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EFFECTUE DU 15 septembre au 15 novembre 2006

A LA PANAFRICAINE D'AUDIT DU BURKINA

(PANAUDIT-BURKINA)

THEME

MISE EN PLACE D'UNE COMPTABILITE

DANS UNE ENTREPRISE :

CAS DE L'ENTREPRISE ALPHA

PRESENTE ET SOUTENU PAR Laure Esther SANOU

Pour l'obtention du Diplôme Universitaire

En Technologie (DUT)

Option : Finances comptabilité

Année Académique 2005-2006

Maître de stage

Monsieur Sié Désiré Cyrille KAMBOU

Chef de département assistance- comptabilité


DEDICACE I

REMERCIEMENTS II

SIGLES ET ABREVIATIONS III

AVANT- PROPOS V

INTRODUCTION GENERALE 1

I. Contexte général 1

II. Problématique 1

III. Objectifs poursuivis 2

IV. Intérêt de l'étude 2

V. Méthodologie 3

VI. Structuration du rapport 3

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DU CABINET


PANAUDIT-BURKINA 5

I. Statut juridique 6

II. Affiliation 6

III. Domaine de compétence 8

DEUXIEME PARTIE : MISE EN PLACE D'UNE COMPTABILITE DANS


UNE ENTREPRISE 9

CHAPITRE I.: LES PERSONNES SOUMISES A LA COMPTABILITE 10

I. Les personnes morales 10

II. Les commerçants 11

CHAPITRE II : SYSTEME COMPTABLE OHADA 12

I. Principes comptables 13
I-1. Le principe de prudence 13

I-2. Le principe de la permanence des méthodes 14

I-3. Le principe de correspondance bilan d'ouverture bilan de clôture 14

I-4. Le principe d'indépendance des exercices 15

I-5. Le principe de la continuité de l'exploitation 15

I-6. Le principe du coût historique 16

I-7. Le principe de la transparence 16

I-8. Le principe de l'importance significative 18

I-9. Le principe de la prééminence de la réalité sur l'apparence 18

II : ORGANISATION COMPTABLE 19

II-1. Définition 19

II-2. Organisation comptable 19

II-2.1. Création des journaux 19

II-2.2. Elaboration du plan comptable 20

II-2.3. Etapes de traitements comptables 22

II-2.3.1. Contrôle des pièces justificatives 22

II-2.3.2. Imputation des pièces comptables 22

II-2.3.3. Saisie des pièces comptables 24

II-2.3.4. Contrôle des saisies 24

II-2.3.5. Classement des pièces justificatives 24

CHAPITRE III. LA MISE EN PLACE DE LA COMPTABILITE DE


L'ENTREPRISE "ALPHA" 25

I. Présentation de l'entreprise 25

II. L'élaboration du plan comptable 25


II-1. Les comptes de charges 25

II-2. Les comptes de produits 26

II-3. Les comptes de tiers 26

II-4. Les comptes de trésorerie 27

III. Les pièces comptables 28

IV. La création des journaux 29

V. Les tâches du service comptable 31

V-1. Les tâches quotidiennes 31

V-2. Les tâches mensuelles 32

V-3. Les tâches annuelles (l'élaboration des états financiers) 32

V-3.1 .LE BILAN 35

V-3.2 Le compte de résultat 38

V-3.3 Tableau Financier des Ressources et Emplois (Le TAFIRE) 41

V-3.4 L'état annexé 43

V-3.5 Etat supplémentaire 45

TROISIEME PARTIE : REMARQUES ET SUGGESTIONS 46

I.Remarques 47

I-1. Au niveau de l'organisation de base 47

I-1.1 La définition des tâches 47

I-1.2 L'organisation du travail 48

I-1.3 Les ressources humaines 48

I-1.4 La circulation de l'information 48

I-2. Au niveau des procédures comptables 48

I-2.1 L'élaboration d'un manuel de procédures 48


I-2.2 L'analyse des comptes 49

I-2.3 La tenue des documents 49

I-2.4 Les services de contrôle interne 49

II. Suggestions 50

II-1. Sur le plan organisationnel 50

II-1.1 La redistribution des tâches 50

II-1.2 La rationalisation des procédures comptables 50

CONCLUSION GENERALE 54

BIBLIOGRAPHIE 57

ANNEXES 58
DEDICACE
Nous dédions ce modeste travail à :

Mon père ; Feu SANOU Charles

Ma mère madame SANOU née KABORE Thérèse pour avoir supporté les
nombreuses difficultés liées à mon éducation ;

Mes frères Eric, Innocent, Anselme et mes soeurs Eliane et Diane ;

Mon neveu Traoré Farid Hervin ;

Mes amis Jean Baptiste, Luc, Aboubacar, Nouhoun, Benjamine, Irène,


Lucie ;

Tous ceux qui me sont chers, trouvez en ce modeste rapport, le fruit de vos
soutiens moraux et matériels.
REMERCIEMENTS
Ce rapport ne saurait être élaboré sans le soutien et les conseils des
personnes qui n'ont ménagé aucun effort pour nous guider jusqu'à sa
réalisation.

Nous leur adressons nos sincères remerciements et particulièrement :

Ø Au gérant de PANAUDIT-BURKINA, Monsieur Souleymane SERE qui a


voulu participer à notre formation en nous acceptant dans sa société en
tant que stagiaire ;

Ø A notre maître de stage, Monsieur Sié Désiré Cyrille KAMBOU qui a


guidé avec dextérité l'élaboration de ce rapport ;

Ø A tous les chefs de département ;

Ø A tout le personnel de PANAUDIT-BURKINA auprès duquel nous avons


trouvé un climat très social et ambiant qui nous a permis de disposer des
informations indispensables à notre formation.

Nos remerciements vont également à l'endroit :

Ø Du Directeur Général de l'IBAM

Ø De tout le corps enseignant et tout le personnel de l'IBAM

Ø De tous ceux et toutes celles qui ont contribué d'une manière ou d'une
autre à la réalisation de ce rapport.
SIGLES ET ABREVIATIONS
AF   Auto Financement

AO  Activité Ordinaire

BFE  Besoin de Financement d'Exploitation

BNC  Bénéfices Non Commerciaux

CAFG  Capacité d'Auto Financement Global

CAMES  Conseil Africain et Malgache de l'Enseignement Supérieur

CMUP  Coût Moyen Unitaire Pondéré

DESS Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées

EBE  Excédent Brut d'Exploitation

ETE  Excédent de Trésorerie d'Exploitation

HAO  Hors Activité Ordinaire

IBAM Institut Burkinabé des Arts et Métiers

JA  Journal Auxiliaire

MB  Marge Brute

MIAGE  Mathématiques et Informatique Appliquées à la Gestion des


Entreprises

MST  Maîtrise de Science et Technique

OHADA  Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique

PANAUDIT Panafricaine d'Audit du Burkina

PEPS Premier Entré, Premier Sorti

PIC  Pièce d'Imputation Comptable


PME / PMI  Petites et Moyennes Entreprises/ Petites et Moyennes
Industries

RAO Résultat des Activités Ordinaires

RCCM  Registre du Commerce et du Crédit Mobilier

RE  Résultat d'Exploitation

RF  Résultat Financier

RHAO  Résultat Hors Activités Ordinaires

RN  Résultat Net

SYSCOA  Système Comptable Ouest Africain 

TAFIRE  Tableau Financier des Ressources et Emplois

VA  Valeur Ajoutée


AVANT- PROPOS
L'institut Burkinabé des Arts et Métiers (IBAM), établissement
d'enseignement professionnel, créé en janvier 2000 à la faveur de la
refondation, est la matérialisation, la concrétisation dans les faits de
l'engagement de l'Université de Ouagadougou dans la professionnalisation
des filières. Cette nouvelle vision a pour but d'accroître son efficacité
externe.

