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TRAUMATISMES

DE LA
CEINTURE SCAPULAIRE

Pr. Ag AIT SAADI


Service d’orthopédie - Traumatologie
CHU BLIDA
I. INTRODUCTION :
Les traumatismes de la ceinture scapulaire concernent surtout la clavicule et
l'articulation acromio-claviculaire, en situation sous-cutanée alors que la scapula est
protégée et que l'articulation sternoclaviculaire est stable

Très fréquents, ils sont secondaires à des chocs violents qui peuvent
s’appliquer suivant toutes les directions (accidents de la circulation, du travail, chute de
hauteur…).
Les conséquences des traumatismes de la ceinture scapulaire peuvent être
gravissimes, notamment en cas de lésions vasculaires et nerveuses.

En effet la ceinture scapulaire a des rapports étroits avec l’artère et la veine


axillaires ainsi qu’avec le plexus brachial. Toute lésion peut compromettre toutes les
fonctions du membre.
II. RAPPEL ANATOMIQUE :
La ceinture scapulaire relie le membre thoracique au sternum. C’est un complexe
articulaire très mobile.

1- Ostéologie :
Le squelette de la ceinture scapulaire est formé de deux os la clavicule et la
scapula.
Le squelette du bras est constitué par un seul os : l’humérus, qui s’articulera sur
la scapula.
2- Arthrologie :
Le complexe articulaire de l’épaule comprend 3 vraies articulations :
• La sterno-claviculaire
• L’acromio claviculaire
• La scapulo-humérale
a- Articulation streno-costo-claviculaire :
• c’est La seule vraie articulation reliant le membre thoracique au tronc.
b- Articulation acromio-claviculaire :
Elle est stabilisée par deux systèmes :
• Acromio-claviculaire reliant l’extrémité latérale de la clavicule à l’acromion (épine de
la scapula).
• Coraco-claviculaire représenté par les ligaments trapézoïde et conoïde.
c- Articulation scapulo-humérale :
c’est une articulation synoviale douée d’une très grande mobilité.
La tête humérale est en forme d’un 1/3 de sphère de 50 mm de diamètre.
La surface articulaire scapulaire est constituée par la cavité glénoïde. Elle est ovalaire
et a une surface qui est beaucoup moins étendue que la tête humérale.
Elle s’élargie par le bourrelet glénoïdal :C’est un fibro-cartilage annulaire, triangulaire
à la coupe.
La capsule articulaire, lâche et fragile, est renforcée par des ligaments et par les
tendons des muscles périarticulaires (coiffe des rotateurs).
3- Myologie :
De nombreux muscles s’insèrent sur les pièces squelettiques du complexe articulaire de
l’épaule. Ce sont des muscles très puissants. Certains relient les os du complexe
articulaire de l’épaule au squelette axial. D’autres relient l’humérus à la ceinture
scapulaire.
4- Rapports vasculaires :
L’artère subclavière passe sur la 1ère côte, et comme son nom l’indique,
immédiatement sous la clavicule. La veine axillaire lui est satellite.
5- Rapports avec le plexus brachial :
Les nerfs qui assurent l’innervation du membre thoracique dérivent des troncs
secondaires du plexus brachial. Ces derniers se trouvent an avant et en arrière de
l’artère subclavière. Tous les nerfs du plexus brachial sont mixtes (sensitifs et moteurs).
Le tronc secondaire postérieur donne deux nerfs : le nerf circonflexe qui cravate la face
postérieure du col chirurgical de l’humérus et innerve le muscle deltoïde et le nerf
radial qui assure l’innervation de tous les muscles extenseurs du membre thoracique.
III- ANATOMIE RADIOLOGIQUE :
IV- NOTION DE BIOMÉCANIQUE :
La clavicule joue le rôle d’un arc boutant permettant de maintenir l’écart entre
l’humérus et le sternum. Les 3 articulations interviennent dans tous les degrés
de mobilité. Le membre thoracique travaille essentiellement en traction.

Le complexe articulaire de l’épaule est doué d’une très grande mobilité.


