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1. Champ d’application
La présente norme traite des seules opérations en monnaies étrangères.
2. Définitions
La monnaie de comptabilisation est la monnaie dans laquelle sont exprimés les états
financiers publiés par l'entreprise.
Les éléments monétaires sont le numéraire et les éléments d'actif et de passif qui doivent être
encaissés ou payés pour des montants fixes ou déterminables.
La juste valeur est le montant auquel un bien pourrait être échangé ou une dette acquittée
entre deux parties normalement informées et consentant dans une transaction équilibrée.
Tout actif, passif, produit ou charge résultant d'une opération en monnaie étrangère effectuée
par l'entreprise doit être converti en monnaie de comptabilisation à la date de l'opération,
selon le taux de change en vigueur à cette date.
Pour des considérations pratiques, on utilise souvent un taux proche du taux réel en vigueur à
la date de l'opération ; par exemple, un taux moyen pour une semaine ou un mois pourrait être
utilisé pour l'ensemble des opérations conclues dans chaque monnaie étrangère au cours de
cette période.
Toutefois, si les taux de change varient sensiblement, l'utilisation du taux moyen pour la
période n'est pas fiable.
Toute fluctuation ultérieure du cours n'a pas d'incidence sur le coût historique des produits et
des charges comptabilisés, ou des stocks, immobilisations et autres éléments non monétaires
acquis dans le cadre d'opérations en monnaies étrangères, lorsqu'ils ont été constatés dans la
monnaie de comptabilisation.
Exemple 1 :
Acquisition à l’étranger d’un matériel de production pour 100 000 $
- le 1/1 : paiement d’une avance de 20%, cours 1$=2,250 D
- le 1/4 : livraison du matériel et paiement de 60% du prix d’acquisition, cours 1$= 2,200 D
- le 1/7 : règlement des 20% restant, cours 1$= 2,300 D
Ainsi, les éléments non monétaires, comptabilisés à la juste valeur exprimée en monnaies
étrangères, sont évalués au taux de change en vigueur à la date où cette valeur a été
déterminée.
Sont considérés comme tels :
- Les stocks destinés à être vendus en devises
- Les titres cotés à l’étranger
- Les immobilisations situées à l’étranger et non destinés à être rapatriés.
La variation de la valeur de ces biens par rapport à leur coût historique pourrait résulter de
deux facteurs de même sens ou de sens opposés : Valeur marchande (ou valeur de réalisation
ou valeur récupérable) et variation du cours de change.
La conversion du prix de marché de ces biens en monnaie de comptabilisation pourrait donner
lieu à un gain ou à une perte de change dont les effets peuvent être compensés ou cumulés.
Le montant cumulé ou compensé de ces gains est traité comme suit :
- La moins value doit être provisionnée ;
- La plus value ne doit pas donner lieu à la constatation de gain. L’évaluation des
éléments en question doit être limitée au coût historique.
Exemple 2 :
Une entreprise tunisienne acquiert à l’étranger des articles pour 100 000 $. L’acquisition a eu
lieu le 1/10 (1$= 2,250D), le règlement a été effectué en entier à la livraison.
Ces articles sont destinés à satisfaire un contrat conclu avec un client étranger pour 110 000 $.
Les frais de vente sont estimés à la date de clôture à 21 000 D.
Le cours au 31/12 : 1$=2,200 D.
L’entreprise utilise la méthode de l’inventaire intermittent.
Exemple 3 :
Une entreprise dispose au 31/12/N de 1 000 actions d’une société américaine acquises le 1/3
pour 100 $ l’action. Le 1/3 : 1$=2,150 D.
Au 31/12, il est établi que le cours moyen en bourse de ces actions durant ce mois est égal à
105 $. Le cours au 31/12 : 1 $=2,200 D.
Ces actions sont destinées à être vendues en vue de réaliser une plus value à court terme.
NB : Les titres cotés qui sont très liquides sont évalués à la clôture à la valeur du marché qui
correspond au cours moyen en bourse.
Exemple 4 :
Une entreprise achète des marchandises en vue de leur revente. L’achat est effectué le 1/4/N
pour 100 000$. Le cours à cette date 1$= 2,200 D
A la livraison, l’entreprise paye 50% du prix d’acquisition.
Le 30/09 elle règle 30% du prix d’acquisition pour 1$= 2,250 D
Les 20% qui restent ne sont pas encore réglés. Au 31/12 : 1$= 2,300 D
Ce matériel a été cédé à un client étranger pour 150 000$ le 30/9/N. Le cours au 30/9 : 1$=
2,250 D. Le client a réglé 60% du prix et 40% restant n’est pas encore réglé à la date de
clôture.
« Les préconisations antérieures s'appliquent autant aux gains qu'aux pertes de change.
Cependant, en cas d'incertitudes liées à l'élément libellé en monnaie étrangère et par souci de
prudence, on peut différer les gains jusqu'au moment de leur réalisation et constater les
pertes, sauf à compenser ces dernières avec les gains précédemment différés. » (paragraphe
20 de la NCT 15).
Exemple 5 :
Le 01/04/N la société ABC a contracté un emprunt de 100 000 € auprès de la Banque
Nationale Française remboursable en 5 anuités (principal constant à compter du 31/03/N+1,
rémunéré au taux de 10%. Le cours de change a évolué ainsi :
1/4/N : 1€= 2,30 31/12/N : 1€= 2,38
31/3/N+1 : 1€= 2,46 31/12/N+1 : 1€= 2,34
6. Traitements particuliers
6.1. Grave dévaluation de la monnaie
La différence de change :
- qui résulte d'une grave dévaluation ou dépréciation de la monnaie, contre laquelle il
est pratiquement impossible de se couvrir
- qui affecte les dettes ayant trait à des biens récemment acquis
- et facturés en monnaies étrangères,
peut être incorporée à la valeur comptable de ces biens, pourvu que la valeur comptable ainsi
redressée ne soit pas supérieure au moins élevé des deux montants suivants : le coût de
remplacement du bien en cause et le montant récupérable par le biais de l'utilisation ou de la
vente de ce bien.
Exemple 6 :
Une entreprise achète un matériel le 1/7/N pour 100 000 € remboursable dans 12 mois. A
l’effet de couvrir contre le risque de change, elle conclut le 1/11/N un contrat de change à
terme qui a fixé le cours de paiement à terme.
Cours au 1/7/N (jour de l’opération) 1€=2,200 D
Cours au 1/11/N (date du contrat de change) 1€= 2,300 D
Cours à terme fixé par contrat 1€= 2,420 D
Le cours à l’échéance étant connu, il faut transformer la dette libellée en monnaie étrangère en
une dette en dinar en utilisant le cours fixé par le contrat.