L'objectif principal de l'IBAM est de répondre aux besoins du marché de


l'emploi en mettant à sa disposition un potentiel humain de cadres moyens
et supérieurs dans les divers secteurs d'activité. Une nouvelle orientation
qui se justifie par l'incapacité objective de l'Etat d'embaucher tous ceux qui
sortent de l'Université.

Les filières de formation offertes par l'institut sont :

Ø Finance Comptabilité ;

Ø Gestion Commerciale ;

Ø Banque

Ø Assurance

Ø Secrétariat de Direction

Ø Secrétariat Bilingue (français- anglais) ;

Ø Maîtrise en Science et Technique (MST) option, Mathématiques et


informatiques appliquées à la gestion des entreprises (MIAGE);

Ø Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) option,


Mathématiques et informatiques appliquées à la gestion des entreprises
(MIAGE).

L'admission est sur test mais ne donne pas droit à une bourse. La durée
des études est de deux (02) ans pour toutes les filières sauf pour l'option
Mathématique et informatique appliquée à la gestion des entreprises où la
durée est prévue pour trois (03) ans.

La moyenne d'admission est de 12/20, il existe une 2ème session mais le


doublement en 1ère année n'est pas autorisé.
Cette formation, dont les matières sont regroupées en modules,
professionnels, de soutien et d'environnement, se déroule en deux étapes :

- une phase théorique à travers laquelle l'étudiant subit des contrôles


réguliers qui permettent d'avoir une idée sur ses aptitudes intellectuelles et
son assiduité aux cours.

- une phase pratique qui consiste en l'exécution d'un stage d'au moins 45
jours dans une entreprise de son choix, à l'issue duquel un rapport motivé
doit être présenté et soutenu par l'étudiant devant un jury compétent.

L'objectif d'une telle exigence est de permettre à l'étudiant d'une part,


d'enraciner ses acquis théoriques en les appliquant, de lui faire connaître
les réalités de la vie professionnelle, de le préparer à affronter son futur
emploi ; d'autre part, de garantir une grande « opérationnalité » des cadres
formés. C'est dans cette optique que nous avons effectué notre stage au
cabinet PANAUDIT-BURKINA du 15 septembre au 15 novembre 2006.
Pendant ce stage « la mise en place d'une comptabilité dans une
entreprise » fut le thème qui a retenu notre attention.

La confidentialité des données nous a conduit à considérer le cas d'une


entreprise quelconque pour la rédaction de notre rapport. Vu le temps
relativement court pour le stage, nos réflexions manqueront par moments
de profondeur. Ainsi nous sommes ouvertes à vos critiques et suggestions
pour combler nos insuffisances.
INTRODUCTION GENERALE

I. Contexte général

Le système actuel est marqué par la globalisation et l'internationalisation


des espaces économiques. Cette mutation engendre une forte concurrence
entre les sociétés tant en Afrique aussi bien qu'en Cote D’Ivoire.

Pour plus de rentabilité et de compétitivité, la gestion des entreprises doit


intégrer harmonieusement toutes les fonctions principales de l'entreprise, à
savoir les fonctions commerciales, techniques, financières, comptables et
administratives.

Ainsi l'entreprise, pour atteindre ses objectifs, doit prendre en compte tous
les paramètres susceptibles d'agir sur son fonctionnement afin de garantir
son efficacité.

II. Problématique

Pour faire face à la mondialisation, les chefs d'entreprises doivent disposer


d'outils fiables de décision et de gestion en temps opportun. Cependant,
faute de documentation et de formation, les entreprises Ivoiriennes ne
répondent pas aux exigences économiques en matière de fiabilité et
d'exactitude des Etats financiers. Pour y remédier, les entreprises sous
l'appui des cabinets d'Expertises comptables veillent à la mise en place
d'un système d'organisation financière et comptable. C'est ainsi que nous
avons jugé nécessaire de mener notre étude sur « la mise en place d'un
Système comptable dans une entreprise : Cas du Laboratoire OLEA».

Mais quels seront donc les objectifs poursuivis par une telle étude ?

III. Objectifs poursuivis

L'objectif principal de notre étude est de donner la méthodologie d'approche


dans le cadre de la mise en place d'un système comptable dans une
entreprise, véritable moyen de suivi de la gestion de celle-ci.

Notre objectif spécifique poursuivi à travers cette étude est de faire


l'analyse théorique des différentes étapes entrant dans le cadre de la mise
en place d'une comptabilité dans une entreprise.
IV. Intérêt de l'étude

L'étude revêt trois centres d'intérêts d'une grande importance :

- Au plan personnel, elle nous permet de compléter notre formation


théorique et d'enrichir nos connaissances par la pratique en milieu
professionnel ;

- Pour GECOS, ce rapport pourra guider les générations futures et apporter


un plus à la bibliothèque de l'établissement dans le domaine de la gestion
des entreprises ;

- Pour le cabinet, ce rapport sera une contribution à l'amélioration de son


approche en matière d'assistance comptable.

V. Méthodologie

Malgré la difficulté que cela comporte, la rédaction a été possible grâce aux
informations recueillies auprès des encadreurs, à la lecture des documents
mis à notre disposition et aussi aux connaissances théoriques acquises au
cours de notre formation de comptable.

VI. Structuration du rapport

Dans le souci de développer au mieux le thème, la structure suivante a été


retenue :

 La première partie fera l'objet de la présentation du Laboratoire "


OLEA "
 la deuxième partie qui traitera le thème lui-même « Mise en place
d'un système comptable dans une entreprise : Cas du Laboratoire
OLEA » comportera trois chapitres :
a. Le premier chapitre sera consacré aux personnes soumises à la
comptabilité,
b. Le deuxième au système comptable OHADA,
c. Et le troisième à la mise en place de la comptabilité de l'entreprise
"OLEA".
 la troisième partie concernera les remarques et suivies de
suggestions.
PREMIERE PARTIE :
PRESENTATION GENERALE DU
CABINET PANAUDIT-BURKINA
La présentation du cabinet s'articule autour de trois points essentiels qui
sont :

- le statut juridique,

- l'affiliation,

- le domaine de compétence.

I. Statut juridique

Créée en 1992, la Panafricaine d'Audit du Burkina est une société à


responsabilité limitée (SARL) de droit burkinabé, d'expertise comptable,
d'audit et de conseils. Elle est inscrite dans la section SOCIETE
D'EXPERTISE COMPTABLE du tableau de l'ordre. Elle est dirigée par M.
Souleymane SERE, expert-comptable inscrit au tableau de l'Ordre et
commissaire aux comptes de la société agrée par la Cour d'Appel. Depuis
début 2001, PANAUDIT-BURKINA a créé une filiale (SARL) à Niamey en
République du Niger (BUDEC).

II. Affiliation

Le groupe PANAUDIT-BURKINA (Burkina, Niger, Sénégal) collabore


étroitement avec ARTHUR ANDERSEN (Réseau de l'Afrique de l'Ouest)
depuis 1999 et applique les normes du cabinet international.

Arthur Andersen était une organisation professionnelle interdisciplinaire et


internationale. Elle réunit des cabinets proposant des prestations de
services à forte valeur ajoutée intellectuelle et humaine ayant en commun
l'exigence méthodologique de l'audit. Dès sa création, le principe fut établi :
priorité à la réalité économique sur l'académisme financier.

PANAUDIT-BURKINA, qui a pour ambition d'apporter dans notre


environnement des services à haute valeur ajoutée a été conduit dans sa
stratégie de développement à adapter avec tous les cabinets du groupe
PANAUDIT, les normes de l'Organisation Mondiale Arthur Andersen à
travers notamment :

- La formation que nos collaborateurs doivent obligatoirement suivre dans


les séminaires organisés dans les quatre centres de formation Arthur
Andersen situés à Chicago, Ségovie, Veldhoven et Manille ;

- Le contrôle qualité auquel nous devons obligatoirement nous soumettre ;

- Le libre accès à l'ensemble des outils techniques et méthodologiques


développés au sein du réseau.