Toute lésion ostéoarticulaire peut par les séquelles qu’elle entraîne,
compromettre les fonctions du membre thoracique.
V- LES TRAUMATISMES DU
COMPLEXE ARTICULAIRE DE
L’ÉPAULE
Les luxations
1- Luxation sterno-claviculaire
Peuvent être antérieures ou postérieures. Il s’agit le plus souvent d’entorse simple.
a) Antérieures :
Elles sont extrêmement rares. Le diagnostic clinique est facile. L’inspection montre une
voussure antérieure. La palpation est douloureuse.
La radiographie de face est difficile à interpréter. Le scanner reste l’examen de choix.
Pour les luxations vraies, la réduction peut se faire sous anesthésie générale, mais
l’instabilité et la récidive sont fréquentes. Le traitement chirurgical peut être discuté, on
pratique soit des sutures ligamentaires, soit une fixation par cerclage. C’est une urgence
différée. Le traitement est médical à base d’antalgique associé à une écharpe simple.
b- Postérieures :
Elles sont exceptionnelles, mais très graves, car entraînent une compression
vasculaire. L’inspection : montre une dépression au niveau de cette articulation. La
palpation est très douloureuse. Le pouls radial peut être absent. C’est une urgence
chirurgicale.
2- Luxation acromio-claviculaire
(Disjonction acromio-clavicalaire)
2- Luxation acromio-claviculaire :
(disjonction acromio-clavicalaire)
L’articulation acromio-claviculaire est la connexion entre l’omoplate
(scapula) et la clavicule. Une disjonction de l’articulation acromio-
claviculaire (DAC) est également appelée luxation acromio-
claviculaire. Il s’agit d’une pathologie relativement fréquente dans le
sport, notamment ceux exposés aux chutes sur le moignon de l’épaule
(judo, cyclisme, ski, snowboard, rugby…).
• Cela représente 10% des traumatismes de la ceinture
scapulaire avec une forte prévalence chez l’homme (5H /1F).
• Il faut bien distinguer la disjonction AC (DAC) d’une luxation
de l’épaule qui concerne l’articulaire gléno-humérale.
• Au cours d’une DAC, la clavicule est tractée vers le haut par
les muscles du cou tandis que l’omoplate a tendance à partir
vers le bas sous l’action du poids du bras et de l’apesanteur.
Rappel anatomique :
La clavicule relie le sternum à l’omoplate (scapula). L’articulation reliant la clavicule
à l’omoplate s’appelle articulation acromio-claviculaire.
La stabilité de cette articulation est assurée par un ligament acromio-claviculaire et
par 2 ligaments puissants reliant la clavicule à l’apophyse coracoïde (appartenant
également à l’omoplate) : le ligament conoïde, et le ligament trapézoïde.
Pour avoir une disjonction acromio-claviculaire, l’un ou plusieurs des moyens de
stabilisation de la clavicule doivent être touches

1. Ligament acromio-claviculaire ; 2. Ligament trapézoïde ; 3. Ligament conoïde ;


4. Ligament coraco-acromial.
.
Mécanisme :

• il s’agit le plus souvent d’un traumatisme direct sur l’épaule


comme une chute de vélo ou un impact violent (rugby, judo,
football, etc.).
• En fonction de la gravité de l’atteinte, c’est à dire en fonction
du nombre de ligaments stabilisateurs rompus, la disjonction
peut être plus ou moins importante.
Classification :
• La classification de Rockwood est actuellement la plus populaire
et la plus adaptée.
• Elle associe un stade à un niveau lésionnel ligamentaire (tableau ).
• Elle a l’avantage de permettre d’établir un schéma thérapeutique.
Les stades de La classification de rockwood et niveau
lésionnel de ligaments
Clinique :
• Lorsqu’une pathologie acromio-claviculaire est suspectée, l’idéal est de pouvoir
examiner le patient en position debout ou assise. De cette façon, le poids du bras
entraîne une déformation plus importante.

• Dans le stade 1, il existe une douleur et une tuméfaction en regard de l’articulation


acromio-claviculaire, qui peuvent irradier dans la région du cou, du trapèze et du
deltoïde.
• Il s’agit d’une simple distension ligamentaire.
• Elles sont souvent méconnues.

• Dans le stade 2, il existe une douleur et une tuméfaction en regard de l’acromio-


claviculaire.
• La clavicule reste globalement solidaire à l’omoplate, mais il existe une augmentation
de la laxité antéro-postérieure.
• L’inspection trouve une petite déformation avec saillie de l’extrémité acromiale de la
clavicule.
• Dans le stade 3, il existe une véritable luxation acromio-claviculaire ,
provoquée par une atteinte complète des ligaments coraco-claviculaires
(coronoïde, trapézoïde) et acromio-claviculaires.
• L’inspection montre une déformation importante.
• La palpation permet de percevoir la clavicule sous la peau. « touche de
piano ».

