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La mimeen exposition
r''"X.HEKCHER
à concentrer et.à .résumer ]e monde dons I'espace
\....' caos de ]'exposition ;" vouloir construire des expositions aux
dimensíons de la réalité elle-mime '#. << Claquemurer, pour ainsi
dirá, tour I'univers » : quels mots mieux que ceux de R. L. de
Girardin, pouvaient traduire la frénésie d.'exposition qui semble
habitem notre épo.que ?
N'allons certos pas opérer de généralísations hâtives. Ces mota
visaient un type d'engouement bien particulier : celui du XVllle
siêcle pour les collectíons de fabriques à I'intérieur des pares à
I'anula;se, Exposition bien singuliêre qui, à premlêre vue, n'a que
peu de relations aves ce que nous appelons auloürd'hui couram-
ment une <<exposition >>.Et PQurtant,comme le mostre Domínique
Poulot 'p 'p, nous devons y voar .les-:premiers musées d'architecture.
voilà quí porte à réflexion. Ne pas assímiler trop hâtivement,
certos ; mais se permettre tour de même des rapprochements. Oser
des comparaisons ; convoquei des approches différentes ; considé-
rer que le phénomêned.'exposition recouvre beaucoupplus que ce
' Le présent chapitre réunit I'<< Avant-propôs >>, le chapítre {{ Gestos de miss en
exposition >>et la conclusion <<Pensei I'exposition comme ritual de représentation)>
âe Claquetntirer. tour ainsi dip'e.tour I'univers.
' Dons sa contributlon à C/aq e/nz/re6 tour a/'/l.ç/' gire, íou/ /'lr/l/\'e/'s. (Poulot.
1986)
157
L' opérattvité d' une pratique
que I'on appelle << les » expositions. Breu. quitter pour un tempo
I'étude des expositions traditionnelles, afln de chercher à observei
la diversité des pratiques de mimeen exposition. Aves I'idée que
cette observationapportera en retour une connaissancesur les
expositions. Ainsí pourrait-on résumer ]e projet de ce livre '+
Dês loas une questíon se pose : commént sortir de I'exposition
et commeht observei les pratiques de mimeen exposition ?
Pat'tir des trois catégories d' expositiorls
Les expositions, en leur multiple diversité, se iaissent classesselos
trois grandes catégories : çelles qui se proposent d'être des situa-
tians de rencontreentre vislteurs et objets; celles qui se font vec-
teurs d'une stratégie de communication ; celles enfln qui visent un
impact social.
Dana la catégorie des.expositions <(.situation de rencontre»
trõne en bonne plane le musée traditionnel -- entendez : le musée
des Bêaux .A.rts.L'important, pour ]ui, est de permettre au.visíteur
de soir, de contemp]er, d'être en con/ac/, aves ]es objets. La tech-
níque d'exposítion se faia discrête pour laisser plane à l 'ceuvre et ne
pas distraire I'attentíon du visitou.r. Bien que radicalement.opposé
au musée en ses objectifs, ]'exposition commetciaJe appartient à la
m.ême.catégorie. EI.le sert à mestreen contact le visiteur, acheteur
potente.elou promeneur du dimanche, et.:l'entrepríse qui v.ienepré-
se.éterson.produit. Pios exactement : Cite met en contact le visiteur
aves ce qui représente I'entreprise.: son unité de préséntatíon n'est
paus I'ccuvre -- comme au musé.e :-..mais le stand.
L'exposition <<outil de stratégie communicatíonnelle>>va
accorder teus sessoins à ]a mimeen.scêne,à ]a présentationdes
objets. Car il lui faut à tout prix paire passer un message. Le paus
bel exemplo en est I'exposítion à visse dídactique, qu'elle soir
scientifíque, techníque ou culturelle. On apure, on classe, on
rehausse,on montra, on décrit, on explique et dit pour pairecom-
prendre. Du çâté commercial, ce será non paus le salon dons son
ensemble, mais le stand lui-même, dona I'agencement doit accro-
cher le visiteur et le convaincre d'acheter.
158
La mimeert expositiolt
Qu'entendre enfim par exposition <<visant un impact social )>?