La structure de taille humaine est composée de collaborateurs impliqués


qui sont :

§ Souleymane SERE : Expert comptable, gérant associé ;

§ Sylvain YEREMGANGA : Expert comptable, co-gérant ;

§ Moïse ZAGRE : Chef du département audit ;

§ Nouhoun KEÏTA : Chef du département assistance juridique et fiscal et du


centre de formation et de consultation ;

§ Noman SANDWIDI : Chef du département administratif et financier ;

§ Cyrille KAMBOU : Chef du département assistance comptable ;

§ Mouzakir MARCOS : Co-chef du département assistance comptable ;

§ Ibrahim LANKOANDE : Chef du département informatique ;

§ Lydie OUEDRAOGO : Secrétaire de direction.


III. Domaine de compétence

La gamme des produits que PANAUDIT est en mesure d'offrir, compte tenu
de ses domaines de compétence sont :

- Audit contractuel et commissariat aux comptes ;

- Aide et assistance comptable ;

- Conseil juridique et fiscal ;

- Conseil en organisation, gestion et informatique ;

- Plan de formation et formation ;

- Projets de développement ;

- Diagnostics et études sectorielles ;

- Publication en gestion.
DEUXIEME PARTIE : MISE EN
PLACE D'UNE COMPTABILITE
DANS UNE ENTREPRISE

CHAPITRE I.: LES PERSONNES


SOUMISES A LA COMPTABILITE
Les personnes juridiques sont des sujets de droits, c'est à dire les êtres
humains et groupements aptes à acquérir des droits et à être soumis à des
obligations. Un certain nombre de facteurs (taille, chiffre d'affaires annuel,
etc.) permet de connaître le système comptable qui doit être appliqué pour
l'élaboration des états financiers. C'est ainsi qu'on parle de système normal,
de système allégé et de système minimal de trésorerie. Toutefois, certaines
personnes ne sont pas soumises à la tenue de la comptabilité. Les
personnes concernées par la comptabilité sont:

§ Les personnes morales

§ Les commerçants.

I. Les personnes morales

Une personne morale est une personne juridique, qui sans avoir une
existence physique, acquiert des droits et assume des obligations
conformément aux lois en vigueur. A l'instar des personnes physiques, les
personnes morales s'identifient à travers un nom (raison sociale), un
domicile (siège social), et une nationalité (au BURKINA FASO, on retient le
critère du siège social). Les personnes morales agissent par l'intermédiaire
de leurs représentants. Elles ont un patrimoine indépendant du patrimoine
propre de chacun des associés. Les personnes morales sont soumises à
des systèmes comptables différentes pour l'établissement de leur états
financiers compte tenues de leur taille et de leur chiffres d'affaires. On
distingue de ce faite le Système Normal, le Système Allégé, et le Système
Minimal de Trésorerie.
II. Les commerçants

" Sont commerçants tous ceux qui accomplissent des actes de commerces
et en font leur profession habituelle". L'obligation de tenir une comptabilité
est imposée à tout commerçant. Ils sont obligés de tenir un certain nombre
de documents à savoir:

- Le livre journal: qui enregistre jour par jour les opérations commerciales

- Le grand livre: qui regroupe l'ensemble des comptes

- Le livre d'inventaire: qui regroupe les données de l'inventaire; il fait l'état


descriptif et estimatif des éléments de l'actif et du passif.

Par ailleurs, le livre journal et le livre d'inventaire doivent être établis sur des
registres côtés et paraphés par le président du tribunal. On doit y
mentionner le numéro d'immatriculation au Registre du Commerce et du
Crédit Mobilier ; les livres doivent être tenus sans blanc, ni d'altération
d'aucune sorte.
CHAPITRE II : SYSTEME
COMPTABLE OHADA
Un système comptable est un ensemble de principes et de règles
comptables mises en place dans une entreprise permettant de collecter,
d'organiser et de traiter l'information afin d'en donner une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière et du résultat de l'entreprise.

I. Principes comptables

Toute comptabilité utilise implicitement ou explicitement un certain nombre


de principes, postulats et conventions regroupés sous l'appellation de
« principes comptables ».La plupart des principes sont universellement
admis et utilisés. La connaissance de ces principes permet de comprendre
l'objectif général assigné aux états financiers dans toutes les normes
comptables.

Le droit comptable OHADA a retenu neuf (09) principes comptables. Les


huit (08) premiers font l'unanimité dans les normes internationales.

Par contre, l'application intégrale du neuvième principe est délicate et peut


être source de distorsions d'une entité à une autre.

I-1. Le principe de prudence

Ce principe est énoncé d'entrée dans l'article 3 du droit comptable. La


comptabilité doit satisfaire, dans le respect de la règle de prudence, aux
obligations de régularité, de sincérité et de transparence inhérente à la
tenue, au contrôle, à la présentation et à la communication des informations
traitées. La prudence, appréciation raisonnable des évènements et des
opérations (article 6), s'illustre plus facilement qu'elle se définit ; sa finalité
est d'éviter de transférer sur des exercices ultérieurs des risques nés dans
l'exercice et susceptibles d'entraîner des pertes futures.

La règle de prudence est destinée à protéger les utilisateurs externes et les


dirigeants contre les illusions que pourrait résulter d'une image non
prudente ou trop flatteuse de l'entreprise.
I-2. Le principe de la permanence des méthodes

Le principe de la permanence est indispensable aux comparaisons des


états financiers dans le temps (article 40 et 41 du droit comptable). Il
consiste à ne pas changer de méthodes d'un exercice à un autre. Toutefois
des circonstances de changement de méthodes peuvent intervenir
(modification de la législation ou de la réglementation comptable, fiscale,
modification d'un plan d'amortissement, passage de la méthode (PEPS) au
(CMUP), etc.)

Dans tous les cas, les changements de méthodes ayant une incidence sur
le résultat doivent être indiqués dans l'état annexé.

I-3. Le principe de correspondance bilan d'ouverture bilan de


clôture

Ce principe est rappelé à l'article 34 du règlement. Le bilan d'ouverture d'un


exercice doit correspondre au bilan de clôture de l'exercice précédent. Ce
principe, classique mais d'application délicate, a pour principale
conséquence le fait que l'on ne puisse imputer directement :

- ni les incidences (gains ou pertes) des changements des méthodes


comptables ;

- ni les produits et les charges relatifs à des exercices précédents qui


auraient été omis. Ces corrections doivent transiter par le compte de
résultat du nouvel exercice.

I-4. Le principe d'indépendance des exercices

Ce principe, prévu à l'article 50 du règlement, est d'application universelle.


Selon ce principe, il faut rattacher à chaque exercice tous les produits et les
charges qui les concernent et ceux-là seulement. Ce qui signifie qu'en fin
d'année, une régularisation doit être faite car le résultat ne doit inclure que
les charges et les produits de l'année

I-5. Le principe de la continuité de l'exploitation

Ce principe est énoncé dans l'article 34 du règlement. Tout utilisateur des


états financiers doit intégrer ce principe dans son raisonnement. Cela veut
dire que l'entreprise doit continuer à fonctionner dans un avenir
raisonnablement prévisible car étant en activité.
L'une des principales applications de ce principe réside dans la définition
du plan d'amortissement des immobilisations.

I-6. Le principe du coût historique

Les états financiers sont établis selon le principe du coût historique. Les
biens acquis sont enregistrés à leur coût d'acquisition à la date d'entrée
dans le patrimoine.

Les exceptions au principe du coût historique ont pour origine :

- soit la recherche d'une meilleure information financière ;

- soit la loi ou les décisions d'une autorité compétente en matière de


normes comptables.