Aspect clinique d’une luxation acromio-claviculaire stade 3


Ce qui est important pour le stade 3 et les suivants est la dissociation entre la clavicule et
l’omoplate. Pour la mettre spécifiquement en évidence, nous réalisons la manœuvre du
tiroir antéro-postérieur de l’épaule avec réduction de la luxation pendant le tiroir postérieur
(figure ).
La rotation externe de l’épaule contre résistance permet également de mettre en évidence
la dissociation omo-claviculaire. Cette manœuvre induit une translation antérieure de la
tête humérale avec décollement scapulaire

Mise en évidence de la dissociation entre l’omoplate et la clavicule


A. Lors du tiroir antérieur, l’acromion (1) (et l’omoplate) sont translatés antérieurement et l’extrémité de la
clavicule fait saillie postérieurement (2).
B. Lors du tiroir postérieur, l’extrémité distale de la clavicule (2) fait face à l’acromion (1) (position de réduction).
• Dès le stade 4, la luxation acromio-claviculaire est irréductible. Dans le
stade 4, il existe une luxation postérieure de la clavicule qui perfore le
muscle trapèze.
• A l’inspection la saillie claviculaire est plus interne. La mobilisation
entraîne une douleur importante.

• Dans le stade 5, il se produit une désinsertion du deltoïde et du trapèze sur


la clavicule distale qui se trouve alors dans le tissu sous-cutané.
• Dans le stade 6, il existe une luxation inférieure avec la clavicule qui est
passée sous l’apophyse coracoïde, le tendon biceps et le coraco-brachial.
Bilan radiologique :
• Il est indispensable de procéder à un bilan radiologique, essentiellement pour
éliminer une fracture distale de la clavicule.
• Nous demandons un bilan radiologique standard de l’épaule traumatisée, avec une
incidence d’épaule de face, Neer ou axiale.
• Une incidence complémentaire de Zanca, centrée sur l’articulation acromio-
claviculaire avec une inclinaison de 10-15°, permet d’objectiver une pathologie
dégénérative intercurrente .

L’incidence radiologique de Zanca permet de visualiser spécifiquement l’articulation


acromio-claviculaire
Traitement :
Les Disjonctions AC de types 1 et 2:
• Ces blessures sont bénignes et sont traitées universellement sans intervention
chirurgicale. L’élévation de la clavicule.
• Le repos, la glace, les médicaments anti-inflammatoires , sont utilisés pour traiter la
douleur et le gonflement initial.
• L’apposition de strapping est régulièrement proposé davantage à visée antalgique .
• Le port d’une écharpe ou d’un gilet orthopédique à but antalgique pendant une à
deux semaines
• La reprise des activités sportives se fait dès que les douleurs ont disparu.
Les Disjonctions AC de type 3 :
• La prise en charge des stades 3 reste la plus controversée.
• Nous traitons la plupart des stades 3 par une écharpe ou gilet orthopédique à but
antalgique pour une à deux semaines. Nous y associons des antalgiques et anti-
inflammatoires et encourageons le patient à mobiliser son épaule progressivement.
La reprise des activités sportives peut en général être tentée à six semaines.
• Le traitement chirurgical est réservé aux cas qui présentent, après un traitement
conservateur minimal de trois mois, des douleurs locales résiduelles ou du trapèze
et des stabilisateurs de l’omoplate

Les Disjonctions AC de types 4, 5 et 6 :


Ces lésions entraînent un déplacement important de la clavicule par rapport à
l’acromion.
la prise en charge est d’emblée chirurgicale avec réduction ouverte associée à un geste
de stabilisation de l’articulation acromio-claviculaire.
Chirurgie :
• Le type d’opération pratiqué pour reconstruire l’articulation AC après une
disjonction sévère (type 4 à 6) est controversé.
• le type du traitement apporté va dépendre avant tout du délai entre le traumatisme
initiale et la chirurgie, et du type de sport pratiqué par le patient.
Il existe plusieurs techniques de stabilisations acromio-claviculaires. En voici
quelques exemples :
• le simple brochage-haubannage acromio-claviculaire, décrit par Julliard et Bèzes
• Le vissage coraco-claviculaire
• Le laçage coraco-claviculaire simple, avec utilisation de matériaux résorbables ou
• Les ligamentoplasties sont de plusieurs types.
3- Luxation scapulo-humérale
luxation de l'épaule
1. Introduction – définition :

La luxation de l'épaule est la perte du rapport anatomique complet et permanent


entre 02 surfaces articulaires d’une part la glène de l’omoplate et d’autre part la
surface articulaire de la tête humérale.