On trouxera dais cette catégorietoutes les expositions destinéesà
redonner(ou siínplement à donner) à un groupe le sentiment de son
e:xistenceet de son identité. Présentation des particularités d'une
région, d'une vllle, d'uQ.métier ou d'un groupe. La caractéristique
rparquantede cette catégorie d'expositlons est la proximité qu'elle
pose,qu'elle exposeet sur daquelleelle joue entre le thêmeet les
gbjets qu'elle présente et le public. Elle semble dize au visiteur
.regardece queje te montre, cela ne t'est pas étranger; c'est ta
région, ta villa, ton métier ou le métier des trens,c'est ton groupe.
:onsidérer les trota tnodes d' approche de I' expositiorl
l,a classifícation qui précêdê se fende sur les objectifs assignésaux
expositlonspar ceux qui les font ou les commanditent.ll s'agir
dónc d'une classifícatíon établie du point de vue du producteur.
l\dais du point d.e vuc de ceyx qui les étudient, à chacune des trois
catégories de cette classiflcatíon correspond aussi un angle d'ap-
ptoche, un niveau d'étude, un type de regard théorique.
Ó:YÇ.g.ly.El11i81)-!!S....g::...:ll?-o.yl.i.gly...á<.,..!.i.U.êlhn ..de.-r.e.ri.ao.n ' t.e..x>«
.Êj).1lçl.y.!:gi!.qpt.ftt
ceuvre (ou bien entre visiteur et stand dons le cas
des expositions commercia]es), ]e regard du chercheur est inévita-
b[êment conduit vens ]es /n/eram/ bn.s entre visiteur et objets expo-
sés. Comment comprendre et décríre la contemplation de I'ceuvre
-.:ou I'arrêt devantle stand?Qiielle est I'effet de I'exposition sur
le visiteur? Quels sono en retour- les comportements et la part
acta.vedu visitetir? Ce questionnement du chercheur est le pendant
du questionnement quí habite le producteur : que faire ou ne pas
pairepour préservei-,exàlter I'objet et ménagefcontemplationou
arrêt? ]ll ira chercher ses outíls et ses modêles vais la psychologíe.
Ce qui n'exclut pas, bien au contraire, une étude formelle et tech-
níquede I'exposition elle-mime.
Aves l ' expos !yon
qlb « o utilHF.+ d ' ung...g!.[lRlg.glç..dg.g-g.!DlD
..4P.Vq.VqqPqqB PV !n
e n qrVP---++n +q qr.'»+ W'+'PV -qHH#- qq.+0b.»V.H-«-T++ H UD.!ç.êU:Q.0.2},
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HT pP+h-.n++PB+= Um+.+e+-bnb+P-nq+P
159
L'opérativité d' ltne pratique
160
La..ntise en exposition
Choisir un objet d' étude
I' gpérafivité sywbolique de I'exposi;tiort
IMêthe si claque catégorie d'exposition -- sítuation de rencontre,
ótiti] de communication, action culturelle visant un impact social --
ãp:pélle, en se dé\'eloppatlt, le développement conjoint d'un niveau
l<dlãpproche,d'un outillage et d'un regard nouveau de la pàrt du
êhét(iheur, il faut; se méfler de ne pas vier trop étroitement un' type
Éjat'tjculier d'exposition aves un type d'analyse. L'analise, en effet,
f'ébónd à des impératifs et des loas qui ne sont pas celles de la pro-
duêtion des expositions. Par exemplo, le muséetrãditiónnel n'a pas
lê }nonopole d'une étude de I'ínteraction entre objets et visiteurs,
Éás pltis que les expoéitions didactiques n'ont ceÍui de I'étude des
êtratégies de communica.tion, ni les écomusées celui de I'approche
lde:I'opérativité sociale. Chacun des types d'analise précédemment
évoqués peut s'appliquer à I'une ou à I'nutre des trois catégories
d:'éxpositions. Riem n'interdit au chercheur de se poder ja question
d.êI'opérativité sociale ou de la stratégie communicationnelle des
.hüsées traditionnels, ou bíen celle de I'intêraction vísiteur-objet,
:dàhsle cas de I'expositíon d'ethnographie.Autrement dit : toute
lêXt50sition peut être étudiée selon lés trois modos d'approchê.
.Allons paus loin : il serait théoriquement intéressant de menor
l ããályse, à propos d'une mime exposítion, selon ces trois modem
d..1lápproches: celui de I'interaction entre visiteur et objets exposés,
êêlui de I'exposit:ion comme objet situo au cceur d'une relation
gó:çiale,celui enfia de I'opérativité symbolique dé I'exposition.