I-7. Le principe de la transparence

Ce principe est capital pour l'obtention d'une information loyale.


L'information fournie par les états financiers doit être compréhensible,
conforme aux règles et conventions du SYSCOA, suffisante et claire. On
peut rattacher à ce principe les deux « règles »suivantes :

§ La règle de non- compensation

Une compensation entre certaines pertes et certains produits fausserait la


comptabilité. Dans le bilan, une compensation entre des actifs et des
passifs, et notamment des créances et des dettes, fausserait l'analyse de la
situation financière.

Exemple : Une entreprise de travaux publics a sur l'Etat une créance de


1000000F ; à la même date de fin d'exercice, elle doit à l'Etat 1200000F
d'impôts.

On doit lire au bilan :

ACTIF PASSIF

Etat 1000000 Etat 1200000

(clients) (dette fiscale)

et non simplement 200000 (somme algébrique résultant de la


compensation).
L'entreprise aura en effet à payer, à l'échéance prévue, 1200000F d'impôts
et devra attendre l'échéance de sa créance sur l'Etat de 1000000F pour
percevoir cette somme.

§ La règle d'exhaustivité

Elle prohibe toute omission d'information d'importance significative ; de


telles omissions pouvant porter atteinte à la pertinence et à la fiabilité des
informations.

I-8. Le principe de l'importance significative

Il est énoncé dans l'article 33 du règlement à propos de l'état annexé ; il


concerne également tous les autres états financiers. Sont significatifs, tous
les éléments susceptibles d'influencer le jugement que les destinataires des
états financiers peuvent porter sur le patrimoine, la situation financière et le
résultat de l'entreprise.

I-9. Le principe de la prééminence de la réalité sur l'apparence

Ce principe n'a pas été retenu par le SYSCOA. Toutefois, certaines de ses
applications ont été adoptées. Il s'agit de l'inscription :

- à l'actif du bilan du preneur, des biens faisant l'objet d'un contrat de crédit-
bail ;

- à l'actif du bilan de l'acheteur des biens faisant l'objet d'une clause de


réserve de propriété ;

- à l'actif du bilan du concessionnaire, des biens donnés en concession ;

- à l'actif du bilan des effets remis à l'escompte et non encore échus ou


honorés ;

- dans les charges de personnel des redevances versées au titre du


personnel extérieur.

A l'exception du dernier et pour partir du coût historique, tous ces principes


sont retenus dans toutes les comptabilités du monde. Leur application
correcte doit conduire à obtenir dans les états financiers une image fidèle
du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l'entreprise.

II : ORGANISATION COMPTABLE


II-1. Définition

L'organisation comptable est un ensemble de procédures administratives


comptables mises en place dans l'entreprise pour satisfaire aux exigences
de régularité, de sincérité, assurer l'authenticité des écritures de façon à ce
que la comptabilité puisse servir à la fois d'instrument de mesure des droits
et obligations des partenaires de l'entreprise, d'instrument de preuve et
d'information des tiers.

Pour ce faire, l'organisation comptable doit assurer :

· Un enregistrement exhaustif au jour le jour et sans retard des informations


de base ;

· Le traitement en temps opportun des données enregistrées ;

· La mise à la disposition des utilisateurs des documents requis dans les


délais légaux fixés pour leur délivrance.

II-2. Organisation comptable

II-2.1. Création des journaux

Le journal est un livre coté et paraphé par les autorités compétentes dans
chaque Etat dont la loi impose la tenue à tout commerçant. Il est destiné à
enregistrer sans blanc, ni altération, dans un ordre chronologique, tous les
mouvements affectant le patrimoine de l'entreprise.

Selon son organisation comptable propre, l'entreprise peut utiliser des


journaux auxiliaires ; elle peut aussi créer plusieurs journaux. On distingue:

- Le journal de banque qui enregistre au jour le jour les opérations


bancaires de l'entreprise ;

- Le journal de caisse qui enregistre au jour le jour les encaissements et les


décaissements de l'entreprise ;

- Le journal des achats, quant à lui, constate les mouvements d'entrée des
biens ;

- Le journal des ventes enregistre les mouvements de sortie des biens ;

- Le journal des opérations diverses qui constate les opérations non prises
en compte ailleurs.
II-2.2. Elaboration du plan comptable

Toutes les entreprises font recours au plan de comptes normalisés dont la


liste figure dans le SYSCOA. Les comptes sont identifiés par un numéro et
un intitulé. Le plan comptable de chaque entreprise doit être suffisamment
détaillé pour permettre l'enregistrement des opérations. Le SYSCOA
distingue trois (03) types de comptes à savoir les comptes de bilan, les
comptes de gestion et les comptes des engagements hors bilan.

Lorsque les comptes prévus par le SYSCOA ne suffisent pas à l'entreprise


pour enregistrer distinctement toutes ses opérations, elle peut ouvrir toutes
subdivisions nécessaires.

Inversement, si les comptes prévus par le SYSCOA s'avéraient trop


détaillés par rapport aux besoins de l'entreprise, elle peut les regrouper
dans un compte global de façon à permettre l'établissement des états
financiers annuels.

II-2.3. Etapes de traitements comptables

II-2.3.1. Contrôle des pièces justificatives

Toutes les pièces justificatives en provenance de l'extérieur ou des services


internes de l'entreprise doivent faire l'objet d'une vérification préalable par le
comptable. Ce dernier vérifie notamment :

- l'existence des cachets et signatures ;

- la justesse des calculs ;

- la concordance entre factures, bon de commande et bordereaux de


livraison s'il y'a lieu.

Lorsqu'il décèle des anomalies sur les pièces qu'il vérifie, le comptable
procède à leurs corrections par des émetteurs de ces pièces avant leur
enregistrement dans la comptabilité.

II-2.3.2. Imputation des pièces comptables

Après avoir été vérifiées par le comptable, les pièces justificatives sont
imputées à l'aide d'une pièce d'imputation comptable (PIC).
Les informations ci-après doivent figurer sur la pièce d'imputation
comptable :

- numéro et intitulé du journal ;

- date comptable ;

- numéro de la pièce comptable ;

- numéro de compte ;

- libellé de l'opération ;

- montant débit et crédit.

II-2.3.3. Saisie des pièces comptables

La saisie se fait à partir des pièces d'imputations comptables et par journal.


Afin d'éviter toute confusion entre les PIC saisies et les PIC non saisies, il
sera apposé un cachet portant la mention « SAISIE » sur toutes les PIC
traitées, ainsi que la date de saisie.

Les pièces comptables doivent être saisies sans retard dans la chronologie
des opérations.

II-2.3.4. Contrôle des saisies

A partir des brouillards des journaux, le comptable procède au contrôle des


saisies en faisant le rapprochement avec les PIC. Les éventuelles erreurs
de saisie constatées seront corrigées avant l'édition des journaux définitifs.

II-2.3.5. Classement des pièces justificatives

Les pièces justificatives auxquelles sont agrafées les pièces d'imputations


comptables ayant fait l'objet de saisie doivent être classées dans des
chronos, par ordre chronologique et en raison d'un chrono par journal. A
l'intérieur de chaque chrono, le classement se fait à partir du numéro de la
pièce comptable, lequel tient compte du mois et de l'ordre d'arrivée de la
pièce justificative.
CHAPITRE III. LA MISE EN PLACE
DE LA COMPTABILITE DE
L'ENTREPRISE "ALPHA"
Au cours de notre stage nous avons participé à la mise en place de la
comptabilité de l'entreprise "ALPHA" qui nous a permis de connaître les
réalités pratiques de l'organisation comptable des entreprises burkinabés.

I. Présentation de l'entreprise

L'entreprise "ALPHA" est une société de la place créée en 2000 ; elle est
spécialisée dans la formation et au recrutement du personnel pour le
compte des entreprises qui sont dans le besoin. En d'autres termes,
l'entreprise "ALPHA" est une entreprise de prestation de service.