 La plus fréquente des luxations: 1er rang des luxations


 Variété antérieure(Antéro-interne) (96%)
 L’adulte jeune est le plus souvent concerné
 Elle est fréquente chez les épileptiques,
 La réduction de la luxation est une urgence traumatologique,
 Le traitement est dans la majorité des cas orthopédique
2. RAPPEL ANATOMIQUE :
a) surfaces articulaire :
• une glène de l’omoplate : étroite et peu profonde
• une tête humérale dont la partie articulaire représente le 1/3 d’une sphère
(l’emboîtement des pièces osseuses est à peu prés celui d’un ballon de football
dans une assiette).
• La surface articulaire de la glène est agrandit par l’insertion d’un bourrelet
toute autour.
b) Moyens d’unions :
• Bourrelet fibro cartilagineux
• Capsule
• Les ligaments :
- Gléno huméral dont le plus important et le ligament gléno
huméral inferieur, adhérent à la capsule et va la renforcer au
niveau de la région antéro inférieure de la glène.
- Coraco humérale
• Les éléments musculaires (actives ) :
- le subscapularis avec son insertion terminale au niveau du
tubercule mineur. C’est un muscle rotateur interne
- Le supra spinatus, l’infra spinatus et le teres minor
s’insèrent au niveau du tubercule majeur. Ces 03 tendons
sont des abducteurs , rotateurs externes
- La longue portion du biceps dont le rôle est stabilisateur de
la tête humérale
• Ces éléments constituent la coiffe des rotateurs
c) Les mouvements de l’articulation gléno humérale :

L’épaule est l’articulation la plus mobile du corps, on objective les :


• Mouvements de flexion et d’extension,
• Mouvements d’abduction et d’adduction
• Mouvements de rotation :
Rotations externes : coude au corps (RE1 moyenne 45°) et abduction rotation externe
(RE2 moyenne 90°)
Rotation interne : Main – dos
• Mouvements de circumduction : les mouvements dans toutes les directions
III. Mécanisme et Étude anatomo - pathologique :

Il existe plusieurs types de luxation, nous avons :

a. La luxation antérieure :
est de loin la plus fréquente de toutes les luxations de l’épaule :
a.1 Mécanisme :
• Habituellement indirecte : chute sur le coude ou la main, bras en abduction, rétro pulsion
et rotation externe.
• Rarement direct : impaction Postéro externe sur le moignon de l' épaule .
a.2 Anatomie pathologique :

• On distingue selon la position de la tête humérale par rapport à l'apophyse


coracoïde :
- la luxation extra coracoïdienne, la tête humérale est à cheval sur le rebord
glénoïdien antérieur.
- la luxation sous coracoïdienne : c'est la plus fréquente, où la tête se retrouve au-
dessous de la coracoïde.
- la luxation intra coracoïdienne : la plus rare, dans ce cas, le déplacement est
majeur.
- La sous claviculaire
b. la luxation postérieure : est rare et peut passer inaperçue
1 Mécanisme :
Le choc direct sur la face antérieur de l'épaule, la rotation interne forcée du bras.
L’étiologie convulsive est fréquemment retrouvée.
On l’a observé aussi lors des électrocutions. Elle peut être bilatérale
On distingue : la variété sous acromiale et la variété sous épineuse.
IV. Clinique :
Type de description : la luxation sous coracoïdienne
Interrogatoire précise :
l’état civil du patient, l’âge, la profession et le sport pratiqué
le jour et l’heure de survenue de l'accident,
le mécanisme (direct ou indirect),
le siège de la douleur et de l'impotence fonctionnelle,
éventuelles tentatives de réduction sur les lieux de l’accident,
l’heure des derniers repas
les antécédents médico chirurgicaux, notamment l’épilepsie
• Examen clinique :
Le sujet se présente dans l'attitude du traumatisé du membre supérieur, avec douleurs à
toute tentative
de mobilisation du membre.
- l'inspection : L'examen se fait de façon comparative, torse nu.
Position vicieuse du membre : abduction rotation externe.
Signe de Berger : impossibilité de ramener le coude au corps
Signe de l'épaulette : saillie externe de l’acromion et l'épaule
a perdu son galbe arrondi.
Coup de hache externe : l'axe du bras forme avec le deltoïde
un angle ouvert en dehors.
comblement du sillon delto péctoral par la tête humérale luxée
la palpation retrouve :
la vacuité ou vide de l'espace sous acromiale,
impossibilité de faire l’adduction
la tête humérale peut être palpée au niveau du sillon
delto péctoral
mobilisation douce du membre pour s’assurer que la tête
humérale est solidaire de la diaphyse
le bilan clinique recherchera des lésions associées :
lésions nerveuses : atteinte du nerf circonflexe par insensibilité du moignon de
l’épaule et contraction du muscle deltoïde, l’atteinte du plexus brachial est
exceptionnelle.
lésions vasculaires : les recherchées d’une façon comparative avec le côté sain, par
l'appréciation des pouls périphériques, la coloration et la chaleur du membre
lésions cutanées : exceptionnelles
lésions osseuses : fréquentes, sont recherchées par l'examen radiologique.
Examen clinique générale : au niveau du rachis, crâne, thorax, abdomen...
B. la luxation postérieure :

