance. Les trois caractéristiques
principales qui prouvent au client que son fournisseur est digne de confiance sont :
la bienveillance : caractéristique difficile à prouver de manière empirique, car elle se
rattache au domaine sentimental et émotif de la relation. Elle est à considérer comme «
la croyance que le partenaire est investi de bonnes intentions quant à
l'accomplissement de son travail et qu'il manifeste de l'attachement à l'égard de l'autre
partie », (Houcine Akrout, 2005) c'est à dire que le fournisseur a de l'intérêt pour son
client, qu'il se soucie de lui lorsque la situation est délicate, qu'il est prêt à s'adapter et
à l'aider.
la compétence : ensemble regroupant les connaissances techniques (savoir-faire) et
les capacités d'interaction (savoir-être) qui est défini ici comme « La croyance que
l'autre partie possède aussi bien les capacités techniques nécessaires qui lui
permettent de bien accomplir son travail, qu'une faculté d'interaction satisfaisante
pour maintenir et développer la relation » (Houcine Akrout)
l'honnêteté : il s'agit d'une valeur morale indispensable pour décrire une situation de
confiance, et qui représente l'intégrité d'une personne. Houcine Akrout la définit
comme « La croyance que les promesses et les paroles prises par le partenaire seront
tenues dans la relation d'échange ».
B/ Le comportement confiant
Un comportement confiant est le second élément à considérer après la perception de
fiabilité pour l'émergence de la confiance. Il peut être illustré comme un ensemble d'actions
réalisées en ayant pleine conscience des risques encourus, et en les acceptants. Cela signifie
qu'il y a un vrai investissement dans la relation. Et à partir du moment où un fournisseur
s'investit et s'engage dans une certaine relation, cela signifie qu'il ne peut pas utiliser cet
investissement et cette énergie dans une autre relation. La forme de l'engagement peut être
matérielle (en argent, en travail des employés par exemple) ou immatérielle (en temps). Cela
doit faire prendre conscience au client, que s'il rompt la relation, il va y perdre au change.
Rompre un contrat ou un accord avec ce fournisseur doit alors être perçu comme le risque de
ne pas retrouver au moins aussi bien ailleurs. Un comportement confiant ne peut pas non plus
exister sans communication. On peut différencier deux sortes de communication : celle
utilisée pour la création du sentiment de fiabilité, et celle qui a comme intention le
comportement confiant. La première est le « partage formel et informel des informations, ainsi
que la rapidité et J qualité de la communication » ; et la seconde est « restreinte à l'aspect
confidentiel et informel » (Houcine Akrout). La communication a donc une importance non
négligeable sur la perception de la fiabilité et sur les performances entre les différents acteurs
de la relation. Elle s'adapte et évolue en fonction de l'évolution de la perception de fiabilité et
de l'apparition du comportement confiant.
C/ La réputation
La troisième caractéristique après la perception de fiabilité et le comportement confiant
qui peut servir comme antécédent de la confiance est la réputation. Elle aide deux acteurs qui
n'ont jamais travaillé ensemble à commencer à se connaître et à obtenir des informations en se
basant sur les actions passées de l'autre, ou sur ce que l'on a appris ou entendu sur l'autre. Cela
peut avoir pour conséquence de débuter ou non des échanges et une relation de confiance. Le
rapport entre la réputation et la confiance a en effet été prouvé de façon empirique par
Ganesan en 1994, puis par Doney et Cannon en 1997. Pour ces derniers, la réputation est
avant tout un gage de crédibilité ; ils ont étudié en profondeur une forme particulière de la
réputation, basée sur l'honnêteté. Elle serait pour eux la valeur morale à considérer en priorité,
alors que Houcine Akrout prend également en compte la réputation sur les antécédents de la
confiance. Ce dernier rappelle dans son étude que l'on ne peut pas analyser la confiance entre
un client et un prestataire comme on analyserait la confiance amicale ou amoureuse : il y a
aussi des variables économiques à prendre en compte.
D/ L'intérêt économique
C'est la quatrième caractéristique des antécédents de la confiance. Les entreprises et les
prestataires sont tous les deux liés l'un à l'autre, ils peuvent être plus ou moins
interdépendants, il y a donc davantage d'intérêt à engager de bonnes relations avec son
partenaire (afin de peut-être bénéficier de meilleures conditions à l'avenir), que d'entretenir de
mauvaises relations.
E/ La sympathie
Elle est la cinquième et dernière caractéristique des antécédents de la confiance. C'est un
sentiment positif et non contrôlé, ou encore un « attachement émotionnel et affectif global »
(Houcine Akrout, 2005) que peut ressentir un des acteurs à l'égard de l'autre. Le rapport est
donc largement positif entre sympathie éprouvée et le comportement enclin à accorder sa
confiance à l'autre.
Outre les attributs du produit, le point de vente est un vecteur important d'information
pour l'acheteur, et la confiance qu'il inspire à l'acheteur peut être un puissant réducteur du
risque associé à l'achat. Ainsi, selon Filser (1998), la confiance dans le point de vente se
développe à partir de la répétition de transactions satisfaisantes dans des lignes de produits
peu risqués tels que les produits alimentaires, et permet par la suite de passer à des produits
plus impliquants, pour lesquels la confiance permettra de simplifier le processus d'achat.
2-3 : Le questionnaire
Il s'agit de deux questions visant à retenir les informations recherchées. Le questionnaire
adressé à notre échantillon est constitué de questions de mesure d'attitude par échelle
d'intervalle (échelle de Likert) à trois modalités de réponse. Les principales variables du
questionnaire sont : la confiance, la fiabilité et la rapidité.