Aussitõt énoncée, cétte recommandation fait apparaítre la pro-
fohdé différence qui existe entre chacun de ces trois modosd'ap-
p.l:aches.Le terrain des deux premiers se !imite à I'exposition elle-
même et à son public, tandis que le terrain néçessíté par la
trQigiême est beaucoup paus vasto. La différence est du même ordre
ãu:?entrele terrain de I'étude d'un petiz groupe par la psychologie
sóéiale et celui de I'étude d'une institution par la sociologia. Le
àécond comporte des éléments totalement absents du premiar. En
effet, analyser I'opérativité symbolique d'une exposition oblige à
abordei non seulement I'exposition en elle-même, mais encore
/='êltpo.s'///on en .f//ua//on spatiale et sociale : espace et temps social
16!
L' opérativité d' une pratique
162
L'opérativité d' une pratique
:l:ilBI ÚTllliBHl:$='.:t=:
==
GESTOS DE MIME EN EXPOSITION
164
L'opéralivité d' une pratique
:l::$: Ü llliHBH:$:::t:
GESTOS DE MISS EN EXPOSITION
164
La r?useetl exposition
:trise d'un monde, de mime en lumiêre et de rassemblement de tour
j:lEqnivers. De même que /'.8ncyc/opéd.fe, à force de vouloir dize le
!n.pode,crée un monde dons leques I'objet est safescesse rapporté à
l?homme et qui fínit, à force de rationalité, par devenir poétique et,
:éarfois mime, quelque peu surréaliste, ainsi toute exposition uti-
165
L' opéralivité d' une pratique
: â?ll $:: 11
Qui veut c.omprerldreles .jeux que I'exposition operesur I'op-
position entre ]e dedans et le dehors esNamené à paire la dístinçt on
entre deux sortes d'objets : lei oUets exposéset ]es objets outils
d'exposition,]es expõts et les outíls. Comme le montre fort bien
I'exposi,tton sur les objets d'exposition OZ:/e/i pré/ex/ei, OZÜe/.ç
maná»u/é.s (musée d'Ethnographie, Neuchâtel), ces detlx topes
d'objets correspondent aux deux activítés par leques le monde
qu.'íl existe des <<prélêvements.>> /n i//u -- et la míse en scêne Les
objets-exposés prélevés dais le monde sono en ce Cas,il çst vrai.
des objets ethnologiques ; mais I'analise reste valable p(1)ur les
autres topes d'objets : les objets (les expõts) entrent dais le cycle
de la notoriété (ils commencentleur carfiêre d'objets de musée,
selos I'expression de JacquesHainard), Canaisque les objets-outils
d'expogition servent à les présenter, à les expjiquer, c(5mme c'est le
cas de la vitrine (Jacques Hainard a ]e mot succulent de <<v//rln€1/7-
ca//on >>,dernier échelon de'la consécration, du car.çu.sóonorum de
I'objet de musée), de la télévision, de la Cimaise ou paus modeste-
ment du spo/ ou du cartel.
Par ces deux opérations, I'exposítion se constituí comhe texte
selon les deux axes que I'on reconnaTtdons toute opération de créa-
tion de langage : la sélectión d'éléments prósà I'ektéfieLil de I'es-
pace de I'exposition et appartenantau monde; lá éómbinaison de
ces éléments rassemblés à I'intérieur de I'expositíon en un nouveau
monde.Deux gestosde productiondome: la séparationet le ras-
semblement d'un cõté ; la mise en scêne,de I'nutre.
166
La tntse en exposition,
167
L' opérativité d' une pratique
Ç:ç.:.mondetrens.Dguré
:rotJt porte à pensei que I'on est en présencede deux mordes dif-
fétents: ]e monde de ]'exposition et le monde extérieur. C'est ainsi
blue:je viens moi-même d'utiliser ces deux expressions pour mar-
qüer la dífférence profonde entre ce qui résultait des acresde sépa-
tãtíon et de mimeen scêne,d'aves le monde commun, quotidien,
i'éól; entre le monde oü se trouvaient les objets et les visiteurs, et
eéiui d'oü ils venaient.