Elle est rare et peut passer inaperçue


Clinique :
Cette luxation peut passer inaperçue si l’examen clinique ne se fait pas sur le patient
torse nu et d’une façon comparative avec le côté sain.
• Inspection est trompeuse:
le sujet est dans l’attitude du traumatisé du membre supérieur, sans modification du
galbe de l'épaule.
L'épaule est fixée en rotation interne.
Aplatissement du deltoïde
Saillie postérieure de la tête
• Palpation :
Impossibilité de faire la rotation externe.
Signe de l’aumône : impossibilité de faire la supination de la main lorsque le coude est
en extension
L’examen radiologique :
La radiographie de face peut-être trompeuse devant un œil non avertit, c’est la
radiographie de profil qui permet de confirmer le diagnostic.
- La face stricte objective: signe de l’ampoule, diminution de l’espace sous acromial
et élargissement de l’interligne articulaire
- Le profil de Lamy: confirme le diagnostic avec le déplacement postérieur de la tête
humérale par apport à la glène
• Le scanner de l’articulation glèno humérale : luxation postérieure avec encoche
importante au niveau du tubercule mineur.
• Le rebord postérieur de la glène s’encastre dans le coin de la tête humérale

Gerber : « toute perte de rotation externe dans les suites d’un accident ou d’une
crise convulsive doit être considère comme luxation postérieure jusqu’à preuve du
contraire »
c. la luxation inférieure ou en erecta exceptionnelle:
1 Mécanisme :
Se succède à un choc sur le membre supérieur en grande abduction ou
antépulsion (chute de cheval).
2 Clinique :
• Inspection :Le patient se présente tenant le membre traumatisé par le
membre sain (le blessé se présente le bras en l'air), dans une attitude vicieuse
bloqué en abduction dépassant les 110°est pouvant aller jusqu’à 160° membre
en erecta
• Palpation :
- la tète humérale est palpée au niveau du creux axillaire
- on peut avoir une compression du paquet vasculo nerveux axillaire
- la palpation des pouls est systématique et comparative avec le côté sain.

Radiographie de
face : Luxation
inférieure avec
fracture du
tubercule majeur.
La tête est+/- sous la
glène et l'humérus
est en abduction
franche (erecta).

Luxation inférieure : membre en erecta


V. Bilan radiologique :
Plusieurs incidences radiologique standards en urgence s’offrent à nous, pour le diagnostic
d’une luxation traumatique de l’épaule, ceci quelque soit sa variété
Radiographie de face strict soit :
- incidence en double obliquité
- incidence en décubitus dorsale
Radiographie de profil
- Profil sous - acromial appelé aussi profil de Lamy, profil de
Neer ou de coiffe : qui sont de réalisation faciles dans le cadre de l’urgence
-Le profil axillaire peut être aussi demandé en urgence

Les autres incidences peuvent être demandées, après la réduction pour une meilleure analyse
des lésions associées. Nous avons
- Incidence de Garth : visualise la face postéro – supérieure de la tête et la face antéro -
inférieure de la glène
- Incidence de Bloom-Obata : visualisée une instabilité postérieure et aussi la taille de
l’encoche céphalique
- Incidence de Bernageau ou profil glénoïdien : étudie les rebords glénoïdiens