II. L'élaboration du plan comptable

Le plan comptable utilisé par cette entreprise est celui du SYSCOA. Etant
une entreprise de prestation de service, les comptes couramment utilisés
sont:

II-1. Les comptes de charges

Ce sont les comptes de la classe "6" prévu par le SYSCOA:

- 60 Achats et variations de stocks,

- 61 Transports,

- 62-63 Services extérieurs A/B,

- 64 Impôts et taxes,

- 65 Autres charges

- 66 Charges de personnel,

- 67 Frais financiers et charges assimilées,

- 68 Dotations aux amortissements,


- 69 Dotations aux provisions.

II-2. Les comptes de produits

Ces comptes représentent les comptes de la classe "7" du SYSCOA:

- 70 Ventes,

- 71 Subventions d'exploitation,

- 72 Production immobilisée,

- 73 Variations de stocks de biens et services produits,

- 75 Autres produits ;

- 77 Revenus financiers et produits assimilés,

- 78 Transferts de charges,

- 79 Reprises de provisions.

II-3. Les comptes de tiers

Ce sont les comptes de la classe "4" prévu par le SYSCOA. On distingue


les comptes clients et les comptes fournisseurs:

- 40 Fournisseurs et comptes rattachés

- 41 Clients et comptes rattachés

- 42 Personnel

- 43 Organismes sociaux

- 44 Etat et collectivités publiques

- 45 Organismes internationaux

- 46 Associés et Groupes

- 47 Débiteurs et Créditeurs divers

- 48 Créances et dettes Hors Activités Ordinaires (HAO)


- 49 Dépréciations et Risques Provisionnés (Tiers).

II-4. Les comptes de trésorerie

Ils sont représentés par la classe "5" du SYSCOA. Cette classe comprend
les rubriques suivantes:

- 50 Titres de placement

- 51 Valeur à encaisser

- 52 Banques

- 53 Etablissements financiers et assimilés

- 54 Instruments de trésorerie

- 56 Banques, crédits de trésorerie et d'escomptes

- 57 Caisse

- 58 Régies d'avances, accréditifs et virements internes

- 59 Dépréciations et risques provisionnés (Trésorerie).

Compte tenu du fait que les comptes du SYSCOA ne suffisent pas à


l'entreprise pour enregistrer distinctement toutes ses opérations, elle a
procédé à des subdivisions nécessaires à son enregistrement. Ces
subdivisions concernent les comptes des classes "4" et "5":

Exemples

- comptes clients: - comptes fournisseurs

"411000" client A "401000" fournisseur A

"411001" client B "401001" fournisseur B

"411002" client C "401002" fournisseur C

"411003" client D "401003" fournisseur D

- comptes de trésorerie:

"5211" Banque A "5213" Banque C


"5212" Banque B

III. Les pièces comptables

Les pièces justificatives que dispose l'entreprise "ALPHA" sont:

- Les factures fournisseurs comprenant:

o Les factures de consommations d'eau, d'électricité, de téléphone,

o Les factures d'achats de fournitures de bureau

o Les factures d'achats de petits matériels et outillages

o Les factures de transports sur plis

o Les factures des frais de mission

o Les décharges

- Les factures clients comprenant les factures fournies aux clients à la fin de
la prestation de services rendues a ceux-ci.

- Les reçues de consommation du carburant utilisé par le personnel dans


l'exécution de leurs tâches.

IV. La création des journaux

L'entreprise "ALPHA" utilise le logiciel comptable dénommé "CIEL


COMPTA".

Le système d'organisation comptable adopté par cette entreprise est le


"système centralisateur" caractérisé par:

- l'utilisation de journaux spécialisés (journaux auxiliaires ou JA) comme


supports d'enregistrement,

- l'utilisation des comptes de virement interne (585 et 588) pour éviter les
doubles emplois.

En effet, encore appelé journaux divisionnaires, ces journaux auxiliaires


reçoivent dans l'ordre chronologique, les écritures d'une période comptable.
A chaque journal, correspond un compte mouvementé commun à toutes les
écritures.

Les opérations groupées dans le compte commun donne son nom au


journal (par exemple le compte caisse pour le JA de caisse, le compte
banque pour le JA de banque).

Les différents journaux retenus par l'entreprise "ALPHA" sont:

JOURNAUX OPERATIONS CONCERNEES


Journal Auxiliaire/ Il enregistre tous les achats effectués :
Achat
· Achat de matières et fournitures consommables ;

· Achat de services et autres achats ;

· Acquisition d `éléments immobilisés


Journal Auxiliaire/ Il enregistre toutes les prestations réalisées:
Vente
§ Séminaires de formation;

§ Recrutement de personnel.
Journaux Auxiliaires Ces journaux enregistrent toutes les opérations intéressant le compte
de caisse « 571 caisse » : encaissements ou décaissements d'espèces.
Journaux Auxiliaires Ils enregistrent toutes les opérations intéressant le compte « 521
de banque banque » 

les opérations de trésorerie par chèque, virement bancaire, transfert...


(Recettes et Dépenses).
Journaux Auxiliaires Il s'agit de toutes les opérations non prises en compte ailleurs :
des opérations diverses mouvements de stocks, cession d'actifs, amortissements et
provisions, compensations et régularisations diverses, paie,
facturation etc.

V. Les tâches du service comptable

V-1. Les tâches quotidiennes

V-1.1- La vérification des pièces justificatives

Lorsque les pièces justificatives arrivent au service comptable, elles font


l'objet d'une vérification portant sur:

- les montants
- les cachets

- les noms de l'expéditeur et du destinataire

V-1.2- Le recensement et le collage des pièces comptables

Après la vérification, les pièces comptables sont classées par date et par
nature et sont ensuite collées sur des papiers. Exemple: deux reçues
d'achat de carburant ayant été consommé le même jour sont collés sur le
même papier.

V-1.3- Le classement des pièces justificatives

Les pièces comptables collées sont ensuite classées dans des chronos par
ordre chronologique et par mois.

V-1.4- L'imputation des pièces comptables

L'imputation consiste à rechercher les comptes qui doivent être utilisés au


regard des informations fournies par la pièce comptable. En effet, les
pièces comptables classées sont imputées sur des fiches appelées "
Pièces d'Imputations Comptables"(Annexe 1).

V-1.5- La saisie des pièces comptables

Après l'imputation, les pièces comptables sont saisies à la machine au


niveau du logiciel concerné. La saisie se fait par pièces et par journaux
dans l'ordre chronologique.

V-2. Les tâches mensuelles

A la fin de chaque mois, l'entreprise "ALPHA" effectue un état de


rapprochement bancaire avec l'extrait journalier envoyé par la banque et la
brouillard de banque de l'entreprise.

V-3. Les tâches annuelles (l'élaboration des états financiers)

L'entreprise "ALPHA" est soumise au "Système Normal". En effet, l'article 7


du règlement impose l'établissement annuel pour chaque exercice (12
mois) des documents d'information dénommés « états financiers annuels ».
Ces états concernent chaque exercice, lequel est défini de façon uniforme
dans la région UEMOA, comme coïncidant avec l'année civile (1erjanvier au
31 décembre sauf exception dûment motivée. Exemple : coopérative
agricole).
Les états financiers annuels comprennent le bilan, le compte de résultat, le
tableau financier des ressources et des emplois ainsi que l'état annexé
(Article 8). Les états financiers doivent être déposés aux impôts au plus
tard le 30 avril 200N+1 pour les entreprises soumis au système normal et
au système allégé.

Pour les entreprises ou les individus soumis aux Bénéfices non


commerciaux (BNC) les états financiers doivent être déposés aux impôts
au plus tard le 28 février 200N+1.