En faia, une telle distinction, à causede sa simplícité même,
i'i$Üiiê de produire des confusions, dana la mesure oü elle amal-
gàme, sous le termo unique de <<monde de I'exposition >>,deus
169
L' opérativité d' une pratique
17.0
La n\ise en expositton
rée] d'oü venais ]'objet. E]]e produit ]e monde utopique çomme
I'envers en langagedu monde réel et ce monde réel comme le
champ originaire d'une référence.
17 1
L' opérativité d' un.e pratique
r V V ++bf + l \.f l l
C'est que le visiteur ne doit pas avancer comme une taupe myope;
comme s'il. était totalement égaré dons un << oral >> labyrinthe i12
L'art du concepteur consiste à lui ménager des vues, à alterher des
:sàl:le:s .dona il perçoit d'un seus coup d'uil les.:frontiêres,..et des
espacesétroits qui le contraignent à se plier aux prõximités et aux
cont[g.uTtés, à regárder ]es: objets ]'un aprês l?autre::;;l.l :cofn.bine
points de vue d'ensemble et juxtaposition de regards.iur. le parti-
culier, sur le détail. Le visiteur se trouxe ainsi guidé, ou plutõt
prósen charme.On prend soir de lui. Cette prise en charme,en un
sonssubstitut du fll d'Ariane, donde à la visite I'attrait d'unç
découverteet lui imprime un rythme : tantõt le visiteur se perd
dana le détail, tantât il lui faut abordei les détaíls à partir' de vísions
paus vastos. Air]si ]e concepteur donne-t-i] du jeu à ]a visite : il fait
accéder le visiteur, de temps en tempo et partiellement, à une vue
paussynoptiquede I'exposition, mais c'est aussitõtpour monirer
qu']] y a du cachéet de ]'inconnu. ll dorme de I'exercice au visi-
teur, safesque oe dernier soir jamais perda.
172
L.a miss erl exposition
173
L' opérativité d' unepratique
Le visiteur' dépaysé
Le monde utopique n'est p#s un :mandesan! li.QP.(l.l:.s?rai.t.
alors ato-
pique), mais un monde situé ààÀ: un ai11êurêteãÉo.r.êl.:oüspatial iis
Franchie la .porte de l;ekposition,. me voiéi effeêtivernent passo
dons un monde Autre.
La visite est un voyàée qui possêdeuneafHhitéprofonde aves
le voyage en pays étranger. Dans les deux cas, je suis « dépaysé >>
et je dois me cohstruire un itinéraire. Dons ]a vie courante, mes iti-
néraires somerépertoríés, cornos et sufHsammént intégrés pour
paire partia de mon terFitoire. lls soft des éléments de mon identité,
Mais en voyage,je suis confronto à de nouvelles façons de faire, à
des objets dont I'usage ne m'est pas familiar. ll me faut sonsarrêt
choisir entre des vozes différentes, décider de mes bits, essayer des
/'
174
La tlxtsc ct\ exÍ)ositiotx
!...D.ans
sa contribution à C/aquemurec potzr a/naí d/re. /our / 'un/vens.(Jacob, 1986)
175
L' opérativifé d' ui\e pratique
176
L.a r7\ise ePI. ex})osition
E77
L' opéralivité d.'\tne pratique
IFã:3.11$1:Tl:r:;T:;":::,'
líE:=:'=';:,::
Or, remarquons la modif'lcation du type d'accrochage ínterve-
nue dons les musées : une Organisatíon plane(le mur de tableaux) "''./l
requérant une <(visite >>du regard,'a laissé la plàce à une organísa-
tion en :volume dons daquelle les jeux d'équllibre et de tensiohs
entre les Quvrcs circulent d'un mur à I'nutre, appelan.tune visite
beaucoup paus gestuelle*. On pourrait pensar qu'une telle modiãdà-
tios est safesimportante sur..le piamde la signification et qu'elle
concernele seusdomaine de ]!esthétiqueou de I'histoiré de I'an.
Or, i] n'en est rien. On péu.tse çe.tldrecompte au contraire qu'un
made dç >résentation.engane tÓ;ujoilié un <<discours >>sufcequi cst
présenté et une sociologia.FPÓntanéé de la perçeptión dês tive;es.