• Le scanner de l’épaule : rarement demandé dans le cadre de l’urgence. Il est recommandé


après la réduction pour une meilleure analyse des lésions associées.
VI. Complications :
a) Complications immédiates :
complications vasculaires : soit par compression ou plaie de l'artère axillaire surtout la
luxation inférieure,
complications nerveuses : lésion du nerf circonflexe ou lésion du plexus brachial
(étirements ou compression)
complications osseuses :
fracture de la glène surtout le rebord antéro inférieur,
fracture enfoncement du bord postérieur de la tête humérale (encoche de Malgaigne ou Hill Sachs)

fracture du tuberculum majus (tubercule majeur),


fracture enfoncement du tuberculum minus (tubercule mineur) lors des luxations
complications musculo-tendineuses : rupture de la coiffe des rotateurs, lésion du tendon de la
longue portion du biceps, observée surtout chez les personnes âgés.
irréductibilité : exceptionnelle.
Luxation antéro inférieure : la tête est
restée encastrer sous le rebord glénoïdien Radiographie de l’épaule face : après réduction
de la luxation, on note la présence de l’encoche
de Malgaigne ou Hill Sachs
Complications secondaires :

épaule douloureuse.
luxations chroniques : passées inaperçus ou non traitées, surtout chez des
personnes dont le profil psychologique est particulier. Ou des personnes ayant
passées chez le rebouteux.
raideur de l'épaule
algodystrophie
luxation récidivante de l'épaule
capsulite rétractile.
VII. Traitement :
C’est une urgence traumatologique.

A. But : c’est de permettre la récupération d’une épaule : mobile, stable et


indolore
B. Traitement orthopédique : pratiqué dans la majorité des cas
Réduction : se fait en urgence, le plus souvent, sous anesthésie générale.
- la réduction se fait par des manœuvres externes :
La luxation antérieure : mettre le membre en abduction, repousser la tête
d’une main et ramener le membre en rotation interne coude au corps
(Manœuvre de Milch).
La luxation postérieure : traction dans l’axe du membre en adduction suivi
d’une rotation progressive en externe
- contrôle radiologique de la réduction et la recherche d’éventuelles lésions
osseuses passées initialement inaperçues
réduction par manœuvre externe sous AG

Les techniques de traction avec contre-appui


axillaire.
Réduction de la luxation postérieure

TO
Réduction sous AG en urgence
Traction en abduction puis rotation externe
• La contention :
- Les luxations antérieures : se fait par une écharpe ou par le
bandage type Dujarrier pendant 10 jours à 3 semaines. S’il y’a une
fracture associée notamment celle du tubercule majeur, une
contention en abduction est nécessaire ou un traitement chirurgicale
pour réduire et stabiliser la fracture.
Contention d’une semaine, voir écharpe chez les personnes âgées.

Les luxations postérieures de 3 à 4 semaines, contention du membre


en rotation externe (Immobilisation en légère abduction, antépulsion et légère rotation
externe)
Rééducation :
• Elle permet de prévenir la raideur
C Traitement chirurgical :
Les indications chirurgicales
- Fractures de la glène
- Fracture de l’extrémité supérieure de l’humérus
- Incarcération fragmentaire
- Irréductibilité ou incoercibilité
- Lésion vasculaire associée
- instabilité antérieure chronique de l’épaule
Les Fractures
B- Les fractures :
1- Les fractures de la clavicule :

• Les ¾ siègent au niveau du 1/3 moyen.


• Fréquente chez l enfant (30% des fractures)
• Chute sur la main +++
• Choc direct sur l’epaule
Anapath :
Les fractures concernent le plus souvent le 1/3 moyen qui correspond à la
zone de faiblesse de l’os (75 %), plus rarement le ¼ externe (20%) et
exceptionnellement le ¼ interne.