Ces états financiers annuels rendus obligatoires en tout ou en partie, en


fonction de la taille des entreprises appréciées selon des critères relatifs au
chiffre d'affaires et à l'effectif moyen des travailleurs de l'exercice (ces
critères seront définis par des textes spécifiques).

Peuvent présenter leurs états financiers annuels selon le « système


allégé », les entreprises qui satisfont aux deux (02) conditions ci-après :

- le chiffre d'affaires inférieur à cent (100) millions de francs CFA,

- l'effectif moyen des travailleurs de l'exercice inférieur ou égal à vingt (20).

Toutefois, les entreprises visées ci-dessus ont la faculté d'utiliser « le


système normal » de présentation de leurs états financiers annuels.

Sont assujetties à un «  système minimal de trésorerie » les très petites


entreprises dont le chiffre d'affaires, selon les cas, est inférieur à :

- trente (30) millions de francs CFA pour les activités commerciales et de


négoce,

- vingt (20) millions de francs CFA pour les activités artisanales,

- dix (10) millions de francs CFA pour les services.

Sans préjudice des dispositions prévues ci-dessus, ces entreprises ont la


faculté d'utiliser le « système normal » ou le « système allégé » de
présentation de leurs états financiers annuels.

En fonction des critères qui sont définis, il existe trois (03) classifications
possibles :

- Les entreprises assujetties au « système normal » (droit commun) sont


tenues de présenter les états suivants :

- le bilan,
- le compte de résultat,

- le tableau financier des ressources et des emplois,

- l'état supplémentaire (obligatoire, mais ne fait pas partie des états


financiers : tableau 12 donnant respectivement la production de l'exercice
et les achats destinés à la production en quantité et en valeur). 

- Quant aux entreprises assujetties au « système allégé » notamment les


PME/PMI, les états suivants sont requis :

- le bilan,

- le compte de résultat,

- l'état annexé.

Enfin, pour les très petites entreprises (secteur informel), « un système


minimal de trésorerie » modulable et dérogatoire est prévu en fonction des
besoins de l'entreprise. Il repose sur l'établissement d'un état des recettes
et des dépenses dégageant le résultat de l'exercice.

V-3.1 .LE BILAN

Le bilan permet de présenter la situation (ou image) du patrimoine de


l'entreprise à une date donnée. Il décrit séparément et selon un classement
fonctionnel les éléments de l'actif ou emplois (utilisation des ressources) et
ceux du passif ou ressources (origines des ressources) (Annexe 2).

Le bilan est complété par des documents apportant une information


significative et qui figurent dans l'état annexé : tableau de l'actif immobilisé,
tableau des amortissements.

Le bilan se présente généralement sous la forme d'un tableau à deux


parties. Il peut être représenté schématiquement par le tableau ci-dessous :

Bilan au 31/12/N

Actif Passif Comptes à soldes débiteurs des


Comptes à soldes créditeurs des classes :
classes :
2
1
3
4
5 4

N.B: TOTAL ACTIF = TOTAL PASSIF

V-3.1.1 L'ACTIF

L'actif regroupe par poste, les comptes à solde débiteurs des classes 2 à 5
du plan comptable

Ces postes sont classés par ordre de liquidité croissante en trois


catégories:

- actif immobilisé,

- actif circulant,

- trésorerie actif.

L'actif immobilisé : Ce sont des biens affectés durablement à l'entreprise.


Ils sont A.O. (Activités Ordinaires) et H.A.O. (Hors Activités Ordinaires).

L'actif circulant: Ce sont les stocks et les créances des A.O. et des H.A.O.
du cycle d'exploitation.

La trésorerie actif: Ce sont les disponibilités y compris les titres qui seront
réalisés à court terme. Il y a aussi les écarts de conversion actif qui
représentent les pertes probables de change.

L'actif regroupe également, au titre de l'actif soustractif, les comptes


d'amortissements et de provisions à solde créditeur. Ce qui fait que l'actif
du bilan soit composé de trois (3) colonnes. Ces colonnes permettent de
faire apparaître pour chaque poste:

- la valeur d'origine ou brute,

- la somme des amortissements et des provisions pratiquées au cours de


l'exercice,

- la valeur nette ou actuelle à la clôture.

V-3.1.2 LE PASSIF
Le passif du bilan regroupe, par poste, les comptes à solde créditeur des
classes 1, 4 et 5 du plan comptable. Ces postes sont classés par ordre
d'exigibilité croissante (du moins exigible : les dettes ou découverts
bancaires) et en quatre catégories :

- capitaux propres et ressources assimilées,

- dettes financières et ressources assimilées,

- passif circulant,

- trésorerie passif.

Les capitaux propres et ressources assimilées et les dettes financières et


ressources assimilées constituent les ressources stables de l'entreprise.

Le passif circulant représente des dettes des activités ordinaires et des


activités hors activités ordinaires.

La trésorerie passif est constituée par les découverts bancaires et les


crédits de trésorerie.

Il y a enfin les écarts de conversion passif qui sont les gains probables de
change.

V-3.2 Le compte de résultat

Le compte de résultat de l'exercice présente les charges et les produits


organisés selon qu'ils concernent les activités d'exploitation, financières ou
hors activités ordinaires (H.A.O).

Il permet également de déterminer les soldes significatifs de gestion ainsi


que le résultat net  (Annexe 3).

La structure du compte de résultat comprend quatre (04) niveaux


successifs :

- activités d'exploitation,

- activités financières,

- activités hors activités ordinaires,

- participations des travailleurs,

- impôts sur le résultat.


Le compte de résultat comprend vingt (20) postes de charges et 18 postes
de produits permettant d'obtenir neuf (09) soldes significatifs de gestion qui
sont :

V-3.2.1- La marge brute (MB)

Le SYSCOA prévoit deux (02) types de marge brute :

- Sur marchandises : Prix de ventes - (Achats -+ Variations des stocks)

- Sur matières : Production période (Ventes finis / Travaux / Services +


production stockée et immobilisée)

- (Prix d'achat des matières + (variations des (variations des stocks de


matières).

C'est un indicateur plus fiable pour apprécier la performance des


entreprises opérant dans le secteur.

V-3.2.2- La valeur ajoutée (VA)

Elle est obtenue par la différence entre les comptes (70 à 75) et les
comptes

(60 à 65).

Elle permet d'apprécier les choix politiques et stratégiques de l'entreprise

(ce qu'elle décide de faire et ce qu'elle fait faire par l'extérieur ; ses options
d'investir ou de recourir à la main d'oeuvre).

V-3.2.3- L'excédent brut d'exploitation (E.B.E)

Il est obtenu en soustrayant de la valeur ajoutée (V.A), les charges de


personnel (y compris le salaire du personnel intérimaire).

E.B.E = VA - charges de personnel

Il permet de mesurer la performance réelle de l'entreprise (sa capacité


d'autofinancer son exploitation elle-même).

V-3.2.4- Le résultat d'exploitation (RE)

RE = EBE - Dotations d'exploitation - Reprises correspondantes.


Il permet de rémunérer les capitaux propres et empruntés et d'assurer le
paiement de l'impôt et de la participation.

V-3.2.5- Le résultat financier (RF)

RF= Produits financiers y compris les reprises et les gains de change -


charges financières y compris les dotations et les pertes de change.

Il renseigne sur la politique de financement de l'entreprise.

V-3.2.6- Le résultat des activités ordinaires (RAO)

RAO = RE + ou - RF

Il permet d'apprécier les performances de l'entreprise, et est plus pertinent


pour l'analyse que le résultat net.

V-3.2.7- Le résultat hors activités ordinaires (RHAO)

RHAO = Total des produits HAO - Total des charges HAO

Il représente le résultat sur les activités non récurrentes de l'entreprise et


renseigne sur les changements de structure et de stratégie de l'entreprise.