Tolitefois, ce discours et cettêl$(içidlogie ne sont pas déc:látéüexPli
citêment (sauf peut-être à :tfb$érs ]es critiqueb)'; eh réQãriehe, ils
sono <<engagés », ce qui $ignif'le que le tape de présentation, dons
son organisation même, .par sa diipbsilion, ses éclair.ãgés, ses.cou-
leurs, faia référence à ce di.scouf'set à cette sociologia spontanée..ll
convient dome de corlcevpit ces demíers comme \ih ensemble de
représentationset de modo.lêssociaux qui constituent une;toile de
fond toujours mobílisãblçi;p:at:levisiteur qui le peutjou qili le sou:
haste (Bourdieu, 1969).: '::;Tl:"!. . . :: . .. ...-.;:
C.é.modode sígní fíca]tllÕbjl;qí]
i. fonctíórtne par app;ellãt} cohtexte;
eXt.clómparable à celui gé.cq11p4í Roland Barthes à.ÕrõÓbs:dç l 'an-
ihQtXêe :publ icitaire. Cétta.ílr\l11;él$t êínts: formels j odéilãlilêltátl:.Üh [âl e de
connotateurs et renvérrãi:éntl à des signiflés qu;i..âbj;âHiennent à
I'idéologíe; signos forts, <<réifíés », íls seraient deé <<bloçé.erra-
tiques senis dons la scêne générale >>,constituant un <<systême de
connotation >>prós dons le <<syntagme » de I'espace synthétlque. Si
en publicité, <<le monde discontinu des symboles plonge dons
I'histoire dénotée comme dais un bain lustral d'innocence >>.du
faia que le message dénoté n'est nutre que la représentation imagée
du monde(la photographie), on imagine safespeine quelle <<natu-
ralisation» du systêmede la connotation pourrait produiré I'expo-
sition, qui travaille directement sur la miss en scêne d'objets phy-
178
La tuise el\ expositiot\
!j©!pEésentafion inferprétée
Ê$h a''êrtl pendant longtemps que I'exposition n'existait que par
:lt?pbletprésenté.On exposait une ou des collections d'objets qui
&êVãiént naus parler d'eux-mêmes. Les choses se soft modif'tées
179
L' opét'ativité d'.une pratique
180
l.n tttise erl exposttion
18 1
L' opérativité d' ltlle pratique
182
La miss ert exposition
1 83
L' opérativité d' unte pratique
184
La tltise etxexpositiott
d'ensemble de I'exposition, de telle sorte que le visiteur viendrait
interpréter tout ce qu'il vóit en fonctíon de ce schémaii7.Cet
exemplo à I'avantage de montrer les caractéristiques de la miss en
abTme.E]!e donne un modê]e réduit de ]'ensemble, traçant ainsi le
cadre dons lequess'inscriront tous les développements à venir : elle
se.posedono en équivalent de I'ensemblê. Mais il s'agit là d'un cas
extrême. Habituellement, le moqàle réduit n'est pas placa au début,
mais disséminé tour au long du parcours de la visite, voire éclaté
sur des supports différents. Cela a pour effet de rendre paus incer-
tain la découvertedu bens,car il est pausdifficile de repérerle
modêle réduit quí donde la clé l mais en revanche cela à I'avantage
de.maintenir unetehsioh tour au iong de la visite car le programme
de .compréhension
apparaít;:peu
à peu. En effet, I'apparition de
cheque élément du modêle réduit fonctionnera comme un signal
guidant- la réception du vis.iteur. Imaginons que ce guidage porte
systématiquement sur des éléments déjà connus ou attendus du
visiteur ; celui-ci aura une impression de déjà-vu, I'exposition lui
semblera alors claire et immédíatement « accessible >>.Elle lui
paraTtra << lisible >>.
En fait, le visiteur aura {'impression d'accéder au.savoir
originaire et d'être de plain-pied aves celul qui a produit I'exposi-
tid[i. Son énonciation conéordera aves ce]]e dLi concepteur. ]] aura
I'.impression que le monde utopique <<colle >>au monde réel. ll
(5Úblierapeut-être que la miss en scêne est alors mise en ceuQredes
çonditions rendant possible la production du sons viso par le
çoncepteur iis. (12ue la cofnmunícation n'est, en I'occurrence,
qy'une situation de connivence.