Il existe une circonstance particulière de survenue, lors d’un accouchement


difficile : la clavicule du nouveau né se casse, la fracture est dite
obstétricale, elle touche environ un bébé sur 10 000.
Clinique :
L’inspection chez un patient présentant une fracture du 1/3 moyen de la
clavicule.
 Le patient se présente avec l’attitude des traumatisés du membre
thoracique.
 Le membre traumatisé est en rotation interne.
 Déformation avec saillie de la clavicule sous la peau.
 Comblement du creux sus claviculaire.
 Raccourcissement de la distance épaule/sternum.
 Chute du moignon de l’épaule.
 La peau pouvant être menacée par les bouts fracturaires.
La palpation : . Elle permet de vérifier l’intégrité vasculaire et nerveuse :
 En appréciant les fonctions sensitives et motrices au niveau de la main
(plexus brachial).
 Le pouls radial (par compression de l’artère subclavière).
 Recherchera un hématome important (en rapport avec une plaie de la veine
subclavière).
 La sensibilité du moignon de l’épaule (nerf circonflexe).
 Recherche d’un emphysème sous cutané (embrochage du dôme pleural).
 Le bilan radiologique peut se contenter d’une radiographie de face qui
permettra d’analyser la fracture
Radiologie :
• La radiographie de la clavicule se fait avec une incidence oblique pour
dégager la clavicule
• Permet de voire la nature du trait de fracture et son siège par rapport aux
insertions musculaires et ligamentaires,
Complications :
En cas de déplacement implorant risque :
• Vasculo nerveuses
• Ouverture cutanée
Traitement :
Fracture sans déplacement :
Le traitement est orthopédique avec une immobilisation par :
simple écharpe pour soutenir le membre supérieure
Consolidation 3 a 5 semaines
Fracture déplacée :
• Des anneaux claviculaires afin de faire abaisser le segment proximal de la
fracture surélevé par le muscle sterno-cléïdo-mastoïdien, (bondage en huit)
ou par un Mayo Clinic, en soulevant le moignon de l’épaule.
• Consolidation entre 3 a 5 semaines
• Fréquences des cals vicieux
• Gene souvent plus esthétique que fonctionnel
• Pseudarthrose rare
Traitement chirurgicale
Le traitement chirurgical est indiqué pour les fractures des extrémités de la
clavicule et en cas de complication vasculaire ou nerveuse. Souvent une cal
vicieuse guette cette affection.

• Broche

• Plaque supérieure

• Plaque inferieure
Avantages :
• Réduction anatomique
• Mobilisation douce précoce

Inconvenants :
• Dépériosatage
• Dévascularisation
• Retard de consolidation
• Infection
• Fracture distale : hauban plus 2 broches
Fracture ouverte :

• Fixateur externe :
2- Les fractures de la scapula
2- Les fractures de la scapula :
• Peu fréquentes, on distinguera :
- Les fractures extra articulaires qui sont de bon pronostic
- -Des fractures articulaires qui sont redoutables.
Elles résultent le plus souvent d’un choc direct postérieur. L’inspection ne relève le plus
souvent aucun signe particulier. Parfois une ecchymose voir une voussure postérieure.
La palpation orientera sur la topographie, et éliminera une lésion ostéo-articulaire
associée. L’auscultation apprécie l’état pleuropulmonaire. Les complications cutanées
et vasculo-nerveuses sont exceptionnelles. Le diagnostic est posé par les radiographies.
• Radiographie de face, si possible, bras en abduction.
• Radiographie de profil de Lamy.
• Radiographie de profil de Bernageau.
• L’analyse du trait, articulaire ou extra articulaire, conditionnera le traitement :
• Pour les fractures extra articulaires, il est orthopédique : écharpe simple
pendant 2 à 3 semaines.
• Pour les fractures articulaires, il sera chirurgical. Mais c’est une urgence
différée.
3- Les fractures de l’extrémité supérieure de
l’humérus :

• Atteignent essentiellement les sujets âgés, souvent à la suite d’accidents


domestiques. Le mécanisme est indirect par la chute sur le coude ou le
talon de la main. (voir cours )
CONCLUSION :
Les fractures de la ceinture scapulaire, constituent un motif fréquent de consultation
aux urgences. Les complications doivent être systématiquement recherchées par un
examen minutieux et systématique
 Recherche d’une atteinte cutanée.
 Palper le pouls radial à la recherche d’une lésion de l’artère axillaire.
 Rechercher un hématome volumineux qui peut témoigner d’une lésion veineuse.
 Tester la sensibilité du moignon de l’épaule à la recherche d’une lésion du nerf
circonflexe.
 Tester la sensibilité et la mobilité des doigts à la recherche d’une atteinte du plexus
brachial.
 Rechercher un emphysème sous cutané, surtout en cas de fracture de la clavicule.
Merci

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