V-3.2.8-Le résultat net (RN)

RN = Total des produits - Total des charges de la période.

Il représente la variation des capitaux propres entre le début et la clôture de


l'exercice.

De plus, on distingue des soldes financiers liés au compte de résultat. Il


s'agit de la capacité d'autofinancement globale. Elle se calcule de la façon
suivante :

CAFG = EBE + Produits encaissables restants - charges décaissages


restant

(résultat sur cessions d'actifs immobilisés non inclus).

Elle informe sur l'aptitude de l'entreprise à financer de nouveaux emplois


mais aussi son cycle d'exploitation.

Il y a aussi l'autofinancement
AF= CAFG - Distributions de dividendes (années N-1 et éventuellement
acomptes sur dividendes de l'année N).

L'autofinancement peut servir à financer les investissements ou à accroître


les fonds de roulements de l'entreprise.

V-3.3 Tableau Financier des Ressources et Emplois (Le TAFIRE)

Le TAFIRE est un outil d'analyse stratégique révélatrice de la politique


financière suivie par les dirigeants de l'entreprise. Il permet aussi de
visualiser les flux de trésorerie de l'entreprise au cours de l'exercice. Il fait
partie des états financiers annuels obligatoires (Annexe 4).

Le TAFIRE comprend deux (02) parties :

- 1ère partie : la détermination des soldes financiers

- 2ème partie : le tableau

V-3.3.1 Première partie : Détermination des soldes financiers de

l'exercice N

Elle prépare la présentation du tableau (2e partie) et permet de calculer la


capacité d'autofinancement globale (CAFG), l'autofinancement et la
variation du besoin de financement et l'excédent de trésorerie
d'exploitation.

La capacité d'autofinancement globale est le principal solde financier du


TAFIRE. Elle est définie comme la « trésorerie potentielle » dont l'entreprise
peut disposer pour financer l'investissement. C'est l'aptitude de l'entreprise
à renouveler ses investissements..

CAFG = EBE + Produits encaissables restants - charges décaissables


restantes

(cessions d'actif immobilisé non incluses).

L'autofinancement est une des ressources de financement propres


dégagées par l'entreprise en raison de son activité.

AF = CAFG - Distributions de dividendes (année N-1 et éventuellement


acomptes sur dividendes année N)

La variation du besoin de financement d'exploitation (Var.BFE)


Var.BFE = Variation stocks + Variation créances - Variation dettes (HAO
exclues)

Ces variations correspondent à des besoins de financement ou à des


ressources représentant des financements.

Excédent de trésorerie d'exploitation (ETE)

ETE = EBE - Var. BFE - Production immobilisée.

V-3.3.2 Deuxième partie : Tableau

Le tableau met en évidence les emplois à caractère définitif ou durable à


financer et les ressources dégagées ou obtenues durant l'exercice.

V-3.4 L'état annexé

L'état annexé est en quelque sorte le mode d'emploi et complément


nécessaire à la compréhension des autres états financiers dont il est une
partie intégrante. Il concourt à donner une image fidèle du patrimoine, de la
situation financière et du résultat de l'entreprise en indiquant par exemple
les modes d'évaluations, l'état des provisions et des amortissements.

L'état annexé est rendu obligatoire par le SYSCOA et est exigé dans les
deux (02) systèmes plus évolués (normal et allégé).

L'état annexé comprend onze (11) tableaux ;

Tableau 1- Actif immobilisé

Tableau 2- Amortissements

Tableau 3- Plus- values et moins values sur cessions d'immobilisations

Tableau 4- Provisions

Tableau 5- Biens pris en crédit-bail et contrats assimilés

Tableau 6- Echéance des créances à la clôture de l'exercice

Tableau 7- Echéance des dettes à la clôture de l'exercice

Tableau 8- Consommations intermédiaires de l'exercice

Tableau 9- Répartition du résultat et autres éléments caractéristiques des


cinq (05) dernières années.

Tableau 10- Projet d'affectation du résultat de l'exercice

Tableau 11- Effectif, masse salariale, personnel propre à l'entreprise et

personnel extérieur.

V-3.5 Etat supplémentaire

« Dans le système normal, est rendu obligatoire l'établissement d'un état


fournissant des informations additionnelles dénommé Etat supplémentaire
statistique » stipule l'article 12 du droit comptable.

L'état supplémentaire est obligatoire dans le système normal et ne fait pas


partie des états financiers annuels ; il fournit des informations
additionnelles. Son élaboration vise à satisfaire les besoins d'informations
de certains partenaires de l'entreprise (administrations, banques,
représentants du personnel, ...)

L'état supplémentaire doit être cohérent avec les autres états financiers
annuels car il se situe dans le prolongement des informations produites par
ces états. Il se rapporte aux informations suivantes :

- Production de l'exercice en quantité et en valeur ;

- Achats destinés à la production.

TROISIEME PARTIE : REMARQUES


ET SUGGESTIONS

I. Remarques

Au cours de notre passage dans l'entreprise « Alpha » nous avons relevé


deux principales insuffisances qui sont :

- l'organisation de base,

- les procédures comptables.

I-1. Au niveau de l'organisation de base


I-1.1 La définition des tâches

Nous avons constaté l'insuffisance de définition des fonctions et des


responsabilités au niveau du personnel. Les tâches et responsabilités
définies ne correspondent pas à celles effectivement exercées.

Nous avons remarqué qu'il y a des cumuls de tâches incompatibles.

I-1.2 L'organisation du travail

Les relations fonctionnelles entre les services comptables et les services


opérationnels ne sont pas définies.

I-1.3 Les ressources humaines

Le personnel comptable n'est pas suffisant et n'a pas reçu parfois une
formation suffisante ; ce qui entraîne des retards dans la production des
états financiers.

I-1.4 La circulation de l'information

Les modalités de contrôle et de validation des informations ne sont pas


précisées. Le planning des travaux comptables n'est souvent pas établi.

I-2. Au niveau des procédures comptables

I-2.1 L'élaboration d'un manuel de procédures

La méconnaissance parfois totale des renseignements nécessaires aux


services comptables par l'inexistence d'un manuel des procédures entraîne
souvent les services opérationnels et administratifs à stocker à leur niveau
des informations indispensables à un suivi comptable correct des
opérations.

Les services opérationnels ne fournissent pas tous les renseignements


nécessaires au déclenchement d'une opération d'achat ou de vente aux
services comptables. Ils estiment à tort que les services comptables ne
doivent intervenir qu'au dénouement de l'opération, c'est à dire pour
enregistrer les factures fournisseurs ou des factures de vente envoyées aux
clients.

I-2.2 L'analyse des comptes


Nous avons constaté que les comptes ne sont pas analysés et justifiés de
manière régulière ; ce qui entraîne un encombrement en fin d'année
rendant difficile la détection des erreurs et les omissions ou fraudes
commises. Par ailleurs, les services comptables adoptent très souvent une
position d'attente.

I-2.3 La tenue des documents

Les documents ne sont enregistrés que dans la mesure où ils sont transmis
par les services opérationnels. Les procédures de confirmation des soldes
(clients et fournisseurs) ne sont pas mises en oeuvre.

De plus, nous avons remarqué une méconnaissance totale par les services
opérationnels, des informations nécessaires aux services comptables.

I-2.4 Les services de contrôle interne

L'entreprise « Alpha » ne dispose pas d'un service de contrôle interne qui


est chargé de veiller à l'application effective des procédures comptables et
opérationnelles.

II. Suggestions

II-1. Sur le plan organisationnel

II-1.1 La redistribution des tâches

L'entreprise « Alpha » doit mettre en place une organisation formelle et


pertinente fondée sur : une définition claire et précise des responsabilités et
tâches du personnel comptable, des relations fonctionnelles entre les
services comptables et les services opérationnels, du planning des travaux
comptables (passation des écritures, analyse et justification des comptes),
des délais de transmission des informations aux services comptables, des
modalités de regroupement des informations comptables détenues au
niveau des services opérationnels, des modalités d'archivage et de
conservation des documents.