185
L' opérativité d' une pratique
Rematqueset proposition
Renlarquons un premier décalage. On considere habituellement les
expositions comme des manifestations de la vie ctilturêlle et
publique dont I'impact ne dépasséguêreI'intérêt qu'une partia de
la population porte au fait de se cultiver, de se distraire, sinon d 'oc-
cuper son temps de loisir; tandis que I'ensemble des études que
nous aVons luas '' montra I'importante des enjeux sociaux implí-
qués par la miss en expQsitíon. Rplativisez cette iúportance,
pourra-t-on nous faire observar, car ellé peut tenorà la dimenslon
sociale des objets mis en exposition. On peut, eh enetl supposer a
Pr/orí que la miss en expositidti du patrimoine donsunê villa aura
paus d'impact social qt.ie celle dé tableaüx dana une pente galerie.
Ainsi formulée I'objection est évídemment irréfutable. Seulement,
n'oublions pas une de nõs décól):verter: I'exposition, qti'Cite soft
pente ou grande, qu'elle soft situation de rencontre, outil .dó com-
municatíon ou qu'elle vise uh impact social, fonctionne toujours --
en tant que mimeen expositíon -- comme un induçteur de soçiabi-
lité et comme lieu de production de langage. ll convient dono de
pairela distinçtion entre I'impact social dü à I'utilisation qui est
falte de te]]e ou tç]]e exposition d'une pari et d'autre part ]a fonc-
tion sociale liée au processus même de la miss en exposition. tour
+ ll est fait référence ici aux diRérentes contributions qui étaient rassembléesdans
Claqueniurer. tour ainsi dirá. tattt I'univers.
1...a ntise etl expositiott
187
L' opérativité d' une pratique
188
La tnise et\ exposition
189
L' opérativité .d'ulle pratique
190
La inibe en exposition
Présence et représentatiorl
L'exposit.ion est le média de la présence: il réunit physiquement
dbjet et visiteur. À tel point qu'on reproche parfois aujourd'hui un
ekéês de présence de la pari de I'objet. Celui-ci serait alors trop
Ótégentphysiqüêment et.n'apporterait pas suffísamment de ce qui
étáit son contexto. Or, il se trouve que cette présencede I'objet -- il
Vàudraít mieux dize : son apparaí/re -- se stítlctüre autour d'une
àbsence: celle du concepteur. Car le producteur a disparo au
h:óment oCile visiteur entre en scêne.Comme si ]'offlciant n'était
bãi;tà pendánt le déroulement du cite et qu'il laissait au béné6l-
êiàire le .som d'ofHcier lui-même. ll a cependant préparé la céré-
Hónie ; il lui a laissé,on le sait, unemiss eh scêlned'objet accom-
hagné parfois de formules d'emploi; s'íl est physi.quement ab.çen/,
il; est toutefois représen/é
C'est ainsi que le visiteur se trouve placa au centre d'un espace
ét d'un temps propre à la cérémonie.Préparationd'un lieu, mar-
q\)agedu temps par le début de la préparation, puasouverture au
public avec le vernissageou I'inauguration. Le gosted'ouverture
rêprend le gesto de création ; et cheque visite ne será que la répéti-
tion, Individuelle et particuliêre, de ce mime gestod'ouverture de
cette premiêre prise de possessionsociale du lieu, de cette pre-
miêre appropriation, préfígurant et marquant toute entrée ulté-
rieure. Cette ritua]isation de ]'ouverture insçrit chequevisite dons
un líeu et un temps partictilier. Elle I'inscrit dons un ailleurs du
19 1
L' opérativité d:une pratique
192
In t?\ise en exposition
193
L' opérativité d' une pratique
« dé-symbolisation» de nobre société. Peut-être sommes-nous abu-
sos par le thême du rassemblement de la communauté sociale
totale. ll est des rítuels restreints qui ne touchent qu'un groupe
social particulier, par exemplo un groupe d'âge ou une catégorie
particuliêre d'acteurs sociaux.
Peut-être la pise en exposition n'est-elle pas un fita au sons
traditionnel du termo; mais elle est certainement une de ces<<pra-
tiques symboliques parcellaires )>dona parte Marc Augé à propos
des grands phénomênes culturais contemporains -- entre autres les
médias -- propres à notre société, par lesquelles s'imbrlquent les
problématiques individuelles et soda.les 120
11resterait à en préciser le fonctionnement et à se demander
comment I'opérativité symbolique non seulement réunit des indi-
vidus en groupes sociaux, mais encore intervient dans la reproduc-
tion des rapports sociaux, séparant et différenciant les groupes
sociaux. Quemest I'usage social de I'opérativité symbolique.