II-1.2 La rationalisation des procédures comptables

II-1.2.1 La nécessité de la formalisation des procédures comptables


dans le cadre d'un manuel de procédures
Cette formalisation des procédures comptables est importante. Le manuel
de procédures permet : de connaître la répartition précise des travaux entre
les différents comptables, donc d'éviter les cumuls de fonctions
incompatibles et de situer les niveaux de responsabilité en cas de retard ou
de mauvais traitement de l'information, de décrire de manière détaillée les
travaux comptables journaliers (passation des écritures), mensuels
( analyse et justification des comptes significatifs) et annuels ( inventaires,
écritures de fin de période, arrêté des comptes et établissement des états
financiers). De plus, il permet de décrire les relations fonctionnelles à
entretenir par la structure comptable avec les autres services. Ce manuel
des procédures comptables permet également de connaître les modalités
de comptabilisation de certaines opérations particulières.

Les procédures décrites doivent être précises et toucher tous les cycles
d'activités de l'entreprise (achats, ventes, stocks, immobilisations,
trésorerie,

Revenus-créances d'exploitation, personnel, paie). De même, les


procédures développées doivent être connues de tous et d'application
obligatoire. Les interfaces entre les procédures comptables et les
procédures opérationnelles doivent être développés. Par ailleurs, le manuel
de procédures doit préciser :

- les principes comptables appliqués par l'entreprise,

- le système comptable,

- le cadre comptable et le plan des comptes,

- les modalités de fonctionnement des comptes,

- les méthodes d'évaluation,

- le circuit des documents comptables,

- les modalités de contrôle de l'information comptable,

- les méthodes de comptabilisation de certaines opérations spécifiques.

Lorsque la comptabilité est informatisée, les procédures doivent garantir : la


justification des enregistrements (pièces justificatives), l'irréversibilité des
enregistrements et des traitements, le respect de la chronologie des
opérations (clôture informatique périodique), la durabilité des
enregistrements, la possibilité de contrôle (chemin de révision).

L'article 69 du SYSCOA stipule que :


« L'entreprise détermine sous sa responsabilité, les procédures
nécessaires à la mise en place d'une organisation comptable permettant
aussi bien un contrôle interne fiable que le contrôle externe (commissaire
aux comptes) de la réalité des opérations et de la qualité des comptes tout
en favorisant la collecte des informations ».

L'organisation comptable mise en place dans l'entreprise doit respecter les


exigences de régularité et de sécurité pour assurer l'authenticité des
écritures de façon à ce que la comptabilité puisse servir à la fois
d'instrument de mesure des droits et obligations des partenaires de
l'entreprise, d'instrument de preuve, d'information des tiers et de gestion. »

II-1.2.2 La nécessité d'une analyse et d'une justification régulière des


comptes en cours d'année

Ces travaux d'analyse et de justification des comptes en cours d'année sont


essentiels. Ils permettent d'assurer la maîtrise des comptes de l'entreprise
et contribuent à la production d'états fiables, de détecter rapidement des
erreurs, omissions ou fraudes commises et d'établir dans les délais
raisonnables, des états de fin d'année. Il est important de rappeler que le
solde après justification d'un compte doit être contrôlé au niveau du
contrôle interne de l'entreprise (par exemple le solde d'un compte client
avec la situation de ce client par le service de recouvrement) et au niveau
externe par la confirmation du solde par le tiers concerné. Les différentes
étapes de la justification des comptes par les services comptables peuvent
être résumées comme suit :

- analyse et justification des soldes des comptes à une date donnée,

- rapprochement du solde justifié avec les données des services


opérationnels

(Service achat, administratif, commercial, de production),

- demande de confirmation de solde auprès des tiers (clients, fournisseurs,


État).

II-1.2.3 -La nécessité, en cas de traitement informatisé des


informations, de produire les documents comptables

Les travaux d'analyse et de justification ne peuvent être correctement


effectués que dans la mesure où les applications développées au niveau du
traitement informatique sont performantes et permettent aux services
comptables de disposer dans les délais raisonnables des états comptables
nécessaires aux analyses
(Balance, grand livre des comptes).

CONCLUSION GENERALE
Bien que le SYSCOA soit un référentiel comptable assez performant, sa
mise en oeuvre pose un certain nombre de difficultés au niveau de
certaines entreprises burkinabé. Au cours de notre stage au cabinet
PANAUDIT, nous avons participé à plusieurs missions de mise en place de
comptabilité qui nous ont permis de faire les constats suivants dans
certaines entreprises burkinabés :

- la non existence d'un plan comptable SYSCOA,

- la non maîtrise par le personnel comptable des écritures pour chaque


cycle d'activité,

- la non maîtrise des principes comptables,

- l'inexistence d'un outil de traitement de l'information comptable,

- l'inexistence d'un manuel de procédures comptables.

Face aux difficultés rencontrées par les entreprises citées ci-dessus dans la
mise en application du SYSCOA et par delà certaines entreprises
burkinabé, nous voulions faire quelques suggestions. Nous pensons que
celles-ci contribueront à l'amélioration de l'application du SYSCOA.

- Sur le plan organisationnel les entreprises doivent élaborer les documents


préconisés par le règlement du SYSCOA. Ces entreprises doivent mettre
en place un manuel des procédures comptables et opérationnelles en
conformité avec le nouveau système comptable. Cette formalisation des
procédures doit être précise, concerner tous les cycles d'activité et être
connue de tous. En outre, elles doivent veiller à faire une définition claire et
précise des fonctions, des responsabilités et des tâches des différents
agents notamment ceux des services comptables.

- Sur le plan humain, nous pensons que les entreprises burkinabé doivent
opter pour une formation continue de leur personnel tant comptable que
non comptable afin d'accroître leurs connaissances au nouveau système
comptable. Ceci permettra de les familiariser aux nouvelles techniques
comptables, aux techniques d'analyse et de justification des comptes, aux
nouvelles dispositions fiscales.
- Sur le plan du système du traitement de l'information, les entreprises
doivent se doter d'un logiciel performant de comptabilité, de gestion des
stocks, de gestion des immobilisations, de gestion de la paie. Cela facilitera
le traitement notamment la saisie des données comptables, le suivi de la
gestion des stocks et des immobilisations et enfin l'élaboration des états
financiers dans les délais (au plus tard le 30/04/200N+1)

Pour les entreprises n'ayant pas mis en place le nouveau système


comptable et une organisation comptable n'auront pas des états financiers
fiables et risquent des redressements sur le plan fiscal, et la non
certification de leurs états financiers par les commissaires aux comptes.

En effet, il serait souhaitable que l'administration fiscale prenne en compte


les difficultés de mise en oeuvre réellement éprouvées par les entreprises
burkinabé en étant par exemple plus tolérante quant au respect des délais
de dépôt des états financiers et aussi, en jouant pleinement son rôle de
conseil par l'information et la sensibilisation des contribuables en général et
des entreprises en particulier.

BIBLIOGRAPHIE
Ø PRECIS DE COMPTABILITE PLAN SYSCOA TOME 2

Ø TQG1 COMPTABILITE GENERALE EDITION FOUCHER

Ø PRINCIPES ET ORGANISATIONS COMPTABLES

Ø SYSCOA, Système Comptable Ouest Africain ; Guide d'application


Edition Foucher

ANNEXES
· Fiche d'Imputation Comptable (Annexe 1)

· Bilan: Système Normal (Annexe 2)

· Compte de Résultat: Système Normal (annexe 3).

· Tableau Financier des Ressources et Emplois (TAFIRE) (Annexe 4)

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